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Garantie Responsabilité Civile Automobile

1ère partie LA PRODUCTION AUTOMOBILE

Chapitre I LA GARANTIE PRINCIPALEOBLIGATOIRE : la


Responsabilité Civile

Le principe de l’obligation d’assurance est posé par l’article 200 du code


CIMA. L’étendue de cette obligation est précisée par les articles 204 à 211 dudit
code.

Nous retendrons qu’avec l’avènement du code CIMA, la garantie


Responsabilité civile a été étendue à l’ensemble des territoires des Etats
membres de la CIMA (article 204) contrairement à l’ancien système dans lequel
l’extension était limitée à la CEDEAO (garantie par la carte brune) moyennant
surprime.

La question que l’on peut se poser à ce niveau est relative à l’impact de


l’extension territoriale de la garantie sur le coût de la prime, c’est également le
cas de la carte brune qui ne présente plus d’intérêt que par rapport aux pays
membres de la CEDEAO non membres de la CIMA.

1- Objet de la garantie

La responsabilité civile automobile couvre les conséquences pécuniaires de la


responsabilité que peut encourir l’assuré du fait des dommages corporels ou
matériels causés à des tiers à l’occasion de la mise en circulation du véhicule
ayant pour origine :

- un accident
- un incendie ou une explosion prenant naissance dans le véhicule, les
accessoires et produits (servant à son utilisation) ou les objets et
substances qu’il transporte ;
- la chute de ces accessoires, objets, substances ou produits.

Avant l’avènement du code CIMA, les contrats d’assurance automobile on


distinguait la responsabilité civile accident et le recours du tiers incendie (RC
incendie hors circulation). Pour ce qui concerne responsabilité civile accident les
contrats d’assurance automobiles avaient décomposé cette garantie entre la
garantie RC en circulation et la garantie RC hors circulation.

La garantie responsabilité civile accident en circulation couvre les


conséquences pécuniaires de la responsabilité civile que l’assuré peut encourir
en raison des préjudices matériels et corporels causés aux tiers à l’occasion d’un
accident. Autrement dit il couvre les conséquences pécuniaires de la RC de
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l’assuré du fait des dommages causés à des tiers dans le cadre de la mise en
circulation du véhicule, les événements générateurs des dommages étant ceux
cités par l’article 205 du code.

Quant à la garantie RC accident hors circulation, elle visait la même


couverture mais dans le cas où les dommages ne sont pas survenus dans le cadre
de la mise en circulation du véhicule.

Le recours des tiers incendie (RC incendie hors circulation) couvre les
conséquences de la responsabilité civile que l’assuré peut encourir à raison des
dommages exclusivement matériels causés aux tiers par les jets de flammes,
incendie ou explosion provenant du véhicule assuré, des accessoires ou produits
servant à son utilisation ainsi que les objets et substances transportées et non
consécutif à un accident.

Cette subdivision de la garantie de la RC automobile, qui a subsisté dans les


conditions générales de certains contrats, n’a pas été reprise par le code CIMA
qui définit l’objet de la garantie de manière beaucoup plus pratique.

Comme déjà indiqué, l’article 205 énumère un certain nombre d’événements


liés à l’utilisation du véhicule, qui peuvent être à l’origine des dommages
d’ordre matériel ou corporel ; dans ces cas, la garantie RC obligatoire couvre les
conséquences pécuniaires desdits événements. La tendance du code CIMA est
alors à une généralisation de la garantie, l’assureur couvrant tous les dommages
matériels comme corporels, provoqués par le véhicule assuré, qu’il soit en
circulation ou hors circulation dès lors que la responsabilité civile d’un assuré
est engagée par suite d’un des événements cités à l’article 205.

2- Les personnes dont les Responsabilités civiles sont couvertes en


automobile

D’après le second alinéa de l’article 200 du code C.I.M.A, le contrat d’assurance


automobile doit couvrir les personnes suivantes :

- le souscripteur
- le propriétaire du véhicule assuré s’il est différent du souscripteur
- le conducteur ou généralement toute personne ayant la garde ou la
conduite même non autorisée du véhicule. Dans ce cas après avoir
effectué le règlement l’assureur est subrogé dans les droits du bénéficiaire
de l’indemnité contre l’auteur responsable de l’accident lorsque ce dernier
a obtenu la conduite ou la garde du véhicule de l’assuré contre son gré ou
à son insu. C’est le cas par exemple du voleur qui dérobe un véhicule
objet de l’assurance et commet un accident.
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Par ailleurs, l’alinéa 2 précise que la garantie RC ne couvre pas les


professionnels de la réparation (garagistes), de la vente (concessionnaires) ou du
contrôle du véhicule. Cette catégorie de professionnel qui, peut avoir un moment
donné la garde du véhicule, sont tenus de souscrire une assurance les couvrant
pour les dommages causés aux tiers par les véhicules qui leur sont confiés du
fait de leur fonction.

