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Introduction :
Dans le monde des affaires, la nécessité de financer les activités et les initiatives d'une
entreprise est une réalité omniprésente. Que ce soit pour stimuler la croissance, développer de
nouveaux produits, ou renforcer la position concurrentielle sur le marché, les entreprises ont
souvent recours à diverses techniques d'appel de fonds pour répondre à leurs besoins
financiers.
Parmi les stratégies les plus couramment utilisées figurent l'augmentation de capital, l'emprunt
obligataire, l'apport de nouveaux fonds propres, et le capital-risque. Ces techniques offrent
des voies différentes pour lever des fonds, chacune avec ses avantages, ses inconvénients et
ses implications pour l'entreprise et ses parties prenantes.
Dans ces feuilles, nous explorerons en premier lieu la technique d’augmentation de capital, en
passant par la suite à l’emprunt obligataire, puis nous nous s’intéresserons aux nouveaux
fonds propres.
1. Augmentation de capital
1.1. Contexte :
Pour garantir son accès aux crédits bancaires, l’entreprise doit assurer sa solvabilité et
l’équilibre de sa structure bilantielle (volume des fonds propres et celui des dettes) toute en
réalisant à la fois la satisfaction des banques et des actionnaires, ce qui nécessite la
maximisation de son niveau des fonds propres. Pour ce faire l’entreprise pourra passer par 3
voies : la maximisation du résultat net comptable et la minimisation de distribution des
dividendes, la réévaluation du bilan et finalement l’augmentation du capital.
Entament par la première voie ; indépendamment aux outils utilisés par la direction pour
s’emprunter auprès des banques, la maximisation du résultat net comptable n’est que le fruit
des décisions de gestion prises tout au long de l’exercice comptable écoulé. La minimisation
de la distribution des dividendes n’est toujours perçue que comme une solution théorique,
parce que l’entreprise serai toujours dans l’obligation de rémunérer ses actionnaires en
dividendes pour éviter tout risque d’offre publique d’achat (OPA).
Quant à la deuxième voie, La réévaluation du bilan permet de maximiser le niveau des fonds
propres en ajustant la valorisation des actifs, notamment des biens immobiliers ou des
investissements, à leur juste valeur marchande actuelle. Cette augmentation des fonds propres
peut être bénéfique car elle permet d'améliorer la capacité de l'entreprise à obtenir un
financement et à investir. De plus, en utilisant la réévaluation du bilan, les entreprises peuvent
également réduire leur charge fiscale en reportant les gains d'appréciation d'actifs, ce qui peut
être avantageux sur le plan fiscal.
En fin, l’augmentation du capital est un mécanisme par lequel l’AGE d'augmenter ses fonds
propres en émettant de nouvelles actions ou en augmentant la valeur nominale des actions
existantes.
L’apport en nature
Il s'agit des biens matériels ou immatériels apportés à la société par les associés ou des tiers
désirant devenir associés. Ces actifs peuvent revêtir différentes formes, telles que des biens
immobiliers, des équipements, des machines ou des droits commerciaux. Les nouveaux
apports en nature contribuent à renforcer les ressources internes de l'entreprise et à intégrer de
nouveaux actifs dans son patrimoine, favorisant ainsi sa croissance et son développement.
La conversion de créances en actions est un processus par lequel une entreprise convertit des
dettes ou des créances détenues par des créanciers en actions de la société.
Pour le premier cas, lorsque l’obligataire se débarrasse de la qualité de créancier pour devenir
actionnaire, les charges de l’entreprise liées aux coupons sur obligations seront éliminées
résultant l’amélioration du résultat de l’entreprise. En contrepartie, l’entreprise sera dans
l’obligation de distribuer les dividendes aux nouveaux actionnaires.
Quant au cas secondaire ou les créanciers savent à l’avance que l’entreprise ne peut pas les
rembourser, deux hypothèses sont illustrées :
Dans la première, la solution optimale pour un obligataire est de rester créancier, car
l’entreprise est supposée qu’elle sera liquidée. Au lieu de devenir actionnaire et ne récupérer
sa part si l’hypothèse est vérifiée, il sera mieux pour l’obligataire de ne pas faire la conversion
pour récupérer au moins une portion de sa créance.
Pour la deuxième hypothèse, les créanciers sont optimistes même s’ils savent que la situation
de l’entreprise est difficile, ils ont toujours l’espoir qu’elle sera redressée et qu’elles
retrouveront le montant de créance en revendant leurs actions.
