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Plan du cours
Les présentes notes retracent de manière non-exhaustive le plan du cours oral et synthétisent certains aspects de celui-ci. Elles
doivent impérativement être complétées par les notes prises au cours qui constituent la base de la matière. Les présentes notes
ne comprennent pas le contenu des conférences. Compte tenu du fait que la matière varie d’une année à l’autre, il est possible
que le présent résumé comprenne des matières qui n’ont pas été examinées cette année (voy. les petits caractères). Seules les
matières abordées cette année au cours oral et dans la/les conférence(s) font partie de la matière à étudier. Les dates et les
noms qui sont considérés comme importants ont été soulignés.
I. INTRODUCTION
Ce que le droit comparé n’est pas : droit international privé, droit international
public, histoire du droit, sociologie juridique ;
- Travail de lege lata, lorsque la règle en vigueur en droit positif trouve son
origine dans un autre système juridique et, a fortiori lorsqu’on se trouve en
présence de règles formulées de manière identique dans deux pays mais
interprétées différemment dans chaque pays.
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
De même, lorsque le juge est amené à statuer sur des règles de droit
uniforme, la recherche d’une cohérence d’ensemble reposera sur ses
connaissances en droit comparé.
Les origines : de la société agricole (droit familial et des successions détenu entre
les mains des Pontifes) vers la République (Loi des XII Tables et formation des
citoyens au droit)
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Conclusion : droit très casuistique et non fondé sur des théories abstraites, droit
dont l’évolution se situe sur une très longue période, en plusieurs strates : ius
civile (loi des XII tables), ius honorarium (créé par les praetores), responsa
(jurisconsultes) et constitutiones et rescripta (Empereur et ses fonctionnaires) –
rapprochement à faire avec certaines autres civilisations (hindou, islam etc.) où
on retrouve également un droit à strates multiples.
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
o Prédominance du droit privé (droit pénal est une branche du droit privé –
rôle du souverain davantage vu comme une contrepartie dans une
relation privée avec des droits et obligations dans le cadre du système
féodal)
- Ius commune
Sur la base des enseignements du Corpus Iuris Civilis (annoté par les
glossateurs), on assiste au développement d’un véritable Ius commune, commun
aux différentes régions en Europe – Développement de structures plus étatiques
et adaptation du ius commune en fonction des particularités du droit local (souvent
coutumier) – Prémices de l’idée des codifications nationales – Evolution vers la
reconnaissance de davantage de droits subjectifs
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
HAUT MOYEN-AGE
Distinction Nord-Sud
BAS MOYEN-AGE
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
ENSUITE :
Mais, ces rédactions n’ont pas été suffisantes pour unifier le droit
coutumier : souvent Coutume de Paris appliquée de manière
subsidiaire (influence du Parlement de Paris) et qui a contribué au
développement de ce droit coutumier commun (de même que les
travaux des grands jurisconsultes tels que DUMOULIN)
RENAISSANCE
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
(1789-1799)
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NAPOLEON
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- Rôle du juge :
« L’office de la loi est de fixer, par de grandes vues, les maximes générales
du droit ; d’établir des principes féconds en conséquences, et non de
descendre dans le détail des questions qui peuvent naître sur chaque
matière. C’est au magistrat et au jurisconsulte, pénétré de l’esprit général des
lois, à en diriger l’application…Il y a une science pour les législateurs comme
il y en a une pour les magistrats ; et l’une ne ressemble pas à l’autre. La
science du législateur consiste à trouver dans chaque matière les principes
les plus favorables au bien commun ; la science du magistrat est de mettre
ces principes en action, de les ramifier, de les étendre, par une application
sage et raisonnée, aux hypothèses privées… C’est à la jurisprudence que
nous abandonnons les cas rares et extraordinaires qui ne sauraient entrer
dans le plan d’une législation raisonnable, les détails trop variables et trop
contentieux qui ne doivent point occuper le législateur, et tous les objets que
l’on s’efforcerait inutilement de prévoir, et qu’une prévoyance précipitée ne
pourrait définir sans danger. C’est à l’expérience à combler successivement
les vides que nous laissons. Les codes des peuples se font avec le temps ;
mais à proprement parler, on ne les fait pas » (PORTALIS, Discours
préliminaire) :
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
disposition générale et réglementaire sur les causes qui lui sont soumises »).
