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PARTIE 2 

- Droit des contrats


En droit anglais, le contrat est un accord légalement obligatoire c’est-à-dire un accord dont
l’exécution peut être demandé en justice.

En droit français, c’est l’article 1101 du Code Civil qui définit le contrat.
« Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer,
modifier, transmettre ou éteindre des obligations ».

Réforme du 01/10/2016 : Elle est venue codifier de nombreux principes créés par la
jurisprudence.
 Objectif général : promouvoir le droit français et essaye de le rendre plus attractif.

I. Portée du principe de bonne foi en droit des contrats (phase précontractuelle)

A. En droit français

1) Application de la bonne foi dans la phase précontractuelle


 Principe de liberté contractuelle qui emporte la liberté de ne pas contracter
Rappel : Phase de négociation = phase de pourparlers.

Liberté contractuelle = obligation qui s’impose aux parties pendant les pourparlers.
Ainsi les parties ont le droit de prévoir ce qu’elles veulent dans leur contrat SAUF ce qui est
contraire à l’ordre public et le droit d’organiser comme elles le souhaitent leurs relations
contractuelles. Ce principe s’applique aussi dans les négociations.

 Droit de rompre les négociations à sa discrétion sous réserve de les mener de


bonne foi.
Le principe de liberté contractuelle permet d’avoir la liberté de conclure ou non donc de
rompre les pourparlers mais il y a une obligation de bonne foi donc il ne faut pas que cette
rupture des pourparlers soit fautive et soit faite de mauvaise foi.

 Cass, com, 26 novembre 2003, Manoukian


La Cour de Cassation a reconnu que la rupture des pourparlers peut être fautive et ainsi
donner lieu à dommages et intérêts.

Attention :
o Responsabilité délictuelle / extracontractuelle : engagée en cas de préjudice causés
en dehors de tout contrat.
o Responsabilité contractuelle : engagée lorsque le préjudice causé résultat de
l’inexécution d’un contrat.

Si rupture des pourparlers c’est la responsabilité délictuelle qui est engagée.


Article 1104 du Code Civil
« Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette disposition est
d’ordre public.  »
=> Une règle qui est considéré comme d’ordre public en droit français cela signifie qu’elle a
une importance particulière pour la nation.

Remarque : Si un juge français est face à un contrat avec une partie qui a négocié de
mauvaise foi et que le contrat est soumis au droit anglais. Aucun problème car en droit
français il y a une règle qui est d’ordre public. Donc possibilité de sanctionner la partie qui
a négocié de mauvaise foi sur le fondement de cet article car c’est une règle public même
si le contrat est soumis au droit anglais. (Idem pour les lois de police).

Article 1112 du Code Civil


« L’initiative, le déroulement et la rupture des négociations précontractuelles sont libres. Ils
doivent impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi. En cas de faute commise
dans les négociations, la réparation du préjudice qui en résultat ne peut avoir pour objet de
compenser ni la perte des avantages attendu du contrat non conclu ni la perte de chance
d’obtenir ces avantages.  »
=> Résultat de la codification via la réforme de 2016 pour la jurisprudence Manoukian

Régime de réparation du préjudice : Possibilité de demander réparation de la rupture


(investissements et efforts qui ont couté aux parties pour la négociation). Cependant, les
dommages et intérêts ne peuvent pas correspondre au montant qui aurait dû être perçu par la
partie si le contrat était conclu.

Attention : La bonne foi s’applique à tous les stades de la vie d’un contrat (phase
précontractuelle et contractuelle).

Réforme de 2016

2) Obligation précontractuelle d’informations


Article 1112-1 du Code Civil
« Celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore
cette information ou fait confiance à son cocontractant.
Néanmoins, ce devoir d’information ne porte pas sur l’estimation de la valeur de la
prestation.
Ont une importance déterminante les informations qui ont un lien direct et nécessaire avec le
contenu du contrat ou la qualité des parties.
Il incombe à celui qui prétend qu’une information lui était due de prouver que l’autre partie
la lui devait, à charge pour cette autre partie de prouver qu’elle l’a fournie.
Les parties ne peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir.
Outre la responsabilité de celui qui en était tenu, le manquement à ce devoir d’information
peut entraîner l’annulation du contrat dans les conditions prévues aux articles 1130 et
suivants. »

Résumé : Nous sommes en négociation, une partie connait une information qu’elle sait
déterminante pour l’autre partie, elle a l’obligation de donner cette information.
En pratique dans les contrats commerciaux, il y a souvent un préambule avant l’« Article 1 –
Objet du contrat », où est expliqué les raisons pour lesquelles les parties en sont venus à
conclure ce contrat. Souvent est mentionné ce qui suit :
« Les Parties déclarent avoir conclu le présent contrat en parfaite connaissance de cause
et avoir reçu et sollicité la communication de l’ensemble des informations utiles et
déterminantes pour consentir de manière éclairée au présent contrat, conformément à
l’article 1112-1 du Code Civil »

Le fait de mettre une partie comme celle-ci, puisque le contrat est signé et qu’il a force
obligatoire entre les parties, a postériori, il sera impossible de dire qu’il y a eu violation de
l’article 1112-1 du Code Civil.

B. En droit anglais

1) Refus d’admettre un devoir général de « good faith and fair dealing »


Jurisprudence : Wolford v Miles, House of Lords, 1992
 Les juges anglais refusent d’admettre un devoir général de bonne foi dans la phase
précontractuelle et la phase contractuelle.
Conclusion : Donc en droit anglais il n’y a pas de principe de bonne foi.

2) Exception
Exception pour les « relational contract » ou « contrat intuitu personae ».
Jurisprudence : Yam Seng Pte v International Trade Corporation, 2013
 Les juges anglais ont admis un principe de bonne foi mais dans le cadre de « relational
contract » (contrats qui sont conclus en considération de la personne).
II. Formation du contrat

A. En droit français
1) Rencontre d’une offre et d’une acceptation
La formation du contrat c’est l’existence d’un accord de volonté matérialisé par la rencontre
d’une offre et d’une acceptation.

