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Mars 2017
1
Plan du cours
Bibliographie
1/ Finance de marché. Roland Portait et Patrice Poncet. Dalloz, 4ème édition (2014).
2/ Finance. Pierre Gensse et al. Nathan, 2ème édition (2012).
3/ MBA Finance. Groupe Eyrolles, Edition d’Organisation (2010).
4/ Fondements microéconomiques de la théorie des marchés financiers. Robest Kast et André
Lapied. Economica (1992).
5/ Mini Manuel de Mathématiques Financières. Benjamin Legros. Dunod (2011).
6/ Instruments et Marchés Financiers. Patrick Navette. Edition Litec (1992).
Biographie
Prof. AKA BROU Emmanuel, Agrégé de Sciences Economiques, est spécialiste en Macroéconomie, Monnaie et
Finance. Il est titulaire d’un Doctorat en sciences économiques -spécialité : macroéconomie et finance
internationale- de l’Université Clermont-Ferrand I (France, 2005), d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en
Economie de l’Environnement, des Ressources Naturelles, de l’Energie et de l’Agriculture de l’Université
Toulouse I (2000), d’une Maîtrise et d’une licence en sciences économiques de l’Université de Cocody-Abidjan
(1998 et 1997).
Prof. AKA BROU enseigne à l’Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, Cocody-Abidjan et à l’Ecole Nationale
Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée d’Abidjan (ENSEA) depuis décembre 2007, et à l’Université
Général Lassana Conté de Conakry en Guinée depuis 2016. Il a enseigné l’économie à l’Université Marien
N’Gouabi de Brazzaville au Congo (NPTCI, CCCO sessions 2017), à l’Université d’Abomey-Calavi de Cotonou
au Bénin (NPTCI, CCCO sessions 2016 et 2014), à l’Université Paris 11 (2006-2007) et à l’Université Clermont-
Ferrand I (2004-2006) en France. Il a été Economiste au Fonds Monétaire International (2003), Washington D.C.,
Etats-Unis. Il a également été consultant pour la BCEAO, le PNUD et la CAPEC.
2
Chapitre 1. L’évaluation des obligations
La différence essentielle entre les emprunts obligataires et les emprunts indivis
(emprunts auprès d’un prêteur unique) est le nombre de prêteurs. A l’inverse des emprunts
indivis, un emprunt obligataire concerne plusieurs prêteurs pour un unique emprunteur. Les
emprunts obligataires se font sur les marchés financiers par une émission d’obligations.
Juridiquement, une obligation est un titre de créance représentatif d’une part du capital
prêté. L’intérêt de faire des emprunts obligataires pour une société est d’accéder, par le moyen
des marchés financiers, à de plus grands volumes de capitaux. Les émetteurs d’emprunts
obligataires ne sont pas, par conséquent, des particuliers mais des entreprises privées et
publiques, des collectivités ou des Etats.
1. Principe de fonctionnement
On note :
-la valeur nominale d’une obligation K/N (part de capital contenue dans l’obligation) ;
-le taux nominal est le taux permettant de calculer les intérêts ; il peut être fixe ou variable.
Si VN = 1000 ; la durée de vie de 5 ans ; le taux fixe nominal est de 5%, alors le coupon
annuel est égal à 1000 x 5% = 50.
++Les émissions d’obligations peuvent se faire en dessous du pair, c’est-à-dire à une valeur
inférieure à la valeur nominale. On parle de prime à l’émission. Le remboursement d’obligation
3
peut se faire au-dessus du pair, c’est-à-dire rembourser chaque obligation à une valeur
supérieure à sa valeur nominale. On parle de prime de remboursement.
Les obligations sont des titres négociables pendant leur durée de vie. La cotation d’une
obligation se fait en pourcentage de sa valeur nominale et non en unité monétaire comme les
actions. La valeur d’une obligation est évaluée par la valeur de ses flux à venir. On actualise les
flux à venir à un taux correspondant au risque de l’obligation.
Le taux de rendement actuariel est le taux qui permet d’égaliser la valeur d’émission et
les valeurs actuelles des flux à venir engendrés par une obligation.
