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Faculté polydisciplinaire de Sidi BENNOUR

FILIÈRE : Licence professionnelle « management et administration


des organisations »
Module : Introduction au droit
Semestre :1

COURS
INTRODUCTION AU DROIT

 Présenté par :

 Pr. Dalal HALIMI

Année Universitaire : 2022-2023


INTRODUCTION

Qu’est-ce qu’une règle de Droit ? La règle de droit est une règle de conduite
dans les rapports sociaux. Elle se définit en fonction de ses objectifs et caractéristiques.

S’agissant de ses objectifs, la règle de droit impose certains comportements,


d’une part, elle interdit de commettre certains faits et elle permet d’accomplir certains
actes, d’autre part. En effet, ces objectifs puisent leur fondement des caractéristiques qui
distinguent la règle de droit des autres règles de conduite.

On dit que la règle de droit est générale, c’est -à-dire, qu’elle est abstraite,
impersonnelle et qu’elle s’applique à tous sans exception. Elle est également,
obligatoire : c’est-à-dire, qu’elle est impérative ou d’ordre public. Elle s’impose à tous
les constituants de la société à l’opposer de la règle supplétive ou interprétative qui
suscite une conduite particulière, mais les parties peuvent y déroger et choisir par contrat
d’autres règles qui leur conviennent davantage que les règles légales. De même la règle
de droit est dite contraignante de sorte que sa violation entraine une sanction.

La contrainte institutionnelle permet à l’autorité publique de sanctionner


le non-respect de la règle de droit. On distingue dans ce sens, deux types de sanctions :

-Les sanctions civiles où on impose le versement des dommages et intérêts


à la partie lésée.

-Et Les sanctions pénales : où les peines sanctionnant des actes incriminés
par la loi et qui doivent en principe être proportionnées à la gravité de l’infraction.
Il s’agit principalement des d’infractions suivantes :

• Le crime : les peines criminelles principales (art.16 CP) sont : la peine de mort,
la réclusion perpétuelle, la réclusion à temps pour une durée de 5 à 30 ans,
la résidence forcée et la dégradation civique;
• Le délit : c’est une infraction de gravité moyenne (art. 17 CP). Selon
cette disposition : « les peines délictuelles principales sont : l’emprisonnement
( d’un mois de moins et de 5 ans de plus sauf le cas de récidive ou d’autres
où la loi détermine d’autres limites) et l’amende de plus de 1200 dhs.
Elles sanctionnent de types de délits : les délits de police dont la peine prononcée
est d’un 1 mois à 2 ans par exemple : le harcèlement sexuel et des délits
correctionnels dont la personne condamnée est passible d’une peine
d’emprisonnement de 2 ans à 5 ans par exemple : le vol.

• La contravention : les peines contraventionnelles principales (art. 18 CP) sont :


la détention de moins d’un 1 mois et l’amende de 30 à 1200 dhs.

Le terme « Droit » a une double acception : l’une est objective, l’autre est
subjective. La notion de droit objectif représente un ensemble de règles imposées
par l’autorité publique, pour régir l’organisation même de la société et la situation
qui est faite au sein de cette société pour les individus. Elles régissent également,
les rapports entre la collectivité publique et les particuliers et les rapports entre
particuliers eux-mêmes.

Tandis que, le concept droit subjectif désigne l’ensemble des avantages et


prérogatives susceptibles d’être attribuées à un individu ayant pour objet de lui
permettre de jouir d’une chose ou d’une valeur ou d’exiger une prestation d’autrui.
Ces prérogatives peuvent porter soit sur des droits :

-Patrimoniaux qui entrent dans le patrimoine des sujets de droit à savoir les personnes
et qui peuvent être comptabilisés. Il s’agit de deux types de droits : Il s’agit du droit réel
(rapport juridique entre la personne et la chose, exemple : droit d’usufruit ou droit de
propriété) et du droit personnel (rapport juridique entre deux personne au moins, portant
sur une dette).

-Et Extrapatrimoniaux : sont des droits dont la nature ne peut se traduire en monnaie,
n’ont pas de valeur pécuniaire, ils sont incessibles, insaisissables et inaliénables.
Ceci dit, le droit se subdivise en deux grandes branches, l’une dite droit public,
tandis que l’autre est dite branche de droit privé. S’agissant du droit public, cette notion
représente l’ensemble des règles qui organisent l’État et ses démembrements et
ses rapports avec les particuliers. Ses principales matières sont :

-Le droit constitutionnel : un droit qui organise les structures et le fonctionnement


des trois pouvoirs qui constituent l’État ;

-Le droit administratif : organise la structure et le fonctionnement de l’administration


et des personnes morales administratives ;

-Et les finances publiques qui portent sur la gestion des finances de l’État, ses recettes
et ses dépenses.