Le juge est ainsi « associé à l’esprit de législation ; mais il ne saurait partager
le pouvoir législatif » (Portalis).
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• Politique coloniale
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§ 6 de l’Introduction précise :
ROMANTISME
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ECOLE PANDECTISTE
TRAVAUX DE CODIFICATION
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CARACTERISTIQUES
Structure :
- Partie générale
Contenu :
- Libéral
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RECEPTION
Beaucoup d’intérêt pour le Code civil allemand, mais pas tellement en vue de
la réception (trop lié à la culture juridique allemande)
- Code grec
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Influences :
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COURT OF EXCHEQUER
COURT OF COMMON PLEAS
COURT OF KINGS BENCH
+ justice itinérante
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Développement de l’Equity :
THOMAS MORE :
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INNS OF COURT
Période de pacification
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Réforme du droit de la procédure : equity et common law appliqué par les mêmes
juridictions
Ecosse : L’Ecosse a maintenu pendant près de 200 ans une alliance avec la
France, contre l’Angleterre. L’Ecosse s’est ainsi ouvert à la culture
continentale et de nombreux juristes se sont formés dans des universités
françaises (au 14ème et au 15ème siècle) ou hollandaises (16ème et 17ème siècles).
On a donc pu voir se développer en Ecosse un droit imprégné par des
coutumes locales, des principes du droit naturel et par le droit romain. Suite
au Traité d’Union de 1707, le royaume anglais et le royaume écossais se sont
associés pour former ensemble le Royaume de Grande-Bretagne. L’acte a
donné lieu à une dissolution des deux parlements respectifs pour être
remplacés par un parlement commun. En revanche, l’Ecosse avait obtenu
dans la négociation de pouvoir conserver l’enseignement, la religion et le
droit : le traité dispose « That the Laws which concern public Right, Policy and
Civil Government may be made the same throughout the whole United
Kingdom ; but that no alteration be made in Laws which concern private Right,
except for evident utility of the subjects within Scotland”. Depuis les guerres
napoléoniennes, le lien avec le droit continental a été rompu (les échanges
devenaient plus difficiles) et depuis cette époque, le droit écossais, tout en
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Magistrates’ Courts
*magistrats non professionnels (sauf dans les grandes villes) (justices of the
Peace) + clerk of the justice *
Droit pénal pour les contraventions et les délits de peu d’importance (où la
partie en cause plaide souvent coupable)
Compétence en droit civil pour les affaires dont l’enjeu est limité (inférieur à
25.000 £ ou 30.000 £ lorsqu’il s’agit d’affaires à résoudre d’après des règles
de l’Equity)
b) Chancery Division
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c) Family Division
CROWN COURT
Indictable offences
COURT OF APPEAL
Cour « quasi-suprême » qui se prononce sur l’appel et qui est tenu par les
faits tells qu’ils ont été prouvés devant les juridictions inférieures
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
- Une décision d’une juridiction supérieure est prise en compte par les
juridictions qui prévalent hiérarchiquement à titre de persuasive precedent
A l’intérieur du précédent, tout n’a pas cette valeur contraignante : il faut dès lors retrouver
la ratio decidendi, qui va valoir pour les décisions qui suivent
Différence de style :
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- Pourquoi l’Europe s’est elle saisie de la question des écarts qui existent en matière contractuelle entre l’approche civiliste et l’approche de common
law ?
Approche de haut en bas : contrats relativement courts, car implicitement ils sont complétés par les principes du Code
Importance moindre des définitions et des listes exhaustives, car il suffit d’appliquer les principes du Code
Approche de bas en haut : contrats fort longs, tout doit être prévu
2. Identifier ensuite, parmi les différentes solutions juridiques et pratiques disponibles dans les systèmes juridiques,
celles qui ont le plus de chance d’être raisonnablement acceptées par le plus grand nombre d’utilisateurs
3. Tester ces solutions juridiques et examiner de manière approfondie les conséquences de ces solutions
4. Traduire les pratiques et principes en des lignes directrices, définitions, des principes juridiques, modèles et
clauses : transformer donc le tout en « boite à outils »
La langue est un outil fondamental en droit : les pièges qui guettent le juriste ne s’en
trouvent qu’amplifiés pour le comparatiste, confronté à la difficulté de traduire dans sa
langue des concepts qui n’y existent pas et vice-versa.
