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Master droit des affaires

ASSURANCE AUTO-OBLIGATOIRE

Préparé par :

EL ALAMI SOUKAINA

SMAHI INSAF

BENCAID ABDELLAH MOHAMED

SAFOUAN SOUFIANE
Plan :

I : le régime de l’assurance de responsabilité civile obligatoire

A : obligation d’assurance

a- domaine de l’assurance obligatoire

b- contrôle de l’obligation d’assurance

B : garantie et exclusions

a: l’étendue de la garantie d’assurance

b- les exclusions de la garantie

II : Indemnisation des victimes des accidents de circulation

A : procédure d’indemnisation

a : les dommages

b : information réciproque

B : indemnisation des victimes

a-indemnisation par accord transactionnel

b- Indemnisation par décision judicaire


Introduction

Au Maroc, l'idée nouvelle de l'assurance moderne est venu très tard. Son premier
contact avec l'assurance remonte au XIX siècle. En effet au courant de ce siècle, les
commerçants et armateurs ont senti le besoin de s'assurer contre les conséquences des
évènements de mer subis par les bâtiments maritimes comme par leur cargaisons, et plus tard
le personnel navigant.

La souscription des contrats d'assurances se faisait par l'intermédiaire des sociétés


étrangère qui étaient représentées au Maroc par des agents généraux installé dans les villes
maritimes. (ex: la Espanola spécialisée en assurance maritime 1879, la Réparation
spécialisée en incendies 1883,...).

L'avènement de la première guerre mondiale et les difficultés de liaisons avec les


métropoles européenne, ont donné naissance à une société de statut juridique marocain dont
l'existence bien qu'éphémère n'en constitua pas moins pour autant le point de départ de
l'intérêt manifesté par les commerçants et industriels marocains ou résident au Maroc à l'égard
de l'assurance.

La deuxième guerre mondiale constitua pour les mêmes raison évoquées


précédemment, une autre occasion du développement de l'assurance au Maroc.

Après le déclenchement des hostilités et pendant toute la période de 1941 à 1951 on


enregistra la création de plusieurs sociétés qui vinrent renforcer le marché marocain. Malgré
ce développement le marché marocain est demeuré longtemps dominé par le capital et les
intérêts étrangers. La population marocaine est restée pendant de longues années en marge de
cette activité et n'a été associée que vers les années 60.

Cette indifférences manifesté par les marocains à l'égard de l'assurance, s'explique en


grande partie par le fait que le Maroc est resté pendant plusieurs siècle caractérisé par une
économie traditionnelle pour soi et sa famille.

L'introduction au Maroc des procédés modernes d'exploitation en matière industrielle


et commerciale a facilité justement le développement de l'assurance terrestre dans ce pays. De
même que l'installation du protectorat français a contribué à la création d'un marché
d'assurance orienté totalement vers la population étrangère qui est restée pendant de longues
années la seule clientèle potentielle des entreprises d'assurances installées au Maroc. La raison
en est que les résidents étrangers monopolisaient tous les secteurs modernes de l'activité
industrielle et commerciale ainsi qu'agricole.

De se fait l’importance de l’assurance au Maroc indépendant augmente de jour en jour


parallèlement avec la croissance politique et économique, un marché d’assurance bien
structuré est apparu d’où vient la nécessité de codifier ce domaine qui a rester marginaliser de
la part du législateur marocain durent des décennies. Cette marginalisation qui a trouvé fin
avec le dahir n° 1- 02-238 du 25 rejeb 1432 ( 03 octobre 2002) portant promulgation de la loi
n 17-99 portant code des assurances. L’objet de cette recherche sera limité essentiellement à
l’étude d’assurance automobile.
L’assurance automobile est très importante pour tous les conducteurs tout simplement
car elle est obligatoire par la loi. Cela peut-être un véritable casse tête pour l’automobiliste de
trouver la meilleure assurance au meilleur prix. C’est d’ailleurs là le principal piège : en
cherchant l’assurance automobile la moins chère possible, l’assuré en oublie de regarder avec
attention les garanties souscrites et les conditions d’application de ces garanties. Nous allons
essayer de voir ensemble ce qui est le plus important en assurance automobile.

L’assurance automobile est rendue obligatoire en Maroc par la loi du 20 janvier 1969,
relative à l’assurance obligatoire des véhicules sur route.

Une assurance automobile au Maroc est une assurance destinée aux véhicules à moteur
assurés au Maroc et circulant sur le territoire marocain ou dans la zone carte verte (certains
pays européens) ou la zone carte orange (certains pays arabes). Elle est obligatoire depuis
1958 et est régie par la loi n°17-99 portant code des assurances. Son but principal est
d’apporter un soutien financier face aux pertes subies par un assuré ou une personne tierce,
notamment lors d’un accident de la route, mais aussi pour des dommages subis en dehors de
la circulation.

L’assurance des véhicules terrestres à moteur généralement appelée assurance


automobile est le produit le plus connu parce que sa souscription est obligatoire. Ce caractère
obligatoire en fait aujourd’hui un produit de grande consommation

Pour une protection performante des victimes, en plus du contrat d’assurance le


législateur a produit plusieurs lois se complètent les unes les autres, on cite par exemple le
dahir du 2 octobre 1984 sur l’indemnisation des accidents causés par les véhicules à moteur,
le dahir du 20 octobre 1969 sur l’assurance obligatoire des voitures de circulation, qui a était
abrogé par le nouveau code des assurances.

L’arrêté du 23 /05/1955 qui rend application du dahir 22 février 1955 sur le fond de
garantie, ce dahir a été repris par le nouveau code des assurances. Et l’arrêté de 25 janvier sur
les conditions générales types du contrat d’assurance des voitures.

Cette étude portera essentiellement sur la responsabilité civile obligatoire (I) et


l’indemnisation des victimes des accidents de circulation (II).
I : le régime de l’assurance de responsabilité civile obligatoire

Nous verrons dans un premier temps l’obligation d’assurance automobile (A) et dans
un second temps l’étendue de la garantie d’assurance ainsi que les exclusions (B)

A : obligation d’assurance

a- Domaine de l’assurance obligatoire

1- personnes assujettis

Selon l’article 120 du code des assurances :

Toute personne physique ou morale dont la responsabilité civile peut être engagée en
raison des dommages corporels ou matériels causés à des tiers par un véhicule terrestre à
moteur non lié à une voie ferré ou par ses remorques ou semi-remorques, doit être couverte
par une assurance contracté auprès d’une entreprise d’assurance et de réassurance.

L’article 122 du Dahir N° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant


promulgation de la loi N° 17-99 portant code des assurances énumère les personnes
assujetties à l’assurance; il s’agit notamment :

- du souscripteur du contrat;

- du propriétaire du véhicule ;

- de Toutes personnes ayant la garde juridique effective du véhicule.

A condition que leur autorisation pour conduire ou pour la garde a été exprimée.

Un cas s’avère intéressant à examiner : est celui des garagistes et personnes pratiquant
habituellement le courtage, la vente, la réparation, le dépannage ou le contrôle du bon
fonctionnement des véhicules automobiles, en ce qui concerne les véhicules qui leur sont
confiés en raison de leur fonction, sont tenus de s'assurer pour leur propre responsabilité ainsi
que pour celle des personnes travaillant dans leur exploitation et celle des personnes ayant la
garde ou la conduite du véhicule avec leur autorisation ou l'autorisation de toute personne
désignée à cet effet au contrat d'assurance ( art 122 al 2).

La responsabilité de ces personnes est engagée en raison des dommages corporels ou


matériels causés à des tiers.

Les fondements de cette responsabilité sont déterminés par le droit marocain qui
distingue entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle.

-Responsabilité des propriétaires des véhicules à moteur

 Responsabilité délictuelle et quasi délictuelle

La détermination de la responsabilité civile du fait personnel consécutive à une faute


intentionnelle découle de l’article 77 du dahir des obligations et des contrats qui dispose : tout
fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et volontairement à
autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu'il est
établi que ce fait en est la cause directe.

Quant à l’article 78 du même Dahir sus motionné, il définit la responsabilité civile


consécutive à une faute : Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé,
non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la cause
directe.

A la lecture des articles 77 et 78 du DOC on remarque que le système juridique


marocain est basé sur une responsabilité entièrement subjective où la faute de l’auteur du
dommage joue un rôle déterminant dans l’indemnisation de la victime.

La garde est réglementée par l’article 88 du DOC ainsi conçue : Chacun doit répondre
du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde, lorsqu'il est justifié que ces choses
sont la cause directe du dommage, s'il ne démontre :

Qu'il a fait tout ce qui était nécessaire afin d'empêcher le dommage ;

Et que le dommage dépend, soit d'un cas fortuit, soit d'une force majeure, soit de la
faute de celui qui en est victime.

De cet article, un véhicule, en droit, est une chose. Et la garde de cette chose,
qu'on en soit le propriétaire ou simplement l'utilisateur, détermine une responsabilité..

La jurisprudence montre que les choses les plus susceptibles de causer un dommage
sont les véhicules. En général, la responsabilité en cause est celle du conducteur du véhicule,
qui peut n'en être que partiellement le gardien. Dans un certain nombre de cas, dont l'absence
de conducteur, la responsabilité du gardien peut être recherchée.

 Responsabilité contractuelle :

En sus de leur responsabilité délictuelle qui peut être engagée à l’égard des tiers, il
pèse sur les transporteurs une responsabilité contractuelle.

Le voiturier est en fait tenu à une obligation de résultat conformément aux


engagements qu’il a contracté vis-à-vis des voyageurs et qu’il oblige à les faires parvenir à
destination sains et saufs. Il ne peut s’exonérer qu’n cas de faute de victime ou de force
majeure.

