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Les sanctions de la formation du contrat

Introduction
La formation d’un contrat représente le socle fondamental des relations
juridiques contractuelles, définissant les droits et obligations des parties
impliquées. Toutefois, cette formation n’est pas exemptée de règles strictes et
de conditions préalables édictées par le droit. Le respect de ces conditions
revêt une importance capitale, car il garantit la validité et la légitimité des
accords contractuels. Cette recherche se penche sur la question cruciale de la
sanction des conditions de formation de contrat, explorant les mécanismes
juridiques qui entourent la nullité et les conséquences qui en découlent.
Au cœur de cette étude réside la compréhension des éléments constitutifs du
contrat et les implications juridiques liées à leur absence ou à leur violation.
Les principaux motifs de nullité (ou plus exactement les nullités) et de caducité
l’objectif est d’analysé comment ces éléments influent sur la validité du contrat
et comment les tribunaux interviennent pour sanctionner les infractions aux
conditions de formation du contrat. Cependant, d’autres sanctions sont parfois
envisageables.

I. LA NULLITE DU CONTRAT
La nullité d’un contrat est une situation juridique dans laquelle le contrat est
déclaré invalide, c’est-à-dire qu’il est réputé n’avoir jamais existé aux yeux de la
loi. La nullité peut résulter de divers vices ou violences des règles juridiques
régissant la formation et l’exécution des contrats ; Elle doit être prononcée par
le juge, à moins que les parties ne la constatent d’un commun accord
Toutefois, selon la condition de validité qui a été violée, il y a nullité absolue
ou nullité relative.

SECTION 1 : LA NULLITE ABSOLUE


1)Définition
La nullité est absolue lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde de
l’intérêt générale (illicéité du contenu du contrat). La nullité absolue peut être
invoquée par toute personne justifiant d’un intérêt à agir (un cocontractant
mais aussi un tiers) et par le ministère public.

2)Conditions générales de la nullité absolue


Le code civil ivoirien énonce les conditions générales de nullité absolue des
contrats :
L’objet et la cause licites : conformément à l’article 1110 l’objet du contrat
être licite et la cause doit aussi être licite, possible, déterminé ou déterminable.
Un contrat dont l’objet ou la cause est illicite peut être frappé de nullité.
Exemple : deux parties concluent un contrat de vente portant sur des biens
volés. Lorsque l’illégalité de l’objet du contrat est découverte, la partie lésée
peut engager une action en nullité conformément à l’article 1114 du code civil
ivoirien, alléguant que l’objet illicite du contrat rend celui nul et non avenu.
Action en nullité (article 1112) : la partie lésée peut introduire une action en
nullité devant les tribunaux compétents pour obtenir l’annulation du contrat.
Cette action doit être intentée dans un délai raisonnable à compter de la
découverte du vice du consentement.
Action en nullité (article 1114) : la partie lésée peut engager une action en
nullité pour obtenir l’annulation du contrat en raison de son objet ou de sa
cause illicite.
La forme du contrat : certains contrats doivent respecter une forme
particulière pour entre valable ; par exemple, certains peuvent être soumis à
des formalités spécifiques, et le non-respect de ces formalités peut entrainer la
nullité du contrat.
Le respect de l’ordre public : un contrat contraire à l’ordre public est nul. Les
dispositions contraires à l’ordre public sont réputées non écrites

