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2007.
PREMIERE PARTIE : INITIATION AU DROIT
INTRODUCTION
Parmi les diverses branches de droit, le droit civil occupe la place la plus importante. Cette importance se
situe à deux points de vue :
SECTION 1- DEFINITION
La définition du droit fait ressortir deux aspects, tantôt on parle de droit objectif, tantôt on parle de droit
subjectif.
A. Le droit public
Le droit public est constitué par l’ensemble des règles qui déterminent l’organisation et le fonctionnement
des pouvoirs publics. Son but est d’assurer la satisfaction de l’intérêt général ; il gouverne les rapports entre
l’Etat et les citoyens.
Le droit public comprend plusieurs branches que sont : Le droit constitutionnel, le droit administratif, les
finances publiques ou droit financier.
1. Le droit constitutionnel
Il regroupe l’ensemble des règles qui régissent l’organisation et le fonctionnement de l’appareil politique de
l’Etat.
Il étudie notamment la répartition des pouvoirs entre le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir
judiciaire ; cette répartition est assortie de la compétence des différentes autorités étatiques à qui se trouvent
dévolus ces pouvoirs (Assemblée Nationale, Président de la république etc.…)
2. Le droit administratif
Il est composé des règles qui régissent la fonction administrative de l’Etat. Il s’agit des règles relatives à
l’organisation et au fonctionnement de l’administration publique (les ministères et leurs services extérieurs,
les Etablissements publics…etc.), ainsi que les règles qui définissent les droits des administrés.
B. Le droit privé
Le droit privé contient les règles applicables généralement aux rapports entre les personnes physiques entre
les personnes physiques et ceux entre les personnes morales de droit privé. Ce droit se subdivise en plusieurs
matières :
1. Le droit civil
C'est l'ensemble des règles précisant les rapports entre de simples particuliers. C'est le droit commun qui
s'applique chaque fois qu'aucune règle particulière ne régit la situation.
2. La procédure civile
Elle contient les règles applicables à l'organisation judiciaire ainsi qu'aux actions intentées devant les
tribunaux,
3. Le droit commercial
C'est l'ensemble des règles relatives au commerce et qui précisent le statut des commerçants. A l'intérieur de
celui-ci, on retrouve le droit du commerce terrestre
4. Le droit du travail
Il réglemente les conflits pouvant naître à l'occasion de l'exécution du contrat de travail ainsi que les
relations entre employeur et employés.
C. Le droit mixte
1. Le droit pénal
C'est l'ensemble des règles relatives au droit de punir qui appartient à la société. Il précise les sanctions
pécuniaires ou corporelles que l'Etat utilise pour frapper l’individu qui transgresse la règle de droit.
Le droit pénal est un droit mixte en ce sens qu'il est à la limite du droit privé et du droit public.
C'est un droit privé par sa technique de raisonnement, par certains de ses principes essentiels, parce qu’il
vise à protéger au principal des personnes et des biens privés, et surtout parce qu'il est appliqué par les juges
ayant reçu une formation principalement de droit privé.
C'est aussi un droit public dans la mesure où le procès pénal s'analyse comme un procès intenté par la
société à un individu ou groupe d'individus. Ainsi, le procureur qui poursuit ou l'avocat général qui requiert
une peine agit au nom de la société.
Aussi, nombre de sanctions pénales sont des peines de prison dont l'exécution et le contrôle sont confiés à
une administration publique, l'administration pénitentiaire.
2. La procédure pénale
Sa finalité est de réglementer les poursuites qui découlent de l'application du droit pénal
B. Le Droit international
Il a pour objet les rapports sociaux dans lesquels figure un élément étranger. Il est aussi public ou privé en
considération du type de rapports qu'il régit.
A. L'élaboration de la loi
L'élaboration de la loi obéit à une procédure spéciale dont les étapes sont les suivantes :
1. L'initiative des lois
Elle appartient aussi bien au Gouvernement (projet de loi) qu'aux Députés (proposition de loi).
2. Le vote de la loi
Les Députés examinent le projet ou la proposition de loi d'abord en commission puis en Assemblée plénière.
Ils peuvent le modifier. Après délibération, le texte est voté c'est-à-dire adopté par les Députés.
3. La promulgation et la publication de la loi
Une fois votée, s'ouvre un délai de 30 jours au cours duquel doit intervenir un décret de promulgation
émanant du Président de la République ; la promulgation est le décret qui certifie, de manière authentique,
l'existence du Commandement étatique et qui donne l'ordre de l'exécuter. C'est donc l'acte par lequel, le
Président de la République atteste l'existence et la régularité de la loi.
Ce délai de 30 jours peut être écourté à 5 jours en cas d'urgence.
Avant l'expiration de ce délai, le Président de la République peut demander à l'Assemblée Nationale de
délibérer une nouvelle fois sur la Loi.
Une fois la loi promulguée, s'ouvre un autre délai à l'expiration duquel la loi devient obligatoire. Ce
deuxième délai est de 3 jours francs (de 0 heure à 24 heures). Là aussi, il y a des exceptions : en cas
d'urgence, la loi est transmise au Préfet qui l'affiche, suivie de 3 communiqués radio diffusés.
4. La publication
La loi doit être publiée au Journal officiel et c’est cette publication qui en informe le public puisque
personne n’est censé ignoré la loi. Les lois doivent être publiées mais également les décrets. Les traités
ratifiés doivent être publiés. La loi entre en vigueur sur tout le territoire ivoirien le lendemain de sa
publication. Cependant le législateur peut prévoir les conditions d’entrée en vigueur de la loi dans des
dispositions transitoires qui vont reculer la date d’entrée en vigueur de la loi ou vont prévoir une période de
transition avec le régime antérieur.
B. La suppression de la loi
Elle survient par suite de l'abrogation ou de l’annulation. Celles-ci sont à distinguer de la désuétude.
• L'abrogation se définit comme une abolition de la loi pour l'avenir.
• L'annulation produit un effet rétroactif, elle revient sur le passé et l'anéantit. Tandis que l'abrogation
ne met pas en cause les actes qui ont été accomplis sous l'empire de l'ancienne loi.
• La désuétude équivaut au fait qu'une loi ne soit pas appliquée pendant un laps de temps plus ou moins
long. Cela n'entraîne pas la perte de la force obligatoire de cette loi.
NB : La non-rétroactivité de la loi
L’article 2 du Code civil dit que la loi ne dispose que pour l'avenir, elle n'a pas d'effet rétroactif. La loi
nouvelle ne peut pas s'appliquer à des situations de faits ou de droits antérieures à sa publication. On parle
souvent d'application immédiate de la loi, elle va s'appliquer aux faits en cours mais non aux situations
juridiques déjà nées, dans ce cas il y survie de la loi ancienne.
Toutefois ce principe connaît des exceptions :
• La loi se déclare elle-même rétroactive ;
• Les lois sont interprétatives, ces lois viennent préciser le sens ou la portée d'une loi récemment
promulguée ;
• Les lois pénales plus douces.
PARAGRAPHE4 : LES RÈGLEMENTS
Les règlements sont des règles de Droit édictées par le pouvoir exécutif.
Ce sont des règles de droit à portée générale et impersonnelle édictées par le pouvoir exécutif. On
distingue les décrets et les arrêtés.
A. Les décrets
Ce sont des décisions exécutoires à portée générale ou individuelle émanant du Président de la
République. On distingue :
*Les décrets solennels qui sont signé en conseil des Ministres ;
*Les décrets simples qui sont ceux pris par le chef de l’Etat en dehors du conseil des ministres.
B. Les arrêtés
Ce sont des décisions exécutoires à portée générale ou individuelle émanant d’un ou de plusieurs
ministres (arrêté ministériel ou interministériel) ou de d’autres autorités administratives (arrêté préfectoral
ou municipal)
Les arrêtés sont subordonnés aux décrets, et sont hiérarchisés en fonction du rang de l’autorité qui l’édicte.
On a donc :
• Les arrêtés ministériels (quand ils émanent d’un seul ministre) ;
• Les arrêtés interministériels (lorsqu’ils émanent de plusieurs ministres) ;
• Les arrêtés Préfectoraux (émanant des préfets) ;
• Les arrêtés municipaux (quand ils émanent des maires).
SECTION 2 : LES SOURCES INDIRECTES
Il existe trois sources indirectes du droit ivoirien. Ce sont la coutume, la jurisprudence et la doctrine.
PARAGRAPHE 1 : LA COUTUME
Comme la loi, la coutume est aussi une règle de droit mais elle n'émane pas de l'Etat. Elle se forme peu à
peu par la pratique et la répétition des mêmes actes qui finissent par devenir obligation sans qu'une loi
établisse cette obligation. Elle suppose deux éléments :
• Un élément matériel : qui est l'habitude prolongée de cette pratique.
• Un élément psychologique : la croyance dans le public du caractère obligatoire de cette pratique.
Qui de la loi et de la coutume doit l'emporter sur l'autre ?
La loi offre plus de précision que la coutume parce qu'elle est exprimée dans un texte
Écrit et précis, alors que la coutume est souvent orale. De même, la loi a une application générale, alors que
la coutume est souvent localisée. Enfin il y a une supériorité technique de la loi voulue par la plupart des
constitutions.
PARAGRAPHE 2 : LA JURISPRUDENCE
A. La formation de la jurisprudence
La jurisprudence peut être définie sommairement comme l'ensemble des décisions rendues par les
juridictions.
Au sens restreint, la jurisprudence est l'ensemble des décisions rendues par telle juridiction sur telle question
d'ordre juridique (exemple : la jurisprudence de la Cour de Cassation sur la responsabilité civile).
Au sens large, elle englobe tous les recueils contenant les décisions des juges (recueil de jurisprudence)
B. Le rôle de la jurisprudence
Elle a plusieurs rôles à savoir :
*un rôle d’interprétation : ce rôle permet au juge d’expliquer la loi obscure, floue. C’est le cas lorsque le
sens de la loi n’apparaît pas à l’évidence et qu’il faut que le juge l’explicite.
*un rôle de suppléance : par ce rôle, le juge comble le vide juridique. En effet, le juge a l’obligation de
juger. C’est ce qui ressort de l’article 4 du code civil qui dispose que : « le juge qui refusera de juger, sous
prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi pourra être poursuivi comme coupable de
déni de justice ».
*un rôle d’adaptation : ici, le juge adapte la loi à des situations nouvelles, à l’évolution des faits.
C. La nature de la jurisprudence
La jurisprudence n'est pas une source de droit. Mais elle a été prise comme telle dans certains cas. Ainsi de
l'ensemble des décisions rendues sur telle question d'ordre juridique peuvent se dégager des règles juridiques
inédites ayant en fait, la même force que la loi, puisqu'en cas de litige sur la même question, c'est la solution
donnée par la jurisprudence qui est retenue.
PARAGRAPHE 3 : LA DOCTRINE
La doctrine est l'opinion des auteurs, des juris consultes (Professeurs de droit, Avocat, Magistrats etc.)
L'autorité de la doctrine est nulle en principe. L'interprétation doctrinale constitue néanmoins un avis que les
tribunaux peuvent suivre ou non. Elle n'est pas moins utile, puisque parfois et même souvent, elle a montré
le chemin à suivre.
Remarque : La hiérarchie des sources écrites du droit
Il existe entre les sources formelles du droit une hiérarchie, qui par ordre décroissant, se présente comme
suit : la constitution, les accords internationaux, la loi, les règlements (décrets, arrêtées).
Cette hiérarchie fait l'obligation à la norme inférieure de ne pas contrarier la norme supérieure.
En cas de méconnaissance de l’obligation de non-contrariété, la norme inférieure doit être supprimée.
B. LE TRIBUNAL DU TRAVAIL
Il représente la chambre sociale du tribunal. Laquelle est compétence pour le règlement des conflits qui
naissent de l’exécution des contrats de travail entre les employeurs et les employés. Lesdits conflits peuvent
être individuels comme collectif.
C. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Cette formation juridictionnelle a pour rôle de :
• Constater la vacance de la présidence de la République.
Il ne peut être saisi à cette fin que par le Président de l’Assemblée Nationale, un quart au moins des députés
ou un tiers au moins des membres du gouvernement.
• Contrôler la conformité des lois et des traités internationaux à la constitution.
Il ne peut être saisi à cette fin que par le Président de la République ou le Président de l’Assemblée
Nationale.
Connaître du contentieux résultant des élections législatives et présidentielles
REMARQUES : lorsque les tribunaux et leurs sections détachées statuent en droit du travail, on dit qu’ils
statuent en premier et dernier ressort si le litige a une valeur en argent inférieure à 45000f CFA. Si le litige
a une valeur supérieure ou égale à 45000f CFA, ils statuent en charge d’appel. Le premier et dernier ressort
veut dire que le seul recours possible contre le jugement rendu est le pourvoi en cassation. L’affaire ne peut
être portée devant une juridiction de second degré : la cours d’appel.