Texte = clair en apparence, mais que signifie-t-il ? Comment les juristes vont-ils
expliquer ce texte aux non-juristes ? (effort pédagogique continue est demandé aux
juristes dont le vocabulaire est technique mais doit rester accessible au non-juriste)
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Difficulté prend une dimension différente lorsqu’il s’agit de présenter les concepts
dans une autre langue. Comment faire ?
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« clause pénale » :
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Section 1 – La capacité
La liberté de contracter connaît dans tous les systèmes une restriction fondamentale visant à protéger certaines catégories de
personnes : LES INCAPABLES
Dans tous les systèmes, on devient capable par le fait d’atteindre un certain âge (souvent 18 ans, 20 ans en Suisse, 19 en
Autriche) – critère purement abstrait et indépendant de la question de savoir si réellement celui qui atteint l’âge de la majorité est
capable de gérer ses affaires.
En revanche, la question de savoir jusqu’à quel âge l’enfant est totalement incapable, n’est pas souvent réglé par un âge fixe
(cependant BGB : 7 ans, Grèce : 10 ans) – sinon, dans les autres pays, on se fonde sur le discernement de l’enfant
(jurisprudence examinera la chose de manière concrète)
Pour la phase intermédiaire : la manière dont cette question est abordée diffère toutefois :
Droit belge ?
---> a contrario : l’engagement est valable aussi longtemps qu’il n’est pas remis en question – dans la pratique, la
jurisprudence dit souvent le contraire : l’engagement est inefficace s’il n’y a pas de bons motifs pour le rendre
efficace ;
En France :
« le mineur peut accomplir les actes pour lesquels la loi ou l’usage autorise les mineurs à agir eux-mêmes »
MAIS : principe est que l’acte doit être attaqué par une action en rescision pour lésion (donc le seul fait que le mineur
était incapable n’est pas suffisant, il faut en outre démontrer la lésion) :
D’un point de vue pratique, cela signifie que le mineur peut conclure des contrats aussi longtemps que
ceux-ci ne s’avèrent pas désavantageux pour lui
En revanche, si le mineur a accompli un acte pour lequel même son représentant ou tuteur avait besoin
d’une autorisation formelle (exemple juge de paix en Belgique), l’acte sera inefficace même s’il s’avérait
avantageux pour l’enfant
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
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En Allemagne :
----> Contrat conclu par un incapable partiel (enfant de 7 ans au moins) : inefficacité « latente » : ils dépendent d’une
ratification à donner par le représentant légal qui peut rendre le contrat valable avec rétroactivité – durant la phase
latente, le cocontractant peut encore se libérer du contrat si, au moment de la conclusion du contrat, il ignorait la
minorité
----> Dans certains cas, le contrat lie le mineur lorsque le contrat est conclu à son seul avantage (exemple transfert
de propriété en cas d’achat d’une voiture d’occasion)
-----> « Taschengeldparagraph » (Autriche et Allemagne) : le contrat est valable lorsqu’il ne met en œuvre que des
moyens mis à la disposition du mineur par ses représentants légaux
Common Law :
Mais développement jurisprudentiel de cas dans lesquels la protection du mineur nécessité l’inefficacité du contrat
---> Théorie des « necessaries » : mineur doit payer un prix adapté aux necessaries qui lui ont été délivrés (pas de
responsabilité contractuelle, mais considéré comme un « quasi-contrat »)
« goods suitable to the condition in life of the minor…and to his actual requirements at the time of the sale and
delivery »
----> Tous les autres contrats ne le lient pas, mais lient en revanche l’autre partie contractante
Conclusions
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Section 2 – Le contrat
Exemple : donation
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Exemple :
« promissory estoppel »
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+ nécessité dans tous les systèmes qu’il y ait une volonté de produire des
effets juridiques (Common Law : « intention of creating legal relations »)
b) L’offre et l’acceptation
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3 systèmes différents :
1) COMMON LAW
Aussi longtemps que l’offre du contrat n’a pas été acceptée par son
destinataire, elle peut être rétractée
mais
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2) SYSTEMES ROMANISTES
Mais
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Cour de cassation belge et codice civile italien (art. 1326 et 1335) ont
opté en revanche pour le système de réception (le contrat est formé
au lieu et à l’endroit ou l’offrant a pris ou aurait pu prendre
connaissance de l’acceptation de son offre)
3) SYSTEMES GERMANIQUES
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§ 145 BGB : « Celui qui propose à autrui de conclure un contrat est lié
par l’offre, à moins qu’il n’ait exclu ce lien obligatoire » (+ Suisse,
Autriche, Grèce et Portugal)
4 ) CONCLUSION
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c) Inexécution du contrat
Problème de l’inexécution
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1) Droits germaniques
Exceptions admises :
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2) Droits romanistes
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Dérogations :
France :
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3) Common Law
caractère inadéquat
ex.locataire, concierge
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Pas de règle générale en droit romain, mais uniquement des actions spécifiques
correspondant à des cas de figure spécifiques. Développement d’une règle générale par
Grotius et Domat, repris ensuite dans plusieurs codifications.