VN t VN t V t V t R
E N n 1 N
(1 i ) (1 i ) 2
(1 i ) (1 i ) n
1 (1 i ) n R
E VN t
i (1 i) n
Remarque : cette équation est analogue à celle qui permet de calculer le TRI d’un projet.
Exemple : une obligation de nominal 100 au taux nominal de 5% est émise à 98 et remboursé
dans 5 ans à 105.
0 1 2 3 4 5 Années
-98 5 5 5 5 110 (105 +5)
4
Le taux de rendement actuariel i est donné par :
5 5 5 110
98
1 i (1 i ) 2
(1 i ) 4
(1 i )5
Un outil analogue d’évaluation d’une obligation pendant sa durée de vie est le taux de
rendement à l’échéance. Ce taux permet d’égaliser la valeur d’acquisition d’une obligation et
les flux de capitaux à venir.
1 (1 i ) k R
Va VN t
i (1 i ) k
Exemple : une obligation de nominal 100 cote 103%. Son taux nominal est de 5%, elle
sera remboursée au pair dans 2 ans. La valeur d’échange de l’obligation est donc de 1,03x100
= 103.
5 105
103
1 i (1 i ) 2
On constate qu’une hausse de la valeur de l’obligation induit aussi une baisse du taux de
rendement à l’échéance par rapport au taux nominal.
Cas particulier : les obligations zéro-coupon ne donnent pas droit à des intérêts. Elles
sont émises en dessous de la valeur de remboursement. Seul l’écart entre l’émission et le
remboursement permet d’envisager des gains.
1
R R n
E i 1
(1 i) n
E
5
Le risque de défaut de l’émetteur : si l’émetteur de l’obligation dépose le bilan, le
détenteur de son obligation court le risque de ne pas être remboursé du capital de l’obligation.
Le risque de taux : une hausse des taux du marché induit une baisse de la valeur de
l’obligation et par conséquent une impossibilité de faire une plus-value en la revendant. Un
moyen d’éviter le risque de taux est de conserver l’obligation jusqu’à son remboursement.
2. Analyse du risque
2.1 La duration
La durée de vie d’une obligation est un paramètre majeur lors de l’évaluation du risque.
Plus une durée de vie est importante, plus l’obligation est à priori risquée. Il est essentiel de
prendre en compte aussi les flux intermédiaires liés à une obligation. Pour cela, on calcule la
duration. La duration est la moyenne arithmétique des durées pondérées par les flux actualisés
au taux du marché.
t F (1 i)
t 1
t
t
D n
F (1 i)
t 1
t
t
Avec Ft le flux engendré par l’obligation dans une durée t et i le taux du marché.
2.2 La sensibilité
6
D
S .
1 i
4,55
Par exemple si S 4,33 ; cela signifie que si le taux du marché augmente de 1%, le
1,05
cours de l’obligation va baisser de 4,33%. Inversement, si le taux du marché baisse de 1%, le
cours de l’obligation va augmenter de 4,33%.
Preuve :
n n
Ft Ft
t (1 i)
t 1
t t (1 i)
t 1
t
D n
Ft
(1 i)
V
t
t 1
Où V désigne le prix de l’obligation (i.e. la valeur actualisée des flux engendrés par
l’obligation).
1 dV 1 n Ft
S t
V d i V t 1 (1 i)t 1
1
En factorisant par , on trouve :
1 i
1 1 Ft D
S t
1 i V t 1 (1 i ) 1 i
t
Exemple : considérons une obligation de nominal 100 au taux fixe nominal de 5% émise à 98
et remboursé dans 5 ans à 102. Les flux financiers liés à cette obligation sont les suivants :
0 1 2 3 4 5 Années
- 98 5 5 5 5 107 (102 +5)
Calculez la duration pour un taux d’actualisation de 5%.
7
Années Flux Flux actualisés Flux actualisés x Durée
1 5 4,75 4,76
2 5 4,54 9,08
3 5 4,31 12,93
4 5 4,11 16,44
8
Chapitre 2. L’évaluation des actions
Une action est une fraction du capital social d’une entreprise, c’est un titre de propriété
à revenu variable ou incertain. Les actions constituent la classe d’actifs financiers la plus
importante pour au moins deux raisons : elles sont la source primordiale du financement des
entreprises et elles représentent la part la plus grande dans les portefeuilles des investisseurs.
