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Assurance Automobile Obligatoire
Assurance Automobile Obligatoire
ASSURANCE AUTO-OBLIGATOIRE
Préparé par :
EL ALAMI SOUKAINA
SMAHI INSAF
SAFOUAN SOUFIANE
Plan :
A : obligation d’assurance
B : garantie et exclusions
A : procédure d’indemnisation
a : les dommages
b : information réciproque
Au Maroc, l'idée nouvelle de l'assurance moderne est venu très tard. Son premier
contact avec l'assurance remonte au XIX siècle. En effet au courant de ce siècle, les
commerçants et armateurs ont senti le besoin de s'assurer contre les conséquences des
évènements de mer subis par les bâtiments maritimes comme par leur cargaisons, et plus tard
le personnel navigant.
L’assurance automobile est rendue obligatoire en Maroc par la loi du 20 janvier 1969,
relative à l’assurance obligatoire des véhicules sur route.
Une assurance automobile au Maroc est une assurance destinée aux véhicules à moteur
assurés au Maroc et circulant sur le territoire marocain ou dans la zone carte verte (certains
pays européens) ou la zone carte orange (certains pays arabes). Elle est obligatoire depuis
1958 et est régie par la loi n°17-99 portant code des assurances. Son but principal est
d’apporter un soutien financier face aux pertes subies par un assuré ou une personne tierce,
notamment lors d’un accident de la route, mais aussi pour des dommages subis en dehors de
la circulation.
L’arrêté du 23 /05/1955 qui rend application du dahir 22 février 1955 sur le fond de
garantie, ce dahir a été repris par le nouveau code des assurances. Et l’arrêté de 25 janvier sur
les conditions générales types du contrat d’assurance des voitures.
Nous verrons dans un premier temps l’obligation d’assurance automobile (A) et dans
un second temps l’étendue de la garantie d’assurance ainsi que les exclusions (B)
A : obligation d’assurance
1- personnes assujettis
Toute personne physique ou morale dont la responsabilité civile peut être engagée en
raison des dommages corporels ou matériels causés à des tiers par un véhicule terrestre à
moteur non lié à une voie ferré ou par ses remorques ou semi-remorques, doit être couverte
par une assurance contracté auprès d’une entreprise d’assurance et de réassurance.
- du souscripteur du contrat;
- du propriétaire du véhicule ;
A condition que leur autorisation pour conduire ou pour la garde a été exprimée.
Un cas s’avère intéressant à examiner : est celui des garagistes et personnes pratiquant
habituellement le courtage, la vente, la réparation, le dépannage ou le contrôle du bon
fonctionnement des véhicules automobiles, en ce qui concerne les véhicules qui leur sont
confiés en raison de leur fonction, sont tenus de s'assurer pour leur propre responsabilité ainsi
que pour celle des personnes travaillant dans leur exploitation et celle des personnes ayant la
garde ou la conduite du véhicule avec leur autorisation ou l'autorisation de toute personne
désignée à cet effet au contrat d'assurance ( art 122 al 2).
Les fondements de cette responsabilité sont déterminés par le droit marocain qui
distingue entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle.
La garde est réglementée par l’article 88 du DOC ainsi conçue : Chacun doit répondre
du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde, lorsqu'il est justifié que ces choses
sont la cause directe du dommage, s'il ne démontre :
Et que le dommage dépend, soit d'un cas fortuit, soit d'une force majeure, soit de la
faute de celui qui en est victime.
De cet article, un véhicule, en droit, est une chose. Et la garde de cette chose,
qu'on en soit le propriétaire ou simplement l'utilisateur, détermine une responsabilité..
La jurisprudence montre que les choses les plus susceptibles de causer un dommage
sont les véhicules. En général, la responsabilité en cause est celle du conducteur du véhicule,
qui peut n'en être que partiellement le gardien. Dans un certain nombre de cas, dont l'absence
de conducteur, la responsabilité du gardien peut être recherchée.
Responsabilité contractuelle :
En sus de leur responsabilité délictuelle qui peut être engagée à l’égard des tiers, il
pèse sur les transporteurs une responsabilité contractuelle.
2- Conditions d’application
- dispositions générales
D’après les dispositions de l’article 120 Du Code des assurances .On retiennent trois
L’assurance obligatoire concerne tous les véhicules terrestres à moteur, ainsi que les
remorques ou semi-remorques à l’exception des chemins de fer et tramway circulant sur des
voix qui leur sont propres. C’est ainsi que correspondent à cette notion toute sorte de véhicule
à moteur destiné au transport des personnes ou des choses ; comme des voitures, autocars,
camions, cyclomoteur, Chariot automoteur de manutention, engin chantier (bulldozers, pelle
mécanique), machines agricoles (tracteur, moissonneuses) ; chasse neige ou engin de
dommage de piste, de ski.
notion d’implication
La notion d’implication ne se confond pas avec celle classique du lien de causalité dés
lors qu’il est intervenu à quelque titre que ce soit dans sa réalisation. Dans cette occurrence il
n’y a pas lieu de faire appel à des distinctions tenant à l’arrêt ou au mouvement du véhicule, à
son rôle actif ou passif, à l’exercice ou l’absence de choc, ou pour des véhicules en
stationnement, à leur perturbateur ou non.