2- Conditions d’application

- dispositions générales

D’après les dispositions de l’article 120 Du Code des assurances .On retiennent trois

conditions cumulatives pour qu’une personne soit soumise à l’assurance de responsabilité : il


doit notamment s’agir d’un véhicule terrestre à moteur qui est susceptible d’être impliquer

dans un accident de circulation.

 Notion de véhicule terrestre à moteur

L’assurance obligatoire concerne tous les véhicules terrestres à moteur, ainsi que les
remorques ou semi-remorques à l’exception des chemins de fer et tramway circulant sur des
voix qui leur sont propres. C’est ainsi que correspondent à cette notion toute sorte de véhicule
à moteur destiné au transport des personnes ou des choses ; comme des voitures, autocars,
camions, cyclomoteur, Chariot automoteur de manutention, engin chantier (bulldozers, pelle
mécanique), machines agricoles (tracteur, moissonneuses) ; chasse neige ou engin de
dommage de piste, de ski.

 notion d’accident de la circulation

La jurisprudence entend largement le concept de circulation. D’une part, il importe


peut que le véhicule soit en mouvement ou à l’arrêt , d’autre part par voie utilisée par le
véhicule qui peut être aussi bien publique que privée comme un parking, un champ ou un
circuit privé.

 notion d’implication

La notion d’implication ne se confond pas avec celle classique du lien de causalité dés
lors qu’il est intervenu à quelque titre que ce soit dans sa réalisation. Dans cette occurrence il
n’y a pas lieu de faire appel à des distinctions tenant à l’arrêt ou au mouvement du véhicule, à
son rôle actif ou passif, à l’exercice ou l’absence de choc, ou pour des véhicules en
stationnement, à leur perturbateur ou non.

Dans un arrêt de la cour de cassation française du 18 mai 2000, la Cour de cassation


considère qu’il y a implication dès lors qu’un véhicule terrestre à moteur que « est intervenu,
à quelque titre que ce soit, dans la survenance de l’accident » (Cass. 2eciv. 18 mai 2000).

b- contrôle de l’obligation d’assurance

1- attestation d’assurance

 Documents justificatifs :

A toute réquisition, le conducteur doit être en mesure de présenter un document


justificatif de l’assurance ou des dérogations à celle-ci, l’article 126 du code des assurances
dispose que : Tout conducteur de véhicule doit être en mesure de présenter un document
faisant présumer que l'obligation d'assurance prévue à l'article 120 ci-dessus a été satisfaite

 Présomption d’assurance :
Selon la l’aliéna 2 de l’article 126 du même code sus visé, Cette présomption
résulte de la simple présentation aux fonctionnaires ou agents chargés de constater les
infractions, à la police de la circulation et du roulage de l'un des documents dont les
conditions d'établissement et de validité sont fixées par voie réglementaire. Ces
documents n'impliquent pas une obligation de garantie à la charge de l'assureur.

 Suspension
Selon le dernier alinéa de l’article 126 du code des assurances, en cas de
suspension ou de résiliation du contrat d'assurance, l'assuré doit restituer à l'assureur le
document d'assurance prévu au premier alinéa du même article.

 Sanctions
En vertu de l’article 130 du code des assurances « est passible d'une amende de
deux cents (200) à quatre cents (400) dirhams, tout conducteur de véhicule automobile
qui n'aura pas été en mesure de présenter le document faisant présumer que l'obligation
d'assurance a été satisfaite, tel que prévu à l'article 126 ci-dessus »

Article 131

Est passible d'un emprisonnement d'un (1) mois à six (6) mois et d'une amende de
mille deux cents (1.200) à six mille (6.000) dirhams ou de l'une de ces deux peines

Seulement :

1. quiconque aura sciemment contrevenu aux dispositions de l'article 120 ci-


dessus ;
2. tout assuré qui refusera, en cas de suspension ou de résiliation du contrat
d'assurance, de restituer à l'assureur le document faisant présumer que l'obligation
d'assurance a été satisfaite.
Le maximum de l'amende peut être porté au double en cas de récidive.

Article 132

Sont interdites les conventions par lesquelles des intermédiaires se chargent,


moyennant émoluments convenus au préalable, d'assurer aux victimes d'accidents de la
circulation ou à leurs ayants droit le bénéfice d'accords amiables ou de décisions
judiciaires.
Les intermédiaires qui contreviennent aux dispositions du 1er alinéa ci-dessus sont
punis d'une amende de mille (1.000) à dix mille (10.000) dirhams et en cas de récidive
d'une amende de vingt mille (20.000) à deux cent mille (200.000) dirhams. En outre, le
tribunal devra ordonner la publication d'un extrait du jugement dans un ou plusieurs
journaux habilités à recevoir des annonces légales et son affichage pendant un (1) mois à
la porte du ou des bureaux de l'intermédiaire, le tout aux frais du condamné.
La suppression, la dissimulation ou la lacération totale ou partielle de ces affiches
opérées volontairement par le condamné, à son instigation ou par son ordre sont passibles
d'une peine d'emprisonnement de six (6) à quinze (15) jours et il sera procédé à nouveau à
l'exécution intégrale des dispositions relatives à l'affichage aux frais du condamné.

Valeur de note de couverture : de plus la jurisprudence décide que l’attestation


d’assurance peut, selon les circonstances des faites à savoir les mentions qu’elle comporte
constituer une note de couverture qui engage l’assureur et l’assuré l’un à l’égard de l’autre
pour la période indiquée. Cette présomption peut être détruite par l’assureur au moyen de
toute preuve dont la valeur et la portée relève du pouvoir souverain d’appréciation des juges
de fond.

2) circulation internationale

- Cartes internationales d’assurance :

Satisfont à l'obligation d'assurance les personnes résidant à l'étranger qui font pénétrer
au Maroc un véhicule qui n'y est pas immatriculé, lorsqu'elles sont munies :

- D’une carte internationale d’assurance dite « carte verte » en état de validité et


incluant le Maroc dans sa garantie.

- D’une carte inter arabe dite « carte orange » conformément aux dispositions de la
convention entre les pays membres de la ligne des Etats arabes relative à circulation des
véhicules automobiles dans les pays arabes et à la carte internationale arabe d’assurance pour
les véhicules automobiles signée à Tunisie le 15 rabia II 1395 ( 26 avril 1975) et publiée par
le Dahir n° 1-77-183 du 5 chaoual 1397 ( 19 septembre 1977).

- de toute autre carte prévue par une convention bilatérale ou multilatérale dûment
ratifié et publié.

A défaut de présentation de l'une de ces cartes, les personnes visées à l'alinéa


précédent du présent article, doivent souscrire aux frontières du Royaume une assurance dont
les conditions de souscription sont déterminées par voie réglementaire.( article 121)

-effet :

En cas d’accident, les bureaux des assurances marocains garantissant à la place des
assurances étrangers le sinistre causé par l’assuré titulaire de la carte internationale. Puis ces
bureaux sont remboursés par l’assureur du responsable sous la garantie du bureau du pays de
cet assureur

B : garantie et exclusions

a- l’étendue de la garantie d’assurance :

1 : Détermination de l’assurance quant aux dommages :


En ce qui concerne les dommages encourus par les voyageurs les conditions
générales types du contrat d’assurance prévoit que la garantie de responsabilité de l’assuré à
l’égard des personnes transportées dans le véhicule assuré, s’applique exclusivement aux
dommages corporels causés à ces personnes et à la détermination de leurs vêtements lorsque
celles-ci est l’accessoire d’un dommage corporel.

Par conséquence le transporteur reste son propre assureur pour les autres dommages
qu’auraient pu subir les voyageurs lors d’un accident de circulation.

Selon les dispositions de l’article 123 du Code d’assurance :

« En ce qui concerne les véhicules servant au transport de voyageurs, à titre onéreux, le


contrat doit garantir :
1.la responsabilité civile du propriétaire du véhicule vis-à- vis des tiers non transportés à
concurrence d'un minimum de dix millions (10.000.000) de dirhams par véhicule et par
événement ;
2.la responsabilité civile du transporteur vis-à-vis des personnes transportées à concurrence
d'un montant ne pouvant être inférieur ni à celui obtenu en multipliant un million (1.000.000)
de dirhams par le nombre de places de voyageurs autorisé dans le véhicule, ni à dix millions
(10.000.000) de dirhams par véhicule et par événement. »

2 : Détermination de la garantie quant aux risques :

Les dommages occasionnés aux tiers ne peuvent engager la responsabilité du


conducteur que lorsqu’ils résultent à l’occasion de la circulation d’un véhicule :

- Des accidents, incendies ou explosion causés par ce véhicule ou provenant du fait


des engins, accessoires et produits servant à son utilisation des objets et
substances qu’ils transportent.

- De la chute des engins accessoires, objets ou substances.

- 3 : Détermination de la garantie quant aux personnes responsables du dommage :

Les personnes assujettis à l’obligation d’assurance : Toute personne physique ou


morale dont la responsabilité civile peut être engagée en raison des dommages corporels ou
matériels causés à des tiers par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie ferrée ou par
ses remorques ou semi-remorques, doit être couverte par une assurance contractée auprès
d'une entreprise d'assurances et de réassurance.

Les personnes non assujettis à l’obligation d’assurance : certaines sont


escomptées de l’obligation de l’obligation de l’assurance il s’agit de l’Etat, du Roi et de la
maison Royale.

3: Détermination de la garantie quant aux véhicules :

L’obligation de la garantie s’applique aux véhicules ou ensemble de véhicules munis


d’un moteur et leurs remorques circulant sur la voie publique sans être lier à une voie ferrée.
Les conditions générales types précisent que l’obligation d’assurance s’applique aux
véhicules eux-mêmes ainsi qu’à leurs remorques et semi-remorques désignés aux conditions
particulières, et cela est bien déterminé dans l’article 2 concernant l’objet de la garantie.

