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UNIVERSITE DE YAOUNDE II

INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONALES DU CAMEROUN (IRIC)


Cycle Master II/ Année Académique 2021 – 2022

ANALYSE DE CRÉDIT

PLAN DU COURS
INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. Notion
II. Typologie et analyse du risque lié à l’activité de crédit
PREMIÈRE PARTIE : CRÉDIT AUX PARTICULIERS
Chapitre 1 : Analyse du crédit aux particuliers
I. Définition
II. Typologie
III. Analyse :
1) Détermination de la capacité d’endettement
2) Conditions d’accès au crédit par les particuliers
DEUXIÈME PARTIE : CRÉDIT AUX ENTREPRISES
Chapitre 2 : Analyse des états financiers
I. Lecture du bilan
II. Lecture du compte de résultat
III. Lecture du TAFIRE et des états annexes
IV. Le concept de flux et les grandes masses
Chapitre 3 : Les objectifs de l’analyse de crédit
I. Les destinataires d’une analyse
II. L’évaluation de la solvabilité de l’entreprise
III. L’évaluation de la rentabilité de l’entreprise
IV. La prise de position
Chapitre 4 : Les types d’analyses
I. L’analyse sommaire
II. L’analyse détaillée
1. Diagnostic opérationnel
2. Diagnostic financier
3. Diagnostic stratégique
4. Diagnostic prévisionnel
III. La méthodologie du diagnostic économique
Chapitre 5 : Les autres méthodes d’analyses
I. Autres méthodes liées au bilan
II. Les méthodes de SCORES
III. La notation financière
IV. Les ratios du besoin en fonds de roulement
Chapitre 6 : Les principales sources de financement
I. Financements par les fonds propres
II. Financements par quasi-fonds propres
III. Financements par endettement
CHAPITRE 2 : ANALYSE DES ÉTATS FINANCIERS
I. LA LECTURE DU BILAN
Le bilan est un tableau représentant la situation patrimoniale d’une entreprise à un
moment donné. On y classe à l’actif les biens selon l’ordre de liquidités
croissantes : (du moins liquide au plus liquide) : la liquidité est la capacité d’un
bien à être rapidement transformé en argent ; au passif on y classe les dettes selon
l’ordre d’exigibilité croissante. Le bilan est donc la photographie à un moment
donné de la situation patrimoniale de l’entreprise c’est ses dettes et ses avoir
1. L’actif
L’actif du bilan décrit ce que l’entreprise possède comme moyen de production
(actifs immobilisés) : terrain, bâtiments, matériels, moyens de transport, le
mobilier ; l’entreprise possède également d’autres biens à l’actifs qui eux ont plus
ou moins vocation à y demeurer : les stocks de marchandises, stocks de matières
premières, stocks de produits finis ou semi fini et dont la finalité est d’être vendue
ou consommée. On peut aussi citer dans cette catégorie les créances sur les tiers et
l’ensemble de ces biens constitue L’ACTIF CIRCULANT. Outre ces éléments,
l’entreprise possède également la trésorerie (caisse, banque) et on peut même y
trouver les écarts de conversion.
2. Le passif
Le passif représente les fonds mis à la disposition de l’entreprise au rang des quels
on a les capitaux propres qui sont les fonds qui retournent aux actionnaires. Ces
fonds sont investis au départ ou alors par la suite au moyen des augmentations de
capital ou alors ce sont des fonds qui ont été générés par le processus de sécrétion
de profit. Les capitaux propres constituent alors la somme minimale qui reviendrait
aux actionnaires en cas de liquidation. On retrouve également au passif les dettes
qui peuvent être classées en deux rubriques : la dette à long et moyen terme et les
dettes à court terme, on y trouve aussi la trésorerie passif et les écarts passifs qui
représentent les gains probables de change.
Ce bilan que nous venons de présenter comporte des lacunes : il y a dans ce bilan
