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COMMENT SE DÉGAGER D’UN CONTRAT ?

Une partie peut valablement mettre fin au contrat, au moment de sa formation si elle invoque
l’inobservation d’une condition de validité du contrat (art. 1108 du Code civil). L’existence même du
contrat suppose qu’il soit valablement formé pour être conclu. Ainsi, la formation du contrat peut
être soumise à des conditions de fond voir de forme qui lorsqu’elles ne sont pas remplies,
sanctionnent le contrat par la nullité (art. 1118 du Code civil) qui peut être soit relative soit absolue.

Ainsi, en droit français, la lésion (disproportion de valeur entre les prestations promises dans un
contrat) ou le non-respect d’une des quatre conditions imposées par l’article 1108 du Code civil
engendre un contentieux important et une jurisprudence abondante dont les effets prononcés par
des décisions de justice peuvent entraîner la nullité relative ou absolue du lien contractuel et le
désengagement partiel ou total d’une partie au contrat par soit l’annulation d’une clause, soit
l’annulation complète du contrat.

Toutefois, une partie peut également mettre fin au contrat même avant le terme fixé lorsqu’elle
invoque un motif légitime tel que l’inexécution (art. 1189 à 1196 du Code civil) ou encore la faute
grave ou la violation d’une règle de l’ordre public. En général, la victime peut obtenir la rupture du
contrat par résiliation, par résolution ou par l’annulation du contrat.

Par ailleurs, cela va permettre au créancier d’obtenir l’allocation d’une indemnité si par exemple il
existe une clause pénale ou de dommages intérêts pour défaut d’exécution ou pour vice existant lors
de la formation du contrat (erreur, dol, violence).

En R.F.A., la résiliation pour faute grave est aussi admise. Cependant, pour le droit romain le critère
des nullités absolues est double ; nullité absolue pour défaut d’un élément de validité au contrat, et
atteinte à l’ordre public. Ces deux critères ont été maintenus par le Code civil. Nous pouvons préciser
également qu’avant la loi du 3 janvier 1968, la prescription pour les nullités relatives était de 10 ans,
alors que de nos jours elle est de cinq ans. Il apparaît ainsi qu’il y a lieu d’examiner les moyens mis en
œuvre pour mettre fin au contrat d’une part, lors de sa formation et d’autre part pendant son
exécution.

I - COMMENT METTRE FIN AU CONTRAT À LA FORMATION

Trois vices du consentement peuvent entraîner la nullité du contrat, selon le degré d’altération de sa
volonté : l’erreur, le dol, la violence. La lésion peut aussi, mais très exceptionnellement être une
cause de nullité du contrat.

A. La lésion et le vice du consentement

La lésion définie à l’article 1118 du Code civil, vicie très exceptionnellement le contrat et donc est
rarement une cause de nullité du contrat, sauf cas particuliers des contrats léonins, que la loi tient
pour valable dès qu’ils ont été régulièrement conclus quel que soit la disproportion existante entre
les parties, hormis pour les cas particuliers des contrats aléatoires où la lésion peut être cause de
nullité ou de réduction de prix sous le respect des conditions suivantes :

 un vendeur d’immeuble qui reçoit un prix inférieur au 7/12 de la valeur réelle de cet
immeuble ;

 un auteur qui reçoit une rémunération inférieure au 7/12 ;

 un copartageant qui reçoit moins du quart de la valeur des biens à partager ;

 un contrat désavantageux à l’égard d’un cocontractant mineur ou majeur incapable ;


 un agent d’affaires qui demande une rémunération excessive ;

 un agriculteur lésé pour plus du quart du prix de semences ou engrais.

En conséquence, si la lésion ne peut être invoquée les parties doivent rechercher le vice du
consentement, le défaut d’objet ou l’absence de cause ou l’incapacité pour tenter de faire annuler le
contrat.

Le droit d’invoquer le vice du consentement n’appartient qu’à la victime.

On distingue trois vices du consentement, selon l’article 1109 du Code civil, l’erreur, la violence et le
dol.

