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COURS ANALYSE FINANCIERE

DELIVRE AUX FONCTIONNAIRES


S 4- Année Universitaire 2017-2018

Pr Fouad AMARA

PROGRAMME

Définition du concept « Analyse financière »


Les Objectifs de l’analyse financière :
 La Rentabilité de l’Entreprise
 Calcul de la rentabilité financière
 La performance de l’entreprise
 Les indicateurs de la performance

Grands Thèmes Abordés dans le Cours


1) Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

2) Le fonds de Roulement Net Global (FRNG)

3) La Trésorerie Nette (TN)


4) Le Compte de Résultat
5) Les ratios financiers

6) Le résultat net

7) Le chiffre d’affaires

8) L’endettement net

9) La valeur nette comptable (VNC)

10) Méthode de l’actif net comptable (ANC)

11) Les discounted cash flows (DCF)


Définition du concept « Analyse financière »
Pour mieux comprendre cette approche du l’analyse financière en suppose les
définitions suivants :
« L’analyse financière constitue un ensemble de concepts, méthodes et instruments qui
permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière d’une
entreprise, aux risques qui l’affectent, et à la qualité de ses performance ».
« C’est l’ensemble des connaissances nécessaires à la compréhension des techniques à
mettre en œuvre pour étudier l’activité, la rentabilité et le financement de l’entreprise».
L’analyse financière joue un double rôle dans le processus de communication interne
et externe de l’entreprise, d’une part elle constitue une source d’indicateur élaboré à
partir de l’information comptable et établie par l’entreprise, d’autre part, elle permet
aux destinataires de l’information d’en assurer l’interprétation.
En effet, l’analyse financière vise essentiellement à :
 Améliorer la gestion de l’entreprise à partir d’un diagnostic précis ;
 Etudier les concurrents, clients ou fournisseurs, sur le plan de sa gestion et de sa
solvabilité ;
 Détermination par opération de calcul de la situation présente et les prévisions
d’une situation future ;
 Prise de décisions, elle doit être confirme à l’état actuel de l’entreprise et tend à
réaliser des objectifs en temps voulu ;
 Avoir une étude de contrôle dans le but de vérifier si la gestion de l’entreprise
est satisfaisante ou non ;
 Elle veille à garder un équilibre financière entre les emplois et les ressources de
l’entreprise ;
 La recherche de nouvelles ressources pour assurer un financement continue.

Les Objectifs de l’analyse financière :


Les objectifs de l’analyse financière sont différent suivant qu’elle menée par
l’entreprise elle-même, par l’intermédiaire de services financiers, ou bien par des tiers
tels que les banquiers, les organismes de crédit, fournisseurs actionnaires ou
épargnants. On peut distinguer : les objectifs internes et externes de l’analyse
financière.
Les objectifs internes
 Mesurer la capacité de l’entreprise à créer de la valeur, à secréter de la richesse.
 Dégager les points forts et les points faibles de l’entreprise.
 Analyser l’évolution du chiffre d’affaires, la structure financière, et la
trésorerie.
 Mesurer la solvabilité et la liquidité de l’entreprise.
 Déterminer les besoins en termes de crédit à court terme.
 Apprécier le risque pour l’entreprise qu’implique la mise en place de ces
crédits.
 Evaluer l’indépendance financière de l’entreprise, et sa capacité d’endettement
dans l’optique des besoins futurs.
 Mesurer la rentabilité de l’entreprise
Les objectifs externes
 Aboutir à une décision argumentée, et en cohérence avec la stratégie
commerciale de l’entreprise.
 Compréhension détaillée de l’économique de l’entreprise, c’est-à-dire son
positionnement sur le marché.

Une analyse financière est une étude évaluant la situation financière d'une société à un
moment défini. Elle est réalisée à partir de documents comptables et d'un ensemble de
données économiques et financières récentes liées tant à la société qu'à son secteur
d'activité. En étudiant la politique d'investissement, la politique de financement et les
richesses créées par une entreprise, l'analyse financière permet de juger de sa
rentabilité.
En faisant parler les chiffres, l'analyse financière d'une société peut être exploitée à
différents niveaux. Repreneurs potentiels, banquiers, salariés, collaborateurs et
fournisseurs y trouvent des informations cruciales permettant d'appréhender la solidité
ou l'endettement de l'entreprise, sa pérennité et ses performances, ou encore ses
perspectives de développement.
Elle permet ainsi d'analyser les comptes d'une entreprise — Bilan, Compte de résultat,
Flux de trésorerie, Hors bilan et annexes —pour détecter ses performances financières
et en dégager les points forts, les points faibles et les points douteux à éclaircir.

En temps que technique de gestion elle a par ailleurs pour objectif de donner une
vision synthétique de la situation de solvabilité d'une entreprise, d'en caractériser la
rentabilité et les perspectives afin de faciliter l'investissement (analyse boursière ...),
ou l'octroi de crédit.

La Rentabilité de l’Entreprise
L’objectif de toute entreprise est de réaliser des bénéfices, donc de rentabiliser ses
capitaux investis pour assurer son développement et rémunérer de capitaux d’une part
et d’autres parts, il faut que l’entreprise veille sur détection et la limite des risques qui
sont liés étroitement avec son activité économique.
Définitions :
La rentabilité est définie comme étant « le rapport existant entre le résultat obtenu par
l’entreprise et les moyens mis en œuvre. »
La rentabilité peut être défini comme, l’aptitude de l’entreprise à secréter un résultat
exprimé en unité monétaire .la rentabilité est donc un critère de ce qui rentable, c’est-
à-dire soit qu’il produit une rente et par expansion donne un bénéfice suffisant, soit
qu’il donne des bons résultats.
Etudier la rentabilité d’une entreprise, c’est apprécier le résultat dégagé à chacun des
niveaux reconnus comme significatif. Il est ainsi possible de porter un jugement sur
l’efficacité de la gestion courante par les dirigeants de l’entreprise et de prévoir le
montant des capitaux propres aux quels la société pourra avoir recours, pour son
fonctionnement et son développement.

Tableau N°1.1 : Représentation schématique d’un bilan économique


Actif économique net Passif financier
Actif immobilisé Capitaux permanents
Valeur d’exploitation
Valeur réalisable Dettes à court terme

Disponibilité

Les typologies de la rentabilité :


 Rentabilité commerciale
La rentabilité commerciale ou la rentabilité des ventes mesurer les résultats après
prise en compte d’éléments qui ne dépendent pas directement de l’exploitation. On
peut dire que la rentabilité commerciale a trait à la politique de prix de l’entreprise et à
la marge brute qu’elle prélève sur le prix de revient des produits vendus .Nous
considérons généralement le ratio :

RC = Excèdent brut d’exploitation (EBE) / chiffre d’affaires

 Rentabilité économique
La rentabilité économique mesure la capacité de l’entreprise à s’enrichir. La rentabilité
économique fait référence aux différentes formes de contribution à l’environnement
socioéconomique. L’objectif de la rentabilité économique devient, sous cet angle,
l’instrument de réalisation du développement économique au sens large.
Cet objectif global peut être éclaté en quatre sous objectifs dont l’entreprise est le lieu
de réalisation privilégie :
 objectif de génération du surplus économique,
 objectif d’intégration économique,
 objectif d’accumulation de devises,
 objectif d’équilibre régional.

Le calcul de la rentabilité économique : la rentabilité économique est un ratio. Elle


est obtenue en divisant le résultat économique (résultat d’exploitation après impôt) par
le montant des capitaux engagés pour obtenir ce résultat (actif économique) :
RE = Résultat d’exploitation après impôt / actif économique
L’impôt à déduire est celui calculé sur le résultat d’exploitation : ne utiliser pas tel
quel le montant d’impôt sur les sociétés figurant au compte de résultat et qui tient
également compte des éléments financière et exceptionnels. L’actif économique est
égal à la somme de l’actif immobilisé (en valeur nette comptable) et du BFRE (est
appelé aussi capital investi).
 Rentabilité financière
La rentabilité financière mesure l’aptitude de l’entreprise à secréter des fonds pour
assurer le renouvellement de l’outil de production (autofinancement de maintien) et
reproduire le développement sur une base élargie (autofinancement d’enrichissement).
Le capital investi est financé, en partie par des fonds propres, et pour le reste par des
dettes.
Or, de même que la rentabilité économique s’apprécie en rapportant le résultat
d’exploitation au capital investi, il parait logique de mettre en relation :
 d’un côté, les frais financiers et la dette financière pour mesurer le cout de la
dette.
 d’autre part, le résultat net courant et les capitaux propres pour mesurer
la rentabilité du capital investi par les actionnaires.

Calcul de la rentabilité financière

La rentabilité financière est un ratio. Elle est obtenue en divisant le résultat net par
le montant des capitaux propres :
RF = Résultat net / capitaux propres

Les actifs propres sont égaux à la somme du capital social, des réserves et report
à nouveau (bénéfices accumulés non distribués) et du résultat de l’exercice. On peut
également les calculer par différence entre le totale de l’actif et le montant des dettes.
Capitaux propres = capital + réserves + report à nouveaux + résultat de l’exercice

L’effet de levier : L’effet de levier explique le passage de la rentabilité


économique à la rentabilité financière, en fonction du taux d’endettement et du coût
de la dette. En effet, le passage d’une notion à l’autre se fait de la façon suivante :
 actif économique = fonds propres + dettes financières
 résultat d’exploitation après impôt = résultat net - résultat financier.
Si on considère, par simplification, que le résultat financier reflète le coût des
dettes financières, on en déduit que :
 si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité économique, alors la
rentabilité financière sera supérieure à la rentabilité économique,
 inversement, si le coût de la dette est supérieur à la rentabilité économique,
alors la rentabilité financière sera inférieure à la rentabilité économique.