Comme pour les projets d’investissement et les emprunts obligataires, la valeur d’une
action dépend des flux de capitaux qu’elle va engendrer. Cependant, à l’inverse des emprunts
obligataires à taux fixe, ces flux ne sont pas déterminés au moment de l’achat d’un titre. Par
conséquent, la valeur d’une action est moins fiable que celle d’une obligation et dépend
beaucoup des prévisions faites sur les bénéfices à venir de la société. C’est pourquoi il sera
aussi utile d’évaluer le risque lié à l’achat d’un titre sur les marchés financiers.
La valeur d’une action est par convention sa valeur d’échange à un moment donné, c’est-
à-dire son cours boursier.
Pour se positionner sur un marché en acheteur ou en vendeur, il est utile d’évaluer une
action sur sa « valeur réelle » pour savoir si sa valeur d’échange est surestimée, auquel cas il
serait bon de vendre le titre, ou sous-estimée, auquel cas il serait bon d’acheter le titre.
Comme tous les investissements physiques et financiers, une action peut être évaluée
comme la somme actualisée de ses revenus futurs. L’action étant un titre à durée de vie illimitée,
son prix est égal à sa valeur fondamentale, qui est la somme à l’infini des dividendes Dt
actualisés au taux de rentabilité exigé par l’actionnaire.
D1 D2 D Pn
P0 ... n
1 k (1 k ) 2
(1 k ) n
Il faut connaître Pn pour trouver P0 . Si le revenu survient à une date éloignée (i.e. si n est
grand), toute hypothèse sur Pn a peu d’impact sur P0 (i.e. Pn tend vers zéro).
9
Par conséquent, il est possible de calculer la valeur d’une action à partir de la seule valeur
actualisée des flux de dividendes :
Dt
P0
t 1 (1 k )
t
Si l’on suppose, comme dans le cadre du modèle de Gordon-Shapiro, que la part des
revenus versés aux actionnaires croît à un taux constant g , alors :
D0 (1 g ) D0 (1 g ) 2 D0 (1 g )
P0 ...
(1 k ) (1 k ) 2 (1 k )
P0 (1 k ) D (1 g )
P0 D0 0
(1 g ) (1 k )
D0 (1 g )
Si g k , 0.
(1 k )
Par conséquent
(1 k )
P0 1 D0
(1 g )
D0 (1 g ) D1
P0
kg kg
D
P0 .
i
10
1.2 Evaluation des actions par la méthode des multiples
Le principe de la méthode des multiples est simple : deux entreprises comparables (du
point de vue des perspectives de croissance, du secteur d’activité, de l’exposition au risque,
etc.) doivent avoir la même valeur.
Le PER est le rapport du cours de l’action sur le bénéfice net par action :
Le PER indique le nombre de fois que le bénéfice est pris en compte dans le cours de
l’action. Plus le PER est élevé, plus le cours de l’action est important par rapport au bénéfice.
Dans l’absolu, le PER ne signifie pas grand-chose. Il est par contre très intéressant de calculer
le PER d’un secteur (immobilier, aéronautique…) et ensuite de le comparer au PER d’une
action déterminée. Cela donnera une idée de la cherté de l’action par rapport au secteur étudié.
Il peut être ainsi pertinent pour un investisseur d’acheter un titre lorsque le PER est en dessous
du PER du secteur, car cela indique que le cours de l’action est sous-évalué relativement au
bénéfice et, inversement, il peut être intéressant de vendre lorsque le PER est au-dessus de cette
norme. Le PER peut être interprété comme un multiple du bénéfice par action. Par exemple, un
PER de 17 signifie que le prix de l’action est équivalent à 17 ans de bénéfices annuels.
Le PBR est le rapport de la capitalisation boursière (CB) sur les capitaux propres (CP) :
CB
PBR
CP
Si la capitalisation boursière était très supérieure à la valeur comptable des capitaux propres, la
rentabilité de l’entreprise (ou du secteur) serait telle que de nouveaux entrants ne tarderaient
pas à apparaître. A l’inverse, un PBR faible expose l’entreprise à une restructuration. Dans les
principaux pays occidentaux le PBR est en général supérieur à 2.
