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Cours de droit

Le terme de « droit » présente plusieurs significations


Dans une première acception, il désigne un ensemble de règles s’appliquant
dans une société humaine donnée (par exemple le droit marocain est
l’ensemble des règles de droit applicables au Maroc). On parle alors de droit
objectif.
Dans une seconde acception, il vise une prérogative reconnue à un individu,
consistant en une faculté de réaliser un acte ou de disposer d’une chose (par
exemple le droit de propriété). C’est alors un droit subjectif
Exemple
Une personne me bouscule et me fait chuter.
J’ai le droit d’agir contre elle pour obtenir réparation de mon préjudice, sous
forme de dommages et intérêts ;
====»il s’agit d’un droit subjectif.
Cette possibilité m’est reconnue parce que le droit objectif prévoit que toute
personne qui cause un dommage par sa faute doit le réparer (DOC)
===»C’est donc le droit objectif qui m’accorde ce droit subjectif

Espace de non droit = absence de droit


mise en évidence par
Carbonnier, (Flexible droit, Pour une sociologie du droit sans rigueur, 10e
éd. LGDJ, 2001).
Cette absence de droit ne doit pas être confondue avec l’ignorance du
droit.
En effet, ce n’est pas parce que des personnes pensent se tenir à l’écart du
droit et ne pas être concernées par lui que le droit ne leur sera pas
applicable si jamais un conflit survient

La règle de droit
L’homme est fait pour vivre en société, c’est-à-dire au sein d’un
groupement, en compagnie de ses semblables. Toutefois aucun
groupement ne peut survivre si ses membres agissent selon leur bon
vouloir :
la vie en société exige le respect du droit
D’où la nécessité d’imposer des règles de conduite, à condition toutefois
de les assortir d’une sanction, faute de quoi elles risqueraient de rester
lettre morte. C’est l’autorité publique, l’État, qui est chargé de
sanctionner ces règles, la justice privée étant source d’anarchie.
Les sources du droit objectif
Sources Sources Sources
Traditionnelles modernes interprétatives
Religion
1.Doctrine
Coutume 1.La Loi au sens large
2. Règlement
2. La Jurisprudence
a. Décret
b. Arrêtés

Droit public et droit privé, quelle différence ?


Le droit public touche la société dans son ensemble, tandis que le droit privé touche les
particuliers, les familles, les entreprises et les petits groupes.
Il ne fait pas de doute que le droit public a pour objet l’organisation de l’Etat et des collectivités
publiques, comme les régions, les provinces, les préfectures et les communes. Le droit public
s’occupe également des rapports de droit qui peuvent se nouer entre:
•D’une part ; l’Etat et les collectivité publiques
Et d’autre part, les simples particuliers
•En revanche, le droit privé ne s’intéresse qu’aux rapports des personnes privées entre elles.
•C’est le cas du droit de la famille, réglementation du mariage, la liquidation des succession, la
tutelle qui s’exerce sur la personne et les biens d’un enfant mineur….
•Il va de même des questions qui relèvent du droit des contrats et des obligations: la vente,
l’hypothèque, le contrat de bail ou contrat de location portant sur une immeuble à usage
d’habitation.
Critères de distinction
•Critère relatif à la finalité des règles de droit:
❑Le droit public se trouve au service à l’intérêt général;
❑Le droit public est au service de l’individu: il se propose de protéger les intérêts
particuliers, les intérêt privés.
•Critère relatif aux caractères des règles de droit:
❑Le droit public serait un droit impératif ou contraignant: un droit qui permet de
soumettre l’individu à la volonté de l’Etat.
❑Le droit privé serait un droit libéral, un droit faisant régner la volonté de
l’individu. Un particulier ne peut être tenu d’exécuter une obligation que dans la
mesure où il l’avait librement acceptée notamment en signant un contrat.
Exceptions

