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Dr Jérôme GONNE
Maître-Assistant CAMES
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Cours de Finance de Marché, Licence Professionnelle Comptabilité-Finance, ISSTMADD
PLAN DU COURS
Introduction générale
Chapitre I : Présentation générale des marchés financiers
Chapitre II : Le marché des obligations
Chapitre III : Le marché des actions
Chapitre IV : Le marché des changes
Chapitre V : Marches émergents : le cas de la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique
Centrale (BVMAC)
Chapitre VI : Les marchés dérivés
Chapitre VII : Les éléments de gestion de portefeuille
BIBLIOGRAPHIE
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INTRODUCTION GENERALE
L’objet de ce cours de Finance de Marché est de développer une certaine culture générale sur
les marchés financiers.
La finance est une activité qui regroupe l’ensemble des institutions et des acteurs qui ont pour
objet de mettre en relation des besoins de financement des uns avec les capacités d’épargne des
autres. Cette activité concerne autant les responsables de la politique économique et les
théoriciens que les opérateurs et les investisseurs sur le marché. La littérature financière qui
décrit et explique cette activité peut se scinder en deux groupes d’écrits :
- La littérature à orientation analyse financière basée essentiellement sur l’étude et l’analyse des
états financiers publiés par les entreprises à la clôture de chaque exercice ;
- les écrits à orientation théorie financière au sein desquels on relève la littérature relative à la
finance d’entreprise et celle relative à la finance de marché. La mesure du niveau d’endettement,
de l’autonomie financière, les décisions d’investissement et de financement, les problèmes liés
au coût du capital, à la distribution des dividendes… relèvent du domaine de la finance
d’entreprise. Par contre, les écrits relatifs au fonctionnement et aux opérations sur les marchés
financiers sont du domaine de la finance de marché. A titre illustratif, lorsqu’une entreprise
décide par exemple d’augmenter son capital par émission d’actions nouvelles, on est dans le
domaine de la finance d’entreprise. Lorsque ces actions nouvelles sont admises à la cote, on se
retrouve en finance de marché.
Dans le cadre de ce cours, nous nous focaliserons sur le seul aspect finance de marché qui se
rapporte comme on l’a dit au fonctionnement et aux opérations sur les marchés financiers. En
effet, la globalisation de l’économie a permis un grand essor des marchés financiers. Ce
développement s’est caractérisé par le passage progressif d’une économie d’endettement dans
laquelle prédomine le crédit bancaire (intermédiation ou finance indirecte) à une économie de
marchés financiers dans laquelle prédomine le financement par appel direct à l’épargne
(désintermédiation ou finance directe). Toutefois, l’importance des marchés financiers dans le
financement de l’économie en général et des entreprises en particulier est variable selon les
pays et le degré de développement de leurs marchés.
Par ailleurs, quoique les marchés financiers soient régis par des règles spécifiques, plusieurs
dysfonctionnements traduisent une fragilité intrinsèque. Certains de ces dysfonctionnements
qui concernent le traitement de l’information, sont à l’origine, par exemple, des bulles
financières, d’autres débouchent sur la problématique de la criminalité financière.
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A divers égards, toutes les entreprises opèrent au sein d’un système financier formel ou non,
direct ou indirect. Exemple de système financier formel : le système bancaire, le marché
monétaire, le marché de crédit etc. Exemple de système financier informel : l’emprunt auprès
d’un ami et les tontines. Exemple de système financier indirect : la banque et l’Etat. Exemple
de système financier direct : le marché financier puisque le contrat se passe entre l’épargnant et
l’investisseur.
Historiquement, les marchés financiers constituent le système financier le plus direct, le plus
efficace et le plus rentable. Il est le mieux autorisé de faire rencontrer l’épargne des ménages et
le besoin d’investissement des entreprises.
Avec la mondialisation des marchés et bien évidemment le développement de la technologie de
communication, les marchés financiers ont connu depuis environ dix ans (1999 et 2009) une
évolution extraordinaire ponctuée par des changements et des risques divers dans les différents
environnements.
I- Définition
Le marché financier peut être défini par opposition au marché monétaire et au marché de
crédits. Les trois constituent ce qu’on appelle le marché des capitaux.
A- Le marché financier versus marché monétaire
Le marché monétaire encore appelé marché interbancaire est un marché réservé aux
établissements de crédits. Les banques ayant des excédents de liquidités mettent ces excédents
(contre intérêts) à la disposition des banques ayant des besoins de liquidités. Il s’agit d’un
marché de capitaux à court et à moyen termes (entre un et 5 ans : entre 1 et 2 ans c’est le court
terme, de 3 à 5 ans c’est le moyen terme) par opposition au marché financier sur lequel
s’effectuent des opérations à long terme.
Le marché monétaire se subdivise en deux types : le marché monétaire pur (marché
interbancaire) et le marché des titres de créances négociables (ouvert à tous les agents
économiques).
