Vous êtes sur la page 1sur 22

Au sens de la présente loi, on entend par :

Echéance de prime : date à laquelle est exigible le paiement d'une prime.

Echéance du contrat : date à laquelle est prévue l'expiration du contrat d'assurance.


Provisions techniques : comptes d'épargne accumulés par l'entreprise d'assurances et de réassurance pour faire
face à ses engagements envers les assurés et bénéficiaires de contrats d'assurance, dont la provision mathématique
qui représente la différence entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et les
assurés.
Préavis de résiliation : délai contractuel ou légal qui doit être respecté par la partie qui veut résilier le contrat
d'assurance.
Exclusion : événement ou état d’une personne non couvert, étant exclu de la garantie.
Rachat : versement anticipé à l'assuré d'un pourcentage de l'épargne constituée au titre d'un contrat d'assurance
sur la vie. Le rachat de la totalité de l'épargne met fin au contrat.
Cotisation d'assurance : somme, correspondant à la prime, due par l'assuré en contrepartie d'un contrat
d'assurance souscrit auprès des sociétés d'assurances mutuelles.
Proposition d'assurance : document remis par l'assureur ou son représentant à un assuré éventuel et sur lequel ce
dernier doit porter les informations nécessaires à l'assureur pour l'appréciation du risque à couvrir et la fixation des
conditions de couverture.
Engagement: montant de la garantie accordée par l'assureur en vertu du contrat d’assurance.

L’Autorité: (ajoutée par la loi n° 64-12 du 06 mars 2014) portant création de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance
sociale).
Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale instituée par la loi n° 64-12 portant
création de l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale
Tacite reconduction: renouvellement automatique du contrat d'assurance au terme de chaque période de garantie.
Police d'assurance : document matérialisant le contrat d'assurance. Il indique les conditions générales et
particulières.
Effet du contrat : date à partir de laquelle le risque est pris en charge par l'assureur.
Assurances de personnes : (modifié par la loi n° 39-05 du 14 février 2006 )assurances garantissant les risques dont la
survenance dépend de la survie ou du décès de l’assuré ainsi que la capitalisation, la maternité et les assurances contre
la maladie, l’incapacité et l’invalidité.
Assurance Takaful: Opération d’assurance réalisée en conformité avec les avis conformes du Conseil supérieur
des Ouléma prévu au Dahir n° 1-03-300 du 2 Rabii I 1425 (22 Avril 2004) portant réorganisation des Conseils des
Ouléma, tel qu’il a été complété ayant pour objet la couverture des risques prévus au contrat d’assurance Takaful
par un compte d’assurance Takaful géré, moyennant une rémunération de gestion, par une entreprised’assurance et
de réassurance agréée pour pratiquer les opérations d’assurances Takaful. Les opérations d’assurances
Takaful et l’activité de gestion du compte d’assurance Takaful par une entreprise d’assurances et de réassurance ne
peuvent, en aucun cas, donner lieu ni à la perception ni au versement d’intérêt.

Réassurance Takaful: Opération de réassurance réalisée en conformité avec les avis conformes du Conseil
supérieur des Ouléma ayant pour objet la couverture des risques prévus au traité de réassurance Takaful par un compte
de réassurance Takaful géré, moyennant une rémunération de gestion, par une entreprise d’assurance et de réassurance
agréée pour pratiquer les opérations de réassurance Takaful. Les opérations de réassurance Takaful et l’activité de
gestion du compte de réassurance Takaful par une entreprise d’assurances et de réassurance ne peuvent, en aucun cas,
donner lieu ni à la perception ni au versement d’intérêt.

On entend par l’exercice ou la pratique des opérations d’assurances Takaful et/ou des opérations de réassurance
Takaful, prévus par la présente loi, la gestion du compte ou des comptes relatifs auxdites opérations.
Sous-assurance : terme utilisé lorsque la somme déclarée à l'assureur est inférieure à la valeur réelle du risque
assuré.
Contre-assurance : garantie consistant à rembourser les primes nettes, augmentées éventuellement des intérêts,
au décès de l’assuré avant l’échéance d’un contrat souscrit en cas de vie.
Assurance temporaire en cas de décès: assurance garantissant le paiement d'un capital ou d'une rente en cas de
décès de l'assuré à condition que le décès survienne avant une date déterminée au contrat. Si l'assuré survit jusqu'à
cette date, aucune prestation n'est due par l'assureur et les primes lui sont acquises.
Réduction: opération qui détermine le nouveau capital ou la nouvelle rente garanti appelé “valeur de réduction ”,
auquel aura droit un assuré ayant versé une partie des primes annuelles, dans le cadre d’un contrat d’assurance sur
la vie, et qui cesse de payer ses primes.
Délaissement : transfert de propriété de la chose assurée, en cas de sinistre, au profit de l'assureur contre
paiement à l'assuré de la totalité de la somme garantie.
Avance : prêt, accordé par l’assureur au souscripteur, garanti par le montant de la provision mathématique du
contrat d’assurance sur la vie.
Avance Takaful : Montant versé par l’entreprise d’assurances et de réassurance pratiquant les opérations
d’assurances ou de réassurance, Takaful pour combler le déficit résultant de l’insuffisance de l’actif représentatif des
provisions techniques par rapport auxdites provisions et pouvant être récupéré sur les excédents techniques et
financiers futurs du compte d’assurance ou de réassurance Takaful. L’avance Takaful ne peut donner lieu à aucun
intérêt.
Indemnité d'assurance: somme versée par l'assureur conformément aux dispositions du contrat en réparation du
préjudice subi par l'assuré ou la victime.
Sinistre: survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance.
Subrogation légale : substitution de l'assureur dans les droits et actions de l'assuré en contrepartie du paiement de
l'indemnité.
Compte d’assurance Takaful : Compte constitué par les contributions des participants dans l’opération
d’assurance Takaful et par tous les revenus de ce compte y compris ceux résultant de l’investissement de son solde.
Compte de réassurance Takaful : Compte constitué par les contributions des comptes d’assurance Takaful
versées par l’entreprise d’assurances et de réassurance, Takaful cédante chargée de la gestion desdits comptes, et
par tous les revenus de ce compte y compris ceux résultant de l’investissement de son solde.

