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A131 Le Droit du contrat dassurance
Le Droit du contrat
dassurance
A131
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A131 Le Droit du contrat dassurance
Sommaire
Introduction Générale
4
Fiche technique 1 8
La nature juridique du contrat dassurance 4
Fiche technique 2 13
Des pourparlers précontractuels à la formation du contrat 9
Fiche technique 3 22
La durée du contrat 18
Fiche technique 4 26
La faculté périodique de résiliation 22
Fiche technique 5 29
La déclaration du risque lors de la souscription du contrat 25
Fiche technique 6 35
Les sanctions des obligations en matière de déclaration
tant à la souscription quen cours de contrat 31
Fiche technique 7 42
Le paiement de la cotisation 38
Fiche technique 8 44
La déclaration de sinistre 40
Fiche technique 9 49
La modification du contrat 45
Fiche technique 10 53
Les exclusions de garanties 49
Fiche technique 11 62
La cessation de plein droit du contrat 58
Fiche technique 12 66
Les circonstances personnelles qui peuvent entraîner la résiliation 61
Fiche technique 13 71
Les autres cas de résiliations du contrat 66
Fiche technique 14 77
La compétence des tribunaux en cas de litige
Fiche technique 15............
Le délai de prescription pour agir en contentieux 80
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A131 Le Droit du contrat dassurance
INTRODUCTION GENERALE
Au Mali, le secteur de lassurance est régi par une double réglementation :
Lesprit de ce code est de rationaliser et développer tout en protégeant les assurés et les
victimes des accidents de la circulation routière. La CIMA est née des cendres de la
CICA (Conférence Internationale des Contrôles dAssurance des Etats Africains) qui fut
crée au cours de la décennie 1960-1970 grâce à la coopération Française.
- renforcer la coopération, dans le domaine des assurances, dans les Etats membres en
instituant un marché élargi et intégré de lindustrie des assurances réunissant les
conditions dun équilibre satisfaisant au point de vue technique, économique et
financier.
- Livre I : Le contrat
- Livre II : Les assurances obligatoires
- Livre III : Les entreprises
- Livre IV : Règles Comptables applicables aux organismes dassurance
- Livre V : Agents généraux, courtiers et autres intermédiaires dassurance et de
capitalisation
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A131 Le Droit du contrat dassurance
Ainsi, au Mali les principaux textes régissant lindustrie des assurances sont :
Le relais de la CRCA au niveau national est assuré par la Division Nationale des
Assurances (DNA) qui dispose en son sein dun corps de contrôleurs. Cest également la
DNA qui donne son avis technique au ministre des finances sur la délivrance
dagréments aux sociétés de courtage.
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Lassureur : lassureur est la personne morale chargée de proposer des offres adaptées
aux besoins des clients tout en respectant ses engagements contractuels cest-à-dire le
règlement des sinistres prévus au contrat. Au Mali, les compagnies dassurances sont
constituées sous formes de sociétés anonymes et sont régis par le livre III du code
CIMA qui détermine les conditions dagrément et de fonctionnement de la société
dassurance.
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- Apporter une aide aux pouvoirs publics et à la CIMA pour la défense des intérêts des
assurés.
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Fiche technique 1
Ainsi, il faudra faire application des dispositions du Code civil régissant les contrats
mais également de celles du Code des assurances, car il s agit d un contrat spécifique,
par lequel il faut préserver les droits des assurés et ceux de lassureur.
L'acte qui constate le contrat d'assurance est appelé "police d'assurance" ou encore
"convention" ou "contrat" ; les modifications apportées à la police en cours de contrat
sont des "avenants".
Les modalités de chaque contrat diffèrent naturellement suivant les cas, mais tout
contrat d'assurance suppose nécessairement - c'est ce qui le distingue des autres contrats
et lui confère son caractère propre - la réunion des trois éléments essentiels de
l'opération d'assurance : un risque, en vue duquel l'assurance est souscrite; une
prestation de l'assuré, la "cotisation", qu'il s'oblige à payer à l'assureur comme prix de
la garantie; une prestation de l'assureur, la garantie, c'est-à-dire la promesse de
versement en cas de réalisation du risque, à l'assuré ou à un tiers, soit de l'indemnité,
soit du capital ou de la rente prévus au contrat.
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"Le contrat d'assurance est un contrat par lequel une partie, l'assuré, se fait
promettre, moyennant une rémunération, la cotisation, pour lui ou pour un tiers,
en cas de réalisation d'un risque, une prestation par une autre partie, l'assureur,
qui prenant en charge un ensemble de risques, les compense conformément aux
lois de la statistique." (Hémard)
a. Caractère bilatéral
En effet, les contractants s'obligent réciproquement l'un envers l'autre, ce qui est la
définition même des contrats synallagmatiques.
b. Caractère aléatoire
Il y a chance de gain ou de perte pour les deux parties. L'assuré ne sait pas si le risque
dont il a payé le prix se réalisera effectivement et l'assureur ignore s'il aura à verser la
prestation promise.
Au contraire, dans les contrats dits commutatifs, comme la plupart des contrats, la
vente, par exemple, ou le contrat de transport, chacune des parties se trouve en mesure
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c. Caractère onéreux
L'assuré doit toujours payer une cotisation et même s'il peut attribuer gratuitement le
bénéfice de l'assurance à un tiers (notamment dans l'assurance sur la vie), cela ne
change pas le caractère onéreux de l'opération pour lui-même.
Quant à l'assureur, même lorsque du fait de la non réalisation du risque il n'aura rien à
payer, la cotisation reçue ne constituera pas pour lui un avantage gratuit. La cotisation
aura été la juste contrepartie de la garantie, dont le coût résulte de l'ensemble des
sinistres correspondant à l'ensemble des risques de même nature qu'il prend en charge.
d. Caractère successif
Le contrat d'assurance est un contrat à exécution successive, comme le bail et non pas
instantané, comme la vente.
Il est toujours conclu pour une certaine durée, de telle sorte que les prestations des
parties s'étendent nécessairement sur un laps de temps déterminé. Il en est ainsi
naturellement de la garantie de l'assureur mais aussi de la cotisation, même lorsqu'elle
fait l'objet d'un versement unique, car elle est fonction de la période de temps pour
laquelle est donnée la garantie correspondante.
Par ailleurs, lorsqu'il sera mis fin à l'assurance pour non observation par l'une des
parties de ses engagements en cours de contrat, il y aura non pas "résolution"
rétroactive mais "résiliation" pour l'avenir sans modification aux effets du contrat déjà
réalisés antérieurement.
Le contrat d'assurance est un contrat civil, commercial ou mixte suivant la qualité des
parties et son objet.
Il est civil si l'assureur est une société mutuelle ou à forme mutuelle et l'assuré
un non commerçant, ou même un commerçant n'agissant pas pour les besoins de
son commerce.
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Il est commercial si l'assureur est une société par actions et si l'assuré agit en
qualité de commerçant pour les besoins de son commerce.
Dans les autres cas, il est mixte, c'est-à-dire civil à l'égard de l'une des parties et
commercial à l'égard de l'autre.
f. Contrat consensuel
Le contrat d'assurance est consensuel comme la plupart des contrats, c'est-à-dire qu'il
se forme par le seul consentement des parties.
Sans doute nous verrons que la preuve de ce consentement doit être rapportée par écrit
(généralement cet écrit sera la police mais ce peut être n'importe quel écrit établissant
l'échange des consentements) ; mais sous réserve de cette question de preuve, la
validité du contrat n'est pas subordonnée à une forme particulière.
h. Contrat d'adhésion
On indique par là qu'en pratique l'assuré n'a généralement pas la possibilité de discuter
l'ensemble des clauses rédigées à l'avance par lassureur; il n'a d'autre alternative que
de les accepter en bloc, c'est-à-dire "adhérer" au contrat qui lui est présenté, ou refuser
de contracter.