- les passagers.
On peut citer par exemple le cas du passager transporté à bord du véhicule objet
de l’assurance qui blesse quelqu’un en ouvrant une portière du véhicule.

3- Les exclusions légales

L’assurance obligatoire est une assurance de responsabilité, elle couvre donc les
dommages causés aux tiers. Cependant, ce principe n’est pas absolu car
certaines victimes ou certains types de dommages peuvent être exclus de la
garantie. L’exclusion de risque peut être définie comme étant des circonstances
ou des dommages que l’assureur enlève de sa garantie. Autrement dit, il s’agit
de ce qui n’est pas couvert ou ce qui ne rentre pas dans le champ de la garantie
RC.

C’est ce que nous avons appelé exclusions légales dans la masure où c’est le
code CIMA lui-même qui exclut de la garantie RC obligatoire certains
dommages en raison de la personne qui les subit ; soit de la nature des
dommages (article 206 du Code CIMA).

a) les personnes exclues

L’article 206 exclut du bénéfice de l’assurance deux catégories de personnes

D’abord la personne conduisant le véhicule

Si le conducteur est exclu parce qu’il est l’auteur et qu’il n’existe pas de
responsabilité envers soi même. Les dommages subis par le conducteur ne sont
pas pris en charge par l’assureur du véhicule qi’il conduit.
En pratique, cela signifie que si un véhicule A fait un accident dans lequel il est
seul impliqué les dommages subis par le conducteur ne sont pas couverts
Par contre, si un véhicule B est responsable de l’accident et donc des dommages
subis par le conducteur de A, l’assureur du véhicule B prend en charge les
dommages causés au conducteur du véhicule A .

Ensuite les salariés et préposés de l’assuré responsable des dommages


pendant leur service pour les sommes ou chefs de préjudice ecxédant les
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indemnités prévues par le code C.I.M.A et pour les chefs de préjudice non
prévus.

C’est le cas où l’accident de la circulation est en même temps un accident du


travail. Cette exclusion se justifie par le fait que le salarié ou préposé est couvert
dans ces cas par la Sécurité Sociale. Mais, la Sécurité Sociale ne couvrant que
des dommages de nature patrimoniale, l’exclusion est limitée aux seuls
dommages pris en charge par la Sécurité Sociale dans limite des indemnités
prévues par le code C.I.M.A.  

b) les dommages exclus

L’article 206 exclue du bénéfice de l’assurance les dommages suivants :

- les dommages d’ordre nucléaire qui mettent en cause la responsabilité


exclusive d’un exploitant d’installation nucléaire
- les dommages survenus aux choses, immeubles appartenant à l’assuré
ou au conducteur, ou qui leurs sont confiés pour quelque raison que ce
soit
- les dommages causés aux marchandises et objets transportés ;
cependant lorsqu’à la suite d’un accident corporel, les vêtements des
personnes transportées son détériorées, l’assureur prendra en charge les
dommages aux vêtements du fait de leur caractère personnel. Il s’agit bien
des vêtements portés par les personnes victimes et non ceux qui se
trouveraient dans une valise transportée dans le véhicule.

c) les exclusions autorisées

Au-delà de ces exclusions prévues par l’article 206, il y a des exclusions


prévues autorisées par le code CIMA qui sont énumérés de façon limitative par
les articles 207 et 208. Ces exclusions n’existent que lorsqu’elles sont insérées
dans le contrat. Mais, toutes les fois que le contrat d’assurance automobile
prévoit une exclusion de garantie non autorisée par les articles 207 et 208, ces
exclusions sont nulles.

il est important de préciser que dans sa volonté de bien protéger les tiers
victimes, le Code interdit à l’assureur la possibilité de leur opposer des
exclusions. Nous revendrions sur la question en examinant l’inopposabilité de
garantie

En ce qui concerne l’énumération des exclusions autorisées, il suffit de référer


aux articles 207 et 208 du code. Nous en retiendrons deux qui sont d’application
fréquente et source de contentieux. .
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D’abord l’exclusion relative au permis de conduire  : il s’agit du cas de


conduite sans permis ou de conduite sans permis valables lorsque les conditions
restrictives d’utilisation du permis sont liées aux catégories du véhicule
( exemple conduire un véhicule TPV alors qu’on est titulaire d’un permis
valable pour la catégorie B). L’assureur peut prévoir par convention cette
exclusion de garantie.

