Vous êtes sur la page 1sur 33

PLAN :

Première parie : l’assurance vie

1) Le régime juridique du contrat d’assurance vie

A- Les conditions de validité

B- Les effets de l’assurance vie

2) Les techniques de gestion des contrats d’assurance vie

A- Les contrats d’assurance vie en support DIRHAMS

B- Les contrats d’assurance vie en support unité de compte

Deuxième partie : l’assurance de groupe

1) Les conditions de formation du contrat groupe

A- La formation du contrat groupe

B- La résiliation du contrat

2) L’assurance groupe à adhésion facultative et obligatoire

A- Les opérations collectives facultatives des mutuelles et institutions de


prévoyance

B- Les opérations à adhésion obligatoire des mutuelles et institutions de


prévoyance
INTRODUCTION

Assurance, police, sinistre, prime, des termes évoqués tout le temps, partout et par tout
le monde .personne ne peut s’en passer. Actes d’achat, accident de la circulation, du
travail, vois pertes, incendies, tout y passe. Notre vie quotidienne est devenue synonyme
d’assurance.

Incompréhensible pour certaines, complexes pour d’autre, l’assurance est devenu un


élément vital dont le commun des mortels ne peut plus se passer.

Elle est présentée à tous les niveaux de notre vie, depuis la naissance jusqu’au décès de
la personne « assurée ». Imaginer l’inverse : une vie sans assurance. Qu’adviendra-t-il
de celui qui serait victime d’un accident ou d’une catastrophe quelque susceptible de le
rendre invalide sans capacité physique aucune ?

Elle peut être définit comme l’organisation d’une mutualité de personnes soumises à
l’éventualité de la réalisation d’un même risque qui, par leurs contributions financières
permettent l’indemnisation des dommages subis par ceux d’entre eux qui sont
effectivement frappés par ce risque.

La principale raison d’être de l’assurance, c’est l’organisation de la solidarité au sein


d’un groupe de personne soumis à un risque afin d’indemniser ceux qui ont été victime
de la malchance grâce aux contributions de ceux qui n’ont pas eu cette malchance.

Inventée par les Européens dans la foulée de la révolution industrielle qui a fait le
bonheur économique de l’Europe, l’assurance a fait le tour du monde pour devenir en
quelque année une industrie financière aux multiples acteurs.

Bien que l’assurance ait existé au Maroc depuis la période coloniale, elle ne s’est
réellement développée qu’après l’indépendance, avec les chantiers économiques ouverts
à l’époque et les projets d’infrastructure lancés par l’Etat.

La complexité de la relation assureur-assuré jette parfois un discrédit sur le vrai rôle des
assurances au Maroc. Les compagnies passent pour être des brasseurs insatiables de
fonds, peu soucieux d’accompagner le client dans sa démarche de remboursement en
cas de problèmes en aval, souvent livré à lui-même, le client contribue à enrichir
certaines compagnies sous le poids de contraintes juridiques et vitales difficiles à
ignorer dans un contexte de plus en plus « influent ».

Toutefois une chose est sûre : la consommation de l’assurance au Maroc reste faible.
Son développement est conditionné par la production d’une législation forte et
l’instauration d’un système fiscal incitatif.
Sans doute l’assurance à deux types essentiels, l’un couvre les dommages liés a tout ce
qui est de biens patrimoniaux (assurance dommage), l’autre porte sur l’indemnisation
des préjudices atteints la personne même fait partie au contrat d’assurance (assurance de
personne).

ce qui nous intéresse dans ce travail c’est l’assurances de personnes dont l’assureur
s’engage à verser un capital ou une rente définit par le contrat si se réalisent des risques
touchant à la personne même de l’assuré (maladie, accident, décès…), dans ce cas le
souscripteur et l’assuré sont généralement la même personne, et en cas de vie le
bénéficiaire est aussi en général la même personne.

Notre travail à pour objet de traiter la question des assurances de personnes en tant
qu’ont des contrats protégeant la personne même de l’assuré, soit « en cas de vie »
(assurance vie) sous forme de capitalisation donnant lieu au bénéfice du titulaire au
versement d’un capital ou d’une rente après une certaine date, soit « en cas de décès »
(assurance décès) donnant lieu au versement d’un capital au bénéficiaire, soit par une «
assurance maladie » tel que l’assurance complémentaire santé, l’assurance
hospitalisation, ou le contrat « accidents corporels ».

Dans une première partie en va traiter le régime juridique du contrat d’assurance vie, et
les techniques de gestion du contrat d’assurance vie, alors que dans une deuxième parie
en va aborder le contrat d’assurance groupe, et la nature facultative ou obligatoire de
l’assurance collective.
I) L'ASSURANCE VIE

En vue d'une meilleure appréhension de la question il convient de mettre en exergue


l'ensemble des dispositions qui régissent l'assurance vie (1) avant de pencher sur les
questions d'ordre technique (2).

I. LE REGIME JURIDIQUE DES CONTRATS D'ASSURANCE VIE.

L’assurance sur la vie est un contrat par lequel l’assureur, en contrepartie de la prime
qu'il perçoit, s'engage à verser au souscripteur ou à un tiers, désigné par celui ci, une
somme déterminée, en cas de décès de l'assuré ou de survie au delà d'un âge déterminé.

L’assurance sur la vie ne se limite cependant pas à ces deux formes lesquelles d'ailleurs
peuvent se combiner en assurance mixte.

D'autres formes sont encore l'assurance de natalité, l'assurance complémentaire,


l'assurance populaire. Les combinaisons d'assurances sur la vie sont très nombreuses et
atteignent la centaine. Nous n'en avons cité que les plus usuelles, celles qui sont
pratiquées sur le marché marocain1.

1) PRESENTATION DE QUELQUES FORMES D'ASSURANCES-VIE

Le contrat d'assurance vie peut s'envisager en présence de deux types d'aléa.

A. L'assurance vie pour cause de vie

Le contrat d'assurance vie pour cause de vie est un contrat qui permet à l'assuré
bénéficiaire de capitaliser des fonds en vue d'une échéance déterminée qui coïncide
avec un besoin plus ou moins déterminé. Ce besoin pourra être :

1
Azzedine KETTANI, L'assurance au Maroc, thèse de doctorat, université de Nice, faculté de droit et sciences
économiques p.132, 407p.
•le financement d'un projet (études des enfants, acquisition d'un bien, voyage,
entreprise professionnelle...);

•le financement d'un "complètement de revenus"(rendu nécessaire suite à réduction


d'activité, à une cession d'activité, à un départ en retraite...).

En apparence, on est face à un produit d'épargne que proposeront aussi bien les
établissements bancaires que les assureurs traditionnels. Toutefois, les techniques de
l'assurance régissent ce type de contrat.

À l'issue du contrat d'assurance vie pour cause de vie il convient d'attribuer au


bénéficiaire du contrat un capital. Pour cela, il faut tout d'abord que ce bénéficiaire soit
en vie (s'il était décédé avant cette échéance le capital resterait acquis à l'assureur, seule
une contre-assurance désignant un autre bénéficiaire pourrait éviter cela2.

B. Le contrat d'assurance vie pour cause de mort

La deuxième catégorie de contrat d'assurance vie est celle qui envisage le risque de
décès. Il s'agit d'anticiper les conséquences du décès de l'assuré en prévoyant l'octroi
d'un capital ou d'une rente à un ou plusieurs bénéficiaires désignés ou non (faute de
désignation, la loi relative à la dévolution successorale s'appliquera).

Le contrat d'assurance vie pour cause de mort est un contrat qui permet au souscripteur-
assuré de capitaliser des fonds en vue :

•de protéger sa famille ou toute personne qui lui est chère : l'objectif est d'éviter que les
bénéficiaires ne se trouvent en difficulté au moment du décès en étant confronté à des
charges ou à des manques à gagner ;

•de transmettre son patrimoine : l'objectif est d'assurer la transmission de capitaux au


profit d'un bénéficiaire et en dehors du cadre successoral (le capital transmis échappe
par principe à la masse successorale partageable entre les héritiers désignés par la loi).

2
André MARTIN, Techniques d’assurances, éd. Dunod, 3eme ed. Paris, P. 199, 239p .
Quoiqu'il en soit la prestation n'est due par l'assureur qu'en cas de décès avant le terme
défini au contrat. Si à la fin du contrat, le décès n'est pas survenu, le bénéficiaire ne
perçoit rien. L'assurance est alors dite "à fonds perdus" et constitue un bénéfice pour
l'assureur.