B- Le marché financier versus marché de crédits
Le marché du crédit quant à lui a trait aux crédits à long, moyen et court termes octroyés par
les banques aux agents économiques. Historiquement, les banques constituent le canal de
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financement le plus ancien. Elles agissent comme des intermédiaires entre épargnants et
investisseurs. Elles s’interposent en quelque sorte entre les agents qui leur prêtent leurs
excédents (sous forme de dépôts à vue et à terme notamment) et les agents qui leur empruntent
des fonds (sous forme de crédits bancaires, permis par la collecte des dépôts). C’est ici qu’on
parle de l’intermédiation bancaire ou de finance indirecte (circuit 1). Dans le cas du marché
financier par contre, l’agent économique qui a une capacité de placement prête directement
(sans intermédiaire autre qu’un pur courtier qui ne fait qu’exécuter physiquement les ordres
d’achat et de vente) à celui qui a un besoin de financement. Ce canal qui est plus direct (finance
directe) est qualifié de « désintermédiation » (circuit 2). On a le schéma ci-dessous :
INSERER SCHEMA (Portait et Poncet, 2008, p.31)
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l’acheteur paie le prix convenu à l’avance au vendeur, et ce dernier lui remet en contrepartie le
sous-jacent ;
- les swaps : conventions par lesquelles deux parties s’entendent pour échanger des flux à des
dates prédéterminées. On distingue les swaps de taux d’intérêt des swaps de devises ;
- les options : c’est le droit et non l’obligation d’acheter ou de vendre un article à un prix
déterminé et pendant une certaine période. Il existe ici deux types d’options : les options d’achat
et les options de vente. Les contrats d’options sont des contrats dits à terme conditionnel.
B- Typologie des marchés financiers selon leur organisation
Différentes distinctions peuvent être opérées quant à l’organisation d’un marché financier. Nous
examinons les plus significatives.
1- Marchés de gré à gré / Marchés organisés
Sur un marché dit de gré à gré, l’échange bilatéral, défini par un contrat privé, se fait au seul
gré des parties, quant à la nature et la quantité du bien échangé, le prix, la durée de l’opération
et son point de départ. Aucune autre entité n’intervient dans le contrat. La flexibilité est
maximale et l’on peut parler de « sur-mesure » car la transaction épouse précisément les besoins
des contractants.
Par opposition, sur un marché organisé, l’instrument est standardisé (nature exacte, quantité,
date d’échéance et s’il y a lieu, horaires et jours de transaction, autorité compétente en cas de
litige etc.). Il est plus réglementé que le marché de gré à gré et, en général, une chambre de
compensation vient s’interposer entre les acheteurs et les vendeurs. Pour reprendre l’analogie
vestimentaire précédente, il s’agit de « prêt-à-porter ». Le marché organisé se caractérise par
une grande sécurité dans la mesure où le risque de contrepartie est le plus souvent négligeable
du fait de l’interposition de la chambre de compensation.
2- L’organisation du Marché des valeurs mobilières en marchés primaire et secondaire
C’est au moment de leur émission que les valeurs mobilières (actions ou obligations) sont
proposées pour la première fois au public. Les transactions concernent ici deux types d’acteurs :
l’entreprise émettrice et le public. Le marché sur lequel l’entreprise émet et vend pour la
première fois ses actions ou ses obligations est appelé marché primaire ou encore marché du
neuf. Les émetteurs déterminent la nature du titre (c'est-à-dire entre l’émission et la vente des
actions ou l’émission et la vente des obligations) et ses caractéristiques (le prix de l’émission et
les modalités de souscription). Les banques jouent un rôle important dans la réalisation
matérielle des émissions d’entreprises (prêts de guichets, garanties de placement…).
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Une fois dans le public, les valeurs mobilières donnent lieu à de multiples transactions,
d’échanges entre vendeurs et acheteurs sur un autre marché appelé marché secondaire ou
marché d’occasion. Par exemple, tel investisseur ayant acheté une action la revend à un autre
investisseur du fait d’un besoin de liquidités. C’est donc un marché qui assure la liquidité des
titres.
Les marchés primaire et secondaire sont indissociables car les épargnants refuseraient de
s’engager à long terme s’ils ne disposaient à tout moment d’un moyen efficace de liquider leurs
actifs ou de recomposer leur portefeuille de valeurs. De plus, le marché secondaire permet la
croissance externe des entreprises par l’acquisition des actions ou prise de participation dans
d’autres entreprises ou fusionner avec elle.
3- Le marché de fixing / le marché en continu
La cotation sur les marchés financiers organisés peut se faire soit par fixage (ou fixing), soit en
continu.
Sur les marchés de fixing, les ordres d’achat et de vente sont entrés et stockés dans un carnet
d’ordres pendant un certain temps. Périodiquement (une ou deux fois par jour), le prix
d’équilibre est déterminé par confrontation de tous les ordres (achats et ventes) présents dans
le carnet de la valeur. Ce prix d’équilibre est celui qui maximise la quantité échangée. Une fois
ce prix fixé, les vendeurs composant l’offre sont servis par ordre de prix croissant, les acheteurs
par ordre de prix décroissant. La procédure de cotation par fixage concerne les titres les moins
liquides, c’est-à-dire sur lesquels les échanges ne sont pas assez fournis pour assurer une
cotation en continu efficace.
Sur les marchés en continu, la formation des cours se fait tout au long d’une plage horaire. La
cotation en continu ne concerne actuellement que les valeurs les plus liquides. Elle comprend
différentes phases :
- la phase d’ouverture (par exemple, 8h 30 – 9h sur Euronext) pendant laquelle le carnet d’ordres
est constitué. Aucune transaction n’est réalisée et les ordres s’accumulent. Un fixing clôt
l’ouverture ;
- la phase de cotation en continu proprement dite (de 9h – 17h sur Euronext) : durant cette
phase, le carnet d’ordres est tenu en permanence et les transactions sont effectuées en continu,
en fonction du carnet d’ordres résiduel, au fur et à mesure que les nouveaux ordres entrent dans
le carnet ;
- la phase de clôture (17h 30 à 17h 35 sur Euronext) : pendant cette phase, un carnet d’ordres
est constitué, les transactions sont arrêtées et les ordres s’accumulent. Un fixing clôt la journée.
