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COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE


CHAPITRE 1 : LIEN ENTRE L’ANALYSE FINANCIÈRE ET LE BILAN COMPTABLE
Définition
Présentation du bilan comptable
Rôle du bilan comptable et prérequis
Bilan, source d’information
Prérequis : analyse financière, quelles données faut-il prendre en compte ?
Chapitre 2 : Les principaux postes de l’actif
1. Immobilisations
Comptabilisation à la valeur historique
2. Stock et en-cours
Comptabilisation à la valeur d’achat
Délai moyen de rotation des stocks
3. Créances clients
4. Trésorerie
CHAPITRE 3 LES PRINCIPAUX POSTES DU PASSIFS
1. Capitaux propres
Capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social
Taux ou niveau de capitalisation et indépendance ou autonomie financière
2. Provisions pour risques et charges
3. DETTES
4. DETTES FOURNISSEURS
5. DETTES FISCALES ET SOCIALES
CHAPITRE 4 : LE COMPTE DE RESULTAT : PRÉSENTATION DÉFINITION ET ROLE
DÉFINITION
Présentation du compte de résultats
CHAPITRE 5 : LES SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTIONS (SIG)
Présentation des SIG
CALCUL DES SIG
Marge Commerciale, production totale de l’exercice et marge brute globale
Valeur ajoutée et excédent brut d’exploitation
Résultats d’exploitation, financier RCAI et résultat de l’exercice
Taux de marge et taux de marque

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Utilisation des taux de marges et taux de marques
Analyse des SIG
Analyse en valeur ou en pourcentage
Utilisation de comptabilité analytique (de gestion)
Marge commerciale, production totale de l’exercice et marge brute globale
Valeur ajoutée et excédent brut d’exploitation
Résultats d’exploitation, financier, RCAI et résultat de l’exercice
CHAPITRE 6 : LES AUTRES INDICATEURS DE PERFORMANCES LIÉS AU COMPTE DE
RÉSULTAT
CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT
Méthode de Calcul
Capacité de remboursement
Rapport entre la CAF et le CA
Autofinancement
Seuil de rentabilité, point mort et marge de sécurité financière
CHAPITRE 9 : FRNG, BFR et TN
1. Fonds de roulement
Fonds de roulement net global (FRNG)
BFR et BFRE

CHAPITRE 1 : LIEN ENTRE L’ANALYSE


FINANCIÈRE ET LE BILAN COMPTABLE
Définition
Définition de l’analyse financière

L’analyse financière est un ensemble d’outils et de méthodes permettant d’analyser


les
résultats financiers d’une entreprise. Elle se fonde souvent sur le passé et donc sur
les
résultats historiques mais peut aussi se fonder sur des éléments prévisionnels.
Il s’agit d’une lecture éclairée aboutissant à un diagnostic.
Son intérêt est multiple, et ses fondements sont utiles à tous les professionnels du
chiffre.
Elle permet d’évaluer, de piloter, d’analyser, de conseiller, d’alerter, de maîtriser.

Définition du bilan comptable

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Le bilan est un document annuel clé dans la comptabilité des entreprises,
présentant leur situation à un moment donné. Il se divise en deux parties : l'actif,
montrant ce que l'entreprise possède et ce qu'on lui doit, et le passif, affichant les
capitaux propres et les dettes. Ce document, qui ne permet pas de compenser
entre actif et passif, offre une vue détaillée sur le patrimoine, les créances et les
dettes d'une entreprise.
Les entreprises peuvent tenir leur comptabilité soit en engagement, incluant
créances et dettes non encore payées, soit en trésorerie, basée uniquement sur les
transactions réelles. La majorité des entreprises françaises utilise la comptabilité
d'engagement.
Les principes comptables régissant le bilan sont multiples, incluant la fidélité de
l'image financière, la comparabilité, la continuité d’activité, la régularité, la sincérité,
la prudence, la permanence des méthodes, la non-compensation, l'intangibilité du
bilan d'ouverture, les coûts historiques, et l'indépendance des exercices. Ces règles
assurent que les bilans soient réguliers, fiables et comparables d'année en année.
Définition des actifs
L’actif est défini par l’article 211-1 du PCG comme étant « un élément identifiable du
patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un
élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’évènements passés
et dont elle attend des avantages économiques futurs ».On en déduit donc que
pour être un actif, un élément doit :
être identifiable :c’est le cas d’un bien, d’un compte bancaire, etc. ;
être contrôlé par l’entité :c’est le cas quand l’entreprise le possède ;
être source d’avantages économiques futurs pour l’entité :c’est le cas des biens
nécessaires à l’exploitation ;
avoir un coût évaluable : ainsi, une clientèle développée au cours du temps, qui
n’a donc pas été obtenue dans le cadre de l’acquisition d’un fonds de
commerce, n’est pas un actif.
Les acquisitions ne correspondant pas à ces critères sont comptabilisées en
charges, dans le compte de résultat. L’actif comprend également des comptes de
régularisation :
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charges constatées d’avance (CCA), à savoir des sommes facturées d’avance
par des fournisseurs, relatives à une période future ;

écart de conversion actif : perte latente sur devise(s) étrangère(s).

Définition des passifs

Le passif est défini par l’article 321-1 du PCG comme étant « un élément du
patrimoine ayant une valeur économique négative pour l’entité, c’est-à-dire une
obligation de l’entité à l’égard d’un tiers dont il est probable ou certain qu’elle
provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers, sans contrepartie au
moins équivalente attendue de celui-ci ».On en déduit que pour être un passif, un
élément doit :

correspondre à un engagement envers un tiers, ce tiers pouvant être un


associé de la société, un fournisseur, le Trésor public, etc. ;

exister à la date d’établissement du bilan : les dettes passées ne figurent donc


plus au passif ;

pouvoir entraîner une sortie d’argent ;

ne pas avoir de contrepartie.Les passifs sont comptabilisés lorsqu’ils répondent


à cette définition et qu’ils sont probables.

Autrement, ils peuvent être mentionnés dans l’annexe.Le passif du bilan comprend
également :

les capitaux propres (qui seront détaillés dans le Chapitre 3) ;

des comptes de régularisation :

produits constatés d’avance (PCA), à savoir des sommes facturées


d’avance par l’entité, rela-tives à une période future ;

écart de conversion passif : gain latent sur devise(s) étrangère(s).