Par ailleurs, le droit privé est défini comme étant l’ensemble des règles qui
régissent les rapports entre les particuliers. Il comprend un certain nombre de matières
telles que :

-Le droit civil : autrement appelé le droit commun. Il comporte d’une part, les contrats
et les obligations. Et d’autre part, au statut personnel ; le droit pénal ; les droits
procéduraux et le droit commercial : cet ensemble de règles qui fera l’objet de notre
étude régit les activités commerciales exercées entre les commerçants (personnes
physiques et morales) ou entre les commerçants et les non commerçants (des civiles).

L’ensemble des sources de droit porte principalement sur plusieurs sources,


dont la doctrine a procédé à une répartition qui distingue les sources traditionnelles
des sources modernes. Toutefois, nous allons essayer d’appréhender lesdites sources
selon la classification suivante : on trouve de prime abord, les conventions ou les traités
internationaux qui portent sur des accords adoptés en cas de litige. Deuxièmement,
la loi qui revêt la forme d’un Dahir. Troisièmement, les règlements qui sont de
la compétence du Gouvernement. Ils s’effectuent par la voie des décrets et des arrêtés.
Quatrièmement, la jurisprudence qui repose sur l’ensemble des décisions judicaires
portées devant les juridictions marocaines. Cinquièmement, la doctrine qui porte sur
les théories élaborées dans la discipline par des théoriciens, ou praticiens qui participent
à la formation, à l’interprétation et à l’évolution du système juridique. Et enfin,
les usages et les coutumes portant sur des pratiques traduits sous forme de normes
générales.

CHAPITRE I. LES OBLIGATIONS‫ االلتزامات‬:

Le droit civil comprend traditionnellement :

a) - le statut personnel : ‫األحوال الشخصية‬

Il constitue l’ensemble des règles juridiques qui régissent la situation


personnelle des individus et qui comprennent plusieurs matières notamment : l’état civil,
le mariage, le divorce etc. Toutes ces matières sont regroupées actuellement en un code
dit le code de la famille.

b) - les obligations et contrats

L’autre volet important du droit civil comprend les obligations et les contrats.
Le texte de loi qui régit les obligations et les contrats n’est autre que le dahir formant
code des obligations et des contrats (DOC).

Section I. La définition du terme « obligation »

1. Un sens juridique large

L’obligation signifie : « tout ce que la loi commande à un individu de faire ou de


ne pas faire… », comme : l’obligation de respecter les lois de son pays (obligation de
faire) ou par exemple : tout citoyen droit s’abstenir de fumer dans les lieux publics
(obligation de ne pas faire) ou l’obligation de transférer la propriété d’une chose
par exemple : le transfert de la chose vendue du vendeur à l’acheteur dans un contrat de
vente (obligation de donner).
2. Un sens juridique restreint

Dans le sens juridique restreint, le terme obligation a plusieurs significations


selon les différentes branches de droit à savoir :

- En droit commercial : l’obligation « c’est un titre négociable émis par


une société privée ou une collectivité étatique ».

- En matière civile : « c’est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel
l’une ayant la qualité du débiteur‫المدين‬ qui est tenu envers une autre personne ayant
la qualité du créancier ‫الدائن‬ soit à exécuter une prestation, soit à une abstention »,
par exemple : le paiement d’une somme d’argent. Le débiteur qui doit de l’argent à son
créancier par exemple dans un contrat de louage ou le locataire (preneur) ‫ المكتري‬s’oblige
à verser au bailleur ‫( المكري‬une somme d’argent) ‫سومة كرائية‬ en contrepartie de
sa jouissance de la chose louée ‫محل الكراء‬.

- Pour l’abstention par exemple : le vendeur d’un fonds de commerce s’abstient


à ouvrir un commerce de même nature à proximité de l’établissement qu’il a cédé
à l’acheteur.

Section II. La classification des obligations

On peut faire la classification des obligations d’après 3 critères :

1. D’après leur nature

Elle concerne deux obligations : la 1re est relative à l’obligation de résultat :


elle vise à atteindre un résultat déterminé, (par exemple : le transporteur qui s’engage
à livrer la marchandise à destination et à la date convenue).