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Il faut signaler que l’évolution récente des marchés financiers va dans le sens de la cotation
électronique au détriment de la criée.
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moins bien les informations disponibles, le marché sera plus ou moins efficient, au sens
informationnel.
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légaux (notes d’information, prospection) que tout émetteur doit publier. A posteriori, l’AMF
veille à la bonne application des obligations imposées aux sociétés faisant appel à l’épargne
publique par la loi en matière d’information périodique des actionnaires et des salariés.
Elle établit les règles de bonne conduite relative au service d’investissement et peut également
agir comme auxiliaire de l’autorité judiciaire, ce qui lui confère la qualité d’agir au nom de
l’Etat devant les juridictions civiles et administratives contre un comportement irrégulier.
Deuxièmement, en sa qualité d’autorité professionnelle de droit privé, l’AMF est investie d’une
mission de service public. Ses prérogatives sont d’ordre réglementaire. Elle fixe les conditions
d’exercice et les règles déontologiques à respecter par les prestataires de service
d’investissement. Elle établit les principes d’organisation des marchés réglementés et des
chambres de compensation. Elle assure le contrôle de la réglementation et peut sanctionner les
manquements constatés. Elle est assistée, dans ses missions sur les marchés de valeurs
mobilières, par une entreprise de marché.
II- L’autorité de marché
C’est une entreprise de marché qui gère la bourse. Elle est chargée d’assurer l’organisation, le
fonctionnement quotidien et la sécurité de tous les marchés réglementés ainsi que la bonne
information des épargnants. Sur la place financière française, l’entreprise de marché est
Euronext Paris SA qui a pour rôle :
- d’établir les règles d’organisation, de fonctionnement et de bonne conduite qui doivent être
approuvées par le AMF ;
- d’assurer l’organisation et le dénouement des transactions, l’enregistrement et la publicité des
négociations, la diffusion des cours et le calcul des indices ;
- de décider des suspensions temporaires de cotation ;
- de prononcer l’admission des membres et l’introduction des titres à la cote sous réserve du
droit d’apposition de l’AMF ;
- d’assurer la compensation entre les membres du marché par l’intermédiaire de sa filiale
clearnet et son logiciel clearning21 ;
- d’assurer la promotion et le rayonnement des bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam,
Lisbonne, Porto.
Remarque : depuis 2007, Euronext a fusionné avec le NYSE pour former NYSE-EURONEXT
qui représente désormais la plus grande capitalisation boursière du monde.
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Le prix de l’émission est le prix payé par le souscripteur au moment de l’émission. Dans notre
exemple, on a : prix d’émission = 99,693% du nominal, soit 999,693. Si l’émission se fait à la
valeur nominale, on parle d’une émission au pair. Si le prix est inférieur (respectivement
supérieur) à la valeur nominale, on parle d’émission en dessous du pair (respectivement au-
dessus du pair). La différence entre le prix de l’émission et la valeur nominale représente sur le
plan comptable une prime d’émission payée à l’émetteur par le souscripteur. La prime
d’émission peut être positive ou négative.
Le prix de remboursement représente le prix que va percevoir l’obligataire à l’échéance de
l’obligation c'est-à-dire à la fin de la durée de vie de l’obligation. Les obligations sont
généralement remboursées au pair (à la valeur nominale), mais parfois à un prix supérieur fixe
ou variable. L’éventuelle différence entre le prix de remboursement et la valeur nominale
s’appelle la prime de remboursement.
La maturité est le temps qui reste à courir à partir d’une date d’observation jusqu’au denier
remboursement.
La date de règlement : est le jour où le souscripteur verse le prix de l’émission.
La date de jouissance est celle à partir de laquelle les intérêts commencent à courir.
L’emprunt obligataire est parfois assorti d’un privilège (ou sûreté) constitué soit d’une garantie
réelle (hypothèque ou nantissement) soit d’une garantie personnelle (aval ou caution de la part
d’un tiers, par exemple l’Etat). Certains contrats contiennent par ailleurs des clauses (appelées
« covenants » en anglais) qui imposent des restrictions à l’émetteur, dans le but de protéger
l’obligataire. Ces clauses concernent souvent les conditions dans lesquelles l’émetteur peut
recourir à de futurs emprunts.
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- la syndication : l’émetteur choisit une (ou plusieurs) banque(s) chef(s) de file. Le chef de file
est chargé de constituer un syndicat d’émission regroupant plusieurs banques agissant soit
comme simples intermédiaires (en mettant leurs guichets à disposition), soit, le plus souvent,
comme garants du placement et de la tenue du titre lors de l’émission (les invendus sont alors
achetés par les membres du « syndicat de prise ferme »). Syndicat de prise ferme : ensemble de
banques ou de sociétés financières réunies pour participer à une émission obligataire (emprunt
syndiqué), quels que soient l'émetteur, la monnaie et la place, en s'engageant à souscrire une
part déterminée de l'emprunt, ce qui garantit l'émetteur de recevoir le produit de son émission,
même en cas de placement difficile dans le public.
- l’adjudication concerne les très gros émetteurs tels que le Trésor. L’émetteur indique les
montants offerts et les caractéristiques des titres. Les banques sont en concurrence pour faire
des offres, selon une procédure d’enchères.
