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Travail réalisé par:

- SALMA ELKARCHAOUI
- YOUSRA AOUAKI

Encadré par:
Salma ELKARCHAOUI et Yousra AOUAKI
- Pr. AHMED MIKOU

Encadré par:
Sommaire :

Introduction :

I. Le contrat assurance RC automobile : quelle efficience ?

Sous-partie 1 : La garantie de principe de responsabilité civile : un


élargissement renforcé des personnes bénéficiaires.

Sous-partie 2 : La réciprocité des obligations entre les parties au contrat.

II. L’aspect réparatif : entre indemnisation et gestion du sinistre.

Sous-partie 1 : L'indemnisation de la victime immédiate : une panoplie des


préjudices indemnisables.

Sous-partie 2 : L'indemnisation des ayants droit de la victime décédée : Une


restriction sur les personnes dédommagées.
Introduction :
On a souvent tendance à considérer que l'expression "assurance automobile ne vise que
l'assurance de la responsabilité civile du propriétaire d'un véhicule. Cela s'explique par la
place réduite de l'assurance contractée pour couvrir les dégâts subis par le véhicule, qui est
une assurance de choses, facultative, constituant la deuxième forme de l'assurance
automobile. L'assurance contre les dommages causés par les véhicules, donc l'assurance de
responsabilité se présente de nos jours, comme une nécessité qui est apparue au fur et à
mesure de l'accroissement du nombre des engins circulant sur les routes et du danger qu'ils
représentent pour la société toute entière. Cette obligation, dictée au départ par le souci des
propriétaires de véhicules de se prémunir contre les réclamations de leurs victimes, découle de
1
nos jours de dispositions légales "(article 120 de la Loi 17-99 qui a abrogé le dahir du 20
octobre 1969 relatif à l'assurance automobile ayant aussi abrogé l'arrêté du 6 septembre 1941).
Dans la plupart des pays du monde, le législateur est intervenu pour imposer cette forme
d'assurance. Nous sommes aujourd'hui bien loin de la thèse selon laquelle l'assurance de ce
genre de risque inciterait à l'imprudence. L'enjeu s'est révélé, en effet, particulièrement
important même si cette théorie pouvait encore de nos jours trouver sa justification dans
certaines sociétés, l'accroissement et l'importance du risque découlant d'un machinisme évolué
justifient le caractère obligatoire de cette assurance. Conduire un véhicule au Maroc stipule
avoir une assurance de la responsabilité civile de son propriétaire pour faire face aux
dommages que son véhicule peut causer à autrui soit par accident ou collision ou tout autre
fait pouvant engager sa responsabilité. L’assurance automobile est très importante pour tous
les conducteurs tout simplement car elle est obligatoire par la loi3. Cela peut-être un véritable
casse-tête pour l’automobiliste de trouver la meilleure assurance au meilleur prix. C’est
d’ailleurs là le principal piège : en cherchant l’assurance automobile la moins chère possible,
l’assuré en oublie de regarder avec attention les garanties souscrites et les conditions
d’application de ces garanties. En sus, Les assurances automobiles sont souvent des contrats «
multirisques » comprenant une assurance de responsabilité civile pour les dommages subis
par les tiers (assurance aux tiers), une assurance de personnes pour la garantie des dommages
corporels subis par l'assuré lui-même (assurance individuelle accident), et une assurance de
chose pour les dommages subis par le véhicule assuré. Seule l'assurance de responsabilité
civile est obligatoire. L'assurance automobile a pour objet de couvrir la responsabilité civile
du propriétaire du véhicule terrestre à moteur et partant permettre à l'assureur de se substituer

1
Azzedine KETTANI, « l’assurance au Maroc Réalités et perspectives », p.67

1
à l'assuré pour dédommager les victimes des accidents causés par ledit véhicule. En rendant
cette assurance obligatoire par arrêté du 6 septembre 1941, consacrée successivement par le
dahir du 20 octobre 1969 et récemment par la loi n° 17-99 portant code des assurances
promulguée par le Dahir nº 1-02- 238du 3 octobre 2002.

La réglementation marocaine a devancé le pays colonisateur étant donné qu'il a fallu attendre
la loi du 27 février 1958 pour déclarer cette assurance obligatoire en France (Art. 1349 L.
211-1 du Code français des assurances). Autrement dit, le protectorat a pris le Maroc comme
un terrain d’expérimentation de l'obligation d'assurance automobile avant de la rendre
obligatoire en France. Il n'en a pas été de même pour le Fonds de garantie automobile puisque
la France a créé cet organisme par la Loi du 31décembre 1951 alors qu'au Maroc c'est le dahir
du 22 février 1955 qui a créé ce Fonds (articles 133 et suivants de la Loi n° 17-97 portant
Code des assurances).

L'encadrement juridique sur le plan contractuel relève de l'arrêté du ministre des finances et
de la privatisation n° 1053-06 du 28 rabii II 1427 (26 mai 2006) fixant les conditions
générales type des contrats relatifs à l'assurance responsabilité civile automobile.

Ces deux textes qui constituent la référence de base en matière d'assurance automobile ne sont
que le fruit d'une longue évolution juridique.

Il convient de souligner que le premier contact de l'édifice juridique marocain avec les
problèmes de la circulation routière remonte au Dahir du 20 octobre 1921 portant adhésion de
l'Empire chérifien à la convention de Paris sur la circulation automobile conclue le 11 octobre
1909.

Le mouvement de protection des victimes d'accidents étant amorcé bien avant trouve dans
l'arrêté viziriel du 28 novembre 19342 une expression très précise essentiellement dans
l'article 53 instituant l'action directe en faveur des victimes des accidents de la circulation. Le
dahir du 08 juillet 1937 relatif au règlement des frais et indemnités dus à la suite d'accidents
automobiles est venu renforcer cette tendance protectrice. Quant au dahir du 23 décembre
1937, il a institué pour la première fois l'obligation de l'assurance pour les véhicules affectés
au transport public des voyageurs.

2
arrêté du 28 décembre 1951 installations qui mettent en œuvre des courants électriques d.pdf
(mem.gov.ma), consulté le 3/avril 2023

2
Ces textes ont préparé le terrain pour l'adoption de l'arrêté viziriel du 06 septembre 1941
instituant l'assurance obligatoire des véhicules automobiles sur route.

Après cet arrêté, l'évolution juridique s'est poursuivie avec la promulgation du code de la
route par le dahir du 19 janvier 1953. La création d'un fonds de garantie automobile par le
dahir du 22 février 1955 et ensuite la ratification de la convention de Genève sur la circulation
routière du 19 septembre 1949 par le dahir du 08 décembre 1959.

En 1965, on assiste alors à la publication de l'arrêté relatif aux conditions générales type de la
police d'assurance automobile (abrogé par l'arrêté du Ministre des Finances et de la
Privatisation n° 1053-06 du 28 rabii II 1427 (26 mai 2006).

L'aboutissement de cette évolution est couronné par la promulgation du dahir du 20 octobre


1969 relatif à l'assurance obligatoire (abrogé par la loi 17-99 Portant sur le code des
assurances. Son but principal est d’apporter un soutien financier face aux pertes subies par un
assuré ou une personne tierce, notamment lors d’un accident de la route, mais aussi pour des
dommages subis en dehors de la circulation. L’assurance des véhicules terrestres à moteur
généralement appelée assurance automobile est le produit le plus connu parce que sa
souscription est obligatoire. Ce caractère obligatoire en fait aujourd’hui un produit de grande
consommation.

