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- Tantôt on entend par droit l’ensemble des règles juridiques. Vu sous cet
angle, le mot droit signifie tout simplement, la règle de droit ou le droit
objectif.
- Tantôt le mot droit est pris sous l’angle de son titulaire. On parle alors de
droit subjectif. Le droit subjectif est la prérogative dont peut se
prévaloir une personne. Exemple : le droit du propriétaire d’user de la
chose objet de son droit de propriété.
Le droit du créancier d’exiger du débiteur l’exécution de son obligation.
Dans un titre premier, nous examinerons le droit objectif et dans un 2 ème titre, le
droit subjectif.
Pour bien montrer l’originalité de la règle de droit, il faut examiner tout d’abord
sa définition ensuite, ses caractères et enfin, il faut distinguer celle-ci des
autres règles de conduite sociale.
La règle de droit est une règle de conduite sociale imposée par l’autorité
publique sous la menace d’une sanction. On peut relever dans cette définition 3
éléments :
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Enfin, il faut une sanction. Elle consiste à punir l’individu qui a transgressé
la règle de droit. On peut relever plusieurs sortes de sanctions :
Elles consistent à rendre à chacun, ce qui lui est dû, à réparer le dommage qui lui
a été causé. On peut citer les saisies et les dommages intérêts.
Les saisies : elles conduisent le débiteur à payer ses dettes. C’est une voie
d’exécution (on exécute le débiteur.
Les dommages intérêts : c’est une somme d’argent allouée par le juge à la
victime en vue de réparer le préjudice qui lui a été causé.
Exemples :
Art. 118 du COCC « Celui qui cause un dommage à autrui est tenu de le
réparer »
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Art. 364 du Code Pénal « le vol est la soustraction frauduleuse de la chose
d’autrui ».
Paragraphe 2 : Le caractère obligatoire
Une règle est impérative lorsqu’elle interdit les conventions ou les clauses
contraires à l’ordre public ou lorsqu’elle poursuit un but d’intérêt général ou de
justice sociale.
Une règle de droit est dite supplétive, lorsqu’il est permis aux particuliers de
déroger à son application.
Exemple : l’article 14 du COCC dispose que les actes juridiques ayant un objet
supérieur à 20 000 FCFA sont soumis à la preuve écrite.
Il est admis que cette règle n’est pas impérative car les particuliers peuvent
écarter son application et retenir d’autres moyens de preuves dont le juge devra
tenir compte.
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Section III : Distinction entre la règle de droit et les autres
règles de conduite sociale
La conduite prescrite par ces règles est parfois identique à celle qui est
commandée par la règle de droit.
Exemple : le meurtre est interdit aussi bien par la règle de droit que par la règle
morale ou religieuse. La spécificité de la règle de droit ne réside donc pas dans
son contenu mais, dans son caractère sanctionnateur.
Sur ce plan, la règle de droit présente une spécificité par rapport aux règles
d’usage, à la religion et à la morale.
Les règles religieuses mettent en cause les relations de l’homme avec Dieu.
Quant aux règles morales enfin, leur violation n’expose qu’à des sanctions
internes.
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Chapitre II : Les Branches du droit
On divise les règles de droit d’une part en règle de droit national et en règle de
droit international, d’autre part en règle de droit privé et règle de droit public.
Ce sont des règles qui s’appliquent à des personnes relevant d’une même
souveraineté nationale.
Les règles du droit national peuvent être des règles de droit public ou des règles
de droit privé.
Le droit international régit les rapports des particuliers entre eux lorsqu’il
existe un élément étranger. On distingue le droit international privé et le droit
international public.
C’est une matière appelée à régir les relations juridiques entre particuliers ne relevant pas de
la même souveraineté.
Exemple : le contrat conclu ente un sénégalais et un étranger.
Le droit international public gouverne les rapports des états entre eux.
Actuellement on peut douter de l’efficacité de ce droit car il n’y a aucune
autorité supranationale investie du pouvoir de contraindre les Etats à respecter
les règles du droit international public.
Les règles de droit appliqués dans un pays donné relèvent soit du droit privé, soit
du droit public.
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Paragraphe 1 : le critère de distinction
Le droit privé a pour objet, l’étude des rapports entre personnes privées. Par
contre, le droit public a pour objet, les rapports dans lesquels interviennent
l’Etat, les collectivités locales et les établissements.
Les règles du droit public sont en principe des règles impératives car fondées
sur la prééminence de l’Etat. Au contraire, les règles du droit privé en général
supplétives sont fondées sur l’interdépendance et l’égalité des individus.
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2. Les branches du droit privé :
Ils sont :
Le droit pénal détermine les infractions et les sanctions qui leur sont attachés.
Cette discipline relève du droit public parce que l’infraction met en rapport le
délinquant (l’auteur de l’infraction) et la société.
Le droit pénal relève aussi du droit privé parce que l’infraction met en relation
deux particuliers : la victime et le délinquant.
Elles sont nombreuses. Pour y voir clair, il convient de distinguer les textes de
droit des autres sources de la règle de droit.
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SECTION I : LES TEXTES DE DROIT
S/Section 1 : la Loi
a) La promulgation :
C’est l’acte par lequel, le Président de la République rend une loi exécutoire. Une
loi est dite exécutoire lorsqu’elle devient une loi de l’Etat. Le Président de la
République a 15 jours pour promulguer une loi.
b) La publication :
Illustration :
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Le 20 juin 2002, Monsieur DIOP est interpellé au volant de son véhicule au
moment où il circulait à gauche. Poursuivi en justice, il invoque comme moyen de
défense les arguments suivants :
Solution :
Les arguments invoqués par DIOP ne sont pas pertinents. Le texte interdisant
aux automobilistes de circuler à gauche a été publié. En conséquence, il est
applicable. Peu importe que le volant de son véhicule soit à gauche ; peu importe
également qu’il ne réside plus au Sénégal ; peu importe enfin, qu’il n’ait aucune
connaissance des textes applicables sur le territoire sénégalais.
En l’espèce, le juge saisi est en droit de lui appliquer les sanctions prévues par la
loi interdisant aux automobilistes de circuler à gauche. Cette solution a pour
fondement, la règle « nul n’est censé ignorer la loi ».
2ème Illustration :
En juin 2002, un projet de loi est déposé sur le bureau de l’Assemblée Nationale.
Ce texte fait l’objet de vives discussions car il porte atteinte dit-on à la liberté
contractuelle. En effet, il frappe de sanctions pénales toute personne qui aurait
vendu un immeuble sans avoir sollicité une autorisation administrative. Ce texte
est cependant voté.
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Solution :
En l’espèce, le texte est promulgué. Cela signifie qu’il est exécutoire. Mais le
respect de cette formalité n’est pas suffisant pour le rendre opposable à tous.
La loi est une règle abstraite et permanente. Elle est abstraite en ce sens qu’elle
s’adresse non à une personne nommément désignée, mais à l’ensemble de la
collectivité. Elle est également permanente en ce sens qu’elle a force obligatoire
tant qu’elle n’est pas abrogée.
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3. La loi organique : elle est votée par l’Assemblée Nationale et elle fixe les
modalités d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics.
A titre d’exemple on peut citer la loi 92-23 portant loi organique sur le conseil
constitutionnel.
La loi disparaît par abrogation. L’abrogation c’est l’acte par lequel, l’autorité
compétente retire à la loi, sa force obligatoire. On retiendra que seule une loi
peut abroger une loi. Il existe plusieurs formes d’abrogation :
Il faut préciser que cette forme d’abrogation est discutée. Elle n’est pas
admise par la jurisprudence. La solution est justifiée car la loi une fois
votée est permanente. Sa non-application n’est pas un mode d’abrogation.
Exemple : la loi de 1967 réprimant les dépenses excessives en matière de
cérémonie familiale.
Lors de son application, une loi peut entrer en concurrence avec d’autres lois. On
distingue deux conflits de loi : les conflits de loi dans le temps et les conflits de
loi dans l’espace.
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Sans doute, le problème n’est pas très difficile quand une situation juridique se
réalise de manière instantanée. Il convient d’appliquer à cette situation, la loi en
vigueur au moment de sa réalisation.
Ainsi, une succession est ouverte au décès de la personne. La loi déterminant les
héritiers appelés à succéder est celle en vigueur au jour de la survenance du
décès.
De même, les conditions d’une vente sont fixées par la loi en vigueur à la date du
contrat de vente. Mais le problème apparaît plus aigu pour les situations durables
qui ont des effets sur une période plus ou moins longue.
2ème exemple : En 1975, une loi permettait aux époux de divorcer. En 1985,
intervient une loi qui interdit le divorce sur l’ensemble du territoire sénégalais.
Les époux X et Y qui se sont mariés en 1975, peuvent-ils divorcer ?
Dans tous ces exemples faut-il appliquer la loi ancienne ou la loi nouvelle ?
Ces textes posent un principe qu’il faut présenter avant de voir les limites qui lui
ont été apportées.
1. Principe :
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Sur la base de cette définition on doit donc retenir que la loi nouvelle ne peut
modifier les conditions de formation d’une situation déjà acquise ni les effets
qu’elle a déjà produit.
2. Les limites :
1ère limite : les contrats : En matière contractuelle, la loi ancienne qui régissait
le contrat est applicable jusqu’à sa complète exécution. Cette solution est
commandée par la nature spécifique du contrat qui est un acte de prévision et
donc par la nécessité d’assurer la sécurité des transactions.
Dans ce cas d’espèce, malgré l’intervention de la loi qui élève le taux du loyer
dans des proportions importantes, le contrat de bail reste soumis à la loi
ancienne. La règle ainsi dégagée est appelée « la survie de la loi ancienne ».
Exemple : en droit du travail, une loi nouvelle qui diminue la durée du travail ou
qui augmente les salaires sera appliquée immédiatement à tous les travailleurs
même à ceux dont le contrat est conclu antérieurement à la loi nouvelle.
Aucun texte n’interdit aux législateurs en matière civile, de déclarer une loi
rétroactive. Une loi rétroactive est celle par laquelle, le législateur règle une
situation juridique donnée en lui conférant effet pour le passé.
A titre d’exemple, on peut citer une loi française du 05 juillet 1985 sur
l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation. Cette loi a été déclarée
applicable aux accidentés ayant donné lieu à une action judiciaire introduite
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avant la publication de la loi y compris aux affaires pendantes devant la cour de
cassation.
Ce sont des lois qui viennent préciser le sens d’une loi antérieure. Elles ont le
même domaine d’application dans le temps que la loi qu’elle explique.
Une loi pénale douce est une loi favorable aux délinquants. A ce titre d’exemple,
on peut citer une loi qui réduit la peine applicable aux délinquants.
Illustration :
Solution : La succession ouverte en 1916 ne sera pas atteinte par la loi nouvelle.
Ce texte ne rétroagit pas. En conséquence, les frères et sœurs qui ont reçu leurs
lots au moment de l’ouverture de la succession, ne seront nullement inquiétés. Ils
gardent leur qualité d’héritier. La loi de 1917 ne s’appliquera qu’aux successions
qui s’ouvriront ultérieurement c’est-à-dire, à celle des personnes venant à mourir
à partir de son entrée en vigueur.
Solution : La loi de 1975 ne rétroagit pas. En clair, elle ne s’applique pas aux
livraisons antérieures à 1975. Par application, du principe de la survie de la loi
ancienne, elle ne s’applique pas non plus aux livraisons postérieures à 1975. En
définitive, il faut retenir que le contrat reste sous l’empire de la loi de 1972.
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C. Monsieur DIOP Instituteur a bénéficié d’un prêt bancaire de 10 millions
de francs CFA. Le prêt est remboursable sur 10 ans à partir de 2002
avec un taux d’intérêts de 10%. Une loi du 12 octobre 2004 vient d’être
fixée sur l’ensemble du territoire national. Le taux maximum des intérêts
de prêts immobiliers à 7 %.
Monsieur DIOP peut-il invoquer cette nouvelle réglementation. Justifiez
cette réponse.
Telle qu’elle est rédigée, la loi en l’espèce est d’ordre public. En fixant le
taux maximum des intérêts de prêt immobilier à 7 %, cette loi cherche à
poursuivre, à protéger l’économie ; par conséquent, elle est d’application
immédiate c’est-à-dire, qu’à compter de son avènement, jusqu’à l’expiration
du contrat, le débiteur sera en droit de rembourser au taux d’intérêt
de 7 %.
Solution : En l’espèce la nouvelle loi est d’ordre public. En principe, elle est
d’application immédiate. Mais cette solution ne peut être retenue ici car au
moment de son entrée en vigueur, la situation juridique en cause n’est plus en
cours. Elle a épuisé ses effets sous la loi ancienne (depuis janvier 97). En
conclusion, il faut retenir que la nouvelle loi ne s’applique pas au contrat de prêt
conclu entre Paul et Moussa.
Solution : la question est de savoir de ce cas d’espèce si une loi nouvelle peut
régir une situation nouvelle mais antérieure à son entrée en vigueur. Cette
question, il faut répondre par la négative : la loi nouvelle ne rétroagit pas. Elle ne
s’applique qu’aux situations juridiques à compter de son entrée en vigueur. Par
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exception à ce principe, il est admis que les contrats en cours continuent à être
régis par la loi ancienne sauf si la loi nouvelle est d’ordre public. Il faut ajouter à
cette exception, les lois interprétatives, les lois expressément rétroactives et
les lois pénales plus douces.
Tel est bien le cas de Mme Diouf à compter de la loi nouvelle, elle n’est redevable
que d’une amende de 3 500 Francs.
Il y a conflit de loi dans l’espace toutes les fois qu’une situation de droit privé
peut être rattachée à plusieurs pays de sorte qu’il faut choisir entre les lois de
ces différents pays, celle qui sera appelée à régir la situation juridique en cause.
Autre exemple : un sénégalais se marie avec une italienne en France. Qu’elle est
la loi applicable à ce mariage ? Deux systèmes ont été élaborés pour résoudre ce
genre de conflit :
Dans ce système, les personnes sont soumises à leur loi nationale quel que soit le
pays où elles se trouvent. Ce système est retenu lorsque la situation qu’il
convient de régir est relative au droit de la famille. Exemple : mariage, divorce.
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S/Section II : Le Règlement :
Les règlements autonomes : Ce sont des textes pris par l’exécutif dans
les matières autres que celles réservées au domaine de la loi.
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Exemple : un Maire prend une décision relevant de la compétence d’un Ministre.
Autre exemple : Une sanction disciplinaire est prise à l’encontre d’un agent de
l’état alors que son dossier ne lui a pas été communiqué (vice de forme).
Contrairement au recours pur excès de pouvoir, l’exception d’illégalité peut être
porté devant toutes les juridictions sénégalaises. Ce recours n’est enfermé dans
aucun délai (alors que pour le recours pour excès de pouvoir, le demandeur a 2
mois à compter de la publication du règlement pour saisir le conseil d’état).
Ce sont des textes qui présentent une certaine particularité par rapport à la loi
et au règlement.
1.Les ordonnances : Ce sont des lois par leur domaine et des règlements par
leur origine. Il existe deux sortes d’ordonnances :
;;;;;;;;
a) les Ordonnances sur habilitation législative :
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2.Les circonstances exceptionnelles : Selon l’article 52 de la constitution, le
Président peut sans aucune habilitation, prendre des mesures même législatives
dans certains cas très graves.
Elle peut être définie comme un usage, une pratique habituellement suivie dans
une situation donnée. L’importance de la coutume repose sur deux éléments : un
élément matériel et un élément psychologique.
Elle correspond aux opinions des théoriciens tels que les enseignants spécialisés
dans une matière juridique et des praticiens tels que les magistrats ou les
avocats. Les opinions sont émises dans des ouvrages, des articles et des
commentaires des décisions de justice.
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Paragraphe 3 : La Jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux. Les cours
et tribunaux jouent un triple rôle. Ils interprètent la règle de droit (interpréter
consiste à rechercher le sens de la règle de droit) ils appliquent la règle de droit
enfin, ils suppléent la carence du législateur. Les juges suppléent la carence de la
loi lorsqu’il leur est demandé de régler une situation portée à leur connaissance
et qui n’est pas réglementée par la loi.
