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LICENCE GLT NIVEAU 3

UE IUTGLT54 : OPTIMISATION DES SYSTEMES ET CONTROLE DES FLUX

OBJECTIFS :
Donner les moyens de pouvoir analyser l’équilibre financier d’une entreprise, ses
performances et les perspectives de croissance.

GLT 542 Analyse Financière


Volume horaire
Code UE Coefficient CCTS Semestre
CM TD TP TPE

OBJECTIFS :
 Donner les moyens de pouvoir analyser l’équilibre financier d’une entreprise, ses
performances et les perspectives de croissance.

CONTENUS :

 Passage du bilan comptable au bilan financier (retraitements) ;


 Etude de l’équilibre financier d’une entreprise (relation de trésorerie, fonds de
roulements, besoin en fonds de roulement) ;
 Analyse des performances de l’entreprise ; Tableau de financement ;
 Etude des critères de choix d’investissement en avenir certaine (VAN, taux interne
de rentabilité, indice de profitabilité).

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INTRODUCTION GENERALE
L’analyse financière peut être définie comme une démarche, qui s’appuie sur
l’examen critique de l’information comptable et financière fournie par une entreprise à
destination des tiers (donc de tout le monde…), ayant pour but d’apprécier le plus
objectivement possible sa performance financière et économique (rentabilité, pertinence des
choix de gestion…), sa solvabilité (risque potentiel qu’elle présente pour les tiers, capacité à
faire face à ses engagements…), et enfin son patrimoine.
On voit bien l’intérêt :
› Pour le dirigeant : l’analyse permet de mesurer la performance de sa propre gestion,
de la comparer à celle de ses concurrents directs, et éventuellement de mettre en œuvre des
actions correctrices. Elle permet aussi, et surtout, d’apprécier la solvabilité de ses clients
(intérêt financier direct) et de ses fournisseurs (intérêt stratégique) en analysant leurs propres
bilans. Un dirigeant se pose des questions très simples : « Mes clients seront-ils capables
d’honorer leurs engagements », ou, plus prosaïquement, « de payer mes factures ? ». « Puis-je
compter durablement sur mes fournisseurs ? En cas de difficulté, ne seront-ils pas tentés de
“rogner” un peu sur la qualité des marchandises ou des matières qu’ils me livrent ? Pourront-
ils tenir leurs délais de livraison ? Dans le doute, ne dois-je pas de mon côté commencer à
diversifier mes sources d’approvisionnement ? »
› Pour l’actionnaire : il s’agira d’apprécier la performance et l’efficacité du dirigeant
en place, au besoin pour le changer s’il ne donne pas toute satisfaction. On connaît l’influence
qu’exercent certains actionnaires institutionnels (fonds de pension, banques…) sur les
dirigeants des entreprises qu’ils contrôlent. On sait bien qu’un changement fréquent de
dirigeant à la tête d’une entreprise est l’indice soit d’une situation financière fragile, soit d’une
trop grande liberté que le dirigeant précédent aurait pris par rapport à la ligne politique définie
par l’actionnaire (ligne qui s’exprime souvent en termes de niveau de dividendes !)... C’est un
peu moins vrai dans les PME où, fréquemment, dirigeant(s) et actionnaire(s) se confondent.
› Pour les co-contractants (les tiers qui se trouvent en position d’exécuter des
contrats avec l’entreprise, essentiellement les clients et les fournisseurs) : au-delà de la
solvabilité immédiate du partenaire, comme on vient de le voir, l’analyse financière va aussi
permettre de mesurer le poids relatif de chacun dans la relation commerciale. Il ne faut jamais
oublier que, dans la vie des affaires, il y a un enjeu permanent de rapport de forces : en tant
que client, je « pèse » combien chez tel fournisseur ? En tant que fournisseur, quel est mon
taux de pénétration chez tel client ? On comprend aisément qu’une entreprise qui réaliserait
30 ou 40 % de son activité (en finance on dira « ... de son chiffre d’affaires ») avec un seul
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client, serait soumise à toutes ses exigences, parfois à tous ses caprices (demandes de remises,
d’échelonnement de paiements, etc.). Les bilans des clients et des fournisseurs constituent à
cet égard une mine de renseignements (certaines entreprises ne publient pas leurs comptes au
Greffe du Tribunal de Commerce dont elles dépendent – et payent l’amende prévue dans ce
cas par le législateur – pour éviter précisément d’en apprendre trop à leurs clients ou
fournisseurs. Ce n’est pas toujours un bon calcul : tout finit toujours par se savoir, même si
c’est avec retard… et, surtout, les affaires ne peuvent vivre qu’à travers une certaine
transparence. L’opacité est toujours suspecte.
› Pour les prêteurs (qui sont une catégorie à part de co-contractants) : il s’agira de
mesurer la capacité de l’entreprise à rembourser les capitaux prêtés ou qu’ils se proposent de
lui prêter. Par « prêteurs », il faut entendre bien sûr les banques, mais aussi, par extension,
tous les partenaires qui interviennent plus ou moins directement dans la « chaîne financière » :
les assureurs-crédit (sociétés auprès desquelles une entreprise peut s’assurer contre le risque
de non-paiement de la part de ses clients), la Banque de France (qui attribue une cote de crédit
à chaque entreprise), les sociétés privées qui collectent les renseignements commerciaux et
financiers (pour les revendre ensuite à leurs abonnés)…
› Pour les salariés : intérêt de comparer la politique sociale de leur employeur avec
celle des concurrents : rémunération, primes… (informations que l’on obtient souvent par
lecture directe des documents comptables), mais aussi sa politique financière : parmi les
richesses créées par l’entreprise, quelle est la part reversée au personnel ? On parlera plus loin
de « répartition de la valeur ajoutée ». De plus en plus aujourd’hui les candidats à l’embauche,
au moins cadres ou futurs cadres, s’intéressent de près à la situation financière et à la politique
sociale de leur futur employeur. Un rapide coup d’œil sur ses comptes sera donc très
instructif. Généralement, toute prise de décisions en finance passe par un diagnostic financier.
Les 3 objectifs du diagnostic sont les suivants :
 Mesurer et apprécier l’activité de l’entreprise et la rentabilité économique des capitaux
investis (en investissant 100 dans une entreprise, combien cela va me rapporter ?).
 Apprécier les conditions dans lesquelles sont réalisés ou non les équilibres financiers
(est-ce que l’entreprise dispose d’une marge de sécurité ? Il existe des fonds de
roulement qui permettent de répondre à cette question. Quel est le niveau
d’endettement ? Quelle est la situation du niveau de solvabilité de l’entreprise ?).
 En déduire le degré d’autonomie de l’entreprise (est-elle indépendante ou non des
financements extérieurs ?). Le diagnostic vise à faire le point pour : – d’une part,
déceler les symptômes (révélant des phénomènes) susceptibles d’entraver le bon
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fonctionnement de l’entreprise ; – d’autre part, prendre des décisions correctives
quand elles s’imposent (à court et long terme).

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CHAPITRE 1 : BILAN FINANCIER

A la fin de ce chapitre l’apprenant doit être capable de :


 passer du bilan comptable au bilan liquidité ; 
 identifier les types de retraitements ;
 établir le bilan liquidité ; 
 calculer et interpréter :
o le fonds de roulement liquidité ;
o le besoin en fonds de roulement ;
o la trésorerie nette.
 calculer et interpréter :
o les ratios de structure financière : ratio de financement permanent, ratio
d’indépendance financière, ratio de liquidité de l’actif, ratio de solvabilité générale,
ratio de trésorerie, ratio de fonds de roulement, le ratio de capacité de
remboursement ;
o les ratios de rentabilité : des capitaux propres et du chiffre d’affaires ;
o les ratios d’exploitation (de rotation) ; rotation des créances à court terme, rotation
des dettes à court terme, ratios de rotation des stocks.
 rédiger un rapport financier
I- Généralités
Lorsqu’on souhaite mesurer les risques encourus par l’entité au regard de ses dettes et
créances, il importe d’envisager le bilan sous un aspect financier. Ainsi, le bilan liquidité est
basé sur l’hypothèse d’arrêt volontaire de l’activité à court terme contrairement à l’analyse
fonctionnelle (bilan fonctionnel) qui retient l’hypothèse de continuité d’exploitation.
En effet, le bilan financier doit renseigner les actionnaires et les tiers (notamment les
prêteurs) quant à la solvabilité de l’entité et surtout quant à la liquidité financière.
Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure financière de l’entité.
Cependant, il est nécessaire de retraiter les éléments constitutifs du bilan comptable pour
permettre une analyse de la liquidité du bilan et de la solvabilité de l’entité.
Ainsi, pour aboutir au bilan financier, les postes du bilan comptable seront classés en
masses homogènes d’après leur degré de liquidité et d’exigibilité.
A- Les notions de solvabilité et de liquidité
La solvabilité est l’aptitude de l’entité à faire face à ses engagements financiers d’une
manière générale et particulièrement en cas de liquidation.
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La solvabilité dépend de la valeur du patrimoine mesurée par l’actif net qui est la
différence entre les avoirs réels de l’entité et ses dettes. (Pour plus de détails confère cours de
comptabilité des sociétés : évaluation des titres sociaux).
La liquidité quant à elle est l’aptitude d’un bien de l’actif à être transformé en
disponibilité.
Ainsi, une entité est liquide quand les ressources dégagées par ses opérations courantes lui
fournissent les disponibilités suffisantes pour faire face à ses échéances à court terme.
B- Rôle, objectifs et limites de l’analyse liquidité
1- Rôle du bilan financier
Le rôle du bilan financier est de :
- présenter le patrimoine réel de l’entité (évalué à sa valeur vénale) ;
- déterminer l’équilibre financier, en comparant les différentes masses du bilan
classés selon leur degré de liquidité ou d’exigibilité et en observant le degré de
couverture du passif exigible par les actifs liquides ;
- évaluer la liquidité du bilan (capacité de l’entité à faire face à ses dettes à moins
d’un an à l’aide de son actif circulant);
- estimer la solvabilité dans l’entité (l’actif est-il suffisant pour couvrir toutes les
dettes ?)
- permettre une prise de décision.
2- Objectifs du bilan financier
L’analyse liquidité est appropriée pour apprécier :
- La valeur du patrimoine de l’entité notamment en cas de cessation de paiement ;
- Le risque de faillite à court terme (solvabilité probable de l’entité à court terme ;
équilibre financier à plus d’un an)
3- Limites du bilan financier