11
[Parfois, plutôt que d’utiliser le PBR, les analystes se servent du q de Tobin. Ce ratio, très proche du
précédent, rapporte la capitalisation boursière à la valeur de remplacement des actifs en lieu et place de la valeur
comptable des capitaux propres].
5. Risque et rentabilité
La rentabilité d’un titre sur une période t est donnée par la formule suivante :
Dt Pt Pt 1 Dt Pt Pt 1
Rt
Pt 1 Pt 1 Pt 1
Re ndement Taux de plusvalue
Re ntabilité
Dt est le dividende de la période t, Pt et Pt-1 sont les cours de l’action, respectivement en fin de
période t et de période t-1.
L’écart type des rentabilités mesure la dispersion des rentabilités. Par conséquent, l’écart type
est une mesure de la volatilité d’un titre et donc de son risque.
L’écart type peut se calculer comme la racine carrée de la différence entre la moyenne des carrés
et la moyenne au carré :
2
1 n 2 1 n
Rt n
n t 1 t 1
Rt
Pour comprendre l’évolution d’un titre, il peut être utile de connaître son lien avec le
marché. La covariance permet de mesurer ce lien. Une covariance positive indique que les
grandeurs évoluent dans le même sens. Une covariance négative indique que les grandeurs
évoluent en sens contraire. Une covariance nulle indique que les grandeurs sont indépendantes.
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On formalise la covariance entre un titre et le marché comme suit :
1 n T M 1 n T 1 n M
Cov( yT , x M ) yk xk n
n k 1 k 1
yk xk
n k 1
Cov( yT , x M )
r , avec 1 r 1 .
T M
▪Si r = 1, la corrélation est parfaite et positive, ainsi les rentabilités évoluent dans le
même sens et les points sont alignés.
▪Si r = – 1, la corrélation est parfaite et négative, ainsi les rentabilités évoluent en sens
contraire et les points sont alignés.
▪Si r = 0, la corrélation est nulle, on ne constate aucun lien entre les deux variables.
La droite des moindres carrés est la droite passant au plus proche de tous les points.
Ainsi si |β| > 1, le titre amplifie les mouvements du marché et si |β| ˂ 1, le titre atténue
les mouvements du marché.
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Chapitre 3. Les options
Les options sont des actifs dérivés dont la valeur dépend de l’actif sous-jacent sur lequel elles
portent. L’option est un produit plus complexe que l’action ou l’obligation, et qui relève, dans
son emploi quotidien, de technique de gestion de portefeuille.
L’option est un contrat entre deux parties par lequel l’une accorde à l’autre le droit (mais
non l’obligation) de lui acheter (option d’achat) ou de lui vendre (option de vente) un actif,
moyennant le versement d’une prime (premium). L’achat (ou la vente) de cet actif se fera à un
prix déterminé (prix d’exercice), durant une période (période d’exercice pour les options
« américaines »), ou à une date précise (date d’exercice pour les options « européennes »).
L’actif qui peut être acheté ou vendu est souvent appelé actif sous-jacent : cela peut
être un actif financier (action, obligation, bon du Trésor, contrat à terme, devise, indice
boursier…) ou un actif physique (matière première agricole (coton, sucre, café, cacao, blé, maïs,
colza, etc.) ou minérale (or, argent, diamant, etc.)). De nouveaux supports apparaissent comme
le contrat énergétique (pétrole, gaz, charbon, etc.), l’indice climatique, etc.
L’acheteur d’une option d’achat (call) exercera son droit d’achat si le prix fixé par le
contrat, le prix d’exercice, est inférieur au prix de l’actif sous-jacent. De même, l’acheteur d’une
option de vente (put) exercera son droit de vendre l’actif si le cours de celui-ci est inférieur au
prix d’exercice.
Si l’acheteur d’une option a le droit mais non l’obligation d’acheter ou de vendre l’actif
sous-jacent, le vendeur d’une option est tributaire de la décision de l’acheteur : il a l’obligation
d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent si l’acheteur exerce l’option.
