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AVANT PROPOS
1
Le cours d’Eléments de droit dispensé en Première année de Licence en sciences de Gestion
revêt une importance capitale dans la vie présente et future des étudiants dans la mesure où il
leur permet de comprendre certaines notions que l’on croit souvent connaitre et dans la plupart
de cas, pas profondément.
La connaissance du droit qui sera transmise dans ce cours ne vise pas à faire des étudiants des
Magistrats, Avocats, Défenseurs judiciaires, Officiers de Police Judiciaire, bien plutôt à leur
donner des réponses satisfaisantes à certains questionnements ou réalités qu’ils rencontrent tous
les jours au sein de la société.
Il sied de rappeler que les éléments de droit civil portent sur les droits des particuliers, c’est-à-
dire des personnes privées en tant que sujet de droit. Ce sont les thèmes tels que : La Personne, la
nationalité, le mariage, les biens, les obligations, la responsabilité, etc. qui seront traités dans ce
cours.
L’objectif visé dans ces enseignements, c’est de donner l’essentiel des éléments de droit civil
cités ci haut afin que les apprenants les comprennent et les assimilent.
Dans le même ordre d’idées, quelques travaux pratiques seront réalisés par les étudiants eux-
mêmes afin de leur permettre de compléter leurs notes et aussi de palper de doigts certaines
réalités dans la société par des observations, participation, analyse et description.
Plan du cours :
1. Introduction
2. La personne
3. La Nationalité
4. La famille
NOTIONS PRELIMINAIRES
Chef de Travaux Pascal KAKORAKI BAGUMA
Dès que les hommes ont vécu en société (clan, tribu), ils ont été amenés à créer et respecter des
règles ; l’homme, « animal pensant », a vite compris que, par exemple, il valait mieux organiser 2
des règles sur le partage du gibier plutôt que de s’entretuer après la chasse.
D’autres règles sont également observées par les hommes vivant en société : règles de morale, de
savoir- vivre, religieuse. Mais si, souvent, le droit et la morale ont de convergences, la règle de
droit se différencie des autres par ses caractères obligatoire et impersonnelle.
Avant de s’engager dans des études de droit, il convient au préalable de situer le droit, d’en
donner les différentes définitions et de voir quelles sont ses différentes branches.
I. LA NOTION DE DROIT
1. Droit objectif et droit subjectif
A. .Droit objectif
L’organisation est réalisée par le droit. Il n’y a pas de société humaine sans droit. D’où un autre
adage : « ubi societas ibi jus» c'est-à-dire ou est la société ?
C’est le droit en général, synonyme du mot « loi ».
1. Définition : c’est l’ensemble des règles obligatoires qui organisent la vie des hommes en
société.
C’est la loi au sens général du terme, dont caractérisation est d’être générale, permanente,
pourvu qu’elle émane d’une autorité compétente.
Son inobservation fait l’objet de sanctions : élément impératif pour qu’elle soit respectée. Il
existe ainsi des sanctions pénales (amendes – prison) en cas de non-respect de la loi pénale, mais
aussi et beaucoup plus nombreuses, des sanctions civiles : nullité d’un contrat, dommages et
intérêts.
A. Droit subjectif
1. Définition : ce sont les prérogatives dont une personne peut être titulaire en sa qualité de sujet de
droit (subjectif). Les droits subjectifs s’exercent donc sous le contrôle du droit objectif qui le
réglemente.
Exemple : une personne peut être propriétaire d’un bien, droit subjectif. Le droit de propriété est
réglementé par le droit objectif (la loi) quant à son acquisition, ses modes d’exercice.
Ainsi la loi réglemente de façon générale (objective) tous les droits dont les individus peuvent
être titulaires. Chaque personne, sujet de droit, peut sur le plan subjectif et individuel être
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titulaire de ces différents droits, en fonction des nécessités concrètes qui se présentent à elle :
propriété, mariage, contrat, …. 3
b) Les droits extra patrimoniaux sont en dehors du patrimoine. Ils n’ont pas de valeur
pécuniaire, ils ne sont pas évaluables en argent. Ils présentent les caractères inverses : ils sont
intransmissibles, chaque individu les possède en soi, incessibles, on ne peut faire de
convention (exemple : nul ne peut vendre sa filiation ou sa capacité), ils sont insaisissables et
imprescriptibles : nul n’acquiert ou ne perd sa filiation par l’écoulement du temps.
Ils comprennent :
- Les droits qui découlent de la personnalité juridique (nom, droit au respect de la vie privée,
…) ;
- Les droits de la famille : mariage, divorce et filiation ;
- La capacité juridique : aptitude d’une personne à exercer les droits dont elle est titulaire ;
- Les droits intellectuels : droit d’une personne de créer, inventer, et de décider du sort de son
œuvre.
3. Sources des droits subjectifs
Chaque personne a, dès sa naissance, la personnalité juridique, qui lui donne l’aptitude à être
titulaire de droit subjectif. Mais chacun fait naître ses droits au fur et à mesure de ses besoins au
cours de sa vie : il existe deux moyens de faire naître les droits : les actes et les faits juridiques.
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Actes juridiques : le droit qui est crée a été voulu par l’individu qui n’y était pas obligé ; 4
exemple : se marier : le droit crée (le statut juridique d’époux a été voulu, nul n’est
contraint de se marier).
Il y a plusieurs classifications des actes juridiques :
Les faits juridiques involontaires :
Naturels, se rattachant à la vie des personnes, tels que la naissance, l’âge, le décès.
La force majeure, événement imprévisible, irrésistible et insurmontable qui dispense le
débiteur d’exécuter son obligation (l’ouragan, la guerre, ….) ;
La prescription, soit l’écoulement du temps, qui fait acquérir un droit ou en provoque
l’extinction (exemple : l’acquisition de la propriété d’un immeuble par possession au bout de
trente ans) ;
Les quasi délits générateurs de responsabilité civile dont le type est l’accident :
l’auteur responsable d’un accident est tenu de réparer le préjudice causé à la victime (exemple :
accident de voiture).
Les faits juridiques volontaires : l’individu a voulu les circonstances qui ont provoqué
la naissance du droit, mais il n’a pas voulu le droit :
Le délit (civil) : fait générateur de responsabilité civile (exemple : renverser
volontairement un piéton, voler, ….) ;
Les quasi-contrats qui produisent les effets d’un contrat, mais dont les droits
n’ont pas été voulus à l’origine. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer : l’enrichissement sans cause,
la gestion d’affaires et la possession.
l’exécution de la loi. La promulgation doit avoir lieu dans les quinze jours qui suivent le vote de
la loi. 6
Publication : par la publication, la loi est portée à la connaissance du public. La
publication rend la loi obligatoire pour tous : nul n’est censé ignorer la loi.
Pratiquement, la publication se fait par l’insertion de la loi au Journal Officiel.