Présentation du bilan comptable

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Rôle du bilan comptable et prérequis
Bilan, source d’information
Le bilan permet notamment d’avoir une information sur :

la valeur patrimoniale d’une entreprise (cf. Partie 4 sur l’évaluation d’entreprise) ;

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une partie de la gestion de l’entreprise, et ce notamment au travers de calculs de
ratios du
type : délais de règlement fournisseurs, délais de règlement clients, marges
commerciales, taux
d’endettement, etc. ;

la santé financière de l’entreprise et son mode de financement, à travers l’analyse


des dettes
financières et la lecture éclairée des capitaux propres ;

sa solvabilité, à travers l’analyse du bilan fonctionnel notamment ;

les investissements de l’entreprise.

Il est donc très utile pour les tiers, qu’il s’agisse de partenaires de l’entreprise ou
d’éventuels
investisseurs.

Prérequis : analyse financière, quelles données faut-il prendre en


compte ?
1. Analyse des chiffres du bilan : Il est important de s'intéresser non seulement aux
postes du bilan, mais aussi à leur évolution sur une année par rapport à l'année
précédente. Cette analyse comprend deux aspects :

En valeur absolue : La différence entre les valeurs de l'année en cours (N) et


de l'année précédente (N-1).

En pourcentage : La variation en pourcentage, calculée comme


[ValeurN ]−[ValeurN −1]
[ValeurN −1]
.

Par exemple, une variation du résultat net d’une année à l’autre peut indiquer
différentes tendances financières selon qu'elle soit positive ou négative.

2. Autres éléments à considérer :

L'objet social de l'entreprise : Les spécificités de l'activité de l’entreprise


influencent certains postes du bilan. Par exemple, un stock important est
courant dans le BTP ou la pharmacie, mais moins dans les services ou la
boulangerie.

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Étude des annexes comptables : En plus du bilan et du compte de résultat,
l’analyse des annexes comptables est essentielle, que ce soit pour les comptes
individuels ou consolidés. Ces annexes fournissent des informations
contextuelles et détaillées qui complètent et éclairent les chiffres du bilan et du
compte de résultat.

Chapitre 2 : Les principaux postes de l’actif


1. Immobilisations
Les immobilisations comprennent les biens achetés par une entreprise pour le
développement de son activité. Ce sont des biens identifiables amenés à être utilisés
durablement,
pendant plusieurs années, et qui vont générer des avantages économiques futurs. Elles
se décomposent en immobilisations :

incorporelles : frais d’établissement, droit au bail et fonds commercial, logiciels,


brevets, etc.

corporelles : biens immobiliers (terrains et agencements), constructions, matériel et


outillage,
matériel informatique et mobilier.Il s’agit du matériel acheté. Le matériel loué ou pris
en crédit-bail ne figure pas à l’actif du bilan
mais correspond à des charges dans les comptes de sociétés françaises ;

financières : il s’agit principalement des prêts, titres de sociétés et dépôts de


garantie versés.

Comptabilisation à la valeur historique


La valeur brute des immobilisations correspond à leur coût d'achat, ajustée par les
amortissements et provisions pour refléter leur dépréciation. L'amortissement
économique réduit la valeur nette d'un bien en fonction de son usage, comme un
ordinateur qui perd de sa valeur sur trois ans. Les moins-values latentes se produisent
lorsque la valeur de marché d'un bien est inférieure à sa valeur nette comptable,
nécessitant une provision. Les terrains, qui ne s'amortissent pas, peuvent voir leur
valeur ajustée par des provisions si leur valeur de marché chute. Conformément au

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principe de prudence, les plus-values latentes ne sont pas comptabilisées dans la
comptabilité française.

2. Stock et en-cours
La catégorie "stocks et en-cours" dans un bilan d'entreprise couvre tous les éléments
que l'entreprise détient avec l'intention de vendre. Voici un résumé détaillé de cette
section :

Stocks : Il s'agit d'éléments soit achetés, soit produits par l'entreprise, destinés à la
vente.

Matières premières : Éléments acquis pour être transformés.

Autres approvisionnements : Consommables comme les combustibles,


produits d’entretien, emballages, etc., qui contribuent à la fabrication du produit
final.

Stocks de produits : Produits issus du processus de transformation, qu’ils


soient intermédiaires, finis ou résiduels, et prêts à être vendus.

Stock de marchandises : Marchandises achetées dans le but d’être


revendues en l’état.

En-cours : Comprend les produits et biens qui sont en cours de production, c'est-à-
dire non finalisés et non facturables au client à ce stade.

En-cours de production de biens : Produits et travaux non encore achevés.

En-cours de production de services : Prestations de services qui ne sont pas


encore finalisées.

Comptabilisation à la valeur d’achat


Il est important de savoir que les stocks – comme les immobilisations – sont
comptabilisés pour leur valeur d’achat et non leur valeur de vente théorique ; ils font, le
cas échéant, l’objet d’une provision. C’est le cas si les perspectives de vente sont
pessimistes ou si la valeur d’achat ou de production est supérieure à la valeur de
marché.

Délai moyen de rotation des stocks

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Le délai de rotation des stocks se calcule comme suit (avec CAMV = coût d’achat des
marchandises vendues) :

1. Délai de rotation des stocks :

Dˊelai de rotation des stocks = ( Montant


CAMV
du stock
) × 360où CAMV représente

le coût d’achat des marchandises vendues.

2. Valeur des stocks en jours de chiffre d'affaires :

Valeur des stocks en jours de CA = ( Montant du stock


CA HT ) × 360 *360

représente le nombre de jours dans une année complète.

Le CAMV se calcule en ajoutant le coût des achats, les frais accessoires liés, et la
variation de stocks :

CAMV = Coût d’achats + Frais accessoires liˊes + Variation de stocks

3. Créances clients
Les créances clients comprennent les sommes que les clients doivent à la société au
titre des prestations de services ou des ventes de biens effectuées.

Le texte aborde le calcul du délai moyen de crédit clients, un indicateur important en


analyse financière, ainsi que d'autres aspects liés. Voici un résumé avec les équations
en format d'équation :

1. Délai moyen de crédit clients :

Formule avec montant Hors Taxes (HT) :

Dˊelai moyen de crˊedit clients = ( Crˊeances clients HT


CA HT
) × 360

Formule avec montant Toutes Taxes Comprises (TTC) :

Dˊelai moyen de crˊedit clients = ( Crˊeances clients TTC


CA TTC
) × 360

*360 représente le nombre de jours dans une année pour les comptes annuels.

