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La notion de patrimoine

QUESTIONS

En quoi la notion de patrimoine est-elle essentielle ? Quels sont ses


avantages ?
La notion de patrimoine permet d'opérer une distinction entre les droits qui sont
susceptibles d'être évalués financièrement : les droits patrimoniaux et ceux qui ne le
sont pas : les droits extra patrimoniaux Les deux catégories n'ouvrent pas les deux
mêmes possibilités d action, ni les mêmes obligations

En quoi la notion de patrimoine i est-elle critiquable ? Quels sont ses


inconvénients ?
Elle est critiquable car elle ne paraît plus adaptée aux évolutions soci économiques
de la société Les critères anciennement reconnus ne sont plus opérants On
reconnaît par exemple un intérêt financier dans des affaires touchant aux droits d la
personnalité (exemple dans le droit à l 'image)
D’un autre coté dans le domaine des droits patrimoniaux, on reconnaît par exemple
dans le cas de vente d œuvre d art qu existe un droit de repentir et de retrait pour l
auteur vendeur en vertu du fait que l œuvre artistique exprime sa personnalité et
donc qu un lien existe entre l œuvre et la personnalité de l auteur

Quelle peut-être l’utilité de la notion de patrimoine d’affectation ?


la notion de patrimoine d’affectation permet à son auteur de pouvoir cloisonner son
patrimoine selon son affectation afin de pouvoir répondre à ses obligations en
protégeant le patrimoine non affecté. A l’égard de ses créanciers, la responsabilité
de l’intéressé reste limité à la valeur de ce patrimoine d’affectation.

Vous distinguez (et donnez des exemples) les notions d’actes juridiques et de
faits juridiques.
Les deux notions désignent des réalités différentes :
Un fait juridique est un fait volontaire ou involontaire, dont les effets juridiques n
'étaient pas recherchés par leur auteur.C 'est la Loi qui prévoit les conséquences de l
'acte On peut mettre dans cette catégorie les actes accidentels comme un accident
de la route par exemple ou par exemple un décès
L 'acte juridique lui est une manifestation de volonté accomplie en vue de produire
expressément, des effets de droits. On peut donner l exemple d une embauche d
une personne
DISSERTATION

La distinction entre droits patrimoniaux et droits extrapatrimoniaux est-t-elle


selon vous obsolète ?
La vie privée aurait elle un prix ? , on peut se poser la question lorsque l 'on examine
les commentaires des juges d 'appel de la Cour de Nîmes (en 1988) à propos d'une
affaire dans laquelle des sportifs se plaignaient d une violation au Droit à l 'image ;
Une société avait utilisé leur image pour illustrer un article , sans leur consentement.
Les juges avaient alors déclaré que le préjudice subit « s’analysait en un manque à
gagner»;ce faisant, ils mettaient, ainsi ,étonnamment, en avant l 'argument financier
alors que « normalement », 'une référence à un intérêt moral aurait semblé plus
indiqué en la matière .
En effet, le Droit français, opère une distinction majeure entre deux catégories de
droits subjectifs, en fonction de leur caractère pécuniaire ou non : d 'un coté on parle
de droits patrimoniaux lorsque ceux ci sont évaluables financièrement . Ils s 'agit de
droits réels et personnels qui sont cessibles, transmissibles et prescriptibles (ils
disparaissent après un certain délai). .On peut donner l'exemple du Droit de créance.
A l 'inverse, on parle de droits extrapatrimoniaux, lorsque 'il s agit de droits «  en
dehors » du patrimoine ceux- ci ne sont pas évaluables en argent et sont
incessibles, insaisissables et intransmissibles Dans cette catégorie on trouve les
droits familiaux comme par exemple ceux concernant l 'autorité parentale, et les
« droits de la personnalité » qui sont en principe inaliénables car inhérents à la
personne humaine : on peut notamment citer, parmi eux , pour ce qui nous intéresse
ici le droit à l 'image. L'image d'une personne est vu comme un des attributs de la
personnalité, donc devrait être classée dans les droits extrapatrimoniaux. Du reste,
dans l affaire précitée la cour d 'appel de Nîmes avait bien cité l'article 9 du code civil
qui énonce que chacun « a droit au respect de sa vie privée »
Dès lors que penser ? La réduction de la distinction entre les deux catégories de
droit ne pourrait elle pas conduire à des situations ubuesques ? : comment évaluer
financièrement par exemple le droit de se faire reconnaître comme enfant naturel ?
N'assiste t on pas à une patrimonialisation du droit de la personnalité.  ; et ce faisant
à une annulation de la frontière entre droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux ? Sur
ces questions , la jurisprudence n 'apparaît pas toujours très lisible ; la notion de
patrimoine paraît , à tout le moins en pleine évolution On peut donc se poser la
question de savoir si la distinction entre droits patrimoniaux et droits
extrapatrimoniaux est obsolète ?
Pour répondre à cette question , on reviendra dans un premier temps sur la nature
de la distinction entre les deux catégories (partie I) avant de monter que cette
distinction risque bien de devenir obsolète. (partie II)

I La nature de la distinction entre les deux catégories


La « summa divisio »entre les deux catégories de droits se fonde sur une différence
de nature qui permet l identification de plusieurs critères de distinction