Illustration :
Un texte de droit est une loi par son domaine et un règlement par son origine. Ce
texte pris par le Président de la République fixe le taux de l’impôt applicable aux
personnes physiques à 15 % du salaire indiciaire.
Pour Samba, c’est une règle impérative. Quelle est votre point de vue ?
Avant cette loi, le taux de l’impôt était fixé à 7 %, par une loi du
22 octobre 1989. Les personnes physiques peuvent-elles invoquer l’application de
la loi de 1989 ? Justifiez votre réponse.
Corrigé :
- L’impôt est une charge qui pèse sur toute la collectivité. Ce texte pris par le
Président de la République a donc un caractère impératif car, il vise l’intérêt
général.
A cette question, il faut répondre par la négative, le texte pris par le Président
de la République s’applique immédiatement à compter de son entrée en vigueur.
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Titre 2 : Le Droit Subjectif
Le droit subjectif est une prérogative, un pouvoir dont dispose une personne et
qui est garanti par l’Etat parce qu’il est conforme au droit objectif.
Le régime juridique et la preuve des droits subjectifs présentent un grand
intérêt et méritent la plus grande attention. Mais au préalable, il convient
d’examiner la classification des droits subjectifs.
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Paragraphe 1 : Le critère de la distinction
Exemple : le titulaire d’une créance de somme d’argent doit agir dans le temps
qui lui est imparti par la loi pour se faire payer. Passé ce délai son action est
prescripteur. Ce délai est de 10 ans pour les dommages intérêts.
Exemple : Une atteinte à l’honneur peut donner lieu à une réparation en argent
sous forme de dommage intérêts.
Cette réserve étant faite, il faut noter que la distinction droits patrimoniaux et
droits extra-patrimoniaux même si elle n’est pas absolu mérite d’être maintenue
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car c’est la classification la plus classique mais encore elle est la plus simple. Ceci
étant précisé, il convient maintenant de passer à l’étude du patrimoine.
Le 2ème intérêt est relatif à la situation des créanciers chirographaires qui ont
un droit de gage général sur l’ensemble des biens du débiteur.
Ce droit de gage n’a d’utilité qu’au jour de la saisie c’est-à-dire au jour où le
débiteur ne peut plus faire face à ses engagements.
La saisie pourra porter sur n’importe quel bien figurant dans le patrimoine du
débiteur.
La vente sera faite aux enchères et le créancier pourra se faire payer sur le
produit de la vente jusqu’à concurrence du montant de sa créance.
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On peut relever une autre conséquence de l’idée d’universalité. C’est la
subrogation réelle. Cela signifie que l’universalité demeure mais les différents
biens qui sont dans le patrimoine peuvent changer.
C’est dire simplement que le patrimoine garde toujours sa nature même si un bien
nouveau qui entre dans le patrimoine prend la place d’un bien qui en sorte.
La subrogation réelle garantit donc la stabilité des situations juridiques.
Par exemple : un bien hypothéqué étant détruit, l’indemnité due par le
responsable ou versée par une compagnie d’assurance lui est substituée et
servira à payer le cas échéant les créanciers qui avaient hypothéqué ce bien.
1°) Seules les personnes ont un patrimoine. On admet pas l’existence d’un
patrimoine sans une personne qui lui serve de support. La personne c’est l’être
juridique apte à avoir des droits et des obligations.
4°) Une personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine. C’est l’affirmation du
principe de l’unité et de l’indivisibilité du patrimoine. Ainsi une personne qui isole
dans son patrimoine une masse de bien ne crée pas un second patrimoine.
De même l’héritier qui accepte la succession du défunt ne se trouve pas à la tête
de deux patrimoines (son patrimoine et celui du défunt) mais à la tête d’un seul
patrimoine. Il y’a dit-on confusion des deux patrimoines.
Les créanciers de la succession sont donc obligés de subir la concurrence des
créanciers de l’héritier.
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Le caractère unitaire et indivisible du patrimoine a été critiqué. On lui reproche
de rendre difficile la situation de l’héritier qui accepte la succession.
Cet héritier a t-on fait observer sera obligé de payer les créanciers de la
succession si l’Actif successoral est insuffisant. C’est-à-dire lorsqu’ils n’ont pas
été désintéressés intégralement.
On a également soutenu que la règle de l’unité et de l’indivisibilité s’accorde
difficilement avec le développement des affaires. Car la personne qui diversifie
ses activités ne sera jamais à la tête de deux patrimoines mais à la tête d’un seul
patrimoine.
Ces critiques sont si pertinentes qu’on a jugé utile d’apporter des exceptions à la
règle de l’unité et de l’indivisibilité du patrimoine. Ainsi en matière successorale,
la loi permet à l’héritier d’accepter la succession sous bénéfice d’inventaire.
Dans ce cas il n’est tenu des dettes de la succession que jusqu’à concurrence de
l’actif de celle-ci. Tout se passe donc comme s’il était à la tête de deux
patrimoines (son patrimoine et celui du défunt).
1ère Illustration :
Sall prête 1.000.000 F CFA à Amadou, avec cet argent Amadou achète une
voiture.
1- Sall créancier peut-il s’opposer à la conclusion du contrat de vente ?
2- A l’expiration du contrat de prêt, on trouve la voiture dans le patrimoine
de Amadou. Selon Sall, son droit de créance porte sur la somme prêtée et
celle-ci ne se trouvant plus dans le patrimoine de son débiteur il risque de
ne pas être payé. La thèse de Sall est-elle pertinente ? Que pourra t’il
faire pour se faire rembourser ?
Solution :
1- Le créancier chirographaire ne peut paralyser les fluctuations du patrimoine
de son débiteur. Il ne peut invoquer utilement son droit de gage général qu’au
moment de la saisie et non avant.
En l’espèce Sall ne peut s’opposer à la conclusion du contrat de vente.
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simplement que le patrimoine garde sa nature. C’est une universalité de droit et
tout bien qui sort est remplacé par tout bien qui entre. Dans la mesure où en
l’espèce il n’y a que la voiture dans le patrimoine de Amadou au jour de la saisie,
la loi permet à Sall de saisir ce bien, de la vendre et de se faire payer sur le
produit de la vente jusqu’à concurrence du montant de sa créance.
2eme Illustration :
Mr Guèye exerce un commerce d’épicerie et sa situation financière est la
suivante : son actif commercial est de 3 millions et son passif commercial est de
6 millions. Ses biens privés sont estimés à 3 millions et ses dettes privées à 2
millions. Comment seront payés ses créanciers ?
Solution :
Une personne peut-elle avoir deux patrimoines? En fait une personne peut
affecter certains de ses biens à un but, d’autres biens à un autre but par
exemple comme en l’espèce certains de ses biens à un commerce et d’autres à sa
vie privée.
Mais en droit cette personne n’aura pas plusieurs patrimoines.
3ème Illustration :
Le patrimoine de Mr SOW est ainsi constitué : actif 6 millions, passif 8 millions.
Mr SOW décède avant de payer ses créanciers. Son fils Mamadou modeste
fonctionnaire de la poste et prodigue (il est dépensier) a accumulé des dettes
personnelles pour un montant de 4 millions alors que ses biens personnels sont
insignifiants.
1°) Quels vont être les conséquences de la succession pour les créanciers du père
et du fils ?
2°) Que peuvent faire les créanciers du père défunt pour sauvegarder leurs
droits ?
Solution :
En l’espèce il y’a fusion des deux patrimoines car Mamadou en tant qu’héritier
est le continuateur de la personne de son père décédé. Par conséquent les
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créanciers du père et du fils seront sur le même pied d’égalité. En clair ils vont
s’adresser à Mamadou pour obtenir le remboursement de leurs créances.
Pour sauvegarder leurs droits les créanciers du père ont intérêt à invoquer la
règle de la séparation des patrimoines. L’application de cette règle leur permet
d’être payés en priorité sur l’actif successoral.
Section 2 : La Classification des Droits Subjectifs Fondés sur leur Objet.
Il convient d’examiner ici les droits réels, les droits personnels et les droits
intellectuels.
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De son côté Mr DIOP est un nu-propriétaire. Il est appelé ainsi car il n’a
que le droit de disposer (l’abusus). L’usufruit est temporaire, généralement
c’est un droit viager. Cela signifie qu’il disparaît à la mort de l’usufruitier
sauf si une durée plus brève a été prévue par les parties dans leur contrat.
Si on revient à notre exemple, à la mort de Mme NDIAYE sauf si les
parties ont décidé de fixer une durée plus brève dans leur contrat, Mr
DIOP devient le propriétaire à part entière de la maison.
Le droit de propriétaire est alors reconstitué.
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ensuite l’immeuble faute de publication le tiers acquéreur a été dans
l’impossibilité d’être renseigné. L’hypothèque ne lui sera pas opposable c’est-à-
dire qu’elle sera dépourvue de tout effet.
2°/ Le Gage :
Il y’a gage lorsqu’un débiteur offre à son créancier une garantie reposant sur un
bien meuble. Pour que la garantie soit efficace, l’objet doit être remis au
créancier ou à un tiers neutre. Faute de paiement à l’échéance le créancier
gagiste peut se faire autoriser la vente de la chose et se faire payer en priorité
sur le prix.
3°/ Ils confèrent à leurs titulaires une position privilégiée car ils comportent
un droit de suite et un droit de préférence.
Le droit de suite permet au titulaire du droit réel de suivre le bien en quelques
mains qu’il se trouve. Le droit de préférence permet au titulaire du droit réel
d’exercer son droit sur le bien en priorité par rapport à toute personne.
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Exemple : une personne a déposé une chose lui appartenant chez un commerçant.
Avant restitution le dépositaire devient insolvable. Cette situation n’affectera
pas le titulaire du droit réel (le déposant). Il écartera toute prétention sur la
chose. Les créanciers du dépositaire ne pourront pas saisir le bien qui
n’appartient pas à leur débiteur.
1ère Illustration :
Le 1er janvier 1981 Mr SECK emprunte la somme de 10 millions de F CFA à la
Société Générale pour acheter un immeuble situé à Dakar. L’immeuble acheté par
Mr SECK est mis en location. Le locataire emprunte 5 millions de F CFA à la
BICIS. Pour garantir cette dette il constitue une hypothèque sur l’immeuble loué.
A l’échéance le locataire ne paye pas sa dette.
Solution :
La question est de savoir si un locataire peut consentir une hypothèque sur le
bien loué. A cette question il faut répondre par la négative. L’hypothèque ne peut
être consentie que par le propriétaire en l’occurrence le titulaire du droit réel.
On peut donc affirmer que consentir une hypothèque est un acte de maître. Le
locataire n’a pas la qualité de propriétaire, sans doute il a le droit de jouissance
sur les locaux loués. Mais ce droit ne lui confère pas la qualité de propriétaire.
En conséquence Mr SECK a bien raison de s’opposer à la saisie entreprise par la
BICIS. L’hypothèque en l’espèce est nulle. En conclusion devant le juge
compétent la BICIS n’aura pas gain de cause.
2ème Illustration :
Mr BA est propriétaire de plusieurs appartements meublés. Le 25 décembre
1996 il loue 2 appartements au sieur DIOP et il est stipulé dans le contrat que le
bail prendra fin le 30 décembre 1997. a l’échéance du contrat Mr BA constate
que le sieur DIOP a quitté les lieux et a emporté avec lui un canapé et 4 chaises.
Offusqué par le comportement de DIOP, Mr BA vous saisit, il veut savoir s’il
peut récupérer ses biens.
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désir saisir le tableau. L’affaire est devant le juge. Que peut faire Mr BA pour
récupérer son bien ?
Solution :
En l’espèce Mr BA est propriétaire. Si à l’échéance du contrat son locataire
emporte avec lui les meubles loués, il pourra invoquer son droit de suite. Ce droit
qui lui est conféré par la loi lui permettra de récupérer entre les mains de son
locataire indélicat le canapé et les 4 chaises.
Dans le 2ème cas d’espèce Mr BA est toujours propriétaire. Cette qualité lui
permet d’invoquer son droit de préférence. Ce droit de préférence lui permettra
d’écarter les prétentions des créanciers du débiteur (son ami) et jouir
pleinement de son droit de propriétaire sur le tableau litigieux.
A) Définition :
Le droit personnel est le rapport juridique entre deux ou plusieurs personnes
dont l’une le créancier a le droit d’exiger d’une autre le débiteur une prestation
dont l’objet est varié. Il peut s’agir d’une somme d’argent, d’une marchandise,
d’un travail ou d’une abstention. Ce droit est appelé droit de créance par rapport
au sujet actif (le créancier). Il se nomme obligation ou dette si on l’envisage du
coté du sujet passif (le débiteur).
Les obligations se divisent en trois grandes catégories
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3°/ L’obligation de ne pas faire.
C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à une abstention.
B) Les Caractères
On peut relever 3 caractères :
Il faut préciser que la saisie ne peut être autorisée que si le débiteur ne peut
plus faire face à ses engagements. Les créanciers chirographaires qui n’ont ni le
droit de suite, ni le droit de préférence sont payés soit au marc le franc c’est-à-
dire proportionnellement au montant de leurs créances, soit au prix de la course
c’est-à-dire le premier arrivé devant le débiteur sera payé intégralement.
3°/ Ils ont un effet relatif c’est-à-dire que le lien de droit n’existe qu’entre le
créancier et son débiteur. De façon plus claire le droit de créance ne peut
s’exercer que contre le débiteur et lui seul.
Exemple : dans le bail, le propriétaire des lieux est créancier car il exige pour la
jouissance des locaux le paiement d’un loyer. Le locataire lui est le débiteur.
Illustration :
32
Après sa retraite, SENE décide de s’investir dans le commerce du bétail (achat
et vente de moutons). Afin de réunir les fonds nécessaires à son activité, il
emprunte le 3 mars 1990 à SALL la somme de 2 000 000 F CFA puis le 4 mars de
la même année la somme d’1 000 000 F CFA à DIALLO. Estimant très
insuffisante les sommes ainsi reçues SENE s’adresse à la Banque K en vue
d’obtenir un autre financement.
Acceptant à titre de garantie la maison de SENE située à Dakar, la Banque K
accorde à celui-ci un prêt d’un montant de 10 000 000 F CFA. A l’échéance des
contrats en l’espèce SENE n’honore ses engagements. Ses biens sont saisis et
vendus aux enchères publiques. Sa maison située à Dakar est vendue au prix de
9 000 000 F CFA et ses autres biens à 3 000 000 F CFA. Comment seront payés
ses créanciers ?
Solution :
I°) La Banque :
C’est un créancier hypothécaire. Pour savoir comment elle sera payée il faut
envisager deux situations :
A. Elle a publié son hypothèque au registre foncier. Dans ce cas l’hypothèque
déploie tous ses effets. En claire le créancier hypothécaire pourra
invoquer son droit de préférence et son droit de suite. En l’espèce le bien
hypothéqué a été vendu à 9 000 000 F CFA. Pour être payé en priorité sur
le prix de vente de l’immeuble la banque pourra invoquer son droit de
préférence. En claire la somme de 9 000 000 F CFA lui reviendra de droit.
Mais pour le reliquat à savoir la somme d’argent que lui doit toujours SENE
(1 000 000 F CFA), la banque sera un simple créancier chirographaire.
A ce titre elle pourra se faire payer sur le produit de vente des autres
biens (3 000 000 F CFA).
B. Elle n’a pas publié son hypothèque au registre foncier. Dans ce cas
l’hypothèque n’est pas efficace. Cela signifie qu’elle est imposable aux
tiers. En claire le créancier ne pourra invoquer les prérogatives qui
s’attachent à l’hypothèque. Il devient un simple créancier chirographaire.
A ce titre il vient en concurrence avec les autres créanciers sur le produit
de vente de la maison et des autres biens.
33
Dans ce cas leurs prétentions porteront sur l’ensemble du patrimoine de SENE
(la maison et les autres biens).
1°/ Ils ne portent ni sur une chose palpable ni sur une personne mais sur
une chose immatérielle.
2°/ Ils sont opposables à tous c’est-à-dire ils confèrent à leurs titulaires un
monopole d’exploitation proche du droit réel. C’est ce monopole d’exploitation qui
permet de qualifier les droits intellectuels de propriété incorporelle. C’est ainsi
qu’on parle de propriété artistique pour désigner les droits de l’artiste sur son
œuvre, de propriété industrielle pour désigner les droits de l’inventeur sur son
invention, de propriété littéraire pour désigner les droits de l’écrivain sur son
œuvre.