2. Conversion des montants TTC en HT :

Crˊeance TTC
Crˊeance HT = 1+Taux de TVA
​

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et inversement :

CA TTC = CA HT × (1 + Taux de TVA)


Par exemple, avec un taux de TVA à 20%, 1 200 € TTC équivaut à 1 000 € HT.

3. Implication du délai moyen de crédit clients :


Un délai moyen de crédit clients plus long peut affecter la trésorerie de l'entreprise
et soulever des questions.

4. Dépendance vis-à-vis des principaux clients :

CA gˊenˊerˊe par les 5 ou 10 clients les plus importants


CA total
​
Ce ratio évalue la dépendance d'une entreprise à ses principaux clients.

4. Trésorerie
La trésorerie est souvent le « nerf de la guerre » d’une entreprise. Elle est
principalement composée des comptes bancaires, des valeurs mobilières et de la
caisse s’il y en a une.Le fait d’avoir une trésorerie positive et a fortiori significative est
un bon indicateur de santé financière

1. Trésorerie en jours de chiffre d'affaires :


Cette mesure évalue la trésorerie par rapport au chiffre d'affaires. La formule est :

Trˊesorerie en jours de CA = ( ActifsCA


de trˊesorerie
HT ) × 360 ​

*360 représente le nombre de jours dans une année complète.

2. Ratio de liquidité immédiate :


Ce ratio mesure la capacité de l'entreprise à couvrir ses passifs à court terme avec
ses actifs de trésorerie. La formule est :

Actifs de trˊesorerie
Ratio de liquiditˊe immˊediate = Passifs exigibles aˋ court terme
​
Un ratio supérieur à 1 indique que l'entreprise peut couvrir tous ses passifs à court
terme à l'instant T. Un ratio significativement inférieur à 0,5 soulève des
préoccupations sur la solvabilité de l'entreprise.

Ces indicateurs aident à évaluer la santé financière de l'entreprise en termes de gestion


de trésorerie et de liquidité.

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CHAPITRE 3 LES PRINCIPAUX POSTES DU
PASSIFS
1. Capitaux propres
Les capitaux propres sont constitués :

du capital social : valeur nominale des actions ou parts sociales, à savoir le


montant que les associés ou actionnaires ont investi, soit à la création de la société,
soit ultérieurement et qu’ils ne peuvent récupérer sans un certain formalisme
(assemblée générale extraordinaire)

des primes et écarts de réévaluation : ces montants sont liés aux opérations liées
au capital social mais ultérieures à la création ;

des subventions d’investissement : comme leur nom le laisse présumer, il s’agit


de subventions dont l’objet est le financement d’une ou plusieurs immobilisations ;

des provisions réglementées : ces provisions ne correspondent pas à l’objet


normal d’une provision mais sont comptabilisées en application de dispositions
légales. On y trouve notamment les provisions pour investissement relatif à la
participation des salariés, pour hausse des prix et pour fluctuation des cours ;

des réserves et du report à nouveau : il s’agit des résultats antérieurs minorés, le


cas échéant, des distributions de dividendes. Il peut être majoré ou minoré lors
d’opérations de recapitalisations ;

du résultat de l’exercice.

Une entreprise vaut – sauf cas exceptionnel – au moins le montant de ses capitaux
propres (cf. Partie 4). Celui-ci est un indicateur de l’enrichissement passé de l’entreprise
mais également du montant investi par ses associés ou actionnaires dans l’entreprise,
puisqu’il est notamment constitué du capital social et de résultats non distribués.

Capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social

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En droit commercial, lorsque les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital
social, cela a des conséquences :

les associés ou actionnaires doivent décider s’il y a lieu ou non de dissoudre de


manière anticipée la société ;

àl’issue du 2e exercice suivant la constatation, la société est tenue de réduire son


capital d’un montant au moins égal aux pertes qui n’ont pu être imputées sur les
réserves. Dans le cas contraire, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société.

Cela implique que lorsque les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital
social, il y a présomption de difficultés plus ou moins significatives rencontrées par
l’entreprise et que la question de la continuité de l’exploitation doit se poser

Taux ou niveau de capitalisation et indépendance ou autonomie


financière
1. Taux ou niveau de capitalisation d'une entreprise :

Capitaux propres
Taux de capitalisation = Total bilan


Un taux élevé, surtout au-delà de 15%, indique une stabilité financière, signifiant
que l'entreprise peut financer ses dettes et son exploitation principalement par ses
fonds propres.

2. Ratio d'indépendance ou d'autonomie financière :

Capitaux propres
Indˊependance financiˋere = Endettement financier ou bancaire 

Ce ratio évalue la capacité de l'entreprise à financer ses activités par ses propres
moyens plutôt que par l'endettement. Un ratio supérieur à 1 est préférable,
indiquant que les capitaux propres sont supérieurs à l'endettement financier et
bancaire.

2. Provisions pour risques et charges


Les provisions pour risques et charges comprennent :

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les provisions pour litiges ;

les provisions pour garanties données aux clients ;

les provisions pour pertes sur marchés à terme ;

les provisions pour amendes et pénalités ;

les provisions pour pertes de change ;

les provisions pour pertes sur contrats ;

les autres provisions pour risques ;

les provisions pour pensions et obligations similaires (indemnités de fin de carrière)


;

les provisions pour restructuration ;

les provisions pour impôts

les provisions pour renouvellement des immobilisations (entreprises


concessionnaires) ;

les provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices (exemple : gros
entretien) ;

les autres provisions pour charges (dont remise en l’état).

3. DETTES
Les dettes financières comprennent :

les emprunts obligataires convertibles ou non en actions

les emprunts bancaires ;

les autres dettes bancaires (découverts bancaires, intérêts courus, etc.) ;

les comptes d’associés (comptes courants, comptes liés aux opérations sur le
capital, etc.) ;

les autres dettes financières : par exemple, la dette liée à l’assurance prospection à
l’étranger
accordée par la Coface. Cette entreprise privée propose en effet, pour le compte et

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avec la
garantie de l’État, une assurance commerciale contre le risque d’échec à l’étranger
: elle prête
de l’argent aux entreprises pour leurs développements à l’international, le
remboursement de la
dette étant lié à la réussite commerciale à l’étranger

1. Continuité d'exploitation :
Les entreprises doivent gérer prudemment leurs dettes pour éviter d'être
submergées par les emprunts. L'objectif des emprunts est crucial : pour investir,
pour une opération exceptionnelle, ou pour financer le besoin en fonds de
roulement normatif.

