Vous êtes sur la page 1sur 39

https://www.manager-go.com/finance/analyse-financiere.

htm

ANALYSE FINANCIÈRE

D’ENTREPRISE

Comment extraire des informations pertinentes des états financiers et les


interpréter pour en retirer de précieux enseignements sur l'état de santé
d'une entreprise et de son potentiel de développement ?

Mener un tel diagnostic se révèle éminemment technique. Il faut savoir lire


et comprendre aussi bien un compte de résultat (ou compte
d'exploitation) qu'un bilan financier. Sans oublier les annexes pour
obtenir des informations complémentaires.

Outre les connaissances en matière de finance, il est indispensable de


maîtriser le fonctionnement d'une entreprise.

Objectifs d’une analyse financière

Les objectifs comme les destinataires sont multiples :

 En difficulté, un chef d'entreprise missionne un consultant pour


diagnostiquer une situation ,

 Un repreneur veut connaître l'état de santé d'une cible potentielle


avant de lancer son opération de reprise et limiter les risques,
 Un responsable commercial pour identifier les failles d'un concurrent,
ses fragilités...

 Des actionnaires potentiels souhaitent connaître l'état financier d'une


société avant d'entrer dans le capital social

 Pour alimenter le prévisionnel d'un business plan

Globalement l'analyse financière vise à étudier la rentabilité et la


solvabilité d'une entreprise, mais pas seulement ! Elle fournit de
précieuses informations sur l'exploitation d'une activité, sa place dans son
secteur et la stratégie suivie. Elle fournit des informations précieuses pour
un diagnostic financier.

Les 3 domaines d'évaluation de l'analyse

Ce type de réflexion apporte un certain nombre d'éclairages pour trois


domaines : la compétitivité de l'entreprise, sa pérennité et sa capacité de
développement. Elles forment les 3 étapes d'une analyse
financière.

1. Analyse de la compétitivité économique avec le


compte de résultat
Le document de base pour mener ces investigations est le compte de
résultat reclassé sous la forme de soldes intermédiaires de gestion.
Il s’agit de comprendre comment l'entreprise se positionne sur ses marchés
amont et aval, dans son secteur. Le chiffre d'affaires et la marge brute étant
des indicateurs fournissant ce type d'information.

Il s’agit également d’étudier quel est son mode d'exploitation et


comment elle dégage de la valeur : possède-t-elle une activité
intégrée ? Quelle est la productivité de la main d'œuvre ? etc.

2. Analyse de la pérennité financière avec le bilan et les ratios

Après avoir observé comment l'entreprise exploite ses marchés, il est


intéressant de voir sa capacité de faire face à des aléas. Les questions à se
poser portent sur l'adéquation de la structure financière avec la
stratégie suivie, le niveau d'endettement, la capacité de l'entreprise à
faire face à des baisses imprévues d'activité, etc. Le bilan fonctionnel et le
tableau de financement sont les documents de travail.

Un point important à étudier est le niveau et l'évolution du besoin en fonds


de roulement au regard des ressources dégagées par le fonds de roulement.
Les ratios de rotation (délais de paiement des clients, délais de règlement
fournisseurs, rotation de stock) apportent un complément d'analyse
pertinent pour mieux comprendre le constat.

3. Analyse du potentiel de développement avec la rentabilité

Le dernier axe à creuser est celui qui traite de l'évaluation du potentiel de


développement. Il convient de s'intéresser à son profil de croissance
notamment l'évolution de la rentabilité. En effet, une rentabilité
insuffisante requiert un apport de capitaux supplémentaire pour permettre
à l'entreprise de faire face à ses échéances. L'indicateur clé est la rentabilité
économique avec ses composantes le résultat d'exploitation / actif
économique.

BILAN FINANCIER
Le bilan comptable est riche en informations sur l'état de santé de sa
société. Encore faut-il savoir décoder les chiffres. Evaluer son patrimoine et
réaliser une analyse financière, quelques éclairages pour interpréter et
analyser les données.

À travers une batterie de ratios, il permet d'apprécier la performance de


la politique financière de l'entreprise et sa pérennité à court, moyen et long
terme.

Sa lecture apporte des réponses à des questions telles que : quels sont les
besoins de financement de l'activité ? Comment est-elle actuellement
financée ? Quel est le poids des investissements réalisés ? Quel est le niveau
de l'endettement ? Quel est le fonds de roulement ? Le BFR ? ... Il s'agit
d'une lecture fonctionnelle du bilan

Ce document fournit également les informations nécessaires pour évaluer


la capacité de l'entreprise à faire face à des aléas conjoncturels : l'analyse du
risque financier. Il s'interprète en reclassant les éléments de l'actif
suivant un critère de liquidité et ceux du passif, selon leur
exigibilité. Cette présentation se nomme "bilan financier"
contrairement au classement classique dit "normalisé". Cette présentation
patrimoniale permet notamment d'apprécier la solvabilité de l'affaire.

