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Organisation administrative et action administrative

Partie I : organisation administrative (18H)


Introduction
o Identification du droit admin
o La notion d’administration
o Les sources du droit administratif
o Les caractères du droit administratif

Chapitre I : l’organisation administrative


o La centralisation
o La décentralisation

Chapitre II : l’administration d’Etat


o L’administration centrale
o Les organes locaux

Chapitre III : les collectivités décentralisées


o La région
o Les provinces et préfectures
o La commune

Partie II : l’action administrative


Chapitre I : les formes de l’action administrative
o Section I : La police administrative
o Section II : L’exercice du pouvoir de police

Chapitre II : Le service public (SP)


o Section I : Notion et évolution du SP
o Section II : Caractéristiques et fonctionnement du SP
Introduction
Le droit administratif est une branche de droit public. Il régit l’activité de ce qu’appelle
l’administration cad l’ensemble des autorités, agents, organismes charges sous l’impulsion
du pouvoir politique d’assurer les interventions de l’Etat. Il régit l’organisation de l’Etat, les
structures, fonctions et moyens d’action qui pèsent sur l’administration, régit les rapports de
l’administration avec les particuliers.
Pourquoi un droit spécial pour l’administration1 ?
Etant un instrument du gouvernement, l’administration sert l’intérêt général 2. Elle dispose
d’un pouvoir de commandement qui peut prendre des décisions exécutoires 3 qui s’imposent
aux particuliers. Les particuliers devront, en contrepartie, obéir et ne peuvent recourir en
justice qu’après l’exécution de la décision.
Ce caractère exorbitant de ces privilèges représenta un danger pour les libertés. C’est ce qui
a conduit à mettre sur pieds des contrôles propres à l’administration : contrôle hiérarchique,
control juridictionnel…
Comment ?
Cet ensemble de privilège et de contrôle a abouti à la création du droit administratif. Ce
droit est composé de règles qui rétablissent un compromis entre les nécessités de l’intérêt
général et la sauvegarde des intérêt particuliers.
Caractère du droit administratif :
Un droit envahissant (omniprésent) :
A côté de la mission de maintien de l’ordre de la sécurité, l’Etat doit assurer le
développement des activités économiques et sociales.
Un droit mouvant (en constante évolution) :
En raison de l’absence de code, son origine est jurisprudentielle. Il est l’œuvre du juge qui
doit tenir compte de transformation de la société.
Un droit autoritaire :
C’est un droit de commandement. L’administration agit grâce aux moyens de prérogatives
de puissance publique.
La prérogative de puissance publique est la faculté de l’administration d’imposer des actes
administratifs unilatéraux d’application immédiate. Ce concept consacre le bénéfice, pour

1
Administration : usagés / en payant nos impôts : redevable/ en votant : on est citoyens
2
Intérêt général : services octroyés par l’état aux citoyens.
3
Coercition étatique : le pouvoir de vous obliger de faire.
Etablissement privés servant l’intérêt public : boulangeries, écoles, cliniques,
l’administration, d’un droit exorbitant (autoritaire) du droit commun. La loi s’impose à tous,
y compris les pouvoir publics.
Synallagmatique ≠ unilatéral
L’essentiel du droit administratif relevé du pouvoir règlementaire, il est élaboré par
l’administration elle-même.
L’organisation administratif est repartie en :

 Pouvoir central (gouvernement).


 Les collectivités territoriales (communes, provinces et préfectures, région).
 Les établissements publics (ONCF)
Les activités de l’administration
o La sécurité publique : a un rôle de prévention et de répression
o Les services publics : culture, enseignement, santé, électricité, gaz
o L’orientation et incitation : informer les usagers (par le biais de la TV, presse,)

Significations de l’administration

 Un sens organique4 : à ce titre, l’administration est présentée comme un groupe


d’homme, cad l’ensemble du personnel, les agents…
 Un sens matériel, fonctionnel : ad-ministrare signifie en latin de servir.
L’administration5 est ‘servante’ des intérêts publics définis par les pouvoir politique. C’est
un instrument du gouvernement servant l’intérêt publique. En effet, l’administration
signifie l’application journalière des lois, veiller aux rapports des citoyens avec
l’administration centrale ou locale et des diverses administrations.
« L’activité de l’administration peut être définie par sa finalité.
L’activité de l’administration se définie par son but.
Elle consiste dans la satisfaction des besoins du public, le soin de faire régner l’ordre public
et de pourvoir à l’utilité publique par l’application des lois, par la police et la gestion des
services publics. »
Maurice Haurio, précis du droit administratif, 1933