Franchise : somme qui, dans le règlement d'un sinistre, reste toujours à la charge de l'assuré.
Capital assuré : valeur déclarée au contrat et constituant la limite de l'engagement de l'assureur.
Surprime : majoration de la prime d'assurance à la suite d'une aggravation du risque assuré.
Déchéance : perte du droit à indemnité au titre d’un sinistre suite au non-respect par l’assuré de l’un de ses
engagements, sans que cela n’entraîne la nullité du contrat.
Forclusion : perte du droit d'exercer un recours.
Conditions d'assurance : ensemble des clauses constituant les bases de l'accord intervenu entre le souscripteur et
l'assureur.
Attestation d'assurance : certificat délivré par l'assureur, constatant l'existence de l’assurance.
Contrat d'assurance : convention passée entre l'assureur et le souscripteur pour la couverture d'un risque et
constatant leurs engagements réciproques.
Contrat d'assurance sur la vie : contrat par lequel, en contrepartie de versements uniques ou périodiques,
l'assureur garantit des prestations dont l'exécution dépend de la survie ou du décès de l'assuré.
Contrat de capitalisation : contrat d'assurance où la probabilité de décès ou de survie n'intervient pas dans la
détermination de la prestation en ce sens qu'en échange de primes uniques ou périodiques, le bénéficiaire perçoit le
capital constitué par les versements effectués, augmentés des intérêts et des participations aux bénéfices.

Commission : rémunération attribuée à l'intermédiaire d'assurances, apporteur d'affaires ou gestionnaire.


Résiliation: cessation anticipée d'un contrat d'assurance à la demande de l'une ou l'autre des parties, ou de plein
droit lorsqu'elle est prévue par la loi.

Règle proportionnelle : principe en matière d'assurance de dommages en vertu duquel, en cas de sinistre,
l'indemnité est réduite dans la proportion :
- du rapport entre la somme garantie et la valeur de la chose assurée, s'il y a sous-assurance ;
- du rapport entre la prime effectivement payée et celle due par l’assuré, s’il y a insuffisance de prime par rapport
aux caractéristiques du risque.
Prime: somme due par le souscripteur d'un contrat d'assurance en contrepartie des garanties accordées par
l'assureur. Pour l’assurance Takaful, on entend par prime, la contribution du participant.
Prime pure : montant qui représente le coût du risque couvert, tel que calculé par les méthodes actuarielles sur la
base de statistiques relatives audit risque.
Commission de régulation: (ajoutée par la loi n° 64-12 du 06 mars 2014 portant création de l’autorité de contôle des assurances
et de la prévoyance sociale) la commission de régulation instituée par l’article 27 du titre premier de la loi n°64-12 précitée.

Commission de discipline: (ajoutée par la loi n° 64-12 du 06 mars 2014 portant création de l’autorité de contôle des assurances et
la commission de discipline instituée par l’article 23 du titre premier de la loi n°64-12
de la prévoyance sociale)
précitée.
Durée du contrat : durée des engagements réciproques de l'assureur et de l'assuré dans le cadre du contrat
d’assurance.
Note de couverture : document concrétisant l'engagement de l'assureur et de l'assuré et prouvant l'existence d'un
accord en attendant l'établissement de la police d’assurance.
Bénéficiaire : personne physique ou morale désignée par le souscripteur et qui reçoit le capital ou la rente dû par
l'assureur.
Souscripteur ou contractant : personne morale ou physique qui contracte une assurance pour son propre compte
ou pour le compte d'autrui et qui de ce fait, s'engage envers l'assureur pour le paiement de la prime. Pour le contrat
d’assurance Takaful, on entend par souscripteur ou contractant, le participant.
Avenant : accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant une police d'assurance dont il
fait partie intégrante.
Assureur : entreprise agréée pour effectuer des opérations d'assurances.
Assuré : personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle repose l’assurance.
Taux de prime : proportion de la prime d'assurance par rapport au capital assuré.
Evénement : toute circonstance susceptible de provoquer ou ayant provoqué un sinistre.
Evènement catastrophique: évènement catastrophique tel que défini en vertu de l’article 3 de la loi n° 110-14
instituant un régime de couverture des conséquences d’évènements catastrophiques.
LA CLASSIFICATION DES ASSURANCES
I- L’OPERATION D’ASSURANCE

A- FONDEMENT
L’assurance est un calcul de probabilités qui ne peut être effectué que grâce
aux statistiques établies sur la base des événements passés pour permettre
à l’assureur de déterminer un prix de vente. Les risques nouveaux, recensés
dans des statistiques insuffisantes ne permettent pasd’établir avec rigueur
un calcul de probabilité de ce fait l’assureur se refusera de les garantir.

B- SELECTION DES RISQUES A ASSURER


L’assureur qui couvre des risques de nature différente procédera à leur
classification par catégories et même sous catégories comme c’est le cas
pour l’assurance automobile où les risques sont classés en : transports publics
de voyageurs, transport privé, transport public de marchandises et les autres
véhicules automobiles.

C- LA COASSURANCE
Définition : l’assureur pour maintenir l’équilibre de son portefeuille ne peut
se charger d’un risque qui dépasse ses moyens, la coassurance lui permet de
s’intéresser à de tels risques, en souscrivant pour une part seulement, le
surplus étant supporté par d’autres assureurs.
Inconvénients : on peut relever la faculté pour chaque coassureur de se
retirer et la nécessité dans ce cas pour les autres de rechercher un nouveau
partenaire ou de se partager la part du prédécesseur. De même toute
variation de risques nécessite une modification des tarifs appliqués et exige
une concertation et parfois une nouvelle répartition de la part de risque
supportée par chaque coassureur.

