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ASSURANCE AUTOMOBILE

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SOMMAIRE

1er partie : production automobile

Chapitre I : les garanties du contrat automobile

I- Les garanties principales


II- Les garanties annexes
III- Obligations d’informations et obligation de déclaration des risques

Chapitre II : La tarification en assurance automobile

I- Les critères de tarification


II- La tarification des différents risques
III- Le décompte de la prime

Chapitre III le contrat d’assurance automobile

I- La conclusion du contrat
II- Le paiement de la prime
III- La vie du contrat

2ème partie : gestion des sinistres automobile

Chapitre I : l’instruction du dossier sinistre

I- Les opérations préalables à l’instruction


II- L’instruction proprement dite

Chapitre II : le règlement des sinistres

I- Règlement des dommages matériels


II- Indemnisation des préjudices corporels
III- Le paiement de sinistre

Chapitre III : le fond de garantie automobile

I- Définition (indemnisation victimes corporels)


II- Condition d’intervention du fonds
III- Modalités de fonctionnement

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L’assurance automobile est une assurance multirisque c’est-à-dire une
assurance par laquelle l’assureur couvre l’objet assuré (véhicule automobile)
par plusieurs garanties ayant des taux différents. Elle couvre à la fois la
responsabilité civile et les dommages propres à l’objet assuré d’une part, les
garanties relatives à l’assurance de personnes d’autre part ; ce qui pourrait
laisser croire à une ambigüité dans la classification de l’assurance
automobile dans l’ensemble des branches de l’assurance.

Par sa garantie RC l’assurance automobile est soumise à une obligation


légale qui nous étudierons dans le cadre de cours.

I-Position de l’assurance automobile dans l’ensemble des branches


d’assurance

Nous pourrons envisager la classification de la branche automobile de


plusieurs manières :

A- Sur la base de considération technique

On distingue les assurances de répartition et les assurances de


capitalisation.

1- Les assurances de répartition

La technique de répartition consiste à répartir les primes encaissées par la


compagnie d’assurance entre les assurés qui ont subi les sinistres.

Les assurances de répartitions présentent les caractéristiques suivantes :

- Il s’agit d’assurance de courte durée généralement renouvelable ;


- Pour ces assurances la probabilité de réalisation du risque reste
constante pendant la durée du contrat.
2- Les assurances de capitalisation

Les assurances gérées par la technique de capitalisation sont celles pour


lesquelles l’assureur procède à la capitalisation des prime C= k (a+1) n pour
se mettre en position de faire au règlement des capitaux qu’il s’est engagé à
verser à l’assuré en cas de réalisation du risque assuré.

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Ces assurances présentent les caractéristiques suivantes :

- Elles sont généralement conclues pour de longues périodes pouvant


couvrir des dizaines d’années
- La probabilité de survenance des sinistres varie au cours de la période
d’assurance.

Vue à travers ce premier type de classification, l’assurance automobile est


une assurance de répartition.

B-Sur les bases de considération technique

Dans ce cas l’accent est mis sur les obligations de l’assureur pendant la
période d’assurance, ce qui conduit à la distinction des assurances de
dommages d’une part et des assurances de personne d’autre part.

1-Les assurances dommages

Elles garantissent les pertes ou détériorations subies par les biens, ou les
conséquences pécuniaires de la responsabilité encourue par les assurés.

Elles se subdivisent en assurance de bien (ou assurance de chose) et en


assurances de responsabilité.

Ces assurances présentent par ailleurs les caractéristiques suivantes :

 Elles sont soumises au principe indemnitaire en ce sens qu’elles ne


peuvent pas être une source d’enrichissement sans cause pour
l’assuré sans la mesure où elles ne lui garantissent que les pertes
réelles qu’il a subies ou celles dont il est civilement responsable.
 Elles sont soumise à la règle proportionnelle des capitaux ( RPC ) selon
laquelle lorsque le montant assuré est inférieur à la valeur total des
existence ( réelles ) , les sinistres sont réglés dans la proportion
existant entre la valeur assuré et la valeur totale des existence.

1-Les assurances de personnes

Les assurances de personnes ont pour objet de protéger la personne même


de l’assuré. Elles ne sont pas soumises ni au principe indemnitaire ni à la
règle proportionnelle de capitaux.
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L’assurance automobile est une assurance de dommages. Elle est en même
temps une assurance de bien et une assurance de responsabilité.

C-Classification de l’assurance automobile dans la nomenclature des


branches d’assurances

On distingue deux grandes branches d’assurances : l’assurance IARD et les


assurances vie.

1-Les assurances IARDT (incendie, accident, risque divers, transport)

Cette catégorie d’assurance regroupe les assurances incendie, automobile,


risque divers (assurance vol, dégâts des eaux, bris de glaces, responsabilité
civile, etc.).

2-Les assurances vie

Ce sont les assurances dont l’engagement de l’assureur dépend de la durée


de la vie humaine. Elles comprennent :

Les assurances en cas de vie (la retraite)


Les assurances de décès (assurance temporaire décès)
Les assurances mixtes (la mixte ordinaire)

Il se dégage des éléments ci-dessus que l’assurance automobile fait partie


des assurances IARDT ;

II-Obligation d’assurance automobile

Dans la quasi-totalité des pays du monde, l’assurance automobile est


obligatoire. Cette obligation est confirmée par le code CIMA. Elle n’intéresse
en fait que la garantie RC.

A-Fondement de la RC automobile

La responsabilité civile automobile se fonde sur l’article 1384 alinéas 1ers du


code civil éclairé par l’arrêté JANDEUR du 13 février 1930.

Selon l’article 1384 alinéa 1 er : « on est responsable non seulement du


dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est

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causé par le fait des personnes dont on doit répondre ou les choses que l’on
a sous sa garde. »

Cet article pose le principe de présomption de la responsabilité ou


responsabilité sans faute encore appelée responsabilité objective.

Avant 1930, cet article ne s’appliquait pas aux objets actionnés par l’homme,
notamment aux véhicules automobiles, sous prétexte qu’ils ne constituaient
pas le fait de la chose que l’on a sous sa garde. Dès lors la victime d’un
accident était tenue, pour obtenir réparation de son préjudice, d’établir à la
charge du conducteur une faute qui lui fut imputable.

Il a été établi par l’affaire JANDEUR du 13 février 1930 que la loi, pour la
présomption qu’elle édicte, ne distingue pas selon que la chose qui a causé le
dommage était ou non actionné par la main de l’homme. L’article 1384
alinéa 1er établit bel et bien une présomption de responsabilité à la charge du
gardien de la chose, y compris les véhicules terrestres à moteur (garde =
usage, direction, control).

