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COURS D’ASSURANCE TRANSPORT DES MARCHANDISES

INTRODUCTION GENERALE
Le souci du lendemain est inhérent à la vie humaine. Ce souci
sous-tend le besoin de sécurité que ressent tout individu ou groupe
d’individu. Le terme assurance renvoi à celui d’assistance, le sentiment
de confiance en soi, de promesse ferme, de profonde certitude, et de
solidarité.
L’assurance peut se définir comme une opération par laquelle
une partie (assureur) promet moyennant rémunération (prime), une
prestation à une autre partie (assuré) en cas de réalisation du risque.
La prime versée peut se présenter comme une cotisation ou une
somme versée. L’opération d’assurance ainsi définie est matérialisée
par un document écrit qu’on appelle contrat d’assurance ou police
d’assurance.
L’assurance transport de marchandises a pour objectif de
permettre aux professionnels du transport quel que soit le moyen
qu’ils utilisent de bénéficier d’un système de production sur les
différents risques liés au transport

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TITRE I- L’ENVIRONNEMENT GENERAL DES ASSURANCES
Objectifs généraux du cours
- Donner à l’étudiant l’occasion de réfléchir sur une opération qui
intègre l’aspect sécuritaire dans la stratégie commerciale des
entreprises.
- Donner à l’étudiant des bases nécessaires à la résolution des
problèmes d’assurance transport des marchandises dans le cadre
des échanges nationaux et internationaux.

CHAPITRE I- LE MARCHE DES ASSURANCES


Objectifs spécifiques
- Comprendre l’historique des assurances facultés
- Connaitre le cadre législatif des assurances
Le marché se défini très souvent comme la rencontre de l’offre et
de la demande d’un produit ou d’un service ; celui des assurances a
une histoire très particulière et ses caractéristiques propres.
Section1- historique de l’assurance
L’assurance telle que définie doit son origine et son
développement aux civilisations marchandes de la Grèce et de Rome.
Elle est née avec le « prêt de grosse aventure ». Cette opération de prêt
consistait pour un armateur (celui qui exploite un navire pour le
commerce ou pour la pêche) à se faire prêter par un banquier un sac
d’argent pour financer une expédition maritime.
Le remboursement de ce prêt n’était envisageable que si le navire
arrivait à bon port. Dans ce cas, le remboursement était assorti d’un
intérêt très élevé. Par ailleurs, si le navire n’arrivait pas à bon port,
l’armateur ne devait rien rembourser au banquier. Au regard des
difficultés rencontrées, les choses vont évoluer car cette pratique du
prêt à la grosse aventure était l’usure. Face à l’incendie de Londres en
1666 qui avait détruit près de 13900 immeubles, dont 80 églises dans

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un quartier a suscité la création des premières sociétés d’assurance
dans le monde.
Par ailleurs, l’industrialisation et la mécanisation qui provoquent
des accidents de plus en plus nombreux et grave sont à l’origine des
assurances contre accidents et assurance de responsabilité civile. En
effet, tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.
Cette évolution de l’assurance a conduit à une réglementation du
secteur des assurances.
Section 2- l’environnement législatif et règlementaire des
assurances
Il s’agit d’examiner les textes qui régissent les assurances. De
façon spécifique, c’est le code CIMA qui définit le cadre règlementaire
applicable au secteur des assurances.
P1- présentation générale du code CIMA
L’assurance dans les pays membres de la conférence
interafricaine des marchés d’assurance est régit par le code CIMA.
Le code est né des faiblesses de la CICA (Conférence
Internationale des Contrôles d’Assurance). Le traité CIMA est signé le
10 juillet 1992 à Yaoundé, par les 14 gouvernements des Etats
suivants : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, RCA, Cote d’ivoire, Gabon,
Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Guinée bisao,
Congo Brazzaville. Ce traité n’entrera en vigueur que trois ans plus
tard
P2- le contenu du code CIMA
Le code CIMA est réparti en 7 livres et chaque livre traite d’un
domaine précis.
- le livre I est consacré au contrat d’assurance ;

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- le livre II est consacré aux assurances obligatoires à savoir :
l’assurance automobile et l’assurance des facultés à
l’importation ;
- le livre III est consacré aux entreprises d’assurance ;
- le livre IV est consacré aux règles comptables applicables aux
organismes d’assurance ;
- le livre V est consacré aux intermédiaires d’assurance
- le livre VI est consacré aux organismes particuliers d’assurance à
savoir le FGA (Fonds de garantie automobile).
- Le livre VII est consacré à la micro assurance

