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Trésorerie, CAF, cash-flow… Pour mieux

comprendre ces concepts


En dehors des analyses rencontrées habituellement sur la rentabilité de l'entreprise
et la structure de son bilan (analyse FDR/BFR), il existe un troisième niveau
d'analyse, centré sur la trésorerie et le cash-flow dégagé par l'entreprise. Ce type
d'analyse présente l'avantage de la simplicité de compréhension, même pour les
non-initiés. La notion de trésorerie est en effet plus concrète que celle du bénéfice.
La trésorerie peut s'analyser de manière statique à travers la trésorerie
nette présente dans le bilan, et de manière dynamique à travers la capacité
d'autofinancement (CAF) et le calcul du cash-flow.
Posté le 27 septembre 2016 par Damien Péan
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mprendre les concepts de trésorerie, CAF, cash-flow

Article mis à jour le 10 mars 2021

La trésorerie nette
La trésorerie dans le bilan

La trésorerie nette d’une entreprise peut d’abord être analysée de manière statique, à un
moment donné, généralement grâce au bilan à la clôture de l’exercice. Dans ce cas, l’analyse ne
porte pas sur la manière dont s’est constituée ou a été utilisée la trésorerie au cours d’une
période, mais sur le montant de trésorerie qu’elle détient.

En première approche, on peut prendre connaissance de son montant simplement en


observant, à l’actif du bilan, le montant des disponibilités (solde des comptes banques et
caisses).

Évidemment, l’objectif d’une entreprise n’est pas d’avoir la trésorerie la plus importante possible
à la clôture d’un exercice. Une trésorerie nette largement positive ne signifie en aucun cas
qu’une entreprise est rentable et pérenne. Néanmoins, son importance permet de rassurer les
différents financeurs et surtout les non-initiés en analyse financière. Il n’est ainsi pas rare de
rencontrer des sociétés qui « oublient » de payer leurs fournisseurs pour les échéances de
fin décembre, simplement pour faire apparaître une trésorerie plus élevée au bilan.

La trésorerie nette dans le bilan fonctionnel

Pour avoir une idée plus précise de cette trésorerie, on détermine généralement le montant de
la trésorerie nette à partir du bilan fonctionnel du plan comptable général. A partir de ce
dernier, il est possible de calculer les 3 indicateurs habituels de l’analyse du bilan : le fonds de
roulement (FDR), le besoin en fonds de roulement (BFR) et la trésorerie nette.

Du fait du jeu d’imbrication des masses du bilan, il existe deux façons de calculer la trésorerie
nette.

1ère méthode : Trésorerie nette = Trésorerie active – Trésorerie passive

Il s’agit de la méthode de calcul la plus directe. La trésorerie active comprend les disponibilités.
Parfois, on y ajoute les valeurs mobilières de placement (VMP) ou titres, lorsqu’ils peuvent être
vendus rapidement. On considère alors que les VMP sont de la quasi-trésorerie.

La trésorerie passive correspond aux concours bancaires courants et aux soldes débiteurs de
banque (appelés également « découverts »).

2nde méthode : Trésorerie nette = FDR – BFR

Nous rappelons que le fonds de roulement (FDR) correspond à l’excédent de financement des
immobilisations de l’entreprise par les capitaux permanents. Le besoin en fonds de roulement
(BFR) représente la trésorerie d’avance nécessaire permettant de tenir entre les décaissements
nécessaires au cycle d’exploitation (ex : achat de matières premières) et l’encaissement du
chiffre d’affaires correspondant.
Cette seconde méthode met en lumière l’importance du bon dimensionnement entre le FDR et
le BFR pour obtenir une trésorerie équilibrée.

Ainsi, lorsque le FDR est supérieur au BFR, l’entreprise dégage une trésorerie nette positive.

Lorsque le FDR est inférieur au BFR, l’entreprise dégage une trésorerie nette négative.

L’horizon temporel est important. Le BFR varie quotidiennement (stocks, créances, dettes), le
FDR (immobilisations, emprunts, capitaux propres) est beaucoup plus stable. Une trésorerie
gérée au plus juste peut donc se retrouver alternativement positive et négative.