B-Personne assujetties à l’obligation d’assurance automobile

Selon l’article 200 alinéa 1 er du code CIMA, « toute personne physique ou


toute personne morale autre que l’Etat au sens du droit interne dont la
responsabilité civile peut être engagée en raison des dommages par un VTM
ainsi que ses remorque ou semi-remorques doit, faire circuler lesdits
véhicules, être couverte par une assurance garantissent cette responsabilité
dans les conditions fixées par le présent code ».

1) La règle générale

L’obligation d’assurance automobile concerne notamment :

- Le propriétaire du véhicule
- Son utilisateur

L’obligation d’assurance incombe d’une manière générale au gardien du


véhicule, c’est-à-dire celui qui a sur le véhicule le pouvoir d’usage, la
direction et de contrôle.

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2) L’exception

L’obligation d’assurance automobile ne s’applique pas cependant pas à


l’Etat. Le législateur estime en effet que l’importance surface financière de
l’Etat lui permet de faire face à la réparation des préjudices qu’il peut causer
à des tiers en mettant en circulation des VTM ou ses remorques ou semi-
remorques.

C) objets assujettis à l’obligation d’assurance automobile

1) la règle générale

Sont soumis à l’obligation d’assurance automobile les véhicules, les


remorques ou les semi-remorques.

On entend par remorque ou semi-remorque tout véhicule construit en vue


d’être attelé à un VTM et destiné au transport des personnes, des animaux
ou des choses ainsi que autre appareil attelé à un VTM.

Les véhicules soumis à l’obligation d’assurance automobile doivent être :

 Automoteurs c’est-à-dire capable de se déplacer par leurs propres


moyens ;
 Capables de transporter leur conducteur ;
 Mis en circulation dans un domaine public ou privé.

La notion de circulation est à prendre dans un sens large. Elle englobe


l’utilisation du véhicule tant sur la voie publique que dans les propriétés
privées. Cette notion est notamment retenue chaque fois que le véhicule
roule à un endroit où il est susceptible d’engager la responsabilité de son
propriétaire ou de son gardien. Elle l’est également pour les cas de
stationnement ou d’abandon des véhicules ou leur remorques ou semi-
remorque sur la voie publique.

2) L’exception

Les véhicules circulant sur les rails tel que les trains et tramways ne sont
pas astreints à l’obligation d’assurance automobile en vertu de l’article du
code 203 du code CIMA. Cette exception tient essentiellement au fait que ces

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véhicules sont souvent prioritaires sur leur voie, notamment sur un passage
à niveau.

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PREMIERE PARTIE : LA PRODUCTION
AUTOMOBILE

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CHAPITRE I : Les garanties de l’assurance automobile

I- Les garanties principales

Nous distinguerons la garantie responsabilité civile et les garanties des


dommages au véhicule.

A) La garantie responsabilité civile automobile


1) Objet de la garantie

La RC automobile couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité


civile que encourir l’assuré du fait des dommages corporels ou matériels
causés à des tiers à l’occasion de la mise en circulation du véhicule ayant
pour origine :

- Un accident
- Un incendie ou explosion prenant naissance dans le véhicule, ses
accessoires ou les objets qu’il transporte.
- La chute de ses accessoires ou objets.

Dans la plupart des contrats d’assurance on distingue la RC et le recours


des tiers incendies (RTI).

La RC accident couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité


civile que l’assuré peut encourir en raison des préjudices corporels ou
matériels causés aux tiers par le véhicule à l’occasion d’un accident.

La TRI couvre les conséquences pécuniaires de la RC que l’assuré peut


encourir en raison des dommages causés aux tiers par le jet de flammes,
incendie ou explosion prenant naissance dans le véhicule assuré et non
consécutif à un accident.

2) Les personnes dont la RC est couvert

D’après le second alinéa de l’article 200 du code CIMA, le contrat


d’assurance automobile doit couvrir la PC des personnes suivants :

- Le souscripteur du contrat
- Le propriétaire du véhicule assuré

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- Toute personne ayant la garde ou la conduite même non autorisée du
véhicule. Dans ce cas après avoir effectué le règlement, l’assureur est
subrogé dans les droits du bénéficiaire de l’indemnité contre l’auteur
responsable de l’accident lorsque ce dernier a obtenu la garde ou la
conduite du véhicule à l’insu de son propriétaire où contre son gré (3
alinéa 200 du code CIMA).
- Les passagers du véhicule.

Il convient de préciser qu’en vertu de l’article 200 du code CIMA alinéa 4, les
membres de la famille de l’assuré ou du conducteur sont considérés comme
des tiers pour ce qui est de la réparation des préjudices qu’ils sont
susceptibles de subir de la mise en circulation d’un véhicule terrestre à
moteur.

3) cas particulier

La RC ci-dessus ne couvre pas les professionnels de la réparation, de la


vente et contrôle des véhicules automobiles. En effet l’article 201 du code
CIMA précise qu’ils sont tenus de souscrire une assurance couvrant non
seulement leur propre responsabilité mais également celle que les personnes
travaillant dans leur exploitation de même que celle des personnes ayant la
garde ou la conduite des véhicules ainsi que celles des passagers.

Cette assurance RC doit couvrir ces professionnels non seulement pour les
dommages causés aux tiers par les véhicules qui leur sont confiés du fait de
leur fonction, mais également ceux causés par les véhicules qu’ils utilisent
dans le cadre de leurs fonctions.

4) Exclusion

Outre les exclusions traditionnelles (faute intentionnelle, guerre) le contrat


d’assurance automobile exclut :

I- Les dommages subis par les personnes suivantes :


 Le souscripteur du contrat ou toute personne ayant la garde ou la
conduite du véhicule avec ou sans autorisation
 Les salariés ou préposés de l’assuré dans l’exercice de leurs fonctions

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 Les personnes transportées à titre onéreux.il est à noter cependant
que la garantie est acquise pour les personnes lorsque le véhicule est
dument assuré pour le transport des personnes à titre onéreux.
 Les personnes transportées dans une remorque ou en dehors de la
cabine ou installées sur les marchandises, les toitures, les ailes, ou les
marches pied du véhicule.

II-Les dommages survenues aux choses, immeubles, animaux


appartenant à l’assuré ou au conducteur, ou qui leur ont été confiés
pour quelque raison que ce soit, notamment les dommages subis par les
marchandises et les autres objets transportés.

III-les actions survenant lorsque la conducteur du véhicule au moment


de l’accident, n’est pas titulaire d’un certifiât de capacité en état de
validité sauf en cas de violence ou si le véhicule est volé ou utilisé à l’insu
de l’assuré au moment de l’accident.