14
Exemple
Un investisseur achète une option d’achat européenne qui porte sur deux actions SOTRAGUI,
le prix d’exercice étant fixé à 45.000 F par action. Pour cela, il paye une prime de 3.000 F par action. A
l’échéance, l’action SOTRAGUI cote 52.000 F. L’investisseur a intérêt à acquérir les deux actions
SOTRAGUI au prix de 45.000 F pour les revendre sur le marché au prix de 52.000 F. Le bénéfice de
l’opération sera de 52.000 – 45.000 – 3.000 = 4.000 F par action, soit 8.000 F au total.
Un investisseur achète une option de vente européenne qui porte sur trois actions SOTRAGUI,
le prix d’exercice étant fixé à 45.000 F par action. Pour cela, il paye une prime de 2.000 F par action. A
l’échéance, l’action SOTRAGUI cote 40.000 F. L’investisseur a intérêt à vendre/céder les trois actions
SOTRAGUI au prix de 45.000 F pour les racheter sur le marché au prix de 40.000 F. Le bénéfice de
l’opération sera de 45.000 – 40.000 – 2.000 = 3.000 F par action, soit 9.000 F au total.
Option d’achat
Gains Acheteur
Abandon Exercice
Vendeur
15
1.2.2 L’achat et la vente de l’option de vente (put)
Dans le cas d’une option de vente, les résultats entre l’acheteur et le vendeur sont aussi
symétriques. L’acheteur exercera son option de vente si le cours de l’actif est inférieur au prix
d’exercice. On a pour l’option de vente le graphique suivant :
Option de vente
Gains Vendeur
Acheteur
b Exercice Abandon
Une option est un actif dérivé et conditionnel dont la valeur dépend notamment de la
valeur de l’actif sous-jacent et de son évolution. La valeur d’une option dépend, en particulier,
de la différence entre le prix d’exercice et le cours du sous-jacent : la valeur intrinsèque. La
probabilité a priori d’exercer l’option, à son terme, représente la valeur spéculative. Cette
dernière composante repose sur des modèles de valorisation en temps discret, le modèle
binomial, ou en temps continu, le modèle stochastique.
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2.1 La valeur intrinsèque et la valeur spéculative
La valeur intrinsèque d’une option correspond au gain que réaliserait son détenteur en
cas d’exercice immédiat de l’option. Cette valeur est positive si cet exercice engendre un gain ;
elle est nulle si l’exercice ne dégage aucun bénéfice.
La valeur intrinsèque, composante de la prime qui est la valeur totale de l’option, dépend
de la différence entre le cours de l’actif et le prix d’exercice. La fixation du prix d’exercice joue
directement sur la valeur de l’option. En fonction de sa fixation relative par rapport au cours,
l’option est dite dans les cours (ou dans la monnaie), à parité (ou au pair) ou en dehors (ou en
dehors de la monnaie).
17
-la volatilité du sous-jacent ;
Les graphiques suivantes représentent la décomposition de la valeur d’un call, ou d’un put, en
valeur intrinsèque et valeur spéculative. La valeur intrinsèque, nulle pour une option en dehors
des cours, correspond à la valeur minimale de l’option. La valeur intrinsèque et la valeur
spéculative, et donc la valeur totale, sont d’autant plus élevées que l’option est dans la monnaie.
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Valeur du put Valeur d’une option de vente (put)
Une première approche de l’estimation de la valeur d’une option (la valeur spéculative)
s’appuie sur un processus binomial du cours de l’actif sous-jacent. Cette approche nécessite
trois hypothèses :
-le cours du sous-jacent, S, est engendré par un processus binomial (en temps discret)
avec une probabilité p que le cours monte après une période et une probabilité (1 – p) qu’il
baisse ;
-le coefficient d’augmentation du cours, u, est tel que u > r > 1, où r = (1 + RF) ;
1–p
19
Les paramètres u, d et p sont estimés à partir de la volatilité du cours de l’actif sous-jacent, σ,
de la durée entre deux changements de cours exprimée en fraction d’année, δt, et du taux sans
risque, RF :
e RF t d
-la probabilité p de hausse du cours du sous-jacent, p
ud
Lorsqu’on considère un horizon multipériode, les valeurs possibles du call sont représentées
par un arbre binomial. La valeur du call est obtenue par itération en calculant rétroactivement
pour chaque nœud de chaque sous-période l’espérance mathématique.
