Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
et Analyse du Risque
Pr Fouad AMARA
1) Introduction
2) Théorie moderne du portefeuille
3) Le CAPM
4) La méthode APT
5) Finance comportementale
6) Le ratio de Sharpe
7) Le ratio de Treynor
8) L'alpha de Jensen
9) La volatilité et l'écart-type
10) La covariance et la variance
11) La corrélation
12) Le Beta
13) La VAR (value at risk)
14) Gestion active et passive
15) Gestion traditionnelle et alternative
16) Exemples de gestion traditionnelle
17) Stratégies de gestion alternative
18) La formule de kelly
En premier lieu, il convient d'exposer les modèles financiers de base qui sont à
l'origine de la finance moderne, et qui ont permis aux gérants de portefeuille
d'appréhender les notions d'évaluation d'actifs financiers, de diversification et de
couple risque/rendement.
Le plus fameux d'entre eux étant la théorie moderne du portefeuille, qui a servi
de base au modèle du CAPM, concurrencé ensuite par le modèle APT. Nous
abordons également la notion de finance comportementale, principale théorie
alternative à l'hypothèse d'efficience des marchés :
La théorie moderne du portefeuille
Le CAPM
La méthode APT
La finance comportementale
Les indicateurs de performance
Que ce soit au niveau des fonds d'investissements ou des portefeuilles-titres, il
existe différentes méthodes pour analyser et mesurer la performance au delà du
simple calcul du rendement.
Les plus connues et utilisées de ces méthodes sont les ratios de Sharpe, de
Treynor et la mesure de l'alpha de Jensen, qui permettent d'évaluer les
rendements de fonds en fonction de leur volatilité ou de leur risque. Ces derniers
sont exposés dans cette rubrique :
Le ratio de Sharpe
Le ratio de Treynor
L'alpha de Jensen
avec :
: covariance entre les deux actifs que l'on peut exprimer en
: la variance de l'actif
et la corrélation entre les deux actifs
Avec ces éléments en main, on peut tester différentes combinaisons d'actifs avec
des pondérations diverses pour calculer le risque et la rentabilité espérée d'un
portefeuille. La diversification par la sélection d'actifs plus ou moins corrélés
permettra d'optimiser cette relation rendement/volatilité.
La frontière efficiente
L'actif sans risque correspond aux obligations étatiques supposées sans risque,
qui payent donc le taux minimal. C'est actif a par définition une variance égale à
0 et son rendement n'est pas corrélé aux autres actifs. Ainsi, les différentes
combinaisons de l'actif sans risque avec un autre actif donneront une différence
de rendement linéaire selon le risque choisi.
Créé par Sharpe, Lintner et Mossin dans les années 60 et basé sur des études
réalisées par Markowitz en 1952 (la théorie moderne du portefeuille), cet outil
décrit la relation entre le risque d'un actif financier et la rentabilité espérée de cet
actif.
L'idée générale sur laquelle le modèle CAPM est basée est la suivante : les
investisseurs sont rémunérés par la valeur temps de l'argent et par le risque. La
valeur temps de l'argent est représentée par le taux sans risque, qui correspond
généralement au taux de placement le plus faible mais le moins risqué, type
livret A.
avec :
: rentabilité espérée de l'actif financier
: taux sans risque
: Beta de l'actif financier
: rentabilité espérée du marché
De manière pratique, plus le Beta sera proche de 1, plus les variations du marché
seront suivies de manière équivalente par l'actif.
L'univers du CAPM doit obéir à certaines règles bien précises pour que la
formule de la rentabilité de l'actif fonctionne. Voici les différentes hypothèses de
bases, tirées principalement des travaux de Markowitz sur la théorie moderne du
portefeuille :
Vous l'aurez compris, l'univers du CAPM est parfait et ne peut consister qu'en
une approximation grossière du monde réel. C'est pourquoi le modèle du CAPM
est tant controversé et a fait l'objet d'attaques virulentes de la part de nombreux
théoriciens de la finance.
- L'effet taille ou PER n'est pas pris en compte dans le modèle. En effet, il a été
mis en évidence que les titres à faible capitalisation et/ou à faible PER avaient
des rentabilités supérieures aux titres à forte capitalisation et/ou PER élevé.