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D’une façon générale, la valeur d’une obligation dépend de sa durée de vie, sa duration, sa
sensibilité. Tous ces facteurs sont liés à la notion du temps.
Où D est la duration de l’action, CFt les flux des capitaux à la période t, t la période et i le taux
d’intérêt du marché.
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La duration indique donc le temps nécessaire pour neutraliser les effets contraires qu’une
variation de taux peut avoir sur la valeur de l’obligation et sur le réinvestissement des flux.
Le calcul de la duration suppose le réinvestissement des flux au taux du marché et une variation
infinitésimale de ce taux.
La sensibilité d’une obligation quant à elle est la variation de la valeur de cette obligation
provoquée par la variation d’un point du taux d’intérêt sur le marché.
−𝐷
S = (1+𝑖)
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et au remboursement du principal. En tant que titre convertible, soit à tout moment, soit
pendant une période déterminée dans le contrat, il donne à son détenteur une possibilité
de conversion contre un nombre d’actions (ajustées) déterminé dans le contrat.
Obligations à bons de souscription d’actions (OBSA) : il s’agit d’obligations
classiques auxquelles sont initialement attachés des bons de souscription d’actions de la
société émettrice. Ces bons de souscription représentent des options d’achat d’actions
de la société émettrice.
Autres obligations à clauses optionnelles : sans être exhaustifs, citons les suivantes :
Obligations échangeables contre des actions : contrairement au cas d’une
obligation convertible où des actions sont créées pour satisfaire les demandes de
conversion, l’obligation échangeable ne donne pas lieu à l’émission de nouvelles
actions car elle est, à la demande du détenteur, échangée contre des actions
préexistantes ;
Obligations remboursables en actions (ORA) : à leur échéance, elles seront
obligatoirement (ou facultativement, au gré de l’émetteur, suivant les conditions du
contrat d’émission) remboursées en actions de la société émettrice, selon une parité
définie dans le contrat d’émission ;
Obligations à bons de souscription d’obligations (OBSO) : elles permettent à
l’investisseur d’acquérir par une même opération une obligation à taux fixe et un
bon de souscription sur une autre obligation.
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d’ordre qui les ont agréés. Les négociateurs-compensateurs assurent les opérations de
règlement-livraison par l’intermédiaire de la chambre de compensation du marché, pour les
ordres de leurs clients et ceux émanant des négociateurs (et donc indirectement des collecteurs
d’ordres) selon le prix affiché par le système de cotation. Schématiquement, la transmission des
ordres de bourse peut se présenter de la manière suivante :
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définies par Euronext, mais non réglementé. Pour y être admises, les entreprises doivent
disposer d’un historique financier sur deux ans et d’un flottant minimum de 2,5 millions
d’euros.
- le marché libre ou marché de gré à gré, anciennement appelé marché « hors cote » est un
marché non réglementé réservé aux jeunes sociétés ou aux sociétés trop petites pour accéder
aux autres marchés. A l’opposé de tous les marchés précédents, ce segment n’a pas de véritable
réglementation boursière qui fait de lui un marché à accès libre et de ce fait très risqué.
L’évaluation d’une action est une opération assez complexe dans la mesure où le prix d’une
action à l’instant t est fonction du bénéfice ou du dividende par action distribuée par l’entreprise.
Outre ces deux variables quantitatives, la variation du prix d’une action sur le marché est
fonction des informations ou des faits ou des événements susceptibles d’influencer les
performances ou le patrimoine de l’entreprise dans le futur.
1−(1,1)−7 130
A0 = x 8 + (1,1)7 = 105,66
0,1
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non distribué et ne prévoit pas la réintégration de ces profits conservés par l’entreprise dans le
calcul de An. Ce modèle est séduisant, mais peu crédible sur le plan pratique.
II- La méthode du PER
La méthode PER (Price Earning Ratio) se fonde sur le coefficient de capitalisation des bénéfices
(qui n’est rien d’autre que la traduction française de PER). C’est un ratio utilisé pour repérer
les actions surcotées et les actions sous-cotées. Par définition, le PER est le rapport
Cours/Bénéfice. Le calcul peut porter, indifféremment, sur la capitalisation boursière rapportée
au résultat global de la société ou sur la valeur de l’action rapportée au bénéfice net par action.
Dans ce dernier cas, nous écrirons :
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 (𝑜𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣é𝑒) 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑥
PERx = 𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑛𝑒𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑥
Quand la notion de PER est utilisée à des fins d’évaluation, la valeur de l’action x est estimée
en multipliant le bénéfice net de x par le PER observé pour les sociétés cotées, comparables à
x en termes d’activité, de risque et de croissance. On a donc :
Valeur (théorique) de l’action x = PER (sociétés comparables) X Bénéfice net par action x.
En pratique, il existe pour chaque secteur d’activité une estimation empirique du PER, fondée
sur les valeurs boursières des sociétés cotées et des bénéfices qu’elles dégagent. Ce PER du
secteur est modifié, pour son application à la société x, en fonction du risque et du potentiel de
développement propre à cette dernière. Notons que le PER diminue avec le taux d’intérêt et le
risque affectant l’action et augmente avec la croissance espérée de cette dernière.
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de gros, en d’autres termes, il obtient moins d’unités monétaires étrangères pour un même
montant de monnaies échangées.
Les montants négociés sur les marchés des changes sont considérables : en moyenne
quotidienne, ils sont aujourd'hui de l'ordre de 4000 milliards de dollars américains.