Section 3 : La classification des choses sur lesquelles portent les droits
subjectifs.
Le patrimoine est composé d’un certain nombre de choses qui ne seraient rien
sans les droits que nous pouvons exercer sur elle. Ces choses prennent le nom de
biens en raison des avantages qu’elles procurent à l’homme.
On peut envisager plusieurs classifications :
34
1°/ La classification tirée de l’appropriation des choses.
En principe toute chose a un propriétaire. Il existe cependant des choses qui ne
sont pas appropriées. Cette catégorie exceptionnelle de chose concerne les
choses communes, les biens du domaine public et les biens sans maîtres.
Une chose non fongible ou corps certain est une chose qui ne peut être
remplacée par une autre chose.
35
Exemple : un tableau d’un grand peintre. Lorsque le contrat porte sur un corps
certain, le débiteur est obligé de remettre au créancier cette chose
précisément et non autre chose.
On peut donc dire que la chose non fongible a une individualité propre. En clair
elle n’est pas interchangeable.
Exemple : si le débiteur loue une voiture, il doit restituer la même voiture.
B. Les Biens Incorporels :
Ce sont des biens qui n’ont pas d’existence matérielle. On ne peut pas les
toucher.
Exemple : les droits réels, les droits de créance, les droits de la propriété
intellectuelle. On retiendra cependant que le droit de propriété se confond avec
son objet (la chose sur laquelle il porte et se classe parmi les biens corporels).
A. Les Immeubles
Les biens sont immeubles par leur nature ou par leur destination ou par l’objet
auquel ils s’appliquent.
36
b) Les catégories d’immeubles par destination
Il existe deux catégories d’immeubles par destination
Illustration :
Mamadou est agriculteur, il exploite contre le versement d’une redevance
plusieurs parcelles appartenant à Mr Urbain. Il vient d’acheter un tracteur pour
les biens de son activité. Mr Urbain a t-il le droit de prétendre que le tracteur
est un bien par destination.
Solution :
37
Pour répondre à cette question il faut examiner si les conditions de
l’immobilisation par destination sont réunies.
Pour qu’un meuble puisse être considéré comme immeuble par destination trois
conditions doivent être réunies :
Tout d’abord l’immeuble et le meuble doivent appartenir au même propriétaire.
Le propriétaire de l’immeuble doit avoir la volonté de créer un lien entre le
meuble et l’immeuble.
2ème Illustration :
Un propriétaire avait vendu son château il voulait enlever les tapisseries qui s’y
trouvaient au moment de la vente. L’acquéreur refusa et porta l’affaire devant le
tribunal. On admet que les tapisseries ont été scellées au mur. Quelle est la
nature juridique de ces tapisseries ?
Solution :
Il faut retenir que ce sont des immeubles par destination car attachés à
perpétuelle demeure au château. D’ailleurs le scellement des tapisseries montre
de façon incontestable le lien entre les tapisseries (bien meubles) et le château
(bien immeuble par nature). Enlever les tapisseries de la décoration murale à
laquelle ces ornements étaient intégrés auraient comme risque la détérioration
de l’ensemble des lieux. Pour cette raison il convient de se ranger sur la thèse de
l’acquéreur et de dire que la vente porte sur le château (immeuble par nature) et
les tapisseries (immeubles par destination).
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B. Les Meubles
Les biens sont meubles par leur nature, par détermination de la loi ou par
anticipation.
Cas pratique :
Abdou veut construire une maison aux HLM. Il achète des briques, des pierres et
des planches au près de DIOP commerçant à Sandaga. Il se rapproche également
de NDIAYE commerçant à Tilène pour que celui-ci lui installe une climatisation
centrale. Le 10 février 2005, les travaux sont terminés. Le 14 février 2005,
DIOP et NDIAYE vous consulte, ils n’ont pas été payés et ils souhaiteraient
saisir les biens vendus à Abdou.
1° Qualifier les biens en présence
2° La saisie est-elle possible ?
Solution :
1°/ Qualification des biens :
En l’espèce les biens vendus sont des meubles. Il en va ainsi pour les briques, les
pierres et les planches. Mais incorporés à l’immeuble ces biens deviennent
immeubles par nature.
La climatisation centrale est un immeuble par destination en l’occurrence un
meuble attaché au fonds à perpétuelle demeure.
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2°/ La Saisie :
Le vendeur d’un immeuble non payé peut toujours saisir le bien si celui-ci est un
immeuble par destination. Par exemple le vendeur d’animaux attaché à la culture.
Qu’en est-il dans ce cas d’espèce ?
a) Pour les briques, les pierres et les planches on peut dire qu’ils ont perdu
leur individualité parce qu’ils se trouvent fondues dans l’immeuble par
nature.
En conséquence, le vendeur ne pourra pas invoquer de façon utile son
privilège.
1°/ La publicité :
Tous les actes portant sur les immeubles sont soumis aux règles de la publicité
foncière. Faute de quoi ils ne sont pas opposables aux tiers.
Exemple : dans une vente immobilière le transfert de priorité n’a lieu qu’à
compter du jour de la publication de l’acte sur le registre foncier.
Si cette formalité est respectée, les tiers ne peuvent plus ignorer la mutation.
Pour les biens meubles la loi n’a organisé aucune publicité. Cela se comprend car
le bien meuble est un bien que l’on peut déplacer.
2°/ La Possession :
C’est un état de fait qui consiste à se comporter relativement à une chose
comme si on était titulaire d’un droit de propriété sur cette chose. La possession
comporte deux éléments. Un élément matériel qui consiste dans la détention
exclusive de la chose (le corpus), un élément intentionnel : c’est l’intention d’agir
comme un propriétaire (l’animus). Il existe une différence entre le possesseur et
le détenteur. Le détenteur a l’élément matériel de la possession mais il n’a pas
l’élément intentionnel. Il détient en principe en vertu d’un contrat qui implique la
remise de la chose au véritable propriétaire (c’est le cas de l’emprunteur, du
dépositaire).
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- La possession est continue lorsque le possesseur utilise la chose aussi
fréquemment que la nature de celle-ci l’exige. Exemple : le possesseur
d’une camionnette l’utilise régulièrement chaque fois qu’il doit faire une
livraison.
- La possession est publique lorsqu’elle se manifeste par des actes
ostensibles. Si au contraire le possesseur dissimule des actes constituants
le corpus. Sa possession est clandestine.
Exemple : le dépositaire d’un tableau de maître qui le conserve en cachette
ne peut invoquer la possession à son profit.
- La possession est non équivoque lorsque les actes matériels exercés sur
la chose ne peuvent s’expliquer que par l’exercice du droit réel.
Exemple : le domestique d’une personne décédée a entre les mains des
objets ayant appartenu à celle-ci ou bien le défunt les lui a donnés, ou bien
le défunt les lui a remis en dépôts.
Il y’a ici un doute, cette possession est donc équivoque. Lorsque les caractères
ainsi examinés sont réunis on dit que la possession est utile et qu’elle est
susceptible de produire des effets juridiques. Ces effets sont plus ou moins
importants selon qu’on est en présence d’un immeuble ou d’un meuble.
En matière immobilière l’existence de la publicité permet de limiter les effets de
la possession. Ainsi le fait de se comporter comme si on était titulaire d’un droit
sur un immeuble n’en fait pas acquérir la propriété. Seule la personne dont le
droit est inscrit au registre foncier est considérée juridiquement comme le
véritable propriétaire.
Exemple : un individu achète un bien meuble mais il ne savait pas que le vendeur
n’avait pas la qualité de propriétaire. Cet individu est un possesseur de bonne foi
et il est considéré comme propriétaire du bien qu’il a acheté. C’est l’application
de la règle « en fait de meuble possession vaut titre ». (Article 262 du COCC)
Le jeu de la règle mérite cependant d’être bien compris. Pour avoir un éclairage
sur cette question il convient de voir les meubles soumis à la règle et les
hypothèses dans lesquelles on peut appliquer cette règle.
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Exemple : créances, propriété littéraire et artistique. A ce principe il a été
apporté quelques dérogations. Il existe des meubles incorporels soumis à la
règle.
Exemple : les billets de banque, les titres d’une société car la créance est ici
incorporée au titre. Il existe aussi des meubles corporels qui échappent à la
règle…
Ce sont les meubles relevant du domaine public.
Exemple : les tableaux de musée. Rentrent encore dans ce cadre certains
meubles comme les navires et les aéronefs.
Les fruits sont les biens accessoires donnés par une chose de manière périodique
et sans en altérer la substance. Les fruits sont naturels, industriels ou civils.
- Sont des fruits naturels, les fruits que la chose donne directement (ils
sont produits spontanément sans le travail de l’homme). Exemple : un
cerisier donne des fruits naturels (des cerises).
- Sont des fruits industriels, ceux qui sont produits à l’aide du travail de
l’homme. Exemple : les fruits des arbres cultivés
- Sont des fruits civils, les revenus que la chose produit périodiquement.
Exemple : un immeuble loué rapporte des fruits civils (les loyers)
Aux fruits on oppose les produits. Les produits sont fournis par les choses de
manière non périodique et ils en diminuent de plus en plus la substance. Exemple :
les pierres extraites d’une carrière. Une coupe d’arbres dans une forêt.
42
Mais comment justifier cette faveur qui est accordée au possesseur de bonne
foi. Elle s’explique par cette idée que le possesseur qui croît être le propriétaire
de la chose en consomme les fruits. Si donc on l’obligeait à les rendre à celui qui
fait postérieurement reconnaître son droit on risquerait de provoquer sa ruine.
Car la restitution de plusieurs années de revenus peut atteindre un montant très
important. Il faut retenir que le possesseur évincé pourra réclamer au
revendiquant les dépenses supportées pour la conservation de la chose vendue.
Le possesseur de bonne foi peut refuser de restituer la chose tant que le prix ne
lui ait pas remboursé. On dit qu’il a le droit de rétention (ce droit porte sur la
chose tant qu’il ne sera pas remboursé). Comme dans la seconde hypothèse le
possesseur de bonne foi fait sien les fruits de la chose ? C’est-à-dire qu’il en
conserve la propriété.
Dans toutes ces hypothèses que nous venons d’étudier une différence apparaît
entre le possesseur de bonne foi et le possesseur de mauvaise foi. Le possesseur
de bonne foi (le cas où la chose a été perdue ou volée) accède à la propriété si le
propriétaire n’agit pas en revendication dans un délai de 3 ans. Contre le
possesseur de mauvaise foi l’action en revendication est possible dans un délai de
30 ans. On retiendra que dans le cas où le possesseur de mauvaise foi a acheté
une chose perdue ou volée dans le commerce ou dans une vente publique il ne
pourra pas prétendre au remboursement du prix qu’il a payé. Il est également
tenu de restituer la chose et les fruits.
Illustration :
43
Amadou est propriétaire d’un immeuble. Il consent une hypothèque à Badou le 20
janvier puis vend l’immeuble à Samba le 15 mars. Badou publie son titre le 30
mars et Samba le 20 mars. Dans ce cas d’espèce, Samba est préféré à Badou qui
ne peut lui opposer son hypothèque. En clair le droit conféré à Badou est
inefficace.
2ème Illustration :
Un immeuble est vendu à Pierre le 2 mai, à Paul le 10 mai. Pierre a déposé son
acte de vente pour les formalités d’inscription au livre foncier le 30 juin. Paul le
20 juin. Paul sera préféré à Pierre puisqu’il a publié son titre le 1 er. En clair
juridiquement Paul sera le propriétaire.
Conclusion :
La publicité a pour effet de rendre les actes passés sur l’immeuble opposables
aux tiers et de régler les conflits entre les différentes personnes ayant acquis
des droits concurrents sur un même immeuble.
Est préféré celle qui a publié son droit en premier
3ème Illustration :
Mr DIOP achète un terrain à la patte-d’oie. Il compte le mettre en valeur et
prend l’attaché d’un architecte et d’un maçon en vue d’exécuter certains travaux.
Grande fut sa surprise de constater après avoir procédé aux formalités de
mutation qu’un individu est entrain d’édifier sur son terrain des constructions.
Se présentant comme le véritable propriétaire il demande à cette personne
d’arrêter les travaux.
Celle-ci refusa au motif qu’elle est possesseur et qu’à ce titre elle est
propriétaire au sens de la loi.
a) La situation de cet individu répond-elle à la définition de la possession ?
b) La possession ainsi invoquée peut-elle lui permettre d’accéder à la
propriété ?
Solution :
a) La situation de cette personne répond à la définition de la possession.
Tous les éléments de la possession sont réunis en l’espèce. Le corpus est
bien établi puisque cette personne a édifié des constructions sur le
terrain d’autrui. L’animus également ne fait aucun doute. En effet en
agissant comme elle le fait cette personne a bien l’intention de se
comporter comme le véritable propriétaire du terrain.
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b) A cette question il faut répondre par la négative. La possession ne permet
d’acquérir la propriété qu’en matière mobilière.
En matière immobilière c’est le cas en espèce, la possession ne produit
aucun effet. Le propriétaire au sens de la loi est la personne qui a procédé
aux formalités d’inscription au registre foncier.
Mr DIOP ne doit pas s’inquiéter. Par l’effet de la mutation il est
juridiquement le seul propriétaire. En clair il sera préféré au possesseur.
Illustration :
Un notable prête son ordinateur à son voisin. Quelques semaines après le notable
décède. Le voisin profitant de cette situation vend l’appareil à un expert
financier qui ignore que son vendeur n’était pas propriétaire.
b) Les héritiers découvrent un autre bien meuble perdu par leur père chez le
boulanger du coin qui l’avait acheté dans un marché.
Peuvent-ils réclamer cet objet et dans quelle condition ?
Solution:
a) En l’espèce l’ordinateur n’a été ni perdu ni volé ( le dessaisissement est
volontaire) et l’expert qui l’a acheté ignorait que son vendeur n’était pas
propriétaire. Il est donc de bonne foi. Par conséquent les héritiers ne
pourront avoir gain de cause. Cela veut dire que leur action en
revendication ne pourra aboutir. L’expert financier leur opposera la règle
« en fait de meuble possession vaut titre ».
b) Dans cette hypothèse nous sommes en présence d’un bien qui a été perdu
mais qui a été racheté dans un marché.
On peut donc présumer que le boulanger est de bonne foi. L’action en
revendication des héritiers est bien possible mais dans un délai de 3 ans à
compter du jour de la perte de la chose.
Pour réussir dans leur action ils seront cependant obligés de rembourser le
prix d’acquisition du bien au boulanger.
45
Chapitre II : Le Régime Juridique des Droits Subjectifs
On examinera ici les sources, les conditions d’existence et l’extinction des droits
subjectifs.
Exemple N°1 : Mr DIOP vend à Mr NDIAYE une maison à 4 000 000 F CFA. Par
ce contrat de vente, Mr DIOP transmet à Mr NDIAYE la propriété de la maison
qui a été vendue.
46
Il repose sur la volonté d’une seule personne. Exemple : le testament. Le
testament est un acte par lequel une personne dispose de ses biens pour la
période qui suivra sa mort.
1°) Les actes juridiques à titre onéreux et les actes juridiques à titre
gratuit.
- Les actes juridiques à titre onéreux :
Dans ces actes les parties au contrat recherchent des avantages
réciproques.
47
Exemple : dans la vente, chaque partie recherche dans cette opération un
avantage. Le vendeur le paiement du prix, l’acheteur l’acquisition d’une
chose à titre de propriété.
Exemple : la donation.
Dans cette opération, le donateur s’appauvrit. Il n’attend aucune
contrepartie du donataire.
- L’acte d’administration :
C’est un acte de gestion ayant pour but de faire fructifier le patrimoine.
Exemple : mettre sa maison en location.
- L’acte de disposition
C’est un acte qui fait sortir avec ou sans contrepartie un droit du
patrimoine. Exemple : la donation et la vente.
48
Les actes entre vifs produisent leurs effets du vivant des parties. Par contre les
actes à cause de mort ne réalisent leurs effets qu’à la mort de l’une des parties.
