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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

PARTIE I : LA FORMATION DU CONTRAT


Titre I : La période précontractuelle

 la période des négociations: C’est la période au cours de laquelle les parties élaborent le projet
de contrat, Article 1112 du code civil: «L’initiative, le déroulement et la rupture des négociations
précontractuelles sont libres» Ils doivent impérativement satisfaire aux exigences de bonne foi
Revêtir deux formes :
o Une forme contractualisée (avant-contrats) : des contrats préparatoire à leurs contrats
principaux qui se distinguent des contrats définitifs, ont 2 objectifs ; d’organiser les
négociations, de rapprocher les parties en vue de la signature du contrat définitif
o Une forme non contractualisée : négocier sans aucuns contrats

Chapitre I : Les avant-contrats


Section I : Le pacte de préférence

 Article 1123 alinéa 1er du code civil : «Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie
s’engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui, pour le cas où elle
déciderait de contracter».
 C’est un avant-contrat.
 La rédaction du pacte doit définir avec précision les biens et les opérations qui donnent lieu au
droit de priorité, mais il y a une grande souplesse dans la détermination de prix et du délai
(3ème chambre civile du 15 janvier 2003 bulletin 9).
 Chambre mixte 26 mai 2006 (revirement de jurisprudence car autrefois il y a pas une
substitution) En cas de ne respect par le débiteur, le bénéficier d’un pacte de préférence est en
droit d’exiger l’annulation du contrat passé avec un tiers en reconnaissance de ses droits et
d’obtenir sa substitution à l’acquéreur. Ce principe est inséré dans des principes assez strictes :
o il faut que le tiers ait eu connaissance du pacte
o il faut que le tiers connaisse aussi que le bénéficiaire voulait se prévaloir du pacte

Donc le pacte de préférence peut bénéficier d’une exécution force.

 3ème chambre civile, 3 Novembre 2011 :Il se peut que le bénéficiaire du pacte ait eu
connaissance de l’intention du vendeur de vendre, dans ce cas-là s’il connait le candidat à
l’acquisition, il a tout intérêt à lui envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception,
pour lui signifier sa volonté de se prévaloir du pacte, dans ce cas il sera difficile pour le tiers de
démontrer qu’il n’était pas au courant.
 Si le bénéficiaire n’arrive pas à démontrer la mauvaise foi du tiers alors pas de substitution mais
il pourra engager la responsabilité délictuelle de l’acquéreur, mais même contre le notaire en
prouvant leur faute, le préjudice et le lien de causalité
 Mais surtout il pourra agir en responsabilité contractuelle contre le promettant qui a violé le
pacte. Arrêt du 9 Avril 2014 : le pacte de préférence doit être respecté mais il ne doit pas avoir
pour effet de porter atteinte au droit de propriété d’un propriétaire.
 l’article 1123 alinéa 2 du code civil: « Lorsqu'un contrat est conclu avec un tiers en violation d'un
pacte de préférence, le bénéficiaire peut obtenir la réparation du préjudice subi. Lorsque le tiers

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connaissait l'existence du pacte et l'intention du bénéficiaire de s'en prévaloir, ce dernier peut


également agir en nullité ou demander au juge de le substituer au tiers dans le contrat conclu».
L’ordonnance de la réforme du droit des obligations a entériné (consacré) la solution de la Cour
de cassation et a même enrichi cette solution.
 l’article 1123 al 3 du code civil () ce qu’on appelle une interpellation interrogatoire, et le
bénéficiaire du pacte qui n’a pas répondu dans un délai raisonnable ne pourra pas obtenir sa
substitution. Donc cette interpellation permet de purger la situation.

Section 2 : les promesses de contrats

Paragraphe 1 : La promesse synallagmatique

 La promesse synallagmatique (toujours sous seing privé) renferme déjà en elle l’engagement
réciproque des deux parties. Par exemple l’une s’engage à vendre et l’autre s’engage à acheter,
c’est deux promesses qui se croisent.
 l’article 1589 du code civil : « la promesse de vente vaut vente lorsqu’il y'a consentement
réciproque des deux parties sur la chose et le prix », alors c’est un contrat sauf si on a stipulé la
nécessité de former un autre acte authentique alors dans ce cas la promesse n’est pas un
contrat alors ne vaut vente.

Paragraphe 2 : la promesse unilatéralee

 le nouvel article 1124 alinéa 1er du code civil : « c’est le contrat par lequel une partie (le
promettant) accorde à l’autre (le bénéficiaire) le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat
dont les éléments sont déterminés et pour la formation duquel il ne manque que le
consentement du bénéficiaire ». le bénéficiaire lève l’option alors c’est un contrat sinon pas du
contrat.
 en cas de rétractation de promesse par le promettant avant l’expiration du délai laisser
o Arrêt Cruz de la 3ème chambre civile du 15 décembre 1993 : dans cet arrêt la Cour de
cassation dit que la promesse fait naitre une obligation de faire. Or suivant l’article 1142
du code civil à l’époque, les obligations de faire ne se résolvent qu’en dommages-
intérêts et alors Si on force donc on porte atteinte à la liberté contractuelle qui a une
valeur constitutionnelle. La volonté de promettant doit exister au moment du promesse
et pendant la conclusion du contrat.
o Arrêt de la 3ème chambre civile du 27 mars 2008 := l’arrêt Cruz, mais elle réserve une
hypothèse ou l’exécution forcée serait possible. C’est l’hypothèse dans laquelle les
parties auraient insérer dans la promesse une clause prévoyant la constatation judiciaire
de la vente en cas de rétractation anticipée de la promesse.
o Arrêt de la 3ème chambre civile du 8 septembre 2010 : dans cet arrêt la Cour de
cassation avait analysé une promesse de vente et avait constaté que le promettant
s’était consenti définitivement à vendre. Certains auteurs ont interpréter cette formule
comme une ouverture vers l’exécution forcée, mais dans un arrêt du 11 mai 2011 la
3ème chambre civile est revenue à la solution de l’arrêt Cruz.

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o Arrêt de la 3ème chambre civile du 12 juin 2013 : clairement affirmé l’impossibilité de


l’exécution forcée : « la levée de l’option par le bénéficiaire de la promesse
postérieurement à la rétractation du promettant, exclue toute rencontre des volontés
réciproques et donc la réalisation forcée de la vente ne peut être ordonné».
o La réforme a cassé la décision de la cour de cassation, l’article 1124 alinéa 2 du code civil
: « la révocation de la promesse pendant le temps laissé pour le bénéficiaire pour opter
n’empêche pas la formation du contrat promis. », alinéa 3 : « Le contrat conclu en
violation de promesse unilatéral de tiers qui connaissait l’existence est nul ».

Chapitre II : Les informations (précontractuelles) échangées entre les parties

L’article 1804 du code civil : « les contrats doivent être négociés formés et exécutés de bonne foi » Le
code civil impose deux règles fondées sur le principe de bonne foi, qui sont l’interdiction de dol et
l’obligation précontractuelle d’information.

Section 1 : interdiction du dol

 le dol est une tromperie intentionnel qui vise à insister l’autre partie à contracter.
 la réticence dolosive : c’est le fait pour une partie de dissimuler sciemment à l’autre partie une
information dont la connaissance est déterminante de ne pas contracter ou se contracter à
d’autres conditions. Donc la réticence dolosive n'est pas un mensonge mais une dissimulation.
 Il y’a deux types de sanctions pour le dol :
1. La nullité de l’acte qui est conclu par dol
2. Celui qui commet le dol engage sa responsabilité civile délictuelle

Section 2 : l’obligation précontractuelle d’information

Paragraphe 1 : L’origine de l’obligation d’information

 La Cour de cassation a commencé ( dans les années 50 ) par imposer une obligation
d’information dans la négociation du contrat qui implique par la nature même un fort intuitu
personae ( il s’agissait d’un contrat marqué par une relation de confiance importante entre les
deux parties ).les premiers étaient le contrat de mandat puis le contrat se société personne .
 À partir des années 70 c’est devenu une obligation générale appliquée à tous les contrats.
 Cette œuvre prétorienne (jurisprudentielle) n’a pas tardé à être compléter par le législateur ex :
l’obligation d’information sur le professionnel dans le code de consommation à l’égard du
consommateur et l’obligation sur le franchiseur à l’égard du franchisé dans le code de
commerce.
 le nouvel article 1112-1 du code civil : « Celle des parties qui connait une information dont
l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre, doit l’en informer dès lors que,
légitiment, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant ».

Paragraphe 2 : le contenu de l’obligation d’information

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Le contenu de l’obligation d’information varie selon le type de contrats. Néanmoins il y a certaines


conditions à remplir pour tous contrats :
1- L’obligation d’information au sens stricte (l’obligation de renseignement) : cette obligation porte
sur des faits objectifs et vise la fourniture brute d’information.
2- Le devoir de conseil : Ce devoir a une dimension beaucoup plus subjectif parce qu’il implique de
la part du débiteur de cette obligation une immersion dans la gestion des affaires du partenaire
car on est obligé d’éclairer le partenaire sur les avantages et même les inconvénients du contrat.
Exemple : L’arrêt de la 1ère chambre civile du 30 septembre 2015: les juges du fond ont rejette
la demande car elle était basé sur la violation de l’obligation contractuelle tant que le défendeur
était tenu d’obligation de conseil.
3- Le devoir de mise en garde : le devoir de mise en garde requiert d’attirer tout particulièrement
l’attention de l’autre partie sur les risques de l’opération projetée. Ce devoir intéresse le
banquier et plus précisément le banquier dispensateur de crédit, lorsque le banquier fait crédit,
il est obligé de renseigner le client sur les conséquences du crédit et surtout sur les
conséquences du non remboursement du crédit. Dans le cadre de l’article 1112-1 du code civile

Paragraphe 3 : Le domaine de l’obligation d’information

A. Les informations vises


L’article 1112-1 du code civil
B. les personnes concernés

Il s’agit ici de savoir qui sont les débiteurs et qui sont créanciers de l’obligation d’information :

 l’obligation d’information pèse sur celui qui avait connaissance des informations et qui aurait du
en avoir connaissance. Généralement elle pèse sur le professionnel parce que c’est lui qui a les
informations, il est donc soumis à une obligation d’information plus importante qu’un profane.
 arrêt du 9 juillet 2015 : l’obligation d’information dans un courtage matrimonial.
 arrêt du 11 janvier 2017: « Le notaire est tenu de vérifier par toutes investigations utiles les
déclarations faites par le vendeur ».pas seulement obligation de renseigner, Il est obligé d’aller
vérifier les informations pour pouvoir les communiquées à l’acheteur.

Paragraphe 4 : La sanction de l’obligation d’information

A. La prevue du manquement

 s’il y a un manquement de cette obligation : il faut le prouver et ce n’est pas facile parce que
c’est compliqué de prouver un fait négatif puisque par hypothèse il ne l’a pas fait donc il n’y a
pas de trace.
 Arrêt du 25 février 1997 « il incombe à celui qui est tenu d’une obligation particulière
d’information de rapporter la preuve qu’il l’a exécutée ». alors on renverse la charge de la
preuve.

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 l’article 1355 (ancien article 1315) : « Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit l’a
prouvé, réciproquement, celui qui se prétend libérer doit justifier le paiement ou le fait qui a
produit l’extinction de son obligation ».
 Il s’agit d’un fait juridique donc la preuve se fait par tout moyen.

B. La nature de sanction

 En période précontractuelle, par hypothèse, il n’y a pas contrat. Alors en cas de méconnaissance
de l’obligation précontractuelle d’information le créancier de cette obligation peut engager la
responsabilité civile extracontractuelle ou délictuelle du débiteur sur le fondement de l’article
1240 (ancien article 1380) : « Tout fait de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
 Cela nécessite pour celui qui engage la responsabilité de prouver trois choses :
- Une faute
- Un préjudice : le préjudice a été précisé par un arrêt du 31 janvier 2012 : « Le préjudice du
manquement à une obligation précontractuelle d’information est constitué par une perte de
chance de ne pas contracter ou de contracter à des conditions plus avantageuses et non par une
perte d’une chance d’obtenir les gains attendus ».
- Un lien de causalité.
 Il existe de plus en plus d’hypothèse dans lesquelles les juges mettent en œuvre la
responsabilité contractuelle ( c’est critiquable mais c’est comme ça ) sur le fondement des
articles 1331 et suivants du code civil. On peut comprendre ce raisonnement en considérant que
c’est comme si le juge considérait en réalité que l’obligation précontractuelle d’information, une
fois que le contrat est formé, faisait partie du contrat.
 Remarque : il va y avoir un problème de coordination de ce texte avec le dol parce que l’article
1137 prévoit que toute dissimulation intentionnelle d’une information constitue un dol, et ce
dol est susceptible d’entrainer la nullité du contrat.

Chapitre III : La rupture fautive des négociations

Il n’existe pas dans le code civil, de texte spécifiquement consacré à la rupture fautive des négociations,
mais la jurisprudence a recours à un texte de portée générale, c’est l’article 1240 du code civil
concernant la responsabilité civile délictuelle. À partir du moment où on a recours à la responsabilité
civile extracontractuelle, le raisonnement est claire, il faut pour celui qui s’estime victime, prouver une
faute, un préjudice et un lien de causalité.
Section 1 : la faute

 La Cour de cassation a voulu trouver un équilibre entre le principe de liberté contractuelle et le


bon foie :
1. La rupture des négociations en elle-même n’est pas fautive, au contraire la rupture des
négociations est un droit (la liberté contractuelle et le droit de rompre).
2. Ce qui peut être fautive c’est la théorie de l’abus de droit, l’arrêt Clément Bayard qui
avait précisé que pour prouver l’abus de droit de rompre et pour engager la
responsabilité, il faut démonter une intention de nuire de celui qui rompait les

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négociations et après, arrêt du 11 juillet 2000 a rappelé que l’intention de nuire n’est
pas une condition de mise en œuvre de la responsabilité civile délictuelle.
 Il y’a plusieurs circonstances dans lesquelles celui qui rompe les négociations engage sa
responsabilité :
- Engage sa responsabilité celui qui agit de mauvaise foi lors des négociations, par exemple en
négociant parallèlement et secrètement avec un tiers.
- Engage sa responsabilité celui qui agit avec une légèreté blâmable, en ce sens l’arrêt de la
chambre commerciale du 12 octobre 1993. En l’espèce l’une des parties était très lente dans les
négociations, et évidement plus les négociations durent plus ça fait perdre de l’argent.
- Plus généralement engage sa responsabilité celui qui fait naitre chez son partenaire de
négociation une confiance, voir une espérance, qu’il détruit ensuite sans motif légitime, par
exemple celui qui fait un excès de prudence au dernier moment il a eu peur et ne contracte
pas). En ce sens l’arrêt 11 juillet 2000.
-Il y aussi celui qui prolonge les négociations tandis qu’il ne va pas contracter et ceci c’est
fautive.
 La rupture n’est pas fautive si elle est justifiée par un motif légitime. Ceci est montré par l’arrêt
de la chambre commerciale du 18 janvier 2011 (pourvoi 09-14617).
 À partir du moment qu’il y a une rupture fautive il est dit brutale et donc engage une
responsabilité extracontractuelle.

Section 2 : La sanction

 dommages-intérêts (D et I moratoire c’est de compenser le retard de l’exécution, en revanche


les dommages et intérêts compensatoire visent la réparation des préjudices dues de
l’inexécution sur le fondement de l’article 1240 du code civil, par hypothèse toute réparation en
nature c’est à dire la conclusion forcée du contrat) est exclus.
 l’arrêt Manoukian du 26 novembre 2003, la Cour de cassation refuse de réparer la perte de
chance de conclure le contrat envisagé, parce qu’elle considère que ce qui fait perdre à l’autre la
chance de contracter c’est la rupture de contracter, Donc il serait difficile de réparer quelque
chose qui a lieu parce qu’on a droit de le faire.
 l’ordonnance comporte trois nouvelles dispositions concernant les négociations
précontractuelles, ce sont les articles 1112 à 1112-2 du code civil
o L’article 1112 dispose que : « l’initiative, le déroulement et la rupture des négociations
précontractuelles sont libres. Ils doivent impérativement satisfaire aux exigences de
bonne foi. En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du préjudice qui
en résulte ne peut avoir pour objet de compenser la perte des avantages attendus du
contrat non conclu ». l’alinéa 2 parle de la perte des bénéfices attendus du contrat alors
que l’arrêt Manoukian parle de la perte de chance de conclure.
o L’article 1112-1 c’est l’obligation d’information précontractuelle
o L’article 1112-2 traite de la confidentialité dans le cadre des négociations

Titre II : L’existence du consentement

 Deux sens ;

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1. Dans un premier sens il désigne la manifestation de volonté de chacune des parties, c’est ce
sens que l’on vise lorsque l’on parle d’échange des consentements. Exemple : qu’on dit oui au
mariage
2. Dans un deuxième sens, le mot consentement désigne l’accord lui-même, c’est à dire qui est
constitué par la rencontre des volontés. Ces deux sens ne s’excluent pas, ils se complètent,
l’échange des consentements donne naissance au consentement donc fait naître l’accord de
volontés qui se sont manifestés.

 La récente réforme du droit des obligations a comblé les lacunes du code civil et a codifié les
règles prétoriennes relatives à l’échange des consentements. Elle a donc consacré les solutions
jurisprudentielles qui figurent désormais aux articles 1113 à 1122.

Chapitre I : Un accord des volontés

Section 1 : L’offre (la pollicitation)

Paragraphe 1 : la définition de l’offre

 L’offre est une manifestation unilatérale de volonté par laquelle une personne (l’offrant) émet
une proposition de conclure un contrat, proposition suffisamment ferme et précise pour que
son acceptation entraîne à elle seule la formation du contrat.
 L’offre a été définie par un arrêt de la 1ère chambre civile de la cour de cassation le 25 juin
2004, comme un acte juridique unilatéral et non pas un engagement unilatéral (n’est pas
générateur d’obligations mais le contrat unilatéral est générateur d’obligations)
 À défaut de 2 caractères cumulatifs (ferme et précise), ce n’est pas une offre, c’est une simple
invitation d’entrer en pourparlers. L’article 1114 du code civil qui dispose que : « l’offre, faite à
personne déterminée ou indéterminée, comprend les éléments essentiels du contrat envisagé et
exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acception. À défaut, il y’a seulement
invitation à entrer en négociation ». la précision de l’offre qui permet de déduire sa fermeté, on
déduit la fermeté de l’offre de sa précision, en ce sens l’arrêt de la 3ème chambre civile du 7
juillet 2015 relatif à la vente d’un terrain.

A- La précision de l’offre

 l’article 1114 du code civil, Une offre est précise lorsqu’elle comporte un contenu minimal qui
correspond aux éléments essentiels du contrat envisagé.
 Jean Luc Aubert a défini les éléments essentiels du contrat en disant que : « ce sont les éléments
sans lesquels il serait impossible de savoir quel sorte de convention a été conclue ».
 Donc les éléments essentiels déterminent la nature du contrat et varient selon la nature du
contrat. Parfois ils sont définis par la loi, exemple pour la vente, l’article 1583 du code civil défini
les éléments essentiels de la vente (c’est la chose et le prix). ce n’est pas que le contenu soit
forcement déterminé mais il doit au moins être déterminable.