L’impact de cet écart sera d’autant plus important que le taux d’endettement soit
élevé, c’est pourquoi on parle d’effet de levier. L’effet de levier est égal à la
différence entre la rentabilité financière et la rentabilité économique divisé par la
rentabilité économique :

Effet de levier = (RE - i) (1- t). D/CP


L’effet de levier est utiliser avec précaution car il accroit le risque financière
de l’entreprise. En effet, si le taux de rentabilité économique diminue jusqu’à être
inférieure au cout de la dette, la rentabilité financière sera d’autant plus faible (voire
négative) que le taux d’endettement est élevé. On parle alors d’effet de massue. La
rentabilité financière est liée à la rentabilité économique par la formule suivante :

RF = RE + (RE - i) (1- t).K

La plupart des ratios de rentabilité ne sont pas comparables d’une branche


d’activité à l’autre, en raison de la nature différente des entreprises, de la structure
différente des états des résultats et des structures différentes des bilans qu’on retrouve
dans chaque branche d’activité. Certaines branches produisent des biens ou des
produits destinés au commerce de détail tandis que d’autres produisent des services.
Certaines branches sont des secteurs à prédominance de capital tandis que d’autres
sont des secteurs à prédominance de main d’œuvre.
Ces situations produisent des marges bénéficiaires différentes, ce qui rend
difficile les comparaisons entre les branches d’activité. Les rendements sur l’actif
total pourraient être différents dans différentes branches, mais cela ne signifie pas
nécessairement qu’une branche d’activité est plus rentable qu’une autre. Certaines
branches par exemple les banques et l’immobilier, ont des montants d’actif
beaucoup plus élevés par rapport aux recettes et au bénéfice net. En conséquence,
il se peut que le rendement de l’actif total ne soit pas comparable
L’«actif net» et le «capital employé» sont les dénominateurs communs des
branches d’activité. Le «rendement du capital l’employé» est la meilleure
mesure d’un taux de rendement aux fins des comparaisons entre les branches
d’activité. Toutes les entreprises, dans toutes les branches d’activité, doivent entrer
en concurrence pour obtenir du capital.
Elles doivent avoir un certain taux de rendement minimum du capital pour
attirer des investissements de capital. Pour déterminer dans quelle entreprise ou
dans quelle branche d’activité il placera son argent, un investisseur désire
connaître les taux de rendement comparatifs de son investissement. Le rendement
du capital employé» est le ratio qui se rapproche le plus de ce concept.

La performance de l’entreprise
Toute entreprise vise à accomplir ses objectifs et à améliorer sa performance. En
anglais «to perform » signifie accomplir une tache avec régularité, méthode
et application, l’exécuter, la mener à son accomplissement d’une manière
convenable. Plus particulièrement, c’est donner effet à une obligation, réaliser une
promesse, accomplir quelque chose qui exige de l’habileté ou une certaine aptitude.

Afin, de mieux cerner la notion de performance, nous exposerons dans cette


quatrième section sa définition, sa typologie, et ses différentes indicateurs.
Définition
« La performance d’un centre de productivité (atelier, unité, service, entreprise,
branche, etc.) désigne l’efficacité et la productivité dans laquelle ce centre de
responsabilité a atteint les objectifs qu’il avait acceptés »

Typologie de la performance
La performance comme on la déjà vu est le degré de réalisation des objectifs
poursuivis par une entreprise. Cependant, la notion de performance concerne
différentes aspects de l’organisation. Ainsi peut-on parler de performance
économique, financière, sociale, concurrentielle, sociétale et / ou même
environnementale. Ces performances sont en effet ; concomitantes ; l’amélioration
d’une performance particulière est comparable avec l’amélioration des autres
performances.

La performance financière/économique
La performance financière est profondément reliée à la performance économique,
cette performance réside dans l’efficacité à la l’utilisation des moyens financiers et
économique pour but de réaliser les objectifs fixés par l’entreprise. La performance
financière/économique est mesurée à partir d’un ensemble de ratios employés pour
déterminer la santé financière de l’entreprise. Ces indicateurs concernant la
solvabilité, la profitabilité de comparer les prestations générales d’une entreprise
par apport à son secteur d’activité pour identifier les éventuelles opportunités
d’investissement.
La performance sociale
Au niveau de l’organisation, la performance sociale est souvent définie comme la
relation entre son effort social et le comportement de ces salariés. Cependant, cette
dimension de la performance est difficile à mesurer quantitativement.
La performance sociétale et environnementale
Cette performance fait référence au concept de « développement durable »qui
combine l’homme, l’environnement et le développement économique. Il s’agit
d’intégrer dans les outils du pilotage des indicateurs de mesure des effets
externes sur la société, sur l’environnement,…ect.
La performance stratégique et concurrentielle
Pour assurer sa pérennité, une organisation doit se démarquer de ses concurrents
et doit, pour ce faire, se fixer des objectifs stratégiques appropriés, tels que
l’amélioration de la qualité de ses produits, l’innovation, l’adoption d’un marketing
original ou l’adoption d’une technologie de fabrication plus performante.

Les indicateurs de la performance


Les indicateurs de performance sont regroupés en deux catégories, indicateurs
financiers et indicateurs non financiers.
 Les indicateurs financiers
Les indicateurs quantitatifs sont les principaux indicateurs de mesure de la
performance financière/économique. Il existe plusieurs indicateurs, les plus répondus
sont les suivant :
 Taux de rendement des capitaux investis(ROI)
Le taux de rendement des capitaux investis appelé aussi Return On
Investissement(ROI), ce ratio mesure la rentabilité économique du capital utilisé par
l’entreprise. C’est le rapport entre le résultat d’exploitation et les capitaux investis sa
formule est la suivante :
ROI = Résultat / Capitaux investis

 Rentabilité financières (ROE)


Le ROE (Return On Equity), ce ratio mesure la rentabilité financière des
capitaux apportés par les propriétaires de l’entreprise. C’est le rapport entre le
résultat net et les capitaux propres :
ROE = Résultat net / Capitaux propres

 Valeur ajoutée économique (EVA)


L’EVA (Economic Value Added), ce ratio permet de mesurer la création de
valeur pour l’actionnaire. L’EVA est égale au résultat d’exploitation après impôts
moins le cout moyen pondéré (après impôts) du capital multiplié par l’actif total
diminué des dettes circulantes :
EVA = Résultat d’exploitation après impôts - [cout moyen du capital
pondéré × (actif total - dettes circulantes)]

 Taux de marge bénéficiaire


Le taux de marge bénéficiaire est un indicateur financier très utilisé, il se détermine
par le rapport entre le résultat d’exploitation et le chiffre d’affaires :

Taux de marge = Résultat d’exploitation / Chiffre d’affaires


 Les indicateurs non financiers
Les indicateurs financiers étant sujets à critique et peu actionnables, un grand
nombre d’auteurs ont proposé de leur substituer ou de les compléter avec des
indicateurs non financiers considérés comme plus en phase avec les réalités de la
concurrence actuelle. La prise en compte de la performance est supposée être plus
équilibrée car tenant compte de ses multiples aspects. Les indicateurs non financiers
sont :

 Les indicateurs sociaux


Le bilan social récapitule les principales données chiffrées permettant d’apprécier la
performance sociale et les rapports sociaux au sein d’une entreprise. Cependant, le
bilan social est seulement obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés.
Parmi les nombreux indicateurs sociaux, on peut citer : le montant des
rémunérations, le nombre d’accidents de travail, les maladies professionnelles…
 Les indicateurs sociétaux
Les indicateurs sociétaux indiquent l’engagement de l’entreprise dans les domaines
environnementaux, humanitaires, culturels. Les outils de la responsabilité sociétale
de l’entreprise peuvent être utilisés pour apprécier le niveau de performance de
l’entreprise.

Conclusion :

Après avoir étudié les différents concepts, les généralités sur l’analyse financière et
les bilans comptables, le bilan financier s’établit donc à partir du bilan comptable
après certaines modifications et à partir de ces documents nous pouvons
procéder à une analyse plus significative à travers des indicateurs de l’équilibre
financier (FR, BFR, TR) et l’analyse par la méthode des ratios.
Grands Thèmes Abordés dans le Cours

1) Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)


La comparaison entre les actifs à court terme et les passifs à court terme fait naître une
donnée fondamentale : le Besoin en Fonds de Roulement (BFR). Cet indicateur
financier traduit en termes chiffrés l’impact du décalage dans le temps existant entre
les flux de trésorerie entrant (encaissements) et les flux de trésorerie sortant
(décaissement).

BFR = actif circulant (stocks + créances clients) – passif circulant (dettes


fournisseurs + dettes fiscales + dettes sociales + autres dettes non financières)

Lorsque le BFR est positif, les ressources à court terme ne permettent pas de couvrir
les emplois à court terme. L’entreprise va devoir faire financer ses besoins à court
terme soit à l’aide de son excédent de ressources à long terme (fonds de roulement),
soit à l’aide de ressources financières complémentaires à court terme (comme des
découverts bancaires). Dans la plupart des entreprises, le BFR est positif.

Lorsque le BFR est négatif, l’entreprise n’a pas de besoin d’exploitation à financer. En
effet, le passif à court terme excède les besoins de financement de son actif circulant.
Dans certaines activités, le BFR est négatif. Tel est le cas, par exemple, de la grande
distribution, des cafés, des restaurants, des boulangeries, etc.
Dans la plupart des cas, le BFR doit être financé. En général, il l’est par le Fonds de
Roulement.

Le Fonds de Roulement (FR) : Le fonds de roulement est l’excédent de capitaux


permanents (capitaux propres) par rapport aux emplois durables (actifs
immobilisés). Il représente une ressource mise à la disposition de l’entreprise par ses
associés ou créée par elle-même grâce à son activité, et destinée à financer les
investissements et le besoin en fonds de roulement. A défaut, l’entreprise subira des
problèmes de trésorerie.

Fonds de roulement (FR) = capitaux permanents – emplois stables


Un fonds de roulement largement positif n’est pas nécessairement un bon signal. Il
peut notamment révéler un déficit d’investissements dont les effets se feront ressentir
sur l’activité à plus ou moins long terme.
2) Le fonds de Roulement Net Global (FRNG)
Le fonds de roulement est une variable essentielle mettant en évidence la politique de
financement d’une entreprise. Il permet de vérifier l’équilibre de sa structure
financière. Son excédent va financer une partie du besoin en fonds de roulement et le
reliquat sera attribué à la trésorerie. Qu’est-ce que le FRNG ? Quand faut-il le
déterminer ? Comment le calculer ? Comment l’interpréter ? Quels sont
les ratios financiers en lien avec celui-ci ?

Définition du fonds de roulement


Le fonds de roulement correspond à l’ensemble des ressources mises à la disposition
de l’entreprise pour une durée assez longue par ses associés, des organismes de
financement, des investisseurs ou crées grâce à l’exploitation de son activité et qui sont
destinées à financer, dans un premier temps, les investissements en biens durables.
Par différence, le fonds de roulement mesure la quantité de ressources non utilisées par
les actifs immobilisés qui permettra de couvrir les dépenses d’exploitation de
l’entreprise nettes des encaissements clients.

Lien entre le FRNG et le BFR


L’excédent de fonds de roulement pourra éventuellement servir à financer le besoin en
fonds de roulement (BFR) généré par le cycle d’exploitation de l’entreprise.

Lien entre le FRNG et la trésorerie nette


Le reliquat du fonds de roulement sur le BFR contribuera, s’il existe, à alimenter
la trésorerie nette de l’entreprise.

Pourquoi calculer le fonds de roulement ?