2) Caractères cumulatifs de l’offre


 Précise = une offre est précise lorsqu’elle porte clairement les éléments essentiels du
contrat à conclure.
 Il y a des types de contrat où est considéré que certaines informations sont
considérées comme essentiels au contrat.
Exemple : Pour le contrat bail, il faut des informations sur le loyer et le bien
loué. A défaut d’information sur le bien alors l’offre n’est pas précise.

 Les parties peuvent également déterminer les éléments essentiels au contrat.

 Domaine dans lesquelles l’offre est réglementée : crédit à la consommation.

 Ferme = Il faut une intention de s’engager.


Exemple : Un collectionneur vend sa collection mais impose de le vendre
exclusivement qu’à un acquéreur lui aussi collectionneur. La qualité de l’acquéreur
devient un élément essentiel de l’offre. L’offre est une offre avec réserve, elle n’est
pas ferme, il faut que la condition soit remplie pour que l’acceptation puisse former
le contrat.

 Extériorisée = il faut que la volonté soit déclarée peu importe la forme (oral, écrite,
électronique).

3) Critères de l’acceptation
Acceptation = Manifestation de volonté par laquelle le destinataire acquiesce l’offre et conclu
le contrat.
 Il faut que l’acceptation recouvre les propositions de l’offre à défaut c’est une contre-
offre.

Remarque : Possibilité d’accepter une offre tacitement.

Exemple : La lumière du taxi signalait qu’il était disponible, la personne a levé le bras et est
rentré dans le taxi alors il y a eu contrat même si personne n’a parlé.
B. En droit anglais
1) Rencontre d’une offre et d’une acceptation
Une offre implique un service ou un bien.
La jurisprudence a ajouté une condition d’intention.

2) L’offre nécessite une intention de s’engager


“In order to amount to an offer it must be shown that the offeror had the intention to be
bound” – Harvey vs Facey 1893 UKPC
La cour a indiqué que pour que cela est une valeur d’offre il faut montrer que l’offrant avait
l’intention d’être engagée.

Différence à distinguer :
 « Offer calling for an acceptation » (offre qui appelle une acceptation)
= l’offre a besoin d’une acceptation expresse pour produire ses effets par le contrat.

 « Offer calling for an act » (offre qui appelle un acte)


Jurisprudence Carlill v Carbolic Smoke Ball 1893 UKPC
Publicité d’une société relative à un produit pharmaceutique. Dans cette pub, la société
promettait une récompense à toute personne qui aurait pris ce médicament et qui
attraperait quand même la grippe. Madame CARLILL est tombée malade et a réclamée
la somme que promettait la publicité.
Est-ce que la publicité est une offre ?
A-t-elle était acceptée ?
Les juges ont considéré que l’action de Madame CARLILL qui constituait à prendre le
médicament manifesté son acceptation à la proposition faite dans la pub. Elle a, par son
acte, accepté le contrat. Le contrat est alors formé et la société doit donner cette somme.

3) L’acceptation
III. Conditions de validité du contrat

A. Droit français

Article 1128 du Code Civil


Sont nécessaires à la validité d’un contrat :
1) Le consentement des parties
2) Leur capacité de contracter
3) Un contenu licite et certain

Remarque : Si une condition du contrat n’est pas remplie, les faits c’est la nullité du contrat.

1) Consentement des parties


Article 1130 du Code Civil
« L'erreur, le dol et la violence vicient le consentement lorsqu'ils sont de telle nature que,
sans eux, l'une des parties n'aurait pas contracté ou aurait contracté à des conditions
substantiellement différentes.

Leur caractère déterminant s'apprécie eu égard aux personnes et aux circonstances dans
lesquelles le consentement a été donné. »

VICES DU CONSENTEMENT

 L’ERREUR
Article 1132 du Code Civil
« L'erreur de droit ou de fait, à moins qu'elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du
contrat lorsqu'elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du
cocontractant.  »

L’erreur est une fausse représentation de la réalité.

La jurisprudence et le Code Civil reconnaissent différents types d’erreurs :

o Erreur sur la personne = en soit l’erreur sur la personne n’est pas constitutif d’un
vice du consentement SAUF si la nature du contrat implique que la qualité de la
personne est un élément essentiel du contrat.
Exemple : Contrat de travail avec usurpation d’identité.

o Erreur sur les qualités substantielles = les parties vont faire un élément ; un élément
essentiel à leur consentement. C’est une qualité qui est entrée dans le champ
contractuel.

o Erreur indifférente = la jurisprudence exclu l’erreur sur la valeur.


L’exclusion de la lésion = exclusion de l’erreur sur la valeur.

 LE DOL
Article 1137 du Code Civil
« Le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des
manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une
information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie.
Néanmoins, ne constitue par un dol le fait pour une partie de ne pas révéler à son
cocontractant son estimation de la valeur de la prestation.  »

Explication dernière aliéna :


Absence de contrôle de l’équivalence des prestations.
Ainsi on ne vient pas regarder si la voiture que nous avons vendue 1 000 €, elle valait
réellement 1 000 €. Donc une partie sait que la prestation vaut 1 000 € l’autre partie est
prête à l’acheter 4 000 € ainsi je n’ai pas l’obligation de l’informer sur la différence de
valeur entre ce qu’elle est prête à payer et sur ce que vaut réellement la voiture.

Autre définition : Le dol c’est une provocation intentionnelle du consentement par la


commission de manœuvres par mensonge ou par rétention d’informations.

A l’origine c’était une jurisprudence qui avait étendu le dol à l’hypothèse de la rétention
intentionnelle d’infirmation par la suite cela été codifié par l’article 1137 du code civil.

Pour caractériser un dol, il faut le cumul de deux éléments :


o Un élément intentionnel (la personne a intentionnellement trompé pour obtenir le
consentement) ;
o Un élément matériel (mensonges, manœuvres).

Exemple de jurisprudence : Cassation, civ 1ère, 3 mai 2000 arrêt BALDUS n°98-11381 :
Erreur ? Réticence dolosive ?