des éléments qui constituent des non-valeurs au rang desquels des frais
d’établissement, des plus-values latents. Ces éléments doivent donc être sorties du
bilan ou alors réintégrés, il y a aussi certaines dettes dont les échéances amènent à
leur reclassement car beaucoup de ces dettes ne tiennent pas compte de la durée.
Alors pour faire une analyse fine du bilan, nous devons faire un retraitement qui
nous permet de passer du bilan comptable au bilan financier et qui nous permet du
même coup de mener une véritable étude et de mettre en évidence des fonctions
fondamentales que sont le fond de roulement (FDR, le besoin en fond de roulement
BFR, la trésorerie nette comptable TNC)
3. Les étapes de retraitements
a) Amortissement et provisions pour dépréciation des actifs immobilisés
Destinés à financer le renouvèlement d’une immobilisation ou alors la couverture
de sa dépréciation éventuelle, les amortissements et provisions pour dépréciation
constituent des ressources de financement, de ce fait ils seront transférés de l’actif
vers le passif pour y figurer dans les ressources stables de l’entreprise.
b) Les provisions pour actifs cycliques (stocks et créances)
Ce sont les provisions sur les stocks et les créances qui sont transférés au passif
pour apparaitre au niveau des ressources stables
c) Les comptes du capital
Le capital est une ressource stable mais lors de la constitution de la société, le
comptable constate l’entrée au bilan de toute souscription de capital, hors le capital
non appelé constitue le capital non reçu, cette partie doit être soustrait du bilan pour
ne considérer que le capital effectivement mis à la disposition de l’entreprise
d) Cas des charges à repartir sur plusieurs exercices
Il s’agit donc des charges dont l’importance et l’impact sur le résultat autorise leur
étalement sur plusieurs années
e) Le cas de primes de remboursement des obligations
Ce sont essentiellement des obligations à coupon zéro dont la valeur de
remboursement est supérieure à la valeur d’émission. C’est donc un supplément
que l’entreprise a accepté de payer en plus du remboursement de la valeur
nominale. Ces éléments constituent des non-valeurs pour le bilan.
f) Le retraitement des dettes
La partie à court terme des dettes doit figurer dans la rubrique dettes à court terme.
Le résultat de ce retraitement que nous venons de faire nous permet d’aboutir à un
bilan financier que nous pouvons présenter sous forme de bilan à grande masse
4. Lecture du compte résultat de gestion
Le compte de résultat fournit une explication sur la façon le résultat a été réaliser et
surtout sur ce que l’entreprise gagne et perd. C’est une récapitulation des flux de
charges et de produits au cours d’une période donnée et permet à cet effet :
 D’analyser la formation du résultat
 De suivre l’évolution de l’activité de l’entreprise
 D’étudier la structure et donc le prix de vente et de revient
 D’étudier la formation de ses différents niveaux de marges
Le compte de gestion apporte ainsi à l’analyste un complément indispensable à
l’analyse du bilan que nous venons de faire. Il regroupe l’ensemble des produits
réalisés par l’entreprise et l’ensemble des charges supportées par elle, faisant ainsi
apparaitre par différence le résultat net. Le compte de résultat classe donc à sa
gauche les résultats et les marges excédentaires et à sa droite les produits et les
marges déficitaires. Le compte de résultat peut donc être repartie en quatre parties :
 L’activité d’exploitation
 Les activités financières qui laissent apparaitre un résultat financier
 Les activités exceptionnelles ou HAO
 La répartition