L’incorporation des réserves est l’opération qui consiste à transformer les réserves de la
société en capital social. Cette opération a pour effet l’augmentation du nombre ou de la
valeur nominale des titres, mais elle ne modifie pas la valeur intrinsèque de la société.
La prime d'émission est une compensation versée par les nouveaux souscripteurs,
correspondant à la valorisation prise par l'entreprise au fil du temps. Elle représente un
supplément que doit verser le nouvel investisseur en plus de son apport
Exemple 1 :
Une société anonyme, au capital de 100.000 DH divisé en 1000 actions de 100 DH décide
d'augmenter son capital par émission de 500 actions de 100 DH émises à 120 DH La valeur
mathématique intrinsèque de l'action avant cette augmentation est égale à 150 DH Calculer la
prime d'émission.
DS DA
Définition Le droit préférentiel de souscription Le droit d’attribution est créé pour
intervient dans le contexte d'une permettre, à une entreprise, à l’occasion
Augmentation de Capital afin de permettre d’une augmentation de capital, de
aux actionnaires existants de maintenir pouvoir procéder à une distribution
leur taux de participation dans le capital d’actions gratuites, c'est-à-dire lorsqu’une
de la société. Ce droit permet aux société décide d’offrir, à ses actionnaires,
actionnaires qui le détiennent de souscrire de nouveaux titres, en fonction du
aux nouvelles actions en priorité nombre de ceux qu’ils détiennent déjà.
Formule n nC
DS= (C−E) DA=
N +n N +n
de calcul1
Bien que l'obligation d'information puisse être perçue comme une contrainte en raison des
coûts et de la complexité associés à la divulgation d'informations financières et
opérationnelles, elle renforce également la transparence de l'entreprise. Une communication
1
Avec :
N : nombre d’actions composant le capital avant augmentation de capital
n : nombre d’actions émise à l’occasion de l’augmentation de capital
C : le cours de l’action avant l’augmentation de capital
E : le prix d’émission de nouvelles actions
transparente peut améliorer la confiance des investisseurs et favoriser une meilleure
évaluation de la valeur de l'entreprise
La possibilité d'une offre publique d'achat hostile, bien qu'elle puisse être initialement perçue
comme une menace par la direction et les actionnaires de l'entreprise visée, peut également
agir comme un catalyseur pour des initiatives de gestion plus efficaces et des stratégies visant
à créer de la valeur à long terme.
2. Emprunts obligataires
Taux de rendement actuariel est le rendement que réaliserait l’investisseur s’il détient ses
obligations jusqu’à l’échéance.
Quelles est la différence entre le taux de rendement actuariel et le taux d’intérêt nominal ?
L’E/se emprunteuse peut offrir plusieurs avantages aux investisseurs, dont les primes
d’émission et les primes de remboursement. Alors, si on rajoute les PE et les PR au taux
d’intérêt, on aura 3 avantages accordés et donc le taux d’intérêt nominal sera inférieur au taux
de rendement actuariel. Le TRA est l’information la plus importante que cherche les
obligataires, parce qu’il permet de comparer plusieurs obligations.
Les paiements d'intérêts sont calculés en multipliant le solde restant du prêt par le taux
d'intérêt annuel (6%).
Le taux actuariel de l’emprunt à l’émission i’, est tel qu’il satisfait l’égalité
n
i 1−( 1+ ⅈ ' )
qM=qMr n
×
1−( 1+ ⅈ ) i'
n
1−( 1+ ⅈ ' ) M r i
= × n
i' M 1−( 1+ ⅈ )
Forme de cotation des obligations : C’est la façon avec laquelle les obligations sont cotées sur
le marché secondaire. Les obligations sont cotées :
Exemple :
Supposons que la valeur nominale de l’obligation 1 (B1) est de 1000 et la valeur nominale de
l’obligation 2 (B2) est de 10.000. Un an après l’émission des deux obligations, la valeur de
B1=1200 et B2=9000. On peut remarquer que B1 a pris de la valeur, alors que B2 a perdu sa
valeur. Si les B n’étaient pas cotées en pourcentage du nominale, l’investisseur dirait que B2 a
plus de valeur sur le marché que B1. Alors que c’est B2 a perdu sa valeur. Et donc les prix
seront : B1=120% et B2=90%
Au pied du coupon couru, et non l’échus à payer : Dans la valeur affichée en Bourse, nous
n’allons pas inclure la valeur du coupon couru et non l’échus à payer. Coupon couru et non
échus à payer : est un intérêt relatif à une période de détention, mais il sera payer à
l’échéance.
