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MINISTERE DE LA JUSTICE REPUBLIQUE TOGOLAISE

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Programme national de modernisation Travail – Liberté - Patrie
de la Justice
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Commission nationale de modernisation de
la législation

RAPPORT D’ACTIVITE DU CONSULTANT CHARGE DE LA


PROCEDURE JUDICIAIRE DEVANT LES CHAMBRES
COMMERCIALES AU TOGO

Le Rapporteur,

Mme TCHEMI M’mah

Membre de la Commission Nationale de


Modernisation de la Législation

1
La procédure est l’ensemble des formalités qui doivent être observées pour qu’un litige
soumis au juge soit réglé. Bien qu’il existe des règles communes au règlement des conflits de
toutes natures, les formalités demeurent variables et tiennent compte de la nature du litige.
Ainsi, en qualifiant de procédure civile la branche de droit qui se charge de l’étude de
l’ensemble des démarches que l’ont doit respecter pour permettre au juge d’examiner une
prétention qu’on lui soumet, on n’a pas pour ambition de limiter celles-ci au contentieux civil
mais à toutes sortes de litige. Ceci explique que le Code togolais de procédure civile a
jusqu’ici servi de cadre pour le règlement du contentieux commercial.

Les tribunaux de commerce sont diversement qualifiés. En France, on les range parmi les
juridictions d’exception en ce qu’ils sont chargés de trancher des litiges de nature
commerciale. Ces litiges ont un caractère spécifique parce que leur règlement requiert
rapidité, discrétion et repose en grande partie sur les usages du palais ainsi que les pratiques
professionnelles.

Au Togo, l’organisation judiciaire classe les juridictions commerciales c’est-à-dire les


chambres commerciales parmi les juridictions de l’ordre judiciaire. En effet, l’Ordonnance
N° 78-35 du 7 septembre 1978 a créé auprès de chaque tribunal de première instance, une
chambre commerciale chargée de régler les conflits commerciaux. Aussi, la procédure
applicable devant cette chambre est identique sur beaucoup de points à celle qui est mise en
œuvre dans le règlement des litiges de nature civile. D’ailleurs la première chambre du
tribunal de première instance, deuxième classe de Lomé est baptisée de chambre civile et
commerciale. Seulement le président du tribunal dispose de pouvoirs spécifiques qui lui
permettent de rendre des décisions de nature particulière en ce qui concerne le contentieux du
provisoire.

Généralement les règles qui régissent le déroulement de l’instance sont identiques selon le
type de recours au juge dont il s’agit. Cependant, il y a des particularités qui induisent des
mesures spécifiques.

Il y a lieu de souligner que la procédure du contentieux provisoire se distingue de la procédure


contentieuse elle-même. Ces deux procédures nous nous occuperont dans la mesure où d’une
part, on constate qu’un nombre important des conflits en matière commerciale se résout par
les procédures de référé et de requête, et d’autre part, le recours au juge s’avère indispensable
pour résoudre une difficulté qui oppose deux ou plusieurs personnes. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle les juridictions sont instituées.

Les litiges en matière commerciale sont tranchés au Togo par les tribunaux de première
instance et donc par les magistrats de carrière selon la procédure définie par le Décret N° 82-
50 du 15 mars 1982 (J.O.R.T. du 15 mars 1982) portant Code de procédure civile. Pendant
longtemps, les débats ont tourné autour du point de savoir s’il faut spécialiser ou non la
procédure commerciale. Contrairement à l’idée qui fait état de la nature peu importante des
affaires commerciales, il suffit de penser aux litiges considérables qui peuvent opposer deux
sociétés sur l’exécution de contrats de vente, de transport ou d’assurances, ou aux nombreuses
requêtes en recouvrement de créances commerciales ou en exécution des décisions rendues
pour réaliser de l’importance de la procédure commerciale. La spécialisation des juridictions

2
commerciales induit inévitablement celle de la procédure. Pour mieux réfléchir à la procédure
convenable, il faut mettre en parallèle les dispositions du Code togolais de procédure civile et
celles des droits français, burkinabé, malien et camerounais Le rapport provisoire d’activités
fait état des points suivants :

- La recherche documentaire
- L’état du droit positif
- Les enquêtes et diagnostics
- L’analyse des enquêtes et diagnostic

A- La recherche documentaire

Aux termes des dispositions de l’article 13 du Traité de l’OHADA, le contentieux relatif à


l’application des Actes uniformes est réglé en première instance et en appel par les
juridictions des Etats parties. Pour se conformer à cette exigence, un vaste chantier est
entrepris en vue d’intégrer les dispositions de la loi uniforme au droit togolais. Compte tenu
de l’évolution de la législation communautaire, notre mission se résume à proposer un texte
qui régira la procédure commerciale devant la juridiction du premier degré et celle du second
degré. En effet, les recours en cassation et l’arbitrage relèvent de la compétence exclusive de
la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage dont les règles de procédure sont déterminées par
un texte particulier.