Section 3- la classification actuelle des assurances


De nos jours, on distingue deux grandes catégories d’assurance à
savoir :
- Les assurances IARDT (Incendie Accident, Risque Divers et
Transport.
- Les assurances vie.
Cette distinction est fondamentale dans la mesure où depuis
l’entrée en vigueur du code des assurances des Etats membres de la
CIMA, une même entreprise ne peut pratiquer les deux catégories
d’assurance susvisée.
Par ailleurs, les modes de gestion des sociétés d’assurance sont
différentes d’une catégorie d’assurance à l’autre.
Font partie des assurances IARDT :
- Les assurances contre les atteintes corporelles ;
- Les assurances des dommages aux biens ;
- Les assurances de responsabilité civile
- Les assurances de risques divers.

Font partie des assurances vie :

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- Les assurances vie-décès ;
- Les opérations liées à des fonds d’investissement ;
- Les opérations de capitalisation.
Section 4- organisation générale du marché camerounais des
assurances
P1- l’organe de tutelle
L’organe de tutelle des activités d’assurance au Cameroun est le
ministère des finances.
P2- les compagnies d’assurances
Ce sont les entreprises qui couvrent les risques des personnes
physiques, morales moyennant des primes ou cotisations.
En effet, toutes les compagnies d’assurances exerçant au
Cameroun doivent être des SA. Elles sont regroupées en association
sous le nom d’association des sociétés d’assurances du Cameroun
(ASAC).

Exercice d’application
1- Définir les sigles suivants : CIMA, CICA, FGA, ASAC, IARDT.
2- Définir les termes suivants : assurances, prime, prêt de grosse
aventure
3- Faire une brève présentation du code CIMA

Correction :
CIMA : conférence interafricaine des marchés d’assurance
CICA : Conférence Internationale des Contrôles d’Assurance.
IARDT : Incendie Accident, Risque Divers et Transport.

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CHAPITRE II- LE CONTRAT D’ASSURANCE

Objectifs spécifiques
- Maitriser les différents éléments d’un contrat d’assurance
- Connaitre les parties au contrat d’assurance et leur rôle
Le contrat d’assurance se définie comme une convention
par laquelle l’assureur promet moyennant paiement de la prime une
prestation à une autre personne (assuré) en cas de réalisation d’un
sinistre.
Section 1 : les éléments du contrat d’assurance
Le contrat d’assurance met en œuvre trois principaux
concepts :
- Le risque
- La prime ou cotisation
- Le sinistre
A- Le risque
En matière d’assurance, le risque est un évènement
dommageable pour une personne physique ou morale susceptible de
se manifester ou pas, notamment l’incendie d’une maison, d’une
entreprise, les accidents, les vols, naufrage…
B- La prime d’assurance
Le terme prime est utilisé pour les sociétés anonymes
d’assurance, alors que le terme cotisation est utilisé pour les sociétés
mutuelles d’assurance.
La prime est une somme versée par l’assuré à l’assureur
pour bénéficier de la couverture d’assurance en cas de réalisation du
sinistre. Selon le code des assurances des Etats membres de la
conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), la prime
d’assurance est payable au comptant, au domicile de l’assureur. La
prime d’assurance est en générale payable en espèce, par chèque, par
virement bancaire ou encore par mandat poste.
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C- Le sinistre
En matière d’assurance, il y a sinistre lorsqu’un risque
couvert par un contrat d’assurance précis et sur une période
déterminée se réalise dans les conditions qui entrainent pour
l’assureur l’obligation de faire jouer sa garantie. La gestion du sinistre
passe par trois étapes
1- La déclaration du sinistre
Elle constitue le point de départ de l’instruction du
dossier grâce aux informations qu’elle procure à l’assureur. Cette
déclaration est obligatoire et doit se faire dans les délais notamment de
48h en cas de vol et de 5 jours pour tout sinistre de nature à entrainer
l’intervention de l’assureur.
2- L’instruction du sinistre
A la réception de la déclaration du sinistre, l’assureur enregistre le
dit sinistre et ouvre un dossier précis. Ce dossier sera constitué des
documents suivants :
- Le procès-verbal de constat du sinistre, qui peut être délivré par
une autorité compétente notamment la police, la gendarmerie,
l’huissier de justice selon le cas.
- Le rapport d’expertise des dommages matériels ou corporels,
subit par la justice. Ce rapport est délivré par l’expert technique
assermenté.
Il existe une grande variété d’expertise en fonction des
branches d’activité :
- L’expertise automobile
- L’expertise maritime
- L’expertise médicale
- L’expertise incendie
3- Le règlement des sinistres