Le principe est le même en matière commerciale mais la valeur change : valeur inférieure à 500.000f CFA
premier et dernier ressort ; valeur supérieure à 500.000f CFA, premier ressort seulement donc l’appel est
possible
PARAGRAPHE 1 : DEFINITION
Le droit fournit aux aspects de droit des moyens de faire respecter leurs prérogatives au cas où elles seraient
violées. C’est cet ensemble de règles destinée à assurer par la voie judiciaire, la sanction que l’on appelle la
procédure civile. Toutefois l’expression procédure civile signifie l’ensemble des formalités par lesquelles
une difficulté d’ordre juridique c'est-à-dire un litige peut être soumis à un tribunal. Il convient de rappeler
que le litige est un conflit, une opposition qui se caractérise par un désaccord de volonté relativement à un
objet. La procédure civile stricte, c'est-à-dire l’action en justice comprend les actes et délais de procédure,
qui comprend également la compétence, l’instance, le jugement et les voies de recours.
A. LA COMPETENCE MATERIELLE
Elle concerne l’organe juridictionnel qui doit être saisi en fonction de la nature de l’affaire. A ce niveau, il
convient de faire la distinction entre les affaires civiles ; commerciales et les affaires administratives ; les
affaires ….
La compétence matérielle concerne également la personne qui est poursuivie. Nous avons par exemple le
tribunal pour les enfants, les tribunaux militaires et les tribunaux de travail.
B. LA COMPETENCE TERRITORIALE
Elles varient selon le type d’affaire (civile, travail, commerciale, administrative ou fiscale). Ainsi :
*En matière civile, le tribunal compétent est en principe celui du domicile ou à défaut la résidence du
défendeur. Cependant, il peut exceptionnellement être celui du demandeur si :
Le défendeur est un ivoirien établi à l’étranger ou un étranger n’ayant en CI ni domicile ni résidence.
En matière de pension alimentaire, on a le choix entre le tribunal du domicile du défendeur ou celui du
demandeur.
De même, en cas de responsabilité civile (par exemple une action en justice suite à un accident de la
route), le tribunal compétent est celui du lieu d’accident.
Pour les actions portant sur des immeubles, le tribunal compétent est celui du lieu de la situation de
l’immeuble ;
En matière de succession, le tribunal compétent est celui du lieu de l’ouverture de cette succession.
*En matière de contentieux de travail, le tribunal compétent est en principe celui du lieu de travail.
Toutefois, le travailleur a le choix en cas de résiliation de son contrat entre le tribunal de son lieu de
travail et celui de sa résidence.
*En matière commerciale, le demandeur a le choix entre le tribunal du domicile du défendeur et celui dans
le ressort territorial duquel la promesse a été faite et la marchandise a été livrée ou devrait être livrée ;
*En matière administrative, le tribunal compétent est celui du lieu d’affectation de l’agent pour des mesures
individuelles ou du lieu d’exécution des marchés pour les contrats administratifs ;
*En matière fiscale, le tribunal compétent est celui du lieu d’établissement de l’impôt.
1. L’instance
Les modes de saisine sont les moyens par lesquels un plaideur porte son différend devant une juridiction afin
que celle-ci examine la recevabilité. Mais bien avant, certaines conditions sont à remplir pour exercer cette
action en justice.
En effet, seules les personnes qui ont un intérêt, la qualité, la capacité juridique, peuvent ester en justice. En
effet, seules les personnes qui ont un intérêt, la qualité, la capacité juridique, peuvent ester en justice.
*L’intérêt à agir : celui qui agit en justice doit avoir subi un préjudice et son action doit viser la protection
ou la reconnaissance de ses droits.
*La qualité à agir en justice : en tant qu’héritier, propriétaire ou créancier.
*La capacité d’agir en justice : c’est l’aptitude que la loi reconnait à une personne pour agir en justice.
C’est ainsi que les mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent agir en justice.
a. la demande en révision : C’est la voie qui permet de modifier une décision de justice qui contient
une erreur. Elle n’est recevable que contre une décision rendue en dernier ressort pour lesquelles ni
appel ni opposition n’est plus possible.
b. le pourvoi en cassation : C’est une voie de recours qui a pour but d’obtenir l’annulation de la
décision attaquée et de remettre les parties dans l’état ou elles se trouvaient auparavant. Le recours
est exercé au moyen d’un acte appelé pourvoi. Il n’est recevable que contre les décisions rendues en
dernier ressort c'est-à-dire les arrêts rendus par la cour d’appel et les jugements rendus en premier et
dernier ressort par les tribunaux de premières instances.
c. la tierce opposition : c’est la voie de recours ouverte à une personne autre que les parties engagées
dans l’instance et par laquelle elle peut attaquer une décision qui lui cause un préjudice.
A. LES GREFFIERS
Les greffiers sont recrutés sur concours direct par l’Etat ivoirien parmi les titulaires :
• Du BAC, pour les secrétaires des services judiciaires
• Du DEUG 2, pour les attachés des services judiciaires.
• De la maîtrise, pour les administrateurs des services judiciaires. Ils subissent une formation de deux
ans à l’institut national de formation judiciaire. Ils concourent auprès des magistrats au
fonctionnement de la justice. Ils assistent les juges dans les instances d’enquête et de jugement ;
authentifient les actes et décisions qui résultent des instances citées plus hauts ; conservent les
décisions de justice, concourent à l’exécution des décisions de justice ; conservent les pièces à
conviction ; assurent la gestion financière des juridictions.
Les commissaires de justice assurent en outre les services des audiences. Les huissiers sont organisés en une
chambre dirigée par un président.
ER
PARAGRAPHE 1 - LE PRINCIPE : LA PERSONNALITE COMMENCE AVEC LA NAISSANCE
La naissance est la condition qui permet à l’enfant d’avoir la personnalité juridique, et d’être titulaire de
droit. Elle est ainsi le point de départ de la personnalité juridique, de la participation de l’enfant à la vie
juridique. Autrement dit, selon ce principe, ce n’est que lorsqu’il est sorti du ventre de sa mère que l’enfant
peut acquérir un droit à savoir : hériter d’un bien en cas de décès de son père ou sa mère ; recevoir un bien,
par exemple une maison, par donation…etc.
A l’inverse, selon toujours ce principe, l’enfant qui n’est pas encore né n’a pas la personnalité ; il n’est donc
pas apte à être titulaire d’un droit, en particulier succéder.
Ce principe a ainsi pour inconvénient d’exclure de la succession de son père, un enfant que porte une femme
dont le mari décède pendant la période de grossesse ; car cet enfant ne figure pas parmi ceux qui sont nés au
moment du décès du père, c’est-à-dire au moment où on cherche à savoir qui a la qualité d’héritier du père
décédé. En application donc de ce principe, cet enfant n’étant pas né, n’a pas la personnalité juridique; il ne
peut donc bénéficier de la succession de son défunt père.
Pour remédier à cette injustice, ce principe selon lequel la personnalité commence à la naissance est frappé
d’une exception.
PARAGRAPHE 2- L’EXCEPTION
La reconnaissance de la personnalité à l’enfant simplement conçu
Par exception, on assimile la conception de l’enfant à la naissance de celui-ci ; autrement dit, on considère
la conception de l’enfant comme équivalant à la naissance de celui-ci, lorsque son intérêt l’exige.
Cette règle exceptionnelle a pour fondement juridique un adage romain qui s’énonce dans les termes
suivants: « Infans conceptus » ; ce qui signifie : l’enfant conçu est considéré comme né chaque fois qu’il y
va de son intérêt.
L’enfant étant encore dans le ventre de sa mère, il n’est pas né à l’instant où son père vient de mourir ;
néanmoins, on le considère comme né parce qu’à la date du décès de son père, à cette date où on essaie de
déterminer et rassembler les héritiers, son intérêt l’exige.
Exemple : Calculons la période légale de conception d’un enfant né le 30 mai 2008 dont le père
Ce sont les rapports sexuels entretenus par les deux époux entre le 4 août 2007 et le 2 décembre 2007 qui ont
donné lieu à la conception de cet enfant né le 30 mai 2008.
Le père est décédé le 18 novembre 2007 ; la période légale de conception (réelle) s’étend donc du 4 août
2007 au 17 novembre 2007.
2. L’intérêt de l’enfant
La personnalité juridique est reconnue à l’enfant conçu chaque fois qu’il sera pour lui question d’acquérir un
droit, un avantage: un legs ou une donation selon la loi. Mais cette règle est étendue à tous les cas
d’acquisition d’un avantage par l’enfant simplement conçu : tel est le cas de l’indemnité d’une assurance-vie
contractée par le père au profit des enfants; ou encore d’une somme d’argent versée aux enfants d’un
travailleur décédé des suites d’un accident de travail. Ainsi, par fiction juridique, le législateur assimile
l’enfant conçu à un enfant déjà né afin de lui permettre de bénéficier d’un droit.
Il importe de préciser que la règle est inventée par les juristes pour permettre à l’enfant d’acquérir des droits,
donc bénéficier d’avantages matériels ou moraux, et non pour supporter des obligations ou subir les
défaveurs, les inconvénients du Droit.
Paragraphe 1- L’absence
La nouvelle loi n° 2018-862 du 19 novembre 2018 relative à l’état civil (article 70) apporte deux
innovations au régime juridique de l’absence :
➢ le jugement déclaratif d’absence emporte désormais la dissolution du mariage de l’absent ;
➢ l’absent peut être judiciairement déclaré décédé dix ans à compter de la date de ses dernières
nouvelles.
Les dispositions du code civil en la matière n’ayant pas été modifiées par les réformes de 2018-
2019, celles-ci continuent de régir la situation d’absence.
Définition.
En droit, l’absence est la situation d’une personne qui a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa
résidence sans laisser de nouvelles, et dont on ignore si elle est encore en vie ou décédée (article 115 du
code civil).
La lecture des dispositions en la matière révèle que la loi organise le régime juridique de l’absence autour de
deux grands axes : la présomption d’absence et la déclaration d’absence. Ce qui met en évidence l’existence
de deux périodes : la période qui précède le jugement déclaratif d’absence et celle qui lui est postérieure.
Enfin, la loi fixe les règles relatives à la fin de l’absence.
A. La présomption d’absence
C’est la situation de l’individu pendant la période antérieure à la déclaration d’absence.
Ce temps qui précède la déclaration d’absence, et qui court à partir de la date des dernières nouvelles de
l’individu, est appelé la période de la présomption d’absence.
Au cours de cette période dont la durée mérite d’être connue, des précautions sont prises par la loi pour
protéger les intérêts de l’individu présumé absent.
B. La déclaration d’absence
1. Les conditions de la déclaration d’absence
Toute personne intéressée peut présenter une requête en déclaration d’absence auprès du tribunal de
première instance (article 115 du code civil). Peuvent être considérées comme personnes intéressées : les
enfants et le conjoint de l’absent, ainsi que ses créanciers ; les derniers cités étant des personnes vis-à-vis
desquelles l’absent est redevable de l’exécution d’une obligation, par exemple, du paiement d’une somme
d’argent.
Les personnes intéressées sont tenues d’attendre l’écoulement d’un délai de 4 ans pour présenter leur
demande en déclaration d’absence au tribunal qui, à son tour, dispose d’une année pour effectuer son
enquête. Lorsque le présumé absent a laissé un mandataire, le délai de déclaration d’absence de 10 ans est
augmenté de la durée de l’enquête.
Le juge qui reçoit la demande de déclaration d’absence doit, pendant 1 an, mener une enquête dont le but
est de chercher à savoir si effectivement l’on ne peut obtenir aucune nouvelle du présumé absent. L’enquête
est faite dans l’arrondissement de son domicile ou de sa résidence. Le rapport issu de cette enquête servira
de point d’appui au juge pour prendre sa décision.
2. Les effets de la décision de déclaration d’absence
En s’appuyant sur le rapport de l’enquête qu’il a ordonnée, le tribunal a le choix entre :
- déclarer que la personne ne peut être considérée comme absente, parce que des éléments de l’enquête par
lui diligentée indiquent qu’on a de ses nouvelles ;
- déclarer que la personne est absente parce que, malgré toutes les recherches effectuées, on n’a aucune
nouvelle d’elle ; dans ce cas, le juge rend une décision de déclaration d’absence encore appelée jugement
déclaratif d’absence.
Dans cette dernière hypothèse, l’individu dont il s’agit est, dorénavant, officiellement absent ; il n’est plus
présumé absent. Le jugement déclaratif d’absence marque ainsi la fin de la période de présomption
d’absence.
C. La fin de l’absence
La fin de l’absence est marquée, soit par la déclaration de décès, soit par le retour de l’absent.
3. Le décès de l’absent
Si le décès de l’absent est prouvé avant le jugement déclaratif de décès, la procédure de l’absence prend fin
quelle que soit la période dans laquelle on se trouve : présomption d’absence, envoi en possession provisoire
ou envoi en possession définitive. Le décès prouvé entraîne la dissolution du mariage de l’absent. La
succession de l’absent s’ouvre à la date de son décès au profit de ses héritiers.