Il convient de souligner que la procédure est comparable à une sorte de ruban qui se déroule
au fur et à mesure que les actes des parties et du juge font avancer l’instance. Une telle
progression est orientée vers le jugement qui est le dénouement de l’instance. Nous voyons de
ce fait que le jugement se détache du reste de la procédure. Pour synthétiser on dira qu’il y a
d’un côté toute la procédure antérieure au jugement (chapitres I, II et III du Code togolais de
procédure civile), et de l’autre, le jugement qui constitue l’œuvre exclusive du juge (Chapitre
IV du même Code). La réforme que nous proposons touche à la fois les deux phases de la
procédure.

Il est à noter qu’il a été institué des procédures provisoires que sont le référé et la requête
commerciale. Les deux sont dotés de règles spécifiques qui pourront éventuellement être
retouchées ou être renforcées par les dispositions de l’Acte uniforme de l’OHADA du 10 avril
1998 portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution.

Contrairement au droit français où l’on note quelques particularités dans le règlement des
litiges commerciaux du fait de l’existence des tribunaux de commerce, le principe de l’unité
de juridiction au Togo, n’a pas permis de spécialiser les juridictions commerciales. Ainsi, il
n’y a pas de grosses différences entre la procédure généralement applicable devant la chambre
civile et devant la chambre commerciale. C’est pour cela que des aménagements sont utiles
pour mettre le Code togolais de procédure civile en harmonie avec les dispositions de la loi
uniforme.

3
Le recours à la bibliographie qui suit a été rendu nécessaire.

I- TEXTES

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4
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• Commission d’étude sur le projet éventuel de réforme des tribunaux de commerce,


Confédération syndicale des avocats, Gaz. Pal. 1982. 1, doctr. 170

13
V- CODES

ƒ Code vert de l’OHADA : Traité et Actes uniformes commentés et annotés, 3è éd.,


Juriscope, 2008

ƒ Nouveau Code français de procédure civile, articles 854 et suiv., 1405 et suiv., 1425-1
et suiv., 2d. Dalloz, 2007

VI-JURISPRUDENCE

ƒ CCJA, arrêt n° 007 du 24 avr.2003, CI-TELCOM devenue Côte d’Ivoire Telecom c/


Société Publistar, Juriscope.Org.
ƒ CCJA, arrêt n° 011/2003 du 19 juin 2003, MCCK et SCK c/ Loteny Télécom, Rec. N°
1, janv. – juin 2003, p. 32, Juriscope. Org, OHADA.com/Ohadata J-04-107

ƒ CCJA, arrêt n° 17/2003 du 09 oct. 2003, SIB c/ CIENA, Rec. N° 2, juill. déc. 2003, p.
19, Ohada. Com/Ohadata J-04-120

ƒ Ouagadougou, ord. de référé, n° 28 du 15 mai 2003, Société Colina Assurances


c/cabinet d’audit financier et d’Expertise Comptable Komboigo et Associés, Ohada.
com/Ohadata J-04-433

ƒ Port-Gentil, Ch. civ. et com. 6 fév. 2002, Mme Kamdje Elise c/ Mr Tchana Kweze,
Ohada. Com/Ohadata J-02-125, obs. ISSA-SAYEGH

ƒ Abidjan, ch.civ. et com., arrêt n° 226 du 15 fév. 2000, Ohada.com/Ohadata J-02-128

ƒ Abidjan, Ch. civ. et com., arrêt n° 239 du 10 février 2004, SICPROc/ GETMA,
Juriscope. org.

ƒ TPI Yaoundé, ord. de référé n° 36/C du 23 oct. 2004, BICEC c/ Messy Bernard,
Ohada. com/ Ohadata J-04-537

ƒ TPI Douala Ndokoti, ord. de référé n° 111/04-05 du 16 déc.2004, Batet Ebénézer


c/Tonye Jean Alphonse, Ohada. com/Ohadata J-05-146

ƒ TPI de Menoua à Dschang, jugement n° 46/Civ. du 12 juill. 2004, Dougmo Etienne c/


Azangue Bernard, Ohada. com/Ohadata J-05-106.

ƒ CA Paris, 18 mai 1961, D. 1962.78, note G. Pochon ;

ƒ Cass. com. 21 oct. 1963, D. 1964.199, JCP 1964. II. 13519

14
ƒ Com. 10 oct. 1989, D. 1990. 371, note B. Bouloc

ƒ Civ. 2e, 3 juill. 2001, Bull. civ. II, no 204

ƒ Civ. 3e, 21 déc. 1987, RTD civ. 1988. 392, obs. R. Perrot ;

ƒ Crim. 5 oct. 1987, RTD civ. 1989. 65, obs. R. Perrot

ƒ Civ. 1re, 25 avr. 1989, D. 1989, IR 153, sol. impl.).