Le service public est une activité exercée directement par une autorité publique (Etat,
collectivité territoriales) ou sous son contrôle, dans le but de satisfaire un besoin d’intérêt
général.
Sources du droit administratif :
La constitution :

4
L’aspect organique du régime administratif (structure, fonctionnement, principe).
5
Le terme administration est aussi bien utilisée pour les affaires privées que publiques.
Ce texte est constitué d’un ensemble d’article qui règlent l’organisation et le fonctionnement
des pouvoirs publics. Le préambule de la constitution joue un rôle important car il fait
référence aux principes de participation, de bonne gouvernance, corrélation entre les
devoirs de la citoyenneté.
Les lois :
La loi constitue l’expression de la volonté générale élaborée et votée par les représentants
du peuple. C’est la source principale du droit, elle relève du pouvoir législatif selon une
procédure fixée par la constitution. Le droit administratif est pour une grande partie l’œuvre
du pouvoir législatif.
Le domaine de la loi est énoncé dans les articles 71 et s.
La loi fixe le cadre de l’action administrative et ses limites et institue des tribunaux
administratifs pour assurer le respect des droits des citoyens. Elle est considérée comme un
acte suprême qui s’impose au respect des diverses autorité administratives.
Les règlements :
Le pouvoir exécutif n’a pas uniquement la mission d’exécuter des lois, il prend des
règlements administratifs.
L’article 72 stipule : « les matières autres que celles du domaine de la loi appartiennent au
domaine règlementaire ».
Tout ce qui ne relève pas du parlement et qui ne lui permet d’édicter des normes.
Les actes règlementaires du chef de gouvernement sont contresignés par les ministres
chargés de leurs exécutions.
Ce dernier peut déléguer certains pouvoirs aux ministres.
La jurisprudence
Elle est constituée par l’ensemble des décisions de justice.
La mission du juge est d’appliquer la loi, de statuer sur les sièges opposant des plaideurs. Il
peut interpréter la loi, l’adapter en cas d’ambiguïté en vue de combler un vide.
L’interprétation de la loi par le juge est créatrice de source de droit.
C’est par voie jurisprudentielle qu’ont été forgées les principales notions de règles du droit
administratif, d’acte administratif, régime général de l’exécution des contrats, de la
responsabilité de la puissance publique, le régime des services publics…
La jurisprudence administrative impose de se conformer aux principes généraux de droit :
o Le principe d’égalité : égalité entre les usagers dans les services publics, droit et
charges qui en résultent.
o Le principe des droits de la défense : aucune sanction disciplinaire ne peut être
légalement prononcée sans que l’intéressé ait été mis en mesure de présenter sa
défense.
o Le principe de la non-rétroactivité des actes administratifs : un acte administratif
ne doit pas s’appliquer à des situations juridiques nées sous un acte ancien. Le
principe est que les actes administratifs ne disposent que de l’avenir.
o Le principe de liberté : ce principe comprend la liberté d’aller et de venir au sein
du territoire mais aussi de quitter le territoire national.
La doctrine :
Elle recouvre l’ensemble des opinions des juristes en matière juridique publiées dans les
revues ou ouvrage spécialisés.
Ces juristes sont des théoriciens, professeurs, praticiens (avocats, magistrats) qui se livrent à
des critiques, des commentaires sur la loi ou sur les décisions de justice.

L’organisation administrative
Chapitre I : présentation de l’organisation administrative
Section 1 : la centralisation
La centralisation est un mode d’organisation administrative dans les états unitaires. Elle se
manifeste par la négation de l’autorité locale. Il n’existe qu’une seule personne morale du
droit public, c’est l’Etat.
La centralisation se manifeste sous deux aspects : la concentration et la déconcentration.
o La concentration administrative signifie que seuls les organes centraux de l’Etat sont
compétents pour élaborer des décisions.
Ces décisions sont exécutées sur place par intermédiaire d’organes locaux intégrés
dans un corps d’agents étroitement hiérarchisé qui sont de simples exécutants, ne
disposant d’aucun pouvoir de décision (boite aux lettres).
o La déconcentration administrative a pour but de décharger le pouvoir central par une
meilleur division du travail. Une partie du pouvoir est transférée aux agents locaux de
l’administration de l’Etat ce qui permet une meilleure adaptation des décisions aux
réalités locales. Ce qui permet de décongestionner le pouvoir central.
Les agents locaux restent soumis au pouvoir hiérarchique (caïd, gouverneur, wali).