Ensuite l’exclusion relative aux dommages subis par les personnes


transportées à titre onéreux alors que le contrat d’assurance n’est pas souscrit
à cet effet

C’est notamment le cas des taxis clandestins.

Les autres exclusions autorisées listées par les articles précités sont les
suivantes :

- transport de passagers dans des conditions insuffisantes de sécurité


- transports de source de rayonnements ionisants ayant provoqué ou
aggravé le sinistre
- transport matières inflammables, explosives, corrosives ou comburantes,
- dommages survenus au cours d’épreuves courses, compétitions ou leurs
essais.

Aux termes des articles 8 et 11 du Code CIMA les exclusions doivent être
rédigées en caractères très apparents, de façon à être bien perçues par les
souscripteurs du contrat .Elles doivent aussi être formelles c'est-à-dire
clairement exprimées, très explicites. Elles doivent enfin être limitées dans leur
formulation. En n’étant pas trop générales.

A coté de ces exclusions liées au contrat d’assurance automobile, il existe des


exclusions de principe que l’on retrouve dans tous les contrats d’assurances, et
au premier rang desquelles figure la faute intentionnelle. Elle est définie comme
la faute commise consciemment avec l’intention de provoquer le dommage. Par
exemple le conducteur qui utilise son véhicule pour faire mal à quelqu’un ; il
s’agit là d’une exclusion que l’assureur pourra opposer à la victime.

4- Les exceptions opposables aux tiers victimes

Une exception est toute circonstance permettant à un assureur qui garantit la


responsabilité liée à la circulation d’un véhicule de ne pas prendre en charge les
conséquences d’un sinistre imputable à ce véhicule. Une exception est donc un
moyen de soustraire à ses obligations.
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L’opposabilité signifie que les moyens de défense que l’assureur de


responsabilité civile utilise contre son assuré pour ne pas prendre en charge les
conséquences d’un accident (notamment les exclusions), peuvent être utilisés
également contre la victime de cet accident.
Cependant, le législateur s’est attaché à protéger tout particulièrement les
victimes des accidents, en raison de leur nombre, de la situation sociale modeste
de beaucoup d’entre elles et de la gravité des accidents de la route. Il a ainsi
énuméré des exceptions que l’assureur pourrait soulever à l’égard des victimes.

- Nullité du contrat

C’est la sanction des conditions de validité du contrat, elle s’apprécie au


moment de sa conclusion et, en particulier, lors de la déclaration du risque. En
effet, le souscripteur doit déclarer expressément à l’assureur toutes les
circonstances connues de lui pouvant permettre l’appréciation du risque par
l’assureur. En vertu de l’article 18 du code du CIMA « le contrat est nul en cas
de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré quand
cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en
diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé
par l’assuré a été sans influence sur le sinistre ». L’annulation du contrat n’est
donc possible que si l’assureur établit que d’une part que le souscripteur a fait de
mauvaise foi une omission ou déclaration inexacte sur son risque et que cette
fausse déclaration ou omission volontaire (appelée réticence) a changé l’objet du
risque ou en a diminué l’opinion pour l’assureur. Ce sont deux conditions
cumulatives. En cas d’annulation le contrat est censé n’avoir jamais existé. Par
conséquent :
- l’assureur n’est pas tenu de rembourser les primes en cours déjà versées
- il peut réclamer à son ancien assuré le remboursement de tous les sinistres déjà
réglés, à condition que la fausse déclaration intentionnelle ait affecté
l’appréciation de tous les risques proposés par l’assureur
- mais l’assureur n’est pas tenu de prendre en charge les sinistres en cours.

La nullité est opposable à tous y compris la victime et implique la disparition


rétroactive de la garantie.

- La résiliation de plein droit prévus à l’article 13-1 pour les sinistres


survenus après l’expiration du délai de régularisation

5- Les exceptions inopposables aux tiers

L’opposabilité signifie que les moyens de défense que l’assureur de


responsabilité utilise contre son assuré pour ne pas prendre en charge les
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conséquences d’un accident (notamment les exclusions), peuvent être utilisées


contre la victime de cet accident. .