Présentation de l'APT
Créé par Stephen Ross, le modèle APT (Arbitrage pricing theory) est l'un des
plus célèbres modèles d'évaluation d'actifs financiers. C'est en quelque sorte le
principal concurrent du modèle CAPM.
L'APT est fondé sur l'idée de base qu'il n'existe pas d'opportunités
d'arbitrages qui durent dans le temps. En effet, un actif A aussi risqué qu'un
actif B, mais plus rentable, verrait sa demande augmenter rapidement, jusqu'à ce
que sa rentabilité redevienne égale à celle de l'actif B, annulant ainsi toute
opportunité d'arbitrage.
L'autre hypothèse de base de l'APT repose dans le fait que l'on peut modéliser
la rentabilité espérée d'une action par une fonction linéaire de différents
facteurs macro-économiques ou propres au secteur de la valeur, pondérés
selon leur impact sur l'action par un coefficient beta spécifique.
Ces facteurs sont divers et variés et peuvent aller des cours du pétrole au PIB
des Etats-Unis en passant par les taux directeurs européens ou le taux de change
d'une paire de devises. Ce sont tous des facteurs susceptibles d'influer le cours
de l'actif étudié.
L'APT en pratique
1. Les facteurs ne sont pas spécifiés dans la théorie de Ross, ils sont déterminés
empiriquement au cas par cas et doivent obéir à certaines règles spécifiques :
- leur impact sur les prix de l'actif se manifeste dans des mouvements inattendus
de ces derniers.
- l'influence de ces facteurs devrait être non-diversifiable, c'est à dire plus
globale que spécifique à une seule entreprise.
- des informations précises et datées doivent être disponibles sur ces facteurs
- la relation entre ces facteurs et l'actif devrait pouvoir être prouvée sur des bases
économiques. On évite par cela tous les facteurs farfelus du type position des
astres dans le ciel.
2. On peut quantifier l'impact de ces facteurs (Beta) sur l'actif par une régression
linéaire des rendements passés de l'actif par rapport à l'évolution des facteurs
choisis.
Une fois toutes ces étapes réalisées, on peut enfin calculer le rendement espéré
de l'actif.
Bien sûr, l'APT n'est pas un modèle parfait et l'on peut lui opposer nombre de
critiques, notamment le fait que les facteurs ne soient pas évoqués dans le
modèle et qu'il faille les déterminer empiriquement, ce qui impose de lourds
calculs. De même, l'estimation d'un Beta pour chaque facteur rend la tâche
encore plus difficile, et il n'est pas dit que les facteurs et leur influence sur l'actif
restent fixes au cours du temps.
Néanmoins, l'APT est peut-être un modèle plus réaliste que celui du CAPM car
il considère un nombre illimité de facteurs systématiques influant sur le
rendement de l'actif, contre un seul facteur (le marché) et un seul beta pour le
CAPM.
C'est pour cette même raison que l'APT est bien moins utilisé que son
concurrent dans le monde de la finance, car il est beaucoup plus complexe à
mettre en oeuvre que le CAPM.
La finance comportementale
Définition
Il considère en effet que l'investisseur n'est pas toujours rationnel et que ses
sentiments sont soumis à des erreurs de jugements systématiques (appelées
"biais cognitifs") ou à des facteurs émotionnels comme la peur ou l'excès de
confiance, qui interfèrent lors de sa prise de décisions.
Prenons par exemple un jeu de loterie dans lequel deux tables sont à votre
disposition. A la première, le jeu est relativement simple... Vous gagnez 1
million d'euros à chaque fois! A la deuxième table, c'est un peu différent, vous
avez 10% de chance de gagner 2,5 millions d'euros, 89% de chance de gagner 1
million d'euros et enfin dans 1% des cas, vous repartez les mains vides! A quelle
table irez vous jouer?
Le ratio de Sharpe
Avec :
-Si le ratio est compris entre 0 et 1, cela signifie que l’excédent de rendement
par rapport au taux sans risque est plus faible que le risque pris.
Ainsi, on en conclut que plus le ratio est élevé et plus le portefeuille est
performant.