B-la fermeté de l’offre

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 Une offre n’est ferme que si elle indique la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation.
C’est l’arrêt de la chambre commerciale du 6 mars 1990 et reprise par l’article 1114 du code
civil.
 Pour savoir si une offre est ferme il faut aller rechercher si la proposition comporte ou non une
réserve de consentement qui signale la volonté de l’auteur de ne pas être lié en cas
d’acceptation.
 Cette réserve de consentement parfois est expresse et résulte de l’utilisation d’expression faite
du style « sous réserve » sans engagement contractuel. Comme ce qui est écrit dans les
magasins publicitaires « document non contractuel ».Ces réserves sont fréquemment émises
par les commerçants.
 Il y’a aussi des réserves de consentement implicite qui sont généralement liées à la nature de
l’offre. La réserve de consentement est implicite chaque fois que le contrat envisagé est un
contrat intuitu personae (c’est à dire en considération de la personne comme le travail).

Paragraphe 2 : la forme de l’offre

il n’y a pas d’exigence particulière, juste deux remarques à faire :


1. L’offre doit être extériorisée, sinon aucun des contractants éventuels ne pourrait l’accepter. Les
modes d’extériorisation de la volonté sont très divers : il peut s’agir d’un écrit, une lettre, une
annonce, une parole, un comportement, L’extériorisation peut être tacite par exemple le
locataire qui se maintient dans le lieu après l’expiration de contrat de bail et continue à payer le
loyer.
2. S’agissant des destinateurs de l’offre, il peut s’agir d’une ou plusieurs personnes déterminées
mais aussi du public (indeterminé), c’est l’article 1114 du code civil. C’est le cas lorsque l’offre
est émise par voie d’annonce dans la presse ou sur internet.

Section 2 : l’acceptation
Paragraphe 1 : définition de l’acceptation

 L’acceptation est une réponse positive qui doit être ferme et identique à l’offre. L’article 1118
alinéa 1er du code civil défini l’acceptation comme « la manifestation de volonté de son auteur
d’être lié dans les termes de l’offre ».
 Dans les contrats consensuels (dans lesquels ou aucune forme n’est requise) l’acceptation suffi à
former le contrat mais à une condition : Il faut une exacte coïncidence entre l’offre et
l’acceptation, cette coïncidence doit porter non seulement sur les éléments essentiels mais aussi
les éléments accessoires s’il y en a. À défaut de coïncidence, l’offre sera caduque. le nouvel
article 1118 alinéa 3 qui prévoit que : « L’acceptation non conforme à l’offre est dépourvu d’effet
sauf à constituer une offre nouvelle ».
 l’article 1119, contrairement à la « théorie de last shoot » en comman Law qui dit que ce sont les
dernières conditions générales portées à la connaissance de l’autre partie qui prévalent.
 La jurisprudence a assouplie cette règle (selon laquelle l’acceptation doit être identique à l’offre)
et admet que si c’est un désaccord entre l’acceptation et l’offre qui comporte sur un élément
accessoire n’empêche pas le contrat de se former dès lors que cet élément n’a pas déterminer
le consentement des parties, on peut considérer que le contrat est formé. Par conséquent

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l’interprétation de la volonté des parties relève de l’appréciation souveraine des juges du fond.
En ce sens l’arrêt de la 2ème chambre civile du 9 mai 1978.

Paragraphe 2 : la forme de l’acceptation

 La règle est la même que pour l’offre, c’est la liberté de la forme, seulement l’acceptation doit
être extériorisée. L’acceptation peut être expresse ou tacite :
- Elle est expresse : lorsqu’elle résulte d’un acte quelconque spécialement accomplie par le
destinataire de l’offre dans le but de porter son accord à l’offre, ça peut être un écrit, une
parole, un geste (comme dans la vente aux enchères). En ce sens l’arrêt du 13 mai 2003.
- Elle est tacite lorsqu’on peut la déduire d’un comportement qui témoigne de la volonté de son
auteur de porter son accord à l’offre, exemple de celui qui exécute un contrat de façon
spontanée.
 L’adage « qui ne dit mot consent » ne vaut pas en droit français, depuis un ancien arrêt de la
chambre civile du 25 mai 1870. L’arrêt pose le principe selon lequel le silence ne vaut pas
acceptation. Certaines exceptions d’origines légales et jurisprudentielles :
- Exception légale : L’article 1738 du code civil en matière de bail qui estime que le bailleur qui,
à l’expiration du bail, laisse le preneur en possession des locaux, accepte par son seul silence
l’offre tacite de prorogation.
- Exception jurisprudentielle : ils sont très diverses :
1. Le silence vaut acquiescement lorsqu’il existe entre les parties, des relations d’affaires
antérieurs ( des courants d’affaires ).
2. Il arrive que des circonstances de la cause permettent de donner au silence la
signification d’une acceptation. En ce sens l’arrêt de la 1ère chambre civile du 24 mai
2005.
3. Le silence vaut acquiescement lorsque l’offre a été faite dans l’intérêt exclusif de son
destinataire.
Ces solutions sont consacrées par l’article 1120 du code civil : « le silence ne vaut
acceptation, à moins qu’il n’en résulte autrement de la loi, des usages, des relations
d’affaires ou de circonstances particulières».

Section 3 : la rencontre entre l’offre et l’acceptation

Pour que le contrat soit formé, il ne suffit pas que l’offre et l’acceptation se rencontre sur le contenu,
elles doivent également se rencontrer sur un plan temporel. Ce constat donne naissance à trois
questions:

Paragraphe 1 : La durée d’efficacité de l’offre

A) La question est celle de savoir combien de temps une offre reste valable, c’est à dire quand est-ce
qu’une acceptation intervient trop tard ?

 Si l’acceptation intervient trop tard, l’offre est caduque


 Dans certains cas, la loi fixe clairement une durée d’efficacité pour l’offre, comme en droit de la
consommation, par exemple l’article L313-34 du code de la consommation « L’offre de prêt

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émise par un banquier pour l’achat d’un immeuble est valable 30 jours à compter de sa réception
par l’emprunteur ».
 En droit commun, la question ne faisait traditionnellement l’objet d’aucun texte, c’est à la
jurisprudence de trancher la question. Le principe qui a été posé par la jurisprudence c’est que
c’est la volonté de l’offrant telle qu’elle est exprimée au moment de l’émission de l’offre, qui
prime. Par conséquent si l’offre contient un délai expresse, elle est caduque à l’expiration de ce
délai. A défaut de délai expresse, Elle considère de manière abstraite que toute offre est
nécessairement faite pour un délai raisonnable, en ce sens l’arrêt de la 3ème chambre civile du
25 mai 2005. Il incombe au juge de fond, au regarde des circonstances de la cause et au regard
des usages, de vérifier que l’acception est intervenu dans un délai raisonnable.
 La recherche de ce délai par les juges du fond est une obligation, sinon ils exposent leurs
décisions à une cassation pour manque de base légale. En ce sens l’arrêt de la 3ème chambre
civile du 20 mai 2009.
 La durée du délai ( la question de savoir si c’est un délai raisonnable ou pas ) est
souverainement appréciée par les juge du fond qui tiennent compte avant tout des souhaits de
l’offrant, en ce sens l’arrêt du 27 avril 2011. Les juges du fond ont aussi égard à la nature du
contrat pour cette appréciation.
 Ces solutions sont reprises à l’article 1116 alinéa 1er du code civil qui énonce que l’offre : « ne
peut être rétracté avant l’expiration du délai fixé par son auteur ou, à défaut, l’issue d’un delà
raisonnable ». Et aussi à l’article 1117 alinéa 1er qui précise que : « l’offre est caduque à
l’expiration du délai fixé par son auteur ou à défaut a l’issue d’un délai raisonnable ».

B) Que se passe-t-il lorsque l’offrant fait une offre et que pendant le délai, il devient incapable ou
décède, est ce que le décès ou l’incapacité de l’offrant entraine la caducité de l’offre ou bien l’offre
est-elle maintenue ?

- 1ère Hypothèse : Si l’offrant était assortie d’un délai expresse, le décès du pollicitant ne l’a rendait
pas caduque, la caducité n’intervenait alors qu’après expiration du délai, en ce sens l’arrêt de la
3ème chambre civil 10 décembre 1997 bulletin 283. considérant que lorsque l’offrant avait mis un
délai expresse à son offre, l’offre est un engagement unilatérale de volonté, et cet engagement
survivait à son auteur.

- 2ème hypothèse : Si l’offre ne comportait pas de délai expresse, le décès de l’offrant entrainait
automatiquement la caducité de l’offre, en ce sens l’arrêt de la 1ère chambre civile du 27 juin 2014.

L’alinéa 2 du nouvel article 1117 du code civil a écarté la distinction introduite par la Cour de
cassation indiquant que l’offre est caduque en cas d’incapacité ou de décès de son auteur.

Il ressort de cette disposition qu’on a une nouvelle conception de l’offre, ça veut dire que ce texte
révèle que l’offre n’est pas un engagement unilatéral de volonté, si c’était le cas ça fera naitre une
obligation qui survivrait nécessairement au décès, or le fait que l’offre soit caduque avec le décès,
on peut considérer que l’offre ne constitue plus qu’un fait voir au mieux un acte juridique unilatéral
qui n’est pas créateur d’obligation.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

Paragraphe 2 : la révocation de l’offre

 la révocation de l’offre crée (suscite) une tension entre deux impératifs, celui de la liberté de
l’offrant d’un côté, et celui de la sécurité juridique du destinataire d’un autre coté (ça veut dire
qu’il faut respecter les attentes légitimes du destinataire et ça c’est fondamental en matière de
contrat).
 Les solutions jurisprudentielles :

- Tant que l’offre n’est pas parvenue à son ou ses destinataires, la libre révocabilité joue pleinement
parce que par hypothèse il n’y a pas d’attente légitime du destinataire puisqu’il n’est pas au courant de
l’offre.
- Lorsque l’offre est déjà parvenue à son destinataire, les circonstances dans lesquelles interviennent la
révocation de l’offre peut lui conférer un caractère fautive au sens de l’article 1240 du code civil c’est à
dire au sens de la responsabilité civile extracontractuelle. C’est le cas lorsque la loi impose le maintien
de l’offre pendant un certain délai (30 jours par exemple en matière de prêt bancaire).

 Les solutions légales (la réforme)


o L’article 1115 précise que l’offre : « peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas
parvenu à son destinataire ».
o L’article 1116 précise le régime de la rétractation de l’offre avant le délai :
L’alinéa 1er est le principe : « L’offre ne peut être rétractée avant l’expiration du délai fixé
par son auteur ou, à défaut l’issue d’un délai raisonnable ».
L’alinéa 2 précise qu’il ne peut y avoir conclusion forcée : « La rétractation en violation de
cette interdiction empêche la conclusion du contrat ».
L’alinéa 3 précise que la rétractation de l’offre en violation de l’interdiction « engage la
responsabilité extracontractuelle de son auteur dans les conditions du droit commun sans
l’obliger à compenser la perte des avantages attendus du contrat ».
 On retrouve ici l’idée que pour les auteurs de la reforme l’offre ne peut pas constituée un
engagement unilatéral de volonté dont pourrait résulter l’exécution forcée. Donc tout au plus,
l’offre constitue un acte juridique unilatéral voir un simple fait.

Paragraphe 3 : la date d’efficacité de l’acceptation

Pour L’hypothèse de conclusion des contrats entre absents ou il y’a un laps de temps (un décalage), Est-
ce qu’on considère que l’acceptation prend effet au moment de l’émission par celui qui accepte, ou au
moment de la réception de cette acceptation par l’offrant ?

 Avant la réforme chaque contrat avait un système, par exemple pour le mandat, l’article 1985
du code civil prévoyait le système d’émission d’acceptation pour la conclusion du contrat. Pour
les autres cas, aucune disposition n’est prévue, c'est la jurisprudence qui avait élaborés des
solutions :
- Première hypothèse : lorsque l’offre indiquait que le contrat ne serait formé qu’à la réception
de l’acceptation par l’offrant donc le système de la réception qui s’appliquait

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

- Deuxième hypothèse : lorsque l’offre ne prévoyait rien, la Cour de cassation considérait


classiquement que le contrat était formé dès l’émission de l’acceptation, s’appliquait de
manière supplétive. En ce sens l’arrêt de la chambre commerciale du 7 janvier 1981.
 On privilégiait ce système de l’émission parce qu’on considère que c’est au moment de
l’émission de l’acception qu’il y’avait deux volontés qui coexistait, mais en pratique elle posait
des problèmes parce qu’elle méconnaissait les attentes légitimes de l’offrant, qu’il n’était pas au
courant de l’existence du contrat puisqu’il n’a pas reçu l’acceptation.
 La Cour de cassation avait commencé à changer un peu sa position et avait fait quelques pas en
faveur de la théorie de la réception (comme le principe Uni droit ou la convention de vienne sur
la vente internationale des marchandises). En ce sens les arrêts de la 3ème chambre civile du 16
juin 2011 énonce que : « La formation du contrat était subordonnée à la connaissance de
l’acceptation de l’offre par le pollicitant » et 17 septembre 2014.

Chapitre II : La rétractation du consentement

Lorsque l’offre et l’acceptation se sont valablement rencontrées, le contrat est en principe formé de
manière définitive. Il y’a c pendant des hypothèses dans lesquelles la loi ou le contrat lui-même octroi
aux parties le droit de rétracter leur consentement.

Section 1 : les droits de rétractation institués par la loi

 Ce qu’on appelle le droit de repentir Par exemple l’article L221-18 du code de la consommation
qui concerne les contrats conclus à distance ou ceux conclus hors établissement qui prévoit un
droit légal de rétractation que le consommateur peut exercer dans un délai de 14 jours. Par
exemple l’article L1237-13 du code de travail consacre que la rupture conventionnelle peut faire
l’objet d’une rétractation d’une ou l’autre des parties dans un délai de 15 jours à compter de sa
signature.
 Lorsqu’il est exercé, ce droit de repentir légal entraine l’anéantissement du contrat, le fait
qu’une partie revienne sur sa propre rétractation ne peut pas ressusciter le contrat, c’est un
arrêt du 13 février 2008.

Section 2 :les droits de rétractations institués par le contrat : la faculté de dédit

 Le dédit est parfaitement valable quel que soit le contrat dans lequel il est inséré. Sa validité
repose sur l’article sur l’article 1193 (ancien 1134 alinéa 2) du code civil « »
 On considère que ce que les parties peuvent faire, ils peuvent le défaire. ce qu’on appelle le
mutus dissensus.
 Il y’a souvent plusieurs conditions pour exercer valablement un dédit :
1. Il faut respecter les conditions prévues par la clause elle-même pour exercer le dédit. En
général la clause de dédit est insérée dans un délai strict, c’est à dire qu’on peut l’exercer
que pendant certains délais.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

2. Celui qui se prévaut de la clause de dédit doit le faire de manière loyal, c’est dire de bonne
foi. Il s’agit d’un droit payant. La jurisprudence refuse de tenir compte d’un dédit exercé de
mauvaise foi. En ce sens l’arrêt de la 3ème chambre civile du 11 mai 1976.
3. Le dédit offre un avantage très important à celui qui l’exerce, par conséquent,
fréquemment, il est subordonné au paiement d’une indemnité qu’on l’appelle soit le dédit
soit les arrhes dans la vente. La clause de dédit doit être rédigée avec soin parce que parfois
on peut la confondre avec des clauses voisines. En particulier il ne faut pas la confondre avec
des clauses d’acompte (payer un pourcentage de la chose) parce que les clauses d’acompte
donnent aussi lieu parfois à un paiement d’arrhes. Il ne faut pas non plus la confondre avec
la clause pénale, qui vise à sanctionner l’inexécution du contrat par le paiement de
dommages-intérêts.
 Si la faculté de dédit est exercée dans un contrat a exécution instantanée, le contrat est anéanti,
ça veut dire que tout se passe comme si le contrat n’avait jamais été formé. Si le contrat est à
exécution successive, on parle de clause de résiliation, c’est à dire que dans ce cas le dédit ne
met fin au contrat que pour l’avenir.
 Dans les CDD, la clause permet au cocontractant de mettre fin au contrat dans les conditions
prévues par la clause, parce que dans les CDD la loi ne prévoit pas de possibilité de résiliation. En
revanche dans les CDI, la clause de résiliation est toujours sous entendue puisqu’elle est prévue
par la loi ( il y’a une faculté de résiliation unilatérale ). Donc dans les CDI la clause de dédit
permet généralement d’organiser la résiliation, c’est à dire qu’elle va prévoir un préavis,
l’indemnité de rupture, mais le principe de la résiliation existe légalement.
Titre III : La validité du contrat

Pour qu’un contrat puisse produire ses effets, il ne suffit pas qu’il soit formé, il faut qu’il soit formé
valablement. Le terme validité désigne la qualité d’un acte qui a été formé dans le respect des règles
juridiques. Si cette qualité fait défaut, l’acte s’expose à une sanction qui est la nullité.
Chapitre I : Les conditions de validité du contrat

 L’article 1128 du code civil


 Ces conditions s’apprécies au jour de la conclusion du contrat parce qu’elles visent à déterminer
si le contrat a été valablement formée. étant précisé que rien n’empêche de prendre en compte
des éléments postérieurs à la formation du contrat

Section 1 : le consentement des parties

 Le consentement des parties c’est la manifestation de la volonté de chaque partie de former le


contrat. L’existence du consentement est une condition fondamentale de la formation du
contrat. il faut aussi qu’il soit intègre, à défaut il est vicié, donc il est nul.
 Les motifs d’annulation d’un contrat :
o Le trouble mental est réglé par les articles 414-1 et 414-2 du code civil. Le nouvel article
1129 du code civil renvoie à ces articles (en particulier l’article 414-1) en précisant qu’ «
il faut être saint d’esprit pour consentir valablement à un contrat ».À défaut, Seul celui
qui a été victime du trouble une fois qu’il a trouvé sa lucidité ou son représentant peut
demander la nullité selon l’article 414-2 du code civile.
o Les vices du consentement, les articles 1130 à 1144 du code civil.
Paragraphe 1: l’erreur

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 L’erreur c’est un décalage entre les convictions de l’errons (l’un des parties) et la réalité.
 Exemple de l’affaire poussin, Cette affaire permet de voir ce que c’est qu’une erreur, elle
permet aussi de voir qu’on peut prendre en considération des éléments postérieures.
A- l’erreur obstacle
 ce sont des erreurs qui font plus que vicié le consentement, ce sont des erreurs
tellement importantes qu’elles font obstacle à la rencontre des consentements, atteste
un malentendu fondamental entre les parties, il y’ a eu un quiproquo, les parties n’ont
pas voulus la même chose, et donc le consentement n’existe pas.
 Cette erreur porte soit sur la nature du contrat, soit sur son objet :
o L’erreur sur la nature : exemple ; L’une des parties souhaitait conclure un
contrat de bail, l’autre partie voulait conclure une vente moyennant vente
viagère.
o l’erreur sur l’objet : les erreurs sur l’objet, il y’en a de deux sortes :
1- L’erreur sur l’identité de la chose : la question se pose lorsque les deux
parties ne sont pas accords sur le bien, autrement dit, chacune des parties a
en vue un bien diffèrent quant à l’objet du contrat. Exemple de l’arrêt de la
3ème chambre civile du 21 mai 2008, en l’espèce, une partie entend céder
divers biens immobiliers sous forme de lot à l’exception de l’un d’entre eux
alors que l’autre pensait l’ensemble.