a) droit français
Règle tout à fait générale - influence de Domat, « Des loix civiles dans
leur ordre naturel » et complément de Pothier (distinction entre les délits,
qui reposent sur un dol ou la malignité et les quasi-délits dans lequel il n’y
a pas de malignité mais bien une imprudence qui n’est pas excusable).
Une idée similaire (règle générale) s’est retrouvé dans le Code de Prusse
(Allgemeines Landrecht, voy. supra), dans le ABGB (§ 1295), le Code des
Obligations en Suisse (art. 41), le Code civil Grec (art. 914), le Codice
civile italien (art. 2043) et le Code civil Portugais (art. 483).
b) droit allemand
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§ 826 BGB : disposition plus générale, mais qui suppose une « intention »
(interprétation très large dans la jurisprudence)
c) Common Law
Writ of trespass
Conversion
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Fraud / Deceit
Malicious falsehood
Conspiracy
Intimidation
Negligence
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d) Conclusion
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- Occupation Ottomane ;
- Protectorat français ;
----> Réglementation qui s’insère dans les rapports traditionnels des communautés
religieuses et de l’Etat
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et
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Ex. La rupture des fiançailles, donation en vue du mariage etc. (matières qui se
rattachent simultanément au droit de la famille et à celui des obligations et des
contrats) (conflit de juridictions entre juridictions confessionnelles et juridictions
non confessionnelles)
Ex. Mariage mixte (où la volonté des époux joue un rôle important) : l’autorité qui
a célébré le mariage est seule compétente pour connaître des litiges qui en sont
issus, sauf si les deux époux changent de communauté auquel cas l’autorité de la
confession nouvelle devient compétente à l’exclusion de l’autorité de célébration
(risques de fraude) – Large place pour l’autonomie de la volonté (liberté de
conscience) en raison du pluralisme et de l’absence de sécularisation du droit : ce
qui importe, n’est pas d’obliger les époux à se soumettre à une loi religieuse
déterminée, mais c’est plutôt de les maintenir sous l’empire du statut matrimonial
choisi en prévenant tout spéculation sur la multiplicité des droits.
Pour les laïcs : possibilité de contracter l’union à l’étranger dans les formes civiles,
après quoi lorsqu’ils deviennent des justiciables au Liban, les tribunaux civils leur
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Tunisie – Maroc
ADOPTION INTERNATIONALE
l
l
l
Pays d’accueil :
choix de société quant aux critères retenus pour les parents adoptifs
et pour l’enfant adoptable :
Protection du mariage
Contrôle de la sexualité
Conventions internationales multilatérales (Convention de La Haye pour la protection des enfants et la coopération en matière
d’adoption internationale du 29 mai 1993) et bilatérales
Lois nationales :
Conditions d’adoption sont régies en principe par la loi nationale des parties à l’adoption (parfois application cumulative) :
Allemagne : consentement des parents biologiques doit être conforme à la législation du pays d’origine mais si le
consentement a été donné sans respecter les conditions de la loi allemande (ex. consentement donné avant la naissance),
il doit être réitéré ;
Pays qui pratiquent la Charia ne connaissent pas l’adoption : R-U ok, France refus
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Principe généralement répandu du numerus clausus des droits réels et, en Europe, systèmes fondés sur le droit de propriété comme fondement du
système juridique.
Système féodal et pyramidal basé sur des fiefs transmis par les seigneurs (le point de départ étant le Roi ou la Reine) à des vassaux en échange de
services rendus.