Sous réserve des exclusions d’assurance stipulées aux articles 4,6 et 7 ci-dessous
ainsi que des limitations de garantie prévues à l’article 8 ci-après, l’entreprise d’assurances et
de réassurance, ci-après dénommée « l’assureur » garantit la responsabilité civile de l’assuré à
raison des dommages corporels ou matériels, à la personne ou aux bien des tiers, résultant des
accidents, incendies ou explosions causés par le véhicule assuré ou provenant du fait des
engins, accessoires et produits servant à son utilisation, des objets et substances qu’il
transporte ainsi que de la chute de ces engins, accessoires, produits, objets ou substances.

La garantie s’applique aux accidents causés par le véhicule assuré :

Soit qu’il remorque occasionnellement un véhicule en panne ;

Soit qu’il soit remorqué lui-même par un autre véhicule.

Si le véhicule assuré est un véhicule de dépannage, la garantie s’applique lorsqu’il


remorque ou transporte d’autres véhicules et lors d’opérations dépannage par ledit véhicule.

La garantie couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile pouvant


être encourue du fait d’accident occasionné par l’ouverture d’une portière par toute personne
en vue de prendre place dans le véhicule assuré ou ayant pris place dans ledit véhicule.

L’obligation de garantie ne s’applique pas aux véhicules :

- Du palais Royal,
- Ceux de la propriété de SM le Roi,
- Ceux de la propriété de l’Etat tel que les véhicules de la gendarmerie royale, de la
police, de l’armée et de la protection civile.

5 : Détermination de la garantie quant aux conditions de transport :

Les conditions générales types d’assurance automobile définissant les véhicules qui
peuvent être assurés ainsi que les formes qu’ils doivent revêtir pour que la garantie demeure
valable. Article 4 de l’Arrêté du ministre des finances et de la privatisation fixant les
conditions générales type des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile.

6 : Détermination de la garantie quant au territoire :

L’étendue de l’assurance obligatoire est limitée par la circulation du véhicule au


Maroc. Cependant selon les dispositions de l’article 2 des conditions générales types cette
assurance s’étend aux pays suivants : l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la
Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, La Gibraltar, l’Irlande, le Luxembourg, la
Norvège, la Holland, le Portugal, Monaco, la Suède, la Suisse, la Tunisie, et tous les pays
mentionnés de façon explicite dans les conditions spéciales.
Le législateur a imposé aux véhicules étrangers qui traversent les frontières
marocaines qui ne disposent pas d’assurance valable au Maroc de contracter une assurance
frontière qui ne doit pas dépasser trois mois.

Il est à préciser qu’après l’adhésion du Maroc au système international de la carte


verte, les contrats souscrits au Maroc (moyennant la possession par l’assuré de la carte verte)
produisent leurs effets dans tous les pays avec les bureaux desquels le bureau central
marocain a conclu des accords bilatéraux. Il en sera de même en principe avec les pays arabes
signataires de la convention instituant la carte arabe (carte orange). L’étendue géographique
est régie par l’article 3 des conditions générales types puisqu’il stipule que :

« l’assurance produit ses effets au Maroc et dans les pays adhérents à la convention-type
inter-bureau régissant le système de la carte verte ou à la convention entre les pays membres
de la ligne des Etats arabes relative à la circulation des véhicules automobiles dans les pays
arabes et à la carte internationale arabe d’assurance pour les véhicules automobiles (carte
orange) signée à Tunis le 15 rabia II 1395 (19 septembre 1975) et publiée par le dahir n° 1-77-
183 du 5 chaoual 1973 (13 septembre 1977), ou à une convention bilatérale ou multilatérale
relative à toute autre carte dûment ratifiée et publiée par le Maroc.

Pour la carte verte, la liste des Etats où l’assurance produit ses effets figure aux
conditions particulières.

La garantie peut être étendue par accord des parties à tout Etat désigné expressément
aux conditions particulières.

b: Les exclusions de la garantie :

L’assurance responsabilité automobile couvre en principe tous les dommages causés


par les véhicules assurés, que le dommage résulte d’un accident survenu en court ou hors
circulation, toutefois plusieurs exclusions à l’égard de l’assuré lui-même, des personnes
transportées ou des tiers sont admis.

Les exclusions de garantie font partie des recours que peut utiliser l’assureur contre
la victime puisqu’il est disposé d’indemnisé les victimes dans ces cas. L’assuré se trouve dans
l’obligation d’indemniser les victimes directement.

1 : Les exclusions propres à l’assuré ou à une personne assimilée :

Sont exclus de la garantie les dommages causés intentionnellement par le


souscripteur du contrat ou le propriétaire du véhicule, ainsi que toutes les personnes ayant
avec l’autorisation de l’un ou de l’autre la garde ou la conduite du véhicule assuré, mais dont
ni l’un ni l’autre ne serait civilement responsable en vertu de l’article 85 du code des
obligations et des contrats et cela selon le paragraphe (d) de l’article 4 des conditions
générales types :
« (d) les dommages causés intentionnellement par le souscripteur du contrat ou le
propriétaire du véhicule assuré ainsi par toute personne ayant, avec l’autorisation de l’un ou
de l’autre, la garde ou la conduite du véhicule assuré.

Toutefois, l’assureur reste garant des pertes et dommages causés par les personnes
dont l’assuré est civilement responsable en vertu de l’article 85 du dahir du 9 ramadan 1331
(12 août 1913) formant code des obligations et contrats, quelles que soient la nature et la
gravité des fautes de ces personnes. »

Sont exclus également les dommages dont l’auteur n’avait pas au moment du sinistre
l’âge requis ou procédait pas en état de validité des certificats par la réglementation en
vigueur (permis de conduire ou document équivalent) sauf en cas de vol, de violence, ou
d’utilisation de véhicule à l’insu de l’assuré.

2 : Les exclusions se rapportant aux transports de certains produits :

Sont exclus de la garantie les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il
transporte des matières inflammables, explosives, corrosives ou comburants (art.4 des
conditions générales types paragraphe (b) : « (b) les dommages causés par le véhicule assuré
lorsqu’il transporte des matières inflammables, explosives, corrosives ou comburantes.
Toutefois, il n’est pas tenu compte pour l’application de cette exclusion, des transports
d’huiles, d’essences minérales ou de produits similaires ne dépassant pas 500 kilogrammes ou
600 litres, y compris l’approvisionnement de carburant liquide ou gazeux nécessaire au
moteur du véhicule assuré. »

3 : Les exclusions se rapportant à certains événements :

Les dommages occasionnés par des faits de guerres étrangères ou civiles, des engins
de guerre, des attentats individuels, des émeutes ou de mouvements populaires (art. 4 des
conditions générales types paragraphes (e) et (f)).

« (e) les dommages résultant des effets directs ou indirects d’explosions, de


dégagements de chaleur, d’irradiation provenant de transmutation de noyaux d’atomes ou de
la radioactivité ainsi que des effets de radiation provoqués par l’accélération artificielle des
particules ; »

« (f) les dommages occasionnés par des faits de guerre étrangère ou civile, des
émeutes ou des mouvements populaires. »

4 : Les exclusions se rapportant à certaines situations :

Le paragraphe (a) de l’article 4 des conditions générales types stipule que : « Les
dommages survenus au cours de rallyes, épreuves, courses ou compétitions (ou leurs essais),
lorsque l’assuré y participe en qualité de concurrent, d’organisateur ou de préposé de l’un
d’eux ».

En ce cas la garantie est suspendue et l’assureur n’est pas obligé d’indemniser la


victime d’un accident causé lors de ces compétitions.
5 : Les exclusions se rapportant au véhicule lui-même ou à ses accessoires :

Les dommages causés ou subis par les véhicules assurés sans désignation de marque,
forme, force, ou de numéro d’immatriculation, si au moment du sinistre le véhicule ou le
conducteur n’est pas porteur de la plaque spéciale ou de la carte délivrée par la société et dont
le numéro est indiqué aux conditions particulières

Les dommages matériels résultant d’incendie ou d’explosion causé par des véhicules
spécialement construits ou adaptés pour effectuer des travaux de nature industrielle agricole
ou forestière pour pratiquer les campings ou servir d’habitation.

« (k) les dommages résultant du fonctionnement de bennes basculantes, grues et autres


appareils dont est muni le véhicule assuré, lorsqu’il est immobilisé pour effectuer des travaux,
ainsi que les dommages matériels :

-causés par le véhicule assuré spécialement construit ou adapté pour des travaux de
chantier, de manutention ou de nature industrielle ou forestière, à l’occasion de son utilisation
pour effectuer de tels travaux ;

-résultant d’incendie ou d’explosions causés par le véhicule assuré spécialement


construit ou adapté pour pratiquer le camping ou servir d’habitation, lorsqu’il est immobilisé
hors de la voie publique pour de tels usages. »

6 : Les exclusions se rapportant aux conditions de transport :

Lorsque les conditions de transport requises par la réglementation en vigueur et qui


doivent assurer la sécurité des passagers ne sont pas respectés, la garantie n’a pas d’effets à
l’égard des personnes transportées, par ailleurs lorsqu’il y’a dépassement des passagers par
rapport au nombre autorisé ou toléré par les conditions générales types d’assurance, la
garantie n’a d’effet ni à l’égard des tiers ni à l’égard des personnes transportées.