5. Le tableau des flux de trésorerie (voir fiches)

ACTIVITÉS ACTIVITÉS ACTIVITÉS DE


OPÉRATIONNELLES D’INVESTISSEMENT FINANCEMENT

TRÉSORERIE
CHAPITRE 3 : LES OBJECTIFS DE L’ANALYSE DE CRÉDIT
1. Les destinataires d’une analyse
Ils sont variés : les actionnaires qui recherchent la valeur de l’entreprise, les
investisseurs recherche le retour d’investissement, les économistes qui cherchent la
valeur ajoutée, le banquier qui recherche la rentabilité et les fournisseurs. Chacun
d’eux est guidé par des préoccupations sensiblement différentes et qui se traduisent
également par des décisions différentes. Les opérations de crédits doivent être donc
analysées comme des services rendus à l’entreprise et comme toute prestation de
service, elles ont un cout mais également divers risques pris par le banquier et ces
risques sont largement fonction de la situation de l’entreprise c’est pourquoi il est
nécessaire de mener une analyse sérieuse sur la situation financière de l’entreprise.
Pour ce faire l’analyste va s’orienter sur trois pistes :
 L’évaluation de la solvabilité de l’entreprise :
Cet objectif dépend lui-même de la position du banquier dans l’affaire, si le
banquier n’a pas encore consenti de financement et s’apprête donc à prendre un
risque chez le client, la solvabilité du client constitue donc un critère très important
dans l’analyse de crédit du client parce que aucune analyse supplémentaire n’est utile dès
lors que l’analyste sait à priori ne pouvoir récupérer l’argent et s’apprête à prendre le risque de
l’entrepreneur à la place des associés. Mais si le banquier est déjà dans l’affaire, la solvabilité de
celle-ci n’a qu’un aspect secondaire. Aspect secondaire certes, mais pas négligeable car une
solvabilité convenable incitera le banquier à tolérer des regards de paiement ou alors à consentir
des nouveaux prêts tandis que l’inverse le déterminera à augmenter la prime de risque et même â
prononcer la déchéance des termes pour limiter les dégâts
 Évaluation de la rentabilité de l’entreprise :

L’analyste doit pouvoir apprécier la capacité de l’entreprise à dégager des résultats, à cette phase nous
nous retrouvons en plein dans l’analyse financière.
À partir du moment où la solvabilité de l’entreprise est convenable et que le banquier sait qu’il est
prêt à entrer dans l’affaire, son souci est de savoir si l’entreprise sera capable de dégager un résultat
et de financer sa croissance. Cela nous amène donc à dérouler le compte de résultat, de son chiffre
d’affaire jusqu’à la capacité d’autofinancement globale en passant par les marges intermédiaires.

L’analyste devrait donc vérifier les aspects tel que l’environnement juridique et social, le produit, le
marché.

 La prise de position :

Ceci consiste à conseiller l’attitude à avoir vis-à-vis du client. La prise de position ne constitue pas un
aspect secondaire de l’analyse, C’est l’objectif même de toute analyse. La nécessité de prendre donc
position pour l’analyste l’amène à choisir dans l’éventail les solutions possibles celles qui correspondent
le mieux à la situation du client. La prise de position s’apparente donc à une prescription. Il doit donc
préciser la nature du crédit, la durée, le montant, et le taux applicable au crédit.
Chapitre 4: LES TYPES D’ANALYSE