Il convient d’indiquer qu’au Maroc, et précisément en matière de la branche Non-Vie,


l’assurance automobile continue de générer l’essentiel des primes avec 10,67 milliards de DH
drainés durant les neuf premiers mois de 2022, en croissance de 5,2%. Vient ensuite
l’assurance contre les accidents corporels avec 3,84 milliards de DH, en augmentation de
10,3%.3Ces taux d’intérêt montrent l’importance d’étudier l’assurance automobile, et en
particulier l’aspect réparatif des victimes des accidents de circulation automobile.

Apres avoir mis en exergue l’intérêt de notre sujet, il nous parait pertinent de savoir si le
législateur marocain a pu renforcer le régime indemnitaire en matière des accidents de
circulation ?

I. Le contrat assurance RC automobile : quelle efficience ?

3
https://lematin.ma/express/2022/2021-annee-record-lassurance-maroc/371660.html consulté le 21 Mai
2023

3
A) La garantie de principe de responsabilité civile : un élargissement renforcé des
personnes bénéficiaires.

1- Les personnes assurées :

 Le Souscripteur :

En premier lieu est assuré le souscripteur du contrat, non seulement s'il est propriétaire du
véhicule, mais même s'il n'a pas cette qualité. Pour le dernier cas, il souscrit une assurance
pour le compte du propriétaire et, conformément à l'article 9 du code des assurances 4, cette
assurance est conclue tant à son propre profit que comme stipulation pour autrui, de sorte que
sont couvertes à la fois sa propre responsabilité et celle du propriétaire ainsi que celles des
personnes autorisées pour la garde ou la conduite du véhicule objet du contrat. Le fait que le
souscripteur du contrat soit, en tant que tel, assuré est d'autant plus normal, il est seul tenu au
paiement des primes.

 Le propriétaire :

En second lieu est assuré le propriétaire du véhicule, non seulement s'il est souscripteur du
contrat, mais même si l'assurance a été conclue par autrui. Il y a dans cette hypothèse une
assurance pour compte imposée par la réglementation, La solution est absolument normale car
l'assurance portant sur un véhicule déterminé, doit évidemment couvrir la responsabilité civile
personnelle du propriétaire, pour tous accidents causés par sa voiture, par sa conduite ou par
celle des autres personnes ayant la garde ou l'autorisation de conduite.

 Les passagers :

A cette liste des responsables garantis par l'assureur, il faut ajouter les passagers dont on ne
voit souvent que la qualité de "victime", cependant si, par l’ouverture intempestive d'une
portière par exemple, ils causent un accident, leur responsabilité est désormais engagée. Le
responsable est considéré comme étant devenu le gardien de la portière et donc responsable de
l'accident.

 Les personnes ayant leur autorisation, de la garde ou la conduite du véhicule :

4
Article 9 de Dahir n° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99
portant code des assurances (Bulletin Officiel n° 5054 du 2 ramadan 1423 (7 novembre 2002)).

4
Depuis le dahir du 20 octobre 19695et jusqu'à aujourd'hui le contrat d'assurance responsabilité
obligatoire automobile garantie non seulement le propriétaire du véhicule, mais le
souscripteur, et toutes les personnes ayant leur autorisation, de la garde ou la conduite du
véhicule. Précisons que la nouvelle formule du code des assurances n'est pas sans poser des
difficultés d'application. Pris à la lettre l'article 122 en ce qu'il déclare assuré : le souscripteur
du contrat, le propriétaire du véhicule et de toute personne ayant, avec leur autorisation, la
garde ou la conduite du véhicule semble exiger l'autorisation des deux premiers assurés (en
cas où l'assurance n'est pas souscrite par le propriétaire). Cette interprétation littérale n'est
sans doute pas celle qu'on voulue les rédacteurs de la formule.

En revanche, la formule de l'article 1 er des conditions générales type des contrats d'assurances
automobiles nous semble plus appropriée en ce qu'il étend par assuré : le souscripteur, le
propriétaire, et toute personne ayant, avec l’autorisation de l'un ou de l'autre, la garde où la
conduite du véhicule assuré.

2) les personnes bénéficiaires et celles non bénéficiaires de la couverture :

1- Les personnes non couvertes par la garantie :

 Les assurés :

Ne sont jamais considéré comme des tiers les personnes dont la responsabilité est couverte par
la police, c'est-à-dire, d'une part, le souscripteur du contrat, le propriétaire du véhicule et toute
personne, avec leur autorisation la garde ou la conduite du véhicule assuré. S'agissant d'une
assurance de responsabilité, l'assuré n'est évidemment pas un tiers, puisque c'est sa propre
responsabilité qui est couverte et que l'on n'est pas responsable envers soi-même. Toutes les
personnes citées ci-dessus étant exclues, sans distinction, l'exclusion doit jouer même si, dans
un cas déterminé, la responsabilité de l'une d'elles n'est pas engagée

 Le conducteur :

Le fait que le conducteur n'est jamais un tiers se conçoit en principe fort bien, car, le plus
souvent du moins, le conducteur est responsable de l'accident et ne peut donc bénéficier d’une
assurance couvrante, par hypothèse, sa responsabilité. Mais l'exclusion joue même au cas où
la responsabilité propre du conducteur n'est pas établie. Il suffit de supposer que le

5
Dahir relative à l’assurance obligatoire des véhicules sur route ,du 20 octobre 1969 B.O N° 2975.Texte abrogé
par la loi 17-99 portant code des assurances .

5
propriétaire a confié la simple conduite de sa voiture à une personne autorisée (par exemple
un ami) et que, dans ces conditions, un accident soit causé sans que la preuve de la faute du
conducteur soit prouvée : le propriétaire est alors responsable en tant que gardien (art 88 du
D.O.C.) aussi bien envers les tiers quelconques qu'envers le conducteur, cette responsabilité
envers le conducteur n'est pas couverte par l'assurance.

 Représentants légaux de la personne morale propriétaire du véhicule :

Il s'agit ici d'adapter la police aux personnes morales, en ce qui concerne l’exclusion des
assurés. Théoriquement, étant donné la notion de personnalité morale, c'est la personne
morale, propriétaire du véhicule, qui est assurée et c'est elle qui, en cas d'accident, est
responsable. Ainsi les représentants légaux de la personne morale, lorsqu'ils sont transportés
dans le véhicule, ne sont pas considérés comme des tiers, donc la police ne les couvre pas.

Mais cette exclusion est limitée. D'abord elle ne vise que les représentants de la personne
morale « propriétaire du véhicule », parce que, pratiquement, c'est toujours cette personne qui,
par l'intermédiaire de ses organes, souscrit le contrat ; en revanche, elle joue, même si la garde
ou la conduite de la voiture a été, avec l'autorisation voulue, confiée à un tiers. En deuxième
lieu, l'exclusion s'applique aux « représentants légaux » de la personne morale, c'est-à-dire
cette expression ne devant être interprétée littéralement aux personnes qui conformément à la
loi, sont désignés par les statuts ou en application des statuts, comme représentants officiels :
à ce titre nous paraissent exclus, dans une société, suivant les cas, le gérant, le président
directeur général et les administrateurs.

 Salariés et préposés du responsable, durant leur service :

Cette dernière exclusion s'explique par le fait qu'il y a une sorte de confusion entre l'assuré et
ses préposés ou salariés, puisque par hypothèse, ceux-ci agissent pour son compte et dans son
intérêt et qu'ils sont rattachés par un lien de subordination. D'ailleurs, à raison même de leur
qualité, ils sont économiques garantis au cas d'accidents de travail.