6-Exclusions concernant les personnes transportées :

La garantie de la responsabilité de l’assuré à l’égard des personnes transportées dans le


véhicule assuré, autres que celles exclues en vertu du paragraphe I) de l’article 4 ci-dessus
afférente aux dommages corporels causés à ces personnes n’a d’effet :

a) en ce qui concerne les véhicules destinés au transport public de personnes, que


lorsque les passagers sont transportés à l’intérieur de véhicules équipés d’une carrosserie
aménagée pour le transport des voyageurs ;

b) en ce qui concerne les voitures de place (taxis ou véhicules de grande remise), que
lorsque le nombre des personnes transportées ne dépasse pas celui prévu par l’autorisation de
transport ;
c) en ce qui concerne, les autres véhicules de transport de voyageurs, à l’exception du
transport urbain, que lorsque le nombre de personnes transportées ne dépasse celui figurant
dans les conditions particulières ni de dix pour cent (10%) ni de cinq (5) personnes. Les
enfants de moins de dix (10) ans ne sont comptés que pour moitié ;

d) en ce qui concerne les véhicules de tourisme, que lorsque le nombre des personnes
transportées ne dépasse pas, de plus de cinquante pour cent (50%), celui des places prévues
par le constructeur ou à défaut, le nombre de places homologué par le ministère chargé des
transports, les enfants de moins de dix (10) ans n’étant comptés que pour moitié ;

C’est ce qu’a confirmé la cour de cassation dans son arrêt numéro 5938 daté du
10/10/1996 dossier numéro 490/91 : lorsque la cours d’appel lui a prouvé que l’âge des six
personnes à bord du véhicule assuré ne dépassait pas 10ans, et, a considéré une demi place
pour chacune d’elles. Comme s’il s’agissait de trois personnes et c’est ainsi que la garantie
prend effet.

e) en ce qui concerne les véhicules destinés au transport de marchandises, qu’à


condition :
– que les passagers soient transportés soit à l’intérieur de la cabine, soit sur un plateau muni
de ridelles, soit à l’intérieur d’une carrosserie fermée ;
– que le nombre des personnes transportées n’excède ni huit (8) personnes au total ni cinq (5)
personnes hors de la cabine, les enfants de moins de dix (10) ans n’étant comptés que pour
moitié ;

Dans ce sens la cour de cassation a déclaré dans son arrêt numéro 1305 daté du
14/02/1989 dossier délictuel numéro 15735/88 que : le pique-up carrosserie fermée et que la
chute de la victime du véhicule est prouvée, la garantie s’applique.

f) en ce qui concerne les tracteurs non destinés au transport de marchandises, les


triporteurs et les véhicules à deux roues avec side-car, que lorsque le nombre des personnes
transportées ne dépasse pas celui des places prévues par le constructeur. Toutefois, la
présence dans un side-car d’un enfant de moins de cinq (5) ans accompagné d’un adulte
n’implique pas dépassement ;

La cours de cassation a bien démontré cela dans son arrêt numéro 3231.

g) en ce qui concerne les véhicules à deux roues, que lorsqu’ils ne transportent pas
plus d’un seul passager en sus du conducteur, quel que soit l’âge dudit passager ;

Ainsi la garantie, ne s’applique pas lorsque le véhicule à deux roues transporte trois personne
même s’ils sont des enfants.
h) en ce qui concerne les remorques ou semi-remorques entrant dans la définition du
véhicule assuré, qu’à la double condition qu’elles soient construites en vue d’effectuer des
transports de personnes et que les passagers soient transportés à l’intérieur de la remorque ou
semi-remorque.

7 : Exclusions se rapportant à certaines personnes :

La garantie d’assurance n’a d’effets qu’à l’égard des tiers, ainsi qu’à l’égard des
personnes transportées lorsque le contrat est souscrit par l’assurance d’un véhicule utilisé pour
le transport à titre onéreux.

La garantie ne s’applique pas si le transport est utilisé à titre onéreux dans le cas décrit par
le paragraphe (i) de l’article 4 ;

« i) les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il est utilisé pour le transport à
titre onéreux, si le contrat n’est pas souscrit pour l’assurance d’un véhicule déclaré pour une
telle utilisation ; »

Pour que la garantie soit exclue, la cours de cassation a exigé que le conducteur soit
habitué à transporter des passagers sans autorisations, le fait de cotiser pour les frais de
transport par les passagers ne constitue pas un prix réel qui transformait le transport à titre
gratuit à un transport à titre onéreux.

L’élément quotidien au transport à titre onéreux est un fait matériel soumis au


pouvoir discrétionnaire du juge.

Autres personnes exclues citées par le paragraphe (j) de l’article 4 ;

« j) les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il est confié par l’assuré à des
garagistes et personnes pratiquant habituellement le courtage, la vente, la réparation, le
dépannage ou le contrôle du bon fonctionnement des véhicules automobiles, en raison de leur
fonction ; »

8 : Exclusion concernant le permis de conduire :

Cette exclusion pour conduite sans permis qui ne peut exister qu’en vertu d’un
contrat d’assurance s’applique dans plusieurs circonstances :

D’une part lorsque le conducteur est sans permis ou n’a pas l’âge requis, d’autre part
lorsque le conducteur est en possession d’un permis non approprié pour le type de véhicule
qu’il conduit. L’exclusion vise également ceux qui conduisent avec un permis suspendu,
annulé le jour de l’accident. Elle vise encore les titulaires du permis militaire non converti en
permis civil.

L’exclusion englobe ainsi les titulaires d’un permis qui n’ont pas respectés les conditions
restrictives d’utilisation. L’exemple type est celui du titulaire d’un permis sous condition
d’une visite médicale périodique ou du port obligatoire des lunettes.
Aussi le fils de famille, mineur et démuni de permis, conduit la voiture de ses parents
et cause un accident, dans cette situation, les parents peuvent être civilement responsables des
dommages causés par leur fils habitant avec eux sur le fondement de l’article 88 du DOC.
L’assurance de responsabilité souscrite par les parents devra garantir la dette de responsabilité
des parents du fait de l’accident de la circulation, sans pouvoir opposer l’exclusion de garantie
du conducteur sans permis.

II : Indemnisation des victimes des accidents de circulation

La base juridique de l’indemnisation des victimes des accidents de la circulation est


établie par la loi qui toutefois se limite à en dégager le principe et laisse le soin aux auteurs
des dommages et a leurs victimes ou encore aux juges d’en apprécier les pertes et leur
réparation .Par ailleurs les dommages subis ne sont pas définis , c’est la jurisprudence qui peu
a peu en a précisé les contours et les caractéristiques .Une fois le dommage répare ,le
problème n’est pas résolu pour autant et on pourrait se demander si en cas d’évolution du dit
dommage , il ne serait pas possible d’en réviser l’indemnisation alors même que le cas fut
tranche de manière définitive par voie judiciaire .

La compétence judiciaire

Le contentieux pose le problème de la compétence judiciaire et de la prescription .Le


contrat d’assurance relève des tribunaux de première instance. C’est ainsi que le défendeur est
assigné au tribunal du domicile ou de la résidence de l’assuré sauf en matière de meubles ou il
est assigné devant le tribunal de la situation des objets assures.

Toutefois, quand il s’agit d’assurance contre les accidents de toute nature, l’assure
pourra assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où se produit le fait.

La prescription

Toutes les actions dérivantes d’un contrat d’assurance sont prescrites pour 2 ans .C’est
le principe général de la prescription biennale énoncée par l’article 36 du code .Ce principe
quelque soit la nature des parties et du risque assure, intéresse l’action en règlement du
sinistre, l’action en règlement de la prime ou de la cotisation des accidents .

Les causes de la prescription : la souscription ne court pas les mineurs non émancipés s’ils
n’ont pas de tuteur .Ainsi , l’incapacité est une cause de suspension de la prescription

A : Procédure d’indemnisation

Depuis 1984, la liberté d’estimation par les juges des préjudices de victimes et des
ayants droit des victimes d’accidents de la circulation a été remplacée par un barème
D'indemnisation qui permet de déterminer les indemnités de manière uniforme.

Tous les sinistres corporels sans régler en justice comme auprès des assureurs
(compagnie et mutuelles) par référence à ce barème.
Outre le remboursement de frais occasionnés par le sinistre ( de transport d'assistance,
frais médicaux ,etc.)et des pertes de revenu pendant la période d’incapacité, le barème fournit
le mode de calcul pour l'indemnisation des ayants-droits des victimes décédés et celle de
victimes atteintes d'une invalidité permanente totale ou partielle. Pour ces derniers ,le
législateur tient compte de plusieurs facteurs :

Nécessité de recourir à une tierce personne ,préjudice esthétique, «petium doloris"(


prix de la douleur physique ),perte de la scolarité ,etc.

Toutefois la détermination des responsabilités reste du sort des tribunaux, ainsi que la
désignation des experts et médecins. Pénal même si le prévenu est relaxé, une action civile
reste toujours possible.

Notons à ce sujet que la jurisprudence a évolué vers une lourde présomption de


responsabilité à l'encontre du gardien du véhicule ,dès lors qu'il y a blessure ou mort
d'homme.

L’accent n'est plus mis sur la faute ou l'absence de faute mais sur l'opportunité
d'indemniser la victime ou ces ayants droits.

Le civilement responsable qui peut faire la preuve que le sinistre et dû à la faute de la


victime ou au fait d'un tiers, obtiendra un partage de responsabilité, dans la meilleure des
hypothèses :

Seul le cas de force majeure peut générer l'exonération totale de la responsabilité .

Dans un cas particulier du préjudice corporel causé à un ascendant ou un descendant


de l'assuré ou du conducteur ou à un parent collatéral ( Oncle, cousine…) ou par alliance
(gendre ,belle-sœur…), lorsque la victime n'était pas passager du véhicule assuré, la
jurisprudence fait jouer la garantie de l'assureur du véhicule sans tenir compte du lien de
parenté avec le civilement responsable ou le conducteur .