L’analyse liquidité ne permet pas de mesurer convenablement l’outil économique. De


plus, le besoin de financement est calculé à partir des valeurs nettes à moins d’un an puisque
cette analyse privilégie la notion de prudence.
II- Structure du bilan financier
1- Etude des grandes masses du bilan liquidité

Le bilan financier s’établit à partir du bilan comptable « après affectation du résultat ».


Toutefois, certaines corrections doivent être effectuées de manière à classer les éléments de
l’actif et du passif en quatre masses homogènes significatives.

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ACTIF (valeurs nettes) PASSIF
VALEURS IMMOBILISEES (VI) CAPITAUX PROPRES
Actif immobilisé  Les capitaux propres ;
- Immobilisations incorporelles, corporelles  Les provisions pour risques et charges non justifiées
et financières. Prendre les valeurs réelles. (67 %), (à caractère de réserve)
La différence entre les valeurs réelles et les  Les ECP,
VNC constitue des +/- values à imputer aux  Les plus values de l’actif ;
capitaux propres  Le résultat diminué des distributions prévues (à
- Prêts : reclasser les montants encaissés à reclasser dans les dettes soit à DCT ou DF)
moins d’un an dans les créances Les éléments précédents seront diminués :
- les créances à moins et à plus d’un an  Des dettes fiscales latentes (subventions
difficilement recouvrables (créances d’investissement et provisions réglementées)
douteuses, …)  Des moins-values d’actif (y compris les ECA non
- le stock outil ou de sécurité (à retrancher couverts par des provisions pour risques et charges)
des stocks)
ACTIF CIRCULANT DETTES FINANCIERES
Valeur d’Exploitation (VE)
- Les stocks (flottants autres que le stock outil  toutes les dettes à plus d’un an (sauf les concours
ou stock de sécurité (marchandises, bancaires à reclasser dans trésorerie passif))
matières premières, …)  provisions pour risques et charges justifiées à plus d’un
- Les encours an
- Les stocks périmés doivent être déduits de  dettes fiscales latentes dont les décaissements sont
l’actif puisque leur valeur réelle est nulle. envisagés à plus d’un an
Ce traitement a pour conséquence la
diminution des capitaux propres
- La différence entre les valeurs réelles et les
VNC constitue de +/- values à imputer aux
capitaux propres

Valeurs Réalisables
- fournisseurs, avances versées ; DCT (passif à moins d’un an)
- clients, mais (s’il y a des créances à  Toutes les dettes à moins d’un an (dettes commerciales,
recouvrer à plus d’un an : cette information fiscales, sociales, dettes diverses)
sera classée dans les VI) ;  Dettes financières à décaisser dans moins d’un an
- autres créances ; (intérêts courus)
- clients, EAR (à placer en liquidité –
trésorerie actif- les EAR escomptables dans
les limites du plafond d’escompte, et la
partie non escomptable demeure dans les
valeurs réalisables) ;
- les titres de placement difficilement
vendables ou non cotés en bourse (seront
classées en immobilisation-VI, plus d’un
an-ou VR-moins d’un an- selon le cas)
TRESORERIE ACTIF TRESORERIE PASSIF
- Titres de placement facilement vendables  Solde créditeur du compte banque
(mais si rien n’est dit, ils restent ici)  Concours bancaires courants (venant des emprunts)
- Valeurs à encaisser
- Banques, chèques postaux et caisse
- EAR facilement négociables
NB : Lorsque l’ECA est couvert par une provision pour perte de change, il est assimilé à un
actif réel (Valeurs réalisables s’il provient des créances ou dettes à moins d’un an ; Valeurs
immobilisées s’il provient des créances ou dettes à plus d’un an). Dans le cas contraire, on les
considère comme non valeur (moins value).

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2- Tracé du bilan liquidité

Après reclassement des postes de l’actif et du passif, les grandes masses du bilan
financier se présentent comme suit
ACTIF PASSIF
ELEMENTS M % ELEMENTS M %
VALEURS IMMOBILISEES (VI) CAPITAUX PROPRES (KP)
VALEURS D’EXPLOITATION (VE) DETTES FINANCIERES (DF)
VALEURS REALISABLES (VR) DETTES A COURT TERME (DCT)
TRESORERIE ACTIF (TA) ou VD TRESORERIE PASSIF (TP)
TOTAL 100 TOTAL 100

3- Tableaux de passage du bilan comptable au bilan financier

Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite la présentation des tableaux de


retraitement et de reclassement des postes qui peuvent se présenter comme suit :
a) Tableau de retraitement et de reclassement des postes de l’actif

Eléments VC VR ± values VI VE Va Réal VD

b) Tableau de retraitement et de reclassement des postes du passif

Eléments Valeurs réelles KP DF DCT TP

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4- Application

On vous donne le bilan de la société NEYARI au 31/12/2017 (en milliers de F CFA)


ACTIF EXERCICE 2017 PASSIF EXO
2017
BRUT AMORT. NET NET
ET
DEPREC
.
IMMOBILISATIONS INCORPOREL. 6 790 700 6 090 Capital social 120 000
Frais de recherche et prospection 4 200 200 4 000 Apporteurs, capital non appelé (20 000)
Brevets, licences, logiciels 90 - 90 Réserve légale 5 500
Fonds commercial 2 500 500 2 000 Autres réserves 1 200
IMMOBILSATIONS CORPORELLES 92 500 25 700 66 800 Résultat de l’exercice (+ ou -) 14 300
Terrains 12 000 - 12 000 Subventions d’investissement 900
Bâtiments 30 000 5 200 24 800 TOTAL CAPITAUX PROPRES 121 900
Matériels de transports 50 500 20 500 30 000 Emprunts auprès des ETS de crédit 4 790
IMMOBILISATIONS FINANCIERES 1 500 50 1 450 Provisions pour risques et charges 8 600
Titres de participations 1 500 50 1 450
TOTAL DETTES FINANCIERE 13 390
TOTAL ACTIF IMMOBILISE 100 790 26 450 74 340
Fournisseurs d’investissement HAO 3 400
ACTIF CIRCULANT H.A.O 3 200 - 3 200 Fournisseurs d’exploitation 45 000
STOCKS ET ENCOURS 50 000 9 500 40 500 Etat, TVA due 7 000
CREANCES ET EMPLOIS ASSIMIL. 60 000 5 000 55 000 Dettes sociales (CNPS) 4 650
Clients 30 000 5 000 25 000 TOTAL PASSIF CIRCULANT 60 050
Débiteurs divers 30 000 - 30 000

TOTAL ACTIF CIRCULANT 113 200 14 500 98 700


Titres de placement 2 100 100 2 000
Banques 15 000 15 000 Escompte de crédits ordinaires 1 100
Caisse 3 400 3 400
TOTAL TRESORERIE – ACTIF 20 500 100 20 400 TOTAL TRESORERIE – PASSIF 1 100
Ecart de conversion-actif 5 000 5 000 Ecart de conversion- passif 2 000
TOTAL 239 490 41 050 198 440 TOTAL 198 440

Autres informations complémentaires en milliers de francs (sauf l’avant dernier point)


 Le fonds commercial est estimé à 2 050 ;
 Parmi les terrains, figure 1 200 pour une parcelle achetée en 2015 et évaluée
aujourd’hui à 1 550 ;
 Les bâtiments sont estimés à 23 000 ;
 Le stock outil des produits finis s’élève à 1 450 ;