1- attestation d’assurance
Documents justificatifs :
Présomption d’assurance :
Selon la l’aliéna 2 de l’article 126 du même code sus visé, Cette présomption
résulte de la simple présentation aux fonctionnaires ou agents chargés de constater les
infractions, à la police de la circulation et du roulage de l'un des documents dont les
conditions d'établissement et de validité sont fixées par voie réglementaire. Ces
documents n'impliquent pas une obligation de garantie à la charge de l'assureur.
Suspension
Selon le dernier alinéa de l’article 126 du code des assurances, en cas de
suspension ou de résiliation du contrat d'assurance, l'assuré doit restituer à l'assureur le
document d'assurance prévu au premier alinéa du même article.
Sanctions
En vertu de l’article 130 du code des assurances « est passible d'une amende de
deux cents (200) à quatre cents (400) dirhams, tout conducteur de véhicule automobile
qui n'aura pas été en mesure de présenter le document faisant présumer que l'obligation
d'assurance a été satisfaite, tel que prévu à l'article 126 ci-dessus »
Article 131
Est passible d'un emprisonnement d'un (1) mois à six (6) mois et d'une amende de
mille deux cents (1.200) à six mille (6.000) dirhams ou de l'une de ces deux peines
Seulement :
Article 132
2) circulation internationale
Satisfont à l'obligation d'assurance les personnes résidant à l'étranger qui font pénétrer
au Maroc un véhicule qui n'y est pas immatriculé, lorsqu'elles sont munies :
- D’une carte inter arabe dite « carte orange » conformément aux dispositions de la
convention entre les pays membres de la ligne des Etats arabes relative à circulation des
véhicules automobiles dans les pays arabes et à la carte internationale arabe d’assurance pour
les véhicules automobiles signée à Tunisie le 15 rabia II 1395 ( 26 avril 1975) et publiée par
le Dahir n° 1-77-183 du 5 chaoual 1397 ( 19 septembre 1977).
- de toute autre carte prévue par une convention bilatérale ou multilatérale dûment
ratifié et publié.
-effet :
En cas d’accident, les bureaux des assurances marocains garantissant à la place des
assurances étrangers le sinistre causé par l’assuré titulaire de la carte internationale. Puis ces
bureaux sont remboursés par l’assureur du responsable sous la garantie du bureau du pays de
cet assureur
B : garantie et exclusions
Par conséquence le transporteur reste son propre assureur pour les autres dommages
qu’auraient pu subir les voyageurs lors d’un accident de circulation.
Sous réserve des exclusions d’assurance stipulées aux articles 4,6 et 7 ci-dessous
ainsi que des limitations de garantie prévues à l’article 8 ci-après, l’entreprise d’assurances et
de réassurance, ci-après dénommée « l’assureur » garantit la responsabilité civile de l’assuré à
raison des dommages corporels ou matériels, à la personne ou aux bien des tiers, résultant des
accidents, incendies ou explosions causés par le véhicule assuré ou provenant du fait des
engins, accessoires et produits servant à son utilisation, des objets et substances qu’il
transporte ainsi que de la chute de ces engins, accessoires, produits, objets ou substances.
- Du palais Royal,
- Ceux de la propriété de SM le Roi,
- Ceux de la propriété de l’Etat tel que les véhicules de la gendarmerie royale, de la
police, de l’armée et de la protection civile.
Les conditions générales types d’assurance automobile définissant les véhicules qui
peuvent être assurés ainsi que les formes qu’ils doivent revêtir pour que la garantie demeure
valable. Article 4 de l’Arrêté du ministre des finances et de la privatisation fixant les
conditions générales type des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile.
« l’assurance produit ses effets au Maroc et dans les pays adhérents à la convention-type
inter-bureau régissant le système de la carte verte ou à la convention entre les pays membres
de la ligne des Etats arabes relative à la circulation des véhicules automobiles dans les pays
arabes et à la carte internationale arabe d’assurance pour les véhicules automobiles (carte
orange) signée à Tunis le 15 rabia II 1395 (19 septembre 1975) et publiée par le dahir n° 1-77-
183 du 5 chaoual 1973 (13 septembre 1977), ou à une convention bilatérale ou multilatérale
relative à toute autre carte dûment ratifiée et publiée par le Maroc.
Pour la carte verte, la liste des Etats où l’assurance produit ses effets figure aux
conditions particulières.
La garantie peut être étendue par accord des parties à tout Etat désigné expressément
aux conditions particulières.
Les exclusions de garantie font partie des recours que peut utiliser l’assureur contre
la victime puisqu’il est disposé d’indemnisé les victimes dans ces cas. L’assuré se trouve dans
l’obligation d’indemniser les victimes directement.
Toutefois, l’assureur reste garant des pertes et dommages causés par les personnes
dont l’assuré est civilement responsable en vertu de l’article 85 du dahir du 9 ramadan 1331
(12 août 1913) formant code des obligations et contrats, quelles que soient la nature et la
gravité des fautes de ces personnes. »
Sont exclus également les dommages dont l’auteur n’avait pas au moment du sinistre
l’âge requis ou procédait pas en état de validité des certificats par la réglementation en
vigueur (permis de conduire ou document équivalent) sauf en cas de vol, de violence, ou
d’utilisation de véhicule à l’insu de l’assuré.
