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Rapport du Projet de fin d’études

Pour l’obtention du
Diplôme Universitaire de Technologie
Sous le Thème :

Les outils de financement et les contraintes


de développement des PME au Maroc

Département : Techniques de Management


Filière : Techniques de Commercialisation et de Services
Option : Techniques de Commercialisation / Marketing Bancaire et Financier

Réalisé par : Loubna DEHBI


Meryem EL AZIZI

Encadré par : Mme Siham SEFIANI

Membres de jury : Mme Siham SEFIANI


M. Boubker NEJJAR

Année universitaire : 2022 - 2023


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ESTS – 2022/2023
Sommaire

Remerciements ............................................................................................................ i

Liste des abréviations ................................................................................................. ii

Introduction générale ................................................................................................. 5

Chapitre I : Importance et place des PME au Maroc ............................................... 8

1. Problématique de la définition des PME .......................................................... 10

2. Caractéristiques des PME marocaines et ses stratégies ................................... 12

3. Importance des PME au Maroc ........................................................................ 17

Chapitre II : Financement des PME ses contraintes de développement ............... 19

1. Les systèmes de financement des PME au Maroc ........................................... 21

2. L’accès au financement des PME au Maroc .................................................... 25

3. Les contraintes de développement des PME au Maroc.................................... 26

Chapitre III : Étude empirique sur les outils de financement et les contraintes de
développement des PME au Maroc ........................................................................... 30

1. Objectif ............................................................................................................. 32

2. Choix d’échantillon .......................................................................................... 32

3. Analyse des données......................................................................................... 33

Synthèse de l’étude .................................................................................................. 61

Conclusion générale ................................................................................................. 65

Bibliographie et Webographie ................................................................................. 68

Annexes .................................................................................................................... 70

Table des matières .................................................................................................... 80

ESTS – 2022/2023
Remerciements

Avant tout développement sur cette expérience professionnelle, il apparaît

convenable de commencer ce rapport par des remerciements, à Mme SEFIANI Siham,

notre encadrante, pour tout le temps qu’elle a consacré à notre travail, ainsi que pour

ses conseils et orientations, qui nous ont été d’une utilité précieuse.

Nous exprimons notre gratitude aux qui nous ont rempli le questionnaire avec un

certain plaisir ainsi aux personnes, qui ont contribué à l’amélioration de ce travail par

la pertinence de leurs remarques et recommandations.

Finalement, nous remercions également le corps professoral et l’ensemble du

personnel administratif de l’Ecole Supérieure de Technologie de Salé pour leur

contribution dans la création et la réussite de notre formation.

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Liste des abréviations

PME : Petites et Moyenne Entreprises

TPE : Très Petites Entreprises

CGEM : Confédération Générale des Entreprises au Maroc

CD : Certificats de Dépôts

CCG : Caisse Centrale de Garantie

TCN : Titres de Créances Négociables

BSF : Bons de Société de Financement

BFI : Banque Européenne d’Investissement

TRI : Taux de Rentabilité Interne

SA : Société Anonyme

ESTS – 2022/2023
Introduction générale

ESTS – 2022/2023
De nos jours la société marocaine connaît de profondes mutations entraînées fondamentalement par

les développements technologiques, économiques et sociaux qui ont remis en question les

fondements de base d'une économie forte administrée, qui reposait jusqu'alors sur le pouvoir de

régularisation et d'intervention exercé par un Etat entrepreneur, employeur et créateur de richesses.

Cependant avec l'engagement dans le processus de la libéralisation et de la mondialisation, l'Etat,

suite à la mise en place du programme d'ajustement structurel et à travers des plans de

développement, devient de plus en plus un acteur incitateur et facilitateur essayant d'encourager le

secteur privé à prendre la relève et à devenir la locomotive du décollage économique et social.

Pour lever ce défi, et vu l'importance des PME dans le tissu économique national, les pouvoirs

publics ont entrepris plusieurs réformes et actions afin d'institutionnaliser le soutien et

l'encouragement de l'initiative privée en générale et de la PME en particulier. Ainsi que, dans une

perspective de modernisation des structures économiques et la recherche d'une grande compétitivité

imposée par la mondialisation et à l'ouverture des frontières, le tissu productif marocain est soumis à

des rapides et profonds changements. Conscientes de ces impératives, les autorités marocaines se

sont engagées dans des politiques de promotion, de mise à niveau et de modernisation de la PME.