1-L’erreur :
Elle est une représentation inexacte de la réalité. On croit vrai ce qui est faux et inversement la
nature de l’erreur qui vicie le consentement peut porter sur ;

 L’erreur sur la substance, c’est-à-dire en réalité soit :

o sur la consistance de la chose, tel est le cas d’éléments de cuisine


commandés comme étant en bois véritable alors qu’ils n’étaient en fait
qu’en aggloméré ;

o sur les qualités substantielles de la chose ou erreur sur la qualité comme par
exemple sur l’authenticité d’une œuvre d’art, l’erreur sur sa valeur excessive
par fausse estimation qui constitue une lésion sanctionnée par la loi ;

 l’erreur sur la personne :


la partie qui s’est trompée sur la personnalité de son cocontractant peut invoquer
son erreur sur la personnalité de l’intéressé à la condition de prouver que la
personnalité était la cause déterminante du contrat. Elle peut alors se prévaloir
d’une erreur sur l’identité du cocontractant, sur ses qualités (compétence,
solvabilité...) ou sur sa personnalité, par exemple dans un contrat de société en nom
collectif ou de société civile professionnelle où la qualité du cocontractant a pour
fondement « l’intuitu personae » c’est-à-dire la considération de la personne.

 l’erreur de droit : porte sur la signification et les exigences de la loi.


Ainsi, l’erreur permet à celui qui en a été victime de demander la nullité du contrat.
Elle doit être déterminante c’est-à-dire que la victime n’aurait pas contracté sans
cette erreur. Elle doit être légitime ce qui sous-entend que la victime n’aurait pas
contracté si elle avait été suffisamment renseignée ou si elle avait pu se rendre
compte de son erreur.
Lorsque la victime invoque l’erreur elle peut la prouver par tous moyens, puisqu’il
s’agit d’un fait juridique, en outre elle droit prouver que cette erreur ne lui est pas
imputable et qu’elle ne l’a commise par négligence. Par exemple, un professionnel
est inexcusable et ne peut de même invoquer l’erreur: un architecte qui ne vérifie
pas la constructibilité d’un terrain ne peut invoquer l’erreur.
L’erreur établie entraîne l’annulation du contrat prononcée par le juge par une
nullité relative dont l’action se prescrit pas 5 années, sauf action en confirmation.

2. Le dol :
Selon l’article 1116 du Code civil, il est une manœuvre déterminante, et frauduleuse,
pratiquée par une partie au contrat et constitue essentiellement par l’intention de tromper
l’autre partie. Il peut se manifester généralement par le silence ou appelé encore dol par
réticence, ou silence dolosif, c’est le cas d’une partie au contrat qui dissimulerait un fait
important à son cocontractant. Ainsi, il existe dissimulation résultant d’un silence gardé,
lorsqu’un agent immobilier vend un terrain constructible alors que celui-ci est grevé de
servitudes conventionnelles légales et d’utilité publique qui le rendent impropre à la
construction.

Le dol est aussi constitué par des erreurs provoquées, des artifices, des mensonges ou actes qui
consiste à capter le consentement d’une partie pour la faire entrer dans le lien contractuel.

Seul le dol déterminant, non présumé, émanant d’un des cocontractants, peut être exclusivement
invoqué par la victime et prouvé par tous moyens, car il s’agit d’un fait juridique. Il est recevable et
sanctionnable par la nullité relative du contrat dont l’action se prescrit par 5 ans sauf action en
confirmation.

3. La violence : qui est une contrainte exercée sur une personne de manière à la pousser à
contracter, elle peut être soit physique, soit morale.

Malgré un consentement apparent, la victime de la violence n’a pas voulu réellement s’engager dans
le lien contractuel.

Toutefois, la victime ne peut invoquer la violence que si celle-ci est déterminante et vicie le
consentement de la victime.

Mais il n’est pas nécessaire que les menaces soient le fait d’un cocontractant, elles peuvent provenir
d’un tiers complice.

La sanction est la nullité relative du contrat. L’action se prescrit par 5 ans, sauf éventuellement action
en confirmation.