Ce ratio fut créé par l'économiste Jack Treynor en 1965. A l'instar des ratios de
Sharpe et de Jensen, il permet d'évaluer la rentabilité d'un portefeuille par
rapport au risque engagé.
Plus le ratio de Treynor est élevé, plus le portefeuille présente une rentabilité
intéressante par rapport au risque encouru.
L'alpha de Jensen
avec :
: l'alpha de Jensen
: la rentabilité espérée du portefeuille
: le taux sans risque
: le Beta du portefeuille
: la rentabilité espérée du marché, de l'actif
Si l'alpha de Jensen est supérieur à 0, cela signifie que le portefeuille bat son
marché de référence.
S'il est inférieur à 0, le portefeuille fait moins bien que ce qui est prévu dans le
modèle du CAPM.
Définitions et caractéristiques
A l’inverse, un actif sans risque ou très peu risqué (par exemple les Bons du
Trésor ) aura une volatilité très faible car son remboursement est quasiment
certain. En réalité la volatilité d’une obligation correspond à l’évolution du cours
suite à une variation de 1% des taux d’intérêt.
Couramment utilisée pour désigner les oscillations à court terme d’un actif
financier, la notion de volatilité concerne tous les horizons (court, moyen et long
terme) et ne se soucis pas du sens du mouvement (seule l‘amplitude des
mouvements est pris en compte).
Alors que cette notion tient aujourd’hui une place primordiale dans l’étude des
marchés, elle est également énormément utilisée pour diversifier les
portefeuilles, gérer le risque, calculer les prix des options ou encore des
warrants.
Les périodes de forte volatilité se traduisent souvent par des cours relativement
bas ce qui permet aux investisseurs d’anticiper une rentabilité plus élevée.
- Rumeurs d’OPA
- "Profit warning"
- Endettement de la société
- Annonce de résultats
-…
On distingue deux types de volatilité
- La volatilité historique basée sur les variations historiques que le cours d’un
titre à connu. Elle peut être calculée sur différents horizon de temps suivant
l’analyse désirée. La seule limite à cette méthode et non des moindres, repose
sur le fait qu’il est difficile de se baser sur des données historiques pour prédire
les variations futures. Cette volatilité est la plus simple à calculer car elle ne
nécessite que très peu d’outils mathématiques. Elle est déterminée par l’écart
type dont on rappelle la formule dans le paragraphe suivant.
Utilisé pour calculer la volatilité d’un actif, l’écart type est relativement simple à
comprendre et à appliquer. Il s'obtient en calculant la racine carré de la variance.
La variance étant calculée en faisant la moyenne des écarts à la moyenne, le tout
au carré.
Ainsi après avoir récupéré l’historique des variations d’un actif, le calcul de
l’écart type peut se décomposer en plusieurs étapes :
Variance et covariance
Manipulés par l'ensemble des acteurs financiers, ces deux instruments sont
considérés comme la base de toute étude de risque qu'il faut connaitre à tout prix
avant même d'entreprendre de manipuler un portefeuille d'actif. Nous allons
donc reprendre ces fondamentaux en rappelant les formules mathématiques et
leurs propriétés tout en illustrant avec des exemples concrets.
La variance
La variance est, selon la définition classique, la moyenne des carrés des écarts
par rapport à la moyenne. En termes plus mathématiques elle peut être
considérée comme une mesure servant à caractériser la dispersion d’une
distribution ou d’un échantillon.
Grossièrement on peut la voir comme la moyenne des carrés moins le carré des
moyennes. Cette formule intègre des carrés dans le but d’éviter que les écarts
positifs et les écarts négatifs par rapport à la moyenne ne s’annulent.
La dimension de cette mesure étant le carré de la dimension de la moyenne, on
utilise plus souvent l’écart-type qui n’est rien d’autre que la racine de la
variance.
- Si la variance est nulle, cela signifie que la moyenne des carrés des écarts par
rapport à la moyenne est nulle et donc que la variable aléatoire est une
constante.
- V(aX+b)=a²V(X)
- V(X+Y)=V(X-Y)=V(X)+V(Y)
Prenons un exemple pour illustrer le calcul d’une variance en finance.
Exemple sur un actif
Ainsi on dit que la variance traduit la notion d’incertitude. Plus la variance est
élevée et plus le cours de l’actif est susceptible de s’éloigner de sa moyenne.