Exemple : le testament est un acte juridique à cause de mort car les biens légués
ne seront livrés au légataire qu’après le décès du testateur.
Exemple : celui qui achète un journal passe un acte juridique comme celui qui
monte dans un taxi.
Autre exemple : les ventes de produits dans l’entreprise, les opérations avec la
banque constituent quelques cas parmi la multitude des actes juridiques qui se
réalisent.
Pour pouvoir constituer la source d’un droit objectif, l’acte juridique doit être
valable. Cela justifie que pour sa formation, l’acte juridique est soumis à des
conditions de validité dont l’inobservation appelle des sanctions.
49
sur la personne. Elle n’a d’effet que dans les contrats en considération de la
personne.
Cette forme d’erreur s’oppose à l’erreur sur les qualités substantielles c’est-à-
dire une qualité de la chose en l’absence de laquelle la victime n’aurait jamais
donné son consentement.
Exemple : l’acheteur croît acheter des chandeliers en argent massif alors qu’il
est en métal argenté.
La preuve de l’erreur est à la charge de la personne qui prétend que son
consentement a été vicié. Cette preuve est souvent difficile. Il ne lui suffit pas
en effet de prouver que son consentement a été déterminé par une certaine
croyance et que celle-ci était contraire à la réalité. Il lui faut encore établir que
son co-contractant connaissait le caractère essentiel de l’élément sur lequel
porte l’erreur.
Exemple : si l’acquéreur d’un objet d’antiquité accepte de payer un prix très
élevé on pourra en déduire qu’il croyait acheter un objet authentique et que le
vendeur devait le comprendre.
Illustration :
Pour équiper sa maison, Monsieur FALL a acheté un salon à 800 000 F CFA au
près d’un menuisier et un téléviseur auprès de l’un de ses cousins qui possède un
magasin de vente de matériel HIFI au marché Sandaga.
Quelques mois plus tard FALL a découvert que le salon était en bois fraqué et
non en ébène contrairement à ce qu’il croyait et le téléviseur n’appartenait pas à
son cousin mais plutôt à une personne qui le lui avait remis pour réparation.
1°) Sur quel fondement FALL peut-il demander l’annulation du contrat portant
sur le salon ?
2°) Le véritable propriétaire du téléviseur peut-il intenter une action en
revendication contre FALL ?
Solution :
En l’espèce, il y’a erreur sur une qualité essentielle de la chose et celle-ci a été la
cause déterminante de son engagement. L’acquéreur voulait acheter de l’ébène et
non du fraqué. On peut encore ajouter au regard des circonstances on peut
affirmer que son co-contractant connaissait le caractère essentiel sur lequel
porte l’erreur.
En conclusion devant le juge compétent FALL pourra évoquer l’erreur sur les
qualités substantielles de la chose.
2°) En l’espèce, le téléviseur n’a été ni perdu, ni volé. En clair le propriétaire s’est
dessaisi volontairement (il l’a remis pour réparation). En conséquence par l’effet
50
de la possession FALL accède à la propriété. C’est dire simplement que l’action en
revendication du propriétaire ne pourra pas prospérer. FALL pourra lui opposer
la règle en matière de meuble « possession vaut titre ».
- La Violence.
Elle peut résulter de la contrainte exercée sur une personne pour l’amener à
contracter. La violence peut être physique ou morale. Exemple : une menace de
mort, un chantage.
La menace peut atteindre le contractant ou ses proches. Exemple : enlever le fils
d’un individu en vue de le pousser à contracter.
L’annulation de l’acte juridique pour violence est subordonnée à deux conditions :
Exemple : obliger celui qui a volé dans un commerce à signer une reconnaissance
de dettes démesurée sous menace d’un procès revient à exercer sur lui une
violence illégitime.
La menace est également légitime et il n’y a pas de violence au sens de la loi
lorsqu’elle résulte de l’autorité des parents ou ascendants.
Cette forme de menace visée sous l’appellation de crainte révérencielle ne peut
entraîner la nullité du contrat.
51
Exemple : celui qui passe un contrat par simple crainte de ses parents ne peut en
demander la nullité car l’autorité des parents est un droit et elle est présumée
utile à ceux qui la subissent.
Illustration :
Les employés de banque immobilière du Cap-vert menace d’aller en grève.
Pour éviter cette grève, le directeur de l’entreprise décide qu’à compter
du 1er janvier 2004 ; tous les employés bénéficieront d’une augmentation salariale
de 50 000 F CFA. Avant la fin du mois de décembre 2003, le directeur se rend
compte après avoir consulté le service comptable que la surface financière de
l’entreprise ne lui permet pas de respecter ses engagements.
Il porte alors l’affaire en justice au motif que c’est sous la violence qu’il a pris
l’engagement d’augmenter les salaires des employés
Solution :
a) La violence désigne la pression exercée sur la volonté d’une personne pour
l’amener à souscrire un contrat. Quelque soit sa manifestation, la violence
porte atteinte à la liberté du consentement et pour cette raison elle
mérite d’être sanctionnée. La question est de savoir si relativement à ce
cas d’espèce, la menace d’aller en grève est une violence au sens de la loi.
Il est vrai que la grève brandie par les travailleurs peut avoir un impact
sur le directeur. En clair comme menace elle peut déterminer le patron à
passer un accord avec ses employeurs. Mais est-elle injuste ?
A cette question, il faut répondre par la négative. La grève est un mode
d’action consacré par le droit. En conséquence la thèse invoquée par le
patron n’est pas pertinente. Son engagement est tout à fait valable.
Le Dol :
52
C’est une tromperie, une manœuvre qui a pour effet de provoquer dans l’esprit
du contractant une erreur qui le détermine à le contracter. Le Dol est donc une
erreur provoquée. Il peut émaner du contractant ou d’un tiers.
Le Dol suppose deux éléments :
b) La Capacité
C’est l’aptitude à jouir d’un droit et à l’exercer soi-même. On distingue 2 sortes
de capacités.
La capacité de jouissance et la capacité d’exercice. En principe, toute personne a
la capacité de jouissance. Toute personne est normalement apte à acquérir et à
jouir de n’importe quel droit subjectif. Mais si toute personne a la capacité de
jouissance, certaines personnes ne peuvent pas à elles seules exercer les droits
dont elles sont titulaires. On dit que ces personnes sont frappées d’incapacité
d’exercice. Cette incapacité tend à protéger certaines personnes contre leur
inexpérience ou la défaillance de leurs facultés intellectuelles (cette question
concerne les mineurs et certains majeurs protégés par la loi).
c) L’objet
C’est l’opération juridique envisagée par les parties. Les opérations juridiques
sont nombreuses. A titre d’exemple on peut citer le prêt, la vente.
L’objet ne doit pas être contraire aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
Exemple : on ne peut pas s’engager par contrat à voler ou à tuer.
L’objet doit être certain c’est-à-dire suffisamment précisé pour que l’on sache
ce que les parties ont voulu faire.
53
L’objet doit être possible c’est-à-dire réalisable. Exemple : la vente d’une chose
imaginaire est nulle. L’objet doit porter sur des choses qui sont dans le
commerce. Exemple : une vente ne peut porter sur un être humain ou sur de la
drogue.
d) La Cause
La cause de l’acte juridique c’est le mobile, le motif qui a poussé les parties à
accomplir l’opération juridique.
La cause ne doit pas être immorale ou illicite. Ce qui est immoral c’est ce qui est
contraire aux bonnes mœurs.
Ce qui est illicite c’est ce qui est contraire à la loi et à l’ordre public.
Exemple : un immeuble est acheté pour en faire un établissement de débauche.
Autre exemple : une promesse de payer une somme d’argent à un fonctionnaire
pour obtenir de lui un traitement de faveur.
Pour qu’un acte juridique soit valable, le consentement suffit quelque soit la
manière dont il est exprimé. En principe tout acte juridique est consensuel. Mais
dans certains cas exceptionnels, l’acte juridique ne peut être valablement formé
que si son auteur respecte certaines formalités bien précises.
On dit dans de tels cas que l’acte juridique est formaliste.
La formalité imposée par la loi peut consister dans la remise de la chose. L’acte
juridique dont la validité est soumise à cette formalité est un acte juridique réel.
Il en va ainsi pour le gage, le prêt et le dépôt.
54
Les formalités probantes permettent de rapporter la preuve de l’acte juridique
en cas de contestation. Exemple : l’article 14 du COCC exige un écrit lorsque
l’acte juridique a un objet supérieur à 20 000 F CFA.
Il faut préciser que l’écrit ainsi exigée par loi est une mode de preuve et non une
condition de validité.
Les formalités publicitaires ont pour objet d’informer les tiers de l’existence
d’un acte juridique. Exemple : la vente d’un immeuble n’est opposable aux tiers
que si les formalités de publicité sont respectées.
Illustration :
Le 05 décembre 1995 après s’être entendu avec Mr DIOP pour lui vendre sa
voiture Mr NDIAYE oppose sa signature sur l’acte constatant la vente avant de
décéder quelques temps plus tard.
Le frère de Mr NDIAYE en tant qu’héritier conteste la validité de la vente en
arguant du fait que l’acquéreur Mr DIOP n’a lui-même signé l’acte qu’après le
décès du vendeur. Cette thèse est-elle pertinente ?
Solution :
Le consentement des parties à un acte juridique est en particulier à la vente
d’un bien meuble est-il soumis à des conditions de forme ? En vertu du principe
du consensualisme les actes juridiques se forment indépendamment du document
qui les constate dès la rencontre des volontés.
Seul l’accord des parties doit être retenu. Il faut donc en tirer comme
conséquence que les parties ne sont pas tenus de signer en même temps l’acte de
vente. En conclusion, la thèse du frère de Mr NDIAYE n’est pas pertinente. En
clair même si l’acquéreur a signé l’acte de vente après le décès du vendeur l’acte
juridique en l’espèce est toujours valable.
1°) La Nullité
c’est une sanction qui frappe l’acte juridique dont l’auteur n’a pas respecté les
conditions de fonds et éventuellement de forme imposées par la loi. Elle
sanctionne donc une irrégularité qui a été commise au moment même de la
formation de l’acte juridique.
Il existe 2 sortes de nullité : la nullité absolue et la nullité relative
55
a°) La Nullité Absolue :
Elle sanctionne une irrégularité de portée générale. Il en va ainsi lorsque la cause
de l’acte juridique est immorale ou illicite. Il en va encore ainsi lorsque l’objet
est contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Cette nullité peut être invoquée par tout intéressé.
Peuvent donc agir en nullité les parties, les héritiers et même le ministère public.
La nullité absolue ne peut être confirmée c’est-à-dire régularisée. Elle ne peut
être prescrite qu’au bout de 10 ans.
D’autre part, contrairement à la nullité absolue, les actes atteints d’une nullité
relative sont susceptibles d’être confirmés c’est-à-dire régularisés lorsque le
vice qui causait la nullité a disparu et que l’intéressé renonce au droit d’invoquer
la nullité.
Exemple : l’acte juridique conclu par un mineur non émancipé peut être confirmé
par ce dernier s’il devient majeur. Il faut cependant préciser que la confirmation
ne peut porter atteinte au droit des tiers.
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Exemple : un mineur vend un immeuble, l’acheteur n’en prend pas possession, le
vendeur parvenu à sa majorité pense que devant l’inaction de son co-contractant
que celui-ci a réclamé l’exécution de la vente. Il estime donc inutile d’agir en
nullité. Si profitant de cette situation l’acquéreur agissait après l’expiration du
délai de 2 ans qui court du jour où le vendeur a atteint sa majorité, le vendeur se
trouverait sans protection. La loi vient à son secours en lui permettant d’écarter
l’action de l’acheteur par l’exception de nullité qui n’est pas prescrite.
D’abord pour les contrats à exécution successive tel que le contrat de travail, le
contrat de bail, la nullité n’aura d’effet que pour l’avenir. Concrètement cela
signifie qu’en cas d’annulation d’un contrat de bail le locataire ne pourra pas
restituer la jouissance des locaux et le bailleur n’aura pas à restituer les loyers
qu’il a déjà perçu.
Ensuite pour les contrats annulés pour cause d’incapacité, il est admis que
l’incapable ne devra restituer que ce qu’il a conservé et non ce qu’il a dépensé.
Enfin, l’annulation d’un contrat contraire aux bonnes mœurs ne donne lieu à
aucune restitution.
Exemple : un immeuble acheté est destiné à la débauche, cet immeuble est fermé
parce-que l’activité est immorale. L’acheteur demande la restitution des loyers
payés d’avance il ne pourra en obtenir la restitution.
a°) L’inexistence
57
C’est une sanction plus grave que la nullité, comme la nullité elle sanctionne une
irrégularité commise dans la formation de l’acte juridique mais à la différence de
cette dernière, l’inexistence n’a pas besoin d’être prononcée par le juge.
En effet l’irrégularité qu’elle sanctionne est tellement grave que l’acte juridique
n’a pas pu produire aucun effet. C’est le cas par exemple d’un mariage célébré
par une personne qui n’est ni un officier de l’état civil ni une autorité religieuse
ou coutumière.
b°) La récision
C’est la sanction qui consiste à faire annuler un acte juridique lésionnaire c’est-à-
dire un acte dans lequel il y a un gros déséquilibre entre la valeur des prestations
dues par chacune des parties à l’acte.
La lésion n’est cependant retenue que dans des cas exceptionnels ainsi est nul la
vente d’un immeuble inférieur au 7/12 de sa valeur.
La récision entraîne l’anéantissement de l’acte juridique il s’agit d’une véritable
nullité qui opère rétroactivement parce-que en raison de la lésion l’acte n’a pas
été valable lors de sa formation.
Comme dans la nullité relative, l’action doit être intentée dans un délai de 2 ans à
compter de la formation de l’acte juridique.
c°) L’inopposabilité
Il y a inopposabilité lorsque l’acte est valable mais que certaines personnes
peuvent ignorer son existence. L’inopposabilité sanctionne en général
l’inobservation d’une formalité de publicité destinée à informer les tiers de
l’existence de l’acte juridique.
Exemple : en cas de résolution d’un contrat de vente, les parties sont remises
dans leur état antérieur.
Tout ce passe comme s’il n’y a jamais eu de contrat. Ainsi l’acheteur doit
restituer la chose, le vendeur de son côté doit restituer le prix. Par contre la
58
résiliation n’opère pas de façon rétroactive elle ne joue que pour l’avenir c’est-à-
dire qu’elle n’anéantit que les conséquences futurs de l’acte juridique.
Ainsi la résiliation d’un bail met fin au contrat mais seulement pour l’avenir. Cela
veut dire qu’à compter du jour de la résiliation l’acte juridique ne produira plus
d’effet mais les effets qui se sont réalisés avant cette date sont maintenus et il
n’y a pas de restitution des prestations.
Cela se comprend aisément car dans le bail par exemple : on peut concevoir que le
bailleur puisse restituer le montant des loyers qu’il a encaissé par le passé mais il
est matériellement impossible que le locataire restitue l’usage qu’il a fait des
locaux loués.
Illustration :
Le fils de Mr Diouf âgé de 10 ans profitant de l’absence de son père vend à un
mécanicien son vélo au 10è de son prix soit 3500 F.
Informé à son retour Mr Diouf entend contester la validité de la vente.
Solution :
59
Illustration :
Mr Diop est confronté à un sérieux problème et il décide de nous consulter. Il a
découvert par l’entremise d’un informaticien qu’il vient d’embaucher que la
société « Toutissu » qu’il gère il y a 10 ans a été trompé par l’entreprise
« Neblesse » à qui elle avait acheté du matériel informatique prétendu neuf et
qui s’avère en réalité comporter un assemblage d’éléments de récupération.
Réponse :
La question posée est relative au délai de prescription de l’action en nullité pour
dol. En l’espèce la société Toutissu a été manifestement victime d’un dol et cette
tromperie a été certainement déterminante dans le consentement de cette
société qui n’aurait probablement pas acheté ledit matériel si elle avait su la
vérité. Par conséquent la société « Toutissu » victime de dol est en droit
d’exercer à l’encontre de l’entreprise « Neblesse » une action en nullité relative
du contrat de vente du matériel informatique. Cette action en justice se prescrit
pour 2 ans à compter du jour de la découverte du dol.