Les PME constituent la base du tissu économique du Maroc. Elles participent de manière positive à

la croissance économique, à la création d'emplois et au développement régional et local. En

revanche, leur contribution reste largement en delà des potentialités que cette catégorie d’entreprises

peut faire valoir. Et si l'importance des PME se voit partout, le niveau de gestion de ces entreprises

est encore incertain. Les chercheurs et les décideurs politiques pensent depuis des années qu'ils ont

des faiblesses dans divers domaines clés de l'entreprise : gestion financière, innovation, marketing,

qualité et gestion des ressources humaines. En conséquence, une grande partie des PME

n'atteignent jamais leur plein potentiel de croissance, peinent à se développer et une grande partie

des entreprises disparaissent prématurément. Il n'existe actuellement aucune théorie établie pour

expliquer la croissance des PME et, selon les experts, une telle théorie est peu susceptible d'exister

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à l'avenir. Cela s'explique en partie par l'hétérogénéité du secteur des PME et par l'éventail et la

diversité des facteurs qui influencent sur la croissance et qui peuvent interagir de différentes

manières dans différentes situations. Les outils de financement et les contraintes de développement

des PME au Maroc est en effet un sujet complexe et multidimensionnel dans sa portée et sa nature.

Il représente l'association des aspirations, des intentions et des compétences des propriétaires -

dirigeants d'entreprise, des rôles familiaux, des facteurs organisationnels internes, des ressources,

des relations externes et des configurations de réseaux de différentes natures. Ces facteurs

affecteront sans aucun doute l'orientation de la croissance des PME. Au Maroc, force est de

constater que le développement du potentiel stratégique des PME en termes de création de valeur

économique nouvelle et d'emploi n'a traditionnellement pas été une priorité. Ce retard a conduit les

politiques publiques à mettre en place ces dernières années une série d'institutions et d'incitations

pour soutenir et encourager les PME les plus dynamiques. Ces mesures de soutien, bien

qu'importantes et nécessaires, ont un impact limité.

Ce projet que nous présentons, intitulé « les outils de financement et les contraintes de

développement des PME au Maroc », essayera de donner une idée sur les obstacles de l’évolution

des PME au Maroc, ainsi que le système de financement de ces dernières et à travers une démarche

en trois chapitres.

Le premier chapitre présente les PME marocaines, sa définition et son importance, le deuxième

chapitre porte sur l’évaluation du système de financement des PME au Maroc, ainsi qu’il se focalise

sur les contraintes du développement de la PME au Maroc et le troisième sera basé sur une enquête

sur le financement des PME marocaines et les contraintes de développement.

ESTS – 2022/2023
Chapitre I
Importance et place des PME au Maroc

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Au Maroc, les PME occupent une place considérable dans la structure économique où, selon

les statistiques de la confédération des PME, elles représentent 95 %. Les PME sont le centre

névralgique de notre économie avec 40 % de la production et 31 % des exportations. Elles sont

présentes dans tous les secteurs de l'activité économique marocaine : agriculture, industrie, artisanat,

construction, commerce et enfin les services, qui comprennent le tourisme, la communication, les

transports et les services financiers.

L'un des premiers constats que nous avons pu noter lors de l'analyse des PME marocaines est

l'ambiguïté de leur définition. La Charte PME élaborée en 2002 maintient deux ensembles de critères

définissant les PME, le premier étant le nombre d'employés permanents (moins de 200) et le second

étant le chiffre d'affaires ou le total du bilan.

Aujourd'hui, les PME jouent un rôle primordial dans les pays en développement. En effet, ils

représentent l'un des éléments les plus dynamiques de la croissance économique et sociale dans la

stratégie de développement de chaque pays.

Dans ce chapitre, on va commencer par définir les PME, par la suite on va passer à la

présentation de leurs caractéristiques et stratégies, Et enfin, on va identifier leurs importances au

niveau national.

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1. Problématique de la définition des PME :

Quelle est la différence entre les PME et les grandes entreprises ? Actuellement, les chercheurs dans
ce domaine ne sont pas parvenus à un consensus. En fait, les définitions standard et communes des
PME ont fait l'objet de nombreuses tentatives et études, mais ont été rapidement abandonnées au
profit de définitions spécifiques à chaque pays.

L'une des études les plus célèbres dans ce domaine a été réalisée dans le rapport Bolton. Publié dans
les années 70. Selon le rapport, trois critères de base peuvent être utilisés pour identifier les PME :

• Leadership personnalisé pour les propriétaires d'entreprise : souvent un organigramme plat,


dépourvu de hiérarchie et de structure formelle. Ceci implique que l’ensemble des décisions qui
fondent la gestion de l’entreprise sont prises par les propriétaires et qu’il y a rarement une délégation
des pouvoirs.

• Part de marché limitée : Selon le rapport, la part de marché des PME a diminué, pas suffisamment
pour affecter les prix. Ceci implique que toute entreprise occupant une position dominante sur une
niche n’est pas considérée comme PME même si sa taille est très réduite.

Par ailleurs, cette analyse a été ultérieurement enrichie par plusieurs approches qui ont tenté de
trouver les caractéristiques essentielles qui pourraient distinguer les PME. Deux types de critères ont
émergé pour décrire les PME : quantitatifs et qualitatifs.