B. La cause : l’objet du contrat et la capacité

1. La capacité des consentements

: pour contracter valablement les parties doivent jouir de la capacité requise par la loi en fonction de
la nature de l’activité mise en œuvre. La capacité est l’aptitude d’une personne physique ou morale à
être titulaire de droits et de pouvoirs les exercer librement, par exemple, la personne qui acquiert un
bien immobilier par contrat de vente et peut en user en le louant. Le principe reste celui établi par
l’article 1123 du Code civil : « Toute personne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable
par la loi ». On distingue les personnes étrangères physiques et morales et les personnes nationales
physiques et morales. Pour les personnes physiques soumises à un droit étranger, il faut vérifier dans
leur loi nationale, l’âge qui leur dévolue la majorité et leur permet de contracter ainsi que les
conditions qui leurs sont imposées en France pour que leur engagement soit valide : carte de séjour,
carte de résident, carte de commerçant étranger car les ressortissants de la CEE, de la République
Populaire d’Algérie, d’Andorre et de Monaco… en sont exonérés. D’autre part, il faut vérifier que le
régime matrimonial de l’étranger ne le mette pas dans une incapacité de contracter.

Pour que les personnes morales de droit privé ou sociétés étrangères, elles jouissent sans restriction
de la capacité juridique en France. Seuls certains droits peuvent leur être refusés quand leurs
associés, sont étrangers (sauf CEE, Andorre, Monaco, République Populaire d’Algérie…).
Quant aux personnes morales publiques, ce sont des organismes créés en vue d’un intérêt collectif.
Ces personnes peuvent être des personnes morales de droit public (État, Collectivités territoriales,
Établissements publics) qui sont capables d’entreprendre sous deux conditions. La première étant
que l’activité exercée n’enfreint pas le principe de la liberté du commerce et de l’industrie et la
deuxième étant que l’activité exercée soit conforme pour un établissement public à la loi ou au
décret qui sont à l’origine de sa création (équivalent de l’objet social).

Pour connaître la capacité des personnes morales de droit privé, il suffit d’exiger, pour les sociétés
qu’elles soient commerciales ou civiles depuis la loi du 4 janvier 1978 et les G.E.I.E., leur extrait K bis,
pour les sociétés civiles avant 1978, on vérifiera les dispositions prises par leurs statuts. Pour les
associations et les syndicats, on se procurera leurs statuts qui sont déposés à la Préfecture ou à la
Mairie de leur élection de domicile. En effet, l’acquisition de la personnalité morale se fait pour les
commerçants, les personnes physiques, les sociétés, les G.I.E. par leur immatriculation au Registre du
commerce et des sociétés.

C’est à partir de l’immatriculation au R.C.S. que la société a la personnalité morale, un patrimoine,


peut ester en justice tant en demande qu’en défense et dispose de la capacité pour contracter dans
la limite de l’objet social.

Parmi les conditions requises pour accomplir valablement les actes nécessaires à l’exercice d’une
activité économique figurent celles relatives à la capacité des mineurs et des majeurs protégés
(tutelle, curatelle et sauvegarde de justice).

L’article 1124 du Code civil dispose que sont incapables de contracter dans la mesure définie par la
loi les mineurs non émancipés, les majeurs protégés au sens de l’article 488 du Code civil (tutelle ou
curatelle).

Les mineurs émancipés sont capables seulement pour tous les actes de la vie civile. Ainsi, ils ne
peuvent exercer une activité commerciale (art. 2 du Code de commerce et 487 du Code civil) ou faire
une donation. Le mineur non-émancipé ne peut passer aucun contrat, les contrats doivent être
conclus par le représentant légal du mineur (père, mère, tuteur). S’il accomplit un acte qu’il ne
pouvait faire seul, la sanction varie selon la nature de l’acte passé. S’il s’agit d’un acte que le
représentant du mineur pouvait lui-même accomplir qu’avec au moins une autorisation du conseil de
famille, l’acte est nul d’une nullité relative. Mais s’il s’agit d’un acte que le représentant du mineur
aurait pu accomplir seul, l’acte est seulement rescindable pour lésion, c’est-à-dire que l’acte est
annulé que dans la mesure où il a été désavantageux pour le mineur.