2. LA COUTUME
a) Définition : La coutume est une règle de droit née d’une pratique habituelle et prolongée
considérée peu à peu comme obligatoire.
Ce terme désigne les règles de droit qui n’ont pas été édictées par les pouvoirs publics, mais qui
sont devenues obligatoires à la suite d’un usage prolongé.
Les termes coutume et usage sont souvent considérés comme synonymes, cependant, on peut
distinguer deux catégories d’usages, dont une seule répond aux caractères de la coutume.
C’est un usage qui se répète et qui se dégage lentement et que la conscience populaire finit par
considérer comme obligatoire.
b) Eléments
Pour qu’il y ait coutume, deux éléments doivent être réunis.
Elément matériel: il faut une pratique, un comportement répété. Cette pratique
doit avoir un caractère : général : elle doit être largement répandue ; constant : elle doit être
régulièrement suivie, appliquée ; ancien : « une fois n’est pas coutume ».
Elément psychologique : c’est la conviction partagé par tous, du caractère
obligatoire de cette pratique.
c) Coutumes et usages
Il est parfois difficile de les distinguer, puisque la coutume est un usage qui a « réussi ». Certains
auteurs considèrent ces deux termes comme synonymes. D’autres distinguent la coutume des
usages dits « conventionnels » ; ils sont locaux ou professionnels.
Bref, la coutume est une source de droit inférieure à la loi : elle est de formation lente et non
délibérée ; elle ne peut aller à l’encontre d’une loi impérative ; elle n’est pas obligatoirement
connue de juge.
Elle est constituée par l’ensemble des décisions rendues par les différentes juridictions.
La Cour de cassassion joue un rôle déterminant dans l’unification de la jurisprudence. Son 7
contrôle porte exclusivement sur l’application de droit et ses décisions étant rendues en toute
suprématie.
2. LA DOCTRINE
Elle est constituée par l’ensemble des travaux et réflexions des juristes sur les problèmes de
droit.
Les doctrinaires, en commentant des textes et des décisions de justice : ils mettent en évidence
des lignes que suivent parfois les tribunaux, proposent des interprétations, font apparaître les
lacunes et les imperfections du droit objectif. Avec leurs écrits qui sont des thèses, ouvrages,
notes, articles rédigés très généralement par des universitaires.
Son rôle est double : d’une part, par leurs travaux, les jurisconsultes peuvent influencer le
législateur ; d’autre part, ils peuvent inspirer les magistrats dans leurs décisions. Mais on ne peut
pas dire que la doctrine soit une source de droit à proprement parler, ce n’est qu’une source
indirecte.
3. L’EQUITE
L’équité est le sentiment général de justice sur base duquel le juge est appelé à statuer en cas du
silence de la loi. L’équité, c’est le bon sens. Exemple : la réaction du Roi Salomon devant les
deux femmes réclamant chacune ma maternité de l’enfant (la Bible : 1 Rois 3 : 16-28).
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PREMIERE PARTIE : DROIT CIVIL I : LA PERSONNE
A. Brève notion sur la personne en tant les sujets du droit : Les personnes
Une question : Pour qui a-t-on institué le droit ?
Réponse : Pour les personnes et non pour les animaux, les biens (choses) qui ne peuvent être que
des éléments du patrimoine des personnes.
I. Définition de la personne
Une personne est tout être capable de posséder des droits et d’être soumis à des obligations.
Ainsi, tout être humain jouit de la personnalité juridique.
La mort juridique qui, jadis, frappait les esclaves a été abolie, l’esclave était, pendant l’antiquité,
assimilé aux objets. On classe généralement les droits subjectifs comme suit:
Droits politiques c'est-à-dire ceux qui permettent la participation des personnes dans la
vie de l’Etat.
Ex. Droit de vote, droit d’éligibilité aux mandats publics
Droits publics : ce sont les droits des particuliers à l’égard de l’Etat. Ce sont les droits et
libertés fondamentales contenues dans la constitution.
Droits civils qui sont les droits des personnes dans leurs rapports privés avec les autres
personnes.
Les êtres humains jouissent de la personnalité juridique depuis leur conception jusqu’à la mort.
L’enfant simplement conçu a déjà de droit pourvu qu’il naisse vivant et viable. Il a le droit de
succéder ou d’hériter, il a le droit à la vie (d’où l’interdiction de l’avortement provoqué).
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C. Catégories de personnes
On distingue les personnes physiques des personnes morales. 9
Personnes physiques : Tous les êtres vivants dotés de la vie humaine sont des personnes
physiques quelques soient leurs races, âges, taille, sexes, idéologie, etc.
Personnes morales : par définition, la personne morale est un groupement des personnes
physiques ayant des intérêts communs et à laquelle la loi donne la qualité de personnes dotées de
la personnalité juridique.
Ainsi, on distingue des personnes morales de fait (groupement de fait) c'est-à-dire non dotée de
la personnalité juridique et les personnes morales de droit c'est-à-dire dotées de la personnalité
juridique.
C’est donc une création légale, une fiction juridique qui fait de la personne morale une personne
de droit.
Dès lors que la personne morale existe de droit, elle est dotée d’une personnalité (existence)
propre distincte de celles des personnes physiques qui la composent.
La personne morale est susceptible des droits et des obligations. Elle possède un nom appelé «
raison » ou de nomination sociale, elle possède aussi un domicile appelé « siège social », elle
possède en fin une nationalité et un patrimoine distinct de ceux de ses membres.
La personne morale n’existe pas physiquement et se fait toujours représenter par des personnes
physiques appelées « organes ». Il faut distinguer les personnes morales de droit public et celle
de droit privé.
Personnes morales de droit public, c'est-à-dire celles qui relèvent de l’Etat et dont
l’objectif est la recherche de l’intérêt général.
Ex. les entités administratives centrales ou décentralisées de l’Etat (la RDC), la Province, le
territoire, la commune, les villes, la collectivité, les entreprises publiques ou étatiques…, etc.
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Personnes morales de droit privé, c'est-à-dire celles qui relèvent de la volonté des 10
particuliers. C’est le cas des ASBL, et les sociétés commerciales mises sur pied par les
particuliers et dans lesquelles l’Etat n’a aucune main mise.
En fin, il convient de stigmatiser que les personnes physiques ont des droits personnels (droit à la
vie, à l’intégrité physique, à la pensée, à la religion…) et des droits patrimoniaux (droit de
propriété, droit d’usufruit…) tandis que les personnes morales n’ont que les droits patrimoniaux
et n’ont pas de droits personnels,
Selon le code de la famille, l’enfant porte dans l’acte de naissance le nom choisi par ses parents.
En cas désaccord, le père confère le nom. Si le père n’est pas connu ou lorsque l’enfant est 11
désavoué, ce dernier porte le nom choisi pas sa mère. Lorsque la filiation paternelle est établie
après la filiation maternelle, le père pourrait adjoindre un élément du nom choisi par lui. Si
l’enfant a plus de 15 ans, son consentement personnel est nécessaire (article 59 du code de la
famille).