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 La moitié du résultat de l’entité sera distribuée et versée dans 6 mois ;
 Les titres de placement sont facilement négociables à hauteur de 75 %, le reste sera
encaissé dans 3 mois ;
 La provision pour risque et charge d’une valeur de 1 600 est sans objet (tenir compte
de l’impôt au taux de 33 %);
 50 % des dettes fournisseurs d’investissement H.A.O seront payés dans 18 mois et le
reste dans 9 mois ;
 Dans le poste emprunts auprès des établissements de crédit, il y a 740 à décaisser en
avril 2018 et les concours bancaires courants pour un montant de 790 ;
 Les écarts de conversion-actif concernent les créances clients à concurrence de 60 %
et les immobilisations corporelles pour 40 % ;
 L’actif circulant H.A.O concerne les créances à moins d’un an ;
 Parmi les titres de participation, on retrouve 120 titres acquis il y a trois ans à 7 000
F l’unité (montant déjà en millier) dont le cours unitaire actuel est de 6 500 F
(montant déjà en millier) ;
 Dans les créances clients, il y a 4 000 d’EAR (dont 70 % est escomptable) et 2 000
payables dans 15 mois.
Travail à faire :
1- Présenter les tableaux de reclassement des postes de l’actif et des postes du passif
2- Présenter le bilan liquidité en grandes masses (en milliers de F CFA)

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Solution
1- Présentons les tableaux de reclassement des postes de l’actif et des postes du passif
Intitulés VC V Réell +/- value VI VE V Réalis TA
Frais de recherche et pro 4 000 4 000 0 4 000 - - -
Brevets, licences, logiciels 90 90 0 90 - - -
Fonds commercial 2 000 2 050 50 2 050 - - -
Terrains 12 000 12 350 350 12 350 - - -
Bâtiments 24 800 23 000 (1 800) 23 000 - - -
Matériels de transports 30 000 30 000 0 30 000 - - -
Titres de participations 1 450 1 390 (60) 1 390 - - -
Actif circulant H.A.O 3 200 3 200 0 - - 3 200 -
Stocks et encours 40 500 40 500 0 1 450 39 050 - -
Clients 25 000 25 000 0 2 000 - 20 200 2 800
Débiteurs divers 30 000 30 000 0 - - 30 000 -
Titres de placement 2 000 2 000 0 - - 500 1 500
Banques 15 000 15 000 0 - - - 15 000
Caisse 3 400 3 400 0 - - - 3 400
Ecart de conversion-actif 5 000 5 000 0 2 000 - 3 000 -
Total 198 440 196 980 (1460) 78 330 39 050 56 900 22 700

Intitulés Nets CP DF DCT TP


Plus ou moins values de l’actif (1 460) (1 460) - - -
Capital social 120 000 120 000 - - -
Apporteurs, capital non appelé (20 000) (20 000) - - -
Réserve légale 5 500 5 500 - - -
Autres réserves 1 200 1 200 - - -
Résultat de l’exercice (+ ou -) 14 300 7 150 - 7 150 -
Subventions d’investissement 900 900 - - -
Emprunts auprès des ETS de crédit 4 790 - 3 260 740 790
Provisions pour risques et charges 8 600 1 072 7 000 528 -
Fournisseurs d’investissement HAO 3 400 - 1 700 1 700 -
Fournisseurs d’exploitation 45 000 - - 45 000 -
Etat, TVA due 7 000 - - 7 000 -
Dettes sociales (CNPS) 4 650 - - 4 650 -
Escompte de crédits ordinaires 1 100 - - - 1 100
Ecart de conversion –passif 2 000 2 000
Total 196 980 116 362 11 960 66 768 1 890

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3- Présentons le bilan liquidité en grandes masses(en milliers de F CFA)
ACTIF PASSIF
ELEMENTS MONTANTS % ELEMENTS MONTANTS %
VI 78 330 39,76 KP 116 362 59,07
VE 39 050 19,82 DF 11 960 6,07
VR 56 900 28,88 DCT 66 768 33,89
T.A 22 700 11,54 T.P 1 890 0,97
TOTAL 196 980 100 TOTAL 196 980 100

III- LES VALEURS STRUCTURELLES DU BILAN FINANCIER

A partir du bilan financier, on peut calculer un certain nombre d’indicateurs


permettant d’apprécier la situation financière de l’entité.
A- Le fonds de roulement financier
Le FRF permet d’apprécier l’équilibre financier de l’entité ; il est un indicateur de sa
solvabilité et de son risque de cessation de paiement (risque de faillite).
Encore appelé Fonds de Roulement Permanent ou Fonds de Roulement Net ou
Fonds de Roulement, il représente la marge de sécurité financière pour l’entité et une
garantie de remboursement des dettes à moins d’un an pour les créanciers.
Il peut se calculer de deux façons différentes :
1- Par le haut du bilan
FR = CAPITAUX PERMANENTS – ACTIF IMMOBILISE
C’est l’excédent des capitaux permanents sur l’actif immobilisé. Cette méthode permet
d’apprécier le mode de financement des actifs à plus d’un an.
2- Par le bas du bilan
FR = ACTIF CIRCULANT (AC) – PASSIF CIRCULANT (PC)
= (VE +VR +VD) – (DCT + TP)
Cette méthode permet de calculer (apprécier) la capacité de l’entité à couvrir ses dettes
à court terme.

 Si FR > 0 ; l’équilibre financier est respecté et l’entreprise est, en principe solvable ;
 Si FR < 0 ; l’équilibre financier n’est pas respecté ; des risques d’insolvabilité sont
probables.
Remarque :
La notion de fonds de roulement financier peut être mise en doute pour apprécier la
solvabilité de l’entité (entité du secteur de la grande distribution). En effet, il est fréquent de
constater pour ce type d’entité une situation financière saine malgré un fonds de roulement
négatif.
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D‘autres conceptions du fonds de roulement existent :
a) Fonds de roulement total ou fonds de roulement brut

FRT = VE + VR +VD =AC ou


= Total Actif – A I

b) Fonds de roulement propres

FR Propre = Capitaux Propres – A I


= VE + VR +VD ou AC – Capitaux étrangers (DF + DCT)
= FR – DF
c) Fonds de roulement Etranger

FR Etranger = DF – D CT
= FR Total – FR propre
Le schéma ci-dessous illustre les différents concepts du fonds de roulement
Actif immobilisé

Capitaux propres
FRP
FRE
Actif circulant Dettes financières
FR B- Le

DCT (y compris la TP)


FRT

besoin en fonds de roulement


Il traduit le financement nécessaire à l’entité pour boucler son cycle d’exploitation.
BFR = AC - PC
Remarque : Ce calcul s’effectue sans prise en compte de la trésorerie de l’actif et du
passif. L’idéal serait qu’il négatif.
C- La trésorerie nette
TN= Trésorerie Actif - Trésorerie Passif
TN= FR - BFR

D- Application

Reprendre l’application ci-dessus et à partir du bilan financier établi précédemment, répondre


aux questions suivantes :
1- Calculer et interpréter
a- Le fonds de roulement de deux manières différentes ;

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b- Le fonds de roulement propre ;
c- Le fonds de roulement étranger
d- Le fonds de roulement total
2- Calculer et interpréter le besoin en fonds de roulement
3- Calculer et interpréter la trésorerie nette
4- Faites la représentation graphique de l’équilibre financier (à partir des valeurs
structurelles) de cette entité à l’aide d’un graphe en bandes

Solution :
1) Calculons et interprétons
a) Le fonds de roulement de deux manières différentes ;
 Par le haut du bilan

FR = CAPITAUX PERMANENTS – ACTIF IMMOBILISE


FR = (116 362 + 11 960) – 78 330
FR = 49 992
C’est l’excédent des capitaux permanents sur l’actif immobilisé. Cette méthode permet
d’apprécier le mode de financement des actifs à plus d’un an.
 Par le bas du bilan

FR = ACTIF CIRCULANT (AC) – PASSIF CIRCULANT (PC)


= (VE +VR +VD) – (DCT + TP)
= (39 050 + 56 900 + 22 700) – (66 768 + 1890)
FR = 49 992
Cette méthode permet de calculer (apprécier) la capacité de l’entité à couvrir ses dettes
à court terme.
b) Le fonds de roulement propre ;
c) Le fonds de roulement étranger ;
d) Le fonds de roulement total
2) Calculer et interpréter le besoin en fonds de roulement
3) Calculer et interpréter la trésorerie nette
4) Faites la représentation graphique de l’équilibre financier (à partir des valeurs
structurelles) de cette entité à l’aide d’un graphe en bandes

IV- LES RATIOS DU BILAN FINANCIER


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Le bilan liquidité permet de mesurer la liquidité et la solvabilité de l’entité. Tous ces ratios
doivent calculés sur plusieurs exercices afin d’apprécier leur évolution dans le temps et dans
l’espace.
A- LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIERE :
Ratio de financement permanent, ratio d’indépendance financière, ratio de liquidité de
l’actif, ratio de solvabilité générale, ratio de trésorerie, ratio de fonds de roulement, le ratio
de capacité de remboursement ;

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Nature Formulations Appréciations
capitaux permanents Il mesure la nature du financement des immobilisations. L’idéal serait qu’il soit
Ratio de financement permanent R= >1 > à 1. Dans le cas contraire, l’entité fait recours aux DCT
Valeurs Immobilisées
avec capitaux permanents = KP + DF
Ratio de financement propre capitaux propres Il mesure le financement des immobilisations par les capitaux propres
R= >1
Valeurs Immobilisées
Ratio de financement du BFR FR
R=
BFR
Capitaux propres Il mesure la capacité de l’entité à s’endetter. L’endettement ne doit pas dépasser
Ratio d’indépendance financière R= >1 50 %.
capitaux étrangers (dettes)
(autonomie financière)
ou
Capitaux propres Capacité de l’entité à s’endetter.
R= >0,5
passif total