IV-les dommages causés par les véhicules de transport public ou privé


de marchandise, de transport privé de voyageurs non munis de
certificat de visite technique en état de validité.

V-Les accidents survenant à l’occasion de la participation du véhicule


assuré à des rallyes, compétitions ou des essais préparations. Ces
évènements devant faire l’objet d’une assurance spéciale : l’assurance du
fait de l’organisation des manifestations sportives.

5) Exception inopposables aux tiers

L’assuré ne peut opposer aux victimes ou à leurs ayants droit (article 210 du
code CIMA) :

 Les franchises compte tenu du principe de la réparation intégrale des


préjudices subis ;
 Les déchéances ;
 La règle proportionnelle des primes pour fausse déclaration non
proportionnelle ;
 Le défaut de capacité ou de visite technique en état de validité.

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L’assureur est tenu dans les cas ci-dessus d’indemniser intégralement la
victime quitte à exercer par la suite un recours contre son assuré en vue de
récupérer les montants qu’il a déboursés en trop.

L’article 211 du code CIMA dispose par ailleurs que l’assuré ne saurait être
déchu de la garantie de la RC pour cause de conduite en état d’ivresse ou
sous l’emprise de l’alcool. Par contre l’assureur peut valablement opposer la
déchéance à l’assuré pour conduite en cas d’ivresse s’il s’agit des garanties
non obligatoires.

B- Les garanties de dommages

1) L’assuré

En ce qui concerne les dommages au véhicule, seuls ont la qualité d’assuré :

- Le souscripteur de la police
- Le propriétaire du véhicule

Le conducteur autorisé non souscripteur du contrat n’a donc pas la qualité


d’assuré, de telle sorte que si le dommage subi par le véhicule engage sa
responsabilité, l’assureur peut, après avoir indemnisé son assuré, exercer
contre lui une action récursoire.

2) L’objet de la garantie

2.1 la garantie « dommages par accident »

I- dommages tous accident ou tierce

Par cette garantie l’assureur couvre les dommages subis par le véhicule
assuré suite à une collision, un choc avec un corps fixe ou mobile ou un
renversement sans collision préalable

II-tierce collision

Elle garantit les dommages subis par le véhicule assuré résultant d’une
collision avec un piéton identifié, un animal ou un véhicule appartenant à
une personne identifié.

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Ce que l’assureur voudrait préserver ici la possibilité d’exercer un recours
contre le tiers responsable.

2.2La garantie « incendie »

Par cette garantie l’assureur couvre les dommages subis par le véhicule
assuré suite à un incendie, une exploitation, la combustion spontanée ou de
chute de la foudre.

2.3 La garantie « vol »

Elle se subdivise en vol classique et en vol partiel.

I- La garantie » vol classique »

Elle couvre les dommages causés par la disparition ou la détérioration du


véhicule assuré à la chute d’un vol ou d’une tentative de vol ainsi que les
frais engagés avec l’accord de l’assureur en vue de la récupération du
véhicule volé.

Cette garantie exclut le vol des pneumatiques, accessoires ou pièces de


rechange, sauf s’il est commis dans un garage ou une remise avec affectation
escalade ou usage de fausse clés.

II- La garantie « vol partiel »

C’est une extension au vol classique accordée avec surprime qui porte le
champ de la garantie vol aux objets ci-après.

- Les accessoires et pièces de rechange dont le catalogue du


constructeur prévoit la livraison en même temps que le véhicule ;
- Les pneumatiques qui sont généralement pris en charge de manière
forfaitaire pour un montant égal à 50% de leur valeur neuf.
- Les accessoires hors-série c’est-à-dire ceux qui ont été incorporés au
véhicule par l’assuré lui-même.

2.4 La garantie « bris de glaces »

Elle couvre les bris accidentels du pare-brise, des glaces latérales et de la


lunette arrière du véhicule assuré.

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Cette garantie ne couvre pas :

- Les bris de verre, de phare, miroir, des rétroviseurs et feux de


positions,
- Les bris consécutif à des incendies ou des vols
3) Quelques exclusions

Les garanties de dommages du contrat d’assurance ne couvrent pas les


dommages causés :

- Intentionnellement par l’assuré lui-même (article 11 du code CIMA),


étant entendue que restent couverts les dommages causés par toute
personne dont il est responsable (article 32 du code CIMA).
- Par la guerre civile ou étrangère, les grèves, émeutes et mouvements
populaires, les actes de terrorisme ou de sabotage commis dans le
cadre d’une action concertée et d’une manière générale par tout acte
de sabotage, braquage, brigandage ou de vandalisme isolé ou
concertée (article 38 du code CIMA).
- En cas du transport par voie maritime ou aérienne, cette garantie
s’octroyant traditionnellement au moyen des polices transport de
facultés.
- Au cours du chargement ou du déchargement du véhicule
- Au cours des compétitions de rallye ou de leurs essaie préparatoires
lorsque l’assuré y participe en tant que concernent
- Lorsque l’assuré est sous l’emprise de l’alcool ou celui de la drogue,
sauf à établir que cette situation a été sans incidence sur la
survenance du sinistre (article 211 du code CIMA).
- Pendant une réquisition du véhicule par les autorités civiles ou
militaires.
- Lorsque le conducteur n’a pas l’âge requis pour la conduite des
véhicules automobile ou lorsqu’il n’est pas titulaire du permis requis
par la réglementation en vigueur pour la conduite du véhicule
endommagé (article207 du code CIMA).

III- LES GARANTIES ANNEXES

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A) Les garanties complémentaires à la garantie RC
1) La RC du propriétaire vis-à-vis du conducteur

Cette garantie couvre les conséquences pécuniaires de la RC du


propriétaire du véhicule assuré à l’égard de tout conducteur en raison des
dommages causés à ce dernier du fait d’un vice caché ou défaut
d’entretien du véhicule.

2) La garantie des passagers transportés hors cabine

Par cette garantie, l’assureur étend la garantie RC aux accidents corporels


pouvant être causés aux passagers transportés occasionnellement et à titre
gratuit hors de la cabine du camion ou de pick-up à concurrence du nombre
de personnes prévu dans la police d’assurance.

3) La garantie des passagers clandestins

En vertu de cette garantie l’assureur couvre les conséquences pécuniaires de


la RC qui pourrait être mise à la charge de l’assuré en raison des préjudices
corporels survenant à des personnes transportées dans le véhicule assuré
malgré le fait qu’il soit formellement interdit à son chauffeur de se livrer au
transport de personnes. Mise en jeu de cette garantie suppose que le
véhicule soit affecté au transport de marchandises et que sa carrosserie soit
marquée d’une inscription interdisant le transport des personnes.