Montant FDR/BFR

Pour éviter des charges financières trop élevées à cause de découverts trop réguliers et
importants, il est couramment admis que le FDR doit couvrir au moins les ¾ du BFR.

Exemple : bilan fonctionnel de la société Livris au 31/12/N et N-1 (en milliers €)


Calcul du BFR, du FDR et de la trésorerie nette :

La capacité d’autofinancement
L’intérêt de la CAF

La capacité d’autofinancement est un indicateur très souvent calculé en France. Le tableau de


financement du PCG la mentionne en première position dans les ressources de l’entreprise.
La capacité d’autofinancement (CAF) peut se définir comme la trésorerie potentielle dégagée
par l’activité de l’entreprise au cours de l’exercice. La trésorerie n’est ainsi plus observée comme
une donnée comptable à la date du bilan mais comme un flux continu que l’entreprise a réussi
à générer au cours d’une année.

L’intérêt de cet indicateur est de retraiter le résultat net de l’exercice en trésorerie potentielle
dégagée en faisant abstraction des produits et charges issus de la sortie d’une immobilisation.
La CAF est un indicateur très pratique pour communiquer sur les performances d’une
entreprise. Il est plus facile d’évoquer auprès d’un non-initié à la finance, le « cash » dégagé au
cours de l’année que la notion plus technique de rentabilité.

Précisons néanmoins que la CAF ne constitue qu’une trésorerie potentielle et non réelle. Elle ne
tient pas compte des décalages de paiement avec les clients et fournisseurs.

La CAF est au final la trésorerie que l’on trouverait à la clôture de l’exercice :


 si au début de l’année comptable, le montant de la trésorerie était égal à 0
 et si l’ensemble des recettes étaient encaissées immédiatement et les dépenses
payées immédiatement
 et si au cours de l’année on ne constate ni investissement, ni cession
d’immobilisation, ni mouvement d’emprunt.

Le calcul de la CAF

On peut citer 3 méthodes pour calculer la CAF.

1ère méthode : CAF = produits encaissables – charges décaissables


Cette méthode s’inspire directement de la définition de la CAF. Mais elle n’est pas pratique pour
les calculs.

2ème méthode (méthode soustractive) : CAF = EBE + Autres produits encaissables – Autres
charges décaissables
Le calcul est dans ce cas réalisé à partir d’un des soldes intermédiaires de gestion (SIG), l’EBE
(excédent brut d’exploitation).

3ème méthode (méthode additive)


C’est la méthode la plus utilisée. La CAF est directement calculée à partir du résultat net.
L’opération consiste à extraire du résultat les produits non encaissables et les charges non
décaissables comme les dotations et les reprises ainsi que les postes liés aux cessions
d’immobilisations.

Capacité d’autofinancent =
Résultat de l’exercice + Dotations (comptes 68) – Reprises (comptes 78)
+ Valeur Comptable des Éléments d’actif cédés (compte 675)
– Produit de cession des éléments d’actif (compte 775)
– Quote-part des subventions d’investissement virée au compte de résultats (compte 777)

Selon les analyses financières classiques, la CAF dégagée par l’entreprise va lui permettre
d’investir.

Exemple : résultat de la société Livris au 31/12/N (en milliers €)

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Le cash flow
La notion de cash flow

La CAF que nous venons d’évoquer ci-dessus, n’est pas la trésorerie réellement dégagée au
cours de l’année. Elle ne tient pas compte des décalages de trésorerie induits par les délais de
paiement consentis aux clients et des délais obtenus des fournisseurs.

Mathématiquement, ces décalages issus du cycle d’exploitation correspondent à la variation du


BFR (besoin en fonds de roulement)

La notion de cash flow correspond justement au flux de trésorerie réellement dégagé au


cours d’une période. C’est un indicateur qui intéresse directement les investisseurs car la valeur
d’une société dépend justement des flux de trésorerie prévisionnels qu’elle est en mesure de
réaliser.