Le fonds de roulement est un indicateur financier qui permet de vérifier un certain
équilibre financier et notamment que les actifs immobilisés soient financés par des
ressources de long terme.
Cette notion est fondamentale et elle part d’un postulat très simple : un investissement
à long terme doit être financé par une ressource à long terme. En d’autres termes,
l’investissement et son financement doivent avoir le même horizon.
En général, le fonds de roulement est calculé à l’occasion d’une création ou d’une
reprise d’entreprise. Il est également calculé en cours d’activité et son évolution doit
être étudiée avec attention.
Comment calculer le fonds de roulement ?
La détermination du fonds de roulement est assez simple en pratique. Il suffit de
recenser et d’évaluer les ressources stables ainsi que les emplois durables et de les
soustraire. Voici la formule de calcul du fonds de roulement :

Fonds de roulement (FRNG) = Capitaux permanents – Actifs immobilisés

Dans la pratique, on retrouve couramment la formule de calcul du fonds de roulement


suivante :

Fonds de roulement (FRNG) = Ressources stables – Emplois durables

Avec ressources stables = capital social + réserves + résultat + comptes courants


associés bloqués+ dettes financières supérieures à un an + provisions pour risques et
charges + amortissements
Et emplois durables = actif immobilisé brut

Les deux approches présentées ci-dessus s’appuient sur le haut du bilan comptable. Il
est également possible de calculer un fonds de roulement en partant du bas du bilan :

Fonds de roulement (FRNG) = Actifs à court terme – Passifs à court terme


Avec actifs à court terme = actifs circulants + disponibilités
Et passifs à court terme = passifs circulants + autres dettes à court terme

Interpréter un FRNG positif


Un fonds de roulement est positif lorsque les ressources stables excédent les
emplois durables. Dans ce cas, les ressources stables financent en intégralité les
emplois durables. L’excédent va financer le BFR (en totalité ou partiellement) et le
solde va contribuer à former la trésorerie nette de l’entreprise. Celle-ci dispose d’un
« matelas financier ».

Interpréter un FRNG nul


Un fonds de roulement est nul lorsque les ressources stables et les emplois
durables sont égaux. Les ressources couvrent les emplois sans qu’un excédent ne
soit généré. L’entreprise devra financer son BFR avec un découvert bancaire par
exemple.
Interpréter un FRNG négatif
C’est la situation la plus critique pour l’entreprise : les investissements durables ne
sont pas intégralement financés par des ressources de la même nature. La structure
des financements est déséquilibrée et, si le BFR ne se traduit pas par une ressources
en fonds de roulement, cela impacte la trésorerie nette et la solvabilité de
l’entreprise. L’entreprise est sous-capitalisée.
Ratios financiers en lien avec le fonds de roulement
Les principaux ratios calculés avec les données issues du fonds de roulement sont les
suivants :
 Ratio de financement des investissements = Capitaux permanents / Actifs
immobilisés
Il permet de mesurer le taux de couverture des actifs immobilisés par les
capitaux permanents. Lorsqu’il est supérieur à 1, cela signifie que les capitaux
permanents pourront financier une partie de l’actif circulant.
 Autonomie financière = Fonds propres / Dettes financières à long terme
Ce calcul mesure le degré d’indépendance d’une entreprise vis-à-vis de ses
prêteurs. Les banques exigent généralement que ce ratio soit supérieur à 1 afin
de prêter des sommes d’argent à une entreprise.

Exemple de calcul de fonds de roulement


Voici le bilan d’une entreprise (en KDH) :
Actif Passif

Immobilisations 700 Capital social 500

Stocks 100 Réserves 500

Créances clients 400 Dettes financières 200

Liquidités 300 Dettes d’exploitation 300

Total 1500 Total 1500

Le montant de son fonds de roulement est de 500 KDH soit (500+500+200)-700. Il


constitue une ressource qui va financer le BFR à hauteur de 200 KDH (300-100-
400) et le reliquat sera affecté à la trésorerie (300 KDH).

Conclusion : le fonds de roulement constitue un indicateur important car


il permet de connaître la santé financière d’une entreprise. Il doit être étudié avec
précision et faire l’objet de comparaison dans le temps.
3) La Trésorerie Nette (TN)

La trésorerie nette sert de variable d’ajustement. Elle est considérée comme un


excédent (ou une insuffisance) du Fonds de Roulement sur le Besoin en Fonds de
roulement. Elle peut donc être positive ou négative.
Trésorerie nette (TN) = Fonds de roulement (FR) – Besoin en Fonds de
roulement (BFR)
La trésorerie nette est un indicateur comptable et financier fondamental pour une
entreprise. Sa détermination, son analyse et son suivi permettent de pratiquer une
gestion efficace des affaires. Qu’est-ce que la trésorerie nette ? Comment
la calculer ? Comment l’interpréter ? Quel est son intérêt ?
La trésorerie nette est l’ensemble des sommes d’argent mobilisables à court
terme (on parle d’ailleurs de disponibilités à vue). Elle est un indicateur de santé
financière d’une entreprise puisqu’elle met vérifie l’équilibre (ou l’absence
d’équilibre) de sa structure financière.

Lien de la Trésorerie Nette avec le Besoin en Fonds de Roulement et le Fonds de


Roulement

La trésorerie nette est étroitement liée à deux notions fondamentales que sont le fonds
de roulement net global et le besoin en fonds de roulement. Tous ces indicateurs se
calculent depuis un état financier particulier : le bilan comptable.

Pourquoi calculer la trésorerie nette ?


La trésorerie nette est essentielle pour une entreprise. Elle doit être déterminée :
 en amont en phase de pré-création ou de pré-reprise d’entreprise : Lorsqu’un
porteur de projet envisage de créer ou de reprendre une entreprise, il doit
forcément procéder au calcul de la trésorerie nette. En général, ce calcul est
effectué lors de la construction du budget de trésorerie, tableau composant
le prévisionnel financier (et plus globalement la partie financière du business
plan). Sa détermination va permettre de vérifier que le projet est viable et que la
structure financière de l’entreprise assure une certaine pérennité.
 tout au long de la vie de l’entreprise : La trésorerie nette représente un poste
critique de l’entreprise. On parle souvent de « nerf de la guerre » puisque c’est
elle qui régit l’ensemble des rapports et des flux financiers à destination des
partenaires de l’entreprise. Elle peut être suivi de manière journalière,
hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle ou annuelle et elle doit être intégrée
dans les prévisions d’une entreprise (tableaux de bord par exemple).
Comment calculer la trésorerie nette ?
D’un point de vue financier, la trésorerie nette est perçue comme un reliquat et plus
précisément le résultat de la différence entre le fonds de roulement net global et le
besoin en fonds de roulement. Voici donc la formule de calcul de trésorerie nette la
plus utilisée en pratique (c’est l’approche par le haut du bilan du comptable) :
Trésorerie nette = fonds de roulement – besoin en fonds de roulement
Elle peut toutefois être calculée directement à partir du bas du bilan comptable, selon
la formule suivante :
Trésorerie nette = disponibilités – dettes financières à court terme
Les disponibilités représentent l’ensemble des postes d’actifs monétaires du bilan
mobilisables à court terme. Les principaux sont les avoirs détenus en banque (compte
créditeur chez l’établissement bancaire) ainsi que les sommes présentes en caisse et les
valeurs mobilières de placement (VMP).
Les dettes financières à court terme sont généralement constituées des concours
bancaires courants, ou autrement dit des découverts bancaires et des comptes courants
d’associés lorsqu’ils sont remboursables à tout moment.

Comment interpréter sa trésorerie nette ?


La trésorerie nette est positive
Lorsque le montant de la trésorerie nette est supérieur à 0, les ressources d’une
entreprise permettent de couvrir l’intégralité de ses besoins. La situation financière de
l’entreprise semble saine étant donné qu’elle se trouve en mesure de financer des
dépenses nouvelles sans avoir recours à un mode de financement externe (emprunt par
exemple). Elle dispose donc de liquidités mobilisables à court terme mais cette bonne
nouvelle doit être relativisée. En effet, elle peut être le résultat d’une politique de
cession de l’appareil productif ou d’un déficit d’investissement pouvant causer des
difficultés ultérieurement.

La trésorerie nette est nulle


Dans ce cas, les ressources viennent couvrir les besoins à l’euro près. L’entreprise ne
dispose d’aucune marge de manœuvre bien que sa situation financière soit à
l’équilibre. Le fonds de roulement finance le BFR à l’identique et toute augmentation
de ce dernier (allongement du délai de paiement des clients, diminution du délai de
règlement des fournisseurs, augmentation du délai de rotation des stocks) conduira
l’entreprise à rencontrer des difficultés de trésorerie.
La trésorerie nette est négative
L’entreprise ne dispose pas des ressources suffisantes pour faire face à ses besoins.
Sa situation financière est déficitaire et elle doit absolument avoir recours à des
modes de financements à court terme pour palier cette situation (découvert
bancaire). Cette situation ne peut être que temporaire et représente un réel danger pour
l’entreprise si elle devient structurelle : elle laisse présager un risque de faillite.

Comment maîtriser sa trésorerie nette ?


La maîtrise de la trésorerie nette nécessite d’agir sur les variables du haut du bilan. Il
s’agira notamment de tenter :
 d’améliorer le fonds de roulement net global : L’entreprise doit dégager un
excédent de fonds de roulement pour permettre de financer son BFR. Pour cela,
elle peut augmenter ses ressources durables (en contractant un prêt bancaire à
long terme, en procédant à une augmentation de capital ou en capitalisant les
bénéfices qu’elle réalise) ou optimiser ses emplois stables (en investissant de
manière plus intelligente et en se séparant d’une partie de son appareil productif
désuet).
 de maîtriser son besoin en fonds de roulement : L’entreprise doit maîtriser
son BFR. Il est très rare qu’un besoin en fonds de roulement se transforme en
ressource en fonds de roulement (la ressource en fonds de roulement est
généralement dégagée par les entreprises qui reçoivent des paiements
comptants de leurs clients et qui paient leurs fournisseurs à X jours) mais il est
possible de le réduire en essayant de diminuer tant que faire se peut le crédit
client (en instaurant un escompte attractif pour les clients qui paient à réception
de la facture), de négocier un délai de paiement fournisseur le plus long
possible et de gérer ses stocks en flux tendus, de manière à diminuer le délai
de rotation des stocks et donc la nécessiter de financer ces biens.