La covariance
La covariance peut être vue comme le produit des valeurs de deux variables
moins le produit des deux moyennes. Mathématiquement, la formule est la
suivante :
Du résultat obtenu par cette mesure on en déduit que plus la covariance est
faible et plus les séries sont indépendantes et inversement plus elle est élevée
et plus les séries sont liées. Une covariance nulle correspondant à deux
variables totalement indépendantes.
Exemple concret sur le marché
Avec un résultat très faible (0,00074) on peut en conclure que ces deux actifs
sont quasiment indépendants car le résultat obtenu est très proche de 0.
A partir de la covariance entre plusieurs actifs ont peut estimer la variance d’un
portefeuille de plusieurs actifs. Ainsi la variance d’un portefeuille constitué de N
actifs est donnée par la formule suivante :
On obtient donc que la variance d’un portefeuille constitué de N actifs est la
somme des covariances de tous les actifs qui le compose, pondérées par la
proportion de chacun d’entre eux dans le portefeuille.
Afin de pouvoir appliquer cette formule on doit avant tout calculer la matrice de
variance-covariance du portefeuille que l’on détient.
Avec les mêmes notations que pour la formule précédente on obtient la matrice
suivante :
Son écart type mensuel est obtenu en faisant la racine carré de la variance. Il est
donc de : 0,06057442
En conclusion on peut dire que chacun de ces outils pris indépendamment l’un
de l’autre ne sert pas à grand-chose dans la gestion d’un portefeuille. Néanmoins
la totalité de ces instruments statistiques reste indispensable afin de pouvoir
gérer un portefeuille et abaisser au maximum les risques que l’on prend.
Définition
Si on dit que les deux variables sont dé-corrélées. C'est à dire qu'il n'existe
pas de relation linéaire entre elles (mais il peut très bien en exister une non
linéaire).
Propriétés
Si X=Y, alors le coefficient de corrélation est égal à +1.
le coefficient de corrélation est symétrique. C'est a dire que
Exemple
Dans une première étape on calcule la variance de ces deux valeurs, ainsi que
leur covariance (pour des explications sur ces notions, voir la fiche
Variance/Covariance).
Remarques
Conclusion
C'est pourquoi l'utilisateur doit faire un travail supplémentaire sur les données
afin de vérifier si le lien n'est pas faussé par une variable extérieure. Ainsi,
même s'il est continuellement utilisé et qu'on obtient facilement un résultat, le
calcul du coefficient de corrélation devra à chaque fois vérifier la pertinence de
ce dernier.
Le Beta
Le Beta est un outil de mesure du risque d'un actif notamment utilisé dans le
modèle d'évaluation du CAPM.
Cet outil compare les mouvements effectués par un actif par rapport à son
marché de référence, ce qui permet de déterminer son niveau de risque par
rapport aux autres actifs de référence. La mesure est effectuée en comparant la
rentabilité de l'actif à celle du marché.
A l'inverse, si l'action a un beta de 0,7, elle variera moins violemment que son
marché de référence : si le CAC 40 varie de 10%, elle devrait effectuer un
mouvement de 7%.
Utilisée pour la première fois dans les années 1980 par la banque Bankers Trust
sur les marchés financiers américains, la notion de Value-At-Risk (ou VAR) a
principalement été démocratisée par la banque JP Morgan dans les années 1990
grâce à son système de RiskMetrics.
Jusqu’alors, les méthodes utilisées pour détecter et gérer les risques de marché
ne permettaient pas de comparer les mesures de risque entre les différentes
activités de marché.
Définition
La Value-At-Risk représente la perte potentielle maximale d’un investisseur sur
la valeur d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs financiers qui ne devrait être
atteinte qu’avec une probabilité donnée sur un horizon donné.
Elle est, en d'autres termes, la pire perte attendue sur un horizon de temps donné
pour un certain niveau de confiance.
Utilisée principalement par les banques, cette mesure de risque est destinée
avant tout :
- La deuxième hypothèse concerne le lien entre une VAR à N jours et une VAR
à 1 jour. En effet on considère que la VAR à N jours est égale à la racine carré
de N multipliée par la VAR 1 jour.
