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ADMINISTRATION

TERRITORIALE

Année universitaire 2021/2022


Introduction
A d m i n i st rat i o n Te r r i to r i a l e ? ? ?

Du latin Ad-Ministrare => qui signifie « SERVIR »

L’administration devrait être appelée d’abord à servir des objectifs qui lui sont extérieurs et
supérieurs
Introduction
A d m i n i st rat i o n Te r r i to r i a l e ? ? ?

Définition linguistique (Le Robert)


- Action de gérer un bien, un ensemble de biens.

- Fonction consistant à assurer l'application des lois et la marche des services publics conformément aux
directives gouvernementales.

- Ensemble des services et agents chargés de cette fonction (l'Administration). On parle d’une
administration, ou un service public.
Introduction
A d m i n i st rat i o n Te r r i to r i a l e ? ? ?

L'Administration, avec une majuscule, est l'organisation chargée de gérer et de diriger les
affaires publiques en suivant les directives du pouvoir exécutif d'un Etat.
=> On parle d'Administration publique.

Sans majuscule, elle désigne le service public d'un domaine particulier.


Introduction
A d m i n i st rat i o n Te r r i to r i a l e ? ? ?

Le Territoire :
- Étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain.
Le territoire national marocain, français, belge… etc

Aménagement du territoire, politique de répartition des activités économiques, dans une surface terrestre
donnée, selon un plan ou un schéma bien déterminé.

- Étendue de pays sur laquelle s'exerce une autorité, une juridiction.

Le territoire de la commune, de la préfecture, de la Région … etc


Introduction
Quel intérêt d’avoir une Administration Territoriale?

 Faire respecter la loi

 Assurer et maintenir l’ordre public

 Garantir le développement socio-économique


Objectifs du cours

De manière générale

• découverte de territoires spécifiques pour en comprendre les forces et


les faiblesses, et le préparer à l’élaboration des actions collectives

• analyser et intervenir sur les dynamiques sociales, politiques et


économiques liées au développement communautaire
Objectifs du cours
De manière spécifique

• Connaitre les théories et les modèles relatifs au développement communautaire ;

• Connaitre le cadre juridique et les politiques publiques liées au domaine ;

• Analyser les rôles et les stratégies des diverses catégories d’acteurs dans les
dynamiques du développement communautaire ;

• Approfondir la connaissance les différentes méthodes d’animation et de


mobilisation des communautés pour la réalisation de projets de développement
local et communautaire.
Déroulement du cours

• Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Chapitre II : L’évolution des institutions administratives


marocaines

• Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc


indépendant
Chapitre I :
L’administration au sein du système
politique
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

Droit administratif :
Une branche principale du droit public interne, qui a pour objet essentiel l’organisation
et le fonctionnement des administrations

Il s’agit d’un ensemble de règles juridiques qui régissent les relations de l’administration
centrale ou locale avec les citoyens et des diverses administrations entre elles et qui
s’appliquent à l’organisation, aux moyens d’action ainsi qu’aux contrôles qui pèsent sur
l’administration.
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

Article 89 de la constitution marocaine :

« le gouvernement exerce le pouvoir exécutif, sous l’autorité du chef du


gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme
gouvernemental, assure l’exécution des lois, dispose de l’administration et
supervise les entreprises et les établissements publics et en assure la tutelle
».
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

Article 90 :

« le chef du gouvernement exerce le pouvoir réglementaire.


L’administration publique gère des activités d’intérêt général, il s’agit des
services publics par lesquels l’administration accordent aux administrés
des prestations pour la satisfaction des besoins d’intérêt général »
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

Servir l’intérêt général se présente bien comme le dénominateur commun de tous les services publics.

Pour atteindre cet objectif, l’administration publique se distingue de l’administration privée par les moyens
dont elle dispose :

- Il s’agit des prérogatives de l’utilisation de la puissance publique

- le pouvoir d’éditer des actes administratifs unilatéraux qui obligent les particuliers et qui sont exécutoires

- La position prédominante dans les contrats administratifs qui permet à l’administration de contrôler, de
sanctionner, de modifier, de résilier de façon unilatéral… etc
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

L’Etat exerce trois types de pouvoirs : législatif, juridictionnel, et gouvernemental, les trois types d’activités sont
des activités publiques et les trois sont aussi gérées par des organes publics.

Le pouvoir législatif s’exerce par le parlement, le pouvoir juridictionnel s’exerce par les juridictions (tribunaux)
et le pouvoir executif (gouvernemental) s’exerce par l’administration en général.

L’activité de l’administration se distingue des 2 autres activités publiques.


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

En matière d’organisation administrative dans les Etats unitaires comme le Maroc, on trouve deux principes
opposés : la centralisation ou la décentralisation.

La centralisation.
La centralisation est un mode d’organisation administrative qui se caractérise par la négation de l’autorité locale,
l’Etat est la seule entité juridique dans un pays centralisé il n’existe qu’une seule personne morale de droit public
c’est l’Etat.

La centralisation peut se présenter sous deux aspects : la concentration ou la déconcentration.


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

La concentration
La concentration administrative peut être définie comme le système d’organisation de l’Etat ou tous les pouvoirs
administratifs sont rassemblés entre les mains des agents de l’Etat, qui gèrent non seulement les intérêts
généraux de la nation, mais aussi les affaires locales.

Toutes les décisions soit au niveau national ou local sont prises par le pouvoir central (qui peuvent être des
ministres) et exécutées par des agents qui ne sont que des représentants des autorités centrales.
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

La déconcentration.
A l’inverse, dans le cadre de la déconcentration certaines compétences sont attribuées à des agents locaux de
l’Etat. La déconcentration n’est donc qu’une modalité de la centralisation, puisque les autorités locales de l’Etat
restent soumises au pouvoir hiérarchique des autorités centrales auxquelles elles doivent rendre compte.

La déconcentration peut être considérée comme un moyen de transfert d’importants pouvoirs de décisions à des
agents locaux de l’Etat répartis sur l’ensemble du territoire national et liés au pouvoir central (appelé autorités
déconcentrée).
Chapitre I : L’administration au sein du système politique
• La définition des institutions administratives

Centralisation administrative ≠ Décentralisation administrative

Collectivités territoriales

Déconcentration Concentration
(en voie de disparition)

Conseil
Conseil de Communal /
la Région arrondissement
Administration Conseil
Services extérieurs de l’Etat préfectoral / Provincial
locale territoriale
• Chapitre I : L’administration au sein du système politique
La définition des institutions administratives
L’autonomie des institutions administratives
Le degré d’interventionnisme
Le rôle du droit
Chapitre I : L’administration au sein du système politique
• La définition des institutions administratives

Peut être définie par sa fonction : sens matériel

Ou

Par ce qu’elle est physiquement : sens organique


Chapitre I : L’administration au sein du système politique
• La définition des institutions administratives

Au sens matériel :
L’institution administrative est investie d’une mission d’intérêt
général, ce qui lui conifère toute une série de privilège exorbitants
du droit commun, ce qui la caractérise par rapport à une institution
privée (entreprise, association …)

Au sens organique :
Une institut administrative c’est une institution crée par la volonté
unilatérale d’une personne publique.
Au Maroc, dans un Etat unitaire, toutes les institutions
administratives naissent de la volonté de l’Etat
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• La définition des institutions administratives

les institutions administratives sont constituées par l’ensemble des organismes qui, sous
l’autorité du Gouvernement participent à l’exécution des taches d’intérêt générale
incombant à l’Etat
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• La définition des institutions administratives

Dans un Etat, les institutions exercent des fonctions politiques.

