Vous êtes sur la page 1sur 18

Mr OUIA AZIZ

Actuariat
Assurance des personnes
Introduction
La vie est pleine d’événements dangereux de menaces et de surprises, qui
sont désagréables. Mais, dans certains cas, ils sont pires. D’où la nécessité d’une
assurance pour se protéger contre ces événements imprévus surtout lorsqu’ils sont
financièrement mesurables.

En se basant sur des méthodes et techniques quantitatives, les événements


aléatoires peuvent être évalués. Les compagnies d'assurance s'y emploient en
relevant sur une période donnée le nombre d’événements ayant touché un nombre
déterminé d'assurés. Les mathématiques et la statistique sont essentielles à
l'assurance. En appliquant la théorie de la probabilité pour le traitement d'un grand
nombre de cas concrets, il est possible de déceler des points communs dans le
déroulement de certains événements. Ces évaluations sont les tâches des actuaires
qui sont les véritables mathématiciens de l'assurance.

Pour le cas des contrats d’assurance de vie ou d’assurance en cas de décès, il


s'agit de « contrats aléatoires » qui repose toujours sur la durée de la vie humaine
qui est totalement inconnue. Le contrat peut concerner une ou plusieurs personnes
assurées dont la survie ou le décès entraîne le paiement des prestations garanties.

L’assurance a deux significations :

L'assurance est un service qui consiste à fournir une prestation prédéfinie,


généralement financière, à un individu, une association ou une entreprise lors de la
survenance d'un risque, en échange de la perception d'une cotisation ou prime.
L'assurance est le secteur économique qui regroupe les activités de conception, de
production et commercialisation de ce type de service.
Le risque est une exposition à un danger potentiel, inhérent à une situation ou une
activité.

 La prime d’assurance ou cotisation demandée par un assureur ;


 Une prime ou rémunération complémentaire versée à un salarié ou à un
fonctionnaire ;
Pour une banque, le calcul de la prime d'assurance tient compte des
éléments suivants :

- Âge de l'Assuré.
- Etat de santé.
- Risques particuliers (profession, activités, déplacements...).
- Montant du prêt.

1
Qu'est-ce qu'un actuaire ?

« Actuaire: spécialiste de la statistique et du calcul des probabilités


appliqués aux problèmes d’assurance, de prévoyance, d’amortissement », telle est la
définition donnée par le dictionnaire. En fait, l’origine de ce mot est latine
(« actuarius ».

L’actuaire est apparu dès que s’est posé le problème d’organisation et de


financement d’un système d’assurance sur la vie. Pour garantir la pérennité d’un tel
système, il était indispensable de disposer de statistiques, de tables de mortalité, et
d’une méthode de calcul permettant d’assigner à chaque adhérent une contribution
financière « équitable » et d’évaluer les montants nécessaires à l’institution pour
faire face à ses engagements financiers.

Actuellement, l’activité de l’actuaire ne s’exerce plus uniquement dans les


institutions d’assurances sur la vie. Les régimes de retraite et de prévoyance ont
recours à l’actuaire qui fixe les normes nécessaires à leur équilibre à long terme et
en vérifie la mise en application. L’assurance - autre que sur la vie - fait aussi appel
aux actuaires. L’accident et l’incendie dépendant également du « hasard ». Mais
dans ce domaine, la loi du hasard est souvent plus difficile à saisir, d’où le rôle de
l’actuaire qui est d’une grande importance pour déterminer une évaluation
approximative de ce qui doit être versé pour par les intéressés pour les sociétés
concernées.

Le rôle de l’actuaire consiste à conseiller les entreprises en matière de


financement de la protection sociale et, plus généralement, en matière d’assurances.

L'actuaire est, également, obligé de recourir à des modèles économiques


destinés à prévoir les évolutions de nombreuses variables aléatoires : taux d'intérêt,
croissance du PIB, évolution du taux de fécondité...etc. Le domaine d'intervention
des actuaires est extrêmement large.

Depuis les premières applications de l’actuariat jusqu’à nos jours, chaque


actuaire est devenu spécialisé dans un domaine particulier.
Les actuaires calculent différents risques : incendie, automobile, divers, vie, …etc.
Ils sont essentiels dans la rentabilité d'une société où le risque est une variable
aléatoire. Des primes trop basses ou des risques mal calculés pourraient rapidement
conduire l'entreprise à la ruine.

A partir du secteur de l’assurance, les actuaires se diversifient petit à petit.