•Le droit public est aussi libéral….n’est pas exlusivement impératif: cas des
libértés publiques: l’opinion; l’expression; l’association, circulation…
•En revanche, le droit privé n’est pas exclusivement libéral. Il comporte un certain
nombre de dispositives impératives:
Exemple article 5 de l’ancienne Moudawana: la constitution d’une dot au profit de
l’épouse est nécessaire.
Ce même article prohibe le contrat qui dispenserait le fiancé de cette obligation.
‫ال بدمن تسميةمهر للزوجة‬
‫اليجوز العقدعىل إسقاطه‬
•Critère relatif aux sanctions des règles de droit:
❑ le droit privé est dominé par un principe séculaire d’après lequel: « Nul ne peut
se faire justice à soi même »
Si un particulier prétend avoir un droit contre un autre, le paiement d’une somme
d’argent à la suite d’un prêt; il n’a pas la possibilité de passer directement à
l’exécution. Il doit au préalable saisir le tribunal compétent pour faire reconnaitre
l’existence du droit invoqué par un jugement.
❑Dans le cadre du droit public, si l’administration prétend avoir un droit contre
un particulier, par exemple le paiement des impôts directs, elle bénéficie d’un
privilège exorbitant: le privilège d’exécution d’office
Les matières de droit public
On trouve le droit public interne et le droit international public.
Le droit public interne:
Le droit constitutionnel et le droit administratif constituent sans doute les
principales matières du droit public interne. Mais il faut évoquer d’autres
matières comme: les libertés publiques et les finances publiques qui ont une
incidence sur la vie en société et les citoyens.
Droit constitutionnel
•Comprend l’ensemble des règles qui déterminent l’organisation politique de
l’Etat. Il s’attache aux trois organes de l’Etat: le pouvoir exécutif, le pouvoir
législatif et l’autorité judiciaire, pour fixer leur organisation et leur
fonctionnement.
•Il faut préciser que le DC s’intéresse également aux modalité de participation
des citoyens à l’exercice du pouvoir.
•La dénomination réside dans la constitution elle-même et les lois organiques
qui en découlent directement
Droit administratif
•A pour objet essentiel l’organisation et le renforcement des administrations, des
personnes morales administratives telles que les communes, les provinces, les
préfectures, les régions et les différents établissement publics.
•Le droit interne comprend également les libertés publiques qui déterminent les
droits de l’individu dans la société et s’efforcent d’assurer leur sauvegarde.
•Les finances publiques et le droit fiscal s’occupent de la gestion des finances de
l’Etat et des administrations: recettes, impôts, dépenses, budget.
Droit international public
•Les rapports entre les Etats
•Statuts des organisations internationales ou régionales comme l’ONU, la Ligue
arabe, l’UE…
•Un droit en cours de formation;
Sources principales:
❑Les traités internationaux;
❑Les coutumes et les usages qui caractérisent la pratique internationale;
❑La jurisprudence internationale comme la CIJ et la CPI
Les matières du droit privé
•Le droit civil: matière fondamentale du droit privé
Domaine d’application étendu;
❑Éléments permettant d’individualiser les personnes (nom; l’état civil; le
domicile)
❑Règlement également la famille: mariage, filiation, divorce, successions.
❑Droits subjectifs comme prérogatives reconnues aux particuliers qui
peuvent soit porter sur les choses: droits réels soit s’exercer contre une
autre personne: droits personnels ou de créance.
❑Droit des contrats et des obligations
Droit commercial
•Il règlemente de façon générale la profession commerciale, qu’elle soit exercée à
titre individuel ou sous forme de société: SA, SARL…
•Il régit les actes et les effets de commerce comme la lettre de change, le billet à
ordre, que ces actes soient accomplis par des commerçant ou non commerçant;
•Les assurances;
•La propriété industrielle.