La fonction politique se divise en fonction législative et fonction exécutive.

L’intérêt des institutions administratives est de compléter la fonction politique.

Le politique va décider, orienter, fixer le cadre,

L’institution administrative va appliquer, concrétiser les orientations


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• La définition des institutions administratives

Le pouvoir politique est la tête, l’administration (institutions administratives) est le bras

Les institutions administratives ont des missions


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• La définition des institutions administratives


Les missions des institutions administratives :

Mission juridique et règlementaire

Encadrer et organiser les activités de la société

Mission de service :

Fournir des services aux citoyens :

Exemples : police, collectivité territoriale, préfecture


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

L’Etat au sens classique du terme est une personne morale de droit public, souveraine et
détenant le monopole de la contrainte légitime

Il a la capacité de prévaloir sur les autres autorités, et il ne dépend d’aucun pouvoir

c’est la souveraineté : l’Etat est le seul à pouvoir imposer sa volonté

Au Maroc, l’Etat n’est pas la seule personne morale de droit public : décentralisation
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Au Maroc, l’Etat n’est pas la seule personne morale de droit public : décentralisation

Les collectivités territoriales, à savoir :


- conseil de la région,
- conseil préfectoral/provincial,
- commune, mairie, arrondissement
sont aussi des personnes morales
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Au Maroc, l’Etat n’est pas la seule personne morale de droit public : décentralisation

Les collectivités territoriales, à savoir :


- conseil de la région,
- conseil préfectoral/provincial,
- commune, mairie, arrondissement
sont aussi des personnes morales
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Le Maroc, comme tous les Etats modernes ne peut pas être totalement centralisé, c.a.d que le
Royaume ne peut pas être géré par une institution administrative centrale.

L’Etat doit donc trouver des mécanismes et des techniques de gestion pour garantir un
fonctionnement équilibré

Décentralisation et déconcentration
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Déconcentration :
• C’est un aménagement de la centralisation

• Elle permet à l’Etat centrale d’agir au niveau local par l’intérmédiaire de représentants

• Juridiquement et techniquement, la déconcentration s’effectue à l‘intérieur d’une même


personne morale de droit public : l’Etat
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Déconcentration :
• Juridiquement et techniquement, la déconcentration s’effectue à l‘intérieur d’une même
personne morale de droit public : l’Etat

• Cela se manifeste par 2 principes fondamentaux :

1- l’administration centrale gère la carrière des agents locaux

2- Elle contrôle également les actes des agents déconcentrés

ce contrôle porte sur la légalité de l’acte mais aussi sur son opportunité
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Déconcentration :
L’administration centrale peut modifier, suspendre et retirer l’acte de l’agents déconcentré

L’agent déconcentré est donc soumis au pouvoir l’administration


centrale
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Décentralisation :
• L’institution administrative agit en tant que personne morale

• Elle a une autonomie et une marge de manœuvre plus importante

• Juridiquement, il n’y a pas d’hiérarchie entre l’administration centrale et l’institution


locale

• Elle un caractère purement territorial


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• L’autonomie des institutions administratives

Décentralisation :
• Malgré son autonomie, l’institution administrative ne peut pas faire n’importe quoi, elle
n’est pas souveraine

• Elle est soumise au contrôle de l’Etat sur la légalité de ses actes et ses décisions

• Sur le plan d’opportunité des actes, l’Etat n’intervient pas, sauf dans des cas bien limités

(exemple: conjoncture actuelle liée à la sècheresse)


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Le degré d’interventionnisme

L’interventionnisme : intervenir et diriger

L’intervention de l’Etat, à travers ses différentes institutions


administratives, dans l’économie du pays

Quel est le système économique au Maroc?


Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Le degré d’interventionnisme

Quel est le système économique au Maroc?

Après l’indépendance, le Maroc a fait ses choix stratégiques, en adoptant un système


politique basé sur la pluralité et économique basé sur le libéralisme et l’économie du
marché
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Le degré d’interventionnisme

L’intervention de l’Etat se focalise sur la croissance

Niveaux d’intervention :
- National
- Vertical / Sectoriel
- Régional
- Transversal
- Local
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Le degré d’interventionnisme

L’intervention de l’Etat se focalise sur la croissance

Les mécanismes d’intervention au niveau national (macro) :


- Programme gouvernemental
- Loi de finance
- Investissement public
- Politique d’imposition
- Régime douanier
- Stratégies sectorielles
Chapitre I : L’administration au sein du système politique

• Le degré d’interventionnisme

L’intervention de l’Etat se focalise sur la croissance

Les mécanismes d’intervention au niveau national (macro) :


- Plan de développement régional (PDR)
- Plan d’action communal
- Décision fiscale
- Documents d’urbanisme : SDAU, PA …
Chapitre II :
L’évolution des institutions administratives
marocaines
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

• L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen


• Les réformes apportées par la colonisation
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen :

• l’actuelle organisation administrative au Maroc est le résultat d’un long processus, ancré dans l’histoire du pays

• Elle n’est pas l’œuvre du protectorat

• Il s’agit d’un concept dynamique qui a évolué au fil des année selon les circonstances géo-politiques et

l’évolution de la société
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen :

• Le Makhzen ou Makhzan :

• KHAZANA : conserver et thésauriser : le magasin, institution qui a comme rôle la constitution d’une réserve

permanente d’argent, d’armes et de munitions pour vivre

• On parle également de DAR LAKHZIN


Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen :

• Le Makhzen ou Makhzan :

• Le concept apparu avec les KHALIFAS en péninsule arabique, sous l’appellation de BAYT LMAL

• Au Maroc, c’est à l’époque de la dynastie Saadiens que le concept a bien pris place dans la vie politique
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen :

• Le Makhzen ou Makhzan :

• Théoriquement, le terme a un double sens : un sens large et un sens restreint

• Au sens large, le MAKHZEN désigne l’ensemble des groupe dans lesquels se recrutent les membres du pouvoir

politique (administration)

• Au sens restreint, on entend par cette appellation le gouvernement et l’administration marocaine traditionnelle
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’ancienne Administration marocaine : le Makhzen :

• Théoriquement, le terme a un double sens : un sens large et un sens restreint

• Au sens large, le MAKHZEN désigne l’ensemble des groupe dans lesquels se recrutent les membres du pouvoir

politique (administration) :

Chourfas

Guich

Notables (‫ )األعيان‬ou grandes familles arabo-andalouses


Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’histoire du concept « Makhzen » :

• A l’époque Saadienne et surtout avec le sultan Ahmed El Masour Dahbi à la fin du 16ème siècle, le concept
commence à prendre forme grâce aux grands stocks en denrées alimentaires et en or