Dans les rapports et reportings financiers, on rencontre régulièrement la notion de cash-flow


from operations (flux de trésorerie opérationnels) et le free cash flow (flux de trésorerie
disponible).

Cash-flow from operations

Le cash-flow from operations correspond au flux de trésorerie opérationnel dégagé au cours


d’une période. C’est un indicateur présent dans les comptes annuels en normes US GAAP et
IFRS notamment. C’est l’un des indicateurs principal du tableau de flux de trésorerie.

La force de cet indicateur, c’est qu’il est basé sur une notion simple, la trésorerie, et qu’il permet
la synthèse entre :
 la mesure de la rentabilité (il est calculé à partir du résultat net)
 et la capacité de l’entreprise à optimiser son cycle d’exploitation (délais de paiement
clients et fournisseurs optimisés et bonne gestion des stocks).
Formule :

Cash-flow from operations = Résultat net de l’exercice


+ Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions
– Reprises sur dépréciations et provisions
– Résultat exceptionnel
– La variation du besoin en fonds de roulement (∆ BFR)

La variation du BFR permet de tenir compte des décalages de trésorerie issu du cycle
d’exploitation.

Elle est obtenue à partir de la formule suivante :

∆ BFR = BFR année N – BFR année N-1

∆ BFR = (Stocks N + Créances court terme N – Dettes court terme N) – (Stocks N-1 + Créances
court terme N-1 – Dettes court terme N-1)

On remarque que la première partie de la formule (Résultat net + dotations – reprises – résultat
exceptionnel) est quasiment équivalente à la notion de capacité d’autofinancement (CAF). On
peut donc, à titre de simplification, également utiliser la formule suivante :

Cash-flow from operations = CAF – ∆ BFR

Au final, on peut synthétiser tous ces indicateurs de la manière suivante :


 le résultat net représente la rentabilité, le profit réalisé au cours de la période
 la CAF représente la trésorerie potentielle (sans prise en compte des délais de
paiement)
 le cash-flow from operations représente le flux de trésorerie réelle.

Reprise de l’exemple de la société Livris :

A partir de la CAF, on aurait trouvé un résultat proche : 2.730 – 300 = 2.430.


Le bénéfice de la société Livris s’élève à 1.080, la trésorerie potentielle correspondante à 2.730
et le cash réel (avec prise en compte des délais de paiement), 2.440.

Le free cash-flow

Le free cash-flow ou flux de trésorerie disponible est également un indicateur très présent
dans l’analyse financière. A la différence du cash-flow from operations, il intègre la politique
d’investissement et de désinvestissement de l’entreprise. Le free cash-flow est donc le flux
de trésorerie dégagé au cours d’une période qu’il reste après les investissements nets des
cessions d’immobilisations. Il va permettre ainsi de rembourser les prêteurs et de rémunérer les
investisseurs (dividendes).

Free cash-flow =

Excédent brut d’exploitation (EBE)


– Impôt sur le résultat d’exploitation
– Variation du besoin en fonds de roulement (∆ BFR)
+ Cessions d’immobilisations
– Investissements

L’EBE corrigé de l’impôt est une notion proche de la CAF. Contrairement à l’EBE, la CAF tient
compte du résultat financier (hors dotations et reprises financières).

A titre de simplification on peut donc utiliser la formule suivante :

Free cash-flow = Cash-flow from operations – investissements nets des


désinvestissements

Reprise de l’exemple de la société Livris :

Damien Péan
Damien PÉAN est titulaire du Diplôme d’études supérieures comptables et
financières (DESCF). Il intervient depuis plusieurs années auprès d’étudiants en
licence de comptabilité et de gestion, à qui il enseigne le contrôle de gestion, la
comptabilité approfondie, le management, la fiscalité, le droit des sociétés et le
droit du travail. Il intervient également en formation continue pour le compte de
divers organismes de formation sur des thématiques techniques en comptabilité et
fiscalité. Il forme aussi un public de non-initiés aux fondamentaux de la finance

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