Paragraphe 2- La disparition
La disparition est la situation d’une personne qui était dans des circonstances de nature à mettre sa vie en
danger mais dont le corps n’a pu être retrouvé.
Il convient d’abord les conditions, ensuite les effets de la disparition.
A. LE NOM PATRONYMIQUE
1. L’attribution du nom patronymique
Le nom patronymique ou nom de famille est l’élément le plus important du nom. C’est pourquoi l’article
er
1 de la loi sur le nom exige pour toute personne d’avoir un nom patronymique et un ou plusieurs prénoms.
Il s’acquiert par la filiation ou suite à un changement de nom par adoption ou par le mariage.
a.2.le nom de l’enfant naturel : Une distinction est faite entre l’enfant naturel simple et l’enfant
naturel adultérin.
➢ Le nom de l’enfant naturel simple :
L’enfant né hors mariage porte le nom de celui de ses parents à l’égard duquel sa filiation est établie (article
3 de la loi relative au nom).
Si la filiation est établie simultanément à l’égard des deux parents, l’enfant prend le nom du père. Si elle est
établie en second lieu à l’égard du père, l’enfant porte le nom de la mère auquel est ajouté le nom du père
(article 3 alinéa 3 de la loi relative au nom) ; autrement dit, le nom de la mère est inscrit en première
position, suivi de celui du père.
Il importe de préciser que cet ajout du nom du père - placé ainsi derrière celui de la mère - se fait sans le
consentement de la mère.
Mais il peut arriver que le père qui le reconnaît en second lieu, donc tardivement, souhaite que son enfant
porte le seul nom de son père, ou le nom du père auquel on ajoute le nom de la mère, le nom de la mère
étant, dans cette hypothèse, placé après celui du père. Dans ces deux dernières hypothèses, c’est seulement
avec le consentement de la mère que le père peut obtenir satisfaction.
Le consentement de la mère peut être donné soit oralement lors de la déclaration de reconnaissance faite par
le père, ou reçu séparément par un officier de l’état civil ou un notaire qui en dressent acte (article 23 de la
loi relative à la paternité et à la filiation)
➢ Le nom de l’enfant naturel adultérin :
L’enfant naturel adultérin est celui né d’un père ou d’une mère se trouvant dans un lien de mariage. Il faut
cependant distinguer entre l’enfant naturel adultérin par le père et l’enfant naturel adultérin par la mère.
✓ L’enfant naturel adultérin par le père :
L’enfant naturel adultérin par le père porte en principe le nom du père à condition que celui-ci ait
préalablement informé son épouse du projet de reconnaissance de l’enfant (article 22 de la loi relative à la
filiation).
L’acte de reconnaissance doit, à peine de nullité, contenir la mention de l’information donnée à l’épouse par
acte de commissaire de justice (acte d’huissier).
Est nulle toute reconnaissance d’un enfant adultérin faite par le père sans l’information donnée à son épouse.
✓ L’enfant naturel adultérin par la mère :
L’enfant naturel adultérin par la mère ne peut être reconnu par l’amant de celle-ci, et porter son nom, que
lorsqu’il a été préalablement désavoué par son père présumé (article 22 alinéa 2 de la loi relative à la
filiation). Si le mari n’opte pas pour le désaveu, l’enfant, en sa qualité d’enfant légitime, portera son nom en
application de l’article 2 de la loi relative au nom.
2. Le changement de nom
La question qui se pose est la suivante :
Peut-on changer de nom patronymique reçu à la naissance pour cause de ridiculité ou parce que l’on veut
adjoindre une particule ?
En la matière il existe un principe : celui de l’immutabilité du nom lequel est assortie de deux exceptions.
Selon ce principe, le nom reçu à la naissance est immuable ; il ne peut être changé ou modifié eu égard à sa
nature juridique, celle d’une institution de police.
er
Ce principe résulte de l’article 11 al 1 sur le nom qui dispose : « nul ne peut porter de noms autres que ceux
exprimés dans son acte de naissance ».
a. Le changement de nom consécutif à un changement d’état
Le changement d’état peut être dû à une modification du lien de filiation ou au mariage.
Le nom est inaliénable. Cela signifie que le droit au nom étant un droit extrapatrimonial ne peut être cédé
entre vifs, donné ou vendu, ni transmis par testament. Cependant, ce principe souffre d’une exception. En
effet, notre société outrancièrement capitaliste étant dominée par l’argent, a admis la commercialisation du
nom. Le nom sous lequel un individu fait le commerce (nom commercial) est un élément de son fonds de
commerce qui peut être cédé (vendu) en même temps que ce fonds dont il fait partie. Mais l’utilisation du
nom patronymique devenu commercial doit être exclusivement limitée à l’exploitation du fonds de
commerce.
Le nom est imprescriptible c’est-à-dire qu’il ne peut être perdu en raison d’un défaut d’utilisation. La
prescription, c’est la disparition d’un droit qu’on n’a pas exercé pendant une certaine durée. Les juges
français ont décidé qu’un nom de famille peut être réclamé par les membres de cette famille, malgré le long
temps pendant lequel ce nom n’a pas été porté.
B. LE OU LES PRENOM(S)
Le prénom est une appellation qui permet de distinguer l’individu des autres membres de la famille portant
le même nom patronymique. En principe les parents sont libres d’attribuer à leurs enfants le ou les prénoms
qu’ils désirent. Mais la loi pose des limites à cette liberté de choix ; en effet, selon l’article 6 de la loi
relative au nom « il est interdit aux officiers de l’état civil de donner des noms ou prénoms et de recevoir des
prénoms autres que ceux figurant dans les différents calendriers ou consacrés par les usages et la tradition ».
Concernant l’ordre d’inscription du nom et des prénoms, la loi indique que le nom patronymique doit être
inscrit en premier lieu en majuscules d’imprimerie ; le ou les prénoms sont inscrits en second lieu en
minuscules. Ces règles sont contraires à celles du droit français où le prénom vient avant le nom.
1. L’attribution du prénom
Le choix est laissé aux parents, à la naissance de l’enfant et ceux-ci ne peuvent donner que des prénoms
figurant dans les différents calendriers ou consacré par les usages ou la tradition. En principe le prénom est
immuable. Toutefois la loi prévoit la possibilité de modification et adjonction de nouveau prénom. Encore
faut-il justifier d’un intérêt légitime.
2. Les effets
Les prénoms sont en principe sans conséquence juridiques lorsqu’ils sont isolés du nom. Avec le nom, le
prénom produit tous ces effets.
3. Le changement de prénoms
Le prénom qui complète le nom patronymique est lui aussi soumis au principe de l’immutabilité contenu
dans l’article 11 de la loi relative au nom. Le changement de prénom peut intervenir à la suite d’un
changement d’état ; tel est le cas en matière d’adoption.
Par ailleurs, il est possible de changer de prénoms ou d’adjoindre de nouveaux prénoms à ceux mentionnés
sur l’acte de naissance. Mais celui qui sollicite le changement de prénoms doit justifier d’un intérêt légitime.
L’intérêt légitime peut se traduire par le fait que le prénom reçu des parents est ridicule.
Celui qui désire changer de prénoms doit présenter une requête devant le tribunal ou la section de tribunal
dans le ressort duquel l’acte de naissance a été établie ; le requérant doit préciser les motifs du changement
qui établissent l’existence d’un intérêt légitime
1. Le surnom
Le surnom est une appellation donnée à une personne par son entourage et sous laquelle elle est bien
connue. Dans les actes officiels une personne ne peut se faire désigner uniquement par son surnom.
Toutefois, selon la loi, le titulaire d’un surnom peut demander qu’il soit ajouté à ses noms et prénoms sur les
actes d’état civil (article 12 de la loi sur le nom).
2. Le pseudonyme
Le pseudonyme est un nom de fantaisie ou d’emprunt choisi et généralement utilisé par l’intéressé
uniquement pour l’exercice d’une activité. Tel est le cas par exemple d’un pseudonyme employé dans le
cadre d’une activité commerciale ou artistique. Tout comme le surnom il est permis d’ajouter le pseudonyme
aux nom et prénoms réguliers.
La déclaration de naissance est faite devant l’officier de l’état civil (article 30 de la loi relative à l’état
civil) par le père, la mère ou un ascendant ou toute personne ayant assisté à la naissance ou encore la
personne chez qui la mère est accouchée (article 43 de la loi relative à l’état civil).
Le délai légal de la déclaration de naissance est de trois mois à compter de la date de l’accouchement
(article 41)
La déclaration de naissance doit être reçue par l’officier ou l’agent de l’état civil du lieu de la naissance.
En pratique, sont exigés pour la déclaration de naissance, le certificat médical d’accouchement, les pièces
d’identité des parents et du déclarant.
Une fois la déclaration de naissance enregistrée, la rédaction de l’acte de naissance doit être immédiate et
comporter la signature du déclarant et celle de l’officier de l’état civil.
La loi (article 42) indique les mentions devant figurer sur l’acte de naissance :
* l’année, le mois, le jour, l’heure et le lieu de naissance de l’enfant ;
* le sexe de l’enfant ;
* le ou les prénoms qui lui sont donnés ;
* les prénoms, noms, âges, professions et domiciles des père et mère et s’il y a lieu ceux du déclarant.
• L’acte de décès :
La déclaration de décès est faite devant l’officier de l’état civil (article 30 de la loi relative à l’état civil) par
l’un des parents du défunt ou par toute personne possédant sur son état civil des renseignements nécessaires
à la déclaration.
Les décès doivent être déclarés dans les 15 jours qui suivent la date du décès (article 53 de la loi relative à
l’état civil)
Les déclarations de décès sont reçues et les actes qui les constatent sont dressés par l’officier ou l’agent de
l’état civil du lieu du décès (article 30 de la loi relative à l’état civil). La loi ne prescrit pas la rédaction
immédiate de l’acte de décès.
La loi (article 54) indique les mentions devant figurer sur l’acte de décès:
* l’année, le mois, le jour, l’heure et le lieu du décès ;
* les nom et prénoms, date et lieu de naissance, profession et domicile de la personne décédée. * les nom et
prénoms, professions et domiciles des père et mère du défunt
* les nom et prénoms de l’autre époux si la personne décédée était mariée, veuve ou divorcée * les nom et
prénoms, âge, profession et domicile du déclarant et s’il y a lieu son degré de parenté avec la personne
décédée.
Pour la déclaration de décès, sont exigés en pratique, le certificat médical (établi par le médecin) ou le
procès-verbal de la police ou la gendarmerie qui constate le décès, les pièces d’identité du défunt et du
déclarant.
NB : contrairement à l’acte de naissance ou la rédaction est immédiate, la rédaction de l’acte de décès n’est
pas immédiate.
• L’acte de mariage :
L’acte de mariage est établi à la suite de la double déclaration (articles 23 de la loi relative au mariage, et
71 de la loi relative à l’état civil) faite devant l’officier de l’état civil, par les futurs époux de se prendre
pour mari et femme ; ceux-ci sont assistés de leurs témoins et éventuellement du père ou de la mère ou du
tuteur qui doit consentir au mariage pour les mineurs.
La loi (article 15 de la loi relative au mariage) énumère les pièces requises pour la constitution du dossier
de mariage : il s’agit des extraits d’acte de naissance des futurs époux datant de moins de trois mois ; la
copie des actes accordant des dispenses et toutes autres pièces propres à établir que les conditions du
mariage sont réunies.
L’acte de mariage doit être dressé sur le champ (article 23 alinéa2 de la loi relative au mariage)
L’article71 de la loi relative à l’état civil expose le contenu de l’acte de mariage ; celui-ci énonce :
- le numéro de référence de l’acte ;
- les prénoms, nom, professions, âges, dates et lieux de naissance, domiciles et résidences des époux ;
- les prénoms noms, professions et domiciles des pères et mères ;
- les consentements ou autorisations donnés en cas de minorité de l’un ou des époux ;
- Les prénoms et nom du précédent conjoint de chacun des époux ;
- la déclaration des contractants de se prendre pour époux et le prononcé de leur union par l’officier de
l’état civil ;
- les prénoms, noms, professions, domiciles des témoins et leur qualité de majeurs ; - l’option
éventuellement faite par les époux en faveur du régime de la séparation des biens.
Il faut souligner qu’à la suite de la célébration du mariage, les nom et prénoms du conjoint sont mentionnés
en marge de l’acte de naissance. Cette mention permet à l’officier de l’état civil invité à célébrer un mariage
de savoir si l’un des futurs époux se trouve déjà dans les liens d’un premier mariage.
C. Les sanctions des irrégularités dans l’établissement des actes de l’état civil
Les sanctions visent d’abord l’officier de l’état civil qui a établi l’acte irrégulier; ensuite l’acte lui-même.