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En pratique, le règlement des sinistres se fait en fonction
de la nature des dommages. C’est ainsi que nous pouvons avoir des
dommages matériels, corporels ou immatériels. Pour ce qui est de la
nature de la garantie, on pourra spécifier en fonction de la garantie des
biens, de la garantie de la responsabilité civile et la garantie liée à la
personne physique de l’assuré. Dans ces cas, l’assureur détermine le
montant de l’indemnisation si le sinistre est couvert.
Section 2- les parties au contrat d’assurance
La souscription à un contrat d’assurance obéit à des
motivations d’ordre économique et social dont les principales sont :
- Respecter l’obligation d’assurance
- Garantir la sécurité financière de l’assuré en préservant son
patrimoine contre les périls auxquels il est exposé.
- Compenser les faiblesses d’un régime de prévoyance social géré
par l’Etat notamment dans les domaines du décès, de la
vieillesse, de l’invalidité.

P1- le souscripteur
C’est la personne physique ou morale qui négocie le
contrat d’assurance avec l’assureur, le signe et paye la prime. Il doit
avoir la capacité juridique pour agir soit à son nom propre, soit pour le
compte d’une autre personne.
P2- l’assuré
C’est la personne physique ou morale qui est exposé à un
ou plusieurs risques déterminés et est protégée par l’assureur à
travers un contrat d’assurance précis.
L’obligation de l’assuré dans un contrat d’assurance est
de se comporter en personnes responsable et raisonnable avant le
sinistre. Il doit veiller à la protection de l’objet garanti. En cas de

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sinistre, il doit prendre des dispositions pour le déclarer dans les
délais prévus au contrat d’assurance.
P3- le bénéficiaire
C’est la personne physique ou morale qui reçoit de
l’assureur une indemnité ou un capital, ou une rente en cas de
réalisation d’un risque déterminé.
Le bénéficiaire n’est pas nécessairement l’assuré ou le
souscripteur. Il peut même être totalement étranger au contrat visé.
C’est le cas par exemple d’un piéton bousculé par un véhicule terrestre
à moteur.

Exercice d’application
1- Définir les termes suivants : prime, sinistre, risque, contrat
d’assurance
2- Présenter les types d’expertises dans le domaine des assurances
3- Présenter les différentes parties au contrat d’assurance
4- Présenter les étapes de gestion d’un sinistre

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TITRE II- L’ASSURANCE DANS LE CONTRAT DE TRANSPORT
Les marchandises acheminées de part et d’autre des frontières
dans le cadre des échanges internationaux sont soumises à de
nombreux risques particuliers (perte, vol, mouille, casse). A ces
derniers, on peut ajouter les risques liés aux diverses opérations de
manutention, chargement, de déchargement et d’entreposage.
L’assurance des marchandises ou facultés concerne les
marchandises transportées par voie maritime, terrestre, aérienne et
fluviale. Ces marchandises transportées peuvent être de différentes
natures :
- Les matières premières (minerais et charbon, produit chimique
ou liquide…)
- Les denrées agroalimentaires (céréales, viande, riz, sucre…)
- Les produits manufacturés et matériels d’équipement
- Les fournitures industrielles
De manière générale, ces différents modes de transport
sont complémentaires. Ainsi par exemple, il sera impossible
d’acheminer des marchandises de la Chine pour le Cameroun, sans
faire intervenir au moins deux modes de transport.
Le choix d’un mode de transport en vue d’une opération
d’import-export dépend de plusieurs éléments :
- Le poids et le volume des marchandises
- Le cout du transport
- La distance à parcourir
- Les délais de livraison, qu’il convient de fixer entre les différentes
parties.
- La notion de sécurité ou de risque qui est liée à l’acheminement
des marchandises (par exemple en cas de perte de coût ou de
détérioration).