C. L'assurance populaire

Il s'agit d'une formule qui par son nom révèle déjà son contenu, son objet et son but.
Elle est une assurance sur la vie adaptée aux classes modestes dont les moyens ne
permettent pas une épargne importante. Elle s'adresse donc notamment à la masse
laborieuse. Sur le plan des garanties, elle n'est guère différente des catégories
précédente et se prête aux mêmes combinaisons. Ses caractères propres résident
notamment dans la modicité du capital et dans le fractionnement de la prime en vue de
permettre au souscripteur de s'en acquitter par prélèvement sur son salaire.

En général, le souscripteur n'est d'ailleurs pas soumis à un examen médical et répond à


un simple questionnaire3.

La aussi le capital stipulé n'est intégralement payable en cas de décès que si le décès
survient après un délai spécifié au contrat.

Contrairement aux autres formes précitées, le paiement des primes de la première année
est obligatoire dans les assurances populaires

Lors de l’étude des différentes formes de l’assurance vie il apparait clairement que cette
branche d’assurance repose sur le mécanisme, de la stipulation pour autrui.

Il s’agit là dune importante dérogation au principe de la relativité des obligations. Ce


qui n’est pas sans effet sur l’ensemble des conditions de formation de l’assurance vie
ainsi que sur ses effets consécutifs

2) CONDITIONS DE VALIDITE

A. CONDITION DE FOND

Le contrat d'assurance est avant tout un contrat son fonctionnement fait appel aux
techniques contractuelles classiques, du droit commun. Ainsi il doit s'appuyer sur quatre
éléments que requiert le DOC.
3
Azzedine KETTANI, op.cit. 407p.)
Des questions relatives au consentement, à la cause, et à la capacité et la détermination
du tiers bénéficiaire soulèvent certaines difficultés :

a. Le consentement

Le consentement du souscripteur ne soulève guère de difficulté particulière, sauf dans


un cas bien précis : celui de la conclusion d'un contrat d'assurance vie suite à un
démarchage.

En effet le démarchage est un procédé de distribution qui peut devenir agressif : certains
démarcheurs savent s forcer les portes et les consentements grâce à des discours ou la
vérité ou le mensonge sont adroitement mêlé4 pour se prémunir contre ce risque le
législateur accorde au souscripteur un délai de 15 j pour dénoncer cet engagement, sans
avoir à verser des dommages et intérêts.

Il existe aussi des cas où le consentement de l'assuré est rendu nécessaire, notamment
lorsqu'un tiers contracte une assurance temporaire en cas de décès sur la tête de l'assuré(
art 68) il en est de même en cas de souscription d'une assurance temporaire en cas de
décès sur la tête d'un mineur ayant l'âge de douze ans, car en plus de l'autorisation de
son représentant légal, il faut le consentement personnel du mineur. Art 70)

Il est à noter que ces règles sont d'ordre public, et partant leur inobservation entraîne la
nullité du contrat.

Envisagé du côté de l'assureur la situation diffère sensiblement dans la mesure où il y a


d'importantes dérogations :

Ainsi non seulement l'erreur sur l'âge de l'assuré, qui est un élément fondamental dans
ce type de contrat, n'entraîne pas la nullité de l'assurance (art 94), mais aussi en cas de
réticences ou de fausse déclaration l'assureur doit tout de même verser la provision
mathématiques du contrat.

b. La capacité et la détermination du tiers bénéficiaire

•S’agissant de la détermination du tiers bénéficiaire

Comme déjà évoqué l'assurance vie repose sur la techniques de la stipulation pour autrui
et par la même sur le régime juridique de cette dernière. L'art (34) d.o.c énonce
4
., Jean CALAIS-AULOY, Frank STEINMETZ, Droit de la consommation éd. Dalloz, 6eme ed. P.160.
clairement que l'on peut stipuler au profit d'un tiers même indéterminé, il suffit qu'il
puisse être identifié par la suite.

L'art (74) consacre cette solution civiliste en admettant que :" Est considérée comme
faite au profit de bénéficiaires déterminés, la stipulation par laquelle le contractant
attribue le bénéfice de l'assurance, soit à son conjoint sans indication de nom, soit à ses
enfants et descendants nés ou à naître, soit à ses héritiers, sans qu'il soit nécessaire
d'inscrire leurs noms dans le contrat ou dans tout autre acte ultérieur contenant
attribution du capital ou de la rente assuré."

•S’agissant de la capacité

Si le souscripteur peut attribuer le bénéfice de l'assurance à une personne qui n'existe


pas encore. il peut, à fortiori, l'attribuer à un incapable (mineur, majeur sous tutelle ou
curatelle...). Le problème n'est pas si simple que ça, en effet il existe des cas, dans le
cadre notamment de l'assurance vie pour cause de mort, ou il n’est défendu à toute
personne de contracter une assurance sur la tête d'un mineur âgé de moins de douze ans
ou d'un incapable. Art 69.

Par ailleurs tout souscripteur doit impérativement avoir la capacité de contracter, il en


est, bien évidemment, de même pour le promettant (l'assureur).

Hormis ces cas bien précis le tiers bénéficiaire peut être mineur ou incapable dans la
mesure ou il ne fait qu'accepter un bénéfice sans contrepartie.

c. cause

La question de cause pose elle aussi quelques difficultés, notamment en matière de


désignation et substitution du bénéficiaire. Elle peut ainsi être annulée pour cause
d'immoralité, autrement désignée « contrariété à l'ordre public et aux bonnes mœurs ».

A l'origine, ce critère permettait de prononcer la nullité de la désignation de la


concubine ou de la maîtresse du souscripteur. Cette désignation était en effet analysée
comme une incitation à l'entretien, voire à la rétribution de relations jugées illicites ou
immorales, parce qu'adultérines. (Le contrat restant, quant à lui, parfaitement valable).

Mais depuis les mœurs se sont évolués, les juges de leurs côtés adoptent leurs positions
aux évolutions et aspiration de la société décident par un arrêt de principe rendu le 3
février 1999 que : « n'est pas (plus) nulle comme ayant une cause contraire aux bonnes
mœurs, la libéralité consentie à l'occasion d'une relation adultérine »5

Au Maroc la situation diffère sensiblement dans la mesure où les relations n'ayant point
pour support le mariage demeure prohibées. On ne pourrait être surpris si le juge annule
la souscription faite à une concubine sous le sceau de l'ordre public.

B. CONDITIONS DE FORMES

D'une manière générale

L'art 71 dispose que "le contrat d'assurance sur la vie doit indiquer outre les
énonciations mentionnées aux articles 12 et 13 ci-dessus "

1. les prénoms, nom et date de naissance de celui ou ceux sur la tête desquels repose
l'opération d'assurance ;

2. les prénom et nom du bénéficiaire, s'il est déterminé ;

3. l'événement ou le terme duquel dépend l'exigibilité des sommes assurées ;

4. les conditions de rachat et des avances telles que prévues à l'article 89 ci-après ;

5. les conditions de la réduction du capital ou de la rente garanti si le contrat implique


l'admission de la réduction, conformément aux dispositions des articles 86 à 88 ci-
dessous."

On en déduit que le contrat doit être constaté par écrit

D'une manière particulière

L'art 73 ajoute que le contrat d'assurance sur la vie peut être à ordre. Il ne peut être au
porteur. L’endossement d'un contrat d'assurance sur la vie à ordre doit, à peine de
nullité, être daté, indiquer le nom du bénéficiaire de l'endossement et être signé de
l’endosseur.

5
(http://www.argusdelassurance.com/marches/produits-services/la-remise-en-cause-de-la-clause-
beneficiaire.5076)
Enfin, le consentement de l'assuré prévu à (l’art 68) pour l'assurance temporaire en cas
de décès, doit être donné par écrit pour toute cession ou constitution de gage et pour tout
transfert du bénéfice du contrat souscrit sur sa tête par un tiers.

3) LES EFFETS DE LASSURANCE VIE

A. RAPPORT DU SOUSCRIPTEUR AVEC LE TIERS BENEFICIAIRE.

En principe le souscripteur à toute latitude pour désigner le bénéficiaire de son choix. Il


peut être lui même le bénéficiaire (dans ce dernier cas en parle de contrat de
capitalisation).

Quoiqu'il en soit le ou les bénéficiaires peuvent être déterminés dans le contrat.