Contexte = Une personne a hérité de photographies. Elle se rend compte qu’elles sont de
grande qualité mais elle ne doute pas que ce sont des photos de BALDUS. Donc elle les met
aux enchères à un prix dérisoire. L’acquéreur au moment de l’acquisition des photos savait
qu’il s’agissait de photographie de BALDUS. Il a fait expertiser les photos et les a vendus 2
millions de francs (acheté 85 000 francs). La personne qui lui a vendu les photos à l’origine a
voulu contester la validité de la vente pour obtenir la restitution par équivalent (soit la
différence entre le prix d’achat et le prix de vente).

Est-ce que la personne qui a initialement vendu les photos peut invoquer une erreur ?

L’erreur sur la valeur n’est pas une erreur (droit de faire des bonne affaire).
Si j’arrive à prouver qu’il y a eu manœuvre, mensonge de la part de l’acheteur on peut alors
s’orienter vers le dol.
Dans ce cas, l’avocat a plaidé la réticence dolosive donc il devait montrer que l’acheteur avait
une obligation d’information (professionnel, naturellement lui incombait une obligation
d’information) sur la valeur des photos qu’il acheté. Il a essayé d’avancer que la réticence de
ces informations était constitutive d’un dol.

Par la suite, les juges ont considéré que les informations dont disposait l’acheteur était une
compétente qu’il avait capitalisé au cours de sa carrière et qu’il a le droit de faire de bonne
affaires grâce à ses connaissances.

La Cour de Cassation dit : il n’y a pas d’obligation d’information qui pèse sur l’acheteur. Le
fait ne pas donner cette information ce n’est pas une réticence dolosive. Il n’y a donc pas de
dol, pas de vice du consentement et pas de nullité du contrat.

 LA VIOLENCE
Article 1140 du Code Civil
Il y a violence lorsqu'une partie s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la
crainte d'exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable.

Deux types de violence :


- Violence physique et /ou morale
Exemple de jurisprudence : Cass, civ 3e, 13/01/1999 n°98-18309
Femme en situation de faiblesse phycologique qui a été approché par une institution
comparable à une secte. Cette secte a eu une certaine emprise sur elle et ils l’ont
convaincu de vendre ses biens immobiliers à un prix dérisoire. Il a donc été considérer
que la femme avait subi des violences morales en amont de la conclusion du contrat
donc son consentement était vicié cela a donc permis d’annuler la vente.

- Violence économique
Exemple de jurisprudence : Cass, civ 1ère, 03/04/2002, n°00-12932, CANAS BORDAS
Madame CANAS était employée aux éditions BORDAS.
Dans ces éditions les salariés avaient la possibilité de créer des manuelles, des livres,
ect… et ils recevaient des revenus complémentaires. Elle a été l’auteur d’un
dictionnaire débutant et elle avait accepté des droits d’auteur insignifiant au regarde du
produit créé. Elle a ensuite été licencié.
La cour de cassation a reconnu qu’elle avait été victime d’une pression économique
qui l’avait conduite à accepter le contrat de cession de droit d’auteur. Ce contrat était
contraire à ses intérêts économiques, son comportement a été vicié et le contrat annulé.

2) La capacité : protection des mineurs et des majeurs vulnérables


Article 1145 du Code Civil
Toute personne physique peut contracter sauf en cas d'incapacité prévue par la loi.
La capacité des personnes morales est limitée par les règles applicables à chacune d'entre
elles.
Le principe : tout le monde a la capacité mais par exception et par mesure de protection
certaines personnes ne sont pas capables de contracter et méritent une protection particulière.

C’est le cas des :


- Mineurs
- Majeurs vulnérables (personne sous tutelle ou sous curatelle)

3) Contenu licite et certain du contrat


Article 1162 du Code Civil
Le contrat ne peut déroger à l’ordre public ni par ses stipulations, par son but, que ce dernier
ait été connu ou non par toutes les parties.

Exemple : Un contrat qui serait contraire à l’ordre public comme :


- Vente de drogue (l’objet du contrat est illicite) ;
- Mère porteuse.

Article 1163 du Code Civil


L’obligation a pour objet une prestation présente ou future.
Celle-ci doit être possible et déterminer ou déterminables.
La prestation est déterminable lorsqu’elle peut être déduite du contrat ou par référence aux
usages ou aux relations antérieurs des parties, sans qu’un nouvel accord des parties soit
nécessaires.

Cet article porte sur l’objet du contrat.

La différence entre :
o Objet déterminé = L’objet du contrat est un corps certain, exemple une voiture, il
faut déterminer dans le contrat de quelle qu’elle « voiture » il s’agit alors l’objet sera
suffisamment déterminé.
La quotité est déterminée lorsqu'elle est fixée au jour du contrat (ex : le débiteur doit
livrer 100 litres de pétrole).

o Objet déterminable = Si le contrat c’est de la vente de blé, impossible d’identifier


précisément quel blé il s’agira alors il faut donner toutes les caractéristiques qui
permettront d’identifier le bien ainsi l’objet devient déterminable.
La quotité est déterminable lorsqu'elle n'est pas fixée au jour du contrat mais qu'elle le
sera au jour de l'exécution, par application des clauses du contrat.

B. En droit anglais
1) Une rencontre des consentements

 MISTAKE (ref l’erreur)


L’erreur : notion strictement entendue, interprétation objective du contrat.
C’est pourquoi l’erreur n’est pas appréhendée comme un vice du consentement mais comme
un élément vitiating the contrat (= qui vicie le contrat).

Ce n’est que dans des cas exceptionnels que l’erreur a permis de conclure à la nullité du
contrat.

Une erreur est commise quand l’une ou les deux parties se sont trompés sur les faits liés à la
transaction. L’erreur doit être d’une importante telle que l’une ou les deux parties n’aurait pas
conclu le contrat si les faits réels avaient été connus.