Exemple de calcul de trésorerie nette : Voici un exemple de bilan comptable :

Actif Passif

Immobilisations 1000 Capitaux propres 500

Stocks 100 Dettes financières (LT) 600

Créances clients 200 Dettes fournisseurs 400

Disponibilités 350 Concours bancaires courants 150

Total 1650 Total 1650


La trésorerie nette se calcule comme suit :
 approche par le haut du bilan : trésorerie nette = fonds de roulement – besoin en
fonds de roulement = [500+600-1000] – [100+200-400] = 100 – (-100) = 200
 approche par le bas du bilan : trésorerie nette = disponibilité – dettes financières
à court terme = 350 – 150 = 200

Conclusion : la trésorerie nette est une variable qui occupe une place essentielle
dans la gestion d’une entreprise. Il convient de veiller à ce qu’elle soit positive,
tout en poursuivant les efforts d’investissements afin de maintenir ou de faire
progresser le niveau de l’activité car, en effet, la trésorerie est une notion bien
différente du résultat.

Autres ratios financiers issus du bilan comptable


Il existe une multitude de ratios financiers dont le calcul est rendu possible grâce à
l’exploitation d’un bilan, voici les principaux :
 Ratios sur les actifs
 Intensité capitalistique = actif immobilisé brut / total de l’actif brut
 Ratio de vétusté (taux d’usure) = immobilisations corporelles nettes /
immobilisations corporelles brutes
 Taux de croissance externe = immobilisations financières / total des
immobilisations
 Ratio sur les capitaux propres
 Taux de solvabilité = capitaux propres / total du bilan (ou dettes
financières)
 Ratios sur l’endettement
 Taux d’endettement = endettement net / capitaux propres
 Capacité d’endettement = capitaux propres – dettes financières
 Couverture des emplois stables = ressources stables / emplois stables
 Capacité de remboursement = dettes financières / capacité
d’autofinancement
 Ratios sur la gestion des postes clients / fournisseurs (nécessite des données
du compte de résultat)
 Durée du crédit clients = (créances clients – acomptes reçus) x 360 /
chiffre d’affaires TTC
 Durée du crédit fournisseurs = (dettes fournisseurs – acomptes versés) x
360 / achats TTC
4) Le Compte de Résultat
1. Qu’est-ce qu’un compte de résultat en comptabilité ?
Le compte de résultat est un document économique (appelé état de
synthèse) permettant de voir combien l’entreprise a fait d’affaires sur une période
appelée exercice comptable et si, au final, elle en a retiré un bénéfice ou une perte.
Contrairement au bilan comptable qui récapitule le patrimoine d’une entreprise et ses
variations depuis la création de l’entreprise, le compte de résultat ne s’intéresse pas
au passé mais uniquement à l’année qui vient de s’écouler. Il permet de recomposer
et de comprendre la formation du résultat en recensant les produits et les charges de
l’année et en les comparant selon leur nature (courante, financière, exceptionnelle).

Le compte de résultat est constitué de quatre grands agglomérats comptables :


 Le résultat d’exploitation : ce résultat ne tient compte que des opérations
courantes, c’est-à-dire des activités normales réalisées de manière habituelle par
l’entreprise.
Résultat d’exploitation = produits d’exploitation – charges d’exploitation
 Le résultat financier : cette donnée est la résultante de la politique de
financement de l’entreprise. Elle tient compte du mode de financement et de
son coût pour l’entreprise.
Résultat financier = produits financiers – charges financières
 Le résultat exceptionnel : il s’agit de prendre en compte ici l’ensemble des
éléments qui sont inhabituels pour l’entreprise et ne relèvent pas d’une
exploitation courante et normale. Cette dissociation permet de distinguer, d’une
part le résultat des affaires et le résultat liés aux événements exceptionnels.
Résultat exceptionnel = produits exceptionnel – charges exceptionnelles
 Le résultat net comptable : C’est le résultat final, tenant compte des trois
résultats présentés ci-dessous, sous déduction de l’impôt sur les sociétés et de la
participation
Résultat net comptable = résultat d’exploitation + ou - résultat financier + ou -
résultat exceptionnel – impôt sur les bénéfices - participation des salariés

Un compte de résultat se présente sous la forme d’un tableau en liste. Voici un


exemple de compte de résultat net calculé à partir d’une balance
Résultat net = Ventes de produits fabriqués, prestations de services, marchandises
+ Production stockée + Production immobilisée + Subventions d’exploitation + Autres
produits de gestion courante + Produits financiers + Produits exceptionnels +
Reprises sur amortissements et provisions + Transferts de charges – Achats –
Services extérieurs – Autres services extérieurs – Impôts, taxes et versements
assimilés– Charges de personnel – Autres charges de gestion courante – Charges
financières – Charges exceptionnels – Dotations aux amortissements et aux
provisions – Participation des salariés, impôts sur les bénéfices et assimilés

2. Pourquoi apprendre à lire et à comprendre un compte de résultat ?


La construction d’un compte de résultat est assez simple mais il convient de l’exploiter
correctement. Sont principalement concerné par la lecture du compte de résultat :
 Le chef d’entreprise ou les dirigeants de sociétés
L’analyse de la répartition du compte de résultat est essentielle puisqu’elle permet de
déterminer l’endroit où sont consommées les ressources produites
dans l’entreprise : les salaires et rémunération du personnel, les impôts et taxes, les
événements exceptionnels, les consommations en provenance de tiers (services
extérieurs), etc. Elle permet d’identifier les distributions de richesse.
 L’éventuel repreneur d’entreprise
Le compte de résultat est un document essentiel pour le repreneur d’entreprise. Il
donne de nombreuses indications sur la composition du résultat. Ainsi, sont
généralement étudiés avec minutie (et comparés avec les statistiques habituellement
rencontrées sur le marché) le résultat d’exploitation (qui donne une indication sur le
caractère rentable ou non d’une activité), le niveau de chiffre d’affaires (donnée
parfois utilisée pour valoriser l’entreprise avec la méthode des barèmes
professionnels par exemple. Les événements exceptionnels seront également étudiés
avec précaution. Le compte de résultat est un des documents réclamés par l’expert-
comptable, lors de sa mission d’accompagnement à la reprise d’entreprise.

1. Comment lire et interpréter un compte de résultat ?


Les données essentielles du compte de résultat
Certains éléments du compte de résultat sont extrêmement importants, et
notamment le niveau :
 de chiffre d’affaires (toute variation d’une année sur l’autre doit être étudiée
avec attention),
 des charges d’exploitation (les dérapages doivent être évités, notamment en
termes de consommations de matières pour les entreprises de production, de
frais généraux de fonctionnement ou de salaires et charges),
 du résultat d’exploitation (il constitue le reflet de la rentabilité économique des
activités de l’entreprise),

Dans la plupart des entreprises, le résultat financier est négatif ; ce qui ne doit pas
alarmer les dirigeants dans la mesure où les entreprises empruntent généralement plus
qu’elles ne prêtent (sauf pour les sociétés holding ayant des participations financières
dans d’autres entités et pour lesquelles elles perçoivent des remontées de dividendes).
Le calcul du seuil de rentabilité (SR)
Une variable essentielle est calculée à partir du compte de résultat (et plus
particulièrement à partir d’un compte de résultat différentiel) : le seuil de rentabilité.
Le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour obtenir un
résultat nul. Sa détermination nécessite un travail de qualification des charges
(charges variables vs charges fixes). Cet indicateur financier repose sur un principe
très simple : certaines charges varient en fonction du niveau de l’activité (les achats de
marchandises par exemple), d’autres non (le montant du loyer par exemple). Le chiffre
d’affaires doit donc permettre de couvrir ces charges fixes, rencontrées quel que soit
l’état du carnet de commandes de l’entreprise.
Seuil de rentabilité (en chiffre d’affaires) = Montant des charges fixes / Taux de
marge sur coûts variables
Avec taux de marge sur coûts variables = (chiffre d’affaires – coûts variables) / chiffre
d’affaires
Le calcul de la capacité d’autofinancement (CAF)
Autre donnée indispensable calculée à l’aide du compte de résultat : la capacité
d’autofinancement (CAF). Cet indicateur reflète l’état des flux de trésorerie générés
par l’activité. C’est l’indicateur qui sert de base au calcul de la capacité de
remboursement d’emprunts d’une entreprise (il s’agit de l’un des critères déterminants
dans les décisions d’octroi de prêts par les banques). Lorsqu’elle est calculée à l’aide
du compte de résultat, elle part du résultat net :

Capacité d’autofinancement = Résultat de l’exercice + Charges


calculées (dotations aux amortissements et provisions)- Produits calculés (reprises
sur dotations aux amortissements et provisions) + Valeur comptable des éléments
d’actifs cédés (comptes 675) – Produits de cession des éléments d’actifs cédés
(comptes 775)
Le calcul d’autres ratios financiers à partir du compte de résultat
Le compte de résultat sert de base au calcul de nombreux autres ratios :
 Taux d’autofinancement = ( capacité d’autofinancement – dividendes ) /
montant des investissements
 Capacité de remboursement des emprunts = endettement financier / CAF
 Poids de l’endettement = charges d’intérêts / chiffre d’affaires
 Taux de profitabilité économique = résultat d’exploitation / chiffre d’affaires
 Rendement du personnel = chiffre d’affaires (entreprises de services) ou marge
commerciale (entreprises de négoce) ou marge de production (entreprise de
production) / charges de personnel

Il sert également de base de travail dans le calcul de certains indicateurs financiers :


 EBITDA = résultat net comptable + charges financières + impôts et taxes +
dotations aux amortissements et provisions
 Valeur ajoutée = Résultat net + charges exceptionnelles – produits
exceptionnels + charges financières – produits financiers + autres charges –
autres produits + charges de personnel + impôts, taxes et versements assimilés
+ dotations aux amortissements et aux provisions – reprises sur amortissements
et provisions + impôt sur les bénéfices
 Excédent brut d’exploitation (EBE) = valeur ajoutée + subventions
d’exploitation – impôts, taxes et versements assimilés – charges de personnel

Un autre état peut venir compléter le compte de résultat, il s’agit du tableau des soldes
intermédiaires de gestion. Il donne des indications encore plus précises sur la
répartition du résultat.
Conclusion : il est important de bien savoir lire un compte de résultat, mais il l’est
d’autant plus de le comprendre et de savoir l’interpréter en comptabilité.
5) Les ratios financiers
Les ratios financiers sont des indicateurs utilisés pour conduire des analyses
financières d’entreprises. Ils sont, le plus souvent, utilisés par le dirigeant pour suivre
son entreprise ou par des repreneurs d’entreprises et investisseurs, notamment dans le
cadre d’une évaluation. Qu’est-ce qu’un ratio financier ? A quoi servent les ratios
financiers ? Comment calculer les principaux d’entre eux ? Que signifient-ils ?
Qu’est-ce qu’un ratio financier ?
Par définition un ratio financier représente un coefficient ou un pourcentage calculé
par un rapport entre deux masses. Il se base sur des données existantes (et donc
passées ou, dans le meilleur des cas, présentes) et ne donne généralement aucune
information quant à l’évolution future d’une entreprise.
Il fournit une indication sur la rentabilité d’une entreprise, la structure de ses coûts, sa
productivité, sa solvabilité, ses liquidités, son équilibre financier, etc.
A quoi servent les ratios financiers ?
Les ratios financiers sont d’une grande utilité, tant pour les dirigeants que pour les
lecteurs de comptes. Ils sont généralement regroupés en deux grandes catégories :

 les ratios permettant d’analyser l’équilibre financier de l’entreprise


 On retrouve ici les ratios financiers permettant d’analyser la solvabilité de
l’entreprise, son autonomie financière, son fonds de roulement, son besoin en
fonds de roulement (BFR), sa trésorerie nette, le délai moyen de règlement des
créances clients ou des dettes fournisseurs, la rotation des stocks… Il s’agit
donc d’analyses portant majoritairement sur des éléments qui se rattachent au
bilan comptable.
 et les ratios servant à analyser sa rentabilité.
 Les ratios financiers servant à analyser la rentabilité sont plutôt calculés grâce à
des éléments figurant dans le compte de résultat. On y retrouve notamment :
le taux de marge commerciale, de valeur ajoutée, d’EBE (Excédent Brut
d’Exploitation), de résultat net, etc.