Mais ici l'exclusion a une portée différente de la précédente. D'abord elle n’est pas limitée,
comme pour les représentants légaux de la personne morale, au cas de transport : les salariés
ou préposés de l'assuré ne sont jamais considérés comme des tiers, même s'ils sont victimes
d'un accident sans être à l'intérieur du véhicule, et ce, parce que, en tout état de cause, ils sont
garantis par une police accident de travail. D'autre part l'exclusion ne joue, à l'égard des
préposés ou des salariés, que durant leur service: si, en dehors de leur service ou de leurs

6
fonctions, même au cas où il seraient transportés, s'ils sont victimes d'un accident, la police
joue à leur profit, réserve faite, bien entendu, du cas où ils conduiraient la voiture confiée à
eux à titre privé, car ils seraient alors exclus à titre de conducteurs; en revanche si un salarié
est transporté durant son service, par exemple: cas d'un domestique transporté son patron ou
du chauffeur de la voiture assis à côté de son employeur ayant pris le volant, la police ne joue
pas en cas d'accident survenu dans ces conditions. Il faut enfin préciser que l'exclusion ne
s'applique qu'aux salariés ou préposés de l'assuré ou conducteur « responsable » de sorte que,
au cas où ces derniers ne sont pas responsables, les salariés ou préposés seront considérés
comme tiers.

2- Les personnes au regard desquelles la garantie joue :

 Les personnes non transportées :

Aucune discussion n'existe lorsqu'il s'agit de personnes non transportées, c'est à dire de
personnes se trouvant à l'extérieur du véhicule au moment de l'accident. Ce sont, peut-on dire,
les tiers quelconques : tel est le cas du piéton renversé par un automobiliste, ou le conducteur
avec la voiture duquel le véhicule assuré est entré en collision.

 Les personnes transportées :

Toujours sous réserve des cas d'exclusion, sont garantis les dommages causés aux personnes
accidentées à l'intérieur du véhicule, c'est-à-dire, les personnes transportées.

L'assurance responsabilité automobile couvre en principe, non seulement la responsabilité


délictuelle ou quasi-délictuelle des assurés envers les tiers quelconques, mais encore leurs
responsabilités contractuelles envers 6 les personnes transportées à titre onéreux. Ainsi, la
responsabilité du transporteur envers ses passagers est garantie par l'assurance de
responsabilité. Cette garantie est accordée à cette catégorie de victimes sous réserve du
respect des conditions suffisantes de sécurité 7. Enfin, il y a lieu de préciser qu'auparavant le
conjoint, ascendants, descendants et les alliés du premier degré de l'assuré étaient exclus de la
garantie, lorsqu'ils étaient transportés dans le véhicule. Il s'agissait là, d'une exclusion
traditionnelle, le législateur a entendu exclure les membres de la famille proche de l'assuré,

6
Au cas de transport a titre onéreux :transport public de personnes , les voitures de place (taxi ou véhicules de
grande remise ),véhicules de transport de voyageurs ,les véhicules de tourisme .
7
Voir l’article 6 de l’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°1053-06 du 28 rabii II 1427 (26 mai
2006) fixant les conditions générales –type des contrats relatifs a l’assurance responsabilité civile automobile
.B.O n°5436 du jeudi 6 juillet 2006.

7
parce que, ces personnes sont appelées très souvent à profiter de la voiture et que vis-à-vis
d'elles, le risque est très lourd, ne pouvant être ainsi couvert par l'assurance de responsabilité,
avec la prime normale. A leur égard, une garantie ne pouvait être octroyée que spéciale et
moyennant prime spéciale, dans le cadre d'une assurance contre les accidents corporels,
prévoyant des prestations forfaitaires, indépendamment de toute question de responsabilité 8.

Actuellement, et depuis la promulgation de la loi 17/99, ces personnes font des « tiers
victimes bénéficiaires de la garantie.

B) La réciprocité des obligations entre les parties au contrat.

Selon l’article 120 de la loi 17-99, toute personne physique ou morale dont la responsabilité
civile peut être engagée en raison des dommages corporels ou matériels causés à des tiers par
un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie ferrée ou par ses remorques ou semi-
remorques, doit être couverte par une assurance contractée auprès d'une entreprise
d'assurances et de réassurance. De plus, toute personne assujettie à cette obligation
d'assurance qui se voit opposer un refus de la part d'une entreprise d'assurances et de
réassurance agréée pour pratiquer les opérations d'assurances des risques automobiles, peut
saisir l’Autorité qui fixe le montant de la prime moyennant laquelle l'entreprise d'assurances
et de réassurance concernée est tenue de garantir le risque qui lui a été proposé.

Ainsi, Le contrat d’assurance oblige chacune des parties. Les obligations de l’assuré sont
classiques, il doit payer, la prime déclarée, l’aggravation du risque et déclarer la survenance
du sinistre (article 113-2). L’assureur pour sa part est tenu par des obligations qui varient
selon la qualité du sinistré. Le législateur circonscrit ses obligations et précise leur étendue
dans ses rapports avec l’assuré et la victime. Les contours de l’obligation de garantie de
l’assureur dépendent des conditions de garantie, des exclusions de garantie et des modalités
de garantie prescrites dans le contrat d’assurance. Mais la couverture de l’assureur est aussi
tributaire des circonstances du sinistre. Une expertise est souvent diligentée par l’assureur 9.

Le législateur envisage même, lors de la procédure d’indemnisation, un expert automobile 10.

La garantie de l’assureur est naturellement tributaire du contenu du contrat. Ce sont les parties
qui fixent ensemble de l’objet de la garantie et les conditions de garantie. Au-delà de la

8
Arrêt de la cour suprême n° 11/1296 du 28/06/2006 ,Dossier n 22788/05,Non pub.
9
Cass.2eciv.,2févr.2017, n°16-13305, Resp.civ et ass. 2017, comm.n°145.
10
Art.L.327-5 du Code de la Route. Adde . I . Vingiano-Viricel , « Le renouveau du paradigme de l’expertise
automobile au bénéfice des assureurs » , Resp. Civ. et ass. 2016 , Etude n°14.

8
garantie conventionnelle, le législateur pose des garanties légales auxquelles l’assureur ne
peut échapper.

En France, l’assurance automobile, régie par les arts L211-1 et suivants du code des
assurances est préalablement une assurance de responsabilité. A ce titre si le contrat
d’assurance peut moduler les garanties de l’assureur en matière d’assurance de chose, en
revanche, il ne pourra supprimer des garanties rattachées à la responsabilité. L’assureur doit
couvrir les responsabilités pouvant être impliquées lors de l’usage d’un véhicule terrestre à
moteur.

Au Maroc, il existe des conditions générales qui constituent les règles de base de l'assurance
automobile qui sont imposées à l'assureur et à l'assuré par la loi 17-99 portant code des
assurances et les textes pris pour son application. Tous les assurés sans exception adhérent à
ces règles, qui définissent l'étendue géographique de la garantie et précisent les conditions de
formation, de durée et de résiliation du contrat, ainsi que les déclarations de risques et de
sinistres à faire par les assurés et enfin, les modalités de paiement de la prime.

De plus il existe des conditions particulières qui reflètent les renseignements fournis par
l'assuré dans la proposition 'assurance, et mentionnent le nom, prénom, l'adresse de l'assuré,
son N° CIN, sa profession. Elles désignent le véhicule et le conducteur habituel, le type du
carburant le nombre de chevaux, le type et le montant des garanties souscrites etc. Elles
précisent les dates d'effet et d'échéances du contrat, le montant total de la prime à payer ainsi
que certaines clauses particulières s'il y'a lieu.