2- L’erreur sur le prix : c’est une erreur sur la devise, ce sont des questions qui
sont posés en France sur le passage du franc à l’euro. Il ne faut pas
confondre l’erreur sur le prix et l’erreur sur la valeur, le premier est un
malentendu sur le prix (l’un croit que c’est 100 francs l’autre croit que c’est
100 euro), le deuxième suppose un accord sur le prix, mais ce prix est
contesté par l’une des parties qui considère qu’il ne correspond pas à la
valeur réelle du bien. L’erreur sur la valeur n’est pas un cas de nullité, sauf
en cas de tromperie, dans ce cas il y’a dol.
 En présence d’une erreur obstacle, la jurisprudence estime qu’il est impossible de
maintenir le contrat, parce qu’il y’a pas de rencontre des volontés, on est en
présence d’une simple apparence de contrat.
 Ce régime comporte deux particularités que l’erreur vice du consentement :

o Le caractère inexcusable d’une erreur obstacle n’empêche pas l’annulation


du contrat.
o l’erreur obstacle est sanctionnée par une nullité absolue.

B-L’erreur vice de consentement

 L’erreur vice du consentement au sens strict, ne résulte pas d’une tromperie, elle
résulte d’un cocontractant qui apprécie mal la réalité qui porte sur les qualités
substantielles de la prestation convenue, on parle d’erreur spontanée (qui
s’explique par les apparences trompeuses). Dans ce cas-là, celui qui a commis
l’erreur (l’errons) peut obtenir la nullité du contrat mais pas des dommages-intérêts.
 Régi par les articles 1132 à 1136 du code civil

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

1-L’erreur doit être déterminante

 l’article 1130 du code civil qui dispose que « l’erreur, le dol et la violence vicient le
consentement lorsqu’ils sont de telle nature que, sans eux, l’une des parties n’aurait pas
contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement différentes ». Alors Une
erreur déterminante veut dire qu’on va vérifier Soit qu’il n’aurait pas conclu le contrat s’il
avait connu la vérité (la Cour d’appel de Versailles du 7 janvier 1987), soit qu’il aurait conclu
le contrat mais à des conditions différente.
 l’alinéa 2 de l’article 1130 insiste sur l’appréciation in concreto du caractère déterminant
puisqu’il précise que « le caractère déterminant s’apprécie eu égard aux personnes et aux
circonstances dans lesquelles le consentement a été donné ». C’est donc l’appréciation
subjective qui relève souvent du pouvoir souveraine des juges du fond.

2. L’erreur doit être excusable

 l’article 1132 du code civil qui dispose que « l’erreur de droit ou de fait, à moins qu’elle ne
soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat lorsqu’elle porte sur les qualités
essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant ».
 L’erreur est excusable si elle n’est pas fautive, c’est à dire si elle ne résulte pas de la légèreté
ou de l’imprudence de l’errons.
 Le caractère excusable de l’erreur s’apprécie également in concreto, c’est à dire en fonction
des circonstances de la cause, ce qui conduit à s’interroger sur l’âge, la profession, et sur
l’expérience de l’errons. Exemple:
o l’arrêt de la 1ère chambre civile du 1er octobre 2014, pourvoi 13-16715; un médecin
généraliste qui avait acquis un matérielle médicale, il s’est ensuite rendu compte
que cet appareil ne correspondait pas à ses besoins et a demandé la nullité du
contrat. la Cour a considéré que quand bien même il était médecin, il avait pu
valablement faire une erreur, puisqu’il était médecin généraliste et avait pas
l’habitude de faire fonctionner très régulièrement ce genre d’appareil, donc admis
l’erreur.
o L’arrêt de la 1ère chambre civile du 9 avril 2015, pourvoi 13-24772 : une personne
qui achète un tableau russe et se rend compte que le tableau ne correspond pas à
ce qu’il voulait, il demande alors la nullité parce qu’il n’était pas spécialiste. Cour de
cassation refuse de considérer que l’erreur était excusable parce que quant bien
même ce n’était pas un professionnel de la vente d’objet d’art, c’était un amateur
qui s’était spécialisé dans les tableaux russes du 20ème siècle.
 L’erreur doit être excusable, qu’il s’agisse d’une erreur de fait ou d’une erreur de droit.
l’erreur qui porte sur le fait (l’authenticité d’une œuvre par exemple) mais l’erreur peu aussi
porter sur le droit, ce qui est assez surprenant puisque nul n’est censé ignorer la loi. Mais en
réalité on se rend compte que le droit devient tellement spécialisé qu’il est impossible de
connaitre toutes les règles. l’arrêt du 20 octobre 2010, pourvoi 09-66113 en l’espèce c’est
une vente immobilière qui repose sur l’idée que toute erreur de droit est excusable, la Cour

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

de cassation précise que le caractère inexcusable de l’erreur de droit est sans incidence sur
la validité de l’offre.

3- L’objet du contrat

Il y’a ici une différence fondamentale avec l’erreur provoquée, puisque l’erreur provoquée ( le dol )
entraine la nullité du contrat lorsqu’elle porte sur n’importe quel aspect de la relation contractuelle. En
revanche l’erreur spontanée n’est sanctionnée que dans trois situations, elle n’entraine la nullité du
contrat que lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation, sur les qualités essentielles de
la personne du cocontractant ou sur les motifs de contracter (seulement pour les contrats à titre
gratuit).

A. L’erreur sur les qualités essentielles de la prestation


 C’est le cas le plus courant. Cette solution date depuis longtemps, puisque déjà l’ancien article
1110 du code civil prévoit que l’erreur spontanée est une cause de nullité du contrat lorsqu’elle
porte sur « la substance même de la chose qui en est l’objet ». Cette formule n’était pas claire
alors la jurisprudence l’a précisé : c’est que l’erreur doit porter sur des qualités essentielles qui
sont prévues par le contrat.
 mais il y’a un certain nombre d’exception dans lesquelles l’erreur sur la substance n’entraine pas
la nullité du contrat ; car en principe lorsque l’erreur porte sur la substance : La substance ce
sont les qualités essentielles de la chose qui fait l’objet du contrat. Cette chose ou cette
prestation s’appelle aussi un service, c’est pour ça que désormais (depuis la réforme), c’est les
qualités essentielles de la prestation. La question s’est posée de savoir s’il faut retenir une
conception objective et abstraite des qualités essentielles ou au contraire il faut retenir une
conception subjective et concrète ? la Cour de cassation est sur ce point assez claire : le
conception de qualité essentielle doit être compris dans un sens subjectif. Ça veut dire que l’on
n’exige pas que la qualité soit essentielle dans l’opinion commune, ou qu’elle soit essentielle
pour un contractant moyen, on exige que la qualité soit essentielle pour l’errons qui doit
démontrer que son erreur portait sur une qualité essentielle de la prestation, cette solution
jurisprudentielle ce retrouve dans l’article 1133 du code civil « celles qui ont été expressément
ou tacitement convenues et en considération desquelles les parties ont contracté ».
 L’appréciation relève du pouvoir souverain des juges du fond, c’est eux qui, en fonction des
circonstances de la cause, apprécient si l’erreur qui est alléguée par l’une des parties porte ou
non sur des qualités essentielles pour elle. Exemple Arrêt de la 1ère chambre civile du 20
octobre 2011 (la cour a rejette la demande considérant que l’erreur n’est pas sur en élément
essentiel) et -Arrêt du 27 avril 2007, affaire Sésostris III (la cour a estimé l’existence d’erreur sur
en élément essentiel, donc nullité).
 L’article 1133 dit que les qualités essentielles « sont celles qui ont été expressément ou
tacitement convenues ». pour que l’erreur engendre la nullité du contrat il ne suffit pas qu’elle
ait portée sur une qualité essentielle de l’errons mais aussi sur une qualité qui a été intégrée
dans le champ contractuelle. Car si l’on admettait l’erreur même portante sur les qualités
essentielles, lorsqu’elle n’a pas été prévue au contrat ça ferait peser un risque d’insécurité

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

juridique beaucoup plus important pour le cocontractant. On face à cette problème en


particulier dans la vente d’œuvre d’art car elle intervient en fonction de catalogue.
La qualité visée diffère totalement suivant que la vente porte sur un tableau « de ... tel peintre
», ou si la vente porte sur un tableau « attribué à ... tel peintre ».
Dans le premier cas (de tel peintre), il y’a une certitude au départ (Arrêt de la 1ère chambre
civile du 28 mars 2008 et du 27 Mars 2016 (14-27168) Claude Monet: le vendeur avait
totalement exclu que ça soit de Monet alors il y a une erreur)
Dans le second cas (attribué à), il y’a un doute dès l’origine, dans cette hypothèse l’acheteur fait
un pari, le tableau est attribué à tel peintre mais il n’est pas inscrit de ce peintre, rien est sûr, il
y’a un doute. Si on se rend compte par la suite que le tableau n’est pas de ce peintre il n’y a pas
d’erreur parce qu’il a accepté le risque « l’aléa chasse l’erreur » (Arrêt de la 1ère chambre civile
du 24 mars 1987, affaire du verrou de Fragonard dont les héritiers du vendeur ont demandé la
nullité de la vente mais la cour a refusé considérant que le vendeur a accepté la risque). Cette
solution est désormais abordés par la loi par l’article 1133 alinéa 3 du code civil : « L'acceptation
d'un aléa sur une qualité de la prestation exclut l'erreur relative à cette qualité».

 Il y a deux exceptions :
- L’erreur sur la pure valeur : c’est l’article 1136 du code civil. « L’erreur sur la valeur par
laquelle, sans se tromper sur les qualités essentielles de la prestation, un contractant fait
seulement de celle-ci une appréciation économique inexacte, n’est pas une cause de nullité ».
-L’erreur sur la rentabilité économique d’une opération : la rentabilité économique, c’est la
capacité d’une opération à dégager un bénéfice suffisant par rapport au capital investi. C’est
fondamental en droit des affaires. La Cour de cassation, traditionnellement, est contre
l’admission d’une erreur sur la rentabilité économique d’une opération, parce qu’elle l’assimile à
l’erreur sur la valeur, en ce sens l’arrêt de la 3ème chambre civile du 31 mars 2005.Cette
position est contestable parce que lorsqu’une personne achète une société, la valeur à la qu’elle
elle l’achète est en fonction de sa rentabilité, donc les deux sont liés, mais pour autant les deux
ne se confond pas, le prix de l’achat de la société n’a rien avoir avec la rentabilité de cette
société, c’est comme l’authenticité d’une œuvre d’art, le prix est lié à l’authenticité mais ils se
confond pas. Mais il y a une tendance chez la chambre commerciale à admettre que dans
certaines hypothèses l’erreur sur la rentabilité économique puisse être considérer comme une
erreur sur la substance et non pas comme une erreur sur la valeur.
En ce sens un arrêt du 4 octobre 2011 qui évoque une erreur substantielle sur la rentabilité
d’activité d’entreprise.
B. L’erreur sur les qualités essentielles de la personne du cocontractant
 L’article 1134 du code civil « l’erreur sur les qualités essentielles du cocontractant n’est une
cause de nullité que dans les contrats conclus en considération de la personne ». c’est à dire
contrat intuitu personae. Si le contrat n’est pas intuitu personae l’erreur sur la personne n’est
pas déterminante.
 elle doit porter sur une qualité essentielle du cocontractant, ça veut dire une qualité défini
subjectivement et intégrer dans le champ contractuel; Il peut s’agir d’une erreur sur l’identité du
cocontractant et aussi d’une erreur sur les qualités professionnelles, morales ou

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

déontologiques, en revanche on ne peut pas faire une erreur sur les qualités religieuses parce
que ça sera une discrimination. Exemple de l’arrêt de la chambre commerciale du 16 juillet
1964, Arrêt George, bulletin 375 en matière d’arbitrage dont la cour a refusé qu’une personne
soit un arbitre parce qu’en espèce l’arbitre avant sa nomination avait rédigé une consultation
favorable à la personne qui l’avait nommé
C. L’erreur sur les motifs de contracter (seulement dans les contrats à titre gratuit)

 Nouvel article 1135 du code civil.


 La jurisprudence est très prudente en ce qui concerne l’erreur sur les motifs parce que l’erreur
sur les motifs porte sur un élément extérieur au contrat (extérieur aux qualités de la prestation
ou extérieurs à la personne du cocontractant), donc à priori, il semble raisonnable de refuser
que cette erreur influe sur l’existence du contrat. Ce qu’il y’a derrière c’est l’impératif de
sécurité juridique du cocontractant parce que si on admettait n’importe qu’elle erreur sur les
motifs cela créerait une très grande insécurité juridique pour le cocontractant parce qu’il
suffirait à une partie d’apporter une erreur sur n’importe quelle motif (même que l’autre
n’aurait pas eu connaissance) pour obtenir la nullité du contrat.
 En principe dans les contrats à titre onéreux, l’erreur sur les motifs extérieurs, n’est pas une
cause de nullité de la convention quand bien même ce motif aurait été déterminant du
consentement de l’errons moins qu’une stipulation expresse n’ait fait entrer ce motif dans le
champ contrat en l’érigeant comme une condition du contrat. (Arrêt de la 1ère chambre civile
du 13 février 2001, bulletin 31 et Arrêt de la chambre commerciale du 11 avril 2012, cet arrêt
apporte une précision, c’est que la stipulation qui fait entrer le motif dans le champ contractuel
doit être expresse et non tacite).
 En revanche l’erreur sur le motif Dans les contrats à titre gratuit suscite la nullité
Paragraphe 2 : Le Dol ( l’erreur provoquée )

 Le dol est défini par l’article 1137 du code civil qui dispose que : « le dol est le fait pour un
contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une
information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie ».
 La preuve du dol doit être apportée par celui qui s’en prévaut, et la tromperie est un fait donc il
s’agit d’une preuve par tout moyen.
 Le régime du dol s’articule autour de trois arguments cumulatifs qui le définissent. il s’agit
d’abord d’une tromperie (A), ensuite cette tromperie doit émaner du cocontractant (B), et enfin
cette tromperie doit entrainer une erreur déterminante de la victime (C).
A- Une tromperie
1. L’objet de la tromperie
 l’article 1139 du code civil qui dispose que « l’erreur qui résulte du dol est toujours excusable,
elle est une cause de nullité alors même qu’elle porterait sur la valeur de la prestation ou sur un
simple motif du contrat »
 La règle est simple : il n’existe, à priori, aucune limite tenant à l’objet de la tromperie; La
tromperie peut porter sur le contenu du contrat, sur la valeur de la chose, sur les motifs
extérieur
2. La forme de la tromperie

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 l’article 1137 du code civil qui dispose que : « le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le
consentement de l’autre par des manœuvres ou des mensonges. Constitue également un dol la
dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une information dont il sait le caractère
déterminant pour l’autre partie ». alors on a 2 formes de dol ; active, passif ( depuis l’arrêt
important du 15 janvier 1971 de la cour régulatrice)
a) la forme active du dol
 la forme active du dol est constituée par des manœuvres ou des mensonges illicites.
 Cette définition de la forme active du dol renferme trois éléments cumulatifs qui permettent de
caractériser le dol
1-L’élément matériel: ce sont les manœuvres ou les mensonges
- Les manœuvres supposent des agissements des actes positifs. Exemple le fait de maquiller une
voiture accidentée pour la vente.
- Les mensonges sont des déclarations sciemment inexactes, le vendeur d’une voiture ne la
maquille pas mais il affirme qu’elle n’a jamais été accidentée alors qu’il sait qu’elle l’a été.
2- L’élément légale ou juridique : C’est l’illicéité .Cette condition ne suscite pas non plus de
difficulté majeur parce que les manœuvres et les mensonges constituent des fautes au sens de
l’article 1240 du code civil. Il s’agit d’une faute délictuelle. On parle ici de dolus malus c’est à
dire le mauvais dol, le dol fautif. Mais il y’a aussi ce qu’on appelle le dolus bonus c’est à dire le
bon dol, le dol qui même s’il est critiquable n’est pas si grave qu’il est contraire à la loi, comme
par exemple la publicité qui apparait très beau.
3- L’élément moral ou intentionnel : ça veut dire que pour qu’il y ait dol il faut que les
mensonges ou les manœuvres ait été fait dans l’intention ou la conscience de tromper.
Autrement dit l’auteur du dol doit avoir été de mauvaise foi.
b) La forme passive du dol : la réticence dolosive
 la réticence dolosive est constituée par une rétention ou un défaut de communication
d’information, et évidemment cette réticence doit être illicite et doit être effectué dans
l’intention de tromper l’autre. Cette forme est plus facile à accomplir, il suffit, pour l’accomplir,
de garder le silence.
 arguments qui s’opposaient à la sanction de la réticence dolosive
o Le premier argument est un argument textuel, l’ancien article 1116 du code civil qui
sanctionnait le dol disait des manœuvres or s’il y'a le silence il n’y a pas de manœuvre,
donc on considérait que le silence ne pouvait pas être sanctionné sans un texte.
o Le deuxième argument c’est que pendant longtemps la jurisprudence a été guidée par
la théorie libérale, or dans la théorie libérale c’est au contractant de se renseigner, et ce
n’est pas à l’autre de fournir les informations, à partir de là, le silence gardé sur une
information n’était pas sanctionnable.
o Le troisième argument c’est qu’on ne voulait pas utiliser l’idée de bonne foi trop
largement, l’idée de bonne foi se présume, or il était difficilement compatible de
présumé la bonne foi de façon assez strict et d’un autre coté considérer que quelqu’un
qui gardait le silence était présumé de mauvaise foi.