ƒ Civ. 2e, 6 févr. 1991, Bull. civ. II, no 49

B- L’état du droit positif

Le règlement des litiges en matière commerciale se déroule différemment selon qu’il s’agit de
litiges ordinaires ou qu’il s’agit des procédures de règlement préventif, de redressement ou de
liquidation judiciaires. Cependant, les principales caractéristiques de la procédure
commerciale restent la publicité, l’oralité, le contradictoire, la simplicité, la rapidité et la
modicité des frais à la charge des justiciables.

En l’état actuel du droit positif togolais, trois textes régissent la procédure commerciale. Il
s’agit du Code de procédure civile issu du décret du 15 mars 1982, de la procédure simplifiée
instituée pour le recouvrement de créances civiles et commerciales issue de la loi du 20 avril
1988 ainsi que la loi modificative du 28 novembre 1989, de celle de l’Acte uniforme du 10
avril 1998 portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif et enfin
l’Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution.

En droit français, les articles 854 à 871 du nouveau Code de procédure civile consacrent trois
développements d’inégale importance qui couvrent le début de l’instance, l’instruction et
enfin le déroulement des débats à l’audience.

Il est à noter que la plupart des Etats membres de l’OHADA n’ont pas touché aux règles
internes organisant la procédure de règlement des affaires commerciales sauf que des
aménagements ont été faits dans le but d’adapter les différents Codes de procédure des Etats
aux dispositions des différents Actes uniformes de l’OHADA. C’est dans cette même lancée
que le Code togolais se situe.

C- Les enquêtes et diagnostic

Lorsque nous parcourons le Code togolais de procédure civile, la première remarque est
qu’aucune section de ce document législatif ne touche à la procédure de règlement des litiges
commerciaux. C’est pour dire qu’une même procédure est imposée à tous les contentieux, ce
qui porte gravement atteinte au caractère spécifique de certains litiges. Comparé au Code
français de procédure civile qui a aménagé la procédure commerciale sur certains aspects, les
dispositions du Code togolais sont de portée générale, ce qui réduit son efficacité. En effet

15
dans le contexte de la mondialisation, des standards devaient être respectés, d’où l’importance
de la réforme.

Le diagnostic reste clair qu’au Togo, en dehors des procédures collectives auxquelles on est
contraint de soumettre les commerçants ou auxquelles ils demandent à être soumis, les acteurs
économiques ont l’habitude d’incliner pour le règlement amiable des conflits qui les opposent
entre eux ou avec les tiers. D’ores et déjà, il convient de souligner que nos travaux vont être
limités aux règles de procédure ordinaire de règlement des litiges commerciaux devant les
juridictions de fond des premier et second degrés, réservant par conséquent les procédures
collectives d’apurement du passif social, lesquelles relèvent de l’Acte uniforme de l’OHADA
du 10 avril 1998. Il en est de même de la procédure devant la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage, qui est juge des requêtes en cassation ou en interprétation des dispositions des
Actes uniformes de l’OHADA.

De nos enquêtes et diagnostic, il ressort que l’essentiel des conflits entre commerçants porte
sur le recouvrement de créances. D’ailleurs ce constat est confirmé par la place que le
législateur uniforme réserve aux procédures simplifiées de recouvrement de créances et les
aménagements importants qu’il a apportés par rapport à la loi togolaise du 20 avril 1988
instituant la procédure simplifiée de recouvrement de créances civiles et commerciales.
Aujourd’hui, tous les praticiens font usages des dispositions de l’Acte uniforme de l’OHADA
adopté le 10 avril 1998 à Libreville lequel organise les procédures simplifiées de
recouvrement des créances et les voies d’exécution.

Il faut souligner que des enquêtes réalisées, il ressort que les justiciables entendent que la
procédure soit spécialisée devant les juridictions togolaises afin de marquer le caractère
exceptionnel du droit commercial. Mais en réalité, la spécialisation ne touche que quelques
aspects de la procédure à savoir les actes et les délais de procédure ainsi que les décisions
émanant tant du président du tribunal que de la juridiction elle-même.

En matière commerciale, le président du tribunal joue un rôle essentiel dans le contentieux du


provisoire lequel présente une importance pratique considérable. En effet, il est d’un usage
quotidien au palais. Dans notre domaine, le président du tribunal de première instance rend
d’une part des ordonnances de référé commercial et de l’autre des ordonnances sur requête
commerciale.

Les enquêtes révèlent également que la nécessité d’instituer un juge de mise en état en matière
commerciale est indiscutable. Ce juge est qualifié de juge rapporteur dans le Code français de
procédure civile. Le juge de mise en état intervient dans la phase antérieur au jugement en
aidant les justiciables à purger leurs dossiers de vices pouvant entraîner l’irrecevabilité de
leurs demandes.