L'art 74 précise que "est considérée comme faite au profit de bénéficiaires déterminés,
la stipulation par laquelle le contractant attribue le bénéfice de l’assurance, soit à son
conjoint sans indication de nom, soit à ses enfants et descendants nés ou à naître, soit à
ses héritiers, sans qu'il soit nécessaire d’inscrire leurs noms dans le contrat ou dans tout
autre acte ultérieur contenant attribution du capital ou de la rente assuré". Cela se
comprend aisément pour les descendants et ascendants, mais la situation devient
critique pour ce qui est du conjoint, car le contrat d'assurance est généralement conclu
dans une perspective d'avenir ainsi elle ne produire ses effets qu'après un certain nombre
d'années. Entre temps la situation matrimonial du souscripteur peut bien évidemment
changer. De surcroît, dans la mesure où la polygamie est, quoique sévèrement
conditionné, toujours permise. Le souscripteur peut épouser une seconde épouse. De là
plusieurs questions se posent : laquelle des épouses peut bénéficier du capital ou de la
rente ? La première la deuxième ?

L'art 75 répond à ces interrogations en précisant que l'assurance faite au profit du


conjoint de l'assuré profite à la personne qu'il épouse même après la date du contrat. En
cas de pluralité de mariages, le profit de cette stipulation appartient aux conjoints
survivants.

Parfois le bénéficiaire n'est pas désigné dans le contrat, il peut même arriver que le
bénéficiaire n'accepte ou n'a pas encore accepté la stipulation faite à son profit, la encore
le stipulant a toute liberté pour designer le ou les bénéficiaires de son choix, comme il
peut substituer un bénéficiaire à un autre.
Cette désignation ou cette substitution se fait selon l'art 75 soit par testament, soit entre
vifs par voie d'avenant- cad par un accord additionnel entre l'assureur et l'assuré
modifiant et complétant une police d'assurance dont il fait partie intégrante.- ou en
remplissant les formalités édictées par l'art 195 du doc - cad qu'il doit signifier cette
désignation ou cette substitution à l'assureur par acte ayant date certaine.- ou enfin quant
le contrat est à ordre, par voie d'endossement.

Mais si tôt le bénéficiaire donne son acceptation (expresse ou tacite) à la stipulation du


bénéfice de l'assurance, ladite stipulation devient irrévocable.

Toutefois, si le bénéficiaire a tenté de donner la mort au stipulant (ne serait ce que pour
précipiter sa richesse) le stipulant reprend son droit de révocation. Et ce même si le
bénéficiaire avait déjà accepté le bénéfice de la stipulation faite à son profit.

Hormis cette éventualité fâcheuse, on peut dire en règle générale que tant que le
bénéfice de la clause n'ait été accepté par le bénéficiaire, le stipulant peut révoquer
librement ce dernier. Mais encore faut il préciser que ce droit de révocation n'appartient
qu'au stipulant et donc il ne peut être exercé de son vivant ni par ses créanciers ni par
ses représentants légaux. Les héritiers du stipulant quand à eux, peuvent exercer ce droit
de révocation mais il est strictement limité par l'art 76 ainsi ils ne peuvent l'exercer
qu'après l'exigibilité de la somme assurée, et au plus tôt quatre-vingt-dix jours après que
le bénéficiaire de l'assurance ait été mis en demeure, par acte extrajudiciaire, d'avoir à
déclarer s'il accepte et il ne répond pas ou répond en refusant.

Mais si le bénéficiaire a été condamné comme auteur ou complice du meurtre de


l'assuré. (Cette hypothèse diffère de la précédente de ce que le stipulant est déjà mort ne
pouvant le révoquer) dans ce cas la loi prive d'effet, à son profit, le contrat d’assurance.
Et ce de plein droit cad sans qu'il soit nécessaire à ce que les héritiers ou tout autre
personne ayant intérêt le réclamant.

Autre caractéristiques de ce rapport, hérité des règles classique qui gouverne la SPA.
Est que la spa ayant un caractère accessoire, le tiers bénéficiaire n'intervient pas dans le
rapport promettant stipulant. On en déduit que le tiers bénéficiaire ne peut en aucun cas
obliger le stipulant à verser la prime d'assurance.
Et en définitive l'art 81 donne le droit au tiers bénéficiaire le droit de transmettre lui
même le bénéfice du contrat soit par cession conforme à l'art 195 doc qu'on a préciser
les modalités plus haut, soit si le contrat est à ordre, par endossement. Mais ce droit est
loin d'être absolu car le même art pose 2 conditions :

Il faut que : -le TB ait déjà accepté la stipulation;

- et que la cessibilité du bénéfice de la stipulation ait été expressément prévu par le


contrat et/ ou le stipulant y est consentant.

B. RAPPORT SOUSCRIPTEUR - ASSUREUR.

Il s'agit d'un rapport d'obligation, dans lequel, le stipulant s'engage à verser au


promettant une prime en contrepartie d'un capital qui sera versé au tiers bénéficiaire au
décès de l'assuré. Ou sera versé au stipulant même (cas du contrat de capitalisation).

Juridiquement, la prime ou cotisation constitue la contrepartie financière de


l'engagement de l'assureur qui s'engage de son côté au versement d'un capital ou d'une
rente.

Ainsi l'assuré doit verser une prime ou cotisations, mais l'originalité de l'assurance de
personnes est justement le caractère purement facultatif de la prime ou de la cotisation.
L'assureur ne dispose d'aucune action pour en exiger le versement. Art 85.

Techniquement, dès la souscription du contrat, on pourra l'envisager de manière


programmée. Le souscripteur prend alors l'engagement de verser (virement
programmée souvent) chaque mois un montant déterminé (abonnement). il se met alors
en place une suite de mensualités (de trimestrialités, de semestrialités ou d'annuités) en
vue de constituer un capital disponible à échéance.

Au delà de la prime ou de la cotisation, il est possible "d'alimenter", à tout moment, le


contrat d’assurance vie de virements ponctuels, d'apports complémentaires, en fonction
des ambitions du souscripteur. Ces sommes sont alors capitalisées jusqu'à l'échéance du
contrat. (Techniques d'assurance, p.205....)

Toutefois, s'agissant du contrat temporaire en cas de décès, on prendra soin d'envisager


cette capitalisation de manière progressive et anticipée pour ne pas voir le contrat
d'assurance vie requalifié et réintégrer la masse successorale. L'art 80 précise à ce
propos que " ces derniers [les créanciers du contractant] ont seulement droit au
remboursement des primes, lorsque celles-ci, ayant été manifestement exagérées, eu
égard aux facultés du disposant, ont été payées en fraude de leurs droits."

C'est cette démarche qu'a suivi la cour de cassation dans un ensemble de décisions dont
l'une rendu le 4 juillet 2007.6

En l'espèce Madame Germaine x a souscrit un contrat d'assurance vie pour cause de


décès dont le seul et unique bénéficiaire est son fils Lucien. Ses autres enfants appelés à
la succession voient le capital leur échapper et introduisent une action en justice pour
obtenir le rapport à la succession de primes jugées manifestement excessives.

La cour d'appel ordonne au bénéficiaire, Lucien x de rapporter une partie des capitaux
qu'il a reçus de l'assureur et de partager ces capitaux de manière égale entre tous les
héritiers que la loi désigne.

M. Lucien x et son épouse font grief à l'arrêt attaqué en arguant que la cour d’appel
commet une erreur d'appréciation de la prime manifestement excessive. La situation
patrimoniale de la souscriptrice ne s'opposait pas au paiement d'une prime, le paiement
de cette prime ne la mettait nullement en difficulté.

La cour de cassation prend en compte l'ensemble des éléments patrimoniaux relevés par
la cour d'appel et valide son appréciation pour dire que la prime avait un caractère
manifestement excessif (notamment en tenant compte de l'âge de la souscriptrice), peu
importe que la souscriptrice n'ait pas été mise en difficulté au terme de ce paiement de
prime. Elle valide le rapport à la succession en modifiant seulement la date de calcul des
intérêts produits par cette somme à rapporter (la date à prendre en compte est celle du
jour où l'indemnité est déterminée par la cour).

Par ailleurs, en cas de non paiement de prime ou fraction de prime dans les dix jours de
son échéance, l'assureur adresse au souscripteur une lettre recommandée avec accusé de
réception l'informant qu'à l'expiration d'un délai de vingt jours à dater de l'envoi de cette
lettre, le défaut de paiement de la prime ou fraction de prime échue ainsi que des primes
éventuellement venues à échéance au cours dudit délai, entraîne soit la résiliation du

6
Cass, civ 1, du 4 juillet 2007, 06-16.382, Inédi.
contrat en cas d'inexécution ou d'insuffisance de la valeur de rachat du capital ou de la
rente garanti,- cad versement anticipé à l'assuré d'un pourcentage de l'épargne constituée
au titre d'un contrat d'assurance sur la vie. - soit la réduction dudit capital ou ladite
rente.

Le législateur prévoit donc 3 solutions à l'éventuel défaut de paiement:

- la résiliation du contrat en cas notamment d'inexistence ou d'insuffisance de la valeur


de rachat du capital.