Exempte : un étudiant mineur qui réside à la cité universitaire a en réalité son domicile chez ses parents.
Exemple : en cas de litige, le Tribunal compétent à saisir, est celui du domicile du défendeur. Si le
défendeur a son domicile à Bouaké et que le demandeur a le sien à Abidjan, le Tribunal compétent
conformément au principe ci-dessus mentionné est le Tribunal de Bouaké.
Le domicile en tant que lieu de célébration et d'accomplissement de certains actes juridiques.
Exemple : Le mariage ne peut être célébré qu'à l'état civil du domicile du marié ou de la mariée,
L'adoption d'une personne ne peut se faire qu'au Tribunal de première instance ou à la section du Tribunal du
domicile de celui qui se propose d'adopter. Cependant, si l'adoptant n'a pas un domicile en Côte d'Ivoire, il
peut procéder à l'adoption au domicile de la personne à adopter.
B. La détermination du domicile
En principe, une personne fixe librement le lieu de son domicile. Il s'agit du domicile volontaire. Mais il y a
de nombreux cas dans lesquels on n'a pas le choix parce que la loi impose un domicile à certaines personnes,
il s'agit du domicile légal.
1. Le domicile volontaire
Toute personne majeure est en principe libre de choisir son domicile. La volonté individuelle est donc
déterminante. Mais comment reconnaît-on le domicile ? Selon une formule classique, le domicile est le lieu
où la personne a son principal établissement. A côté de cette formule classique, il ressort de l'article 103 du
code civil : "le changement de domicile s'opérera par le fait d'une habitation réelle dans un autre lieu joint à
l'intention d'y fixer son principal établissement ". Il ressort de la formule classique et des termes de l'article
103 qu'il faut essentiellement deux (2) éléments pour qu'il y ait domicile. Ce sont :
• Un élément intentionnel, à savoir la volonté d’établir son principal établissement en un lieu donné,
• Un élément matériel ; à savoir le fait que l'endroit choisi correspond bien au principal établissement.
2. Le domicile légal
Il s'agit du domicile que la loi établit d'office pour certaines personnes. Il en existe 2 sortes :
• le domicile de fonction,
• le domicile de dépendance.
a. Le domicile de fonction
Ce sont des domiciles attribués à certains fonctionnaires qui sont irrévocables. Il en est ainsi des Magistrats,
de certains officiers ministériels tel que les Notaires, les Huissiers qui ont leur domicile au lieu de leur
fonction.
3. La fixité du domicile
On ne peut pas changer de domicile par une simple manifestation de volonté. Il faut que cette volonté
s'accompagne d'un déplacement réel concret du principal établissement. Cependant, il existe une exception
importante au principe de la fixité du domicile qui apparaît à travers la notion du domicile élu. Le domicile
élu est un domicile choisi pour une affaire particulière.
er
1 cas: si l'enfant est né en Côte d'Ivoire ou à l'étranger d'une mère ivoirienne, il est ivoirien même s'il est
reconnu par son père de nationalité étrangère.
ème
2 cas : si l'enfant est né en Côte d'Ivoire ou à l'étranger d'une mère étrangère, il est ivoirien s'il est reconnu
par son père de nationalité ivoirienne.
Ces règles d'acquisition de la nationalité d'origine laissent percevoir que certains enfants peuvent être
binationaux c'est-à-dire avoir une double nationalité.
Dans cette situation, s'il naît un conflit de nationalité, il appartient aux tribunaux de le régler.
3. La nationalité ivoirienne de l'enfant mineur dont les parents sont naturalisés Ivoiriens
L'enfant mineur dont l'un des parents est devenu Ivoirien par naturalisation, acquiert la nationalité ivoirienne
de plein droit à la condition que sa filiation à l'égard de ce parent résulte d'un acte d'état civil.
Pour bénéficier des effets de la naturalisation, l'enfant mineur ne doit pas être marié, il ne doit être ni en
service ou avoir servi dans les armées de son pays d'origine. Il ne doit non plus être sous le coup d'un arrêté
d'expulsion ou d'une condamnation à plus de six mois d'emprisonnement pour crime ou délit.
La preuve de la nationalité Ivoirienne acquise de plein droit dans tous les cas résulte d'un certificat de
nationalité délivré par le président du Tribunal de première instance ou le Juge de section.
En ce qui concerne la femme étrangère mariée, elle peut pendant le délai imparti au gouvernement pour
s'opposer, obtenir du Président du Tribunal ou du Juge de section un certificat provisoire. Ce certificat
provisoire est remplacé par un certificat définitif si le gouvernement ne fait pas opposition.
• Pour l'âge, le code de la nationalité fixe 18 ans comme l'âge à partir duquel la naturalisation peut être
obtenue.
Cependant, le mineur âgé de moins de 18 ans peut solliciter sa naturalisation soit s'il est né hors de la Côte
d'Ivoire et si l'un de ses parents étrangers acquiert la nationalité Ivoirienne, soit s'il n'est pas devenu de plein
droit ivoirien par suite de la naturalisation de ses parents.
• S'agissant de la résidence, le candidat à la naturalisation doit avoir sa résidence habituelle en côte
d'Ivoire. C'est-à-dire qu'il doit justifier d'une présence ininterrompue sur le territoire national pendant
les cinq années qui précèdent sa demande. Cela n'exclut pas de courts séjours à l'étranger à l'occasion
de vacances ou de missions.
Ce délai de résidence de cinq ans peut être réduit à deux ans si le candidat à la naturalisation est né en côte
d'Ivoire ou est marié à une ivoirienne ou s'il a rendu des services importants à la Côte d'Ivoire.
• Concernant la moralité, la loi dispose que nul ne peut être naturalisé s'il n'est de bonne vie et mœurs.
C'est pourquoi il est procédé à une enquête de moralité dans le cadre de l'instruction du dossier.
• En ce qui concerne la bonne santé, sauf pour celui qui a rendu des services exceptionnels à la Côte
d'Ivoire ou dont la naturalisation présente pour la Côte d'Ivoire un intérêt exceptionnel, l'étranger qui
demande sa naturalisation doit être en bon état de santé physique et mentale.
2. La procédure de naturalisation
La procédure comporte trois phases :
a. La demande de naturalisation
Cette demande est présentée sur un papier timbré. Les formulaires de demande sont en vente à l'imprimerie
nationale.
La demande est déposée à la sous-préfecture ou à la préfecture de la résidence de l'intéressé et un récépissé
de dépôt lui est délivré.
En plus du formulaire de demande, le requérant doit produire ses pièces d'état civil et ceux de ses enfants
mineurs, tous documents permettant d'apprécier le bien-fondé de sa demande, deux photographies d'identité
récentes et une quittance attestant que les droits au paiement ont été versés entre les mains de l'agent du
trésor.
b. L'instruction du dossier
L'instruction générale du dossier de demande de naturalisation comporte une enquête de police, un examen
médical et une mise en état du dossier.
A. LE CAS DU MINEUR
Le statut juridique du mineur est régi par la loi n° 2019-572 du 26 juin 2019 relative à la minorité.
Aux termes de cette loi, « est mineure la personne qui n’a pas encore atteint l’âge de dix-huit ans
er
accomplis» (article 1 ). Le mineur est donc toute personne âgée de moins de 18 ans. La personne âgée de
18 ans et plus est dite majeure.
La loi a instauré au profit du mineur un régime de protection ; mais certains mineurs peuvent échapper à ce
régime par le biais de l’émancipation.
➢ L’adoption
Le mineur âgé de plus de 16 ans doit consentir personnellement à son adoption (article 6 de la loi relative à
l’adoption).
➢ La reconnaissance d’enfant naturel Le mineur peut reconnaître tout seul son enfant.
➢ L’action en recherche de paternité
La mère même mineure peut intenter seule l’action en recherche de paternité (article 26 de la loi relative à
la filiation). La fille, même si elle est mineure, est ainsi autorisée par la loi à poursuivre devant le tribunal
le prétendu père (ou ses héritiers) pour l’amener à reconnaître qu’il est le père de son enfant.
➢ Le contrat de travail
Lorsque le mineur est âgé de moins de 16 ans, la conclusion et la rupture du contrat de travail se font par son
représentant légal agissant en son nom et pour son compte.
A partir de 16 ans, le mineur conclut et rompt son contrat de travail avec l’assistance de son représentant
légal qui est le père, la mère ou le tuteur (article 35 de la loi relative à la minorité).
3. Le mineur émancipé
« L’émancipation est l’état du mineur qui est affranchi de l’autorité parentale ou de la tutelle. Il devient
capable, d’accomplir tous les actes de la vie civile et de faire le commerce » (article 119 de la loi relative
à la minorité). L’émancipation est donc l’acte par lequel le mineur est, par anticipation, élevé au rang de
majeur avec les conséquences y assorties.
a. La cause de l’émancipation
L’émancipation résulte de la volonté expresse des père et mère ou des parents adoptifs du mineur (article
120 de la loi relative à la minorité).
Le mineur ne peut faire l’objet d’une émancipation que s’il a atteint l’âge de 16 ans révolus. L’émancipation
s’opère par une déclaration conjointe des parents ou de l’un d’eux en cas de désaccord. Cette déclaration est
reçue par le juge des tutelles; cette déclaration doit être faite conjointement par les père et mère.
Si l’un des parents est dans l’impossibilité physique ou légale de manifester sa volonté, la déclaration de
l’autre suffit, s’il a lui-même conservé l’exercice de l’autorité parentale.
Le juge des tutelles recueille le consentement du mineur et prononce l’émancipation, si celle-ci satisfait aux
intérêts du mineur et s’il y a de justes motifs (article 120 alinéa4 de la loi relative à la minorité).
Dans tous les autres cas où le mineur n’est pas placé sous tutelle, le juge des tutelles peut prononcer
l’émancipation s’il y a de justes motifs, et ce, à la requête du mineur lui-même ou de toute personne
intéressée.
En cas de tutelle, le mineur peut être émancipé si le conseil de famille l’estime opportun eu égard à la
personnalité et à l’intérêt du mineur; le conseil de famille peut, à cette fin, être saisi à la demande du tuteur,
d’un de ses membres ou du mineur lui-même (articles 121 et 122 de la loi relative à la minorité).
Le jugement qui prononce l’émancipation est transmis à l’officier de l’état civil du lieu de naissance à la
diligence du ministère public ou de toute personne intéressée ; l’officier de l’état civil est tenu de mentionner
l’émancipation marge de l’acte de naissance du mineur.
La décision d’émancipation est publiée dans un journal d’annonces légales à la diligence du greffier en chef
(article 123 de la loi relative à la minorité).
b. Les effets de l’émancipation
A l’instar du majeur, le mineur émancipé peut en principe accomplir tous les actes de la vie civile. Il n’a plus
besoin d’assistance ni d’un représentant agissant en son nom et pour son compte. L’émancipation va ainsi
produire ses effets sur la personne et sur les biens du mineur
L'incapacité de jouissance est spéciale. Elle ne concerne que quelques droits déterminés.
A la base des incapacités de jouissance des personnes physiques, on peut relever trois types de justifications
:
A. L'incapacité de jouissance peut être prononcée à titre de sanction, à la suite d'une infraction
commise par le concerné.
Exemple: celui qui est condamné pour crime est privé, pour une période de 10 ans au moins à compter de
sa libération, du droit d'occuper un emploi dans l'administration, d'exercer dans l'enseignement ou d'être
tuteur d'un incapable mineur ou majeur.
C. L'incapacité de jouissance peut être édictée enfin dans un souci de protection du concerné
dont le manque de discernement fait présumer son impossibilité à poser des actes sensés.
Exemple : il est interdit au mineur (non émancipé) et au majeur interdit de faire des donations, de faire le
commerce, de voter ; aussi, le mineur non émancipé ne peut contracter un mariage sauf 18 ans pour la fille.
L'acte accompli au mépris d'une incapacité de jouissance est atteint de nullité, et son annulation pourra être
judiciairement obtenue.
L'incapacité de jouissance est irrémédiable. L'incapable ne peut accomplir l'acte ; et personne ne peut le
faire pour lui.
1. LES ASSOCIATIONS
Elles sont régies par la loi n° 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux associations ; selon cette loi, «
L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon
er
permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que lucratif ». (article 1 ).
ER
PARAGRAPHE 1 - L’INDIVIDUALISATION DE LA PERSONNE MORALE
Le Droit reconnaît à la personne morale les attributs de la personne physique ; ainsi, comme la personne
physique, la personne morale a :
- une dénomination sociale ; c’est le nom de la personne morale ;
- un siège social ; c’est le domicile de la personne morale ;
- une nationalité qui permet de savoir la loi qui lui est applicable ; cette nationalité est déterminée par
le lieu où est fixé le siège social de la personne morale.