2. Taux d'intérêt moyen :

Indicateur de la capacité de l'entreprise à emprunter et de sa solvabilité.

Calculé comme suit :

Charges d’intˊerêts
Taux d’intˊerêt moyen = Dettes financiˋeres
​

Un taux élevé peut indiquer des difficultés financières ou des risques accrus
pour les prêteurs.

3. Taux d'endettement et capacité de remboursement :

Le taux d'endettement évalue la proportion des dettes à moyen et long terme


par rapport aux capitaux permanents.

Formule du taux d'endettement :

Dettes aˋ moyen et long terme


Taux d’endettement = Capitaux permanents


Un taux d'endettement inférieur à 1 est généralement souhaitable.

4. DETTES FOURNISSEURS
Les dettes fournisseurs comprennent les sommes que la société doit à ses fournisseurs
au titre des prestations de services ou achats de biens effectués

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1. Délai moyen de règlement fournisseurs :

Calculé annuellement :

Formule avec montant Hors Taxes (HT) :

Dˊelai moyen de rˋeglement fournisseurs = ( DettesAchats


fournisseurs HT
HT

360
Formule avec montant Toutes Taxes Comprises (TTC) :

Dˊelai moyen de rˋeglement fournisseurs = ( DettesAchats


fournisseurs TTC
TTC
)× ​

360
Les achats incluent les achats de marchandises et autres services externes
(comptes 60 à 62 du PCG).

Calculé mensuellement :

Dˊelais moyens de rˋeglement fournisseurs = ( DettesAchats


fournisseurs
) × 30

2. Implication du délai moyen de règlement fournisseurs :

Un délai court indique un règlement régulier des fournisseurs, signe d'une


bonne santé financière et du respect de la réglementation (loi LME).

Un délai anormalement long peut indiquer des difficultés de trésorerie, des


contestations de factures, ou un nombre important de factures en fin d'année.

Ce ratio est important pour évaluer la capacité d'une entreprise à gérer ses paiements
envers ses fournisseurs et sa santé financière globale.

5. DETTES FISCALES ET SOCIALES


Les dettes fiscales et sociales comprennent les dettes :

envers le personnel et les comptes rattachés (provisions pour congés payés, etc.) ;

envers les organismes sociaux : Urssaf, caisses de retraite, de prévoyance, etc. ;

d’impôts, notamment Impôt sur les sociétés ;

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liées à la TVA ;

les autres dettes envers l’État.

1. Signification de la variation des dettes sociales et fiscales :

Augmentation de l'activité : Cela peut se traduire par une augmentation de la


masse salariale, du chiffre d’affaires, de la TVA, et de l’impôt sur les sociétés.

Difficultés de trésorerie : Problèmes de paiement, mise en place


d'échéanciers.

2. Ratio pour détecter des anomalies :

Dettes sociales
Ratio = Charges sociales


Normalement, les dettes sociales ont une antériorité d'un à trois mois avant la
clôture. Un ratio supérieur à 0,25 peut indiquer des irrégularités.

3. Analyse de la TVA :

Activité soumise à la TVA sur les débits (vente de biens) : Le solde


théorique de TVA collectée devrait être zéro, car la TVA est déclarée et soldée
mensuellement.

Activité soumise à la TVA sur encaissements (prestations de services)

Solde clients
Solde de TVA collectˊee = [ 1+Taux de TVA
] × Taux de TVA

4. Pertinence de l'analyse en cas de variation significative : Il est crucial


d'analyser les raisons de telles variations pour évaluer le risque fiscal potentiel.

5. Cohérence des autres dettes sociales et fiscales : Il faut examiner si ces dettes
sont en adéquation avec d'autres postes comme la masse salariale.

Ce passage met en lumière l'importance d'une analyse détaillée des variations des
dettes sociales et fiscales pour comprendre la santé financière et les risques potentiels
d'une entreprise.

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 16


CHAPITRE 4 : LE COMPTE DE RESULTAT :
PRÉSENTATION DÉFINITION ET ROLE
DÉFINITION
Tout comme le bilan, le compte de résultat est un document comptable produit a minima
annuellement par toutes les entreprises – exception faite des entreprises nouvellement
créées la première année et en cas de changement de date de clôture comptable. Avec
le bilan et l’annexe comptable, il forme les comptes annuels. Plus précisément, il s’agit
d’un document normalisé traduisant l’activité de l’entreprise pendant une période
donnée. Les produits correspondent aux gains, les charges aux dépenses. Les comptes
d’une entreprise sont normalement présentés en comptabilité d’engagement. Cela
signifie que les montants comptabilisés en charge et en produits sont indépendants des
dates de règlement. Ainsi, une dépense se rattachant à la période (par exemple : loyer
de la période, commission sur une vente de la période, etc.) sera comptabilisée, quand
bien même elle ne serait pas payée

Ce qu’en dit le PCG


Le règlement ANC nº 2014-03 précise que « Selon le régime juridique de l’entité, le
solde des
charges et des produits constitue :
– le bénéfice ou la perte de l’exercice ;
– l ’excédent ou l’insuffisance de ressources.
Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes de charges et de
produits. »
Le compte de résultat est donc la synthèse des produits et des charges de
l’exercice, sachant que :
« Les charges comprennent :
– les sommes ou valeurs versées ou à verser :
• en contrepartie de marchandises, approvisionnements, travaux et services
consommés par
l’entité ainsi que des avantages qui lui ont été consentis,
• en exécution d’une obligation légale,
• exceptionnellement, sans contrepartie ;
– les dotations aux amortissements, aux dépréciations et aux provisions ;
– la valeur d’entrée diminuée des amortissements des éléments d’actif cédés,

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 17


détruits ou disparus.
[...] les produits comprennent :
– les sommes ou valeurs reçues ou à recevoir :
• en contrepartie de la fourniture par l’entité de biens, travaux, services ainsi que
des avantages
qu’elle a consentis,
• en vertu d’une obligation légale existant à la charge d’un tiers,
• exceptionnellement, sans contrepartie ;
– la production stockée ou déstockée au cours de l’exercice ;
– la production immobilisée ;
– les reprises sur amortissements et provisions ;
– les transferts de charges ;
– le prix de cession des éléments d’actifs cédés, sous réserve des dispositions
particulières fixées à
l’article 221-6 pour les titres immobilisés de l’activité de portefeuille et à l’article 222-
1 pour les
titres de placement. »

Présentation du compte de résultats


Le compte de résultat se décompose en trois parties :

exploitation : ce qui est lié à l’activité courante de l’entreprise ;

financier : ce qui est lié aux opérations en devises, aux prêts et emprunts, etc. ;

exceptionnel : ce qui n’est ni lié à l’activité courante ni lié aux opérations


financières : opéra-
tions liées aux cessions d’immobilisations, pénalités et amendes, etc.