- le rachat du capital ou de la rente garanti, sur la demande du contractant est


obligatoire. La valeur de rachat, le nombre des primes à payer avant que le rachat ou les
avances puissent être demandés, doivent être déterminés par un règlement général de
l'assureur approuvé par l'administration. Les dispositions du règlement général ne
peuvent être modifiées par une convention particulière. (Art 89)

- la réduction du capital ou de la rente (voir art 88).

Ces deux dernières possibilités ne sont pas applicables à l'assurance temporaire en cas
de décès (art 90, 91).

L'art 92 pour sa part apporte une solution à la problématique qu'on a vu plus haut qui
concerne notamment le bénéficiaire coupable de la mort du stipulant en disposant que :
dans ce cas l'assureur se dessaisit de son engagement non entre les mains du bénéficiaire
comme prévu au contrat mais plutôt envers soit le contractant, ses héritiers, ou ayant
cause. A moins qu'il ne soit condamné comme auteurs ou complices du meurtre de
l'assuré.

L'erreur sur l'âge de l'assuré soulève quand à elle quelques difficultés et appelle à des
distinctions subtiles :

- l'erreur sur l'âge est telle que si l'assureur connaissait l'âge véritable du contractant
n'aurait pas pris le risque parce que justement l'âge véritable de l'assuré se trouve en
dehors des limites fixées pour la conclusion des contrats par l'assureur, le législateur a
prévu dans ce cas la nullité du contrat.

- dans les cas inverses le législateur s'inspirant de la règle proportionnelle applicable


dans les assurances de dommage prévoit donc deux solutions spécifiques à l'assurance
vie : 1- si par suite d'erreur la prime payée est inférieur à celle qui aurait dû être
acquittée, le capital ou la rente assuré est réduit en proportion de la prime perçue et de
celle qui aurait correspondu à l'âge véritable de l'assurance, 2- si au contraire par suite
d'erreur, une prime trop forte a été payées, l'assureur est tenu de restituer la portion de
prime qu'il a reçue en trop, sans intérêt.

La spécificité de ces deux solutions réside dans le fait que, contrairement aux assurances
de dommages, en cas de sur assurance le trop perçu ne reste pas acquis à l'assureur. De
surcroît la mauvaise foi du souscripteur est indifférente et partant elle n'entraîne pas la
nullité du contrat. (Art 95) dans ce cas l'assureur doit tout de même verser au
contractant ou, en cas de décès de l'assuré, au bénéficiaire, une somme égale à la
provision mathématique du contrat.

À côté de ces obligations fondamentales il y a aussi d'autres obligations subsidiaires à


savoir le droit à l'information et à la communication. Le droit de chacun des parties
étant l'obligation de l'autre de sorte qu'il y a une réciprocité d'obligations.

Ainsi l'assureur doit préciser clairement les conditions de réduction du capital ou de la


rente garantie dans le contrat de manière à ce que l'assuré puisse à toue époque
connaître le montant auquel le capital ou la rente garanti sera réduit en cas de cessation
du paiement des primes. (Art 88) il en est de même pour ce qui est des conditions de
rachat (art 89).

Par ailleurs l'assureur doit communiquer tout au long de la vie du contrat, chaque année
et par lettre recommandée notamment les informations permettant d'apprécier leurs
engagements réciproques.

Parallèlement, le souscripteur doit aussi signifier à l'assureur tout changement affectant


sa situation ou celle du bénéficiaire (art75).

C. RAPPORT ASSUREUR - TIERS BENEFICIAIRE.

La spécificité de l'assurance vie est qu'elle a pour effet principal de conférer un droit
direct au tiers bénéficiaires contre l'assureur. Il peut agir directement contre lui pour le
contraindre à exécuter son obligation.

Hormis le cas où les primes ont été manifestement exagérées, eu égard aux facultés du
disposant, ou ont été payées en fraude de leur droits (art 80), le tiers bénéficiaire est à
l'abri de toute contestation. Étant créancier du l'assureur, il ne peut faire l'objet de
réclamations de la part des héritiers ou des créanciers du souscripteur (Art 79).

Inversement, le tiers bénéficiaire n'a aucun recours contre les héritiers du stipulant en
cas d'inexécution de l'assureur puisque le capital convenu émane du patrimoine de
l'assureur.

Ainsi l'assureur peut donc opposer au tiers bénéficiaires, les clauses du contrat
(limitatives de responsabilité ou non paiement des primes par le souscripteur), comme il
peut lui opposer son ignorance de sa qualité de tiers bénéficiaire - cela se produit
notamment dans le cas ou le souscripteur na pas notifier sa désignation ou changement
du TB - et qu'il aurait par conséquent effectué le paiement à celui qui sans designation
aurait eu droit (à un héritier par ex.). Il existe des cas où la détermination du tiers
bénéficiaire est délicate. Cela peut se poser dans le cadre de l'assurance temporaire en
cas de décès, mais aussi en cas d'assurance vie pour cause de vie.

S’agissant de l'assurance temporaire en cas de décès : lorsqu'elle a été conclue sans


designation d'un bénéficiaire, le capital ou la rente assuré fait partie du patrimoine ou de
la succession du contrat. Donc il sera versé aux héritiers conformément aux règles sur la
dévolution successorale.

La même solution s'applique en cas de désignation d'un ou plusieurs bénéficiaires et


qu'il n'existe plus de bénéficiaire au décès de l'assuré. (Art78)

S’agissant de l'assurance vie pour cause de vie l'art 76 dispose : " L'attribution à titre
gratuit du bénéfice d'une assurance sur la vie à une personne déterminée est présumée
faite sous la condition de l'existence du bénéficiaire à l'époque de l'éligibilité du capital
ou de la rente assuré." cette disposition ouvre droit à trois hypothèses, donc tout dépend
des termes du contrat :

1- le capital reste acquis à l'assureur en cas d'assurance vie pour cause de vie stipulant
une échéance déterminée et que le bénéficiaire est décédé avant la dite échéance.

2 - le capital ou la rente sera versé aux héritiers du bénéficiaire si le contrat le prévoit.

3 - à défaut de mention particulière, et si le contrat souscrit est une assurance vie mixte,
le capital ou la rente sera versée aux héritiers du souscripteur.
II. LES TECHNIQUES DE GESTION DES CONTRATS D'ASSURANCE VIE

La gestion des contrats d'assurance vie conduit l’assureur à placer les fonds qui lui sont
confiés en vue de les faire fructifier. Le fruit de ses placements sera en partie restitué au
bénéficiaire sous forme de capital ou de rente comme nous l'avons déjà indiqué.

L'art 98 dispose que " les contrats d'assurance sur la vie peuvent être des contrats à
capital variable. " l'on pourrait se demander alors s’ils ne sont pas à capital variable
qu'elle serait l'autre forme ? Le code n'y répond pas il va falloir s'en remettre et la
doctrine et aux techniques des praticiens.

En effet les assureurs disposent de deux options qu’ils présenteront à leurs clients.

La première consiste à placer les fonds en dirhams et génère des intérêts ;

La seconde, celle prévue par l'art 98, consiste à placer les fonds en unités de comptes et
génère des intérêts et/ ou des dividendes voire de plus-values

Ces techniques de gestion s’envisagent dès la signature du contrat. L’assureur à même


l'obligation de préciser au souscripteur les modalités auxquelles il a recours et les
perspectives de rendement de son assurance vie à échéance.

Toutefois, entre la souscription et la fin du contrat d'assurance vie, il est possible pour le
souscripteur d'intervenir afin de racheter une partie de son placement.

1) LES CONTRATS D’ASSURANCES-VIE EN SUPPORT "DIRHAMS"

Les contrats en support "dirhams" sont ceux qui offrent la plus grande sécurité. La
contrepartie de cette sécurité est le rendement plus faible des capitaux confiés à
l'assureur que ce soit dans le cadre d'une prime unique ou ponctuelle ou dans le cadre
d'un abonnement (versements périodiques).

A.LA REMUNERATION ASSUREE DES CAPITAUX

La rémunération des contrats d'assurance vie en support " dirhams" n'est pas encadrée
par le code il va falloir s'en remettre au taux pratiqués sur le marché monétaire. Donc
cette rémunération augmente autant que ces taux augmentent, et inversement dans une
période où ces taux sont relativement faibles ladite somme baisse aussi.