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 mais elle a été reconnue parce qu’en réalité on s’est rendu compte que certains gardaient le
silence parce qu’ils étaient tout à fait conscient des obstacles qu’il y’avait au fait que leur silence
ne pouvait être sanctionné.
 La Jurisprudence a une volonté de ne pas faire de la réticence dolosive une arme à la disposition
des contractants négligent, c’est à dire des contractants qui feraient peser leur manque de
diligence sur l’autre.
 Comme pour la forme active du dol, il y’a trois éléments constitutif de la réticence dolosive :
o L’élément matériel de la réticence dolosive qui comporte en réalité deux volets à
démontrer : 1. le contractant avait connaissance de l’information, 2. Il n’a pas donné
cette information. Cette condition pose un problème de preuve parce qu’il est parfois
difficile pour la victime de prouver un fait négative. Déjà la cour de cassation considère
que dans certains cas le contractant en sa qualité professionnel ne peut pas ignorer
l’information, en ce sens l’arrêt de la 1ère chambre civile du 18 avril 1989.par
conséquence la cour de cassation à opérer un renversement de la charge de la preuve,
en ce sens l’arrêt du 15 mai 2002 dans lequel la Cour de cassation considère que c’est
au vendeur professionnel qu’il appartient de prouver qu’il a exécuté l’obligation de
renseignement. Et la Cour de cassation fait peser sur le professionnel un devoir de
conseil, il l’oblige à aller chercher l’information lui-même. Le manquement à l’obligation
d’information peut n’être que partiel et constituer malgré tout un dol, En ce sens l’arrêt
de la 3ème chambre civile du 7 avril 2015.
o L’élément légal de la réticence dolosive c’est l’illicéité du silence. Mais tout silence n’est
pas forcement illicite. Il y’a plusieurs hypothèses :
 La première hypothèse : c’est lorsque l’obligation précontractuelle
d’information est prévu par la loi, en ce cas la situation n’est pas compliquée,
tout silence gardé sur une information prévue légalement est illicite.
 La deuxième hypothèse : la difficulté c’est lorsque la loi n’a rien prévu, dans
cette hypothèse tout dépend de la conception que l’on se fait de l’étendue de
l’obligation d’information et de la bonne foi. Lorsqu’on a une vision libérale des
choses on doit considérer qu’à partir du moment où le cocontractant pouvait
lui-même connaitre l’information il n’y a pas de réticence dolosive et alors
l'erreur doit être excusable. En revanche lorsqu’on est partisan de la théorie
solidariste, et qu’on a une vision extensive de la bonne foi, on doit considérer
que toute réticence dolosive est illicite quand bien même la victime aurait dû
connaitre l’information et alors l'erreur doit être inexcusable. l’arrêt de la 3ème
chambre du 21 février 2001, ce semble-t-il inscrite dans une logique solidariste
parce qu’elle a énoncé que « la réticence dolosive à la supposée établie rend
toujours excusable l’erreur provoquée ».mais la doctrine majoritaire et de la
jurisprudence dominante que la réticence dolosive ne pourrait jouer que
lorsque les circonstances font pesé sur un contractant l’obligation d’informer
l’autre parce qu’il détient une information qui serait difficile à l’autre de se
procurer sinon on va permettre à toute partie négligente d’obtenir la nullité du

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

contrat pour réticence dolosive pour la raison que son cocontractant a gardé le
silence sur une information qu’elle aurait pu très bien connaitre toute seule, ça
peut aussi être l’existence d’un rapport de confiance entre les parties. Exemple
L’arrêt Vilgrain de la chambre commerciale du 27 février 1996 C’est une solution
importante parce que la Cour de cassation insiste beaucoup sur la confiance que
l’associé avait envers le dirigeant, et c’est cette confiance qui ferait peser sur le
dirigeant l’obligation d’informer qu’il y’avait un autre acquéreur. Il y’a aussi, en
ce sens, l’arrêt de la chambre commerciale du 30 mars 2016, pourvoi 14-11684.
 Il y’a un certain nombre d’exemple dans lesquels on a admis qu’une partie n’a
pas a informer l’autre :
 L’arrêt de la 1ère chambre civile du 4 juin 2009 : pas de réticence
dolosive du bailleur parce qu’il était très aisé pour le locataire d’aller
voir ce que signifier la disposition légale insérée dans le contrat
 L’arrêt Baldus de la 1ère chambre civile du 3 mai 2000 : La Cour de
cassation a refusé de reconnaitre la réticence dolosive de l’acheteur en
considérant que l’acheteur n’a pas a informer le vendeur de la valeur de
la chose qu’il vend.
 l’arrêt de la 3ème chambre civile du 17 janvier 2007 « l’acquéreur
même professionnel n’est pas tenu d’une obligation d’information au
profit du vendeur sur la valeur du bien acquis ».
 Article 1137 alinéa 3 du code civil rentré en vigueur le 1er octobre 2018: « néanmoins ne
constitue pas un dol le fait pour une partie de ne pas révéler à son cocontractant son estimation
de la valeur de la prestation »
o L’élément moral ou intentionnel de la réticente dolosive
 c’est la mauvaise foi, c’est l’intention de tromper.
 La preuve de l’élément morale peut se révéler en revanche plus difficile dans la
forme passive du dol que la forme active du dol alors la cour a donné une autre
moyen pour protéger la victime, l’arrêt de la 1ère chambre civile du 28 mai
2008, qui dit que lorsque la victime ne peut pas rapporter la preuve de
l’élément intentionnel de la réticence dolosive, rien ne lui interdit de sollicité
des dommages-intérêts en engagent la responsabilité de l’auteur des
manœuvres dolosives ( les manœuvres sont des fautes civiles ), parce que la
responsabilité délictuelle peut être engager pour faute intentionnelle ou non
intentionnelle.
 Mais il y’a quand même certains arrêts qui insiste de manière assez salutaire sur
l’importance de l’élément intentionnel :
- L’arrêt de la 3ème chambre civile du 16 juin 2011: l’arrêt est intéressant parce
qu’il insiste beaucoup sur le devoir de loyauté.
- L’arrêt de la 3ème chambre civile du 7 avril 2016: cet arrêt refuse en
l’occurrence de caractériser la réticence dolosive au motif que la preuve n’est

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

pas rapportée d’une violation intentionnelle à l’obligation précontractuelle


d’information.

B. une tromperie émanant du cocontractant

 Cette exigence découle de l’article 1137 du code civil, On en déduit donc que le dol pratiqué par
un tiers n’est pas une cause de nullité du contrat. contrairement à la violence entraine la nullité
du contrat même lorsqu’elle émane d’un tiers
 Limites :
o le dol pratiqué par un tiers peut causer la nullité du contrat lorsque d’une part le dol
émane de la complice du cocontractant, et d’autre part lorsqu’elle émane d’un
représentant du cocontractant
o La règle a pour effet d’interdire à la victime d’agir sur le fondement de la nullité CAD
rien n’empêche d’agir sur la responsabilité.
o La règle empêche l’action sur le fondement du dol, mais rien n’interdit à la victime de se
placer sur le terrain de l’erreur spontanée

C-L ‘erreur de la victime

 La nullité du contrat pour dol est subordonnée à la preuve par la victime d’une erreur de sa part,
engendrée et provoquée par les manœuvres de l’autre partie. Néanmoins s’il y aura pas une
erreur, la victime peut engager la responsabilité de l’auteur des manœuvres dans la mesure ou
le dol constitue une faute.
 Le fait que la victime demande ou non la nullité du contrat est susceptible de rejaillir sur
l’étendue des dommages-intérêts auxquels elle peut prétendre ( la chambre commerciale du 10
juillet 2012 ( 11-21954)la Cour de cassation a précisé que la victime du dol qui fait le choix de ne
pas demander l’annulation du contrat peut seulement demander réparation de la perte de
chance d’avoir contracter à des conditions plus avantageuse, mais ne peut demander réparation
de la perte de chance d’avoir pu réaliser un autre investissement).

Paragraphe 3 : la violence

 régi par les articles 1140 à 1143 du code civil.


 la violence comme le dol est un délit civil, pas un délit pénal, c’est une faute au sens du droit
civil qui est susceptible d’engager la responsabilité de son auteur.
 Le régime de violence s’articule autour de deux conditions qui doivent être remis pour
engendrer la nullité du contrat : la première c’est l’existence d’une menace (A), la deuxième
c’est que cette menace fasse naitre une crainte déterminante (B)
A- Existence d’une menace

L’article 1111 du code civil évoquait deux types de menaces, une menace qui émane du cocontractant
(1) et une menace qui émane d’un tiers (2). Mais la jurisprudence par la suite a complété cette liste en
admettant avec beaucoup de prudence un troisième type de menace, c’est une menace qui résulte

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

d’une situation ou d’un événement. La reforme a consacré cette approche prétorienne, en consacrant
une disposition à la violence économique (3).

1. La menace émanant du cocontractant


 l’article 1140 du code civil défini la violence « il y'a violence lorsqu’une partie s’engage sous la
pression d’une contrainte qui lui inspire la crainte d’exposer sa personne, sa fortune ou celles de
ses proches à un mal considérable ». Donc on retrouve les trois composante du dol ;
o L’élément matériel: constitué par des contraintes qui peut être des menaces physiques,
morales et pécuniaires. L’article 1140 précise en outre que la menace ne porte pas
nécessairement sur le contractant, elle peut porter sur les membres de sa famille.
o L’élément juridique ou légal: c’est que la menace qui s’exerce sur le contractant doit
être illicite, On peut distinguer deux hypothèses :
 Première hypothèse : La menace porte sur un fait illicite, dans ce cas on n’a pas
de mal à considérer qu’elle est-elle même illicite (l’arrêt du tribunal civil de
Nantes du 6 janvier 1956 qui conclut à la nullité d’un accord salarial passé «
dans des conditions d’agitation furieuse »).
 Deuxième hypothèse : La menace porte sur un fait licite, c’est ce qu’on appelle
la menace d’employer une voie de droit, comme par exemple la menace d’agir
en justice, ou la menace d’engager une procédure disciplinaire. Dans ce cas il est
licite mais c’est illicite lorsqu’on en abuse. Il y’a deux formes d’abus de droit en
la matière :

1. Il y’a abus de droit lorsque le contractant détourne son droit de sa finalité,


exemple un mari doit de l’argent à sa femme et pour la forcer à lui consentir
une remise de dette, il la menace de porter plainte pour adultère.
2. Il y’a abus de droit lorsque le contractant menace d’utiliser son droit pour
obtenir un avantage excessif
 Ces solutions ont été consacrées par la reforme le nouvel article 1141 du code
civil qui dispose que «la menace d’une voie de droit ne constitue pas une
violence. Il en va autrement lorsque la voie de droit est détournée de son but ou
lorsqu’elle est invoquée ou exercée pour obtenir un avantage manifestement
excessif».
o L’élément moral ou intentionnel : c’est que l’auteur de la menace doit avoir la volonté
de provoquer la crainte, et généralement cela se déduit des circonstances.
2. La menace émanant d’un tiers
 C’est l’article 1142 du code civil qui précise que « la violence est une cause de nullité du contrat
qu’elle ait été exercée par une partie ou par un tiers ».contrairement au dol parce que la victime
du dol est dans une situation plus favorable que la victime d’une violence.
 En effet la victime du dol fait par un tiers peut invoquer l’erreur spontanée, il lui reste donc une
voie d’action sur le fondement des vices du consentement, alors que la victime de la violence a
absolument aucune solution de recours parce que la violence ne crée pas une erreur, la victime
de la violence sait très bien ce qu’elle signe sauf qu’elle n’a pas le choix

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

3. la menace née d’une situation


 À la fin du 19ème siècle qu’on a commencé à se poser la question de savoir s’il pouvait y avoir
violence à cause d’une situation, ou des événements qui crée cette menace. On parle d’un état
de nécessité en présence d’une menace causée par un facteur naturelle, exemple des contrats
d’assistance maritime conclu par le commandant d’un navire dans une tempête ou quelqu’un
qui est en train de se noyer.
 A côté de l’état de nécessité il y’a la violence économique ; c’est lorsque la menace réside dans
des facteurs économiques et sociaux. Ex : qu’on dit au salarié soit il revoit son contrat de travail
et on baisse son salaire soit il est viré.
 Le code civil était silencieux sur ce sujet : les auteurs faisaient valoir que le consentement peut
être contraint aussi fortement par les événements que par une menace humaine alors annule le
contrat. En revanche d’autres arguments étaient contre cette idée de violence économique ou
l’état de nécessité, le première argument c’est que parfois des contrats qui sont conclus sous la
contrainte permette d’échapper à ces contraintes, Le deuxième argument c’était de dire que si
on ouvre la porte à une violence en fonction des événements, ça peut ouvrir la boite de
pandore, c’est à dire qu’il y'a un risque d’admettre de façon beaucoup trop large la violence.
 La Cour de cassation a essayé d’équilibrer entre la préservation de l’intérêt de la victime et la
sécurité juridique en admettant l’action en nullité sur la violence économique et l’état de
nécessité mais à deux conditions cumulatives :
o La première condition concerne la situation menaçante, il faut que la situation
menaçante ait une certaine qualité.
o la deuxième condition intéresse l’attitude du cocontractant de la victime face à cette
situation menaçante.
 S’agissant de la situation menaçante la Cour a précisé dans l’arrêt Larousse du 3 avril 2002 que
la situation menaçante doit prendre la forme d’un mal précis menaçant directement les intérêts
légitimes de la victime. en exploitant abusivement la situation, c’est veut dire que le
cocontractant connait la situation de détresse de la victime et en profite pour avoir des
conditions plus avantageuses que ceux qu’il aurait eu en situation normale. Cette condition est
très ancienne puisqu’elle a précisément été rendue à propos des contrats d’assistance maritime
par un arrêt de la chambre des requêtes du 27 avril 1887 La chambre des requêtes a accepté
d’annuler les contrats à cause de l’exploitation abusive de la situation
 La reforme a introduit dans le code civil le vice de violence économique, c’est l’article 1143 du
code civil « il y’a également violence lorsqu’une partie, abusant de l’état de dépendance dans
lequel se trouve son cocontractant, obtient de lui un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en
l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage manifestement excessif ».

B. Une menace qui fait naitre une crainte déterminante de son consentement

 la violence n’est une cause de nullité que si la menace fait naitre une crainte (appréciée au
moment de la conclusion du contrat ou juste avant la conclusion) déterminante dans le chef
de la victime.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 l’ancien article 1112 du code civil définit la crainte dans ses 2 alinéas mais les 2 étaient en
contradiction ; le premier était favorable à une appréciation in abstracto de la crainte
comme une pression sur une personne raisonnable, le deuxième penchait plutôt pour une
appréciation in concreto parce qu’il disait qu’on a égard à une personne raisonnable mais
aussi a égard à la situation particulière de la victime. La Cour de cassation a tranché en
faveur du dernier (Arrêt de la 3ème chambre civile du 13 janvier 1999).
 Cette solution est consacrée par le nouvel article 1140 donc on n’a pas égard à la personne
raisonnable ou au bon père de famille.
 il faut vérifier, notamment pour le juge, que la victime n’aurait pas contracté ou aurait
contracté à des conditions différentes en l’absence de la violence. l’article 1130.

Conclusion :

 La victime d’une violation ou d’un dol peut agir en nullité du contrat + dommages-
intérêts. La victime d’une erreur spontanée ne peut solliciter que la nullité du contrat.
 l’action en rétraction du contrat, on la modifie à la baisse, seulement pour erreur
spontanée (cas de mauvaise exécution du contrat, exécution imparfait) pas violence ou
dol

Section 2 : la capacité des cocontractants

La capacité c’est l’aptitude des parties à contracter.


 Le principe qui ressort de l’article 1145 du code civil c’est que la capacité est le principe, l’incapacité
est l’exception, mais ils restent avoir la capacité d’accomplie les actes de vie courante (nouvel article
1148 du code civil).
 L’article 1146 du code civil précise que « sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la
loi : 1. les mineurs non émancipés ; 2. les majeurs protégés au sens de l’article 425 ».
 L’article 1149 pose une limite « les actes courants accomplies par le mineur peuvent être annulés
pour simple lésion, toutes-fois, la nullité n’est pas encourue lorsque la lésion résulte d’un événement
imprévisible ».
 Lorsque l’incapable ne peut pas agir seul, il doit être représenté (articles 1153 à 1161 du code civil).
La nullité d’un contrat en raison de l’absence de pouvoir du mandataire est une nullité relative(ne
peut être demandée que par la partie représentée). 1ère chambre civile du 2 novembre 2005.

Section 3 : un contenu licite et certain du contrat

 Elle remplace deux anciennes conditions de validité du contrat qui sont l’objet et la cause.
 La notion d’objet est désormais évoquée avec une autre option qui est celle de la prestation,
l’article 1163 dispose que « l’obligation a pour objet une prestation présente ou future ».
o Cette nouveauté simplifie les choses pour trois raisons :
 y’avait un doute s’il fallait prendre en compte l’objet du contrat ou l’objet de
l’obligation.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 c’est qu’on évite toute confusion entre l’objet de l’obligation et la chose qui fait
l’objet du contrat.
 ça permet de se concentrer sur la prestation de l’obligation.

 En ce qui concerne la cause, le mot cause a disparu du code civil. Le droit français des contrats se
caractérisait par l’utilisation de la cause parce qu’il y’avait deux sens au mot cause :
o La cause objective ou abstraite du contrat : l’ancien article 1131, elle visait l’obligation créée
par le contrat (Exemple dans le contrat de vente, la cause de l’obligation du vendeur c’est le
payement du prix, la cause de l’obligation de l’acheteur c’est la délivrance de la chose).
o La cause subjective ou concrète du contrat : c’est le motif, Cette cause subjective permettait
de contrôler la licéité ou la moralité de la cause.
 Néanmoins, le droit français demeure un droit causaliste mais exprimé par d’autres termes;
o L’existence de la cause (cause objective) : est recherchée dans l’exigence d’un contenu
certain du contrat, d’une contrepartie non illusoire ou dérisoire, d’une obligation essentielle
non privée de sa substance, d’un maintien sous peine de caducité des éléments essentiels
du contrat. Exemple de l’obligation essentielle non privée de sa substance, c’est l’arrêt
Chronopost. Dans ses contrats, il y’avait une clause (s’il y’avait un retard de livraison, elle ne
serait pas responsable). Ce type de clause est réputée non-écrite sur le fondement de la
cause, parce que dans un contrat Chronopost ou’ c’est censé être rapide pour livrer, si on
met ce genre de clause, il y’a pas de cause au contrat, le contrat est sans cause.
o La licéité de la cause (la cause subjective) est recherché dans l’exigence d’un contenu licite
et dans la prise en compte du but ayant conduit l’une des parties à conclure.
Sous-section 1: Un contenu licite

Le contrat doit respecter un certain nombre de règles, sinon, il sera nul.

Paragraphe 1 : les règles à respecter

 L’article 1162 « le contrat ne peut déroger à l’ordre public ni par ses stipulations, ni par son but, que
ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties »
 L’ordre public regroupe l’ensemble des règles impératives du système juridique français, c’est à dire
les règles auxquelles il n’est pas permis de déroger par contrat. contrairement aux règles supplétives
qui sont les règles auxquelles on peut déroger par contrat Depuis le début du 20ème siècle, la
liberté contractuelle a cédé beaucoup de terrain à l’ordre public parce qu’il y'a une extension du
domaine d’ordre public et une inflation du volume de l’ordre public avec multiplication des lois
impératives (comme par exemple le droit financier et le droit de l’Union européenne).
 article 1102 alinéa 1er dispose que « chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de
choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du contrat dans les limites fixées
par la loi ». L’alinéa 2 précise que « la liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui
intéressent l’ordre public » avant la reforme en déduisait la liberté contractuelle de l’article 6 du fait
qu’on est libre dans tout ce qui n’est pas de l’ordre publique mais maintenant c’est un texte séparé.
 Alors L’article 1162 est une application de l’article 1102 en ce qui concerne le contenu du contrat,
on est libre au limite de respecter l’ordre publique
 Les normes impératives qui régissent l’objet du contrat sont d’origine très diverse :

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

o Les textes internationaux : comme la CEDH qui s’applique dans les relations entre
particuliers, (l’effet horizontal). Exemple de l’arrêt de la 3ème chambre civile du 12 juin
2003, la Cour de cassation a annulé par nullité absolue un contrat parce qu’il est contraire à
l’article 11 de la CEDH sur la liberté d’association. Mais il faut nuancer, tout contrat qui
porte atteinte à un droit fondamental, n’est pour autant nécessairement nul. Exemple 1 : la
clause d’inaliénabilité est valable dans le code civil même qu’il est contraire au 1er protocole
additionnel de la CEDH. Exemple 2: la validité de clauses d’exclusivité même qu’elle restreint
la liberté de commerce.
o La loi : au premier rang desquelles la loi pénale comme la vente du stupéfiant.
 Exemple 1 : le principe d’indisponibilité du corps humain qui a été consacré par la
jurisprudence sur le fondement de l’ancien article 1128 qui est aujourd’hui posé par
l’article 16-1. TGI de Paris 1969, un contrat qui porterait sur une peau de tatouage
est nul. arrêt d’assemblée plénière du 31 mai 1991, prohibition de mère porteuse
(consacré par la loi à l’article 16-7)
 Exemple 2 : c’est la prohibition des engagements perpétuels, c’est l’article 1709 qui
a une valeur constitutionnel (conseil constitutionnel 9 novembre 1999).exemple :
l’arrêt de la 1ère chambre civile du 19 mars 2002, La solution est maintenant
codifiée, c’est l’article 1210 qui dispose que « les engagements perpétuels sont
prohibés ».
o La jurisprudence : Exemple de l’arrêt de la chambre sociale du 10 juillet 2002, bulletin 239
pour être valable la clause de non concurrence doit être limitée dans le temps, dans l’espace
et elle doit comporter une contrepartie financière.