Ainsi les actuaires interviennent à présent en tant que gestionnaires de portefeuilles.
Leurs grandes compétences dans le domaine de la gestion des risques sont très
recherchées dans une optique de gestion quantitative. Les prévisions de taux
d'intérêt sont un élément essentiel dans le choix entre les obligations et les actions.
Dans une période à fort taux d'intérêt, les obligations seront privilégiées aux actions.

2
Qu'est-ce que l’actuariat ? Le mot actuaire a plusieurs sens.

Si l'étymologie du mot "actuaire" est latine (comptable, rédacteur des livres


de comptes –acta-), ce terme n'apparaît qu'au XVIII° siècle, repris de l'anglais
"actuary". Le dictionnaire Larousse le définit ainsi :

Actuaire : "spécialiste qui fait des calculs statistiques pour les assurances".
"Spécialiste de l'analyse et du traitement des impacts financiers du risque".

Le terme d'actuaire renvoie en fait à trois réalités :

 un titre.
 une formation. Il existe de nombreux diplômes qui constituent, avec ou non
des conditions
 un métier, ou plutôt un ensemble de métiers, correspondant à l'évaluation des
risques, et pouvant être de différentes natures et/ ou de différents niveaux.

Pour mieux appréhender les traits fondamentaux de l’actuariat, il nous appartient


d’examiner respectivement les points suivants :
 Les principaux contrats d’assurance vie
 Actualisation et capitalisation
 Tables de mortalité
 Les principales lois de probabilité appliquées en calcul actuariel
 Les techniques actuarielles avec des cas pratiques.

Tel que définie par le Code des Assurances1:


 L’assurance sur la vie est le contrat par lequel, en contrepartie de versements
uniques ou périodiques, l’assureur garantit des prestations dont l’exécution
dépend de la survie ou du décès de l’assuré.
 Le contrat de capitalisation est un contrat d’assurance où la probabilité de
décès ou de survie n’intervient pas dans la détermination de la prestation en
ce sens qu’en échange de primes uniques ou périodiques, le bénéficiaire
perçoit le capital constitué par les versements effectués, augmenté des intérêts
et des participations aux bénéfices.

En tant qu’outil d’épargne, l’assurance vie et capitalisation, permet au souscripteur


assuré de préparer un plan de capitalisation en vue de constituer une retraite et en
tant qu’opération de prévoyance, elle lui permet de subvenir aux besoins financiers
de sa famille en cas de sa disparition suite à un décès ou invalidité totale et
définitive.

1
Dahir n°1-02-238 du 3 octobre 2002

3
Chapitre I : Les principaux éléments d’un contrat d’assurance :

Avant de voir les différents types de contrat d’assurance vie, il nous appartient de
préciser les éléments essentiels d’un contrat d’assurance qui sont :

 La prime
 Le risque
 La prestation d’assurance.

I) La prime d’assurance : C’est l’élément important dans un contrat d’assurances.


Sa détermination se fait librement par les parties au contrat. On distingue deux types
de prime :

 La prime pure ;
 La prime brute ou commerciale.

a) La prime pure ou théorique : C’est le coût probable du risque. Il est calculé sur
la base des tables de mortalité et sur la base de la capitalisation.
La prime pure ou technique correspond à la partie de la prime collectée par
l'assureur qui va être placée dans un "pot commun" afin de procéder au règlement
des sinistres. Elle est fonction d'un "taux de prime", et de l'assiette des capitaux
assurés, selon la formule suivante :

Prime pure=Taux de prime pure*capitaux assurés

Le taux de prime, ainsi que la valeur des capitaux assurés correspondent à


l'importance du risque à garantir, telle qu'elle résulte, notamment, des déclarations
faites par l'assuré au moment de la souscription du contrat.

b) La prime nette ou commerciale :

Elle est aussi appelée prime d’inventaire, c’est un pourcentage de la prime


pure qui est destiné à couvrir les frais :

 D’acquisition, d’entrée et d’encaissement.


 Les chargements de gestion.
 Le chargement fiscal.

II) Le risque : il s’agit d’un événement probable et imprévisible et aléatoire qui


peut arriver à un assuré. La probabilité de réalisation de cet événement se base sur
les statistiques passées de tables de mortalité ainsi que d’autres critères tels que :
âge, sexe, profession, état de santé.

a) Fréquence des sinistres : cas favorables sur les cas possibles : Elle est
déterminée selon le calcul des probabilités, par référence au recensement statistique
d'évènements passés groupés en risques homogènes de même nature.