En complément de cette rémunération, l'assureur se doit de restituer une partie des


bénéfices de la branche "vie". Il doit en effet restituer les bénéfices financiers (issus des
placements qu'il a effectués sur le marché financier) et une partie de ses bénéfices
techniques (issus de sa gestion de l'ensemble des contrats). Concrètement ce bénéfice
technique se réalise comme suit :

Pour les contrats "à fonds perdus", l'assureur conservera les fruits générés par les
placements si le décès n'est pas intervenu avant l'échéance du contrat (ces fruits
constitueront un bénéfice technique pour l'assureur). Si le décès intervenait avant
l'échéance, l'assureur puisera dans ces bénéfices pour assumer son engagement (on
assiste à une mutualisation des fonds collectés : les contrats bénéficiaires comblent les
contrats déficitaire, l’essentiel pour l'assureur est que la mutualisation lui permette
d'atteindre un équilibre favorable).

B. Les modes de calcul de cette capitalisation

Hypothèse 1 : le virement unique ou le virement ponctuel, il s'agit de déterminer ici la


valeur acquise par le virement au taux annuel offert par l'assureur pendant une durée
déterminée.

Valeur acquise par le virement = Montant du virement × (1+ Taux)^durée

Hypothèse 2 : la suite de versement (abonnement), il s'agit de déterminer la valeur


acquise par une suite de versements placés à un taux offert par l'assureur (versements
mensuels = Taux mensuels ou versements annuels = Taux annuels) pendant une durée
déterminée.

Valeur acquise par la suite de versements = versement × ____________

Le taux mensuel s'obtient à partir du taux annuel en appliquant la formule suivante :

Taux mensuel = (1+ Taux annuel) -1


2) LES CONTRATS D’ASSURANCES-VIE EN SUPPORT "UNITE DE COMPTE"

L'art 98 dispose que les contrats d'assurance sur la vie peuvent être des contrats à capital
variable. Dans ce cas, le capital ou la rente garanti est exprimé en unités de compte dites
valeurs de référence. Ces unités de compte sont constituées de valeurs mobilières ou de
titres figurant sur une liste fixée par voie réglementaire et prenant en considération la
sécurité et la rentabilité de ces valeurs ou titres.

Concrètement, les capitaux confiés à l'assureur sont ainsi placés sur des titres, des fonds
communs de placements, des parts des obligations des actions qui peuvent évoluer tout
au long de la durée du contrat (on parle d’arbitrage, un des arbitrages possibles est celui
qui pourra consister à transférer des capitaux placés sur un support "dirhams" en des
capitaux placés sur un support " unités de compte"). 7

Dans tout les cas l'assuré ou le bénéficiaire à la faculté d’opter soit pour le règlement en
espèces, soit pour la remise de valeurs ou de titres. Toutefois, lorsque les unités de
compte sont constituées de titres ou de valeurs non négociables, le règlement ne peut
être effectué qu'en espèces.

Et en définitive, lorsqu'un contrat d'assurance à capital variable est exprimé en plusieurs


unités de compte, la prime correspondante est ventilée dans les mêmes proportions.

3) L'OPERATION DE RACHAT SUR UN CONTRAT D'ASSURANCES-VIE

Les sommes déposées sur un contrat d'assurance vie (virements ponctuels ou uniques,
abonnement) ne sont pas des sommes bloquées. Le souscripteur peut en disposer à tout
moment.

Hypothèse n°1 : le rachat total

Le souscripteur décidé de retirer l'intégralité des sommes qu'il a placé sur son contrat
d’assurance vie, il reçoit alors de l'assureur son capital majoré de la rémunération
acquise.

7
André MARTIN, op.cit P. 215.
L'art 89 dispose que le rachat du capital ou de la rente garantie, sur la demande du
contractant est obligatoire. Le rachat total met fin au contrat.

Sur le plan fiscal, la rémunération du placement constitue un revenu qui pourra faire
l'objet de prélèvements fiscaux.

Hypothèse n°2 : le rachat partiel

Le souscripteur décide de retirer une partie des sommes qu'il a placées sur son contrat
d’assurance vie, l'assureur lui restituera la somme demandée qui fera l'objet d'un
traitement mathématique pour dissocier la part de ce capital de la part de rémunération
acquise (notamment en vue des prélèvements fiscaux qui s'imposeront).

Pour éviter de racheter une partie des sommes capitalisées, le souscripteur pourra
solliciter une avance auprès de son assureur. Conformément à l'art 89 qui prévoit que
des avances peuvent être faites par l’assureur au contractant, dans la limite de la valeur
de rachat.

Cette avance présente l'avantage de ne pas remettre en cause "l'économie générale" du


contrat d'assurance vie. Elle prend la forme d'un prêt octroyé par l'assureur au
souscripteur.8

Et en définitive, un contrat d'assurance vie peut, selon l'art 77, faire l'objet d'une
garantie de paiement. Le souscripteur peut en effet nantir le contrat d'assurance au
bénéfice de son créancier, si le souscripteur honore sa dette envers son créancier, le
nantissement du contrat d'assurance vie s'éteint, si le souscripteur n'honore pas sa dette,
le bénéfice du contrat d'assurance vie revient à son créancier.

II) Les assurances de groupe

Le régime d'assurance collective est un élément clé d’une rémunération globale qui se
veut compétitive et mobilisatrice. Il offre aux employés, ainsi qu'à leur conjoint et
leurs enfants, une solide base de sécurité financière. 

La force du régime est sa capacité d'adaptation aux besoins évolutifs de chaque


individu. En effet, ce régime flexible vous permet de choisir parmi une série
8
Idem. p.205.
d'options, notamment pour les soins de santé. Vous pouvez ainsi ajuster votre
couverture d'assurance à votre situation et la modifier au fil du temps selon
l'évolution de votre vie. Il est important de mentionner que le régime protège
également les retraités.

Sont également considérés comme des assurances de groupe, les assurances


souscrites collectivement par un ensemble de personnes qui présentent des caractères
communs (adhérents) et relèvent des mêmes conditions techniques. Pour l’assureur,
ce mécanisme à pour atout d’un part de ne pas comporter une anti sélection des
risques comme se fait dans la plupart des cas dans l’assurance individuelle(ou ceux
qui se sentent de santé plus vulnérable souscrivent de nature préférentielle une
assurance en cas de décès), d’autre part il présente l’avantage de réaliser une
compensation collective à l’intérieure même du groupe.9

Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur, condition
sine qua non dans la détermination de la nature juridique de ce type de contrat.

Est un contrat d'assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou
un chef d'entreprise dit souscripteur en vue de l'adhésion d'un ensemble de personnes
dites adhérentes répondant à des conditions définies audit contrat, pour la couverture
des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant atteinte à
l'intégrité physique de la personne ou liés à la maladie ou à la maternité et des risques
d'incapacité ou d'invalidité. Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec
le souscripteur.10

Il ressort de cet article que cette catégorie d’assurance incarne le caractère obligatoire
de ce type de contrat qualifier à certain point d'adhésion : c'est une conséquence du
caractère consensuel qui est certes, compromise par le caractère obligatoire de
certaines assurances mais qui garde cette qualité par le jeu de la concurrence qui régit
l'activité d'assurance et qui laisse à l'assuré la possibilité de s'adresser à l'une ou
l'autre des compagnies exerçant. De plus le texte des contrats tend à être rigide et
excluant toute discussion malgré qu'il soit soumis à un visa délivré par les autorités
de contrôle (direction des assurances de ministère des finances).

9
Ivonne Lambert- Faivre, Droit des assurances, Dalloz, p 330.
10
L’article 103, code des assurances marocaines.
Mais ces conditions n'excluent pas la modification de la police par des conditions
particulières pour l'adapter aux besoins de l'assuré, ainsi que de pouvoir les aménager
ultérieurement par le biais de documents annexes dénommés "avenants’’.

S’il est un domaine où se cumulent des enjeux humains, sociaux et économiques


majeurs, c’est bien celui des systèmes, collectifs ou individuels, destinés à réparer les
conséquences pour les personnes de la survenance de risques affectant leur intégrité
physique, que ce soit par l’effet des accidents, de la maladie- notamment lorsqu’ils
affectent leurs aptitudes professionnelles-, de l’âge et, bien sur, de la mort.

L’objet de la présente étude est de faire une analyse comparative et prospective des
principaux Codes applicables au contrat d’assurance de personnes : Code des
assurances pour les sociétés d’assurances, Code de la mutualité pour les mutuelles et
enfin Code de la Sécurité sociale pour les institutions de prévoyance.  Le code rural
contient aussi des dispositions sur la protection des salariés et exploitants agricoles,
mais leur régime renvoyant pour l'essentiel à celui de la sécurité sociale (art. L771-1
et s. du code rural), il ne sera pas étudié de façon autonome.
Deux questions essentielles guideront l’analyse.