Plusieurs erreurs :
o Erreur unilatérale

o Erreur mutuelle (chaque partie se trompes sur les intenterions de l’autres)

o Erreur commune aux deux parties


Exemple jurisprudence : Bell V. Lever Bros Ltd (limitied) (1932)
Deux employés ont été licencié avec d’importantes indemnités en cas avec leur
employeur. Sauf qu’ils avaient commis de lourdes fautes alors ils auraient pu être
licencié sans être indemnisé. L’employeur essaye d’invoquer une erreur commune.
Recours rejeté : les juges vont l’interpréter de manière très stricte et considère que
l’erreur commune ne peut entrainer la nullité du contrat que si dans le contrat
implicitement il y aurait un terme (une clause) qui ferait comprendre qu’implicitement
les parties n’auraient pas conclus de contrat si elles auraient connu la réalité. Dans ce
cas, les juges ont considéré qu’il n’y avait pas cette implicite condition dans la part
entre l’employeur et les employés et donc que cette erreur commune ne pouvait pas
aboutir à une nullité du contrat.

L’erreur commune doit être interprétées de manière stricte. Elle n’est pas susceptible
d’entrainer la nullité du contrat que si l’on peut découvrir dans le contrat l’existence
d’un implied term en vertu duquel le contrat n’aurait pas été conclu si les parties
avaient connu la réalité.

 DURESS AND UNDUE INFLUENCE (ref violence)


Comprend des actes de pression et d’abus de position de confiance qui vont neutraliser la libre
volonté d’une partie. (= contrainte et d’une influence abusive)

Violence en anglais = acte de violence ou de menace qui neutraliser la libre volonté de la


partie au contrat.

Interprétation stricte : il faut beaucoup d’élément pour pouvoir annuler un contrat. Ils ne
prennent pas en compte la violence morale, il faut des dommages corporels, des menaces par
exemple pour justifier les violences.

 MISREPRESENTATION (ref dol)


Implique qu’une est induite l’autre partie en erreur.
Conséquences de ces deux derniers principes :
Le contrat peut être =
o « void » (annulé)
OU
o « voidable » (annulable).

S’il y a une misrepresentation ou undue influence mais qui n’a pas un caractère de gravité
suffisante alors les juges ne sont pas obligé de prononcé la nullité du contrat. Et si cela leur
semble raisonnable par rapport aux circonstances ils peuvent maintenir le contrat et prononcer
seulement des dommages et intérêts
2) Des parties capables de contracter

3) Un objet

4) Une consideration licite = obligations réciproques


Il doit obligatoirement exister des obligations réciproques dans les contrats.
En cas d’engagement unilatéral cela n’est pas qualifié de contrat.

Chaque partie au contrat doit promettre de donner ou de faire quelque chose. C’est l’idée
qu’on peut souscrire aucun engagement sans qu’il n’y est une contrepartie qui vienne justifier
cette engagement.

Exemple de jurisprudence : Currie V Misa (1875) :


Les juges ont défini la consideration comme :
- un droit, un intérêt un profit ou un avantage obtenu par une partie
OU
- l’abstention, le désavantage, la perte subit par l’autre partie.

Les juges anglais ne vont pas regarder s’il y a un équilibre parfait entre les deux
considerations ils vont jute regarder si la consideration existe et donc si elle est réelle.

Le contrat que lorsque qu’il est possible d’identifier, de chaque côté, un engagement corrélatif
ou un acte pour soutenir l’engagement.

Cette exigence de considération dans la formation du contrat illustre bien l’idée de


« bargain », échange économique entre les parties, qu’enferme la conception du droit de
Common Law.
Il suffit que cette consideration existe et soit réelle, pas équitable.

Il n’y a pas de consideration en cas :


o Illusory promise (promesse illusoire)
= si les promesses échangées n’ont pas une réalité suffisante.
Exemple : Je m’engage à faire quelque chose, je mets une condition qui est « si j’en ai
envie » donc il n’y a pas de réel engagement donc c’est une promesse illusoire.

o In case of moral obligation (obligation morale)


= obligation qui facultative.
Exemple : Mes parents sont très âges, ils ont besoin d’argent. Je leur donne de l’argent
tous les mois ce n’est pas obligatoire aucun texte ne mentionne cette obligation. C’est
une obligation morale que vous vous imposé à vous-même.

Exception à la consideration : Théorie de l’estoppel


Elle peut conduire à valider un engagement malgré l’absence de consideration.
L’estoppel c’est quand un agent économique, par son comportement, a laissé croire qu’il allait
s’engager à quelque chose. L’autre partie avait une croyance légitime en l’engagement de
l’autre partie.

IV. Effets du contrat

A. Effets du contrat inter partes (entre les parties)

1) Force obligatoire

Article 1103 du Code Civil


Les contrats légalement formés (qui remplissent les conditions de validité) tiennent lieu de loi
à ceux qui les ont faits.

Ainsi le contrat c’est comme une loi entre les parties qui l’ont signé.

Le principe de force obligatoire signifie que le contrat est une norme de comportement
individuel imposé par la volonté commune des parties.

2) Exception à la force obligatoire

Force majeure en droit français


Article 1218 du Code Civil
Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement échappant au
contrôle du débiteur, qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion
du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par des mesures appropriées,
empêche l'exécution de son obligation par le débiteur.

Si l'empêchement est temporaire, l'exécution de l'obligation est suspendue à moins


que le retard qui en résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si l'empêchement
est définitif, le contrat est résolu de plein droit et les parties sont libérées de leurs
obligations dans les conditions prévues aux articles 1351 et 1351-1.

Frustration en droit anglais


Arrêt Calwell VS Taylor (1861)
Cette théorie reconnait au juge le pouvoir de constater la disparition/l’annulation du
contrat dans le cas d’une impossibilité d’exécution qui provient d’une cause étrangère.

Une condition en moins qu’en droit français : « les effets ne peuvent être évités par
des mesures appropriées » => moins stricte.
Le droit anglais a une tendance a privilégié les affaires qui ont une vision économique
du contrat donc ils sont assez stricts sur l’application de la frustration car l’effet c’est
l’annulation du contrat => rarement appliquée.