4) La garantie personnes transportées en sus dans la cabine du


conducteur

Sur la base de cette extension l’assureur couvre les conséquences


pécuniaires de la RC de l’assuré en raison des accidents corporels pouvant
être causés aux passagers transportés à titre gratuit dans la cabine à
condition que les sièges ou les strapontins y soient disposés en nombre
suffisant.

B- les garanties complémentaires aux garanties de dommages

1) La garantie des frais remorquages et de dépannage

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Sur la base de cette extension de garantie, l’assureur rembourse à l’assuré
les frais qu’il a raisonnablement engagés pour les remorques et le dépannage
du véhicule assuré à la suite d’un évènement couvert par la police
d’assurance.

2) La garantie des frais de location d’un véhicule de remplacement

Elle permet à l’assuré d’obtenir de l’assureur le remboursement des frais de


location d’un véhicule de remplacement des véhicule assurés lorsque ces
derniers font l’objet de réparation suite à la survenance d’un sinistre.

C-Autres garantie annexe

1) La garantie « Défense/ recours »

Elle se compose d’une garantie « défense » et d’une garantie « recours ».

En vertu de la garantie « défense » l’assureur prend en charge les frais de


justice et les honoraires d’avocat lorsque l’assuré est interpellé soit devant
une juridiction répressive pour infraction au code de la route, soit devant
une juridiction civile notamment en cas de détermination de responsabilité
suite à un échec de la procédure amiable.

Au titre de la garantie « recours » l’assureur s’engage à exercer à ses frais


l’action amiable ou judiciaire de nature à permettre l’obtention par l’assuré
de la réparation des préjudices corporels et matériels qu’il a subis, de même
que ceux subis par les personnes transportées à l’intérieur du véhicule.

2) La garantie individuelle personne transportées (IPT)

Cette garantie couvre les dommages corporels subis par l’assuré ainsi que
toute personnes prenant place dans le véhicule assuré en qualité de
conducteur autorisé au voyageur transporté à titre gratuit, consécutif à des
accidents survenus lors de la conduite ou de leur transport à l’intérieur de
ce véhicule ou lors des opérations de dépannages ou de réparation effetuées
bénévolement par les personnes transportées en cours de route.

La garantie IPT couvre notamment :

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- En cas de décès consécutif à un accident et survenant dans un certain
délai (généralement un ou deux ans après l’accident) le paiement aux
ayants droits du capital prévu.
- En cas d’invalidité permanente, le paiement à la victime du capital
prévu au contrat, proportionnellement à son taux d’invalidité
permanente.
- En cas de blessures, les frais médicaux chirurgicaux et
pharmaceutiques, et d’une manière générale tous les frais de
traitement entrainés par l’accident dans la limite du capital assuré
pour lesdits frais de traitement.

III-OBLIGATION D’INFORMATION ET OBLIGATION DE DECLARATION


DES RISQUES

A- La déclaration du risque par l’assuré


1) Obligation de déclaration du risque

1.1 A la souscription du contrat

L’article 12 alinéa 2 du code CIMA oblige l’assuré à répondre exactement


aux questions posées par l’assureur notamment dans le formulaire de
déclaration de risque par lequel l’assureur l’interroge lors de la conclusion
du contrat sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par
l’assureur les risque qu’il prend en charge.

1.2) En cours du contrat

Le 3ème alinéa de l’article 12 du code CIMA oblige l’assuré à déclarer en cours


de contrat, par lettre recommandée ou consignée, dans un délai de 15 jours
à partir du moment où il en a eu connaissance, les circonstances nouvelles
qui ont pour conséquences soit d’aggraver le risque, soit d’en créer de
nouveaux, rendant de ce fait inexactes ou caduques les réponses
initialement faites à l’assureur.

2) sanction à l’inexécution de l’obligation de déclaration de risque

Il s’agit de la nullité du contrat et de la règle proportionnelle des primes

2.1) La nullité du contrat


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L’article 18 du code CIMA dispose qu’en cas de réticence ou de fausse
déclaration intentionnelle de l’assuré, le contrat est nul si cette réticence ou
cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion
pour l’assureur même si le risque omis ou dévalué a été sans influence sur
le sinistre.

2.2) La règle proportionnelle des primes (RPP)

Elle sanctionne la déclaration inexacte de l’assuré lorsque sa mauvaise foi


n’est pas établie (article 19 du code CIMA). La RPP n’est pas opposable aux
tiers, l’assureur est tenu de les indemniser intégralement quitte à exercer s’il
le désir un recours contre son assuré pour récupérer le montant qu’il a payé
de trop.

2) L’opération de déclaration de risque

La déclaration du risque se fait l’aide d’une proposition d’assurance qui est


imprimé conçu par l’assureur au moyen duquel le proposant présente son
offre.

La proposition n’engage ni l’assureur ni l’assuré. D’après l’article 6 alinéa du


code CIMA seule la note de couverture ou la police constate leur engagement
réciproque.

La proposition d’assurance est constituée d’un questionnaire permettant de


recueillir des informations sur les points suivants pour l’essentiel :

 L’indentification de l’assuré (nom, adresse, profession, âge) et celle du


conducteur habituel ;
 Les aptitudes physiques du conducteur (ex : infirmité) permettant de
juger sa capacité de conduire le véhicule dans les conditions ;
 La possession par l’assuré des pièces exigées par la réglementation en
vigueur (permis de conduire, certificat de capacité pour le taxiss,
certificat de visite technique pour les véhicules utilitaire) ;
 L’usage du véhicule ;
 Les caractéristiques du véhicules (marque, puissance, source
d’énergie, nombre de places) ;

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 Les caractéristiques du risque ;
 Les garanties sollicitées

La proposition d’assurance ainsi remplie servira de base à la tarification en


assurance automobile.

B- La fiche d’information

Le code CIMA en son article 6 alinéa 2 met à la charge de l’assureur une


obligation d’information de l’assuré sur les conditions d’assurance. Cette
information se fait à travers la fiche d’information. D’après ce texte
l’assureur est tenu, avant la conclusion du contrat, de fournir une fiche
d’information sur le prix, les garanties et les exclusions.

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DEUXIEME CHAPITRE

LA TARIFICATION AUTOMOBILE

21
I-Les critères de tarification

La tarification est faite sur la base des critères suivants :

 L’usage du véhicule
 Les caractéristiques du véhicule
 La zone géographique
 Les caractéristiques du conducteur habituel
 La valeur du véhicule.