L’enfant dont on ne connaît ni le père ni la mère a le nom qui lui est donné par l’Officier de
l’Etat Civil dans son acte de naissance. Néanmoins, toute personne, tout en justifiant d’un intérêt
matériel ou moral, peut demander au tribunal de paix de modifier ce nom si l’enfant n’a pas
encore atteint 5 ans (article 60 du Code de la famille).
L’adopté peut prendre le nom de l’adoptant. Celui-ci peut changer le nom de l’adopté mais avec
l’accord de ce dernier s’il a 15 ans. Tout étranger ayant acquis la nationalité est tenue de porter 12
un nom congolais ou du moins un nom puisé dans le patrimoine culturel congolais (article 53 du
code de la famille).
Province ou celui de la Ville de Kinshasa peut créer selon les besoins de l’entité un ou plusieurs
bureaux secondaires de l’état civil (article 75 du code de la famille). 13
Section 3 : Les Officiers de l’état civil
Les fonctions de l’Officier de l’état civil (OEC) sont remplies par l’Administrateur du territoire
ou sous sa direction par des agents qu’il désigne. Ces fonctions sont exercées aussi par les Chefs
de Collectivités (article 76 du code de la famille).
En principe, l’OEC ne peut exercer ses fonctions que dans les limites territoriales de sa zone
d’intervention et relativement aux faits produits sur son territoire. Ils sont compétents pour
recevoir les déclarations et dresser les actes de l’état civil auxquels ils confèrent un caractère
authentique (article 78 du code de la famille).
Il est interdit aux OEC de recevoir tout acte qui les concerne personnellement ou concerne leurs
épouses, leurs ascendants. Pendant la guerre, n’importe qui peut enregistrer les naissances ou les
décès par application de la théorie du fonctionnaire de fait.
cette publicité est organisée de façon à ne pas les exposer à des détériorations. Ils ne peuvent
directement être consultés que par le Magistrat chargé de la surveillance des actes de l’état civil, 14
par les agents de l’Etat habilités à cet effet et par le Président du Tribunal de Paix dans les
territoires et collectivités (article 91 du code de la famille).
Toute personne peut, moyennant paiement de frais, se faire délivrer des copies des actes qui sont
inscrits au registre de l’état civil. Les copies délivrées certifiées conformes au registre de l’état
civil portent la date de leur délivrance énoncée en toute lettre et sont revêtues du sceau de
l’autorité qui les a délivrées. L’OEC peut aussi émettre des certificats négatifs qui indiquent
qu’un acte par exemple de naissance ou de décès n’existe pas. Ces certificats négatifs permettent
de contrôler les affirmations des personnes (article 92 du code de la famille).
Le Président du Tribunal de Paix ou son délégué contrôle une fois par an le registre de l’état
civil. Après inspection, il adresse ses observations à l’OEC. Lors du dépôt du registre de l’état 15
civil au greffe du Tribunal de Grande Instance, le Procureur de la République doit contrôler l’état
du registre, un rapport est adressé à cet effet au Ministre de la Justice.
2. Cas spéciaux
Enfant trouvé : toute personne qui trouve un enfant nouveau-né est tenu de le présenter
et d’en faire une déclaration à l’OEC du lieu de la découverte. L’OEC dresse un procès-verbal
qui énonce le nom, l’âge apparent et le sexe de l’enfant, la date et le lieu de la découverte (article
121 du code de la famille).
L’enfant mort-né : lorsqu’il est déclaré un enfant
mort-né, la déclaration est écrite à sa date le registre de décès. On y indique le sexe de l’enfant et
l’identité complète des parents (article 123 du code de la famille).
L’enfant né pendant un voyage maritime, fluvial, lacustre ou aérien : pour un enfant né
pendant un voyage dans un navire ou aéronef de nationalité congolaise, il est dressé acte par le
Commandant du navire ou de l’aéronef dans les 48 heures de l’accouchement sur déclaration de
la mère ou du père s’il est à bord (article 125 du code de la famille).
2. Cas spéciaux
Mort violente : lorsqu’il y a des signes ou des indices de mort violente ou
d’autres circonstances qui donnent lieu à la soupçonner, l’inhumation n’est possible qu’après le
procès verbal dressé par un officier de Police Judiciaire (OPJ) assisté d’un médecin (article 137
du code de la famille). Une copie du procès verbal est transmise sans délai à l’OEC de la
résidence de la personne décédée qui dressera l’acte de décès (article 138 du code de la famille).
Corps trouvé : lorsque le corps d’une personne décédée est trouvé, il est fait
appel à l’OPJ pour mener des enquêtes. L’OEC du lieu où le corps est trouvé dressera un acte de
décès. Si l’identité de la personne décédée n’est pas connue, il est dressé un procès verbal
détaillé qui énonce la date de la découverte du corps, l’âge apparent du défunt, son sexe et la date
probable du décès (article 139 du code de la famille).
Décès dans un établissement pénitentiaire : le responsable de l’établissement
pénitentiaire transmet dans les 24 heures à l’OEC du ressort dans lequel est situé l’établissement,
les éléments exigés par la loi pour établir l’acte de décès (article 140 du code de la famille).
Décès survenu pendant un voyage maritime, lacustre, aérien ou fluvial : le
comandant du bateau, du navire ou de l’aéronef dresse dans les 24 heures un acte de décès en
deux copies qui seront transmises :
du code de la famille). Ce jugement tient lieu de l’acte de décès et est inscrit dans le registre de
décès. En cas de décès collectif, le TGI du lieu de l’événement rend un jugement collectif de 18
décès (en cas de naufrage, la catastrophe aérienne, le tremblement de terre, le glissement de
terrain, …).
Section 9 : Les modèles des registres de l’état civil
Ces modes sont établis par le Ministre de la Justice qui est chargé d’en assurer la distribution à
tous les bureaux de l’état civil de la République ainsi qu’aux ambassades et dans ce cas par
l’intermédiaire du Ministère des affaires étrangères.
Ce sont des endroits qui permettent de localiser un individu sur un territoire. La localisation d’un
individu est importante surtout en matière de procédure car c’est au domicile d’une personne que
l’on adresse la correspondance, les assignations, les citations qu’on notifie les mandats,…
Section 1 : LE DOMICILE
1. Définition
Le mot domicile est une notion abstraite. C’est le lieu où toute personne a son principal
établissement, soit qu’elle le choisit elle-même, soit la loi le lui impose. On entend par principal
établissement, le lieu où une personne a établi sa demeure, ses intérêts d’affaire, le siège de ses
affections familiales, le lieu où la personne est présumée présente même si elle ne l’est pas.