- Un patrimoine constitué par l’ensemble des biens apportés par les personnes physiques, membres du
groupement, et dont la personne morale est propriétaire. Ce patrimoine est distinct de celui des
membres de la personne morale.
- La capacité juridique qui permet à la personne morale, comme le fait la personne physique,
d’accomplir quotidiennement des actes juridiques.
3. La liberté morale :
La liberté de pensée et la liberté d’expression, notamment la liberté de conscience, d’opinion philosophique
et de conviction religieuse ou de culte sont garanties par la Constitution.
Ces libertés s’exercent sous la réserve du respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale et de
l’ordre public (article 19 de la Constitution).
a. Le droit à l’image
C'est le droit reconnu à toute personne sur son image. Par conséquent, elle peut interdire aux tiers la
photographie, la reproduction et la publication de son image.
Le droit à l'image peut se confondre avec le droit au respect de la vie privée (cas d'un journaliste qui
photographie un homme public jouant chez lui avec ses enfants). Mais, le droit à l'image peut se distinguer
nettement du droit au respect de la vie privée (cas d'une danseuse photographiée pendant sa prestation).
La violation du droit à l'image entraîne comme sanction civile le paiement de dommages et intérêts et la
destruction des clichés et ouvrages.
La charge de la preuve des conditions de l'article 1382 du code civil incombe à la victime de l'atteinte au
droit à l'image.
Il n'y a pas de violation si l'on a donné son consentement pour la photo et pour sa divulgation. Mais il y a
faute si l'autorisation a été donnée seulement pour la photo et non pour sa divulgation. Par ailleurs, il n'y a
pas de préjudice si la personne photographiée n'est pas identifiable sur la photo. Cependant il y a des cas où
la prise de photo d’une personne sans son consentement ne constitue pas une faute.
er
1 cas : lorsque la photo est prise dans un lieu public ;
e
2 cas : la prise de photo d’une personne célèbre dans l’exercice de ses fonctions.
EX : un artiste en concert ;
e
3 cas : la publication de l’image d’une personne faisant la une de l’actualité.
En cas d’atteinte au droit à l’image, la victime de l’atteinte peut mettre en œuvre la responsabilité civile de
l’auteur de l’atteinte sur le fondement de l’article 1382 du code civil.
b. Le droit à l’honneur
Ce droit signifie que toute personne a le droit de faire respecter son honneur.
Ce droit est donc exercé chaque fois qu'une autre personne porte atteinte à notre honneur.
S'agissant des cas d'atteinte à l'honneur, on observe deux situations qui sont : la diffamation et l'injure.
La diffamation est « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la
er
considération de la personne ou au corps auquel le fait est imputé » (article 90 alinéa 1 de la loi portant
régime juridique de la presse)d. Pour que l'auteur de l'atteinte à l'honneur soit sanctionné, il faut que cette
atteinte soit intentionnelle. Dans un tel cas, l'auteur subit des sanctions civiles et des sanctions pénales.
Les sanctions civiles consisteront soit à attribuer des dommages et intérêts à la victime, soit à prononcer des
mesures propres à faire cesser l'atteinte.
Quant aux sanctions pénales, le code pénal ivoirien prévoit une infraction sur les injures. Ce qui peut
entraîner le paiement d'une amende ou une peine d'emprisonnement.
d. Les droits sur les œuvres de l’esprit : Ce sont les droits de la propriété littéraire,
artistique et industrielle.
Tout auteur ou artiste a ainsi un droit moral sur son œuvre.
PARAGRAPHE 1 : DEFINITION
Le droit réel est celui qui donne à la personne un pouvoir direct sur une chose. Le pouvoir sur la chose est
dit direct parce qu'il s'exerce sans l'entremise d'une autre personne.
Exemple : le droit du propriétaire sur son véhicule, son stylo, etc.
1. Le droit de propriété
« La propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en
fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements » (article 544 du code civil). De cette définition, il
résulte que le droit de propriété comporte trois prérogatives, encore appelées les attributs du droit de
propriété. Ce sont : l’usus, le fructus et l’abusus
a. L'usufruit
Il permet à une personne de se servir de la chose et d'en jouir, mais pas d'en disposer. Cette dernière faculté
reste attribuée au propriétaire qui, ainsi, réduit dans ses prérogatives, est dénommé nu-propriétaire.
b. La nue-propriété
C'est le fait pour une personne de n'avoir sur une chose que le droit d'en disposer, à l'exclusion de l'usufruit.
Exemple : le père qui accorde à son fils le droit d'usage et de perception des fruits sur un de ses immeubles
ne conserve que la nue-propriété.
c. Les servitudes
La servitude est une charge imposée à un immeuble (fond servant) pour l'usage et l'utilité d'un immeuble
voisin (fond dominant) appartenant à un propriétaire distinct.
Elle donne droit au propriétaire du fond dominant de retirer certains avantages d'un fond servant. Ainsi, le
propriétaire d’un immeuble enclavé a une servitude de passage sur le terrain voisin pour accéder à la voie
publique.
d. L’emphytéose :
C’est un droit de jouissance sur un immeuble conféré à une personne pour une période de longue durée. Le
bail emphytéotique consenti pour une durée comprise entre 18 et 99 ans sert essentiellement à mettre en
culture des terres en friche..
B. Les droits réels accessoires
C'est le pouvoir accordé à un créancier par son débiteur, sur une chose lui appartenant en garantie de sa
dette. Il confère au créancier un pouvoir non immédiat sur une chose du débiteur. Si ce dernier ne paie pas sa
dette, il sera substitué à cette dette la chose donnée en garantie. Les droits réels accessoires sont constitués
par l'hypothèque et le gage.
1. le gage
Lorsque les droits réels accessoires portent sur des meubles, ils sont appelés droits réels accessoires
mobiliers ; tel est le cas du gage ou nantissement ; le gage est un contrat par lequel un débiteur remet un
meuble à son créancier pour garantie de sa dette.
2. l’hypothèque :
Lorsque les droits réels accessoires ont pour objet un immeuble ; ils sont appelés droits réels accessoires
immobiliers.
Comme exemple, il faut citer l’hypothèque. C’est un droit réel portant sur un immeuble affecté à l’exécution
d’une obligation. C’est une sûreté réelle pouvant porter sur un ou plusieurs immeubles du débiteur. C’est
une garantie de crédit très commode, car elle laisse au débiteur la propriété et la jouissance du bien
hypothéqué tout en assurant une protection efficace au créancier..
NB : un créancier titulaire d’un gage ou d’une hypothèque a les droits suivants :
a. un droit de préférence : c’est le droit qui permet au créancier bénéficiaire d’être payé
avant les autres créanciers.
b. un droit de suite : c’est le droit qui permet au créancier bénéficiaire de saisir le bien
dans quelques mains que se soient.
3. l’antichrèse : c’est un contrat par lequel le débiteur remet une chose immobilière à son
créancier pour la garantie de sa dette. Elle entraîne de possession du propriétaire de son
immeuble.
PARAGRAPHE 1 : DEFINITION
Le droit personnel ou droit de créance est celui qui donne à la personne un pouvoir contre une autre
personne, celui d'exiger de cette dernière une certaine prestation. Ce droit appelé droit de créance par rapport
au sujet actif, se nomme obligation par rapport au débiteur, sujet passif. L'obligation peut consister en une
obligation de donner, de faire ou de ne pas faire. L'obligation de donner est celle par laquelle le débiteur
s'engage à transférer au créancier un bien. L'obligation de faire est celle par laquelle le débiteur s'engage à
réaliser quelque chose pour le créancier.
Exemple : obligation du puisatier à creuser un puits, du cordonnier à réparer une chaussure, etc.
L'obligation de ne pas faire est celle par laquelle le débiteur s'engage à une abstention d'agir. L'obligation
peut être en nature ou en argent. L'obligation en nature est celle dont l'objet n'est pas une somme d'argent.
L'obligation en argent est celle dont l'objet est une somme d'argent.
A. Le droit personnel est un droit exercé contre une personne (physique ou morale) et non
sur une chose.
B. le droit personnel porte sur le patrimoine du débiteur, c'est-à-dire sur l'ensemble des biens
du débiteur.
Le droit personnel ne porte pas sur la personne du débiteur. Le droit personnel ne porte pas sur un ou
plusieurs biens déterminés du débiteur. De sorte qu'en cas d'inexécution, le débiteur ne pourra être vendu
comme esclave, ou être emprisonné pour être contraint à exécution.
Le créancier ne pourra se faire payer qu'en saisissant n'importe quel bien compris dans le patrimoine du
débiteur. On dit alors que le patrimoine du débiteur est le gage général de ces créanciers.
Conséquences à déduire de ces caractères : absence de droit de suite et de droit de préférence
SECTION 1 : DEFINITION
L'obligation est un lien de droit existant entre deux personnes (ou deux groupes de personnes), en vertu
duquel l'une doit faire quelque chose au profit de l'autre. L'obligation présente donc trois éléments :
Exemple 2 : je prends ma voiture, je renverse un piéton et je le blesse. Dans ce cas, j’ai l’obligation de
réparer le dommage que j’ai fait subir à cette personne ; lui rembourser les frais médicaux, les sommes
qu’elle à perdues en n’allant pas au travail. Dans ce cas, je suis débiteur et le blessé est mon créancier ;
mais à la différence de l’exemple précédent, l’obligation n’a pas pris naissance dans un contrat ; elle est
née à la suite d’un fait juridique (accident).
Ce caractère obligatoire distingue l'obligation juridique de l'obligation dite naturelle, qui n'a pas ou qui a
perdu la sanction étatique, mais peut être volontairement et valablement exécutée.
Exemple : le devoir alimentaire entre frères et sœurs est une obligation de conscience qui n'est pas
sanctionnée par la loi L'obligation prescrite n'est plus susceptible d'exécution forcée ; elle subsiste
comme obligation naturelle.
• Le contrat
C'est un accord de volonté destiné à créer des obligations.
• Le quasi-contrat
C'est un fait volontaire et licite créateur d'obligation qui ne résulte d'aucun accord de volonté préalable.
Exemple : un propriétaire fait réparer un mur mitoyen sans avoir demandé l’accord de son voisin, il y a
gestion d'affaire obligeant le voisin à participer aux frais de réparation.
• Le délit
C'est un fait intentionnel et illicite qui cause un dommage à autrui, il oblige l'auteur du préjudice à
réparation.
Exemple : l'honneur d'une personne est atteint par diffamation. L'auteur de ce délit peut être condamné
par les tribunaux à réparer le préjudice moral subi par la victime.
• Le quasi-délit
C'est un fait non intentionnel qui cause un dommage à autrui.
Exemple : un pot de fleurs, par un grand vent tombe sur la tête d'un passant Le gardien (propriétaire)
peut être condamné à réparer le dommage involontaire ainsi provoqué.
Ces deux sources, délit et quasi-délit sont regroupées en une seule étude : la responsabilité civile délictuelle
qui aboutit, dans les deux cas, à la réparation du dommage.
• La loi
Le législateur impose directement des obligations à certaines personnes en dehors de tout acte ou fait de leur
part, il en est ainsi de l'obligation alimentaire due par les parents aux enfants (et inversement) ; et de
l'obligation de voisinage.
A. L’obligation de donner
C'est l'obligation par laquelle le débiteur s'engage à transférer au créancier la propriété d'une chose.
Exemple : le vendeur s'engage à vendre la chose, "donner" n'a pas ici le sens de libéralité ; donner ici
veut dire transférer la propriété.
B. L'obligation de faire
C'est l'obligation par laquelle le débiteur s'engage à accomplir pour le créancier un acte ou à exécuter pour
lui une prestation.
Exemple : le peintre s'engage à faire votre portrait.
CHAPITRE 2 : LE CONTRAT
Le code civil définit le contrat et précise ses caractères. Il existe plusieurs contrats qui sont soumis à des
conditions de formation précises et produisent plusieurs types d'effets.
Le contrat synallagmatique crée une ou plusieurs obligations à la charge de chacune des parties.
Exemple : dans la vente, le vendeur est tenu de livrer la chose vendue et l'acheteur de payer les prix
Le contrat unilatéral ne crée d'obligations qu'à la charge d'une seule des parties.
Exemple : le prêt d'argent, l'emprunteur est tenu de l'obligation de rembourser.
Le prêteur n'assume aucune obligation.
Contrat synallagmatique
A — ► B
A < B
A doit à B
B doit à A.
Contrat unilatéral
A B
A doit à B
B ne doit rein à A
Remarque : le contrat unilatéral ne doit pas être confondu avec l'acte unilatéral.
En effet, le contrat unilatéral implique l'accord des deux parties, alors que l'acte unilatéral résulte d'une
seule volonté.
Exemple : dans le contrat de prêt, emprunteur et prêteur sont d'accord, tandis que la donation émane
d'une seule partie.
Dans un contrat à titre onéreux, chacun s'oblige en vue d'obtenir de l'autre contractant, un avantage
correspondant.