Les matières mixtes


•Le droit pénal
qui comprend:
•Le droit pénal général qui comprend les règles générales qui
s’appliquent à toutes les infractions et leur sanctions ainsi qu’aux
conditions de la responsabilité pénale.
•Le droit pénal spécial qui traite des règles qui régissent chacune de ces
infractions en particulier,
•La procédure pénale qui concerne l’organisation, le déroulement et le
jugement du procès pénal.
•Droit international privé
Intéresse les rapports entre particuliers, mais qui comprend un élément
international.
C’est le problème des conflits de lois, conflits qui peuvent opposer la loi
national à une ou plusieurs lois étrangères, en raison de la nationalité de
l’une des parties, du lieu de situation des bien revendiqués.
Exemple:
mariage mixte, succession d’un marocain décédé à l’étranger tout en
laissant des biens, les problèmes de nationalité (conditions d’acquisition ou
d’attribution), les conditions des étrangers (leur séjour au Maroc et leur
droits)
Rappel*
La règle de droit constitue
une règle de conduite imposée aux membres d’une société donnée
qui doivent la respecter sous peine de sanctions prononcées par
l’autorité publique.
Caractères de la règle de droit
I.La règle de droit est générale et abstraite
La règle de droit est générale, ce qui signifie qu’elle s’applique en principe sur tout le
territoire marocain et pour tous les faits qui s’y produisent.
Elle est aussi abstraite car elle ne s’applique pas à des personnes individuellement
désignées mais est commune à tous.
Inspirée de la philosophie des droits humains et la l’égalité devant la justice.
Ce caractère impersonnel se manifeste souvent par le recours à des pronoms ou adjectifs
indéfinis dans la formulation de la règle.
Par exemple :
Tout …
Quiconque…
La règle concerne chacun et ne désigne personne en particulier.
Cependant certaines règles de droit ne sont applicables qu’à des catégories spécifiques
de personnes :
Exemples: les locataires, les commerçants, les personnes mariées… Cette catégorie peut
d’ailleurs être très étroite : les conducteurs d’automobile, les propriétaires de
monuments historiques…
» Peu importe le nombre de personnes concernées par la règle, du
moment que cette règle doit s’appliquer à toute personne appartenant
à la catégorie donnée
II. La règle de droit est obligatoire
La règle de droit est obligatoire, elle doit être respectée sous peine de sanctions.
C’est l’État qui prononce ces sanctions, par le biais de ses tribunaux.
Les règles de droit ne sont pas toutes obligatoires de façon identique. Certaines
sont impératives, ce qui signifie qu’il est impossible de s’y soustraire.D’autres ne
sont en revanche que supplétives de volonté, ce qui implique qu’il est possible de
déroger à la règle, en prévoyant autre chose, notamment dans un contrat.
Prenons un exemple :
•une entreprise conclut un contrat de vente d’un bien industriel avec un de ses clients ;
elle indique seulement dans le contrat la nature de la chose vendue et son prix. Le
contrat ne précise donc pas quand doit être payé le prix.
•Et bien le Code civil prévoit qu’en cas de vente, l’acheteur doit payer le prix au moment
et au lieu où la chose vendue est livrée. Mais cette disposition n’est pas impérative, c’est-
à-dire que l’acheteur et le vendeur peuvent prévoir, par exemple dans le contrat de
vente, que le prix sera payé soit avant, soit après la livraison e prix. Comment alors peut-
on régler ce problème.
•En fait le législateur a prévu une règle qui s’applique lorsque les personnes concernées
n’ont rien prévu dans le contrat, le législateur supplée au silence des sujets de droit, il
remplace leur silence, d’où l’appellation de règle supplétive donnée aux règles de ce type.
Obligatoire et sanctionnée par une autorité
publique :
•C’est la puissance publique qui est habilitée à faire respecter ces règles de
conduite que sont les règles de droit.
•Une série de sanctions destinées à assurer le règne du droit.
Les sanctions:
•Les sanctions disciplinaires ‫الجزاء التأديبي‬
•Les sanctions civiles ‫الجزاء المدني‬
•Les sanctions pénales ‫الجزاء الجنائي‬
Les sanctions civiles ‫الجزاءالمدني‬
•Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation
•Les sanctions civiles produisant une contrainte

Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation

La nullité ‫البطالن‬
Les dommages intérêts ‫التعويضعن الضرر‬
La nullité ; C’est une sanction qui vise , pour l’avenir, à priver un acte contraire à
la loi de tout effet, mais qui se propose aussi d’effacer tous les effets produits par
cet acte, dans le passé.
exemple: l’adoption ordinaire est nulle et non avenue et ne produit aucun des
effets qui découlent de la filiation légitime.
Les dommages intérêts ; •Toute personne qui occasionne par son comportement
un dommage à autrui engage sa responsabilité. La réparation du préjudice subi
par la victime consiste précisément à lui attribuer des dommages intérêts.
•Les sanctions civiles produisant une contrainte

il faut distinguer suivant que la contrainte provoquée est directe ou indirecte.


a)Certaines sanctions civiles exercent une contrainte directe sur la personne elle-
même.
Exemple: La personne qui occupe un local sans pouvoir justifier d’un contrat, écrit
ou verbal, de location risque de faire l’objet d’une mesure d’expulsion. ‫اإلفراغ‬
b) d’autres sanctions civiles produisent seulement une contrainte indirecte. Dans
cette hypothèse, la sanction s’exerce, non contre la personne elle-même, mais
contre ses biens.
Exemple: une débiteur refuse de payer ses dettes, il sera possible, à la suite d’un
jugement de condamnation, de procéder à la saisie de ses biens. ‫حجزاألموال‬
Il s’agit d’une vente forcée aux enchères publique, en vue de dédommager les
créanciers avec le produit de la vente.

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