Paragraphe 2 : Les fondements de la sanction

 Les fondements de la sanction c’est illicéité des stipulations contractuelles (soit le contenu du
contrat soit son but) contraires à des normes impératives, ça suffit pour le juge pour déclarer la
nullité.
 Deuxième fondement qui est la fraude, des actes qui sont en apparence licite mais qui en réalité
sont conclus pour contourner des règles impératives. Généralement la sanction de la fraude c’est
pas la nullité, c’est l’inopposabilité.

Sous-section 2: Un contenu certain

 la validité du contrat suppose que ce contrat repose sur des éléments tangible, c’est à dire que les
obligations créées par le contrat ait une réelle consistance et présentent un intérêt pour les parties.
 Pour le contenu soit certain il faut une prestation identifiée, une contrepartie non illusoire ou non
dérisoire , le contrat assure une protection de l’obligation essentielle , et l’interdiction des clauses
créant un déséquilibre significative entre les droits et obligations des parties

Paragraphe 1 : une prestation identifiée

Une prestation identifiée est une prestation possible (A) et déterminée (B)

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

A- Une prestation possible


 Il y’a une expression français «à l’impossible nul n’est tenu» qui veut dire que personne n’est
tenu de faire l’impossible. Ça veut qu’une obligation contractuelle soit nulle si elle est impossible
à exécuter. Cette condition figure à l’article 1163 alinéa 2.
 La possibilité doit être absolue, c’est à dire que ni le débiteur, ni un tiers ne doit être en mesure
de l’exécuter. Si la possibilité n’est que relative, l’obligation n’est pas nulle et l’autre partie peut
même obtenir la résolution du contrat
 En cas de nullité en deux hypothèses :
o Nullité de la vente de la chose d’autrui, c’est l’article 1599.
o Lorsque le contrat porte sur une chose qui a existé avant la conclusion du contrat, mais
qui a disparu au jour de la conclusion du contrat, en ce sens l’arrêt de la chambre
commerciale du 26 mai 2009, bulletin 71.
 En principe il faut que la prestation soit possible lors de la signature, au moment de la
conclusion. Mais l’article 1163 précise que l’obligation peut avoir pour objet une prestation
future. il suffit qu’elle soit possible au jour où elle doit être exécutée.
B- une prestation determine
 l’ancien article 1129. « il faut que l’obligation ait pour objet une chose au moins déterminée
quant à son espèce». Cette exigence qui n’était pas très claire, c’est à dire que les obligations qui
constituaient les éléments essentiels du contrat devaient être déterminées au moment de la
conclusion du contrat. En revanche les éléments accessoires pouvaient rester indéterminés.
Remplacé par des dispositions qui sont plus claires qui figurent aux articles 1163 à 1167.
 La détermination de la prestation pose deux questions essentielles : degré de précision requis
dans la détermination de la prestation (1), le cas du prix (2).
1. Le degré de précision requis dans la détermination de la prestation
 La règle c’est qu’il faut que la prestation soit définie dans le contrat avec suffisamment de
précision pour qu’une personne extérieure aux contractants (un juge par exemple) puisse
comprendre ce que les parties ont voulu lors de la conclusion du contrat. sans qu’un nouvel
accord des parties soit nécessaire. Article 1163 alinéa 2 «la prestation doit être déterminée ou
déterminable» Et l’alinéa 3 « la prestation est déterminable lorsqu’elle peut être déduite du
contrat ou par référence aux usages, ou aux relations antérieures des parties sans qu’un nouvel
accord des parties soit nécessaire »
 le degré de précision requis dépend de la nature du contrat. Par exemple pour une vente ou un
bail qui porte sur un bien spécifique, la désignation doit être très précise. Cela se pose
notamment en matière immobilière, exemple de l’arrêt de la 3ème chambre civile du 22
octobre 2014, pourvoi 10-24824, acte de cession ambiguë.
 Pour la vente des choses fongibles, on est moins exigeants et moins rigoureux, il suffit d’indiquer
dans le contrat le type de bien et sa quantité, dans ce cas le juge sera en mesure de savoir ce
que les parties ont voulu.
 Ce qui peut poser problème c’est la qualité, soit la qualité est précisée par les parties, sino on a
recours à une règle supplétive de volonté, c’est l’ancien l’article 1246 et le nouvel 1166 qui
précise que la qualité c’est une qualité moyen. L’article 1166 dispose que « lorsque la qualité de

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

la prestation n’est pas déterminée ou déterminable en vertu du contrat, le débiteur doit offrir
une prestation de qualité conforme aux attentes légitimes des parties en considération de sa
nature, des usages et du montant de la contrepartie ».
 Pour les obligations de faire, la jurisprudence fait preuve d’une grande souplesse et souvent elle
admet que l’on se réfère aux usages. C’est assez difficile de déterminer précisément une
obligation de faire au moment de la conclusion du contrat parce qu’on ne sait pas exactement
ce qui sera fait. Donc les décisions qui annulent un contrat pour indétermination de faire sont
très rares. Mais il y’a qu’en même des exemples comme l’arrêt de la chambre commerciale du
28 février 1983, bulletin 86.
2. Le cas particulier de prix

 L’objet du contrat doit être déterminé et déterminable; est-elle applicable au prix? Si non, alors
le prix peut être fixé ultérieurement par un accord entre les parties (une clause catalogue, ceci
pose un problème sur le rencontre de consentement) et par un accord ultérieur donc La
détermination du prix n’est pas une condition de validité du contrat. Mais pour la vente ce n’est
pas possible L’article 1581: «Le prix de la vente doit être déterminé et désigné par les parties.»,
L’article 1589 : « La promesse de vente vaut vente, lorsqu'il y a consentement réciproque des
deux parties sur la chose et sur le prix. » L’article 1191 : « Le prix de la vente doit être déterminé
et désigné par les parties. » Pour les autres contrats, aucunes dispositions n’existaient.
 Pour le contrat cadre de franchise et de distribution Il y a certains pour l’applicabilité de l’article
1129 pour éviter que l’une des parties dépend de l’autre et éviter les abus Mais il y a d’autres
qui étaient contre l’applicabilité de l’article 1129 sur le prix, parce que ça permit de développer
l’activité économique, que bien souvent en pratique celui qu’on appelle le maître prix se
comporte d’une façon correcte parce qu’il y a comme même la confiance et que si un
fournisseur pratique des prix trop bébé, il est clair que les distributeurs vont changer la loi à
l’heure . Pour ces auteurs, plutôt que de sanctionner à priori une clause de fixation unilatérale, il
faut simplement sanctionner à posteriori l’abus.
 l’assemblée plénière de la cour de cassation a vu se prononcer dans 4 arrêts du 1er Décembre
1995 (3 arrêts concernaient les contrats cadre de location-entretien de matériel téléphonique, 1
concernait un contrat cadre de franchise) L’apport de ces arrêts est triples, il pose un principe
(a) tempérament (b) réserve (c)
a) le Principe
 Ce principe est que l’ancien article 1129 n’est pas applicable à la détermination du prix.
L’indétermination du prix dans le contrat initial n’affecte pas la validité de ce contrat. Les parties
peuvent valablement prévoir que le prix sera fixé par un accord ultérieur mais peut aussi prévoir
des clauses unilatérales de prix. Cette solution est reprise à l’article 1163, précisé par les articles
1164 et 1165 qui permettent expressément une possibilité de fixer unilatéralement le prix dans
deux hypothèses soit sur les contrats cadres et les contrats de prestation de service. (Est ce que
le fait qu’il existe deux articles particuliers pour deux contrats particuliers ça signifie que la
faculté de fixation du prix n’existe que pour ces deux contrats? On n’a pas de réponse malgré les
réformes).
b) le temperament
 L’Assemblée plénière réserve l’hypothèse de l’abus dans la fixation de prix.

29
Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 Ce qui ressort de la jurisprudence c’est que l’abus ne doit pas se déduire du seul montant du
prix mais aussi que l’abus est analysé par le prisme de la loyauté du maître du prix en face son
partenaire (Est ce que le maître de prix a prévu son cocontractant ou il l’a fait par surprise? Est-
ce que le débiteur de prix était objectivement contraint d’accepter le prix ou il avait moyen de
refuser? On examine les circonstances et la liberté que le débiteur a pour refuser, la bonne foi
et la loyauté du maître de prix)
 la sanction? résiliation du contrat et de dommages-intérêt car on considère que il y a problème
d’exécution du contrat et non pas sur la formation.
 l’article 1164 exige que la faculté d’une fixation unilatéral du prix est été préalablement
convenue par les parties lors de la conclusion du contrat ou ultérieurement.
 Article 1165
 Dans la réforme Pour le contrat cadre la sanction est la résolution et dommages-intérêts en
revanche pour la prestation de service c’est dommages-intérêts seulement. Les différences ont
été supprimées avec la ratification du 20 Avril 2018, il y a résolution dans les 2.
c) La reserve
 l’assemblée plénière réserve l’application de disposition spéciale qui exige un prix déterminé
déterminable pour certains types de contrats. C’est l’article 1591 du code civil qui dispose que :
« Le prix de la vente doit être déterminé et désigné par les parties »
 Il existe des procédés objectifs auquel une partie utilise pour rendre le prix déterminable dans
un contrat.
o la référence à un prix du marché comme la loi de l’offre et de la demande.
o désigner un expert ou un mandataire commun qui lui va déterminer le prix, ce qu’on
appelle la clause à dire d’expert ou d’un mandataire commun.
o Les clauses qui font dépendre le prix d’un élément objectif de référence qu’on appelle la
côte ou l’indice (très fréquent dans les ventes de matières premières). l’article L1112-2
du code financier.
 Le droit français : Interdit le recours à des indices généraux, Il faut que l’indice de la côte soit en
relation directe avec l’objet de la convention ou l’activité de l’une des parties.

Paragraphe 2 : la contrepartie est non-illusoire ou non-dérisoire

 l’article 1168 « Dans les contrats synallagmatiques, le défaut d’équivalence des prestations n’est
pas une cause de nullité du contrat, sauf si la loi en dispose autrement ». CAD dans les contrats
synallagmatiques Le contrat est valable même si les prestations de chacune des parties ne sont
pas équivalentes.
 Dans certains contrats, on accepte qu’il soit nul lorsqu’il y a une grande différence entre les deux
prestations (Les limites ou les tempéraments) :
o la lésion : le contrat à titre onéreux est nul lorsqu’il y a déséquilibre entre les
prestations. Mais la lésion est prévue pour certains contrats déterminés (Exemple : la
vente immeuble; il y a une lésion lorsque le vendeur est lésé de plus du 7/12ème de la
valeur réelle de l’immeuble. l’article 1674.

30
Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

o Le caractère vil ou illusoire ou dérisoire : L’article 1169 dispose que : « Un contrat à


titre onéreux est nul lorsque, au moins de sa formation, la contrepartie convenue au
profit de celui qui s’engage est illusoire ou dérisoire ». subordonne la validité de tous
contrats à titre onéreux à l‘existence de la contrepartie minimale qui doit s’apprécier au
moment de la conclusion du contrat. mais on parle également de contre-prestation, On
doit recevoir une contre-prestation qui soit ni illusoire ni dérisoire.
 Deux hypothèses sont visées par l’article 1169 du code civil :
o La contre-prestation illusoire : c’est à fixer la contre-prestation qui est dépourvue de
toute existence au jour du contrat malgré l’apparence. Exemples :
 1ère Chambre civile du 6 Octobre 1981: dans les contrats commutatifs : la
session d’un jeu télévisé qui n’était pas protégé par des propriétaires
intellectuelles, est nulle.
 1ère Chambre civile du 25 Avril 1990: dans un contrat de présentation à un
successeur d’une clientèle inexistante.
 Dans les contrats aléatoires (la contrepartie n’est pas définie)
 1ère Chambre civile du 4 Novembre 2003, bull 220 : le contrat d’assurance est
nul lorsqu’il porte sur un risque que l’assuré s’est déjà réalisé.
 3ème Chambre civile du 2 février 2000: Un contrat de vente avec rente viagère
est nul parce que le débit rentier savait que le décès du crédit rentier était
imminent.
o La contre-prestation dérisoire : la contrepartie n’est pas inexistante mais elle est
extrêmement faible. Dans cette hypothèse, soit la lésion est prévue et on peut faire une
action en nullité de contrat de lésion c’est ce qu’on appelle une action en rescision pour
la lésion. Mais si la lésion n’est pas prévue, il faut donc agir en nullité sur le fondement
de la contrepartie dérisoire. Exemple 3ème chambre civile du 7 Novembre 2010; il
s’agit d’un vente avec rente viagère, c’est une contrepartie dérisoire et donc le contrat
sera annulé.

Paragraphe 3 : La protection de l’obligation essentielle

 L’arrêt Chronopost du 22 Octobre 1996, bull 251, La cour de cassation a considéré la clause
limitative de responsabilité dans le cas de retard dans la transportation contredisait l’obligation
essentielle du transporteur. Alors elle est nulle et non-écrite.
 L’arrêt de la chambre commerciale de 29 juin 2010, bull 115, l’affaire faurecia : c’est une clause
commutative de responsabilité qui était considéré comme valable parce qu’il y avait énormément
des contres-parties pour le cocontractant.
 Cette solution a été reprise par l’article 1170: «Toute clause qui prive de sa substance l'obligation
essentielle du débiteur est réputée non écrite.» L’idée ici c’est qu’il faut sauvegarder l’obligation
fondamentale la prestation caractéristique du contrat, de sauvegarder la loyauté du contrat. Parfois,
il y a un problème parce qu’il est difficile d’identifier l’obligation essentielle du contrat.
Paragraphe 4 : l’interdiction des clauses créent un déséquilibre significatif entre les droits et les
obligations des parties

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 Il s’agit des « clauses abusives », qui créent un déséquilibre significatif en prévoyant les obligations
de chacune des parties. suscitée d’une différence de pouvoir de négociation entre les parties.
Généralement, la partie qu’on essaie de protéger c’est les consommateurs qui sont habituellement
confrontés à des contrats d’adhésion, donc pas vraiment des négociations.
 Ce phénomène est susceptible en considérations par plusieurs manières par des textes de droit
spécial (A) et depuis la réforme, par des textes de droit commun (B)
A- Des textes de droit spécial
 le premier texte c’est l’article L212-1 du code de la consommation qui lutte contre les clauses
abusives à la fin des années 70 et plus précisément le 10 janvier 1978 qui est relative à la
formation et la protection des consommateurs des produits de service, intégrée au code de la
consommation en 1993. Et modifié afin de transposer les directives européennes numéro 93-13,
du 5 Avril 1993, qui concerne les clauses abusives dans les contrats conclus avec les
consommateurs
 l’article 212-1 alinéa 1er «Dans les contrats conclus entre professionnels et consommateurs,
sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du
consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au
contrat.». et cette clause est réputée non-écrite (l’article L241-1 alinéa 1er du code de la
consommation)
 le consommateur est une personne physique qui agit à défunt qui n’entre pas dans le cadre de
ses activités professionnelles, c’est à dire qu’il n’est pas dans sa spécialité.
 L’article 72-1 : les éléments essentiels pour qu’une clause soit abusive c’est le déséquilibre
significatif au détriment de consommateur entre les droits et les obligations des parties.
 L’article 212-1, En cas de doute, la clause litigieuse s’interprète toujours en faveur du
consommateur
 Décret de 18 mars 2009, en application de la loi LME du 4 Août 2008, a établie deux listes de
clauses abusives :
o La liste noire qui est prévu à l’article R212-1 du code de consommation. 12 clauses sont
visées dans la liste noire, qui portent atteintes aux contrats, sont présumés de manière
irréfragables comme abusive, donc on ne peut pas la renverser (c’est une règle de fond).
Le juge est obligé d’écarter la clause, en espèce, il n’a aucune marche d’appréciation.
o La liste grise qui est prévu à l’article R212-2 du code de la consommation, 10 clauses
dont le caractère abusive est discutable parce qu’elle ne créé pas nécessairement un
déséquilibre significatif entre les parties. Des fois elles sont suspectes et sont présumés
abusives mais il s’agit d’une présomption simple qu’on peut renverser.
 l’article L442-6 du code de commerce: Il permet de sanctionner, sur le fondement de la
responsabilité délictuelle, le fait pour tout producteur/commerçant/industriel, de soumettre ou
de tenter de soumettre un partenaire commercial à des obligations créent un déséquilibre
significatif dans les droits et les obligations des parties. Cette disposition a été jugé conforme à
la constitution dans le cadre de QPC du 13 janvier 2011.
 la simple tentative de soumission à un partenaire commercial à des droits et des obligations
significativement déséquilibrés est sanctionnée.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

B- Des textes de droit commun


 La réforme a complété ses textes de droit spécial à l’article 1171 que « Dans un contrat
d'adhésion, toute clause non négociable, déterminée à l'avance par l'une des parties, qui crée un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non
écrite. » Cette disposition est limitée au contrat d’adhésion, donc ça n’adresse pas aux contrats
individuellement négociés. Et, à côté de ça, cette disposition s’applique lorsque les textes
spéciaux ne s’appliquent pas.
 Cette définition a été modifié par la loi de ratification du 20 avril 2018, a ajouté la formule que
(toute clause non-négociable est déterminée à l’avance par l’une des parties). À partir du
moment que la clause était négociable et que si elle n’était pas déterminable par l’une des
parties même s’il y a un déséquilibre significatif, elle est valable, donc on accorde plus
d’importance à la liberté contractuelle.
 L’article 1171 alinéa 2 précise que l’appréciation du déséquilibre significatif ne porte ni sur
l’objet principal du contrat ni sur l’adéquation du prix à la prestation. Alors le contrat est valable
en défit du défaut d’équivalence entre les prestations n’entraine pas la nullité du contrat.
Chapitre 2 : Les sanctions attachés à la formation du contrat
Section 1 : la nullité du contrat
 Il faut distinguer entre la nullité :
o Et la résolution: la résolution sanctionne d’inexécution du contrat tandis que la nullité
sanctionne la formation du contrat.
o et l’inexistence; la nullité c’est lorsqu’il y a un vice dans la formation mais l’inexistence c’est
lorsqu’il n’y a pas de contrat, comme par exemple quand il n’y a pas un rencontre de
consentements.
o et la rescision; la rescision c’est la sanction qui est causée en cas de rescision.
 l’article 1178 alinéa 2 : « Le contrat annulé est censé n'avoir jamais existé ». l’anéantissement des
contrats, donc la nullité repose sur la fiction.
 la nullité est en principe judiciaire c’est à dire qu’en principe la nullité est prononcé par le juge. Mais
on peut avoir une nullité conventionnelle.
 le juge a le pouvoir de relever d’office la nullité du contrat et si les conditions sont réunis, le juge a
le devoir de prononcer la nullité, on dit la nullité est de droit. (contrairement aux Certains textes
internationaux (notamment le principe d’Unidroit) admettent une forme de nullité extrajudiciaire,
décidé unilatéralement par une partie.
 Les articles 1178 à 1185 de nullité Ces dispositions consacrent un certain nombre d’avancés
doctrinales et jurisprudentiels surtout consacre ce qu’on appelle la théorie moderne de la nullité
c’est à dire la distinction opérée entre nullité relative et nullité absolue.
 le nouveau article 1179 «La nullité est absolue lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde de
l'intérêt général. Elle est relative lorsque la règle violée a pour seul objet la sauvegarde d'un intérêt
privé. »
Paragraphe 1 : L’action de nullité
A- le régime de l’action de la nullité absolue