Les différences de réglementation peuvent elles être justifiées objectivement, ou


constituent-elles une distorsion de concurrence, une atteinte au principe de l’égalité
de traitement des organismes d’assurance ?
La protection de l’assuré est elle mise en œuvre de la même manière dans les trois
Codes étudiés ?
Pour répondre à ces questions, on évoquera, tout d’abord la formation du contrat
d’assurances groupe(1), puis sa résiliation, pour analyser ensuite l’assurance
collective facultative et obligatoire (2).

1) la formation du contrat

L'assurance groupe repose sur une relation contractuelle tripartite : assureur,


souscripteur, adhérent. De cette complexité naissent plusieurs difficultés qui se
manifestent notamment en cas de substitution de l'assureur.
L'assurance de groupe se définit comme une assurance souscrite par une personne au
bénéfice de l'ensemble des membres d'un groupe. Une telle opération permet, par
exemple, à un employeur de faire bénéficier ses salariés d'une complémentaire santé,
ou encore à un établissement bancaire de faire souscrire à ses emprunteurs une
assurance le prémunissant contre les risques d'impayés. . L'assurance de groupe n'est
pas véritablement soumise à un régime spécial : en dehors de quelques règles
spécifiques.11
Elle relève du droit commun des assurances. Ainsi, son particularisme réside dans la
nature tripartite des relations qu'elle génère. En effet, l'adhésion (facultative ou
obligatoire) à l'assurance de groupe par un
Membre du groupe entraîne la création d'un contrat d'assurance individuel avec
l'assureur,12 qui coexiste avec le contrat cadre conclu par le souscripteur. Cette
situation rend la résiliation de l'assurance de groupe particulièrement complexe. Le
contrat d'assurance de groupe et les adhésions individuelles ne sont pas tout à fait
soumis au même régime s'agissant de leurs modalités de résiliation.

En matière de formation de contrat, il existe plusieurs techniques par lesquelles le


souscripteur peut contracter une police d’assurance pour le compte d’un tiers, avec ou
sans mandat. L’article l 112-1 du code des assurances prévoit le mécanisme
d’assurance pour compte :
-D’une personne déterminée
-Pour le compte de qui il appartiendra si le bénéficiaire n’est pas déterminé.

Dans le second cas la police étant souscrite au profit du souscripteur comme


stipulation pour autrui en faveur d’un tiers bénéficiaire peut import qu’il soit connu ou
inconnu.
L’assurance pour compte s’articule sur le principe civiliste expressément prévu par
l’article 34 du dahir 12/Aout/ 1913 formant code des obligations et contrat- l’article
1121 du code civil français-.
Dans cette même logique, ce souscripteur peut, dans certaines conditions, contracter
pour les membres d’un groupe.

Aux termes de l’article précité du code des assurances (103), les adhérents doivent
avoir un lien de même nature avec le souscripteur. Ainsi, un banquier peut contracter
une assurance groupe pour le compte de ses clients emprunteurs une garantie
d’assurance concernant le remboursement des prêts en cas de maladie ou d’invalidité.

L’opération collective d’assurance constitue un fondement incontournable de la


protection sociale complémentaire. :

11
C. assur., art. L. 141-1 103 Maroc et s. assurances de groupe de personnes ; L. 129-1 : assurances
collectives de dommages,
12
Civ. 2e, 22 mai 2008, n° 05-21.822.
L’existence chez les adhérents d’un lien de même nature avec le souscripteur est un
critère essentiel sujet à débat.

Dans une vision stricte, ce lien est un lien de droit : contrat de travail ou adhésion à
une association souscripteur, par exemple.

Mais le législateur n’a pas caractérisé ce lien. Nous pensons donc qu’il n’est pas
nécessairement juridique. A ce titre, nous estimons qu’un employeur peut souscrire un
contrat de groupe au profit de ses anciens salariés. Certes, il n’y a plus de lien de droit
les adhérents et le souscripteur (le contrat de travail étant rompu), mais il existe bien
un lien commun non juridique entre les assurés du fait de leur appartenance passée à
l’entreprise.
Cet exemple n’est pas pris au hasard. Aujourd’hui, l’employeur peut être amené à
souscrire des garanties au profit de ses anciens salariés en application de l’article 4 de
la loi Evin, qui impose le maintien des garanties de remboursement des frais de santé à
certains anciens salariés, et surtout de l’article 14 de l’accord national
interprofessionnel du 11 janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail, qui
prévoit que les personnes indemnisées par l’assurance chômage conservent les
garanties de prévoyance appliquées dans leur ancienne entreprise pendant un certain
délai. En quelque sorte, la prévoyance collective d’entreprise s’est étendue au-delà de
l’entreprise.
Sur le même point, le législateur Marocain n’a pas donnée de réponse à cette question,
il à eu seulement exigé que ce lien unissant le souscripteur et ses adhérents soit de
nature juridique tout en limitant son étendu. A cet ordre d’idées l’intérêt de ce sujet
mérite de soulever une question à partir de laquelle nous essayons d’appréhender le
pourquoi de ce type de contrat ? Et plus concrètement ; Contrat collectif ou individuel
pour votre assurance-vie : quelle différence ?
Une personne intéressée par la souscription d’un nouveau contrat d’assurance-vie, si
elle compte engager des recherches sérieuses pour sélectionner la meilleure formule,
doit s’attendre à être confrontée à une offre pléthorique.
Au-delà même de la question des frais, le futur épargnant devra faire un choix entre un
contrat « individuel » et une assurance-vie dite « collective ».
Cette décision revêt une importance primordiale, et va déterminer en grande partie
les droits dont le client va disposer au cours de la vie du contrat d’assurance vie.

Assurance-vie individuelle : un contrat direct entre assureur et assuré :

Dans le cadre d’un contrat à adhésion individuelle, tout se joue uniquement entre les
deux parties contractantes, à savoir l’assureur et le client. Ce dernier contacte
directement la compagnie d’assurance et signe auprès d’elle le contrat qui acte
l’ouverture de son assurance-vie, quelle que soit la forme de cette dernière (mono
support, multi support…).
Cette relation directe entraîne plusieurs conséquences. D’une part, le souscripteur peut
librement négocier avec l’assureur, avant la signature, les conditions de son adhésion,
et solliciter par exemple une réduction des frais de versement, la suppression des frais
de dossier ou encore une gratuité des frais d’arbitrage. D’autre part, s’agissant d’un
contrat légalement conclu entre deux parties, ses termes ne pourront être modifiés par
l’assureur qu’avec l’accord du client, par la signature d’un avenant : il s’agit d’un
gage de sécurité appréciable pour un produit financier qui est censé être conservé au
moins huit ans.

Assurance-vie collective : l’intervention d’un distributeur intermédiaire :

Une assurance-vie collective, à l’origine, est tout d’abord souscrite auprès d’une
société d’assurance par une personne morale, le plus souvent une banque ou une
association représentative d’épargnants. Cette personne morale, qui est considérée par
l’assureur comme le seul et unique souscripteur du contrat, va dès lors jouer le rôle de
« distributeur » auprès de ses propres clients, lesquels deviennent alors, en bout de
chaîne, des « adhérents » au contrat.
Dans cette configuration, seul le distributeur est donc à même de négocier les
conditions de son adhésion avec l’assureur, et seul son accord sera requis en cas de
négociation des termes de ce contrat cadre. Les clients intéressés doivent contacter le
distributeur de l’assurance-vie collective et n’auront pas de pouvoir de négociation,
toutes les modalités étant déjà fixées dans le marbre par le contrat cadre. Ils n’auront
pas davantage leur mot à dire en cas de modification des termes de ce contrat : l’article
L141-4 du Code des assurances, tout au plus, leur accorde le droit d’en être informé
par courrier, au moins trois mois avant l’entrée en vigueur de la modification.

2) la résiliation de contrat groupe

Dans le cadre d’assurance groupe (contrat cadre). La résiliation des relations entre le
souscripteur et l'assureur est soumise aux règles de droit commun des assurances. Si
l'article 129-1 du code des assurances le prévoit expressément pour les assurances
collectives de dommages, la jurisprudence applique également les règles du droit
commun à la résiliation des assurances de groupe de personnes.
Ainsi, les deux parties disposent des possibilités de résiliation offertes par le code des
assurances, et notamment de la faculté de résiliation annuelle prévue à l'article 113-12
du code des assurances. Cet article est exclusivement applicable au contrat d'assurance
non-vie ou mixte.
De même, l'assureur a la possibilité de prononcer la résiliation du contrat pour sinistre
en application de l'article R.113-10 du code des assurances (Civ. 1re, 20 janvier 1993, n°90-
12482).