• La population a commencé à assimiler le lieu « Makhzen » aux personnes dépositaires de ces lieux de stockage
et les responsable de leur distribution

• C’est là où a été né le concept dans la mémoire collective de la société marocaine


Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
• Le palais
• Le gouvernement (les vizirs)

• Le pouvoir « déconcentré »
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Le palais :
2 institutions importantes et incontournables :
le Hajib (le Grand Chambellan) et le Caid El Mechouar
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Le palais :
Le Hajib :
C’est l’homme de confiance du sultan (assimilé à un chef de cabinet)

Ses missions :
• Gestion permanente et quotidienne des affaires du palais
• Préparation des cortèges protocolaire pour les déplacements du sultan
• Lien entre le sultan et les autres membre de l’administration
• C’est le 1er responsable du protocole du sultan
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Le palais :
Le Caid El Mechouar :
C’est l’homme de la logistique et de la sécurité dans le palais

Ses missions :
• L’organisation logistique des sorties publiques du sultan
• La gestion des relations entre le palais et la société
• Responsable de la sécurité du sultan
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Les services de l’Etat :

Le grand vizir
Les vizirs

Ce sont des fonctionnaires de 1er rang, en relation directe avec le Sultan


Participent à la préparation des décisions
À la transmission et le contrôle de l’exécution des ordres par les autorités inférieures
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Les services de l’Etat :

Le grand vizir
• Nommé par le Sultan
• Il choisi les vizirs du gouvernement
• Il coordonne le travail des vizirs
• Il contrôle le travail des juges, des agents d’autorités dans les provinces
• Il gère les relations avec les Naquibs de Chourfa et les Habouss
• Rédige les décrets
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Les services de l’Etat :

Les vizirs

Ce sont des fonctionnaires de 1er rang, en relation directe avec le Sultan


Participent à la préparation des décisions
À la transmission et le contrôle de l’exécution des ordres par les autorités inférieures
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration centrale :
Les services de l’Etat :

Les 5 vizirs traditionnels :

• Ministère de la guerre : ‫وزارة الحرب‬


• Ministère des finances : ‫وزارة المال‬
• Ministère de la mer : ‫وزارة البحر‬
• Ministère des relations étrangères : ‫وزارة الخارجية‬
• Ministère des plaintes : ‫وزارة الشكايات‬
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration locale :

• Le Khalifa du Sultan
• La Pacha
• Le Caid
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration locale :

• Le Khalifa du Sultan
Choisi généralement de la famille royale
Il représente le Sultan au niveau des provinces importantes
Il a la représentativité politique, spirituelle, administrative et militaire
Il contrôle le travail des Pachas et Caids
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration locale :

• Le Pacha
Généralement nommé au niveau d’une ville
il représente l’Etat sur le plan administratif et sécuritaire et assure le maintien de l’ordre public
Il gère les affaires quotidiennes de la population
Il gère les impots
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’organisation du « Makhzen » :

• Administration locale :

• Le Caid
Généralement nommé au niveau d’une tribu (rurale)
Il est issu d’une grande famille de la même tribu

• il représente l’Etat sur le plan administratif et sécuritaire et assure le maintien de l’ordre public
• Il gère les affaires quotidiennes de la population
• Il gère les impôts
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Les réformes apportées par la colonisation :


• En 1901, l'assassinat d'un négociant français sur la côte marocaine
• Un accord est conclu, qui autorise la France à « aider » l'administration
marocaine dans les régions incontrôlées du Maroc oriental.
• Profitant de l'accord,, alors responsable du Sud-Oranais, Lyautey n'hésite
plus à pénétrer au Maroc, et lance de longues reconnaissances atteignant
la Moulouya.
• Or, la France n'est pas la seule à s'intéresser au Maroc : l’Espagne,
le Royaume Uni, et l’Allemagne ayant aussi des visées sur le Maroc.
• En renonçant à toute visée sur l’Egypte, la France s'assure la neutralité
britannique.
• En 1905, la France va proposer l'aide de conseillers militaires et financiers
afin de rétablir l'ordre dans un royaume qui en a bien besoin.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Les réformes apportées par la colonisation :


• Le sultan Moulay Abd al-Aziz, se doute que l'indépendance de son pays ne tardera
pas à être remise en question. Ne pouvant plus s'appuyer sur le Royaume-Uni, il
se tourne vers l'Allemagne, seule capable de contrecarrer les ambitions
françaises,
• Le 31 mars 1905, l'empereur allemand débarque à Tanger pour rencontrer le
Sultan Moulay Abd al-Aziz
• Contrairement à ce que l'Allemagne espérait, le Royaume-Uni soutient la France,
et les alliés de l'Allemagne montrent qu'ils n'ont pas l'intention d'entrer en
guerre.
• La France et l'Allemagne se mettent d'accord sur l'organisation d'une conférence
internationale sur le Maroc qui se tiendra en Espagne six mois plus tard
• une perte de crédibilité importante pour les Allemands, qui ont menacé de faire la
guerre avant de diminuer considérablement leurs prétentions
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

Conférence d'Algésiras en 1906 :


• Conférence internationale relative à l’Etat qui s’est tenu du du 16 janvier au 07 avril 1906, en Espagne et sous
l'égide des Etats-Unis.
• Produit d'une confrontation diplomatique entre la France et l’Allemagne, elle réunit :
• Les Etats-Unis
• Le Maroc
• L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie ;
• La France, la Russie, le Royaume Uni, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-bas, et la Suède.

La conférence a pour seul but de décider ce qui devait être fait en ce qui concerne le Maroc, l'un des rares pays
africains qui n'a pas été colonisé par une puissance européenne

L'acte final de la conférence place le Maroc sous observation des grandes puissances européennes, sous
couvert de réforme, de modernité et d’internationalisation de l’économie marocaine
Etat des pays africains en 1895
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


L’après accord d’Algésiras (1906-1912)
• L’Allemagne essaie, de son côté, ensuite de préserver ses intérêts au Maroc,
• coup d'Agadir en juillet 1911, elle abandonne ses ambitions sur le Maroc.
• La France, en novembre 1911, accepte de lui céder des territoires au Congo et au Cameroun en échange de
son accord à l'instauration d'un protectorat français sur le Maroc.
• le 30 mars 1912 : La pénétration économique européenne s’intensifie à tel point que le sultan Moulay Hafid,
frère de Moulay Abd al-Aziz, est contraint de signer,, le traité de protectorat nommé « traité de Fès ». Comme
conséquence, l’Espagne acquiert une influence au nord et au sud du Maroc, tandis qu'à la France échoit
principalement la région centrale du pays et que la ville de Tanger est déclarée « ville internationale ». Ainsi,
au Maroc sous protectorat, le général français Lyautey est chargé de diriger les affaires étrangères, de
contrôler la défense du pays et d’initier des réformes intérieures.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

 Traité franco-marocain du 30 mars 1912


 Convention franco-espagnole du 27 novembre 1912

le Maroc passe officiellement sous tutelle européenne (française et espagnole)


Evolution de la colonisation de l'Afrique entre 1870 ET 1914
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