Comment calculer des ratios financiers ?


Dans cette section seront abordées les modalités de calcul et d’interprétation des
principaux ratios financiers.
 Les ratios financiers calculés depuis un bilan
Les principaux ratios financiers calculés depuis un bilan sont le ratio
d’indépendance financière, le ratio de liquidité générale, le ratio de couverture des
emplois stables et le ratio de vétusté.
 Le ratio d’indépendance financière
Le ratio d’indépendance financière met en avant l’état de l’endettement financier de
l’entreprise par rapport à ses fonds propres. Voici comment il se calcule :
Ratio d’indépendance financière = Capitaux propres / Capitaux permanents
(Les capitaux permanents correspondent aux capitaux propres, aux provisions à long
terme et aux dettes financières)
Un ratio trop faible risque de compliquer les possibilités de trouver des financements
externes car il indique que l’entreprise est dépendante des entités qui la financent et ne
dispose que de très peu de marge de manœuvre générée par ses fonds propres.

 Le ratio de liquidité générale


Le ratio de liquidité générale mesure la capacité d’une entreprise à acquitter ses dettes
à court terme.
Ratio de liquidité générale = Actif circulant / Passif circulant
(L’actif circulant correspond aux stocks et aux créances clients. Le passif circulant
comprend les dettes fournisseurs, les dettes fiscales ainsi que les dettes sociales)
Lorsqu’il est supérieur à 1, l’actif circulant permet de financer au moins le passif
circulant. L’entreprise peut alors être considérée comme « solvable » à court terme.
 Le ratio de couverture des emplois stables
Le ratio de couverture des emplois stables, exprimé en pourcentage, mesure le taux de
couverture des actifs détenus à long terme par des passifs ayant le même horizon.
Ratio de couverture des emplois stables = Capitaux permanents / Actif
immobilisé
(L’actif immobilisé correspond aux immobilisations brutes, déduction faite des
amortissements et des dépréciations)

Le ratio de couverture des emplois stables doit être au moins égal à 1 (100%). Il est
même préférable qu’il soit supérieur à ce montant car cela signifie que les ressources
stables de l’entreprise lui permettent de dégager un excédent de liquidité qui pourra
servir à financer le besoin en fonds de roulement.
 Le ratio de vétusté
Le ratio de vétusté, exprimé en pourcentage, mesure le niveau d’usure de l’appareil de
production d’une entreprise.
Ratio de vétusté = Immobilisations corporelles nettes / Immobilisations
corporelles brutes
Au plus il s’approche de 1, au plus il indique que l’outil est production est récent. Dans
le cas contraire, il indique un vieillissement.
L’étude de l’équilibre financier
Le bilan comptable sert de base à une analyse appelée « analyse fonctionnelle » (pour
cela, il doit être retravaillé et présenté sous la forme d’un bilan fonctionnel) et qui
permet de mettre en évidence un important équilibre financier représenté par
l’interaction de trois variables :
 Le fonds de roulement net global (FRNG) représentant l’excédant (ou
l’insuffisance) des capitaux permanents sur l’actif immobilisé,
 Le besoin en fonds de roulement donnant une indication sur les besoins
financiers de court terme générés par l’exploitation (ou les ressources
dégagées),
 Et la trésorerie perçue comme un reliquat et se traduisant par un excédent
lorsque le FRNG couvre le BFR ou un découvert dans le cadre contraire.
L’analyse fonctionnelle a pour objectif de vérifier :
 Que les ressources détenues à long terme financent au moins l’actif immobilisé,
 Que le cycle d’exploitation soit sain c’est-à-dire qu’il dégage une ressource en
fonds de roulement ou que, dans le cadre contraire, le besoin en fonds de
roulement soit financé par l’excédent des ressources à long terme sur les biens
durables (FRNG),
 Et que la situation de trésorerie soit positive.

 Les ratios financiers calculés depuis un compte de résultat


Les principaux ratios financiers calculés depuis un compte de résultat sont le ratio
d’activité, le taux de rentabilité net, le taux de marge commerciale, le ratio de
productivité et le ratio de répartition de la valeur ajoutée.
 Le ratio d’activité
Le ratio d’activité, exprimé en pourcentage, exprime la variation de chiffre d’affaires
d’une année sur l’autre.
Ratio d’activité = (Chiffre d’affaires hors taxes de l’année N – Chiffre d’affaires
hors taxes de l’année N-1) / Chiffre d’affaires hors taxes de l’année N-1
Négatif, il exprime une baisse du chiffre d’affaires qui devra être justifiée. Positif, il
indique une progression de l’activité. La progression des résultats effectivement
réalisés en conséquence devra également être étudiée.
 Le taux de rentabilité net
Le taux de rentabilité net, exprimé en pourcentage, mesure la rentabilité de
l’entreprise en fonction de son chiffre d’affaires. Il met en évidence la profitabilité
d’une entreprise.
Taux de rentabilité net = résultat net / chiffre d’affaires
Le résultat donné doit être le plus important possible. Par exemple, un taux de 20%
signifie que pour 1000 euros de chiffre d’affaires généré, l’entreprise génère un
bénéfice net de 200 euros.
 Le taux de marge commerciale
Le ratio de taux de marge commerciale, exprimé en pourcentage, est très important
pour le chef d’entreprise. Il peut notamment l’utiliser pour fixer ses prix de vente,
réaliser ses devis ou calculer son seuil de rentabilité. Le calcul d’un taux de marge
commerciale est assez simple en pratique.
Taux de marge commerciale = Marge commerciale / Chiffre d’affaires HT
Ce ratio permet de se situer par rapport à ses concurrents. Une baisse récurrente d’un
taux de marge dans le temps doit alerter le chef d’entreprise et le conduire à mettre en
place des actions correctives.
 Le ratio de productivité
Le ratio de productivité, exprimé en unité monétaire, mesure les performances du
personnel. Il indique le chiffre d’affaires (ou toute autre indicateur adéquat comme la
valeur ajoutée ou l’EBE par exemple) que produit un salarié.

Ratio de productivité = Chiffre d’affaires (ou valeur ajoutée, ou excédent brut


d’exploitation) / Nombre de salariés

L’intérêt de ce ratio vaut pour toutes les entreprises, quel que soit leur secteur
d’activité (entreprises de services, de production ou de négoce). Il permet de se situer
par rapport à ses concurrents.
 Le ratio de répartition de la valeur ajoutée
Le ratio de répartition de la valeur ajoutée permet de mesurer la part de celle-ci qui est
attribuée à chaque partie prenante de l’entreprise : l’État, les prêteurs, les salariés et
l’entreprise elle-même.
Voici comment calculer la part de valeur ajoutée revenant à l’État :
Valeur ajoutée revenant à l’Etat = Impôts et taxes / Valeur ajoutée
Aux prêteurs :
Valeur ajoutée revenant aux prêteurs = Charges financières / Valeur ajoutée
Et aux salariés :
Valeur ajoutée revenant aux salariés = Charges de personnel / Valeur ajoutée
 Les ratios financiers hybrides
Certains ratios puisent leurs informations à la fois dans le bilan et dans le compte de
résultat. Voici les principaux d’entre eux.
 Le ratio de délai rotation des stocks
Le ratio de rotation des stocks permet de mesurer globalement la fréquence à
laquelle les stocks de l’entreprise se renouvellent. Il est exprimé en nombre de
jours.
Délai de rotation des stocks = (Stock moyen sur l’exercice * 360) / achats
consommés de l’exercice
Une augmentation de ce ratio peut être synonyme de difficultés de ventes ou de
sur-approvisionnement ; et, à l’inverse, une diminution peut indiquer une
accélération des ventes ou une meilleure gestion des approvisionnements.

 Le ratio de délai crédit clients ou fournisseurs


Les ratios des crédits clients ou fournisseurs consistent à déterminer le délai de
paiement moyen observé des factures d’achats ou de ventes. Ils sont également
exprimés en jours.
Voici comment calculer le délai de paiement clients :
Délai de paiement des clients = (Créances clients * 360) / ventes TTC

Et le délai de paiement des fournisseurs :


Délai de paiement des fournisseurs = (Dettes fournisseurs * 360) / achats TTC
Une augmentation du crédit clients peut indiquer que certains clients sont en
difficultés et/ou engendrer des problèmes de trésorerie (et inversement en cas de
diminution).

La gestion du délai de règlement fournisseurs est une source de financement pour


l’entreprise, son augmentation permet de repousser les échéances de sortie de
trésorerie. Attention toutefois car cela peut être mal perçu par les fournisseurs ou
indiquer que l’entreprise subit des difficultés de trésorerie (certains partenaires
risqueront de demander désormais des paiements immédiats).
Ces trois variables ont un impact direct sur une notion fondamentale : le besoin
en fonds de roulement.
 La capacité de remboursement
Comme son nom l’indique, ce ratio permet de déterminer la capacité dans
laquelle une entreprise est en mesure rembourser ses dettes et donc de s’endetter
de manière supplémentaire.
Capacité de remboursement = Endettement net / Capacité d’autofinancement
En général, on estime que le résultat donné par ce ratio doit être inférieur ou
égal à 4.
 Le ratio de rentabilité des capitaux propres
Le ratio de rentabilité des capitaux propres mesure la richesse créé par
l’entreprise du fait de ses ressources internes (on parle de rentabilité des capitaux
apportés ou de « Return on Equity » ROE).
Rentabilité des capitaux propres = Résultat net / Capitaux propres
L’enjeu est ici que le résultat soit le plus important possible.
Conclusion : les ratios financiers permettent de procéder à l’analyse financière
d’une entreprise mais ils ne doivent pas être les seuls indicateurs à prendre en
compte. D’ailleurs, il convient de s’assurer qu’ils soient en adéquation parfaite
avec le type d’activité exercée ou avec les particularités que peut présenter une
entreprise. Enfin, les résultats donnés doivent être comparés dans le temps
(évolution au sein de l’entreprise) et dans l’espace (observation des ratios des
concurrents de l’entreprise).