Quant aux majeurs protégés, il existe plusieurs catégories, ceux qui au moment de la passation de
l’acte n’étaient pas sains d’esprit. L’acte est nul d’une nullité relative. C’est à la personne qui invoque
la nullité de prouver l’existence du trouble mental au moment de la conclusion de l’acte. il y a en
second lieu, le majeur placé sous la sauvegarde de la justice, il reste capable mais ses actes peuvent
être rescindés pour lésion ou réduit pour excès.

Il y a en troisième lieu, les majeurs en tutelle. Les actes passés par ce majeur après l’ouverture de la
tutelle sont en principe nuls de droit et les actes passés antérieurement peuvent être annulés si la
cause qui a déterminé l’ouverture de la tutelle existait déjà au moment de la passation de l’acte.
Enfin, il y a les majeurs en curatelle. Certains actes ne peuvent être faits qu’avec l’assistance du
curateur pour les actes d’administration et de disposition. A défaut, ils sont nuls d’une nullité relative
pour les actes que le majeur pourrait faire seul. Ils sont éventuellement rescindables pour le cas de
lésion.
2. L’objet : pour que le contrat soit valablement formé, les parties doivent échanger leur
consentement sur un objet certain qui forme la matière de l’engagement. L’objet est la chose
pour laquelle une partie s’oblige à donner, ou qu’une partie s’oblige à faire ou à ne pas faire
quelque chose.

 Il doit exister donc être déterminé sur la chose (nature et quantité) et sur le prix, ou
tout au moins déterminable c’est-à-dire pouvoir être fixé par les éléments du
contrat.
Le contrat dont la chose et le prix n’existe pas donc indéterminable au moment de sa
conclusion est entaché de nullité absolue dont le délai de prescription est
trentenaire.

 Il doit être réel. La chose n’existe pas quand elle est vidée de sa substance par une
clause exonératoire de responsabilité (si elle est valable), quand elle a péri avant la
conclusion du contrat ou lorsque l’exécution des prestations formant l’objet du
contrat devient impossible.

Le contrat sera alors nul de nullité absolue. Il en est de même lorsque le prix est dérisoire ou
inexistant, par exemple dans le cas d’une vente déguisée en donation.

 Il doit être licite, ce qui sous-entend que la chose doit se trouver dans le commerce
juridique, qu’elle peut être interdite ou réglementée. L’obligation de l’objet ne peut
pas être contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs (art. 6 du Code civil), par
exemple la vente de drogue est prohibée.

La chose doit être marchande et négociable. En effet, la personne humaine, la vente d’un nom
patronymique, les biens du domaine public, les biens soumis au monopole de l’Etat, les produits
susceptibles de porter atteinte à la sécurité des consommateurs ne peuvent faire l’objet d’un contrat.

Le juge des référés peut interdire, lorsqu’il est saisi l’exécution d’un contrat, si celui-ci cause un
trouble manifestement illicite, par exemple la vente de médicaments dans un hypermarché.

3. La cause : Elle est la raison déterminante pour laquelle on s’engage dans un lien contractuel,
telle qu’elle est définie à l’article 1133 du Code civil «l’obligation sans cause ou sur une
fausse cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet», c’est la raison immédiate et
directe de l’engagement du débiteur envers le créancier». Ainsi pour sortir du lien
contractuel, il faudra que la cause fasse défaut au contrat. La cause doit remplir deux
conditions: être licite et exister.

Un défaut ou une absence de cause de l’obligation entraîne l’annulation du contrat par sa nullité
absolue et donc sa prescription est de 30 ans. La fausse cause consiste dans le fait qu’un
cocontractant s’est trompé sur la raison ou le motif de son engagement. Si cette erreur affecte les
intérêts de la victime, l’annulation du contrat peut être demandée: la nullité sera relative et son délai
de prescription sera de 5 ans.