D- LA REASSURANCE
Définition : Il s’agit d’une opération par laquelle un assureur (entreprise
d’assurance) devenu réassuré, obtient d’un réassureur (entreprise de
réassurance) la garantie d’une partie ou de la totalité des risques assurés
moyennant le paiement d’une prime. Le réassureur aura à supporter tout ce
qui découle du contrat d’assurance, notamment les erreurs et les fausses
déclarations du risque par l’assuré initial et on dit qu’il y a « identité de
fortune » entre l’assureur et le réassureur.
Réassurance proportionnelle : le réassureur suit le sort de la cédante c'est-
à-dire que l’un et l’autre couvrent l’ensemble du risque, ils se
partagent la prime et se partagent dans les mêmes proportions les sinistres.
Réassurance non proportionnelle : il s’agit seulement de répondre aux
besoins de la cédante et de lui assurer une couverture particulière
moyennant une rémunération spéciale.
Société centrale de réassurance SCR: constitue le réassureur officiel au
Maroc. Le minimum qu’une entreprise d’assurance peut réassurer au Maroc
auprès de la SCR est de 10% de son chiffre d’affaires, au-delà, elle peut se
réassurer auprès d’un réassureur étranger ou auprès de la société centrale
de réassurance, ces 10% sont appelés la cession légale. De même, la société
centrale de réassurance se réassure à son tour auprès des réassureurs
étrangers.

II- LES DIFFERENTES BRANCHES D’ASSURANCES

A- LES ASSURANCES DE DOMMAGES A CARACTERE


INDEMNITAIRE
Fondement : Ces assurances sont fondées sur le principe indemnitaire selon
lequel l’assureur n’est tenu de réparer que le préjudice subi. L’assureur
écarte de la réparation les dommages volontaires commis par l’assuré.

But : Réparer les conséquences d’un événement dommageable affectant le


patrimoine de l’assuré.

Limite : L'indemnité due par l'assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le


montant de la valeur de la chose assurée au moment du sinistre.

Principe : Celui qui s'assure pour un même intérêt, contre un même risque,
auprès de plusieurs assureurs, doit donner immédiatement à chaque assureur
connaissance de l'autre assurance souscrite.

1- Les assurances de choses :


Définition : Elles sont relatives aux pertes matérielles qui frappent les
biens propres de l’assuré.
But : garantir les dommages subis par les biens d’une manière générale tel
les dommages résultant de la destruction, de la détérioration ou du vol de
choses assurées (biens mobiliers, biens immobiliers, marchandises…).

2- Les assurances de responsabilité


Définition : Elles sont destinées à réparer le préjudice que subit le
patrimoine de l’assuré à la suite d’une action en responsabilité devant la
justice exercée contre lui par un tiers victime d’un dommage et dont il est
juridiquement responsable.
Les tiers : Les assurances de responsabilité mettent en jeu une troisième
personne qui est le tiers victime ou bénéficiaire de la prestation d’assurance
bien qu’il ne soit pas partie au contrat. Cette tierce personne bénéficie d’une
action directe contre l’assureur.
Principe : Dans les assurances de responsabilité, l'assureur n'est tenu à
réparation que si à la suite du fait dommageable prévu au contrat, une
réclamation amiable ou judiciaire est faite par le tiers lésé à l'assuré ou à
l'assureur.

B- LES ASSURANCES DE PERSONNES A CARACTERE FORFAITAIRE


Définition : Elles n’ont d’assurance que le nom, étant des opérations de
pure capitalisation.

But : Sans tenir compte de la notion d’aléa, l’assureur s’engage à verser un


capital majoré des produits financiers et diminué des frais de gestion à
l’échéance du terme ou au décès de l’assuré.

Particularités : Les assurances de personnes ont un caractère forfaitaire.


C’est l’assuré qui décide en fonction des primes qu’il veut payer, du montant
des capitaux assurés.

Principe : Le rachat du capital ou de la rente garanti sur la demande du


contractant est obligatoire, le rachat total met fin au contrat.

1- Les assurances sur la vie et de capitalisation


Les assurances sur la vie : L’assurance sur la vie n’est pas qu’une assurance,
c’est aussi un placement. L’assuré acquiert au fil des ans, sauf exception, un
droit de créance contre l’assureur qui lui permettra (même en cas de
cessation du contrat ou s’il a cessé de payer ses primes) de toucher une
somme d’argent. En cas de décès une tierce personne interviendra pour
recevoir les sommes assurées, c’est le tiers bénéficiaire qui possède pour
cela une stipulation pour autrui.
L’assurance en cas de décès : L’assurance en cas de décès, contractée par
un tiers sur la tête de l’assuré est nulle si ce dernier n’y pas donné son
consentement par écrit, avec indication du capital ou de la rente initialement
garantie. Ce tiers ne peut en aucun cas être âgé de moins de douze ans. S’il
s’agit d’un mineur de plus de douze ans, l’autorisation du
parent investi de l’autorité parentale et son propre consentement sont
nécessaires. Quant au tiers bénéficiaire, il peut ne pas être nommément
désigné. Ce qui importe, c’est qu’on puisse l’identifier au moment de
l’exigibilité du capital ou de la rente garantie. Et si le bénéficiaire a accepté
expressément ou tacitement le bénéfice de l’assurance, sa désignation
devient irrévocable. Lorsque l’assurance a été conclue sans désignation du
bénéficiaire, le capital garantie fait partie du patrimoine ou de la succession
du contractant mais lorsqu’il existe un bénéficiaire, ce capital ou cette rente
ne fait pas partie de la succession de l’assuré.

2- Les assurances contre les accidents corporels et la maladie


Assurance contre les accidents corporels : L’assureur s’engage au cas où
durant la période garantie, un accident corporel atteindrait l’assuré, à lui
verser principalement (ou en cas de mort à verser au bénéficiaire désigné)
une somme déterminée, et accessoirement à rembourser tout ou partie des
frais médicaux et pharmaceutiques engagés par suite dudit accident. Les
conséquences pouvant donner lieu à cette garantie sont : les frais médicaux
et d’hospitalisation, l’incapacité temporaire, l’incapacité permanente totale
ou partielle (invalidité) et la mort.
Assurances contre la maladie : Couvre habituellement l’incapacité
temporaire ainsi que l’invalidité consécutive à la maladie et les frais
médicaux, pharmaceutiques et d’hospitalisation ou l’un de ces risques
seulement.