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 l’article 1180 alinéa 1 que : «La nullité absolue peut être demandée par toute personne justifiant
d'un intérêt, ainsi que par le ministère public”. La nullité absolue est invocable pour toutes
personnes intéressées donc toute personne qui a intérêt à avoir disparaître le contrat. C’est
donc une action qui vise à protéger l’intérêt général, est une action banal, ça veut dire que c’est
une action pour laquelle l’intérêt à agir est suffisant
 Même celle qui se prévaut de sa propre immoralité (celle qui est à l’origine du vice affectant le
contrat) mais ne pourra pas obtenir la restitution
 De même les ayants causent des parties; les ayants causes universels c’est ceux qui recueillent
l’ensemble des patrimoines de leur auteur, les ayants causes à titre particulier c’est ceux qui
n’acquièrent qu’un ou plusieurs biens déterminés par leurs auteurs
 Surcroit, Les tiers peuvent aussi agir dès lors qu’ils ont intérêt à avoir le contrat disparaître. C’est
généralement le cas d’un tiers qui souhaite échapper à la conséquence de l’opposabilité du
contrat à son égard. la 3ème chambre civile de 28 Mai 1986
 l’article 2224 du code civil, l’action en nullité absolue est soumise à prescription du droit
commun, 5 ans. Avant, était de 30 ans (loi du 17 juin 2008) .Le point de départ du délai de
prescription est dit glissant. Le droit dit que le délai de 5 ans court attenté du jour ou le titulaire
du droit a connu ou aura dû connaître les faits lui permettant de l‘exercer. [La différence donnée
peut être entre une violence et un dol. Pour la violence, le point de départ est le jour de la
signature du contrat. Pour le dol, le point de départ est reporté au moment où la tromperie est
connue.] .
 Néanmoins, L’article 2232 du code civil précise qu’il y a un délai butoir de 20 ans à compter du
jour de la naissance du droit .dans tous les cas on ne peut agir après 20 ans.
 la confirmation du contrat, La renonciation de droit d’agir; qu’on est conscient qu’il y a un vice
de contrat et qu’on peut obtenir la nullité du contrat mais on renonce le droit d’agir, donc on
confirme le contrat. Seulement pour la nullité relative. l’article 1180 alinéa 2 du code civil : « la
nullité absolue ne peut être couverte par la confirmation du contrat. »
B- le régime de l’action de la nullité relative

 l’article 1181 alinéa 1er du code civil qui dispose que « La nullité relative ne peut être
demandée que par la partie que la loi entend protéger ».L’action en nullité relative est une
action attitrée c’est à dire une action pour laquelle l’intérêt à agir ne suffit pas. En plus, le
demandeur doit avoir la qualité pour agir ça veut dire qu’il doit être habilité par la loi.
 Les personnes à habiliter à agir sont très limités, il y a : Le représentant légal (si c’est un mineur
c’est ses parents, et en cas ou le cocontractant est décédé, ceux qui peuvent agir ce sont les
ayants-causes à titre universel soit les héritiers), Les tiers peuvent agir d’une façon
exceptionnelle et très rare.
 Article 1144 du code civil, même délai de 5 ans de prescription, même point de départ de
prescription glissant et même délai butoir.
 En matière de nullité relative, la confirmation du contrat est possible. Article 1181 alinéa 2 du
code civil : « Elle peut être couverte par la confirmation. » Mais l’article 1181 alinéa 3 précise
que « Si l'action en nullité relative a plusieurs titulaires, la renonciation de l'un n'empêche pas
les autres d'agir ».

Conclusion:

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 La nullité n’est pas invocable seulement par action, elle est aussi invoquée par exception.
L’action en nullité correspond à la manière offensive, en revanche L’exception est plus
défensive. Une partie assigne l’autre pour inexécution alors ce dernier se défend en prétendant
la nullité du contrat.
 l’exception échappe à la prescription; on peut toujours, même après l’action en nullité est
prescrite, opposer l’action en nullité.
 Il faut que plusieurs conditions soient remises :
1. Il faut que la personne protégée par la nullité soit assigné en exécution du contrat. En
revanche, l’Exception en nullité ne peut pas être opposée de manière perpétuelle à une autre
action notamment la constatation de la validité de l’acte. Arrêt de 20 mai 2009.
2. L’exception suppose de ne pas prendre la forme d’une demande reconventionnelle.
3. Il faut que le contrat n’ait reçu aucune exécution de part et d’autres même partiels. Cette
solution a été consacrée par l’article 1185 du code civil et elle vaut pour la nullité relative ainsi
que la nullité absolue.
4. La règle ne s’applique pas en ce qu’on appelle le préfixe (délai qui n’est pas susceptible de
suspension)
Paragraphe 2: Les conséquences de la nullité
A- L’étendu du contrat
 Nullité totale ou partielle ? Le principe c’est celui de la nullité totale, elle porte
lorsqu’elle touche à un élément essentiel de l’acte. seul subsiste les clauses des
règlements de litige, comme par exemple une clause compromissoires (qui prévoient
l’arbitrage), une clause de conciliation, une clause attributive de juridiction (qui désigne
le juge compétent pour résoudre le litige). Donc ces clauses ne disparaissent pas car ce
sont des clauses qui sont relatives, signifie leur autonomie par rapport à leur finalité qui
n’est pas une finalité de fond mais une finalité essentiellement procédurale.
 il y a des hypothèses dans laquelle une nullité partielle peut être envisagée :Il y a des
cas que c’est une simple clause qui est nulle (La question qui se pose c’est de savoir
lorsque le juge prononce la nullité partiel du contrat si cette nullité partiel n’est pas
contraire à l’intention commune des parties ? et donc dans cette hypothèse, on
applique un texte qui dit la divisibilité subjective consiste à se demander si la partie
litigieuse était ou non déterminante du consentement de cocontractant. Si il était
déterminant du consentement du cocontractant, il n’y a pas de nullité et au cas
contraire on annule partiellement le contrat). La solution est désormais consacrée par
l’article 1184 du code civil qui dispose que : « Lorsque la cause de nullité n'affecte
qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte tout entier que si
cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des parties
ou de l'une d'elles. Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou
lorsque les fins de la règle méconnue exigent son maintien. »
 mais le juge peut prononcer la nullité totale s'il est difficile de savoir si la clause est
déterminante ou non, évitant ce conflit les parties peuvent prévoir des clauses qui vont
régler en avance la question de l’étendu de la nullité du contrat par 2 clauses ;
1) clause de stabilité; que la nullité d’une clause n’entraine pas la nullité totale.
2) clause d’indivisibilité; toutes les clauses sont déterminantes alors la nullité dune
entraine la nullité totale.
B- La rétroactivité
1) S’agissant des parties :

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

La nullité a pour effet de remettre les parties dans l’état ou il se retrouvait avant la
conclusion du contrat, Ce principe est d’application générale c’est à dire qu’il vaut à la
fois à la nullité relative et à la nullité absolue. Dans la situation d’exécution totale ou
principale du contrat, alors c’est la restitution en sachant que celui qui invoque sa
propre immoralité ne peut pas demander la restitution.
2) S’agissant des tiers :
La rétroactivité peut avoir des répercussions sur la situation des tiers, dans certains cas
c’est des répercussions qui sont favorables notamment pour la caution. Dans des
nombreux cas, les tiers pâtissent de la rétroactivité.
C- La responsabilité
La partie qui subit un préjudice du fait de la nullité du contrat ou de la nullité d’une des
clauses de contrat, peut réclamer une réparation sur le fondement de la responsabilité
civile délictuelle l’article 1178 alinéa 3 du code civil, du moment que la nullité n’est pas
imputable (ce n’est pas elle qui est à l’origine de la nullité). Pour obtenir des dommages et
intérêts il faudra prouver la faute du cocontractant, On peut aussi référer des dommages et
intérêts au tiers par la faute du quelle l’acte a été affecté d’un vice, Comme par exemple,
un notaire qui rédige le contrat.
Paragraphe 3 : L’évitement de la nullité
 C’est le moyen d’éviter la nullité du contrat.
o Première moyen: la confirmation:
 C’est l’acte par lequel celui qui pourrait se prévaloir de la nullité y renonce à agir.
(L’article 1182 code civil). Seule la nullité relative peut faire l’objet d’une
renonciation par son bénéficiaire. Un arrêt de 17 Avril 1992, chambre commerciale
 Pour être efficace, la renonciation ou la confirmation doit cependant respecter
certaines conditions :
 , la renonciation ou la confirmation doit respecter certaines conditions :
o Elle doit mentionner l’objet de l’obligation et le vice qui attaque le
contrat parce qu’on veut que celui qui renonce la face en toute
reconnaissance de cause. Arrêt du 29 septembre 2016, 3ème
chambre civil, pourvoi 15-15129. En hypothèse, il faut que celui qui
renonce, ait conscience de la nullité
o La confirmation ne peut intervenir qu’après la conclusion du contrat
(pas de clause de renonciation préalable).
o En cas de violence, la renonciation ou la confirmation ne peut
intervenir qu’après que la violence est cessée.
o Arrêt du 17 juin 2008 : la confirmation d’un acte nul exige à la fois la
connaissance de vice et l’intention de réparer ce vice.
o L’ensemble de ces solutions sont reprises à l’article 1182 alinéa 3 : «
L'exécution volontaire du contrat, en connaissance de la cause de
nullité, vaut confirmation. En cas de violence, la confirmation ne
peut intervenir qu'après que la violence a cessé. ». il suffit
d’exécuter volontairement le contrat en connaissance de la cause
de la nullité pour qu’il y soit renonciation (renonciation tacite)

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

o elle doit être aussi non équivoque (Arrêt de chambre mixte, 26 avril
1974)
o deuxième moyen : une interprétation interrogatoire : introduit par La réforme de 2016 par
l’article 1183 qui admise à mettre fin à une incertitude concernant la validité du contrat.
lorsqu’il y a un doute sur la validité du contrat et l’une des parties a peur qu’on lui oppose la
nullité. Elle interroge le cocontractant soit tu confirmes soit tu agis en nullité dans les 6
mois, à peine de confirmation si tu ni conformes ni agis.
o Troisième moyen : La technique de correction judiciaire : le juge peut prévoir des
corrections qui vont permettre de sauver la nullité du contrat. Par exemple, pouvoir de
réduire un élément successive du contrat, substituer un élément illicite.
o Quatrième moyen : La clause réputé non écrite : On va considérer que la clause est non
écrite mais l’acte va survivre. On va considérer que la clause est non écrite mais l’acte va
survivre. Parfois procéder par le législateur (ex : l’article L212-1du code de la consommation
et article 1844 du code civil) Parfois c’est le juge qui va considérer que certains clauses sont
non-écrites (l’arrêt Chronopost).

Section 2 : Les autres sanctions attachées à la formation du contrat


Paragraphe 1: L’inopposabilité

Contrairement à la nullité, l’inopposabilité ne remet pas en cause la validité de l’acte. Lorsqu’un acte est
inopposable, il est valide. Elle en neutralise simplement les effets à l’égard des tiers. La réforme n’a
porté aucunes dispositions sur l’inopposabilité.

Paragraphe 2 : La caducité

 La nullité sanctionne un vice contemporain de la formation du contrat. la caducité découle de la


survenance d’un élément postérieur à la formation du contrat.
 L’article 1186 al 1
 L’article 1186 al 2 « lorsque plusieurs contrats sont nécessaires à la réalisation d’une même
opération, si l’un d’eux disparait sont caduques les contrats dont l’exécution est rendue impossible
par cette disparition ».
 l’article 1187 alinéa 1 « La caducité met fin au contrat. »
 Dans certains hypothèses, la caducité soit rétroactive et qu’elle donne lieu à des restitutions, c’est
l’article 1187 alinéa 2 « Elle peut donner lieu à restitution dans les conditions prévues aux articles
1352 à 1352-9. »

PARTIE II : LES EFFETS DU CONTRAT

- Les effets personnels: c’est la création d’obligation à la charge des cocontractants. Pascal Roussel
appelle cela « l’effet obligationnel du contrat ». Intéressent en priorité le droit commun.
- Les effets structurels: Ils visent les contrats qui ont pour effet la création de structure, des
groupements (société, association); on parle des contrats organisations. Intéressent droit de la société.
- Les effets réels: la création ou le transfert de droit réel. Intéressent droit des biens et de contrats
spéciaux.

37
Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

Titre I : L’exécution du contrat

Chapitre 1 : Les parties liées par le contrat : la distinction des parties et des tiers

Signifie la limite de l’effet obligationnel du contrat. Dans certaines hypothèses, les obligations peuvent
être étendues à d’autres parties ou des tiers, c’est l’extension de l’effet obligationnel du contrat

Section 1 : Le principe de l’effet relatif du contrat

L’article 1103« les contrats tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits »Il permet de déduire deux choses:

Paragraphe 1 : Le sens du principe de l’effet relatif du contrat

 Avant la réforme, le principe était posé par l’article 1165


 après c’est l’article 1199 alinéa 1 « Le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties ». L’alinéa 2
« les tiers ne peuvent ni demander l’exécution du contrat ni se voir contraint de l’exécuter… » Cela ne
veut pas dire que le contrat ne peut pas être pris en compte par les tiers.

Paragraphe 2 : Les limites de l’effet relatif du contrat

L’article 1200 alinéa 1 et 2 « Les tiers doivent respecter la situation juridique crée par le contrat. Les tiers
peuvent s’en prévaloir notamment pour apporter la preuve d’un fait ». Alors les effets seront opposable
aux tiers et parfois même opposable par les tiers.

A- L’opposabilité du contrat aux tiers

 c’est une obligation de ne pas faire qui pèse sur les tiers, de ne pas méconnaitre la situation créé par
le contrat. L’opposabilité du contrat c’est l’une des expressions de la force obligatoire du contrat.
 Exemple 1, le contrat de vente crée une situation juridique opposable aux tiers, le transfert de
propriété.
 Exemple 2, la tierce complicité (une faute délictuelle). tiers aide en connaissance de cause une
partie à violer son engagement contractuel
 Cour de Cassation, 13 mars 1979 « Toute personne qui avait connaissance et aide autrui à enfreindre
les obligations contractuelles pesant sur elle, commet une faute délictuelle à l’égard de la victime de
l’infraction ».un mari qui a aidé sa femme de violer une obligation de non concurrence

B- L’opposabilité du contrat par les tiers

 le débiteur ne peut se servir du contrat comme un alibi de la perte du temps pour nuire aux tiers.
 Assemblée plénière, 6 octobre 2006 boot shop « Le tiers à un contrat peut invoquer, sur le
fondement de la responsabilité délictuelle, un manquement contractuel, dès lors qu’il lui a causé un
dommage ». Dans le même sens Cour de cassation, 4 juillet 2007, pourvoi 06-15776. On a reproché
à ces jurisprudences que la solution très large qui défavorise une disparition des effets du contrat.
 Alors le tiers doit présenter un préjudice personnel et distinct (réel). Cour de cassation, 15-12-2011

Section 2 : l’extension de l’effet obligationnel du contrat

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 C’est le cas de certains tiers qui peuvent être assimilés à des parties au contrat alors même qu’ils
n’ont pas consentis à l’acte; Cela ne ressort pas de l’article 1199.
 Elle peut intervenir en deux hypothèses : Postérieurement à la conclusion du contrat: la cession du
contrat ou au moment de la conclusion du contrat : la stipulation pour autrui.
Paragraphe 1 : L’extension de l’effet obligationnel au moment de la conclusion du contrat : la
stipulation pour autrui (SPA)

 Régie par les articles 1205 à 1209


 L’effet obligationnel emporte les conséquences sur les tiers mais il y a plusieurs catégories de tiers :
o Le créancier chirographaire (un gage général sur tout le patrimoine mais ça vient en
concurrence avec les autres créanciers chirographaires). Alors il n’est pas privilégié, n’a pas
de sureté.
o Le créancier privilégié est celui qui a une sureté pour être payé. Le contrat peut aussi avoir
des effets sur les ayans causes à titre particulier qui acquiert des biens.
 La stipulation pour autrui est une stipulation accessoire par laquelle les parties à un contrat principal
conviennent que l’une d’entre elles assignera une obligation au bénéfice du tiers bénéficiaire.
Exemple : Assurance vie (le stipulant c’est celui qui est assuré, le promettant c’est l’acquéreur),
L’acquéreur d’un immeuble s’engage à payer prix au créancier du vendeur. le vendeur est le
stipulant et l’acquéreur est le promettant et le créancier est le bénéficiaire.
 La définition de stipulation pour autrui : l’article 1205 «on peut stipuler pour autrui. L'un des
contractants, le stipulant, peut faire promettre à l'autre, le promettant, d'accomplir une prestation
au profit d'un tiers, le bénéficiaire. Ce dernier peut être une personne future mais doit être
précisément désigné ou pouvoir être déterminé lors de l'exécution de la promesse.» La partie qui
s’engage au profit du tiers: le promettant La partie qui demande l’engagement: le stipulant.
 La SPA n’est pas un contrat à trois personnes, elle ne retire pas l’accord pas du tiers.
 La réforme a modifié de façon claire et en particulier l’article 1205 du code civil consacre la validité.
A- Les conditions de la stipulation pour autrui
 Pour qu’une stipulation soit valable, il y a 3 conditions :
1. il faut que le contrat principal passé entre le promettant et le stipulant soit valable. La
stipulation inséré dans un contrat nul n’est elle-même nul, l’accessoire suit la principale.
2. Cette condition concerne l’intérêt du stipulant et du promettant. Pour que la SPA soit
valable, il faut que le promettant et le stipulant aient un intérêt. arrêt du 16 janvier
1888 : la chambre civil a affirmé que l’intérêt morale du stipulant suffit à fonder la
validité de la stipulation pour autrui. L’intérêt morale du stipulant réside dans le fait
d’octroyer un bénéfice à un tiers.
3. L’objet de la stipulation doit répondre à plusieurs exigences : L’objet de la stipulation
doit être déterminé tout comme l’identité du bénéficiaire. L’objet de la stipulation c’est
donc nécessairement quelque chose de positive, d’une créance. Cette créance peut être
de toutes sortes, l’article 1205, s’agit d’accomplir une prestation au profit des tiers :
 somme d’argent au tiers bénéficiaire comme l’assurance décès
 obligation de faire comme une société de surveillance. Arrêt du 22 mai 2008
 obligation de ne pas faire, exemple : un promettant s’engage à ne pas faire
quelque chose qui peut nuire au tiers bénéficiaire.
B- Les effets de la stipulation pour autrui

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

1) Entre le stipulant et le promettant : Les effets sont ceux du contrat principal qui les lie. Ils sont régis
par le droit commun. En cas d’inexécution, ce sont les mêmes sanctions de l’inexécution du contrat,
engager la responsabilité contractuelle, peut engager la résolution, exécution forcé, etc.
L‘article 1209 du code civil se contente de préciser que le stipulant que lui-même exiger du
promettant l’exécution de son engagement envers le bénéficiaire (mise en demeure seulement),
sans le forcer à le faire. Cette référence ne signifie pas que les autres sanctions ne sont pas possible.