En principe, l’assureur peut opposer au porteur de la police ou au tiers qui en


invoque le bénéfice, les exceptions opposables au souscripteur originaire.
Cependant, dans le but de protéger plus efficacement les tiers victimes
d’accident de la circulation routière certaines exceptions ne leur sont pas
opposables .En effet l’article 210 du Code CIMA dans le souci de protection des
tiers victimes d’accident de la circulation énumère un certain nombre de moyen
de défense ou exceptions qui ne seront pas opposables aux tiers.

Dans tous cas d’inopposabilité, l’assureur sera tenu d’indemniser


intégralement la victime, quitte à exercer par la suite, s’il le désire, une action
récursoire lui permettant la récupération des montants déboursés.

L’assureur ne peut pas opposer aux victimes ou à leurs ayants droit :

- les franchises contractuelles

Les contractants peuvent décider (assureur et souscripteur) qu’en cas


d’accident une partie de l’indemnité due aux tiers lésés restera à la charge de
l’assuré.

La franchise peut être définie comme la part du dommage restant à la charge de


l’assuré en cas de sinistre. Elle a pour but de moraliser le risque en intéressant
l’assuré à la non réalisation du risque.

Dans le but de protéger l’intérêt des victimes, le code CIMA déclare que les
franchises ne sont pas opposables aux tiers. En effet, le code veut éviter à la
victime la nécessité de se retourner contre l’assuré qui peut être insolvable ; le
total de l’indemnité est mis à la charge de l’assureur.

Toutefois, l’article 209 alinéa 1er prévoit le cas où la franchise légale a été fixée
par les autorités pour les dommages matériels. Si à la suite d’in accident le
montant des dommages ne dépasse pas cette franchise légale, l’assureur peut
alors l’opposer aux tiers qui vont devoir se retourner contre l’assuré responsable.

- les déchéances

La déchéance se définit comme étant la perte du droit à la garantie de


l’assureur édictée conventionnellement à l’encontre d’un assuré qui n’a pas
exécuté ses obligations. Autrement dit la déchéance est l’extinction d’un droit et
elle sanctionne l’assuré qui n’a pas respecté une obligation que le contrat met à
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sa charge. En d’autres termes, la déchéance est la perte par l’assuré de ses droits
à l’occasion d’un sinistre déterminé et en raison de l’inexécution de ses
obligations après sinistre.

Les clauses de déchéance doivent figurer au contrat en caractères très


apparents.

La déchéance résultant d’une déclaration tardive de sinistre ne peut être


opposée à l’assuré qui justifie qu’il a été mis, par suite d’un cas de force majeur,
dans l’impossibilité de faire sa déclaration dans le délai imparti.

L’assureur ne peut opposer la déchéance que s’il prouve que la déclaration lui a
causé un préjudice.

Il existe plusieurs cas de déchéance. Mais, on peut en citer quelques uns. Il


s’agit de :

a)la déchéance pour défaut de visite technique


b) la déchéance pour non déclaration de sinistre
c) la déchéance pour fausse déclaration
d) la déchéance pour conduite en état d’ivresse. A noter, cependant, que
l’article 211 du code C.I.MA dispose par ailleurs que l’assuré ne saurait
être déchu de la garantie de Responsabilité Civile pour cause de conduite en
état d’ivresse sous l’emprise de l’alcool (cet article est valable seulement
pour la responsabilité civile et non pour les autres garanties).

L’article 210 du code rend inopposables aux tiers les déchéances.

- la règle proportionnelle de primes pour cause de fausse déclaration


non intentionnelle,

L’article 19 du code C.I.MA dispose qu’en cas d’omission ou de déclaration


inexacte de la part de l’assuré dont la mauvaise foi n’est pas établie, l’indemnité
est réduite en fonction du taux de prime payée par rapport au taux de prime qui
aurait dû être payée si les risques avaient été complètement et exactement
déclarés.
.En effet cet article sanctionne la fausse déclaration non intentionnelle par la
réduction proportionnelle d’indemnité.

Exemple : dommage 150.000 ; prime payée 50.000 ; prime due 100.000

Indemnité = 150.000 x 50.000 = 75.000 FCFA

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100.000

La règle proportionnelle rétablit l’équilibre du contrat. Elle est inopposable aux


victimes d’accidents de la route et l’assureur qui doit les indemniser totalement
dispose d’un recours contre l’assuré responsable

- les exclusions autorisées prévues par les articles 207 et 208 du du code

Ainsi par exemple, si l’accident a été provoqué par un conducteur non titulaire
du permis, l’assureur couvre les conséquences dommageables causées aux tiers.

- La résiliation de plein droit prévus à l’article 13-1 pour les sinistres


survenus avant l’expiration du délai de régularisation

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