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 18


le compte de résultat ne prend pas en compte les flux de trésorerie mais
l’enrichissement ou l’appauvrissement réel. Il met en avant la manière dont le
résultat s’est formé : augmentation ou diminution du chiffre d’affaires, de la masse
salariale, etc. Son analyse est donc primordiale dans le cadre de l’analyse
financière d ’une entreprise. Elle passe notamment par le calcul de ratios qui seront
explicités ci-après. Le compte de résultat permet d’analyser l’activité d’une période
et de mesurer l’enrichissement (ou la perte) et donc la performance d’une
entreprise sur cette période. La période antérieure (exercice social N–1) y figure
toujours, lorsqu’elle existe, à titre de comparaison. Elle permet une analyse plus
fine, car prenant en compte les données financières en elles-mêmes comme leur
évolution. L’essentiel de l’analyse du compte de résultat se focalise sur les charges
et produits d’exploitation, tout simplement parce qu’il s’agit de l’activité courante de
l’entreprise et, sauf cas particulier, des montants les plus significatifs. Toutefois,
lorsque les résultats financiers et exceptionnels sont significatifs, qu’ils soient
positifs ou négatifs, il est important d’analyser pourquoi : la trésorerie est-elle bien
gérée ? La société rencontre-t-elle des difficultés ponctuelles

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 19


CHAPITRE 5 : LES SOLDES
INTERMÉDIAIRES DE GESTIONS (SIG)
Présentation des SIG
Les SIG sont des indicateurs financiers qui s’appuient sur le compte de résultat et
permettent d’analyser la gestion d’une entreprise. Leur mode de calcul est prévu par le
règlement ANC nº 2015-06. Leur calcul et leur analyse permettent à la fois d’analyser
les performances d’une entreprise sur une période donnée, mais également de
comparer ses ratios à ceux d’autres entreprises du même secteur.
Ils sont utilisés au quotidien par :

les dirigeants d’entreprise : afin de comparer les performances d’une année sur
l’autre ;

les services comptables et par les conseils de l’entreprise : afin de vérifier la


cohérence des
comptes d’une entreprise ;

les services fiscaux : toute incohérence peut déclencher un contrôle fiscal. C’est
notamment le
cas lorsque les SIG en pourcentage varient fortement d’une année sur l’autre ou
lorsque ces
données sont sensiblement différentes des autres entreprises d’un même secteur
d’activité ;

les banques : pour analyser les performances prévisionnelles des entreprises dans
le cadre de
business plans

CALCUL DES SIG


Marge Commerciale, production totale de l’exercice et marge brute
globale

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 20


En premier lieu, sont distinguées la marge commerciale (pour les activités de négoce)
et la
marge brute de production (pour les autres activités). La somme de ces deux marges
forme la
marge brute globale

1. Marge commerciale (pour activités de négoce) :

Marge commerciale = CA ventes de marchandises −


Coût d’achat marchandises vendues

2. Production totale de l’exercice :

Production totale = Production vendue + Production stockˊee +


Production immobilisˊee
3. Marge brute de production :

Marge brute de production = Production totale de l’exercice −


Achats de matiˋeres premiˋeres et approvisionnements
+RRRO sur achats matiˋeres premiˋeres − Variation de stocks
−Sous-traitance directe + RRRO sur sous-traitance

RRRO signifie réductions, ristournes, remises obtenues.

4. Marge brute globale :

Marge brute globale = Marge commerciale + Marge brute de production


Ces formules permettent de calculer les différentes marges reflétant la rentabilité de
l'entreprise, en se basant sur les premières lignes du compte de résultat.

Valeur ajoutée et excédent brut d’exploitation


1. Valeur ajoutée (VA) :
La VA est calculée en prenant en compte différents éléments, y compris les achats

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 21


et charges externes tels que les fournitures de bureau, les loyers, les assurances,
et les frais divers. La formule est :

Marge brute globale − Autres achats et charges externes =


Valeur ajoutˊee

La VA en comptabilité diffère de celle utilisée fiscalement pour la CVAE. Pour


passer du calcul comptable au calcul fiscal, des éléments comme les loyers de plus
de six mois et les subventions d'exploitation sont ajoutés.

2. Excédent brut d'exploitation (EBE) :


L'EBE est calculé à partir de la VA, en ajoutant ou soustrayant d'autres éléments :

Valeur ajoutˊee + Subventions d’exploitation − Impôts, taxes −


Charges de personnel = Excˊedent brut d’exploitation

L'EBE est positif en cas d'excédent et négatif en cas d'insuffisance (IBE).

3. EBITDA :
L'EBITDA, ou Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization, est
un ratio similaire à l'EBE mais inclut des éléments supplémentaires tels que les
résultats exceptionnels et les autres produits et charges non pris en compte dans le
calcul de l'EBE.

Résultats d’exploitation, financier RCAI et résultat de l’exercice


Les autres SIG permettent de ventiler le résultat en trois volets : exploitation et financier
(qui forment, avec l’éventuelle quote-part de résultat sur opérations faites en commun,
le résultat courant avant impôts) et résultat exceptionnel. Le cumul du résultat courant
avant impôt, du résultat exceptionnel, de la participation et de l’impôt sur les sociétés
éventuels forme le bénéfice ou la perte de la période.

1. Passage de l'EBE au REX (résultat d'exploitation) :

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 22


REX = EBE + Reprises sur amortissements et provisions +
Transferts de charges d’exploitation + Autres produits −
Dotations aux amortissements et provisions − Autres charges

Le REX reflète le résultat lié à l'activité hors opérations exceptionnelles et


financières.