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Il sera donc important de s’attarder sur les règles
d’assurance commune aux modes de transport ainsi que sur
l’importance capitale de la loi rendant obligatoire l’assurance des
marchandises ou facultés sur le territoire camerounais.

CHAPITRE I- la portée de la loi du 08 décembre 1975


L’obligation d’assurance dans le transport des facultés au
Cameroun est règlementée par trois textes.
- La loi n° 75/LF/14 du 08 décembre 1975 rendant obligatoire
l’assurance des marchandises au Cameroun ;
- Le décret n° 76/334 du 6 aout 1976, portant application de la loi
de 1975 ;
- L’arrêté n° 102/MINFI du 27 avril 1977 portant application du
décret de 1976.
Toute personne physique ou morale amenée à importer
les facultés ou marchandises au Cameroun est obligée de souscrire
un contrat d’assurance transport couvrant ses marchandises
auprès d’un organisme d’assurance autorisé à présenter des
opérations d’assurance au Cameroun. Les facultés transportées
doivent être assurées au moins depuis le port ou l’aéroport de
débarquement.
D’après les textes, il en ressort que plusieurs éléments
sont essentiels aux conditions d’assurance. Ainsi, les divers risques
encourus étant différents d’un mode de transport à un autre, les
assureurs ont établis les conditions d’assurance adaptées à chacun
d’eux. Les éléments essentiels sont :
- La nature des marchandises assurées, qui influence le montant
de la prime d’assurance ;
- Le mode d’emballage de ces marchandises ;
- L’itinéraire et la zone géographique ;

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- Le nombre et le poids des colis ou quantités à expédier ;
- Le mode de transport ;
- Le type de police d’assurance ;
- La garantie et son étendue ;
- La durée de la garantie.

CHAP II- LES REGLES D’ASSURANCE COMMUNES AUX DIVERS


MODES DE TRANSPORT

L’opération de transport est avant tout matérialisée par un contrat


c'est-à-dire un accord de volonté qui crée des droits et des obligations
entre les parties concernées. L’opération d’assurance est cependant
soumise à une législation particulière qui fait peser sur certaines
personnes une obligation de souscrire à une assurance déterminée.
Section 1- le système conventionnel d’assurance facultés
En principe, toute personne est libre, mais cette liberté trouve des
limites pour des nécessités sociales et économiques.
P1- les types de polices d’assurances
La police d’assurance est un document qui matérialise le
contrat d’assurance entre l’assureur et l’assuré. C’est aussi un acte
remis au souscripteur par la société d’assurance et qui établie les
conditions du contrat d’assurance. Autrement dit, c’est la preuve
matérielle du contrat passé entre l’assureur et l’assuré.
Selon la taille et la fréquence des flux gérés par les deux
partenaires commerciaux, le choix peut être fait entre une « police au
voyage », et une « police avec déclaration d’aliment ».
A- la police au voyage
La police liée au voyage est généralement souscrite pour des
expéditions occasionnelles. Le souscripteur va alors fournir un certain

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nombre d’informations à l’assureur pour lui permettre de connaitre et
d’apprécier le risque qu’il prend à sa charge.
B- la police avec déclaration d’aliments
Les polices avec déclaration d’aliments sont généralement
souscrites pour des expéditions échelonnées. Elles peuvent prendre la
forme d’une police à alimenter, d’une police d’abonnement, et d’une
police tiers chargeur.
1- La police à alimenter
C’est un contrat de transport de marchandises pour
lequel l’assureur fait une promesse de garantie à l’assuré sur les
expéditions échelonnées sur le temps. A cet effet et après
établissement de la police, un carnet d’aliment ou un certificat
vierge est remis à l’assuré en même temps qu’un exemplaire de la
police signée des deux parties.
2- La police d’abonnement
Elle est encore appelée « police flottante ». C’est une
solution très retenue par les grandes entreprises qui souhaitent faire
couvrir par un seul assureur, la totalité de leurs importations et
exportations. Elle est généralement souscrite pour une année
renouvelable. Ainsi, la prime se paye mensuellement sur des
expéditions réellement effectuées.
NB : pour le cas particulier des polices à alimenter et d’abonnement,
deux clauses sont à considérer dans le contrat :
- La franchise : c’est une clause ou est inscrit le montant de la
perte pour lequel l’assuré est responsable.
- Le plein : c’est une clause qui détermine la valeur ou la quantité
maximum de marchandises que le souscripteur est autorisé à
expédier par voyage et par mode de transport.