A-L ’usage du véhicule

L’usage du véhicule est l’utilisation à laquelle est affecté le véhicule. On


distingue dans le tarif automobile 10 usages ou catégories :

1) Catégorie 1-Tourisme

Il regroupe les véhicules servant à la promenade, à l’exercice d’une


profession ou au rendez- vous d’affaire. Il exclut :

 Les véhicules à carrosserie de tourisme utilisés pour la livraison des


produits ou de marchandise
 Les véhicules à catégorie de tourisme attelés d’une remorque utilisée
même exceptionnellement à des fins commerciales notamment le
transport de produit ou de marchandises même non chargés dans le
véhicule lui-même.
2) Catégorie 2- commerce (TPC)

Il est associé aux véhicules affectés au transport des seuls produits ou


marchandises appartenant au propriétaire non titulaire d’une licence de
transport. Est donc exclu tout transport de marchandises appartenant à des
tiers.

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3) Catégorie 3- transport public des marchandises (TPM)

Il couvre les véhicules affectés au transport de produits ou marchandises


appartenant à des tiers. Un tel transport nécessite généralement la détention
par le propriétaire d’une patente de transport. Rentre dans cette catégorie les
véhicules utilisés pour les services postaux et pour les opérations de
déménagement.

4) Catégorie 4- transport public de voyage (TPV)

Il se subdivise en 4A, 4B et 4C

4.1) Catégorie 4A

Il est associé au taxi de ville. Il s’agit plus précisément de véhicules à


carrosserie de tourisme ne comportant pas plus de 9 places et affectés au
transport à titre payant.

4.2) Catégorie 4B

Il correspond à l’affectation régulière ou occasionnelle d’autocar, d’autobus


ou tout autre véhicule (camionnette, camion) dument aménagés au transport
à titre payant.

4.3) Catégorie 4C

Il a trait au transport du personnel des entreprises ou celui des élèves.

5) Catégorie 5- véhicules motorisés à deux roues ou trois roues

Cette catégorie englobe outre les véhicules motorisés à 2 ou 3 roues, ceux de


4 roues d’un poids mort inférieur ou égal à 150 kg dotés de 2 places au
maximum, ils peuvent être conduits sans permis de conduire.

6) Catégorie 6- véhicule confiés aux garagiste et vendeurs

Cet usage est celui des véhicules confiés aux professionnels de la


réparation, de la vente et du contrôle de l’automobile.

7) Catégorie 7- véhicule d’auto-école

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Cet usage est lié aux véhicules affectés à l’enseignement de la conduite
automobile et utilisable à l’occasion des épreuves pratiques de l’examen du
permis de conduire.

8) Catégorie 8- Location des véhicules

Il a trait à la location des véhicules avec ou sans chauffeur.

9) Catégorie 9- Engins mobiles et chantier

Il est associé aux véhicules affectés aux travaux de chantiers se déplaçant


sur les roues ou des chenilles soit par leur propre moyen soit sous la
traction d’autre véhicule motorisé.

10) Catégorie 10- véhicules spéciaux

Il se subdivise en catégories 10A, 10B, 10C

10.1) Catégorie 10A

Cette catégorie correspond au corbillard, ambulance, fourgon funèbre

10.2) Catégorie 10B

Il regroupe les véhicules d’enlèvement d’ordures des arroseurs, les


balayeurs, les goudronneuses appartenant à la collectivité publique.

10.3) Catégorie 10C

Il concerne les tracteurs agricoles ou tracteurs forestiers à l’exception des


tracteurs utilisés pour le transport des grumiers ou tout autre transport de
marchandises sur la voie publique.

Il est précisé que :

A chaque usage est associé un tarif


Lorsqu’un véhicule fait l’objet de plusieurs usages, le tarif qui lui esr
applicable est celui qui comporte la prime la plus élevée.

B) Caractéristiques du véhicule

Il s’agit de :
 La puissance

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 La source d’énergie
 Le nombre de place
 La charge utile
 L’âge du véhicule à la souscription du contrat.
C) La zone géographique de circulation
L’intensité de la circulation varie d’une ville à une autre. C’est ainsi que le
territoire Camerounais est divisé en 3 zones A, B, C fonction du trafic et la
tarification automobile est modulée en fonction de l’intensité de ce trafic.

D) Les caractéristiques du conducteur habituel

Ce sont :

- L’âge du conducteur
- Le sexe
- La situation de la famille
- L’ancienneté du PC
- Le statut socioprofessionnel
- Les antécédents du conducteur

E) La valeur du véhicule

La valeur du véhicule est utilisée dans la tarification des garanties autres


que la RC. Selon la garantie sur laquelle on applique la tarification, on
considère :

- La valeur vénale pour les garantie pour les garanties incendie et vol
- La valeur neuve actualisée pour les garanties dommages par accidents
et bris de glaces.

Les critères ci-dessus utilisés pour effectuer la tarification les différents


risques.

II-La tarifications des différents risques

A- La règle générale : assurance d’un véhicule pour un an

Etant en possession des éléments ci-dessus, on détermine la prime


d’assurance par :

25
- Lecture directe (RC)
- Application d’un taux de prime à la valeur vénale (incendie, vol) ou à la
valeur neuve actualisée (tierce, tierce collision, bris de glaces.)
B- Les règles particulières
1) Les assurances de courte période

Les primes figurant dans le tarif sont annuelles. Cependant l’arrêté


ministériel qui a fixé le tarif des assurances RC a prévu la souscription des
assurances de courte période de la manière suivante :

- 001 à 060 jours consécutifs de garantie : 20% de la prime annuelle


- 061 à 120 jours consécutifs de garantie : 40% de la prime annuelle
- 120 à 180 jours consécutifs de garantie : 60% de la prime annuelle
- 180 à 240 jours consécutifs de garantie : 80% de la prime annuelle
- Plus de 240 jours consécutifs de garantie : 100% de la prime annuelle

Il convient de noter que si l’assurance est souscrite en plusieurs périodes


fractionnées mais continues d’une durée total supérieure à 240 jours, la
somme des primes perçues ne peut pas excéder 105% de la prime annuelle.

Exemple 1 :

Rita a assuré son véhicule au cours de l’année par tranches de courtes


périodes suivantes :

 Du 01/01/N au 28/02N
 Du 01/03/N au 08/06N
 Du 09/06/N au 18/06/N
 Du 19/06/N au 31/12/N

Si nous supposons que la prime nette annuelle applicable au véhicule est de


150.000, quelle est la prime due par Rita ?