2. RCAI (résultat courant avant impôts) :

RCAI = Rˊesultat d’exploitation + Rˊesultat financier +


/- Quote-part de rˊesultat sur opˊerations en commun

où le résultat financier est calculé par :

Produits financiers − Charges financiˋeres

3. Passage du RCAI au résultat de la période :

Rˊesultat de la pˊeriode = RCAI + Rˊesultat exceptionnel −


Participation des salariˊes − Impôt sur les bˊenˊefices

où le résultat exceptionnel est :


Produits exceptionnels − Charges exceptionnelles

Taux de marge et taux de marque


Le texte fournit des formules pour calculer divers résultats financiers et taux de
rentabilité :

1. Calcul du Résultat Financier :

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 23


Produits financiers − Charges financiˋeres = Rˊesultat financier

2. Calcul du Résultat Courant Avant Impôts (RCAI) :

Rˊesultat d’exploitation + Rˊesultat financier ±


Quote-part de rˊesultat sur opˊerations faites en commun = RCAI

3. Passage du RCAI au Résultat de la Période :

Produits exceptionnels − Charges exceptionnelles =


Rˊesultat exceptionnel
RCAI + Rˊesultat exceptionnel − Participation des salariˊes −
Impôt sur les bˊenˊefices = Rˊesultat de la pˊeriode

4. Taux de Marge et Taux de Marque :

Taux de marge :

Marge
Taux de marge = Coû t d’achat HT 

Taux de marque :

Marge
Taux de marque = Chiffre d’affaires HT
​

Les marges varient selon l'activité de l'entreprise (marge commerciale, marge brute
de production, marge brute globale). Par exemple, pour une société de négoce :

Taux de marge :

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 24


Marge commerciale
Taux de marge = Coû t d’achat des marchandises vendues
 ​

Taux de marque :

Marge commerciale
Taux de marque = Chiffre d’affaires HT
​

Pour une société de prestations de services :

Taux de marge :

Marge brute
Taux de marge = Sous-traitance directe (nettes des remises ˊeventuelles)
​

Taux de marque :

Marge brute
Taux de marque = Chiffre d’affaires HT
​

Utilisation des taux de marges et taux de marques


L’INSEE publie régulièrement les chiffres clefs par secteur d’activité. On constate ainsi
et par exemple que les taux de marque des commerces d’alimentation générale sont
généralement compris entre 14 % et 26 %, là où les taux de marque des commerces de
vêtements, accessoires, meubles et loisirs sont généralement compris entre 36 % et 47
%. Il est intéressant d’analyser les taux de marge et de marque à un instant T, de voir
leur évolution sur une période mais également de les comparer à ceux d’entreprises du
même secteur.
Calculer et analyser les taux de marge et de marque permet donc notamment :

de contrôler la cohérence de l’activité, que ce soit pour le dirigeant, le service


comptable, les

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 25


conseils ou les services fiscaux, et ainsi de limiter le risque d’erreurs dans les
comptes ;

de comparer les performances d’une entreprise à celles d’entreprises


comparables,et
d’analyser les écarts : les prix d’achat sont-ils trop élevés ? le prix de vente trop bas
?

d’évaluer le caractère réaliste d’un prévisionnel : la marge est-elle cohérente avec


ce qui se
pratique dans la profession ?

Que nous indiquent ces chiffres ?


Tout d’abord, ils montrent une tendance, à comparer à celle d’entreprises similaires :

le taux de marge est compris entre 68 % et 82 %, le taux de marque entre 40 % et


45 % ;

on constate une variatio n significative de ces taux (14 % pou r le taux de marge, 5
% pour le taux de marque), ce qui est courant pour une activité de prestations de
services. En effet, un prestataire de services peut plus ou moins faire appel à la
sous-traitance en fonction de ses besoins : normalement, si elle recrute, elle fera
moins appel à la sous-traitance. A contrario,si le chiffre d’affaires évolue sans que la
masse salariale suive, elle pourra faire d’avantages appel à la sous-traitance ;

dans une activité de vente de marchandises, une variation significative des taux de
marge et de
marque doit, a contrario, généralement alerter ;

la société a relativement plus fait appel à la sous-traitance en année 3 et moins en


année 5 :
cela indique peut-être une meilleure adéquation de la masse salariale à l’ activité. Il
y aurait
donc lieu de rapprocher ces valeurs de l’évolution de la masse salariale

Analyse des SIG


Analyse en valeur ou en pourcentage

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 26


Tout d’abord, l’analyse des SIG peut se faire sur quatre bases :

les SIG en valeur monétaire (euros) ;

la variation des SIG : une variation significative pourra en effet être un indicateur
clef ;

le pourcentage du chiffre d’affaires :c’est l’un des indicateurs les plus pertinents
puisqu’il
permet de prendre en compte le volume d’activité. C’est notamment ainsi que se
calcule le
taux de marque vu précédemment ;

la variation du pourcentage du chiffre d’affaires.

Utilisation de comptabilité analytique (de gestion)


Les SIG peuvent se calculer au niveau de l’ entreprise mais aussi à un niveau plus fin,
par activité ou par centre de coût. La comptabilité analytique sous-tend alors
généralement l’analyse. Une comptabilité analytique est une comptabilité établie en
parallèle de la comptabilité générale : chaque ligne comptable est affectée à un compte
général et à un ou plusieurs comptes analytiques. La comptabilité analytique permet
ainsi de ventiler les produits et les charges selon des critères jugés pertinents.
Lorsqu’une comptabilité analytique existe au sein d’une entreprise, il est donc
intéressant de calculer et d’analyser les SIG par section analytique et non à l’échelle de
l’entreprise.

Marge commerciale, production totale de l’exercice et marge brute


globale
1. Analyse de la marge commerciale
Comme énoncé précédemment, la marge commerciale correspond aux ventes de
marchandises diminuées de leur coût d’achat (coût d’achat des marchandises
vendues). La vente à perte est interdite en France et ce, sauf exceptions
particulières (soldes, vente en liquidation, produits péris-sables sous conditions,
etc.). La marge commerciale est donc normalement nécessairement positive. Ce
SIG est souvent le plus pertinent pour les sociétés de négoce. Son analyse
détaillée par produit ou catégorie de produit est alors un outil d’aide à la décision

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 27


intéressant. Pour un même secteur d’activité, les taux de marge commerciale et de
marque sont souvent comparables.
Il est intéressant :– d’analyser les marges par produit ou catégorie de produits ;– de
comparer les taux de marge d’une entreprise de négoce par rapport aux entreprises
du même secteur.