A La distinction classique : une différence de nature


Dans le cas des droits patrimoniaux , les droits en jeu ont trait, on l ' a vu, à ce que
les personnes possèdent. On peut revenir ainsi à l ' étymologie (latine) de la notion
de patrimoine : ce qui est relatif au « père», le patrimonium, par opposition à ce qui
est relatif à la «mère», le matrimonium («mariage »); ce sont, au départ, les biens qui
viennent du père.Les droits patrimoniaux concernent des biens qui, en tant que tels,
peuvent faire l 'objet d 'échanges de différentes nature : commerce, don,etc. On peut
également mettre dans cette catégorie le droit de propriété par exemple. Celui ci est
transmissible aux héritiers. A contrario, les droits extrapatrimoniaux ne sont pas
transmissibles car ils concernent des droits inhérents à la personne humaine, on est
ici dans le domaine de l « Être ». Il s 'agit donc de droits fondamentaux permettant de
protéger les attributs de la personnalité. Dans cette catégorie les droits ne sont en
principe pas évaluables et donc ne peuvent faire l 'objet d 'un échange et encore
moins d un commerce. En conséquence, les droits extrapatrimoniaux ne peuvent par
exemple, pas faire l objet d une convention ou d une renonciation : l'article 16 alinéa
5 du code civil stipule ainsi que : Les conventions ayant pour effet de conférer une
valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles.
Au delà, plusieurs types de droits rentrent dans ce champ : les droits politiques (droit
de vote ou de pouvoir se porter candidat) les droits civils qui sont garantis à chaque
personne : droit à la vie, à la protection de la vie privée, droit à l 'image ou encore les
droits familiaux avec l 'exemple précité de l'autorité parentale .
Cette différence de nature, qui touche à deux types d 'intérêt : financier ou moral et
deux sphères différentes : l 'Être pour les droits extrapatrimoniaux ou l ' Avoir pour
les droits patrimoniaux, a permis de pouvoir établir plusieurs critères de distinction
entre les deux catégories de droit.

B Des critères de distinction à renouveler


L argent n est plus le seul critère retenu pour distinguer les droits patrimoniaux des
droits extrapatrimoniaux :
La réflexion de juriste comme Alain Sériaux a permis d'aller plus avant. Ce
professeur agrégé de Droit de l 'Université de Perpignan a proposé un critère de
distinction encore plus convaincant , celui de « l 'accessibilité à l 'échange » : il faut
examiner la possibilité qu un droit puisse être céder , acheter ou vendu. En
conséquence les droits extrapatrimoniaux peuvent être définis comme ceux qui ne
sont ni cessibles, ni achetables ou échangeables.Un autre critère a été mis en avant
par le même auteur  : celui de la vocation successorale : si un droit peut être

transmis de manière héréditaire, on considérera qu il est patrimonial Dans le cas


contraire, on considérera qu il s agit d un droit extrapatrimonial : on peut transmettre
un droit de propriété à ses descendants mais on ne peut pas transmettre son droit de
vote.
Ces critères qui paraissaient pertinents sont aujourd’hui, remis en cause du fait de l
évolution socio économique de la société.Celle ci doit en effet faire avec un fort
mouvement de patrimonialisation des droits de la personnalité.

II Une obsolescence des critères de distinction à l 'œuvre


Un fort mouvement de patrimonialisation des droits de la personnalité est à l 'œuvre
dans les sociétés actuelles, celui ci impacte directement la distinction entre les droits
patrimoniaux et extrapatrimoniaux, ce qui nécessite une avancée de la doctrine en
ce domaine.
A Le mouvement de patrimonialisation des droits
L’exemple déjà cité du droit à l 'image, qui touche au droit à un droit extrapatrimonial
interroge, comment expliquer le fait que ce droit soit associé à un intérêt financier
Dans la même veine : comment expliquer les contrats d’image si on continue à dire
que l’image colle à la personne ? si la personne est « hors du commerce », ce que
nous dit l’article 1128 du Code civil, et que l’image représente celle-ci (elle est la
projection de la personnalité) ; l’image des personnes ne devrait pas être l’objet d’un
contrat. Ce glissement fragilise la force des critères de distinction désormais de
manière récurrente : l'image mais aussi la voix d une personne sont accessibles aux
échanges et expriment une prise en compte désormais d 'un intérêt financier dans le
domaine des droits extrapatrimoniaux.
De même, les droits patrimoniaux peuvent aujourd’hui, être parfois appréhendés
comme des droits inhérents à la personnalité. Ainsi Alain Sériaux, dans son ouvrage
« la notion juridique du patrimoine » évoque la question des ventes d' œuvre d 'art.
En effet le Droit actuel leur accorde « un certain degré d'extrapatrimonialité » car les
œuvre d'art exprime sa personnalité et sont reliés à lui par un lien indéfinissable. Ce
qui entraîne comme conséquence la possibilité pour l auteur qui a pourtant vendu
celle ci à « jouir d un droit de repentir ou de retrait vis à vis du cessionnaire »
Ces différents constats sont le signe d une atténuation toujours plus grande de la
distinction entre droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux qui nécessite au vu des
enjeux une réponse doctrinale

B Une évolution de la doctrine nécessaire


Face à ces évolutions , le Droit doit forcément s 'adapter : des questions d’éthique ne
manqueront pas de se poser si les réponses tardent à venir. La doctrine française,
paraît se diriger vers deux directions soit nier l 'existence de droits patrimoniaux dans
des situations ou l'évolution actuelle aurait tendance à sous entendre la possibilité d
intérêts financiers soit en construisant de nouveau schémas de pensée , tenant
compte de ces évolutions.Ainsi dans la question de l image, la doctrine considère
que les droits de la personnalité apparaissent trop différents de ceux de la notoriété
pour être assimilés Ces derniers apparaissent plus proches des droits de la propriété
intellectuelle
Dans tous les cas, la distinction traditionnelle entre droits patrimoniaux et
extrapatrimoniaux tend bien,dans certains cas à devenir obsolète

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