La plus grande partie de ces transactions résulte d'investissements directs à l'étranger,
notamment sur les différents marchés financiers, et seulement 1% sont liées à des opérations
commerciales [DERRICK, 2002]. Au-delà des montants échangés, il faut noter que ce marché
est très liquide, dans le sens où les échanges portant sur des volumes importants peuvent être
réalisés rapidement, sans faire varier les cours de change de manière significative. Les cours
peuvent changer jusqu'à 18 000 fois par jour sur les devises les plus actives [données du Fond
Monétaire International 1996].
Section II : Les différents intervenants et leurs motivations sur le marché des changes
Les intervenants sur le marché des changes sont de plusieurs types :
- les banques : elles interviennent pour le compte de leurs clients ou pour leur propre compte,
notamment par leur activité de market making consistant à proposer un cours de change à l'achat
et à la vente et à se porter contrepartie dans des transactions initiées par d'autres intervenants.
- les courtiers : leur rôle consiste à trouver des contreparties aux demandes qui leur sont
adressées, moyennant une commission.
- les banques centrales : elles interviennent de manière ponctuelle, essentiellement pour
influencer la valeur de leur monnaie, notamment dans le cadre d'actions concertées au niveau
international.
- les clients : sociétés commerciales ou institutions financières n'ayant pas accès directement au
marché des changes, elles réalisent des opérations de change consécutives à des opérations
commerciales ou financières à l'international.
Comme il n’existe aucun lieu au monde où se formeraient les taux de change, ces différents
intervenants sont en contact permanent les uns avec les autres (par téléphone, par télécopie ou
internet).
Les opérations interbancaires sont les plus importantes. Mais le développement du courtage
électronique et la concentration du secteur bancaire ont permis de réduire ces opérations.
Les motivations des intervenants sur le marché des changes sont de quatre types :
- la spéculation : c’est une prise de position sur un marché et une devise en fonction
d’anticipations concernant l’évolution de la valeur de cette devise. Elle représente la motivation
de la quasi-totalité des opérations. C'est elle qui crée la liquidité du marché.
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- la couverture : c’est une prise de position qui vise à rendre certaine ou quasiment certaine la
situation de l'intervenant quelle que soit l'évolution des cours de change, c'est à dire à annuler
le risque d'une position initiale.
- l'arbitrage : c’est une prise de position sur plusieurs marchés ou devises afin de tirer parti
d'anomalies de prix passagères, et de dégager un profit sans risque immédiat. Les arbitragistes
contribuent à niveler le niveau des prix et à assurer l'équilibre entre les différents marchés.
- la motivation de transaction : c’est une prise de position visant à obtenir les devises nécessaires
pour honorer un paiement.
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EUR/GBP = EUR/USD. USD/GBP = 0,9213. 0,6863 = 0,6323, c'est-à-dire qu'1 euro peut être
échangé contre 0,6323 livre sterling.
En réalité, le cours de change au comptant comprend deux prix.
- Le premier est appelé cours acheteur (ou bid). C'est le prix auquel le cambiste accepte
d'acheter la devise.
- Le second est appelé cours vendeur (ou ask). C'est le prix auquel le cambiste accepte de vendre
la devise.
Le cours acheteur est toujours inférieur au cours vendeur. L'écart est appelé spread. Il permet
de rémunérer le cambiste. Il est d'autant plus élevé que la devise est peu liquide et très volatile.
Ainsi, lorsqu’on indique : EUR/USD = 0,9263 – 0,9268
Cela signifie qu'il est possible de vendre sur le marché interbancaire des changes au comptant
1 euro pour 0,9263 dollar américain et d'acquérir 1 euro pour 0,9268 dollar américain.
Inversement, il est donc possible de vendre 1 dollar américain pour 1/0,9268=1,0790 euro et
d'acheter 1 dollar américain pour 1/0,9263=1,0796 euro, soit USD/EUR = 1,0790 – 1,0796.
En pratique, les banques communiquent à leurs clients des cours de change acheteur et vendeur
pour lesquels le spread est supérieur au spread observé dans les transactions interbancaires. La
différence constitue la rémunération de la banque. Elle est d’autant plus faible que la devise est
traitée couramment, que le montant de la transaction est important, que la banque entretient des
relations suivies avec le client.
Les cours de change sont actualisés en temps réel ou mis à jour régulièrement.
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- le vendeur livre le produit ou le titre à une certaine échéance au prix fixé lors de la négociation.
Il espère que le cours va diminuer pour acheter alors moins cher ce qu’il va apporter : on dit
qu’il est baissier. A l’opposé d’un vendeur au comptant, un vendeur à terme peut ne pas
posséder le produit qu’il vend au moment de la transaction, il lui faut simplement être capable
de le détenir à l’échéance.
L’on comprend de ce fait que, sur les marchés à terme, ce ne sont pas les produits couverts (les
sous-jacents) qui circulent, mais des papiers (les contrats) représentatifs de ces actifs sachant
qu’un actif sous-jacent est le produit ou le titre sur lequel porte une opération à terme.
Toutefois, pour qu’on parle de marché à terme, il faut que :
- les actifs sous-jacents soient fongibles, c’est-à-dire ne pas être individualisables. Ainsi il
n’existe jamais de marchés à terme sur des produits identifiables par des marques ;
- les prix du sous-jacent soient non seulement volatils (fluctuants), mais aussi libres, c’est-à-
dire fixés sans entrave ;
- on y trouve des opérateurs financiers à savoir les producteurs et les négociants d’un côté, et
les spéculateurs de l’autre. Les producteurs et les négociants interviennent sur ce marché dans
le but de se protéger contre les risques de variation de prix. Les spéculateurs quant à eux sont
des opérateurs qui acceptent prendre sur eux des risques dont les premiers veulent se
débarrasser. En d’autres termes, sur les « futures », les spéculateurs sont considérés comme les
contreparties des opérations des producteurs et négociants.