Sont exclus de la garantie les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il
transporte des matières inflammables, explosives, corrosives ou comburants (art.4 des
conditions générales types paragraphe (b) : « (b) les dommages causés par le véhicule assuré
lorsqu’il transporte des matières inflammables, explosives, corrosives ou comburantes.
Toutefois, il n’est pas tenu compte pour l’application de cette exclusion, des transports
d’huiles, d’essences minérales ou de produits similaires ne dépassant pas 500 kilogrammes ou
600 litres, y compris l’approvisionnement de carburant liquide ou gazeux nécessaire au
moteur du véhicule assuré. »
Les dommages occasionnés par des faits de guerres étrangères ou civiles, des engins
de guerre, des attentats individuels, des émeutes ou de mouvements populaires (art. 4 des
conditions générales types paragraphes (e) et (f)).
« (f) les dommages occasionnés par des faits de guerre étrangère ou civile, des
émeutes ou des mouvements populaires. »
Le paragraphe (a) de l’article 4 des conditions générales types stipule que : « Les
dommages survenus au cours de rallyes, épreuves, courses ou compétitions (ou leurs essais),
lorsque l’assuré y participe en qualité de concurrent, d’organisateur ou de préposé de l’un
d’eux ».
Les dommages causés ou subis par les véhicules assurés sans désignation de marque,
forme, force, ou de numéro d’immatriculation, si au moment du sinistre le véhicule ou le
conducteur n’est pas porteur de la plaque spéciale ou de la carte délivrée par la société et dont
le numéro est indiqué aux conditions particulières
Les dommages matériels résultant d’incendie ou d’explosion causé par des véhicules
spécialement construits ou adaptés pour effectuer des travaux de nature industrielle agricole
ou forestière pour pratiquer les campings ou servir d’habitation.
-causés par le véhicule assuré spécialement construit ou adapté pour des travaux de
chantier, de manutention ou de nature industrielle ou forestière, à l’occasion de son utilisation
pour effectuer de tels travaux ;
b) en ce qui concerne les voitures de place (taxis ou véhicules de grande remise), que
lorsque le nombre des personnes transportées ne dépasse pas celui prévu par l’autorisation de
transport ;
c) en ce qui concerne, les autres véhicules de transport de voyageurs, à l’exception du
transport urbain, que lorsque le nombre de personnes transportées ne dépasse celui figurant
dans les conditions particulières ni de dix pour cent (10%) ni de cinq (5) personnes. Les
enfants de moins de dix (10) ans ne sont comptés que pour moitié ;
d) en ce qui concerne les véhicules de tourisme, que lorsque le nombre des personnes
transportées ne dépasse pas, de plus de cinquante pour cent (50%), celui des places prévues
par le constructeur ou à défaut, le nombre de places homologué par le ministère chargé des
transports, les enfants de moins de dix (10) ans n’étant comptés que pour moitié ;
C’est ce qu’a confirmé la cour de cassation dans son arrêt numéro 5938 daté du
10/10/1996 dossier numéro 490/91 : lorsque la cours d’appel lui a prouvé que l’âge des six
personnes à bord du véhicule assuré ne dépassait pas 10ans, et, a considéré une demi place
pour chacune d’elles. Comme s’il s’agissait de trois personnes et c’est ainsi que la garantie
prend effet.
Dans ce sens la cour de cassation a déclaré dans son arrêt numéro 1305 daté du
14/02/1989 dossier délictuel numéro 15735/88 que : le pique-up carrosserie fermée et que la
chute de la victime du véhicule est prouvée, la garantie s’applique.
La cours de cassation a bien démontré cela dans son arrêt numéro 3231.
g) en ce qui concerne les véhicules à deux roues, que lorsqu’ils ne transportent pas
plus d’un seul passager en sus du conducteur, quel que soit l’âge dudit passager ;
Ainsi la garantie, ne s’applique pas lorsque le véhicule à deux roues transporte trois personne
même s’ils sont des enfants.
h) en ce qui concerne les remorques ou semi-remorques entrant dans la définition du
véhicule assuré, qu’à la double condition qu’elles soient construites en vue d’effectuer des
transports de personnes et que les passagers soient transportés à l’intérieur de la remorque ou
semi-remorque.
La garantie d’assurance n’a d’effets qu’à l’égard des tiers, ainsi qu’à l’égard des
personnes transportées lorsque le contrat est souscrit par l’assurance d’un véhicule utilisé pour
le transport à titre onéreux.
La garantie ne s’applique pas si le transport est utilisé à titre onéreux dans le cas décrit par
le paragraphe (i) de l’article 4 ;
« i) les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il est utilisé pour le transport à
titre onéreux, si le contrat n’est pas souscrit pour l’assurance d’un véhicule déclaré pour une
telle utilisation ; »
Pour que la garantie soit exclue, la cours de cassation a exigé que le conducteur soit
habitué à transporter des passagers sans autorisations, le fait de cotiser pour les frais de
transport par les passagers ne constitue pas un prix réel qui transformait le transport à titre
gratuit à un transport à titre onéreux.