2. Analyse de la marge brute de production


Comme nous l’avons vu, la marge brute de production correspond au chiffre
d’affaires lié à toutes les activités hors négoce – à savoir aux prestations de
services, à la production de biens, etc. –diminué des charges directement liées :
consommation de matières premières et sous-traitance. Il s’agit donc de mesurer la
rentabilité directe des activités de production de biens et de services.Ce SIG
concerne donc plusieurs types d’activités :– les prestations de services : conseil,
formation, assistance, etc. ;– les productions de biens :il s’agit de la vente de biens
nécessitant une transformation. Nous pouvons prendre l’exemple d’une
boulangerie, d’une société de production automobile, etc. ;– la production
immobilisée :ils’agit d’activités effectuées par une société pour elle-même et
constituant des immobilisations, à savoir des ressources durables. L’ un des
meilleurs exemples étant une entreprise de BTP pour laquelle les salariés
effectueraient des travaux d’aménagement des locaux. Comptablement, la
production immobilisée s’évalue au coût de revient.Tout comme pour la marge
commerciale, il peut être intéressant d’analyser la marge brute defaçon plus
approfondie par activité ou type de services proposés par l’entreprise.

3. Analyse de la marge brute globale


Beaucoup d’ entreprises ont des activités mixtes : ventes de marchandises,
prestations de services et/ou production de biens. Cela peut être le cas de sociétés
spécialisées dans l’aménagement immobilier qui vont produire des biens (cloisons,
meubles sur mesure) à partir de matières premières, vendre certains biens en l’état
(outillage, meubles standards) mais également proposer des prestations de
services (pose et conseil). Cela peut aussi être le cas d’un coiffeur qui effectue-rait
des prestations de services et vendrait des produits de coiffure.Dans le cas de ces
sociétés aux activités mixtes, il est intéressant d’étudier la marge commerciale, la
marge brute de production ainsi que le cumul de ces deux marges, à savoir la
marge brute globale. Plus encore, il est intéressant de détailler cette marge brute

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 28


globale par activité, par produit ou par chantier. L’utilisation d’une comptabilité
analytique peut alors être utile.

L’analyse de la marge brute permet d’analyser l’activité d’une entreprise et constitue un


outil décisionnel fort : il peut permettre de décider quels produits mettre en avant dans
le catalogue d’une entreprise de négoce ou d’analyser, par exemple, pourquoi certains
chantiers d’une entreprise de BTP sont bien moins rentables que d’autres

Valeur ajoutée et excédent brut d’exploitation


L'analyse de la marge brute est cruciale pour évaluer la performance et la rentabilité
d'une entreprise. Elle aide à identifier les produits les plus rentables dans un catalogue
de négoce ou à déterminer les chantiers les moins rentables dans le BTP.

Valeur Ajoutée (VA) :

La VA représente la valeur créée par l'entreprise et contribue à l'économie.

Calculée comme la marge brute moins les charges externes.

Sert à mesurer la richesse produite par l'entreprise, utile pour comparer les
entreprises d'un même secteur.

Un ratio intéressant est la part des salaires dans la VA, calculé comme la masse
salariale chargée divisée par la VA. Un ratio inférieur à 100 % indique une activité
rentable.

Excédent Brut d'Exploitation (EBE) :

L'EBE est la valeur ajoutée moins impôts, taxes et charges de personnel, plus
subventions d'exploitation.

Indicateur clé de la rentabilité d'une entreprise, excluant les provisions,


amortissements, charges ou produits divers.

Révèle la performance industrielle et commerciale de l'entreprise sans influence


des politiques de financement, provisionnement, amortissement, ou événements
exceptionnels.

Un EBE négatif (insuffisance brute d'exploitation) signifie que l'entreprise perd de


l'argent sur son activité principale.

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 29


Résultats d’exploitation, financier, RCAI et résultat de l’exercice
Les soldes intermédiaires de gestion comprennent plusieurs éléments clés pour
l'interprétation de la santé financière d'une entreprise :

1. Résultat d'Exploitation :

Reflète le résultat lié à l'activité propre de l'entreprise.

Exclut la politique de financement, les opérations exceptionnelles et l'impôt sur


les sociétés.

2. Résultat Financier :

Indique l'effet de la politique de financement de l'entreprise.

Un résultat financier fortement déficitaire peut signaler des problèmes de


trésorerie et de santé financière.

3. RCAI (Résultat Courant Avant Impôts) :

Correspond au résultat comptable hors éléments exceptionnels et avant impôt


sur les sociétés et participation des salariés.

Permet d'évaluer l'impact de l'endettement et des placements de l'entreprise.

4. Résultat de l'Exercice :

Représente le montant pouvant être distribué, affecté en réserves ou reporté


pour consolider les fonds propres.

Un résultat positif indique un gain financier, tandis qu'un résultat négatif signifie
une perte.

C'est l'une des premières données financières analysées par les banques et les
investisseurs, avec le chiffre d'affaires.

Ces éléments fournissent une vue d'ensemble sur la rentabilité opérationnelle,


financière et globale de l'entreprise.

CHAPITRE 6 : LES AUTRES INDICATEURS


DE PERFORMANCES LIÉS AU COMPTE DE

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 30


RÉSULTAT
CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT
La CAF de l’entreprise fait partie de ses ressources durables. Elle se définit comme une
ressource interne brute de l’entreprise. Elle correspond à l’ensemble des produits
encaissables (hors produits de cession des éléments d’actifs) minorés de l’ensemble
des charges décaissables.
La CAF peut être utilisée pour :

financer le développement de l’entreprise : investir, rembourser les dettes


financières, épargner en mettant en réserves ;

rémunérer les actionnaires via la distribution de dividendes

Méthode de Calcul
Voici une version simplifiée des deux méthodes de calcul de la Capacité
d'Autofinancement (CAF) :

1. Méthode Soustractive ou Indirecte :

CAF = Rˊesultat net + Charges non dˊecaissables −


Produits non encaissables − Produits des cessions

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 31


Où :

Charges non décaissables incluent les dotations aux amortissements et aux


provisions.

Produits non encaissables incluent les reprises sur amortissements et


provisions.

Produits des cessions représentent les ventes d'actifs.

2. Méthode Additive ou Directe :

CAF = EBE + Transfert de charges + Autres produits d’exploitation −


Autres charges d’exploitation ± Rˊesultat sur opˊerations communes +
Produits financiers − Charges financiˋeres + Produits exceptionnels −
Charges exceptionnelles − Participation des salariˊes et impôt

Où :

Transfert de charges et Autres produits/charges d'exploitation se réfèrent


aux opérations courantes de l'entreprise.

Résultat sur opérations communes correspond aux résultats partagés avec


d'autres entités.

Produits et Charges financiers/exceptionnels excluent certains éléments


spécifiques comme les dotations aux amortissements et les provisions.

Ces méthodes fournissent une vue d'ensemble de la capacité d'une entreprise à


générer des liquidités à partir de son activité courante et de ses opérations financières
et exceptionnelles.