2. Catégorie :
Il existe deux catégories de domicile : le domicile libre et le domicile imposé par la loi.
a) Le domicile général : est celui que chaque individu choisit librement au lieu de son
principal établissement (article 161 du code de la famille). Ce domicile a en principe trois
caractères qui sont à savoir : l’unicité, la nécessité et la non immuabilité.
L’unicité : le domicile est unique, chacun n’a qu’un seul domicile ;
La nécessité : le domicile étant nécessaire, chacun doit en avoir un ;
La non immuabilité : le domicile n’est pas immuable, on peut le changer.
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Le changement de domicile s’opère par le fait d’une habitation réelle et effective dans un autre
lieu avec l’intention d’y fixer son principal établissement. Cette intention est présumée 19
lorsqu’une personne s’est établie dans un autre lieu (article 162 du code de la famille).
b) Le domicile élu : toute personne peut élire domicile pour l’exécution d’un ou de
plusieurs actes. L’élection doit être expresse et ne peut se faire que par écrit (article 168 du code
de la famille).
Toute signification, demande et poursuite pour l’exécution d’un acte pour lequel le domicile a
été élu peuvent valablement se faire à ce domicile et devant le juge dudit domicile. Lorsqu’on
élit domicile pour des raisons judiciaires, on doit écrire au Président du Tribunal pour signifier
que toutes les activités qui concerne la personne doivent prendre la direction du cabinet de tel
Avocat. Le domicile élu est une exception de domicile. Pour élire domicile, la personne doit être
capable, l’élection doit être expresse car il n’y a pas d’élection tacite, elle doit être aussi écrite
car elle ne peut se prouver par présomption ou par témoins.
Section 2 : LA Résidence
La résidence est le lieu où une personne séjourne pour un petit moment. On comprend alors
qu’une personne peut avoir plusieurs résidences mais un seul domicile. En fin, à défaut de
domicile connu, la résidence actuelle produit ses effets (article 161 du code de la famille).
Chapitre 4 : L’ABSENCE ET LA DISPARITION
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Section 1 : L’absence
A. Définition 20
L’absence est l’état d’une personne qui a disparu de son domicile ou de sa résidence sans donner
de ses nouvelles et dont on ignore si elle vit encore. Bref, c’est l’incertitude sur l’existence d’une
personne.
Cette personne est présumée vivante pendant trois ans ou un an à partir de dernières nouvelles
positives sur son existence selon qu’elle s’était constituée ou non un administrateur général de
ses biens.
L’absence est organisée par le code pour préserver certains intérêts qui sont en jeux : les affaires
commerciales, la succession, le mariage du conjoint survivant.
Il convient de signaler que l’absence n’est pas la non présence. En effet, un non présent est un
individu dont on sait avec certitude qu’elle est en vie mais momentanément elle se retrouve en
dehors de son domicile ou de sa résidence.
En matière d’absence, le code met successivement en œuvre deux présomptions : la présomption
de vie et la présomption de mort. Sur base de ces deux présomptions, le système élaboré par le
code envisage trois périodes dans l’absence :
- La présomption d’absence,
- La déclaration d’absence,
- La déclaration de décès.
dans les inventaires, la liquidation et le partage de tous les biens en présence du Ministère Public
ou son délégué, à faire constater l’état des immeubles par expert nommé par le TGI, à rendre 21
compte chaque année de sa gestion et le cas échéant à rendre compte définitif à l’absent qui
réapparait ou aux envoyés en possession. Le Ministère Public est chargé de veiller aux intérêts de
ceux qui sont absents (article 183 du code de la famille).
2. La déclaration d’absence
Elle commence après un an ou trois ans. La présomption de vie a cessé. Elle peut être demandée
par toute personne intéressée ou par le Ministère Public au TGI du dernier domicile de l’absent.
Il est prévu un examen minutieux de la demande de la déclaration d’absence par le TGI qui
vérifie les pièces et documents produits et qui peut en ordonner une enquête. La requête
introductive et le jugement ordonnant l’enquête font l’objet de publication dans la presse locale
et dans le district du domicile et de la résidence si ceux-ci sont distincts l’un de l’autre (article
185 du code de la famille).
Le jugement déclaratif d’absence est rendu six mois après l’enquête introductive. La publicité de
ce jugement est faite dans les mêmes conditions que ci- haut et dans le Journal Officiel (article
186 du code de la famille).
En vertu de ce jugement :
- Les héritiers présomptifs obtiennent l’envoi en possession provisoire des biens de
l’absent ;
- Le testament, s’il en existe un est ouvert et il est procédé à un partage provisoire des
biens de l’absent (article 188 du code de la famille).
- Le conjoint survivant, s’il opte pour le maintien du régime matrimonial, empêche l’envoi
provisoire. Les héritiers ont les mêmes droits et devoirs que ceux de l’administrateur. Si l’absent
réapparaissait, les héritiers ne doivent lui rendre que le capital et les fruits existants.
3. La déclaration de décès
Lorsque depuis le moment où la présomption de vie a cessé il s’est écoulé 5 ans de plus sans
qu’on ait reçu de nouvelles certaines de la vie de l’absent, il y a présomption de mort (article 191
du code de la famille). A la demande des parties intéressées ou du Ministère Public, le TGI du
dernier domicile déclare le décès. Ce jugement indique le jour à partir duquel l’absent est
présumé décédé. Il vaut acte de décès à transcrire en marge des actes de l’état civil. Il a pour
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effet d’ouvrir la succession de l’absent. Les héritiers se partagent les biens de l’absent
conformément à leur droit successoral (article 194 du code de la famille), ils obtiennent l’envoi 22
en succession définitive. Si l’absent réapparaissait, les héritiers doivent lui restituer en capital les
biens qui leur ont été attribués et encore existants entre leurs mains. En cas de fraude ou de
contravention, le réapparu peut exercer contre son auteur un recours (article 195 du code de la
famille). Le jugement par ailleurs autorise le conjoint survivant à contracter un nouveau mariage,
faculté qu’il perd automatiquement en cas de réapparition de l’absent avant la célébration du
nouveau mariage.
Le nouveau mariage contracté avant la déclaration de décès ne peut être attaqué que par l’absent
lui-même (article 197 du code de la famille). Si le père est absent et qu’il a laissé des enfants
mineurs d’un commun mariage, la mère et un membre de la famille du père absent désigné par le
Tribunal de Paix sur proposition du conseil de famille exerce sur les enfants tous les attributs de
l’autorité parentale notamment en ce qui concerne leur éducation et l’administration de leurs
biens.
Section 2 : LA DISPARITION
La disparition est l’état d’une personne qui a disparu dans de circonstances telles que sa mort est
certaine bien que son corps n’ait pas été retrouvé. Les actes de l’état civil y relatifs sont
réglementés par les articles 142 et 147 que nous avons vus précédemment. Certaines dispositions
relatives à l’absence notamment les articles 177 à 183 et 197 à 205 lui sont également
applicables.