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En effet, l'assureur n'a jamais bénéficié d'un monopole excluant la libre discussion et
le jeu de la concurrence ; d'autre part, les contrats types qu'il présente au public pour
des raisons de commodité pratique et de "standardisation" ne constituent pas un cadre
rigide auquel il ne puisse être dérogé par des conditions particulières adaptées aux
besoins de l'assuré.
Quoi qu'il en soit, la notion de contrat d'adhésion traduit une certaine inégalité entre
les parties au moment de la conclusion du contrat. Elle explique la tendance des
tribunaux à interpréter en faveur de l'assuré les clauses ambiguës ou obscures, puisque
leur imprécision incombe à l'assureur, rédacteur du contrat.
Ce même article du Code des assurances ajoute que "les adhérents doivent avoir un lien
de même nature avec le souscripteur".
Enfin, l'information de l'adhérent est désormais organisée : notice d'information sur les
garanties, modalités d'entrée en vigueur, formalités à accomplir en cas de sinistres,
information écrite sur les modifications contractuelles (qu'il s'agisse ou non de réduction
de garantie).
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Fiche technique 2
DES POURPARLERS PRECONTRACTUELS
A LA FORMATION DU CONTRAT
Lassuré est la personne sur la tête ou sur les intérêts de laquelle repose une assurance,
cest-à-dire celle qui est menacée par le risque couvert, soit dans sa personne, soit dans
son patrimoine.
Le souscripteur est celui qui sengage envers lassureur, notamment au paiement des
cotisations.
Le contrat dassurance peut être souscrit par lassuré pour son propre compte mais peut
être également souscrit pour le compte de qui il appartiendra.
Dans lassurance pour compte, le souscripteur souscrit un contrat non seulement pour
son propre compte, mais aussi pour le compte dautrui qui devient ainsi assuré.
Lassuré pour compte dispose alors dune action directe contre l assureur promettant et
celui-ci peut, en principe, lui opposer toutes les exceptions nées du contrat.
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Le contrat dassurance est un contrat consensuel donc formé dès l échange des
consentements des parties. Néanmoins, ce consentement doit être éclairé.
Le futur assuré devra donc, dans un premier temps faire connaître à l assureur ses
besoins de couvertures en assurance en lui fournissant tous les éléments d appréciation
utiles : cest lobjet de la proposition dassurance que lassureur doit étudier et classer en
fonction de ses statistiques pour déterminer le tarif applicable.
b. La proposition dassurance
La proposition est le document par lequel le futur souscripteur demande une garantie
dassurance pour les risques quil déclare.
En pratique, la proposition est constituée par les réponses à un questionnaire établi par
lassureur. Lassureur recueille ainsi les informations nécessaires à l évaluation du
risque.
Lassuré doit répondre aux questions exactement, cest à lassureur de poser les bonnes
questions et de les libeller de façon claire et précise faute de quoi les réponses
apportées risqueraient dêtre floues et par conséquent peu exploitables ou plutôt peu
précises.
L'assureur ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes généraux
n'a reçu qu'une réponse imprécise.
Lassureur ne pourrait alors invoquer ce questionnaire pour confondre l assuré en cas
de non-conformité du risque avec le contrat.
Lassuré na pas à aller au-delà des questions qui lui sont posées, c est un
consommateur et il ignore les points intéressant lassureur.
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Lassureur nest pas lié par la proposition dassurance, il sagit d une simple offre de
contracter.
Lorsquil accepte dans les termes de la proposition qui lui était faite, il y a
consentement et le contrat est formé. Reste à établir le contrat conformément au Code
des assurances. Lapposition de la signature de lassureur formalise cet accord.
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Aussi, les dispositions du Code civil relatives aux conditions de validité du contrat sont
elles applicables.
Le consentement doit être sain et sans vice faute de quoi le contrat serait nul.
Lassureur peut être victime dune fausse représentation de la réalité (erreur), parfois
provoquée par son cocontractant (dol).
b. La capacité
Cet acte étant un simple acte dadministration, il pourra être passé par toute personne
capable mais également par des majeurs sous curatelle habilités à passer de simples
actes dadministration.
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Les majeurs sous tutelle ne peuvent quant à eux souscrire ni des actes dadministration,
ni des actes de disposition.
Par contre la souscription dun contrat dassurance vie est considérée comme étant un
acte de disposition.
c. Lobjet
Lobjet doit être certain et exister au jour du sinistre. Ainsi, on ne peut s assurer contre
un risque qui sest déjà réalisé.
Dailleurs, lorsquun assuré déclare un sinistre notamment dans le cadre d un dégât des
eaux (DDE), peu de temps après la souscription dun contrat, il convient dêtre vigilant,
de bien vérifier que le sinistre trouve son origine dans une cause postérieure à la
souscription du contrat.
d. La cause
Selon larticle 6 du code des assurances, cest la police ou la note de couverture qui
constate lengagement réciproque de lassureur et de lassuré.
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Larticle 8 du code des assurances précise quelles sont les mentions que la
police doit obligatoirement contenir :
La police se présente sous la forme dun imprimé établi par l assureur, les
conditions générales (CG) et des conditions particulières (C.P), qui sont
manuscrites ou dactylographiées.
Les clauses des contrats proposés par les professionnels aux consommateurs ou aux
non professionnels doivent être présentées et rédigées de façon claire et
compréhensible. Elles s’interprètent en cas de doute dans le sens plus favorable au
consommateur ou au non professionnel.
Le législateur, en droit des assurances, a établi un certain nombre de règles qui tendent
à éliminer les abus en avertissant clairement l assuré de toutes les exceptions qui
peuvent lui être opposés en cas de sinistre.
Ce sont les juges du fond qui interprètent les clauses des polices dassurance.
Si les clauses sont claires, précises et licites, elles seront appliquées en l état et ne
doivent pas faire lobjet dinterprétation.
d. La note de couverture
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Face au besoin urgent de couverture dun assuré ou dun futur assuré, l assureur peut
délivrer une note de couverture dans lattente de se décider de façon définitive sur
loctroi de sa garantie ou non.
Lassureur souhaite conserver un client ou un futur client mais étudier le dossier avant
de se prononcer définitivement, tandis que lassuré a un besoin de couverture urgente.
La garantie accordée est alors provisoire et l assureur est libre de poursuivre ou non au
terme de cette note de couverture.
La cotisation payée sera conservée par lassureur s il ne souhaite pas poursuivre les
relations tandis quelle simputera sur la cotisation du contrat définitif en cas de
souscription. Elle nest soumise à aucune forme et peut être constituée par tout écrit.
e. La police
La police dassurance se compose des conditions générales qui sont les mêmes pour
lensemble des assurés souscrivant contre un même risque. On y retrouve les
dispositions générales régissant la vie du contrat ainsi que les différentes garanties
accordées.
Dans certains contrats, des conventions spéciales viennent compléter le tout afin de
préciser le champ dapplication de telle ou telle garantie.
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Fiche technique 3
LA DUREE DU CONTRAT
Le contrat d'assurance étant consensuel, donc soumis aux principes déjà évoqués de
liberté contractuelle, d'autonomie de la volonté - qui postulent de la part de l'assuré la
liberté de contracter ou de ne pas contracter - l'assureur a naturellement utilisé ces
préceptes pour stipuler des contrats de très longue, voire de trop longue durée. Et les
assurés analysaient cette pratique comme contraire à leurs intérêts, sans qu'ils puissent
réellement s'y opposer (la convention d'assurance étant considérée comme un contrat
d'adhésion, dont les clauses sont "imposées" par le cocontractant le plus puissant).