B. Effets du contrat à l’égard des tiers

1) Effet relatif du contrat en droit français


Article 1199 du Code Civil
Le contrat ne crée d’obligation qu’entre les parties. Les tiers ne peuvent ni demander
l’exécution du contrat si se voir contraints de l’exécuter, sous réserve des dispositions de la
présente section et de celles du chapitre III du titre IV.

Principe : Le contrat ne peut pas affecter ni positivement ni négativement les tiers. Il y a des
exceptions.

EXCEPTIONS :
o Article 1205 du Code Civil
On peut stipuler pour autrui.
L'un des contractants, le stipulant, peut faire promettre à l'autre, le promettant,
d'accomplir une prestation au profit d'un tiers, le bénéficiaire. Ce dernier peut être
une personne future mais doit être précisément désigné ou pouvoir être déterminé lors
de l'exécution de la promesse.

=> « On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers »

Exemple : Un testament c’est un acte unilatéral qui n’est pas signé par les héritiers
pourtant il crée des effets dans le patrimoine des héritiers.
Donc c’est une exception à l’effet relatif des contrats (le contrat ne créer pas
d’obligation pour les tiers au contrat).

=> Stipulation pour autrui


Hypothèse où l’un des cocontractants appelé le stipulant fait promettre à un autre
cocontractant appelé le promettant d’accomplir une prestation au profit d’un tiers qui
n’est pas dans le contrat.

Exemple : Le stipulant doit de l’argent au tiers et le promettant doit de l’argent au


stipulant. Alors ce dernier va demander au promettant de donner l’argent au tiers.

Exemple : Le sang contaminé


Nous avons une clinique et un centre qui fournissait du sang. Le contrat est donc passé
entre le centre et la clinique.
Comment font les victimes (les patients) pour engager la responsabilité du centre
ayant fourni un sang contaminé ?
Elles auraient pu invoquer la responsabilité délictuelle mais ce n’était pas avantageux
pour elles (difficile à prouver). Dans le cadre d’un contrat de cession de sang
(responsabilité contractuelle) il y a des obligations particulières de sécurité à la charge
du centre.

=> Reconnaissance d’une « stipulation pour autrui tacite » en disant que quand la
personne accepte cette transfusion de sang il y a une stipulation pour autrui à son
bénéfice de la part de la clinique qui lui injecte le sang. En vertu de cette stipulation,
elle peut engager la responsabilité du centre même si elle n’a pas de contrat direct avec
lui.
En résumé : La clinique, quand elle administre du sang à ses patients, elle stipule
pour autrui. Le promettant (le centre) s’engage à toutes ses obligations de sécurité ect..
. Donc les victimes ont pu bénéficier de la promesse.

2) Effet relatif du contrat en droit anglais

Principe de « privity of the contract »


Pendant longtemps seule la personne qui avait fourni la consideration pouvait demander
l’exécution d’un contrat. Cette solution s’expliquait par le fait que le droit anglais des contrats
est fondé sur la notion d’échange (bargain).

Loi du 2 février 1999 intitulé « rights of third parties » : un tiers peut donc voir un contrat
produire des effets à son égard si celui-ci crée des droits à son bénéfice.
V. Contentieux du contrat

A. Contentieux de la formation des contrats

 Nullité et restitutions
- Contentieux lié au vice du consentement

- Responsabilité civile délictuelle car il n’y a pas de contrat ;

- Nullité relative vs nullité absolue

- La nullité est rétroactive, on anéantit les effets du contrat on doit donc remettre les
parties dans l’état où elles étaient avant sa conclusion : les restitutions.

Si vice du consentement = contrat pas été légalement formé.


Il n’a pas acquis sa force obligatoire. Alors cela faire référence à la responsabilité civile
délictuelle ou de responsabilité extracontractuelle car il n’y a pas de contrat.

Principe : Si reconnaissance de la nullité du contrat, elle va avoir un effet rétroactif c’est-à-


dire faire comme si le contrat n’avait jamais existé (il faut mettre les parties dans les
conditions dans lesquelles elles étaient avant la conclusion du contrat).

Exemple : Vente d’une voiture, le vendeur avait indiquer à l’acheteur que c’était une voiture
de collection alors que ce n’était pas le cas donc il y a eu un dol parce qu’il y a eu des
mensonges. Le juge annonce la nullité du contrat et l’effet de la rétroactivité c’est que
l’acheteur va devoir rendre le véhicule et l’autre partie va devoir rentre le montant payé.

Cependant il y a des hypothèses dans lesquelles c’est impossible de restituer exactement ce


qu’il faut.

Exemple : Contrat bail


Le locataire peut restituer des loyers.
Mais comment restitue-il la jouissance du bien pendant X temps ?
=> Fixation d’une réparation par équivalent (via les juges) et octroie de dommages et intérêts.
Le contrat est nul.
Distinction entre :
o Interprétation déclarative ou explicative = destinée à clarifier le sens d’une clause
expresse mais ambiguë.
=> La clause existe, interrogation sur son interprétation.

o Interprétation complétive = destinés à pallier le silence du contrat.


=> Le contrat ne prévoit pas d’hypothèse pour le problème posé donc le juge va
regarder la globalité du contrat et regarder ce que les parties avaient voulu.

B. Règles liées à l’interprétation des contrats

1) En droit Français

Le principe de FORCE OBLIGATOIRE des conventions impose au juge de respecter la lettre


du contrat, si le contrat n’appelle aucune interprétation, il n’y pas lieu d’interpréter.
=> Si le contrat est clair, le juge ne doit pas aller chercher à l’interpréter. Donc le contrat
prévoit une clause.

Néanmoins, si besoin le juge va chercher la commune intention des parties – méthode


« subjective » : il recherche ce que les parties ont réellement voulu.
=> Le juge a un pouvoir souverain d’interprétation c’est-à-dire que si on lui soumet un contrat
qui est obscure il s’octroie le pouvoir de l’interpréter en revanche ce qu’il n’a pas le droit c’est
de dénaturé ce qui est claire et précis.