Définition du bilan financier

L'axe d'analyse est une vision purement financière. L'objectif est d'évaluer :

  Le patrimoine, soit la valeur de l'entreprise. On parle aussi de bilan


patrimonial.
  Sa capacité à rembourser ses dettes, donc sa solvabilité et par
inverse son risque d'insolvabilité, de faillite, etc.

Le bilan financier met en relief le niveau de liquidité de l'actif et de


l'exigibilité du passif en reclassant les différents postes suivant un horizon
temporel.

Actif Passif

Actif immobilisé > 1an Capitaux propres

Actif circulant < 1an Dettes > 1an

Dettes < 1an

Critère d'appréciation : la Critère d'appréciation :


liquidité l'exigibilité
Le bilan financier s'établit à partir du bilan comptable en procédant à un
classement des créances et dettes par échéance.

Destinataires du bilan patrimonial (ou financier)

 Les établissements de crédit pour étudier l'octroi d'un prêt

 Un acquéreur ou repreneur. Il est bien-sûr légitime de connaître la


valeur réelle de l'entreprise avant de l'acheter.

 Autres personnes devant évaluer la valeur de l'entreprise : analyste


financier pour différentes finalités complémentaires aux points précédents
à la demande du propriétaire ou bien d'un tiers, l'entrepreneur pour la
préparation à une cession ou bien pour un arrêt d'activité, ...

Définition du bilan fonctionnel

Il s'agit d'une lecture privilégiant la compréhension du fonctionnement de


l'entreprise.

Il distingue cycle long et cycle d’exploitation pour analyser l'origine et


l'utilisation des ressources.
Cette présentation financière met en relief :

Les emplois et les ressources stables

Concerne les opérations d'investissement et de financement.

 à l'actif : les immobilisations en valeur brute issues des


investissements
 au passif: les capitaux propres + les dettes financières et les
amortissements et provisions

Les emplois et ressources circulants

  à l'actif : les actifs circulants d'exploitation en valeur brute, les stocks


et créances clients - et les éléments hors exploitation
  au passif : les dettes fournisseurs, dettes diverses non financières
CONSTRUIRE ET ANALYSER UN
BILAN FONCTIONNEL
L'analyse de la structure financière d'une entreprise repose sur l'évaluation
du bilan fonctionnel. Revenons sur les points importants à connaître en la
matière.

Qu'est-ce que le bilan fonctionnel ?

Contrairement au bilan patrimonial produisant une vue financière d'une


entreprise, cette analyse s'attache à décrire, à partir du bilan comptable, le
fonctionnement d'une société.

Cette lecture met en exergue plusieurs grandes masses du bilan :

 Les ressources (capitaux propres et dettes financières) et


les emplois stables (immobilisations), liés respectivement aux
opérations de financement et d’investissement. A noter que les
emplois stables correspondent à l'actif immobilisé brut.
 Les ressources (dettes court terme au passif) et emplois
circulants (actifs circulant), issus de l'activité de l'entreprise.

L'actif et le passif du bilan comptable


deviennent

des ressources et des emplois dans le bilan fonctionnel,


c'est la différence fondamentale entre les 2 lectures.
L'objectif est de distinguer les différents cycles pour mener
des analyses financières

 Cycles de financement et d'investissement pour la partie


stable. Avec une préoccupation : vérifier l'adéquation entre durée de
vie des ressources financières et leur emploi (un emploi stable doit
être financé par une ressource stable). 
 Cycle d'exploitation et hors exploitation. Notamment pour
analyser les besoins de financement de l'exploitation et son
financement.
 Cycle de trésorerie : apprécier l'impact des cycles précédents sur la
trésorerie.

On parle aussi "d'analyse horizontale du bilan" pour matérialiser la


distinction entre la partie stable et la partie circulante. Avec en ligne de
mire : évaluer l'équilibre financier.