Outre les dispositions communes applicables aux assurances de responsabilité, le code des
assurances a prévu un régime spécial à l'assurance RC automobile à savoir

- L'obligation d'assurance: Tout d'abord, le code des assurances dans son article 120 reprend
le principe de l'obligation d'assurance déjà prévu dans les textes antérieurs, en mettant
l'obligation d'assurance à toute personne physique ou morale, dont la responsabilité civile peut
être engagée en raison des dommages corporels ou matériels, causés à des tiers par un
véhicule terrestre à moteur non lié à une voie ferrée ou par ses remorques ou semi-remorques,
d'être couverte par une assurance contractée auprès d'une entreprise d'assurance et de
réassurance.

9
Quant à la limite des garanties des personnes assujetties à l'obligation d'assurance RC
automobile, le nouveau code a introduit des seuils minimaux de garantie à souscrire. 11

La responsabilité civile peut être engagée en raison de dommages corporels ou matériels


causés à des tiers par un véhicule terrestre à moteur doit être couverte par une garantie RC
dont le montant ne peut être inférieur à 10000 DH par véhicule et par évènement. Toutefois ce
montant est de 5000 DH lorsqu’il s’agit d’un véhicule à 2 roues d’une puissance fiscale
n’excédant pas 2 chevaux.

-Présomption d’assurance : la loi 17-99 dans son art 126 a instauré le principe de la
présomption d’assurance par la simple présentation d’un document faisant preuve de
satisfaction de l’obligation d’assurance. Or, cette présomption de la présentation aux agents
verbalisateurs chargés de constater les infractions au code de la route, n’implique pas auto une
obligation de garanties à la charge des assureurs ? Ainsi, sa détention par le conducteur d’une
attestation d’assurance couvrant la responsabilité civile du propriétaire du véhicule assuré,
donne implicitement une présomption d’assurance, la garantie n’est pas automatique.

De plus, La cour suprême n’a pas manqué de rappeler dans un arrêt que « le tribunal est tenu
de vérifier la date de validité de l’attestation d’assurance et la durée de la garantie sinon son
jugement sera susceptible de cassation »12.

Néanmoins, le code prévoit une exception à l’attestation d’assurance touchant les conducteurs
résidant à l’étranger, conduisant des véhicules non immatricules au Maroc et en circulation
internationale au Maroc, qui doivent détenir une carte internationale dite (carte verte)
délivrées par le bureau central (BCM).

Selon les dires de la cour suprême « le fait qu’un assuré dispose d’une attestation d’assurance
délivrée par son pays d’origine ne peut étendre ses effets à l’étranger tant qu’il ne justifie pas
d’une carte verte qui précise l’étendue de la garantie conformément au contrat d’assurance
initial.

L'assuré s'oblige ainsi de tenir un ensemble d’engagements envers l'assureur comme


suit :

11
Article 123 du code des assurances.
12
Arret de la Cour Supreme du 05/07/2006 n°2207, dossier civil n°781/1/05/2005.

10
-Payer la prime aux termes convenus, déclarer lors de l'établissement du contrat, les
circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il
prend à sa charge dresser à l'assureur aux termes fixés par le contrat, les déclarations qui
peuvent être nécessaires à l'assureur pour déterminer le montant de la prime, lorsque cette
prime est variable. Déclarer à l'assureur, dès qu'il en a eu connaissance et au plus tard dans les
cinq jours, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l'assureur.

Quant aux obligations de l'assureur vis-à-vis de l’assuré, l'assureur prend en charge les
dommages occasionnées par des cas fortuits ou causes par la faute de l'assuré, sauf exclusion
expresse et limitée mentionnée sur le contrat.

Ladite exclusion ne peut pas être insérée dans les polices RC en matière d'accidents de
véhicules automobiles. A préciser que l'assureur ne prend pas en charge, malgré toute
convention contraire, les pertes et dommages provenant d'une faute intentionnelle ou dolosive
de l'assuré.

L'assureur est garant des pertes et dommages causés par des personnes dont l'assuré est
civilement responsable quelle que soit la gravité des fautes de ces personnes.

Lors de la réalisation du risque, l'assureur est tenu de payer dans le délai convenu l'indemnité
ou la somme déterminée par le contrat. Il ne peut être tenu au-delà de la somme assurée. Pour
les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime, l’assureur est tenu d’aviser à la
dernière adresse connue, l’assuré ou la personne chargée du paiement des primes, de la date
d’échéance et du montant dont il est redevable. Cet avis matérialisé par une lettre avec accusé
de réception ou décharge devra rappeler que le contrat sera résilié de plein droit si la prime de
renouvellement n’est pas payée. En cas de réalisation du risque, l’assureur doit exécuter dans
les délais convenus la prestation déterminée par le contrat, et ne peut être tenu au-delà.
L’assureur ne couvre pas les sinistres survenus après expiration ou suspension du contrat. En
cas de dommages causés au véhicule assuré, le paiement des indemnités doit intervenir dans
un délai d’un mois, soit de l’accord amiable, soit de la décision judiciaire devenue exécutoire.

En cas de dommages causés à autrui, le paiement des sommes convenues doit intervenir
:

- Pour les dommages corporels : dans un délai d’un mois après l’expiration du délai de
dénonciation. En cas de décision judiciaire, ce délai court à compter du jour où cette décision
devient exécutoire.

11
- Pour les dommages matériels : dans un délai d’un mois, à compter soit de l’accord
amiable, soit de la décision judiciaire devenue exécutoire. Ce délai, en cas d’opposition, ne
court que du jour de la main levée

- Dans les seuls cas des dommages corporels relevant des risques garantie responsabilité civile
en circulation et hors circulation, les sommes non versées produisent de plein droit des
intérêts de droit au taux d’escompte majoré de moitié durant deux mois, puis à l’expiration de
ces deux mois au double du taux d’escompte.

L’assureur est tenu d’assumer la défense de l’assuré devant toutes juridictions en dirigeant le
procès et en exerçant les voies de recours (sauf lorsque le procès est pénal). Il est également
tenu de se subroger à l’assuré lorsque l’assureur paye l’indemnité.

Le délai de prescription permettant de formuler toutes actions dérivant du contrat d’assurance


est de deux ans à compter de l’événement qui y donne naissance. Cela se fait selon les
conditions fixées par les articles 36 et 38 du code des assurances.

II. L’aspect réparatif : entre indemnisation et gestion du sinistre.

A) L'indemnisation de la victime immédiate : une panoplie des préjudices


indemnisables.

Le barème d'indemnisation a eu le mérite de déterminer expressément les préjudices


indemnisables ainsi que la méthode de leur évaluation. Avant de voir comment s'opère
l'indemnisation de ces préjudices, il y a lieu de préciser qu'en ce qui concerne les frais
engagés par la victime suite à l'accident, l'article 2 du dahir portant loi du 2 octobre 1984
dispose que :

« L’indemnisation comporte le remboursement des frais du transport de la victime et, le cas


échéant, de la personne qui l'accompagne, ainsi que des frais médicaux, chirurgicaux,
pharmaceutiques et d'hospitalisation et des dépenses nécessaires pour le recours à des
appareils de prothèse ou d'orthopédie et pour la rééducation de la victime. Le remboursement
des frais et dépenses visés à l’alinéa ci-dessus est effectué sur justification compte tenu des
tarifs réglementés s'il en existe et, à défaut, par application des prix normalement pratiqués ».

12
Le dahir portant loi précitée a innové en cette matière en précisant, dans les dispositions de
l'article 18 relatives à la procédure d'indemnisation, que les demandes de remboursement ou
de prise en charge des frais et dépenses énumérés à l'article 2 du dahir peuvent être, à tout
moment, formulées par les intéressés à l'assureur de l'auteur du dommage.