Section 2 : la décentralisation


Décentraliser c’est reconnaitre l’existence juridique des collectivités secondaire qui sont
dotées de la personnalité juridique et ont vocation à gérer de manière autonome leurs
propre intérêt par l’intermédiaire des représentant des citoyens.
Les collectivités disposent d’une existence juridique, elles ont des organes propres pour la
gestion de leurs affaires. Ces organes sont élus par les membres de la collectivité en elle-
même.
Elles ont ainsi l’autonomie juridique et financière, des ressources propres pour gérer leurs
affaires locales :

 Au niveau communal : le maire- président du conseil communal qui est élu pour 6
ans
 Au niveau de province/ préfecture (urbain) : président du conseil provincial.
 Au niveau régional : président du conseil régional (élus par le soufrage universel).
La déconcentration se distingue de la décentralisation dans la mesure où il s’agit d’un
système de délégation vers des échelons inférieurs internes ne possédant des lors pas de
personnalités morales6 propre, tandis qu’une décentralisation délègue à des collectivités
territoriales possédant une personnalité morale propres.
Les formes de la décentralisation

6
Dispose d’un patrimoine, autonomie juridique et autonomie financière.
o La décentralisation territoriale implique que certains pouvoirs de décisions relèvent
de la seule compétence d’organes locaux représentatifs des élus.
Elle repose sur la reconnaissance par l’Etat des intérêts locaux circonscrits à certaines
limites géographiques et dont la gestion est confiée à des personnes publiques
territoriales telles que les provinces, les préfectures, communes, régions.
Cette reconnaissance signifie que ces CT disposent de l’autonomie financière.
Sur le plan pratique la CT a la possibilité de se procurer des ressources et de choisir
leur emploi. Elles peuvent demander des prêts à des organismes comme au fonds
d’équipement communal. Dans un cadre de renforcement des moyens financières
des CT, 30% de l’affectation du produit de la TVA est transféré au budget de ces
dernières.
o La décentralisation par services : cette dernière consiste à transférer une autonomie
financière a un service public déterminé en le dotant de la personnalité juridique, il
s’agit d’un établissement qui a des organes propres constitues d’un conseil
d’administration, d’un comité rechoque ou de direction ayant un budget propre et
une autonomie financière et juridique.
L’art. 71 de la constitution fait entrer dans les compétences du parlement la création des
établissement publics (compétences qui était propre au chef du gouvernement).
Ex : création d’université, ONCF, ONEE, ONMT, OFPPT
Pour la distinction établissement public administratif ou industriel ou commercial, c’est le
législateur qui détermine la nature de l’activité de l’établissement. Certains ont ce double
visage exercent tout à la fois ces deux activités.
Ex : centre cinématographique marocain, les chambres de commerce, les offices régionaux
de mise en valeur agricole…
La décentralisation se définit comme étant le transfert de compétences appartenant à l’Etat
vers collectivités territoriales (régions, préfectures, communes). Ainsi, ces entités juridiques
vont bénéficier des fonds propres (autonomie financière) et d’une plus grande autonomie de
décision (pouvoir juridique propre), bien évidement sous la surveillance d’un représentant
de l’Etat (autorité de tutelle).
Ce dernier ne va pas les superviser, il ne leur donnera pas de directives mais il va simplement
vérifier la conformité de leurs actions et décisions à la loi. Le transfert de compétences
permet ainsi à l’Etat de décharger les administrations centrales et de confier les
responsabilités au niveau local le plus adapté.
Découpage administrative
Le Maroc est composé de 12 régions, 75 préfectures et provinces et de 1538 communes.
La constitution de 2011 constate que les collectivités territoriales regroupent les régions, les
préfectures ou provinces et communes. L’Etat transfère certains de ses compétences au
bénéfice des collectivités territoriales. Ces dernières vont avoir la possibilité de prendre des
décisions et s’administrent par des élus. Les collectivités territoriales ont à leur tête un
président de conseil, et les membres des conseils régionaux et communaux sont élus au
suffrage universel direct.
Quelques compétences de la région :
o L’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et le renforcement
de sa compétitivité économique ;
o La bonne utilisation des ressources naturelles, leur valorisation et leur préservation ;
o L’adoption des mesures et des questions d’encouragement de l’entreprise et de son
environnement et œuvrer à faciliter la domiciliation des activités génératrices de
richesse et d’emploi.
o La contribution à la réalisation du développement durable ;
o L’amélioration des capacités de gestion des ressources humaines et de leur
information.
Les communes constituent le premier niveau d’administration publique et le premier
échelon de proximité du citoyen. Outre la gestion de son domaine communal, elle sert
d’intermédiaire entre l’Etat et les citoyens pour certaines formalités administratives.
Ses attributions sont multiples : état-civil, urbanisme et logement, écoles et équipements
d’activités culturelles, santé et aide sociale, police.
La préfecture ou la province est une collectivité territoriale de droit public, dotée de
personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière. Elle constitue l’un des
niveaux d’organisation territoriale du Royaume. Elles ont comme compétences :
o Transport scolaire dans le milieu rural ;
o Réalisation et entretient des pistes rurales ;
o La mise en place et l’exécution des programmées destinés à réduire la pauvreté et la
précarité ;
o Le diagnostic des besoins en matière de santé, de logement ; d’enseignement, de
prévention et d’hygiène ;
o Le diagnostic des besoins en matière de culture et de sport.