A la requête du Ministère Public ou de toute personne intéressée, le tribunal peut, avant de rendre
un jugement déclaratif de décès, désigner un administrateur provisoire du patrimoine du disparu
si possible parmi les héritiers présomptifs (article 209 du code de la famille). En cas de
réapparition du disparu dont le décès a été déclaré, les héritiers lui restituent en capital les biens
qui leur ont été attribués et encore existants entre leurs mains (article 210 du code de la famille).
En outre, il peut exercer un recours contre eux en cas de fraude ou de contravention à leurs
obligations (article 210 al 2 du code de la famille).
TITRE II : LA CAPACITE
Chapitre I : GENERALITES
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Section 1 : DEFINITION
La capacité est l’aptitude qu’a une personne d’après son état à être titulaire des droits à les 23
exercer. On distingue ainsi la capacité de jouissance et la capacité d’exercice.
On parle de la capacité de jouissance quand il y a aptitude à être titulaire des droits alors qu’on
parle de la capacité d’exercice lorsqu’il y a aptitude à mettre en œuvre librement et
personnellement un droit dont on est titulaire. A la capacité s’oppose les incapacités.
1. Incapacité de jouissance
L’Antiquité frappait un grand nombre d’individu d’une incapacité de jouissance générale.
L’esclave n’avait aucun droit, aucun patrimoine, il ne pouvait être ni débiteur, ni créancier, il
n’était qu’une chose de son maitre.
L’incapacité de jouissance peut être générale ou spéciale. Elle est générale lorsqu’elle concerne
tout le patrimoine d’un individu. C’est le cas de la mort civile ou l’esclavage qui a disparu
aujourd’hui. Elle est spéciale toutes les fois qu’elle se limite à certains actes juridiques
seulement. Exemple : les étrangers ne jouissent que de droits privé ou de droits civils et non de
droits politiques.
2. Incapacité d’exercice
L’incapable d’exercice est titulaire des droits qu’il est cependant inapte d’exercer ou de mettre en
œuvre personnellement. Les incapacités sont établies dans le but de protection, elles sont d’ordre
familial.
Aux termes de la loi, les personnes incapables sont : les mineurs, les majeurs aliénés, les majeurs
faibles d’esprit, les prodigues, les affaiblis par l’âge, les infirmes et la femme mariée sous réserve
de certains instruments juridiques internationaux que le Congo a ratifiés.
L’incapacité d’exercice des physiques tient à l’âge (les mineurs) aux facultés mentales (aliénés
faibles d’esprit et prodigues).
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Avant la modification du code de la famille en 2016, la femme mariée était considérée comme
une incapable soumise au régime d’autorisation. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui suite 24
aux nombreuses luttes menées par les femmes au nom de l’égalité et de la parité.
Chapitre II : LA MINORITE
Section 1. GENARALITES
La minorité est l’état d’une personne qui n’a pas encore atteint l’âge de 18 ans. Elle se fonde
exclusivement sur l’âge et elle est indépendante de toute condition de sexe. L’âge d’un individu
est établi par les actes de l’état civil (article 220 du code de la famille).
Les mineurs sont placés sous l’autorité parentale ou tutélaire en ce qui concerne leur personne et
l’administration de leurs biens. Etant donné sa situation très spéciale, le mineur possède un statut
propre. Le code de la famille prend l’individu comme le point de départ et le centre de ses
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intérêts. Mais l’individu jeune a besoin de l’aide et de protection. Son statut vise sa protection et
son développement vers l’âge adulte. Le code fixe uniformément l’âge quel un individu est censé 25
être capable de diriger sa vie en pleine indépendance à 18 ans.
En droit, adulte se traduit par majeur qui a la pleine capacité d’exercice sauf les exceptions
prévues par la loi. Si un mineur n’a pas ou n’a plus de parents, on lui désigne un tuteur. En fin,
dans certains cas, le mineur peut échapper à l’autorité parentale grâce à une institution appelée
« émancipation ».
- A la majorité de l’enfant ;
- A l’émancipation ; 26
- Au décès du tuteur ou du mineur ;
- A la réparation de parent absent ;
- A la destination du tuteur.
Section 4. L’EMANCIPATION
L’émancipation est une institution qui affranchit le mineur de l’autorité parentale ou tutélaire ou
partiellement de l’incapacité d’exercice attachée à la minorité. Ce terme désigne à la fois d’état
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de mineur et d’acte juridique par lequel l’émancipation volontaire se réalise. En effet, dans
certaines hypothèses, on estime qu’il est inutile de continuer à maintenir quelqu’un qui n’a pas 27
encore atteint l’âge de la majorité dans un état de dépendance et d’incapacité qui est la
caractéristique du mineur, dans ce cas, le mineur est émancipé.
Il existe l’émancipation automatique et l’émancipation volontaire. La première se réalise de plein
droit par le mariage du mineur, lequel mariage n’est plus possible avec l’adoption de la nouvelle
loi réprimant les violences sexuelles.
L’émancipation volontaire se réalise en vertu d’un acte juridique et elle peut avoir lieu à partir de
15 ans par décision du Tribunal de Paix rendue sur requête du père ou de la mère du mineur, à
défaut par le tuteur et dans le conseil de famille doit être rendu (article 289 du code de la
famille).
Quant aux effets de l’émancipation, nous devons savoir que :
- Le mineur émancipé est affranchi de l’autorité parentale ou tutélaire ;
- L’émancipation lui confère la pleine capacité seulement pour les actes juridiques il est
placé sous le régime d’assistance, il passera tous les actes juridiques sous l’assistance d’un
curateur qui est la personne qui avait sur lui l’autorité parentale ;
- L’émancipation ne peut être révoquée.
NB : La décision accordant l’émancipation d’un mineur est transmise dans le mois à l’OEC du
lieu où l’acte a été établi pour qu’il y soit porté mention de l’acte d’émancipation (article 291 du
code de la famille).
L’émancipation cesse avec la majorité ou le décès du mineur émancipé.
C’est une décision judiciaire qui entraine pour l’aliéné mental une incapacité analogue à celle de
mineur non émancipé c'est-à-dire une incapacité totale. 28
2. Condition :
- La personne doit être aliéné, c'est-à-dire se trouver dans un état de démence (folie ou
imbécillité) ;
- Cet état doit être habituel, le fait qu’il y ait des intervalles lucides ne constitue pas un
obstacle ;
- La personne doit être majeure ou émancipée.
3. Procédure
Le tribunal compétent est celui de paix du lieu de la résidence de la personne dont l’interdiction
est sollicitée. L’interdiction est demandée par un parent pour son enfant, un époux pour son
conjoint et par celui qui exerce l’autorité parentale ou tutélaire pour le mineur dès sa majorité
(article 302 du code de la famille).