2) Les assurances flottes

Les véhicules faisant d’une partie d’une flotte peuvent bénéficier de prime
réduite par rapport à celles applicables aux véhicules assurés isolement. Ces
réductions obéissent aux principes suivants :

26
 Elles ne sont pas applicables aux véhicules suivants :
 TPV (cat.4) ;
 Mototaxi (cat. 5bis)
 Véhicules confiés aux garagistes (cat. 6)
 Véhicule d’auto-école (cat. 7)
 Véhicule destiné à la location avec ou sans chauffeur (cat. 8)
 Pour les flottes comportant différentes catégorie de véhicules, le
calcul de la réduction se fait séparément :
 D’une part, les véhicules motorisés de 2 ou 3 roues.
 D’autre part, tous les autres véhicules admis à bénéficier de
la réduction.
 La réduction flotte se calcul de manière distincte pour chacune des
garanties (RC, Tierce, Incendie, Vol, etc.) en fonction du nombre de
fois que chacun de ces risques est souscrit.
 Cette réduction n’est applicable que pour les véhicules
immatricules au nom d’une même personne physique ou morale.
 Les véhicules de la flotte auxquels une réduction flotte est acquise
conservent le bénéfice de cette réduction même s’ils sont assurés
par polices différents souscrites auprès de la même société.
 Les remorques et semi-remorques ne sont pas pris en compte dans
le calcul du nombre de véhicules de la flotte qui détermine la
réduction à appliquer, les véhicules tracteurs étant seuls pris en
considération. Cependant, la réduction flotte ainsi déterminé est
également applicable aux primes relatives à l’assurance des
remorques et semi-remorques de la flotte.
 La réduction flotte ne s’applique que lorsqu’une garantie est
souscrite pour au moins deux (2) véhicules. Elle est généralement
de :
- 10% de primes lorsque la flotte comprend 2 à 20 véhicules ;
- 15% de primes lorsque la flotte comprend plus de 20 véhicules.

Exemple :

27
Quelle est la prime nette couvrant l’assurance de la flotte automobile de la
société FAITOUCAM comprenant les véhicules suivants :

N° Marque de type usage Prime nette


RC DTA Incendie vol
1 Mercedes ML 370 1 150000 3000000 200000 600000
2 Mitsubishi 1 80000 50000 150000
3 Toyota Corolla 1 80000 50000 150000
4 Nissan patrol 8 120000 150000 450000
5 Toyota Prado 8 120000 150000 450000
6 Renault Mégane 8 80000 60000 180000
7 Mercedes Compressor 8 100000 120000 360000
8 Mercedes Benz 3 250000
9 Toyota Coaster 4C 200000
10 Toyota Hilux 3 120000
11 Toyota Hilux 3 120000
12 Toyota hilux 3 120000
13 Toyota Tundra 2 150000 130000
14 Mitsubishi Pu 2 100000 90000
15 Mitsubishi Pu 2 100000 90000
16 Renault (camion) 2 250000 140000
17 Renault (tracteur/ SR) 2 250000
18 Renault 3 300000
19 Mercedes Benz 3 300000
20 Mercedes Benz 3 300000
21 Semi-remorque 2 80000
22 Remorque 2 80000

28
23 Suzuki 125 5 10000

3) Les règles relatives à la souscription de garantir

En cas de suspension d’un contrat d’assurance automobile, l’assuré


bénéficie d’une ristourne de prime égale aux ¾ du prorata de prime
correspondant à la période de suspension ou d’un report d’échéance égal
aux ¾ de la période de suspension à condition que :

- La suspension du contrat ne soit pas consécutive à un sinistre


garanti
- Cette suspension s’étend sur une période au moins égale à 4
semaines consécutives.

Il est précisé que la période de la suspension ne saurait excéder 12 mois,


toute suspension d’une période supérieur entrainant automatiquement la
résiliation du contrat, les primes échues restant acquises à l’assureur.

Exemple :

Hobi assure son véhicule automobile auprès de la compagnie d’assurances


TOUASSUR pour une période allant du 01/01/N moyennant une prime de
200000 francs. Du fait de son départ en mission à l’étranger, il suspend son
contrat à effet du 01/06/ N à 00H00. De retour de la mission, il demande à
son assureur de remettre la garantie en vigueur.

i) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi


opte pour une ristourne de prime ou pour un report d’échéance à
effet du 26/06/N à 00H00 ?
ii) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi
opte pour une ristourne de prime ou pour un report d’échéance, si
la remise en vigueur est demandée à effet du 01/08/N à 00H00 ?
iii) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi
opte pour une ristourne de prime ou pour report d’échéance, si la
remise en vigueur est demandée à effet du 01/02/N+1 à 00 ?

29
iv) A supposer que Hobi ne demande pas la remise en vigueur de son
contrat qui reste suspendu jusqu’au 01/06/N+1 à 00H00 ?

4La réduction ou la majoration en fonction de la sinistralité :


système bonus et malus

Le bonus ou le malus sont calculés au moment du renouvellement du


contrat.

4.1) La bonification pour non sinistre(BNS)

Elle se calcul différemment selon que l’on se trouve en présence d’une police
mono-véhicule ou d’une police flotte.

i) Cas des polices mono-véhicule

Dans ce cas le bonus est accordé à condition que :

- La police n’ait pas fait au cours de l’année précédente l’objet d’une


suspension ayant entrainé une ristourne de prime ou une
prorogation d’échéance.
- L’assuré n’ait causé ou déclaré aucun sinistre mettant en jeu la
garantie de son assureur.

Sous réserve des conditions ci-dessus, la bonification pour non sinistre est
accordée au souscripteur que le renouvellement se fasse ou non chez un
même assureur.

Le tarif ministériel du Cameroun prévoit une réduction pour non sinistre de


10% sur la prime de l’année précédent prévue par le tarif.

Exemple :

Le véhicule de Massola est assuré auprès de la compagnie TOUASSUR pour


la période du 01/01/N au 31/12/N aux conditions suivantes :

 RC : 80000
 Incendie : 40000
 Vol : 10000

30
A l’issue de la 1ère année d’assurance, Massola remplit les conditions pour
bénéficier du bonus. Comment sera calculée la prime de renouvellement si
on applique le tarif ministériel ?

ii) Cas des polices flottes


Dans ce cas la BNS est donné par la formule suivante :

BNS = 10% × (V-S) / × P

V : nombre de véhicules de la flotte

S : nombre de sinistre déclarés et engageant l’assureur

P : somme des primes, surprime et prorata encaissée au cours de l’année


écoulée.

Lorsque le nombre de véhicule a varié.