La déconcentration est une délégation des moyens et de pouvoirs de décision de


l’Administration Centrale vers les services extérieurs ou services déconcentrés.
Les agents de l’Etat sont soumis à l’autorité de l’Administration d’Etat et n’ont aucune
autonomie, encore moins une personnalité morale propre.
La but ici est l’amélioration de l’efficacité de l’Etat en désencombrant l’Administration
Centrale pour accélérer la prise de décision au niveau local.

Autorités déconcentrées
- Le Wali, haut fonctionnaire au niveau régional
- Le Gouverneur, haut fonctionnaire au niveau des préfectures et provinces
- Le pacha (haut fonctionnaire à la tête des pachaliks ou le chef de cercle (haut
fonctionnaire à la tête des cercles). Les pachaliks correspondent aux municipalités et les
cercles constituent un échelon intermédiaire entre la préfecture ou province et le caïdat
en milieu rural.
- Le caïd, haut fonctionnaire à la tête des caïdats, qui regroupent une ou plusieurs
communes rurales.

Chapitre II : l’administration d’Etat


L’administration d’Etat se compose d’une administration centrale et d’une administration
locale qui n’est que son prolongement territorial.

Section 1 : l’administration centrale


Elle se compose des organes centraux : le Roi et le gouvernement. Ces autorités assurent la
direction suprême d’orientation et le contrôle.

§1 : le Roi
L’ensemble des constitutions qui ont défilé confirment sans équivoque que :
« Le Maroc est une Monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.
Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l’équilibre et la
collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les
principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition
des comptes » (article §)

A- Les attributions constitutionnelles du Roi

 Les attributions religieuses :


Cette fonction religieuse se manifeste à travers la commanderie des croyants (Amir el
Mouminine)
Le monarque est juridiquement le seul gardien de la religion.
Les lois suprêmes du Royaume depuis 1962 jusqu’à 2011 inscrivent que : « L’islam est la
religion de l’Etat » art. 3
« Le Roi, Amir El Mouminine, veille au respect de l’islam. Il est le garant du libre exercice
des cultes. Il préside le Conseil supérieur des Oulémas, chargé de l’étude des questions
qu’il lui soumet. »
Ce Conseil est la seule habilité à prononcer les consultations religieuses (fatwas)
officiellement agrées, sur les questions dont il est saisi, et ce, sur la base des principes
préceptes de l’islam.
Les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement du Conseil sont fixés
par Dahir (Décret Royal)
Le Roi exerce par Dahirs les prérogatives religieuses inhérentes à l’institution qui lui sont
conférées de manière exclusive par le présent article.
 Les attributions législatives :
Le Roi promulgue les lois dans les 30 jours qui suivent la transmission au gouvernement
de la loi définitivement adoptée (art. 50).
Le Roi peut demander une nouvelle lecture pour n’importe quel projet ou proposition de
loi (art. 95).
NB :
Le constitution confie l’initiative des lois concurremment au Chef du gouvernement et aux
membres du parlement.
Cette initiative prend la forme d’un projet de loi lorsqu’elle est exercée par le premier
ministre, d’une proposition de loi lorsqu’elle émane d’un membre du parlement, député.