2) Entre le tiers bénéficiaire et le promettant : Le promettant est le débiteur du bénéficiaire


a- Les caractéristiques du droit du tiers
 énoncés à l’article 1206 alinéa 1er « le bénéficiaire est investi d’un droit direct à la prestation contre
le promettant, dès la stipulation »
1. Le droit de créance nait dès la stipulation, càd au jour de la conclusion du contrat
principal. On dit que le bénéficiaire est « investi du droit », son droit nait par le seul effet
du contrat principal.
2. Il s’agit d’un droit de créance directe c’est à dire que ce droit de créance nait dans le
patrimoine du bénéficiaire contre le promettant sans passer par le patrimoine du
stipulant.
3. Il s’agit d’un droit dépendant du contrat principal, cela veut dire que si le stipulant
n’exécute pas ses obligations envers le promettant, il peut opposer une exception
d’inexécution, y compris au bénéficiaire
4. Si le contrat principal est annulé ou résolu, la stipulation disparaît, l’accessoire suit le
principal.
5. Le bénéficiaire peut toujours renoncer à son droit si la renonciation n’est pas équivoque.

b- Mise en œuvre du droit du tiers bénéficiaires


 Si le promettant ne s’exécute pas sans raison valable, le tiers bénéficiaire dispose de deux sanctions
contractuelles : action en exécution forcée et L’action en responsabilité contractuelle
 La jurisprudence refuse au tiers bénéficiaires d’agir en résolution du contrat principal, son intérêt
n’est pas suffisant pour obtenir l’anéantissement rétroactif du contrat.
3) Entre le stipulant et le tiers bénéficiaire
 le stipulant peut révoquer (annuler) la stipulation une fois celle-ci conclu ?
o Avant la réforme : l’ancien article 1121 « le stipulant ne peut plus révoquer la stipulation
lorsque le tiers a déclaré vouloir en profiter ».
o la réforme (article 1206) a utilisé la théorie de la réception ; avant la réception de
l’acceptation, la stipulation pour autrui peut être révocable par le stipulant soit après la
réception de l’acceptation, la stipulation pour autrui n’est pas révocable.
o L’article 1207 : la révocation peut émaner du stipulant ou, après son décès, de ses héritiers.
o L’article 1207 alinéa 5 précise que la révocation a un effet rétroactif. Le tiers est sensé
n’avoir jamais bénéficié de la stipulation faire à son profit.
o L’art 1208 du code civil précise la forme de la révocation soit tacite ou écrite.

Paragraphe 2 : L’extension de l’effet obligationnel postérieurement de la formation du contrat :


exemple de la cession du contrat

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 Cette notion a été évoquée après la réforme aux articles 1216 à 1216-3 du code civil.
 Un cocontractant (le cèdent) transfère à un tiers (le cessionnaire) sa qualité de parties qui le liaient à
son cocontractant (le cédé), étant étendu que le cédé doit donner son accord.
 Les conditions de cession :
o Condition de forme : Article 1216 alinéa 3, l’acceptation de cédé doit être écrit. c’est un
contrat solennel.
o Condition de fond : L’article 1216 alinéa 1, il faut l’accord du cédé parce qu’il va être
contracté avec une personne qui ne le choisit. Article 1216 alinéa 2, l’acceptation peut être
donné par avance dans une clause du contrat initial c’est ce qu’on appelle acceptation
anticipé. Mais dans ce cas on doit notifier le cédé au moment de la cession.
 Les effets de la cession : L’effet principal c’est la transmission au cessionnaire des droits et
obligations qui résultent du contrat principal, cette transmission ne se reproduit que dans les limites
de l’acte de cession.
o L’article 1216-1 : le contrat de cession libère le cédant pour l’avenir, si le cédé y a
expressément consenti. Si non, le cédant et le cessionnaire sont tenus solidairement de
l’exécution du contrat.
o L’article 1216-2 : l’opposabilité des exceptions ; le cessionnaire peut opposer au cédé les
exceptions inhérentes à la dette. D’autres exceptions inhérentes comme la nullité, la
résolution. En revanche, il ne peut pas opposer au cédé des exceptions personnelles au
cédant. Le cédé peut opposer au cessionnaire toutes les exceptions qu’il aurait pu opposer
au cédant.
o L’article 1216-3 :s’occupe des sûretés ; les sûretés consenties par les cédants ou par les tiers
subsistent malgré la cession à la condition que le cédant n’a pas été libéré par le cédé. Par
ex, A s’est engagé et a mis sa voiture en gage pour montrer à B qu’il va s’exécuter. Si A ne
s’exécute pas B peut la prendre et se payer avec. Elle reste car si elle n’est pas déliée, ils
sont tenus solidairement.

Chapitre 2 : les obligations nées du contrat

 Un contrat qui a été valablement formé donne naissance à des obligations contractuelles encadrées
par des clauses. Il y a les obligations principales, obligations accessoires.
1. L’obligation de moyen (des obligations qui obligent le débiteur de mettre toute en œuvre pour
exécuter les obligations Et l’obligation de résultat
2. Obligations cumulatives (article 1306) lorsque plusieurs prestations sont prévus et que le
débiteur doit satisfaire plusieurs obligations pour être libéré, obligation alternative (article 1307
et 1307-1) où il faut en exécuter une pour être libéré.
3. Obligation facultatives (article 1308) où le débiteur peut se libérer en exécutant une obligation
autre que l’essentielle mais prévue dans le contrat.
 Les parties sont liées par des différentes clauses, qui ne fait naissance des obligations mais sont
obligatoires comme une clause attributive de compétence, une clause compromissoire, une clause
pénale, etc.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 l’obligation fondamentale est d’exécuter le contrat. Le problème est que le principe d’autonomie de
la volonté implique que les parties ne soient liées et n’exécutent que dans la mesure où elles l’ont
vraiment voulu. Or, souvent il y a un décalage entre la volonté exprimée au contrat et la volonté
réelle du cocontractant. Parfois, les parties au contrat font exprès de mal rédiger le contrat, de
dissimuler leur volonté. C’est une simulation. Alors Il faut le rechercher par l’interprétation (1). Mais,
puisque parfois les parties font exprès de cacher, le droit a du se saisir de la situation, la simulation
(2). En toutes hypothèses, l’obligation d’exécuter est traversée par le principe de bonne foi (3).
Section 1: L’interprétation du contrat
Deux hypothèses :
Paragraphe 1 : L’interprétation proprement dite
 au moment de conflit, chacun interprète dans le sens qu’il soit favorable. Le travail du Juge est de
reconstituer la volonté commune des parties au moment de la formation du contrat. C’est
l’opération qui consiste à dégager le sens et la portée d’une disposition contractuelle imprécise,
ambiguë ou opposé à une autre disposition contractuelle, clause, prestation, etc.
 la cour de cassation : « Les juges du fond se prononcent par une appréciation souveraine de la
volonté commune des parties ». ne peut pas se pourvoir en cassation pour contester l’interprétation
du juge de fond.
 Limite : La cour de cassation n’admet pas que le juge de fond sous prétexte d’interprétation,
procédé à une dénaturation d’une clause claire et précise. (civ. 15 avril 1872 Foucault Colombe
contre pingeant) ; quand on invoque la dénaturation, la preuve est « claire et précise ». La cour de
cassation, pour rejeter un pourvoi dit que « le pouvoir se heurte à l’interprétation souveraine que
l’ambiguïté rendait nécessaire ». la dénaturation est une violation de l’article 1103. prises à l’article
1192 « on ne peut interpréter les clauses claires et précises, à peine de dénaturation »
 les articles 1188 à 1191 proposent les techniques d’interprétation du droit commun :
o L’article 1188 énonce une directive générale: « le contrat s’interprète d’après la commune
intention des parties plutôt qu’en s’arrêtent au sens littéral de ses termes. Lorsque l’intention
commune ne peut pas être décelée, le contrat s’interprète selon le sens que lui donnerait une
personne raisonnable dans la même situation. »Ce texte hiérarchise les deux grandes
techniques d’interprétation 1° L’interprétation subjectif: (privilégié) recherche
l’interprétation réelle des parties « l’esprit l’emporte sur la lettre ». 2° L’interprétation
objective: se placer dans le standard d’une personne raisonnable placée dans la même
situation.
o Assurer la cohérence de l’acte, en interprétant les clauses les unes par rapport aux autres de
sorte à les rendre conciliable.
o L’interprète doit privilégier l’utilité: lorsqu’une clause a deux sens avec on privilégie le plus
utile. Article 1191 C. civil.
o En cas de doute, le contrat est interprété en faveur du créancier dans les contrats conclus de
gré à gré. En revanche, en faveur du débiteur dans les contrats d’adhésion. Article 1190 C.
civil. L211 du code de procédure civil.
Paragraphe 2 : le comblement du contrat

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

C’est l’article 1194 (ancien art 1135) « Les contrats obligent non seulement à ce qui est exprimé, mais
encore à toutes les suites que leur donne l’équité, l’usage ou la loi (impératives ou supplétives)».
L’étendu de l’obligation d’exécuter ne se limite pas à ce qui était contractuellement prévu, il y a certains
conditions prévus, peuvent naître de la loi, de l’usage (ex: la solidarité passive en droit des affaires est
contraire à la loi).
Section 2 : La simulation
 Un acte apparent destiné aux tiers et d’un autre côté, un acte secret dont l’objectif est de contredire
en toute ou en partie la stipulation de l’acte apparent ; on l’appelle contre lettre. La simulation met
en place un mensonge ou une fiction mais pour étant elle n’est pas nécessairement illicite, Au
contraire, sa validité est admise par l’article 1201 « la contre lettre produit effet entre les parties
mais n’est pas opposable aux tiers qui peuvent néanmoins se prévaloir » Ici, on a essayé de trouver
un équilibre entre le respect de l’autonomie de la volonté, la force obligatoire et la sécurité
juridique.
 Il existe différents formes de simulation :
o Le déguisement du contrat : déguisement total lorsqu’il concerne l’ensemble du contrat
(ex: formellement il se présente comme une vente mais une contrevente prévoit que le prix
ne sera jamais versé donc ça devient une donation). On dit qu’il est partiel lorsqu’il concerne
une clause (une contre lettre qui augmente le prix, pour payer moins d’impôts).
o L’interposition de personnes ou le « prête nom ». Par exemple, un étudiant veut un prêt,
c’est son père qui dans l’acte apparent conclu le prêt puis une contre lettre.
 Les effets de simulation :
o La contre lettre a une force obligatoire entre les parties sauf en cas de fraude.
o la validité de la contre lettre n’est pas affecté par son caractère occulte.
o dans les rapports entre les parties, les contres lettre prime sur l’acte apparent car la contre
lettre exprime la volonté réelle des parties.
o Il doit être valablement formé. néanmoins les règles de formes n’y s’appliquent.
o Il est prohibé dans la matière du mariage (on ne peut pas dissimuler un mariage).
o La preuve obéit au droit au droit commun.
o avec la fraude, la contre lettre est nulle, c’est l’article 1202 du code civil
 L’option de tiers sont considérés comme des tiers: Les tiers absolus, Les ayants cause à titre
particulier (ceux qui bénéficient d’un droit que leur confère leur ayant droit comme le donataire et
celui qui reçoit l’objet donné) Les créanciers chirographaires. En revanche ne sont pas des tiers: Les
ayants causes à titre universels
 L’article 1201 : Si les tiers décident de se prévaloir de l’acte secret, ils doivent intenter une action en
déclaration de simulation qui se prescrit par 5 ans à compter du jour de l’acte simulé.
 C. Cass, com., 21 mars 1977, Bulletin 90: La preuve se fait par tout moyen. . ch civ 1, 22 février 1983:
En cas de conflit entre les tiers, on donne priorité à l’apparence et donc on privilégie les créanciers
qui s’en prévalent.
Section 3 : L’obligation d’exécuter par bonne foi
 L’article 1104 et 1112, d’exécuter de bonne foi présente un double aspect :
o Elle implique la loyauté, les parties ne doivent pas avoir un comportement déloyal entre
elles :

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

 Atteinte de la confiance légitime de l’autre partie


 Captation d’une opportunité d’affaire
 L’appât démesuré du bien
 Le dénigrement
 Le harcèlement
 Rus grossière : C Appel Paris, 1992: un auteur devait écrire un livre et ne voulait plus
écrire et donc il faisait n’importe quoi.
 L’estoppel: l’interdiction de se contredire au détriment d’autrui. Lorsque l’on
s’engage à quelque chose on ne peut faire le contraire pour se soustraire aux
obligations. Cass, com., 8-12-2009
 Elle implique la coopération des parties en vue d’une bonne exécution du contrat. Elles sont tenues
de s’informer, renégocier, échanger…
Chapitre 3 : la durée du contrat
 la durée du contrat sont illustrés aux articles 1210-1215
 le grand principe est la prohibition des engagements perpétuels
 Il y a: Les contrats de duré déterminé CDD et Les contrats de duré indéterminée CDI: chaque partie a
une faculté de résiliation unilatérale. La limite est l’abus de droit. Donc, il faut respecter un délai de
préavis raisonnable. C’est à l’appréciation souveraine de juge du fond.
 La durée du contrat peut être confrontée à deux problèmes :
Section 1 : la dépréciation monétaire
 L’ancien article 1975, le principe du nominalisme monétaire. Ce principe figure à l’article 1243
signifie que le débiteur ne doit ni plus, ni moins que la somme exprimée au contrat, peu importe
l’érosion de la monnaie. Ce principe n’est pas favorable au créancier. Les parties peuvent donc
prévoir des clauses d’indexation selon lesquels le montant de l’obligation varia automatiquement en
fonction d’un indice qui est choisi par les parties.
 Pour les clauses qui visent des titres de créances et pour les contrats financiers, l’indexation est
libre. Pour les autres contrats, les clauses d’indexation sont réglementées par l’article L112-1 du
code monétaire et financier. C’est un texte d’ordre public de direction. Pour faire simple, les cas où
ça concerne les dettes d’aliments, les clauses d’indexation ne sont considéré comme valable que si
l’indice choisit est en relation directe avec l’objet de convention exemple, dans le cas de
construction de maison, ça peut être les dettes de construction. Ou avec l’intimité d’une partie, si ce
n’est pas le cas, il y a nullité absolue.
Section 2 : le changement de circonstances
 Traditionnellement, le contrat est le fruit de la liberté contractuelle des parties. Par conséquent, le
juge n’a pas à intervenir pour modifier ce que les parties ont convenablement convenues. Ce
principe connait des exceptions qui permettent d’éviter que le principe ne joue pas de manière
excessivement rigide. Exemple, le juge a le pouvoir de modérer ou d’augmenter les causes pénales,
le pouvoir de réviser les honoraires de certains professionnels.
 faut-il reconnaitre un pouvoir judiciaire de révision pour les cas d’imprévision (un élément imprévue
vient modifier le contrat) ? Cette hypothèse vise les contrats de longue durée qui ont été conclue
dans un contexte, qui du fait de changement de circonstance, a été profondément modifié au cours
d’exécution du contrat. Ce changement de circonstance bouleverse l’économie de l’accord et
engendre un déséquilibre important au détriment de l’une des parties. dans cette hypothèse, le juge

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

peut-il à la demande de la partie en difficulté, modifier les prestations initialement convenues pour
rééquilibrer le contrat. Ce pouvoir a été très tôt admis par la jurisprudence administrative au sujet
de contrat passé entre l’administration et la personne privée (CE, Gaz de Bordeaux, 20 mars 1916).
La jurisprudence judiciaire au contraire a refusé d’octroyer ce pouvoir judiciaire de révision pour les
contrats de droit privé (arrêt C. Cass,chambre civil canal de craponne, 6 mars 1877), la cour de
cassation rejette la théorie d’imprévision en droit privé
 l’affaire « Le Marquis de Galliffet » La cour de cassation refuse de renouveler le contrat en
considérant que le juge n’a pas le pouvoir judiciaire de rééquilibrer le contrat. L’arrêt dit que la règle
que consacre l’article 1134 est général et absolu. Même si l’équité exige de rééquilibrer le contrat
on ne peut pas modifier ce que les partie ont consenti. Cette solution illustre la primauté à la liberté
contractuelle et à la force obligatoire du contrat sur des considérations d’équités. Les auteurs et les
juristes du 19e siècle était extrêmement méfiant quant à l’équité
 Des arguments invoqués en faveur de la révision du contrat par le juge
o Argument fondé sur l’équité : L’argument tiré de l’ancien article 1135 et l’actuel article
1194. Cet article prévoit qu’il y a des obligations prévues au contrat mais parfois la loi peut
permettre des obligations qui ne sont pas prévus par le contrat. Et donc le premier
argument c’était de dire qu’il est injuste et inéquitable de ne pas redresser un contrat
déséquilibré qui est devenu très onéreux pour une des parties.
o Argument d’ordre économique : Selon cet argument on estimait que la révision est parfois
le seul moyen de faire échapper un contrat de vente de la faillite.
 Des arguments défavorables à l’intervention des juges :
o Mettre en zigzag un risque d’arbitraire difficile à considérer avec la sécurité juridique
o On considérait que le juge n’est pas venu passer pour apprécier le changement des
circonstances et pour éviter la caducité. On a donc prévu des clauses qui viennent prévoir
les changements des circonstances : Clause d’adaptation automatique du contrat au
changement des circonstances, Clause de prestation ou clause des parties qui sont des
clauses qui ont pour respect une obligation de résultat e une obligation de moyen, Clause de
force majeure
 la réforme a consacré la révision du contrat pour imprévisible ou pour un changement de
circonstances.
 l’article 1195 alinéa 1 « Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du
contrat rend l'exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n'avait pas accepté d'en
assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle
continue à exécuter ses obligations durant la renégociation. »
 L'alinéa 2 de l’article 1195 « En cas de refus ou d'échec de la renégociation, les parties peuvent
convenir de la résolution du contrat, à la date et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander
d'un commun accord au juge de procéder à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai
raisonnable, le juge peut, à la demande d'une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et
aux conditions qu'il fixe. »
 il faut un changement des circonstances qui a été imprévisible qui rend l’exécution excessivement
onéreuse pour l’une des parties. Par ailleurs Il faut que la partie en question n’ait pas assumé le
risque de ce changement, s’il y a un risque, c’est un contrat aléatoire et donc l’article 1195 n’est pas
applicable.
 la demande de renégociation ne suspend pas l’exécution. Pour éviter les agissements dilatoires.
Titre II : L’inexécution du contrat et ses sanctions
Chapitre 1 : l’inexécution
Section 1 : la notion d’inexécution

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

L’inexécution est une notion large qui regroupe tous les cas dans lesquels le contrat n’est parfaitement
exécuté. Il y en a différents types, en fonction de la nature et de la cause.
Paragraphe 1 : En fonction de la nature
 Il y a quatre types : le défaut total, le défaut partiel, l’inexécution défectueuse, l’exécution tardive
 Quelques remarques :
o L’exécution défectueuse est traité comme un défaut d’exécution total ou partiel selon la
gravité du défaut.
o La distinction entre défaut partiel et défaut total présente divers intérêts en terme de
sanction : le montant de dommages et intérêts et la résolution du contrat est plus difficile à
obtenir en cas d’inexécution partielle car le juge devra apprécier si l’inexécution est
suffisamment grave pour justifier la résolution du contrat. En cas d’inexécution (défaut
d’exécution total), la sanction est la résolution.
o l’inexécution totale ou partielle donne lieu à des dommages et intérêts dit compensatoire.
Au contraire, l’exécution tardive donne lieu à des dommages et intérêts moratoires. Ils
visent à compenser le retard, voir un défaut de jouissance.
Paragraphe 2 : En fonction de la cause
La cause de l’inexécution peut être la faut du débiteur mais également un cas de force majeure. Dans le
premier cas, il a un certain nombre de sanctions prévus notamment la responsabilité contractuelle. En
revanche, en cas de force majeure, il y a certaines sanctions qui sont exclus et en particulier la
responsabilité contractuelle parce que le contrat n’est pas exécuté pour une cause de force majeure
Section 2 : L’exécution confiée à un tiers
 Hypothèse dans laquelle le débiteur d’une obligation contractuelle confie l’exécution à un tiers : un
préposé (un subordonnée) ou un substitut (pas de relation de subordination avec le débiteur, ex un
sous-traitant).
 dans l’hypothèse où le tiers préposé ou substitut exécute mal le contrat La jurisprudence a opté que
la victime, le créancier, n’a pas à prouver une faute dans le choix du tiers. Le créancier pourra
engager la responsabilité du débiteur sans avoir à démontrer la faute du tiers, c’est une obligation
prévue par le contrat. on ne veut pas que le créancier souffre de la décision du débiteur.
Section 3 : La charge de la preuve de l’inexécution

 l’article 1353 « celui qui réclame l’inexécution de l’obligation doit le prouver ». Le principe est
que la charge de la preuve de l’inexécution repose sur celui qui a invoqué l’inexécution
 Article 9 du code de procédure civil : « Il incombe à chaque partie de prouver conformément à la
loi les faits nécessaires au succès de sa prétention ». le créancier a la charge de prouver
l’existence d’une inexécution et au débiteur de prouver qu’il a exécuté.
Chapitre 2 : les sanctions
 selon l’article 1217, il y a 5 sanctions d’inexécutio : L’exception de l’inexécution, L’exécution
forcé, Réduction du prix pour inexécution, Résolution du contrat et Responsabilité contractuelle
 hgjhfjhfjh p108
 Le choix de cumul de ces sanctions :
o le créancier est libre dans Le choix de la sanction, Ce choix peut se heurter pour pouvoir
d’appréciation du juge. En cas d’inexécution partielle, si le créancier demande la
résolution du contrat, le juge doit considérer que l’inexécution n’est pas assez grave, il
pourra rejeter la demande de résolution.