Le contrat d'assurance de groupe : C’est un contrat souscrit par une


personne morale ou un chef d'entreprise dit souscripteur en vue de
l'adhésion d'un ensemble de personnes dites adhérentes répondant à des
conditions définies au contrat, pour la couverture des risques dépendant de
la durée de la vie humaine, des risques portant atteinte à l'intégrité physique
de la personne ou liés à la maladie ou à la maternité et des risquesd'incapacité
ou d'invalidité. Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le
souscripteur.
LES ELEMENTS ESSENTIELS DE L’ASSURANCE
I. LE RISQUE
Constitue l’élément essentiel de l’assurance et c’est un élément incertain ne
dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et dont la réalisation
est redoutée par l’assuré.
Le risque doit exister au moment de la formation du contrat, sinon le contrat
est nul et suppose un intérêt de la part de l’assuré : intérêt à la conservation
de la personne ou du patrimoine exposé au risque (bien ou responsabilité).

A- LES GARANTIES INTERDITES


Le législateur interdit deux types de garantie : la garantie desconséquences
de la faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré et la garantie du suicide
conscient en matière d’assurance sur la vie.

B- LES EXCLUSIONS DE GARANTIE


Principe : L’exclusion d’un risque est conventionnelle.

Preuve : Il faut que la preuve en soit apportée dans l’écrit exigé par la loi
(police, avenant, note de couverture, lettre, missives).

1- Exclusions de garanties proposées par la loi :


Les dommages dus au vice propre de la chose : il s’agit des dommages
subis par la chose elle-même, non de ceux que le vice de la chose peut causer
aux biens environnants. Cette présomption de non assurance peut être
écartée par les parties moyennant surprime.
Les risques de guerre : sont visés les dommages causés par le risque de
guerre étrangère et ceux causés par la guerre civile, les émeutes ou les
mouvements populaires. C’est à l’assuré de prouver que le sinistre résulte
d’un fait autre que le fait de guerre étrangère pour que la garantie lui soit
acquise et c’est à l’assureur de prouver que le sinistre résulte de la guerre
civile, de l’émeute ou du mouvement populaire pour refuser sa garantie.

2- Exclusions de garantie d’origine conventionnelle :


L’exclusion doit être formelle : il faut qu’elle soit explicite, exempte
d’équivoque et d’ambiguïté et rédigée en caractères très apparents. S’il y a
doute, il doit être levé en faveur de la garantie et non pas dans le sens de
l’exclusion du risque et de la non assurance.
L’exclusion du risque se présente de deux façons différentes : Exclusion
directe par une formule négative explicite où l’assureur déclare ne pas
prendre en charge tel risque déterminé. Exclusion indirecte où l’assureur
donne du risque couvert, une définition précise dont tous les éléments
constituent autant de conditions de la garantie donnée de sorte quel’absence
de l’une des conditions conduit nécessairement à la non assurance.L’exclusion
doit être limitée : il faut que le risque non couvert soit bien circonscrit, la
portée ou l’étendue de l’exclusion doit être nette, précise etsans incertitude.

C- DECLARATION DU RISQUE
Principe : L’assuré ne doit déclarer que ce qu’il connaît.

Questionnaire : Le questionnaire facilite la tâche de l’assuré dont il oriente


les déclarations mais il n’emporte pas renonciation par l’assureur à toute
déclaration spontanée de l’assuré et aux sanctions qui y sont attachées.

Contrat successif : L’assurance est un contrat successif destiné à procurer


la sécurité aux parties, elle doit donc pour remplir ce but s’adapter aux
circonstances, se modeler sur le risque permettant ainsi à l’assuré de rester
couvert et à l’assureur de conserver son portefeuille. L’essentiel est que ce
dernier ne soit pas lésé par la modification du risque.

Pénalité : Lorsque le contrat est à prime variable, l’assuré doit fournir les
renseignements à partir desquels l’assureur peut calculer les primes sinon
l’assuré s’expose à payer une pénalité égale à la dernière prime majorée de
20%.

1- Déclaration des aggravations du risque :


Principe : Les circonstances à déclarer doivent être postérieures à la
conclusion du contrat. Toute circonstance aggravante survenant après cette
date de conclusion du contrat doit être déclarée quelle qu’en soit la cause.

Définition : Ces circonstances sont aggravantes lorsqu’elles augmentent soit


la probabilité du risque, soit son intensité de telle sorte que si l’assureur les
avait connues à l’origine, il n’aurait pas contracté ou contractépour une prime
plus élevée eu égard à l’importance des dommages éventuels.L’aggravation du
risque peut provenir du fait de l’assuré, qui envisage des modifications à la
structure ou à l’activité de son entreprise ou d’une intervention extérieure,
par exemple en cas d’installation à proximité de l’assuré de risques
manifestement plus graves (comme un atelier de
peinture, un dépôt de carburant ou une fabrique d’objets en matière
plastique).

Option : L’assureur a le choix entre l’adaptation du contrat aux


circonstances nouvelles et la résiliation. Si le risque devient moins lourd,
l’assuré a la faculté de demander la réduction correspondante de la prime ou
résilier le contrat si l’assureur n’accepte pas cette réduction.

Délai : L’assuré doit déclarer dans les 8 jours où il en a connaissance les


aggravations de risques dues à une cause étrangère. L’assureur est libre de
refuser l’aggravation de risque ou de subordonner son acceptation à de
nouvelles conditions de garantie de prime ou de protection du risque par
lettre recommandée dans les 10 jours de la demande d’avenant.

Règle proportionnelle : En cas de sinistre, si l’assureur le prend en charge,le


défaut de déclaration d’une aggravation connue d’un risque aboutit à
l’application de la règle proportionnelle (l’assuré supporte une partie des
dommages proportionnelle à l’insuffisance d’assurance), si l’expert relève la
proximité d’un risque aggravant non signalé par l’assuré.

2- Sanctions de la fausse déclaration intentionnelle :


Nullité du contrat d’assurance et non restitution des primes par l’assureur.