L’intérêt manifesté par les pouvoirs publics à l'égard du risque automobile a dépassé le
cadre restreint du contrat d'assurance; cet intérêt s'est étendu en effet aux victimes des
accidents de circulation causés par des personnes non assurées ou partiellement assurées ou
encore dont l'identité n'est pas établie ;ainsi fût crée le Fonds de Garantie Automobile chargé
de verser les indemnités allouées à ses victimes et à leurs ayants droits.

a. les dommages

1. dommage aux biens de véhicule

L’indemnisation des dommages subis par un véhicule relève de l'assurance des


dommages matériels causés au véhicule de l'assuré, et de l'assurance de responsabilité civile
obligatoire du véhicule adverse qui est impliqué dans l'accident.

En cette matière, bien que seul l'assurance de responsabilité des véhicules terrestres à
moteur soit obligatoire, mais assureur propose souvent en pratique des contrat multirisque
automobile qui regroupe diverses assurances de biens ,de véhicule( vol ,incendie, grille de
glace, assistance juridique.) L’assurance de responsabilité proprement dite, et,
éventuellement une assurance de personne avec la garantie des dommages corporels subis par
l'assuré.

Assurance des dommages matériels causés véhicule :

Cette assurance de dommages permet de garantir les dégâts matériels subies par le
véhicule de l’assuré, autre que l'incendie, le vol et le bris glace.

C'est dans ce cadre que l'assuré peut opter pour deux produits différents.

1.1 Assurance tiers collision

L'assurance automobile tierce-collision (encore appelé garantie dommage collision),


qui ne garantis pas le véhicule lorsqu’une tierce non identifiée a occasionné des dommages ou
lorsque l'assuré est lui-même à l'origine des dommages matériels à son véhicule (par exemple
en heurtant un mur)

À contrario cette assurance garantie assuré pour les dégâts qui résultent d'une collision
avec une autre véhicule, un piéton ou un animal ,sous réserve que le piéton ,le propriétaire du
véhicule ou de l'animal ,soit une personne dûment identifiée.

1.2 Assurance tout risque

L'assurance automobile tout risque, indemnise tous les dommages subis par le véhicule
assuré consécutif à un choc avec un élément fixe ou mobile, ou une collision avec un autre
véhicule cette fois-ci, la garantie joue ,quand la tierce responsable du dommage n'est pas
identifiée ,ou lorsque le véhicule assuré est seul en cause.

2. Dommage corporels :

2.1. Fondement juridique

Le droit marocain1 fonde la responsabilité pour la réparation du préjudice corporel ,sur


la notion de la faute, dont la victime doit faire la preuve; la faute étant un fait ou une
abstention constituant la violation d'un devoir préexistant. Elle est imputable à son auteur.

L'article 772 du DOC définit la responsabilité délictuelle ,en ce sens que le dommage
a été causé de manière intentionnelle.

Toutefois, la réparation du dommage causé à autrui, et du même lorsque son auteur n'a
pas été animé par l'intention de nuire .C'est ce qui ressort de l'article 783 du DOC.

1
Dahir du 12 aout 1913 portant code des obligations et contrats DOC
2
Article 77 :Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et volontairement
à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu'il est établi que ce
fait en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet.
Néanmoins par le biais des règles régissant la garde juridique ,la jurisprudence a
sensiblement modifié ce principe.

Aussi, une présomption de responsabilité (article 88 DOC) a telle été mise à la charge
du gardien de veiller aux choses qui lui ont été confiés à moins qu'il ne démontre:

 Qui l'a fait tout ce qu'il était nécessaire afin d'empêcher le dommage.

 Et que le dommage dépend, soit d'un cas fortuit, soit d'une force majeure, soit de la
faute de celui qui en est victime.

Outre ces dispositions civiles, le système de réparation du préjudice corporel lié


notamment aux accidents de la circulation automobile repose sur les dispositions des articles
432 et 433 du derrière 28 novembre 1962 portant code pénal4.

DAHIR DU 2 OCTOBRE 1984

Le dahir 2 octobre 1984 fut promulguée un dahir portant loi5 qui a fixé les règles
d'évaluation des dommages subis par les victimes des accidents de la circulation causé par les
véhicules terrestre à moteur.

L'objet de cette loi et d'indemniser les dommages corporels subies par les victimes
d'accidents causés par les véhicules terrestres à moteur soumis à l'obligation d'assurance
conformément en d'ailleurs du 20 octobre 19696relative à l'assurance obligatoire des véhicules
sur route.

Avant la promulgation de ce dahir, l’indemnisation des victimes, ou de leur ayant droit


relevait du pouvoir souverain des tribunaux, pouvoir affirmer à chaque occasion par la Cour
suprême:

"Les juges de fond apprécient souverainement ,non seulement les éléments constitutifs du
préjudice, mais encore la qualité des dommages et des intérêts qui doivent en assurer la

3
Article 78 :Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé, non seulement par son fait,
mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet.
La faute consiste, soit à omettre ce qu'on était tenu de faire, soit à faire ce dont on était tenu de s'abstenir,
sans intention de causer un dommage.
4
Article 432 : Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des
règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause est puni de
l'emprisonnement de trois mois à cinq ans et d'une amende de 250 à 1.000 dirhams.
Article 433 :Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements,
cause involontairement des blessures, coups ou maladies entraînant une incapacité de travail personnel de
plus de six jours est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 200158 à 500 dirhams
ou de l'une de ces deux peines seulement.
5
Dahir portant loi du 2 octobre 1984 relatif a l’indemnisation des victimes d’accidents causes par des véhicules
terrestres a moteur . B.O.Nº3753 du 3 octobre 1984
6
Dahir aujourd’hui abroge par la nouvelle loi Nº 17-99 portant code des assurances du 3 octobre 2002 .
réparation; ils ne sont pas tenus de caractériser d'une manière spéciale les divers éléments de
ce préjudice ,dès lors qu’ils constatent son existence et procèdent à son évaluation globale7.

Il en résultait une disparité des indemnisations allouées aux victimes ou leurs ayants
droits qui engendrait la plupart du temps ,des écarts importants d'une juridiction à une autre
contrairement au principe général de droit qui veut que la justice signifie d'abord l'égalité de
traitement de juridiction a une autre.

À cette incohérence, de la jurisprudence, on assistait aussi avant le dahir du 2 octobre


1984 a des attributions d'indemnités provisionnelles souvent injustifiées et sans commune
mesure avec les besoins réels et immédiats des victimes.

Bien plus, la consécration du pouvoir souverain d'appréciation du dommage corporel


reconnu aux juges et de l'indemnité qui en découlait avaient dénaturés la portée du principe de
la réparation globale .En effet ,en accordant une somme globale "tous préjudices confondus"
les juges de fond ,ne permettaient pas à la Cour suprême de savoir avec exactitude et précision
s'ils ont pris en considération tel ou tel chef de préjudice et surtout s'ils l'ont ou non indemnisé
intégralement.

Par ailleurs et contrairement à la loi française dite" loi Badinter" du 5 juillet 19858,le
législateur marocain n'a pas modifié les règles de la responsabilité, mais, a par contre,
plafonné les indemnités à allouer aux victimes et à déterminé les préjudices indemnisables.

En effet ,le fondement juridique de l'indemnisation prévu par le dahir du 2 octobre


1984 s'inscrit bien dans le cadre des dispositions des articles 77 et suivants du DOC.

En dépit des contestations souvent violentes de plusieurs magistrats qui voyaient en


son application une atteinte à leur sacro-saint pouvoir d’appréciation, des critiques et la
réserve de certains avocats cette nouvelle législation qui le dahir du 2 octobre 1984,
matérialise une évolution importante du droit marocain en matière de réparation des
dommages causés par des délits et des quasi-délits

Le législateur marocain a d'autre part ,étendu le champ d'application du d'ailleurs


précité( à l'exception des dispositions concernant la procédure d'indemnisation les sanctions
administratives et la prescription) aux indemnités dues aux victimes et à leurs ayants-droits:

 Par le Fonds de Garantie Automobile ou par le civilement Responsable lorsque ,ni le


fond de garantie, ni une entreprise d'assurances ne sont tenues à l'indemnisation;

 À la suite des accidents causés par les véhicules appartenant à des personnes non
soumises à l'obligation d'assurance conformément à l'article 2 du dahir du 20 octobre
19699

7
Cour suprême _ chambre civile arrêt nº 169, jurisprudence de la cour suprême Nº10 , octobre 1969.
8
Journal officiel du 6 juillet 1985
9
Il s’agit des véhicules appartenant a sa majesté le roi , a la maison royale et a l’ État chérifien ; cette
disposition a été abrogée par la nouvelle loi 17-99 portant code des assurances .
 À la suite des accidents causés par les véhicules liés à une voie ferrée.

Il importe de préciser que les dispositions du dahir du 2 octobre 1984 sont d'ordre
public, puisqu’elles ne peuvent être écartées par la volonté des parties en cause.

Ces dispositions ne s'appliquent pas aux dommages corporels survenus avant le 1er
décembre 1984 ni aux dommages matériels quelle que soit la date de leur survenance ;lesdits
dommage demeure régie par la règle de droit commun et les conventions en vigueur
(Convention d'indemnisation direct C I.D.).

Les principales innovations apportées par le dahir précité consistent, en plus de


l'institution de la procédure de transaction à l'amiable, de la prescription et des sanctions
administratives, à mettre en place un barème d'indemnisation qui tient compte de l'âge de la
victime, et de ses revenus ou gains professionnels annuels et de son capital de référence ,tel
que déterminé au tableau annexe du Dahir.

De même qu'au niveau de l'appréciation du préjudice corporel, le texte a distingué


l'incapacité permanente des autres chefs de préjudices ayant aggraver la perte économique ou
le préjudice physiologique de la victime, tout en instituant une valeur minimum du point
d’incapacité.