Malgré cette disposition particulière, il est rare que de telles demandes aboutissent, soit que la
victime n'ait pas formulé sa demande de remboursement des frais et dépenses ou que celle-ci
bien que présentée ne contienne pas toutes les pièces justificatives, soit enfin qu'en présence
d'une demande en bonne et due forme, les parties ne se soient pas mises d'accord sur la
détermination de la responsabilité de l'accident.

En ce qui concerne les préjudices indemnisables, l'article 3 du dahir du 2 octobre 1984 les a
énumérés comme suit :

1) l'incapacité temporaire de travail.

L'article 3 du dahir portant loi précitée dispose que l'indemnisation due à la victime compense
« en cas d'incapacité temporaire de travail : la perte du salaire ou des gains professionnels qui
en résultent, compte tenu de la part de responsabilité imputable à l'auteur de l'accident ou au
civilement responsable ». Les dispositions de cet article s'inspirent de celles de l'article 98 du
Dahir des obligations et contrats qui dispose que : « les dommages, dans le cas de délit ou de
quasi-délit sont la perte effective éprouvée par le demandeur, les dépenses nécessaires qu'il a
dû ou devrait faire afin de réparer les suites de l'acte commis à son préjudice, ainsi que les
gains dont il est privé dans la mesure normale en conséquence de cet acte ».

En règle générale, la victime qui justifie avoir été contrainte d'arrêter son travail pour une
durée déterminée a droit à la somme des traitements, salaires, indemnités qu'elle n'a pas perçu
du fait de l'accident. La jurisprudence est constante pour refuser d'indemniser une victime qui
ne justifie pas avoir perdu son salaire durant la durée temporaire de son incapacité 13.Précisons
qu'il existe au Maroc certaines catégories de citoyens qui, bien qu'exerçant une activité
professionnelle à titre personnel, ne peuvent produire la justification de la perte occasionnée
par l'incapacité temporaire de travail.

13
Arrêt de la cour suprême du 26 décembre 1975, R.J.P.E.M n 5,1979, p244et 245 dans cet arrêt la cour
suprême a cassé l’arrêt d’une cour d’appel qui avait évalué le montant des dommages et intérêts sans tenir
compte du fait que la victime est un fonctionnaire qui a perçu intégralement son traitement pendant son
incapacité temporaire.

13
Quant aux autres personnes n'exerçant aucune activité professionnelle, celles- ci bénéficient
des nouvelles dispositions du dahir portant loi du 2 octobre 1984 qui leur a octroyé le bénéfice
minimum fixé au tableau annexé au dahir (art.6). Mais ce bénéfice du salaire ou gain
professionnel minimum ne peut servir qu'à indemniser les préjudices corporels subis par la
victime et non pas compenser une perte de salaire inexistante ou imaginaire. Certaines
juridictions se basant sur les dispositions de l'article 6 précité, accordent des indemnités pour
la perte de salaire pour des victimes n'exerçant aucune activité professionnelle.

2) l'incapacité physique permanente.

L'article 9 du dahir portant loi du 2 Octobre 1984 dispose que :

« L'indemnité principale est obtenue en multipliant le capital de référence de la victime par le


taux d'incapacité de cette dernière et en prenant en considération la part de responsabilité
imputable à l'auteur de l'accident ou au civilement responsable ». Cette règle permet à
l'assureur ou au juge de chiffrer avec précision l'indemnité due à la victime au titre de son
incapacité physique permanente.

Ainsi, une fois le taux d'incapacité physique permanente déterminé par le médecin expert, il
sera multiplié par le capital de référence correspondant à l'âge et au salaire ou gains
professionnels annuels de la victime. La somme obtenue devra toutefois tenir compte aussi
bien de la part de responsabilité imputable à l'auteur de l'accident que de la valeur minimum
du point d'incapacité (1596 dirhams).

Le deuxième alinéa de l'article 5 du dahir portant loi précitée a apporté un acquis important
pour les victimes disposant de revenus modestes allant du minimum annuel de 7980 DHS à
moins de 15.960 DHS puisqu'il les fait bénéficier d'une valeur minimum du point d'incapacité.

Cet article dispose à cet effet que « le taux d'incapacité de la victime fixé par le médecin
expert, par référence au barème fonctionnel des incapacités établi par voie réglementaire,
étant entendu que la valeur du point de l’I.P. P représentant le centième du capital de
référence de la victime, ne peut être inférieur au cinquième du montant du salaire ou des gains
professionnels minimums figurant au tableau prévu au paragraphe précédent »

3) l'indemnisation des conséquences préjudiciables de l'incapacité physique permanente


sur les activités professionnelles ou scolaires de la victime.

 Aide ou assistance d'une tierce personne.

14
L'article 10 du dahir portant loi du 2 octobre 1984 précise que lorsque l'incapacité physique
permanente oblige la victime à avoir recours d'une manière permanente à une tierce personne
pour accomplir les actes ordinaires de la vie, la victime aura en pareils cas, droit à une
indemnité égale à 50% du capital de référence correspondant à l'âge de la victime et au
montant du salaire ou des gains professionnels minimums.

Cette disposition s'applique à toutes les victimes, quels que soient leurs revenus, le montant
minimum annuel prévu par le tableau annexé au dahir du 2 octobre 1984 (7980 dirhams).

Ce dahir réserve l'indemnisation pour tierce personne aux seuls cas où l'assistance est
permanente. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que cette assistance peut avoir lieu à titre
temporaire. Dans ce cas, nous pensons que la victime peut réclamer l'indemnisation de ce
préjudice dans le cadre de l'incapacité temporaire de travail. En effet, cette assistance
temporaire peut en pratique avoir lieu, soit sur un plan professionnel, soit sur un plan
domestique. La victime peut avoir recours à un remplaçant. Dans pareils cas, deux situations
peuvent se présenter :

*soit la personnalité de la victime joue un rôle prépondérant dans les relations ou les contacts
avec la clientèle (médecins, avocats, courtiers, représentants de commerce, etc.) ; dans ce cas,
la victime a droit non seulement aux frais inhérents à cette assistance, mais aussi à la
compensation de la réduction de ses gains habituels puisque l'aide ou l'assistance de la tierce
personne a écarté une bonne partie de la clientèle ;

*soit la personnalité n'a pas de lien déterminant ou d'influence considérable sur le rendement
de la profession (boulangers, plombiers, garagistes, électriciens, etc.), la victime ne peut
réclamer que le remboursement des frais relatifs à l'aide ou au remplacement seulement 14

Cependant, la victime peut avoir recours à une tierce personne chez elle ; c'est le cas de la
mère de famille qui a besoin, pendant la durée de son incapacité temporaire, d'une domestique
pour s'occuper des travaux ménagers etc.…la victime peut donc réclamer les sommes qu'elle a
dû verser à la tierce personne.

Mais, il peut exister des cas où ce travail a été effectué par un membre de la famille de la
victime (mère, grand-mère, sœur ou tante), et que cette tierce personne n'a pas reçu de
rémunération en raison des liens familiaux. Nous pensons que la victime peut réclamer le

14
R. BEREAU, « comment est évalué le préjudice corporel » n° 98, p67.

15
remboursement des frais occasionnés par la présence de cette tierce personne (frais de
transport, nourriture, etc..) à condition, toutefois, qu'ils soient raisonnables.

 Le changement total de la profession.