La cause doit être licite donc non contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs (art. 6 du Code
civil). L’illicéité de la cause peut être prouvée par tous moyens. Dans le cas où la cause n’est pas licite
on distingue :

 soit l’illicéité, qui provient du non-respect d’une disposition d’ordre public de


protection, alors la nullité est relative et l’action se prescrit par 5 ans ;
 soit l’illicéité qui provient du non respect d’une disposition d’ordre public de
direction, alors la nullité est absolue et l’action se prescrit par 30 ans.

II - COMMENT METTRE FIN AU CONTRAT PENDANT L’EXÉCUTION

A. Résiliation - Résolution

1. Résiliation

La résiliation consiste en la suppression pour l’avenir d’un contrat successif, comme par exemple le
contrat de bail, en raison de l’inexécution par l’une des parties de ses obligations. Ainsi une partie
peut valablement mettre fin au contrat avant même le terme fixé, lorsqu’elle invoque un motif
légitime qui peut être l’inexécution ou la faute grave ou la violation d’une disposition d’ordre public.

Dans le cas d’inexécution, la rupture du contrat à l’initiative d’une partie est admise par les tribunaux
lorsque l’autre partie a rendu impossible le maintien des rapports contractuels ou a mis en péril les
intérêts de son cocontractant par des manquements graves et répétés à ses obligations et à la
condition que l’auteur de la résiliation n’agisse pas abusivement. On peut citer en exemple la
cessation injustifiée par un locataire du paiement des loyers qui est une cause prévue par la loi.
En cas de faute grave une partie peut mettre fin au contrat lorsque son cocontractant agit soit de
mauvaise foi ou commet une faute grave. Tel est le cas d’une société qui tente de s’approprier
frauduleusement la clientèle qu’avait créée son représentant de commerce ou lorsqu’un cadre
supérieur dénigre publiquement et systématiquement les travaux de son employeur.
De même, un contrat nul de plein droit pour violation d’une règle d’ordre public peut être résilié par
une partie sans que cette résiliation soit fautive. Ainsi, le contrat cesse de produire effet lorsqu’il a
été résilié par un contractant à la date de résiliation.
Par conséquent, si une clause organise la résiliation unilatérale, les parties peuvent y régler les
conséquences de la rupture, notamment l’ouverture d’un délai pour la recherche d’un accord,
l’éventualité de l’attribution d’une indemnité à la partie qui subit la mesure, le sort des commandes
en cours au moment de la décision et leur règlement, le paiement des prestations exécutées, mais
non encore réglées, le renvoi à un arbitre pour liquider les rapports entre les parties, etc.

À défaut d’une telle clause, les rapports des parties doivent être apurés sur la base des règles de
liquidation des rapports contractuels. Les règles applicables en cas d’annulation du contrat à
prestations successives doivent être ici transposées par analogie puisque la situation à régir est
identique. Il s’ensuit notamment que chaque partie a droit à une indemnité pour les prestations
exécutées.

Les parties peuvent obtenir une indemnité même lorsque la résiliation est prononcée aux torts
réciproques, dès lors qu’un préjudice en est résulté pour elles ou pour l’une d’elles (réparation du
dommage).

Enfin, si la résiliation entraîne un trouble manifestement illicite pour la partie qui la subit, celle-ci
peut demander en référé la cessation de ce trouble.

2. Résolution

La résolution a pour effet de délier les parties de leur engagement en obligeant chacune d’elles à
restituer à l’autre ce qu’elle a, le cas échéant, reçu à l’occasion de l’exécution du contrat. Elle ne peut
donc se produire que lorsqu’il est possible de restituer les prestations exécutées.
Elle se distingue de la résiliation qui supprime seulement pour l’avenir les effets d’un contrat.

Elle peut résulter de l’application d’une clause du contrat (contractuelle) ou être décidée par le juge
(judiciaire).