D- Analyse des enquêtes et diagnostic

Il ressort des analyses et diagnostics que le Code togolais de procédure civile doit être
complété par des dispositions relatives à la procédure commerciale même si l’intitulé du Code

16
n’est pas retouché. En dehors de quelques systèmes juridiques qui ont intitulé leurs Codes de
Code de procédure civile et commerciale (tel l’exemple du droit camerounais), la majorité des
Codes est restée neutre et s’appuie sur le droit français.

L’institution d’une procédure devant la chambre commerciale est commandée par la nature
particulière du domaine commercial et par l’importance du contentieux du provisoire. Ces
deux considérations guideront les propositions qui seront faites.

Dans un premier, il convient d’adopter des dispositions particulières devant régir la procédure
devant la chambre commerciale du tribunal et celle de la cour d’appel.

Devant la chambre commerciale du tribunal de grande instance ou celui de première instance,


la procédure applicable ne peut être différente de celle applicable devant les autres chambres
de tribunal de première instance, sauf quelques particularités. D’abord, devant la chambre
commerciale, la phase spécifique consacrée à la conciliation des parties doit faire défaut à
l’instar des autres systèmes juridiques. Ensuite, les parties ont la faculté de se faire assister ou
représenter par toute personne de leur choix

Devant la chambre commerciale de la cour d’appel, il faut noter que la procédure reprend
pour une large part, les dispositions applicables aux instances qui se déroulent au premier
degré. La ressemblance la plus marquée se rencontre en matière gracieuse. Il suffit pour cela
de consulter la section I du titre V.

La spécificité de la procédure ordinaire devant la chambre commerciale a trait à l’acte


introductif d’instance, à l’instruction des affaires commerciales et au déroulement des débats.

S’agissant de l’instance commerciale, elle est introduite par une assignation dont le code de
procédure civile retient les mêmes mentions que l’assignation à toutes fins devant le tribunal.
Elle doit se conformer aux délais et dates imposés.

S’agissant de l’instruction de l’affaire, elle s’apparente en droit français, à celle qui a cours
devant le tribunal. L’instruction est faite devant le juge rapporteur au regard du droit français
mais en droit togolais, elle peut être assurée par le juge de mise en état. Tout comme le juge
de la mise en état, le juge rapporteur peut entendre les parties et constater la conciliation
même partielle des parties

Dans un second temps, nous allons mettre l’accent sur le contentieux du provisoire appelé. En
matière commerciale, il existe deux sortes de décisions provisoires les plus caractéristiques à
savoir l’ordonnance de référé et l’ordonnance sur requête. Celles-ci relèvent de l’autorité du
président du tribunal de grande instance (création nouvelle), du tribunal de première instance
et du président de la cour d’appel. Les dispositions régissant le référé se trouvent dans le Code
actuel de procédure civile aux chapitres VIII et IX. Le Code ne distingue pas le référé devant
chaque chambre du tribunal, ce qui est une limite considérable. Il convient par conséquent, de
spécialiser le référé commercial.

Aux termes des dispositions de l’article 157 du Code de procédure civile, le président du
tribunal a les pouvoirs de statuer sur les procédures en référé, de rendre les ordonnances sur

17
requête, de connaître du contentieux de l’exécution des décisions du tribunal ou d’un autre
titre exécutoire. A cela il faut ajouter les pouvoirs que lui reconnaît l’Acte uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution, plus
précisément les articles 49 alinéa 1 et 54. Il s’agit respectivement de la procédure d’injonction
de payer et celle de saisie conservatoire.

Aux termes de l’alinéa 1er de l’article 49: « La juridiction compétente pour statuer sur tout
litige ou toute demande relative à une mesure d’exécution forcée ou à une saisie conservatoire
est le président de la juridiction statuant en matière d’urgence ou le magistrat délégué par
lui ». La décision du président du tribunal est susceptible d’appel. Dans le silence du texte, on
s’interroge de savoir si l’opposition est possible.

Conformément à l’article 49 AU/RVE, la cour d’appel d’Abidjan a décidé qu’il découle de


l’article 10 du Traité OHADA que le texte applicable à la question de la compétence en
matière d’exécution forcée ou de saisie conservatoire est l’Acte uniforme portant organisation
des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution qui, en son article 4ç,
désigne le président du tribunal et cette compétence est confirmée, en matière de saisie-
attribution, par l’article 172. Fort de cela la cour d’appel a estimé que c’est à tort que le
président du tribunal saisi s’est déclaré incompétent pour statuer sur une contestation au motif
que le jugement sur le fondement duquel la saisie est pratiquée a fait l’objet de voies de
recours et que l’affaire est pendante devant la Cour suprême (Abidjan, ch.civ. et com., arrêt n°
226 du 15 fév. 2000).

En définitive, on peut dire que Le Code togolais de procédure civile ne souffre pas de grosses
insuffisances puisqu’il a jusqu’alors servi de cadre pour le règlement des contentieux en
matière commerciale. Toutefois des dispositions spécifiques doivent être adoptées pour rendre
exhaustif le Code.