- Enfin, la dernière hypothèse est que le rendement moyen d’un actif financier
est nul pour la période considérée. (Si l’on s’attend à un rendement annuel
moyen de 15% pour un certain actif, le rendement journalier moyen est de
15/252=0,06%, 252 correspondant au nombre de jours où la bourse est ouverte.
Ainsi faire l’hypothèse d’un rendement journalier nul n’est donc pas restrictif).
Cette méthode est très peu coûteuse en calcul et en technique. De plus aucune
hypothèse préalable sur la forme de la distribution n’est requise.
Exemple
Ainsi :
Ainsi on peut remarquer que cette Value at Risk est inférieure à la somme des
deux VAR calculées précédemment. Ceci est dû aux gains de diversification.
Le principal point fort de cette méthode repose sur la rapidité et la simplicité des
calculs qui nécessitent seulement une matrice de variance-covariance entre les
différents actifs présents dans le portefeuille.
Mais elle reste inadaptée aux portefeuilles non linéaires (instruments optionnels)
et aux distributions non-normales des rendements.
- La dernière méthode n'est autre qu'une méthode de simulation par Monte Carlo
et n'est utilisée que lorsque les autres méthodes ne s'appliquent pas. Après avoir
identifié les facteurs de risque du portefeuille d'actifs (taux de change, cours
d'une action...), il suffit de simuler un grand nombre de fois les valeurs futures
possibles de ces facteurs par Monte Carlo, puis de calculer le montant des pertes
ou des gains associés à ces simulations.
Exemple
Cette méthode permet dans la plupart des cas de calculer la VAR lorsque les
autres méthodes ne le permettent pas. Elle convient à tous les types
d'instruments y compris les produits optionnels.
On vient de voir que la Value At Risk pouvait être considérée comme la perte
potentielle maximale. Mais son évaluation repose sur des imprécisions parfois
plus ou moins importantes qui peuvent influencer le résultat final.
- La première limite réside dans l'hypothèse de normalité des variations des prix
des différents actifs. En effet, la loi normale sous-estime bien souvent les
grandes variations de marché et néglige ainsi le caractère leptokurtique des
queues de distributions (longues queues de distributions).
- Le calcul de la Value At Risk nécessite un horizon fixe. C'est à dire que l'on
considère le marché liquide et que l'on puisse ainsi couper nos positions à
l'horizon choisi.
- Enfin la dernière limite de la VAR vient du fait que l'on utilise énormément
d'approximations et de simulations. Et malgré la puissance croissante des
machines, la volonté de mise en œuvre rapide impose l'utilisation
d'approximations.
Utilisée par la plupart des grandes banques mondiales, la VAR tente depuis de
nombreuses années de s'imposer comme un outil universel de mesure du risque.
Mais les crises financières de ces dernières années sont venues mettre à mal son
image. En effet, de nombreuses institutions ont dû revoir leur modèle de calcul
de la Value At Risk suite à des pertes colossales dans leurs activités de trading
notamment en 2008 lors de la crise des subprimes.
Ainsi de nouveaux modèles plus solides et mieux adaptés aux grosses variations
de marchés devront être mis en place durant les prochaines années afin que la
VAR puisse enfin s'imposer comme instrument mondial de mesure du risque.
La gestion active
Au sein même de la gestion active, il existe différents styles que l'on peut classer
selon le niveau de risque, la répartition géographique ou sectorielle des
portefeuilles, le type de produits utilisés ou l'horizon de temps des
investissements.
Ces fonds peuvent tout aussi bien être gérés de manière "traditionnelle" ou
"alternative", sur des critères fondamentaux ou quantitatifs. Généralement,
beaucoup de transactions sont réalisées dans ce type de fond et les frais de
gestions en deviennent donc relativement élevés.
- la réplication pure : méthode citée plus haut, la plus utilisée et qui consiste à
acheter tous les composants d'un indice et à les pondérer selon la taille de leur
capitalisation. Il faut réajuster le poids de chaque action dynamiquement pour
s'adapter aux variations des titres composant l'indice. Le désavantage de cette
méthode est donc le nombre de transactions élevées, nécessaires au réajustement
dynamique du portefeuille.