3- Sanctions de la fausse déclaration non intentionnelle avant un sinistre


où l’assuré est présumé de bonne foi :
Maintien du contrat moyennant une surprime : l’assuré peut accepter ou
refuser. S’il accepte, le contrat se trouve modifié à dater du nouvel accord.
S’il refuse, l’assureur peut résilier et demander une indemnité de résiliationsi
la surprime était équitable.
Résiliation par l’assureur : il le notifie à l’assuré par lettre recommandéeet
celui-ci dispose du délai de préavis de dix jours pour trouver un autre
assureur. La divisibilité de la prime s’applique et l’assureur doit restituer à
l’assuré de bonne foi le prorata de prime qui correspond à la période non
garantie.

4- Sanctions de la fausse déclaration non intentionnelle avant un sinistre


où l’assuré est présumé de bonne foi :
Règle proportionnelle de prime : opposable aux bénéficiaires du contrat et
aux victimes dans les assurances de responsabilité même obligatoires sauf
dans le cadre de l’assurance automobile, l’assureur doit les indemniser
totalement et disposera d’un recours contre l’assuré.
Résiliation par l’assureur : même si la police ne comprend pas expressément
de clause de résiliation après sinistre.

5- Sanctions des déclarations irrégulières :


Absence de sanction du fait de l’assuré : force majeure et les
circonstances inconnues de l’assuré ou encore la rétractation qui est la
déclaration spontanée, avant tout sinistre, des circonstances exactes
auparavant scellées, rétablit la bonne foi de l’assuré et place l’assureur
devant l’option prévue par le code des assurances, maintien du contrat
moyennant surprime ou résiliation.

Absence de sanction du fait de l’assureur : Connaissance par l’assureur ou


son mandataire de faits omis ou inexactement déclarés et renonciation par
l’assureur aux sanctions encourues par l’assuré tel l’encaissement de primes
au taux initial, déclarations de prise en charge du sinistre ou même
simplement conduite du procès sans émettre de réserve sur sa garantie.

II- LA PRIME
La prime ou cotisation est le prix moyennant quoi l’assureur accepte de
prendre le risque en charge. S’il n’y a pas de risque la prime n’est pas due et
elle cesse d’être due si le risque cesse d’exister. La prime est fonction dela
valeur assurée, de la fréquence et intensité du risque et de la durée
d’assurance et du taux d’intérêt (en ce qui concerne l’assurance sur la vie).

A- LE PAIEMENT DE LA PRIME
La fixation de la prime est librement effectuée par les parties dans les
assurances commerciales.

1- Obligation :
L’assuré est obligé de payer la prime ou cotisation aux dates convenues. En
général, la prime est payée au début de la période garantie (c’est
conventionnel) afin de pouvoir régler les sinistres qui surviennent au cours
de l’année.

2- Particularités :
Si une résiliation du contrat survient avant la fin de l’année garantie pour
une raison quelconque, l’assureur est tenu dans cette situation de restituerà
l’assuré la portion de la prime perçue pour cette période par l’assureur.

3- Modification de la personne du débiteur de la prime à l’égard de


l’assureur :
A lieu si transmission du contrat par suite de l’aliénation de la chose assuréeou
du décès de l’assuré souscripteur. Dans ce cas, l’assurance continue de plein
droit au profit de l’acquéreur ou de l’héritier qui est chargé dans cette
situation d’exécuter toutes les obligations dont l’assuré était tenu
notamment les paiements des primes.

B- LE DEFAUT DU PAIEMENT DE LA PRIME


Le non paiement de la prime permet à l’assureur de suspendre la garantie
après avoir adressé une lettre recommandée à l’assuré de mise en demeure
l’invitant à régler la prime dans un délai de 20 jours.

Particularités : L’assuré souscripteur reste tenu de payer la prime au même


titre que la portion de prime qui correspond à la période de suspension qui
demeure acquise à l’assureur. Une fois cette période écoulée,l’assureur a le
droit de résilier la police ou d’en poursuivre l’exécution en justice, cette
lettre doit indiquer expressément qu’elle est envoyée à titre de mise en
demeure, rappeler la date et l’échéance de la prime.

Résiliation : L’assureur a le droit 10 jours à partir de l’expiration du délai


fixé de résilier la police ou d’en poursuivre l’exécution en justice. La
résiliation peut se faire par une déclaration de l’assureur contenue dans une
lettre recommandée adressée à l’assuré.

Paiement : La suspension de la garantie d’assurance pour non paiement rendla


prime portable c'est-à-dire que l’assuré va se déplacer au siège central de
la compagnie d’assurance pour verser la prime.

Résiliation : En cas de non résiliation, le contrat reprend ses effets à midile


lendemain du jour de paiement de la prime arriérée et des frais engagéspar
l’assureur pour sa récupération.

III- LA PRESTATION
C’est la contrepartie de la prestation de l’assuré. Elle est de 2 sortes.
Déterminée à l’avance par la police : c’est le cas dans les assurances de
personnes où le capital (ou rente) est fixé d’avance par les parties.
Evaluée après le sinistre : en fonction du préjudice subi mais dans la limite
de la somme assurée, c’est le cas dans les assurances de dommages car étant
par essence des contrats d’indemnités, elles ne sont jamais susceptibles
d’avoir pour effet un enrichissement sans cause des assurés.
A- LES OBLIGATIONS DE L’ASSUREUR ET DE L’ASSURE EN CAS DE
SINISTRE
Une seule obligation pèse sur l’assureur, c’est celle d’exécuter dans le délai
convenu, la prestation déterminée par le contrat lorsque le risque se réalise.
Cette prestation peut être forfaitairement fixée, ce qui ne pose pas de
problème ou, si elle a un caractère indemnitaire, doit être fixée en accord
avec toutes les parties. Si ce résultat ne peut être obtenu, il faudra avoir
recours au juge.

1- Après la survenance du sinistre :


L’assureur a la faculté de faire procéder à des enquêtes sur les
conséquences du sinistre, sur l’exactitude de la déclaration de celui-ci, de la
déclaration du risque, la faculté de faire procéder à des expertises, soitdes
dommages matériels, soit des dommages corporels et la faculté de recueillir
des témoignages.

2- Déclaration du sinistre :
L’assuré n’est pas la seule personne tenue de la faire, d’une manière générale
il est admis que toute personne intéressée ou non, peut valablement faire
cette déclaration à la place du souscripteur.