Exemple : la vente, le prêt à intérêt ;
Dans un contrat à titre gratuit, l'une des parties procure à l'autre un avantage sans contrepartie.
Exemple : la donation, le prêt sans intérêt.
Les contrats formels (ou solennels) ne sont valables que par l'accomplissement d'une formalité déterminée :
rédaction d'un acte notarié, exigence d'un écrit par exemple.
Exemple : le contrat de vente d'immeuble et d'hypothèque, doivent être rédigés par un notaire.
Les contrats réels nécessitent, outre l'accord des parties, la remise d'une chose.
Exemple : le prêt, le dépôt, le gage, ne sont valablement formés qu'après la remise matérielle de la chose.
Sans cette remise, en effet, l'obligation de restituer ne peut prendre naissance.
Les contrats à exécution successive créent des obligations dont l'exécution s'étend sur une certaine durée
déterminée ou indéterminée.
Le contrat à durée indéterminée peut se poursuivre indéfiniment, car aucun terme n'est prévu. La nécessité
de protéger la liberté des co-contractants qui fonde la prohibition des engagements à vie ou de très longue
durée, a pour conséquence que chacun des contractants peut mettre fin unilatéralement à un contrat à durée
indéterminée.
A. LE CONSENTEMENT
Le consentement consiste dans la manifestation de volonté des contractants. Le consentement doit exister et
émaner d'une volonté libre et éclairée.
1. La volonté de contracter
Exemple : le silence de celui qui reçoit d'office un journal ou des livres ne vaut pas acceptation et ne
permet pas à l'expéditeur de réclamer le prix des objets envoyés. Cependant, le silence peut être interprété
comme une manifestation de volonté tacite, lorsqu'il est entouré de circonstances particulières :
2. La formation du contrat
Elle nécessite l'accord de deux volontés, celle de l'offrant et celle de l'acceptant.
a. L'offre (ou pollicitation) est la manifestation de volonté par laquelle le pollicitant exprime
son intention de conclure le contrat, si une acceptation est formulée.
Elle peut être tacite ou expresse.
Exemple : le commerçant qui expose en vitrine les objets avec indications de leur prix. Le taxi qui attend
à une station fait une offre tacite.
b. L'acceptation est la manifestation de volonté par laquelle le destinataire de l'offre accepte la
proposition qui lui est faite. Cette acceptation peut être expresse ou tacite.
Exemple : le voyageur qui monte dans un autobus accepte tacitement l'offre de transport
c. La rencontre de l'offre et de l'acceptation forme le contrat.
La détermination du lieu de cette rencontre est délicate pour les contrats entre absents conclus par lettre ou
par téléphone.
Exemple : un fournisseur de Bouaké propose des marchandises à un détaillant d'Abidjan. Celui-ci envoie
par lettre son acceptation.
Le contrat est-il formé à Abidjan où l'acceptation est donnée, ou à Bouaké lorsque le fournisseur en a pris
connaissance ? Deux systèmes sont proposés :
• Selon le système de l'émission, le contrat est formé au moment et au lieu où l'acceptation est
émise : Abidjan ;
• Selon le système de la réception, le contrat est formé au moment et au lieu où le pollicitant
reçoit l'acceptation : à Bouaké ;
La jurisprudence décide que la détermination du lieu et du moment de la rencontre du consentement est une
question de fait, laissé à l'appréciation des tribunaux. Ceux-ci ont tendance à préférer le système de la
réception.
Le choix du lieu de rencontre des consentements entraîne des conséquences importantes :
• la loi applicable en cas de litige est celle en vigueur au moment et au lieu où le contrat est conclu ;
• la capacité des parties s'apprécie au moment de la conclusion du contrat ;
• le retrait de l'offre et de l'acceptation est toujours possible jusqu'au moment où le contrat est conclu
• si la chose périt par cas fortuit, le risque est supporté par le pollicitant jusqu'au moment où le contrat
est conclu par l'acceptant ;
• le délai de la prescription commence à courir à partir du jour de la conclusion du contrat
a. L'erreur
Le contractant commet une erreur lorsqu'il se trompe sur l'un des éléments constitutifs du contrat.
L'influence de l'erreur sur la validité du consentement varie selon la nature de l'élément sur lequel elle porte.
On peut distinguer :
• L'erreur destructrice du consentement (erreur obstacle)
Elle met obstacle à la rencontre des consentements. Ils en sont ainsi de :
✓ l'erreur sur la nature du contrat
Exemple : je crois que l'on me donne une chose alors qu'on me la vend. Il n'y a ni vente, ni donation.
✓ l'erreur sur l'identité de l'objet du contrat.
b. Le dol
Le dol consiste dans l'usage de moyens frauduleux destinés à tromper une personne et la déterminer à
contracter.
Le dol ne constitue pas par lui-même un vice du consentement.
C'est l'erreur provoquée par le dol qui vicie le consentement. Le contractant qui commet une erreur se
trompe ; le contractant, victime d'un dol est trompé. Eléments constitutifs du dol : le dol consiste en des «
manœuvres, machinations, mises en scène, etc. sont néanmoins considérés comme suffisants :
• Le mensonge, à condition qu'il soit reprouvé par les mœurs : le simple fait de vanter les qualités d'un
objet n'est pas constitutif de dol.
• La réticence, c'est-à-dire le silence gardé sur des éléments importants du contrat.
Ces manœuvres doivent être :
• Le fait de l'un des co-contractants. Le dol d'un tiers est sans influence sur la validité du contrat.
• Commises intentionnellement c'est-à-dire avec l'intention de tromper le co-contractant.
• Déterminantes : sans elles, les contractants n'auraient pas conclu l'accord. Lorsque ces éléments
constitutifs du dol sont réunis, le contrat est nul de nullité relative.
c. La violence
La violence est constituée par la contrainte exercée sur la volonté d'un contractant afin de l'amener, par
crainte, à conclure un contrat.
C'est donc la crainte inspirée par la violence, et non la violence elle-même, qui porte atteinte à la libre
volonté du contractant et constitue un vice du consentement.
La violence comprend :
• Une menace
D'un mal considérable et présent ; Mettant en danger la personne ou les biens du
Co-contractant ou de ses proches.
Exemple : le créancier menace de faire saisir les biens de son débiteur pour obtenir paiement de sa créance.
Déterminante : sans la violence, le contractant qui en est victime n'aurait pas contracté,
d. La lésion
La lésion est le préjudice résultant, pour l'un des co-contractants de la disproportion entre la prestation qu'il
fournit et celle qu'il reçoit.
Cette notion, d'ordre purement économique, n'est incluse dans les vices du consentement que parce qu'elle
fait présumer la violence, l'erreur ou le dol.
Elle est plus facile à prouver que l'un de ces trois faits. La lésion n'est prise en considération que dans
certaines hypothèses déterminées. Il faut distinguer :
Le défaut d'équivalence entre les prestations s'apprécie au moment de la formation du contrat. Il n'est pris en
considération que dans les contrats :
✓ À titre onéreux
✓ Commutatifs
✓ Synallagmatiques
✓ La vente d'immeubles car la lésion ne peut être invoquée en matière de vente de
meubles.
La lésion ne peut être invoquée que par le vendeur, parce qu'on peut, par des circonstances malheureuses,
être contraint de vendre, jamais d'acheter. Lorsque le prix de vente est inférieur de plus de 7/12 à la valeur
réelle de l'immeuble.
• Les contrats passés avec des mineurs
La rescision peut être demandée quel que soit le type de contrat et le taux de lésion.
• Les contrats passés avec des majeurs incapables
La rescision pour lésion sanctionne les actes accomplis par les majeurs sous sauvegarde de justice, et qui
causent à ceux-ci un préjudice.
L'existence d'une lésion entraîne la nullité relative du contrat, à moins que le co-contractant ne propose une
révision du contrat, en offrant un supplément de prix ou de part.
C. L'objet
Le terme "objet" recouvre deux notions :
• L'objet du contrat, qui est de faire naître des obligations ;
• L’objet des obligations ainsi créées, qui consiste dans la prestation effectivement promise.
Exemple :
• L’objet du contrat de vente est défait naître les obligations de livrer la chose et d'en payer le prix ;
• L’objet de l'obligation est de livrer la chose elle-même qui est cédée : maison, meubles, fonds de
commerce, etc.
Il en résulte que l'objet est toujours le même pour chaque catégorie de contrat (créer des obligations de livrer
la chose et des obligations de payer le prix dans le contrat de vente ; créer des obligations de restituer, dans
le dépôt, de payer les intérêts dans le prêt à intérêt, etc.) : alors qu'il varie avec chaque obligation assumée
(un meuble, une somme d'argent, exécuter tel travail), etc.
L'objet de l'obligation est donc variable à l'infini et doit être licite.
D. La cause
1. Définition
Le terme de "cause" (comme celui d'objet) recouvre deux notions :
• La cause du contrat est constituée par les mobiles, les raisons qui ont poussé les Parties à
contracter : elle a un caractère subjectif. La cause du contrat existe donc toujours (sinon le
contrat serait l'œuvre d'un fou) et elle est variable à l'infini. La question essentielle qui se
pose à son égard est donc de savoir si les mobiles des parties sont juridiquement réguliers :
c'est le problème de la licéité de la cause.
• La cause de l'obligation, au contraire, a un caractère abstrait. Elle est donc identique pour
chaque catégorie de contrat. Le problème qui se pose à son égard est celui de l'existence de
la cause.
Exemple : je loue une maison. La cause de mon obligation de payer le loyer est l'engagement pris par le
propriétaire de m'assurer la jouissance des locaux. La cause du contrat peut être l'intention de me loger
ou d'y installer un repère de gangsters, etc.
1. Notarié
Les actes juridiques pour lesquels la forme notariée (authentique) est exigée à peine de nullité sont rares. Ce
sont essentiellement la donation, le contrat de mariage, la constitution d'hypothèque, la vente d'immeuble à
construire etc.
2. L'inexécution du contrat
Le contrat ayant force obligatoire, son inexécution est un fait contraire au droit qui appelle normalement une
sanction, à moins que l'inexécution n'ait été rendue possible par la force majeure.
En cas d'inexécution volontaire, le créancier peut soit engager la responsabilité contractuelle du débiteur soit
poursuivre l'exécution forcée ou demander la résolution du contrat.
a. La responsabilité contractuelle
Par exemple : un acteur s'est engagé à jouer une pièce pendant six mois au théâtre de la cité. Après neuf
représentations, le comédien décide unilatéralement de rompre son engagement, obligeant la direction à
pourvoir à son remplacement.
Le contrat conclu entre l'acteur et la direction du théâtre, présente un caractère obligatoire. Son inexécution
par l'une des parties est contraire au droit et doit être sanctionnée.
A défaut d'une exécution volontaire qui constitue le dénouement normal du contrat, il faut recourir à une
exécution forcée.
On peut envisager une exécution forcée en nature.
Dans l'exemple précité, cette mesure est impossible car il peut être question de forcer physiquement un
acteur à jouer sur une scène contre son gré. On doit alors recourir à l'exécution forcée par équivalent.
L'acteur défaillant doit être condamné à payer des dommages et intérêts sous forme d'une somme d'argent
présentant le caractère d'une indemnité et dédommageant la compagnie de théâtre pour le préjudice qu'elle
subit.
L'inexécution d'un contrat présentant en général le caractère d'une faute, et causant un dommage au
créancier, on dit que le débiteur est responsable et que l'exécution forcée par équivalent met enjeu sa
responsabilité contractuelle.
b. L'exécution forcée
L'exécution forcée du contrat a pour objectif le prélèvement, dans le patrimoine du débiteur, d'une somme
d'argent obtenu par la vente aux enchères publiques de ses biens qui ont fait préalablement l'objet de saisies.
Le créancier peut, en principe procéder librement aux saisies. Cependant, la jurisprudence n'hésite pas à
sanctionner les abus dans l'exercice de ce droit.
Exemple : pour une somme modique, le créancier ne doit pas saisir tous les immeubles du débiteur.
Le créancier ne peut pas toujours obtenir l'exécution forcée soit parce qu'il s'agit d'une obligation de faire,
pour laquelle la loi interdit une exécution forcée, soit parce que l'inexécution est définitivement consommée
(exemple : la chose transportée qui devrait être livrée a péri). Dans ces éventualités, le créancier doit se
contenter d'une satisfaction par équivalent qui consiste à lui verser des dommages-intérêts.
1. Les effets des contrats à l'égard des ayants cause des parties
Les ayants cause des parties à un contrat sont de trois sortes :
• Les ayants cause à titre universel ;
• Les ayants cause à titre particulier ;
• Les créanciers chirographaires.
a. La promesse de porte-fort
C'est la promesse faite par une personne (A) à une autre (B) qu'une troisième personne (C) s'obligera à son
égard ou ratifiera l'acte passé entre A et B.
Se porter fort pour un tiers, c’est donc promettre soi-même qu’un tiers s’engagera.