Méthode explicative : permet d’interpréter une clause (élément présent)


Explication complétive : palier le silence du contrat (manque de la clause)

Conclusion : Reconnaissance d’un pouvoir d’interprétation au juge sur ce qui est obscure mais
on l’écarte sur ce qui est clair et précis

Lorsque les juges français doivent interpréter un contrat qui est obscure/ambiguë, ils vont
aller recherche la commune intention des parties (méthode subjective).

2) En droit anglais

En droit anglais l’interprétation des contrats est plus objective. Selon l’extrait de l’arrêt où le
juge anglais rappelle ce principe établit en droit anglais « on interprète tout ce qui est écrit
mais on ne va pas aller chercher les informations subjectives sur la volonté des parties »

« L’un des principes les mieux établis du droit anglais est le suivant : c’est au juge qu’il
appartient d’interpréter les écrits. Il n’est ni pertinent ni approprié de s’interroger sur ce que
les parties, avant l’exécution de l’acte, ont pu vouloir ou comprendre » (Lovell & Chrstmas
LTD V Wall, (1911).
La jurisprudence anglaise a appliqué une méthode d’interprétation

Prenn v. Simmonds (1971)

Paragon Finance PLC V Nash (2001) : usage d’une technique d’interprétation, celle de
l’implied term (terme implicite), pour contrôler les prérogatives unilatérales du contractant.
Méthode mise en place à la suite de cet arrêt

C. Contentieux de l’inexécution du contrat

Il y a plusieurs hypothèses pour sortir d’un contrat :


o Détermination d’une durée
o Durée indéterminée sur des contrats commerciaux

Article 1210 du Code Civil :


Les engagements perpétuels sont prohibés.
Chaque contractant peut y mettre fin dans les conditions prévues pour le contrat à durée
indéterminée.
 Par principe personne ne peut s’engager pour toujours en revanche il existe des
contrats à durée indéterminé d’où découle l’article 1211.

Article 1211 du Code Civil :


Lorsque le contrat est conclu pour une durée indéterminée, chaque partie peut y mettre fin à
tout moment, sous réserve de respecter le délai de préavis contractuellement prévu ou, à
défaut, un délai raisonnable.
 Libre rupture d’un CDI sous réserve du respect d’un préavis / d’un délai raisonnable.

Cela parait simple mais il y a beaucoup de contentieux sur qu’est un préavis et un délai
raisonnable. Les difficultés rencontrées se trouve souvent à la rupture du contrat.

Article 1212 du Code Civil :


Lorsque le contrat est conclu pour une durée déterminée, chaque partie doit l'exécuter
jusqu'à son terme.
Nul ne peut exiger le renouvellement du contrat.

Pour les contrats à durée déterminée peut être renouveler par les faits de la loi.

Possible tacite reconduction


= Si on continue d’exécuter il y aura tacite reconduction, il n’y a pas besoin de conclure un
autre contrat.
Le principe de bonne foi à la fin du contrat – Cass, com, 7 octobre 2014, n°13-21086
 Sur la fin de contrat, il y a le principe de bonne foi.
 La Cour de Cassation rappelle que lorsque des parties rompent le contrat, elles doivent
toujours être de bonne foi et respecter un préavis.
Le principe est le suivant : Pendant, l’exécution du préavis, les parties doivent continuer
à exécuter le contrat de la même manière que quand elles l’exécutaient avant la rupture.
C’est d’ailleurs l’objet du préavis qui permet aux parties de s’organiser.

1) En droit français
L’inexécution du contrat c’est le non-respect des obligations du contrat signé.
Avant la réforme de 2016, l’exécution forcée était la sanction de principe.

Jurisprudence du 11 mai 2005 :


C’est choquant pour une personne lambda de voir une telle décision car il s’agissait d’un
contrat de travaux. Il y avait une inexécution des travaux car il y avait une erreur de l’ordre de
50 cm. Les juges ont condamné le constructeur à démolir et à refaire la construction
entièrement pour qu’il respecte des dimensions qui était convenu de base dans le contrat.
Pour seulement 50 cm, les jugent applique le principe de l’exécution forcé car l’obligation qui
incombé au constructeur c’était de construire la maison. Elle n’a pas été construite dans les
règles convenues dans le contrat alors il doit recommencer.

Donc la réforme de 2016, fait de l’exécution forcée une forme de sanction de l’inexécution du
contrat mais plus la sanction de principe. Il n’y a pas de hiérarchie dans les sanctions.

Article 1217 du Code Civil :


La partie envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, ou l'a été imparfaitement, peut :
- refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation ;
- poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation ;
- solliciter une réduction du prix ;
- provoquer la résolution du contrat ;
- demander réparation des conséquences de l'inexécution.

Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ; des dommages et intérêts
peuvent toujours s'y ajouter.

 Cette article précise toutes les sanctions relatives à l’inexécution du contrat.

 Hypothèse 1 : L’exception d’inexécution du contrat

Article 1219 du Code Civil :


Une partie peut refuser d'exécuter son obligation, alors même que celle-ci est exigible, si
l'autre n'exécute pas la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave.

Il y a une partie qui subit une inexécution du contrat et elle indique qu’elle arrête également.
Donc elle suspend le contrat. Il y a deux obligations réciproques (si tu arrêtes d’exécuter ton
obligation alors j’arrête le mienne).

 Le Code Civil admet que qu’on suspende une de nos obligations alors même qu’elle
est exigible mais c’est parce que c’est en réponse à l’inexécution d’une autre partie.

 L’article mentionne également qu’il faut que l’inexécution soit suffisamment grave.

 Il faut l’obligation que « j’arrête d’exécuter » en sanction de l’inexécution de l’autre


partie soit une obligation équivalente = obligations réciproques. Elles doivent découler
d’un même contrat et doivent être la contrepartie l’une de l’autre.
o Si ce sont deux contrats complètement séparés mais avec une obligation
commune, l’exception d’inexécution sera acceptée.
o Si c’est un même contrat mais deux obligations complètement différentes alors
l’exception d’inexécution ne sera pas acceptée.
L’« exception l’inexécution » est une sanction extra-judiciaire (car elle n’est pas demandée
au juge).