Exemple : Supposons que le coupon d’une B est de 1000 DH. 1000 ne sera versée qu’à la date
anniversaire de l’emprunt. Si on a émis le titre en Janvier, l’obligataire recevra 1000 en fin
Décembre. On est à fin Mars, l’intérêt couru et non l’échus à payer est l’intérêt qui rémunère
3 mois de détention :
10003 12 =250.
Cotation au pied du coupon couru : la valeur qui sera affiché en Bourse ne va pas prendre en
compte la valeur du coupon couru et non échus à payer, pour ne pas biaiser la comparaison
entre les obligations. Par contre, quand on va déterminer le prix de vente de l’obligation, nous
allons rajouter à la valeur du marché, la valeur du coupon couru. Parce que l’investisseur qui
va acheter l’obligation va payer à son détenteur sa valeur de marché plus la valeur du coupon
couru.
2.4.2. Evaluation
En principe, le taux de marché impacte la valeur de l’obligation ; une corrélation positive est
constatée entre les deux. En effet la valeur théorique de l’obligation correspond à la valeur de
la série des flux de trésorerie actualisée au taux de rentabilité exigée par le marché.
La valeur de l’obligation varie non seulement en fonction du taux d’intérêt, mais également à
la durée (n), le montant de coupon (C), et la valeur de remboursement (R) .
Sensibilité Duration
Définition La duration est une sorte de délai de Le coefficient de sensibilité
récupération du capital, c’est la date à mesure une variation relative
laquelle s’opère théoriquement le retour sur du prix de l’obligation
investissement. C’est une sorte de durée de consécutive à une variation
vie moyenne du titre. A l’issue de cette date, absolue du taux d’intérêt de
on dira que l’investisseur est immunisé 1%.
contre tout risque de taux
Formule de n
−D
∑ j F j ∕ ( 1+r ) j s=
( 1+r )
calcul D= j=1n
∑ F j ∕ ( 1+r ) j
j=1
Application : Soient
VN= 120
n=4ans
r=12%
408 , 22
D= =3 , 40 Le 24/5/N+4 , l’investisseur sera immunisé contre les
120
fluctuations du taux d’intérêt, c’est la date à laquelle s’opère théoriquement le retour sur
investissement. Autrement dit, son objectif sera atteint sans risque de taux.
−3 , 40
S= =−3,0357 Si le taux d’intérêt diminue en valeur absolue de 1%, la
1 , 12
valeur de l’obligation augmente de 3,0357%.
S et D sont d’autant plus élevés que la durée restant à courir sur l’obligation est élevé
Corrélation négative entre les taux d’intérêt et S
Corrélation négative entre les taux d’intérêt et D également
D et S sont d’autant plus élevés que le coupon est faible
L’obligation à coupon zéro a une duration égale à sa durée
Toutes les obligations de même duration sont équivalentes en termes de sensibilité au
risque du taux et en particulier à une obligation de coupon zéro
Anticipation d'une baisse des taux Anticipation d'une hausse des taux
d'intérêts d'intérêts
Les obligations convertibles C’est un titre hybride. Un bon y est attaché, permettant de convertir
avec bon de souscription cette obligation en action ou actions, et d'acheter en plus des actions.
d’action L'entreprise émettrice peut avoir racheté ses propres actions dans cette
optique, ou émettre de nouvelles actions.
Bons de souscriptions Les BSA sont des valeurs mobilières donnant à un investisseur le droit (pas
d’action (BSA) l’obligation) d'acquérir une ou plusieurs actions à un prix fixé au préalable
durant une période limitée dans le temps.
Actions à bon de L’action à Bon de Souscription d’action (ABSA) est une action de type
souscription d’actions hybride. Elle comprend une action de type classique auquel est attaché un droit
(ABSA) représenté par le Bon de Souscription d’action ou BSA. Ce B.S.A. correspond
à un titre financier à durée de vie limitée qui permet à son détenteur d’acheter
une certaine quantité d’actions à un prix convenu à l’avance. L’ABSA est
souvent émise pour faciliter une augmentation de capital dans un climat peu
enclin à ce type d’opérations.
Action à dividende Les actions à dividende prioritaire sans droit de vote (ADPSPV) sont des titres
prioritaire sans droit de financiers émis par une société qui accordent à leurs détenteurs un droit
vote (ADPSPV) préférentiel sur le versement des dividendes, mais qui ne confèrent pas de droit
de vote lors des décisions prises en assemblée générale des actionnaires.