4. Effets
Les effets de l’interdiction prennent cours à partir du jugement. Un tuteur est nommé à l’interdit
sur proposition du conseil de famille. L’interdit est frappé d’une incapacité d’exercice totale, il
ne peut passer aucun acte et doit être représenté, à défaut tout acte passé par lui sera frappé d’une
nullité relative. Aussi les actes passés par l’aliéné non interdit ou avant son intervention sont
annulables pour autant que la démence ou l’imbécillité existait notoirement au moment où ces
actes ont été passés (article 306 du code de la famille).
5. Cessation
L’interdiction cesse avec le décès de l’interdit ou par un jugement de main levée demandé par les
personnes habilités à provoquer l’interdiction.
NB : Un extrait du jugement d’interdiction et de main levée sont, dans le mois, transcrits en
marge de l’acte de naissance de l’interdit pour être publié au Journal Officiel.
La curatelle est une décision judiciaire qui a pour effet de frapper d’une incapacité d’exercice
partielle certaines personnes qui sont d’une part atteintes d’une infirmité mentale qui ne va pas 29
jusqu’à l’altération et dont les facultés corporelles sont altérées par la maladie ou l’âge et d’autre
part les prodigues et les faibles d’esprit.
Le curateur est donc la personne désignée par le tribunal de paix dans le but d’assister ces
personnes.
2. Conditions
La personne concernée doit appartenir à l’une des catégories suivantes :
- Le faible d’esprit, c'est-à-dire la personne d’une intelligence insuffisante ;
- Les prodigues, c'est-à-dire les personnes qui distribuent leur patrimoine en désordre et en
dépense excessive et inutile de sorte qu’elles risquent de tomber dans le besoin et de
compromettre l’exécution de leurs obligations familiales ;
- Les handicapés, infirmes ou affaiblis par l’âge pour autant que l’altération des facultés
corporelles ou mentales résultant de cet état soit durable et susceptible d’empêcher l’expression
de la volonté.
tutélaire précédé ou survivant qui sera chargé d’assister le conjoint survivant dans ses obligations
(article 323 al 1 du code de la famille). 31
Le titulaire qui exerce seul l’autorité parentale peut, s’il se considère incapable, demander au
Tribunal de Paix la désignation d’un tuteur.
II i è m e Partie : DE LA NATIONALITE
La nationalité est le lien qui unit une personne à une nation à un Etat. C’est l’appartenance à une
nation, à l’occurrence à la nation congolaise.
La nationalité congolaise est une et exclusive, elle ne peut être détenue concurremment avec une
autre nationalité. Elle est soit d’origine, soit acquise par le fait de la naturalisation, de l’option, de
l’adoption, du mariage ou de la naissance et de la résidence en R.D.C (article 1 de la loi N° du
12/11/2004 relative à la nationalité congolaise).
Sans préjudice des dispositions de l’article 29 de la loi précitée, le Gouvernement prononce, dans
in délai d’un an, à compter de la découverte de la faute, la déchéance de la nationalité si
l’impétrant l’a obtenue en violation des dispositions de l’article 22.
Par cette déchéance, l’intéressé est réputé n’avoir jamais acquis la nationalité congolaise. Sans
préjudice des dispositions de l’article 22 de la présente loi, la déchéance est encourue :
- Si l’étranger qui a bénéficié de la nationalité d’acquisition a toutefois conservé sa
nationalité d’origine.
- S’il a acquis la nationalité congolaise par fraude, par déclaration erronée ou mensongère,
par dol, ou sur présentation d’une fausse pièce contenant une assertion mensongère ou erronée ;
- S’il s’est rendu coupable de corruption ou de concussion envers une personne appelée à
concourir au déroulement de la procédure tendant à acquérir la nationalité congolaise.
Le Gouvernement est tenu de prononcer par Décret délibéré en Conseil des Ministres la
déchéance de la nationalité congolaise de la personne incriminée.
Toutefois, ce Décret ne peut être pris qu’après avis conforme de l’Assemblée Nationale.
Le Décret est notifié au concerné par les soins du Ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Il
peut faire l’objet d’un recours gracieux du Président de la République et, le cas échéant, d’un
recours en annulation devant la Cour Suprême de Justice.
Hormis les cas de perte de la nationalité congolaise, la preuve de la qualité d’étranger doit
uniquement être faite par des documents probants. Lorsque la nationalité congolaise se perd 36
autrement, la preuve en est faite en établissant l’existence des faits et actes qui ont provoqué la
perte.
TITRE I. PRELIMINAIRES
Section 1. DEFINITION
La famille africaine ne se définit pas comme l’union formée par le père, la mère et les enfants.
Elle est plutôt une communauté d’individus qui se réclament d’un ancêtre commun unis les uns
les autres par le lien de parenté, pratiquement le même culte, observant les mêmes interdits,
soumis à l’autorité d’un chef qui est à la fois le représentant du groupe et l’administrateur de son
patrimoine commun. A son article 701, le code de la famille définit la famille comme étant
l’ensemble des parents et alliés d’un individu.
de plus en plus aisée, les unions libres se multiplient, l’autorité parentale et la puissance maritale
sont considérablement affaiblies,…. 37
TITRE II : LE MARIAGE
Chapitre I. GENERALITES
Section 1. CARACTERES GENERAUX DU MARIAGE
1. Définition.
Le mariage, selon le code de la famille, est un acte civil, public et solennel par lequel un homme
et une femme qui ne sont ni l’un ni l’autre engagé dans un précédent mariage enregistré,
établissent entre eux une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la
dissolution sont déterminés par la loi (article 330 du code de la famille).
Les règles relatives au mariage sont impératives et d’ordre public, toute convention contraire y
relative est nulle (article 332 du code de la famille).
Le mariage est une forme de cohabitation sexuelle monogamique et stable reconnue par le droit
congolais. Le droit au mariage ainsi que la liberté de choix de conjoint sont des droits
fondamentaux garantis par la constitution et réaffirmés par le code en ses articles 334 à 336 du
code de la famille. Le code prévoit en outre des sanctions contre ceux qui porteraient atteinte à
cette liberté soit en poussant une personne à se marier contre son gré, soit en s’opposant de
mauvaise foi au mariage d’une personne. Toutefois, en cas de contrainte exercée par les parents,
le tuteur ou toute personne qui exerce l’autorité sur l’individu, ce dernier peut saisir le conseil de
famille qui va statuer. En cas de désaccord, le Tribunal de Paix, en sera saisi.
- Toute forme de cohabitation en dehors du mariage est considérée comme nulle parc qu’elle a
un objet immoral ; 38
- Tout acte ou convention en vue de nouer, de favoriser ou de faire continuer de pareilles
relations est nul.