La gestion traditionnelle
1) Les fonds actions : investis en action, comme leur nom l'indique, ces fonds
peuvent être spécialisés sur les grosses capitalisations, les "small caps" ou
encore sur des zones géographiques (émergents, Europe, Asie-Pacifique...) ou
encore des secteurs (nouvelles technologies, santé...). Leur benchmark
correspond donc généralement à un indice de référence (par exemple CAC 40
pour un fonds investi en actions françaises).
3) Les fonds monétaires : ces fonds qui présentent un risque nul (mis à part le
risque de change) sont investis principalement en obligations d'état . Ils offrent
donc un rendement proche du taux minimal d'un pays et servent principalement
aux entreprises et aux particuliers pour placer leur trésorerie à court terme. Leur
benchmark correspond généralement au taux de référence d'un pays ou devise,
par exemple l'EONIA ou EURIBOR pour la zone euro.
4) Les fonds diversifiés : les fonds de ce type sont investis dans les différentes
classes d'actifs citées ci-dessus. Leur risque/rendement variera donc selon la
proportion des différentes classes d'actifs au sein du portefeuille du gérant.
Gestion alternative
Ce dernier a pour but d'exploiter l'inefficience des marchés pour améliorer les
performances de son portefeuille, grâce à des stratégies d'arbitrages mais
également à un éventail de produits financiers plus importants qu'en gestion
traditionnelle. Un fonds alternatif pourra ainsi utiliser tous types de produits
dérivés à effet de levier mais également la vente à découvert.
Ces fonds sont basés pour la plupart en off-shore (îles Cayman, Delaware...)
pour contourner les réglementations imposées aux véhicules de gestion
traditionnelle.
La gestion alternative peut également être indirecte, c'est à dire qu'un fonds peut
élaborer des stratégies d'investissement dans d'autres fonds. Ces Hedge Funds
sont appelés "fonds de fonds" et pratiquent la multigestion alternative.
Parmi les stratégies de gestion alternatives les plus connues, on peut citer les
stratégies Global Macro, Long-short equities, events driven, arbitrages
d'actions, arbitrages de taux, arbitrages d'obligations convertibles, trading
de futures ou pays émergents. Ces stratégies font l'objet d'une fiche séparée.
Gestion "Bottom-Up"
En d'autres termes, elle privilégie avant tout les caractéristiques des titres avant
celles du secteur de la société ou de la conjoncture économique.
Plébiscitée par des grands noms de la finance comme Warren Buffet ou Peter
Lynch, cette méthode consiste à acheter des titres de compagnies autonomes
face à leur environnement économique et dont la capacité à s'auto-développer
par leurs propres moyens est importante.
Gestion "Top-Down"
Une fois cette analyse faite, l'investisseur doit affiner son étude afin de
sélectionner les titres possédant le plus fort rendement selon ses prévisions. Ce
mode de gestion s'appelle le mode "top-down". Les partisans de cette gestion
pensent que la conjoncture économique générale ainsi que la dynamique d'un
secteur influent énormément sur le rendement d'un titre.
Une fois évaluées les perspectives économiques futures, l'investisseur décide des
investissements par pays ou région, puis il détermine quelles industries sont les
mieux à même de bénéficier d'une optique économique favorable avant de
partager ses investissements entre les différents secteurs retenus en y choisissant
les titres avec les plus forts rendements.
Conclusion
Ces deux modes de gestion peuvent aussi bien s'appliquer à une analyse
technique qu'à une analyse fondamentale. A titre de comparaison, une analyse
technique top-down consistera à analyser le marché général et à en extraire les
secteurs proposant un aspect plus "positif" que les autres. Ensuite on en extrait
les titres qui donnent les plus forts signaux haussiers pour les prochaines
semaines ou les prochains mois.
A l'inverse, l'approche bottom-up consistera à focaliser son attention sur les
graphiques boursiers des compagnies.
La plus part des investisseurs, peut-être vous en premier, aura généralement une
approche de type top-down. En effet, nombreux sont veux qui orientent leurs
investissements selon les recommandations des courtiers. Ces personnes sont
alors appelées des "investisseurs top-down".