18
EXPOSE DES MOTIFS DE L’AVANT-PROJET DE LOI PORTANT DISPOSITIONS
PARTICULIERES A LA PROCEDURE EN MATIERE COMMERCIALE

19
Excellence, Monsieur le Président de la République,

Le Code togolais de procédure civile applicable devant toutes les juridictions de fond de
l’ordre judiciaire, civiles, commerciales et sociales comprend neuf Titres suivants :

- Titre premier : L’action et les moyens de défense

- Titre II : Les principes fondamentaux

- Titre III : Les actes et délais de procédure

- Titre IV : Procédure devant les tribunaux de 1re instance

- Titre V : Des voies de recours

- Titre VI : De l’arbitrage

- Titre VII : DE l’exécution des jugements et actes judiciaires

- Titre VIII : Des frais de justice

- Titre IX : Procédure particulière

En parcourant l’ensemble des articles du Code, on remarque qu’il n’a pas été prévu de
dispositions particulières concernant la procédure devant les chambres commerciales tant des
tribunaux que des Cours d’appel. Ceci constitue une insuffisance notoire, compte tenu du fait
que le caractère exceptionnel du droit commercial commande également des formalités
spécifiques dans le règlement des litiges commerciaux. Les dispositions restent communes à
tous les contentieux, ce qui réduit la transparence et l’efficacité des décisions rendues. Certes,
les litiges entre commerçants et ceux relatifs aux actes de commerce ont un caractère
spécifiques en ce que les règles qui leur sont applicables dérogent quelquefois aux règles de
droit commun. Cependant, la procédure de règlement de tels contentieux ne s’écarte pas
fondamentalement de celle régissant le règlement des litiges civils. Néanmoins, compte tenu
de la graduation des intérêts et de la commodité d’une procédure adaptée aux besoins du
commerce, il conviendrait d’insérer dans le Code de procédure civile, des règles de procédure
particulières au droit commercial, ceci pour une plus grande autonomie de cette discipline.

Nous proposons à cet effet d’ajouter au Titre IV intitulé : Procédure devant les tribunaux de
1re instance, un chapitre libellé : Dispositions particulières à la procédure en matière
commerciale. Cinq sections lui seront réservées à savoir l’introduction d’instance, la mise en
état, l’audience et les juridictions des présidents du tribunal et de la cour d’appel et enfin les
frais de justice.

La section 1re est réservée à l’introduction de l’instance commerciale. En droit procédural,


l’introduction de la demande par un plaideur suppose la réalisation de l’un des actes prévus
par la loi. Il s’agit en principe de l’assignation (art. 69 CPCT), acte par lequel une partie à un

20
litige est appelée à comparaître devant une juridiction pour être entendue sur un certain
nombre de faits. En plus de l’assignation, il y a la requête conjointe (art. 70 CPCT).
L’innovation fondamentale reste la présentation volontaire des parties devant la chambre
commerciale. Celle-ci s’apparente à la requête conjointe mais elle ne s’identifie pas à elle, car
il n’existe pas d’écrit provenant des parties.

L’apport considérable a consisté à préciser les juridictions devant lesquelles le demandeur


peut assigner dans le cadre d’un procès ordinaire mais aussi en matière de procédure
collective. Nous nous sommes inspirés du Code burkinabé. En effet, les spécificités du droit
commercial exigent d’orienter les justiciables vers les juridictions territorialement et
matériellement compétentes.

Pour nous résumer, la section 1re comporte six articles relatifs à l’assignation, la requête
conjointe et enfin la présentation volontaire. Pour finir, un article fait œuvre de transition
entre la 1re et la deuxième section.

Au total, la section 1re comprend sept articles.

La section II du chapitre vise la mise en état de l’affaire qui est globalement une mesure
d’instruction. Elle est confiée à un juge dont la mission est, tantôt de réguler le procès, tantôt
de l’orienter. Ainsi, selon le nouveau Code français de procédure civile, il doit veiller au
déroulement loyal de la procédure, spécialement à la ponctualité de l’échange des conclusions
et de la communication des pièces. Quant à l’orientation du procès, le juge de la mise en état y
supervise le développement juridique de l’instance. Pour cela, il procède aux injonctions,
jonctions et disjonctions d’instance.

Dix articles sont consacrés à la procédure de mise en état. Il s’agit des articles 8 à 17, qui font
état des attributions du juge de la mise en état, ses décisions et les voies de recours.

Il y a lieu de noter que le juge de la mise en état est institué au Togo non par une loi mais par
une mesure purement interne.