L'article 10 alinéa (du dahir portant loi du 2 octobre 1984 attribue à la victime différents taux
d'indemnités calculés sur son capital de référence selon que cette incapacité ait amené la
victime à changer totalement la profession ou lui ait causé seulement des conséquences
défavorables sur sa carrière.

Si l'incapacité physique permanente oblige la victime à changer totalement de profession, le


dahir du 2 octobre 1984 lui octroie une indemnité égale à 20% du capital de référence.
L'article 10 alinéa du dahir portant loi précitée donne, pour ce cas, l'exemple de la victime qui
a été mise à la retraite anticipée. En revanche, lorsque l'incapacité physique permanente cause
des conséquences défavorables de carrière, l'indemnité attribuée à la victime sera de l'ordre de
15%.

En cas de perte de l'aptitude à l'avancement et de 10% en cas de perte de travaux


supplémentaires professionnels et autres conséquences sur la carrière.

Cette disposition met fin à une pratique judiciaire qui ne dissociait pas toujours
l'indemnisation de l'incapacité physique permanente proprement dite de ses conséquences
défavorables sur les activités professionnelles de la victime.

Toutefois, la preuve de tels préjudices peut s'avérer difficile et diffère en fonction des
situations socio-économiques des victimes. L'aptitude à l'avancement n'est pas toujours
automatique, la victime doit prouver qu'elle avait une chance certaine d'avancement et non
une simple probabilité. L'article 4 du décret du 14 janvier 1985 relatif au barème fonctionnel
des incapacités dispose à cet effet que le médecin expert « doit préciser si l'incapacité
physique permanente a entraîné pour la victime un changement total de la profession ou des
conséquences défavorables de carrière et en déterminer la nature et le degré de gravité ».

La cour d'appel de Rabat avait jugé à ce sujet que « doivent être retenues comme importants
éléments d'appréciation le préjudice esthétique dû à d'importantes cicatrices, l'obligation pour
un homme jeune de renoncer à la vie de plein air que devrait lui assurer la carrière qu'il avait
choisie, la perte enfin des avantages dus à un avancement normal de cette carrière ».

 L'interruption de scolarité.

16
L'article 10 permet à la victime d'obtenir une indemnité égale à 25% du capital de référence
en cas d'interruption définitive de scolarité et 15% en cas d'interruption quasi-définitive.

Le texte parle d'interruption définitive ou quasi définitive sans distinguer cette interruption
des conséquences défavorables qu'elle peut avoir sur la carrière future de la victime. Or, une
victime qui était avancée dans ses études et était sur le point de commencer une carrière
professionnelle rémunératrice n'a-t- elle pas le droit à une indemnité distincte ?

Cependant, le lien existant entre cette interruption et la future carrière de la victime ne sont
pas toujours évidents. La chambre criminelle de la Cour Suprême avait jugé que manque de
base légale, la décision qui, pour allouer à la victime d'un accident la somme réclamée en la
réparation du préjudice qu'elle aurait subi par suite d'interruption de ses études et d'échec à
des examens, se borne à énoncer qu'il y a lieu d'évaluer à cette somme « le préjudice
particulier résultant de l'échec aux examens, ce qui a entraîné un retard pour parvenir au
professorat et a occasionné ainsi un manque à gagner ». En effet, ces seules énonciations, qui
ne comportent aucune indication sur la valeur scolaire de la victime, sur la nature des
examens constitue une motivation insuffisante qui ne permet pas à la Cour Suprême de
contrôler si le préjudice résulte directement et avec certitude de l'infraction commise par le
prévenu15.

En tout cas, pour éviter de telles contestations, le décret du 14 janvier 1985 relatif au barème
fonctionnel des incapacités charge le médecin expert de fixer la durée de l'interruption de
scolarité, de préciser les données techniques permettant d'apprécier son imputabilité à
l'accident et son caractère provisoire ou définitif (article 4.1er et dernier alinéa).

 Le préjudice esthétique patrimonial.

Lorsque le préjudice esthétique a eu des conséquences défavorables sur la carrière de la


victime, l'article 10 du dahir du 2 octobre 1984 permet à la victime de recevoir une indemnité
égale à 25% de son capital de référence en cas de préjudice assez important, 30% en cas de
préjudice important et enfin 35% en cas de préjudice très important. Toutefois, l'article 10
précise que cette indemnité pour préjudice esthétique patrimonial ou ayant eu des
conséquences défavorables sur la carrière de la victime, n'est pas cumulable avec l'indemnité
prévue à l'article 10 (d) relative au changement total de profession de la victime. Il ne peut y

15
Arrêt de la cour suprême, ch criminelle ,13/12/1962, Recueil des arrêts de la cour suprême, Tome IV, p38.

17
avoir d'exception à cette règle de non cumul de ces deux indemnités que lorsque le dommage
a entraîné pour la victime une incapacité physique permanente égale ou inférieure à 10%.

3)-L'indemnisation des préjudices extra-patrimoniaux ou non exclusivement


économiques.

➢ 1°-Les souffrances endurées ou le « pretium doloris »

La victime atteinte dans son corps subit des souffrances ou douleurs plus ou moins intenses
selon la gravité des lésions et des séquelles endurées par elle.

Avant de voir comment s'effectue l'indemnisation du pretium doloris en vertu des


dispositions du dahir portant loi du 2 Octobre 1984, il faut préciser sur quelles bases se fait
son évaluation.

*L'indemnisation des souffrances endurées.

Dans cette matière, si la mission principale du médecin expert est d'évaluer l'importance de
la douleur, celle qui incombe à l'assureur saisi préalablement par la victime, ou
éventuellement au juge reste d'en fixer un prix. Mais, la question qui reste posée est celle de
savoir comment fixer un prix à une souffrance qui elle-même n'est pas chiffrable en argent.
Indemniser de telles douleurs ou les monnayer, n'est-ce pas comme les avilir ou bien
contribuer à perpétuer l'arbitraire puisque l'argent ne peut remplacer quelque chose qui, par
essence, est immatérielle.

Le dahir portant loi du 2 Octobre 1984 ne tient pas compte pour la réparation du pretium
doloris, des revenus exacts de la victime mais seulement du capital de référence et du
montant du salaire ou des gains professionnels minimums prévus par le tableau annexé au
dahir.

L'article 10 (b) du dahir permet ainsi à la victime d'obtenir une indemnisation égale à 5% du
capital de référence en cas de souffrances endurées assez importantes, et d’une
indemnisation variante entre 7 et 10% en cas de pretium doloris important ou très important
;

Mais la victime peut souffrir des suites dommageables de l'accident, elle peut aussi garder
des traces telles que cicatrices, défiguration ou claudication qu'on appelle communément
préjudice esthétique.

18
➢ 2°-Le préjudice esthétique.

Le dahir portant loi du 2 Octobre 1984 admet la réparation du préjudice esthétique, préjudice
se traduisant par des séquelles qui portent atteinte à la personne et qui sont de nature à enlaidir
la victime 16.

Le préjudice esthétique, de par sa nature, peut poser un problème de qualification juridique.


Doit-on le ranger dans le cadre des préjudices patrimoniaux ou extrapatrimoniaux ? La
réponse à cette question dépend entièrement des conséquences de ce préjudice.

Si le dommage qui atteint la victime se traduit par une diminution de son patrimoine, on peut
le qualifier de patrimonial. C'est le cas de l'artiste, du mannequin ou de la speakerine enlaidis
par des cicatrices au visage. Pour ce genre de victimes, le préjudice signifie dans la plupart
des cas, changement brutal de carrière.