Illustration :
Ibrahima avait le 1er janvier 1990 acheté un bracelet à 190 000 F cfa. Le 1 er
janvier 1995 il vous consulte pour savoir s’il peut faire annuler l’opération. Pour
les besoins de la consultation il vous livre les informations suivantes :
Il avait 17 ans au moment où il achetait le bracelet. Par ailleurs lors de la
conclusion de l’opération, le vendeur lui avait fait comprendre qu’il s’agissait d’un
60
bracelet en or. Seulement le 1 er janvier 1992 une expertise a révélé que le bijou
était en bronze. Il décide de saisir le justice.
Selon vous cette action pourra t-elle prospérer ?
NB : L’âge de la majorité est fixé à 18 ans.
Solution :
Ibrahima peut emprunter deux voies, agir en nullité pour cause d’incapacité et
agir en nullité pour dol.
Pour y voir clair il faut examiner successivement ces deux questions.
61
parties un lien irrévocable ». L’acte juridique a donc une force obligatoire à
l’égard de ceux qui l’on formé c’est-à-dire les parties à l’acte.
On appelle parties à l’acte toutes les personnes qui par leur volonté libre et
consciente ont participé à la formation de l’acte juridique de manière personnelle
et directe ou par l’intermédiaire d’un représentant ou d’un mandataire.
On assimile aux parties ainsi définies les héritiers. On appelle héritiers les
personnes qui recueillent le patrimoine ou une partie du patrimoine laissée par le
défunt. Les personnes visées sont les ayants cause universelles et les ayants
cause à titre universel. Ces personnes sont tenues d’exécuter le contrat passé
par le défunt à l’exception des contrats conclu en considération de la personne.
Exemple : Contrat de mandat, contrat de travail.
La force obligatoire de l’acte juridique signifie que les parties sont liées par leur
engagement. Elles ne peuvent être déliées que par un nouvel accord. Un co-
contractant ne peut donc en principe se dégager unilatéralement du contrat. Si
l’une des parties n’exécute pas ses obligations, sa responsabilité contractuelle
pourrait être engagée.
Cette règle supporte des exceptions qu’il convient de régler.
La révocation unilatérale est possible lorsqu’elle est prévue par l’acte juridique.
Elle est encore possible lorsque le contrat est à durée indéterminée (dans ce
type de contrat, chaque partie peut prendre l’initiative de la rupture).
Exemple : Contrat de travail, contrat de bail.
62
Illustration :
Demba est en pleine campagne électorale. Mais il veut acheter une maison à
liberté 6. Pour ce faire, il demande à son cousin Samba de passer l’acte de vente
avec Doudou en son nom et pour son compte.
Le contrat est conclu le 14 avril 2005. le lendemain, Doudou se présente à Demba
et lui demande de payer le prix de vente de la villa. Celui-ci refuse au motif qu’il
n’a pas passé lui-même le contrat de vente.
b°) S’il persiste dans son comportement, Doudou qui a exécuté ses engagements
peut demander au juge la résolution de la vente.
Illustration :
Un exploitant d’autocars s’engage pour 15 ans en 1970 à assurer la livraison entre
2 succursales d’une entreprise séparées par une longue distance pour un prix
déterminé. L’augmentation subite du prix de l’essence et la dépréciation
monétaire rendent son engagement ruineux au bout de 10 ans. Peut-il demander
en justice la révision du contrat afin de l’adapter aux nouvelles conditions
économiques du moment ?
Solution :
Le problème de la révision se pose généralement dans les contrats à exécution
successive dont les prestations s’échelonnent dans le temps. Il est vrai dans
cette affaire que la modification des circonstances économiques (augmentation
du prix de l’essence, dépréciation monétaire) a provoqué la rupture de l’équilibre
économique du contrat. La question est de savoir si cette situation peut
entraîner une modification des prestations promises. De façon plus précise le
juge en l’espèce peut-il réviser le contrat afin de l’adapter aux nouvelles
conditions économiques du moment ?
63
A cette question il faut répondre par la négative. Il n’appartient pas au juge de
prendre en considération les circonstances économiques pour modifier la
convention des parties. C’est dire simplement qu’en vertu du principe de la force
obligatoire du contrat, l’exploitant d’autocars en l’espèce est tenu de respecter
son engagement même si les circonstances économiques ont bouleversé les
termes du contrat. Peu importe ce que cela va lui coûter, le contrat ne peut être
modifié que si seulement les parties l’avaient envisagé au moment de sa
formation. Rien en l’espèce ne permet de le penser. En conséquence, les
prestations promises doivent être respectées jusqu’à l’échéance du contrat.
A l’égard des tiers l’article 110 COCC dispose que l’acte juridique ne produit
aucun effet. Cela signifie que l’acte juridique ne peut les rendre débiteurs ou
créanciers. C’est ce qu’on appelle l’effet relatif de l’acte juridique. Il arrive
cependant dans des cas exceptionnels qu’un acte juridique puisse produire des
effets à l’égard des tiers. Ainsi l’article 114 du COCC admet la stipulation pour
autrui. La stipulation pour autrui est un contrat conclu dans l’intérêt d’un tiers et
qui a pour effet de le rendre créancier.
D’autre part les conventions collectives s’appliquent à toutes les personnes qui
sont membres du secteur professionnel visé par les conventions même si ces
personnes n’ont pas assisté à leur confection.
Enfin l’ayant cause à titre particulier peut être exceptionnellement et
directement lié au contrat conclu par son auteur. L’ayant cause à titre particulier
est celui qui requiert un droit ou un bien déterminé.
64
Le problème qui se pose à l’égard de l’ayant cause à titre particulier peut être
simplifié ainsi. Dans quelle mesure les contrats relatifs au bien ou au droit
transmis passé avant l’acquisition oblige t-il l’acquéreur ?
La réponse doit être négative. L’ayant cause à titre particulier n’est pas obligé
par les contrats relatifs au bien transmis. Cela veut dire qu’il est tiers à ces
contrats et qu’en conséquence il n’est pas tenu de les exécuter.
Mais ce principe comporte des exceptions assez importantes. Ainsi selon l’article
565 du COCC l’acquéreur d’un immeuble doit continuer le contrat de bail conclu
par le vendeur. Dans le même ordre d’idées l’assurance d’une chose vendue se
transmet en général avec la cession de la chose rendant ainsi l’acquéreur partie
au contrat passé par le vendeur.
En dehors de ces hypothèses exceptionnelles, le principe demeure que l’acte
juridique ne peut engendrer aucun effet à l’égard des tiers ; qu’il leur est
seulement opposable.
Illustration :
Mr Diouf est propriétaire de deux véhicules automobiles. L’un est affecté à son
usage personnel, l’autre au transport en commun des personnes. En vue d’acquérir
une villa dans l’opération immobilière Sicap Liberté 5 le 10 décembre 1974, Mr
Diouf vend au comptant son véhicule de transport à Mr Mbacké. La clause
suivante était insérée dans l’acte de vente « ce véhicule objet de la présente
vente sera livrée à l’acheteur le 10 février 1975 à 18h ». Mr Diouf décède des
suites d’un accident de voiture le 10 février à 15h. ces deux filles Fatou et Penda
retrouvent dans les affaires de leur père un testament contenant la disposition
suivante : « par la présente je lègue à ma tante Adjaratou ma parcelle sise à
Grand-Yoff ».
Solution :
65
1°) Les deux opérations en l’espèce
a) La vente : c’est un acte juridique bilatéral, un acte juridique à titre
onéreux, un acte juridique entre vifs, un acte de disposition.
b) Le testament : c’est un acte juridique unilatéral, un acte juridique à titre
gratuit, un acte juridique à cause de mort, un acte de disposition.
2°) Il s’agit de voir ici la force obligatoire de l’acte juridique à l’égard des
héritiers. L’héritier est considéré par la loi comme une partie au contrat. Cela
signifie qu’il est tenu de respecter les termes du contrat conclu par son auteur :
Fatou et Penda ne pourront pas s’opposer à la livraison du véhicule vendu à
Mbacké. Ayant accepté la succession elles continuent la personne de leur auteur
(leur père décédé). En conséquence devant le tribunal compétent, Mbacké aura
gain de cause.
3°) En principe l’ayant cause à titre particulier (c’est le cas de la dame
Adjaratou) n’est pas tenu de respecter les contrats conclus par son auteur et qui
porté sur la chose vendue ou léguée. Cette règle trouve sa justification dans le
fait que l’ayant cause à titre particulier est un tiers. Conformément à l’article
110 du COCC, le contrat conclu par son auteur ne peut avoir des effets à son
égard. A ce principe la loi a porté des exceptions. C’est le cas en l’espèce. Dans
cette affaire un contrat de bail a été passé par Diouf et Mamadou sur la parcelle
sise à Grand-Yoff. Par application de l’article 565 du COCC, la tante Adjaratou
(ayant cause à titre particulier) est tenue de respecter le contrat de bail jusqu’à
son expiration (le 10 décembre 1975). En clair elle est partie à ce contrat et elle
ne pourra expulser le locataire Mamadou.
- L’action Oblique
66
Lorsque leurs intérêts sont compromis par la négligence et l’inaction de leur
débiteur insolvable, les créanciers peuvent exercer à la place de ce dernier ses
actions et droits sauf ceux exclusivement attachés à sa personne.
- L’action paulienne
Elle tend à faire révoquer les actes frauduleux que le débiteur aurait accompli au
préjudice de ses créanciers. L’action paulienne tend donc à rendre inefficace les
actes frauduleux par lesquels un débiteur cherche à se soustraire au règlement
de ses engagements.
Exemple : sachant qu’il est insolvable un débiteur réalise une vente à vil prix avec
un tiers. Son créancier par l’action paulienne peut faire déclarer l’acte
inopposable à son égard et peut saisir le bien comme s’il était resté dans le
patrimoine du débiteur.
Exemple : un débiteur pour échapper à la saisie de ses biens par ses créanciers
vend ostensiblement un immeuble à un ami complaisant qui reconnaît dans une
contre lettre le caractère fictif de la vente. En fonction de leurs intérêts, les
tiers peuvent se prévaloir soit de l’acte apparent, soit de l’acte secret.
Exemple : en cas de vente fictive les créanciers du vendeur ne sont pas tenus de
se fier à l’acte ostensible, ils peuvent invoquer l’acte secret. Dans ce cas le bien
est toujours dans le patrimoine du vendeur.
67
Ils pourront en conséquence le saisir et se faire payer sur le produit de la vente.
Illustration :
Mr Pernet se trouve dans une situation pécuniaire très précaire. Il a de
nombreux créanciers et redoute de les voir saisir les derniers biens qui lui
restent. Ainsi a-t-il décidé de vendre à vil prix un immeuble à son ami Bernard
avec lequel il convient secrètement qu’il s’agit d’une vente fictive. D’autre part, il
décide de donner à sa fille et à son gendre au moment de leur mariage les
derniers titres qui lui restait en portefeuille. Après avoir effectué ces
opérations, Mr Pernet est victime d’un accident de la circulation et obtient la
condamnation de l’automobiliste qui l’a renversé à d’importants dommages
intérêts. Mais découragé par les attaques de ses créanciers il ne fait rien pour
se faire payer.
Indiquer les actions que les créanciers vont pouvoir exercer pour se faire payer.
Solution :
1°) La vente de l’immeuble.
L’action en l’espèce est une action en déclaration de simulation. En effet il y’a ici
une simulation. Mr Pernet et son ami Bernard ont caché les engagements qu’ils
ont réellement pris derrière une fausse apparence. Deux actes sont pris par les
parties. L’un est ostensible et il est destiné à tromper les tiers (la vente) et
l’acte secret (la contre lettre) qui donne en réalité un éclairage sur la volonté
des parties (vente fictive).
Selon leurs intérêts les créanciers pourront invoquer l’acte ostensible ou l’acte
secret. Dans ce cas d’espèce il va de soi, ils ont intérêt à invoquer l’acte secret.
Dans ce cas tout va se passer comme si le bien est toujours entre les mains de
Mr Pernet. Ils pourront le saisir et se faire payer sur le produit de la vente.
68
Mr Pernet est victime d’un accident de la circulation, il obtient la condamnation
de l’automobiliste mais il ne fait rien pour se faire payer. Les créanciers sont
alors en droit d’exercer l’action oblique. Les conditions gouvernant cette action
sont bien remplies. Mr Pernet est insolvable (il se trouve dans une situation
pécuniaire très précaire). Il est également négligent car il n’exerce pas un droit
qui pourrait accroître son patrimoine c’est-à-dire demander à l’automobiliste
auteur de son dommage de lui payer des dommages intérêts.
Exemple : la concurrence est libre mais elle doit être loyale. En conséquence,
tout acte de nature à dénigrer les produits d’un concurrent en vue de détourner
sa clientèle est un acte de concurrence déloyale.
69
La faute peut être de commission. Dans ce cas elle résulte d’un acte positif.
Il faut signaler que dans l’opinion général, l’acte générateur du dommage n’est
fautif que lorsqu’il s’accompagne chez l’auteur du dommage de la conscience
d’avoir mal agi.
Avec cette façon de voir, il est sûr et certain que la faute ne peut en aucun cas
être imputée aux personnes atteintes de démence et aux mineurs. Cette manière
de voir n’est pas celle de la loi.
Pour elle, il n’est pas besoin que l’auteur de l’acte ait conscience d’avoir mal agi. Il
suffit que son acte soit objectivement illicite.
La faute est donc détachée de son aspect subjectif. Un mineur, un aliéné avec
cette définition de la faute peuvent bien être obligés à réparation alors que tout
le monde sait qu’ils sont privés de discernement.
70
- le mineur doit avoir commis une faute ayant entraîné un dommage à autrui.
- le mineur doit habiter chez ses parents.
71
- L’intervention de la chose dans la réalisation du dommage.
Le gardien ou maître de la chose n’est responsable du dommage causé à la
victime que si la chose est intervenue dans la réalisation du dommage.
C’est à la victime de rapporter la preuve de l’intervention de la chose, de
démontrer que sans elle, elle n’aurait jamais subie un dommage.
Pour les dommages causés par les véhicules terrestres il l y’a une réglementation
spéciale prévue dans le droit des assurances. Cette réglementation améliore la
situation des victimes d’accident de la circulation. Désormais ces victimes sont
prises en charge pour leur indemnisation par les assurances dés l’instant que leur
dommage a été causé par un véhicule.
Pour toutes les formes de responsabilité on retiendra que la loi exige trois
conditions :
Un fait générateur du dommage.
Un dommage.
Un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage.
- Le dommage
On l’appelle aussi le préjudice. Il doit présenter certains caractères. Il doit être
direct c’est-à-dire découler du fait générateur du dommage. Il doit aussi être
actuel. Enfin il doit porter atteinte à un droit.
Exemple : il ne fait aucun doute que la personne blessée au cours d’un accident a
le droit d’agir en justice. Le préjudice subi porte bien atteinte à un droit de la
victime.
En ce qui concerne les formes de dommage on peut retenir plusieurs variétés.
- Le dommage matériel
72
C’est le dommage causé au patrimoine de la victime. Exemple : destruction ou
détérioration d’un bien appartenant à la victime.
- Le dommage moral
C’est le dommage qui ne porte pas atteinte au patrimoine. Exemple : atteinte à
l’honneur, atteinte à la vie privée.
- Le dommage corporel
C’est une atteinte à l’intégrité physique de la victime.
- Le lien de causalité
Il signifie que le fait fautif doit être la cause directe du dommage subie par la
victime.
Exemple : une femme laisse son véhicule portières ouvertes, les clés sur le
tableau de bord devant son domicile. Le véhicule est volé et les auteurs du vol
provoquent un accident. La victime de l’accident peut elle agir contre cette
femme en raison de sa négligence ?
Illustration :
Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1929, F. fils mineur du docteur F laissait la
voiture que son père lui avait confiée en stationnement devant l’établissement où
il passait les réveillons de Noël.
Au matin la voiture ne fut point retrouvée ayant été volée par des inconnus.