6) Le résultat net

Le résultat net est le dernier indicateur figurant dans les documents comptables d’une
entreprise. Il s’agit d’un important indicateur qui donne des informations sur la
performance globale d’une entreprise mais qui n’est pas essentiel dans le cadre d’une
analyse financière, tant sa portée est générale. Comment effectuer son calcul et
comment interpréter le résultat ? Quels ratios financiers vient-il alimenter ?
Le résultat net (aussi appelé résultat net comptable) est le dernier indicateur financier
du compte de résultat et des soldes intermédiaires de gestion (SIG). Il figure également
dans les capitaux propres du bilan comptable, au passif. Concrètement, il mesure la
richesse créée au cours d’une période (généralement l’exercice comptable). Il prend en
compte toutes les activités de l’entreprise : activités opérationnelles, activités
financières (politique de financement c’est-à-dire endettement et placements) et
activités exceptionnelles (ventes de matériel de production, perception de subventions
d’investissement…). S’il est supérieur à zéro, on parle de bénéfice net. Dans le cas
contraire, c’est une perte nette ou un déficit.
Le résultat net a vocation à rémunérer les associés et actionnaires sous forme de
dividendes et/ou à être placé en report à nouveau, en réserves ou incorporé au capital.
Certaines personnes le confondent, à tort, avec la trésorerie. Pour comprendre la
distinction entre les deux : quelle est la différence entre le résultat et la trésorerie ?
Comment calculer un résultat net ?
Le résultat net est la somme de trois sous-résultats : le résultat d’exploitation,
le résultat financier et le résultat exceptionnel. Mais il peut faire l’objet
d’un calcul beaucoup plus simple puisqu’il représente tout simplement la différence
entre les produits et les charges d’une entreprise.

Calcul du résultat net à partir des trois sous-résultats

Résultat net = Résultat d’exploitation ± Résultat financier ± Résultat exceptionnel –


Participation des salariés – Impôts sur les bénéfices

Une méthode alternative (mais qui n’a aucun impact sur le calcul présenté ci-dessus)
consiste à le calculer à partir du résultat courant avant impôt, addition du résultat
d’exploitation et du résultat financier. Généralement, le recours à cette méthode est
effectué en cas de calcul à partir du compte de résultat.

Calcul du résultat net à partir d’une balance comptable

Résultat net = Ventes de produits fabriqués, prestations de services, marchandises +


Production stockée + Production immobilisée + Subventions d’exploitation + Autres
produits de gestion courante + Produits financiers + Produits exceptionnels + Reprises
sur amortissements et provisions + Transferts de charges– Achats– Services
extérieurs– Autres services extérieurs– Impôts, taxes et versements assimilés– Charges
de personnel – Autres charges de gestion courante– Charges financières– Charges
exceptionnels– Dotations aux amortissements et aux provisions– Participation des
salariés, impôts sur les bénéfices et assimilés

Pourquoi calculer un résultat net ?


Le résultat net mesure la performance globale d’une entreprise. Il s’agit donc d’un
indicateur important. C’est d’ailleurs ce résultat qui :
 Est retraité pour parvenir au résultat fiscal (base de calcul de l’impôt sur les
bénéfices),
 Fait l’objet d’une affectation chaque année par l’assemblée générale ordinaire
annuelle,
 Et qui est diffusé au tiers par le biais du dépôt des comptes annuels.
Il convient toutefois de souligner que la portée de cet indicateur, de par sa nature
globale, doit être relativisée puisqu’il est altéré par les éléments de nature financière et
surtout par les événements exceptionnels. De plus, il mesure un résultat et non pas un
flux (la traduction en terme de trésorerie peut donc différer de manière assez
significative). Dans le cadre d’une démarche d’analyse du compte de résultat, il est
conseiller de s’appuyer sur d’autres données complémentaires comme le chiffre
d’affaires (et sa variation), le résultat d’exploitation, l’excédent brut d’exploitation,
etc. Par ailleurs, le résultat net comptable constitue la base de calcul de nombreux
autres indicateurs et ratios financiers (comme la capacité d’autofinancement par
exemple).
Quand calculer un résultat net ?
Le calcul du résultat net est effectué dans les cas suivants :
 Lorsqu’une entreprise est créée : le résultat net mesure la rentabilité future et
globale de l’entreprise. C’est une donnée indispensable figurant dans le compte
de résultat prévisionnel et dans le bilan prévisionnel qui sera étudiée par tous les
lecteurs du business plan même si ce n’est pas la plus essentielle ;
 Lorsqu’une entreprise est rachetée : le résultat net informe sur la santé
financière et économique de l’entreprise ciblée. Il peut servir de base de calcul en
matière d’évaluation du fonds de commerce mais cette méthode est
généralement déconseillée. Chaque sous-résultat doit être analysé avec
précaution ;
 Lorsqu’une entreprise clôture son exercice : le résultat net est une donnée du
compte de résultat et du bilan, documents comptables devant être établis à la
clôture de chaque exercice. On parle, dans ce cas, de résultat net de l’exercice.
Quels sont les ratios financiers calculés à partir du résultat net ?
Le résultat net constitue la base de calcul de nombreux ratios financiers. En
pratique, voici les principaux d’entre eux :

 Taux de rentabilité net = résultat net / chiffre d’affaires


 Rentabilité des capitaux propres (return on equity) = Résultat net /
Capitaux propres
 Valeur ajoutée revenant à l’entreprise = Résultat net / Valeur ajoutée
 Bénéfice par action (BPA) = résultat net / Nombre de titres

Conclusion : Le résultat net mesure la performance globale d’une entreprise en


incluant, non seulement le résultat de ses activités opérationnelles mais également
ceux résultant de sa politique de financement et des événements exceptionnels.
7) Le chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires est une donnée essentielle issue du compte de résultat d’une
entreprise. Il donne une indication sur le niveau de l’activité et permet des
comparaisons et analyses dans le temps et dans l’espace.
Par définition, le chiffre d’affaires (désigné sous le sigle « CA ») représente
le montant des affaires réalisées par une entreprise avec les tiers, dans le cadre de
l’exercice d’une activité normale et courante. Il est constitué des ventes de
marchandises et de la production vendue et biens et de services. Il peut être exprimé
hors taxes (« HT ») ou toutes taxes comprises (« TTC ») s’il inclut notamment la
TVA. Il est possible de déterminer un montant brut ou un montant net (en déduisant
les rabais, remises et ristournes accordés).
Le chiffre d’affaires ne tient pas compte des produits financiers, des produits
exceptionnels et de certains autres produits de gestion courante.
Comment calculer un chiffre d’affaires ?
Le chiffre d’affaires peut se calculer à partir d’une balance comptable (il est
directement identifiable dans un compte de résultat). Voici son calcul en détail :
Chiffre d’affaires = Ventes de produits finis + Ventes de produits intermédiaires
+ Ventes de produits résiduels + Travaux + Études + Prestations de services +
Ventes de marchandises + Produits des activités annexes– Rabais, remises et
ristournes accordés par l’entreprise

Le chiffre d’affaires peut également être calculé à partir des différents éléments
facturés (ce calcul est généralement effectué par type de marchandise, produit ou
service puis additionner pour donner un chiffre d’affaires global) :
Chiffre d’affaires = quantités vendues × prix de vente unitaire
Le calcul du chiffre d’affaires peut être effectué pour n’importe quelle période : le
jour, la semaine, mois, le trimestre, le bimestre, le semestre ou l’année.

Pourquoi calculer un chiffre d’affaires ?


Le calcul du chiffre d’affaires est généralement imposé dans le cadre de
l’établissement de déclarations fiscales (déclaration de résultats dite « liasse fiscale »,
déclaration de CVAE, déclaration de TVA) et d’un compte de résultat. Il n’en demeure
pas moins essentiel car il s’agit d’un indicateur financier indispensable pour le
dirigeant : il est le premier outil de mesure des performances des ventes d’une
entreprise.
Le chiffre d’affaires n’est pas le seul élément à étudier. Il convient également
d’analyser et de comparer le résultat d’exploitation, le résultat financier, le résultat
courant avant impôt, le résultat exceptionnel, l’excédent brut d’exploitation (EBE) et
le résultat net comptable ainsi que divers ratios (taux de marge, taux de marque etc.).
Ces notions tiennent compte des charges auxquelles fait face l’entreprise et qui
viendront se soustraire au chiffre d’affaires.
Quand calculer un chiffre d’affaires ?
A toutes les étapes de vie d’une entreprise, le calcul du chiffre d’affaires s’impose :

 Lors d’une création d’entreprise : le chiffre d’affaires permet à l’entrepreneur


de vérifier que son projet est solide et qu’il saura faire face à toutes les charges
qu’il va rencontrer. Cette donnée, la plus difficile à estimer, impacte tous les
tableaux du prévisionnel financier : compte de résultat prévisionnel, budget de
trésorerie et indirectement le bilan prévisionnel (le CA est une composante du
résultat figurant au passif) et le plan de financement prévisionnel (le CA impacte
la capacité d’auto-financement). Il sera étudié avec minutie par le banquier en cas
de demande de prêt et/ou par les investisseurs en cas de levée de fonds.

 Lors d’une reprise d’entreprise : le chiffre d’affaires donne une indication sur le
niveau de l’activité et sur les variations qu’elle a connu au cours des dernières
années. Dans certains cas, le chiffre d’affaires constitue le point de départ d’une
méthode de valorisation (la méthode des barèmes professionnels dans le cadre de
l’évaluation d’une entreprise individuelle notamment).