De plus, au niveau des ayants-droits ,le dahir à déterminé ceux qui peuvent bénéficier
d'une indemnisation de leur préjudice affectif et la perte économique consécutifs au décès de
leur auteur.

L'objectif recherché étant de parvenir, d’une part, à une normalisation des critères
d'indemnisation ,des dommages causés par les accidents de la circulation et d'autre part ,à
accéder le rythme des procédures judiciaires antérieures, caractérisées par une grande lenteur
et par des incertitudes préjudiciables aux intérêts des victimes ou de leurs ayants- droit ou par
des surprises extrêmement fâcheuses pour les entreprises d'assurances qui se voyaient ainsi
souvent condamnées à payer des indemnités fort exagérées.

2.2 Préjudice indemnisable:

Le dahir du 2 octobre 1984 a défini de manière limitative les préjudices indemnisables


ainsi que la méthode de leur évaluation.

Avant de voir comment s'opère l'indemnisation de ses préjudices, il y a lieu de préciser


qu'en ce qui concerne les frais engagés par la victime suite à l'accident, l'article 2 du dahir
dispose que" l'indemnisation comporte le remboursement "des frais de transport de la victime"
et le cas échéant, de la personne qui l'accompagne "ainsi que les frais médicaux, chirurgicaux
, pharmaceutiques et d'hospitalisation, et "des dépenses nécessaire pour le recours à des
appareils de prothèse ou" d'orthopédie et pour la rééducation de la victime."

"le remboursement des frais et des dépenses visés à l'alinéa ci-dessus est effectué "sur
justification, compte tenu des tarifs réglementaires s'il en existe et, à défaut ,par "application
des prix normalement pratiqués."
b-Information réciproques

1- Obligation de l'assureur de présenter une offre d'indemnisation

Destinataire de l'offre et délai

L'assureur doit répondre aux demandes d'indemnisation dans un délai de 60 jours à


compter de la réception des documents justificatifs du préjudice.

Pluralité de véhicules et des assureurs

En cas de pluralité de véhicules s'il y a plusieurs assureurs, l'offre est faite par
l'assureur mandaté par les autres. En pratique il s'agit de l'assureur dans l'assuré encoure la
plus grande part de responsabilité, et à défaut celui qui assure le véhicule ayant heurté la
victime ou le véhicule dans lequel la victime se trouvait comme passager.

Exception de garantie

La loi impose à l'assuré invoque une exception de garantie de satisfaire à l'obligation


d'offre d'indemnité pour le compte de qu'il appartiendra (par exemple un autre assureur )dans
cette hypothèse la transaction intervenue pourra être contester devant le juge par celui pour le
compte de qu'il aura été faite sans que cela puisse remettre en cause le montant des sommes
allouées à la victime ou à ses Ayants-droit.

Application en cas d'instance judiciaire

Lorsque la victime néglige la voie transactionnelle de la procédure d'offre d'indemnité au


profit de la voie judiciaire notamment on se constituant partie civile, l'assureur reste
néanmoins tenu de présenter une offre d'indemnité dans les formes et délais prévus par la loi .

Contenu de l'offre

L'offre doit contenir tous les éléments indemnisables du préjudice, y compris les
éléments relatifs aux biens lorsqu'ils n'ont pas fait l'objet d'un règlement préalable.

2-Information préalable des parties

Information de la victime par l'assureur

À l'occasion de sa première correspondance avec la victime l'assureur est tenu, à peine


de nullité relative de la transaction qui pourrait intervenir ,d'informer la victime qu'elle peut
obtenir de sa part, sur simple demande, la copie du procès-verbal d'enquête de police ou de
gendarmerie.

Information de l'assureur par la victime

La demande de l'assureur ,la victime ou ses ayants droits , sont à leur tour tenues de lui
donner divers renseignements comme leurs noms et prénoms leur date et lieu de naissance ,la
description de leur préjudice où la liste de leurs tiers payeurs appelés à lui verser des
prestations ainsi que leurs adresses.
Informations des tiers payeurs

Il arrive que des tiers payeurs soient redevables à l'égard de la victime, de prestations
qui ont un caractère indemnitaire, quand bien même la victime aurait subi un dommage
corporel. Il en est ainsi des faits de traitement médicaux et de répudiation, les indemnités
journalières ,qui sont versées par les organismes de sécurité sociale, les assureurs, les
groupements mutualistes. Comme la victime ne peut être indemnisé deux fois du même
dommage, le montant de ses prestations va diminuer d'autant celui de l'offre d'indemnité
proposé par l'assureur.

B-indemnisation des victimes.

La victime peut être indemnisée soit par un accord transactionnel avec l’entreprise
d’assurance ou par décision judiciaire.

1- Indemnisation par accord transactionnel

a- Pouvoir de transaction de l’assureur :

Les conditions générales types de l’assurance automobile stipulent que seule la


société, à l’exclusion de l’assuré, a le droit de transiger avec les tiers lésés et qu’aucune
reconnaissance de responsabilité, aucune transaction intervenue en dehors de la société, ne
sont opposables à cette dernière.

Malgré les efforts entrepris par certaines sociétés d’assurances pour développer cette
procédure d’indemnisation, les accords transactionnels demeurent très peu sollicités et les
victimes préfèrent recourir à la justice pour réparation des dommages qu’ils subissent tant ils
sont encouragés, il est vrai en cela, par le racolage opéré à cet effet par certains auxiliaires de
la justice ainsi que par l’anarchie qui caractérise l’octroi des indemnités par les juridictions.

b- Constat à l’amiable :

Un exemplaire de constat amiable (fourmi gratuitement par l’assureur) doit se trouver


à tout moment dans chaque véhicule ou engin automoteur, voire deux exemplaires.

Le constat amiable constitue le document de base pour mettre en œuvre la convention


IDA (indemnisation directe de l’assuré) quand le conducteur n’est pas entièrement
responsable du sinistre : cette convention ratifiée par tous les assureurs, engage ceux-ci à
rembourser à l’assuré tous ou en partie des frais de réparation ou de la valeur de réforme , le
cas échéant, de son véhicule avant d’exercer le recours contre l’assureur du tiers responsable.

Un constat amiable bien rempli et signé des deux parties garantit une solution
équitable et rapide des accidents : un barème de responsabilité, annexe à la convention IDM,
permet à l’assureur de déterminé la responsabilité respectives des conducteurs à partir des
indications fournies sur le constat amiable et qui correspondent aux cas de figure les plus
courants.
2- Indemnisation par décision judiciaire : l’action civile

On peut retenir que toute demande en dommages intérêts peut donner lieu à une action
introduite en même temps que l’action publique devant la juridiction répressive saisie de cette
dernière, ou séparément de l’action publique, devant une juridiction civile. Toutefois, la
juridiction civile doit surseoir au jugement tant qu’il n’a pas été mis en mouvement (article 10
du dahir du 10 février 1959 portant code de procédure pénale).

-la présence de l’assureur à l’audience

L’article 129 de la loi 17-99 ajoute que dans le cas où une juridiction civile ou pénale
est saisie d’une action en dommage et intérêts, l’assureur doit être obligatoirement appelé en
cause par le demandeur en indemnité, ou à défaut par l’assuré. La décision attribuant une
indemnité ou une rente doit mentionner la substitution de l’assureur à l’assuré dans les limites
des garanties au contrat d’assurances.

Par ailleurs, les conditions générales types précisent que la société d’assurance à la
faculté d’assurer la défense de l’assuré devant toutes les juridictions autres que pénales, de
diriger le procès, de diriger la décence de l’assuré devant les juridictions pénales ou de s’y
associer et d’exercer les voies de recours limités aux intérêts civiles.

L’action de la victime est dirigée principalement contre le conducteur auteur de


l’infraction et du préjudice qui en est résulté.

a-procédure

a-1 : action en responsabilité

S’agissant de l’action en responsabilité, et notamment la responsabilité délictuelle, sa


mise en œuvre implique le recours à une action en justice.

Cette action est en principe intentée par la victime contre l’auteur du dommage. Elle peut
l’être également contre l’assureur de celui-ci dans le cadre de l’action directe dont bénéficie
légalement la victime. Elle peut être exercée, également contre les héritiers de l’auteur du
dommage.

Il est interdit, d’autre part, de renoncer d’avance à l’action en responsabilité. Les


conventions d’irresponsabilité sont illicites dans le domaine de la responsabilité délictuelle.
Les dispositions des articles 77 et 78 du DOC précitées, précisent, en effet, que « toute
stipulation contraire est sans effet».

La victime ou se héritiers sont seuls qualifiés pour décider de l’opportunité d’exercer


cette action, en fixer les limites et ils ne peuvent l’exercer qu’à leur seul profit. En cas
d’incapacité d’ester en justice, la victime ou ses héritiers peuvent agir par leur représentant
légal.

Ainsi, l'article 129 de la loi 17-99 dispose que l’assureur est « substitué de plein droit à
l'assuré, dans les limites de la garantie prévue au contrat pour le paiement des indemnités ou
des rentes allouées aux voyageurs transportés, aux tiers et à leurs ayants droit et de tous autre
frais résultant de l'accident. Dans le cas où une juridiction pénale serait saisie d'une action en
dommages et intérêts, l’assureur doit être obligatoirement appelé en cause par le demandeur
en indemnité ou, à son défaut, par l'assuré. La décision attribuant une indemnité ou une rente
doit mentionner la substitution de l'assureur à l’assuré « dans les limites de la garantie prévue
au contrat d'assurances ».

Le montant demandé par la victime ou ses héritiers est souverainement apprécié par
les juges qui ne sont tenus ni de justifier leur condamnation ni «d'en spécifier les
bases .Néanmoins, l'indemnisation doit être calculée dans la limite des conclusions du
demandeur.