I- Analyse sommaire
On peut schématiser l’attitude de l’analyse de crédit amènera à se faire en trois
étape
- Analyse sommaire
- Analyse détaillée
- Synthèse des idées
Dans l’analyse sommaire l’analyse de crédit reçoit fréquemment des dossiers de
crédits composé des doc comptable et financier commerciaux de l’entreprise et ceci
l’occasion d’une entrevue avec les dirigeants de l’entreprise.
Le plus souvent il est dans une situation où on lui demande d’être en mesure de
dégager en très peu de temps un premier jugement permettant d’orienter ses
questions et ses choix. Il s’agit ici d’une détection purement descriptive et
comptable des principales particularités qui ne préjuge pas de la décision finale car
la décision finale sera prise à la fin de l’étude détaillé. Cette démarche de l’analyse
de crédit est bien distincte du scoring ou du rating et est destiné à donner des outils
à l’analyste pour aller à l’essentiel.
A. Les outils pour aller l’essentiel
L’analyse de c dispose des doc comble assez souvent privé des annexes et il a en
face de lui un chef d’entreprise à l’horaire très limité et qui attend obtenir non pas
une réponse positive mais au moins les orientations que prendra l’agent de crédit.
Ces orientations peuvent être :
- Le rejet du dossier
- Les maintients des autorisations
- L’accord d’examen du nouveau dossier
Et priviligie la simplicité des calculs
- Les indicateurs pertinents p ê rapidement calculé tel que le CA, l’EBE, CAF,
le FR BFR et la trésorerie
En plus de ces deux principes il faut donner des réponses aux éléments comptables
de base c’est à dire vérifier l’authenticité des données comptables, vérifier
l’équation bilancielle, voir la composition de l’actif immobilisé, voir également la
composition des capitaux propres des dettes et des stocks, vérifier la solvabilité de
l’entreprise en calculant les ratios de bases. Si tous ces éléments sont bons, alors on
peut donc décider de faire une analyse détaillée du dossier, mais c’est au cours des
discussions avec les chefs d’entreprise qu’on abordera les questions non
comptables. Pour cela il faut préparer la discussion avec les chefs d’entreprise en
élaborant une grille de questions.
B. Élaboration d’une grille de questions
Avant la rencontre avec le chef d’entreprise, il faut construire un questionnaire de
base pour mener l’entretien. Ce questionnaire devra comporter les éléments ci-
après :
 Quels sont les principaux paramètres de l’entreprise ? C’est-à-dire la
détention du capital, les produits, le marché
 Comment évolue la rentabilité de l’entreprise ? Pour répondre à cette
question, vous devrez observer le développement de l’activité de l’entreprise
sur les 3 dernières années en observant le l’évolution des prix, des parts de
marché, le chiffre d’affaires, les charges de personnels et l’endettement
 Quelle trésorerie dégage l’entreprise ? Pour cela nous devons observer le
niveau d’excédent brut d’exploitation dégagé de l’entreprise. Nous devons
comparer l’EBE de l’entreprise avec celui des entreprises du même secteur.
Nous devons également observer la capacité d’autofinancement de
l’entreprise sur les 3 dernières années et observer ses affectations.
 L’entreprise est-elle solvable ? Passer en revue les dettes de l’entreprise et
les comparer aux capitaux propres, analyser la flexibilité structurelle de
l’entreprise c’est-à-dire la capacité des actionnaires à relever l’augmentation
de capital.
 À quel type de financement l’entreprise a-t-elle souvent recours ?
Examiner l’endettement rémunéré de l’entreprise, vérifiez si l’entreprise
dispose encore des marges d’endettement, vérifiez enfin l’adéquation entre
les dettes contractées et les objets financés.
 Le financement de l’entreprise est-il adapté ? Pour cela, il faut calculer
rapidement le fond de roulement, déterminer le niveau de fond de roulement
souhaité par l’entreprise, suggérer des solutions pour atteindre ce niveau
souhaité, analyser les délais clients et les délais fournisseurs et les comparer
aux délais des entreprises du même secteur.
 Quels sont les financements que l’entreprise estime avoir besoin ? À ce
niveau l’analyste doit critiquer les besoins émis par l’entreprise.

II. Étude Détaillée : le diagnostic économique de l’entreprise


Comme il n’est pas possible d’aborder tous les aspects de front du problème, il faut
trouver dans l’analyse un fil conducteur qui permet d’examiner l’entreprise sous
toutes ses coutures. Ainsi nous choisirons la séquence qui va du concret pour
aboutir au but même de l’analyse c’est-à-dire ce que sera l’entreprise. Pour cela
nous allons passer en revue, les 4 angles d’études que sont :
 Le Diagnostic Opérationnel : il nous permettra d’examiner l’activité de
l’entreprise, sa rentabilité et sa trésorerie.
 Le Diagnostic Financier : il nous permettra de déterminer la solvabilité de
l’entreprise, de vérifier l’équilibre de la structure financière.
 Le Diagnostic Stratégique : il va nous permettre d’examiner la vision de
l’entreprise, d’avoir une idée des grandes options des dirigeants à long et
moyen terme.
 Le Diagnostic Prévisionnel : il est en fait la conclusion et la projection des 3
précédents