• LES CRITERES QUANTITATIFS :

Les méthodes quantitatives se réfèrent à des aspects représentatifs de la taille de l'entreprise.

Les indicateurs les plus couramment utilisés sont ceux liés aux différentes composantes des activités
de l'entreprise. Il s'agit généralement de chiffres quantitatifs liés à l'effectif permanent total de
l'entreprise, au chiffre d'affaires, à la dette, aux totaux du bilan, à la valeur ajoutée, au capital social
et à la part de marché.

Cependant, force est de constater que cette méthode d'analyse ne permet pas une définition unifiée et
homogène des PME, principalement à cause de la diversité économique et financière des entreprises
entre les pays et entre les différents secteurs d’activités. De plus, cette typologie de critères ne touche
qu’aux éléments les plus apparents de l’entreprise, ce qui rend son utilisation, d’une manière
standard, par tous les pays, une tâche impossible voire erronée, et les comparaisons internationales
entre PME très difficiles.

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• LES CRITERES QUALITATIFS :

La deuxième famille des critères qui servent à différentier les PME des entreprises de « grande taille
» a un caractère descriptif de l’entreprise et de son environnement social et économique. Cette
approche s'appuie sur une théorie et des outils d'analyse qui mettent en avant l’aspect humain de
l'entreprise.

Selon cette famille, l’aspect humain est considéré comme l'élément de base qui peut être utilisé pour
décrire la PME. Selon la définition de la Fédération Générale des PME, une PME est définie comme
« une unité de production ou de distribution, d'encadrement ou de gestion placée sous l'autorité d'un
dirigeant qui assume l'entière responsabilité de l'entreprise, qui en est généralement le propriétaire et
qui est directement lié à la vie économique de l’entreprise ».

D'autres approches plus descriptives et multicritères ont été développées et mettent en évidence
certaines caractéristiques permettant de différencier et d'identifier les PME :

• Rôle omniprésent du dirigeant dans la gestion quotidienne de la PME.


• Manque de spécialisation pour le personnel de direction.
• Manque de position de force pour négocier les achats et les ventes.
• L’autofinancement est le plus souvent la solution choisie par les dirigeants face aux besoins de
financement vu l’inaccessibilité des marchés financiers et bancaires.

Ainsi dans un contexte légal, l'article premier de la loi 53-00 formant "Charte de la PME" du 23
juillet 20021, stipule que cette catégorie d'entreprise a une définition « officielle », selon l’article, la
PME est une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont
les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires et qui n'est pas détenue2 à plus de 25% du capital ou
des droits de vote par une entreprise, ou conjointement par plusieurs entreprises. Par ailleurs, les
PME doivent répondre aux deux conditions suivantes :

- avoir un effectif permanent ne dépassant pas 200 personnes,

- avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d’affaires hors taxes inférieur à
75 millions de DH, soit un total de bilan inférieur à 50 millions de DH. Cette même charte propose
également des critères spécifiques aux entreprises nouvellement créées (c'est à dire celles qui ont
moins de deux années d'existence) : sont considérées comme PME les entreprises ayant engagé un

1
Définition(s) des "PME" au Maroc et en Europe, Charte de la PME au Maroc, Mai 1, 2004.
2
Voir l’article premier du bulletin officiel N° 5036 du 27 Joumada II 1423 (5 septembre 2002), page 921.

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programme d’investissement initial inférieur à 25 millions de DH et respectant un ratio
d’investissement par emploi inférieur à 250 000 DH.

2. Caractéristiques des PME marocaines et ses stratégies :

Il est indispensable d’identifier les caractéristiques des PME. Synthétisant un large corpus de
recherches, proposent des caractéristiques fondamentales qui peuvent être décrites sous la forme d'un
continuum croissant permettant de préciser le concept de PME.

Ces caractéristiques sont : la petite taille, le profil de dirigeant, la structure simple, le système
d’information peu organisé, la prise de décisions centralisée et l’environnement.

• La petite taille des PME :

Les PME se distinguent des grandes entreprises par leur taille modeste. Cependant, force est de
reconnaître que les PME ne sont pas la quintessence des grandes entreprises, des recherches
antérieures ont clairement montré que les PME ne peuvent plus être considérées comme un simple
modèle réduit d’un archétype d’entreprises, alors que qui constituent un être avec sa réalité et son
existence propres. Comme la montre les définitions ci-dessus, les PME se caractérisent par une petite
échelle d'activité et de main-d'œuvre et gèrent un petit nombre de ressources financières, ce qui se
traduit par un nombre limité de ressources techniques et immatérielles à la disposition des dirigeants.
La taille affecte donc l'organisation et la gestion interne des PME.