Après plusieurs heures de recherches, elle fut retrouvée dans les faubourgs de
Nancy auprès du cadavre du facteur C. qui avait été renversé et tué sur le coup
par le voleur. La veuve de la victime forme une action contre le docteur F pour la
73
réparation du dommage que lui causait la mort du facteur C. Quelle est la nature
du dommage qu’elle pourra invoquer devant le juge ?
Toujours devant le juge en soutien de son action elle invoque les arguments
suivants :
1°/ Le docteur F est responsable parce qu’il est gardien du véhicule
2°/ Le jeune F a commis une faute en laissant la voiture en stationnement devant
l’établissement où il passait les réveillons de Noël. En conséquence la mort du
facteur C n’est que la suite directe et immédiate de cette faute. Qu’en pensez-
vous ?
3°/ Si la dame C n’a pas eu gain de cause devant le juge serait-elle sans
indemnité dans l’état actuel du droit ? quel est l’organisme qui aurait réparé le
préjudice qu’elle a subi ?
Corrigé :
La dame C pourra invoquer qu’elle est victime de l’accident subi par son mari. A
l’appui de sa demande elle peut invoquer le dommage moral (la perte d’un être
cher) et un dommage matériel (l’atteinte à son patrimoine si on prend en
considération le fait que son mari contribuait aux charges du ménage).
1°/ Le docteur F a-t-il la qualité de gardien. Est gardien celui qui a un pouvoir de
direction, de contrôle et de surveillance.
En principe le propriétaire est le gardien mais si on sait que le véhicule a été
volé, on est en droit d’affirmer que le docteur F est privé de la direction, du
contrôle et de la surveillance du véhicule.
En clair, il n’a pas la qualité de gardien. En conséquence sa responsabilité ne peut
être engagée.
Pour avoir gain de cause la veuve C à intérêt à agir contre le voleur seul gardien
du véhicule au moment de l’accident.
74
La seule faute qui est directement la cause du dommage subi par le facteur C
c’est celle du voleur. En conséquence c’est cette faute que son conjoint doit
invoquer pour obtenir une allocation de dommage intérêts.
3°/ En l’état actuel du droit l’organisme à réparer le préjudice subi par la dame C
est le fonds de garantie automobile.
75
Il faut que le maître de l’affaire soit dans l’ignorance de la gestion. Si le
propriétaire donne son consentement il n’y a plus gestion d’affaire mais un
contrat de mandat. On retiendra qu’il ne peut y avoir gestion d’affaire si le
maître de l’affaire s’est opposé fermement à l’acte de gestion. Si ces conditions
sont respectées le maître de l’affaire doit remplir les engagements que le gérant
a contracté en son nom et lui rembourser toute dépense utile ou nécessaire qu’il
a faite.
B – L’enrichissement injuste
Il convient d’examiner ici le paiement de l’indu et l’enrichissement sans cause.
- Il faut que cet appauvrissement ait enrichi sans cause une autre personne. On
pense que l’enrichissement est sans cause s’il n’est pas la conséquence d’une
disposition légale ou d’un acte juridique.
Exemple : dans le paiement de l’indu l’action en restitution est possible car il n’y a
pas d’acte juridique antérieur qui légitime l’enrichissement de celui qui reçoit le
paiement.
Autre exemple : l’incapable doit restituer à l’adversaire ce dont il s’est enrichi
parce qu’il a fait annuler l’acte juridique d’où résultait son enrichissement.
Illustration :
76
Pendant l’absence d’un voisin, vous constatez une fuite d’eau très importante
dans son appartement. Pour éviter de plus amples dommages vous faites appel à
un serrurier afin de pouvoir pénétrer dans la maison et vous demandez à un
plombier d’effectuer les réparations qui s’imposent. Pouvez-vous récupérer les
fais exposés ?
Si votre voisin refuse de vous rembourser sur quel base pouvez-vous agir en
justice ?
Corrigé :
Les frais exposés en l’espèce l’ont été dans l’intérêt du voisin. En conséquence la
restitution s’impose. Si le voisin refuse de s’exécuter celui qui a agit pour son
compte peut saisir les tribunaux. Au soutien de son action il pourra invoquer
l’existence de la gestion d’affaire. Il ne fait aucun doute que les conditions de
celle-ci sont réunies.
- Les actes ont été pris dans le but de sauvegarder le patrimoine du voisin.
- Ils sont volontaires.
- Ils ont été accomplis sans le consentement du propriétaire
Enfin ils sont utiles ou nécessaires.
Illustration :
Une personne paie sa dette à son créancier avant son décès. Quelques jours plus
tard le créancier se présente aux héritiers en vue d’obtenir le paiement de la
dette contractée par leur auteur. Les héritiers s’exécutent. Une semaine après il
trouve dans les affaires de leur père une quittance justifiant que leur auteur a
payé la dette qu’eux-mêmes avaient payé une seconde fois. Comment pourront-ils
faire pour défendre leurs intérêts ?
Corrigé :
Les héritiers en l’espèce ont cru avoir affaire au créancier de leur père. C’est
pour cette raison qu’ils se sont exécutés. Dès lors qu’ils ont trouvé une quittance
justifiant que le paiement a été effectué par leur auteur, ils ont le droit d’agir
en paiement de l’indu. Sur cette base, ils pourront récupérer les sommes remises
au créancier à titre de paiement.
Illustration :
Le 26 avril 2003 en plein jour, un vol est commis à Sahm au préjudice dudit
établissement. Devant l’indifférence des clients les malfaiteurs sortent du
magasin avec leur butin. Un passant se lance à leur poursuite. Il réussit à
appréhender l’un des malfaiteurs, ce qui permet au magasin Sahm de récupérer
une partie du butin. Mais ce passant est blessé. Peut-il récupérer au magasin une
indemnité en invoquant la gestion d’affaire ?
77
Corrigé :
A cette question il faut répondre positivement. Les conditions de la gestion sont
bien réunies.
1°) Il n’existe aucun accord de volonté entre le gérant (le passant) et le géré ou
maître de l’affaire (magasin Sahm).
2°) L’acte réalisé par le passant est volontaire. Il faut ajouter qu’il a agi dans
l’intérêt du géré (conserver, sauvegarder son patrimoine).
3°) L’acte est utile ou nécessaire. En conséquence l’indemnisation est bien
possible.
Illustration :
Réunis en assemblée générale, les ouvriers des industries alimentaires créent un
syndicat et adhèrent le même jour au parti de la mouvance présidentielle.
Certains membres dudit syndicat sont devenus des députés lors des élections
législatives de 1998. le 19 mars 2000 le candidat du parti de la mouvance
présidentielle est battu aux élections présidentielles.
A la barre, les ouvriers invoquent comme moyen de défense qu’ils n’ont fait
qu’exercer leur droit de grève, un droit qui leur est reconnu par la loi et la
constitution. Quelle sera la décision du juge ?
Corrigé :
La question est de savoir si la faute peut résulter de l’exercice d’un droit ?
En clair, les ouvriers sont-ils responsables civilement lorsqu’ils exercent le droit
de grève un droit reconnu par la loi et par la constitution. A cette question si on
s’en tient aux faits de l’espèce, il faut répondre de façon positive. La grève est
un droit mais ce n’est pas un droit absolu.
C’est dire simplement que ce droit ne peut être mis qu’au service d’intérêt
professionnel qui en constituent le motif légitime. En l’espèce, les ouvriers sont
en grève pour des raisons politiques. En exerçant ainsi le droit de grève dans un
but autre que celui pour lequel cette prérogative leur avait été confiée ils
commettent une faute. En conséquence les entreprises dont le fonctionnement
78
est bloqué sont en droit de mettre en cause leur responsabilité (leur
comportement n’est rien d’autre qu’un abus de droit).
Au contraire dans les droits réels les modes originaires d’acquisition sont très
rares parce que la plupart des choses susceptibles de faire l’objet d’un droit de
propriété sont déjà appropriées. Seules les choses sans maître peuvent faire
l’objet d’acquisition originelle. Il en va ainsi pour le gibier et les choses
abandonnées.
79
C’est le fait de faire passer un bien du patrimoine du précédent titulaire
(l’auteur) dans celui du nouvel acquéreur (ayant cause).
Il existe divers modes de transmission des droits subjectifs.
80
Exemple : les droits réels s’éteignent par la destruction de la chose sur laquelle
ils portent.
81
appartient au juge de vérifier les conditions d’admissibilité des moyens de
preuves fournies par les parties et d’apprécier la force probante qu’il convient
d’attacher à certains de ses moyens.
Ainsi celui qui prétend être créancier doit prouver l’acte juridique ou le fait
juridique qui a donné naissance à sa créance. A défaut de pouvoir apporter cette
preuve il perdra son procès.
La 2nde règle est posée par l’alinéa 2 du même article qui dispose je cite « celui
qui se prétend libéré doit prouver que l’obligation est inexistante ou éteinte ».
Cette règle ne s’applique que lorsque le demandeur fait preuve de ses
prétentions et que le défendeur allègue un fait nouveau pour se soustraire aux
conséquences de la preuve. Il appartient alors au défendeur de prouver le fait
nouveau ou l’exception qu’il oppose au demandeur. Ainsi lorsque le défendeur
soutient qu’il s’est exécuté, il doit apporter la preuve du paiement. A défaut de
pouvoir apporter cette preuve il sera condamné à payer la créance du demandeur.
Exemple : voilà une personne qui est poursuivi en restitution d’un prêt. Si cette
personne déclare qu’elle s’est exécuté, elle doit apporter la preuve du paiement.
Supposons maintenant que cette personne conteste la somme que le demandeur
prétend lui avoir prêté, dans ce cas elle n’a rien à prouver. La charge de la preuve
incombe toujours au demandeur. On retiendra que sont nulles les conventions
ayant pour objet de modifier la charge de la preuve. Article 38 du COCC. Mais
les conventions sur les modes de preuve sont admises (article 37 du COCC). Cela
signifie que les parties peuvent décider par convention qu’en cas de litige leur
opération juridique sera établie par un mode de preuve déterminé.
Illustration :
82
Pour sortir des difficultés financières dans lesquelles il se démêle depuis
quelques temps, Diop décide de solliciter un soutien financier auprès de ses
connaissances. Dans cette perspective il réussit à obtenir auprès de Fall son
collègue de service la somme de 300 000 F CFA. A l’époque du contrat de prêt
les deux collègues avaient convenu de recourir au témoignage pour prouver leur
opération en cas de contestation.
Un tel mode de preuve sera t-il recevable ?
Au cas où Diop nierait l’existence du prêt qui doit supporter la charge de la
preuve ?
Corrigé :
1°) Les conventions sur les modes de preuve sont admises par la loi (article 37
du COCC). En conséquence en l’espèce le contrat de prêt pourra bien être prouvé
par témoignage.
2°) En l’espèce le défendeur (le débiteur ne soulève aucune exception) il nie tout
simplement l’existence du prêt. Il ne se reconnaît donc pas débiteur. Par
conséquent la charge de la preuve incombe toujours au demandeur (le créancier).
83
présomption légale. Dans la seconde hypothèse on parle de présomption du fait
de l’homme ou de présomption de fait.
84
l’absence d’une quittance ou d’un bulletin de salaire, la loi présume de façon
irréfragable que le salarié n’a pas perçu les fonds qui lui sont dus.
Il ressort de cette définition qu’il existe deux sortes d’écrits : l’écrit sur
support papier et l’écrit sur support électronique. Sous réserve que puisse être
identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans les
conditions de nature à en garantir l’intégrité, l’écrit sur support électronique
vaut preuve au même titre que l’écrit sur support papier voir les articles 18 et
19 du règlement n° 15-2002 CM UEMOA relatif au système de paiement dans
les états membre de l’UEMOA.
Le règlement de l’UEMOA précise encore en son article 21 que la signature
électronique consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification garantissant
son bien avec l’acte auquel elle s’attache. Ce texte enseigne simplement que la
signature manuscrite a la même valeur que la signature électronique. Sous le
bénéfice de ces observations, nous examinerons les divers écrits qu’on peut
trouver dans le COCC. Il s’agit de l’acte authentique, de l’acte sous seing privé,
des lettres missives et des copies.
1°) Les formalités de rédaction : l’acte authentique le plus connu en droit civil
est l’acte notarié. Il doit être rédigé en français, sur papier timbré, sans blanc,
85
ni rature ni surcharge. Il doit être lu aux parties et éventuellement aux témoins.
Il doit également être daté et signé par les parties, les témoins et l’officier
public. Si l’une de ces conditions de forme ne sont pas respecté l’acte est nul en
tant qu’acte authentique.
Aussi le fait qu’une somme d’argent a été remise devant le notaire par l’une des
parties ne prouve nullement jusqu’à inscription de faux, qu’il s’agisse d’une somme
prêtée.
Illustration :
Ndoye a acquis devant notaire un immeuble appartenant au sieur Diagne. Avant
les formalités d’inscription au livre foncier, les héritiers de Diagne décédée
entre temps ont demandé l’annulation du contrat de leur auteur arguant du fait
que celui-ci de son vivant était un incapable majeur. Ndoye conclu au rejet de la
demande d’annulation de la vente en exhibant l’acte notaire dans lequel est
86
inscrite la formule suivante : « Les co-contractants en pleine possession de
toutes leurs facultés mentales ont convenu de ce qui suit… ». Les héritiers de
Diagne vous saisissent de ce dossier et vous posent les questions suivantes.
1) Quelle est la force probante de la formule qui se trouve dans l’acte notaire et
qui se prononce sur les facultés meubles des co-contractants ?
2) Quelle serait la solution si cette formule a été portée dans l’acte authentique
sur la base des déclarations d’un médecin ?
Réponse :
a) La formule qui porte sur l’état mental des co-contractants ne fait pas
partie des faits constatés personnellement par le notaire. Il s’agit d’une
simple opinion. On peut même ajouter qu’il ne relève pas de la compétence
d’un notaire de se présenter sur les facultés mentales d’un contractant.
Même si cette formule figure dans l’acte authentique, elle ne fait pas foi
jusqu’à inscription de faux.
b) Les énonciations aussi invoquées par Ndoye n’ont pas été constatées
personnellement par le notaire il ne s’agit que de simples déclarations
portées à son attention. En conséquence, elle n’ont pas la même valeur que
les faits constatés personnellement par le notaire.
En conclusion, quel que soit le côté vers lequel on se tourne, la formule qui porte
sur l’état mental de leur auteur peut être contesté par les héritiers et ils n’ont
pas besoin de respecter la procédure d’inscription en faux.
- les déclarations ou mentions non constatées par l’officier publique font foi
jusqu’à preuve contraire (voir le b) du cas pratique).
87
Outre la signature la loi exige dans certains cas des formalités supplémentaires.
Il en va ainsi lorsque l’écrit sous seing privé constate un contrat synallagmatique
ou un contrat unilatéral.
88
Exemple : A vend un immeuble à B le 31 décembre 1998. il veut louer le même
immeuble à C. Pour maintenir C locataire sur les lieux il lui suffira de lui donner
un titre antérieur à celui de l’acquéreur.
C’est pour éviter ce comportement que la loi a été amenée à préciser que l’acte
sous seing privé a date certaine à l’égard des tiers à compter du jour où il a été
enregistré ou du jour où il a été authentifié. L’enregistrement est une formalité
administrative qui relève de la compétence du service de l’enregistrement
attaché à la direction des impôts. L’acte sous seing privé est authentifié lorsque
sa substance est constatée dans un acte authentique. La date de
l’authentification sera la date de l’acte sous seing privé et elle seule sera
opposable aux tiers.
A titre d’exemple on peut citer l’article 565 du COCC. Le texte dispose je cite ‘’
si le bailleur vend la chose louée, l’acquéreur doit respecter le bail s’il est
authentique ou s’il a date certaine’’.
89
Paragraphe III : l’aveu et le serment
A – l’Aveu
La loi a prévu deux sortes d’aveux :
- l’aveu judiciaire
- l’aveu extra judiciaire
1°) L’aveu judiciaire : c’est celui qui est fait par l’un des plaideurs au cours d’un
procès. Un tel aveu fait pleine foi contre celui dont il émane. Sa force probante
est donc absolue (c’est un mode de preuve parfait). Le juge est lié par l’aveu
judiciaire c’est-à-dire qu’il est obligé de le tenir pour vrai et de trancher le litige
en faveur de l’adversaire de la partie dont il émane.