 Les contrats individuels. Le contrat individuel d'assurance résultant de chaque


adhésion au contrat collectif peut également faire l'objet d'une résiliation de la part de
l'assuré ou de l'assureur selon les règles de droit commun : résiliation annuelle,
résiliation pour sinistre,13 etc.. Cette faculté de résiliation est néanmoins réservée aux
contrats d'assurance résultant d'une adhésion facultative. Si l'adhésion au contrat
groupe est obligatoire, ce qui est le cas par exemple pour des assurances de groupe
souscrites par un employeur, l'adhérent ne peut pas résilier son contrat d’assurance.
Au-delà des règles du droit commun applicables à l'adhésion facultative, il convient de
souligner l'existence de plusieurs règles spécifiques à la résiliation de certains produits
d'assurance.
En ce qui concerne les assurances de personnes, le législateur a prévu une procédure
spécifique de résiliation pour non-paiement des primes (C. assur., art. L. 141-3) ainsi
qu'une faculté pour l'assuré de dénoncer son adhésion en cas de modification du
contrat groupe par le souscripteur (C. assur., art. L. 141-4).
En matière de crédit immobilier, la loi Hamon a récemment introduit une faculté
supplémentaire de résiliation hors délai au bénéfice des emprunteurs qui ont adhéré à
l'assurance-crédit collective de leur bailleur de fonds (C. assur. art. L. 113-12-2).
L'assuré pourra désormais résilier à tout moment son contrat pendant la première
année s'il est en mesure de proposer à son établissement de crédit une assurance
présentant un niveau de garantie équivalent.
En dehors de cette faculté de substitution spécifique aux crédits immobiliers, le droit
de résiliation d'une assurance-crédit paraît assez illusoire en pratique. En effet,
l'assurance constitue souvent l'accessoire du contrat de prêt. Si ce dernier prévoit que
la souscription est une condition nécessaire à l'octroi du prêt, sa résiliation n'est pas
envisageable pour l'assuré puisqu'elle impliquerait alors la résiliation du prêt avec
déchéance du terme.

La résiliation du contrat de groupe pose problème car elle remet en cause l'ensemble
de l'opération d'assurance. Quel est l'effet de cette résiliation sur les contrats
individuels d'assurance ? En outre, cette opération a souvent pour objet de souscrire
une nouvelle police auprès d'un autre assureur. Dans ce cas, le changement d'assureur

13
CA Lyon, 6e ch., 22 avril 2008, n°96/04200 ; TGI Paris, 5e ch. 2e section, 26 juin 2014, n°13/05132.
est-il opposable aux adhérents ? De façon surprenante, la résiliation du contrat de base
conclu entre le souscripteur et l'assureur produit de plein droit effet à l'égard de
l'ensemble des adhérents et prive chacun d'entre eux de couverture, sans qu'il soit
nécessaire de recueillir leur consentement,14 La Cour de cassation a même jugé qu'une
information des assurés n'était pas nécessaire pour rendre cette résiliation opposable
aux adhérents (Civ. 2e, 23 sept. 2004,).
Il faut cependant souligner que la résiliation du contrat de groupe a souvent pour objet
- par la souscription d'un nouveau contrat cadre à des conditions plus favorables -
d'améliorer les garanties offertes aux assurés, et non de les priver de couverture. La
résiliation du contrat de groupe pose le problème du sort des prestations acquises en
cours de contrat.
Classiquement, il est prévu que la résiliation par l'assureur ou le souscripteur ne remet
pas en cause l'exécution du contrat en ce qui concerne les droits acquis pendant la
période d'assurance. L'assureur devra poursuivre le paiement des prestations après la
cessation du contrat.
Cette règle a été formalisée par la loi Évin du 31 décembre 1989 pour les contrats de
prévoyance (article 7). Cet article n'est cependant qu'une application d'un principe
général du droit des assurances imposant à l'assureur de fournir toutes les prestations
afférentes aux risques se manifestant pendant la durée du contrat. Ainsi, la
jurisprudence applique le principe du maintien des prestations à tous les contrats
d'assurance de groupe, y compris lorsque ceux-ci ne sont pas soumis à la loi La loi
Évin15 prévoit une protection supplémentaire des droits acquis pour les salariés
bénéficiant d'une assurance de groupe souscrite par leur employeur. L'article 7-1 de ce
texte dispose en effet que l'assureur est tenu d'accorder sa garantie décès après la
résiliation lorsque le sinistre se réalise pendant la période d'incapacité ou d'invalidité
définie au contrat.
Si la résiliation de l'assurance groupe est parfaitement opposable aux adhérents, sa
substitution par un nouvel accord conclu auprès d'un autre assureur n'est pas
automatiquement opposable L'état du droit est relativement incertain sur ce point. La
Cour de cassation a jugé que la substitution de l'assureur est opposable aux adhérents
dûment informés lorsque les garanties offertes par la nouvelle assurance sont
équivalentes (Civ. 1re, 18 juin 2002, n°01-00.050). Dans cette situation, l'adhésion au
nouveau contrat peut résulter de la seule acceptation tacite de l'assuré, éventuellement
constituée par le silence conservé après la notification du changement d'assureur.
En revanche, la Cour de cassation ne s'est pas encore prononcée, à notre connaissance,
sur l'opposabilité du nouveau contrat contenant un niveau de garantie inférieur.
14
Civ. 2e, 23 sept. 2004, n°03-10.501, 03-15.179 ; Civ. 1re, 20 janvier 1993.
15
Évin (exemple : Civ. 2e, 5 juin 2008, n°07-15090 ; Civ. 1re, 13 juin 1995, n°93-11685).
II) l’assurance groupe à adhésion facultative et obligatoire

Un contrat collectif est un contrat de complémentaire santé ou de prévoyance signé


entre une mutuelle ou assurance et une entreprise, association ou toute autre
organisation professionnelle. Le contrat est dit collectif car il concerne un ensemble de
personnes (les employés).
Le contrat collectif est par définition établi à un niveau professionnel, ce qui permet
dans la majorité des cas aux entreprises de proposer des offres de complémentaires
plus avantageuses que celles souscrites individuellement par les employés. Il est
également fiscalement intéressant, puisque synonyme de baisse des cotisations sociales
pour l'entreprise.
A retenir : la mutuelle d'entreprise devient obligatoire le 1er janvier 2016. Toutes les
entreprises devront donc proposer à leurs employés une complémentaire. Avenir
Mutuelle se tient aux côtés des professionnels pour les informer et les conseiller sur le
choix de leur mutuelle d'entreprise, mais également auprès des salariés afin de
répondre à leurs interrogations.

1) Opérations collectives facultatives des mutuelles et institutions de prévoyance

Le secteur de mutuelle au Maroc sous la lumière de projet de loi n° 109_12 portant


code de mutualité s’est avéré innovateur du fait qu’il a institué un nouveau cadre
juridique régissant ce pilier qui jouait et joue encore un rôle majeur dans un secteur
tendant à la couverture des risques portant atteinte à la personne humaine. Au Maroc,
que ce soit avant ou après l’indépendance, les premières sociétés mutualistes ont été
établies sous la forme de «  mutuelles de services » : mutuelle de la police 1919,
mutuelles des postes, téléphones et télécommunication 1946. Dans ce même contexte,
deux mutuelles à caractère générale ont été créées, il s’agit : de mutualité des
fonctionnaires et agents assimilés du Maroc (OMFAM) en 1929, et mutuelle générale
de personnels des administrations publiques (MGPAP) en 1946. Ces organisations sont
chapotés par la caisse nationale des organismes des prévoyances sociales (CNOPS), il
s’agit d’une union de sociétés mutualistes du secteur public (a partir de la rentrée
scolaire de 2015, elle est en charge des dossiers médicaux des étudiants). Au
lendemain de l’indépendance on commence à assisté à l’émergence de nouveaux
acteurs : mutuelle de force armés royales 1958, mutuelle générale de l’éducation
nationale en 1963.
Conformément au dahir de 12/ novembre/ 1963 portant statut de la mutualité les
sociétés mutualistes sont considérés comme « des groupements à but non lucratif qui, au
moyen de cotisations de leurs membres, se proposent de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de
leur famille, une action de prévoyance de solidarité et d’entraide tendant à la couverture des
risques pouvant atteindre la personne humaine ».

Définition qui s’inspire des usages internationaux, à caractère extensivement large qui
correspondait à un contexte ou n’existait pas de régime d’assurance-maladie de base.
Les mutuelles existantes répondaient alors au besoin au bénéfice de leurs membres, les
fonctionnaires et les agents de l’Etat et de leurs ayant droits. L’intention de législateur
était à l’évidence de favoriser le développement de sociétés mutualistes et l’extension
de leurs actions en tant que structures à but non lucratif.