• Le profil de dirigeant des PME :

Les dirigeants de PME sont considérés comme la force centrale de la dynamique des PME, au centre
des systèmes d'information, de décision et de contrôle de l'entreprise. Ils sont souvent les fondateurs
de l'entreprise et disposent d'un fort pouvoir pour diriger l'entreprise en fonction de leurs propres
motivations et de leur parcours personnel et professionnel. Généralement, les dirigeants de PME
jouent les rôles de directeurs, du manager et de gestionnaires.

Les décisions au sein des PME sont prises par les managers d’une part, sur la base de l'intuition et de
l'expérience personnelle, et ils n'acceptent pas facilement de déléguer des responsabilités à d'autres
acteurs, ni tendent à partager des informations ou à déléguer la prise de décision.

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Les dirigeants des PME représentent un élément qui peut influencer l'adaptation de telle ou telle
autre approche de la gestion d'entreprise.

• Structure simple des PME :

La structure des PME est généralement relativement simple et peu formelle. C'est assez logique
puisque, comme nous l'avons déjà dit, les entités PME se caractérisent par leur petite taille, ce qui
signifie un nombre limité de ressources humaines, financières et techniques et une faible
spécialisation des tâches au sein de l'entreprise, cela se traduit par la faiblesse de la direction.
Cependant, la spécialisation s'accompagne généralement d'une augmentation de la taille, « plus une
organisation est grande, plus sa structure est élaborée, plus ses tâches sont spécialisées, plus ses
unités sont différenciées, et plus sa composante administrative est développée » 3. A l’inverse plus
l'entreprise est petite, moins les processus sont formels et plus la prise de décision est centralisée
pour les dirigeants.

On peut conclure que la taille, le rôle joué par le dirigeant et sa rétention en déléguant ses fonctions à
d'autres acteurs, a un effet sur la structure simple et centralisée des PME.

• Système d’information peu organisé des PME :

Les systèmes d'information désignent tout d'abord l'ensemble des outils de collecte des informations
primaires (systèmes informatiques, procédures de contrôle de gestion, etc…) concernant l'activité
générale de l'entreprise, qui proviennent de l'extérieur ou de l'intérieur de l'entreprise.

Contrairement à ces grandes entreprises qui prétendent formaliser le transfert de l’information tout
en soutenant le contrôle. Pour les PME, l'accès et le contrôle direct constituent un vecteur
d'information essentiel, en effet, Le système de gestion des PME est caractérisé, d’une part, par un
système d'information interne peu complexe et organisé, et d'autre part, par un système d'information
externe simple.

Le système d'information interne, du fait des caractéristiques de proximité (hiérarchique,


fonctionnelle, spatiale, temporelle) dans les PME, se concentre principalement sur des relations
informelles tracées par le dialogue direct, et les informations transmises sont tacites et peu codées.
De plus, la fonction système d'information est généralement subordonnée à la fonction comptable et

3
Organisation - Henri Mintzberg, 1992.

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n'a pas d'expertise managériale nécessaire pour planifier, organiser et gérer l'utilisation des
ressources informationnelles dans une organisation.

Le système d'information externe dans les PME est tout aussi simple. Elle est dominée par la
présence du dirigeant dans tout type de relation entre une PME et ses différents acteurs de son
environnement, constitués essentiellement de clients, de fournisseurs et de banques.

• La prise de décision au sein des PME :

La petite taille de l'entreprise et la simplicité de sa structure permettent souvent aux dirigeants de


prendre des décisions rapides, ce qui leur permet de réagir rapidement aux changements de
l'environnement. Les PME se caractérisent par la concentration de la gestion et la centralisation de la
plupart des décisions au dirigeant, qui exerce souvent lui-même toutes les fonctions de l'entreprise,
cette centralisation signifie que cette dernière priorise les tâches opérationnelles, ce qui empêche une
vision stratégique à moyen et long terme et les décisions sont prises à court terme. Les dirigeants des
PME utilisent d’avantage l'intuition que la prévision, et la considèrent comme très importante dans la
prise de décision. Ils ne veulent pas déléguer des responsabilités et veulent pourtant avoir un contrôle
total sur l'entreprise et la prise de décision. Et donc un système de management dans les PME est mal
instrumenté et fortement conditionné par les managers, qui jouent un rôle très important dans le
fonctionnement des PME.

• L’environnement des PME :

Il existe plusieurs définitions du terme « environnement ». D'après la littérature sur l'information


stratégique pour l'entreprise, l'environnement est défini comme un ensemble de forces et de
contraintes décisionnelles extérieures à l'entreprise, qui ne sont pas créées par l'entreprise, mais qui
ont pour nature d'influencer son fonctionnement et son développement, ce terme inclut tous les
facteurs incontrôlables influençant le succès du processus, donc l'environnement doit être pris dans
un sens plus large incluant le marché, technologie des produits, mondialisation, etc…

Les PME sont généralement caractérisées par un environnement incertain en raison du manque de
pouvoir réel dont elles disposent sur leur environnement économique. En effet, une PME doit tenir
compte de l'avis des acteurs environnants, ce qui la rend plus vulnérable aux différentes forces
concurrentielles, elle s'adapte à posteriori (plus tard) aux changements de l'environnement.