4
En ce qui concerne le risque d’accèdent, on peut penser, par exemple, qu'un
accèdent va affecter 14 voitures sur 10.000 sur une année.
La fréquence de ce type de sinistre sera alors exprimée selon le rapport 14/10.000.

b) Coût moyen des sinistres

En divisant le coût total des sinistres par leur nombre, on arrive à un coût moyen
pour un exercice donné. xi/ni
Avec :
xi : le coût total des sinistres
ni : le nombre de sinistres

Le taux de prime sera donc calculé selon la formule suivante :

Taux de prime=Fréquence*coût moyen des sinistres

III) La prestation : elle est garantie par l’assureur selon les termes du contrat soit à
son échéance en cas de survie de l’assuré soit lors de son décès. Cette prestation ce
concrétise par le versement d’un capital ou d’une rente au bénéficiaire. Ce
versement demeure conditionné par la réalisation du risque.

Avant de définir l’assurance vie, il vaut mieux définir le terme d’assurance. Il s’agit
d’une opération par laquelle, l’assureur s’engage, en contrepartie d’une prime ou
d’une cotisation à payer une indemnité sous forme d’un capital (fixe ou variable) ou
une rente (temporaire ou à vie) à un assuré ou bénéficiaire (personne morale ou
physique) en cas d’un risque précis.

L'assurance-vie est destinée au placement d'un capital déjà constitué ou bien


à épargner régulièrement afin d'atteindre certains objectifs :
- constitution d'une épargne de précaution
- réalisation d'un projet futur
- amélioration des revenus au moment de la retraite
- faire fructifier un capital

Ainsi les assurances vie peuvent-elles garantir à la fois :

 le versement d’un capital ou d’une rente si l’assuré est encore en vie à une
date fixée ;
 le versement d’un capital ou d’une rente en cas de décès de l’assuré ;
 le versement d’un capital ou d’une rente dans les deux cas « vie ou décès » en
adossant les deux possibilités : c’est l’assurance “mixte”, ou “combinée.

Viager : Vente d’un bien en échange du paiement d’une rente jusqu’au


décès du vendeur. La personne qui a versée la rente devient alors propriétaire du
bien sans droits de succession et sans que les héritiers puissent s’y opposer.

5
I) Les assurances en cas de vie : L’intérêt de souscrire une assurance en cas de vie
est de se constituer progressivement un capital bénéficiant d’avantages civils et
fiscaux, qui sera reversé par l’assureur à la condition d’être en vie à une date fixée
au contrat.

Les contrats d’assurance garantissent le versement d’un capital ou d’une


rente au terme du contrat et ressemblent, de ce fait, fortement aux opérations de
placement.

Deux types de contrats sont proposés par les assureurs.

a) Les contrats à capital différé : L’entreprise d’assurances s’engage au versement


d’un capital si l’assuré est vivant au terme du contrat, moyennant le paiement d’une
prime (unique ou librement déterminée). C’est-à-dire que l’assureur reporte dans le
temps le paiement d’un capital en contrepartie de la valorisation des primes
(bénéfices techniques et financiers) et des avantages civils et fiscaux induits.

Deux types de contrats à capital différé peuvent être souscrits.

Il s’agit d’une part des contrats sécuritaires, dont les taux d’intérêt et le
capital sont contractuellement garantis par l’assureur, et d’autre part des contrats
dits “à capital variable”. Dans ce cas, le capital est investi sur des supports plus ou
moins risqués, composés principalement d’actions, d’obligations ou de valeurs
immobilières.

b) Les contrats de rente :

• Rente différée : L’engagement de l’assureur porte sur le versement d’une rente


viagère ou temporaire, moyennant le paiement d’une prime, si l’assuré est vivant au
terme du contrat. L’assureur diffère le paiement d’un capital transformé en rente
(mensuelle ou trimestrielle) en contrepartie de la valorisation des primes et des
avantages civils et fiscaux induits. En cas de décès de l’assuré avant la date fixée au
contrat, les primes sont reversées au bénéficiaire désigné.

• Rente immédiate : En contrepartie du paiement d’un capital, l’entreprise


d’assurances s’engage au versement immédiat d’une rente viagère ou temporaire. Le
montant de la rente est calculé en fonction de l’âge de l’assuré. Un questionnaire de
santé est généralement exigé par l’assureur.

La rente viagère est versée jusqu’au décès du crédirentier tandis que la rente
temporaire est versée pendant une durée déterminée.

II. Les assurances en cas de décès : Protéger financièrement sa famille en cas de


décès constitue la principale motivation pour souscrire une assurance décès. Ces
assurances à fonds perdu sont généralement peu onéreuses. Leur prix dépend du
montant garanti. Les assurances décès sont également utilisées pour garantir un
6
contrat de prêt en cas de décès de l’emprunteur, le bénéficiaire du contrat étant dans
ce cas la banque. Une sélection médicale est réalisée lors de la souscription.