L'évaluation des grandes masses s'étudie à travers :

 le fonds de roulement
 le besoin en fonds de roulement
 la trésorerie nette
 différents ratios pour apprécier l'équilibre de la structure
financière
Structure du bilan fonctionnel 

Actif Passif Mesures

Emplois stables (ou Actif stable) - Ressources stables - Cycle de Fonds de roulement
Cycle d'investissement financement

Emplois d'exploitation (ou Actif Ressources d'exploitation ou


circulant d'exploitation) - Cycle (Passif circulant d'exploitation) -
Besoins en fonds de
d'exploitation Cycle d'exploitation
roulement
(exploitation et hors
Emplois hors exploitation (ou Ressources hors exploitation ou
exploitation
Actif circulant hors exploitation) - (Passif circulant hors
distinguables)
Cycle hors exploitation exploitation) - Cycle hors
exploitation

Trésorerie active - Cycle de Trésorerie passive - Cycle de Trésorerie nette


trésorerie trésorerie

Composition des grandes masses fonctionnelles 

Ressources stables Emplois stables


 Capitaux propres  Immobilisations incorporelles
 Quasi capitaux propres  Immobilisations corporelles
 Dettes financières à terme  Immobilisations financières

Actif circulant Passif circulant


 Stock  Dettes fournisseurs
 Créances clients (< 1an)  Dettes fiscales et sociales
 Créances diverses et charges constatées  Autres dettes
d'avance

Trésorerie active Trésorerie passive


 Liquidités  Concours bancaires à court terme
 Effets escomptés non échus
 
Retraitements du bilan comptable pour le transformer en bilan fonctionnel
Pour porter une lecture fonctionnelle du bilan, il est nécessaire de procéder à certains retraitements,
concernant notamment :
- les amortissements et provisions pour dépréciations : ils doivent être déplacés de l'actif
soustractif au passif en les ajoutant aux provisions pour risques et charges, un poste compris dans les
ressources stables.
- les charges à répartir sur plusieurs exercices : vu leur durée, il s'agit de quasi-immobilisations.
Elles sont donc ajoutées aux emplois stables
- les concours bancaires et soldes créditeurs de banque : par nature, il ne s'agit pas de ressources
stables. Il faut donc les retirer des dettes financières pour les placer vers les dettes circulantes.
- le crédit-bail.  Il s'agit d'un mode de financement particulier. Pour leur prise en compte dans l'analyse
de bilan, il convient de les considérer comme des immobilisations financées par emprunt et pratiquer le
retraitement suivant :
 la valeur d'origine du bien vient augmenter les emplois stables
 les équivalents des amortissements sont insérés dans les ressources stables
 la valeur nette (ce qui reste à payer) est placée dans les dettes financières
- les effets escomptés non échus dans les créances clients et trésorerie passive

Calcul et analyse du fonds de roulement, des


besoins en fonds de roulement et de la trésorerie
Voici un tableau reprenant l'expression des différents indicateurs utilisés
pour l'analyse du bilan fonctionnel. 

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources stable
Fonds de roulement - FR

Emplois d'exploitation Ressources d'exploitation


Besoins en fonds de roulement
d'exploitation (BFRE)

Emplois hors exploitation Ressources hors exploitation


Besoins en fonds de roulement
hors exploitation (BFRHE)

Trésorerie d'actif Trésorerie de passif


Trésorerie nette
Selon leur valeur, ils peuvent être positionnés dans la colonne d'à côté. Par exemple, un
fonds de roulement négatif est situé dans la colonne « passif » et non « actif ».

Le fonds de roulement

Il s'agit du solde de ressources disponibles après avoir financé les


immobilisations. Ce FR est utilisé pour couvrir les besoins en fonds de
roulement de l'exploitation.

Calcul du FR
FR = Ressources stables - Emplois stables

Les besoins en fonds de roulement d'exploitation

Ils constituent la partie des emplois restant à financer après


l'utilisation des ressources du passif circulant. Le BFR est financé
par une partie du FR pour faire ressortir une trésorerie excédentaire. Dans
la réalité quotidienne des PME, c'est rarement le cas : le ratio FR/BFR se
situant en moyenne à 55-60%.

Calcul du BFR d'exploitation

BFR exploitation = Emplois d'exploitation - Ressources d'exploitation

Même calcul pour la partie hors exploitation - le BFR global étant la somme des parties
exploitation et hors exploitation.
La trésorerie nette

La TN représente ce qu'il reste dans les comptes de l'entreprise


après le financement de l'activité. Une trésorerie nette négative
signifie un financement partiel reposant sur des financements bancaires
(facilité de caisse, découverts, etc.).