« j) les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il est confié par l’assuré à des
garagistes et personnes pratiquant habituellement le courtage, la vente, la réparation, le
dépannage ou le contrôle du bon fonctionnement des véhicules automobiles, en raison de leur
fonction ; »
Cette exclusion pour conduite sans permis qui ne peut exister qu’en vertu d’un
contrat d’assurance s’applique dans plusieurs circonstances :
D’une part lorsque le conducteur est sans permis ou n’a pas l’âge requis, d’autre part
lorsque le conducteur est en possession d’un permis non approprié pour le type de véhicule
qu’il conduit. L’exclusion vise également ceux qui conduisent avec un permis suspendu,
annulé le jour de l’accident. Elle vise encore les titulaires du permis militaire non converti en
permis civil.
L’exclusion englobe ainsi les titulaires d’un permis qui n’ont pas respectés les conditions
restrictives d’utilisation. L’exemple type est celui du titulaire d’un permis sous condition
d’une visite médicale périodique ou du port obligatoire des lunettes.
Aussi le fils de famille, mineur et démuni de permis, conduit la voiture de ses parents
et cause un accident, dans cette situation, les parents peuvent être civilement responsables des
dommages causés par leur fils habitant avec eux sur le fondement de l’article 88 du DOC.
L’assurance de responsabilité souscrite par les parents devra garantir la dette de responsabilité
des parents du fait de l’accident de la circulation, sans pouvoir opposer l’exclusion de garantie
du conducteur sans permis.
La compétence judiciaire
Toutefois, quand il s’agit d’assurance contre les accidents de toute nature, l’assure
pourra assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où se produit le fait.
La prescription
Toutes les actions dérivantes d’un contrat d’assurance sont prescrites pour 2 ans .C’est
le principe général de la prescription biennale énoncée par l’article 36 du code .Ce principe
quelque soit la nature des parties et du risque assure, intéresse l’action en règlement du
sinistre, l’action en règlement de la prime ou de la cotisation des accidents .
Les causes de la prescription : la souscription ne court pas les mineurs non émancipés s’ils
n’ont pas de tuteur .Ainsi , l’incapacité est une cause de suspension de la prescription
A : Procédure d’indemnisation
Depuis 1984, la liberté d’estimation par les juges des préjudices de victimes et des
ayants droit des victimes d’accidents de la circulation a été remplacée par un barème
D'indemnisation qui permet de déterminer les indemnités de manière uniforme.
Tous les sinistres corporels sans régler en justice comme auprès des assureurs
(compagnie et mutuelles) par référence à ce barème.
Outre le remboursement de frais occasionnés par le sinistre ( de transport d'assistance,
frais médicaux ,etc.)et des pertes de revenu pendant la période d’incapacité, le barème fournit
le mode de calcul pour l'indemnisation des ayants-droits des victimes décédés et celle de
victimes atteintes d'une invalidité permanente totale ou partielle. Pour ces derniers ,le
législateur tient compte de plusieurs facteurs :
Toutefois la détermination des responsabilités reste du sort des tribunaux, ainsi que la
désignation des experts et médecins. Pénal même si le prévenu est relaxé, une action civile
reste toujours possible.
L’accent n'est plus mis sur la faute ou l'absence de faute mais sur l'opportunité
d'indemniser la victime ou ces ayants droits.
L’intérêt manifesté par les pouvoirs publics à l'égard du risque automobile a dépassé le
cadre restreint du contrat d'assurance; cet intérêt s'est étendu en effet aux victimes des
accidents de circulation causés par des personnes non assurées ou partiellement assurées ou
encore dont l'identité n'est pas établie ;ainsi fût crée le Fonds de Garantie Automobile chargé
de verser les indemnités allouées à ses victimes et à leurs ayants droits.
a. les dommages
En cette matière, bien que seul l'assurance de responsabilité des véhicules terrestres à
moteur soit obligatoire, mais assureur propose souvent en pratique des contrat multirisque
automobile qui regroupe diverses assurances de biens ,de véhicule( vol ,incendie, grille de
glace, assistance juridique.) L’assurance de responsabilité proprement dite, et,
éventuellement une assurance de personne avec la garantie des dommages corporels subis par
l'assuré.
Cette assurance de dommages permet de garantir les dégâts matériels subies par le
véhicule de l’assuré, autre que l'incendie, le vol et le bris glace.
C'est dans ce cadre que l'assuré peut opter pour deux produits différents.
À contrario cette assurance garantie assuré pour les dégâts qui résultent d'une collision
avec une autre véhicule, un piéton ou un animal ,sous réserve que le piéton ,le propriétaire du
véhicule ou de l'animal ,soit une personne dûment identifiée.
L'assurance automobile tout risque, indemnise tous les dommages subis par le véhicule
assuré consécutif à un choc avec un élément fixe ou mobile, ou une collision avec un autre
véhicule cette fois-ci, la garantie joue ,quand la tierce responsable du dommage n'est pas
identifiée ,ou lorsque le véhicule assuré est seul en cause.
2. Dommage corporels :
L'article 772 du DOC définit la responsabilité délictuelle ,en ce sens que le dommage
a été causé de manière intentionnelle.