Trois catégories d’assurance décès doivent être distinguées.

Les assurances temporaires : L’entreprise d’assurances s’engage à verser un


capital à un bénéficiaire (famille, banquier) si l’assuré décède avant le terme du
contrat. Donc l’assureur conserve les primes versées si le décès n’intervient pas
pendant cette période : il s’agit d’une assurance à fonds perdu. Cette assurance est
couramment utilisée pour les voyages ou pour garantir un contrat de prêt. Elle est
également adaptée pour prémunir sa famille contre les conséquences financières
résultant de son décès.

Les assurances vie entière : L’entreprise d’assurances s’engage à verser un capital


au bénéficiaire désigné, à la suite du décès de l’assuré quelle qu’en soit la date. Il ne
s’agit pas d’une garantie à fonds perdu mais elle comporte une valeur de rachat car
l’assureur est certain de payer. Cette assurance est adaptée pour la transmission
d’une partie de son patrimoine en bénéficiant d’une franchise d’impôts.

La rente de survie : Ce contrat prévoit le versement d’une rente ou d’un capital à


un bénéficiaire à la condition qu’il soit en vie après le décès de l’assuré. Ce contrat
est adapté notamment pour préserver la situation financière d’un enfant handicapé
en cas de décès de ses parents.

III. Les contrats d’assurance mixte : L’originalité de ces contrats est qu’il s’agit
de la combinaison d’un contrat d’assurance en cas de vie et d’un contrat d’assurance
en cas de décès. L’assureur s’engage à verser un capital à la fois en cas de décès
avant le terme prévu et en cas de vie de l’assuré à la date fixée contractuellement.
L’aléa provient de l’incertitude quant à la date de survenance des risques couverts.
Le prix de ces assurances est généralement élevé. Ainsi, il peut être plus intéressant
financièrement de souscrire deux contrats séparés, l’un en cas de vie, l’autre en cas
de décès.

Les contrats d’assurance mixte les plus courants sont les suivants.

a) Mixte ordinaire : Il s’agit de l’adjonction d’une assurance décès temporaire à


une assurance vie à capital différé. Le capital garanti est généralement le même,
quel que soit le risque assuré. Les versements peuvent être périodiques ou prendre la
forme d’une prime unique.

b) A terme fixe : L’assureur s’engage à verser le capital à une date prédéterminée,


que l’assuré soit vivant ou décédé. Dans le cas du décès de l’assuré, le paiement du
capital ne pourra avoir lieu qu’à la date fixée, et non lors du décès comme dans le
cas précédent.

Les primes sont obligatoirement périodiques puisque l’aléa ne porte pas sur la
date de paiement de la prestation, mais sur la durée de cotisation.
7
Le choix du support sur lequel les fonds seront investis doit être envisagé avec
précaution par le futur assuré. En effet, ce choix conditionne la rentabilité de
l’épargne mais aussi et surtout sa sécurité.

IV : Les acteurs du contrat d’assurance vie.

a) Le souscripteur

Le souscripteur est celui qui paie les primes. C’est la raison pour laquelle il dispose
de deux prérogatives : le choix du bénéficiaire et le droit au rachat.

b) L’assuré ou adhérent

L’assuré est la personne sur qui pèse le risque. Dans la majorité des cas, c’est à lui
que l’assureur verse le bénéfice du contrat. Il est possible que le souscripteur et
l’assuré soient la même personne. Toutefois, le souscripteur et l’assuré peuvent être
distincts lorsque l’assurance est prise sur la tête d’un tiers. Deux observations
doivent être faites quant à cette possibilité.

c) Le bénéficiaire

Le bénéficiaire est la personne désignée par le souscripteur qui va percevoir le


capital décès ou la rente à la survenance du risque. Il n’a pas à être connu ou
convoqué lors de la souscription. Il influe sur le sort du contrat à deux égards.

Il s’agit de présenter brièvement les différents outils permettant de calculer


la prime d’assurance et plus exactement :

 La capitalisation : intérêt composé et taux d’escompte


 Les tables de moralité
 Les principales lois de probabilité

Rappel
 Intérêt
 Fonction de capitalisation
 Fonction d’accumulation
 Taux effectif de l’intérêt
 Intérêt simple
 Intérêt composé

Fonction de capitalisation et d’accumulation :

8
Pour l’intérêt simple, la fonction de capitalisation est : a(t) =(1 + t*i) pour t ≥0

et la fonction d’accumulation est :

A(t) =A(0)*(1 + t*i) pour t ≥0 et avec A(0) : capital en début de période

Pour l’intérêt composé, la fonction de capitalisation est


a(t) =(1 + i)t pour t ≥0

et la fonction d’accumulation est :