II. 1. Le Diagnostic Opérationnel : analyse du compte de résultat


L’on ne saurait parler d’entreprise s’il n’y pas de ventes ni de bénéfices, c’est
pourquoi le diagnostic opérationnel est celui qui nous amène à faire l’analyse du
produit et du marché avant de réfléchir sur son compte de résultat. L’examen
des soldes intermédiaires de gestion (SIG) nous conduit à examiner la trésorerie
de l’entreprise.
a) L’examen du produit et du marché
Q x P = CA
Question : l’entreprise commercialise-t-elle un bon produit ? Ça c’est la
question majeure
Question 2 : quelles contraintes financières ces produits font ils supporter à
l’entreprise ? (Cycle du produit). Un bon produit est celui qui cadre avec
ses contraintes de production qui peuvent être les sources
d’approvisionnement, les canaux d’écoulement vers le marché, les
caractéristiques liées à la conservation et à l’emballage du produit ainsi qu’à
son stockage et celles liées à son transport
Question 3 : le marché de l’entreprise est-il porteur ? Y a-t-il un risque de
clientèle spécifique ?
Question 4 : le produit s’est-il imposé au marché. Un bon produit est celui
qui domine son marché c’est qu’il soit le produit principal et non de
substitution.
Question 5 : quel est l’âge du produit ? Est-il en phase de lancement, de
croissance, de maturité ou de déclin.
Dans l’acception de marché porteur, un marché est dit porteur lorsqu’il est
jeune c’est-à-dire qu’il a les possibilités de se développer. L’analyste doit
vérifier s’il s’agit d’un marché concurrentiel et calculer les parts de marché.

b) L’analyse du résultat
Nous allons revenir sur les éléments du compte de résultat, du CA jusqu’à la CAF,
analyser toutes les marges en appréciant leur variation et surtout en comprenant les
causes de ses variations.
c) L’analyse de la trésorerie
L’analyste doit regarder comment elle s’est formée et surtout observer sa variation
dans le temps. Pour cela l’analyste avec l’aide des tableaux de flux, partir de l’EBE
à l’ETE
2. Le Diagnostic Financier
L’objectif assigné au diagnostic financier de l’entreprise est celui qui met en cause
et de manière explicite le concept de risque financier et dont on conçoit qu’il
intéresse les dirigeants, les associés et toute la communauté financière, c’est
pourquoi il est demandé à l’analyste de porter une appréciation explicite et non
équivoque sur la santé financière de l’entreprise en se prononçant sur les faits
actuels de sa santé et sur les modalités et les circonstances par lesquelles cette santé
s’est dégradée pendant la période sous revue. Le Diagnostic Financier reprend les
implications financières des choix opérationnels et donc le point pivot ici est l’EBE
sans pour autant négligé le reste des autres soldes intermédiaires de gestion SIG.
Mais le diagnostic financier va un peu plus loin et ajoute à cette analyse celle de la
structure financière qui est déterminée non seulement par les réalités
opérationnelles mais surtout par les choix de nature structurelle. On parlera donc
dans ce cas de structure financière. La structure financière nous amène donc à
voir la façon dont les éléments d’actifs et de passifs et de hors bilan sont ajustés. La
structure financière sera donc dite saine ou solide si elle répond aux conditions de
solvabilité de financement que peut souhaiter le prêteur qu’est le banquier.
2.1. Cadre analytique et repères pertinents du diagnostic financier
La définition d’un cadre méthodologique nécessaire à une étude financière se fait
en 3 phases :
 Analyse de la liquidité et des risques actuels
 Analyse de la solvabilité et de l’équilibre structurel
 Estimation de degrés de flexibilité structurelle et de gestion de l’entreprise