Toutefois, la réparation du dommage causé à autrui, et du même lorsque son auteur n'a
pas été animé par l'intention de nuire .C'est ce qui ressort de l'article 783 du DOC.
1
Dahir du 12 aout 1913 portant code des obligations et contrats DOC
2
Article 77 :Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et volontairement
à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu'il est établi que ce
fait en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet.
Néanmoins par le biais des règles régissant la garde juridique ,la jurisprudence a
sensiblement modifié ce principe.
Aussi, une présomption de responsabilité (article 88 DOC) a telle été mise à la charge
du gardien de veiller aux choses qui lui ont été confiés à moins qu'il ne démontre:
Qui l'a fait tout ce qu'il était nécessaire afin d'empêcher le dommage.
Et que le dommage dépend, soit d'un cas fortuit, soit d'une force majeure, soit de la
faute de celui qui en est victime.
Le dahir 2 octobre 1984 fut promulguée un dahir portant loi5 qui a fixé les règles
d'évaluation des dommages subis par les victimes des accidents de la circulation causé par les
véhicules terrestre à moteur.
L'objet de cette loi et d'indemniser les dommages corporels subies par les victimes
d'accidents causés par les véhicules terrestres à moteur soumis à l'obligation d'assurance
conformément en d'ailleurs du 20 octobre 19696relative à l'assurance obligatoire des véhicules
sur route.
"Les juges de fond apprécient souverainement ,non seulement les éléments constitutifs du
préjudice, mais encore la qualité des dommages et des intérêts qui doivent en assurer la
3
Article 78 :Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé, non seulement par son fait,
mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet.
La faute consiste, soit à omettre ce qu'on était tenu de faire, soit à faire ce dont on était tenu de s'abstenir,
sans intention de causer un dommage.
4
Article 432 : Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des
règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause est puni de
l'emprisonnement de trois mois à cinq ans et d'une amende de 250 à 1.000 dirhams.
Article 433 :Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements,
cause involontairement des blessures, coups ou maladies entraînant une incapacité de travail personnel de
plus de six jours est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 200158 à 500 dirhams
ou de l'une de ces deux peines seulement.
5
Dahir portant loi du 2 octobre 1984 relatif a l’indemnisation des victimes d’accidents causes par des véhicules
terrestres a moteur . B.O.Nº3753 du 3 octobre 1984
6
Dahir aujourd’hui abroge par la nouvelle loi Nº 17-99 portant code des assurances du 3 octobre 2002 .
réparation; ils ne sont pas tenus de caractériser d'une manière spéciale les divers éléments de
ce préjudice ,dès lors qu’ils constatent son existence et procèdent à son évaluation globale7.
Il en résultait une disparité des indemnisations allouées aux victimes ou leurs ayants
droits qui engendrait la plupart du temps ,des écarts importants d'une juridiction à une autre
contrairement au principe général de droit qui veut que la justice signifie d'abord l'égalité de
traitement de juridiction a une autre.
Par ailleurs et contrairement à la loi française dite" loi Badinter" du 5 juillet 19858,le
législateur marocain n'a pas modifié les règles de la responsabilité, mais, a par contre,
plafonné les indemnités à allouer aux victimes et à déterminé les préjudices indemnisables.
À la suite des accidents causés par les véhicules appartenant à des personnes non
soumises à l'obligation d'assurance conformément à l'article 2 du dahir du 20 octobre
19699
7
Cour suprême _ chambre civile arrêt nº 169, jurisprudence de la cour suprême Nº10 , octobre 1969.
8
Journal officiel du 6 juillet 1985
9
Il s’agit des véhicules appartenant a sa majesté le roi , a la maison royale et a l’ État chérifien ; cette
disposition a été abrogée par la nouvelle loi 17-99 portant code des assurances .
À la suite des accidents causés par les véhicules liés à une voie ferrée.
Il importe de préciser que les dispositions du dahir du 2 octobre 1984 sont d'ordre
public, puisqu’elles ne peuvent être écartées par la volonté des parties en cause.
Ces dispositions ne s'appliquent pas aux dommages corporels survenus avant le 1er
décembre 1984 ni aux dommages matériels quelle que soit la date de leur survenance ;lesdits
dommage demeure régie par la règle de droit commun et les conventions en vigueur
(Convention d'indemnisation direct C I.D.).
De plus, au niveau des ayants-droits ,le dahir à déterminé ceux qui peuvent bénéficier
d'une indemnisation de leur préjudice affectif et la perte économique consécutifs au décès de
leur auteur.
L'objectif recherché étant de parvenir, d’une part, à une normalisation des critères
d'indemnisation ,des dommages causés par les accidents de la circulation et d'autre part ,à
accéder le rythme des procédures judiciaires antérieures, caractérisées par une grande lenteur
et par des incertitudes préjudiciables aux intérêts des victimes ou de leurs ayants- droit ou par
des surprises extrêmement fâcheuses pour les entreprises d'assurances qui se voyaient ainsi
souvent condamnées à payer des indemnités fort exagérées.