A(t) =A(0)*(1 + i)t pour t ≥0 avec A(0) : capital en début de période

Considérons maintenant quelques exemples pour illustrer les concepts d’intérêt


simple et d’intérêt composé

Exemple 1: La valeur accumulée par 1000 dh investi pendant 6 mois au taux


d’intérêt simple de 5% par année est égale à :

1000(1+6/12*(0,05)) = 7500*(1+ 0,5*(0,05)) = 1025

Notons que la période de 6 mois correspond à


t = 6/12 = 0,5

Exemple 2: Une personne a placé 10000 dh dans un investissement rapportant 6%


d’intérêt composé par année pour 3 ans. Après ces 3 années, elle réinvestit
entièrement le montant accumulé dans un placement rapportant 5.75% d’intérêt
composé par année pour 4 ans. Déterminons maintenant

1) Le montant accumulé à la fin de la 3e année


2) Le montant accumulé à la fin de la 7e année
3) Le montant d’intérêt gagné pendant la 5e année

1) Le montant accumulé après 3 ans sera


10000*(1 + 0,06)3 =11910,16

2) Le montant accumulé après 7 ans sera


10000*(1 + 0,06)3 *(1 + 0,0575)4 = 14894,952

3) Le montant accumulé après 5 ans sera


10000*(1 + 0,06)3 *(1 + 0,0575)2 = 13319,206

Le montant accumulé après 4 ans sera


10000*(1 + 0,06)3 *(1 + 0,0575)1 = 125914,994
Calcul du montant d’intérêt gagné

Donc, le montant d’intérêt gagné pendant la 5ème année sera


9
13319,206-125914,994= 724,212

Comparaison: Si nous comparons les fonctions de capitalisation dans les cas de


l’intérêt simple et de l’intérêt composé pour le même taux, nous obtenons le résultat
suivant

(1+i)t ≤ (1 + i*t) si 0 ≤ t ≤ 1 et (1 + i*t) ≤ (1+i)t si 1≤ t

Jusqu’à maintenant nous avons considéré la valeur accumulée d’un placement, mais
il est aussi important de considérer la valeur actuelle d’un capital futur. On dit aussi
la valeur présente, la valeur escomptée.

Exemple 3: Une personne veut investir un capital dans un compte d’épargne


rémunéré au taux d’intérêt composé de 6% par année pour 4 ans et au terme de la
sixième année avoir 10000 dh. Quel est ce capital à investir?
Solution:
Notons ce capital par : K ou A(0)
Nous avons maintenant l’équation : K*(1,04)4 = 10000
Donc : A(0) = K=10000/(1,06)4 = 15000*(1,06)-4 = 7920,937

Le facteur d’accumulation est : (1 + i)

Le facteur d’escompte est : 1/(1+i) = (1 + i)-1

Définition de la fonction d’actualisation

Cette fonction correspond à la valeur actuelle d’un capital de 1dh payable au temps t

Remarque : Si nous voulons connaître la valeur actuelle d’un capital de k dh après


une période de temps, il suffit de multiplier cette fonction d’actualisation par k.

Si nous connaissons la fonction de capitalisation, alors la fonction d’actualisation est


obtenue en divisant par la fonction de capitalisation:
a-1(t) = 1/a(t)

10
 Dans le cas de l’intérêt simple, la fonction d’actualisation est
a-1(t) = 1/(1 + i*t)
Exemple 4 : une personne souhaite remplacer le 7 avril un effet de commerce de
montant nominal égal à 25200 dh arrivant à échéance le 13 août par un autre effet
échéant le 24 octobre. Déterminer la valeur de l’effet de remplacement sachant que
le taux d’escompte est égal à 12%.

Pour répondre à cette question, il est préférable de présenter la date d’équivalence


par un graphique.

VE1=VE2  25250 – 25250*12*128/36000 = C2 +C2*12*200/36000

C2 =25250(1 – 12*128/36000)/(1- 12*200/36000)=25848 dh

 Dans le cas de l’intérêt composé, la fonction d’actualisation est :


a-1(t) = 1/(1 + i)-t
Exemple 5 : Quelle somme faut-il placer maintenant à intérêts composés, au taux
annuel de 6%, pour obtenir dans 8 ans une valeur définitive de 4850 dh ?