Ainsi, les parties peuvent prévoir que le contrat sera résolu de plein droit si survient telle ou telle
circonstance, généralement l’inexécution de ses obligations par l’une d’elles. Cette clause est valable,
sauf dans les cas où la loi l’interdit ou la réglemente. La clause résolutoire doit être exprimée de
manière non équivoque, faute de quoi les juges retrouvent leur pouvoir d’appréciation. La stipulation
de la clause ne dépend pas cependant d’une terminologie obligatoire; il suffit que la volonté des
parties soit certaine, incontestable, clairement exprimée.

La clause résolutoire doit mentionner les évènements dont la survenance entraînera l’extinction du
contrat. La cause de résolution couramment prévue est l’inexécution, par un des contractants de ses
obligations ou de certaines d’entre elles; ou l’incompétence pour la résiliation de ses obligations.

Mais la résolution peut aussi être prévue pour force majeure, (évènement insurmontable, irrésistible,
imprévisible et extérieur à la personne), ou redressement judiciaire d’une partie ou modification de
la situation des parties.

Le bénéficiaire de la clause ne doit pas avoir renoncé à l’invoquer, étant observé que les tribunaux se
montrent extrêmement exigeants pour reconnaître cette renonciation. Ainsi, ne valent pas
renonciation, l’acceptation par une parties des sommes dues en vertu du contrat.

Par conséquent, la clause résolutoire peut être mise en jeu et entraîner la résolution du contrat dès
que survient la cause de résolution prévue au contrat. Par exemple, en cas de retard dans la livraison
des marchandises.

Le bénéficiaire de la clause résolutoire n’est pas tenu de recourir à la justice pour la faire exécuter
dès lors qu’elle est acquise, à la condition toutefois qu’elle ait été stipulée de plein droit et non pas
seulement à défaut d’exécution.

Toutefois si le cocontractant n’admet pas de plein gré la résolution, le bénéficiaire doit demander en
justice la constatation de celle-ci. Cette demande peut être faite en référé. Le juge saisi n’a qu’un
pouvoir strict de constatation. Par suite, il ne peut pas refuser la résolution dès lors qu’il a constaté la
survenance de la cause prévue au contrat et que, le cas échéant, la partie fautive ne s’est pas
exécutée dans le délai fixé par le contrat après mise en demeure conforme aux obligations
contractuelles. Il n’a pas à constater la mauvaise foi de cette dernière.

La résolution judiciaire est la résolution du contrat prononcé par le juge, à la demande de l’une des
parties, qui invoque l’inexécution de ses obligations par son cocontractant.

Toutefois elle est exclue lorsque les parties y ont renoncé par une clause expresse du contrat, sous
réserve que cette renonciation ne concerne pas l’inexécution de l’obligation essentielle et qu’elle ne
soit pas interdite expressément par la loi (règle d’ordre public).

La résolution judiciaire suppose une inexécution suffisamment caractérisée des obligations


contractuelles. C’est-à-dire qui résulte de tout acte qui traduit que le débiteur de l’obligation
n’accomplit pas ses obligations. Cependant, pour entraîner la résolution du contrat, l’inexécution doit
porter sur une obligation déterminante dans l’esprit des parties, revêtir une gravité suffisante (tel est
le cas lorsque la chose livrée n’est pas conforme aux stipulations contractuelles ou à la
réglementation en vigueur) et doit ne pas résulter uniquement de la faute de la partie qui demande
la résolution.
Il importe peu, en revanche, qu’elle ait engendré un préjudice ou qu’elle soit imputable ou non au
cocontractant à qui elle est opposée. Elle peut résulter du fait d’un tiers, de la force majeure ou du
fait qu’aucune des parties n’a sérieusement voulu poursuivre l’exécution du contrat.

En tout état de cause, l’action en résolution n’est pas recevable, si elle émane de la partie défaillante
et si le demandeur y a renoncé.