"le remboursement des frais et des dépenses visés à l'alinéa ci-dessus est effectué "sur
justification, compte tenu des tarifs réglementaires s'il en existe et, à défaut ,par "application
des prix normalement pratiqués."
b-Information réciproques
En cas de pluralité de véhicules s'il y a plusieurs assureurs, l'offre est faite par
l'assureur mandaté par les autres. En pratique il s'agit de l'assureur dans l'assuré encoure la
plus grande part de responsabilité, et à défaut celui qui assure le véhicule ayant heurté la
victime ou le véhicule dans lequel la victime se trouvait comme passager.
Exception de garantie
Contenu de l'offre
L'offre doit contenir tous les éléments indemnisables du préjudice, y compris les
éléments relatifs aux biens lorsqu'ils n'ont pas fait l'objet d'un règlement préalable.
La demande de l'assureur ,la victime ou ses ayants droits , sont à leur tour tenues de lui
donner divers renseignements comme leurs noms et prénoms leur date et lieu de naissance ,la
description de leur préjudice où la liste de leurs tiers payeurs appelés à lui verser des
prestations ainsi que leurs adresses.
Informations des tiers payeurs
Il arrive que des tiers payeurs soient redevables à l'égard de la victime, de prestations
qui ont un caractère indemnitaire, quand bien même la victime aurait subi un dommage
corporel. Il en est ainsi des faits de traitement médicaux et de répudiation, les indemnités
journalières ,qui sont versées par les organismes de sécurité sociale, les assureurs, les
groupements mutualistes. Comme la victime ne peut être indemnisé deux fois du même
dommage, le montant de ses prestations va diminuer d'autant celui de l'offre d'indemnité
proposé par l'assureur.
La victime peut être indemnisée soit par un accord transactionnel avec l’entreprise
d’assurance ou par décision judiciaire.
Malgré les efforts entrepris par certaines sociétés d’assurances pour développer cette
procédure d’indemnisation, les accords transactionnels demeurent très peu sollicités et les
victimes préfèrent recourir à la justice pour réparation des dommages qu’ils subissent tant ils
sont encouragés, il est vrai en cela, par le racolage opéré à cet effet par certains auxiliaires de
la justice ainsi que par l’anarchie qui caractérise l’octroi des indemnités par les juridictions.
b- Constat à l’amiable :
Un constat amiable bien rempli et signé des deux parties garantit une solution
équitable et rapide des accidents : un barème de responsabilité, annexe à la convention IDM,
permet à l’assureur de déterminé la responsabilité respectives des conducteurs à partir des
indications fournies sur le constat amiable et qui correspondent aux cas de figure les plus
courants.
2- Indemnisation par décision judiciaire : l’action civile
On peut retenir que toute demande en dommages intérêts peut donner lieu à une action
introduite en même temps que l’action publique devant la juridiction répressive saisie de cette
dernière, ou séparément de l’action publique, devant une juridiction civile. Toutefois, la
juridiction civile doit surseoir au jugement tant qu’il n’a pas été mis en mouvement (article 10
du dahir du 10 février 1959 portant code de procédure pénale).
L’article 129 de la loi 17-99 ajoute que dans le cas où une juridiction civile ou pénale
est saisie d’une action en dommage et intérêts, l’assureur doit être obligatoirement appelé en
cause par le demandeur en indemnité, ou à défaut par l’assuré. La décision attribuant une
indemnité ou une rente doit mentionner la substitution de l’assureur à l’assuré dans les limites
des garanties au contrat d’assurances.
Par ailleurs, les conditions générales types précisent que la société d’assurance à la
faculté d’assurer la défense de l’assuré devant toutes les juridictions autres que pénales, de
diriger le procès, de diriger la décence de l’assuré devant les juridictions pénales ou de s’y
associer et d’exercer les voies de recours limités aux intérêts civiles.
a-procédure
Cette action est en principe intentée par la victime contre l’auteur du dommage. Elle peut
l’être également contre l’assureur de celui-ci dans le cadre de l’action directe dont bénéficie
légalement la victime. Elle peut être exercée, également contre les héritiers de l’auteur du
dommage.
Ainsi, l'article 129 de la loi 17-99 dispose que l’assureur est « substitué de plein droit à
l'assuré, dans les limites de la garantie prévue au contrat pour le paiement des indemnités ou
des rentes allouées aux voyageurs transportés, aux tiers et à leurs ayants droit et de tous autre
frais résultant de l'accident. Dans le cas où une juridiction pénale serait saisie d'une action en
dommages et intérêts, l’assureur doit être obligatoirement appelé en cause par le demandeur
en indemnité ou, à son défaut, par l'assuré. La décision attribuant une indemnité ou une rente
doit mentionner la substitution de l'assureur à l’assuré « dans les limites de la garantie prévue
au contrat d'assurances ».
Le montant demandé par la victime ou ses héritiers est souverainement apprécié par
les juges qui ne sont tenus ni de justifier leur condamnation ni «d'en spécifier les
bases .Néanmoins, l'indemnisation doit être calculée dans la limite des conclusions du
demandeur.
Il en résulte que le juge ne peut allouer une indemnité qui n'a pas été demandée ni
accordée plus qu'il n'a été demandé. Il ne peut également, condamner une personne contre qui
la victime n'a pas exercé son action.