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• Planification stratégique des PME :

La planification stratégique, malgré sa grande importance pour la durabilité et le développement des


entreprises, la planification dans les PME est incomplète, non structurée, irrégulière, sporadique et
plutôt réactive et informelle en raison de ses caractéristiques si différentes des grandes entreprises, en
effet, la plupart des dirigeants des PME n'ont pas recours à une planification formelle ou à une
stratégie formelle. En outre, les dirigeants manquent souvent de recul pour gérer leur entreprise car
ils traitent principalement des problèmes quotidiens. Ils considèrent la planification stratégique
comme un exercice trop complexe et trop sophistiqué qui demande énormément de temps. Ainsi, son
utilisation dépend en grande partie de la perception des bénéfices qu'elle peut leur apporter. Dans le
même sens, « l'horizon temporel des PME est le plus souvent à court terme » 4, alors que la
planification stratégique est généralement à moyen et long terme.

Ainsi, les acteurs stratégiques de ces entreprises nécessitent un processus d'élaboration de stratégies
selon les besoins. Dans ce cas, la dimension stratégique des décisions prises est souvent observée a
posteriori, il s'agit donc de « stratégies réalisées, par opposition aux stratégies envisagées »5

• Stratégies des PME :

La stratégie en tant qu'orientation à long terme devrait être prédominante dans les PME, cependant,
les faiblesses qui les caractérisent en matière d'aménagement et d'environnement rendent leurs
décisions stratégiques très précises, la stratégie est en effet l'un des aspects fondamentaux du
développement des PME. Les décisions stratégiques des dirigeants de PME visent avant tout à
maximiser les chances de survie de l'entreprise, en ce sens certaines PME se situent dans des
activités spécialisées leur permettant de se protéger.

En revanche, cette stratégie est difficile à mettre en œuvre, surtout lorsqu'il s'avère que le dirigeant
n'a pas suffisamment de connaissances et d'expérience dans le domaine d'activité, par ailleurs, une
stratégie typique des PME consiste à exploiter les lacunes du marché qui permettent au dirigeant de
préserver les ressources de son entreprise et éviter la confrontation directe avec les grands. Il s'avère
que la stratégie de spécialisation semble la plus adaptée aux PME, cependant, cette stratégie peut

4
Olivier Torres, « PME », janvier 1998.
5
Henry MINTZBERG, The Structuring of Organizations, Englewood Cliffs, N. J., Prentice-Hall, 1979, trad. par Pierre Romelaer, Structure et
dynamique des organisations, Paris, Éditions d’organisation, 1986.

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déboucher sur une stratégie collaborative qui permet aux PME de se développer sur un créneau
spécifique et/ou à l'international, c'est aussi une nouvelle façon de résister aux grandes entreprises.

• L’innovation dans les PME :

Dans un contexte de précarité, l'organisation et la valorisation des ressources et des compétences est
un déterminant crucial de la flexibilité organisationnelle des PME, ces sociétés sont en effet un lieu
propice à la créativité et au développement des idées, éléments indispensables à tout processus
d'adaptation à de nouveaux contextes, cette adaptation qui nécessite l'organisation et la mobilisation
de diverses ressources et compétences, ne peut se faire qu'avec l'engagement des dirigeant, cet
engagement dû à des ressources limitées porte principalement sur la forme et l'étendue de
l'innovation à mettre en œuvre. Ainsi, cette disposition crée un effet d'apprentissage capable de
réduire l'impact de l'incertitude contextuelle sur les PME sans négliger l'influence de l'abondance
d'informations sur l'amélioration du processus d'innovation.

L'innovation est un élément crucial du développement des PME, grâce à son rôle stratégique de
facilitation de l'entrée sur un nouveau marché et de repositionnement sur un marché déjà exploré.
C'est aussi un processus qui permet au potentiel social et économique de la société de changer et
permet la création de valeur et de richesse, dans les grandes entreprises, les dirigeants reconnaissent
généralement l'importance de l'innovation et essaient de l'encourager parmi leurs employés, et dans
les PME, il est également reconnu comme un élément crucial dans la plupart des économies.