a) Analyse de la liquidité et des risques actuels


Ce 1er niveau de diagnostic financier s’impose généralement à partir du moment où
il est facilement admis que C’est toujours et exclusivement du déclenchement
d’une crise d’illiquidité que toute entreprise se voit contrainte au dépôt de bilan.
Mais au-delà, l’outil de référence pour cette analyse sera le tableau pluri annuel des
flux financiers. Ce tableau pose les questions ci-dessous :
 1ère question : Quel est le signe et l’évolution de l’EBE ? Comment peut-on
interpréter ses variations ? Quel le niveau de l’EBE dans le contexte de
dynamique du CA, de parts de marché et de l’EBE ?
 2ème question : Quel est le solde de trésorerie opérationnelle ?
Le STO = ETE ➕/➖ les autres produits ou charges ➕/➖ les opérations
faites en commun ➕/➖ le résultat financier ➖ la participation des salariés
et les impôts sur les bénéfices ➖ le remboursement des emprunts structurels
Ce solde s’il est positif renseigne l’analyste sur la capacité de l’entreprise à
financer son activité.
 Le solde des opérations discrétionnaire. Est-il compatible avec le STO dans
ses compartiments essentiels que sont l’investissement et le
désinvestissement ? Ce solde permet à l’analyste de comprendre que la
trésorerie de l’entreprise donne la capacité aux dirigeants de réaliser les
décisions discrétionnaires
 Comment et dans quelle mesure la situation réelle de la trésorerie de
l’entreprise sur la période sous revue est-elle correctement traduite par la
variation des soldes nettes de trésorerie bilancielle ?
Reprenons les mêmes questions sous l’angle de l’analyste qui se met ici à la place
de l’entreprise :
Question 1 : Quelle est la trésorerie que l’entreprise dégage au jour le jour ? Le
STO
Question 2 : Quelle stratégie industrielle adoptée par le chef d’entreprise ? Le STD
Question 3 : Quelle stratégie financière du chef d’entreprise face à la stratégie
industrielle ? Le SOF
Question 4 : Quelles bonnes ou mauvaises fortunes sont venues modifier le plan
initial du chef d’entreprise ? Le SOE
La variation de la trésorerie nette est donc égale à STO + SOD + SOF + SOE. Et
c’est donc ce solde qui se retrouve au bilan de l’année N de l’entreprise.
b) L’analyse de la solvabilité et de l’équilibre de la structure financière
La solvabilité de l’entreprise est précisément sa capacité à supporter les pertes.
Pour analyser la solvabilité d’une entreprise, nous nous posons quelques questions.
D’abord deux questions majeures :
 Le niveau de ressources propres de l’entreprise est il suffisant ?
 Quelle est l’évolution prévisible du risque lié à la solvabilité ?
A ces deux questions majeures, nous allons poser trois questions mineures :
 Existe-t-il de garanties de solvabilité extérieure à l’entreprise ?
 La structure de financement limite t’elle ce risque de solvabilité ?
 L’entreprise maîtrise t elle son niveau d’endettement ?
La solvabilité de l’entreprise peut donc se calculer objectivement ou
subjectivement
 Objectivement :
Les ressources propres doivent couvrir la totalité des actifs à risques. Ce risque est
mesuré par l’indicateur synthétique ( r = ressources propres / total du bilan). Ce
rapport mesure la dévalorisation en pourcentage que pourrait subir globalement
l’actif avant que la solvabilité de l’entreprise puisse être mis en cause.
Dans la pratique, ce rapport ou ce ratio ressources propres / total du bilan doit être
égal à : 25% minimum dans les affaires industrielles et de service ; et de 20%
minimum dans les affaires commerciales.
L’analyste va donc examiner la variation de ce ratio dans le temps (étude
tendancielle).
 Subjectivement
On analyse la solvabilité par la mesure de la capacité structurelle de l’entreprise qui
permet de s’assurer que la mise du banquier intervenant dans le moyen terme n’est
pas supérieure à celle des investisseurs associés. Pour vérifier, l’analyste calcul le
ratio ressources propres / dettes (LMT) et celui doit être supérieur à 1
II.2. Les risques pouvant accroître l’insolvabilité
Ces risques sont de trois types :
Risques de type 1 :
 Les crises de successions
 Les crises de mésententes entre les dirigeants
 Absences ou insuffisance de la diversification de la clientèle
 Suppression des marchés