Il en résulte que le juge ne peut allouer une indemnité qui n'a pas été demandée ni
accordée plus qu'il n'a été demandé. Il ne peut également, condamner une personne contre qui
la victime n'a pas exercé son action.

D'autre part et jusqu'au début des années quatre-vingt, l'indemnisation des dommages
résultant des accidents de la circulation était régie par le droit commun.

Le cadre général de cette réparation, du moins pour ce qui est du délit et du quasi-délit,
tel qu'il découle de l'article 98 du DOC lui était applicable. Cet article stipule que « les
dommages dans le cas de délit ou de quasi-délit, sont la perte effective « éprouvée par le
demandeur, les dépenses nécessaires qu'il a ou devrait faire afin de réparer les suites de l’acte
commis à son préjudice, ainsi que les gains dont il « est privé dans la mesure normale, en
conséquence de cet acte».

Le tribunal doit, d'ailleurs, évaluer différemment les dommages selon qu’il s'agit de la
faute du débiteur ou de son dol. Ainsi donc, il appartenait à la victime d'évaluer le dommage
qu'elle entend faire réparer et au juge d'en apprécier l'existence et la valeur.

a-2 : règles de procédure

S'agissant des règles de procédures, il convient de souligner que d'une manière


générale, les règles de procédure civile demeurent applicables pour les accidents de la
circulation.

Néanmoins, l'article 18 du Dahir du 2 octobre 1984 oblige la victime ou ses ayants


droit, avant d'engager une action judiciaire en dommages et intérêts, de demander à
l'entreprise d'assurances concernée, l'indemnisation des dommages subis.

Par cette disposition, la transaction amiable devient obligatoire et préalable à toute


action judiciaire.

En fait, cette disposition n'a qu'une portée limitée, car elle ne remet pas en cause le
droit reconnu à la victime de joindre l'action civile à l'action publique. Or la grande majorité
des accidents de la Circulation revêt le caractère d'infractions réprimées par le code pénal, et
sur le plan de la procédure, il est aisé pour la victime de se joindre à l'action publique.
La pratique au quotidien corrobore un tel constat et il permis d’avancer que plus des
2/3 des actions en réparation résultant des accidents de la circulation sont portées devant les
tribunaux répressifs.

Il importe aussi de signaler, qu’outre son caractère obligatoire, la transaction obéit à


une procédure spéciale et à des délais précis et qu’en cas d’échec, il est loisible pour la
victime d’introduire une action judiciaire pour faire reconnaitre ses droits.

Une fois que l'entreprise d'assurances concernée accuse réception de la demande


d'indemnisation à l'amiable, l'article 19 du Dahir précité lui impose dans les 60 jours de cette
réception de notifier au demandeur, par lettre recommandée avec accusé réception, le montant
de l'indemnisation qu'elle propose conformément aux dispositions de cette loi. Mais, tenant
compte des difficultés pratiques, cet article permet de proroger le délai de réponse de 60 jours
notamment lorsqu'il faut procéder à des expertises médicales amiables ou judiciaires dont la
réalisation demande, dans certains cas, des délais plus longs.

Le demandeur a, quant à lui, 30 jours pour donner son accord ou son refus à l'offre
d'indemnisation notifiée par l'entreprise d'assurances. En cas d'accord, l'entreprise
d'assurances doit dans les 30 jours suivant la réception de la lettre du demandeur, lui verser
l'indemnisation due.

Le non-respect par l'entreprise d'assurances des délais prescrits par la loi, l'expose à des
amendes administratives ou au paiement des dommages et intérêts devant le juge, d'où
l'importance conférée aux entreprises d'assurance dans l'appréciation des dommages et
l'évaluation. L'entreprise d'assurances et les intéressés ne soient parvenus à un accord, la
victime ou ses ayants-droit peuvent soit se constituer partie civile en se joignant à l'action
publique, soit demander l'indemnisation à l'entreprise d'assurances concernée ou poursuivre
les négociations engagées à cet effet des indemnités en application des dispositions prévues
par le dahir de 2 octobre 2004.

Par ailleurs, ce texte de loi introduit une solution nouvelle, dans l’hypothèse où une ou
plusieurs entreprises d'assurances sont mises en cause. Auparavant, l'assureur principal est
substitué de plein droit pour la totalité de l'indemnité. Les autres assureurs ayant à lui verser le
montant de la fraction de l'indemnité à leur charge.

En revanche, le Dahir du 2 octobre 1984 donne la faculté à la victime de faire sa


demande à l'assureur de son choix. Dans cette hypothèse, la première entreprise saisie, doit
évaluer et verser au demandeur, la totalité de l'indemnité due avant de réclamer la part à la
charge des autres débiteurs.

b-Relation de cause à effet entre l'infraction et le dommage :

Le juge devra faire ressortir la relation de cause à effets entre l'infraction et le


dommage.

b-1.Dommage effectif, personnel et actuel :


Le dommage causé à la victime doit être effectif, personnel et actuel. En conséquence
un préjudice simplement éventuel ne peut justifier le bien fondé de l'action civile.

b-2 : Dommage licite

Il faut que le dommage soit licite, c'est-à-dire que la situation lésée par le dommage
causé à la victime soit licite et morale et que le demandeur puisse se targuer d'un intérêt
légitime.

b-3 : la preuve de la faute

Il faut enfin que l'assuré ou la personne dont il est civilement responsable, ait été
reconnu responsable du dommage dans les conditions des articles 432 et 433 du code pénal,
ou des articles 77et 78 du code des obligations et contrats.

c- le préjudice matériel :

L’indemnité accordée au titre du préjudice matériel vise à compenser les pertes


pécuniaires en raison de diminution d'un patrimoine et en raison de dommages que le juge
tentera de chiffrer avec plus ou moins d'exactitude.

C-1 incapacité

Lorsque l'accident n'a pas entrainé la mort à la victime mais lui a causé des blessures,
L'indemnisation comporte le remboursement des frais du transport de la victime et, le cas
échéant, de la personne qui l'accompagne, ainsi que des frais médicaux, chirurgicaux,
pharmaceutiques et d'hospitalisation et des dépenses nécessitées par le recours à des appareils
de prothèse ou d'orthopédie et par la rééducation de la victime. (Article 2 du dahir de 1984).

Pour la détermination des blessures et incapacités temporaires ou permanentes, les


juges s'entourent des conseils techniques des experts.

A côté de ces frais et dépenses, le dahir du 2 octobre 1984 dans son article 3 donne
droit à l’indemnisation :

-de la perte de salaire ou des gains professionnels qui en résulte pour la victime en cas
d'incapacité temporaire de travail (I.T.T.).

-de la perte de salaire ou des gains professionnels qui en résulte pour la victime en cas
d'incapacité physique permanente (L.P.P.) ainsi que les dommages causés à son intégrité
physique et, le cas échéant, les préjudices suivants :

 Recours à une tierce personne,

• Changement total de profession ;

 Conséquences défavorables de carrière :

 Interruption définitive ou quasi définitive de scolarité :


 Pretium doloris

 Préjudice esthétique

c-1-1 .incapacité temporaire de travail (ITT) :

Lorsque les certificats médicaux ou l'expertise ordonnée ne font pas mention d'une
incapacité permanente totale ou partielle, le juge se limite à ordonner le remboursement des
engagés par la victime.

c-1-2.incapacité physique permanente

L'indemnisation de la victime pour incapacité physique permanente comporte une


indemnité principale déterminée en fonction des éléments suivants :

1. le capital de référence, tel que fixé dans le tableau annexé au présent dahir portant loi,
compte tenu de l'âge de la victime au moment de l'accident et de son salaire ou de ses gains
professionnels.

2. le taux d'incapacité de la victime fixé, par le médecin expert, par référence au « barème
fonctionnel des incapacités » établi par voie réglementaire, étant entendu que la valeur du
point de l'incapacité physique permanente représentant le centième du capital de référence de
la victime, se peut être inférieure au cinquième (1/5) du montant du salaire ou des gains
professionnels minimums figurant au tableau prévu au paragraphe précédent.

3. la part de responsabilité imputable à l'auteur de l'accident ou au civilement responsable.


(article 5 du dahir de 1984).

c-1-3 préjudice esthétique

De par sa nature, le préjudice esthétique pose à coup sûr, un problème de


qualification juridique, qu'il n'est pas toujours facile à résoudre.

Doit-on en effet, le ranger dans le cadre des préjudices patrimoniaux ou


extrapatrimoniaux.

La réponse à une telle question dépend en fait des conséquences du préjudice.

Si le dommage qui atteint la victime se traduit par une diminution de son patrimoine,
on peut le qualifier de patrimonial. C'est le cas notamment de l’artiste, du mannequin, du
présentateur ou speaker à la télévision qui pourraient avoir gardé des séquelles ou vilaines
cicatrices sur le visage, suite à un accident de la circulation. Pour ce genre de victimes, il n'y a
pas de doute, le préjudice signifie dans la plupart des cas, un changement brutal de carrière.

Toutefois, il y a lieu de noter que si le préjudice esthétique a des incidences


professionnelles, le Dahir du 2 octobre 1984, permet son indemnisation, au titre de
l'incapacité partielle permanente (L.P.P.)
Autrement dit, si le magistrat l'a déjà indemnisé dans le cadre du préjudice
esthétique entraînant des conséquences défavorables sur la carrière de la victime, il ne peut le
faire au titre du préjudice esthétique extrapatrimonial, autrement, il aurait contribué à
l'enrichissement sans cause de cette dernière.