Bien que la grande majorité des études montrent que les PME innovent moins que les grandes
entreprises, le dynamisme de certains managers, l'esprit d'équipe, l'adaptabilité de l'entreprise face à
de nouveaux défis, le nombre de niveaux hiérarchiques réduits et la grande polyvalence du capital
humain sont autant d'atouts en faveur de l'innovation des PME. Ils constituent un terreau fertile pour
le développement d'une importante capacité d'innovation. Par ailleurs, la dynamique d'innovation des
petites entreprises, majoritairement informelles et non limitées à la recherche et au développement.
Dans le même ordre d'idées, les PME, caractérisées par une richesse d'interactions tant internes
qu'externes, représentent une source particulièrement riche d'informations riches qui contribuent à
l'innovation.

L'innovation est une dimension importante de la gestion, dans une large mesure, elle conditionne la
compétitivité des entreprises, assurant ainsi une certaine pérennité et flexibilité organisationnelle
dans un environnement concurrentiel agité. En revanche, l'innovation présente certains obstacles que

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les entreprises doivent surmonter, elle ne peut pas être planifiée qu’avec certitude, surtout dans une
situation incertaine, et ses effets ne peuvent pas être entièrement prédits, c’est donc, le risque
augmente pour les entreprises mal préparées à accepter les changements résultant des changements
de méthodes et d'organisation qui les accompagnent.

3. Importance des PME au Maroc :

Selon la Confédération des PME affiliée à la CGEM, les PME marocaines occupent une position
fondamentale comme dans les autres pays. Ils représentent environ 95% du tissu économique du
pays et se diversifiées allant des industries manufacturières aux services, en passant par l’agriculture,
l’artisanat et le commerce. Emploient plus de 70 % de la main-d’œuvre, contribuent à hauteur de
plus de 40% au PIB du pays.

En nombre d'entreprises, le poids des PME représente 98% de la structure de production nationale.
La part des PME dans tous les secteurs d'activité dépasse 90%, mais le taux de participation dans la
production et la distribution d'électricité, de gaz et d'eau n'est que de 50%. En revanche, elles
stimulent le développement économique par des contributions directes aux activités nationales ou par
des activités complémentaires à celles des grandes entreprises. Le développement des PME dans les
zones rurales peut réduire le transfert de la population rurale vers les villes, nous pouvons dire avec
certitude que les PME sont la clé de la croissance économique du Maroc, qui dépend en partie de la
promotion de l'emploi industriel dans le pays. On peut dire que les PME sont un maillon faible de la
politique industrielle, et pour diverses raisons, c'est un moyen efficace de contribuer à notre
développement économique.

Dans une économie en développement comme le Maroc, les PME ont certainement une place
importante compte tenu de leurs participation effective à la promotion du développement sur le plan
social. L’analyse de la croissance économique de plusieurs pays développés montre que c'est le
rôle socio-économique des PME qui est le facteur déterminant pour créer des emplois, innover et
promouvoir dans les stratégies nationales de développement, car il est difficile d'adopter des
orientations différentes pour la création d'emplois, la mobilisation de l'épargne privée et
l'investissement productif. En effet Les PME sont les véritables leviers de développement régional,
favorisant la formation de la classe moyenne et assurant l'intégration sociale. Les PME devient
ainsi un pôle sur lequel s'incarnent plusieurs fonctions : économique, sociale et culturelle, qui
caractérisent une économie performante et solidaire.

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Aujourd'hui, les PME occupent une position particulièrement importante en tant que secteur
incontournable pour la création de richesse et la croissance économique. Cependant, jusqu'à
présent, le développement des PME a été entraver par de nombreuses contraintes. Toutes les
stratégies transversales que le Maroc a adoptées ont contribué d'une manière ou d'une autre à
renforcer d’avantage la contribution des PME à la création de valeur et à l'emploi. De son côté, le
Plan d'Accélération Industrielle a suscité un intérêt particulier pour ces entreprises, qui constituent
un levier de croissance et de compétitivité, l'objectif est d'augmenter la productivité des
entreprises, d'aiguiser leur sens de l'innovation, de faciliter leur accès au financement et
d'améliorer la compétitivité de l'offre exportable, Ils veulent aussi être un enjeu crucial pour le
Maroc de demain. La compétitivité de l'économie marocaine dépend vraiment de la solidité et de la
performance des PME, dans cette optique, ces unités de production se sont vu attribuer un créneau
spécifique. En ce sens, un certain nombre de mesures intégrées ont été adoptées dans le but
d'assurer un soutien adapté aux besoins des entreprises et de leur fournir un cadre approprié pour le
développement de leurs activités. D'un point de vue financier, tous les acteurs se sont mobilisés
pour répondre aux besoins des PME, différentes banques locales ont mis en place des offres de
financement intégrées et compétitives pour accompagner la restructuration des PME et garantir
leur internationalisation. Les banques marocaines se sont également engagées à fournir les conseils
et l'accompagnement nécessaires aux porteurs de projets.