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3- La police tiers chargeur
Elle est généralement souscrite par les sociétés de
navigation, les commissionnaires de transport et autres transitaires
pour le compte de leurs différents clients. Elle est aussi très utilisée
par les particuliers. La garantie des expéditions par l’assureur est
subordonnée à la déclaration préalable des marchandises et le
paiement de la prime.
Section 2- les risques couverts et l’étendue des garanties
P1- les risques liés au transport des marchandises
Quels que soit leur nature, leur emballage, leur
destination, les marchandises au cours du transport sont exposées à
des risques multiples. Suivant la cause de leur éventuelle réalisation,
les risques liés au transport des marchandises se classent en deux
catégories principales à savoir : les risques ordinaires et les risques
exceptionnels.
A- Les risques ordinaires
Ce sont les risques normaux du transport liés au
déplacement physique de la marchandise.
1- Les risques liés à la nature de la marchandise
La nature de la marchandise est un élément primordial
dans le choix de l’emballage, du conditionnement et du type de
transport. Certaines marchandises sont exposées aux risques de
détérioration notamment les denrées périssables, les objets fragiles et
les produits dangereux.
2- Les risques liés au mode de transport
Les dommages et pertes survenant au cours du transport
proviennent du naufrage, des opérations de chargement et de
déchargement, du stockage dans les entrepôts, de la contamination
par des produits dangereux.

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B- Les risques exceptionnels
Il s’agit des risques résultant d’un fait politique (guerre,
terrorisme, mouvement populaire…)
P2- l’étendue des garanties
La garantie peut se définir comme un engagement pris
par une compagnie d’assurance de répondre à l’exécution des
obligations contractuelles dans le cas où l’évènement assuré venait à
se réaliser. L’étendue des garanties des risques de transport des
marchandises est une question de négociation et de convention entre
l’assureur et l’assuré. Cependant, on distingue plusieurs types de
garanties à savoir : la garantie « FAP sauf », la garantie « tout risque »
et « la garantie de guerre et assimilée ».
A- La garantie « FAP SAUF »
Cette garantie « Franc d’Avaries Particulières » couvre les
dommages et pertes matériels ainsi que les pertes de poids et de
quantités survenues aux marchandises transportées par un ou
plusieurs éléments limitativement énumérés dans la police
d’assurance. Dans ces conditions, il appartient au bénéficiaire du
contrat d’assurance transport d’apporter la preuve en cas de sinistre.
Il s’agit en général des risques majeurs tels que : les
naufrages, les incendies, chute de colis en cours de chargement, avarie
commune.
NB : les termes « FAP SAUF » s’utilisent pour les transports maritimes
et fluviaux et « ACCIDENTS CARACTERISES » pour les transports
terrestre et aérien.
B- La garantie « TOUT RISQUE »
Cette garantie a la particularité de couvrir tous les risques
de magasin à magasin, les dommages et les pertes matérielles
survenues aux marchandises assurées pendant le transport indiqué.

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C- La garantie « RISQUE DE GUERRE ET ASSIMILES »
Les risques de guerre et assimilés sont toujours couverts
séparément des autres. La police d’assurance ici fait l’objet d’une
tarification particulière. Cette garantie couvre les actes de sabotage, de
piratage…
P3- les risques exclus de la garantie
Il est important pour le souscripteur de connaitre les risques et
les marchandises non couverts par les conditions générales et
particulières liées à son contrat. Cela lui permettra de prendre des
dispositions nécessaires notamment :
- Insérer dans le contrat une clause dérogatoire
- Souscrire une police d’assurance spéciale
Généralement, les risques exclus dans un contrat
d’assurance concernent essentiellement les évènements qui n’ont pas
le caractère aléatoire ou accidentel. Il s’agit entre autre des fautes
intentionnelles ou inexcusables de l’assuré ou du bénéficiaire, des
guerres, du terrorisme, de l’inadaptation de l’emballage ou du
conditionnement.
P4- la valeur d’assurance et les règles de tarification
La valeur d’assurance c’est le coût de la marchandise pris
en compte par l’assureur pour la détermination de la prime et le
règlement du sinistre.
Les conditions générales d’assurance transport des
marchandises donnent à l’assureur quatre possibilités de
détermination de la prime ou de la valeur de la marchandise à assurer.
- La qualité des emballages à utiliser
- L’identification des moyens de transport utilisés
- Les conditions d’assurance sollicitées par le souscripteur
- Le type de garantie à insérer dans le contrat de transport.