Exemple
20
2.3 Le modèle de Black et Scholes
Le modèle de Black et Scholes, aussi appelé modèle stochastique, s’appuie sur une
variation du cours de l’actif sous-jacent continue et non périodique comme dans le modèle
binomial. Le modèle de base propose une évaluation d’un call européen portant sur une action
en l’absence de distribution de dividendes :
C S N (d1 ) PE e RF t N (d 2 )
S 2
ln RF t
PE 2
où d1 et d 2 d1 2 t
t2
avec :
Exemple
21
Chapitre 4. Les théories modernes du portefeuille
La théorie du choix de choix de portefeuille est née dans les années 1950 des travaux
précurseurs menés par des auteurs américains comme Harry Markowitz, James Tobin, William
Sharpe et John Lintner.
La densité de probabilité des rentabilités d’un actif résume les informations relatives à
ses différentes rentabilités possibles et leurs probabilités d’occurrence respectives.
n
E ( R) p ( Ri ) Ri
i 1
b/ Variance et écart-type
2
n n
n
Var ( R) E Ri E ( R)
2
R
2
p( Ri ) Ri E ( Ri ) p( Ri ) R p( Ri ) Ri
2
i 1 i 1 i 1
R Var(R)
22
1.2 Rentabilité historique des actifs financiers
Dt 1 Pt 1 Pt
Rt 1
Pt Pt
La rentabilité annuelle moyenne d’un actif au cours d’une période est la moyenne
arithmétique de ses rentabilités effectives annuelles (ou historiques) :
1 n
Ri R1 Rn
1
R
n t 1 n
Var( R)
1 n
Ri R 2
n 1 i1
Un portefeuille est un ensemble de lignes d’actifs caractérisé par les pondérations des
différents actifs qui le composent. La pondération d’un actif i dans un portefeuille est la part xi
de la richesse d’un investisseur investie dans cet actif.
23
xi = Valeur du titre i/ Valeur totale du portefeuille
n
RP x1 R1 xn Rn xi Ri
i 1
n
ERP xi ERi
i 1
Lorsqu’un portefeuille est composé de plusieurs titres, une partie des risques est
éliminée grâce à la diversification. Le risque résiduel du portefeuille dépend du degré
d’exposition des actions à des risques communs. Autrement dit, le risque d’un portefeuille
dépend non seulement des rentabilités et du risque des actions qui le composent, mais également
du degré de risque commun des actions (la tendance des rentabilités des actions à évoluer
conjointement). La covariance ou la corrélation permet de mesurer l’évolution conjointe (ou
comouvement) des prix (ou des rentabilités) des actions.
Le coefficient de corrélation ij mesurant le lien entre les variations des rendements Ri
Cov( Ri , R j )
ij ,
Ri R j
avec Cov( Ri , R j ) E ( Ri E ( Ri )) ( R j E ( R j ))
1 n
(Rit Ri )( R jt R j )
n 1 t 1
24
sens ; un proche de 0 indique des variations totalement indépendantes et un proche de – 1
indique une relation forte mais avec des variations allant en sens opposé.
Cependant, un lien fort ne veut pas obligatoirement dire que c’est la variation d’une des
grandeurs qui influe sur l’autre ; le plus souvent, les deux variations réagissent ensemble à des
influences extérieures.
Pour ce qui est du rendement des actions, des négatifs sont plutôt exceptionnels, peu
d’actions allant en sens contraire des influences macroéconomiques ; la plupart comportent des
compris entre 0 et 1, le lien étant d’autant plus fort qu’il s’agit de sociétés d’un même secteur
d’activité.
n
Rp x1R1 x2 R2 x n R n xi Ri
i1
n n
Var ( R p ) Cov( R p , R p ) Cov xi Ri , R p xi Cov( Ri , R p )
i 1 i 1
25
façon dont la rentabilité de chaque titre le composant évolue en fonction de la rentabilité du
portefeuille.
n N N N N
Var ( R p ) xi Cov( Ri , R p ) xi Cov( Ri , x j R j ) xi x j Cov( Ri , R j )
i 1 i 1 j 1 i 1 j 1
N N
Var ( R p ) xi x j Cov( Ri , R j )
i1 j1
La variance d’un portefeuille est égale à la somme des covariances entre les
rentabilités de toutes les actions qui le composent prises deux à deux, multipliées par leurs
pondérations respectives. En d’autres termes, la volatilité des rentabilités d’un portefeuille
dépend des covariations globales des titres qu’il contient.