Au Maroc, le poids des PME est important dans la structure de production, contraste avec

leur faible participation à la création de la richesse du pays. La part de cette écrasante majorité

dans la valeur ajoutée totale ne dépasse guère 40 %. L'analyse de l'inventaire montre que, les PME

restent l'un des vecteurs les plus appropriés pour promouvoir l'activité économique, renforcer la

cohésion sociale en luttant contre le chômage et contribuer au développement régional.

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Chapitre II
Financement des PME ses contraintes
de développement

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Les outils de financement et les contraintes de développement des PME au Maroc

constituent une problématique clé dans l'économie marocaine. En effet, les PME jouent un rôle

essentiel dans la croissance économique du pays et leur développement est donc indispensable

pour assurer une prospérité globale. Cependant, ces entreprises font face à de nombreux obstacles,

notamment en termes de financement et de réglementation, qui limitent leur capacité à croître et à

prospérer. Ainsi qu’il demeure possible de découvrir les facteurs clés qui influencent ou expliquent

le développement des PME.

Le problème de financement constitue la contrainte la plus visible des PME marocaines, et un

important élément de blocage de leur croissance. Les difficultés que rencontrent les PME par rapport

à l’offre de financement, sont dues à plusieurs facteurs.

Le premier est lié à la prudence des banques à financer les PME dans un contexte de manque de

liquidité et de concurrence élevés pour les crédits surtout s’il s’agit de financer les PME lors de la

phase de création ou d’expansion. Le second est en rapport avec la méconnaissance des

entrepreneurs et dirigeants de PME de la palette des produits financiers disponible dans notre pays.

Un troisième facteur pourrait être le manque d’adaptation de ces produits financiers aux besoins

d’une grande population des PME, d’autant plus que la grande majorité des PME marocaines sont en

effet des TPE. Un autre facteur qui contribuerait négativement aux financements des PME serait lié à

l’existence d’une forte asymétrie d’information entre l’investisseur et la PME et le manque de

transparence souvent lié à la fragilité de la structure de cette dernière.

Dans ce chapitre, nous examinerons les outils disponibles pour financer les PME et les

contraintes qui entravent leurs croissances.

20

ESTS – 2022/2023
1. Les systèmes de financement des PME au Maroc :6

A l'instar des pays développés, le système financier marocain dispose d'une large gamme de produits
financiers à la disposition des investisseurs et des entreprises. Les PME ont accès aux marchés
bancaires, des actions et de la dette. Cette variété répond souvent aux besoins de financement des
entreprises, souvent de grande taille. Ce dispositif s'est enrichi de la création du Fonds de Garantie
CCG (la caisse centrale de garantie), produit très attendu par l'entreprise.

La façon de financer le bas du bilan d'une entreprise est sous forme de crédit auprès des banques et
des sociétés de financement. Le marché marocain du financement tend à prendre une forme quasi
oligopolistique, avec une offre concentrée sur un nombre limité d'acteurs (grandes banques) et une
demande composée de grandes entreprises et d'un grand nombre de PME et TPE.

Les PME et TPE marocaines privilégient les voies de financement bancaires car elles ne peuvent
pas recourir aux marchés des capitaux aussi facilement que les grandes entreprises. Selon la
Direction de la Supervision Bancaire de Bank Al Maghrib, la part des PME dans ces crédits est
située à seulement 18% en 2008, soit un montant global de 54 milliards de dirhams, le reste étant
alloué aux grandes entreprises.

Du point de vue des banques, les PME ont des difficultés à trouver un financement adéquat mais
ces difficultés ne sont pas directement liées à la réticence ni une frilosité de la part des fournisseurs
de crédits. Les difficultés d’accès aux financements rencontrées sont principalement dues, à la
fragilité même des PME et au déséquilibre du couple Risque/Rentabilité.

De plus, les PME marocaines se caractérisent généralement par une faiblesse des fonds propres et
une sous-capitalisation qui est généralement due à un manque de réinvestissement dans l’entreprise.

Il serait possible que le manque d’enthousiasme des banques envers le financement des PME soit
lié à l’organisation et au style de management de l’entreprise, le manque de transparence dans les
états financiers et aux défaillances au niveau du capital humain.

6
Le Financement des PME au Maroc Mai, 2011.

21

ESTS – 2022/2023
Les émissions de titres de dettes pourraient prendre la forme des TCN composés de :

CD qui sont émises par les banques


BSF par les sociétés de financements.
Billets de trésorerie sont émis par les entreprises non financières.
Les PME ne peuvent être concernées que par les billets de trésorerie.
Les obligations privées (cotées et non cotées) peuvent également être émises dans le marché
marocain par les entreprises et les banques et toutes sociétés de financement.
On trouve clairement que le marché marocain de la dette privé reste très restrictif et limité en termes
d’émetteur, avec peu d’entreprises. Les émissions par des entreprises de taille modestes sont très
marginales, d’autant plus que, s’agissant des entreprises, la loi ne permet qu’à celles ayant le statut
juridique de SA d’émettre des obligations sur le marché.