 Traité franco-marocain du 30 mars 1912


 Convention franco-espagnole du 27 novembre 1912

Ces deux accords stipulent que les puissances occidentales


peuvent introduire dans leur zone respective toutes les réformes
administratives qu’elles jugent nécessaires
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

 Traité franco-marocain du 30 mars 1912


 Convention franco-espagnole du 27 novembre 1912

Alors que la France a déjà une expérience des protectorats, le


premier étant établi au Cambodge en 1863, le deuxième en
Tunisie en 1881, cette forme de colonisation est inédite pour
l’Espagne. Le protectorat français, établi huit mois avant la
convention franco-espagnole, sert-il alors de modèle pour la
puissance péninsulaire ?
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

traité franco-marocain de mars 1912 évoquant l’instauration d’un « nouveau


régime » alors que la convention franco-espagnole de novembre 1912 ne
mentionne qu’« une zone d’influence ». Cette controverse lexicale a des
incidences sur la hiérarchie administrative marocaine puisque la zone
espagnole est gouvernée par un Khalifa représentant du sultan choisi parmi
de deux candidats présentés par le gouvernement espagnol, et par un Alto
Comisario. La zone française est, quant à elle, dirigée par le sultan en
personne et le Résident général, eux-mêmes secondés par des khalifas – à
Marrakech notamment – et un haut-commissaire à Oujda, vieille « zone
d’influence française » à la frontière algérienne
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Traité du 30 mars 2012

Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de Sa Majesté Chérifienne, soucieux d'établir au Maroc un régime régulier,
fondé sur l'ordre intérieur et la sécurité générale, qui permettra l'introduction des réformes et assurera le développement économique du pays,
sont convenus des dispositions suivantes.

• Article premier.
Le Gouvernement de la République française et Sa Majesté le sultan sont d'accord pour instituer au Maroc un nouveau régime comportant les
réformes administratives, judiciaires, scolaires, économiques, financières et militaires que le Gouvernement français jugera utile d'introduire sur
le territoire marocain.

Ce régime sauvegardera la situation religieuse, le respect et le prestige traditionnel du Sultan, l'exercice de la religion musulmane et des
institutions religieuses, notamment de celles des habous. Il comportera l'organisation d'un Maghzen chérifien réformé.

Le Gouvernement de la République se concertera avec le Gouvernement espagnol au sujet des intérêts que ce gouvernement tient de sa
position géographique et de ses possessions territoriales sur la côte marocaine.

De même, la ville de Tanger gardera le caractère spécial qui lui a été reconnu et qui déterminera son organisation municipale.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Traité du 30 mars 2012

• Article 2.
S. M. le sultan admet dès maintenant que le Gouvernement français procède, après avoir prévenu le Maghzen, aux occupations militaires du
territoire marocain qu'il jugerait nécessaires au maintien de l'ordre et de la sécurité des transactions commerciales et à ce qu'il exerce toute
action de police sur terre et dans les eaux marocaines.

• Article 3.
Le Gouvernement de la République prend l'engagement de prêter un constant appui à Sa Majesté Chérifienne contre tout danger qui
menacerait sa personne ou sou trône ou qui compromettrait la tranquillité de ses États. Le même appui sera prêté à l'héritier du trône et à ses
successeurs.

• Article 4.
Les mesures que nécessitera le nouveau régime de protectorat seront édictées, sur la proposition du Gouvernement français, par Sa Majesté
Chérifienne ou par les autorités auxquelles elle en aura délégué le pouvoir. Il en sera de même des règlements nouveaux et des modifications
aux règlements existants.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Traité du 30 mars 2012

• Article 5.
Le Gouvernement français sera représenté auprès de Sa Majesté Chérifienne par un Commissaire résident général, dépositaire de tous les
pouvoirs de la République au Maroc, qui veillera à l'exécution du présent accord.
Le Commissaire résident général sera le seul intermédiaire du Sultan auprès des représentants étrangers et dans les rapports que ces
représentants entretiennent avec le Gouvernement marocain. Il sera, notamment, chargé de toutes les questions intéressant les étrangers dans
l'empire chérifien.
Il aura le pouvoir d'approuver et de promulguer, au nom du Gouvernement français, tous les décrets rendus par Sa Majesté Chérifienne.
• Article 6.
Les agents diplomatiques et consulaires de la France seront chargés de la représentation et de la protection des sujets et des intérêts marocains
à l'étranger.
Sa Majesté le Sultan s'engage à ne conclure aucun acte ayant un caractère international sans l'assentiment préalable du Gouvernement de la
République française.
• Article 7.
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de Sa Majesté Chérifienne se réservent de fixer d'un commun accord les bases
d'une réorganisation financière qui, en respectant les droits conférés aux porteurs des titres des emprunts publics marocains, permette de
garantir les engagements du trésor chérifien et de percevoir régulièrement les revenus de l'Empire.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

Traité du 30 mars 2012


• Article 8.
Sa Majesté Chérifienne s'interdit de contracter à l'avenir, directement ou
indirectement, aucun emprunt public ou privé et d'accorder, sous une forme
quelconque, aucune concession sans l'autorisation du Gouvernement
français.
• Article 9.
La présente convention sera soumise à la ratification du Gouvernement de la
République française et l'instrument de ladite ratification sera remis à S. M. le
sultan dans le plus bref délai possible.
En foi de quoi, les soussignés ont dressé le présent acte et l'ont revêtu de
leurs cachets.
Fait à Fez, le 30 mars 1912.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


Protectorat contre zone d’influence
Textes de lois
Les organes administratifs centraux
Les divisions territoriales
Les administrations locales
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


Protectorat contre zone d’influence
Le protectorat est un régime de colonisation qui se justifie par son
caractère provisoire, et qui a été appliqué au niveau du Maroc central
par la France

Tandis que la Région du nord, et le sud du pays, ainsi qu’autour de sidi


ifni, les espagnol avaient imposé un régime de zone d’influence
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


De 1912 à 1925 : période Lyautey

Une authentique collaboration avec la monarchie chérifienne.


Le choix de maintenir la souveraineté du sultan, plutôt que d’établir un
système d’administration directe, instaure un gouvernement divisé
auquel participent à la fois des acteurs locaux et des agents de la
puissance coloniale.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


1925-1956 :
La pression des chambres d’agriculture et des acteurs économiques
français va influencer le résident général, et imposer un traitement
similaire au régime colonial
En mai 1930, la France impose au sultan Mohammed Ben Youssef le
« dahir berbère ». Celui-ci précise que les tribus berbères doivent
dorénavant se soumettre au droit pénal émit par les juridictions
françaises, ce qui est vécu par une large partie de la population comme
une tentative de la France de briser la nation marocaine.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

Le premier objectif du Protectorat français, à partir de 1912, fut


l’extension du contrôle étatique à l’ensemble du Maroc. Prenant en
considération la forte identité culturelle du pays et l’existence de
structures étatiques, le Protectorat décida non pas de détruire les
institutions originelles mais au contraire de consolider l’administration
du Makhzen, celle-ci étant contrôlée par un réseau administratif et
militaire français. En théorie, les contrôleurs civils français supervisaient
les caïds et autres agents du Makhzen
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


La Résidence générale dépend de la « Direction Afrique » du ministère
des Affaires étrangères français, à la différence des colonies françaises
(ministère des Colonies) et de l’Algérie (ministère de l’Intérieur).