VE+VR+VD Il indique la proportion de l’actif qui peut être transformée en argent liquide
Ratio de liquidité de l’actif R= dans un délai court. Le résultat dépend du type d’entité (agricole, transport…).
Actif total

Ratio de liquidité réduite ou VR+VD Mesure la capacité de l’entité à payer l’ensemble de ses dettes à court terme
restreinte ou ratio e trésorerie R= >1
DCT utilisant les créances et les disponibilités. il doit être voisin de 1 pour que
générale (ou à l’échéance)
l’entité n’ait pas de difficulté financière.
Ratio de liquidité générale Actif circulant (VE+VR+VD) Mesure la capacité de l’entité à payer l’ensemble de ses dettes à court terme
R= >1 utilisant ses actifs à court terme.
Passif circulant ( DCT + TP)
Ratio de liquidité immédiate ou disponibilité Il mesure la capacité de l’entité à payer ses dettes à court terme en utilisant les
trésorerie réduite R= disponibilités.
DCT +TP
Il mesure la capacité de l’entité à payer l’ensemble de ses dettes en utilisant
Ratio de solvabilité générale actif total l’ensemble de l’actif. (c’et la marge de crédit dont dispose l’entité et la sécurité
R=
capitaux étrangers (DF + DCT +TP)
dont jouissent les créanciers en cas de liquidation de l’entité). L’idéal est qu’il
soit ˃ à 1 ; cependant il n’existe aucune norme précise pour ce ratio.

16
capitaux propres Il mesure l’autonomie financière de l’entité
Ratio d’endettement à terme R=
DF

B- LES RATIOS DE RENTABILITE ET D’EXPLOITATION


- les ratios de rentabilité : des capitaux propres et du chiffre d’affaires ;
- les ratios d’exploitation (de rotation) ; rotation des créances à court terme, rotation des dettes à court terme, ratios de rotation des
stocks.
Nature Formulations Appréciations
'
chiffre d affaires HT
Rotation des capitaux propres R=
Capitaux propres
Ration de rotation des capitaux chiffre d ' affaires HT
circulants R=
fonds de roulement

NB : Les ratios d’exploitation on été abordés dans le cadre du bilan fonctionnel.
C- Application

Reprendre l’application précédente


1- Calculer et interpréter les ratios de structure financière en complétant les annexes ci-dessous
2- Rédiger un rapport financier à l’attention de la direction générale en tenant compte des ratios de la branche d’activité

Ratios Normes
capitaux permanents 1,85
Financement permanent :
Valeurs Immobilisées

17
Capitaux propres 1,10
Autonomie financière :
Actif Total
Ratio de solvabilité générale : 0,30
actif total
capitaux étrangers (DF + DCT +TP)

Nature Formulations Calculs Appréciations


capitaux permanents
Ratio de financement permanent R= >1
Valeurs Immobilisées
avec capitaux permanents = KP + DF
Ratio de financement propre capitaux propres
R= >1
Valeurs Immobilisées
Ratio de financement du BFR FR
R=
BFR
Capitaux propres
Ratio d’indépendance financière R= >1
capitaux étrangers (dettes)
(autonomie financière)
ou
Capitaux propres
R= >0,5
passif total

VE+VR+VD
Ratio de liquidité de l’actif R=
Actif total

Ratio de liquidité réduite ou VR+VD


restreinte ou ratio e trésorerie R= >1
DCT
générale (ou à l’échéance)

18
Ratio de liquidité générale Actif circulant (VE+VR+VD)
R= >1
Passif circulant ( DCT + TP)
Ratio de liquidité immédiate ou disponibilité
trésorerie réduite R=
DCT +TP

Ratio de solvabilité générale actif total


R=
capitaux étrangers (DF + DCT +TP)

capitaux propres
Ratio d’endettement à terme R=
DF

19
CHAPITRE 2 : CHOIX DES INVESTISSEMENTS EN AVENIR CERTAIN

On appelle investissement, l’engagement d’un capital dans une opération de laquelle on


attend des gains futurs, étalés dans le temps, avec un objectif de création de valeur….
(Barreau J. et Delahaye J., 2005)
Pour les économistes, l’investissement c’est l’échange d’une satisfaction immédiate et
certaine contre une espérance de gain futur à travers l’acquisition d’un bien durable. Deux
notions apparaissent de la conception économiste de l’investissement :
 Arbitrage entre rentabilité du présent et du futur ;
 Le pari ou le risque lié aux incertitudes du futur.
Ces deux notions on conduit à calculer la rentabilité espérée d’un investissement et
d’opérer le choix entre plusieurs projets selon différentes méthodes. Il importe avant tout de
recenser les paramètres d’un investissement.
I- Nature et typologie des investissements
1- Définition
Toute décision de dépense qui conduit à l'acquisition d'un actif en vue de l'obtention
d'un flux de liquidités ultérieur et ayant pour but d'accroître la richesse des propriétaires de
l'entreprise, constitue un investissement.
L'investissement s'oppose ainsi à la consommation qui implique une destruction de
richesse et une perte de valeur. Il est réalisé en vue d'accroître la richesse des propriétaires de
l'entreprise et, par conséquent, la valeur de l'entreprise. L'accroissement de valeur signifie que
la rentabilité de l'investissement est positive. Précisons dès à présent que la mesure de la
rentabilité n'a de signification qu'en fonction du montant des capitaux investis.
Cette finalité n'exclut pas que l'opération d'investissement puisse avoir des buts plus
spécifiques augmentation de la productivité, diversification des activités, amélioration des
conditions de travail, mais on supposera que toutes ces opérations particulières concourent à
terme à l'accroissement du patrimoine des propriétaires de l'entreprise.
Comptablement, sont considérés comme investissements l’ensemble des actifs
immobilisés acquis par l’entreprise et figurant aux immobilisations (incorporelles,
corporelles, financières). Cette définition reste très restrictive ; une définition financière plus
large s’impose. « Investir c’est mettre en œuvre aujourd’hui des moyens financiers pour, au
travers des activités de production et de vente, générer des ressources financières sur plusieurs
périodes ultérieures. L’investissement est constitué non seulement par les actifs immobilisés
mais aussi par les besoins en fonds de roulement d’exploitation qui représentent en fait des
besoins permanents. Cette définition intègre forcément la notion de risque. Pourront donc être

20
considérés comme des investissements des dépenses susceptibles de dégager des recettes
supplémentaires ou de permettre d’économiser des coûts (publicité, recherche, formation du
personnel...).
2- Typologie des investissements
Le plan comptable classe les investissements en fonction de leur destination dans les
immobilisations. Trois classes sont définies : investissements incorporels, corporels et
financiers. Bien que cette classification n’apporte aucune information à propos de la nature de
la politique d’investissement de l’entreprise, elle permet, toutefois de bien saisir la diversité
des projets.
Différentes catégories peuvent être distinguées en fonction de la nature ou l’objet lié à la
nature de l’entreprise. Selon l’objet, on peut distinguer quelques catégories :
 Les investissements de remplacement : sont destinés à renouveler les actifs
productifs usés ou obsolètes afin de maintenir le potentiel productif de l’entreprise.
 Les investissements d’expansion (croissance) : qui permettent à l’entreprise
d’accroître la capacité de production et de commercialisation des produits existants.
 L’investissement de productivité : les investissements de productivité visent à
réduire les coûts unitaires ou à augmenter les niveaux de production, ils se combinent
généralement avec l’investissement de remplacement.
 L’investissement stratégique : à caractère défensif ou offensif.
Selon la nature, on distingue :
 L’investissement commercial : il comprend tout ce qui concoure au positionnement
de produit ainsi que dans le développement de ses ventes.
 L’investissement financier : concerne l’acquisition des titres financiers afin d’obtenir
un revenu.
 L’investissement immatériel : comprend essentiellement les dépenses en capital
humain et les dépenses liées à la recherche et au développement.

II-Les paramètres d’un investissement (caractéristiques d’un projet)


Lorsque l’entreprise étudie un projet d’investissement, elle se retrouve confrontée à au
moins 05 variables :
1) Le capital investi (Io)
C’est le coût de l’investissement, la dépense que doit supporter l’entreprise pour
réaliser le projet. Il comprend :