La 2e est relative à l’obligation de moyen par laquelle le débiteur s’engage


seulement à utiliser les moyens dont il dispose (par exemple : le médecin ne promet pas
de guérir le malade, mais de le soigner de son mieux).
2. D’après leur objet

À ce stade on distingue trois types d’obligations :

-L’obligation de faire : qui représente l’obligation par laquelle le débiteur


s’engage à accomplir un fait (par exemple : l’entrepreneur qui accepte un service ou
une fabrication) ;

- L’obligation de ne pas faire ou d’abstention : se définit comme étant


une obligation qui oblige le débiteur à ne pas accomplir un fait. Il s’agit
d’une abstention (par exemple : l’abstention de sous location ou de nom concurrence).

-L’obligation de donner : est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à


transférer un droit réel au créancier (par exemple : le transfert d’une propriété).

3. D’après leur classification

Il convient de distinguer les sources d’obligations du système classique de


la classification moderne :

 Classification classique :

Les sources des obligations telles qu’elles sont soulignées dans le DOC (art.1)
sont :

1)- Les conventions / contrats : ‫; االتفاقات‬

2)- Les autres déclarations de volonté :) ‫ التصريحات األخرى عن اإلرادة‬l’engagement


par volonté unilatérale (‫; التزام واإلرادة المنفردة‬

3)- Les quasi-contrats : ‫; أشباه العقود‬

4)- Les délits : ‫ الجنح‬: Correctionnels : ‫الجنح التأديبية‬ fait appel à des peines
d’emprisonnent de 2 à 5 ans, (par exemple : violence conjugale) et de police : ‫جنح ضبطية‬
fait appel à des peines d’emprisonnent 1 mois à 2 ans, (par exemple : outrage public
à la pudeur. ‫اإلخالل العلني بالحياء‬
5) -Les quasi – délits: ،‫أشباه الجرائم‬auxquelles s’ajointe la loi: ‫القانون‬/‫التشريع‬.

 Classification moderne :

Les obligations peuvent être soit volontaires, dont le générateur de l’obligation


est un acte juridique : ‫ التصرف القانوني‬qui existe lorsqu’un individu manifeste
intentionnellement, sa volonté institue certains effets de droits (par exemple : le contrat
vente, de location etc.), soit légales : l’événement dont découle l’obligation est le fait
juridique : ‫( الواقعة أو العمل القانوني‬par exemple : contravention : la réparation d’un
préjudice dû à un accident de voiture).

CHAPITRE II. LES CONTRATS ET LES QUASI-


CONTRATS

Section I. Définition et classification des contrats

1. Définition

Le contrat est une convention génératrice d’obligation dominée par un principe


qui est l’autonomie de la volonté. Ainsi, la formation du contrat postule que les parties
intéressées s’accordent sur le contenu de l’acte par lequel elles disposent à se lier,
dont l’une formule l’offre et l’autre traduit une acceptation.

2. Classification des contrats

Il est à souligner qu’il existe de multiples classifications des contrats


en fonction de leur caractère, nature, durée des obligations créées, les formes utilisées
etc. On distingue, notamment :

Le contrat synallagmatique ou bilatéral

Il crée une ou plusieurs obligations qui incombent à la charge de chacun


des parties, par exemple : le cas d’un contrat de vente par lequel le vendeur s’engage
vis-à-vis de l’acheteur à livrer la chose vendue, tandis que l’acheteur s’engage à payer
le prix en contrepartie.
Le contrat unilatéral

Il consiste en a contrat qui crée l’obligation à la charge de l’une des parties et


c’est l’exemple d’un emprunteur d’argent (par exemple : un contrat de prêt) qui est tenu
de rembourser le préteur qui par conséquent, n’assume aucune obligation.

Le contrat à titre onéreux

Chacune des deux parties ciblent l’obtention de l’autre contractant un avantage


précis. Il s’agit notamment, du cas d’un prêt bancaire à intérêt ou dans un contrat de
travail.

Le contrat à titre gratuit

Il constitue un contrat par le biais duquel l’une des parties procure à l’autre
contractant un avantage sans contrepartie et c’est notamment, le cas de la donation.

Le contrat commutatif

Il représente un acte juridique dans lequel la prestation prévue entre les deux
parties est certaine et déterminée comme dans le cas de vente d’un immeuble à tel prix.

Le contrat aléatoire

Il s’agit d’un contrat dans lequel la prestation fournie par l’un des contractants
dépend d’un événement incertain, d’un aléa, par exemple : le contrat d’assurance dans
lequel la prestation ne se réalise (versement de l’indemnité de l’assureur à l’assuré) que
si l’aléa se réalisé et survient comme dans le cas d’incendie, vol etc.

Le contrat consensuel

Il nait par l’échange du consentement de chacune des parties et aucune formalité


n’est nécessaire à leur validité.
Le contrat formel et réel

S’agissant d’un contrat formel dit (solennel), dans ce genre de convention


la validité du contrat est conditionnée par l’accomplissement d’une formalité bien
déterminée c’est-à-dire, on parle de l’exigence d’un écrit (acte notarié) par exemple :
l’acte d’achat d’une maison doit s’effectuer par un acte rédigé par les soins d’un notaire.