D'autre part et jusqu'au début des années quatre-vingt, l'indemnisation des dommages
résultant des accidents de la circulation était régie par le droit commun.
Le cadre général de cette réparation, du moins pour ce qui est du délit et du quasi-délit,
tel qu'il découle de l'article 98 du DOC lui était applicable. Cet article stipule que « les
dommages dans le cas de délit ou de quasi-délit, sont la perte effective « éprouvée par le
demandeur, les dépenses nécessaires qu'il a ou devrait faire afin de réparer les suites de l’acte
commis à son préjudice, ainsi que les gains dont il « est privé dans la mesure normale, en
conséquence de cet acte».
Le tribunal doit, d'ailleurs, évaluer différemment les dommages selon qu’il s'agit de la
faute du débiteur ou de son dol. Ainsi donc, il appartenait à la victime d'évaluer le dommage
qu'elle entend faire réparer et au juge d'en apprécier l'existence et la valeur.
En fait, cette disposition n'a qu'une portée limitée, car elle ne remet pas en cause le
droit reconnu à la victime de joindre l'action civile à l'action publique. Or la grande majorité
des accidents de la Circulation revêt le caractère d'infractions réprimées par le code pénal, et
sur le plan de la procédure, il est aisé pour la victime de se joindre à l'action publique.
La pratique au quotidien corrobore un tel constat et il permis d’avancer que plus des
2/3 des actions en réparation résultant des accidents de la circulation sont portées devant les
tribunaux répressifs.
Le demandeur a, quant à lui, 30 jours pour donner son accord ou son refus à l'offre
d'indemnisation notifiée par l'entreprise d'assurances. En cas d'accord, l'entreprise
d'assurances doit dans les 30 jours suivant la réception de la lettre du demandeur, lui verser
l'indemnisation due.
Le non-respect par l'entreprise d'assurances des délais prescrits par la loi, l'expose à des
amendes administratives ou au paiement des dommages et intérêts devant le juge, d'où
l'importance conférée aux entreprises d'assurance dans l'appréciation des dommages et
l'évaluation. L'entreprise d'assurances et les intéressés ne soient parvenus à un accord, la
victime ou ses ayants-droit peuvent soit se constituer partie civile en se joignant à l'action
publique, soit demander l'indemnisation à l'entreprise d'assurances concernée ou poursuivre
les négociations engagées à cet effet des indemnités en application des dispositions prévues
par le dahir de 2 octobre 2004.
Par ailleurs, ce texte de loi introduit une solution nouvelle, dans l’hypothèse où une ou
plusieurs entreprises d'assurances sont mises en cause. Auparavant, l'assureur principal est
substitué de plein droit pour la totalité de l'indemnité. Les autres assureurs ayant à lui verser le
montant de la fraction de l'indemnité à leur charge.
Il faut que le dommage soit licite, c'est-à-dire que la situation lésée par le dommage
causé à la victime soit licite et morale et que le demandeur puisse se targuer d'un intérêt
légitime.
Il faut enfin que l'assuré ou la personne dont il est civilement responsable, ait été
reconnu responsable du dommage dans les conditions des articles 432 et 433 du code pénal,
ou des articles 77et 78 du code des obligations et contrats.
c- le préjudice matériel :
C-1 incapacité
Lorsque l'accident n'a pas entrainé la mort à la victime mais lui a causé des blessures,
L'indemnisation comporte le remboursement des frais du transport de la victime et, le cas
échéant, de la personne qui l'accompagne, ainsi que des frais médicaux, chirurgicaux,
pharmaceutiques et d'hospitalisation et des dépenses nécessitées par le recours à des appareils
de prothèse ou d'orthopédie et par la rééducation de la victime. (Article 2 du dahir de 1984).
A côté de ces frais et dépenses, le dahir du 2 octobre 1984 dans son article 3 donne
droit à l’indemnisation :
-de la perte de salaire ou des gains professionnels qui en résulte pour la victime en cas
d'incapacité temporaire de travail (I.T.T.).
-de la perte de salaire ou des gains professionnels qui en résulte pour la victime en cas
d'incapacité physique permanente (L.P.P.) ainsi que les dommages causés à son intégrité
physique et, le cas échéant, les préjudices suivants :
Préjudice esthétique
Lorsque les certificats médicaux ou l'expertise ordonnée ne font pas mention d'une
incapacité permanente totale ou partielle, le juge se limite à ordonner le remboursement des
engagés par la victime.
1. le capital de référence, tel que fixé dans le tableau annexé au présent dahir portant loi,
compte tenu de l'âge de la victime au moment de l'accident et de son salaire ou de ses gains
professionnels.
2. le taux d'incapacité de la victime fixé, par le médecin expert, par référence au « barème
fonctionnel des incapacités » établi par voie réglementaire, étant entendu que la valeur du
point de l'incapacité physique permanente représentant le centième du capital de référence de
la victime, se peut être inférieure au cinquième (1/5) du montant du salaire ou des gains
professionnels minimums figurant au tableau prévu au paragraphe précédent.