2 modes de calcul de la trésorerie


TN = Trésorerie active - Trésorerie passive
TN = FDR - BFR (exploitation + hors exploitation)
Donc :
- si FDR > BFR, la trésorerie est positive
- si FDR < BFR, la trésorerie est négative

Les ratios 

Pour apprécier les équilibres, il convient d'analyser et de suivre plusieurs


ratios :

 Les ratios de structure financière : taux d'endettement, capacité


de désendettement, ratio d'autonomie financière
 Les ratios de rotation : délais de paiement accordés aux clients,
délais de paiement fournisseurs, rotation du stock
CALCUL ET INTERPRÉTATION DES
RATIOS FINANCIERS
Toute analyse financière qui se respecte doit reposer sur des ratios fiables et
pertinents. Les plus connus étant ceux utilisés pour évaluer le besoin en
fonds de roulement : rotation de stock, délais de paiement des clients et des
fournisseurs...

En réalité, il en existe de nombreux qui sont employés selon la finalité de


l'analyse : évaluer la compétitivité d'une société, sa pérennité et sa
capacité de développement.

A ce titre, les approches sont différentes, tout comme les sources


d'informations utilisées.

Alors que pour comprendre les mécanismes de compétitivité, il faut


s'appuyer sur l'interprétation du compte de résultat, l'appréhension de
la pérennité passe principalement par l'analyse fine des informations du
bilan.

Exemples d'indicateurs financiers :


Compétitivité Pérennité Développement

Indicateurs Progression du chiffre Délais de paiement des Rentabilité économique


d'affaires clients Rentabilité financière
Analyse de la Délais de paiement Création de valeur
productivité (Valeur fournisseurs ...
ajoutée/effectif) Appréciation du niveau
Niveau des frais de de capitaux propres
personnel (Frais de Niveau d'endettement
personnel / effectif) supportable
... ...

Les principaux ratios financiers d'analyse


de bilan à connaître 

Ratios de rotation

 Ratio délais de paiement accordés à la clientèle


Formule :

(Créances clients + Comptes rattachés / chiffre d'affaires TTC) x


360

Définition : Ce ratio établit la durée moyenne du crédit client. Important à


surveiller pour maîtriser la dette client.

Si l'entreprise possède une part importante du chiffre d'affaires réalisé à


l'export, ne pas hésiter à distinguer un ratio clients algérien et d'un ratio
clients export.

 Ratio délais de paiement accordés par le fournisseur


Formule :
(Dettes fournisseur + Comptes rattachés  / achats TTC) x 360

Définition : il s'agit de la durée moyenne de crédit fournisseur


 Ratio de rotation du stock
Formule :
(Stock moyen / coût d'achat des marchandises vendues) x 360

Remarques :

 procéder avec la même formule pour les produits finis


 le stock moyen se calcule par la formule : (stock initial + stock final) / 2
 Le coût d'achat des marchandises vendues = achats de marchandises
+ - la variation de stock

Ratios de structure financière

 Ratio d'autonomie financière


(Capitaux propres + amortissements + provisions) / Dettes
financières
et aussi
Capitaux propres / total du bilan

 Taux d'endettement

(Total des emprunts / Capitaux propres) x 100

 Capacité de désendettement théorique

(Dettes financières à terme + CBCT) / (Résultat net + Dotations


aux provisions réglementées)
Comment interpréter les ratios ?
2 approches sont possibles :

 une analyse temporelle en observant l'évolution de l'indicateur


financier sur plusieurs années
 une analyse comparative par rapport à une référence (avec
les résultats d'une entreprise similaire, d'un secteur d'activité, etc.).

Dans tous les cas, la compréhension n'est possible que par une
comparaison avec un référentiel, qu'il soit temporel ou autre. 

Pour quelle utilité ?


L'application principale est le diagnostic d'une situation. Lorsqu'une
société connaît des dysfonctionnements au niveau financier, les ratios
apportent une précieuse information pour comprendre les sources du ou
des problèmes. Ces indicateurs sont également utilisés pour gérer
les ressources financières. C'est le cas avec les ratios de délais pour
maîtriser le risque client et réduire le niveau des créances. Enfin, ils sont de
précieux alliés pour évaluer la santé d'une entreprise dans le cadre
d'un projet de reprise.
ANALYSER UN COMPTE DE
RÉSULTAT
Le compte d'exploitation est représentatif de l'activité de l'entreprise durant
l'exercice. Les différents niveaux de lecture permettent une analyse
complète de la formation des marges et des bénéfices.

 Les soldes intermédiaires de gestion fournissent un ensemble


d'indicateurs intermédiaires permettant de bien comprendre la
formation du résultat net.

 La marge brute donne une photographie des pressions clients en


matière de prix et du poids de l'entreprise sur ses marchés amont (les
fournisseurs). Elle renseigne l'analyste sur son pouvoir de
négociation. C'est le premier indicateur à interpréter.