On sait que : C0 = Cn*(1+i)-n  C0 = C8*(1,06)-8


 C0 = 4850*(1,06)-8 = 3042,95

Propriétés anticipées de la fonction d’actualisation:

Décroissance par rapport au temps. Si nous avons plus de temps, il faut moins de
capital pour obtenir à terme 1dh
Décroissance par rapport au taux d’intérêt. Si le taux d’intérêt augmente, il nous faut
moins de principal à investir pour obtenir à terme 1dh

Il y a aussi une autre mesure de l’intérêt :

L’escompte : Un effet de commerce (lettre de change, billet à ordre ou warrant)


constate l’engagement pris par un débiteur de payer à son créancier à une date
déterminée une somme d’argent, montant de la dette qu’il a contractée.
Si le créancier a besoin de cet argent avant l’échéance stipulée, il cédera l’effet de
commerce, avec tous les droits qui s’y attache, à une banque, suivant la technique de
l’escompte : le banquier escompteur achète l’effet et se substitue au créancier ; le

11
débiteur paiera au banquier le montant de sa dette à l’échéance fixée. Le banquier
verse par avance au créancier la somme diminuée des intérêts et commissions
perçues.
Ce moyen de financement qui permet aux entreprises de disposer du montant de
leurs créances avant leur échéance constitue une « mobilisation de créances ».

Taux effectif d’escompte

Taux effectif d’escompte pour la 1ière période :

Ce taux est le rapport du montant d’intérêt gagné pendant la première période sur le
montant accumulé à la fin de la période. En formule, nous obtenons :
d1 ={A(1) – A(0)}/A(1) = I(1)

Taux effectif d’escompte pour la nième période :

Ce taux est le rapport du montant d’intérêt gagné pendant la ne période sur le


montant accumulé à la fin de la nième période. En formule, nous obtenons :
dn =(A(n) – A(n-1))/A(n) =I(n)

Si nous connaissons les taux effectifs d’escompte pour toutes les périodes, de la 1 ière
à la nième année, et le capital initial, alors nous pouvons calculer le montant
accumulé à la fin de la ne période, i.e. A(n)
En effet,
A(0)= A(1)*(1-d1)  A(1) = A(0)*(1 – d1)-1
A(1)= A(2)*(1-d2)  A(2) = A(1)*(1 – d2)-1
A(2)= A(0)*(1 – d1)-1*(1 – d2)-1

et ainsi de suite. Finalement nous obtenons

Valeur accumulée : A(n)= A(0)*(1 – d1)-1*(1 – d2)-1 …*(1 – dn)-1

Valeur actuelle : A(0)= A(n)*(1 – d1)*(1 – d2) …*(1 – dn)

Exemple 4 : Dans un placement, le taux effectif d’escompte est de 6% pour la 1ière


année, 6,5% pour la 2eme année, 4,5% pour la 3eme année, 5,5% pour la 4eme année et
6,5% pour la 5eme année.

1) Si le principal investir est 1000 dh, quel est le montant accumulé après 5 ans ?
2) Quel est le principal à investir si nous voulons accumuler 5000 dh après 3 ans ?

Solution:
1) Nous voulons calculer la valeur accumulée après 5 ans. Par ce que nous avons
vu, celle-ci sera :
1000*(0,94)-1*(0,935)-1*(0,955)-1*(0,945)-1*(0,935) -1
C’est-à-dire : 1348,384

12
2) Nous voulons calculer la valeur actuelle de 5000 payable à la fin de la 3e année.
Par ce que nous avons vu celle-ci sera :
5000*(0,94)-1*(0,935)-1*(0,955)-1 = 5956,994

Equivalence de taux : Deux taux d’intérêt ou d’escompte sont dits équivalents si


les valeurs accumulées d'un même principal investi pendant une période à ces deux
taux sont égales.

Equivalence de taux (approche équivalente) : Deux taux d’intérêt ou d’escompte


sont dits équivalents si les valeurs actuelles d'un même capital à la fin d’une période
à ces deux taux sont égales.

Equivalence des taux d’intérêt et d’escompte :

Étant donné le taux d’escompte : d

Alors le taux d’intérêt ( i ) est égal à : i = d/(1-d)

Explication de la formule :

Considérons un capital de 1 dh à la fin de la période. Dans ce cas, sa valeur actuelle


est (1-d)

Nous avons, capital investi au début de la période :


Capital accumulé à la fin de la période: 1 dh
Intérêt : d
i = intérêt / (Capital à la fin de période) = d/(1-d)

Equivalence des taux d’intérêt et d’escompte

Etant donné le taux d’intérêt : i


Alors le taux d’escompte équivalent est : d= i/(1+i)

Considérons un capital de 1dh investi au début de la période. Dans ce cas, sa valeur


accumulée : (1+i)