La section III relative à l’audience comporte huit articles : les articles 18 à 25. Le Code de
procédure civile contient des dispositions communes applicables à la procédure contentieuse
jusqu’au jugement. Ainsi, l’audience en matières commerciale épouse les grands traits de
celle qui se déroule en matière civile, de sorte que nous avons jugé élégant de ne pas réécrire
ces dispositions dans le texte de l’Avant-projet mais de procéder simplement aux renvois,
comme il en sera le cas des dispositions de certains Actes uniformes de l’OHADA. Lorsque
nous parcourons les Codes burkinabè, camerounais et malien affichent, le constat reste le
même à savoir que les textes des Actes uniformes de l’OHADA sont simplement renvoyer
dans les différentes dispositions. A titre illustratif, le Livre V du Code burkinabé de procédure
civile est intitulé Procédures diverses. Le Titre unique dudit Livre est relatif à la procédure
simplifiée de recouvrement de créance, l’injonction de payer. Il s’agit de l’article 635 du Code
de procédure. Quant au Code malien, il a pulvérisé dans les dispositions du Code les contenus
des Actes uniformes de l’OHADA. L’exemple peut être puisé dans l’article 630 en son
alinéa 3. D’autre part, le Code contient un Sous-titre III intitulé La procédure devant le

21
tribunal de commerce. Il comporte au total sept articles répartis entre trois chapitres. Tout ce
qui précède explique les raisons pour lesquelles la section II est allégée en dispositions. Nous
avons choisi de mettre l’accent sur le déroulement des débats et la défense des parties.

S’agissant de ce dernier point, il faut préciser que la constitution d’avocat n’est pas obligatoire
au cours du procès commercial.

Il faut souligner que l’accent a été mis sur le pourvoi en cassation dont on sait que son
examen relève désormais de la compétence de la Cour commune de justice et d’arbitrage. Il a
paru indispensable d’indiquer la procédure que tant les parties que le greffier, doivent
observer afin que les dossiers parviennent dans les délais devant la haute instance. Pour ce
faire, les manquements du greffier méritent d’être sanctionnés par une amende
civile ( art. 25).

La section IV met l’accent sur le contentieux du provisoire. Les juridictions des présidents du
tribunal et de la cour d’appel, les décisions et les voies de recours sont contenues dans dix
articles du présent Avant-projet de loi, à savoir les articles 26 à 35.

Les pouvoirs du président du tribunal ont été renforcés par les dispositions de l’Acte uniforme
organisant les procédures simplifiées de recouvrement des créances et les voies d’exécution
(Art. 5, 49 alinéa 1, 54 AU/RVE). En effet, s’il ne déroge pas à l’article 4 de la loi togolaise
du 20 avril 1988 sur la procédure simplifiée de recouvrement des créances civiles et
commerciales qui donne au président du tribunal le pouvoir d’examiner la requête en
paiement, l’Acte uniforme organisant la procédure de recouvrement accroît le rôle du
président dans le contrôle de la procédure, et réduit l’intervention des huissiers de justice au
tout début de la procédure. De même les délais sont revus dans l’intérêt des débiteurs qui
disposent de temps appréciables pour payer leurs créances. En tenant compte de l’état du droit
positif togolais en adéquation avec les Actes uniformes de l’OHADA, nous avons simplement
procédé aux renvois, en maintenant en l’état les autres dispositions du Code concernant la
procédure de référé. En réalité, seules deux grandes innovations ont été apportées et
concernent respectivement la procédure d’injonction de payer (Art. 5 à 18 AU/RVE) et la
requête tendant à obtenir l’autorisation de pratiquer les saisies conservatoires (Art.54 à 63
AU/RVE). Celles-ci viennent remplacer la procédure prévue par la loi togolaise du 20 avril
1988 sur le recouvrement des créances, modifiée et complétée par la loi du 28 novembre
1989.

Les recours possibles contre les décisions rendues par le président du tribunal sont l’appel
devant le président de la Cour d’appel (ordonnance de référé et ordonnance sur requête autre
que l’injonction de payer), l’opposition devant la chambre commerciale du tribunal
(ordonnance d’injonction de payer Art. 9 AU/RVE). La décision rendue sur opposition peut
faire l’objet d’appel devant la cour d’appel (15 AU/RVE). Sur ce dernier point, c’est le
président de la cour d’appel qui sera compétent pour examiner la requête conformément à
l’article 215 du Code togolais de procédure civile. En effet, l’article 15 ci-dessus renvoie au
droit national.

22
Enfin la Section V est réservée aux dispositions diverses. Trois articles lui sont consacrés à
savoir les articles 36 à 38, lesquels concernent respectivement l’exécution des décisions
rendues par les juridictions de fond en matière commerciale et les frais à la charge des parties
au procès.

Dans le premier cas, l’exécution des décisions rendues en matière commerciale ne peuvent
faire l’objet d’exécution forcée dans la mesure où la plupart du temps ces décisions sont plus
consensuelles que légales. En effet, l’importance que revêtent les usages et pratiques
commerciaux est telle que la décision est influencée, de sorte que la sagesse recommande de
laisser les parties aménager elles-mêmes les modalités de mise en application de la décision
du juge. Pour cela nous proposons à l’instar du législateur burkinabé ( art. 411 du Code
burkinabé de procédure civile) d’instituer dans le Code, l’exécution amiable des décisions.