 La valeur ajoutée – représente la capacité de l'entreprise à


créer de la valeur. Elle livre de nombreux éclairages. Voici
quelques indicateurs clés :

o - Valeur ajoutée / Frais de personnel + Dotation aux


amortissements, permet de mesurer et analyser l'évolution
de la création de valeur dans le temps et l'espace. Interprété
également comme un indicateur de mesure de la productivité
globale.
o - Productivité apparente de la main d'œuvre (Valeur
ajoutée / Effectif)
o - Degré d'intégration de l'entreprise (Valeur ajoutée /
Production)
Ce solde est généralement mal connu et peu utilisé. Et pourtant les
experts de l'analyse savent en tirer des renseignements fort précieux
sur la performance de l'entreprise

  L'excédent brut d’exploitation, comprenant les charges de


personnel, informe sur la performance économique.

Le résultat d'exploitation est une synthèse de l'activité tout en


neutralisant les effets des modes de financement et de l'imposition.

Bref, cet état financier fournit de nombreuses informations sur le modèle


économique des organisations. 

CALCUL DE LA CAPACITÉ
D'AUTOFINANCEMENT
Après avoir défini la notion, vient le calcul de la capacité
d’autofinancement.

Définition de la CAF

La CAF correspond à un surplus monétaire dégagé par l'activité. Un


autofinancement généré par l'exploitation. Elle résulte de la différence
entre les produits encaissés par l'entreprise et les charges générées par son
activité. Cet indicateur diffère du résultat apparaissant en fin des comptes.

Effectivement, elle mesure les excédents de trésorerie alors que le résultat


fournit des informations sur la rentabilité de l'exercice. A titre d'illustration,
la CAF ne prend pas en compte les dotations. Il s'agit d'une ressource que
l'organisation peut utiliser pour son développement ou bien pour la
rémunération de ses actionnaires.

Comment calculer la CAF ?


2 méthodes sont possibles pour calculer l'autofinancement :

  à partir de l'EBE (excédent brut d'exploitation) - dit approche


soustractive
  à partir du résultat de l'exercice - dit approche additive
  Illustration des calculs par un exemple 

Calcul de la CAF à partir de l'EBE

Principe :

 EBE

 - autres charges (correspondant à des décaissements à l'exception des


charges calculées (dotations) et des valeurs comptables des
immobilisations cédées
 + autres produits (correspondant à des encaissements à l'exception des
produits calculés et des produits de cession d'immobilisations
 En pratique

CAF = EBE

- autres charges d'exploitation (hors dotations)

- charges financières

- charges exceptionnelles (hors dotations et coûts des


immobilisations cédées)

- participation des salariés

- impôts sur les bénéfices (IS)

 + autres produits d'exploitation (hors reprises)

 + produits financiers (hors reprises)

 + produits exceptionnels (hors reprises et cessions


d'immobilisation)

 + transferts de charges

 +-  Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun


 

Calcul de la CAF à partir du résultat de l'exercice

 Principe : 

 Résultat net

- produits calculés et les produits de cessions

 + charges calculées et les valeurs comptables d'éléments actifs cédés


En pratique :

CAF =  Résultat net

 - reprises

 - produits de cessions des actifs cédés

 + dotations

 + valeur comptable des actifs cédés


 
Exemple de calcul de l'autofinancement
Illustrons les calculs à l'aide d'un exemple simple et concret

 Charges  Produits

 Achat de matière première  500 000 DA  Production vendue 1 620 000 DA

 Variation de stock matière  30 000 DA  Production stockée  38 000 DA

 Services extérieurs  130 000 DA

 Impôts et taxes  20 000 DA

 Charges de personnel  650 000 DA

 Dotation aux amortissements  90 000 DA

 Dotation aux provisions  18 000 DA

 Charges financières  60 000 DA

 Impôts sur les bénéfices  80 000 DA

 Résultat  80 000 DA

 1 658 000 DA   1 658 000 DA

Calcul à partir de l'EBE (voir les soldes intermédiaires de gestion)


Valeur ajoutée = production de l'exercice - consommations de l'exercice
Production = 1 620 000 DA + 38 000 DA = 1 658 000 DA
Consommations de l'exercice = Achat de matière première + Variation de stock matière + Services
extérieurs = 500 000  DA + 30 000 DA + 130 000 DA = 660 000 DA
Valeur ajoutée = 1 658 000 DA - 660 000 DA = 998 000 DA
EBE = Valeur ajoutée - Impôts et taxes - charges de personnel => 998 000 DA - 20 000 DA - 650 000 DA
= 328 000 DA
CAF = EBE - Charges financières - Impôts sur bénéfices = 328 000 DA - 60 000 DA - 80 000 DA = 188
000 DA
 