On constate que, face à cette divergence d'intérêts entre les assureurs et les assurés,
le droit libéral ne permettait pas de déboucher sur une solution satisfaisante.
C'est pourquoi le législateur dût intervenir.
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Amélioration de la qualité de l'information des assurés. Des mesures furent prises pour
que le souscripteur sache effectivement et la durée de son engagement, et les
conditions de résiliation. L'administration de tutelle n'hésita pas à recourir aux
pouvoirs qui lui étaient conférés en matière de clause type pour tendre à ce
résultat.
La durée des contrats n'a pas été définie de façon impérative par la loi. Il eût certes été
possible de limiter la durée des polices à une période uniforme, par exemple un an.
Mais ce n'est pas cette voie qui fut suivie. De telle sorte qu'à l'heure actuelle, la
durée des contrats d'assurance continue d'être soumise au droit commun ; elle est
librement fixée d'un commun accord entre l'assureur et le souscripteur.
La durée du contrat doit être mentionnée en caractères "très apparents" dans la police,
ainsi que nous l'avons vu précédemment aux termes de larticle 24 du Code des
assurances, ceci afin que l'assuré ne soit pas tenu de longues années au paiement des
cotisations contre sa volonté.
Faute d'une durée mentionnée en caractères très apparents, le contrat nest cependant
pas nul mais résiliable tous les ans. Il en est de même pour les durées exprimées en
termes ambigus ou insuffisamment explicites.
La notion de durée du contrat ne doit pas être confondue avec celle de "Périodicité de
résiliation". En effet, si l'assuré se trouve engagé pour une certaine durée, le législateur
a prévu pour lui la possibilité de se retirer avant l'expiration du contrat, lors de la
survenance de certains faits économiques, ou familiaux.
C. La tacite reconduction
La cessation automatique du contrat à l'expiration du terme peut présenter des
inconvénients si l'assuré oublie de reconduire son contrat. Il risque de se trouver à
découvert sans s'en rendre compte. La tacite reconduction permet d'éviter cette situation.
Les conditions, pour qu'un contrat stipule une tacite reconduction, sont les suivantes :
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Une clause expresse doit prévoir que par accord des parties, il y aura reconduction.
Pour les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime, l assureur est
tenu daviser à la dernière adresse connue, au moins quarante cinq jours à lavance,
lassuré, ou la personne chargée du paiement des primes, de la date d échéance et du
montant dont il est redevable.
Cet avis matérialisé par une lettre avec accusé de réception ou décharge devra
rappeler que le contrat sera résilié de plein droit si la prime de renouvellement n est
pas payée dans les délais prévus à larticle 13.
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Fiche technique 4
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Dans les faits, beaucoup de sociétés d'assurance avaient devancé la réforme en promouvant le
droit de résiliation annuelle. C'était devenu la règle en assurance automobile.
Donc, si la durée des contrats continue dêtre fixée librement par les parties, ce qui signifie
que l'assureur est en droit de proposer des contrats de très longue durée (par exemple "durée
compagnie", "durée statutaire"), il n'en résulte aucun inconvénient pour le souscripteur, celui-
ci pouvant résilier chaque année sa police en respectant un préavis de deux mois. L'assureur
dispose des mêmes prérogatives.
La loi dispose que l'assuré « a le droit de résilier le contrat à l'expiration d'un délai d'un
an, en envoyant une lettre recommandée à l'assureur au moins deux mois avant la date
d'échéance. Ce droit appartient dans les mêmes conditions, à l'assureur ».
Par contre, le préavis est d'au moins deux mois pour les résiliations émanant de
l'assureur.
B. Procédure
Le droit de résilier la police annuellement est une manifestation de volonté unilatérale,
ne nécessitant pas d'acceptation de la part du cocontractant. On parle dans ce cas d'acte
juridique unilatéral. La loi prévoit donc que cette manifestation se concrétise par l'envoi
d'une lettre recommandée deux mois au moins avant la date d'échéance. La date
d'échéance est la date anniversaire de la prise d'effet du contrat.
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Fiche technique 5
LA DECLARATION DU RISQUE
LORS DE LA SOUSCRIPTION DU CONTRAT
L'assuré a pour obligation principale de payer la cotisation prévue au contrat, ce qui est la
contrepartie de la promesse de garantie de l'assureur. Mais, afin que cette cotisation soit
vraiment la contrepartie du risque pris en charge par l'assureur, il doit, en outre, lui déclarer
exactement les caractères constitutifs de ce risque à la souscription du contrat ainsi que, le cas
échéant, les aggravations de risque survenant en cours de contrat.
A. Généralités
Larticle 12 du code des assurances stipule en particulier:
L'obligation de déclarer, en cours de contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour
conséquence soit d'aggraver les risques, soit d'en créer de nouveaux et rendent
de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l'assureur, notamment
dans le formulaire de déclaration du risque.
L'assuré doit, par lettre recommandée, déclarer ces circonstances à l'assureur dans un
délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
Il faut bien voir que le principe même de l'assurance suppose que l'assuré apporte à la
masse commune constituée par la "mutualité des assurés" groupés par l'assureur pour la
couverture de leurs risques, une contribution pécuniaire proportionnelle à son risque.
Et comme en général, seul l'assuré est en mesure de connaître toutes les caractéristiques
de son risque, c'est à lui qu'il incombe de les fournir à l'assureur pour permettre à ce
dernier de déterminer exactement le montant de la cotisation correspondante.
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D'autre part, et pour les mêmes raisons, cet équilibre nécessaire entre la cotisation et le
risque doit subsister pendant tout le cours du contrat.
Enfin, on sait que ces obligations particulières au contrat d'assurance l'ont fait qualifier
de "contrat de bonne foi". On ne sera donc pas surpris de constater que la bonne foi, ou
la mauvaise foi de l'assuré soit prise principalement en considération pour
l'aménagement des sanctions légales de l'obligation de déclaration du risque
(articles 18 et 19 du code des assurances).
"Lassuré est obligé de déclarer exactement lors de la conclusion du contrat toutes les
circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les
risques qu'il prend à sa charge."
Il était donc attendu que l'assurable fasse un effort personnel pour imaginer quels
pouvaient être les éléments factuels, les circonstances, les antécédents susceptibles
d'intéresser l'assureur, et qu'il les déclare spontanément.
Les critiques
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L'assureur devra veiller à prévoir les questions pertinentes et déterminantes pour lui
permettre de se forger une opinion sur le risque.
C'est l'assureur qui a l'initiative des questions. Il n'est plus requis de l'assurable qu'il ait
l'initiative des déclarations à faire.
L'assurable doit répondre avec exactitude aux questions posées. Il n'est pas tenu de
répondre au-delà.
La déclaration initiale de risque est donc une déclaration guidée par l'assureur, ou
provoquée par l'assureur. Le questionnaire étant conçu comme un questionnaire fermé.
Il doit répondre avec précision. En pratique, il y aura sans doute lieu d'apprécier la
qualité de la question posée et surtout sa formulation. Une question mal rédigée, ou
formulée en termes vagues ou insuffisamment précis devrait légitimer une réponse
également imprécise ou ambiguë. Toute maladresse de plume de l'assureur se
retournera contre lui.
"Lorsque, avant la conclusion du contrat, l'assureur a posé des questions par écrit à
l'assuré, notamment par un formulaire de déclaration du risque ou par tout autre
moyen, il ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes généraux n'a
reçu qu'une réponse imprécise."
Il n'est pas défendu à l'assurable de faire une déclaration spontanée qui de son avis
enrichirait l'exploitation du questionnaire et contribuerait à mieux renseigner l'assureur
sur le risque dont la souscription est envisagée. S'il agit ainsi, il aura à répondre de ses
erreurs ou omission.