Tandis qu’un contrat réel nécessite outre l’accord échangé entre les contractants,
la remise de la chose (ex : gage).

Le contrat de gré à gré

C’est un contrat dont les parties ont la liberté de débattre leur contenu
(par exemple : le contrat de divorce à l’amiable).

Le contrat d’adhésion

C’est un contrat dans lequel son contenu est imposé par l’un des contractants
vis-à-vis de l’autre partie qui « adhère » aux clauses du contrat (par exemple :
le voyageur qui prend un billet de train ne discute pas le prix imposé par ONCF).

Le contrat à durée déterminée

Il est fixé de manière certaine lors de la conclusion du contrat, il n’est modifiable


que par un commun accord entre les deux parties (par exemple : contrat de louage
pour une durée de 3 ans).

Le contrat à durée indéterminée

Il peut se poursuivre indéfiniment (par exemple : le contrat de travail).

Section II. Les quasi-contrats

On distingue trois types des quasi- contrats conformément aux dispositions


des articles (66 – 76 DOC) :

-Gestion d’affaire : ‫الفضالة‬,


-Paiement de l’indu : ‫دفع غير المستحق‬

-Enrichissement sans cause : ‫اإلثراء بال سبب‬

1. La gestion d’affaire

Il s’agit d’un fait d’une personne nommée : « le gérant » qui sans en avoir été
chargé, accomplit certains actes pour le compte et dans l’intérêt d’une autre personne
nommée « le maitre d’affaire ou le géré ». La gestion peut correspondre à des actes
soit matériels, soit juridiques.

De sa part le gérant doit rendre compte au géré, puisqu’il assume une obligation
de prudence et de diligence, par contre le géré est tenu envers son gérant de toutes
les dépenses engagées par sa gestion et envers les tiers de toutes les obligations
contractées en son nom par le gérant, mais dans le cadre d’une gestion utile.

2. Le paiement de l’indu

Il consiste en l’exécution d’une présentation à laquelle, il n’est pas tenu et sans


l’intention de payer la dette d’autrui. En général, le paiement a eu lieu suite à une erreur
ou dans des circonstances contraignantes. La personne qui a reçu indûment
un paiement est tenue de l’obligation de restituer, tandis que celui qui a payé indûment
dispose d’une action en répétition de l’indu.

3. L’enrichissement sans cause

Selon l’adage : « nul ne peut s’enrichir sans cause aux dépens d’autrui ».
Ses conditions sont : l’existence d’un enrichissement et d’un appauvrissement corrélatif
et l’absence d’une cause légitime d’enrichissement. L’enrichissement s’apprécie
du moment où est l’action est intentée. L’action en reversement n’est envisageable qu’à
deux conditions :

-la première est que le demandeur prouve qu’il y a eu appauvrissement de sa part,


enrichissement de la part d’autrui et le lien de causalité de l’un à l’autre.

-la deuxième c’est qu’il n’existe aucune autre voie de droit pour obtenir réparation de
l’avantage indûment procuré.
CHAPITRE III. LA FORMATION DU CONTRAT

Section I. L’accord de volontés

Le contrat ne peut naître que de la rencontre et de la complémentarité


des volontés respectives des parties au contrat qui s’accordent sur le contenu de l’acte
par lequel ils sont disposés à se lier.

1. La rencontre des volontés

Selon l’article 19 du DOC : « la convention n’est parfaite que par l’accord


des parties sur les éléments essentiels de l’obligation ». En règle générale, un contrat
naît par la manifestation successive de deux volontés complémentaires dont l’une
formule l’offre et l’autre la traduit sous forme d’une acceptation.

S’agissant de l’offre, elle représente une proposition de contracter adressée


soit à un grand nombre de destinataires (offre publique faite à tout intéressé),
soit à un nombre restreint (offre restreinte adressée à un groupe de personnes
déterminables), soit personnelle (à une personne dénommée).

Elle peut également être expresse (formulée verbalement ou par écrit) comme
elle peut être tacite sous forme d’un signe extérieur et objectif révélant l’intention de
celui qui l’a provoqué (par exemple : les marchandises mises en vitrine).

Alors que l’acceptation, elle représente la manifestation de volonté par laquelle


le bénéficiaire d’une offre en accepte les termes. Cette acceptation détermine l’accord
des parties et la nature et les effets de la convention en question. Elle est souvent
expresse. Toutefois, elle peut être tacite sous forme d’un geste (signe de la tête lors d’une
vente aux enchères), un commencement d’exécution (art. 28 DOC) ou une attitude
révélatrice (le fait de monter dans un autobus marque l’adhésion aux conditions
d’un contrat de transport).