En effet, en ce qui concerne les Codes de la mutualité et de la Sécurité sociale, on


constate que l’opération collective facultative dont l’employeur est le souscripteur ne
comprend pas la couverture des anciens salariés.

L’article L. 932-14 du Code de la Sécurité sociale dispose en effet que : « l’opération


par laquelle une entreprise adhère par la signature d’un bulletin au règlement d’une institution
de prévoyance ou souscrit auprès de celle-ci un contrat au profit de ses salariés ou d’une ou
plusieurs catégories d’entre eux en vue de leur assurer la couverture d’engagements ou de
risques pour lesquels cette institution est agréée est dite opération collective à adhésion
facultative lorsque les salariés sont libres de s'affilier à ladite institution ».

L’article L. 221-2 du Code de la mutualité précise quant à lui que : « est qualifiée d’opération
collective : l’opération facultative par laquelle, sur la base d’un bulletin d’adhésion signé ou
d’un contrat collectif souscrit par un employeur des salariés d’une entreprise adhèrent
librement à une mutuelle ou à une union en vue de se couvrir contre un ou plusieurs risques ».

Ces deux définitions sont claires et impliquent donc que les relations contractuelles
entre anciens salariés et mutuelles ou institutions de prévoyance ne relèvent pas
d’opérations collectives facultatives souscrites par l’employeur. Au regard du
développement des maintiens de couverture de prévoyance par l’employeur au profit
d’anciens salarié, il serait souhaitable que les définitions légales de l’assurance de
groupe à adhésion facultative des Codes de la mutualité et de la Sécurité sociale
évoluent, afin de permettre l’intégration des anciens salariés dans le contrat de groupe
souscrit par l’employeur. A défaut d’intervention législative, la jurisprudence devrait
retenir une approche extensive de la notion d’opérations de prévoyance collective
couvrant des salariés, en y incluant les anciens salariés bénéficiaires de maintiens de
droits.

De plus, une mutuelle peut aussi contracter une assurance collective auprès de toute
personne morale autre qu’un employeur, mais une institution de prévoyance n’a pas
cette possibilité, aux termes de l’article L. 932-14 du Code de la Sécurité sociale, sauf
si cette personne morale est un groupement d’épargne retraite populaire. Cette
différence se comprend car les mutuelles ont notamment vocation à souscrire des
contrats de groupe auprès d’associations pour la mise en œuvre de la protection sociale
des non-salariés. La référence à la notion large de personne morale permet aussi
notamment à la mutuelle de proposer à une banque souscripteur l’assurance collective
de prêts immobiliers, ce que ne peut faire une institution de prévoyance. A cet égard,
notons que la réforme de l’assurance de ces prêts résultant de la loi n° 2010-737 du 1er
juillet 2010 permet désormais à l’emprunteur de refuser l’assurance de groupe
souscrite par la banque, et de proposer toute autre assurance, collective ou individuelle,
dès lors que le contrat présente un niveau de garanties équivalent. Cela signifie que les
institutions de prévoyance devraient pouvoir désormais en théorie proposer à leurs
membres participants des contrats individuels d’assurance garantissant les risques liés
au non remboursement de l’emprunt immobilier (décès, invalidité, chômage) de
manière alternative à l’assurance de la banque, et ainsi d’entrer dans un nouveau
marché. Toutefois, Madame Isabelle Pariente, Directrice juridique du Centre technique
des institutions de prévoyance, estime que les institutions de prévoyance ne devraient
mettre en œuvre que des opérations résultant de la négociation collective.

Au Maroc est ce depuis les années 2000, le législateur été guidé par un nouveau
environnement économique marquait par la sophistication des régimes qui constitués
l’assiette d’un nouveau dispositif juridique tendant la protection des salariés du secteur
privé et ceux de secteur public.

D’ailleurs, l’assurance accident du travail- maladie professionnelles est obligatoire


pour tous, depuis novembre 2002.ainsi, en juillet 2013, une indemnité pour perte
d’emploi été adopté et mise en place en 2014.

II) Opérations à adhésion obligatoire des mutuelles et institutions de prévoyance

Nous Evoquerons maintenant les opérations à adhésion obligatoire des mutuelles et


des institutions de prévoyance, qui sont relatives au statut collectif du personnel. En
ce qui concerne le Code de la mutualité, c’est le 2 de l’article L.221-2 qui les définit :
Est qualifiée d'opération collective (…) l'opération obligatoire par laquelle, sur la
base d'un bulletin d'adhésion signé ou d'un contrat souscrit par un employeur,
l'ensemble des salariés de l'entreprise ou une ou plusieurs catégories d'entre eux sont
tenus, en vertu de dispositions législatives ou réglementaires, des dispositions de la
convention ou de l'accord collectif applicable, de la ratification à la majorité des
intéressés d'un projet d'accord proposé par le chef d'entreprise, d'une décision
unilatérale de l'employeur, de s'affilier à une mutuelle en vue de se couvrir contre un
ou plusieurs risques liés à la personne humaine ou au chômage pour lesquels cette
mutuelle ou cette union est agréée ou présente des garanties assurées par une
mutuelle ou une union agréée pour elles ; à la date de leur affiliation, les salariés
deviennent membres participants de la mutuelle ou de l'union ; la personne morale
souscriptrice peut devenir membre honoraire de la mutuelle ou de l'union dans les
conditions définies par les statuts. Pour les institutions de prévoyance, c’est l’article
L. 932-1 du Code de la Sécurité sociale qui fixe leur régime juridique l'opération par
laquelle une entreprise, dénommée l'adhérent, adhère par la signature d'un bulletin au
règlement d'une institution de prévoyance ou souscrit auprès de celle-ci un contrat au
profit de ses salariés ou d'une ou plusieurs catégories d'entre eux en vue d'assurer,
dans le cadre des dispositions du chapitre Ier du titre Ier du présent livre, la
couverture d'engagements ou de risques pour lesquels cette institution est agréée, est
dite opération collective à adhésion obligatoire lorsque les salariés concernés sont
obligatoirement affiliés à ladite institution, dont ils deviennent membres participants.
Ainsi donc, alors que le Code des assurances ne contient qu’une définition de
l’assurance de groupe, relativement souple, les Codes de la mutualité et de la Sécurité
sociale distinguent les opérations collectives à adhésion obligatoire de celles à
adhésion facultative, dans le cadre de deux définitions strictes

Pour ce qui est de l’affiliation, au Maroc les employeurs sont tenues de s’affilier à la
caisse nationale de la sécurité sociale au plus tard 30 jours après l’embouche du
premier salarié. Ils doivent en outre déclarer régulièrement à la CNSS le mentant
mensuel du salaire versé et le nombre de jours travaillés par leurs salariés.
Dès son entré en vigueur le 1er mars 2006, la CNSS gère l’assurance maladie
obligatoire (AMO) pour les salariés assujettis au régime marocain de sécurité sociale
qui ne disposaient pas d’une couverture d’assurance maladie facultative au moment
de l’instauration de L’AMO. Cette dernière concerne également les titulaires d’une
pension d’un montant minimum (500 dirhams/mois).
L’affiliation à L’AMO est obligatoire mais les entreprises qui disposent d’une
couverture médicale de group avant le démarrage de L’AMO, sont exonérées
partiellement du paiement de la cotisation. Elles ne paient que le taux correspondant à
la solidarité.
Toutefois, une entreprise ne peut couvrir une partie de son personnel dans le cadre de
l’assurance facultative et une partie dans le cadre de L’AMO. L’ensemble de
personnel doit être couvert par le même dispositif.
Récemment, une couverture AMO étudiante a été mise en place pour l’année scolaire
2015/2016. Elle couvre les étudiants marocains et étrangers titulaires d’un
baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Les étudiants des l’établissement privés
doivent s’inscrire auprès de l’agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) ;
concernant ceux des établissements publics s’inscrivent à l’office de la formation
professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT).

CONCLUSION

Contrairement à l’assurance de dommages dans laquelle l’assureur doit indemniser le


bénéficiaire des conséquences d’un sinistre, ce qui revient à procéder à une évolution au
cas par cas de la valeur des biens en question. La particularité de l’assurance de
personne c’est que l’indemnisation qui sera versée au bénéficiaire est une somme
forfaitaire déterminée au moment de la conclusion du contrat, indépendamment des
préjudices subis.

Les risques garantis dans les assurances de personnes sont ceux qui vont toucher
directement à la personne assurée, et non à ses biens, si ces risques se réalisent,
l’indemnisation sera alors forfaitaire.

Vous aimerez peut-être aussi