Sanctions
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Les réformateurs voulaient éviter que l'on fasse application des sanctions des articles
18 et 19 du Code des assurances dans les hypothèses où l'assurable avait mal exécuté sa
déclaration de risque en l'absence de questions écrites précises posées par l'assureur.
On rappelle que l'article 18 du code des assurances prévoit la nullité des contrats
reposant sur une fausse déclaration ou une réticence intentionnelle de la part de l assuré.
L'article 19 du code des assurances prévoit la réduction de l'indemnité en cas de sinistre
en proportion de la cotisation payée par celle qui aurait dû l'être, si la fausse déclaration
ou lomission nest pas intentionnelle.
Il faut en plus que lattitude du proposant ait été déterminante, au point qu'elle change
l'objet du risque ou diminue l'opinion de l'assureur.
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On pourrait imaginer que ces faits, pour importants qu'ils soient, ne devraient être pris
en considération qu'à la condition qu'ils aient exercé une influence sur la réalisation du
risque. Il n'en est rien. Toutes réticences, toutes déclarations inexactes faites de
mauvaise foi rendent nulle la convention d'assurance.
Si les conditions de la nullité sont réunies, autrement dit, si la mauvaise foi est prouvée
par l'assureur, celui-ci conservera les cotisations payées, et aura droit, à titre de
dommages intérêts, au paiement des cotisations échues non réglées (article 18 du code
des assurances). Les sinistres payés à lassuré devront également être remboursés.
On constate donc que si la nullité rétroagit, les effets de cette rétroactivité ont un
caractère unilatéral. Lassuré est privé de la garantie, pour le passé et pour l'avenir, mais
l'assureur conserve les avantages pécuniaires qui se trouveraient attachés à ce contrat
nul.
Lorsque la mauvaise foi n'aura pu être établie, l'assuré bénéficiera de la garantie, mais il
ne s'agira que d'une garantie réduite.
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La nullité du contrat rétroagit jusqu'au moment où l'infraction a été commise s'il s'agit
de déclaration initiale le contrat est nul dès l'origine ; s'il s'agit d'aggravation en cours,
le contrat est nul à partir du moment où la déclaration aurait dû être faite.
Mais lorsque l'assuré est de bonne foi, c'est-à-dire lorsque la mauvaise foi n'est pas
établie, l'article 19 du code des assurances fait produire effet à l'assurance dans la
proportion des cotisations payées par rapport aux cotisations réellement dues pour le
risque considéré (cette réduction d'indemnité est ordinairement désignée sous le nom
de règle proportionnelle de cotisation) tout en organisant pour l'avenir le
rétablissement de l'équilibre du contrat.
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B. La déchéance de l'article 20
du Code des assurances
Sans que cela soit réellement nécessaire, le législateur a cru devoir préciser que le
souscripteur qui effectuait hors délai son obligation d'information en circonstances
nouvelles survenant en cours de contrat, encourait la déchéance.
La déchéance doit, pour pouvoir être opposée par l'assureur, avoir été prévue dans le
contrat.
De plus, l'assureur doit être en mesure de démontrer que le retard dans la déclaration lui
a causé un préjudice. Il s'agit de la même mesure que la sanction à laquelle s'expose
l'assuré qui déclare avec retard un sinistre.
La déchéance est une sanction grave. Trop grave pour sanctionner un simple retard. En
effet, à l'égard du sinistre considéré, la déchéance prive l'assuré du bénéfice de la
garantie. Elle est, du point de vue des effets à l'égard de l'assuré, comparable à la nullité.
Par contre, elle s'en écarte par le fait que, contrairement à la nullité, la déchéance n'est
pas opposable aux tiers. Notamment, aux victimes éventuellement attributaires de
l'indemnité.
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A131 Le Droit du contrat dassurance
Pour ces motifs, la jurisprudence continue d'appliquer les articles 18 et 19 du Code des
assurances. Car indépendamment de la mauvaise foi de l'assuré, qui doit être
sanctionnée par la mise en uvre de la nullité, sa négligence devrait être soumise à la
règle proportionnelle de cotisation, qui concilie les impératifs techniques auxquels
l'assureur, garant de la mutualité, se trouve soumis, avec le souci de faire contribuer
l'assuré aux conséquences de son comportement laxiste.
La déchéance, même si elle devient inopérante dès lors que le souscripteur a été
empêché par force majeure ou cas fortuit, est beaucoup plus sévère que la mise en jeu
de la règle proportionnelle de cotisation.
C. Régimes particuliers
En assurance vie, l'article 80 du code des assurances supprime toute distinction entre
l'assuré de bonne foi et l'assuré de mauvaise foi lorsque l'erreur porte sur l'âge de
l'assuré.
Lorsque l'âge véritable de l'assuré "se trouve en dehors des limites fixées pour la
conclusion des contrats par les tarifs de l'assureur", le contrat est nul de plein droit et
l'assureur doit ici restituer les cotisations reçues même si l'assuré était de mauvaise
foi.
Dans le cas contraire, le contrat est toujours valable : s'il y a un trop perçu, il est
restitué par l'assureur, sans intérêt. Si la cotisation a été inférieure à ce qu'elle aurait
dû être, le capital ou la rente assuré sera réduit en proportion.
FSEG 40/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
D'autre part, l'assureur peut toujours renoncer aux sanctions légales ; exemple : en
assurance vie et dans les contrats accidents "complémentaires" à ces contrats, la clause
dite "d'incontestabilité" par laquelle l'assureur peut renoncer à se prévaloir, soit
immédiatement, soit après un certain délai, des omissions ou déclarations inexactes de
bonne foi de l'assuré. Elle se présente en général sous cette forme "Le présent contrat
est incontestable sous réserve des dispositions du Code des assurances".
La renonciation de l'assureur peut être tacite mais la seule connaissance par l'assureur ou
son agent des faits omis ou inexactement déclarés ne suffit pas à la faire présumer; il
faut quil s'y ajoute l'intention manifeste de ne pas se prévaloir des sanctions légales.
FSEG 41/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 42/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 43/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 7
FSEG 44/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Le PAIEMENT DE LA COTISATION
La situation financière des sociétés dassurances de la zone CIMA longtemps
caractérisée par labondance des impayés de primes et l incapacité des assureurs à faire
face aux charges de sinistres du fait des tensions de trésorerie a conduit le l2gislateur
supranational à interdire lassurance à crédit.
FSEG 45/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 8
FSEG 46/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
LA DECLARATION DE SINISTRE
Le sinistre est la réalisation de lévénement dommageable prévu et garanti au contrat.
A. Obligations de lassuré
Lassuré doit déclarer le sinistre dès quil en a eu connaissance au plus tard dans les
cinq jours ouvrés.
Autres obligations
Tous les contrats stipulent que lassuré doit communiquer les documents et justificatifs
relatifs au sinistre et quil doit fournir toute précision utile.
La déchéance est la perte dun droit à titre de sanction, qui ne concerne que le sinistre
en question, et laisse le contrat en vigueur.
FSEG 47/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
En outre, lassureur ne peut opposer la déchéance que sil établit l existence d un
préjudice consécutif au retard dans la déclaration.
a. Les obligations
Lassureur doit verser la prestation promise dans le délai convenu stipulé dans le
contrat.
Il doit couvrir les sinistres résultant de ces fortuits ou de la faute de l assuré sauf faute
intentionnelle.
Il est tenu de garantir les dommages occasionnés par les personnes dont l assuré est
responsable quelle que soit la gravité de leur faute.
b. Les droits
Il peut outre les possibilités déjà étudiées résilier le contrat après chaque sinistre, s il a
prévu une clause à cet effet.