21
- Le prix d’achat HT ou le coût de fabrication ;
- Les frais accessoires (transport, publicité, R & D …) ;
- Les droits de douane (pour les biens importés) ;
- La TVA non récupérable (si l’entreprise a un droit de déduction inférieur à 100 %) ;
- les dépenses induites qui interviennent antérieurement à la phase de démarrage
de l’investissement, telles que les frais d’études, la formation du personnel,
l’acquisition de brevets et licences dans la mesure où elles ne constituent pas des
charges régulières et sont directement liées à l’investissement ;
- L’augmentation du besoin en fonds de roulement(en général, tout projet
d’investissement accroît l’activité de l’entreprise, ce qui a pour conséquence
d’augmenter la différence : stocks +créances d’exploitation – dettes d’exploitation)
(AC – Dettes.). Cette différence n’est autre que le besoin en fonds de roulement
d’exploitation. Dès que cette différence est positive, son augmentation représente
un besoin nouveau qui appelle un financement nouveau. La somme engagée au titre
de l’augmentation du BFR ne donne pas lieu à amortissement et est récupérée au
terme de la vie du projet.
- Les coûts d’opportunité (par exemple : l’entreprise qui utilise un terrain dont elle
dispose actuellement pour réaliser un projet, doit inclure dans les capitaux investis,
les liquidités qu’elle aurait pu obtenir en vendant ce terrain).
Un investissement peut être financé en une seule phase (par exemple achat d’une
machine) ou en plusieurs phases (par exemple la construction d’une usine).
Remarque :
Dans le cas d’un investissement de remplacement ou de productivité, le prix de
cession net de l’ancien équipement vient en déduction du prix d’acquisition du nouvel
investissement, ce qui vient minorer le montant du capital investi IO.
Le coût d’acquisition peut aussi être réduit par les subventions à recevoir,
éventuellement liées à l’investissement, qui sont traitées comme le prix de cession du matériel
après correction de la fiscalité.
2) Les flux nets de trésorerie ou recettes futures (CF)
Encore appelé cash-flow ou capacité d’autofinancement, ils sont constitués de
ressources nettes dégagées par l’investissement. Ce sont des économies réalisées imputables
au projet.
cash−flow=( recettes imputables au projet )−(dépensesimputables au projet )

22
En principe, les cashflows sont générés de manière continue, mais pour simplifier des
calculs de rentabilité, on admet qu’ils sont obtenus, globalement, à la fin de chaque exercice.
Cependant, la plupart des éléments constitutifs des CF étant étalés prévisionnellement
sur plusieurs années, la formule généralement retenue est la suivante lorsque l’investissement
est réalisé par fonds propres :

CF = Résultat Net + Dotations aux Amortissements

Il faut donc procéder à diverses corrections, tenir compte des décalages de paiements
induits par la variation du BFR.
Les dépenses d’exploitation excluent les charges financières en raison de la séparation
de la décision d’investissement et de la décision de financement ; on évalue ainsi la rentabilité
industrielle ou commerciale d’un projet avant de la comparer au coût du financement pour
une structure financière donnée.
Enfin, les dépenses d’exploitation ne comprennent pas la dotation aux amortissements
puisque l’amortissement n’entraîne aucune sortie de liquidités.

Les besoins en fonds de roulement se créent en début d’exploitation, c’est pourquoi


on en tient compte dans la première étape ; la variation des BFR s’inscrit chaque année dans
les cash-flows d’exploitation. En dernière période, on récupère ce BFR : on peut ainsi vérifier
dans un plan d’investissement que la somme de la ligne appelée variation du BFR est égale à
zéro.
3) Le taux d’intérêt ou le coût du capital (i)
C’est le taux d’intérêt actuariel qui permet de déterminer la valeur actuelle des flux
nets de trésorerie générés par l’investissement. Il rend ainsi possible, la comparaison entre le

23
capital investi et les résultats futurs attendus. Il dépend du taux d’intérêt du marché, du taux
d’inflation, du coût du capital de l’entreprise (pour le choix des investissements).
4) La durée de vie de l’équipement (ou investissement) (n)
C’est la période pendant laquelle l’entreprise souhaite exploiter le projet. Il s’agit en
principe de la durée de vie économique, mais si celle-ci n’est pas connue, on retient la durée
d’amortissement comme durée de vie.
5) La valeur résiduelle (VR)
À la fin de la durée d’utilisation, le bien, objet de l’investissement peut être cédé.
Comme il est totalement amorti, le produit de cession du bien est une plus-value ajoutée au
dernier cash-flow.
En réalité, cette plus-value est imposée à l’IS au taux en vigueur. C’est donc le résultat
net de cession qui devient alors la valeur résiduelle (s’il faut tenir compte de l’IS)
APPLICATION 0 :
Pour développer son activité, l’entreprise SDT achète un nouvel équipement dont les
caractéristiques sont les suivantes :
-Dépenses engagées -Prévisions
- Prix d’achat : 2 500 000 F (HT) -Durée d’exploitation : 5 ans ;
- Frais d’installation : 470 000 F (HT) -Mode d’amortissement : Linéaire ;
- Frais de formation du personnel : 200 000 F -Chiffre d’affaires annuel : 3 150 000 F (HT) ;
(HT) ; -Charges variables : 40% du chiffre d’affaires
- Augmentation du BFRE en première année : (HT)
300 000 F. -Charges fixes (hors amortissements) : 707 000 F
par an ;
-Valeur résiduelle (nette d’impôt) : 243 000 F.
-taux de l’impôt sur les sociétés : 33 %
- taux d’actualisation : 10 %

Travail à faire :
1) Déterminer la valeur d’origine de cet équipement à amortir
2) Déterminer le coût de l’investissement
3) Calculer les cash- flows de ce projet
Solution :
1- Déterminons la valeur d’origine de cet équipement à amortir
 Prix d’achat HT de la machine 2 500 000
 Frais d’installation +470 000
 Frais de formation +200 000
 TVA non récupérable -
Valeur d’origine (VO) 3 170 000

24
2- Déterminons le coût de l’investissement
Valeur d’origine (IO) 3 170 000
Variation du BFRE à financer au début de l’année 1 +300 000
Coût de l’investissement 3 470 000

3- Calculons les cash- flows de ce projet


Années 1 2 3 4 5
Eléments
Recettes 15 000 000 12 000 000 13 000 000 13 000 000 10 000 000
Dépenses d’exploit. -6 000 000 -4 000 000 -4 000 000 -4 000 000 3 000 000
Amortissements -8 000 000 -8 000 000 -8 000 000 -8 000 000 8 000 000
Résultat imposable 1 000 000 0 1 000 000 1 000 000 -1000 000
Impôt sur les sociétés -330 000 0 -330 000 -330 000 -(-330 000)
Résultat net 670 000 0 670 000 670 000 -670 000
Amortissement +8 000 000 +8 000 000 +8 000 000 +8 000 000 +8 000 000
CAF
∆ du BFRE
Cash flow (FNT) 8 670 000 8 000 000 8 670 000 8 670 000 7 330 000

III- LES DIFFERENTES MODALITES DE FINANCEMENT

Pour financer les investissements, une entité a recours à deux formes de financement :
1) Financement interne : il s’agit de l’autofinancement. Car en décidant d’une mise en
réserve de tout ou partie des bénéfices, les actionnaires permettent à l’entreprise de
financer ses projets au regard des flux financiers générés.
2) Financement externe : les fonds proviennent alors de l’extérieur, soit par :
a) augmentation de capital
b) Endettement à travers les emprunts indivis ou obligataires
c) Location –acquisition (leasing ou crédit-bail)
d) Les interventions de l’État
e) Les cessions d’actifs immobilisés
IV- MESURE DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE D’UN PROJET
D’INVESTISSEMENT
Évaluer un projet d’investissement conduit à comparer le capital investi (I) à
l’ensemble des cash-flows CF1, CF2, CF3, …, CFn. Cette comparaison implique l’évaluation
du capital investi et des cash-flows à une même date (en général la date zéro).

25
On distingue deux grandes catégories de méthodes : les méthodes sans actualisation et
les méthodes avec actualisation.
A- Les méthodes sans actualisation
a) Le délai de récupération
Le délai de récupération (d ) du capital investi est le temps au bout duquel le montant
cumulé des cash-flows actualisés ou non actualisés est égal au capital investi.
Il s’agit donc d’un critère de sécurité et non de rentabilité : plus un projet est récupéré
rapidement, moins il est risqué.
Pour plusieurs projets, celui qui présente le moins de risque est celui qui se récupère le
plus vite.
 Cas des cash - flow variables
APPLICATION 1 :
La Société NEYARI veut réaliser un investissement de 5 000 000 F dont l’objet est de
fabriquer un nouveau produit pendant 5 ans. La valeur résiduelle de l’équipement au bout de 5
ans est nulle et la société est assujettie à l’impôt sur les sociétés au taux en vigueur. Les
recettes et les dépenses prévisionnelles sont données ci-dessous :

1 2 3 4 5
Années
CAHT 8 800 000 8 800 000 8 400 000 8 400 000 5 400 000
Matières premières 4 900 000 4 900 000 5 100 000 5 100 000 2 800 000
Charges de personnel 1 200 000 1 200 000 1 400 000 1 400 000 895 400
Autres charges décaissables 500 000 500 000 500 000 500 000 500 000
Amortissements 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000
Total des charges
Taux d’actualisation : 10 %.
Travail à faire :
1. Calculer le résultat net prévisionnel de chaque année
2. Calculer le pay back period de ce projet (sans actualiser les cash flows)
Solution
1. Calcul du résultat prévisionnel net de chaque année
1 2 3 4 5
CA HT
Total des charges
Résultat avant impôt
IS--------- %
Résultat net

26
2. Calcul du délai de récupération
On détermine d’abord les cash-flows nets, puis des cash-flows cumulés.
1 2 3 4 5
Résultat net
Amortissements
CF
∑ CF

 Cas des cash – flow constants


Lorsque les flux de trésorerie annuels sont identiques, le délai de récupération est égale à :

