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ADMINISTRATION ET FINANCES

MODULE III : PILOTER LA GESTION DE TRESORERIE A COURT TERME (BAS DE BILAN)

Ce cours est constitué de quatre parties.


La Première partie est consacrée à la gestion de la trésorerie à court terme, à l’analyse
et la prise de décision pour financer les déficits et rémunérer les excédents éventuels.
La seconde partie traitera de la gestion du poste client et des risques liés (En-cours,
arriérés, Impayés). Elle abordera également les éléments de mobilisation ou de la
créance client (Affacturage, titrisation, escompte etc.)
La troisième partie abordera la gestion du risque de crédit et de change à
l’international, ainsi que les risques de taux.
La quatrième partie porte sur la supervision du partenariat avec les banques, ainsi que
la gestion des cautions et garanties bancaires.

PARTIE 1 : SUPERVISER LA GESTION DE LA TRESORERIE A COURT TERME


(ELABORATION DE PLANS DE TRESORERIE – FINANCEMENT DES BESOINS –
PLACEMENT DES EXCEDENTS)

PLAN :
I- Définitions et rappel de notions
1) Présentation de la structure d’un Bilan
2) FR, BFR et construction de la trésorerie

II- Présentation d’un plan de trésorerie

III- Financement des déficits : Quelles solutions adopter ?


a. Les solutions de financement à court terme
b. Les solutions de financement à moyen et long terme
c. Les solutions de financement sur mesure

IV- Placement des excédents


a. Analyse de la nature de l’excédent : Conjoncturel ou structurel
b. Appétence au risque / Niveau de rentabilité, Comment arbitrer
c. Quelques solutions existantes

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I- DEFINITIONS ET RAPPEL DE NOTIONS
a. Présentation de la structure d’un bilan
Le bilan est un instantané d’une entreprise pris à un moment donné (D’ordinaire en fin
d’année ou de semestre). Il permet de renseigner sur les biens que l’entreprise possède et les
créances qu’elle détient (ACTIF) d’une part, et les engagements qu’elle porte vis-à-vis de tierces
parties (PASSIF) d’autre part.

Un actif est élément économique du patrimoine de l’entreprise qui a une valeur positive. C’est-
à-dire qu’il constitue un avoir ou une créance. Il peut donc être liquidé ou mobilisé et générer
de la trésorerie. C'est donc à l'actif du bilan qu'apparaît ce que possède l'entreprise. Ses
rubriques sont organisées par ordre de liquidité décroissante.

• Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative. L'entreprise
a une obligation vis-à-vis d'un tiers. De façon générale, le passif décrit comment l’entreprise a
financé l’investissement et l’exploitation. Ainsi, on y retrouve entre autre des éléments comme
le Capital, les réserves, mais aussi les dettes ou les concours bancaires à court terme. Les
éléments du passif sont organisés par ordre d’exigibilité croissante.

Il est communément admis que les ressources d’un niveau d’exigibilité doivent financer les
emplois à niveau de liquidité équivalent. C’est le principe de l’équilibre financier.

Exemple : Les capitaux propres ou les crédits à Moyen et Long terme doivent financer
l’investissement.
Egalement, les découverts bancaires doivent financer les dettes d’exploitation.

Tableau 1 : Présentation schématique d’un bilan.

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b. FR, BFR et construction de la trésorerie
Le fonds de roulement, que nous appellerons pour la suite FR, constitue le différentiel entre
les ressources stables d’une entreprise (Capital + Réserves + RAN + Résultat + DLMT) et les
emplois stables Nets. (Immobilisations incorporelles + Immobilisations corporelles +
Immobilisations financières). Il constitue le reste dégagé de l’activité du cycle long, destiné à
financer le cycle court, par le Besoin en Fonds de Roulement ou BFR.
Tableau 2 : Construction du Fonds de roulement

::
Le Besoin en Fonds de Roulement, BFR, encore appelé Besoin de Financement
d’Exploitation se calcule par la différence entre les dettes circulantes (d’exploitation) et les
créances d’exploitation. Il est financé par le FR et le différentiel entre les deux s’équilibre en
trésorerie, dans l’actif si le différentiel est positif, et dans le passif dans le cas contraire.
Tableau 3 : Construction du Besoin en fonds de roulement ou Besoin de
financement d’exploitation