Rit i i Rmt it
de l’action pour une rentabilité nulle du marché. Le coefficient i est la pente de la droite de
régression. Il exprime la sensibilité des fluctuations du cours de l’action par rapport aux
variations de l’indice de marché. it indique le niveau des résidus de l’équation et ici la valeur
Cov( it , jt ) 0 .
26
2.3.3.1 Les risques systématique et diversifiable
n
E ( Rp ) xi E ( Ri )
i 1
avec E ( Ri ) i i E ( Rm )
n n
Var ( Rp ) xi2 i2 var( Rm ) xi2 var( i )
i 1 i 1
Ceci simplifie les calculs, et présente l’avantage de bien faire apparaître les deux composantes
du risque de l’action :
chaque action qui peut être éliminée par l’intermédiaire de la constitution de portefeuille
comprenant au moins une vingtaine d’actions.
Si l’on constitue des portefeuilles bien diversifiés, alors le risque total de ces derniers
ne comprend plus que du risque systématique, et on obtient :
n
Var ( Rp ) xi i2 var( Rm ) p2 var( Rm )
i 1
Les gérants de portefeuille examinent de très près la sensibilité des titres à une variation
de l’indice de marché. Un titre volatile ( 2 ) gagnera ainsi 2 % quand l’indice de marché
aura progressé de 1 %. Cependant, l’effet joue également à la baisse !
27
Un portefeuille dont le coefficient serait égal à l’unité reproduirait les variations de
l’indice.
Si l’on ne peut supprimer tout risque, on peut cependant essayer de le réduire sous
contrainte d’un rendement donné. En fait, on peut exiger un certain rendement des actifs
financiers, et rechercher le portefeuille qui, tout en satisfaisant à la condition de rendement
admet le risque minimum. On parle alors de la détermination de portefeuille efficient. Un
portefeuille est efficient lorsqu’il n’est « dominé » par aucun autre, c’est-à-dire par un
portefeuille dont l’espérance de rendement est plus élevée à risque égal ou dont le risque est
moins élevé à rentabilité égale.
E(Rp)
σRp
28
3. Le prix du risque
Le modèle d’évaluation des actifs financiers est celle du MEDAF ou encore appelé en
anglais CAPM (Capital Asset Pricing Model), et qui propose de mesurer la relation entre
l’action individuel (risque spécifique) et la dynamique de marché (risque systématique). Le
MEDAF a été développé essentiellement par William F. Sharpe en 1964 (Prix Nobel
d’économie en 1990), mais aussi par Linther et Mossin.
Ce modèle explique les taux de rentabilité de rentabilité des différents actifs, en fonction
de leur risque.
Le MEDAF se fonde sur l’hypothèse de perfection des marchés qui repose sur les
conditions suivantes :
-Tous les investisseurs sont rationnels ; ils cherchent à maximiser leur richesse
personnelle ; ils ont des anticipations équivalentes en ce qui concerne les espérances et les
variances de rentabilités futures des différents actifs.
Le MEDAF utilise de plus un actif sans risque. Ce dernier est parfaitement liquide, et
sa négociation s’effectue sans perte ou gain en capital (Bons du Trésor ou certains titres de
créances sur le marché monétaire).
Considérons un individu qui détient dans son portefeuille un montant d’actions ayant
une espérance et une variance de rendements E(Rp) et Var (Rp), et le reste de son capital dans
l’actif sans risque. En x et 1 – x les proportion du capital investies respectivement dans le
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portefeuille d’action et dans l’actif sans risque, l’espérance et la variance du portefeuille global
G s’écrivent :
E( RG ) (1 x)rf x E( Rp )
R
2 ( RG ) x 2Var ( Rp ) x G
R p
( RG )
d’où x
( RP )
( RG )
E ( RG ) rf
( Rp )
E ( Rp ) rf
E(R)
Pente = [E(Rm) - rf]/σ(Rm)
E(Rm) M
rf
0 σ(R m) σ(R)
La droite rfM constitue la nouvelle frontière efficace. Pour un niveau de risque donné, on obtient
sur cette droite la rentabilité maximale possible, et pour une rentabilité choisie, on maximise le
risque.