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Résumé oblig 1, 2018-2019, SHATA

o Le principe est que le cumul de sanctions est possible à la limite des résultats
contradictoires. Par exemple, demander l’exécution forcée et en même temps la
résolution du contrat.
Section 1: la responsabilité contractuelle
 prévue à aux articles 1231 et suivant. Le régime légal de la responsabilité contractuelle n’est pas
impératif c’est à dire que les parties peuvent déroger lors du contrat en prévoyant des clauses
contraires. Par exemple, elles peuvent prévoir des clauses commutatives ou exonératoires de
responsabilité.
Paragraphe 1 : les clauses relatives à la responsabilité : le régime légal
A- les conditions de la responsabilité
 Il existe trois semi-conditions de la responsabilité contractuelle :
o Il faut l’existence d’un dommage causé par l’inexécution du contrat
o Il faut une absence de cause d’exonération
o La mise en demeure du débiteur
1- Un dommage causé par l’inexécution
 Pour engager la responsabilité contractuelle du cocontractant, une partie du contrat doit démontrer
qu’il y a un dommage, inexécution et un lien de causalité entre les deux.
o L’inexécution : il suffit d’engager la responsabilité même en absence de faute. On parle alors
de responsabilité de plein droit, il y a aussi une responsabilité civile délictuelle de plein droit.
o Lien de causalité, entre le dommage et l’inexécution, la causalité définit comme en matière
délictuelle à l’aide de deux théories : d’équivalence des conditions (favorable au créancier)
et la théorie de la causalité adéquate (favorable au débiteur).
o Ensuite, il faut une exigence d’un préjudice et la définition du préjudice est parfois
compliqué; Sont réparables les préjudices morales, matériels et économiques Il n’y a pas de
responsabilité, dommages et intérêts sans préjudice. En matière contractuelle, l’article
1231-2 précise expressément que les dommages et intérêts couvrent non seulement la
perte subite mais aussi le gain manqué. En matière délictuelle, le préjudice est tout le temps
réparable Pour que le préjudice soit réparable, il faut qu’il soit certain, personnel au
créancier et qu’il soit légitime. En matière contractuelle, seul le préjudice prévisible est
réparable lors de la conclusion du contrat, quand celui-ci est prévu. En cas de dol ou de
faute lourde, le préjudice est réparable soit en matière contractuelle ou délictuelle.
2- Autres conditions de mise en jeu de la responsabilité : l’absence de cause d’exonération
 Les causes d’exonération : La force majeure, La faute de la créancière victime
a) La force majeure
 En matière contractuelle ou délictuelle, elle est la cause d’exonération totale de la responsabilité du
débiteur. L’article 1231-1 « Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de dommages et
intérêts soit à raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, s'il ne
justifie pas que l'exécution a été empêchée par la force majeure. »
 La force majeure est un événement de toute sorte, soit un fait de nature, d’un tiers, d’une victime,
etc., présente 3 caractères :
o Extérieur= on ne dépend pas de lui
o Infinitif= on ne peut pas prévoir
o Irrésistible= on ne peut pas résister à cet événement qui survient comme par exemple une
tempête
 Arrêt d’assemblée plénière de 14 Avril 2010, la cour de cassation rappelle que la force majeure c’est
un événement imprévisible.

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 sa définition est prévue depuis la réforme à l’article 1218 alinéa 1er « Il y a force majeure en
matière contractuelle lorsqu'un événement échappant au contrôle du débiteur, qui ne pouvait être
raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par
des mesures appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur. »
 l’alinéa 2 de l'article 1218 « Si l'empêchement est temporaire, l'exécution de l'obligation est
suspendue à moins que le retard qui en résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si
l'empêchement est définitif, le contrat est résolu de plein droit et les parties sont libérées de leurs
obligations dans les conditions prévues aux articles 1351 et 1351-1. »
b) Faute de créancier victime
● Le fait de créancière victime exonère le débiteur lorsqu'il y a force majeure même s'il n'est pas fautif.
● Si le fait de la créancière victime ne présente pas une force majeure alors il n’y aura pas d'exonération.
● Lorsque la faute de victime a contribué dans le dommage sans l'existence de force majeure, elle peut
entraîner une exonération partielle du débiteur dans une proportion appréciée souverainement par le
juge.
● Dans certains cas la faute du créancier ne peut entraîner une exonération partielle soit présente les
caractères de force majeure donc exonération total ou non donc pas d'exonération. Ex: le transport
ferroviaire
3) la mise en demeure
● Article 1231 du Code civil : Le créancier doit mettre en demeure le débiteur pour engager sa
responsabilité contractuelle (contraire à la responsabilité extracontractuelle).
● La définition : interprétation adressée par le créancier au débiteur constitue à la fois la constatation
formelle du retard de débiteur et une demande d'exécution donc elle a double rôle :
- Rôle informative et incitative : parce qu'elle signale au débiteur qui est en retard et lui signale que le
créancier a l'intention de faire un recours si le débiteur persiste de ne pas exécuter donc lui informe et
incite d'exécuter volontairement. C’est la dernière chance pour le débiteur pour exécuter
volontairement. (Rôle comminatoire)
- Rôle probatoire : constate, prouve le retard d'exécution.
● Le débiteur n'est pas en retard que dès le moment de la mise en demeure, donc à partir la mise en
demeure que part les dommages et intérêts moratoires.
● Nécessaire à tout recours de sanction pour responsabilité contractuelle.
● Il y a des exceptions :
1) Article1344. Les parties peuvent déroger l'exigence de la mise en demeure en déterminant une clause
impérative ; clause de mise en demeure automatique ou dispense de mise en demeure (donc pas de
l'ordre public).
2) Article 1331 : la mise en demeure n'est pas requise en cas d'exécution définitive.
3) Une exception jurisprudentielle : chambre mixte 6 juillet 2007> lorsque l'inexécution est acquise au
moment d’assignation a causé un préjudice, le créancier est dispensé de mettre en demeure le débiteur.
B) les effets de la responsabilité contractuelle
● Réparation de préjudice.
● Seuls les préjudices prévisibles.
● Réparation soit par nature soit par équivalent ; Par nature ; pas exécution forcée c'est seulement
d'effectuer les travaux nécessaires. Par équivalent ; condamner le débiteur de payer des dommages et
intérêts pour compenser monétairement les préjudices. (Les dommages et intérêts ont 2 formes ;
dommage et intérêt moratoire sanctionne le retard d'exécution, dommage et intérêt compensatoire

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c'est de réparer les préjudices de l'inexécution. il n'y a pas, contrairement au droit américain, dommage
et intérêt punitif)
Paragraphe 2 : les clauses relatives à la responsabilité
● La responsabilité extracontractuelle et impérative (de l'ordre public) ex : la responsabilité des parents
aux leurs enfants. En revanche la responsabilité contractuelle et supplétive donc les parties peuvent
écarter les régimes légaux.
A) La clause pénale (Article 1231-5)
● Origine jurisprudentiel.
● En cas d'inexécution le débiteur doit payer une somme prévue dans le contrat au titre des dommages
et intérêts. C’est un forfait, clause forfaitaire, sanction forfaitaire.
● Apprécier par le juge soit il est très faible ou excessif il peut l'écarter
● 5 grandes idées de clause pénale :
1) Les clauses pénales sont valides (principe de validité des clauses pénales émané de principe de liberté
contractuelle). Cette clause est prohibée dans le contrat de travail et consommation
2) S’applique même en absence de préjudice (rôle comminatoire) arrêt 20 décembre 2010.
3) C'est un mode conventionnelle d'évaluation des dommages et intérêts. S’il y a un dol ou faute lourde
du débiteur, alors selon l'article 1231-3 la clause pénale doit être écartée si le montant de clause pénale
et moins du cela du préjudice.
4) La clause pénale remplace les dommages et intérêts donc le créancier ne peut pas en principe
invoquer la clause pénale et sollicite des dommages et intérêts auprès du juge en même temps. La
clause pénale n'empêche pas le créancier d'obtenir une autre sanction comme résolution, résiliation,
exécution forcée.
5) Il existe une révision, contrôle judiciaire pour le craindre qu'il soit excessif ou bien dérisoire (article
1395)
B) Clauses limitatives (exonératoire de de la responsabilité)
● Limite ou écarte la responsabilité due par le débiteur en cas de l'inexécution.
● Ont un effet très amical ; prive le créancier de toute réparation.
● Instituent un montant maximum (plafond) de réparation qu'on ne peut pas le dépasser même si le
préjudice est plus grand.
● Ont été déclaré par la Cour de cassation chambre civile 15 juin 1959> principe des clauses limitatives
ou exonératoire de responsabilité.
● Justifiées par 2 points de vue
1) Point de vue théorique fondée sur la liberté contractuelle et force obligatoire du contrat.
2) Point de vue pratique : grand avantage parce que le débiteur bénéfice de ces clauses qui lui permet
de limiter le coût de son assurance donc le débiteur va faire de l'économie alors la diminution du prix
pour le créancier.
● Mais elles sont aussi dangereuses parce qu'elles protègent le débiteur qui n'exécute pas (rapport
inégal du contrat) donc il y a des limites ;
1) Limites qui résultent du droit spécial ; exemple, dans le contrat de consommation elles sont de la liste
noire, considérées abusives, non applicables.
2) Limite de droit commun ; dans le cas de Dol la clause est réputée non écrite.
Section 2 : L'exécution forcée
● Permis au créancier d'obtenir par le contraint ce qui est prévu au contrat.

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● Le créancier le contient soit en contraignant le débiteur à exécuter soit d'exécution par tiers au frais
du débiteur.
● Peut-être envisagé par exécution totale et peut-être d’exécution défectueuse (commence du début).
● Article 1221.
● Deux conséquences d'exécution forcée :
1) Implique la validité des clauses contractuelles qui ont pour fonction, objet d'assurer une exécution.
Exemple, les clauses pénales, clause d’astreinte (paiement d'une certaine somme par jour de retard,
sont inutiles dans le cas d'obligation de ne pas faire), clause de remplacement (en cas d'inexécution en
place la prestation au frais débiteur).
● Le créancier a la possibilité d'agir en justice pour exercer.
A) Les conditions (art. 1221 - 1222)
● La mise en demeure : le créancier doit s'assurer que le débiteur sait qu'il est en retard et n’exécute
pas intentionnellement. Dernière chance pour l'exécution volontaire.
● Il faut que l'exécution soit possible au jour du jugement ; soit possibilité matériel soit juridique.
● Limites au caractère personnel de l'obligation qui concerne l'obligation de faire ou pas faire ; (ancien
article 1142) les obligations de faire ou pas faire se résolvent en dommages et intérêts, pas exécution
forcée parce que c'est une atteinte à la liberté. Affaire peintre Wissler >refus d'exécution forcée.la
réforme précise qu'il y a exécution forcée sauf si c'est impossible. Pour le contourner la cour pose des
astreintes (contraintes financière au lieu des contraintes physiques)
● Condition de proportionnalité : pas d'exécution forcée article 1221> s'il y a une disproportion entre le
coup de l'exécution forcée et l'intérêt du créancier pas d'exécution forcée.
B) Les effets
● Les procédures de l'exécution forcée : sont généralement de saisir les biens, patrimoine du débiteur.
(Pas une contrainte par corps)
● Pour les obligations de faire ou pas faire on utilise les astreintes (contrainte indirecte) mais c'est
toujours difficile.
● Les voies d'exécution forcée par nature : expulsion, le saisi (appréhension)
Section 3 exception de l'inexécution
● Sanction extrajudiciaire donne à expient, le créancier le droit de suspendre l'exécution de son
obligation si le débiteur n'exécute plus.
● N'était pas mentionné explicitement avant la réforme
● Art. 1219
Paragraphe 1 : les conditions d’exception de l'inexécution
A) De forme
● Les parties peuvent insérer des conditions de forme dans le contrat, à défaut, il n'y a pas des
conditions de forme.
● N’exige pas une autorisation judiciaire.
B) Du fond
● Suppose que c'est un contrat synallagmatique.
● Il faut que l'obligation soit interdépendante.
● Il faut que l'obligation ne soit exécutée, si le débiteur a exécuté donc pas d'exception d'inexécution
elle n'est peut-être mise en œuvre que l'obligation soit exigible (devait être inexécuté) pas d'exception
d'inexécution préventive (nouveau article 1220) donne la possibilité d'exception préventive mais en cas
qu'il soit manifeste il va apprécier postérieurement par le juge.
● Des conditions prévues par les jurisprudences pour les cas où inexécution est requise :

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1) Peu importe la source de l'inexécution.


2) L’inexécution peut être partielle ou totale mais il faut certaines proportionnalités.
3) L'exception ne peut jouer que si inexécution est grave (consacré par l'article 1219)
4) Même si l'inexécution est grave l'exception ne joue pas dans le cas où il y aura des conséquences trop
radicales au débiteur (faillite)
5) C'est une forme de justice privée qui ne doit pas porter atteinte au droit de régime légal donc le
créancier ne peut recourir à l'exception pour les obligations qui pèsent sur lui non pas en vertu du
contrat mais en vertu de loi (Cour de cassation 19 décembre 2007).
6) Le créancier doit éviter tout acte de rupture du contrat c'est seulement la suspension et pour un délai
raisonnable puis soit il demande la résolution, exécution forcée, résiliation ou continuer le contrat.
Paragraphe 2 : les effets d’exception de l'inexécution
● Effet juridique.
● Effet d'immunité du créancier : inexécution légale du contrat (mais doit conformer aux conditions) si
le juge ne l'accepte l'expient ne peut le faire.
● Effet pratique : effet d'incitation.
● Effet de garantie : droit de rétention dans le contrat de vente.
Section 4 : La résolution
● Sanction de l'inexécution qui permet de mettre fin au contrat, anéantir le contrat soit rétroactivement
soit sans rétroactivité alors ça sera résiliation.
● La résolution est accompagnée toujours de responsabilité contractuelle (dommages et intérêts)
Paragraphe 1 : les modes de résolution
A- Résolution conventionnelle (clauses résolutoire)
● Énonce que la résolution intervient en plein droit en cas d'inexécution du tel ou tel obligation du
contrat même sans passer par le juge mais contrôlé par le juge.
● Double avantage pour les créanciers :
1) Moyen de pression sur les débiteurs.
2) Permis de mettre fin sans attendre les juges.
● Crée par la jurisprudence puis consacrée par l'article 1225.
● La clause doit être rédigé avec soin et indique les engagements qui introduiront la résolution.
● Elles sont considérées comme mise en demeure préalable.
● Ne peux pas mise en œuvre s'il a une inexécution due de force majeure.
● La marge de manœuvre du juge est très limitée (apprécie seulement l'acceptation de clause > que les
conditions sont réunies)
● Le juges peut sanctionner le créancier s’il le met par mauvaise foi
B- Par notification du créancier
● Nouveauté de réforme.
● La possibilité d'une notification unilatérale qui débouche sur une résolution donc il peut résoudre le
contrat unilatéralement en notifiant cette résolution donc pas de mutus dissensus.
● Ne peux pas le faire pour la nullité.
● Article 1226.
● Les conditions :
1) La mise en demeure sauf en urgence.

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2) Le créancier doit motiver sa décision


3) Cette faculté est justifiée dans le cas d'une inexécution grave.
4) S’il y a une contestation par le débiteur le juge va contrôler postérieurement la gravité de
l'inexécution. (Article 1228)> on a 3 possibilités devant le ;
>juge constate la résolution.
>une inexécution pas suffisamment grave ; le juge ne résolu le contrat mais ordonne le débiteur
d'exécuter dans un délai, en plus de dommages et intérêts moratoires.
>pas d’inexécution : juge sanctionne le créancier en maintient forcée du contrat jusqu'à son terme
seulement si le débiteur veut continuer le contrat en plus engage la responsabilité du créancier à cause
d'Initiative fautive.
C- Par le juge (résolution judiciaire) art. 1227
● Mode classique de résolution.
● Suppose la saisine du juge.
● Le juge doit constater une inexécution suffisamment grave par appréciation souveraine.
● Le juge a beaucoup de possibilités :
1) Ne résout et engage la responsabilité du créancier.
2) Admis un offre d'exécution par le débiteur.
3) Refuse de résolution mais dommages et intérêts.
4) Résolution + dommages et intérêts.
5) Résolution sans dommages et intérêts.
6) Résolution partielle.
Paragraphe 2 : les effets de la résolution
● Mets fin au contrat. Art 1229.
● La date d'anéantissement du contrat varie :
1) Date d'acquisition de la clause dans le cas de clause résolutoire.
2) Dans le cadre de la notification dans le moment de réception de notification.
3) En cas de résolution par le juge date fixée par le juge.
● Il y a des clauses qui subsistent, survivent même après la résolution ; clause de confidentialité, clause
de non-concurrence.
● La rétroactivité : donc peut donner lieu à restitution dans le cas que la prestation n'est utile que si le
contrat avait été continué. Au contraire dans le bail pas de restitution parce que son utilité est à fur et à
mesure du contrat donc c'est une résiliation.
● A effet identique de la nullité pour les tiers

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