 En cours d’existence et à la clôture de l’exercice : le chiffre d’affaires est un


outil de comparaison essentiel entre entreprises du même secteur d’activité. Il
permet à tout entrepreneur de se situer par rapport à ses concurrents et peut
permettre, par exemple, d’analyser les causes de certains écarts. Par ailleurs, le
chiffre d’affaires a un impact direct en matière de trésorerie (puisque ce qui est
facturé doit être recouvré c’est-à-dire encaissé). C’est une donnée qui alimente la
quasi-totalité des tableaux de bord de gestion.
Quels sont les ratios financiers calculés à partir du chiffre d’affaires ?
De très nombreux ratios sont calculés à partir du chiffre d’affaires. Le premier, et le
plus simple à calculer, est le ratio d’activité. Celui-ci donne une indication sur la
variation du chiffre d’affaires entre deux périodes.
Ratio d’activité = (Chiffre d’affaires hors taxes de l’année de la période 1 – Chiffre
d’affaires hors taxes de la période 2) / Chiffre d’affaires hors taxes de la période 2
Le chiffre d’affaires alimente une série d’indicateurs liés à la marge :
 Marge brute = Chiffre d’affaires – Coût d’achat des marchandises vendues
ou coût de production des produits et services vendus
 Taux de marge = (Marge / Coût d’achat des marchandises vendues ou coût
de production des produits et services vendus) × 100
Il est également compris dans certains ratios de rentabilité et de productivité :
 Rentabilité globale = (Résultat net / Chiffre d’affaires hors taxes) × 100
 Rentabilité de l’activité = (Capacité d’autofinancement / Chiffre d’affaires
hors taxes) × 100
 Productivité = Chiffre d’affaires / Nombre de salariés
Enfin, le chiffre d’affaires est la composante d’une notion très importante : le délai de
paiement moyen des clients, données servant à calculer le besoin en fonds de
roulement (BFR).
 Délai de paiement des clients (en jours) = (Créances Clients / Chiffre
d’affaires T.T.C) × 360
Conclusion : le chiffre d’affaires permet d’évaluer le niveau de l’activité courante
d’une entreprise. Il sert de base de calcul de nombreux ratios financiers et
représente le premier indicateur de performance des ventes d’une entreprise.

8) L’endettement net

L’endettement net est un indicateur financier important pour les entreprises


puisqu’il indique le montant net des dettes, après déduction des liquidités. Qu’est-ce
qu’un endettement net ? Comment et pourquoi le calculer ? Quel est son intérêt ?
Qu’est-ce que l’endettement net ?
Par définition, l’endettement net, également appelé endettement financier net ou
dettes financières nettes, représente la position créditrice ou débitrice d’une entreprise
vis-à-vis de ses tiers financeurs hors cycle d’exploitation c’est-à-dire en ne prenant pas
en considération les dettes fournisseurs, les dettes fiscales et les dettes sociales. Sont
donc principalement concernés :
 Les banques : dettes financières à court terme (découverts bancaires) et à
moyen et long terme (prêt auprès des établissements de crédit),
 Les associés : apports en comptes courants d’associés remboursables.

Comment calculer l’endettement net ?


L’endettement net se calcule à partir d’un bilan comptable. Il reprend
certains éléments du passif auxquels sont soustraits certains éléments d’actifs ayant la
même nature.
 Endettement net = Dettes bancaires (à court, moyen et long terme) +
Comptes courants d’associés – Disponibilités – Valeurs mobilières de
placement

Pourquoi calculer un endettement net ?


L’endettement net est une donnée fondamentale puisqu’elle est utilisée dans le calcul
de l’effet de levier financier ainsi que dans le calcul de nombreux ratios financiers.
 Taux d’endettement net = Endettement net / Capitaux propres hors
provisions pour risques et charges
Le taux d’endettement net est un ratio qui met en évidence le poids de l’endettement
d’une entreprise par rapport à ses capitaux propres. Il indique la proportion dans
laquelle une entreprise se finance : sources extérieures (emprunts et dettes financières)
vs sources intérieures (associés et actionnaires). Il indique de ce fait le niveau de
solvabilité d’une entreprise et son éventuel risque de défaillance (cas d’un ratio élevé).

 Capacité d’endettement = Capitaux propres – Endettement net


Ce calcul permet, comme son nom l’indique, de déterminer dans quelle mesure une
entreprise est capable de s’endetter sans remettre en cause son niveau de solvabilité
globale.
 Capacité de remboursement = Endettement net / Capacité
d’autofinancement

Il s’agit ici de déterminer la somme que l’entreprise pourra consacrer à l’apurement de


son endettement. Supérieur à 1, il exprime le nombre d’années de capacité
d’autofinancement (CAF) que l’entreprise sacrifierait en théorie pour rembourser ses
dettes. En général, il est conseillé de ne pas dépasser entre 3 et 5 années de CAF.
Exemple de calcul d’endettement net
Actif Passif

Immobilisations nettes 100.000 Capital social 50.000

Stocks 20.000 Réserves 45.000

Créances clients 30.000 Dettes financières 65.000

Disponibilités 10.000 Dettes fournisseurs 40.000

Valeurs Mobilières de Placement 50.000 Dettes fiscales 10.000

Total 210.000 Total 210.000


Le calcul de l’endettement net est effectué comme suit : dettes financières –
disponibilités –
Valeurs Mobilières de Placement = 65.000 – 10.000 – 50.000 = 5.000 DH.

Conclusion : l’endettement net est un indicateur financier qui se calcule depuis un


bilan comptable. Il sert de base au calcul de nombreux ratios.

9) La valeur nette comptable (VNC)


La valeur nette comptable également appelée VNC est une notion essentielle
en comptabilité. Elle doit être maîtrisée par toutes les entreprises qui détiennent à
l’actif de leur bilan comptable un poste d’immobilisations, de créances ou de
stocks. Qu’est-ce qu’une valeur nette comptable ? Comment calculer une
VNC ? A quoi sert-elle ?

Qu’est-ce qu’une valeur nette comptable (VNC) ?


Par définition, la valeur nette comptable correspond à la somme nette
d’amortissements et de dépréciations auquel un bien est inscrit à l’actif du bilan
d’une entreprise. Il s’agit d’une valeur comptable, et non d’une valeur réelle (valeur
de marché). Elle s’inscrit dans une logique de respect du principe comptable des coûts
historiques.
Cette notion concerne essentiellement le poste d’immobilisations du bilan
comptable, et, autrement dit, les immobilisations incorporelles, corporelles et
financières. Ce sont tous les biens dont l’entreprise a l’intention de se servir
durablement (plus d’un an) et pour lesquels elle en attend des avantages économiques
futurs. Elle peut également se rapporter aux créances clients et aux stocks, données
susceptibles d’être dépréciées.

Comment calculer une valeur nette comptable (VNC) ?


Le calcul d’une valeur nette comptable est très simple en pratique, il suffit de
disposer de la valeur brute de l’actif concerné et des amortissements et dépréciation
pratiquées sur le bien en question :
VNC = Valeur brute d’un actif – Amortissements cumulés – Dépréciations totales

La valeur brute correspond au coût d’entrée dans le patrimoine de l’entreprise


(généralement le coût d’achat de l’actif). Par ailleurs, on notera également ici qu’il faut
recueillir la totalité des amortissements pratiqués sur le bien, et non une simple
dotations aux amortissements pratiquée de manière annuelle ; étant précisé ici que la
VNC ne tient pas compte des amortissements dérogatoires.

Toutefois, en pratique, la VNC ne tient pas compte des dépréciations. Celles-


ci constituent dorénavant une perte de valeur à imputer directement sur la base
amortissable pour le calcul des dépréciations et des amortissements.
A quoi sert une valeur nette comptable (VNC) ?
L’utilité d’une valeur nette comptable est indéniable. La VNC permet de déterminer
un résultat de cession, de calculer des ratios financiers ou des amortissements et même
d’évaluer une entreprise.

 La VNC sert à déterminer un résultat de cession

Le principal intérêt d’une valeur nette comptable est de permettre le calcul d’un
résultat de cession. Lorsqu’une immobilisation est cédée ou mise au rebut, l’opération
va générer un gain ou une perte pour l’entreprise. Dans le premier cas, on parle de
plus-value (il s’agira d’une moins-value dans le second). Dans ces configurations, la
VNC va être enregistrée au débit du compte 675 « Valeur nette comptable des
éléments d’actifs cédés ».

Résultat de cession d’un actif = Prix de vente du bien – Valeur nette comptable du bien

Le résultat de cession devra être imposée (PV) ou déduit (MV) dans des conditions
particulières en fonction de la forme juridique de l’entreprise, de son régime fiscal
(impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés), de la nature du bien cédé ou mis au
rebut (titres de participation, brevets, autres biens) et de sa durée de détention (plus
ou moins de deux ans).

 La VNC sert à calculer des ratios financiers

La VNC des postes de l’actif est utilisé pour le calcul de certains ratios financiers du
bilan et notamment :
 le ratio de couverture des emplois stables : Capitaux permanents / Valeur
nette comptables de l’actif immobilisé
Il indique dans quelle mesure les immobilisations sont financés par des ressources de
long terme. C’est une notion voisine du fonds de roulement (FR) dont la VNC est
également une composante lorsque l’on procède à une analyse fonctionnelle du bilan
comptable.
 le ratio de vétusté : VNC des immobilisations corporelles / Valeur brute des
immobilisations corporelles
Ce ratio donne une indication sur l’âge moyen de l’appareil productif d’une entreprise.
Au plus il est proche de 1, au plus il est récent.

 La VNC sert à calculer des amortissements

Rôle de la VNC dans le calcul de l’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif, tel qu’il est toléré sur le plan fiscal, est calculé chaque
année sur une notion très proche de la VNC : la valeur résiduelle. Elle est définit
comme la différence entre la valeur brute de l’immobilisation et les amortissements
pratiqués dessus jusqu’alors.

Rôle de la VNC en cas de diminution de la base amortissable

Suite à la mise en oeuvre d’un test de dépréciation à la clôture, s’il apparaît que
la valeur actuelle d’une immobilisation en cours d’amortissement est inférieure à sa
valeur nette comptable, une dépréciation doit être comptabilisée pour la ramener à
cette valeur. La base amortissable de l’immobilisation est alors modifiée pour
l’exercice suivant (elle est représentée par la valeur nette comptable du bien) et le plan
d’amortissement révisé de façon prospective.

 La VNC sert à évaluer une entreprise

Une entreprise peut être évaluée à l’aide de la méthode de la Valeur Nette


Comptable (VNC). Assez simple à mettre en oeuvre, elle consiste à soustraire de la
valeur des actifs nets le montant total des dettes. Cette évaluation permet de donner
une indication sur la valeur « à minima » d’une entreprise puisqu’elle considère que
l’entreprise vaut ce qu’elle détient après avoir vendu les actifs et remboursé les
créanciers. Généralement, la valeur d’une entreprise est bien plus élevée.

Pour informations, d’autres méthodes d’évaluation existent et son utilisées en pratique.


Il s’agit notamment des méthodes de l’actif net comptable (ANC) et de l’actif net
comptable corrigé (ANCC), de la méthode des discounted cash flows (DCF) et de la
méthode des barèmes professionnels.
La VNC est également utilisée dans d’autres circonstances ; et notamment dans le
cadre du traitement comptable d’une fusion.