Par ailleurs, le Roi adresse des messages au parlement et présente son discours devant
les 2 chambres à l’occasion de l’ouverture de chaque session de chaque année législative
(art. 65)
Le Roi peut dissoudre l’une des 2 chambres du parlement par Dahir selon les conditions
annoncées aux articles 96-97-98 de la constitution.
Le Roi signe et ratifie sous réserve de l’approbation préalable par la loi lorsqu’il s’agit de
traité de paix ou d’union, délimitation des frontières, traites de commerce ou ceux
engageant les finances de l’Etat, ainsi que les traités relatifs aux droits et libertés
individuelles ou collectives.
La constitution de 2011 a annulé la possibilité au Roi d’exercer le pouvoir législatif en cas
de vacances de l’institution législative.
 Le pouvoir exécutif
En tant que Chef d’Etat, les prérogatives du Roi en matière de pouvoir exécutif se
résument comme suit :
- Le droit de nommer le chef de gouvernement et tous les membres de
gouvernement et de mettre fin à leur fonction (art 47)
- La présidence Du Conseil des Ministres
- La présidence du Conseil supérieur de la sécurité
- La nomination aux emplois militaires et civils
- L’accréditation des ambassadeurs.
 Les attributions juridictionnelles
La présidence du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (art 115)
L’exercice exclusif du droit de grâce (art 58)
La nomination des juges à la suite de leur proposition par le Conseil Supérieur du
pouvoir judiciaire et l’approbation de cette nomination par dahir (art 57)
B- Les attributions règlementaires du Roi
Le Roi a la possibilité d’intervenir dans le domaine règlementaire de manière directe ou
indirecte dans trois domaines : défense nationale, affaire religieuse et droits et libertés.
Les autres aspects se manifeste à travers les lettres au Premier Ministre dites « Lettres
Royales ».

§2 : le gouvernement
Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif, sous l’autorité du chef de gouvernement. Il met
en œuvre son programme, assure l’exécution des lois, dispose de l’administration, supervise
les entreprises et établissement publics et assure la tutelle.
Les compétences du gouvernement
« Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif » art 89
Le gouvernement doit émaner de la volonté populaire exprimée à travers les urnes.
« Le Roi nomme le chef de gouvernement « au sein du parti politique arrivé en tête des
élections des membres de la chambre des représentants. Et au vu, de leurs résultats. » (Art
47)
« Par la suite, le gouvernement doit charger son investiture auprès du parlement.
L’investiture du gouvernement dépend de la confiance exprimée par le vote de la majorité
absolue des membres de la chambre des Représentants en faveur du programme
gouvernemental. » (Art 88)
Système de contrôle du gouvernement par le parlement
Les attributions du Chef du gouvernement
La constitution de 2011 a précisé ses attributions qui sont de 4 ordres :
1- Attributions exécutives
Exécuter les lois en corrélation avec les autres ministres et sous sa responsabilité.
Le chef du gouvernement peut déléguer ce pouvoir aux ministres dans certains domaines
(art 49). Il nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et aux hautes
fonctions des établissement publics et entreprises publiques (art 91) at déléguer ce pouvoir
(art 49).
Le Chef de gouvernement préside le Conseil de gouvernement (se réunit deux fois par
semaine) et doit délibérer sur la politique générale de l’Etat, les politiques publiques,
sectorielles, les questions liées aux droits de l’Homme…
Le Chef de gouvernement doit informer le Roi des conclusions des délibérations du conseil
de gouvernement. Il contresigne le Dahir qui déclare l’état de siège 7 (art 74).
2- Les attributions législatives
7
L’état de siège : régime particulier durant lequel l’armée assure le maintien de l’ordre.
L’état d’urgence : l’état d’urgence peut être décrété dans deux types de circonstances, en cas de péril imminent
résultant d’atteinte graves à l’ordre public ou en cas d’évènements présentant, par leur nature et leur gravité,
le caractère de calamité publiques.
L’état de guerre : il correspond à une déclaration officielle de guerre d’un Etat à un autre.
Le chef de gouvernement peut demander aux deux chambres du parlement de siège en
comité secret. (Art 68)
Il a le droit de proposer des lois à l’instar des parlementaires (art 78) et peut demander.
L’intervention de la cour constitutionnelle pour trancher un quelconque litige avec l’une
des deux chambres.
3- Les autres attributions du chef de gouvernement
A l’instar du Roi, le chef de gouvernement peut demander au nom du gouvernement au
conseil supérieur judiciaire, la publication des avis sur n’importe quelle question relative
à la justice avec le respect du principe de séparation des pouvoirs. (Art 113).
L’une des missions essentielles du chef de gouvernement concerne son pouvoir de
coordination des activités ministérielles pour assurer l’unité d’action et l’harmonisation
de la politique menée par les autres ministères. Il possède un pouvoir d’arbitrage entre
les ministres en cas de désaccord.
Les services du chef de gouvernement (CG)
Le C. G est assisté pas un certain nombre de services et d’organismes : 3 Services lui sont
rattachés : Le cabinet du CG, les services et les organismes rattachés au CG et le secrétariat
général du gouvernement.
Le cabinet du CG
Il est lié temporairement à l’existence du CG. Ces derniers sont choisis par lui-même
et n’ont pas le statut de fonctionnaires et ne se préoccupent que des questions
politiques.
Ils sont au nombre de 8 : Un chef de cabinet, six conseillers techniques et un attaché
de presse (Dahir du 8 octobre 1995)
Les services et les organismes rattachés au CG
Ces derniers se chargent de la coordination des propositions et de suivi de
l’exécution de la politique gouvernementale sur une question donnée. Certains
services sont placés à côté du CG sous l’appellation : Hauts commissariats mais les
principaux collaborateurs du CG sont les ministres délégués, secrétaires ou sous-
secrétaire d’Etat.
Les Ministres
Ces derniers ont une fonction politique et administrative.
- Ministres d’Etat : titre purement honorifique qui confère à son titulaire
une préséance protocolaire sur les autres membres du gouvernement.
Le poste de Ministre d’Etat peut s’expliquer par le désir d’associer au
gouvernement une personnalité en raison soit de sa compétence
(leader d’un parti) de son expérience acquise dans un domaine
déterminé
Le Ministre délégué
Pour des raisons politiques ou techniques placé sous l’autorité du chef de
gouvernement ou d’un Ministre.
Le Secrétaire d’Etat
Il ne siège pas de plein droit au conseil des Ministres, il peut bénéficier de la
délégation d’une partie des attributions des ministres.