Délégué général,
Secrétaire général du Protectorat
Cabinet diplomatique
Cabinet Militaire
Des services techniques
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

Des services techniques :


• Direction générale des finances
• Direction générale de l’agriculture, du commerce et de la colonisation
• Direction générale de l’instruction publique, des beaux-arts et des
antiquités 
• Direction générale des services de santé et d’hygiène publique 
• Service des domaines 
• Service des affaires chérifiennes
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

Cette rapide mise en place permet de supprimer, dès novembre 1913, toutes les
directions de l’État chérifien qui font double-emploi avec les directions françaises
(affaires diplomatiques, militaires, finances …etc)
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


Zone contrôlée par l’Espagne :

L’Alto Comisario est secondé par trois délégués :


• délégué aux Services (Affaires) indigènes
• délégué à la Production
• délégué à l’Économie et aux Finances.
• cabinet diplomatique
• cabinet militaire
• Le poste de secrétaire général va être créé plus tard
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation

La différence entre les 2 régimes :

La centralisation des pouvoirs aux mains du résident général français

Côté espagnol, plusieurs autorités coexistent en parallèle, surtout suite à l’intensité de la guerre du
Rif
Ainsi 3 comandarios ont été mis en place au nord : Mellilia, Ceuta et Larache
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

2) Les réformes apportées par la colonisation


Le gouvernement chérifien :

• Grand Vizir
• Vizir des Habous
• Vizir de la justice
• Vizir des Domaines

En plus des postes de Hajib et le Caid du Mechouar


Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Les deux puissances coloniales cherchent à quadriller leur zone afin de mieux la contrôler.
Elles rompent alors avec l’organisation territoriale antérieure.

Cependant la division territoriale cartographique n’est pas synonyme, pour autant, de contrôle effectif, d’où la
division entre régions civiles (pacifiées) et régions militaires, elles-mêmes subdivisées entre les zones de sécurité et
d’insécurité.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Il y a également la volonté de recouper les divisions administratives et les commandements militaires. Ainsi, les
autorités espagnoles rattachent les territoires aux trois Comandancias generales de Melilla, Ceuta et Larache (ordre
royal du 24 avril 1913)

Alors que dans le protectorat français, quatre des cinq subdivisions militaires (Fez, Meknès, Rabat et Marrakech)
correspondent aux régions administratives du même nom, ayant les mêmes limites territoriales
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Dans les régions civiles, le chef de région (ou des circonscriptions) est un civil, et représente l’autorité régionale
principale
Le chef de région a le pas sur toutes les autorités civiles et militaires régionales
Il dépend immédiatement du résident général, il ne reçoit d’ordre que de lui, il ne rend des comptes qu’à lui, par
l’intermédiaire du secrétariat général du protectorat
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Le chef de la région – un contrôleur – est le chef absolu, tous les administrateurs chérifiens devant se référer à lui.

Il contrôle les populations européennes et autochtones avec l’appui des chefs traditionnels et de ses adjoints dans
les annexes puis dans les postes
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Les annexes
Les annexes correspondent à la première subdivision de la circonscription, plus adaptée à la répartition tribale

Les postes
Le poste, quant à lui, n’est pas considéré comme une division administrative à proprement parler mais comme un
poste d’adjoint au chef de la circonscription
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

Région

Circonscription

Annexe

Poste
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration territoriale

L’administration française a maintenu la présence de l’administration territoriale marocaine à travers les


Khalifas du sultan comme représentant à l’échelle de la région, les Caids au niveau des tributs et les Pachas au
niveau des villes

Le travail de ces agents de l’administration chérifienne était soumis au contrôle permanant des agents
français

Elle a également fait appel aux chefs de tributs et aux notables locaux dans les zones rurales non contrôlées
par les agents de l’administration chérifienne
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’administration locale
Il faut distinguer les administrations urbaines et rurales

 En milieu urbain, dès 1912, des municipalités se mettent en place comme à Fez. Le dahir du 3 septembre 1912 crée
deux Medjless, l’un musulman et l’autre juif.
 reproduit à Meknès par le dahir du 19 juillet 1913
 à Sefrou par le dahir du 18 avril 1913.
 À Rabat, Salé et Casablanca, des commissions municipales sont également mises en place avec une plus forte
présence française.
 Enfin, d’autres municipalités, mais sans assemblée, voient le jour en 1913. C’est le cas à Azemmour, Mazagan, Safi,
Marrakech et Mogador.
Chapitre II : L’évolution des institutions administratives marocaines

L’après indépendance
 Au lendemain de l’indépendance le Maroc a fait le choix de la réforme administrative basé sur décentralisation
 Dahir 24 février 1958 portant statut général de la fonction publique
 Dahir du 2 décembre 1959, relatif à la division territoriale du Royaume : les régions, les préfectures et les
communes
 L’existence de ces collectivités territoriales fut consacrée pour la première fois par la constitution de 1962
 En 1976, la 1ère charte portant sur l’organisation communale modifie le fonctionnement des communes et en
élargit leurs pouvoirs.
 Le 29 juillet 2011, la nouvelle constitution est officiellement promulguée. Il est prévu que les membres des
conseils régionaux seront désormais élus au suffrage universel direct
 2015 : 3 lois organiques concernant les 3 niveaux de collectivité territoriales
Chapitre III :
L’organisation administrative du Maroc
indépendant
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

• 3.1. La centralisation administrative


• 3.2. La décentralisation administrative
• 3.3. Déconcentration territoriale et déconcentration
technique
• 3.4. Les organes de l’administration locale décentralisée
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

La centralisation administrative
• La centralisation.
La centralisation est un mode d’organisation administrative qui se caractérise par la
négation de l’autorité locale, l’Etat est la seule entité juridique dans un pays centralisé
il n’existe qu’une seule personne morale de droit public c’est l’Etat.

La centralisation peut se présenter sous deux aspects : la concentration ou la


déconcentration.
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Décentralisation

Régionalisation avancée
Loi organique relative aux « conseils de » provinces et préfectures
Loi organique relative au communes (charte communale)
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Décentralisation
Régionalisation avancée :
Dahir n° 1-15-83 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n° 111-14 relative aux régions

Préfectures et provinces :
Dahir n° 1.15.84 du 7 juillet 2015 portant promulgation de la loi organique n° 14.112 relative
aux préfectures et provinces

Communes :
Dahir n° 1-15-85 du 20 ramadan 1436 (7juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n°113-14 relative aux communes

Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)


Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Décentralisation
Régionalisation avancée :
 Titre préliminaire : Dispositions générales
 Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires
 Titre II : Des compétences de la région
 Titre III : Des attributions du conseil de la région et de son président
 Titre IV : De l’administration de la région, des organes d’exécution des projets et des mécanismes de
coopération et de partenariat
 Titre V : Du régime financier de la région et de l’origine de ses ressources financières
 Titre VI : Du fonds de mise à niveau sociale et du fonds de solidarité interrégionale
 Titre VII : Du contentieux
 Titre VIII : Des règles de gouvernance relatives à l’application du principe de libre administration
 Dispositions diverses
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre premier : De l’organisation du conseil de la région
Article 9 :
Les affaires de la région sont gérées par un conseil dont les membres sont élus au suffrage universel direct,
conformément aux dispositions de la loi organique n°59- 11 relative à l’élection des membres des conseils des
collectivités territoriales, Loi organique relative aux régions - 13 - promulguée par le dahir n°1-11-173 du 24 hija
1432 (21 novembre 2011). Les organes du conseil sont constitués du bureau, de commissions permanentes et
d’un secrétaire du conseil ainsi que de son adjoint. Le bureau du conseil se compose du président et des vice-
présidents.