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Au vue de ces informations, l’assureur détermine la prime
à payer par le souscripteur. Cette prime correspond à un pourcentage
de la valeur assurée à laquelle on ajoute certains accessoires plus la
TVA.
La prime d’assurance transport des marchandises est
payable au comptant et d’avance pour les polices au voyage.
Pour les polices avec déclaration d’aliment, la prime
d’assurance est payable à l’émission de l’avenant mensuel sur les
expéditions réellement effectuées au cours du mois
Exercice d’application
1- Présentez les différents types de police d’assurance.
2- Présentez les différents risques liés au transport des
marchandises
3- Définir franchise.

CHAP III – LES REGLES D’ASSURANCE PROPRES A CHAQUE TYPE


DE TRANSPORT
SECTION 1- l’assurance maritime sur facultés
L’assurance maritime sur facultés couve les dommages affectant les
marchandises contrairement à l’assurance « corps » qui concerne les
navires eux-mêmes, contre certains risques.
P1- les risques liés à l’assurance
Les risques couverts sont de deux types :
- Les risques ordinaires de transport
- Les risques exceptionnels de guerre, de grève …
Chacun de ces risques ordinaires ou exceptionnels se manifeste par
deux sortes de sinistres :
- Les avaries particulières
- Les avaries communes

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A- Les avaries particulières
Elles sont très fréquentes et affectent une marchandise en
particulier. Elles peuvent survenir :
- au cours du transport proprement dit et résulter d’évènement
frappant les moyens de transport eux-mêmes. Par exemple, le
naufrage d’un navire, le déraillement d’un train, l’accident de
voiture…
- lors des accidents frappant (affectant) directement la
marchandise. Ex : mouille, casse…
- au cours des opérations de manutention

B- les avaries communes


Une avarie est dite commune lorsque pour échapper à un danger
menaçant à la fois le navire et la cargaison (ensemble des
marchandises transportées dans un moyen de transport), le capitaine
du navire est obligé dans l’intérêt commun de jeter une partie de la
cargaison en mer. Le sacrifice qui a pour conséquence la perte ou le
dommage est appelée avarie commune.
P2- l’étendue de la garantie
L’étendue de la garantie renvoie au niveau d’assurance, c'est-à-
dire au risque couvert.
- L’assurance tout risque : elle couvre tous les dommages que peut
subir la marchandise à moins que ceux-ci ne soient dus à un
risque exclu et limitativement énuméré dans la police. Toutefois,
on peut avoir une police tout risque avec exclusion ou tout risque
avec exception.
- L’assurance FAP sauf : construite en sens inverse, elle couvre les
dommages et pertes subis par la marchandise et limitativement
énumérés dans la police (les dommages cités).

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Cependant, pour conserver à l’assurance toute sa souplesse, il est
toujours possible d’accroitre le niveau du risque d’assurance ou de le
diminuer.
Ex1- assurance franc d’avarie particulière… sauf (perte, mouille,
cassure) plus vol.
Ex2- assurance tout risque plus risque de guerre. La garantie risque
de guerre nécessite toujours le paiement d’une surprime.
Section 2- l’assurance des marchandises transportées par voie
terrestre
P1- l’étendue de la garantie
La police prévoit deux types de garantie
- Soit une garantie « tout risque », qui couvre tous les dommages,
les pertes et le vol. c’est la garantie habituelle en transport
terrestre.
- Soit une garantie « accident caractérisé », qui couvre les
dommages résultant d’évènements strictement énumérés. Cette
garantie est peu utilisée.

P2- les différentes polices


L’assuré a le choix entre trois polices (au voyage, à alimenter et
flottante). Mais il peut également bénéficier de la police « tiers
chargeur ».
La durée de la garantie va de magasin à magasin (door to door,
ou porte à porte). La garantie commence au point extrême du voyage
(lors de la prise en charge de la marchandise dans le magasin : le pré-
acheminement), et s’achève jusqu’au point de destination final. Elle se
prolonge souvent jusqu’à quinze jours après livraison de la
marchandise.