Action à droit de vote L'Action à droit de vote double, permet d'affermir le Contrôle des actionnaires
double (ADVD) actuels en dérogeant au principe légal selon lequel le nombre de voix attaché
aux actions est obligatoirement proportionnel à la Quotité de Capital qu'elles
représentent (principe d'"une action - une voix").
Actions à bons de L'action à bons de souscription d'obligations est un titre hybride qui contient
souscription d’obligations une action et un droit de souscription. Ce droit de souscription permet à son
convertibles (ABSOC) propriétaire d'acquérir des obligations à un prix préférentiel et à une parité
fixée, durant une période de temps donnée ou à une date déterminée.
Actions à bons de L'action à bons de souscription d'actions remboursables est un titre hybride
souscription d’actions avec composé d'une action classique et d'une ou plusieurs options de souscription
faculté de rachat d'actions nouvelles ou d'achat d'actions.
(ABSAFR)
Action de priorité (APP) Les actions de priorité (APP), également connues sous le nom d'actions
préférentielles, sont des titres financiers émis par une société qui accordent à
leurs détenteurs certains avantages financiers ou droits prioritaires par rapport
aux actionnaires ordinaires.
Titres subordonnées (TS) Les titres subordonnés sont des sortes d'obligations hybrides, dont la durée de
vie et le versement des dividendes peuvent dépendre de l'émetteur.
Titres participatifs (TP) Un titre participatif (TP) correspond à un mixte entre action et obligation. Sa
rémunération fonctionne avec un minimum fixe garanti et une partie variable
correspondant aux performances de la société.
Titres subordonnés à durée Les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) sont des émissions
indéterminée (TSDI) subordonnées dont la durée est infinie, le remboursement se faisant au gré de
l'émetteur
Certificats d’investissement Un certificat d’investissement est un instrument financier qui, comme une
(CI) action, représente une fraction du capital d’une entreprise. A la différence
d’une action, ce titre de propriété donne droit au dividende mais ôte le droit de
vote à son porteur.
Certificats d’investissement Les certificats d'investissement privilégiés (CIP) sont des instruments
privilégié (CIP) financiers émis par une société qui confèrent à leurs détenteurs certains
avantages ou privilèges spécifiques, souvent liés au capital de l'entreprise.
Certificats pétroliers (CP) Les certificats pétroliers (CP) sont des instruments financiers qui permettent
aux investisseurs de prendre position sur le marché du pétrole sans avoir à
acheter physiquement du pétrole. Ces certificats sont généralement émis par
des institutions financières ou des sociétés d'investissement et sont adossés à
des contrats à terme sur le pétrole brut ou à des actifs liés au secteur pétrolier.
Certificats coopératifs Le certificat coopératif d'investissement est un titre de propriété coté en
d’investissement (CCI) bourse. Le certificat coopératif d'investissement est émis par une société
mutualiste ou par une société coopérative. Le certificat coopératif
d'investissement est sans droit de vote. Il se voit, néanmoins, attaché une
rémunération au profit de son détenteur.
4. Capital-Risque
4.1. Définition et spécificités
Le capital risque (venture capital ou VC) est une prise de participation par un ou des
investisseurs, généralement minoritaire, au capital de sociétés non cotées.
L'objectif de l'investisseur est de participer financièrement au développement
d'entreprises innovantes à fort potentiel de croissance et de réaliser une plus-value
substantielle lors de la cession de ses titres.
La participation aux capitaux propres de la société n’a pas vocation à être permanente. Aussi
les parts sociales ou titres détenus par ces sociétés ont vocation à être revendus (soit aux
associés initiaux, soit à des investisseurs, soit à une société de capital-développement…).
Comme on le voit, ces opérations de participation dans des entreprises très jeunes et encore
peu rentables présentent le risque de pertes financières, soit au niveau de la revente, soit parce
que la revente des titres se révèle impossible…
4.2. Fonctionnement
Entrée au capital
Sortie du capital
Le capital-risque est un pari sur la croissance d’une entreprise à fort potentiel. Les
investisseurs font face à des risques importants lors de la phase dite d’amorçage, c’est-à-dire
la phase lors de laquelle l’entreprise développe son service ou un prototype de son produit.
En effet, les capital-risqueurs risquent de ne pas réussir à revendre leurs actions si la société
ne rencontre pas le succès escompté. De même, les fonds investis sont perdus si la société
disparaît. Mais à l’inverse, si elle connaît une forte croissance, le retour sur investissement
peut dépasser toutes les espérances.