Lassureur na pas à justifier la résiliation qui doit être demandée par lettre
recommandée et qui prend effet un mois après notification. Il doit alors rembourser le
prorata de la cotisation non courue.
Lassuré, en contrepartie, a le droit de résilier tous les autres contrats souscrits auprès
du même assureur, moyennant préavis dun mois et à condition qu il formule sa
demande de résiliation dans le délai dun mois après réception de la lettre de l assureur.
Mais lassureur perd le droit à résiliation s'il accepte le paiement d une cotisation sans
réserve, plus dun mois après sa connaissance du sinistre.
FSEG 48/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
FSEG 49/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 50/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 51/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 9
FSEG 52/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
LA MODIFICATION DU CONTRAT
A. Linitiative de lassureur
Si lon faisait application des règles du droit commun des contrats, il faudrait recueillir
lunanimité des consentements (des parties) pour modifier le contrat conformément aux
dispositions du Code civil.
Ces règles ont été écartées compte tenu du caractère particulier du contrat d assurance et
des intérêts en jeu.
Lassuré peut avoir, alors, besoin de modifier son contrat, il en fera la demande à
lassureur mais il ne doit pas pâtir du manque de diligence de ce dernier dans le
traitement de cette demande et risquer de se trouver face à un vide de garantie...
Effectivement pour des raisons de normalisation, substitution à une police ancienne une
police plus récente, lassureur envoie à la signature de l assuré un nouveau contrat qui
"annule et remplace lautre" mais il sagit, ici dune résiliation et non dune nullité.
FSEG 53/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Les contrats comportent souvent une clause dindexation qui est tout à fait légale. Des
clauses contractuelles prévoient également le droit de modifier de façon unilatérale le
tarif applicable. Le plus souvent laugmentation tarifaire est notifiée à l assuré par
lavis déchéance. Lassuré peut résilier le contrat en cas de désaccord.
B. Linitiative de lassuré
La demande de modification faite par lettre recommandée par l assuré à l assureur en
vue de prolonger, de modifier ou de remettre en vigueur un contrat suspendu restée sans
réponse pendant 10 jours est considérée comme acceptée.
FSEG 54/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
b. Le contenu de la modification
La modification prend effet au terme du délai de 10 jours, à moins que l assuré n ait
fixé une date dans sa proposition.
FSEG 55/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 56/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 10
FSEG 57/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
La liberté contractuelle, réaffirmée dans l'exposé des motifs de la loi de 1930 ("Il ne
dépend pas du législateur d'imposer la garantie de tel ou tel risque") devrait conduire à
penser que l'assureur et le souscripteur sont tout à fait autonomes pour choisir les
risques qui feront l'objet de l'assurance, ainsi que le contenu des garanties.
En réalité, il n'en est rien. En effet, l'essor des assurances obligatoires a eu pour résultat
de réduire la liberté de décision quant à la souscription d'une assurance. Le désir de
conduire une automobile est accompagné de l'obligation de couvrir par une assurance de
responsabilité contre les recours de tiers victimes.
Cette pratique conduit à une certaine standardisation des contrats et à une réduction de
la liberté contractuelle de l'assureur et de l'assuré.
Il ne faut pas négliger non plus l'impact de la morale et du droit sur la détermination du
contenu des garanties.
La loi prohibe l'assurance du dol, de la faute intentionnelle commise par l'assuré, pour
d'évidentes raisons. Mais le contrat dassurances permet de garantir les conséquences de
cette même faute lorsqu'elle émane de personnes dont cet assuré est civilement
responsable.
FSEG 58/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Par exemple, on pourrait parfaitement concevoir que l'assureur refuse de garantir son
assuré lorsque celui-ci conduit une automobile en état d'ivresse. Cette exclusion
conventionnelle de risque, pour légitime qu'elle soit, est interdite par le législateur en
assurance R.C. (il s'agit d'une exclusion de risque, bien que celle-ci soit qualifiée,
improprement, de déchéance).
La loi présume parfois l'intention contractuelle des parties, en décidant qu'a priori, les
conséquences de certains risques (exemple : risque de guerre) sont exclus de la garantie.
Mais elle n'écarte pas la convention contraire.
Dans les assurances de dommages, l'assureur est a priori garant de toutes les pertes ou
dommages, survenus fortuitement ou par la faute de l'assuré, sauf exclusion formelle et
limitée contenue dans la police. Le principe est donc celui de la garantie systématique,
l'exclusion de risque (la réduction de la garantie) étant exceptionnelle.
Les exclusions de risque, grâce auxquelles on parvient à déterminer avec précision quels
seront finalement les risques couverts, sont d'origine légale, ou conventionnelle.
FSEG 59/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
"Les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de
l'assuré sont à la charge de l'assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue
dans la police.
Toutefois, l'assureur ne répond pas, nonobstant toute convention contraire, des pertes
et dommages provenant d'une faute intentionnelle ou dolosive de l'assuré."
Premier élément : Existence d'un fait, d'un acte ou d'une attitude volontaire,
blâmable, susceptible en un mot d'être qualifié de faute volontaire
(ex. : brûler un feu rouge, franchir une ligne jaune, lorsque ce fait est commis
délibérément, et que par conséquent, il ne résulte pas d'une cause extérieure:
rupture de freins, véhicule poussé par un autre, malaise du conducteur.).
Très souvent, en automobile, ce premier élément correspondra à la faute
pénale.
Ces deux éléments doivent être nécessairement réunis pour que l'on puisse parler
de faute intentionnelle.
FSEG 60/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Exemples
Ne commet pas une faute intentionnelle le chasseur qui, chassant la nuit sur le
terrain d'autrui, blesse le propriétaire du champ. Ce chasseur a commis un délit
de chasse, une "faute volontaire", mais s'il a voulu violer la loi, il n'a pas voulu
causer le dommage qui en résulte (blessure du propriétaire du terrain).
Il est admis que celui qui souscrit une assurance de responsabilité souhaite
protéger son patrimoine contre les recours de tiers lorsqu'il a causé un dommage,
notamment par sa propre faute, mais aussi lorsque ce dommage a été causé par
une personne dont il est civilement responsable.
On peut, par contre, éprouver une certaine gêne lorsque l'auteur de la faute
intentionnelle (enfant, préposé) échappe à toute sanction. En réalité, il n est pas
ressorti du contrat d'assurance de sanctionner les comportements antisociaux.
Par ailleurs, ces auteurs ne sont pas à l'abri de toute responsabilité effective,
puisqu'ils peuvent subir l'action récursoire de l'assureur, subrogé dans les droits
et actions de l'assuré civilement responsable, lorsqu'ils se sont rendus coupables
de malveillance.
Notons toutefois que ce recours est très théorique, et que l'assureur ne l'utilise
guère, en raison notamment de l'insolvabilité fréquente des auteurs.
Les assureurs sont donc pratiquement tenus de garantir les dommages résultant
de la faute intentionnelle commise par les personnes dont l'assuré souscripteur
est civilement responsable.
FSEG 61/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Imaginons, par exemple, que l'assuré ait donné des instructions précises à un
contremaître en vue d'utiliser pour l'exécution de certains travaux, des matériaux
homologués et que ce dernier, pour éviter des déplacements trop fréquents, en
utilise qui ne soient pas homologués. Il serait manifestement contraire à toute
équité, en cas de sinistre résultant du fait de ce préposé, de priver de la garantie
un assuré de bonne foi qui n'aurait commis aucune faute.
Le législateur souhaite éviter que les assureurs s'engagent à garantir des événements
dont les conséquences dommageables sont difficilement évaluables a priori. D'autant
plus que l'accroissement de la sinistralité, évidente en temps de guerre, est de nature à
rendre difficile, voire impossible, l'exécution, par les assureurs, de leurs engagements.