Article 10 :
Le nombre des membres à élire dans les conseils des régions est fixé conformément aux dispositions de l’article 74
de la loi organique n°59-11 précitée, sur la base du dernier recensement général de la population publié au «
Bulletin officiel ».
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre premier : De l’organisation du conseil de la région

Article 18 :
Le nombre des vice-présidents des conseils des régions est fixé comme suit :
- six vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est inférieur ou égal à 39 ;
- sept vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 45 ou 51 ;
- huit vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 57 ou 63 ;
- neuf vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est supérieur à 63.
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre premier : De l’organisation du conseil de la région

Article 28 :
Le conseil de la région constitue, au cours de la première session qui suit l’approbation de son règlement intérieur,
trois commissions permanentes au moins et sept (7) au plus, chargées respectivement d’examiner :
- le budget, les affaires financières et la programmation ;
- le développement économique, social, culturel et environnemental ;
- l’aménagement du territoire.
Le règlement intérieur fixe le nombre des commissions permanentes, leur dénomination, leur objet et les
modalités de leur composition.
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre premier : De l’organisation du conseil de la région

Article 30
La présidence d’une commission permanente est réservée à l’opposition. Le règlement intérieur du conseil fixe les
modalités d’exercice de ce droit.

Article 31
Toute commission permanente se réunit sur demande du président du conseil, de son président ou du tiers de ses
membres pour examiner les questions qui lui sont soumises. Les questions à l’ordre du jour du conseil sont
obligatoirement soumises à l’examen des commissions permanentes compétentes
Le président du conseil fournit aux commissions les informations et documents nécessaires à l’exercice de leurs missions.
Le président de la commission est le rapporteur de ses travaux.
Il peut inviter à participer aux travaux de la commission, à titre consultatif, le personnel en fonction dans les services de
la région, par l’intermédiaire du président du conseil.
Il peut également faire convoquer à la même fin, par le président du conseil et par l’intermédiaire du Wali de la région,
les fonctionnaires et agents de l’Etat ou des établissements et entreprises publics dont les compétences couvrent le
ressort territorial de la région
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre II : Du fonctionnement du conseil de la région
Article 36 :
Le conseil de la région tient obligatoirement ses séances en session ordinaire trois fois par an, au cours des mois
de mars, juillet et octobre.

Article 39 :
Lorsque les circonstances l’exigent, le conseil est convoqué par le président pour une session extraordinaire, soit à
son initiative, ou à la demande du tiers au moins des membres du conseil en exercice. Cette demande doit être
accompagnée des questions à soumettre au conseil pour délibération
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre II : Du fonctionnement du conseil de la région
Article 44 :
Le conseil ou ses commissions ne peuvent délibérer que sur les questions
relevant de leur champ d’attributions et qui sont inscrites à l’ordre du jour. Le
président du conseil ou le président de la commission, selon le cas, doit
s’opposer à la discussion de toute question non inscrite sur ledit ordre du jour.
Le wali de la région s’oppose à toute question inscrite à l’ordre du jour et qui
ne relève pas des compétences de la région ou des attributions du conseil. Il
notifie son opposition motivée au président du conseil de la région dans le
délai visé à l’article 42 ci-dessus.
Le wali soumet son opposition, le cas échéant, à la juridiction des référés près
le tribunal administratif pour y statuer dans un délai de 48 heures à compter
de la réception de ladite opposition.
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre II : Du fonctionnement du conseil de la région
Article 45 :
Les délibérations du conseil de la région ne sont valables qu’en présence de plus de la moitié des membres en
exercice à l’ouverture de la session.
Si le quorum n’est pas atteint après une première convocation, une deuxième convocation est adressée, dans un
délai de trois jours au moins et de cinq jours au plus après le jour fixé pour la première réunion.
Le conseil délibère valablement en présence de plus de la moitié des membres en exercice à l’ouverture de la
session.
Si dans cette deuxième réunion le quorum prévu ci-dessus n’est pas atteint, le conseil se réunit, dans le même lieu
et à la même heure, après le troisième jour ouvrable, et ses délibérations sont alors valables quel que soit le
nombre des membres présents.
Décentralisation : Régionalisation avancée :

Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires


Chapitre II : Du fonctionnement du conseil de la région
Article 46 :
Les délibérations sont prises à la majorité absolue des suffrages
exprimés, à l’exception des questions suivantes, où la majorité absolue des membres
du conseil en exercice est requise :
1. le programme de développement régional ;
2. le schéma régional d’aménagement du territoire ;
3. la création des sociétés de développement régional, la modification de leur objet, ou la participation dans leur
capital, son augmentation, sa diminution ou sa cession ;
4. les modes de gestion des services publics relevant de la région ;
5. le partenariat avec le secteur privé;
6. les contrats relatifs à l’exercice des compétences partagées avec l’Etat et celles transférées par ce dernier à la
région.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre premier Principes généraux :
Article 80 :
La région est chargée, à l’intérieur de son ressort territorial, des missions de promotion du développement
intégré et durable à travers son organisation, sa coordination et son suivi, notamment, par :
- l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et le renforcement de sa compétitivité
économique ;
- la bonne utilisation des ressources naturelles, leur valorisation et leur préservation ;
- l’adoption des mesures et des actions d’encouragement de l’entreprise et de son environnement et
œuvrer à faciliter la domiciliation des activités génératrices de richesse et d’emploi;
- la contribution à la réalisation du développement durable ;
- l’amélioration des capacités de gestion des ressources humaines et leur formation.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Article 81 :

La région exerce des compétences propres dans le domaine du développement régional. Elle est chargée
également de l’élaboration et du suivi de l’exécution du programme de développement régional et du schéma
régional de l’aménagement du territoire.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section première. - Du développement régional
Article 82 :
Les compétences propres de la région dans le champ du développement régional comportent les domaines
suivants :
a) Le développement économique:
- le soutien aux entreprises ;
- la domiciliation et l’organisation des zones d’activités économiques dans la région ;
- l’aménagement des routes et des circuits touristiques dans le monde rural ;
- la promotion des marchés de gros régionaux ;
- La création de zones d’activités artisanales et des métiers ;
- l’attraction des investissements ;
- la promotion de l’économie sociale et des produits régionaux.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section première. - Du développement régional
Article 82 :
Les compétences propres de la région dans le champ du développement régional comportent les domaines
suivants :
b) La formation professionnelle, la formation continue et l’emploi:
- la création de centres régionaux de formation ainsi que de centres régionaux d’emploi et de développement
des compétences pour l’insertion dans le marché de l’emploi ;
- la supervision de la formation continue des membres des conseils et du personnel des collectivités territoriales.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section première. - Du développement régional
Article 82 :
Les compétences propres de la région dans le champ du développement régional comportent les domaines
suivants :
c) Le développement rural :
- la promotion des activités non-agricoles dans le milieu rural ;
- - la construction, l’amélioration et l’entretien des routes non classées.