Risques type 2 :


 L’incompétence des dirigeants
 Le sur effectif du personnel qui ronge les marges
 Les faibles parts de marché
 L’obsolescence des produits
 Réseau commercial et mode de commercialisation inadapté
Les risques de type 2 sont donc des risques qui diminuent progressivement la
liquidité avec pour conséquence finale une crise de trésorerie.
Risques de type 3 :
 Absences de flexibilité structurelle : la flexibilité structurelle pour une
entreprise est donc définie comme étant la disponibilité des fonds pouvant
être engagés à tout moment, pour répondre à des besoins urgents et
consistant en capitaux stables. Elle s’appréhende comme le degré des
responsables pour mobiliser les fonds afin d’être à même de répondre à une
crise de liquidité. La flexibilité structurelle est donc exigée au niveau de la
géographie de capital.
La flexibilité de gestion quant à elle, est rattachée à la possibilité qu’ont les
dirigeants de compromettre les BFR sans compromettre son exploitation
 Contraintes d’exploitation liées au produit
 Les contraintes liées aux usages de la profession

III. Le Diagnostic Stratégique


Nous venons de voir que la politique de financement de l’entreprise n’est pas
neutre, elle reflète largement les options fondamentales en matière de croissance et
d’investissement. L’ensemble de ces aspects a un caractère clairement stratégique :
c’est donc ce que recherche l’analyste en passant en revue les options stratégiques
de l’entreprise.
Pour cela, l’analyste répond à 2 questions :
 Le diagnostic opérationnel et le diagnostic financier laisse supposer certaines
options stratégiques, sont-elles dans la pratique vérifier ?
 En vue du diagnostic Prévisionnel, dans quel sens les options stratégiques
retenues par le chef d’entreprise sont-elles pesées sur l’avenir de
l’entreprise ? Sont-elles soutenables ou non ?
Pour répondre à ces questions, nous allons examiner tour à tour :
 La direction de l’affaire
 La détention du capital
 L’analyse du contexte juridique et de l’historique de l’affaire

a) La direction de l’affaire
Dans les PME comme dans les grandes entreprises, l’actionnariat et les dirigeants
joue un 1er rôle. La formation et la personnalité des dirigeants justifie à elle seule la
performance de l’entreprise. C’est pourquoi l’analyste doit examiner à côté des
compétences des dirigeants, les mesures de successions préconisées et aussi la
capacité de reprise à main de l’affaire par l’actionnariat. Ce problème est moins
crucial lorsqu’une société est cotée en bourse.
b) La détention du capital
La géographie du capital est un enjeu important du risque, car elle doit déterminer
la capacité des associés à donner une impulsion stratégique et surtout à en fournir
les moyens financiers. C’est pourquoi l’analyste doit examiner le pouvoir de
contrôle que peuvent exercer les actionnaires sur les dirigeants.
c) L’analyse du statut juridique et de l’historique de l’affaire
Une société anonyme ne donne pas les mêmes degrés d’assurance qu’une société à
responsabilité limitée ou entreprises individuelles face à un bailleur de fonds. De
même, le passé de l’entreprise peut fournir quelques indices pertinents à l’analyste.
C’est pourquoi il doit donc regarder si l’actionnariat a toujours accompagné
l’entreprise dans sa croissance, il va regarder également si l’équipe actuelle a su
négocier dans le passé quelques virages difficiles, si c’est le cas il estime qu’ils
peuvent faire mieux dans le futur. Il va regarder également si les associés ont pu ou
ont su si par le passé un terrain d’attente dans la résolution des problèmes.