V = (Vi + Vf)/2

Arrondi au chiffre supérieur toujours

Vi = le nombre de véhicule à la souscription

Vf = le nombre de véhicule à l’échéance

Exemple 5 :

Soient les conditions suivantes d’assurances de la flotte de M. SISAKO.

Numéro marque RC Prime total


véhicule incendie vol
1 Toyota 80000 60000 250000 390000
avanza
2 100000 80000 430000 610000
Total 180000 140000 800000 1000000

La période d’assurance va du 01/01/N au 31/12/N. Le 01/04/N SISSAKO


acquiert un véhicule Toyota Corolla qu’il incorpore dans sa flotte aux
conditions suivantes.

31
Toyota RC/70000 INC/30000 VOL/150000 TOTAL/250000

Le 15/07/N SISSOKO déclare n sinistre entrainant la garantie de l’assureur


et dans lequel se trouve impliqué sa BMW.

Déterminez la prime au renouvellement 01/01/N+1 sachant qu’aucune


suspension du contrat n’est intervenue pendant l’année N :

4.2) La majoration de prime pour sinistre

La prime d’assurance automobile peut faire l’objet d’une majoration en


raison de la sinistralité selon le barème ci-après applicable aux polices
mono-véhicule

Nombre de sinistralité Taux de surprime


Au cours des 12 Au cours des Au cours des 36
derniers mois 24 derniers derniers mois
mois
1 2 3 0
2 3 4 15%
3 4 5 20%
4 5 6 30%
5 6 7 50%

Concernant les flottes, le malus est applicable au coup par coup en fonction
du résultat de la police. En d’autres termes le malus s’applique véhicule par
véhicule suivant le barème des malus ci-dessus dès lors que le bonus
applicable aux flottes n’est plus du à l’assuré.

Exemple :

Assuré du 01/01/N au 31/12/N , Salifou a été impliqué au cours de la


période d’assurance dans 2 accidents entrainant la garantie de l’assureur
sachant que son véhicule est assuré aux conditions ci-après.

32
Garantie : Prime nette

RC : 70000

INC : 30000

VOL : 37500

Total : 142500

i) Comment va-t-on déterminer la prime de Slifou au titre du


renouvellement de l’année N+1 ?
ii) Si au cours de l’année d’assurance N+1 Slifou est impliqué dans 3
sinistres entrainant la mise en jeu de la garantie de l’assureur,
comment se renouvelle le contrat ?
iii) Si au cours de l’année N+2 Salifou n’est impliqué dans aucun
sinistre, comment se fera le renouvellement ?

III-Le décompte de la prime

Nous distinguerons selon qu’il s’agit de la prime due par le souscripteur ou


d’une ristourne de prime.

A-La prime due par le souscripteur

L’assuré paye une prime TTC qui se compose de la somme des éléments
suivants :

PPTC = PN + ACC + TAXES

Exemple :

Ngono est titulaire d’une police d’assurance souscrite auprès de la


compagnie d’assurance TOUTASSUR pour une durée d’un an allant de
01/04/N au 31/12/N.

1) Caractéristiques du véhicule :

Marque : Toyota

33
Usage : Tourisme

Puissance/Energie : 9cv Ess

Nombre de places : 05

Valeur vénale : 5000000

Valeur neuf : 2500000

2) Garantie souscrites : RC ; INC ; VOL ; BDG


3) Tarif auto prévoit les propositions suivantes pour le véhicule en
question.
 Prime RC : 92 497 (tarif à facture directe)
 Incendie : 0.5% avec minimum de 10000
 Vol : 2% avec minimum de 20000
 BDG : 1%
4) Barème des accessoires de la compagnie en fonction de la prime
nette :

Jusqu’à PN= 50000 : 500

De 50001 à 50000 : 7500

De 500001 à 10000000 : 2500

5) La taxe sur les contrats d’assurance (TVA) est perçue à un taux de


19.25%, carte rose applicable : 1000 par véhicule.

Déterminée la PTTC due par Ngono

B-Cas de ristourne

Dans ce cas les accessoires ne sont pas remboursés. La prime nette totale
s’additionne à la taxe pour constituer la prime à rembourser.

Ristourne = PN + Taxes

Exemple :

Reprenons l’exemple 9 en supposant que Ngono vend son véhicule le


31/12/N et demande la résiliation de son contrat à la même date.

34
Déterminez le montant de la prime à lui ristourner.

TROISIEME CHAPITRE

LE CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE

35
I-LA CONCLUSION DU CONTRAT

A) Formation du contrat

1) cas du contrat formés sur la base du seul accord de volonté

La formation du contrat d’assurance passe dans le cas général par le


remplissage d’une proposition d’assurance.il est effectif avec le consentement
des parties (assureur et assuré) et est matérialisé par la signature de la
police d’assurance.

Lorsque le contrat d’assurance est souscrit à travers un intermédiaire il


engage l’assureur dans la mesure où l’intermédiaire agit en tant que
mandataire de l’assureur.

2) Intervention du bureau de tarification (BCT)

Le code des assurances nous l’avons vu rend obligatoire la souscription


d’une assurance pour toute personne qui met en circulation un VTM. Mais il
peut arriver que, pour des raisons de sélection de risque, le propriétaire ou
l’utilisateur d’un VTM ne trouve pas d’assureur qui accepte de couvrir son

36
risque. Le BCT interviendra alors que pour faire assurer le véhicule en
question, mais comment ?

Toute personne qui ne trouve pas d’assureur acceptant volontairement de


l’assurer ne doit saisir la compagnie d’assurance de son choix pour obtenir
auprès d’elle le modèle de proposition d’assurance destiné à la saisine du
BCT. Elle doit ensuite remplir cette proposition et demander à l’assureur un
devis.

En fonction des informations contenues dans la propositions d’assurance,


l’assureur est tenu de faire ce devis sur la base de son tarif tel qu’il a été
communiqué par le ministère en charge des questions d’assurance. La
proposition et le devis sont alors déposés au siège de la compagnie
d’assurance contre récépissé où lui sont envoyés par lettre recommandée
avec accusé de réception.

Si l’assureur refuse cette proposition, le proposant peut alors saisir le BCT.


Cette saisine doit avoir lieu dans un délai de 15 jours à compter de refus de
l’assureur.

Lorsque le BCT est saisi, il fixe le montant de la prime en tenant compte du


tarif de l’assureur. La décision du BCT doit être notifié à l’assureur dans un
délai de 10 jours et portée à la connaissance du proposant à qui il suffit dès
lors de marquer son accord à l’assureur sur la cotation pour déclencher
l’entrée en vigueur de la garantie.