Capacité de remboursement
Le calcul de la CAF permet de calculer plusieurs ratios pertinents, dont la capacité de
remboursement qui se calcule en années. Comme son nom le laisse présager, la
capacité de remboursement sert à mesurer la capacité d ’une entreprise à rembourser

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 32


ses dettes financières.
Elle se calcule comme suit :
Dettes financiˋeres
Capacitˊe de remboursement = CAF
​

Rapport entrela

CAF

et

le

CA

Rapport entre la CAF et le CA


CAF
Rentabilitˊe = CA


Ce ratio met en avant la part de ressources internes durables, qui est générée par le
chiffre d’affaires et qui permet de financer des investissements.

Autofinancement
Contexte de l'Autofinancement :

La Capacité d'Autofinancement (CAF) peut servir à financer le développement de


l'entreprise ou à rémunérer les actionnaires via des dividendes.

L'autofinancement représente la part de la CAF retenue dans l'entreprise pour


financer les investissements, l'épargne, ou le remboursement de dettes.

Formule de l'Autofinancement :

Autofinancement = CAF − Dividendes payˊes (en N)

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 33


Cette formule aide à comprendre la politique des actionnaires : rémunération des
actionnaires, investissement, ou les deux.
Autofinancement Net pour Financer la Croissance :

Principales utilisations de la CAF :

1. Rémunération des actionnaires (dividendes).

2. Financement de la croissance par l'indépendance financière (remboursement


de dettes).

3. Financement de la croissance par l'investissement.

Formule de l'Autofinancement Net :

Autofinancement net pour financer la croissance = CAF −


Dividendes payˊes (en N) − Remboursements des dettes financiˋeres

Ratio de Répartition de la Valeur Ajoutée :

Autofinancement
Ratio de rˊepartition de la VA = Valeur ajoutˊee


Ce ratio mesure la part de la Valeur Ajoutée (VA) dans la CAF utilisée pour financer la
croissance.
Cette section met en évidence l'importance de l'autofinancement dans les décisions
stratégiques d'une entreprise, notamment dans la gestion de sa croissance et la
rémunération des actionnaires.

Seuil de rentabilité, point mort et marge de sécurité financière


Seuil de Rentabilité, Point Mort, et Marge de Sécurité Financière : Définitions et
Utilisation

1. Seuil de Rentabilité :

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 34


Définition : Le montant de chiffre d'affaires à partir duquel une entreprise
devient rentable. Cela signifie que l'entreprise couvre toutes ses charges, à la
fois fixes et variables.

Charges fixes : Ne varient pas avec l'activité (ex. loyer).

Charges variables : Varient en fonction de l'activité (ex. achat de


marchandises).

2. Point Mort :

Définition : Le nombre de jours à partir duquel l'entreprise devient rentable dans


son exercice social. Par exemple, un point mort de 90 jours indique que
l'entreprise doit dégager un chiffre d'affaires suffisant avant 90 jours pour éviter
une perte annuelle.

3. Utilisation :

Ces outils aident les entrepreneurs à évaluer les performances et à planifier


pour atteindre la rentabilité. Ils sont également essentiels dans les business
plans pour déterminer quand une nouvelle entreprise devrait devenir rentable.

Méthodes de Calcul :

1. Marge sur Coût Variable (MCV) :

MCV = Chiffre d’affaires (CA) − Charges variables


2. Seuil de Rentabilité :

Charges fixes
Seuil de rentabilitˊe = MCV / CA


Ou alternativement :

Seuil de rentabilitˊe = ( Charges


MCV
fixes
) × CA

3. Point Mort :

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 35


En jours :

Seuil de rentabiliteˊ
Point mort = CA / 360 jours
​

Ou en mois :

Point mort = ( Seuil deCA


rentabiliteˊ
) × 12 mois

Marge de Sécurité et Indice de Sécurité :

1. Marge de Sécurité :

Montant de chiffre d'affaires au-delà du seuil de rentabilité.

Marge de sˊecuritˊe = CA − Seuil de rentabiliteˊ

2. Indice de Sécurité :

Pourcentage de la marge de sécurité par rapport au chiffre d'affaires.

Marge de sˊecuritˊe
Indice de sˊecuritˊe = CA
 ​

Ces concepts et méthodes de calcul sont essentiels pour comprendre et analyser la


rentabilité et la sécurité financière d'une entreprise.

CHAPITRE 9 : FRNG, BFR et TN

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 36


1. Fonds de roulement
Fonds de roulement net global (FRNG)
Le Fonds de Roulement Net Global (FRNG) représente les fonds laissés dans
l'entreprise pour financer les investissements ou répondre aux besoins de liquidité.
Il est crucial pour la santé financière de l'entreprise, visant à couvrir le Besoin en Fonds
de Roulement (BFR) et à maintenir une trésorerie suffisante.
Formule de Calcul :

FRNG = BFR + Trˊesorerie Net (TN)

BFR : Besoin en fonds de roulement, c'est-à-dire les liquidités nécessaires pour


le fonctionnement courant (paiement des fournisseurs, salaires, charges
sociales, etc.).

TN : Trésorerie Net, représentant les liquidités disponibles.

Calcul à partir du bilan fonctionnel :

FRNG = Ressources stables − Emplois stables

Emplois stables comprennent les immobilisations (incorporelles, corporelles et


financières) et les biens en crédit-bail.

Ressources stables incluent les capitaux propres, provisions, amortissements,


et dettes financières stables.

Implications :

Un FRNG doit logiquement être supérieur au BFR.

Un FRNG négatif indique un déséquilibre financier et un risque d'insolvabilité.

Ratio de Fonds de Roulement :

Le ratio de fonds de roulement mesure la liquidité générale de l'entreprise.

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 37


Actifs aˋ court terme
Ratio de fonds de roulement = Passifs aˋ court terme
​

Il devrait normalement être supérieur à 1, indiquant que l'actif à court terme couvre
le passif à court terme.

BFR et BFRE
Comme nous l’avons vu, le BFR représente les besoins de l’entreprise pour poursuivre
son activité.
Ce besoin s’explique par le décalage de trésorerie entre les encaissements et les
décaissements :
une entreprise va en effet normalement devoir payer ses fournisseurs, ses salariés et
les cotisations
sociales avant de percevoir le chiffre d’affaires lié.
Il se calcule par la formule suivante :
BFR = Actif circulant – Passif circulant [hors trésorerie]

COUR : L’ANALYSE FINANCIÈRE 38

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