La trésorerie d’une entreprise peut se définir comme l’ensemble des actifs liquides et quasi
liquides. En ce sens-là qu’elle englobe les soldes de caisses, les soldes de banques, mais aussi
les instruments à court terme comme les dépôts à terme, les bons de caisse et autres Valeurs
Mobilières de Placement (VMP).
Elle se construit par différence entre le FR et le BFR. Lorsque cette différence est positive, la
trésorerie est excédentaire et est placée du côté actif du bilan, pour l’équilibrer, dans les
rubriques appropriées (Caisses, banques, VMP, etc.)

Tableau 4 : Construction de la trésorerie

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Lorsque la différence est négative, l’entreprise fait face à un déficit de trésorerie, qu’elle doit
financer, principalement par des concours bancaires (Découverts, Crédits spots, etc.). Elle est
ainsi inscrite du côté passif du bilan, non seulement pour l’équilibrer, mais également parce
qu’elle constitue un engagement vis-à-vis de tierces parties.

Tableau 5 : Présentation synthétique d’un Bilan

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EXERCICE :
Il vous est donné le tableau ci-dessous représentant les éléments du bilan en Kilo Francs de
l’entreprise AGROCAM.
Vous voudrez bien :
1) Calculer le Fonds de roulement de l’entreprise sur la période
2) Calculer le besoin de financement d’exploitation
3) Déterminer la trésorerie
4) Proposer une analyse de la santé et des perspectives d’AGROCAM au vu de ce qui
précède

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II- PRESENTATION D’UN PLAN DE TRESORERIE
Le plan de trésorerie est un tableau qui permet de donner une situation de la trésorerie, mois
par mois, dans un cadre annuel ou pluriannuel.
Il est construit lors de la confection des budgets, peut être révisé en début d’exercice, et est
régulièrement ajusté au gré des réalisations et des imprévus.
Il traduit le plus précisément possible en termes de flux financiers, quantifiés et datés, les
évènements de gestion de la période qui vont donner lieu à des flux financiers. Ainsi il permet
d’anticiper sur les périodes de déficit, et de prévoir les périodes d’excédent.

Tableau 6 : Etapes de construction d’un plan de trésorerie

Tableau 7 : Présentation d’un plan de trésorerie

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III- FINANCEMENT DES DEFICITS : QUELLES
SOLUTIONS ADOPTER ?
L’analyse de la nature du déficit nous permet de mettre en évidence sa structure. En effet, un
déficit peut avoir plusieurs causes, et selon son origine, les solutions à apporter varient.