Investissement
Flux de trésorerie annuel
APPLICATION 2 :
Un projet d’investissement présente les caractéristiques suivantes :
- Dépense initiale : 575 000
- Cash-flows annuels constants : 109 000
- Durée de vie: 8 ans. Taux d’actualisation : 10 %.
Travail à faire: Calculer le délai de récupération de ce projet
b) Le taux de rentabilité comptable
C’est le rapport entre le bénéfice net moyen procuré par l’investissement et la dépense
initiale
bénéfice net annuel moyen
t= ×100
capital investi
En présence de plusieurs projets, seul le projet au taux le plus élevé est retenu.
APPLICATION 3 :
Reprendre l’application 1 précédente, et calculer le taux de rentabilité comptable
Solution :

bénéfice net annuel moyen=

Taux de rentabilité comptable =

27
¿

c) La valeur nette
Pour le financier, un investissement est un échéancier de flux de fonds. La valeur nette
exprime la somme arithmétique de ces flux. L’ordre des flux n’a aucune importance. Le cas
général d’un investissement se compose d’un décaissement initial (prix d’achat) suivi
d’encaissements (revenus générés). Par convention, les décaissements apparaîtront en valeurs
négatives, alors que les encaissements figureront en valeurs positives.
APPLICATION 4 :
Une machine d’une valeur de 2 500 000 F va rapporter 700 000 F par an pendant cinq
ans (2014 à 2018). Calculer la valeur nette de ce projet
Solution :
L’échéancier des flux de fonds se présente comme suit :
1er janvier 2014 Fin 2014 Fin 2015 Fin 2016 Fin 2017 Fin 2018
-2 500 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000

La valeur nette correspond à la somme des flux, soit _____________- ____________ =

Remarque :
Ces deux méthodes intègrent très peu les facteurs « temps » et « risques ». Pour
intégrer les notions de temps et de risque dans le choix des investissements, il faut recourir à
l’actualisation.
B- Les méthodes avec actualisation
Les critères de jugement sont liés soit à la rentabilité du projet soit au risque qu’il fait
courir à la société, soit aux deux à la fois sous forme d’arbitrage. On compte quatre critères
usuels à déterminer pour chaque investissement.

a) La valeur actuelle nette (VAN)


a-1- Principe
La VAN est la différence entre les flux financiers actualisés à la date 0 et les capitaux
investis (fonds propres). Elle est généralement utilisée pour les projets de même montant et de
même durée.
 Cas des cash-flows variables

28
VAN = – I0 + CF 1 (1+ x )−1+ CF 2 (1+ x)−2 +…+ CF n (1+ x)−n+VR nette (1+ x)−n
VAN = – I0 + ∑ CF actualisés + VR nette actualisée.
 Cas des cash-flows constants
Lorsque les flux nets attendus sur la période considérée sont constants, on a alors :
−n
1−(1+i)
VAN =−I o + FNT +VR nette actualisée
i
 Cas des cash-flows suivants une progression arithmétique

VAN =
1−( 1+i )−n
i [ r
i
nr
i ] −n
a1+ +nr − +VR(1+i) −I 0

 Cas des cash-flows suivants une progression géométrique

Si la raison de la progressionq ≠ ( 1+i ) alors:


n n
q −(1+i) −n −n
VAN =a1 (1+i) +VR (1+ i) −I 0
q−(1+i)

Si la raison de la progression q=( 1+i ), la formule ci-dessus prend une forme


indéterminée. Et la formule à utiliser dans ce cas est la suivante :
n−1
valeur acquise=A=n a1 (1+i)
V 0= A (1+i)−n
n−1 −n
¿ n a1 ( 1+i ) (1+i)
−1 −n
VAN =n a1 (1+i) + VR(1+i) −I 0

a-2- Interprétation

- Si VAN > 0, le projet est rentable.


- Pour les projets mutuellement exclusifs (plusieurs projets), on retient celui qui possède
la plus forte VAN à condition qu’elle soit strictement positive

APPLICATION 5 :
Exercice 1 : Reprendre l’application 0 (l’entreprise SDT)
Travail à faire :
1) calculer la VAN et interpréter le résultat obtenu
NB : En cas de virgule arrondir à l’unité supérieure. (1)

29
Solution :
−n
(1 , 1) 1 0,90 0,83 0,75 0,68 0,62
Cash-flow
actualisé
∑ CF
actualisés

VAN=
Le projet ………………………………………………………………………………….
Exercice 2 :
Reprendre l’application 2, puis calculer la VAN et interpréter le résultat obtenu
Solution
VAN =¿

b) Le taux interne de rentabilité (TIR)


b-1) Définition
Le TIR est le taux x pour lequel il y a équivalence à la date 0 entre le capital investi et
l’ensemble des flux financiers générés (cash-flows) par le projet. C’est le taux pour lequel la
rentabilité est nulle (la VAN = 0).
0 = – I0 + CF 1 (1+ x )−1+ CF 2 (1+ x)−2 +…+ CF n (1+ x)−n+VR nette (1+ x)−n
−n
1−(1+ x)
0=−I o + FNT +VR nette actualisée
x
Il est obtenu par interpolation linéaire à l’aide de la table financière ou à partir de deux
VAN, une positive et l’autre négative. Il doit être supérieur au taux d’actualisation (coût du
capital).

b-2) Interprétation
- Critère de décision – Projet simple : tout projet dont le TIR est inférieur au taux de
rentabilité minimum exigé par l’entité sera rejeté. Ce taux est appelé « taux de rejet ».
- Projets mutuellement exclusifs : Entre plusieurs projets acceptables, le projet
possédant le TIR le plus élevé sera retenu.
- Si le TIR est égal au taux de rentabilité minimum, le projet est neutre à l’égard de la
rentabilité globale de l’entreprise. En revanche, si le TIR est inférieur, la réalisation du
projet entraînera la chute de la rentabilité globale de l’entreprise.

30
APPLICATION 6 :
Exercice 1
Soit un projet d’investissement qui a les caractéristiques suivantes :
- Dépense initiale : 1 000 000
- Durée de vie : 4 ans
- Coût du capital : 10 %
- Cash-flows annuels
Années 1 2 3 4
Cash-flows 300 000 400 000 500 000 200 000

Travail à faire:
1- Ce projet doit-il être accepté au taux de 10 % (Critère de la VAN) ?
2- Même question au taux de 15,5 % ?
3- Calculer par interpolation linéaire le taux interne de rentabilité puis interpréter le
résultat
Annexes (à exploiter)
Années 1 2 3 4
(1,1)−n
0,909091 0,826446 0,751315 0,683013

Années 1 2 3 4
(1,155)
−n
0,865801 0,749661 0,649014 0,561917

Solution :
1) Calculons la VAN de ce projet au taux de 10 % et jugeons si le projet est acceptable
Années 1 2 3 4
Eléments
Cash flow (FNT)
(1,1)
−n
0,909091 0,826446 0,751315 0,683013
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

VAN = . Le projet est , car la


VAN est .
2) Calculons la VAN de ce projet au taux de 15,5 % et jugeons si le projet est acceptable
Années 1 2 3 4
Eléments
Cash flow (FNT)
(1,155)
−n
0,865801 0,749661 0,649014 0,561917

31
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

VAN = . Le projet est , car la


VAN est .
3) Calculons par interpolation linéaire le taux interne de rentabilité ( x ) puis interprétons
le résultat
Cette interpolation se fera à partir des VAN précédemment calculées ci-dessus :
0,1 …………….
x ..……………
0,155 …………….
La valeur de x est donnée par interpolation linéaire de ces valeurs.

x=¿
Ce TIR montre que le projet d’investissement est acceptable, car TIR ¿

Exercice 2
Un projet d’investissement présente les caractéristiques suivantes :
- Dépense initiale : 575 000
- Cash-flows annuels constants : 109 000
- Durée de vie: 8 ans
Travail à faire:
1- Ce projet doit-il être accepté au taux de 10 % (Critère de la VAN) ?
2- Même question au taux de 10,5 % ?
3- Calculer par interpolation linéaire le taux interne de rentabilité puis interpréter le
résultat

32
c) L’indice de profitabilité (IP)
Alors que la VAN mesure l’avantage absolu retiré d’un projet d’investissement, l’indice
de profitabilité mesure l’avantage relatif, c’est-à-dire le gain (le profit) que rapporte un (1)
franc de capital investi. Plus il est élevé plus l’investissement est rentable.

Ip=
∑ CFi (1+i)−n+VR nette (1+i)−n
Io
VAN
Ip= +1
Io
Décision :
- Si I.P. > 1 ; le Projet est rentable et accepté.
- Si I.P < 1, alors le projet n’est pas rentable et doit être rejeté.
- Pour plusieurs projets, le plus rentable est celui dont l’IP est le plus élevé.