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3.2 Les extensions possibles : l’APT
Au nombre des facteurs qui influencent les rendements des titres, il y a les taux d’intérêt, le prix
du pétrole, etc. certains actions sont supposées plus sensibles à certains facteurs qu’à d’autres.
Si un titre n’est sensible qu’à un seul facteur, acheter ce titre revient à acheter ce facteur. Le
modèle d’arbitrage assure que s’il y a suffisamment de titres, il est possible de construire un
portefeuille de titres qui soit insensible à l’intégralité des facteurs. Un tel portefeuille serait
donc sans risque, et ne devrait fournir à l’investisseur qu’une rémunération égale au taux sans
risque. Les primes de risque associées à chaque action, dépendent des primes de risque
associées à chaque facteur, et de la sensibilité de l’action à chacune d’entre eux :
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Chapitre 5. Efficience des marchés financiers
La raison d’être d’un marché financier est de permettre la meilleure allocation possible
des ressources dans l’économie. En d’autres termes, l’épargne doit servir à financer en priorité
les projets d’investissement les plus rentables compte tenu de leurs risques. Atteindre cet
objectif suppose que les investisseurs, et plus généralement l’ensemble des intervenants, ont un
comportement rationnel qui leur permet de prendre les bonnes décisions lorsqu’ils ont
connaissance d’une information nouvelle.
Ces différents objectifs sont évidemment liés (l’allocation des fonds ne sera optimale que
si les informations sont intelligemment prises en compte ; si les titres sont correctement évalués
et si les transactions se réalisent à moindres frais…), mais souvent les définitions qui sont
données de l’efficience privilégient l’un ou l’autre.
Ainsi dit-on que les marchés de capitaux sont efficients, au sens allocatif, s’ils orientent
correctement les ressources financière vers les emplois les plus productifs (i.e. si les prix sont
tels que les taux de rendement marginaux des emprunteurs sont égaux à ceux des prêteurs).
On parle d’efficience opérationnelle si les intermédiaires financiers mettent en relation
de manière satisfaisante les offreurs et les demandeurs de capitaux, au coût le plus faible et tout
en retirant une juste rémunération. Mais la définition de l’efficience la plus répandue est celle
de l’efficience informationnelle qui veut qu’un marché soit efficient si l’ensemble des
informations disponibles est immédiatement intégré dans les prix des actifs.
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1.2 L’efficience informationnelle
1.2.1 Définition
L’efficience informationnelle suppose que les intervenants exploitent au mieux toute
l’information disponible pour former leurs prévisions et, plus généralement, pour prendre leurs
décisions d’achat ou de vente. Les cours des actifs financiers (qu’il s’agisse d’actions,
d’obligations, de devises, etc.) reflète alors, à tout moment, l’ensemble des informations
pertinentes.
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La forme forte de l’efficience
Un marché est efficient sous la forme forte lorsque le prix d’un titre reflète l’ensemble
des informations passées, publiques et privées. Dans ce cas, la diffusion publique des
informations privées ne provoque pas de variation des cours, puisque ces informations sont déjà
reflétées dans les prix. Il n’est donc pas possible pour un investisseur initié (disposant d’une
information privée) de réaliser des profits anormaux.
Ces dernières années, l’hypothèse d’efficience des marchés a commencé à être remise en
cause, en premier lieu du fait d’anomalies de marché.
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qui pousse leur prix vers le haut et produit un taux de rentabilité anormalement élevé pour ceux
qui vendent leurs actions.
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tendance à afficher un taux de rentabilité supérieur à la moyenne dans le futur, et inversement.
Ce phénomène va à l’encontre de l’hypothèse d’efficience des marchés dans la mesure où le
retour vers la moyenne indique qu’il existe des variations prévisibles du taux de rentabilité des
actions.
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