Le porte-fort s'oblige donc personnellement à l'égard de son contractant à ce qu'un tiers assume à l'égard de
celui-ci Tel ou Tel engagement. Mais le tiers n'est lié en aucune manière et s'il ne fait pas ce qu'on attendait
de lui, c'est le porte-fort qui sera seul tenu à des dommages-intérêts envers son contractant.
Exemple : lorsqu'un mineur est appelé avec des majeurs à une succession, les cohéritiers majeurs
peuvent vendre les biens héréditaires à l'amiable, mais en se portant fort envers les acquéreurs que le
mineur devenu majeur n'attaquera pas la vente. Si le contraire se produit, les cohéritiers du mineur
devenu majeur dédommageraient les acquéreurs. C'est à partir du moment où le tiers s'engage qu'il est
lié par le contrat.
En principe nul ne pouvant acquérir un droit contre sa volonté, le tiers peut refuser le bénéfice de la
stipulation. Si le bénéficiaire accepte la stipulation, cela aura pour effet de consolider son droit, de rendre
l'opération définitive, en mettant obstacle au droit de révocation du stipulant. Au cas où le promettant
n'exécute pas la prestation qu'il s'est engagé à accomplir en faveur du tiers bénéficiaire, le stipulant peut agir
en résolution du contrat principal ou demander d'autres réparations. S'il le préfère, il peut contraindre le
promettant à exécuter l'engagement.
Mme ACKAH dont la maladresse constitue un délit civil est à l'origine de l'accident, elle est dite
civilement responsable et tenue de réparer le dommage subi par la victime. Celle-ci pourra être
indemnisée de toutes les dépenses entraînées par sa blessure et du manque à gagner résultant de son
arrêt de travail.
Il résulte de cet exemple que trois conditions cumulatives sont nécessaires pour qu'il y ait responsabilité
civile. Ce sont :
• Une faute (la maladresse qui cause la chute du pot)
• Un dommage subi par la victime (les conséquences de la blessure)
• Un lien de cause à effet entre la faute et le dommage (c'est la chute du pot qui a blessé le passant).
Lorsque ces trois conditions sont réunies, la responsabilité civile fait naître un lien d'obligation entre le
responsable du dommage et la victime.
Mais le droit ne peut tout prévoir ni tout réglementer. Ainsi, le caractère illicite d'un acte doit-il s'entendre de
façon plus large. Tout ce qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs, à la pudeur que doit respecter tout
homme pour ne pas nuire à ses semblables peut constituer une faute.
S'agissant de la faute par action ou par omission, lorsqu'on a accompli un acte qu'on ne devrait pas
commettre et qui engage sa responsabilité, il s'agit d'une faute par action.
Par ailleurs, une simple abstention peut aussi constituer une faute : il s'agit d'une faute par omission.
C'est ainsi, par exemple, que la loi fait obligation de porter assistance à personne en danger. Quelqu'un qui
refuserait de porter assistance à une personne en train de se noyer alors qu'il a la possibilité de tendre une
perche ou d'appeler au secours, commettrait une faute par omission susceptible d'engager sa responsabilité.
SECTION I : LE PREJUDICE
INTRODUCTION
Le droit commercial n'a pas reçu une définition unanime. Mais le droit ivoirien combine les conceptions
ère
subjectives et objectives. Selon la l , le droit commercial est le droit qui s'applique aux commerçants. Selon
la seconde, c'est le droit qui s'applique aux actes et opérations de commerce.
Le droit commercial s'inspire largement du droit civil. Autrement, lorsqu'il existe un vide juridique en droit
commercial, c'est aux règles de droit commun qu'on a recours. Et pourtant, malgré ce lien étroit avec le droit
civil, le droit commercial s'en distingue au regard de ses buts, techniques et solutions, mais aussi de ses
sources.
- L‘acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique (publié
au J.O, de l'OHADA du 1er octobre 1997 et au J.O, N°53 bis du 22 décembre 1997 de la République de
Côte d'Ivoire est applicable depuis le 1er janvier 1998. La réforme de cet acte est en cours. Les autres sont
les suivants.
Ces actes uniformes ont abrogé toutes les dispositions antérieurement applicables en matière commerciale.
Ils laissent, cependant, subsister les dispositions antérieures qui ne leur sont pas contraires.
En effet dans leur champ d'application, ils précisent que les commerçants, les entreprenants et les sociétés
commerciales de même que les groupements d'intérêt économiques demeurent soumis aux lois non
contraires, applicables dans l'État partie au traité.
a. Le droit commercial
Au sujet de l’application des dispositions non contraires du droit commercial antérieur, la République de
Côte d’Ivoire a posé la question suivante à la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage : que faut-il entendre
par loi contraire ?
Une loi ou un règlement ayant le même objet que l'acte uniforme et dont toutes les dispositions seraient
contraires à cet acte ou une loi ou un règlement dont seulement l’une de ses dispositions ou quelques-unes
de celles-ci seraient contraires ?
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage a donné l’avis suivant, « l’appréciation du caractère contraire
d’une loi étant tributaire de la contexture juridique des cas d'espèce, il s’ensuit qu’une loi contraire peut
s’entendre aussi bien d’une loi ou d’un règlement de droit interne ayant le même objet qu’un acte uniforme
et dont toutes les dispositions sont contraires à cet acte uniforme que d’une loi ou d’un règlement dont
seulement l’une des dispositions ou quelques-unes de celles-ci sont contraires.
Dans ce dernier cas, les dispositions non contraires à celles de l’acte uniforme demeurent applicables.
Dans le cadre de l’acte uniforme sur le droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique, les formules « lois contraires » et « dispositions contraires » indifféremment employées sont
absolument équivalentes. »
Cet avis de la CCJA recèle pourtant une ambiguïté. En effet, il est indiqué que la loi ou le règlement est
contraire même lorsque l’une des dispositions ou quelques-unes de celles-ci sont contraires. Mais dans ce
cas, les dispositions non contraires à celles de l'acte uniforme demeurent applicables.
On peut donc penser que dès lors qu’aucune disposition de la loi ou du règlement n'est contraire à l’Acte
uniforme, toute la loi devrait s'appliquer.
Quel serait alors le sort de l'Acte uniforme lui-même ?
En réalité, il convient de dire que, par principe, le droit commercial antérieur est abrogé par les actes
uniformes. Il en va de même de toutes les matières réglementées par les actes uniformes. Autrement dit, la
réglementation antérieure ayant le même objet qu'un acte uniforme disparaît. Sauf cas de renvoi exprès à la
loi nationale ou encore si une disposition de cette réglementation régit une matière non régie par l’acte
uniforme. C’est-à-dire cas de renvoi tacite.
Exemple : aux termes des dispositions de l'article 140 de l'acte uniforme relatif au droit commercial
général applicable depuis le 15 mai 2011, « Le locataire-gérant est tenu d’indiquer en tête de ses bons de
commande, factures et autres documents à caractère financier ou commercial avec son numéro
d’immatriculation au RCCM, sa qualité de locataire-gérant du fonds.
Toute infraction à cette disposition est punie par la loi pénale nationale. »
Dans ce cas de renvoi, on a recours aux peines prévues par la loi n°72-513 du 27 juillet 1972 relative à la
location-gérance du fonds de commerce, pourtant abrogée.
Quant aux textes partiellement contraires aux actes uniformes, toutes les dispositions partielles non
contraires demeurent applicables.
b. Le droit civil
Dans notre conception du droit, le droit civil constitue le droit commun qui régit les relations de droit privé.
C'est lui qui édicte les principes généraux qui président aux relations entre les individus et qui détermine le
statut juridique des personnes.
Le droit des affaires régit également les relations de droit privé, il subit incontestablement l’influence du
droit civil, c'est-à-dire, principalement, du code civil qui en constitue l'une des sources.
Cependant, il faut bien en convenir, il s’agit plutôt des relations spéculatives entre les personnes. C’est en
cela que le droit commercial se caractérise et se distingue du droit civil, même si le statut du commerçant en
tant que personne physique ou morale a une influence déterminante sur son activité.
Le droit commercial apparaît ainsi comme un droit d'exception, c'est-à-dire un ensemble de règles
particulières établies pour une certaine classe de personnes, les commerçants et les entreprenants et une
certaine catégorie d'actes, les actes de commerce.
Ainsi, pour bien comprendre les règles de droit commercial, il faut se référer aux principes généraux du droit
civil et notamment aux règles relatives aux obligations en général.
En effet, en matière de conclusion des conventions, les commerçants doivent respecter les règles de capacité,
de consentement, de licéité et de bonne moralité. Ils doivent exécuter leurs obligations sous peine d’engager
leur responsabilité laquelle est soumise aux règles de droit commun de la responsabilité contractuelle ou
délictuelle.
a. Les usages
Ce sont des pratiques liées à la vie des commerçants qui, en raison de leur permanence et de leur application
régulière, prennent la valeur d’une règle de droit. La CCJA l'a encore reconnu expressément. Certes ne
s’agit-il pas de règles légales.
Mais elles n'en sont pas moins obligatoires. La CCJA avait été saisie de la question suivante : une sentence
arbitrale encourt-elle l’annulation si les arbitres, ayant pour mission de statuer exclusivement en droit sur les
demandes dont ils étaient saisis ont rendu leur décision en application des usages du commerce ?
Elle a décidé ce qui suit : « Attendu qu’en application du règlement d'arbitrage de la Cour de céans, en son
article 17 auquel les parties avaient convenu de soumettre leur litige, l’arbitre tiendra compte des usages du
commerce dans tous les cas, c'est-à-dire même lorsque les parties ont expressément désigné la loi devant
s’appliquer au différend, qu’en l’espèce, en se référant aux usages du commerce dont l’existence n’est pas
contestée par la requérante, le Tribunal arbitral a statué en droit ainsi qu’il en avait l’obligation... »
Les usages tiennent une place importante en droit commercial, car ils interviennent aussi pour pallier les
insuffisances des différentes réglementations. La loi, elle-même, renvoie aux usages. Ainsi, aux termes des
dispositions de l'article 1873 du code civil, « les dispositions relatives aux sociétés de commerce ne
s‘appliquent que dans les points qui n'ont rien de contraire aux lois et usages du commerce. »
Il en va de même de l‘acte uniforme portant sur le droit commercial général qui, en matière de vente
commerciale, consacre l’usage en son article 239 (207). En effet, aux termes des dispositions dudit article : «
Les parties sont liées par les usages auxquels elles ont consenti et par les habitudes qui se sont établies dans
leurs relations commerciales.
Sauf conventions contraires des parties, celles-ci sont réputées avoir adhéré (s’être tacitement, référées dans
le contrat de vente commerciale) aux usagés professionnels dont elles avaient connaissance ou, auraient dû
avoir connaissance, et qui, dans le commerce sont largement connus et régulièrement observés par les
parties à des contrats de même nature dans la branche d'activité concernée (commerciale considérée). »
Il faut distinguer entre les usages de fait ou encore usages conventionnels et les usages de droit ou encore
coutume.
- L'usage conventionnel se présente, à l‘origine, comme une pratique restreinte, limitée à un petit nombre
de commerçants qui se conforment toujours à la même manière d'agir lorsque les circonstances sont
identiques. Puis par imitation, les mêmes actes juridiques ou les mêmes actes matériels vont se généraliser
pour conférer à ces usages un caractère collectif.
Ainsi va se former une règle tacite qui, en s'incorporant dans des contrats de type déterminé, bénéficie à tous
ceux qui sont engagés dans des liens identiques.
L'usage conventionnel à la valeur d'une règle supplétive. Il tire sa force de l'autonomie de la volonté. Dans le
silence du contrat, il convient de présumer que ceux qui avaient la possibilité de l'écarter et qui ne l'ont pas
fait, sont censés l'avoir adopté ; ce par application de l'article 1160 du code civil aux termes duquel " on doit
suppléer dans le contrat les clauses qui y sont d'usage, quoiqu'elles n'y soient pas exprimées".
Il résulte de tout ce qui précède que c’est la volonté des parties, qu'elle soit expresse ou tacite, qui conduit à
l’application de l’usage conventionnel. Tant que les parties n’y ont pas consenti, l’usage conventionnel ne
s'applique pas.
En cas de litige, il appartient à, celui qui allègue un usage conventionnel d'en établir l'existence. Par ailleurs,
le juge peut écarter l'application de l'usage en faisant état de la volonté contraire des parties qui avaient la
liberté de ne pas le respecter.
Enfin, la violation de l'usage conventionnel par le juge ne donne pas ouverture à cassation.
- L'usage de droit ou encore coutume se forme de façon identique à l'usage conventionnel, mais il n'est pas
admis par interprétation de la volonté des parties : il s'impose par lui-même comme une norme objective.