2- Les caractéristiques des opérations sur les marchés à terme organisés
Sur les marché à terme, les opérations sont standardisées, négociables et sécurisées par une
chambre de compensation.
a) La standardisation des contrats : l’agent souhaitant se couvrir doit s’adapter aux trois critères
standardisés des contrats proposés :
- leur nature : car il n’existe des contrats que sur quelques actifs sous-jacents ;
- la valeur nominale uniforme de chaque contrat ;
- leurs échéances sont déterminées : soit mensuelles, soit trimestrielles.
b) La négociabilité des contrats : sur les marchés à terme, les titres émis sont négociables à tout
moment grâce à la présence des intermédiaires.
c) L’existence d’une chambre de compensation : cette chambre assure la sécurité des
transactions notamment en recevant le montant de la couverture versée par les opérateurs (dépôt
de garantie et appels de marge), en suspendant temporairement les opérations en cas de
variations trop importantes des cours, en assurant la gestion administrative et comptable des
transactions etc.
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Contrat à terme euro 5 ans (Option sur contrat à terme euro 5 ans) ;
Contrat à terme E-note 2 ans.
- les contrats de taux d’intérêt à court terme : il s’agit du contrat à terme EURIBOR 3 mois (et
l’option sur contrat à terme EURIBOR 3 mois).
Les contrats de marchandises quant à eux portent sur les sous-jacents tels que le sucre blanc, le
blé, le colza etc.
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Analyse : - Monsieur Karawa est acheteur d’une option d’achat : il verse la prime au vendeur,
soit 20 * 10 = 200 frs.
- Monsieur Karawa aura, s’il le souhaite, le droit d’acheter 10 actions AXA, au prix de 116 frs,
jusqu’à l’échéance de décembre.
- Monsieur Karawa espère une hausse des cours, de manière à pouvoir revendre les actions à
un prix supérieur au prix d’exercice.
B- Principes de base
Les principes sur lesquels reposent tous les contrats d’options sont :
- le paiement d’une prime : c’est l’acheteur de l’option qui verse à titre définitif la prime au
vendeur, le jour de la négociation. Cette prime constitue le prix (ou la valeur) de l’option et fait
l’objet d’une cotation tant que la date d’échéance n’est pas arrivée.
- l’option peut donner lieu à plusieurs décisions de la part de l’acheteur :
Exercice de l’option : si les conditions lui sont favorables, l’acheteur de l’option peut
prendre la décision d’acheter (si option d’achat) ou de vendre (si option de vente) l’actif
sous-jacent au prix d’exercice : on dit qu’il exerce l’option. Toutes les options ne sont pas
exercées selon les mêmes modalités. Il existe deux modes d’exercice :
L’option américaine : elle peut être exercée à tout moment jusqu’à l’échéance ;
L’option européenne : qui ne peut être exercée qu’à l’échéance.
La vente de l’option : l’option peut être revendue par l’acheteur ;
L’abandon de l’option : lorsqu’à l’échéance, l’option n’a été ni exercée, ni vendue par
l’acheteur, c’est qu’elle n’a plus de valeur (valeur cotée nulle). L’acheteur, qui s’est trompé
dans ses prévisions, perd la prime.
- le vendeur de l’option est tributaire de la décision de l’acheteur :
En cas d’exercice de l’option : pour une option d’achat, l’acheteur prend la décision
d’acheter l’actif sous-jacent à l’option, aux conditions prévues (prix d’exercice, quantité),
et le vendeur est obligé de vendre cet actif aux mêmes conditions. Pour une option de vente,
l’acheteur prend la décision de vendre l’actif sous-jacent à l’option, aux conditions fixées
et le vendeur est obligé d’acheter.
En cas d’abandon de l’option, le vendeur n’est soumis à aucune obligation et il obtient un
résultat égal à la prime encaissée.
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Plus l’option est en dedans, plus sa valeur intrinsèque est importante. En revanche, quand une
option est en dehors, la prime est faible puisqu’elle ne comprend que la valeur temps.
D- Les stratégies de base d’utilisation des options
Rappelons que les quatre positions de base sont : l’achat d’une option d’achat, la vente d’une
option d’achat, l’achat d’une option de vente et la vente d’une option de vente. Ces quatre
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positions de base et les résultats obtenus, à l’échéance, en fonction du cours au comptant (C)
du support, du prix d’exercice (K) et du montant de la prime (p), peuvent être schématisés
comme présentés ci-dessous.
1- Achat d’une option d’achat
L’acheteur anticipe une hausse des cours : spéculation à la hausse. Graphiquement, on a :
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L’acheteur d’une option risque, au maximum, de perdre la prime. Par contre, il peut espérer des
gains, qui sont en principe, illimités. Le vendeur d’une option peut espérer gagner, au
maximum, le montant de la prime. Par contre, il risque des pertes qui sont en principe illimitées.
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Dans tous les cas, l’opérateur a intérêt à prendre une couverture pour se protéger contre ces
risques. Il va dès lors passer un contrat de gré à gré avec un vendeur, contrat qui est un
engagement ferme de la part de l’acheteur à prendre livraison à terme et de la part du vendeur
à livrer à terme. Cet exemple basé sur les opérations sur marchandises peut s’étendre aux
opérations de prêts et d’emprunts (couverture contre le risque de prix) et aux opérations
internationales (couverture contre le risque de change). Sur le marché financier, les contrats de
gré à gré ont surtout trait au risque de taux d’intérêt et au risque de taux de change.