a. Les solutions de financement à court terme


D’une durée inférieure ou égale à un an, les solutions de financement court-terme sont
destinées à faire face aux déficits de trésorerie liés au cycle d’exploitation. D’un point de vue
comptable, elles adressent les besoins générés par l’activité des comptes de la classe 3 et de la
classe 4.
Exemple : Un différentiel défavorable dans les délais de règlement des fournisseurs et des
clients va générer un décalage de trésorerie, qu’il faut financer, soit sur trésorerie propre, soit
par recours aux concours bancaires.
Il existe plusieurs types de financements appropriés dont les plus courants sont :
 Financement du poste client : L’escompte et l’affacturage
L’escompte est une technique de financement qui consiste pour une entreprise à céder à
la banque un effet de commerce non échu, détenu sur un de ses clients en échange d’une
avance de trésorerie.
Il est important de relever que l’escompte entraine un coût pour l’entreprise, qui selon les
usages de sa banque, payera une commission et des intérêts correspondants au nombre
de jour restant jusqu’à la date d’échéance, sur la base du taux d’escompte pratiqué.
La banque est en mesure de se retourner contre tous les signataires de cet effet de
commerce, y compris donc l’entreprise, en cas d’impayé une fois le terme échu.
L’affacturage ou Factoring est une technique de financement B2B (Business to Business,
c’est-à-dire entre entreprises) consistant pour une entreprise à céder à une banque
appelée ici affactureur ou Factor, des créances matérialisées sous la forme de factures
qu’elle détient sur une autre entreprise. Elle emporte transmission de la créance, et donc,
la banque ne peut plus se retourner contre l’entreprise qui y a recours en cas d’incident
de paiement. De ce fait, les banques sont très pointilleuses quant à la qualité des factures
qu’elles prennent en affacturage, la majorité ayant recours aux fichiers de la COFACE ou
de la BEAC pour juger de la solvabilité et de la notation de l’entreprise facturée.
 Le Découvert et les facilités de caisse
Il s’agit d’une autorisation donnée par la banque de tirer plus d’argent que l’on dispose sur
son compte. Cette autorisation peut être soit ponctuelle, soit être encadrée dans le cadre
d’une convention de découvert, stipulant les niveaux autorisés et la période concernée.
Elle est généralement très onéreuse (Autour de 15%HT en moyenne au Cameroun). Le
recours à son utilisation doit donc être mûrement analysé, notamment en rapport aux
charges d’intérêts induites.
 Le crédit spot
Un crédit spot est un financement à court terme destiné à régler les problèmes de
trésorerie ponctuels des entreprises. Il est octroyé sur des périodes très courtes pouvant
aller de 15 jours à 3 mois. En pratique, il s’agit d’un découvert mobilisé par un billet
financier (billet à ordre) dont l’escompte est porté au crédit de l’entreprise.

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b. Les solutions de financement à moyen et long terme
Un déficit structurel ou un besoin d’investissement sont les principales raisons pour recourir
à un financement à moyen ou long terme.
Plusieurs solutions sont envisageables dont notamment :
- La cession d’actifs
Elle consiste comme son nom l’indique à se séparer d’un ou plusieurs actifs du
patrimoine de l’entreprise. Cependant, elle présente l’inconvénient de diminuer la
valeur de l’entreprise, ainsi que sa capacité opérationnelle. Elle ne présente une
efficacité optimale que dans le cas de diminution sévère de l’activité, de catastrophe
naturelle ou de troubles sociaux de nature à réduire fortement les projections de chiffre
d’affaire.

- L’augmentation de capital
Augmenter le capital, soit par incorporation de réserves, soit par apports additionnels
est une solution de financement des déficits structurels. C’est le cas dans les
restructurations notamment. Les apports additionnels peuvent prendre la forme
d’apport en nature ou en numéraire. Ces apports sont matérialisés par titres de
propriété appelé ‘’Actions’’. C’est la forme de financement de déficit structurel ou
d’investissement qui présente le niveau d’exigibilité optimal.

- Les émissions obligataires


Il est également possible pour l’entreprise d’avoir recours à l’épargne publique via une
émission obligataire. Une obligation est un titre de créance portant une valeur faciale,
qu’une entreprise émet. Ce titre est nominatif ou ‘’Au Porteur’’ et est délivré en
contrepartie d’un flux financier dont les conditions de rémunération et de
remboursement sont définies au préalable.
Il peut être utile dans le cadre ou l’entreprise veut diversifier sa dépendance au système
financier ou diminuer son exposition à ses contreparties bancaires. S’agissant d’appel
à l’épargne publique, c’est un mécanisme qui est régulé par les pouvoirs publics.

- Les Crédits bancaires à moyen et long terme


C’est la solution la plus courante de financement des déficits longs ou des besoins
d’investissement. Ce sont des financements sur une durée d’au moins 03 ans,
remboursés sur une base souvent mensuelle, avec ou sans différé. Le taux moyen du
marché camerounais est d’environ 12% HT. Le principal frein rencontré par les
entreprises est l’absence, l’insuffisance ou la mauvaise qualité de garanties.

- Le Leasing ou Crédit-Bail
Le crédit-bail est une technique de financement par laquelle un établissement financier
acquiert, sur la demande d'un client (crédit-preneur), la propriété de biens
d'équipement mobiliers ou immobiliers à usage professionnel, en vue de les donner en
location à ce dernier pour une durée déterminée et en contrepartie de redevances ou de
loyers.

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