Cependant, il faut noter que lorsque le préjudice esthétique a des incidences professionnelles,
le Dahir portant loi du 2 Octobre 1984 permet comme nous l'avons analysé précédemment,
son indemnisation au titre de l'incapacité physique permanente. Par conséquent, si le magistrat
l'a déjà indemnisé dans le cadre du préjudice entraînant des conséquences défavorables de
carrière, il ne peut le faire au titre du préjudice esthétique extrapatrimonial sinon ce serait
contribuer à l'enrichissement de la victime. L'indemnisation du préjudice esthétique reste en
elle-même une opération délicate étant donné ses répercussions sur la vie de la victime. En
effet, devant une victime affectée profondément par une mutilation, une cicatrice hideuse ou
répugnante, une déformation ou une défiguration, il faut savoir que tant de joies d'aspirations,
d'espérances de vie ont été anéanties à jamais et que si l'indemnité peut, dans une certaine
mesure, amoindrir ces souffrances, elle ne pourra jamais remplacer des valeurs disparues ou
perdues.

Le dahir portant loi du 2 Octobre 1984 octroie à la victime une indemnisation égale à 5% du
capital de référence correspondant à son âge et à son salaire ou gains professionnels en cas de
préjudice esthétique assez important, 10 à 15% en cas de préjudice important ou très
important.

B) L'indemnisation des ayants droit de la victime décédée : Une restriction sur les
personnes dédommagées.

16
Y. CHARTIER, « la réparation du préjudice dans la responsabilité civile », DALLOZ 1983, n ° 181, p.232.

19
- le droit à l’indemnisation du préjudice affectif :

L'indemnisation du préjudice moral ou d'affection a de tout temps suscité de nombreuses


interrogations ; comment peut-on prouver ce préjudice, l'évaluer et le convertir en une somme
d'argent ? Autrement dit, si l'on considère que le préjudice affectif est celui qui ne porte pas
atteinte au patrimoine de la victime, comment alors peut-on réparer en argent une perte qui,
par définition, n'est pas d'argent ?

En plus de ces objections, un argument particulier au préjudice d'affection semble décisif. Il


s'agit de l'incidence de la commercialisation ou de monnayage des sentiments. En effet,
comme l'a écrit un auteur battre monnaie de ses larmes, n'est-ce pas une façon de " les
avilir"17 et contribuer à perpétuer l'arbitraire puisque l'argent ne peut ni ressusciter les morts ni
remplacer quelque chose qui par nature est immatérielle ».

D'ailleurs, ce qui est choquant dans l'indemnisation du préjudice d'affection c'est moins peut
être le principe de l'allocation d'une somme d'argent à la personne lésée dans ses affections
que les marchandages soient ridicules et parfois sordides auxquels conduit l'obligation de
mesurer le montant des dommages et intérêts à l'intensité de la douleur morale ressentie.

La jurisprudence marocaine a eu l'occasion de trancher cette question en accordant des


indemnités aux ayants droit de la victime décédée pour le préjudice d'affection. Malgré la
difficulté de son évaluation pécuniaire, les juges de fond doivent apprécier in concréto
l'importance du préjudice moral afin d'assurer non à titre symbolique mais aussi exactement
que possible la réparation effective. Encourt la cassation la décision qui déclare accorder le
dirham symbolique de dommages et intérêts.

Le dahir portant loi du 2 Octobre 1984 a adopté quant à lui une position plus restrictive que
celle suivie par la jurisprudence puisqu'il dispose dans son article 4 alinéa 2 que : le conjoint
de la victime décédée, ses ascendants et descendants au premier degré ont seuls droits à la
réparation du préjudice d'affection dans les limites suivantes :

-Le conjoint : deux fois le montant du salaire ou des gains professionnels minimums tel que
figurant au tableau prévu par l'article 5 (en cas de pluralité de veuves, chacune d'elles aura
droit à deux fois le montant en question).

-Ascendants et descendants : 1.5 fois le montant minimum précité pour chacun d'eux".

17
G.Ripert,le prix de la douleur, DALLOZ 1948,p1.

20
A travers cette disposition, le dahir portant loi précitée a non seulement exclu les petits
enfants, les grands parents ainsi que les frères et sœurs de la victime décédée mais il a institué
un forfait pour l'indemnisation du préjudice affectif. Ainsi, les ayants droit de la victime
décédée doivent recevoir le même montant pour l'indemnisation de leur préjudice affectif
quelle que soit la situation de la victime décédée.

- le droit à l'indemnisation du préjudice économique :

L'article 4 alinéa premier du dahir portant loi du 2 Octobre 1984 dispose que : *En cas de
décès de la victime des suites de l'accident, les personnes envers lesquelles elle était tenue à
une obligation alimentaire en vertu des règles de son statut personnel ainsi que toute autre
personne aux besoins de laquelle elle subvenait, ont droit à la compensation de la perte des
ressources qu'elles ont subie du fait de l'accident". Cette disposition tient compte de la
position du code de la famille marocain qui exige du prétendant à la pension alimentaire de
prouver l'existence d'un lien de parenté légitime avec le débiteur.

L'article 4 précité fait une distinction entre les créanciers d'aliment et les autres victimes par
ricochet aux besoins desquels la victime décédée subvenait sans être liée par une obligation
alimentaire.

Il y'a lieu de préciser que l'article 187 du nouveau Code de la famille 18 dispose à cet effet que
: « l'obligation alimentaire a pour source : le mariage, la parenté et l'engagement ».

L'obligation alimentaire existe en droit marocain entre les époux ou plus précisément incombe
au mari qui doit subvenir aux besoins de son épouse (article 194 du C.F). Due aux parents,
elle est assurée par les enfants à leur père et mère et par le père et la mère à leurs enfants
(article 197 du C.F).

Quant à l'engagement, il est régi par l'article 205 du nouveau Code de la famille qui précise
que : « Celui qui s'est obligé envers un tiers mineur ou majeur à lui verser une pension
alimentaire pour une durée déterminée, doit exécuter son engagement. Si la durée n'est pas
déterminée, le juge la fixera en se fondant sur l'usage ».

Il résulte de ces dispositions du nouveau code de la famille que les seules personnes pouvant
prétendre à une créance alimentaire sont : l'épouse, les parents, les enfants ainsi que toute
personne bénéficiaire d'un engagement de versement de la pension alimentaire souscrit par la

18
Dahir n 1-04-22 du 03/02/2004 portant promulgation de la loi n 70-03 portant code de la famille.

21
victime décédée. Toutefois, afin de tenir compte de certaines personnes, aux besoins desquels
la victime décédée subvenait sans être liée par une obligation alimentaire, de réclamer
l'indemnisation de leur préjudice économique. Cette nouvelle disposition constitue un progrès
par rapport à la jurisprudence antérieure qui exigeait des ayants droit d'apporter la preuve que
non seulement ils sont des créanciers d'aliment mais en plus qu'ils étaient effectivement à la
charge de la victime décédée.

➢ 1° Le conjoint :

Le droit du conjoint survivant à obtenir l'indemnisation du préjudice subi à la suite du décès


de son époux est reconnu sans difficultés. L'article 11 (alinéa 1 du dahir portant loi du 2
octobre 1984 octroie au conjoint survivant une indemnité pour perte de ressources égale à
25% du capital de référence correspondant à l'âge et au salaire ou revenu annuel de la victime.
En cas de pluralité de veuves, ce taux est ramené à 20% pour chacune d'elles, sans toutefois,
que le montant global des indemnités allouées à l'ensemble des veuves puisse dépasser 40%.