Calcul à partir du résultat
CAF = Résultat + Dotation aux amortissements + Dotation aux provisions => 80 000 DA + 90 000 DA +
18 000 DA = 188 000 DA

Interpréter et utiliser la capacité d'autofinancement

On retrouve cet indicateur dans les tableaux de financement à côté des


autres leviers de financement que sont les augmentations de capital,
les emprunts ou bien les cessions d'actif. La CAF est un moyen de
financement interne. Il représente le surplus de trésorerie issu de
l'activité de l'entreprise.

Ce surplus peut être utilisé pour financer la croissance de l'activité (à


travers le financement du fonds de roulement), rembourser des
emprunts ou bien financer un investissement.

L'avantage est d'offrir une indépendance financière contrairement


aux emprunts qui lient l'entreprise à un débiteur sur le long terme et qui
alourdissent les coûts à cause de la charge d'intérêts.
D'un autre côté, les actionnaires verraient sans doute d'un mauvais œil que
la majorité des bénéfices soient réinvestis.

Ce sont des décisions subtiles à prendre. Les enjeux : arbitrer entre


rémunération des actionnaires et renforcement des fonds
propres.

Limite de la CAF
La capacité d'autofinancement repose sur la comptabilisation de flux
potentiels et non réels. Le chiffre d'affaires d'une facture non honorée est intégré
dans l'indicateur alors que la trésorerie reste inchangée.

COÛTS FIXES ET VARIABLES


La compréhension des coûts est un élément indispensable à toute bonne
gestion d'une organisation. Sans cela il est impossible de connaître ses
marges de manœuvre financières pour conduire sa stratégie avec succès.

De plus, le comportement de ses charges en termes de variabilité peut avoir


un impact sur le niveau de risques que l'entreprise est prête à concéder. En
effet, pour faire face aux aléas des marchés, elle doit disposer de variables
d'adaptation (par exemple la réduction des achats), pour assurer sa
pérennité.

Toute entreprise bien gérée est très attentive à la structure de ses


coûts. Adapter une structure financière flexible est une source d'économie
et de compétitivité évidente. Cette flexibilité acquise permet de faire face à
une chute brutale de son activité.

Les sociétés œuvrant sur des marchés cycliques se doivent de conserver une
certaine marge de manœuvre pour absorber les baisses. Les charges de
structure (ou fixes) nécessitent d'être maitrisée. C'est notamment le cas
avec les frais de personnel non directement rattaché à la production des
produits et des services.

En termes d'analyse, la grande difficulté est d'identifier les charges


qui sont variables ou pas. D'autant qu'il existe des effets de seuil où un
poste fixe va changer de montant par palier en fonction du niveau de
l'activité. Cet exercice est indispensable pour calculer un seuil de
rentabilité.

COMPRENDRE L'EFFET DE LEVIER


Ce mécanisme permet de multiplier la rentabilité de l'entreprise en jouant
sur l'endettement. Il faut savoir qu'emprunter peut d'améliorer les profits.

Qu'est-ce que l'effet de levier ?


Tout dépend du niveau du bras de levier qui s'exprime par le rapport des
dettes à long terme (E) sur les capitaux propres (P) :

E/P et du différentiel entre la rentabilité de l'entreprise (e) et le


taux d'intérêt moyen de l'endettement (i)
Calcul

La formule du levier financier est la suivante :

(e-i) x E/P

Interprétation

A lecture de cette définition, on constate qu'il sera d'autant plus élevé que le
différentiel (e-i) est élevé. Il faut bien sûr emprunter à un niveau de taux
inférieur à ce que rapporte l'entreprise. C'est un principe de base pour tout
investissement. L'effet est démultiplié par un rapport E/P élevé.

Autrement dit plus l'entreprise est endettée, plus grand est le bras
de levier E/P. Il convient néanmoins d'être prudent en concluant qu'il
faut absolument s'endetter. Plus le niveau d'endettement est élevé,
plus la banque prend des risques. La conséquence sera une
augmentation du taux d'intérêt auquel l'entreprise empruntera. Et qui dit
taux élevé, dit effet moins important.