Rapidement : distinction entre free tenures (ou freehold) et unfree tenures (ou copyhold), les premiers permettant une transmission de la terre sans
s’en référer au seigneur, alors que les seconds supposaient, pour leur transmission, une autorisation donnée par le seigneur au tribunal (avec comme
avantage, un enregistrement des transmissions). La preuve du droit de propriété découlant du freehold supposait la preuve diabolique (preuve que
tous les auteurs précédents avaient eu les mêmes droits sur le fief) alors que pour le copyhold, il suffisait de s’en tenir aux registres tenus dans les
juridictions concernées.
Plusieurs modalités possibles : contrairement aux choses mobilières (pour lesquelles il n’existe que deux états : propriété ou possession), les
immeubles peuvent faire l’objet de toute une variété de droits de propriété :
Freehold estates :
fee simple : le droit subsiste aussi longtemps que le titulaire initial (tenant) ou un nouveau titulaire (suite à une cession des droits)
ou leurs héritiers sont en vie.
fee tail : le droit subsiste aussi longtemps que le titulaire ou ses descendants en ligne directe sont en vie ;
Leasehold estates :
Droits de jouissance de nature personnelle résultant initialement de contrats et donc considérés comme inférieurs au freehold estates (de
nature réelle). La durée des leasehold estates sera toujours exprimée en temps (avec un terme déterminé, fixed term of certain duration).
in remainder : legs du bien par le titulaire au profit de quelqu’un qui reprendra les droits dans un avenir
reversion : désigne le droit résiduel du propriétaire qui a consenti un droit réel limité in possession à un tiers
Aujourd’hui, seul le fee simple est comparable au droit de propriété, absolu, tel que connu dans les autres pays européens. C’est en effet le droit le plus
absolu de jouir et de disposer de sa chose, sous réserve des droits du voisinage et de limitations légales ou réglementaires.
L’institution du trust
Institution qui peut être rapprochée de la fiducie, mais qui ne connaît pas son équivalent en Europe continentale (notamment en raison du numerus clausus
des droits réels).
Origine étymologique :
FIDES (latin)
En droit romain :
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Fidéicommis : héritage ou legs était laissé à une personne capable de le recevoir, in trust en quelque sorte, pour celui qui devait profiter de la
générosité du défunt (exilés, étrangers ---> incapables de devenir héritiers ou légataires)
Angleterre :
Idée reprise par le clergé sous les règnes d’Edouard III et Richard II au XIVème siècle pour se soustraire aux lois de mortmain (lois prévoyant la
confiscation des dons faits aux corporations qui ne disposaient pas de l’autorisation de la couronne de recevoir) : clergé faisait adresser les
dons qui leur étaient destinés à des laïcs en qui ils avaient confiance et qui – capables de recevoir – devenaient propriétaires des biens, mais
en laissant la possession (use) à l’ordre religieux.
Statute of Uses 1535 a converti tous les droits de jouissance en droit de propriété
Le trust devient une obligation sanctionnée par les cours d’equity, par laquelle on confie un bien aux soins à la bonne foi d’une personne
(trustee) au profit et pour l’usage d’un tiers (cestui que trust ou beneficiary). Le trustee est une sorte d’administrateur qui ne retire aucun
bénéfice ni profit personnel de cette administration.
express : suppose l’utilisation du mot trust : « I charge you to hold this ring in trust for X”
implied (tacite) : parfois les personnes agissent d’une manière telle qu’on peut déduire de leur
comportement l’existence d’un trust
ex. Immeuble acheté par les époux au nom d’un seul des deux époux : trust
présumé au profit de l’autre époux s’il a contribué à l’acquisition de
l’immeuble
(obligation d’enregistrement)
Obligations du trustee :
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Droit civil comparé – Erik Van den Haute
Conclusion
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Voy. not. : Communication du 13 septembre 2001 de la Commission au Conseil et au Parlement européen concernant le
droit européen des contrats, J.O.C.E., C 255, du 13 septembre 2001, p. 1 ; Résolution du 15 novembre 2001 du Parlement
européen concernant le rapprochement du droit civil et commercial des Etats membres, COM(2001) 398 - C5-0471/2001 -
2001/2187 (COS), J.O.C.E., 2002, C 140E, du 13 juin 2002, p. 538 ; Résolution du Parlement européen sur la
communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil intitulée: "Un droit européen des contrats plus
cohérent - un plan d'action" (COM(2003) 68 - 2003/2093(INI)), P5_TA(2003)0355 (tous ces documents sont disponibles sur
<http://www.europa.eu>.
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