APPLICATION 7 :
Soient deux projets d’investissement aux caractéristiques ci-après :
 Projet A : Io = 150 000 ; CF1 = CF2 = …….. = CF5 = 50 000 frs. n = 5 ans
 Projet B : Io = 150 000 ; CF1 = 80 000 ; CF2 = 70 000 ; CF3 = 60 000 ; CF4 = 20
000 ; CF5 = 20 000 n = 5 ans
Travail à faire :
Opérer le choix du meilleur projet selon les critères de la VAN et de l’IP compte tenu d’un
taux de rémunération des capitaux propres de 15 %. Les valeurs résiduelles étant nulles.
Solution :

33
d) Le délai de récupération (Dr) (voir plus haut)

V- MODE DE FINANCEMENT ET RENTABILITE D’UN INVESTISSEMENT


Le mode de financement d’un projet d’investissement peut avoir une incidence sur sa
rentabilité. En effet, le mode de financement engendre des charges supplémentaires
(financières, redevances) qui influencent le calcul des cash-flows.
On distingue trois principaux modes de financement : fonds propres, emprunt et crédit-
bail.
A- Le calcul des cash - flow par année en fonction des modes de financement
Eléments Financement Financement Financement Financement
par fonds par emprunts par location- mixte
propres acquisition (Kp –
emprunt)
Recettes brutes CA HT CA HT CA HT CA HT
Charges d’exploitation (hormis A IO) -CE -CE -CE -CE
Amortissement de l’investissement -A IO -A IO -A IO -A IO
Intérêt de l’emprunt - -IE - -IE
Intérêt sur redevance - - -Ir -
Résultat avant impôt(IS) R1 R1 R1 R1
IS (33 % R1) -IS -IS -IS -IS
Résultat NET après IS R2 R2 R2 R2
Amortissement de (I0) +A IO +A IO +A IO +A IO
Amortissement de l’Emprunt - -AE - -AE
Amortissement redevance - Ar
- -
CAF ou MBA ou FNT
CF CF CF CF

NB : En réalité, le calcul des cash-flows doit se faire indépendamment du mode de


financement envisagé pour le projet (ce qui revient à considérer que le financement a lieu
par capitaux propres). La décision d’investissement et la décision de financement sont deux
décisions distinctes et successives. Le coût du financement est pris en compte par le taux
d’actualisation.
B- Calcul de la VAN lorsqu’il y a choix des modes de financement

1) Financement par fonds propres

34
VAN = ∑ CF actualisés – (I0 : Fonds propres)

2) Financement par emprunt


VAN = ∑ CF actualisés – 0

NB : Pour le calcul de la VAN I o ne vient pas en diminution, car l’entreprise n’a fait aucun
investissement par elle-même

3) Financement moitié emprunt et moitié capitaux propres


VAN = ∑ CF actualisés – (I0 : Fonds propres)

4) Financement par Leasing


VAN = ∑ CF actualisés – Montant du versement initial issu du leasing

C- APPLICATION 8
Pour accroitre sa production, la SN envisage un investissement de 20 000 000 F début
de l’année 2015, sur l’acquisition d’un équipement régulièrement amortissable en 5 ans.
La production prévisionnelle en quantités est la suivante :
2015 2016 2017 2018 2019
10 000 15 000 20 000 25 000 30 000

On estime que cette production sera écoulée au prix unitaire de 2 000 F et les dépenses
d’exploitation (hors mis les charges financières) s’élèvent à 1 500 F/unité fabriquée. La
société NEYARI est soumise à l’IS au taux en vigueur.
Travail à faire : En prenant un taux d’actualisation de 10 %, calculer la VAN et le TIR
de cet investissement dans chacune des hypothèses suivantes.

HYPOTHESE 1 : L’INVESTISSEMENT EST FINANCÉ EN TOTALITÉ PAR LES


FONDS PROPRES DE LA SOCIETE NEYARI ET LA VR EST NULLE

Calcul préalable de l ' amortissementde l ' équipement= =¿

Tableau de calcul des cash-flows actualisés

35
2015 2016 2017 2018 2019
Recettes : P*Qtés
Charges d’exploitation
Dotation aux amorts
Total des charges
Résultat avant IS
IS________ %
Résultat net
Dotation aux amorts
CAF
(1 , 1)−n
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

VAN = ∑ CF (1+i)−n – (I0 : Fonds propres) = ¿ − =¿

Recherche du TIR ; c’est-à-dire ∑ CF (1+i)−n=I 0 


2015 2016 2017 2018 2019 ΣCF (1+i)-n
CF non actualisés
CF 15 %
actualisés 20 %
25 %

On situe l’intervalle du TIR et on interpole pour déterminer le taux comme suit :

HYPOTHESE 2 : L’INVESTISSEMENT EST FINANCÉ POUR MOITIÉ PAR FONDS


PROPRES ET MOITIÉ PAR UN EMPRUNT (CONTRACTE LE 1 er 01 2015)
REMBOURSABLE EN 5 ANNUITÉS COMPRENANT CHACUNE UN
AMORTISSEMENT CONSTANT ET UN INTÉRÊT CALCULÉ À 10 % SUR LE
CAPITAL RESTANT DÛ. LA PREMIÈRE ANNUITÉ EST PAYÉE FIN DECEMBRE
2015
'
Montant de l emprunt= =¿

'
Amortissement constant de l emprunt = =¿

a) Tableau d’amortissement de l’emprunt

36
Année Capital début intérêts Amortissement Annuité Valeur résiduelle
s
2015
2016
2017
2018
2019

b) Tableau de calcul des cash-flows


Il est important de noter que :
 La partie financée par fonds propres constitue le capital ou l’investissement initial Io ;
 Les intérêts de l’emprunt viennent en augmentation des charges décaissables et donc,
du total des charges ;
 Les amortissements de l’emprunt viennent en diminution des cash-flows nets pour
donner les flux nets de trésorerie non actualisés ;
 La VAN est déterminée par actualisation des flux nets.

2015 2016 2017 2018 2019


Recettes : P*Qtés
Charges d’exploitation
Intérêts de l’emprunt
Charges décaissables
Dotations aux amorts
Charges totales
Résultat avant IS
IS________ %
Résultat net
Dotation aux amorts
CAF
Remboursement de l’e
Flux net
−n
(1 , 1)
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

Rappelons que Io est désormais égal au capital financé par fonds propres.

37
VAN = ∑ CF (1+i)−n – (I0 : Fonds propres) ¿ − =¿

HYPOTHESE 3 : L’INVESTISSEMENT EST FINANCÉ EN TOTALITÉ PAR UN


EMPRUNT REMBOURSABLE PAR PAIEMENTS DE 5 ANNUITÉS COMPRENANT
CHACUNE UN AMORTISSEMENT CONSTANT ET DES INTÉRÊTS CALCULÉS A
10 % SUR LE CAPITAL RESTANT DÛ. LA PREMIÈRE ANNUITÉ EST RÉGLÉE
UN AN APRÈS ÉMISSION DE L’EMPRUNT
Dans ce cas, il apparait clairement que l’investissement initial est nul. Zéro financement
par fonds propres. Dans cette perspective, on présente le tableau d’amortissement de
l’emprunt et on calcule les flux nets de trésorerie comme dans le cas précédent.
 Tableau 1 : Calcul du montant de l’amortissement constant de l’emprunt et
présentation du tableau d’amortissement de l’emprunt
Année Capital début intérêts Amortissement Annuité Valeur résiduelle
s
2015
2016
2017
2018
2019

 Tableau 2 : Calcul des Flux Nets Actualisés


2015 2016 2017 2018 2019
Recettes : P*Qtés
Charges d’exploitation
Intérêts de l’emprunt
Charges décaissables
Dotations aux amorts
Charges totales
Résultat avant IS
IS________ %
Résultat net
Dotation aux amorts
CAF
Remboursement de l’e
Flux net
−n
(1 , 1)

38
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

 Calcul de la VAN
HYPOTHESE 4 : L’INVESTISSEMENT EST FINANCÉ PAR UN CRÉDIT-BAIL
DONT LES CLAUSES SONT LES SUIVANTES :
 Valeur de l’équipement 20 000 000
 Versement initial 4 172 460
 Redevance annuelle 4 500 000
 Période d’investissement 5 ans
 Option d’achat et valeur résiduelle nulles
En réalité, on considère le crédit-bail comme un emprunt fictif remboursable en
redevances annuelles à un taux apparent qu’il convient de déterminer.

a) Emprunt fictif et taux apparent


En actualisant les redevances annuelles, le versement initial et la valeur résiduelle à la
date d’origine, on peut déterminer le taux apparent comme suit
b) Tableau d’amortissement de l’emprunt fictif
Après versement initial, le capital restant dû au début de 2015 est de :

− =¿

Tableau d’amortissement de l’emprunt fictif


Année Capital début intérêts Amortissement Annuité Valeur résiduelle
s
2015
2016
2017
2018
2019

c) Tableau de calcul des flux nets actualisés


39
2015 2016 2017 2018 2019
Recettes : P*Qtés
Charges d’exploitation
Intérêts de l’emprunt
Charges décaissables
Dotations aux amorts
Charges totales
Résultat avant IS
IS________ %
Résultat net
Dotation aux amorts
CAF
Dépense d’investissem
Flux net
(1 , 1)−n
Cash-flow actualisé
∑ CF actualisés

Calcul de la VAN et du TIR

VI- LE CAS DES PROJETS A FINANCEMENT ECHELONNE DANS LE


TEMPS
Dans ce cas, les différentes fractions du capital investi doivent être évaluées à une même
date (date 0, en général) et au coût du capital. On est alors ramené à l’hypothèse de
l’investissement non fractionné.
APPLICATION 09 :

40
Soit un projet d’investissement financé à raison de 1 000 000 F à la date 0, 2 000 000
F six mois plus tard et 1 000 000 F douze mois plus tard. Durée de vie : 5 ans. Valeur
résiduelle nulle. Cash-flows : 800 000 ; 1 200 000 ; 1 300 000 ; 1 000 000 ; 900 000. Coût du
capital : 10 %.
Calculer la VAN, l’indice de profitabilité et le TIR