Quant aux frais de justice, leur montant est fixé par le Code de procédure civile. Toute
modification relève de la loi.

En définitive, l’Avant-projet de loi sur la procédure commerciale devant les chambres


commerciales des juridictions des1er et 2nd degrés comporte au total trente huit (38 articles),
sans compter les articles auxquels le texte du projet renvoie.

Voici présentée, Excellence Monsieur le Président de la République, l’économie du texte de


l’Avant-projet que nous avons l’honneur de vous soumettre.

Lomé, le 27 août 2009

Le Garde des Sceaux, Ministre de la justice

23
AVANT-PROJET DE LOI PORTANT AMENDEMENT DU TITRE IV DU CODE DE
PROCEDURE CIVILE PAR L’AJOUT DE DISPOSITIONS PARTICULIERES A LA
PROCEDURE DEVANT LA CHAMBRE COMMERCIALE

24
CHAPITRE ….Dispositions particulières à la procédure devant la chambre
commerciale

Section I- L’introduction d’instance

Art.1- La demande faite devant le tribunal est formée soit par une assignation conformément à
l’article 69 du Code de procédure civile, soit par la requête conjointe prévue à l’article 70, ou
enfin présentation volontaire des parties.

Art. 2- L’assignation doit être délivrée quinze jours au moins avant la date de l’audience.

Sans qu’il soit dérogé à l’alinéa précédent, les actes et les délais de procédure sont
régis par le Code de procédure civile.

Art. 3- Le demandeur peut assigner à son choix :

-devant le tribunal du domicile du défendeur

-devant celui dans le ressort duquel la promesse a été faite ou la marchandise livrée

Art. 4- En matière de procédure collective de règlement du passif, le tribunal compétent est


celui du domicile du débiteur

Art 5- La chambre commerciale est saisie, à la diligence de l’une ou l’autre partie, par la
remise au greffe du tribunal d’une copie de l’assignation. Cette remise doit avoir lieu au plus
tard huit jours avant la date de l’audience.

Art. 6 - Lorsque les parties présentent conjointement la requête ou que leur présentation est
volontaire, le tribunal doit vérifier que la remise est faite conjointement ou qu’un procès
verbal constate que les parties se présentent volontairement pour faire examiner leurs
prétentions. Si l’affaire n’est pas en état d’être jugée, la formation de jugement la renvoie à
une prochaine audience.

Le président de la chambre commerciale peut décider de confier au juge de mise en état le


soin d’instruire l’affaire.

Section II- La mise en état

Art. 8- Le juge de la mise en état a pour mission de mettre l’affaire en état d’être plaidée. A
cette fin, il entend les parties au procès.

Il peut les inviter à fournir les explications qu’il estime nécessaires à la solution du
litige et les mettre en demeure de produire, dans le délai qu’il détermine, tous documents ou
justifications propres à éclairer le tribunal, faute de quoi il peut passer outre et renvoyer
l’affaire devant la formation de jugement qui tirera toute conséquence de l’abstention ou du
refus de la partie.

Art. 9- Le juge de mise en état peut prendre des mesures provisoires ou constater la
conciliation, même partielle, des parties.

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Art. 10- Il peut donner des injonctions et procéder aux jonctions et disjonctions d’instance.

Art. 11- Il peut ordonner le versement d’une provision destinée à faire face aux frais du
procès, de même que toute mesure provisoire, même conservatoire, à l’exception des saisies
conservatoires et des hypothèques et nantissements provisoires.

Il tranche les difficultés relatives à la communication des pièces.

Il constate l’extinction de l’instance. En ce cas, il statue, s’il y a lieu, sur les dépens.

Art.12 - Le juge de la mise en état peut inviter les parties à mettre en cause tous les intéressés
dont la présence lui paraît nécessaire à la solution du litige.

Art. 13- Au cas où les parties se sont constituées avocats, le juge peut les inviter à répondre
aux moyens sur lesquels ils n’auraient pas conclu, à fournir les explications de fait et de droit
nécessaires à la solution du litige et, le cas échéant, à déposer leurs conclusions
récapitulatives.

Art.14- Les ordonnances du juge n’ont pas, au principal, l’autorité de la chose jugée.

Elles ne sont susceptibles d’aucun recours indépendamment du jugement sur le fond.


Toutefois, elles peuvent être frappées d’appel dans les quinze jours de leur date lorsqu’elles
constatent l’extinction de l’instance.

Art. 15- Le juge de la mise en état peut, si les parties ne s’y opposent pas, tenir seul
l’audience pour entendre les plaidoiries. Il en rend compte au président de la chambre dans
son délibéré.