La sanction de nullité est renforcée par la règle selon laquelle les tribunaux refusent de prendre
connaissance des demandes qui émanent d’une personne qui évoque son propre comportement
immoral ou illégal. Ainsi, non seulement la conclusion n’obtiendra pas l’exécution des
engagements que son concubin aurait pris envers elle, mais le concubin n’obtiendra pas non plus
la restitution lorsqu’il aura exécuté des obligations immorales.
En règle générale, le code ne frappe pas de sanctions pénales les relations sexuelles en dehors du
mariage, en d’autres termes, les relations sexuelles en dehors du mariage ne constituent pas une
infraction, elle devient punissables que lorsqu’elles ont eu lieu dans des circonstances spéciales
tel que l’adultère, le viol, l’attentat à la pudeur, …. Par conséquent, les relations sexuelles
librement consenties entre les personnes célibataires qui ont atteint l’âge de 18 ans révolus ne
constituent pas une infraction.
NB : Contrairement à l’ancien code qui faisait la différence entre enfants légitimes et illégitimes
ou naturels pour désigner ceux qui sont nés dans le mariage ou hors mariage, le nouveau code a
supprimé la terminologie « enfant naturel » et a établi l’égalité des droits et devoirs de tous les
enfants dans leurs rapports avec leur père et mère.
étrangers, le mariage religieux est parfois reconnu quant à la forme, et parfois même quant aux
effets. Exemple : Ethiopie, Angleterre, Grèce, Espagne, Portugal et de façon générale les pays 39
musulmans.
Notons cependant que la réglementation du mariage du code civil manifeste clairement son
origine ecclésiastique, c'est-à-dire le mariage civil tire son origine de la religion.
C. La dot (article 361 à 367) : le code de la famille fait de la dot un préalable au mariage. Le 41
mariage ne peut être célébré que si la dot a été effectivement versée, du moins en partie. Elle
peut être symbolique. L’article 363 reconnaît au Président de la République la compétence de
fixer par ordonnance la valeur maximale de la dot sur proposition des assemblées provinciales
pour éviter que certains parents ne poussent très loin leur cupidité en exigeant la dot dépassant
toute mesure. Malheureusement cette ordonnance n’a jamais été pris jusqu’à ce jour.
En cas de refus de la dot par les personnes habilités à la recevoir, les futurs époux peuvent saisir
le conseil de famille du litige et le tribunal de paix avec le ministère public si le refus persiste
pour obtenir l’autorisation au mariage.
II. CONDITIONS DE FORME
A. Règles générales
Le mariage est un contrat formaliste et solennel, il peut être contracté sous n’importe quelle
forme car la loi a imposé des formes qui doivent être respectées sous peine de nullité.
Le code prévoit deux formes de mariage :
- Le mariage constatation en famille selon les formalités prescrites par la coutume puis
enregistré par l’OEC qui dresse alors l’acte le constatant ;
- Le mariage célébration célébré selon les formalités prescrites par le code devant l’OEC qui
dresse un acte de mariage.
L’acte constatant la célébration du mariage fait l’objet dans les 15 jours qui suivent d’une
publicité par voie de proclamation faite au moins deux fois ou par affichage apposé à la porte du
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bureau de l’état civil (article 370 al 5). Passé ce délai de 15 jours, l’OEC procède à
l’enregistrement du mariage (article 370 al 6). Si l’OEC est saisi d’un cas d’empêchement au 42
mariage, il sursoit immédiatement à l’enregistrement et en avise le Président du Tribunal de paix
dans les 48 heures, celui-ci peut dans les 8 jours ordonner soit de passer outre, soit de surseoir à
l’enregistrement. Dans ce dernier cas, les époux et leurs témoins sont cités dans les 15 jours
devant le tribunal de paix pour plaider sur le mérite de l’opposition. Le dispositif du jugement
qui intervient dans les 8 jours est transmis à l’OEC pour être transcrit en marge de l’acte de
mariage pour publicité.
L’OEC reçoit les déclarations des époux qui sont unis lors d’une cérémonie familiale selon la
coutume et celle des témoins attestant que la dite cérémonie s’est déroulée conformément à la
coutume (article 374). Il vérifie si les conditions légales du mariage ont été respectées (article
375).
Le code dispose à son article 379 que le mariage célébré en famille sort tous ses effets à la date
de sa célébration même à l’absence d’enregistrement. La portée de cet article est cependant
atténuée par l’article 380 qui stipule « Avant l’enregistrement, le mariage célébré en famille et
non enregistré invoqué devant le tribunal oblige celui-ci à suspendre la procédure jusqu’à
l’enregistrement (article 380).
Le tribunal de paix du lieu de la célébration peut dispenser du respect du délai pour cause grave.
Si l’OEC a connaissance d’un fait qui constitue un empêchement au mariage, il sursoit à la
célébration et en informe le Président du Tribunal de paix dans les 48 heures. Celui-ci dans les 8
jours ordonne à l’OEC soit de passer outre, soit de surseoir à la célébration du mariage.
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Dans ce cas, le greffier notifie l’ordonnance d’opposition aux parties et à l’OEC (article 385).
Les futurs époux peuvent demander au tribunal la main levée de l’ordonnance et le jugement est 43
prononcé dans les 8 jours sauf si il y a d’enquêter (article 385 al 4). La procédure est gratuite.
Avant la célébration du mariage, l’OEC doit vérifier si les futurs époux n’ont pas été mariés et
dans l’affirmative, il doit vérifier si l’union précédente a été effectivement dissoute ou annulée.
Il s’informe en outre auprès d’eux sur la valeur et la composition de la dot ainsi que sur les
modalités de son règlement. Enfin, il leur demande de choisir le régime matrimonial tout en leur
faisant savoir qu’à défaut de le faire, il leur sera appliqué le régime légal (article 388).
code prévoit le refus des sanctions pénales contre l’OEC et parfois contre les époux, les auteurs
de la violation de condition de parenté, d’âge, de consentement ainsi que les témoins d’un tel 44
mariage. La loi prévoit enfin la sanction de nullité dont l’action peut être portée devant le
tribunal de paix et elle est imprescriptible (article 399).
Le mariage contracté en violation de l’une des conditions peut être annulé par le Juge et cela
lorsque l’irrégularité est importante.
Constituent les causes de nullité absolue du mariage :
- La violation de la condition d’âge (art 406) ;
- Le mariage entre parents au degré prohibé (art 415) ;
- La bigamie (art 408 et suivant),
- L’absence de consentement (art 402) ;
- L’absence de la dot (art 426) ;
- Le mariage des personnes de même sexe ou sans sexe (art 406).
Constituent les causes de nullité relative de mariage :
- Le consentement vicié par l’erreur ou la violence (art 403 -405) ;
- Le mariage des interdits (art 406) ;
- Le mariage célébré par un OEC incompétent ou sans publier (art 429 al 1).