C’est une sanction temporaire car si la partie adverse reprend son obligation alors l’autre
doit également reprendre les siennes.

ARTICLE 1220 > je sais que tu ne vas pas livrer donc j’arrête > mesure préventive

 Hypothèse 2 : L’exécution forcée en nature

Celle qui était à l’origine la sanction de base.


Depuis la réforme de 2016, elle peut être demandée en justice dès lors qu’elle n’est pas
impossible ou disproportionnée (via Art. 1221).

Article 1221 du Code Civil :


Le créancier d'une obligation peut, après mise en demeure, en poursuivre l'exécution en
nature sauf si cette exécution est impossible ou s'il existe une disproportion manifeste entre
son coût pour le débiteur et son intérêt pour le créancier.

Si on reprend la jurisprudence de 2005 : Possibilité de réparer le préjudice de l’individu en


équivalent en lui donnant des dommages et intérêts car il n’y a que 50 cm de décalage. Cela
couterait par exemple 10 000 € selon la manière dont est évalué le préjudice.
Alors que le coût supporté par le créancier via la démolition puis la reconstruction est
disproportionnée par rapport à l’intérêt du débiteur d’avoir une maison avec 50 cm de
décalage.
Donc c’est pour lutter contre ce genre de dérive que l’article 1221 est créé.

Attention : Il faut bien faire attention il faut une mise en demeure avant. Il faut regarder les
conditions de formes dans les articles.
Arrêt de cassation de 2013 :
 L’exécution forcée en nature ne peut pas être refusée au motif d'une insuffisante
gravité du manquement par le juge.
 En revanche, elle peut justifier le refus de la résolution du contrat (mais non le rejet de
la demande d'exécution sous astreinte).

 Hypothèse 3 : La réduction du prix


Créer également par l’ordonnance de 2016.

Article 1223 du Code Civil :


Le créancier peut, après mise en demeure, accepter une exécution imparfaite du contrat et
solliciter une réduction proportionnelle du prix.
S'il n'a pas encore payé, le créancier notifie sa décision de réduire le prix dans les meilleurs
délais.

En cas d'exécution imparfaite de la prestation, le créancier peut, après mise en demeure et


s'il n'a pas encore payé tout ou partie de la prestation, notifier dans les meilleurs délais au
débiteur sa décision d'en réduire de manière proportionnelle le prix.

L'acceptation par le débiteur de la décision de réduction de prix du créancier doit être rédigée
par écrit.

Exemple : Une partie A devait payer 30% au début, 30% au milieu et le solde à la fin.
Cependant, elle s’aperçoit que la terrasse n’est pas correcte. Mais, elle ne souhaite pas
demander à la partie adverse (le constructeur) de tout recommencé car cela lui convient
malgré tout. Mais ce n’est pas ce qui était conclu à la base.
Donc la prestation initiale n’est pas exécutée (= exécution imparfaite de l’obligation).

 Si la partie A n’a pas encore tout payé.


Alors, elle doit envoyer un courrier demandant d’envisager une réduction du prix afin de
retrouver une certaine proportionnalité auprès du constructeur.

Attention : Cela est possible SI la partie n’a pas tout payé.


Cela reste entre les parties, il n’y a pas d’intervention du juge.

 Si la partie A a tout payé


Impossibilité de demander la révision du prix.
Seule option possible : aller voir le juge qui va devoir se prononcer sur la valeur de la
prestation (ce qui est exceptionnelle, d’habitude il n’intervient pas le montant des prestations).

Attention : Controversé, la doctrine critique l’interventionnisme judiciaire dans la fixation du


prix.

 Hypothèse 4 : La provocation de la résolution du contrat > article 1225 Code


Civile
La résolution, elle met fin au contrat et peut résulter d’une :
- Décision de justice ;
- Condition résolutoire : La condition résolutoire est, en droit des obligations, un
événement futur et incertain qui, s'il survient, entraîne la disparition de l'obligation

- Résolution unilatérale en cas de manquement suffisamment grave

 Résolution judiciaire
Article 1227 du Code civil :
La résolution peut, en toute hypothèse, être demandée en justice.

= Le juge peut, selon les circonstances, constater ou prononcer la résolution ou ordonner


l'exécution du contrat, en accordant éventuellement un délai au débiteur, ou allouer seulement
des dommages et intérêts.

Ici, il est demandé au juge de mettre fin au contrat. Pour que ce dernier soit d’accord, il faut
apporter la preuve que la partie en face n’a pas exécuté son obligation.

1) Constater la résolution du contrat


2) Ordonner l’exécution du contrat
3) Allouer des dommages et intérêts

Subtilités 1 :
Une partie va devant le juge pour demander la résolution du contrat. Le juge prononce la fin
du contrat qui était prévu sur une période de 4 ans (résolution anticipée du contrat).
 Si cette résolution est due à l’inexécution de l’une des parties dans ce cas elle est
prononcée au tort de cette partie. Ainsi, il est possible de prononcer des dommages et
intérêts pour la partie ayant subit l’inexécution.

Subtilité 2 :
Une partie va devant le juge pour demander la résolution du contrat. En revanche, la partie
adverse indique également la présente d’inexécution d’obligation de la partie demandeuse. Le
juge résolue le contrat mais c’est à hauteur partagé.
 La fin du contrat est prononcée au tord des deux parties. Dans ce cas, il n’y aura pas
de dommages et intérêts (SAUF si l’une des parties arrive à justifier un préjudice
spécifique qui ne découle pas de la résolution du contrat).

 Clause résolutoire
Si dans le contrat il y a une clause résolutoire, il faut l’appliquer.

Elle permet à l’une des parties de sanctionner unilatéralement l’inexécution de ses obligations
par l’autre partie.