Néanmoins, dans certains cas le silence sera interprété comme valant


acceptation conformément aux dispositions de l’article 38 DOC qui énonce :
« le consentement ou la ratification peuvent résulter du silence lorsque la partie,
des droits de laquelle on dispose, est présente ou est dûment informée et qu’elle n’y
contredit point, sans qu’aucun motif légitime justifie son silence ».

De même pour les contrats à échéance dont il est admis qu’ils se renouvellent
par tacite reconduction (par exemple : les abonnements, l’approvisionnement
d’un commerçant par un fournisseur habituel etc.) considérés comme des relations
d’affaires déjà entamées entre les parties (art. 25 DOC).

2. L’intégrité de la volonté

Le contrat puise généralement sa valeur et sa force dans le fait que son contenu
a été déterminé et délibérément recherché par un accord de volontés conscientes
et libre fondé sur l’échange d’un consentement non vicié ni par l’erreur (une méprise
contractuelle), ni par le dol (une manœuvre frauduleuse), ni par la violence (pression
exercée contre un contractant).

3. La sanction du consentement vicié

Lorsqu’un contractant a été abusé par un dol, contrait par violence ou mû par
une erreur, un choix s’offre juridiquement au contractant lésé d’anéantir le contrat
souscrit en demandant son annulation.

La nullité qui est considérée comme une sanction propre aux actes juridique.
Elle représente leur anéantissement puisqu’elle permet l’effacement des effets
produisent par les conventions. On distingue :

-la nullité absolue : elle est invoquée d’office par le juge ou par tout intéressé
pendant un délai d’un 1 an porté à 15 ans en cas d’interruption ou de suspension durable
de la prescription) ;

-la nullité relative ou la rescision : dans ce cas la personne habilitée à demander


la nullité peut y renoncer en exprimant sa volonté d’agréer l’acte tel qu’il a été formé et
elle doit être demandée en justice.
Section II. Les supports de la volonté

Les supports de la volonté portent des éléments de réponse sur quoi


une personne s’engage et pourquoi elle s’engage. Il s’agit :

1. L’objet

Dans un contrat l’objet de la volonté émise par une partie est la matière même
de son engagement. L’efficacité d’un contrat suppose que la volonté de chacune
des parties s’applique à un objet (une prestation) déterminé, possible et licite.

2. La cause

La cause d’un contrat peut être soit le résultat que chaque partie escompte de
l’opération juridique, soit elle est le mobile qui a animé chacune des parties dans
la négociation de l’opération juridique. Elle doit être licite et morale (par exemple :
ne pas porter ni sur une vente de stupéfiant, ni sur la location d’habitat pour prostitution).
Autrement dit, qu’elle ne porte pas sur une activité contraire à la religion ou aux bonnes
mœurs.

Section III. L’expression de la volonté

1. Le formalisme contractuel

En général l’élaboration d’un contrat n’est soumise à aucune condition


de forme, à aucun formalisme. On exprime cela en disant que les contrats sont en règle,
consensuels ce qui signifie qu’ils peuvent être conclus sous quelque forme que ce soit
et même verbalement. Toutefois, la loi subordonne parfois la validité ou même
l’existence de certains contrats au respect d’un formalisme particulier qui consiste
en l’établissement d’un écrit. De tels contrats sont dits solennels par opposition
aux contrats consensuels dont la nature de l’écrit différé :

-acte authentique : dont la rédaction est réservée à des personnes investies par
l’État du droit d’instrumenter en certaines matières précises et dans un ressort territorial
déterminé comme les notaires, les juges, les greffiers, les consuls etc. Il fait foi
d’une manière quasi absolue de sa date, attestée par l’officier public.

-acte sous seing privé : celui qui est rédigé et signé par les parties elles-mêmes,
sans l’intervention d’un officier public. La valeur probante de ce type d’acte est moindre
que celle d’un acte notarié (acte authentique) puisqu’il revient à la partie qui le conteste
de toujours tenter de rapporter la preuve contraire à ce qui est énoncé dans l’acte.

2. La preuve du contrat

La preuve des contrats n’est pas en principe libre. En cette matière


la règle est que la preuve d’un engagement doit se faire par un écrit préconstitué dès que
l’enjeu est supérieur à 10.000 dhs (art. 443 DOC). Donc la personne qui prétend
l’existence d’un contrat est tenue de rapporter un écrit constatant l’acte en question.

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