Les connaissances, l'expérience, ainsi que les qualifications requises pour ces
deux modes de gestion étant totalement différentes, c'est à chacun d'entre vous
de se forger sa propre opinion sur sa volonté d'investissement ainsi que sur son
mode de gestion active.
Nous allons exposer ici les principales stratégies alternatives utilisées au sein
des hedge funds. Ces derniers utilisent souvent des combinaisons ou variantes de
ces différentes stratégies mais peuvent également être spécialisés sur l'une d'elle.
Long-Short Equity
Cette stratégie, la plus répandue au sein des hedge funds, consiste à prendre des
positions acheteuses sur des titres considérés sous-évalués et des positions
vendeuses sur des titres surévalués. Le gérant cherche ainsi à arbitrer les
anomalies de marché et peut gagner en tendance baissière comme en tendance
haussière.
De plus, cette stratégie permet de bénéficier d'un double effet de levier (effet
double alpha). Les stratégies de long-short equity peuvent être directionnelles ou
"biaisées" selon la proportion de positions "short" par rapport aux positions
"long" dans le fonds. Ainsi un fonds peu être Dedicate Short s'il n'est composé
que de positions "short", ou bien Long Biaised si le montant de ses positions
"long" excède celui des positions "short".
Un fonds peut également ne pas être directionnel mais "Market Neutral", c'est à
dire que le montant de ses ventes à découvert couvre le montant de ses positions
"long", ce qui implique de rebasculer en permanence les proportions d'actifs
"long" et "short" pour s'adapter aux fluctuations des titres. Ce type de stratégie
long-short Equity est adapté en cas de forte volatilité des marchés.
Global Macro
Pays émergents
Ce type de fonds est spécialisé dans les investissements sur les marchés
émergents. Cette stratégie présente généralement un risque considérable, les
indices et actions sous-jacents étant généralement très volatils au vu de
l'important risque-pays, et les outils de couverture étant traditionnellement peu
développés dans les pays émergents.
Arbitrage de taux
Ce mode de gestion consiste le plus souvent à prendre une position "long" sur
l'obligation convertible et "short" sur l'action sous-jacente, tout en éliminant le
risque de taux lié à l'obligation par un swap. Les convertibles sont généralement
sélectionnées grâce à des outils de modélisation complexes qui vont déceler une
opportunité d'arbitrage. Le gain étant relativement faible sur chaque arbitrage,
les gérants utilisent un important effet de levier.
La formule de Kelly
Ainsi, l'investisseur devra organiser son portefeuille entre des actifs plus ou
moins risqués : actions, obligations, liquidités, afin de l'adapter à la rentabilité
et au risque désiré. Plus l'investisseur est averse au risque, plus la part de
liquidités et d'obligations doit être importante, moins son aversion au risque est
importante est plus la part d'action doit être prédominante.
La formule de Kelly a été développée par John Kelly dans les années 1950, alors
qu'il travaillait sur les signaux de transmission téléphonique à longue distance.
Cette formule a été rapidement récupérée par des parieurs afin d'optimiser leurs
gains dans les paris sur les courses de chevaux. Ce type de "money
management" a ensuite été adapté pour la bourse et est utilisé par de nombreux
investisseurs.
Voici la formule :
Kelly % = W - (1-W)/R
avec
Utilisation pratique
Pour calculer le ratio gains/pertes R, on divise le gain moyen réalisé sur les
trades positifs par la perte moyenne. Si ce chiffre ressort inférieur à 1, cela
indique que les gains moyens sont plus faibles que les pertes moyennes; il faut
donc réaliser beaucoup de trades gagnants pour compenser, sinon l'investisseur
est toujours perdant sur le long terme (et le % de Kelly ressortira négatif et sera
donc inutilisable).
2. Une bonne allocation des actifs ne suffit pas pour un money management
optimal, il faut également gérer ses gains et ses pertes de manière rationnelle.
Certains pratiquent le buy and hold (j'achète et je conserve) sur un horizon long
terme, et n'auront donc pas tendance à placer de stop serré et ne fixeront pas
d'objectif de cours particulier, alors que d'autres investisseurs vont limiter leurs
pertes à 2-3% maximum par trade, avec des objectifs de gains de 5 à 10%. Pour
les day-traders, les pertes maximales et gains espérés seront encore plus faibles.