VII- LA SELECTION DES PROJETS


L’établissement d’un programme d’investissement nécessite le classement des projets.
Or ce classement se heurte à un certain nombre de difficultés.
A- Choix du critère à utiliser en avenir certain selon l’objectif
Critères Objectifs
VAN Maximisation de l’avantage absolu global
Indice de profitabilité Maximisation de l’avantage relatif global
TRI Maximisation de la rentabilité globale
Délai de récupération du capital investi Considération du risque au détriment de la rentabilité
41
(parfois)

Dans la mesure où il est naturel que l’entreprise privilégie l’aspect rentabilité, le


critère le mieux adapté est le TRI. Ensuite peuvent être utilisés : la VAN (si les projets à
classer nécessitent des capitaux investis égaux), l’indice de profitabilité (si les projets à
classer nécessitent des capitaux investis différents).
B- choix d’investissement a durée inégale
APPLICATION 9 :
La société NEYARI hésite entre deux projets A et B présentant les caractéristiques
suivantes :
 Projet A : Vo = 4 200 000 ; FN = 1 500 000 ; n = 3 ans ; VR = 0 ;
 Projet B : Vo = 4 200 000 ; FN = 960 000 ; n = 6 ans ; VR = 0 ;
 Ces immobilisations sont amortissables linéairement sur leurs durées de vie
respectives
Conseiller NEYARI sur le choix à opérer du point de vue de la VAN compte tenu
d’un taux d’intérêt de 10 %
1) Méthode du renouvellement à l’identique

2) La méthode de la valeur résiduelle

42
3) La méthode de l’annuité équivalente ou annuité moyenne
L’annuité équivalente représente le montant des fonds qui, s’ils étaient perçus
annuellement de manière constante sur la durée de vie du projet et actualisés au taux requis,
aboutirait au même calcul que la VAN.
L’hypothèse sous-jacente est qu’il est possible de reconduire plusieurs fois les projets
que l’on doit comparer. Cela permet de « redistribuer » les coûts sur la durée de vie des
projets et donc de pouvoir les comparer sur une base commune.
Pour le calcul de l’annuité équivalente AE, on se réfère à la formule :

−n
1−(1+i)
VAN =−I o + FNT Dans le cadre des annuités constantes
i

−n
1−(1+ i)
Ici, on aura : VAN = AE
i

Entre plusieurs projets, on choisit celui qui possède l’annuité équivalente la plus élevée.

APPLICATION 10 :
Soient le projet A et le projet B ayant respectivement les caractéristiques suivantes :
VAN de A : 7 458 ; durée de A : 3 ans ; VAN de B : 9 763 ; durée de B : 2 ans ; i = 0,14
Travail à faire : Calculer l’annuité équivalente puis choisissez le meilleur projet
−n
1−(1+ i)
VAN = AE
- Pour A : i

- Pour B :

43
Conclusion :
………………………………………………………………………………………

La solution de l’annuité équivalente est plus significative, puisqu’elle élimine


l’incidence du temps et les répétitions à l’identiques nécessairement fictives des situations.
C- problème de la discordance entre critères d’évaluation
Pour choisir entre deux projets on utilise :
 La VAN (Valeur Actuelle Nette) et le TRI (Taux de Rentabilité Interne) si les capitaux
investis sont égaux ;
 Le TRI (Taux de Rentabilité Interne) et l’IP (Indice de profitabilité) sinon.
Mais il peut arriver qu’il y ait discordance entre les méthodes préconisées. Et dans ce
cas, le décideur doit, soit s’en remettre à un seul critère, soit utiliser un troisième critère
(VANG ou VANI ; TIRG ou TIRI ou IPGI) pour départager les deux précédents.
APPLICATION 11:
Soient deux projets A et B présentant les caractéristiques ci-après (en milliers de Frs) :
Éléments Io CF1 CF2 CF3 CF4 CF5
Projet A 100 000 45 000 45 000 45 000 45 000 45 000
Projet B 100 000 10 000 20 000 50 000 70 000 90 000

La valeur résiduelle du projet A est nulle et celle du projet B est de 10 000 Frs.
Travail à faire :
1) Opérer un choix entre les deux projets du point de vue de la VAN et du TIR
2) Que constate-t-on ? Prendre le taux de rentabilité minimal des projets i = 10 %

a) La valeur actuelle nette globale (VANG)


Elle est basée sur l’hypothèse de réinvestissement des cash-flows au taux i.
La VANG est la différence entre la valeur actuelle de la valeur acquise des cash-flows
et le montant de l’investissement initial.

44
 La valeur acquise des cash-flows est calculée au taux de rentabilité minimale des projets
d’investissement (i ) ;
 La valeur actuelle de la valeur acquise se calcule au coût du capital (t ) ;
 La VANG mesure l’avantage global que procure l’ensemble : investissement initial +
réinvestissement des cash-flows.
Si on désigne par A la valeur acquise par les cash-flows, on a :

Capital investie CF4 CF5


CF1 CF2 CF3

0 1 2 3 4 5 6

n−1 n−2
A=CF 1(1+ i) +CF 2(1+i) +… … ..+CFn
−n
VANG= A (1+ t) −I 0

APPLICATION 12: reprendre l’application 11


Travail à faire : Évaluer la rentabilité de ce projet du point de vue de la VANG si le coût du
capital est de 14 %

b) Le TRIG ou le TIRI
Il est basé sur la même hypothèse de réinvestissement des cash-flows au taux i.

45
Le TRIG est le taux « t » qui donne l’équivalence en fin de période, entre la valeur
acquise des flux nets de trésorerie (A) et la valeur acquise de l’investissement initial (Io). En
d’autres termes, c’est le taux pour lequel l’investissement initial est égal à la valeur actuelle
de la valeur acquise des cash-flows.
n −n
A=I 0 (1+t ) Autrement dit I 0= A(1+t )
On retient le projet si « t » est supérieur au coût du capital
Le TRIG est le taux auquel on aurait dû placer l’investissement initial pour obtenir la valeur
acquise des cash-flows au bout de la durée de vie du projet.
APPLICATION 13: Reprendre le cas précédent
Évaluer la rentabilité de ce projet du point de vue du TRIG

c) L’indice de profitabilité global (IPG) ou l’indice de profitabilité intégré (IPI)


L’hypothèse de réinvestissement des cash-flows demeure.
L’IPG, Indice de profitabilité Global est le quotient de la valeur actuelle de la valeur
acquise par le capital investi.
L’IPG mesure l’avantage relatif que procurent l’investissement initial et le
réinvestissement des cash-flows.
A(1+t )−n
IPG=
I0
APPLICATION 14: Reprendre le cas précédent et calculer le l’IPG puis conclure

EXERCICE 1 :
On considère deux projets d’investissement P1 et P2 décrits par : (en milliers de F CFA).
Éléments Io CF1 CF2 CF3 CF4
Projet P1 100 000 60 000 40 000 26 740
Projet P2 120 000 22 000 40 000 60 000 49 700

En prenant un coût de capital de 10 % et un taux de rentabilité de 18 % :


Travail à faire :
1) Calculer le TRI et l’IP de chacun des projets et discuter les résultats
2) Calculer successivement

46
a- La VANG b- Le TRIG c- L’IPG
3) Quelle conclusion peut-on tirer quant au choix de l’un ou l’autre projet ?
EXERCICE 2 : fiche 26
Une entreprise hésite entre un matériel A d’un coût de 3 000 000 F et un matériel B
d’un coût de 3 500 000 F. La durée de vie économique du matériel est de cinq ans. Les deux
matériels A et B vont générer les cash-flows suivants : (tableau ci-dessous)
Éléments CF1 CF2 CF3 CF4 CF5
Matériel A 800 000 1 100 000 1 300 000 750 000 1 000 000
Matériel B 1 000 000 750 000 800 000 1 500 000 2 000 000

Le taux d’actualisation de l’entreprise est de 14 %. Le taux d’un placement à cinq ans


sur les marchés est de 6 % (coût du capital).
Travail à faire :
1. Calculez, pour les deux matériels, la valeur actuelle nette, l’indice de profitabilité, le TIR et
le TIR global.
2. Proposez un choix d’investissement entre les deux matériels.

Avant de conclure ce chapitre, nous jugeons utile de parler brièvement de la relation


entre l’actualisation et l’inflation.
En univers inflationniste, il est important de corriger les flux de liquidité futurs pour les
exprimer dans la même unité monétaire que celle des capitaux investis. Deux cas peuvent
alors se présenter :
Si les prévisions de flux de liquidités sont faites en francs constants (hors inflation), le
taux d’actualisation ne doit pas tenir compte de l’inflation.

47
 Si les prévisions de flux de liquidités sont faites en francs courants (tiennent compte
de
l’évolution des prix), alors le taux d’actualisation doit être corrigé de l’inflation.
En notant t, le taux d’actualisation et p, le taux d’inflation moyen, le taux d’actualisation
déflaté devient (1 + t)(1 + p). Comme, en pratique, le produit t × p peut être considéré comme
négligeable, le taux déflaté devient [1 + (t + p)].

Cn
C 0= n n
(1+t) .(1+ p)

48

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