Cependant, les parties peuvent y déroger par convention. Autrement dit, l‘absence d’expression de la
volonté des parties, conduit à l'application de l'usage de droit. C’est en cela qu'il se distingue de l'usage
conventionnel
L'usage de droit permet de déroger à des dispositions impératives de droit civil. Ainsi, la solidarité est
présumée en matière commerciale contrairement aux dispositions de l'article 1202 alinéa 1 du code civil aux
termes duquel : « La solidarité ne se présume point ; il faut qu’elle soit expressément stipulée. » C’est un
arrêt qui consacre cette présomption de solidarité : Reçu. 20 octobre 1920 (D. 1920 1 161) : « mais attendu,
d’une part, que l’article 1202 c. civ. invoqué par le pourvoi est sans application dans l’espèce ; qu’en effet
selon un usage antérieur au code de commerce et maintenu depuis, les tribunaux de commerce sont conduits
à considérer que la solidarité entre débiteurs se justifie par l’intérêt commun du créancier qu’il incite à
contracter et des débiteurs dont il augmente le crédit... »
- La Cour d'appel d'Abidjan le rappelle dans son arrêt en date du 6 mai 2005 ainsi qu’il suit : « Les
opérations de transit, de transport et de manufacture étant des actes de commerce au sens de l’article 3 de
l’Acte uniforme portant droit commercial, l’article 1202 du code civil n'est pas applicable, en cette matière
où la solidarité se présume...» (in répertoire quinquennal OHADA 2006-2010 T. 2 page 11)
Il en va de même de la règle qui permet la capitalisation des intérêts dans le compte courant alors qu'aux
termes de l'article 1154 du code civil, il faut une demande judiciaire ou une convention spéciale. Il en est de
même de la règle qui admet que la mise en demeure puisse se faire par tous moyens contrairement aux
dispositions de l'article 1139 du code civil.
On peut, enfin, citer la règle autorisant la réfaction du contrat par le juge contrairement à l'article 1184 du
code civil qui édicte la résolution.
Quoique de droit ou ayant un caractère “impératif ” et dérogeant à la loi civile, l'usage de droit ne peut
déroger à une loi commerciale ayant un caractère impératif.
Dans le cours d'une contestation, la preuve de l'usage de droit n'a pas à être rapportée par celui qui l'invoque,
car le juge doit le connaître et l'appliquer comme la loi elle-même. C'est pourquoi la doctrine soutient, à
juste titre, que la violation d'un usage de droit par le juge constitue la violation d‘une règle de droit et qu‘en
conséquence, la cour suprême saisie de ce chef devrait casser la décision rendue.
b. La jurisprudence
Ce sont les décisions rendues par les tribunaux ainsi que les sentences arbitrales rendues sous l’égide de la
Cour d'Arbitrage de Côte d’Ivoire dite CACI, de même que celles rendues en application du règlement
d’arbitrage de la CCJA.
Elles sont importantes, car c’est la jurisprudence commerciale qui intervient pour fixer les usages dont le
rôle est éminent dans le monde des affaires.
En doit ivoirien, les décisions rendues en matière commerciale relevaient de la compétence des tribunaux de
première instance ou de leurs sections détachées statuant en matière commerciale. Par décision n°01/PR du
11 janvier 2012, il a été créé les tribunaux de commerce qui sont des juridictions autonomes de premier
degré.
Désormais, les contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les commerçants à l'occasion de
leur commerce et l'ensemble de leurs contestations commerciales comportant même un objet civil sont de la
compétence des tribunaux de commerce.
Toutefois et en l’état, seul le Tribunal de commerce d'Abidjan est opérationnel. Jusqu’à la mise en place
effective des autres tribunaux de commerce, les Tribunaux de droit commun conservent leur compétence en
matière commerciale.
En appel, les décisions sont rendues par les Cours d’appel et en cassation par la Cour Commune de Justice et
d’arbitrage dite CCJA.
L'application des Actes uniformes de l'OHADA, mais surtout la réforme issue du nouvel Acte uniforme,
laisse entrevoir la place prépondérante que va occuper la jurisprudence dans notre droit commercial
nouveau. En effet, comme toute disposition textuelle récente, les actes uniformes de l'OHADA renferment
des ambiguïtés, et parfois même des erreurs pour lesquelles il faut, une décision d‘une institution autorisée.
À côté de cela, les actes uniformes vont s'appliquer dans 17 pays avec tout ce que cela peut comporter
comme divergence dans l'interprétation des textes.
C’est pour résoudre ces problèmes, qu’il a été créé la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA) dans
le but d'harmoniser l'interprétation des textes et d'élaborer une jurisprudence commune à tous les États partis
au traité.
Ainsi, la cour, saisie par la voie du recours en cassation, se prononce sur les décisions rendues en dernier
ressort par les juridictions des États Parties dans toutes les affaires soulevant des questions relatives a
l'application des actes uniformes et de leurs règlements.
La Cour peut être également consultée par les États partis au traité, le Conseil des ministres de l’OHADA
sur toute question relative à l'interprétation et à l’application du traité et de ses règlements d’application. De
même, elle peut être consultée par les juridictions nationales saisies dans le cadre d’un contentieux relatif à
l’application des actes uniformes.
Dans l'application des actes uniformes, la jurisprudence et les avis, comme source du droit en général, vont
trouver toute leur expression.
c. La doctrine
Comme dans les autres disciplines juridiques, la doctrine interprète ou aide à interpréter les textes de loi.
Avec les actes uniformes, le rôle de la doctrine sera renforcé, car plus que par le passé, elle doit veiller à
discerner et à analyser toutes les dispositions nouvelles pour permettre, à travers sa contribution, d'asseoir un
droit commercial cohérent dans son application.
La doctrine commercialiste française pourra servir de référence puisque les actes uniformes de l'OHADA
sont largement inspirés des dispositions déjà en vigueur en France.
TITRE I : LE COMMERCANT
Plusieurs personnes se livrent au commerce. Mais on ne peut dès le premier abord les qualifier de
commerçants. Il faut donc déterminer les conditions pour être commerçant. Et en tirer les conséquences
c'est- à- dire les obligations des commerçants.
a. Les opérations de bourse : ce sont des opérations portant sur les valeurs mobilières (cession,
contrat de gestion de portefeuille de valeur mobilière...). En principe, les opérations ne sont
pas des actes de commerce pour le donneur d'ordre sauf s'il agit non pas à titre de placement
de fonds mais à titre de spéculation.
b. Les opérations de courtage : elles consistent à mettre en rapport des personnes pour qu'elles
puissent passer un contrat.
c. Les opérations d'assurance : elles consistent à garantir les risques des tiers.
d. Les opérations de transit : elles consistent à accomplir toutes formalités d'entrée et de sortie
des marchandises selon les règles douanières pour le compte du client.
e. Les opérations de location de meubles
Il faut plusieurs opérations. Une seule opération demeure toujours civile. Sont exclus les immeubles dont la
location demeure toujours civile.
1. Entreprise de fournitures
Ce sont des organismes qui s'engagent à effectuer, délivrer ou rendre des services à des termes périodiques
ou d'une façon continue.
Exemple : entreprise fournissant l'eau ou l'électricité (SODECI, CIE)
Remarque : Il peut y avoir un acte civil par accessoire c’est à dire un acte par nature commerciale mais
accompli par un non commerçant dans le cadre de son activité civile. (Ex: Le dentiste qui achète des
prothèses et qui les revend à ses patients)
* La preuve : Si l’acte accompli est commercial et l’auteur commerçant, la preuve peut être faite par tout
moyen à son égard. En droit civil, il faut nécessairement un écrit.
* La solidarité des codébiteurs : Elle est présumée dans tous les actes ou plusieurs commerçants sont
codébiteurs. En matière civile, la solidarité doit être stipulée clairement.
* Le délai de prescription : La prescription est un délai au-delà duquel on ne peut plus réclamer son droit en
justice. Elle est de 30 ans en matière civile et de 5 ans en matière commerciale.
* La mise en demeure : Elle peut être faite par tout moyen à l’égard du commerçant et du non-commerçant.
* La clause compromissoire : Elle est valable entre commerçants et nulle en matière civile.
* La clause attributive de compétence : C’est celle par laquelle les parties décident de se rendre devant un
tribunal autre que celui qui est normalement compétent pour connaître de leur litige. Cette clause n’est
possible qu’entre commerçants.
* La compétence juridictionnelle: Les tribunaux de commerce sont compétents pour les contestations entre
commerçants et pour celles qui concernent les actes de commerce entre toutes personnes lorsqu’il s’agit des
actes de commerce par nature et par la forme; s’agissant des actes mixtes, voir régime juridique
correspondant.
NB : LA DETERMINATION D'UN CRITERE GENERAL L'ACTE DE COMMERCE
L'acte uniforme n'épuise pas la liste des actes de commerce. Il faut donc trouver un critère permettant de
classer les actes non envisagés par l'acte uniforme.
A. LES CRITERES
Il existe trois critères qu'il faut souvent combiner
1. Le critère de la spéculation
Il s'agit de la réalisation d'un profit. L'acte commercial est celui qui est fait dans le but de réaliser un profit.
2. Le critère de la circulation
Dans ce cas, c'est un acte d'entremise dans la circulation des richesses depuis la production jusqu'à la
consommation.
3. Le critère de l'entreprise
L'acte de commerce est celui qui est fait par une entreprise c'est-à-dire une organisation qui met en œuvre
des moyens matériels et humains.
NB: La question a été posée de savoir si la profession commerciale doit être exclusive ou si elle doit être
exécutée concomitamment avec une profession civile et conférer la qualité de commerçant. Distinguons
trois cas :
• 1er cas : L’activité commerciale peut être l’activité principale : Application de la théorie de
l’accessoire, l’auteur est commerçant.
• 2ème cas : L’activité commerciale peut être secondaire mais sans lien avec l’activité civile : L’auteur
est à la fois commerçant et civil (la théorie de l’accessoire ne joue pas car les deux activités n’ont pas
de lien. La condition exigée est que les actes de commerce doivent avoir un caractère habituel et non
occasionnel)
• 3ème cas : L’activité commerciale est le complément nécessaire d’une activité civile : l’auteur n’est
pas commerçant (théorie de l’acte civil par accessoire)
B. La qualité d’entreprenant.
1. Notion d’entreprenant:
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration, exerce une
activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.
• Les livres facultatifs sont le livre de caisse, le livre des effets, le livres brouillard ou main courante, et
de façon générale tous les livres qui paraissent utiles au commerçant.
Les livres obligatoires doivent être côté et signés par le président de la juridiction compétente. Ils doivent
être tenus sans blanc ni altérations d’aucune sorte. De plus, les livres comptables doivent être classés et
conservés pendant 10 ans. En outre, les livres irrégulièrement tenus ne peuvent être produits en justice ni
faire foi au profit de ceux qui les tiennent.
Enfin, les commerçants qui tiennent des livres incomplets ou irréguliers sont passibles de 1 à 6 mois et d’une
amende de 50 000 à 1 000 000 FCFA. Ceux qui falsifient leurs livres s’exposent à une sanction de 1à 5 ans
d’emprisonnement et à une amende de 100 000 à 1 000000 FCFA.
PARAGRAPHE 1- LA SANCTION
Lorsque les livres sont irrégulièrement tenus, ils ne peuvent être produits en justice ni faire foi au profit de
ceux qui les tiennent. Le Juge pourra seulement les retenir à titre de présomption en raison de la liberté de
preuve en matière commerciale. Ainsi, si en face, un autre commerçant a des livres régulièrement tenus,
ceux-ci seront préférés par rapport aux livres mal tenus. Cependant, les livres mal tenus peuvent être
invoqués par les tiers pour faire preuve contre le commerçant.
Par ailleurs, le commerçant peut être emprisonné pour 1à 6mois ou être amendé de 50 000 à 1 000000 F. En
plus, il peut être interdit de faire le commerce pendant au moins 6 mois et au plus pendant 5 ans.
PARAGRAPHE 1 - LA FAUTE
Elle est constituée par les actes de concurrence déloyale. Il s'agit entre autres de l'atteinte au nom
commercial, à l'enseigne et du dénigrement.
B. L'ATTEINTE A L'ENSEIGNE
Pour être protégée, l'enseigne doit être spécifique et non générique. Suivant la nature de l'activité et sa
notoriété, la protection peut s'étendre à une ville ou à toute la Côte d'Ivoire.
PARAGRAPHE 2 - LE PREJUDICE
Il consiste dans le détournement de la clientèle. Mais il n'est pas nécessaire qu'il soit actuel.
A. LE DROIT AU BAIL
Le droit au bail est un élément très important du fonds de commerce mais l'acte uniforme l'a classé parmi les
éléments secondaires du fonds de commerce. Cependant, l'acte uniforme prévoit à propos du nantissement
que le droit au bail fait partie du fonds de commerce. Selon l'acte uniforme sur le droit commercial général
en son art. 69, les locaux à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel ont droit au bail. Ce droit
au bail doit être renouvelé à certaines conditions.