En principe le juge de fond est souverain pour apprécier. La résolution entraîne la remise des choses
au même état que si le contrat n’avait pas existé et l’allocation de dommages-intérêts si elle cause un
préjudice au demandeur. Cela sous-entend que chaque partie doit restituer à l’autre ce qu’elle a, le
cas échéant, reçu d’elle: par exemple, en cas de résolution de la vente d’un fonds de commerce,
l’acquéreur est réputé n’avoir jamais été ni propriétaire du fonds, ni locataire du local dans lequel
celui-ci est exploité, le vendeur doit restituer l’intégralité du prix qu’il a reçu, à moins que la chose ne
se soit dépréciée par le fait de l’acheteur alors qu’elle était en sa possession.

B. L’extinction du contrat

Lorsque le contrat a été conclu pour une durée déterminée et qu’il n’a pas été renouvelé, l’arrivée du
terme, dit alors extinctif, met automatiquement fin au contrat sans qu’il soit nécessaire de procéder
à une quelconque formalité. Cette extinction se produit dans le cas où un terme extinctif a été fixé au
contrat est à durée déterminée. Tel est le cas, si le contrat doit expirer au terme d’un délai
déterminé.

Toutefois, il ne faut pas que les parties aient renouvelé le contrat par accord de renouvellement ou
part tacite reconduction (clause contractuelle ou prévue par la loi).

L’accord de renouvellement intervient lorsque les parties ont convenu de « poursuivre l’exécution de
leur contrat. Cette décision, qui ne dépend que de leur commune intention, peut être prise selon les
modalités qui leur conviennent sous la seule condition que la forme retenue fasse clairement
apparaître leur accord pour continuer le contrat.

Cependant, on dit que le contrat est renouvelé par tacite reconduction, lorsque de leur plein gré et
sans accomplir aucune formalité, les parties continuent à exécuter leurs obligations au delà du terme
prévu dans le contrat.

La tacite reconduction peut jouer, si elle est prévue par une clause du contrat. mais aussi à défaut
d’une telle clause, si les relations se sont poursuivies suffisamment longtemps. Ainsi, les parties ont
intérêt, pour éviter les contestations, à prévoir une clause de tacite reconduction et d’y fixer la durée
pour laquelle, à l’occasion de chaque tacite reconduction, le contrat est renouvelé. Par contre, si le
contrat reconduit est réputé à durée indéterminée, chacune d’elle peut, en effet, y mettre fin à sa
guise, sous réserve de respecter les délais contractuels.

La tacite reconduction suppose la volonté non équivoque des parties de continuer le contrat.

Tel n’est pas le cas par exemple, dès lors qu’une partie a manifesté sa volonté de mettre fin au
contrat, même si celle-ci est restée ignorée de l’autre.

Le contrat renouvelé est un nouveau. contrat mais portant les mêmes clauses et conditions que le
précédent.

Par contre, le contrat à durée indéterminée peut être résilié unilatéralement, même si une clause ne
le prévoit pas, par chaque co-contractant, aucun engagement ne pouvant être perpétuel. En effet, les
parties ne peuvent pas, sous peine de nullité du contrat, assigner à celui-ci une durée perpétuelle. Tel
est le cas d’une personne ayant pris un engagement d’une durée égale ou supérieure à la durée
moyenne de la vie professionnelle.

Dans le cas où le contrat a prévu la possibilité d’une résiliation unilatérale du contrat à durée
indéterminée, elle doit être prononcée conformément à ses stipulations. Celles-ci déterminent
généralement si les parties ou seulement l’une d’elles pourra résilier unilatéralement, à quel moment
et sous quelle forme cette faculté pourra être exercée.

Elle est aussi possible lorsque la durée du contrat est fixée de telle sorte que le contrat cesse au
moment que le bénéficiaire de la faculté de résiliation peut choisir. Il en est ainsi, lorsque le contrat
est renouvelable par tacite reconduction sans que le nombre de périodes de renouvellement soit
précisé.

La résiliation doit être demandée effectivement et sans équivoque. Cependant lorsque la résiliation
n’est pas prévue au contrat, elle doit être exercée sans abus, notamment ne pas être décidée
brutalement et être précédée d’un préavis « raisonnable » conforme aux stipulations du contrat ou
aux usages de la profession, même si le co-contractant a manqué à ses obligations.

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