IV. Le Diagnostic Prévisionnel


C’est beaucoup plus la situation financière future de l’entreprise qui intéresse
l’analyste car lorsqu’on consent un crédit, c’est en fait la capacité de
remboursement à l’échéance qui est déterminante et non celle qui ressort les états
financiers actuels qui généralement datent de plus de 6 mois. Il est donc nécessaire
de demander à l’entreprise des prévisions sur lesquelles le travail de l’analyste sera
un travail de critique aussi important que le travail d’analyse même. L’analyste
pour ce faire posera 3 questions :
 Les données sur lesquelles il travaille sont-elles plausibles ?
 Les données sur lesquelles il travaille sont-elles cohérentes ?
 La capacité d’autofinancement de l’entreprise correspondant elle à ses
besoins ? Couvre-t-elle les besoins essentiels de l’entreprise ?
Pour ce faire, l’analyste va faire une critique du compte de résultat, du CA jusqu’à
la CAF en appréciant la cohérence des prévisions, il va à la fin vérifier si les
sources de financement correspondent aux besoins de financements et pour
clôturer, il fera une note de synthèse.
Chapitre 5 : les autres méthodes d’analyse
I. Les autres méthodes liées au bilan
1. Analyse tendancielle
L’analyse financière de l’entreprise s’effectue nécessairement en tendances sur
plusieurs exercices lorsqu’elle a pour objectif d’analyser le passé, diagnostiquer le
présent et prévenir l’avenir en regardant les évolutions de l’activité de l’entreprise,
et regardant les variations des postes de l’actif et du passif. Dans cette analyse,
l’analyste s’efforcera à mettre en évidence les dérivés éventuels pour permettre de
fixer les clignotants devant permettre de relever les difficultés auquel fera face
l’entreprise.
2. L’analyse comparative
Elle consiste à évaluer les principaux soldes et ratios d’une entreprise afin de les
comparer aux soldes et ratios des d’entreprises du secteur de même activité. Ici
l’analyste de crédit cherche à démontrer qu’une entreprise n’est très viable mais
que seulement est moins viable que d’autres
3. Analyse normative
Elle vient en complément des 2 précédentes, et repose sur la comparaison de
certains ratios étudiés par rapport à la norme dogmatique. Pour il y a des normes
propres à certains professions et propres à certains secteurs d’activités. Il y a
également des normes d’orthodoxie financière définie pour toute entreprise quel
que soit son secteur d’activité

II. Les méthodes de Scores


La norme voulant qu’on choisisse 5 ratios. Il va donc s’agir de déterminer la
meilleure combinaison de ces ratios permettant de déterminer
Cette combinaison donc qui est une combinaison linéaire est désignée par la
fonction score Z.
Z = a1R1 + a2R2 +… anRn, a1, a2,… an sont des coefficient numériques et R1, R2, Rn
sont les ratios déterminés par l’analyse. Ceci revient à dire qu’on a calculé pour
chacun son score Z. Le groupe des entreprises défaillantes ayant les scores les plus
faibles et les autres entreprises dites saines ayant le score le plus élevé. Voir
graphique

0 Z1 Z Z2
 De 0 à Z1 : zone défavorable
 De Z1 à Z2 : zone d’incertitude
 De Z2 à + ∞: zone favorable
La fonction score a été élaborée pour la première fois aux États-Unis en 1966, la
banque de France en 1983 a récupéré cette fonction et est devenue la fonction score
de la banque de France tel que suit :
100Z = 1,2552R1 + 2,003R2 – 0,824R3 + 5,221R4 – 0,689R5 – 1,164R6 + 0,706R7 + 1,408R8 – 85,544

Donc :
frais financiers
R 1= %
résultat brut

ressources stables
R2 = %
capitaux Investis Dettes commerciales
R5= %
Achats TTC

CAF
R3= %
Endettement R6 =Taux de variation de laV A %

Résultat Brut St ock en cours −av ces cl ts+créances


R4 = % R7 = x 360
CAHT production
Investissements physiques
R8 = %
VA

Scores Z Probabilité de
défaillance
Z ≤ - 1,875 100
-1,875≤ Z ≤- 0,875 95,6
−0,875 ≤ Z ≤ - 0,250 73,8
0,250 ≤ Z ≤ 0,125 46,9
0,125 ≤ Z ≤ 0,625 33,4
0,625 ≤ Z ≤ 1,25 17,4
Z ≥ 1,25 9,5

Fin du cours

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