Section 2 : Les organes locaux de l’Administration d’Etat


Sur le plan local, les organes déconcentrés sont constitués par les agents du pouvoir du
central qui sont de 2 catégories.

 Les services extérieurs des administrations centrales (services déconcentrés)


 Les agents d’autorité

§1 : les services déconcentrés ou services extérieurs


Ces derniers sont les délégations ayant pour objectif de représenter le ministère sur le plan
local et poursuivre les actions de la politique administrative centrale. Il s’agit des délégations
préfectorales ou provinciales ayant comme mission d’exercer les actions des ministères.
Certains ministères, étant donné leur activité, nécessitent le déploiement au niveau local :
ex : La santé, l’éducation, l’intérieur.
Le ministère des Affaires étrangères dispose de services extérieurs à l’étranger.
Les objectifs des services extérieurs
o Assurer la continuité des services publics
o Renforcer la proximité avec les citoyens.
o Agir efficacement pour le règlement des affaires au niveau local

§2 : les agents d’autorité


Ils représentent le pouvoir central. Ces agents appartiennent à un corps de fonctionnaires
doté d’un statut particulier (dahir du 31 juillet 2008).
Le Wali
Son statut n’est défini par aucun texte particulier. Il exerce les attributions dévolues au
gouverneur (L’article145 de la constitution). Il est l’autorité administrative la plus importante
dans la hiérarchie sur le plan local. Il se charge de la coordination des différents
départements ministériels :
- Coordonne les activités des gouverneurs
- Suivi des investissements au niveau de la région et promotion des investissement
avec les centres régionaux d’investissements…
Le gouverneur principal
La nomination à ce grade s’effectue après 6 ans.
Le gouverneur
Âgé au moins de 40 ans, minimum une ancienneté de 10 ans dans les secteur public ou
privé.
Le pacha principal :
Conditions après 6 années au grade de pacha.
Le pacha :
Lauréat de l’Institut royal de l’administration territoriale.
Le caïd principal :
Lauréats titulaires du diplôme de l’IRAT. Conditions : après 8 années au grade de caïd.
Le caïd :
Lauréats de l’IRAT.
Chapitre III : les collectivités décentralisées
Les CT sont dotés de la personnalité juridique. L’article 135 de la constitution énonce que la
CT du royaume sont : Les régions, les préfectures et provinces et les communes.
Le fondement de la délimitation de ce découpage s’est basé sur la cohérence, la
fonctionnalité, la proximité et la proportionnalité.
Il a été pris en compte également des réseaux et des liens à contenu social et
communicationnel, du maillage administratif ainsi que de la collectivité géographique
Les principes de base de l’organisation territoriale reposent sur :
o Le principe de libre administration : il permet à une CT la gestion de façon autonome,
elle peut donc agir avec des organes propres élus et des moyens financiers adéquats
pour que sa gestion soit effective.
o Le principe de coopération et de solidarité : ce principe vise à développer des
synergies entres les collectivités territoriales, la société civile via les relations entre
les CT et entre celles-ci et les associations représentatives de la société civile, comme
il peut s’agir d’un groupement entre CT8.
o Principe de subsidiarité : ce principe fait référence aux compétences des CT, il précise
les limites d’intervention de chaque CT. La responsabilité d’une action publique
lorsqu’elle est nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui
sont directement concernés par cette action. Les CT ont des compétences propres et
des compétences que l’Etat peut leur transférer. 9

La région
Les compétences propres de la région
- L’élaboration et du suivi de l’exécution du programme de développement régional,
économique par le soutien aux entreprises.
- L’aménagement des routes et des circuits touristiques dans le monde rurale,
l’attraction des investisseurs.
- La promotion de l’économie sociale
- La formation professionnelle
- La formation continue, l’emploi…
Les compétences partagées avec l’Etat

8
Groupements intercommunaux : groupement et établissement de coopération intercommunale
(ECIs). Les communes peuvent se regrouper afin de gérer en commun des équipements ou des
services publics, élaborer des projets de développement économique, d’aménagement ou
d’urbanisme à l’échelle d’un territoire plus vaste que celui de la commune.