3- Obligations de l’assuré en cas de sinistre :


Il doit prendre toutes les mesures de nature à limiter les dommages et à
éviter l’aggravation ou la propagation du sinistre. Il doit préserver le recours
de l’assureur contre les tiers responsables. Il doit déclarer le sinistre à son
assureur dès qu’il en a connaissance (dans les 24 heures en cas de vol, dans
les 5 jours en général, dans les 3 mois pour les dossiers
« maladie »…). Transmettre rapidement à l’assureur les documents,
informations, convocations et réclamations s’y rapportant au sinistre.

B- LES BENEFICIAIRES DE L’INDEMNITE DE SINISTRE


La prestation de l’assureur peut être versée, soit au souscripteur (s’il se
trouve être en même temps assuré et bénéficiaire), soit à l’assuré (qui n’a
pas souscrit au contrat mais qui se trouve être bénéficiaire de la prestation
lorsque l’assurance a été contractée pour le compte d’autrui), soit à un
bénéficiaire.

1- Bénéficiaires :
Personne désignée par le souscripteur. Nouvel acquéreur ou héritier suite à
l’aliénation de la chose assurée. Masse des créanciers qui recueillent
l’indemnité d’assurance en cas de faillite ou de liquidation judiciaire de
l’assuré. Créanciers privilégiés ou hypothécaires dont le titre de créance ou
l’hypothèque est garanti par le bien assuré. Personnes subrogées aux droits
des victimes de certains dommages. Victime de dommages dont l’assuré en
responsabilité s’est rendu totalement ou partiellement coupable.

2- Limites de la créance de l’assureur :


L’assureur n’est tenu envers les créanciers que dans la mesure où il est tenu
envers l’assuré et il peut donc leur opposer à tous, toutes les conditions
générales du contrat (tel les exclusions de risques pour faute intentionnelle
de l’assuré, somme assurée) et toutes les exceptions encourues par l’assuré
avant le sinistre (nullité, règle proportionnelle de prime, suspension de la
garantie pour non-paiement des primes, résiliation…).

3- Preuve de la créance contre l’assureur :


Elle incombe au créancier (assuré ou bénéficiaire de l’assurance) et englobe
la preuve du sinistre et la preuve de l’obligation de garantie de l’assureur.

C- LE REGLEMENT DU SINISTRE
Le règlement s’effectue, dans la majorité des cas par le paiement d’une
somme d’argent, mais l’assureur peut se réserver par une clause de la police,
de réparer en nature.

1- Limites :
L’assureur peut toujours invoquer son erreur sur le principe de la
responsabilité de son assuré à condition d’en apporter la preuve. Il peut
également récupérer la fraction d’indemnité versée à tort et dépassant le
montant de la garantie stipulée.

2- Modalités de règlement :
Le règlement se fait à la demande de l’assuré ou de toute personne ayant
droit à l’indemnité et résulte d’une expertise amiable (c’est le cas notamment
de la plupart des assurances de choses) ou d’une action judiciaire intentée
par l’assuré ou par la victime bénéficiaire de l’indemnité(dans les assurances
de responsabilité où la victime dispose d’une action directe contre
l’assureur).

3- Délai de règlement :
L’assureur dispose d’un délai pour exécuter son obligation et régler
l’indemnité d’assurance. Ce délai est fixé dans la police, généralement il est
d’un mois à compter de l’accord amiable ou à compter duquel la décision
judiciaire est définitive. L’indemnité est payée au siège social de la société
ou à l’agence dont dépend le contrat, ou à tout autre lieu convenu entre les
parties.

4- Règlement en matière d’assurance de responsabilité :


Lorsque la victime a limité sa demande à la réparation de son préjudice actuel
et que les premiers juges n’ont pas tenu compte de l’aggravation possible de
l’incapacité permanente partielle, cette victime peut toujours introduire
contre l’assureur une nouvelle demande en indemnisation.

5- Règlement des assurances de personnes :


Elles sont en principe des assurances à caractère forfaitaire, les sommes
assurées sont fixées par le contrat. Néanmoins un certain nombre de clauses
peuvent adapter la prestation de l’assureur aux variations économiques et
monétaires.

6- Règlement des assurances de dommages :


Le principe indemnitaire suppose une évaluation correcte du préjudice subi
du fait d’un dommage corporel, d’un dommage matériel ou d’un dommage
pécuniaire (immatériel). L’expertise, qu’elle soit amiable ou judiciaire, a
précisément pour objet d’apporter à l’assureur les données techniques de
cette évaluation.

7- Paiement de la prestation due par l’assureur :


Principe : si les règles du droit des assurances président au règlement du
sinistre, son paiement relève du droit commun.
Provision : l’assuré ou le bénéficiaire ont le droit de recevoir une provision.
Sanctions : l’assureur de mauvaise foi peut être condamné à verser des
intérêts moratoires ou des intérêts compensatoires en cas de préjudice
causé à l’assuré du fait du retard dans le versement de l’indemnité
d’assurance.
Intérêts moratoires : ces intérêts dont le taux est fixé par la loi ne sont
pas accordés automatiquement, elles doivent être sollicitées par la partie
civile. Ils commencent à courir du jour où la créance est judiciairement
établie et non à partir du jour du sinistre.
Intérêts compensatoires : sont destinés à couvrir le dommage
supplémentaire causé au bénéficiaire de la prestation pour la durée
excessive d’une procédure, due à des manoeuvres dilatoires ou à la
résistance abusive de la part de l’assureur. Ces indemnités peuvent être
allouées à partir du jour où le débiteur est mis en demeure.

8- Dommages laissés à la charge de l’assuré :


La sous - assurance : s’apprécie au jour du sinistre. Lorsque l’expertise
révèle une sous– assurance, l’indemnité est réduite proportionnellement au
rapport qui existe entre la somme assurée et la valeur assurable.
Le découvert obligatoire : a pour objet de laisser à l’assuré une part du
dommage, fixée en pourcentage ou arrêtée à une somme forfaitaire.
La franchise : c’est la somme que l’assureur n’indemnisera pas en cas de
dommage. Elle est fixée d’un commun accord entre les parties lors de la
souscription du contrat, elle peut avoir un but de responsabilisation des
assurés : ceux-ci devront garder à leur charge les petits dommages, ce qui
les incitera à tenter de les éviter.