L'article 38 du Code des assurances présume donc que dans toutes les assurances de
dommages, se trouvent exclus les dommages occasionnés par un fait de guerre
(étrangère ou civile), des émeutes ou des mouvements populaires.
En assurance vie, des raisons analogues ont conduit à l'institution d'un régime spécial
de l'assurance du risque de guerre étrangère et les autres assurances de personnes
comportent généralement, conventionnellement, la plupart des exclusions prévues par
loi pour les seules assurances de dommages. Ce sont encore ces mêmes raisons qui,
dans les assurances ordinaires, conduisent à l'exclusion conventionnelle du "risque
atomique".
Si la loi présume que les faits de guerre et événements assimilés sont exclus, elle
n'interdit pas de les garantir. Mais il faudra une clause spéciale dans la police,
prévoyant la prise en charge par l'assureur, moyennant une surprime adaptée, des
dommages résultant de ces événements.
1. Le régime de la preuve
En cas de guerre étrangère, tous les dommages subis par l'assuré sont présumés
avoir été causés par la guerre. C'est donc à l'assuré qu'il incombe de renverser
cette présomption, en démontrant que le sinistre n'a pas été occasionné par un
fait de guerre.
FSEG 62/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Dans les assurances de dommages, mais plus particulièrement dans les assurances de
choses, l'article 37 du code des assurances précise que :
"les pertes subies par la chose assurée et qui proviennent de son vice propre (il ne
s'agit que du vice «accidentel» et non pas de détériorations inhérentes à la nature de la
chose et qui, étant inéluctables, demeurent de toute façon en dehors de toute
assurance) ne sont pas à la charge de l'assureur."
L'exclusion légale est limitée et ne vise que les pertes subies par la chose elle-même
affectée d'un vice propre et non celles qui peuvent être causées de ce fait aux autres
objets assurés.
Notons que l'article 37 du code des assurances réserve la possibilité d'une convention
contraire..
L'exclusion de risque doit figurer dans la police en termes clairs, exempts d'ambiguïté.
Cette exigence est normale, puisque à priori, l'assureur garantit tous les dommages.
FSEG 63/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Par formelle, il faut entendre que l'exclusion doit être clairement exprimée et qu'elle
doit figurer dans la police.
Le législateur a voulu que l'exclusion soit nette, sans ambiguïté. Ce ne serait pas le cas
si la police pouvait exclure toute une série de risques, d'événements ou de
circonstances. Une inflation, au niveau des exclusions, rendrait la compréhension de la
police plus difficile. Or, l'assuré ne doit pas être dans le doute, qui profite toujours à
l'assuré.
A été ainsi annulée, une clause d'exclusion de risque visant la violation des règles de
l'Ordre des architectes. Il en est fréquemment de même pour les clauses visant "la
violation des règles de l'art" pour les constructeurs.
FSEG 64/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
FSEG 65/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 66/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 11
FSEG 67/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
A. Retrait d'agrément
Le retrait de l'agrément de l'assureur entraîne de plein droit la cessation des contrats, le
quarantième jour à midi à compter de la publication au Journal Officiel de l'arrêté
prononçant le retrait d'agrément (article 17 du Code des assurances) sauf possibilités
d'aménagements pour les assurances vie.
Les cotisations échues avant la date de l'arrêté sont dues en totalité, mais elles ne sont
définitivement acquises à l'assureur que proportionnellement à la période garantie.
"En cas de perte totale de la chose assurée résultant d'un événement non prévu par la
police, l'assurance prend fin de plein droit et l'assureur doit restituer à l'assuré la portion
de cotisation payée d'avance et afférente au temps pour lequel le risque n'est plus
couru."
Cette disposition qui ne concerne que les assurances de dommages, rappelle celle de
l'article 44 du code des assurances (nullité de l'assurance lorsque la chose assurée a
déjà péri au moment du contrat ou ne peut plus être exposée aux risques).
Elle vise le cas où, par exemple, des marchandises assurées contre l'incendie ont été
volées, ou inversement, et tous ceux où il y a disparition du risque de telle sorte que
l'objet même de l'assurance n'existe plus (expropriation pour cause d'utilité publique,
dispersion d'un mobilier par suite de vente aux enchères publiques, etc.).
FSEG 68/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
a. Domaine d'application
Il s'applique aux assurances relatives au véhicules aliéné (R.C. mais également aux
autres assurances telles que vol, incendie, dommages, défense et recours) et, si
l'assurance est relative au véhicule aliéné, aux assurances des accidents corporels
souscrites au profit des personnes transportées.
b. Effets
L'article 41 du code des assurances stipule, dérogeant ainsi à l'article 40, qu'en cas
d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur, l'assurance ou les assurances sont de plein
droit suspendues (cest-à-dire que la garantie n'est plus due par l'assureur et que celui-
ci n'a plus droit à la cotisation).
Cette suspension a lieu de plein droit sans qu'un avenant soit nécessaire.
La suspension prend effet de plein droit "à partir du cinquième jour de l aliénation à
vingt quatre heures du jour de l'aliénation".
c. Résiliation de l'assurance
La suspension a été édictée pour que, après accord des parties, l'assurance puisse être
remise en vigueur sur un autre véhicule.
Une faculté de résiliation est accordée aux deux parties, assuré (vendeur) et assureur.
Elle doit être faite avec un préavis de 10 jours. La forme de la résiliation n'est pas
précisée par l'article 41 du code des assurances.
FSEG 69/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Enfin, sachons qu'en cas d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur ou de ses
remorques ou semi-remorques, l'assurance est suspendue de plein droit.
FSEG 70/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 71/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 12
FSEG 72/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Mais en dehors de ces possibilités pour chacune des parties à mettre fin au contrat à certaines
époques, à leur convenance et sans avoir à fournir aucune justification, il y a de nombreux cas
dans lesquels le droit de résiliation est accordé en cours de contrat à l'une ou l'autre des parties
ou aux deux parties réciproquement, en fonction de certaines modifications dans leurs
prévisions sur le plan social, familial ou économique, ou pour sanctionner le manquement de
l'un des cocontractants à ses engagements.
Dans le régime antérieur, les parties n'étaient en droit de se retirer que pour un très petit
nombre d'événements. Or, lorsqu'un changement important intervient dans la vie de l'assuré, il
est parfois très gênant de maintenir un contrat de longue durée.
C'est pour pallier cet inconvénient que l'article 25 du code des assurances autorise le
souscripteur à résilier sa police lors de la survenance d'événements sociaux ou familiaux.
Ce sont :
le changement de domicile,
le changement de situation matrimoniale,
le changement de régime matrimonial,
le changement de profession,
la retraite professionnelle ou la cessation définitive d'activité.
L'ensemble de ces dispositions ne concerne pas l'assurance sur la vie. Comme on l'a évoqué,
le souscripteur d'un contrat vie a le droit de cesser ses versements à tout moment.
A. Changement de domicile
Le domicile est le lieu où l'assuré a son principal établissement, quant à l'exercice de ses
droits civils. En l'occurrence, c'est le domicile mentionné dans la police qui sera pris en
considération.
On entend par changement de domicile, soit l'habitation dans un autre lieu, soit
l'intention d'y fixer le principal établissement.
La preuve du changement de domicile doit être rapportée par tous moyens : le double
de la déclaration aux municipalités de l'ancien et du nouveau domicile ne constitue en la
matière ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante. En revanche, elle peut
résulter de la production dun bail.
FSEG 73/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
B. Situation matrimoniale
Elle résulte :
du mariage,
de la séparation de corps,
du divorce,
du décès.