d) Le transport :
- l’élaboration du plan de transport à l’intérieur de la circonscription territoriale de la région ;
- l’organisation des services du transport routier non-urbain des personnes entre les collectivités territoriales
situées dans la région.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section première. - Du développement régional
Article 82 :
Les compétences propres de la région dans le champ du développement régional comportent les domaines
suivants :
e) La culture :
- la contribution à la préservation des sites archéologiques et leur promotion ;
- l’organisation de festivals culturels et de divertissement.

f) L’environnement :
- l’aménagement et la gestion des parcs régionaux ;
- l’élaboration d’une stratégie régionale d’économie de l’énergie et de l’eau ;
- la promotion des initiatives relatives aux énergies renouvelables.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section première. - Du développement régional
Article 82 :
Les compétences propres de la région dans le champ du développement régional comportent les domaines
suivants :

g) La coopération internationale:
Dans le cadre de la coopération internationale, la région peut conclure des conventions avec des acteurs en
dehors du Royaume et recevoir des financements dans le même cadre après l’accord des autorités publiques
conformément aux lois et règlements en vigueur.

Article 83 :
Le conseil de la région met en place au cours de la première année du mandat du conseil, sous la supervision de
son président, un programme de développement régional et œuvre à son suivi, son actualisation et son
évaluation.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre II : Des compétences propres
Section II. – De l’aménagement du territoire
Article 88 :
En concertation avec les autres collectivités territoriales, les administrations, les établissements publics et les
représentants du secteur privé concernés par le territoire de la région, le conseil de la région met en place, sous la
supervision de son président, le schéma régional d’aménagement du territoire, conformément aux lois et
règlements en vigueur et dans le cadre des orientations de la politique publique d’aménagement du territoire
adoptée au niveau national.
En application des dispositions de l’article 145 de la Constitution, le wali de la région assiste le président du conseil
de la région dans la mise en œuvre du schéma régional d’aménagement du territoire.
Le schéma régional d’aménagement du territoire est un document de référence pour l’aménagement de l’espace
de l’ensemble du territoire de la région.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre III Des compétences partagées
Article 91 :
La région exerce les compétences partagées entre elle et l’Etat dans les domaines suivants :
a) Le développement économique :
- l’amélioration de l’attractivité des espaces territoriaux et le renforcement de la compétitivité;
- le développement durable ;
- l’emploi ;
- la recherche scientifique appliquée.

b) Le développement rural :
- la mise à niveau du monde rural ;
- le développement des zones montagneuses ;
- le développement des zones oasiennes ;
- la création d’agropoles ;
- la généralisation de l’alimentation en eau potable et en électricité et le désenclavement.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre III Des compétences partagées
Article 91 :
La région exerce les compétences partagées entre elle et l’Etat dans les domaines suivants :
c) le développement social :
- la mise à niveau sociale ;
- l’assistance sociale ;
- la réhabilitation des médinas et des tissus traditionnels ;
- la promotion de l’habitat social ;
- la promotion du sport et des loisirs.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre III Des compétences partagées
Article 91 :
La région exerce les compétences partagées entre elle et l’Etat dans les domaines suivants :
d) l’environnement :
- la prévention des inondations ;
- la préservation des ressources naturelles, de la diversité biologique et la lutte contre la pollution et la
désertification ;
- la préservation des zones protégées ;
- la préservation des écosystèmes forestiers ;
- La préservation des ressources en eau.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre III Des compétences partagées
Article 91 :
La région exerce les compétences partagées entre elle et l’Etat dans les domaines suivants :
e) la culture :
- la valorisation du patrimoine culturel de la région et de la culture locale ;
- l’entretien des monuments et la mise en valeur des spécificités régionales ;
- la création et la gestion des établissements culturels.

f) le tourisme :
- la promotion du tourisme.

Article 92 :
Les compétences partagées entre la région et l’Etat sont exercées par voie contractuelle, soit à l’initiative de l’Etat ou sur
demande de la région.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre IV : Des compétences transférées
Article 94 :
Sont fixés sur la base du principe de subsidiarité, les domaines des compétences transférées de l’Etat à la région.
Ces domaines comprennent notamment :
- les équipements et les infrastructures à dimension régionale ;
- l’industrie ;
- la santé ;
- le commerce ;
- l’enseignement ;
- la culture ;
- le sport ;
- l’énergie, l’eau et l’environnement.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre II Des compétences de la région


Chapitre IV : Des compétences transférées

Article 95 :
Lors du transfert des compétences de l’Etat à la région, sont pris en compte les principes de progressivité et de
différenciation entre les régions.
Conformément au paragraphe 4 de l’article 146 de la Constitution, les compétences transférées sont transformées
en compétences propres de la région ou des régions concernées en vertu d’une modification de la présente loi
organique.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre premier Des attributions du conseil de la région.
Article 96 :
Le conseil de la région règle par ses délibérations les affaires faisant partie des compétences de la région et exerce les
attributions qui lui sont conférées par les dispositions de la présente loi organique.

1 - Du développement régional, de l’aménagement du territoire et des services publics