Il faut bien-être conscient des risques. Si la rentabilité économique se


dégrade, le différentiel (e-i), devenant négatif, provoquera un effet inverse.
C'est l'effet de massue.
CALCUL DU SEUIL DE RENTABILITÉ
ET DU POINT MORT
Coûts variables, charges variables, charges fixes, marge sur coût variable,
point mort... sont des notions que tout dirigeant doit maîtriser. Le seuil de
rentabilité a pour vocation de déterminer quelle doit être le volume des
ventes pour couvrir les charges rattachées.

Il s'exprime en chiffre d'affaires ou bien en nombre de jours (on parle


alors de point mort).

La difficulté n'est pas de calculer cet indicateur une fois les chiffres en
main. Non, le plus délicat est d'estimer les charges à retenir, et notamment
leur variabilité. Et là, il est nécessaire dans la plupart des cas, de recourir
à des méthodologies pointues pour estimer les coûts. Bref un certain
nombre d'outils utilisés par la comptabilité analytique.

Calcul du seuil de rentabilité


3 approches pour l'évaluer :

 1 – Le résultat est égal à 0 


 2 – Le chiffre d'affaires est égal au total des charges
 3 – La marge sur coût variable est égale aux charges fixes
(avec la marge sur coût variable ou MCV, étant le chiffre d'affaires -
charges variables)
Le seuil de rentabilité est égal à :

Chiffre d'affaires x (Charges fixes / Marge sur coût variable)

Le point mort exprimé en nombre de mois est égal à :

(Seuil de rentabilité / chiffre d'affaires annuel) x 12


Quelques rappels :

Exemple de calcul

 Chiffre d'affaires  5000 kDA

 Coût d'achat des marchandises vendues  3350 kDA

 Marge / coût variable d'achat  1650 kDA

 Autres charges variables  500 kDA

  Marge / coût variable  1150 kDA

 Charges fixes  650 kDA

 Résultat  500 kDA

Le seuil de rentabilité est égal à :


5000 kDA * (650 kDA/1150 kDA) = 2826 kDA
Le point mort est égal à
(2826 kDA/ 5000 kDA) x 12 = 6,78 mois
Le seuil de rentabilité dans le business plan
Dans le cas d'un projet de création d’entreprises, les estimations sont
plus simples. En effet les charges sont calculées par grandes masses et les
produits peu nombreux. Ce qui fait du seuil de rentabilité un outil pertinent
pour évaluer la rentabilité de l'offre future de l'entrepreneur, et en final de
la viabilité économique du projet.

COMPRENDRE ET SAVOIR UTILISER


LES SIG
Pour bien comprendre la formation du résultat net, les Soldes
Intermédiaires de Gestion apportent un éclairage opérationnel.

Démarrant du chiffre d'affaires, ils détaillent pas à pas les charges et


produits formant des résultats intermédiaires, pour aboutir au bénéfice
final. 

Vous trouverez ci-dessous un exemple de tableau des soldes intermédiaires


de gestion.

Chaque solde apporte son enseignement :

 - Marge commerciale : renseigne sur la position de l'entreprise sur


ses marchés amont (fournisseurs) et aval (clients).
 - Valeur ajoutée : mesure la capacité de l'entreprise à créer
de la valeur / richesse
 - Excédent brut d’exploitation : indicateur de performance
économique avant la comptabilisation des choix d'investissement et
de financement. 
 - Résultat d'exploitation : mesure la performance commerciale et
industrielle avant la prise en compte du mode de financement.

Ce tableau diffère de celui proposé par le plan comptable : il ajoute la


notion de marge brute, curieusement omis sur l'original, ne proposant pour
ce solde qu'une vision liée aux activités commerciales.

Vente de marchandises

+ Production vendue

+ Production stockée

+ Production immobilisée

Production

Vente de marchandises

- (Achat de marchandises + variation de stock)

Marge commerciale

Production

- (Achat de marchandises + variation de stock)

- (Achat de matières premières + variation de stock)

Marge brute

- Autres achats et charges externes

Valeur ajoutée
+ Subventions d'exploitation

- Salaires et traitements

- Impôts et taxes

Excédent brut d'exploitation

- Dotations aux amortissements et provisions

+ Reprises sur charges et transferts

+ Autres produits

- Autres charges

Résultat d'exploitation

- Frais financiers

+ Produits financiers

Résultat courant avant impôts

- Charges exceptionnelles

+ Produits exceptionnels

- Participation des salariés

- Impôt sur les bénéfices

Résultat net
L'ESSENTIEL SUR LA VALEUR
AJOUTÉE
La valeur ajoutée est un indicateur très pertinent pour analyser le compte
de résultat.

Qu'est-ce que la valeur ajoutée ?