SECTION 2 : LA NULLITE RELATIVE


1)Définition :
La nullité est relative lorsque la règle violée a pour seul objet la sauvegarde
d’un intérêt privé (vices du consentement, incapacité).
2) Conditions générales de la nullité relative :
Les conditions générales de la nullité relative des contrats selon le droit civil
ivoirien :
Le consentement des parties : selon l’article 1109 du code civil le
consentement des parties est essentiel à la validité du contrat. Tout vice du
consentement tel que le dol, l’erreur ou la violence, peut entrainer la nullité du
contrat.
Exemple de cas : un individu, induit en erreur sur la nature essentielle d’un
contrat de vente, découvre après la conclusion du contrat qu’il a été trompé
sur les caractéristiques fondamentales du bien. Dans ce cas, la partie lésée peut
intenter une action en nullité conformément à l’article 1112 du code civil
ivoirien, arguant que son consentement a été vicié par l’erreur.
La capacité des parties : les parties doivent avoir la capacité juridique
nécessaire pour contracter. Ainsi, un contrat conclu avec une personne qui ne
possède pas la requise, comme un mineur non émancipé, est susceptible d’être
déclaré nul.
Exemple de cas : un mineur non émancipé conclut un contrat de prêt sans
l’aval de son représentant légal. En vertu de l’article 1113 du code civil
ivoirien, la partie lésée peut engager une action en nullité en raison du défaut
de capacité du mineur à contracter sans autorisation parentale ; dans ce cas
l’action en nullité peut être frappée de nullité.
Action en nullité (Article 1113) : la partie lésée peut intenter une action en
nullité pour obtenir l’annulation du contrat. Cependant, il est important de
noter que certaines nullités sont relatives et peuvent être invoqués
uniquement par la partie lésée.

SECTION 3 : les effets de la nullité


A.L’anéantissement du contrat
La nullité absolue et relative ont des effets identiques ; quand un jugement
d’annulation est prononcé, le contrat est anéanti. Tout doit se passer comme
s’il n’avait jamais existé ; les choses sont remises en leur état antérieur.

Une fois qu’un contrat est annulé selon les dispositions du code civil ivoirien,
cela a des conséquences importantes pour les parties impliquées. En premier
lieu, l’anéantissement du contrat entraine l’extension rétroactive des
obligations des parties. Cela signifie que le contrat est réputé n’avoir jamais
existé, et les parties sont censées être revenues à leur situation antérieure à la
conclusion du contrat. Les prestations déjà effectuées en vertu du contrat
annulé doivent être restitués et les parties doivent être remises dans la
position dans laquelle elles se trouvaient avant la conclusion du contrat annulé.

B.La responsabilité pour l’anéantissement du contrat


Le code civil ivoirien prévoit que les tiers de bonne foi qui ont agi de bonne foi
sur la base de l’existence du contrat annulé peuvent avoir droit à une
indemnisation. Cette disposition vise à protéger les tiers qui ont été affectés
par la nullité du contrat sans en être responsable. En cas de nullité du contrat,
les tiers de bonne fois pourront obtenir réparation du préjudice subi en raison
de l’annulation du contrat.
En ce qui concerne les recours disponibles pour les parties affectées par
l’anéantissement du contrat, le code civil ivoirien établit les règles spécifiques.
Lorsqu’un contrat est annulé en raison d’un vice du consentement, la partie
lésée a le choix entre demandé l’annulation du contrat ou demander
l’exécution du contrat en obtenant des dommages et intérêts. Si la partie lésée
choisit l’annulation du contrat, elle devra restituer ce qu’elle a reçu en vertu du
contrat annulé, et pourra obtenir réparation du préjudice subi.
En outre, lorsque le contrat est annulé en raison de sa contrariété à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs, le code civil ivoirien précise que les parties ne
peuvent invoquer leur propre turpitude pour se soustraire à l’attribution de
dommages et intérêts. Cette disposition vise à empêcher les parties de
s’exonérer de leurs responsabilités en cas de nullité du contrat pour des motifs
liés à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Enfin, il convient de souligner que le droit civil ivoirien prévoit également des
délais pour agir en annulation du contrat. Ces délais visent à assurer la
sécurité juridique et à éviter les actions en annulations de contrat longtemps
après sa conclusion.

II. LA CADUCITE
1. DEFINITION
En conclusion la sanction des conditions du contrat en Cote d’IVOIRE, régie par
le code civil, repose sur la nullité, avec ses conditions et effets spécifiques. Ces
règles visent à assurer la protection des parties contre les vices du
cocontractant, à préserver l’ordre public et les bonnes mœurs. Il est ainsi
crucial, dans le contexte juridique ivoirien, de maitriser ces notions pour
assurer la validité et l’efficacité du contrat.

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