Article 97 :
Le conseil de la région délibère sur les affaires suivantes :
- le programme de développement régional ;
- le schéma régional de l’aménagement du territoire ;
- la création des services publics relevant de la région et leurs modes de gestion conformément aux lois et règlements en
vigueur ;
- l’organisation de l’administration de la région et la fixation de ses attributions ;
- la création des sociétés de développement régional prévues à l’article 145 de la présente loi organique, la participation à leur
capital, la modification de leur objet, ou l’augmentation de leur capital, sa diminution ou sa cession.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre premier Des attributions du conseil de la région.
2- Des finances, de la fiscalité et du patrimoine de la région
Article 98 :
Le conseil de la région délibère sur les affaires suivantes :
- le budget ;
- l’ouverture des comptes spéciaux et des budgets annexes, sous réserve des dispositions des articles 182, 184 et 185 de la présente loi
organique ;
- l’ouverture de nouveaux crédits, le relèvement des crédits et le transfert des crédits à l’intérieur du même article ;
- la fixation du taux des taxes, des tarifs des redevances et des droits divers perçus au profit de la région dans la limite des taux fixés, le
cas échéant, par les lois et règlements en vigueur ;
- l’instauration d’une rémunération pour services rendus et la fixation de ses tarifs ;
- les emprunts et les garanties à consentir ;
- les dotations de fonctionnements et d’investissements affectées au profit de l’Agence régionale pour l’exécution des projets prévus à
l’article 141 de la présente loi organique ;
- - la gestion du patrimoine de la région, sa conservation et son entretien ; - l’acquisition, l’échange, l’affectation ou le changement
d’affectation des biens immeubles de la région nécessaires à l’accomplissement de ses missions, conformément aux lois et règlements
en vigueur ;
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre premier Des attributions du conseil de la région.
3- De la coopération et du partenariat
Article 99 :
Le conseil de la région délibère sur les questions suivantes :
- la participation à la création des groupements des régions et des groupements de collectivités territoriales ou l’adhésion ou le
retrait desdits groupements ;
- les conventions de coopération et de partenariat avec le secteur public et privé ;
- les projets de conventions de jumelage et de coopération décentralisée avec des collectivités territoriales nationales ou
étrangères ;
- l’adhésion et la participation aux activités des organisations s’intéressant à la chose locale ;
- les contrats relatifs à l’exercice des compétences partagées et transférées ;
- toutes formes d’échange avec les collectivités territoriales étrangères et ce, dans le cadre du respect des engagements
internationaux du Royaume.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre II Des attributions du président du conseil de la région
Article 101 :
Le président du conseil de la région exécute les délibérations du conseil et ses décisions et prend toutes les mesures
nécessaires à cet effet. Ainsi il :
- exécute le programme de développement régional et le schéma régional de l’aménagement du territoire ;
- exécute le budget ;
- prend les arrêtés relatifs à l’organisation de l’administration de la région et à la fixation de ses attributions, sous
réserve des dispositions de l’article 115 de la présente loi organique ;
- prend les arrêtés relatifs à l’instauration de rémunérations pour services rendus et à la fixation de leurs tarifs ;
- prend les arrêtés fixant les tarifs des taxes, des redevances et des droits divers, conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur ;
- procède, dans les limites des décisions du conseil de la région, à la conclusion et à l’exécution des contrats relatifs aux emprunts ;
- prend les mesures nécessaires à la gestion du domaine public de la région et délivre les autorisations d’occupation temporaire du
domaine public conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur ;
- prend les mesures nécessaires à la gestion des services publics relevant de la région ;
- conclut les conventions de coopération, de partenariat et de jumelage conformément aux dispositions de l’article 82 de la présente loi
organique ;
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre II Des attributions du président du conseil de la région
Article 101 :
Le président du conseil de la région est l’ordonnateur des recettes de la région et de ses dépenses.
Il préside son conseil, la représente officiellement dans tous les actes de la vie civile, administrative et judiciaire,
et veille sur ses intérêts conformément aux dispositions de la présente loi organique et aux lois et règlements en
vigueur.

Article 102 : En application des dispositions du deuxième alinéa de l’article 140 de la Constitution, le président du
conseil de la région exerce, après délibérations du conseil, le pouvoir réglementaire à travers des arrêtés publiés
dans le Bulletin officiel des collectivités territoriales,
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre II Des attributions du président du conseil de la région

Article 102 :
.... le président du conseil de la région exerce, après délibérations du conseil, le pouvoir réglementaire à travers
des arrêtés publiés dans le Bulletin officiel des collectivités territoriales…

Article 103 :
Le président du conseil dirige les services administratifs de la région. Il est le chef hiérarchique du personnel de la
région, veille sur la gestion de ses affaires et nomme à tous les emplois de l’administration de la région
conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Le président du conseil peut nommer quatre (4) chargés de mission au plus, agissant sous la supervision du
«directeur des affaires de la présidence et du conseil» prévu par l’article 126 de la présente loi organique.
Décentralisation : Régionalisation avancée

Titre III Des attributions du conseil de la région et de son président


Chapitre II Des attributions du président du conseil de la région

Article 107 :
Le président du conseil peut, sous sa responsabilité et son contrôle, donner délégation de signature par arrêté à
ses vice-présidents, à l’exception de la gestion administrative et de l’ordonnancement. Il peut également par
arrêté déléguer, à ses vice-présidents, partis de ses attributions, à condition que cette délégation soit limitée à un
secteur déterminé pour chaque vice-président et sous réserve des dispositions de la présente loi organique.

Article 108 :
Le président du conseil peut, sous sa responsabilité et son contrôle, donner par arrêté dans le domaine de la
gestion administrative, délégation de signature au directeur général des services. Il peut également, sur
proposition du directeur général des services, donner par arrêté, délégation de sa signature aux chefs de divisions
et services de l’administration de la région.

Article 109 :
Le président du conseil peut, sous sa responsabilité et son contrôle, donner délégation au directeur général des
services, aux fins de signer les documents relatifs à l’ordonnancement des recettes et des dépenses de la région.
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Décentralisation
Régionalisation avancée :
 Titre préliminaire : Dispositions générales
 Titre I : Des conditions de gestion par la région de ses affaires
 Titre II : Des compétences de la région
 Titre III : Des attributions du conseil de la région et de son président
 Titre IV : De l’administration de la région, des organes d’exécution des projets et des mécanismes de
coopération et de partenariat
 Titre V : Du régime financier de la région et de l’origine de ses ressources financières
 Titre VI : Du fonds de mise à niveau sociale et du fonds de solidarité interrégionale
 Titre VII : Du contentieux
 Titre VIII : Des règles de gouvernance relatives à l’application du principe de libre administration
 Dispositions diverses
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Décentralisation
Régionalisation avancée :
Dahir n° 1-15-83 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n° 111-14 relative aux régions

Préfectures et provinces :
Dahir n° 1.15.84 du 7 juillet 2015 portant promulgation de la loi organique n° 14.112 relative
aux préfectures et provinces

Communes :
Dahir n° 1-15-85 du 20 ramadan 1436 (7juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n°113-14 relative aux communes

Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)


Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

• La concentration

• La concentration administrative peut être définie comme le système d’organisation de l’Etat


ou tous les pouvoirs administratifs sont rassemblés entre les mains des agents de l’Etat, qui
gèrent non seulement les intérêts généraux de la nation, mais aussi les affaires locales.

• Toutes les décisions soit au niveau national ou local sont prises par le pouvoir central (qui
peuvent être des ministres) et exécutées par des agents qui ne sont que des représentants
des autorités centrales.
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

La déconcentration administrative

A l’inverse, dans le cadre de la déconcentration certaines compétences sont attribuées à


des agents locaux de l’Etat. La déconcentration n’est donc qu’une modalité de la
centralisation, puisque les autorités locales de l’Etat restent soumises au pouvoir
hiérarchique des autorités centrales auxquelles elles doivent rendre compte.

La déconcentration peut être considérée comme un moyen de transfert d’importants


pouvoirs de décisions à des agents locaux de l’Etat répartis sur l’ensemble du territoire
national et liés au pouvoir central (appelé autorités déconcentrée).
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant

Déconcentration territoriale et déconcentration technique


Déconcentration technique
Chapitre III : L’organisation administrative du Maroc indépendant
Rappel

Centralisation administrative ≠ Décentralisation administrative

Collectivités territoriales

Déconcentration Concentration
(en voie de disparition)

Conseil
Conseil de Communal /
la Région arrondissement
Administration Conseil
Services extérieurs de l’Etat préfectoral / Provincial
locale territoriale

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