Ce ratio des Soldes Intermédiaires de Gestion est peu connue par les non
avertis, la valeur ajoutée correspond à la création de richesse par les
activités de l'entreprise. Elle se mesure par la différence entre les ventes et
le coût des ressources consommées (matières, sous-traitance, etc.). Elle ne
prend pas en compte les frais de personnel et le coût des moyens de
production (amortissements).

Les ressources consommées comprennent les autres achats et charges


externes, libellé présent dans le plan comptable. Il s'agit d'un ensemble de
charges très diverses comme les loyers, les frais de téléphone, de
déplacement, les frais de personnel intérimaire, etc.

Il s'agit d'un indicateur important du compte de résultat.

Calcul de la valeur ajoutée


Elle s'estime directement après le calcul de la marge brute, indicateur
reflétant le positionnement de l'entreprise sur ses marchés amont et aval :
VA = marge brute (marge commerciale + production de l'exercice -
consommations de matières) - consommations de l'exercice en
provenance des tiers.

Comment utiliser cette notion ? Voici un ratio financier digne d'intérêt :

Valeur ajout é e
( frais de personnel+ dotations aux amortissements)

Cet indicateur permet d'évaluer l'aptitude de l'organisation à créer de la


richesse à partir de ses facteurs de production. 

DÉFINITION ET CALCUL DE
L'EXCÉDENT BRUT
D'EXPLOITATION

Définition de l'EBE
L'Excédent Brut d’Exploitation se positionne dans les SIG juste après la
valeur ajoutée après avoir retranchée à cette dernière, les impôts et taxes
(hors IBS) et les frais de personnel.
L'EBE mesure la performance économique de l'activité avant tout
prise en compte de la politique d'investissement et de financement.
En effet, les ressources dégagées ne tiennent pas compte des dotations aux
amortissements des immobilisations.

Que signifie un "EBE négatif" ?

A savoir qu'un solde négatif (appelé abusivement "EBE négatif") signifie


une Insuffisance Brute d'Exploitation (IBE). L'entreprise est dans
l’incapacité de financer ses investissements ni faire face à ses échéances
financières. Elle se trouve dans une situation économique périlleuse.

Calcul de l'EBE
A partir des soldes intermédiaires de gestion, formule :

EBE = Valeur ajoutée


+ Subventions d'exploitation
- Salaires et traitements (frais de personnel)
- Impôts et taxes 

Calcul du taux de marge brute d'exploitation 

Ce ratio exprime l'Excédent Brut d'Exploitation ramené au chiffre d'affaires


HT :
Taux de marge brute d'exploitation =
Excédent Brut d'Exploitation / Chiffre d'affaires HT

Que faire de cet indicateur ?


L'évolution de l'EBE synthétise l'évolution du résultat de l'activité.
Le taux de marge brute d'exploitation apporte, quant à lui, un éclairage sur
les évolutions structurelles de l'exploitation en dehors de tout effet lié à
l'augmentation ou à la diminution du volume d'activité.

Exemple : à chiffre d'affaires constant, un taux de marge brute


d'exploitation de 10% une année passant à 12% l'année d'après, peut
s'expliquer par une meilleure maîtrise de la masse salariale, de meilleures
conditions obtenues auprès des fournisseurs, etc.

Interpréter un Excédent Brut d'Exploitation en forte


baisse

Un dérapage de ces indicateurs amène à se questionner sur la


situation de la marge brute, des charges externes et des frais de
personnel.

Pour une analyse pertinente il convient d'observer la tendance sur plusieurs


années, de même que comparer les résultats avec ceux des concurrents.
Evaluer la Capacité d'autofinancement

Enfin, autre intérêt, ce solde est un élément important pour le calcul de la


CAF et son analyse.

Des limites...

Ce résultat traduit une performance sans intégrer les conséquences et


impacts des politiques d'investissement et de financement.

Et c'est bien la limite de cet indicateur. Imaginons qu'une entreprise


investit pour automatiser sa ligne de production. A la fin de l'exercice
suivant, les dotations aux amortissements vont mécaniquement augmenter,
alors que les frais de personnel, eux, vont diminuer. Cette diminution est le
résultat recherché par l'automatisation. Que se passe-t-il au niveau de
l'EBE. A périmètre égal cet indicateur va s'améliorer grâce à la réduction
des frais de personnel. L'entreprise est-elle pour autant plus rentable ?
Impossible de le dire à la seule lecture de l'Excédent Brut d’Exploitation,
car les impacts sur le compte de résultat, de l'investissement et son
financement ne sont pas pris en compte.

Vous aimerez peut-être aussi