D. Profession
En l'absence de toute définition légale, on entend par "profession" l'activité
professionnelle exercée par un individu pour se procurer les ressources nécessaires à sa
vie et à celle des siens.
On peut imaginer que c'est la différence des conditions matérielles dans lesquelles
s'exerce l'activité professionnelle qui doit être prise en considération.
E. Retraite
On entend par retraite professionnelle la "retraite" au sens de la législation sociale
(à partir du moment où l'individu est susceptible d'être pris en charge par un organisme
de retraite).
Le contrat d'assurance doit avoir pour objet la garantie de risques en relation directe
avec la situation antérieure et qui ne se retrouvent pas dans la situation nouvelle.
FSEG 74/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
F. Procédure de résiliation
La résiliation doit être notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception (article
26 du code des assurances).
Lorsque lun quelconque des évènements est constitué ou constaté par une décision
juridictionnelle ou lorsquil ne peut en être déduit deffets juridiques qu après une
homologation ou exéquatur, la date retenue est celle à laquelle cet acte juridictionnel est
passé en force de chose jugée.
G. Indemnité de résiliation
Étant donné le principe de la divisibilité des cotisations, l'assureur devra verser à
l'assuré la partie de cotisation ou de cotisation correspondant à la période pendant
laquelle le risque n'a pas été couvert.
Le code des assurances prohibe les clauses prévoyant la rétention par l'assureur d'une
portion de cotisation à titre d'indemnité lorsque la résiliation est réclamée par l'assuré
sur le fondement d'un changement survenu dans sa situation personnelle.
Larticle 25 dispose : "Il ne peut être prévu le paiement d'une indemnité à l'assureur dans
les cas de résiliations susmentionnés".
Cette précision était particulièrement utile car dans le régime antérieur, la loi autorisait
l'assureur à stipuler à son profit le versement d'une indemnité par l'assuré souscripteur
lorsqu'il demandait la résiliation pour l'un des motifs énumérés à l'article 25.
Cette possibilité légale avait est jugée abusive par la Commission des clauses abusives.
FSEG 75/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
FSEG 76/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 77/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 13
FSEG 78/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Il convient d'y ajouter la résiliation après sinistre. L'assureur peut en effet se réserver,
et se réserve généralement le droit de résilier la police après sinistre. Cette résiliation est
réglementée par l'article 23 du Code des assurances.
Passé le délai d'un mois après qu'il a leur connaissance du sinistre, l'assureur qui
accepte le paiement d'une cotisation venue à échéance après le sinistre (ou d'une
fraction de cotisation correspondant à une période d'assurance ayant débuté
postérieurement au sinistre) est censé avoir renoncé à son droit de résiliation
pour ce sinistre.
Rappelons enfin que dans tous les cas où l'assuré a la faculté de résilier le contrat, il
peut le faire soit par lettre recommandée, soit par l'un des moyens prévus par l'article 23
et que, conformément au principe de la divisibilité de la cotisation, toute résiliation
entraîne la restitution à l'assuré du prorata de cotisation restant à couvrir jusqu'à la
prochaine échéance sauf lorsque l'assureur a le droit de le conserver à titre de pénalité
(non paiement de cotisation, etc.).
FSEG 79/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
"Il sera loisible, toutefois, soit à lassureur, soit à l héritier ou à l acquéreur de résilier
le contrat."
Il sagit dune transmission de plein droit, par le seul fait que les droits relatifs à la
chose assurée sont transmis dans lune des deux hypothèses visées par le texte.
FSEG 80/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Mais celles-ci peuvent mettre fin aux effets de la disposition légale en résiliant la
police.
Le transfert de l'assurance, dans les conditions que nous venons d'étudier, modifie
sensiblement les prévisions contractuelles initiales. L'assureur se trouve face à un
nouvel assuré, qu'il n'a pas choisi, et le nouvel assuré recueille un contrat qu'il n'a pas
personnellement souscrit - et ceci peut constituer une source d'inconvénient - (cf.
supra) dont il peut souhaiter se défaire.
Le nouvel attributaire des biens assurés ayant été en quelque sorte imposé à
l'assureur par l'effet du transfert des droits, il est normal de reconnaître à celui-ci
une faculté de résiliation. Bien que la loi ne prévoit pas les formes dans
lesquelles il convient de notifier cette résiliation, la pratique est de recourir à la
lettre recommandée.
Bien que l'article ne prévoit rien quant au délai, on ne saurait en conclure que
la résiliation a un effet immédiat.
Il est admis que le délai applicable est celui prévu en cas d'aggravation de
risque (article 15 du Code des assurances). La résiliation notifiée par
l'assureur produira ses effets à l'expiration d'un délai de 10 jours, après l'envoi
de la lettre recommandée, le jour de l'envoi ne comptant pas.
FSEG 81/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Et l'on admet qu'il ne pourrait pas réclamer une indemnité de résiliation bien
que, en cas d'aliénation entre vifs, la résiliation soit la conséquence de
l'aliénation faite par l'assuré, parce que la loi ne prévoit d'indemnité qu'en cas
de résiliation par l'acquéreur ou l'héritier.
Forme de la résiliation
Délai de résiliation
Indemnité de résiliation
En cas de non transmission par lassuré dune lettre de résiliation dans le délai
prévu, la résiliation de plein droit pour non paiement de la prime visée à
larticle 13, peut donner droit à lassureur au paiement par l assuré, de
dommages-intérêts. Ces dommages-intérêts sont fixés à 25% de la prime
nette de renouvellement.
Toutefois, lassureur qui na pas transmis lavis déchéance conformément aux
dispositions de larticle 14, ne peut se prévaloir du non paiement de la prime
de renouvellement par lassuré.
FSEG 82/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
1. Domaine d'application
Il concerne les véhicules terrestres à moteur soumis par la loi à une obligation
d'assurance.
2. Effets
L'article 41 stipule, dérogeant ainsi à l'article 40, qu'en cas d'aliénation d'un
véhicule terrestre à moteur, l'assurance ou les assurances sont de plein droit
suspendues, cest-à-dire que la garantie n'est plus due par l'assureur et que celui-
ci n'a plus droit à la cotisation).
3. Résiliation de l'assurance
La suspension a été édictée pour que, après accord des parties, l'assurance puisse
être remise en vigueur sur un autre véhicule.
Une faculté de résiliation est accordée aux deux parties, assuré (vendeur) et
assureur.
Elle doit être faite avec un préavis de 10 jours. La forme de la résiliation n'est
pas précisée par l'article 41.
Rappelons (cf. section précédente) que l'assureur n'est plus autorisé à prévoir une
clause stipulant le versement d'une indemnité de résiliation à son profit par son
ex-assuré.
FSEG 83/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Résumons-nous
FSEG 84/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 14
FSEG 85/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
A. La compétence dattribution
Par contre, si le contrat est mixte, la compétence est en principe déterminée par la
qualité du défendeur, néanmoins la plénitude de juridiction des tribunaux civils permet
au demandeur non commerçant à légard duquel le contrat est civil, d effectuer un
choix entre le Tribunal civil et le Tribunal de commerce même si le défendeur est un
commerçant.
Par ailleurs, les juridictions civiles sont seules compétentes pour connaître d une action
en réparation dun dommage causé par un véhicule.
FSEG 86/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
dommages, aussi bien matériels que corporels ou moraux, qui découleront des
faits objets de la poursuite.
B. La compétence territoriale
Le principe : la compétence du tribunal du domicile de lassuré
Les exceptions :
Pour les accidents de toute nature : lassuré peut assigner lassureur devant le
tribunal du lieu où sest produit le fait dommageable.