9
Si l’Etat constate qu’à travers des compétences qu’il partage avec une CT et qu’il estime
que cette dernière est en mesure d’agir en raison de sa proximité, l’Etat la laissera agir.
Selon le principe de subsidiarité les compétences transférées par l’Etat concernent les
domaines suivants :
Le développement durable (DD), le développement social (habitat social, assistance
sociale, réhabilitation de la médina, la culture (patrimoine culturel de la région, entretien
des monuments, création des établissements culturels), la promotion du tourisme.
Les compétences transférées par l’Etat
En vertu du principe de subsidiarité, les compétences transfères par l’Etat sont :
l’industrie, la santé, l’enseignement, le sport, la culture, l’énergie, l’eau, le commerce,
l’environnement.

Préfectures et provinces
Les compétences propres
- Le transport scolaire dans le milieu rural
- La réalisation et l’entretient des pistes rurales
- La mise en place et l’exécution de programme pour réduire la pauvreté et la
précarité.
- Le diagnostic des besoins en matière de santé, logement, d’enseignement, de
la prévention et d’hygiène, culture et de sport.
- Conclure des conventions avec les acteurs en dehors du royaume et recevoir
des financements dans le même cadre après accord des autorités publiques.
Les compétences partagées
- La mise à niveau du monde rural dans les domaines de santé, de formation, des
infrastructures et des équipements.
- Le développement des zones montagneuses et oasiennes
- La contribution à l’alimentation du monde rural en eau potable et en électricité.
- Les programmes de désenclavement du milieu rurale, entretien des routes.
Les compétences transférées par l’Etat
- Le domaine du développement social
- L’entretient des petits et moyens ouvrages hydrauliques notamment en milieu
rurale
- Il faut souligner que tout transfert de compétence de l’Etat vers la préfecture doit
s’accompagner d’un transfert de ressources nécessaires permettant l’exercice des
dites compétences (article 141 de la constitution)

Les communes
La commune est chargée à l’intérieur de son territoire des services de proximité aux
citoyens. Le plan d’action de la commune, fixé pour 6 ans, doit être en cohérence avec les
orientations de développement régional et en coordination avec le gouverneur, responsable
de la coordination des activités des services déconcentrés de l’administration centrale.
Les compétences propres des communes
La commune est compétente pour décider de la création et la gestion des services et
équipements publics nécessaires à la fourniture, aux habitants de la commune, des
services de proximité dans les domaines suivants :
Distribution d’eau potable et électricité, hygiène, circulation, transport des blesses,
marchés communaux, foires, halles aux grains, gares routières, aires de repos,
coopération internationale.
Les compétences partagées avec l’Etat :
- La promotion de l’emploi
- L’encouragement des investissements privés
- L’amélioration des conditions de travail des entreprises.
La commune peut contribuer aux actons suivantes :
- Création des maisons des jeunes
- Crèches et garderies
- Maisons de bienfaisance et de retraite
- Création de complexes culturels
- Création de musées, bibliothèques communales.
Les compétences transfèrent par l’Etat
Selon le principe de subsidiarité, l’Etat peut transférer aux communes des domaines de
compétences
- La protection et la restauration des monuments historiques.
- La création de l’entretien des équipements hydrauliques

L’action administrative
Chapitre I : les formes de l’action administrative
Dans un régime d’état de droit, le pouvoir exécutif n’est pas entièrement maître de son
action. Il est subordonné à des règles de droit qui déterminent les modalités de cette action
ou des contestations que les administrés peuvent opposer à cette action. Une telle
subordination constitue en droit administratif le principe de légalité.
Les implications du principe de la légalité des actes administratifs
Ce principe doit être compris dans le sens le plus large possible.
o La constitution comprend les dispositions relatives aux attributions du chef de l’Etat,
du gouvernement, du domaine réglementaire, des collectivités territoriales et des
principes de libre administration, de subsidiarité …
o Les lois et règlements sont la source la plus importante quantitativement de la
légalité.
o Les traités et conventions internationales.
o Au sein même des actes administratifs il y a une hiérarchie : les décrets - les arrêtés
de nomination.
o L'arrêté est une décision écrite prise en application d'une loi, d'un décret ou une
ordonnance afin d'en fixer les détails d'exécution. C'est un acte administratif
unilatéral, ce qui le distingue du contrat.
o Un décret est un acte réglementaire ou individuel pris par SM Le ROI ou le Premier
ministre. Cet acte fait partie des pouvoirs réservés au pouvoir exécutif par la
Constitution.