En général, lorsque la loi oblige le juge à déclarer l’acte nul quand il constate une nullité, on
parle de la nullité de droit ; mais on rencontre des cas où la loi confère au juge le pouvoir
discrétionnaire d’apprécier l’opportunité d’annuler l’acte, on parle de la nullité facultative.
C’est le cas en cas de manque de publicité ou de l’incompétence de l’OEC.
En ce qui concerne les effets de la nullité, en principe, le juge prononce la nullité pour l’avenir
(article 400 al 1). Ce n’est qu’exceptionnellement qu’il peut la prononcer avec effet rétroactif en
considération de la bonne ou mauvaise foi des époux, de l’intérêt des enfants issus de cette
union. Dans ce cas, le mariage est censé n’avoir jamais existé et les époux sont censés avoir vécu
dans le concubinage. Lorsqu’un mariage nul produit les effets normaux d’un mariage valide
jusqu’au moment de son annulation, on parle de mariage putatif.
La preuve par excellence du mariage est l’acte de mariage dressé lors de sa célébration ou de son
enregistrement (art 436). A défaut d’acte de mariage, le mariage est prouvé par la possession 45
d’état d’époux (art 438 al 1). Il y a possession d’état d’époux lorsque deux personnes se
considèrent et se traitent comme époux, qu’elles sont considérées et traitées comme tel par leurs
parents et la société. La possession d’état d’époux est prouvée par en présentant plus d’un
témoin, parents ou non des intéressés. Elle peut être contestée de la même manière (art 438 al 2
et 3).
Section 5. LES EFFETS DU MARIAGE
Tous les mariages qu’ils aient été célébrés ou enregistrés produisent les mêmes effets (art 441).
L’état de mariage entraine pour les époux deux catégories d’effets :
- D’une part, il y a les effets extrapatrimoniaux du mariage qui dérivent de l’idée d’entraide et
d’un besoin d’unité et de direction ;
- D’autre part, il y a les effets patrimoniaux qui concernent les effets pécuniaires dérivant du
mariage.
§1. Les effets extrapatrimoniaux du mariage
Ces effets se résument en droits et devoirs respectifs des époux.
A. Les droits et devoirs des époux sont :
1. La cohabitation : les époux s’obligent mutuellement à la communauté de vie. Ils sont
tenus de vivre ensemble et d’assurer la consommation du mariage (art 453).
Le devoir de cohabitation revêt deux aspects : le devoir sexuel et le devoir de résidence
commune.
Le devoir sexuel cesse en cas de maladie, d’impuissance ou de comportement injurieux de
l’autre époux. En ce qui concerne le devoir de résidence commune, il convient de noter que
l’épouse est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout où il juge bon de résider (art
454). C’est donc le mari qui a le droit de choisir le lieu de résidence. Mais s’il en abuse, la
femme peut attaquer sa décision devant le tribunal de paix (art 455). Toutefois, les époux
peuvent, dans l’intérêt supérieur du ménage, décider de vivre séparément pendant une période
déterminée ou indéterminée. La convention conclue à cet effet peut être révoquée à tout moment
par l’un d’entre eux (art 456).
des soins et assistance est le plus important de tous car il englobe tous les autres. Il comporte en
effet l’obligation de veiller à toutes choses et à toutes circonstances au bien être de son conjoint, 46
il réalise l’idée d’association qui est la véritable signification du mariage.
3. Fidélité, respect et affection : en droit, la fidélité conjugale vise les relations sexuelles.
Le mariage interdit à chaque époux d’voir des relations sexuelles avec d’autres personnes que
son conjoint. La violation de ce devoir constitue l’infraction d’adultère prévue à l’article 467.A
noter que l’adultère du mari n’est punissable que s’il a été entouré de circonstance de nature à lui
imprimer un caractère injurieux (art 467 al 2). Quant au respect et affection, les époux se doivent
une considération mutuelle et doivent s’interdire de recourir aux exactions ou services corporels.
4. Secours : chaque époux doit fournir à l’autre ce dont il a besoin pour vivre.
B. L’autorité maritale
Le code de la famille a institué le mari comme chef du ménage et lui a conféré le pouvoir de
contrôler son épouse, de la diriger, un droit de regard sur ses activités, sa fréquentation, sa
correspondance tout en lui soumettant au régime de l’autorisation pour tous les actes juridiques
pour lesquels elle s’oblige personnellement. La femme mariée quant à elle doit obéissance à son
mari. Mais avec l’évolution des mentalités et la convention sur l’élimination de toutes les formes
de discrimination à l’égard de la femme qui prônent que les femmes doivent bénéficier à égalité
avec les hommes de la jouissance et de l’exercice de tous les droits et libertés fondamentaux dans
le domaine politique, économique, social et culturel, lequel instrument juridique a été ratifié par
notre pays et réaffirmé dans notre constitution, il n’y a plus lieu de parler de cette institution de
l’autorité maritale tout en reconnaissant que pour une bonne harmonie au sein du foyer, on doit
avoir un chef qui a besoin d’une aide complémentaire et non pas une esclave.
§2. Les effets patrimoniaux du mariage
A. Dispositions générales
Par effets patrimoniaux du mariage, il faut entendre les effets pécuniaires du mariage qui sont
réglementés par la loi qui organise les trois régimes laissé au choix des futurs époux.
Aux termes de l’art 475 : « les époux contribuent aux charges pécuniaires du ménage selon leurs
facultés et leur état ».
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Par charge de ménage, il faut entendre les dépenses nécessaires à l’entretien quotidien du
ménage ainsi qu’à l’éducation des enfants à proportion de situation respective et de possibilité 47
financière et professionnelle de chacun des époux (art 476).
Entre eux, les époux sont tenus d’une obligation alimentaire avec cette particularité que c’est le
mari qui est le premier débiteur d’aliments (art 479). L’époux qui n’exécute pas ses obligations
alimentaires peut être condamné par le tribunal de paix à payer à son conjoint une pension
alimentaire (art 480). Ce dernier peut par ailleurs se faire autoriser par le tribunal de paix à
percevoir directement du revenu de l’autre époux les produits de son travail et toutes les autres
sommes qui lui sont dues par les tiers (art 481). Le tribunal fixe les conditions de la perception
ainsi que le montant en concurrence duquel elle est accordée. De même en cas d’absence,
d’interdiction ou de l’impossibilité par l’un des époux de manifester sa volonté, le tribunal de
paix peut autoriser l’autre époux à percevoir la somme due par les tiers à son conjoint et cela
pour les besoins du ménagé (art 486).
Il y a destruction irrémédiable de l’union conjugale lorsque le tribunal tire des faits la conviction
que la continuation de la vie conjugale et la sauvegarde du ménage sont devenues impossibles 49
(art 550).
Aucune cause ne pourra plus être considérée comme ouvrant automatiquement droit au divorce.
TRAVAIL PRATIQUE
Présenter le rapport descriptif de participation à une célébration de mariage civil dans une des
communes de la Ville de Bunia.