Nous avons

Capital investi au début de la période : 1


Capital accumulé en fin de la période : (1 +i)
Intérêt : i

Donc : d= (intérêt / capital en fin de période) = i/(1 + i)

Exemple 6: Si le taux effectif d’escompte est de 2.25% par année, alors le taux
effectif d’intérêt équivalent est
I= 0,025/(1 - 0,025) = 0,0256, soit 2,56%
13
Exemple 7: Si le taux effectif d’intérêt est de 4,5% par année, alors le taux effectif
d’escompte équivalent est
D= 0,045/(1 + 0,045) = 0,0431, soit 4,31%

Exemple 8: Nous allons illustrer la formule i = d/(1 –d) à travers un exemple :

Supposons que nous voulons prêter 100000 dh au taux effectif d’escompte de 8%


par année et qu’il y a autant d’emprunteurs que nous le désirons.

Le premier emprunteur recevra 100000(1 - 0.08) = 92000 dh au début de l’année et


remboursera 100000 dh à la fin de l’année.

Du 100000 dh, il nous reste 100000 - 92000 = 8000 dh à prêter.

Le second emprunteur recevra 8000(1 - 0.08) = 7360 au début de l’année et


remboursera 8000 dh à la fin de l’année

Du 8000 dh, il nous reste 8000 - 7360 = 640 dh à prêter.

Le troisième emprunteur recevra 640(1 - 0.08) = 588,8 dh et remboursera 640 dh à


la fin de l’année.

Exercice d’application : Pour calculer un taux actuariel, il est nécessaire de


connaître les flux de l'opération ainsi que les dates auxquelles ils sont versés.

Supposons qu'une opération comporte les flux suivants :

 Un engagement de 15 000 EUR


 3 remboursements de 5 500 EUR tous les ans pendant 3 ans à partir de la
première année.

On peut donc écrire l'égalité suivante :

i = 4,921%

La principale difficulté pour l'assureur est de déterminer la probabilité de


voir survenir l'événement assuré. Estimer la probabilité de la mort, ou de l'invalidité,
est extrêmement complexe. Dans les compagnies d’assurance commerciales, des
actuaires se chargent de ce travail et utilisent pour ce faire des techniques
statistiques et mathématiques très poussées. La probabilité de mourir varie d'une
région à une autre, est fonction de l'âge (sur une même période, le risque est plus

14
élevé pour une personne âgée que pour une plus jeune), du genre, et du statut socio-
économique et professionnel. D'autres facteurs entrent également en ligne de
compte, comme le SIDA, les guerres et les inondations ou autres catastrophes
naturelles.

Introduction : L’application des techniques quantitatives et en particulier des


probabilités à l’assurance, permet de déterminer la part en pourcentage des
différentes variables qui interviennent dans l’équation de l’équilibre financier d’une
entreprise d’assurance :
Primes+produits financiers
=
Nombre de sinistres * capitaux versés en cas de sinistres

I) Terminologie probabiliste

a) Définitions

Expérience aléatoire : On parle d’une expérience aléatoire lorsqu’on réalise une


expérience dont le résultat exact est connu mais dont tous les résultats possibles sont
connus à l’avance. Elle doit avoir au moins deux résultats possibles.
Exemple : une personne âgée de 20 ans peut être après 10 ans soit en vie soit
décédées. Les deux résultats possibles sont « être en vie » et « être décédée ».
Variable aléatoire : il s’agit d’associer un nombre réel à chacun des résultats
possibles d’une expérience aléatoire.
Dans le cas de notre exemple, on peut définir une variable aléatoire en
associant 0 au résultat être en vie et 1 au résultat être décédés et écrire dans ce cas :
X=0 si résultat est être en vie et ;
X=1 si résultat est être décédée.

Expérience aléatoire Etre en vie après 10 ans Décédée après 10 ans


Variable aléatoire 0 1

Loi de probabilité : On définit une loi de probabilité lorsqu’on peut associer une
probabilité pour chacun des nombres associés aux résultats possibles de l’expérience
aléatoire.
Dans notre exemple : on peut associer :
P si X=0 pour le résultat : être en vie et ;
(1-p)=q si X=1 pour le résultat : être décédée.