Il existe sur le marché financier des contrats pour se protéger contre le risque de taux d’intérêt
et des contrats pour se protéger contre le risque de change.
Les contrats orientés vers la protection contre le risque de taux d’intérêt sont :
- les forward-forward ;
- Le Forward Rate Agreement (FRA);
- Les contrats de swap de taux d’intérêt ;
- Les contrats de type optionnel à l’instar des contrats de cap, de floor et de collar.
En ce qui concerne les risques de change, on va retrouver les contrats suivants :
- Les contrats de swap de devise ;
- les garanties COFACE (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur) ;
- le change à terme etc.
II- Les contrats orientés vers la protection contre le risque de taux d’intérêt
Plusieurs instruments existent, chacun devant être adapté au risque de taux que l’agent veut
couvrir, au prix qu’il accepte payer pour se couvrir et à sa capacité de gérer si nécessaire
l’instrument utilisé. Il est possible de regrouper ces instruments en deux catégories :
- ceux qui correspondent à des opérations de gré à gré entre un agent économique et une
institution financière ;
- ceux qui correspondent à des opérations effectuées sur un véritable marché, ce sont des
instruments dits négociables.
A- Les swaps de taux d’intérêt
Un swap est une convention entre deux parties par laquelle elles s’entendent pour échanger des
paiements à des dates prédéterminées et selon les modalités convenues entre elles. Le but de
cet échange est d’améliorer le coût et les conditions de financement en tirant bénéfice d’un
avantage que chacune d’elles peut avoir sur un segment de marché et en le troquant contre un
avantage similaire dont peut bénéficier l’autre partie sur un autre segment de marché (cette
définition est aussi valable pour le swap de devise).
Il existe plusieurs situations dans lesquelles l’entreprise se trouve exposée au risque de taux :
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Prendre des dispositions pour éviter les inconvénients décrits ci-dessus, c’est se couvrir contre
le risque de taux d’intérêt.
L’une des techniques de couverture contre ce risque est le swap de taux d’intérêt. Ainsi, un
swap de taux d’intérêt est l’échange d’un taux fixe contre un taux variable, ou inversement de
manière à annuler le risque de taux auquel l’entreprise est exposée.
Exemple : L’entreprise E a contacté un emprunt de 1 000 000 frs au taux fixe de 6%. Cet
emprunt est remboursable in fine dans 5 ans. Le trésorier anticipe une baisse des taux et décide
de conclure un swap avec la banque B de manière à passer d’un endettement à taux fixe à un
endettement à taux variable… et de profiter ainsi de la baisse des taux.
Le contrat prévoit que, à la fin de chaque année, la banque B versera des intérêts au taux fixe
de 5,5% tandis que E versera à B des intérêts au taux variable TAM (taux annuel monétaire)
sachant que la base de calcul des intérêts est de 1 000 000 frs. En fait, seul le différentiel
d’intérêt fait l’objet d’un règlement.
Analyse des situations :
Avant le swap
E
Verse le taux fixe…….6%
E est endettée à taux fixe. Elle est exposée au risque de taux (en cas de baisse, sa charge d’intérêt
ne diminuerait pas).
Après le swap
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Résultat : E se trouve endettée au taux variable TAM + 0,5%. Le risque de taux a été couvert.
Déroulement du contrat
A la fin de chaque année, il y aura, entre E et B, règlement du différentiel d’intérêt, lequel sera
fonction de TAM.
Supposons que le TAM soit de 5% à la fin de la première année et de 5,75% à la fin de la
deuxième année :
Années 1 2
TAM 5% 5,75%
Différentiel d’intérêt B verse à E : 1000000 (5,5% E verse à B : 1000000
- 5%) = 5000 (5,75% - 5,5%) = 2500
Coût de l’emprunt (TAM + 5,5% 6,25%
0,5)
B- Le FRA
Le FRA est une opération qui permet de fixer aujourd’hui, le taux d’intérêt d’un emprunt ou
d’un placement futur. Le taux fixé est un taux de n’importe quelle maturité jusqu’à un an. La
date future ou période de couverture varie d’un mois à deux ans. Par convention, un trésorier
qui craint une hausse de taux (situation d’emprunteur) achète un FRA, celui qui craint une
baisse de taux (situation de prêteur) vend un FRA.
Le contrat de FRA porte uniquement sur le taux d’intérêt : à n’aucun cas, il y a prêt ou emprunt
effectif à l’échéance du contrat. Il y a seulement règlement en espèces du différentiel d’intérêts
entre le taux garanti (Tg) et le taux de marché (Tm) pris comme taux de référence du FRA à la
date d’échéance :
Si Tm > Tg, le vendeur du FRA (le prêteur) paie la différence à l’acheteur
(l’emprunteur) ;
Si Tm < Tg, l’acheteur paie la différence au vendeur.