= Elle confère à un cocontractant le droit de rompre unilatéralement le contrat on lui donne le


pouvoir de sanctionner l’autre partie sans contrôle judiciaire sur le fond.

Exclu l’intervention du juge dans l’appréciation de la résolution du contrat

Ne doit pas être invoquée de mauvaise foi.


Article 1225 du Code Civil :
La clause résolutoire précise les engagements dont l'inexécution entraînera la résolution du
contrat.

La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, s'il n'a pas été convenu
que celle-ci résulterait du seul fait de l'inexécution. La mise en demeure ne produit effet que
si elle mentionne expressément la clause résolutoire.

Dès lors que les conditions pour que la clause résolutoire existe sont remplies, c’est-à-dire :
 Correctement rédigé
 Établissement de la liste des obligations dont l’inexécution entrainera la résolution du
contrat
= Le juge ne pas se prononcer sur l’adéquation entre la sanction et l’inexécution indiquées
dans la clause résolutoire.

Attention : Ce n’est pas parce que c’est écrit clause résolutoire dans le contrat que cela en ai
une. Il faut toujours vérifier.

Attention à la forme : Si l’individus n’a pas fait référence à la clause résolutoire dans sa mise
en demeure alors elle n’a pas effet. Donc le délai de 30 jours n’a pas commencé à courir par
conséquent impossibilité de mettre fin au contrat légalement au-delà de ce délai.
Remarque : Certains considèrent que les clauses résolutoires c’est assez dangereux car cela
confère à l’une des parties le droit de rompre le contrat unilatéralement sans contrôle
judiciaire.

Exemple de clause résolutoire :


En cas de non-respect par l’une des parties de ses obligations suivantes au titre du contrat,
l’autre partie pourra la mettre en demeure de s’exécuter par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception. Cette mise en demeure fera expressément mention du
présent article.

Pour le distributeur (liste des obligations) :


o Respect du périmètre du contrat quant au territoire, aux produits et à la clientèle ;
o Obligation de payer le prix d’achat des produits dans le délai de paiement maximum
fixé à l’article XX du contrat.
o Obligation de posséder une police d’assurance auprès d’une compagnie notoirement
solvable garantissant sa RCP.

Pour le fournisseur (liste des obligations) :


o Obligation de livrer les produits au distributeur dans les conditions fixées au contrat.

A défaut d’exécution dans les 30 jours suivant la réception de ladite mise en demeure et à
défaut, de sa date de première présentation, la partie victime de l’inexécution pourra mettre
fin de plein droit au contrat, en adressant une seconde lettre recommandée avec demande
d’avis de réception faisant état de sa volonté d’invoquer le bénéfice de la présente clause, sans
préjudice de tous dommages et intérêts auxquels elle pourrait prétendre.
 Résolution unilatérale pour manquement grave

Admis depuis la jurisprudence Tocqueville du 13 octobre 1988 : on parle de résolution par


notification.
 Décidé par les juges en 1988 : Ils ont admis qu’une partie au contrat puisse mettre fin
unilatéralement au contrat (par son simple fait) parce qu’il y a eu un manquement
grave.
Attention : Il faut vraiment que cela soit justifier par un manquement d’une
particulière gravité.
Ainsi, il est admis que même si cela n’est pas prévu dans le contrat, il est possible de
résoudre par notification (via courrier recommandé).

 Cette jurisprudence a été codifiée par l’article 1226 du Code Civil.

Article 1226 du Code Civil :


Le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification. Sauf
urgence, il doit préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son
engagement dans un délai raisonnable.

La mise en demeure mentionne expressément qu'à défaut pour le débiteur de satisfaire à son
obligation, le créancier sera en droit de résoudre le contrat.

Lorsque l'inexécution persiste, le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les


raisons qui la motivent.

Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit
alors prouver la gravité de l'inexécution.

Jurisprudence du 28 novembre 2017 et arrêt de la Cour de Cassation de 2015 : Cette


solution peut être mise en jeu indépendamment de l’existence d’une clause résolutoire dans le
contrat.

 Hypothèse 5 : La réparation du préjudice subi résultant de l’inexécution


C’est devant le juge que cela doit être demandé.

Responsabilité contractuelle : fonde l’octroi de dommages et intérêts

Le dommage doit être une conséquence de l’inexécution du contrat, la victime devra prouver :
- qu’elle a subi un dommage réparable
- que celui-ci est imputable au cocontractant.

Paiement de dommages et intérêts :


o soit à raison de l'inexécution de l'obligation,
o soit à raison du retard dans l'exécution s'il n’est pas justifié que l'exécution a été
empêchée par la force majeure.
Attention : Toutes les formes de résolution du contrat ne sont pas exclusives d’une demande
de dommages et intérêts.

2) En droit anglais
De manière générale le droit anglais n’est pas aussi strict que le droit français. Il n’accorde
pas la même importance à la force obligatoire.

Depuis toujours il privilégie l’exécution par équivalent (dommages et intérêts qui en droit
français viennent compenser un préjudice non encore réparé car il y a eu résolution). Donc il
va avoir tendance à prononcer des dommages et intérêts beaucoup plus élevés et qui ont
vocation à sanctionner par équivalent l’obligation inexécutée.

Le droit anglo-saxon est plus partisan de l’exécution par équivalent c’est-à-dire le paiement de
dommages-intérêts, dite « action for damages » tandis que l’exécution en nature dite «
specific performance » ou bien « injunction » intervient au rang d’exception.

Les juges opèrent un « adequacy test » = ils vont regarder ce qui est le plus adéquate en
pratique sachant que de base ils partiront sur des dommages et intérêts. Si l’une des parties lui
prouve que c’est l’exécution forcée en nature qui est adéquate alors ils prononceront
l’exécution forcée.

Les payes de Common Law sont un plus guidées par l’efficacité économique du contrat. Cette
conception est plus pragmatique car dans tous les cas les dommages et intérêts sont beaucoup
plus simple à mettre en place (avec un acte positif il y a toujours un risque de complication).

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