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Section 3- l’assurance des marchandises transportées par
voie aérienne
La police ici couvre les marchandises transportées par voie
aérienne et accessoirement par voie terrestre ou fluviale aux conditions
« tout risque ». La garantie débute lorsque la marchandise quitte le
magasin, et expire dans un délai de quinze jours à compter de la date
d’arrivée de l’avion à l’aéroport de destination.
Un atout du transport aérien outre sa rapidité, est son faible
taux d’avarie, d’où les primes d’assurance élevées par rapport aux
autres moyens de transport.
Exercice d’application
1- Présentez les différents modes de transport et leur importance
dans l’économie mondiale.
2- Présentez les différents modes de transport et les polices adaptées
à chaque mode.

CHAP IV- LA MARCHE A SUIVRE EN CAS DE PERTE OU


DOMMAGE
Lorsque la marchandise est couverte par un contrat d’assurance,
le bénéficiaire doit le mettre en œuvre si à l’arrivée, il constate qu’il ya
perte ou avarie. Il doit avant tout se rassurer que le dommage est bien
couvert par sa police d’assurance. La procédure PCD doit alors être
mise en œuvre, ainsi que le dossier de réclamation.

Section 1- la procédure PCD (préservation, constatation,


déclaration)
- P comme préservation : à l’arrivée des marchandises, en cas de
perte ou avarie, le réceptionnaire de la marchandise doit veiller à
ce que le dommage ne puisse s’aggraver. De plus, il s’engage à
préserver les recours juridique contre les tiers éventuellement

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responsables, et à effectuer des réserves par écrit sur le
bordereau de livraison. Il confirme ces réserves par lettre
recommandée au transporteur immédiatement pour les réserves
apparentes, et dans un délai de trois jours pour les réserves
non apparentes.
- C comme constatation : après la préservation, un constat
contradictoire doit être fait par un commissaire aux avaries
habilité.
- D comme déclaration : après le constat, il convient enfin de
déclarer le sinistre auprès de l’assureur.
Section 2 : le dossier de réclamation
Les pièces à fournir dans le dossier de réclamation doivent
inclure l’ensemble des justificatifs nécessaires au traitement du
dossier et à l’indemnisation de l’assuré. Ce dossier comprend
- La police d’assurance (contrat d’assurance) ;
- Le contrat de transport
- Le certificat d’avarie délivré par le commissaire aux avaries ;
- Le certificat de non livraison dans le cas ou certaines
marchandises manquent à la livraison et dont on suppose
qu’elles n’ont pas été embarquées ;
- La facture commerciale ainsi que tous les documents
complémentaires ;
- Les copies de lettre de réserve adressées au transporteur avec les
réponses de ce dernier ;
- Une copie du bon de livraison portant les réserves mentionnées.
Section 3- le reversement de l’indemnité
P1- la recevabilité de la demande
Dès réception du dossier, la compagnie d’assurance procède à
l’examen de la recevabilité de la demande. Elle recherche les cas
d’exclusion tel que la faute de l’assuré, le vice propre de la

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marchandise, l’insuffisance ou le défaut de l’emballage, l’insuffisance
ou le défaut de l’emballage… Elle vérifie ensuite que l’assuré est ben
couvert par le sinistre subi.
P2- le règlement des pertes et dommages
Dès que le dossier est complet, la compagnie d’assurance peut
procéder au calcul de l’indemnité et à son reversement dans les trente
jours qui suivent.
Plusieurs situations peuvent se présenter pour
l’indemnisation des avaries particulières.
- En cas de manquant (perte totale ou partielle de la marchandise),
l’indemnisation sera faite sur la valeur unitaire de la
marchandise assurée.
- En cas de dommage : le commissaire aux avaries fixe un taux
d’avarie qui permet de calculer le montant de l’indemnité sur la
valeur de l’assurance.
L’indemnisation de l’avarie commune nécessite un taux beaucoup
plus complexe. Une contribution est fixée entre les intéressés au navire
et à la cargaison proportionnellement à la valeur résiduelle des biens à
la fin de l’expédition.
Le taux de contribution est égal pour tous que le bien soit assuré ou
non au titre de l’avarie commune quand celle-ci est inférieure à la
valeur d’assurance. Quand celle-ci est supérieure, l’assuré conserve à
sa charge une partie de la contribution.

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