Expérience aléatoire Etre en vie après 10 ans Décédée après 10 ans


Variable aléatoire 0 1
Loi de probabilité p q =(1-p)

Exemple : Soit une expérience aléatoire qui consiste à lancer une pièce de monnaie :

15
Expérience aléatoire Pile Face
Variable aléatoire 0 1
Loi de probabilité p q =(1-p)

Espace fondamental ou univers : dans le cas d’une expérience aléatoire, l’espace


fondamental est l’ensemble de tous les résultats possibles.
Evénement : c’est un sous ensemble de l’espace fondamental.
Evénements incompatibles « mutuellement exclusifs » : Lorsqu’ils ne peuvent
pas se réaliser simultanément.
Probabilité : La probabilité d’avoir un cas dit favorable pour un événement donné
est la valeur du rapport :
P= (nombre de cas favorables/nombre de cas possibles)
En assurance, La probabilité : nombre de sinistres
P = nombre de contrats

b) opération sir les probabilités :

Probabilités totales : soient A et B deux événements (incompatibles ou non) :

P(AB)=P(A) + P(B) –P(AB)

Si A et B sont incompatibles alors : P(AB) =0


Probabilités composées : soient A et B deux événements (dépendants ou non)

P(AB) = P(A)*P(B/A)
Si A et B sont indépendants alors P(B/A)=P(B) et donc : P(AB) = (A)*P(B)
II) Les lois de probabilité : D’une manière générale, la probabilité d’un
événement est fonction d’une ou plusieurs variables x i. Ainsi par exemple, en
assurance automobile, la probabilité de l’événement «sinistre » dépend de l’âge et
de l’état du véhicule, de sa puissance fiscale,…etc. Aussi, en assurance vie, la
probabilité de l’événement «décès» est liée à l’âge, la santé, …etc. On distingue
deux types de variables : variables discrètes et variables continues.

a) variable discrète : une variable est dite discrète ou discontinue lorsqu’elle ne


peut prendre que des valeurs entières.

Soit l’événement x : avoir un sinistre. La probabilité d’avoir un nombre x de


sinistres est égale : P(x)= nombre de sinistres/ nombre de contrats.

Avec P(x)=1 ( est utilisée uniquement dans le cas d’une variable discrète)

Les variables discrètes sont représentées graphiquement par un diagramme


en bâtons.
16
10

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8

b) Variable continue : il s’agit de variable qui peut prendre toutes les valeurs d’un
intervalle et donc une infinité de valeurs. Dans ce cas, la probabilité pour que x soit
égale à une certaine valeur tend vers 0. On est contraint de chercher la probabilité de
tout un intervalle ou une classe de valeurs :
P(Li ≤ x ≤ Ls)= P(x≤Ls) – P(x≤Li)

Avec P(x)=1 ( est utilisée uniquement dans le cas d’une variable continue)

0,35
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80

P(20 ≤ x ≤ 30)= P(x≤30) – P(x≤20)

III) Caractéristiques d’une variable aléatoire

a) Espérance mathématique : E(x) : L’espérance mathématique d’une variable


aléatoire X notée E(x) est la moyenne arithmétique des valeurs possibles de X
pondérées par leurs probabilités correspondantes.

Exemple 2 : Dans une banque, avant d’accorder un crédit, elle exige une assurance.
Soit la distribution suivante de la variable aléatoire x : montant des sinistres pour n
assurés. Ce montant est remboursé à la banque en cas de sinistre.

Xi n
0 en cas de survie n1
A en cas de décès naturel n2
B en cas décès accidentel n3

17
Avec n= n1 + n2 + n3.

L’espérance mathématique des montants remboursés est égal à :

(0*n1 + A*n2 + B*n3)/n

D’une manière générale :

Pour une variable discrète : E(X) = x.P(x)


Pour une variable continue : E(X) = x.P(x)

b) variance : V(x) : Lorsqu’on calcule la moyenne d’une variable aléatoire tel que
l’espérance de vie moyenne, on peut s’intéresser à la dispersion des autres vies
autour de la moyenne c-à-d [x – E(x)].

Selon l’exemple 2 : V(x)= (0²*n1 + A²*n2 + B²*n3)/n - [E(x)]²

Pour une variable discrète : V(X) = x².P(x) – [E(x)]² = E([x – E(x)]²)


Pour une variable continue : V(X) = x².P(x) – [E(x)]² = E([x – E(x)]²)

Pour des raisons de calcul et pour pouvoir utiliser certaines loi de


probabilité connue à l’avance telle que la li normale, on calcule ce qu’on appelle
l’écart-type «(x) » qui est la racine carré de la variance.

(x) = (V(x))

IV) Le théorème central-limite : Ce théorème est très utilisé dans les études
d’assurance. Selon ce théorème, lorsque n est suffisamment grand (n>30) n’importe
quelle variable aléatoire Xi centrée et réduite suit une loi normale centrée réduite

Xi centrée  (Xi – E(x))


Xi réduite  Xi/(x)
Xi centrée réduite  (Xi – E(x))/(x)

18

Vous aimerez peut-être aussi