Section 1 : la police administrative


La police administrative (PA) est l’activité administrative qui vise à prévenir les troubles à
l’ordre public (OP). Elle revêt plusieurs caractères :
o Préventif : elle impose aux citoyens des restrictions de leurs libertés.
o Unilatéral : il n’y a pas de recours à la contractualisation.
o Discrétionnaire : exercer le droit unilatéral d’exécuter d’office
L’ordre public vise le maintien de :
- La sécurité publique.
- La salubrité publique.
- La tranquillité publique.
- La moralité publique.
La sécurité publique
L’autorité publique doit veiller à la sécurité des habitants et elle doit prendre des mesures en
vue de prévenir des infractions.

Salubrité publique
Les autorités de police doivent protéger la salubrité publique et garantir l’hygiène et la santé
publique. Ex : contrôler la qualité des produits mis en vente sur les foires, marchés, lutter
contre la pollution, les épidémies….
Tranquillité publique
Elle se rapporte à l’absence de troubles, éviter les émeutes, les manifestations et rixe.
La moralité publique
Les autorités publiques ne sauraient imposer la morale, elles ont seulement le droit de
protéger un certain état de conscience d’empêcher les atteintes publiques.
« L’ordre public est La condition d’existence des libertés. »

§1 : Distinction police administrative et police judiciaire


La PA est soumise au droit administratif et a pour but le maintien de l’ordre public.
La PJ est soumise au droit et procédure pénale et a pour but de rechercher les auteurs
d’infractions aux lois pénales, de procéder à leur arrestation et de les déférer devant les
juridictions.
Le chef de gouvernement délègue la PA au ministre de l’Intérieur et autorités décentralisés.
Les officiers de police judiciaire sont placés sous la direction du procureur du Roi et le
parquet général. Le chef de gouvernement dispose d’une compétence de police générale,
certains ministres disposent d’un pouvoir de police : ex : Le ministre de la Culture dispose de
la police des cinémas.
Cette distinction est une conséquence du principe de séparation des autorités
administratives et judiciaires. Les autorités de police doivent prévenir par des mesures
appropriées les atteintes qui pourraient compromettre l’ordre public. C’est le caractère
principalement préventif de la PA qui permet de la distinguer de la PJ.
Selon la jurisprudence une seule opération peut revêtir les deux aspects de police :
- Le policier qui règle la circulation assure une activité de police administrative, puis se
lance à la poursuite d’une personne d’une personne n’ayant pas respecté le signal
d’arrêt il assure à ce moment-là une activité de police judiciaire car liée à une
infraction.
- Le contrôle d’identité ressort de la PA.
- Lorsque le contrôle a pour but de rechercher les auteurs d’une infraction déterminée
c’est de la PJ.
- La police administrative générale est fondée sur la nécessité de maintenir l’ordre
public général dans toutes ses composantes :
o La police municipale : circulation, nettoiement, éclairage, encombrements,
édifices menaçant ruines, spectacles, jeux, débits de boissons.
o La police rurale : police sanitaire personnes et animaux, protection des récoltes
o La police des calamités publiques : secours et évacuations en cas de sinistre,
incendie.
Au niveau local, le Président du conseil communal est chargé de la police municipale. Il
exerce cette fonction au nom de la commune dans le cadre de ses pouvoirs propres sur
l’ensemble de la commune.
« Le président du conseil communal exerce la police administrative par voie d’arrêtés
réglementaires et de mesures de polices individuelles, portant autorisation, injonction ou
interdiction dans les domaines de l’hygiène, la salubrité, la tranquillité publique et la sûreté
des passages ». Article 100 de la loi organique 113- 14.
Le gouverneur est compétent pour prendre au nom de l’Etat toute mesure en matière de
salubrité, de sûreté et sécurité publique. Il peut se substituer à une commune en cas de
carence de celle-ci. Le gouverneur est compétent pour une partie de la police de tranquillité
et intervient pour les questions liées aux rassemblements occasionnels (manifestations,
rixes, tapages nocturnes, émeutes)

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