Un trésorier qui veut bloquer un taux d’emprunt sur 3 mois dans 6 mois va acheter un FRA « 6
contre 9 ». Étant donné que le différentiel d’intérêt est versé à la date d’échéance du FRA c’est-
à-dire en début de période effective du prêt ou de l’emprunt, le calcul de ce différentiel est le
calcul d’intérêt précompté (actualisation du différentiel d’intérêt). On a :
(𝑇𝑚−𝑇𝑔)𝑗 𝑥 𝐶 1
INT = x 𝑇𝑚 𝑗
360 𝑥 100 1+
360 𝑥 100
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Exemple : l’entreprise E doit emprunter 4 millions d’euros dans 3 mois pour 6 mois. Anticipant
une hausse du taux, elle souhaite fixer celui-ci aujourd’hui. Pour cela, elle achètera un FRA « 3
contre 9 » à 3,5%. A l’échéance (c'est-à-dire dans 3 mois à partir de la date de signature du
contrat), le taux de 6 mois est de 4%. Ainsi, l’acheteur du FRA (l’entreprise E) reçoit :
(4−3,5)𝑥 180 𝑥 4000000 1
INT = x 4𝑥 180 = 9803,92 €
360 𝑥 100 1+
360 𝑥 100
Résultat : à la date d’échéance, l’entreprise empruntera à 4%, mais comme elle recevra un
différentiel d’intérêt de 0,5%, le coût de son emprunt sera de 3,5%.
E 1000000 euros B
1160000 USD
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Echange des intérêts (avec les intérêts qu’elles reçoivent, E et B peuvent régler leurs propres
prêteurs).
Troisième étape (fin deuxième année)
E 1000000 euros B
1160000 USD
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rapporte cette action, mais aussi la plus-value éventuelle qu’il en tire (Pt – Pt-1). De ce fait, le
taux de rentabilité d’un titre ou d’un portefeuille sur une période est calculé par la formule :
Dt + (Pt – Pt−1)
Rt = Pt−1
Où Rt constitue le taux de rentabilité de l’action i ou du portefeuille i pendant la période t ; Dt
le dividende à l’encaissement pendant la période t, Pt le cours de l’action à la fin de la période
t ; Pt-1 le cours de l’action à la fin de la période t-1.
Il s’agit là d’une formule de calcul de rentabilité passée d’une action ou d’un portefeuille
d’actions, puisque les différentes variables sont supposées connues et données.
Cependant, l’investisseur qui souhaite acquérir l’action x ou le portefeuille x est surtout
intéressé par sa rentabilité future. Pour évaluer celle-ci, il devra prévoir les cours et les
dividendes possibles en leur affectant des probabilités, ce qui conduira au calcul de l’espérance
mathématique de la rentabilité.
Soient r1, r2,…, rk les k rendements possibles d’un titre, les réalisations de la variable aléatoire
R ; soient p1, p2,…,pk les probabilités correspondantes.
L’espérance des rendements du titre est définie par :
E = p1r1 + p2r2 +…+pkrk = ∑𝑘𝑘=1 𝑝𝑘 𝑟𝑘
L’opérateur d’espérance est linéaire, il vérifie la propriété :
E [∑𝑁 𝑁
𝑖=1 𝑥𝑖 𝑅𝑖 ] = ∑𝑖=1 𝑥𝑖 E(Ri)
x1, x2,…, xN sont les proportions de la richesse de l’investisseur placées dans les titres 1,2, …,N.
Ainsi, l’espérance des rendements d’un portefeuille de titres est égale à la somme pondérée des
espérances des titres qui le composent.
II- Le risque
Etant donné que le présent est connu avec certitude, l’investissement en valeurs mobilières
constitue l’échange d’un avantage certain et immédiat contre un avantage futur et incertain. De
ce fait, le détenteur d’actions ou d’un portefeuille d’actions court un risque qui peut être défini
comme l’incertitude qui affecte la rentabilité future de ces actions. Si la rentabilité future est
susceptible de fluctuer fortement, le risque est élevé et inversement. Ainsi, peut-on assimiler le
risque d’un investissement à la dispersion ou variabilité de sa rentabilité. Autrement dit, la
mesure du risque est donnée logiquement par la variance ou l’écart-type des rentabilités
possibles.
La variance est la somme des carrées des écarts à la moyenne :
V(R) = E [(R – E(R)) 2], ou après un calcul classique
V(R) = E(R2) – (E(R))2, ou encore V(R) = ∑𝑛𝑘=1 𝑝𝑘 [𝑟𝑘 − 𝐸(𝑅)]2
L’écart-type mesure l’écart moyen à la moyenne : σ (R) = √𝑉(𝑅)
La covariance entre deux variables aléatoires indique si elles ont tendance à évoluer dans le
même sens ou non :
Cov (R1, R2) = E [(R1 – E(R1))(R2 – E(R2))] = E(R1 x R2) – E(R1) E(R2).
Ainsi, le risque d’un portefeuille composé de deux titres est donné par :
1er cas : Les rentabilités des titres sont indépendantes, on a :
V(Rp) = a12 V(R1) +a22 V(R2)
2ème cas : Les rentabilités des titres ne sont pas indépendantes, on a :
V(Rp) = a12 V(R1) +a22 V(R2) + 2 a1 a2 cov(R1, R2)
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cov(R1 ,R2 )
Le coefficient de corrélation est défini par : Corr (R1, R2) = 𝜎(𝑅
1 )𝜎(𝑅2 )
Ses valeurs sont comprises entre -1 et 1.
- une valeur de -1 signifie que les titres évoluent en sens inverse ;
- une valeur de 1 signifie que les titres évoluent dans le même sens ;
-une valeur de 0 signifie qu’il n’ya pas de relation linéaire entre leurs évolutions.
Exemple (Gestion de portefeuille, J.L. Viviani, 2001, p. 69)
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