➢ 2°-Les enfants :

L'article 11 (alinéa 2) du dahir portant loi précitée dispose que << les descendants de la
victime décédée ont droit chacun pour l'indemnisation de leur préjudice patrimonial aux
pourcentages suivants :

-jusqu'à la cinquième année incluse 25%

-de la sixième à la dixième année incluse……20%

-de la onzième à la seizième année incluse…15%

-de 17 ans et plus 10%

Les descendant atteint d'une infirmité physique ou mentale le mettant dans l'impossibilité de
subvenir à ses besoins (sans considération de l’âge 20%.

➢ 3°- Les parents :

L'article 11 (alinéa 1 du dahir portant loi du 2 octobre 1984 accorde & chacun des parents une
indemnité pour perte de ressources égale à 10% du capital de référence de la victime décédée.

4° Les personnes envers lesquelles la victime était tenue à une obligation alimentaire.

22
Les personnes qui apportent la preuve que le défunt s'était engagé durant sa vie à leur servir
une pension alimentaire peuvent avoir droit chacune à 10% du capital de référence de la
victime. Cette pratique existe dans le contexte marocain, on trouve ce genre d'engagement vis
à vis des grands parents, des petits enfants, des neveux ainsi que des frères et sœurs en bas
âge.

➢ 5° Les personnes aux besoins desquelles la victime subvenait sans être liée par une
obligation alimentaire.

Pour l'ensemble de ces personnes, l'article 11 (alinéa 5éme) du dahir portant loi du 2 octobre
1984 accorde une indemnité globale de 15% du capital de référence de la victime, répartie à
parts égales entre les intéressés et ne s'imputant pas sur le capital de référence de la victime.

L'article susvisé précise que les personnes intéressées doivent faire la demande
d'indemnisation en justifiant de leur qualité de bénéficiaires. Ainsi, certains ayants droit
exclus de la liste des bénéficiaires par le dahir précité notamment les frères et sœurs, les
grands parents, les neveux et les petits enfants et qui ne peuvent produire un engagement du
défunt leur assurant une pension alimentaire, peuvent prétendre avoir droit à cette indemnité.

Certains tribunaux accordent, en vertu de ce texte, des indemnités surtout aux frères et sœurs
du défunt (Cf. jugement du tribunal de 1 instance de Rabat, dossier n°1125/1985 du
27/03/1986).

Si donc le dahir portant loi du 02 octobre 1984 a rationalisé l'indemnisation des ayants droit
en limitant la liste des bénéficiaires et en leur accordant chacun un coefficient, il a tout de
même introduit d'autres règles, dont l'application surtout aux victimes laissant des familles
nombreuses, a conduit à l'effritement des indemnités. Il s'agit en l'occurrence de la réduction
proportionnelle des indemnités qui intervient dans le cas où le montant des indemnités servies
aux ayants droit dépasse le capital de référence de la victime décédée.

Certes, le dahir a prévu une augmentation proportionnelle des indemnités dans le cas où le
montant des indemnités n'épuise pas le capital de référence de la victime décédée, mais étant
donné la structure familiale marocaine, les réductions d'indemnités sont plus importantes et
fréquentes que les augmentations, ce qui se traduit par l'octroi d'indemnités faibles aux ayants
droit des victimes modestes et issues de familles nombreuses.

23
Apres avoir recensé les préjudices indemnisables auxquels les parties peuvent prétendre, il
nous parait prépondérant de souligner que L'article 15 du dahir portant loi du 02 octobre 1984
dispose que : « le montant de l'indemnisation due aux victimes ou à leurs ayants droit est
versé sous forme de capital.

Toutefois, il est versé sous forme de rente :

-en totalité, lorsqu'il s'agit d'ayants droit mineurs ;

-partiellement, lorsqu'il s'agit de victimes mineures atteintes d'une incapacité physique


permanente (I.P.P).

La part de l'indemnisation qui sera servie, dans ce dernier cas, sous forme de rente doit
correspondre à la moitié (1/2) de l'indemnisation due : pour les victimes âgées de 10 ans au
plus, * au tiers (1/3) de l'indemnisation due : pour les victimes de plus de 10 ans.

Le solde de l'indemnisation est capitalisé jusqu'à son versement au bénéficiaire lorsque ce


dernier aura atteint sa vingt et unième année ».

Le dahir portant loi du 02 octobre 1984 a, toutefois, permis aux victimes ou à leurs ayants
droits mineurs de percevoir l'indemnisation sous forme de capital lorsque le montant de la
rente est inférieur au % du montant du salaire ou des gains professionnels minimums figurant
au tableau annexé au dahir précité. De même, le texte a prévu une revalorisation des rentes
allouées sur la base de la variation de la rémunération correspondant à la valeur des cent
cinquante premiers points d'indice de la grille de rémunération des fonctionnaires de l'Etat19.

Ces nouvelles mesures tendent à préserver les mineurs des dilapidations dont ils sont victimes
de la part de leur tuteur.

BIBLIOGRAPHIE :

 Ouvrages spéciaux :
- Azzedine KETTANI, « l’assurance au Maroc Réalités et perspectives », p.67.
- R. BEREAU, « comment est évalué le préjudice corporel » n° 98, p67.

19
Mémoire de Master « Le contentieux en assurance automobile », réalisée par Ghita DROURI et présidée M.
Mohamed ZERHOUNI. P 98.

24
- Y. CHARTIER, « la réparation du préjudice dans la responsabilité civile »,
DALLOZ 1983, n ° 181, p.232.
- G. Ripert, « le prix de la douleur », DALLOZ 1948, p1.
 Thèses r :
- Mémoire de Master « Le contentieux en assurance automobile », réalisée par Ghita
DROURI et présidée M. Mohamed ZERHOUNI.(AU 2004/2005, Faculté AIN
CHOCK).
 Textes et codes :
- Dahir n 1-04-22 du 03/02/2004 portant promulgation de la loi n 70-03 portant code
de la famille.
- Dahir n° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la
loi n° 17-99 portant code des assurances (Bulletin Officiel n° 5054 du 2 ramadan
1423 (7 novembre 2002)).
- Dahir relative à l’assurance obligatoire des véhicules sur route, du 20 octobre 1969
B. O N° 2975.Texte abrogé par la loi 17-99 portant code des assurances.
- L’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°1053-06 du 28 rabii II
1427 (26 mai 2006) fixant les conditions générales –type des contrats relatifs à
l’assurance responsabilité civile automobile. B.O n°5436 du jeudi 6 juillet 2006.
- Dahir relative à l’assurance obligatoire des véhicules sur route. DU 20octobre
1969 B.O N 2975 Texte abrogé par le code des assurances.
- 1427(26 mai 2006) fixant les conditions générales –type des contrats relatifs à
l’assurance responsabilité civile automobile. B.O n° 5436 du Juillet 2006.

 Encyclopédie :
- https://www.mem.gov.ma arrêté du 28 décembre 1951 installations qui mettent en
œuvre des courants électriques d.pdf. (Consulté le 3/avril 2023.).
- https://lematin.ma/express/2022/2021-annee-record-lassurance-
maroc/371660.html consulté le 21 Mai 2023.

 Jurisprudence :
- Arrêt de la cour suprême n° 11/1296 du 28/06/2006, Dossier n 22788/05, Non pub.
- Cass.2eciv.,2févr.2017, n°16-13305, Resp.civ et ass. 2017, comm. n°145.
- Arrêt de la Cour Supreme du 05/07/2006 n°2207, dossier civil n°781/1/05/2005.

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- Arrêt de la cour suprême du 26 décembre 1975, R.J.P.E.M n 5,1979, p244 et 245.
- Arrêt de la cour suprême, ch criminelle ,13/12/1962.

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