Ainsi donc, le législateur marocain, semble pour le cas d'espèce accorder au


préjudice esthétique un statut propre n'ayant pas de rapport direct avec l'incapacité physique
permanente, mais doit découler incontestablement de la lésion ou des séquelles consécutives à
l'accident.

Quant au pretium doloris, son indemnisation est réservée à la victime directe. Cette
dernière, atteinte dans son intégrité physique, subit des souffrances plus au moins intenses
selon la gravité des lésions et séquelles.

Aussi, ses ayants droit ne peuvent agir qu'à titre d'héritiers et non pas au titre d'un
préjudice personnel.

Le législateur en prévoyant trois degrés de celle-ci pretium doloris assez important,


important ou très important : respectivement 5%, 7% ou 10% du capital de référence) a voulu
la lier à l'intensité des souffrances endurées par la victime

c-2 règles d'évaluation des dommages

Le taux d'incapacité physique permanente (I.P.P.) constitue l'un des éléments


essentiels permettant d'avoir une idée précise sur les séquelles de la victime d’accident de la
circulation. La tâche de l’évaluation de cette incapacité physique revient au médecin expert
qui joue un rôle prépondérant dans la détermination des préjudices subis à la victime.

Le législateur marocain, en s’inspirant de l’expérience française a institué un barème


fonctionnel propre aux accidents d la circulation routière. Il s’agit du barème fonctionnel des
incapacités annexé au décret n 2-84-744 du 14 janvier 1985 pris en application du dahir
portant la loi du 2 octobre 1984.

Par ce barème, le législateur marocain a voulu donner à l’appréciation du préjudice


corporel un cadre médico-légal qui permet au médecin expert d’accomplir sa mission en
tenant compte de la spécificité des lésions corporelles des victimes de la circulation routière.

En cas de lésions associées, le décret précité innove en écartant, à juste titre, les
méthodes dites de Balthazar et de Gabrieli, propres aux accidents du travail.

L’article 3 du décret impose, en pareils cas au médecin expert de choisir un taux


global « correspondant à la synthèse consécutive à l’analyse de l’ensemble des séquelle et
lésions et non à un taux résultant de l’addition des taux prévus pour chacune de ces séquelles
et lésions »

c-2-1 accident à entrainer la mort


À ces indemnités, s’ajoute le préjudice subi directement par les ayants droit, étant
entendu qu’après le décès de la victime, ces derniers, en leur qualité d’héritiers, peuvent
introduire ou continuer l’action de la victime pour tous les préjudices auxquels celle-ci avait
droit.

Pour sa part, l'article 4 du Dahir spécifie que les ayants droit de la victime décédée des
suites de l'accident ont droit à la réparation du préjudice moral ou d'affection.

Il importe de préciser à cet effet, que l'indemnisation de ce type de préjudice a de tout


temps suscité de nombreuses interrogations : comment peut-on prouver le préjudice, l'évaluer
et le convertir en une somme d'argent. Autrement dit, si l'on considère que le préjudice
affectif est celui qui ne porte pas atteinte au patrimoine de la victime, comment alors « peut-
on réparer en argent une perte qui, par définition, n'est pas d'argent ».

La jurisprudence marocaine a eu l'occasion de trancher cette question, en accordant des


indemnités aux ayants-droit de la victime décédée pour la réparation du préjudice d'affection.
«Malgré la difficulté de son évaluation pécuniaire, les juges de fond doivent apprécier in-
concreto l'importance du préjudice moral afin d'assurer non à titre symbolique, mais aussi
exactement que possible la réparation affective.

Encourt la cassation, la décision qui déclare accorder le dirham symbolique de


dommages intérêts.

Le Dahir du 2 octobre 1984 a adopté, quant à lui, une position plus restrictive que celle suivie
par la jurisprudence, puisqu'il dispose dans son article 4 alinéa 2 que «le conjoint de la
victime décédée, ses ascendants et descendants au premier degré ont seuls droit à la réparation
du préjudice d'affection dans les limites suivantes :

 le conjoint : deux fois le montant du salaire ou des gains professionnels minimum tel
que figurant au tableau prévu par l'article 15 (en cas de pluralité de veuves, chacune
d'elle aura droit à deux fois le montant en question.)

 ascendants et descendants : 1,5 le mandant minimum précité pour chacun d’eux.

A Travers cette disposition, le dahir précité a non seulement exclu les petits enfants, les
grands-parents ainsi que les frères et sœurs de la victime décédée, mais il a institué un forfait
pour l’indemnisation du préjudice affectif. Ainsi, les ayants droit de la victime décédée
doivent recevoir le même montant pour l’indemnisation de leur préjudice affectif quelle que
soit la situation de la victime décédée.

c -2-2 révisions de l’indemnité

le dahir du 2 octobre 1984 a prévu expressément cette possibilité de révision.

En effet, si le préjudice peut varier entre l’accident et le jugement, il peut également varier
après jugement.
Dans ce cas la révision de l’indemnité est possible si le préjudice a varié dans ses éléments
intrinsèques.

D’une façon générale, la révision est possible si le tribunal, dans son jugement et concernant
un cas spécifique de séquelles, en avait prévu l’éventualité.

Dans l’hypothèse contraire, il y a lieu de distinguer deux situations :

 en cas d’amélioration, l’indemnité ne saurait être diminuée, se serait contredire un


jugement revêtu de l’autorité de la chose jugée.

 En cas d’aggravation, on estime qu’un préjudice nouveau est apparu et dans ce cas,
l’indemnité peut être augmentée.

Autres ayants droit envers lesquels, la victime était tenue à une obligation alimentaire

L’article 11, paragraphe 4 du dahir de 1984 précise que les personnes qui apportent la
preuve que le défunt s’était engagé durant sa vie à leur servir une pension alimentaire,
peuvent avoir droit chacune à 10 % du capital de référence de la victime.

Compte tenu de la structure familiale, cette pratique existe dans le contexte marocain et
on trouve assez souvent ce genre d’engagement vis a vie des grands parents, des petits
enfants, des neveux ainsi que les frères et sœurs de la victime.

Personnes aux besoins desquels la victime subvenait sans être liée envers elle par une
obligation alimentaire

Pour l’ensemble de ces personnes, l’article 11, paragraphe 5 du ditdahir accorde une
indemnité globale de 15% du capital de référence, de la victime, répartie par parts égales entre
les intéressés et s’imputant pas sur le capital de référence de la victime par parts.

c-2-3 : indemnité des mineurs

par ailleurs, le dahir a innové en confiant la gestion des rentes ou capitaux servis aux
ayants droit mineurs à la caisse nationale de retraites et d’assurances (C.N.R.A), il s’agit d’un
organisme public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière qui a pour objet
de « consentir des rentes immédiates, viagères, temporaires ou différées et de recevoir les
capitaux constitutifs de rentes allouées par décision judiciaire en réparation d’accident de
travail ou de droit commun ».

Réduction proportionnelle

Si le dahir de 2 octobre 1984 a rationalisé l’indemnisation des ayants droit en limitant la


listes des bénéficiaires et en leur accordant chacun un coefficient, il n’en a pas moins introduit
d’autres règles dont l’application surtout aux victimes laissant des familles nombreuses a
conduit à l’effritement des indemnités. Il s’agit en l’occurrence de la réduction
proportionnelle des indemnités qui intervient dans le cas où le montant des indemnités
services aux ayants droit dépasserait le capital de référence de la victime décédée.
d-le fond de garantie :

Depuis l’article 133 découle la définition suivante :

On entend par fond de garantie des accidents de la circulation l’organisme crée par le dahir du
28 jouamda II 1374 (22 février 1955) et qui est désormais régi par les dispositions de la
présente loi.

Il est doté de la personnalité morale. Sa compatibilité est tenue conformément aux


dispositions du titre IV du livre III de la présente loi. Toutefois il est dispensé de
l’établissement de l’état des soldes de gestion, du tableau de financement et de l’état des
informations complémentaires.

L’article 134 stipule aussi que :

Le Fonds de garantie des accidents de la circulation est chargé d'assurer la réparation totale ou
partielle des dommages corporels causés par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie
ferrée, ou par ses remorques ou semi-remorques, dans le cas où les personnes responsables de
ces accidents sont inconnues ou non assurées et incapables d'en dédommager les victimes en
raison de leur insolvabilité.

Sont exclus du bénéfice du Fonds de garantie des accidents de la circulation :

1) le propriétaire du véhicule visé à l'alinéa précédent, sauf dans le cas où le véhicule a été
volé, le conducteur et, de manière générale toute personne qui a la garde dudit véhicule au
moment de l’accident :

2) lorsqu'ils sont transportés dans le véhicule, les représentants légaux de la personne morale
qui en est propriétaire :

3) pendant leur service, les salariés ou préposés du propriétaire ou du conducteur du véhicule


dont la responsabilité est engagée du fait de l'accident :

4) lorsque le véhicule a été volé, les auteurs du vol et leurs complices ainsi que les autres
personnes transportées à moins que ces dernières ne justifient de leur bonne foi.

Toutefois, les personnes désignées aux paragraphes 1), 2), 3) et 4) ci-dessus peuvent invoquer
le bénéfice du Fonds de la circulation lorsque l'accident causé par un autre véhicule engage la
responsabilité de celui qui en a la garde et dans la mesure de cette responsabilité.
Bibliographie

- droit et pratique des assurances : Jérôme Bounard

-du neuf en assurance responsabilité civile automobile : Bernard Dubuisson

-‫فضاء المجلس االعلى في التعويض و التامين لمحمد أغريس‬

-les exclusions de garantie en assurance responsabilité civile résultants des accidents de


circulation de Abdelkrim Kabil

-‫فضاء المجلس االعلى في التعويض و التامين لعبد العزيز توفيق‬

-code des assurances

-dahir de 2 octobre 1984

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