Conclusion : la VNC est définie comme la valeur nette d’un bien possédé par une
entreprise. Elle est calculée en faisant la différence entre la valeur brute du bien
et les amortissements et dépréciations qui ont été pratiqués dessus.
10) Méthode de l’actif net comptable (ANC)
L’actif net comptable est une donnée issue de l’analyse financière d’un bilan et qui
permet principalement d’évaluer une entreprise. Qu’est-ce que l’ANC ? Comment
le calculer ? Quel est son intérêt ? Un exemple de calcul d’actif net comptable est
également donné à titre indicatif en fin d’article.

Qu’est-ce que l’actif net comptable (ANC) ?


L’actif net comptable (ANC) est un indicateur financier qui est généralement calculé
à l’occasion d’une évaluation d’entreprise. Il représente la fraction du patrimoine de
l’entreprise qui appartient à ses associés ou à ses actionnaires : c’est la somme qu’il
devrait leur rester après avoir remboursé toutes les dettes contractées, s’ils décidaient
de vendre tous les actifs.

Il s’agit de la méthode d’évaluation la plus ancienne, la plus répandue en pratique et la


plus rapide à mettre en oeuvre.

Comment calculer un actif net comptable ?


L’actif net comptable se calcule à partir d’un bilan comptable, après affectation du
bénéfice. Il constitue la différence entre la valeur des biens détenus par l’entreprise
(l’actif) et la valeur de ses dettes et provisions (le passif). Il existe deux formules de
calcul de l’actif net comptable :

 Calcul à partir de l’actif

Actif net comptable (ANC) = actifs réels – dettes – provisions pour risques + écart
de conversion actif
 Avec actifs réels = actifs totaux (actifs corporels + actifs incorporels + actifs
financiers) – actifs fictifs (frais d’établissement, frais de recherche et de
développement)

L’écart de conversion actif ne doit être pris en compte que s’ils n’ont pas été couverts
ou compensés par une provision pour perte de change.

 Calcul à partir du passif

Actif net comptable (ANC) = capitaux propres – actifs fictif + écart de conversion
passif
Dans cette méthode, les biens sont évalués à leur coût d’acquisition (c’est-à-dire à
leur coût historique) et non à leur valeur réelle. C’est pourquoi certaines personnes
préconisent la détermination d’un actif net comptable corrigé (ANCC) :

ANCC = actif net comptable (ANC) ± plus ou moins values sur éléments d’actif +
provisions non justifiées + fiscalité différée actif – fiscalité différée passif

 Avec plus ou moins values sur éléments d’actif = différence entre la valeur
comptable des éléments figurant au bilan et leur valeur réelle issue d’une
réestimation
 Et fiscalité différée actif = créances d’impôt potentielles provenant des frais
d’établissement, des frais de recherche et développement, des frais
d’acquisition et d’immobilisations, des frais d’émission d’emprunts, des primes
de remboursement d’obligations et de la participation des salariés
 Et fiscalité différée passif = dettes d’impôt potentielles provenant
des subventions d’investissement et des amortissements dérogatoires.

Quel est l’intérêt de l’actif net comptable ?


L’actif net comptable sert principalement à évaluer une entreprise à maturité, c’est-
à-dire qui génère des revenus assez constants d’une année sur l’autre et qui ne dispose
pas de perspectives de croissance significatives. Il permet ensuite de calculer la valeur
unitaire d’un titre (action ou part sociale), appelée valeur mathématique.

Cette méthode favorise une approche patrimoniale de l’entreprise (autrement dit,


l’entreprise vaut ce qu’elle possède). Elle ne prend pas en compte sa rentabilité future
qui peut être calculée avec La méthode des DCF. Exemple calcul d’actif net
comptable à partir du bilan d’une société :
Actif Passif

Poste Montant Poste Montant

Immobilisations 200 000 Capital 50 000


incorporelles (1)

Immobilisations 1 500 000 Réserves 1 000 000


corporelles

Stocks 250 000 Subventions 10 000


d’investissements

Créances clients 400 000 Provisions risques et charges 100 000 (3)

Disponibilités 60 000 Emprunts 1 000 000

Charges constatées 10 000 Dettes fournisseurs, fiscales 270 000


d’avance et sociales

Ecarts de conversion actif 20 000 (2) Ecarts conversion passif 10 000

Total 2 440 000 Total 2 440 000


(1) dont frais d’établissement : 50 000 DH (2) provisionnés à hauteur de 15 000
DH (3) dont 15 000 DH de provision pour perte de change
Son actif net se calcule comme suit :
 A partir des capitaux propres : 50 000 (capital) + 1 000 000 (réserves) + 10 000
(subventions d’investissements) + 10 000 (écarts de conversion passif) – 50 000
(frais d’établissement) – (20 000 – 15 000) (écarts de conversion actif non
couvert par une provision pour perte de change) = 1 015 000 DH
 A partir de l’actif : 200 000 (immobilisations incorporelles) – 50 000 (frais
d’établissement) + 1 500 000 (immobilisations corporelles) + 250 000 (stocks)
+ 400 000 (créances clients) + 60 000 (disponibilités) + 10 000 (charges
constatées d’avance) + 15 000 (écarts de conversion actif compensés par une
provision) – (100 000 + 1 000 000 + 270 000) (provisions, emprunt et dettes) =
1 015 000 DH
Conclusion : l’actif net comptable est un indicateur financier qui se calcule
rapidement depuis un bilan comptable. Il est principalement utilisé pour
valoriser une entreprise.
11) Les discounted cash flows (DCF)
Les Discounted Cash Flows (DCF), littéralement « flux de trésorerie actualisés »,
représentent une méthode d’évaluation des entreprises. Elle consiste à actualiser des
flux futurs afin de déterminer la valeur d’une entreprise. La méthode du discounted
cash flows consiste à déterminer les revenus que rapporteront une entreprise (on parle
de flux de trésorerie futurs) et à les actualiser pour indiquer la valeur d’une
entreprise à une date « t » donnée.

Les problèmes soulevés par cette méthode résident principalement dans le choix d’une
durée et d’un taux d’actualisation :
 sur la durée : elle dépend de la visibilité de l’entreprise c’est-à-dire de son
horizon raisonnable de prévisions. Trop courte, elle accordera une importance
considérable à la valeur terminale. Trop longue, elle ramène à une simple
extrapolation théorique sans intérêt. Il faudra choisir la durée permettant à
l’entreprise d’atteindre son régime de croisière ;
 sur le taux d’actualisation : il est essentiel dans le calcul mais sa méthode de
détermination est discutable puisqu’elle n’est généralement réalisable que pour
les entreprises côtées en bourse.
Décomposition de la formule de calcul des discounted cash flows
Pour appliquer la méthode des discounted cash flows, il convient tout d’abord
de déterminer les cash flows sur une période donnée (en général entre 4 et 10 ans),
puis de les actualiser.

Enfin, il est d’usage de rajouter à cette somme la valeur actualisée finale de


l’entreprise.
 Avec Ft les flux de trésorerie disponibles après impôt
 Avec Vt la valeur terminale de l’entreprise à la fin de l’horizon
 Avec Icmcc le taux d’actualisation espéré par l’actionnaire (c’est le coût moyen
pondéré du capital)

Calcul des cash flows utilisés dans la méthode des DCF


Il existe différentes formules des cash flows. La principale consiste à partir de
l’excédent brut d’exploitation (EBE) et d’y retrancher l’impôt calculé sur le résultat
d’exploitation, la variation du besoin en fonds de roulement (BFR) ainsi que le
montant consacré aux investissements net des désinvestissements.

Cash flows (flux de trésorerie disponible Ft) = EBE – IS sur le résultat


d’exploitation – Δ B.F.R – investissements + désinvestissements
Détermination du taux d’actualisation

Comme nous l’avons indiqué, après avoir déterminé les cash flows sur les périodes
concernées, il convient de les actualiser. Le taux d’actualisation retenu correspond
généralement au coût moyen pondéré du capital (tenant compte, notamment, du coût
de la dette). Il doit refléter le niveau de risque de l’activité de l’entreprise et sa
structure financière.
Coût moyen pondéré du capital (Icmcc) = Ccp * [capitaux propres / ( dettes
financières + capitaux propres ) ] + Cd * (1 – taux d’IS) * [ dettes financières / (
dettes financières + capitaux propres ) ]

Avec Ccp = coût des fonds propres (rentabilité exigée par les actionnaires)
Et Cd = coût de l’endettement financier

L’utilisation de ce mode de calcul nécessite d’estimer le coût des fonds propres (Ccp)
avec la méthode du MEDAF basée sur le bêta des capitaux propres de la société. Or,
cette méthode n’est utilisable que pour les sociétés disposant d’un cours en bourse
(donc cotées).

Exemple : le passif du bilan d’une entreprise est composé pour 50 % de fonds


propres et pour 50 % de dettes financières. La rentabilité exigée par les
actionnaires est de 7 % et l’intérêt de l’emprunt de 5 %.

Le CMPC est de 5,17 % soit 7 % * 50 % + 5 % * 50 % * (1 – 33,1/3%).

Calcul de la valeur terminale de l’entreprise


Généralement, la valeur terminale de l’entreprise est calculée avec la formule
de Gordon Shapiro. Elle tient compte du montant du dividende, du taux d’actualisation
et du taux de croissance constant du dividende.

Valeur terminale de l’entreprise (Vt) = dividendes / (Icmcc – g)

 Avec g = le taux de croissance annuelle du dividende

Quel est l’intérêt de calculer des discounted cash flows ?


La méthode des discounted cash flows permet d’actualiser (c’est-à-dire de rapporter
à une date « t » donnée) la richesse future produite par une entreprise et donc de
déterminer sa valeur. Dans cette logique, on considère que l’entreprise vaut ce
qu’elle va rapporter (contrairement à la méthode de l’actif net comptable, dans
laquelle l’entreprise vaut ce qu’elle possède).
Cette méthode ne doit être utilisée que pour évaluer les entreprises à fort potentiel de
croissance, disposant de perspectives de développement intéressantes. En pratique, elle
concerne principalement les start-ups, les entreprises souhaitant lever des fonds pour
lancer une nouvelle activité et plus généralement toutes les entreprises qui vont vivre
des changements au cours des prochaines années.

Pour calculer la valeur de l’entreprise, il convient de retrancher du montant obtenu


par les DCF la valeur actualisée de l’endettement net. La logique est la même : il
suffit d’actualiser les flux à payer au coût de marché de la dette.

Valeur des fonds propres = valeur de l’actif économique calculé selon la méthode
des DCF – valeur actualisée de l’endettement

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