L’aveu judiciaire est irrévocable et indivisible.
- L’indivisibilité de l’aveu signifie que l’aveu doit être pris dans son entier.
En claire celui qui l’invoque ne peut pas en retenir seulement la partie qui
lui est favorable pour rejeter une partie qui ne lui est pas favorable.
Exemple : une personne reconnaît qu’elle doit à son créancier la somme de
1 000 000 F CFA. Dans le même temps elle dit devant le juge que
conformément à la convention elle ne doit pas s’exécuter dans l’immédiat
mais dans deux ans. Le créancier peut invoquer cet aveu mais il ne sera pas
payé dans l’immédiat. Il faut qu’il attende deux ans pour obtenir
remboursement.
Illustration
Mr Keita est poursuivi devant le tribunal régional par un voisin en paiement d’un
prêt de 3 000 000 de F CFA ; Mr Keita déclare devant le juge que ‘’je reconnais
qu’on m’a prêté cette somme d’argent mais je l’ai remboursée’’. Si le créancier
invoque cet aveu, peut-il demander à son débiteur de prouver sa libération ?
Corrigé :
L’aveu doit être pris dans son entier. En clair le créancier qui l’invoque ne peut
retenir la partie qui lui est favorable pour rejeter la partie qui ne lui est pas
favorable. Dans ce cas pratique, il va de soi que si on applique la règle de
l’indivisibilité que le créancier ne pourra en aucun cas contraindre le débiteur à
90
prouver sa libération. En conclusion le créancier qui invoquer l’aveu ne peut
demander à son débiteur de prouver sa libération. Ce serait une violation de la
règle de l’indivisibilité.
B – Le serment
Il existe deux sortes de serment :
- Le serment décisoire
- Le serment supplétoire
Lorsque l’un des plaideurs défère le serment à son adversaire celui-ci peut
adopter 3 attitudes :
91
Il à pour but de combler c’est-à-dire de suppléer l’insuffisance de preuve fournie
par les parties. A la différence du serment décisoire, c’est le juge qui défère
d’office le serment supplétoire à l’une des parties. Cette dernière ne peut pas
référer le serment à l’adversaire. C’est un mode de preuve imparfait c’est-à-dire
que le juge garde toujours son pouvoir d’appréciation.
Cependant, dans certains cas exceptionnels ce principe est écarté de sorte que
l’acte juridique pourra être prouvé par tout moyen et notamment par témoignage
ou par présomption.
L’écrit qu’il soit authentique ou sous seing privé est en effet une preuve très
sérieuse qui est de nature à réduire les contestations et en même temps les
procès fantaisistes. L’exigence d’un écrit se justifie également par le fait que les
parties à l’acte ont la possibilité au moment où elles manifestent leur volonté de
consigner celle-ci dans un écrit.
La seule remarque qu’ont peut faire à propos de l’opportunité d’une telle exigence
est que la grande majorité de la population est analphabète et ne sait ni lire, ni
92
écrire en français tout au moins. Sous cette réserve, l’exigence d’un écrit
préconstitué pour la preuve des actes juridiques se justifie parfaitement. Il
reste à préciser que l’exigence d’un écrit ne s’impose pas aux tiers à l’acte. Les
tiers peuvent prouver l’acte juridique par tout moyen.
L’obligation de préconstituer la preuve écrite ne s’impose donc qu’aux parties.
B – Les exceptions :
Il s’agit d’examiner les cas dans lesquels un acte juridique peut être prouvé par
témoignage ou par présomption. Mais avant il faut signaler que l’aveu judiciaire et
le serment décisoire sont des modes de preuve parfaits. A ce titre ils peuvent
être utilisés pour la preuve des actes juridiques.
Exemple : une personne dont la maison brûle n’a pas le temps matériel de
réclamer un écrit à son voisin chez qui il a déposé les objets sauvés.
93
L’impossibilité peut aussi être morale. Il en va ainsi lorsqu’il existe un lien
affectif entre les parties. Exemple : un fils est dans l’impossibilité moral
d’exiger un écrit de son père lorsqu’il lui prête de l’argent. Il y’a impossibilité de
produire un écrit lorsque l’écrit qui a été rédigé est perdu. La loi exige que la
perte provienne d’un cas fortuit ou d’un cas de force majeure c’est-à-dire d’un
événement extérieur à la volonté de l’individu. Exemple : incendie
Illustration :
Paul grand menuisier de son état a vendu à crédit des meubles meublants d’une
valeur de 15 000 000 F CFA. A la suite d’un incendie il perd un certain nombre de
documents notamment les reconnaissances de dettes de ses clients.
94
Sérieusement préoccupé par la preuve de ses créances il vient vous consulter.
Comment pourra t-il faire pour prouver les opérations passées entre les clients ?
Corrigé :
a) Dans ce cas d’espèce, on est en présence d’une impossibilité de produire un
écrit. A ne pas confondre avec l’impossibilité de rédiger un écrit. Ici l’écrit a
été rédigé mais il est perdu par suite d’un cas fortuit ou de force majeure en
l’occurrence un incendie. Par conséquent Paul n’a pas à s’inquiéter, il peut
rapporter par tout moyen la preuve des opérations qu’il a passé avec ses
clients. Mais au préalable il faut qu’il rapporte la preuve de l’incendie.
Illustration :
Mady Diallo réside à Thiès avec sa femme et ses deux enfants. Il exerce à Dakar
une activité commerciale. Il emprunte à Papa Diouf un commerçant de Sandaga
une somme de 2 000 000 F CFA en présence de Fatou Guèye sa secrétaire.
A l’échéance Mady Diallo refuse de payer. Il fut assigné en justice par son
créancier Papa Diouf qui malheureusement devant le juge ne peut justifier d’un
écrit attestant l’existence du prêt. Mr Papa Diouf invoque en contrepartie le
témoignage de la secrétaire.
1°) Mr Diouf a t-il des chances de gagner son procès ? Motiver votre réponse.
Mr Diallo toujours devant le juge fit valoir à son tour qu’il a déjà remboursé sa
dette et prétend en plus qu’en vertu d’une convention entre Papa Diouf et lui, la
charge de la preuve de sa libération incombe à son créancier.
95
Corrigé :
La question est de savoir si en l’espèce la preuve par témoignage est recevable.
De façon plus précise peut-on prouver un acte juridique par témoignage. A cette
question il faut répondre par la négative. L’acte juridique selon la loi ne peut être
prouvé que par un écrit. A ce principe il existe cependant des exceptions. Le
témoignage est recevable lorsqu’il existe un commencement de preuve par écrit,
lorsqu’on est en présence d’une impossibilité de se procurer ou de produire un
écrit ou lorsque l’opération est commerciale. Il en va encore ainsi lorsque les
parties par convention ont décidé que leur opération sera prouvée par ce mode
de preuve.
2°) L’argument de Diallo n’est pas pertinent : la loi interdit les conventions qui
ont pour objet la modification de la charge de la preuve.
Dans la mesure où il soutient qu’il a remboursé sa dette il lui incombe de
rapporter conformément à l’alinéa 2 de l’article 9 du COCC la preuve de sa
libération. Son créancier n’a pas à le faire à sa place.
Devant le juge la thèse de Diallo ne peut en aucun cas prospérer.
2ème Partie
96
L’organisation judiciaire mise en place est nationale, c’est à dire, que les
juridictions sénégalaises n’ont compétence que le territoire national.
Elle signifie que les différentes juridictions sénégalaises sont compétentes pour
connaître de toutes les affaires civiles, commerciales ou pénales et de l’ensemble
du contentieux administratif.
C’est ainsi que les nouveaux textes prévoient la création d’un Tribunal
départemental au chef lieu de chaque département.
Exemple : la Cour de Cassation siège à Dakar mais son ressort englobe l’ensemble
du territoire national.
1. L’unité ou la collégialité
Le système du juge unique est applicable aux tribunaux départementaux. Il s’agit
de juridictions qui siégent avec un seul magistrat. Les autres juridictions sont
soumises au principe de la collégialité, c’est à dire qu’elles siégent avec plusieurs
magistrats généralement au nombre de trois.
2. L’homogénéité et l’échevinage
On parle d’homogénéité lorsque les juridictions sont exclusivement composées de
juges professionnels ou de juges non professionnels.
97
Exemple : le système applicable au tribunal régional est la règle de
l’homogénéité.
Les juges sont tous des professionnels.
La neutralité du juge
Le juge n’est pas subordonné dans le déroulement du procès au magistrat du
Ministère Public et aux parties. Sans doute, il ne peut se prononcer que sur
l’objet du litige mais il n’a pas d’ordre à recevoir ni des magistrats du parquet
(Ministère Public), ni des plaideurs. On retiendra également que le juge doit faire
preuve d’impartialité ; s’il estime que son indépendance de jugement pourrait
être suspectée, il peut s’abstenir de siéger et se faire remplacer.
98
La compétence est l’aptitude d’une juridiction à connaître d’une affaire donnée.
On distingue deux sortes de compétence : la compétence d’attribution et la
compétence territoriale.
A) La compétence d’attribution
B) La compétence territoriale
A la base de la pyramide nous avons les cours et tribunaux que nous pouvons
classer en juridictions de droit commun et juridictions spécialisées au sommet de
l’édifice, les juridictions suprêmes.
99
C’est l’ancienne justice de paix qui prend actuellement la dénomination de
tribunal départemental.
A) l’Organisation
B) La compétence
Une action personnelle est une action formée par celui qui se prétend créancier
contre son débiteur.
Une action est dite mobilière lorsque le demandeur prétend être titulaire d’un
droit portant sur un meuble. Exemple : action en revendication d’un bien meuble.
100
Le montant du litige ne doit pas excéder un million de Francs CFA
2) En matière pénale
101
Paragraphe 2 : LE TRIBUNAL REGIONAL
A) L’organisation
B) La compétence
Le tribunal régional est compétent pour connaître de toutes les affaires dont
l’objet excède un million de francs. La compétence du tribunal concerne toutes
les actions personnelles ou mobilières qui ne sont pas portées devant le tribunal
départemental.
Les actions immobilières sont portées devant le tribunal régional.
2) En matière pénale
Le tribunal régional connaît des délits autres que ceux qui sont portés devant le
tribunal départemental. Il faut retenir que le tribunal régional connaît en appel
des décisions rendues en 1er ressort par le tribunal départemental. Il s’agit ici
des décisions rendues en matière civile et commerciale par le tribunal
départemental. Il s’agit également des décisions rendues par le tribunal
départemental en matière contraventionnelle mais les jugements correctionnels
rendus par le tribunal départemental échappent à la compétence du tribunal
régional. Ces décisions sont portées en appel devant la Cour d’Appel.
A) Organisation
102
La Cour d’assises comprend des magistrats professionnels et des citoyens
formant le jury. Le parquet de la Cour d’assises est assuré par un membre du
parquet de la Cour d’Appel ou du tribunal régional.
B) La compétence
La cour d’assises est compétente pour connaître des crimes. Ce sont les
infractions les plu graves. Les décisions de la cour d’assises sont des arrêts.
Elles ne sont pas susceptibles d’être frappées d’appels. Le plaideur insatisfait n’a
qu’une seule voie pour défendre ses intérêts : le pourvoi en cassation.
A) Organisation :
En clair, cela veut dire qu’en matière civile et commerciale, les décisions du
tribunal régional rendues en 1er ressort sont portées devant les chambres civiles
103
et commerciales de la cour d’appel (toutes les questions immobilières jugées par
le tribunal régional, les actions personnelles ou mobilières dont la valeur en
argent excède un million de Francs CFA).
Les décisions de la cour d’appel sont des arrêts. Ils peuvent faire l’objet d’un
pourvoi en cassation devant la cour de cassation.
Ces juridictions ne connaissent que des matières que la loi leur attribut de façon
spéciale.
A) Organisation
C’est une juridiction régionale. Il est composé d’un magistrat désigné par le
Président du tribunal régional.
L’instruction des affaires est assurée par un juge d’instruction du tribunal
régional.
Auprès du tribunal, on peut trouver des enquêteurs, des assistants sociaux et
des éducateurs.
B) Compétence
Le tribunal pour enfant se prononce sur les infractions commises par les mineurs
délinquants (les individus qui n’ont pas encore 18 ans). Il peut également être
saisi pour se prononcer sur la situation des mineurs en danger.
Un mineur est en danger physique ou moral lorsque sa santé, sa sécurité, sa
moralité ou son éducation sont compromises.
Le tribunal prononce exceptionnellement des peines.
A) Organisation
104
A l’audience à côté du Président, siège deux assesseurs employeurs et deux
assesseurs employés.
B) La compétence
Exemple : les conditions du travail, les licenciements sont portés devant cette
juridiction.
A) Organisation
La cour est présidée par un magistrat assisté de quatre assesseurs qui eux aussi
sont des magistrats.
Les fonctions de Ministère Public sont assurées par un procureur spécial assisté
d’un substitut. Le procureur et son substitut sont aussi des magistrats.
La cour comprend en outre une commission d’instruction composée d’un Président
et de trois juges. Les membres de la commission sont aussi des magistrats.
105
B) La compétence
A) Organisation
B) La compétence
La Cour connaît de la haute trahison. Cette infraction ne peut être imputée qu’au
Président de la République.
Elle est également compétente pour juger les membres du gouvernement
coupables de crimes ou de délits dans l’exercice de leur fonction.
Elle est aussi compétente pour juger les complices des Ministres dans le cas de
complots contre la sûreté de l’Etat.
Les arrêts de cette juridiction ne sont susceptibles d’aucun recours.
A) Organisation
B) La compétence
106
Elles connaissent également des infractions de droit commun. Il s’agit dans ce
cas de crimes, délits et contraventions de toutes natures. Il suffit seulement
que ces infractions soient réalisées par un militaire.
A) Organisation
B) La Compétence
107
La Cour de cassation est compétente pour examiner les pourvois introduits
devant elle contre les décisions rendues en dernier ressort par les juridictions
du 1er degré ou les juridictions d’appel.
Elle ne représente pas un 3ème degré de juridiction. Son rôle n’est pas de
procéder à un nouvel examen des faits soumis à l’appréciation des juges du fond
(également appelés juges du fait). Sa fonction consiste à vérifier si la règle de
droit a été correctement appliquée par la juridiction dont émane la décision
attaquée. C’est pour cette raison qu’on dit que la Cour de cassation n’est pas juge
du fait mais juge du droit. Saisie d’un pourvoi en cassation, la Cour de cassation
peut rendre soit un arrêt de cassation, soit un arrêt de rejet.
L’arrêt de cassation :
Les chambres réunies peuvent rejeter le 2 ème pourvoi. Elles peuvent également
casser la décision du juge de renvoi. Dans ce cas, elles désignent une autre
juridiction pour décision au fond (pour juger).
Cette 2ème juridiction de renvoi devra se conformer à la question de droit jugé
par les chambres réunies. La cour de cassation impose ainsi le respect de
l’interprétation qu’elle a donnée dans une formation qui exprime l’opinion de
toutes les chambres.
L’arrêt de rejet
108
Il a été créé en 1992.
A) Organisation
1. Le personnel magistrat
Les magistrats sont nommés par décret et ils ont le même statut que les
personnels magistrats de la cour de cassation.
a) les sections :
Le Conseil d’état comprend deux sections. Chaque section est présidée par un
Président. Les sections connaissent de toutes les questions administratives
portées à l’attention de cette haute juridiction.
Exemple : recours de pouvoir pour excès de pouvoir.
B) Compétence
A) Organisation
109
Le conseil comprend cinq juges nommés par décret. Ces juges sont assistés dans
leur fonction par des magistrats des cours et tribunaux choisis par le Président
du Conseil constitutionnel.
B) Compétence
A) Organisation
Le nombre de magistrats constituant la Cour des comptes est fixée par décret.
La Cour des comptes est divisée en plusieurs chambres. Chacune d’elles a une
compétence particulière.
B) La Compétence
La Cour juge les comptes des comptables publics. Elle vérifie également les
comptes des entreprises du secteur public.
Elle exerce enfin une fonction juridictionnelle de discipline financière. Elle
exerce ici les attributions de l’ancienne cour de discipline budgétaire. A ce titre,
elle connaît en matière de dépenses des engagements irréguliers.