9- Quittance après paiement :


Principe : elle ne doit être signée par l’assuré que lorsqu’il a effectivement
reçu le paiement de son indemnité d’assurance.
Prescription biennale : elle impose à l’assuré une grande vigilance lorsque
le règlement ou le paiement du sinistre traînent en longueur.
Répétition de l’indu : une indemnité d’assurance payée alors qu’elle n’était
pas due peut donc faire l’objet d’une action en répétition : l’assureur en
réclame la restitution.
Violence ou dol : lorsque la quittance est signée sans réserves pour solde
de tout compte, avec renonciation à toute réclamation ultérieure, elle
constitue une véritable transaction. Elle peut être annulée pour violence ou
dol, à charge pour le demandeur d’en apporter la preuve.

10- Faculté de résiliation de l’assureur après sinistre :


Résiliation conventionnelle après sinistre : elle doit donc être
expressément prévue par une clause du contrat.
Résiliation après un sinistre suspect ou douteux : L’assureur sera tentéde
résilier après un sinistre dont l’origine lui parait douteuse et dans lequelil
soupçonne une escroquerie à l’assurance.
Résiliation d’un contrat mal évalué : Les circonstances du sinistre, souvent
mises en relief par l’expertise, peuvent révéler que sans qu’il ait eu fraude,le
risque garanti était plus lourd que l’assureur ne l’avait précédemment évalué.
La résiliation peut être le préalable d’un nouveau contrat plus équilibré et
mieux adapté au risque et l’assureur fera une nouvelle offre de garantie
assortie de conditions plus strictes. A la limite, l’assureur peut estimer le
risque trop lourd, inassurable et décider de résilier définitivement sans
reprendre l’affaire.
LE CONTRAT D’ASSURANCE

Contrat de bonne foi : Nécessité absolue de l’honnêteté de l’assuré pour


maintenir l’équité de la relation contractuelle, car l’assureur est le plus
souvent obligé de faire confiance à ses déclarations sans pouvoir les vérifier
lors de la souscription du contrat.

Contrat aléatoire : Le risque est incertain, il ne dépend en aucun cas de la


volonté des parties, c’est cet élément qui revêt au contrat d’assurance son
caractère aléatoire du côté de l’assuré, car il n’existe aucun aléa pour
l’assureur.

Contrat synallagmatique : L’obligation de l’assureur réside dans le


règlement d’un sinistre au moment de la réalisation de celui-ci et celle de
l’assuré dans l’obligation de payer la cotisation ou la prime qui y correspond.
Contrat d’adhésion : L’assuré ne fait le plus souvent qu’accepter l’offre
générale qui lui est faite par l’assureur, il se contente d’y adhérer sans
possibilité de discuter les clauses du contrat, surtout dans ses conditions
générales.

I- LA CONCLUSION DU CONTRAT D’ASSURANCE


Elle est décomposée en deux phases d’information et de consentement. Elle
est concrétisée par la signature de la police.

A- LA FORMATION DU CONTRAT
Le contrat d’assurance est formé dès que les parties sont d’accord surses
éléments les plus importants, mais cet accord doit succéder à un échange
obligé d’informations.

1- Obligation d’information de l’assuré :


Sur ses besoins de couverture et la précision des éléments d’évaluation du
risque. Les informations que fournit l’assuré résultent des réponses à des
questionnaires composant les propositions et les questions formulées par
l’assureur et qui doivent être claires et précises. Toute question exprimée
en termes généraux risque de recevoir une réponse imprécise et créer des
malentendus par la suite.

2- Obligation d’information de l’assureur :


Sur la prime et les garanties en fournissant un projet de contrat et une
fiche d’informations explicative.

3- Personnes intéressées au contrat d’assurance :


Le souscripteur ou preneur d’assurance : qui signant la police à titre
personnel s’engage envers l’assureur notamment quant au paiement des
primes.
L’assuré : c'est-à-dire celui dont le patrimoine ou la personne est exposée
au risque et c’est vis-à-vis du risque de cet assuré que l’assureur s’engage.Le
bénéficiaire : appelé en cas de sinistre à recueillir le profit du contrat,qu’il
s’agisse d’un bénéficiaire pour lequel le souscripteur a expressément stipulé
ou qu’il s’agisse d’un tiers auquel la loi attribue le profit de l’assurance
(créancier privilégié ou hypothécaire, victime ou tiers lésé dansl’assurance de
responsabilité).

4- Forme du contrat :
Le contrat d’assurance s’établit au moyen d’un écrit nommé « police » ou s’il
s’agit d’une pièce provisoire, d’une « note de couverture » et quand on modifie
un contrat existant, la pièce qui constate cette modification est appelée «
avenant ».

5- Police d’assurance :
C’est le document signé des parties qui constate l’existence et les conditions
du contrat d’assurance et qui en constitue la preuve. Il doit obligatoirement
contenir ces obligations : les noms et domiciles des partiescontractantes, la
chose ou la personne assurée, la nature des risques garantis, le point de
départ et la durée de la garantie, son montant, celui de la prime ou de la
cotisation d’assurance. Il se présente sous la forme d’unimprimé établi par
l’assureur, elle comprend un ensemble de clauses communes à tous les
contrats d’une même catégorie et appelées
« conditions générales ». Elles sont complétées par les « conditions
particulières » qui manuscrites ou dactylographiées individualisent le
contrat et comportent les indications exigées par la loi.

6- La note de couverture :
C’est le document provisoire constatant l’existence d’une garantie avant
l’établissement de la police ou de l’avenant, il est souvent délivré pour le
compte d’une entreprise d’assurance, par un intermédiaire habilité, agent ou
courtier. Il permet à l’assuré d’être immédiatement garanti sans attendre la
rédaction définitive de la police mais il n’est qu’un moyen de preuve provisoire
et n’a plus d’effet dès qu’elle est remplacé par la police ou par l’avenant en
cas de modification.