Il y a lieu de signaler que seule la garantie visée par l’obligation d’assurance


automobile (RC) est imposée ici.

C-Présomption et preuve du contrat d’assurance automobile

1 Les moyens de preuve

Les éléments suivants servent de preuve au contrat d’assurance automobile :

- La police d’assurance
- La note de couverture
- Le paiement par l’assuré et sans réserve des primes échues
(beaucoup plus à l’encontre de l’assuré ou du souscripteur.)
37
2 présomptions d’assurance automobile

Les documents servant de présomption qu’on a satisfait à l’obligation


d’assurance automobile sont :

- L’attestation et le certificat d’assurance : article 216 du code CIMA


dispose que l’attestation d’assurance et le certificat d’assurance
doivent être délivrés dans un délai de 15 jours à compter de la
souscription ;
- La proposition d’assurance, lorsqu’elle est signée par l’assuré et
acceptée par l’assureur

C-La prise d’effet du contrat

Elle est arrêtée de commun accord entre les parties définies dans la police
d’assurance. Toutefois d’après l’article 13 alinéa du code CIMA, la prise
d’effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime.

II-Le paiement de la prime

A-Règles régissant le paiement

1 Sur qui pèse le paiement ?

La prime doit être payée entre les mains de l’assureur ou de son mandataire
justifiant d’un mandat écrit. Toutefois, le paiement fiat auprès du
mandataire devra être fait par chèque bancaire ou par espèces ne dépassant
pas 1000000 FCFA. (541 du code CIMA modifié par le règlement
n°0001/CIMA/PCMA/PCE/2011).

3 où doit-elle être payée ?

Le code CIMA pose le problème de la portabilité de la prime. En effet selon


l’article 13 du code CIMA modifié par le règlement
n°0001/CIMA/PCMA/PCE/2011). « La prime est payable au domicile ou de
l’intermédiaire dans les conditions prévues à l’article 541 »

4Quand la prime doit-elle être payée ?

La prime doit être payée à la souscription du contrat.

38
5 Modalité de paiement de la prime

La prime est payable par espèces, chèque bancaire, virement, mandat poste
et même par compensation. (Les deux dettes doivent être certaines, liquides
et exigibles pour que la compensation soit possible, c’est-à-dire qu’on ne
peut pas compenser les sinistres et les primes du même contrat.

B-Les sanctions découlant du défaut de paiement de la prime

D’après l’article 13 alinéa 6 du code CIMA modifié par le règlement


n°0001/CIMA/PCMA/PCE/2011). « A défaut de paiement de la prime dans
le délai convenu, le contrat est résilié de plein droit. La portion de portion
courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de
poursuite et de recouvrement. »

II-LA VIE DU CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE

A-La modification du contrat

1 Les conditions de modifications

La modification du contrat d’assurance est acquise aux conditions


suivantes :

- Le contrat doit être en vigueur au moment de la modification


- L’accord des parties est nécessaire compte tenu du caractère
consensuel du contrat du contrat d’assurance.

2 L’initiative de la modification

L’initiative de la modification du contrat provenir :

- De l’assureur (cas d’une augmentation de tarif en cours du


contrat
- De l’assuré (cas d’une réduction de garantie ou d’une
incorporation d’un véhicule dans une flotte ou la police)

Les modifications peuvent aussi découler de la déclaration de l’assuré.

3Les modifications découlant des déclarations de l’assuré

39
Il peut s’agir d’une modification du risque ou de l’aliénation du véhicule
assuré.

3.1La modification du risque

Il peut s’agir de l’amélioration du risque ou de l’aggravation du risque.

En cas de déclaration par l’assuré d’une amélioration du risque, l’assureur


doit consentir à une réduction de la prime, à défaut, l’assuré peut résilier
son contrat sans indemnité.

En cas d’aggravation du risque, l’assureur peut soit maintenir le contrat en


augmentant la prime, soit le résilier.

3.2 Cas de l’aliénation d’un VTM

L’article 41 du code CIMA dispose qu’en cas d’aliénation d’VTM le contrat


d’assurance est suspendu de plein droit à partir des 5 jours de l’aliénation à
24 heures. Ceci signifie qu’à l’expiration des 5 jours, la suspension intervient
automatiquement, même si l’assureur n’a pas connaissance de l’aliénation.

Selon cet article, le contrat peut être résilié à l’initiative de l’assureur ou de


l’assuré moyennant un préavis de 10 jours. Il est également précisé que si le
contrat suspendu n’est pas remis en vigueur d’un commun accord entre les
parties ou s’il n’est pas résilier par l’une des parties, la résiliation survient de
plein droit à expiration d’un délai de 6mois à compter de l’aliénation.

L’assureur est tenu au remboursement du prorata correspond à la période


allant de la date de cette résiliation à la date d’échéance du contrat.

4Preuve de la modification du contrat

Toute modification dans un contrat d’assurance automobile est constatée


par un avenant dument signé des deux parties.

B-La suspension du contrat

Le contrat d’assurance automobile peut être suspendu :

- A l’initiative de l’assuré
- Pour non-respect de la prime

40
- De plein droit

1 Suspension initiée par l’assuré

Elle se fait au moyen d’une lettre par laquelle l’assuré demande à l’assureur
de suspendre momentanément la garantie du contrat en précisant le motif
de cette demande. Elle ne doit pas être consécutive à un sinistre couvert.

Si la période de suspension est supérieure ou égale à 4 semaines


consécutives, le contrat est prorogé des ¾ de la période de suspension ou
alors l’assuré bénéficie d’une ristourne de prime égale au ¾ du prorata de
prime couvrant la période de suspension.

Le contrat suspendu reprend ses effets suite à une lettre de l’assuré


demandant la remise en vigueur du contrat.

Enfin, on ne suspend que les contrats annuels et pas ceux de courte


période.

2 Suspension de plein droit

C’est celle qui découle de l’aliénation d’un VTM. Elle ne requiert aucune
action préalable des parties.

La suspension du contrat quel qu’en soit la nature ne met pas fin au


contrat. L’assuré reste de ses obligations en cours (paiement de la prime,
déclaration des modifications).Quant à l’assureur, il est momentanément
libéré de son obligation de payer les sinistres.

Enfin, comme les modifications, la suspension et la remise en vigueur sont


constatée par un avenant.

B-Cessation du contrat

Le contrat d’assurance automobile peut prendre fin suites de :

- L’expiration de la période d’assurance


- La disparition du risque (chose assurée)
- La résiliation du contrat

41
Toutefois avant sa cessation le contrat d’assurance automobile peut être
touché par un sinistre que l’assureur se doit de gérer de façon juste et
équitable.

42

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