L’enregistrement d’une dépense est irrégulier lorsque celui qui l’a fait n’a pas
reçu de délégation de signature à cet effet.
110
En matière de recettes maintenant, elle connaît de la violation des règles
gouvernant l’exécution des recettes.
Comme chambre de discipline financière, la cour peut prononcer une amende dont
le minimum ne peut être inférieur à 50 000 Francs CFA et dont le maximum
pourra atteindre le double du montant du traitement ou du salaire brut annuel à
l’auteur des faits à la date de leur commission.
3ème partie
LES PERSONNES
Il s’agit dans ce cadre d’étudier les personnes en deux titres : le 1er titre sera
consacré à l’individualisation des personnes physiques et des personnes morales :
le 2ème titre portera de façon exclusive sur la capacité des personnes physiques.
111
SOUS-TITRE 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES
Elles sont faciles à définir. Elles sont constituées exclusivement par les êtres
humains. Il convient d’étudier la personnalité des être humains avant de voir les
techniques d’individualisation utilisées par le droit.
Au regard du droit, tous les êtres humains ont une personnalité juridique. On
appelle personnalité juridique l’aptitude à avoir des droits et des obligations.
Examinons dans ce cas la parution et disparition de la personnalité juridique.
112
SECTION 2 : LA DISPARITION DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE
La personnalité juridique disparaît avec le décès. Mais il existe des hypothèses
où on ne sait pas de façon précise si l’individu est vivant ou décédé. Ces
hypothèses intéressent l’absence et la disparition.
Paragraphe 2 : LE PRINCIPE
En premier lieu, les atteintes à la mémoire d’un défunt peuvent donner lieu à des
réparations civiles au profit de ses héritiers.
En deuxième lieu, les droits patrimoniaux de la personne décédée sont transmis à
ses héritiers qui sont censés continuer sa personne.
A) l’absence :
L’absent est différent du non présent.
Le non présent est vivant mais on ne sait pas où il est.
L’absent par contre est un individu qui a cessé de donner de ses nouvelles et on
ne sait pas s’il est mort ou s’il est vivant. L’absent n’est considéré comme
juridiquement mort que si on respecte la procédure minutieusement décrite par
la loi.
a)
113
Le tribunal rend un jugement de présomption d’absence.
A partir de cet instant, la succession de l’absent est ouverte et même s’il est de
retour, le nouveau mariage obtenu par son conjoint lui est opposable (le décès est
cause naturelle de dissolution du mariage).
En ce qui concerne les effets patrimoniaux, la loi procède de la manière
suivante :
B) La disparition
Le disparaît est une absence aggravée. Il y’a disparition lorsqu’un individu a cessé
de paraître dans des conditions mettant sa vie en danger.
Exemple : accident d’avion, tremblement de terre, noyade.
Comme dans l’absence, il n’y a pas de cadavre, il faut donc un jugement déclaratif
de décès mais contrairement à l’absence, la procédure est constituée ici par une
seule étape. Pour la déclaration de décès, la loi pose des conditions de fond et
des conditions de forme.
114
1) Les conditions de fond
Si le tribunal estime après enquête que le décès est suffisamment établi, il rend
un jugement déclaratif de décès.
La déclaration de décès du disparu produit les mêmes effets que la déclaration
de décès de l’absent.
La succession du disparu est ouverte et son mariage est dissout de plein droit.
Le juge compétant est le tribunal régional du lieu de la disparition si celle-ci s’est
produite sur le territoire sénégalais. Dans le cas différent le tribunal compétant
est le tribunal régional de Dakar.
115
prénom permet d’individualiser une personne au sein de la famille dont elle porte
le nom.
A ces deux éléments viennent s’ajouter le pseudonyme et le surnom.
A) L’ACQUISITION DU NOM
1) La filiation
Dans la famille légitime, l’enfant porte le nom de son père. Dans la famille
naturelle, l’enfant porte le nom de sa mère mais en cas de reconnaissance par son
père, il porte le nom de celui-ci.
Pour la filiation adoptive, il faut distinguer l’adoption simple de l’adoption
plénière.
a) l’adoption simple :
L’adopté ajoute à son nom patronymique celui de son adoptant mais le tribunal
peut décider que l’enfant ne portera que le nom de l’adoptant.
b) l’adoption plénière :
L’adopté prend toujours le nom de l’adoptant et en cas d’adoption par deux époux
celui du mari.
2) Le mariage
116
3) l’intervention de l’autorité publique
Le nom patronymique s’acquiert par une décision administrative s’il s’agit d’un
enfant trouvé et dont l’origine est inconnue.
Dans cette hypothèse, il revient à l’officier de l’état civil d’attribuer un nom à
cet enfant.
B) LE CHANGEMENT DE NOM
Le changement de nom est possible dans deux hypothèses :
Autre exemple : est légitime le changement fondé sur le fait que le nom d’origine
est ridicule.
A) LE PRÉNOM
117
C’est un accessoire obligatoire. Il précède le nom patronymique et sert à
individualiser une personne dans la famille dont elle porte le nom. Il faut donc
avoir un prénom mais on peut avoir plusieurs prénoms.
1) la détermination du prénom
Le prénom résulte d’une indication portée sur l’acte de naissance. Son choix
appartient à la personne qui déclare la naissance de l’enfant.
2) le changement du prénom
b) L’adoption
B) LE SURNOM ET LE PSEUDONYME
1) Le surnom
C’est une appellation employée par le public pour distinguer une personne. Il est
souvent précédé du mot « dit ».
2) Le pseudonyme
C’est une appellation volontairement choisie par celui qui le porte. Généralement
pour conserver l’anonymat dans sa vie professionnelle surtout dans les
professions littéraires et artistiques.
118
Paragraphe 1 : LES CARACTERES
Le nom est attribué de façon définitive. Il ne peut être modifié selon le bon
vouloir de son titulaire. Celui-ci doit le conserver mais la règle de l’immuabilité
n’est pas absolue. La loi admet les changements de nom dans des cas
exceptionnels.
Le titulaire du nom est protégé contre toute usurpation de son nom par un tiers.
Il y a usurpation lorsqu’un individu porte de façon illégitime le nom d’autrui. Dans
ce cas, le titulaire du nom a le droit d’agir en contestation contre le tiers
usurpateur.
Pour la réussite de cette action, il suffit seulement qu’il existe un risque de
confusion contre le titulaire du nom et le tiers usurpateur.
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théâtre, les juges pensent que le préjudice est établi lorsque le héros qui porte
le nom du demandeur en justice est un personnage ridicule ou odieux.
Dans le langage juridique, ces deux notions ont un sens beaucoup plus précis.
Le domicile peut être déterminé de façon volontaire. La loi peut aussi fixer un
domicile pour certaines personnes.
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La loi définit le domicile comme le lieu où la personne a son principal
établissement. Mais elle laisse à chacun la liberté de fixer son domicile où il le
désire : le principal établissement n’est pas défini par la loi. Il peut donc s’agir de
la résidence. Il peut également s’agir du lieu où l’individu exerce son activité
professionnelle.
Ainsi le jeune homme qui continu à vivre chez ses parents après sa majorité,
continue à y être domicilié tant qu’il n’a pas choisi un autre domicile.
B) L’UNITÉ DU DOMICILE
1) Le domicile élu
C’est le domicile choisi par les parties au moment de la conclusion d’un acte
juridique. En cas de procès, le tribunal du domicile choisi est compétent à
condition que le litige porte sur l’acte juridique conclu par les parties.
2) Le domicile apparent
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C’est le domicile que les tiers attribuent par erreur à l’individu. Ce domicile a la
même valeur que le domicile réel et les assignations faites par les tiers en ce lieu
sont valables.
Par exemple, on ne connaît ni le domicile ni la résidence de la personne, dans ce
cas, les tiers pourront assigner la personne devant le tribunal du lieu où se
trouve son habitation (l’habitation servira ici de résidence et même de domicile).
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Est sénégalais, l’enfant naturel ou légitime dont l’un des parents au moins a la
nationalité sénégalaise.
A) LE MARIAGE
B) LA NATURALISATION
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République par le biais de la Direction de la Naturalisation du ministère de la
justice. Après enquête par les soins de ce service, le Président de la République
prend sa décision par décret. L’étranger naturalisé est assimilé à un citoyen
sénégalais.
Elles sont constituées par l’état, les communes, les communautés rurales, les
départements, les régions et les établissements publics (université par exemple).
Ce sont des groupements ayant un but commun qui peut être lucratif ou non
lucratif.
Leur objectif est la recherche et le partage des bénéfices. Il en va ainsi pour les
sociétés commerciales ou civiles.
Pour les sociétés commerciales on peut citer comme exemple la société anonyme
et également la société en nom collectif.
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Dans la société anonyme, les associés sont tenus du paiement du passif social
jusqu’à concurrence de leur apport.
Pour les sociétés en nom collectif, les associés sont tenus personnellement et de
manière indéfinie du montant du passif social.
GIE : un cadre juridique intermédiaire entre les sociétés et les associations, est
constitué par les groupements d’intérêts économiques (GIE). Le GIE a pour but
exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens
propres à faciliter ou développer l’activité économique de ses membres à
améliorer ou à accroître les résultats de cette activité. Cette activité doit se
rattacher à celle de ses membres. Le GIE ne donne pas lieu par lui-même à la
réalisation et au partage des bénéfices.
C’est l’affectation d’une masse de biens à une œuvre d’intérêt général. Elle a le
plus souvent un but charitable ou culturel.
Exemple : fondation Léopold S. SENGHOR
La fondation n’a la personnalité morale que si elle est reconnue comme étant
d’utilité publique par décret.
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assignée devant les tribunaux dans le ressort duquel sont situées ses
succursales. C’est la théorie dite des gares principales. Cette théorie enseigne
que chaque succursale peut être considérée par les tiers comme étant le domicile
de la personne morale.
La personne morale a enfin une nationalité qui la soumet aux lois d’un état
déterminé. En principe pour les sociétés commerciales cette nationalité dépend
du lieu où se trouve le siège social.
Les incapacités de jouissance sont très rares. A titre d’exemple, on peut citer
les condamnés à une peine perpétuelle qui sont privés de certains droits.
Les incapacités d’exercices elles sont prévues par la loi pour protéger les
personnes qui n’ont pas une maturité d’esprit, une aptitude intellectuelle pour
comprendre la portée de leurs actes.
En limitant la réflexion aux seules incapacités d’exercice, on pourra observer
qu’elles s’appliquent d’une manière absolue aux mineurs et de façon occasionnelle
aux majeurs.
CHAPITRE 1 : L’INCAPACITE DES MINEURS
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Tous les actes juridiques doivent en principe être passés pour le mineur par son
représentant légal. Cette incapacité souffre de tempéraments qu’il y a lieu de
relever :
Ainsi dans le droit de la famille, le mineur peut se marier lui-même. Pour cet
acte d’ordre personnel, la loi n’admet pas la représentation. Il est seulement
demandé au mineur de se marier avec l’autorisation de ses parents.
Egalement en droit du travail, un mineur peut bien souscrire un contrat de
travail et disposer de ses revenus. Il peut accomplir des actes conservatoires
(ex : souscrire un contrat d’assurance, inscrire une hypothèque).
Les actes passés par le mineur au mépris des règles de protection (ex : actes de
disposition, actes d’administration), sont frappés de nullité relative.
Exemple : passer un contrat de bail, acheter une voiture.
Mais la loi précise que le mineur ne peut faire prononcer la nullité que s’il a été
lésé.
Le mineur est lésé lorsque l’acte lui est préjudiciable. Il en va ainsi lorsque son
contractant a abusé de son inexpérience et lui a imposé des conditions
onéreuses.
La majorité est fixée à 18 ans. Les individus des deux sexes qui n’ont pas encore
l’âge de 18 ans sont des mineurs. Ils font l’objet en raison de leur âge d’un régime
de protection. Cependant, le mineur peut être affranchi de ce régime de
protection par l’émancipation. Le mineur peut être émancipé par le mariage.
Le mineur émancipé est assimilé à un majeur. Il peut accomplir tous les actes de
la vie civile.
Exemple : choisir un domicile, gérer ses revenus ou ses biens, faire du
commerce.
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Paragraphe 1 : ATTRIBUTION DE LA PUISSANCE PATERNELLE
1° L’administration légale :
2° La jouissance légale :
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La loi accorde au parent qui a la charge de l’administration légale, le droit de
jouir des biens de l’enfant. Ce droit lui permet de percevoir et de s’approprier
les revenus de l’enfant mais une obligation doit être respectée : l’administrateur
légal doit utiliser une partie des revenus en vue de l’entretien ou de l’éducation
de l’enfant. Le droit de jouissance porte en principe sur l’ensemble du patrimoine
de l’enfant.
Cependant certains biens échappent à ce droit de jouissance.
Tout d’abord la loi vise les biens acquis par l’enfant au moyen de son travail. Elle
décide également que les biens donnés ou légués à l’enfant ne sont pas concernés
par le droit de la jouissance s’il existe une disposition expresse qui interdit ce
droit au père ou à la mère.
Le tuteur représente le mineur dans tous les actes de la vie civile. Il accomplit
seul les actes d’administration (location d’un immeuble) mais doit obtenir pour les
actes de disposition (vente d’un immeuble par exemple) l’autorisation du conseil
de famille. Le conseil de famille est présidé par le juge des tutelles. Les
membres du conseil de famille sont en principe les membres de la famille du
mineur mais il peut s’agir de toute personne susceptible de s’intéresser à
l’enfant.
Ce juge des tutelles est le juge du tribunal départemental. Il a un droit de
surveillance en matière de tutelle et d’administration légale. Le dernier organe
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de la tutelle est le subrogé tuteur. Il est désigné par le conseil de famille et il
est chargé de surveiller la gestion du tuteur.
Les actes accomplis par une personne sous l’empire d’un trouble mental sont
frappés d’une nullité relative (c’est une nullité protection). Du vivant de
l’incapable ces actes ne peuvent être attaqués que par lui-même où s’il est placé
sous un régime de protection par son représentant légal. A son décès l’action en
nullité est intentée par les héritiers. Mais, pour avoir gain de cause ils doivent
rapporter la preuve du trouble mental.
Dans tous ces régimes l’incapacité résulte d’une décision du juge des tutelles
(juge du Tribunal départemental du domicile ou de la résidence de l’incapable)
après expertise médicale.
Elle est ouverte quand, en raison de son état, un majeur a besoin d’être
représenté d’une manière continue dans les actes de la vie civile. Ce régime ne
s’impose qu’en cas de graves altérations des facultés mentales ou corporelles de
la personne. A compter de l’ouverture de la tutelle, tous les actes passés par le
majeur incapable sont frappés de nullité. Ces actes antérieurs au jugement
pourront être annulés si la cause qui a déterminé l’adoption de la mesure existait
notoirement à l’époque où ils ont été faits.
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Le majeur incapable doit pour tous les actes de la vie civile se faire représenter
par un tuteur. Cependant, pour certains actes intimement liés à la personnalité,
le représentant n’est pas nécessaire. Il en va ainsi pour le mariage.
En toute logique, l’incapacité du majeur ne concerne que la gestion de ses biens.
Sont placés sous ce régime, les personnes qui en raison de l’altération de leurs
facultés mentales ont besoin d’être conseillées ou contrôlées. Ces personnes
n’étant pas hors d’état d’agir elles-mêmes, il n’est donc pas nécessaire d’avoir
recours à une représentation continue.
Concrètement, il s’agit des individus victimes d’une altération de leurs facultés
mentales causée par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge.
Exemple : vieillesse, ivrognerie.
Sont également intéressés par ce régime les prodigues. Il faut entendre par-là
les personnes qui s’adonnent à de folles dépenses motivées par le caprice ou les
passions et qui mettent ainsi en péril leurs capitaux ou leurs revenus.
C’est le curateur qui assiste normalement la personne protégée. En principe, il
s’agit du conjoint. Dans le cas contraire, le curateur est nommé par le juge des
tutelles.
L’assistance n’est pas obligatoire pour les autres actes. On peut les annuler s’il
existe un déséquilibre entre les prestations. Il en va ainsi lorsque le co-
contractant a imposé des conditions onéreuses au majeur en curatelle.
FIN
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