Résumons-nous
FSEG 87/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Fiche technique 15
FSEG 88/95
A131 Le Droit du contrat dassurance
Larticle 28 du Code des assurances traite de la prescription biennale tandis que les règles du
Code civil demeurent applicables en ce qui concerne certains modes d interruption et de
suspension de la prescription.
a. Information
La sanction du défaut de ces mentions obligatoires n'est pas prévue par la loi. Il
pourrait s'agir de l'inopposabilité, par l'assureur, de l'écoulement du délai de
prescription à l'assuré. Il serait aussi envisageable d'engager la responsabilité civile de
l'assureur si l'assuré démontre que la rédaction défectueuse de la police a eu une
incidence sur son inaction et sur la perte de son droit, par exemple s'il établit qu'il n'a
pas eu connaissance des modes spéciaux d'interruption de la prescription.
c. Insuffisance de l'information
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A131 Le Droit du contrat dassurance
Alors que le contentieux de la prescription est très important, que l'effet de celle-ci est
radical, la mention n'a même pas à être rédigée en caractères très apparents.
En réalité, une information plus efficace pourrait être utilement imposée. Elle devrait
notamment concerner les modes d'interruption du délai biennal.
Plus précisément, la loi a elle-même prévu un mode d'interruption particulier : la lettre
recommandée avec accusé de réception.
Or, les assurés ne le connaissent pas. Ne serait-il pas possible qu'à l'occasion du
sinistre, l'assureur informe son partenaire de l'existence d'une part, du cours de la
prescription, et, d'autre part, de ce procédé d'interruption ? Il ne s'agirait là que d'une
mesure d'information portant sur les droits de l'assuré, comme il en existe dans de
multiples domaines.
L'information pourrait être mise en uvre par l'assureur, non seulement à l'occasion de
la déclaration de sinistre, mais suivant une certaine périodicité à compter d'un
événement connu des deux parties, tel que cette déclaration.
Ce délai a été considéré comme suffisamment protecteur des droits de l'assuré quant à la
demande d'indemnité d'assurance et a semblé lui permettre de ne pas rester trop
longtemps exposé aux poursuites de l'assureur en ce qui concerne le paiement des
cotisations.
Le délai de deux ans ne correspond pas à un délai préfix, mais à une prescription. Il
s'agit plus précisément d'une prescription fondée sur l'ordre public, et non sur une
présomption de paiement.
La prescription fondée sur une présomption de paiement repose sur l'idée que le défaut
d'action du créancier résulte très simplement du fait qu'il a reçu le paiement de sa
créance. Au bout d'un certain temps, cette inertie doit être constatée par la loi au moyen
de la prescription de son droit. La loi elle-même libère le débiteur.
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A131 Le Droit du contrat dassurance
De plus, l'effet libératoire de la prescription acquise peut tomber si, par la suite, le
débiteur reconnaît ne pas avoir payé et être encore tenu de la dette.
La prescription biennale édictée par l'article 28 du Code des assurances n'est pas fondée
sur une présomption de paiement, mais sur l'ordre public comme le rappelle
périodiquement la Cour de cassation.
L'article 28 du Code des assurances dispose que "toutes actions dérivant d'un contrat
d'assurance" sont prescrites par deux ans.
La notion même d'action dérivant du contrat d'assurance est discutée. Avant d'en
présenter l'analyse, il convient de préciser que le délai de deux ans ne concerne ni
l'ensemble des actions relatives à un contrat d'assurance relevant du Code des
assurances, ni l'ensemble des contrats d'assurance, certains y échappant en raison de la
nature de l'entreprise d'assurance qui a délivré la garantie.
Pour les contrats d'assurance "contre les accidents atteignant les personnes", le
dernier alinéa de l'article 28 du Code des assurances porte également le délai de
prescription à cinq années, mais cet allongement légal ne joue que "lorsque les
bénéficiaires sont les ayants droit de l'assuré décédé".
La notion d"action dérivant du contrat d'assurance" est vague, car le terme de "dérive"
l'est lui-même.
On peut tout d'abord le comprendre de façon extensive, en estimant que toute action
relative à un contrat d'assurance dérive de celui-ci : chaque fois qu'une prétention est
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A131 Le Droit du contrat dassurance
émise à propos de sa conclusion, de son exécution ou de son extinction, par qui que ce
soit et contre qui que ce soit, la prescription biennale aurait vocation à jouer.
On peut ensuite préférer une conception plus restrictive de la notion d'action dérivant
du contrat d'assurance. Deux conditions sont alors exigées pour l'application de la
prescription biennale : l'une tient à la source de l'action, l'autre aux personnes qui
exercent celle-ci. Telle est la position de la Cour de cassation :
E. Interruption de la prescription
Causes ordinaires et causes spéciales
F. Suspension de la prescription
La prescription est suspendue lorsque après qu'elle a commencé à courir, un événement
en arrête le cours pour une durée plus ou moins longue.
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A131 Le Droit du contrat dassurance
Causes de suspension
En principe, seule la loi peut prévoir les cas de suspension (Code civil, art. 2251).
Cette impossibilité d'agir est similaire à celle qui a pour effet de repousser dans le
temps le point de départ de la prescription. Elle peut se traduire de manière plus
particulière et, à proprement parler, par une suspension, quand sa cause prend
naissance postérieurement à ce point de départ. Tel est l'objet du présent exposé.
Si la réponse est négative, l'assuré pouvant procéder à cet envoi, la prescription n'a pas
été suspendue. Au fond, le fait que la prescription puisse être aisément interrompue de
la sorte a conduit à restreindre les hypothèses de suspension.
G. Renonciation à la prescription
On peut valablement renoncer à la prescription à partir du moment où le droit de
l'opposer est né et peut être exercé. Il est donc interdit de renoncer d'avance à s'en
prévaloir, notamment dès la conclusion du contrat d'assurance.
La renonciation ne peut être valablement réalisée qu'une fois que la prescription est
acquise.
Il convient dès lors de ne pas confondre certaines attitudes qui paraissent similaires.
De plus, elle est susceptible, parfois, de fournir l'un des éléments permettant
d'apprécier la volonté de renoncer à une prescription acquise du fait de l'écoulement
complet du délai légal.
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éventuellement révéler une renonciation à la prescription s'ils ont lieu après que celle-
ci ait fini son cours.
En outre, la renonciation ne peut être retenue qu'à la condition que le renonçant ait su,
lors de l'acte considéré, qu'il disposait de l'exception de prescription.
L'appréciation des actes la révélant, relève du pouvoir des juges du fond, la Cour de
cassation contrôlant cependant la motivation.
L'équivoque peut être discernée, par exemple, dans les conclusions de l'assuré,
postérieures à l'expiration du délai de prescription, aux termes desquelles il pourrait
"éventuellement" apparaître comme débiteur de cotisations arriérées (Cass. 1- civ., 8
juill. 1986).
Réserves
Il reste à préciser d'une part, que la jurisprudence fait abstraction des réserves lorsque
celles-ci ont été suivies d'actes qui, sans en faire à nouveau état, sont incompatibles
avec le droit invoqué, et d'autre part, que les réserves concomitantes à l'acte révélant la
renonciation ne suffisent pas toujours à écarter celle-ci
(Cass. l- civ., 18 juin 1991).
À cet égard, la jurisprudence montre que le fait de créer une illusion de renonciation à
la prescription n'implique pas une responsabilité, mais peut être apprécié comme une
pure et simple renonciation, alors même que la volonté de renoncer serait plus que
douteuse (voir Cass. 1 civ., 14 févr. 1989 : il n'y a pas renonciation si la cour d'appel
constate qu"à aucun moment l'assureur n'a laissé croire à l'assuré qu'il entendait
renoncer à se prévaloir d'une prescription acquise").
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Résumons-nous
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