Si le dommage qui atteint la victime se traduit par une diminution de son patrimoine,
on peut le qualifier de patrimonial. C'est le cas notamment de l’artiste, du mannequin, du
présentateur ou speaker à la télévision qui pourraient avoir gardé des séquelles ou vilaines
cicatrices sur le visage, suite à un accident de la circulation. Pour ce genre de victimes, il n'y a
pas de doute, le préjudice signifie dans la plupart des cas, un changement brutal de carrière.
Quant au pretium doloris, son indemnisation est réservée à la victime directe. Cette
dernière, atteinte dans son intégrité physique, subit des souffrances plus au moins intenses
selon la gravité des lésions et séquelles.
Aussi, ses ayants droit ne peuvent agir qu'à titre d'héritiers et non pas au titre d'un
préjudice personnel.
En cas de lésions associées, le décret précité innove en écartant, à juste titre, les
méthodes dites de Balthazar et de Gabrieli, propres aux accidents du travail.
Pour sa part, l'article 4 du Dahir spécifie que les ayants droit de la victime décédée des
suites de l'accident ont droit à la réparation du préjudice moral ou d'affection.
Le Dahir du 2 octobre 1984 a adopté, quant à lui, une position plus restrictive que celle suivie
par la jurisprudence, puisqu'il dispose dans son article 4 alinéa 2 que «le conjoint de la
victime décédée, ses ascendants et descendants au premier degré ont seuls droit à la réparation
du préjudice d'affection dans les limites suivantes :
le conjoint : deux fois le montant du salaire ou des gains professionnels minimum tel
que figurant au tableau prévu par l'article 15 (en cas de pluralité de veuves, chacune
d'elle aura droit à deux fois le montant en question.)
A Travers cette disposition, le dahir précité a non seulement exclu les petits enfants, les
grands-parents ainsi que les frères et sœurs de la victime décédée, mais il a institué un forfait
pour l’indemnisation du préjudice affectif. Ainsi, les ayants droit de la victime décédée
doivent recevoir le même montant pour l’indemnisation de leur préjudice affectif quelle que
soit la situation de la victime décédée.
En effet, si le préjudice peut varier entre l’accident et le jugement, il peut également varier
après jugement.
Dans ce cas la révision de l’indemnité est possible si le préjudice a varié dans ses éléments
intrinsèques.
D’une façon générale, la révision est possible si le tribunal, dans son jugement et concernant
un cas spécifique de séquelles, en avait prévu l’éventualité.
En cas d’aggravation, on estime qu’un préjudice nouveau est apparu et dans ce cas,
l’indemnité peut être augmentée.
Autres ayants droit envers lesquels, la victime était tenue à une obligation alimentaire
L’article 11, paragraphe 4 du dahir de 1984 précise que les personnes qui apportent la
preuve que le défunt s’était engagé durant sa vie à leur servir une pension alimentaire,
peuvent avoir droit chacune à 10 % du capital de référence de la victime.
Compte tenu de la structure familiale, cette pratique existe dans le contexte marocain et
on trouve assez souvent ce genre d’engagement vis a vie des grands parents, des petits
enfants, des neveux ainsi que les frères et sœurs de la victime.
Personnes aux besoins desquels la victime subvenait sans être liée envers elle par une
obligation alimentaire
Pour l’ensemble de ces personnes, l’article 11, paragraphe 5 du ditdahir accorde une
indemnité globale de 15% du capital de référence, de la victime, répartie par parts égales entre
les intéressés et s’imputant pas sur le capital de référence de la victime par parts.
par ailleurs, le dahir a innové en confiant la gestion des rentes ou capitaux servis aux
ayants droit mineurs à la caisse nationale de retraites et d’assurances (C.N.R.A), il s’agit d’un
organisme public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière qui a pour objet
de « consentir des rentes immédiates, viagères, temporaires ou différées et de recevoir les
capitaux constitutifs de rentes allouées par décision judiciaire en réparation d’accident de
travail ou de droit commun ».
Réduction proportionnelle
On entend par fond de garantie des accidents de la circulation l’organisme crée par le dahir du
28 jouamda II 1374 (22 février 1955) et qui est désormais régi par les dispositions de la
présente loi.
Le Fonds de garantie des accidents de la circulation est chargé d'assurer la réparation totale ou
partielle des dommages corporels causés par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie
ferrée, ou par ses remorques ou semi-remorques, dans le cas où les personnes responsables de
ces accidents sont inconnues ou non assurées et incapables d'en dédommager les victimes en
raison de leur insolvabilité.
1) le propriétaire du véhicule visé à l'alinéa précédent, sauf dans le cas où le véhicule a été
volé, le conducteur et, de manière générale toute personne qui a la garde dudit véhicule au
moment de l’accident :
2) lorsqu'ils sont transportés dans le véhicule, les représentants légaux de la personne morale
qui en est propriétaire :
4) lorsque le véhicule a été volé, les auteurs du vol et leurs complices ainsi que les autres
personnes transportées à moins que ces dernières ne justifient de leur bonne foi.
Toutefois, les personnes désignées aux paragraphes 1), 2), 3) et 4) ci-dessus peuvent invoquer
le bénéfice du Fonds de la circulation lorsque l'accident causé par un autre véhicule engage la
responsabilité de celui qui en a la garde et dans la mesure de cette responsabilité.
Bibliographie