7- L’avenant :
C’est le mode normal de la modification de la police d’assurance, il doit être
fait par écrit et signé par les parties. Il doit être écrit en caractères très
apparents et il prend souvent la forme d’un intercalaire, fait corps avec la
police d’assurance qui demeure applicable sur tous les points qui n’ont pas
fait l’objet des modifications.

8- Conditions :
La formation d’un contrat d’assurance obéit aux règles générales de
formation des contrats, c'est-à-dire qu’aux termes du DOC, il doit remplir4
conditions pour sa validité, à savoir le consentement de la partie qui s’oblige,
sa capacité de contracter, un objet certain qui forme la matière de
l’engagement et une cause licite.
9- Particularités :
La police d’assurance doit être rédigée en caractères apparents et certaines
clauses doivent être rédigées en caractères très apparents qui frappent le
lecteur à première vue, soit par leur encre de couleur différente, soit par
les caractères particuliers de leurs lettres : ce sont les clauses relatives aux
nullités, aux déchéances, à la durée du contrat etaux exclusions.

10- Juges :
Ce sont les juges du fond qui interprètent les clauses des polices
d’assurance. Si celles-ci sont claires, précises et licites, elles doivent être
appliquées mais cela n’exclut pas la nullité des clauses illicites, abusives ou
contraires aux principes généraux du droit. S’il y a une contradiction entre
les clauses générales et les clauses particulières, ce sont les clauses
particulières qui l’emportent. Si certaines clauses sont équivoques,
contradictoires, obscures ou ambiguës, le juge du fond les interprète dans
l’intérêt des assurés.

11- Date d’effet du contrat d’assurance :


Elle est toujours précisée aux conditions particulières. Toutefois, pour
éviter toute incertitude, l’assureur préfère toujours reporter l’effet des
garanties de 12 ou 24 heures après le paiement de la prime et la signature
du contrat. Dans les polices à durée ferme (dont les garanties cessent
automatiquement à l’échéance, à moins que l’assuré n’en demande le
renouvellement) la prise d’effet de l’assurance est le lendemain à midi du
jour du paiement de la prime ou le même jour à partir de minuit. Dans les
contrats résiliables annuellement, les garanties sont automatiquement
renouvelées à l’échéance, par tacite reconduction, sauf résiliation par l’une
des parties.

B- LA DUREE DU CONTRAT
La durée du contrat est fixée par la police de façon conventionnelle mais en
pratique, il est assoupli par deux possibilités : la faculté de résiliation qui
permet d’abréger la durée de la garantie et la tacite reconduction qui permet
de prolonger la durée de la garantie.

1- Tacite reconduction :
Elle suppose l’existence d’un contrat à durée déterminée, l’arrivée du contrat
à l’expiration de la durée prévue et l’insertion dans la police d’une clause
expresse prévoyant que par accord tacite des parties, il y aura
reconduction du contrat. En l’absence d’indication de la tacite reconduction,
le contrat est réputé à durée ferme.

2- Effets de la tacite reconduction :


Le contrat est renouvelé pour un an et peut être indéfiniment prolongé
d’année en année par le jeu de cette clause. Le Code des assurances prévoitla
possibilité d’établir des contrats pour deux ans à condition que cette mention
précède la signature des parties, sans préjudice de la faculté légale de
résiliation. A leur échéance, les contrats établis pour deux ans sont
renouvelés pour une année. Toutefois l’assuré a le droit de se retirer à
l’expiration d’une période de trois cent soixante-cinq (365) jours à compter
de la date de souscription du contrat sous réserve d’en informer l’assureur,
avec un préavis au moins égal au minimum fixé par le contrat, ce droit
appartient également à l’assureur. Le minimum de préavis devra êtrecompris
entre trente (30) jours et quatre-vingt-dix (90) jours.

C- LA RESILIATION DU CONTRAT D’ASSURANCE


C’est le droit de mettre fin au contrat par une manifestation unilatérale de
volonté. Tous les contrats d’assurance comportent dans leurs conditions
générales ou particulières des indications précises pour mettre fin au
contrat qui s’appellent la « clause résolutoire ». La résiliation peut émaner de
l’assuré ou de l’assureur. Pour résilier, l’assuré doit adresser une lettre
recommandée un mois au moins avant à l’entreprise d’assurance ou à son
mandataire.

1- Extinction par l’effet de la loi :


En présence de certains événements qui rendent pratiquement impossible la
continuation du contrat, la loi ordonne son extinction. Ces événements sont :
la perte totale de la chose assurée, le retrait de l’agrément de l’entreprise
d’assurances, la réquisition de la propriété du bien assuré et lafaillite.

2- Extinction par l’effet du contrat d’assurance :


Contrat à durée déterminée : A l’arrivée du terme convenu, le contrat doit
s’éteindre automatiquement sauf s’il y a une clause de tacite reconduction,
mais la durée de chaque reconduction ne peut être supérieure à une année
quelle qu’ait été la durée initiale.
Contrat à durée indéterminée : Ici la durée n’est pas stipulée. L’hypothèse
correspond au contrat fait pour la durée de la société d’assurances.

3- Cas de résiliation pouvant être invoqués par l’assureur :


Irrégularité dans la déclaration de risque initial ou d’une aggravation du risque,
constatée avant ou après tout sinistre. Déclaration d’aggravation durisque soit
immédiatement par l’assureur, soit après le refus par l’assuré dunouveau taux de
prime. Défaut de paiement de prime par l’assuré lorsque
10 jours au moins de suspension se sont écoulés. Sinistre. Faillite ou règlement
judiciaire de l’assuré ou de l’assureur. Aliénation de la chose assurée.

4- Cas de résiliation pouvant être invoqués par l’assuré :


Disparition des circonstances aggravantes si l’assureur ne consent pas une
diminution de prime correspondante. A titre de réciprocité, possibilité à
l’assuré de résilier toutes les autres polices à la même compagnie en cas de
résiliation après sinistre de l’assureur. Droit appartenant à l’acquéreur en cas
d’aliénation de la chose assurée ou encore à la masse des créanciers dans les
trois mois de la faillite de l’assuré.

Vous aimerez peut-être aussi