Art.- 16 Le président de la chambre commerciale désigne un rapporteur. Celui-ci établit un


rapport dans le délai de trois jours un rapport qu’il communique au ministère public au
besoin. Dès que celui-ci a conclu, le président de la chambre commerciale fait enrôler l’affaire
par le greffier

Art. 17- Le greffier, par lettre simple, avise les parties de la date de l’audience.

Section III- L’audience

Art. 18- Les débats devant la chambre commerciale sont oraux et publics à moins que le
président de la chambre commerciale décide du huis clos.

Les prétentions des parties ou la référence qu’elles font aux prétentions qu’elles
auraient formulées par écrit sont notées dans le plumitif ou consignées dans un procès verbal.

Art. 196- Les parties se défendent elles-mêmes. Elles ont la faculté de se faire assister ou
représenter par toute personne de leur choix.

Si le représentant n’est pas habilité par la loi à assurer la défense d’un justiciable
devant les tribunaux, il doit obtenir une autorisation spéciale du président du tribunal.

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Art. 20- En l’absence de dispositions particulières, les dispositions communes prévues par les
articles 166 à 175 du Code sont applicables.

Art21- Les décisions rendues par la chambre commerciale du tribunal sont susceptibles de
recours.

L’opposition est régie par les articles 176 et suivants du Code.

L’appel respecte la procédure prévue par les articles 183 à195 du Code.

Art. 22- La procédure devant la chambre commerciale de la cour d’appel est régie par les
dispositions des articles 206 à 209 du Code.

Art.23- Le pourvoi est formé par une déclaration au greffe

1 dans les trois jours du prononcé de la décision si elle est contradictoire

2 dans le même délai qui ne court qu’à compter du jour où l’opposition n’est plus
recevable si la décision est rendue par défaut

Art.24- Le greffier dresse procès verbal de la déclaration souscrite par le demandeur au


pourvoi, soit en personne, soit par son avocat, soit enfin par toute personne munie dans ce cas
d’un pouvoir spécial

Il notifie le pourvoi au défendeur soit par lettre recommandée, soit par tous moyens
d’information pouvant attester de la réception par l’intéressé, dans les trente jours qui suivent
la déclaration au pourvoi

Le greffier transmet sous le contrôle du président de la cour d’appel les dossiers


concernés, cotés et paraphés, au greffe de la Cour commune de justice et d’arbitrage de
l’OHADA. Les parties et leurs conseils sont informés par lettre simple du greffier de cette
transmission

Art.25- Le défaut de notification par le greffier est puni d’une amende civile dont le montant
est déterminé par la loi, qui est prononcée par la chambre commerciale de la Cour suprême

Section IV- Les juridictions des présidents du tribunal et de la Cour d’appel

Art. 26- Le président du tribunal rend des ordonnances de référé et des ordonnances sur
requête.

Art.27- Dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal peut, dans les limites de la
compétence du tribunal, ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune
contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.

Art. 28- L’ordonnance présidentielle ne peut faire l’objet d’opposition. Elle est susceptible
d’appel conformément à l’article 49 alinéa 2 de l’AU/RVE.

Art. 29- Le président du tribunal est compétent pour examiner les requêtes telles que celles
relatives aux mesures conservatoires et à l’injonction de payer.

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Art. 30- Il statue sur les mesures conservatoires telles que prévues par les articles 54 et
suivants de l’Acte uniforme de l’OHADA portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution.

Art. 31- Conformément à l’alinéa 1er de l’article 5 de l’AU/RVE, le président du tribunal est
compétent pour rendre une décision portant injonction de payer.

L’ordonnance portant injonction de payer peut faire l’objet d’opposition devant la


chambre commerciale suivant les dispositions des articles 9 et suivants de l’AU/RVE.

Art. 32- L’appel est porté devant le président de la Cour d’appel et la procédure est régie par
les dispositions des articles 215 à 218 du Code.

Art. 33Le président de la Cour d’appel peut ordonner en référé, au cours de l’instance d’appel,
toutes les mesures utiles conformément à l’alinéa 2 de l’article 213 du Code

Art. 34- Le recours en cassation contre l’ordonnance rendue par le président de la Cour
d’appel est porté devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage dont la procédure est
réglée par l’Acte uniforme relatif au Règlement de la procédure de la Cour.

Art. 35- Le président du tribunal peut déléguer à un magistrat du siège tout ou partie des
pouvoirs qui lui sont dévolus par les dispositions ci-dessus.

Section V - Dispositions diverses

Art. 36- Les chambres commerciales des tribunaux et Cours d’appel ne sont pas compétentes
pour connaître de l’exécution forcée de leurs jugements.

Art.37- Le président de la chambre commerciale peut, lorsqu’une décision est devenue


définitive, désigner sans frais, pour tentative d’exécution amiable, un huissier

L’huissier commis ne percevra à l’occasion de la tentative d’exécution amiable que le


droit fixe prévu au tarif des frais de justice applicable en matière commerciale

Art. 38- Les frais à la charge des parties sont régis par les dispositions du Code.

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