Les PME marocaines n’ont toujours pas l’accès à ces marchés. Le tableau suivant montre les
conditions d’accès au marché des obligations qui demeurent toujours hors de portée des PME
marocaines.

Conditions d'accès aux marchés obligataires

Montant minimal émis 20 millions de dirhams

Maturité minimale de l'emprunt obligataire 2 ans

Nombre d'exercices certifiés 2 exercices

10 DH pour les obligations cotées


Valeur nominale minimale
50 DH pour les obligations non cotées
Source : La situation des PME au Maroc - état des lieux et propositions, Décembre 2015, page 22.

Les émissions de billets de trésorerie se limitent à un montant minimal de 100.000,00 DH, donc plus
facilement accessibles aux entreprises de taille plus modeste, mais les exigences de transparence et
de communication financière comme la certification des comptes des trois derniers exercices ne sont
pas respectées par les PME.

22

ESTS – 2022/2023
La bourse des valeurs de Casablanca est composée de trois compartiments, chacun avec ses propres
caractéristiques et conditions d’admissions.

Voici les conditions exigées par chaque compartiment :

• Premier compartiments (marché principal) :


Ce compartiment comporte 47 valeurs et 95.5% de la capitalisation globale,
Ce dernier est pour les sociétés dont le capital est entièrement libéré, avec l’émission d’un montant
minimal de75 millions MAD, ou ceux qui ont au moins 250000 titres de capital, et celles dont les
capitaux propres sont supérieurs de 50 millions MAD.
• Deuxième compartiment (marché de développement) :

Ce compartiment représente 1% de la capitalisation globale avec 13 sociétés cotées


Ce dernier est pour les sociétés dont le capital est entièrement libéré, avec l’émission d’un montant
minimal de 25 millions MAD, ou ceux qui ont au moins 100000 titres de capital, et un chiffre
d’affaires au cours des deux derniers exercices propres sont supérieures de 50millions MAD.
• Troisième compartiment (marché de croissance) :

Ce compartiment comporte 14 sociétés cotées avec environ 3.6% de la capitalisation globale.


Ce dernier est pour les sociétés dont le capital est entièrement libéré, avec l’émission d’un montant
minimal de 10 millions MAD.

L’objectif de la création du deuxième et troisième compartiment est d’inciter les entreprises


moyennes à s’introduire en bourse. Il est clair néanmoins, que la cotation des entreprises reste en
général très faible par rapport aux autres pays émergents. A part quelques exceptions, la grande
majorité des PME marocaines ne présentent pas les critères requis pour pouvoir accéder au troisième
compartiment de la bourse. De plus, la proportion des petites et moyennes entreprises qui peut faire
appel public à l’épargne pour un montant supérieur à 10 millions de dirhams demeure faible.

Hormis les seuils qui sont problématiques et très élevés pour une grande population d’entreprises
marocaines, les PME ne sont pas en mesure de respecter les implications de l’introduction en bourse
en termes de communication financières et de bonne gouvernance.

Le financement via la bourse reste donc très limité au Maroc étant donné la structure actuelle du
marché. Les PME se financent alors par le biais des circuits classiques, principalement, les crédits
bancaires.

23

ESTS – 2022/2023
Le capital-risque est d’origine récente au Maroc. Néanmoins avec la loi relative aux organismes de
placement en capital risque, cette méthode de financement commence à se faire connaitre par les
PME en croissance, d’autant plus dans un contexte de manque de liquidité bancaire et de difficultés
d’accès aux autres types de financements (bancaires et via les marchés boursiers). Le capital-risque a
été introduit au Maroc en 1989 par le biais de la BEI.

L’activité du capital risque au Maroc est encore à ses débuts. La majorité des intervenants dans le
marché ciblent principalement des entreprises existantes, à fort potentiel et souhaitant se développer.
Il s’agit donc essentiellement des activités de capital de développement, l’activité du capital risque
(la création et l’amorçage) est très marginale.

Ceci s’explique facilement du côté de l’investisseur, qui préfère avoir une meilleure visibilité sur
l’entreprise cible, des états financiers déjà établi et un potentiel de TRI élevé.

Du côté des PME, ce dispositif financier apparait peu adapté car :


• La part des PME éligibles pour l’obtention d’un financement capital risque est très faible. Ceci
s’explique par l’insuffisance de leur encadrement financier et technique qui limite leur accès à ce
type de financement.
• Les critères d’éligibilité des sociétés de capital –risque sont rigides. Leur prise de risque est
limitée souvent à l’accompagnement du développement des PME. Les PME marocaines se
caractérisent par une structure financière déséquilibrée, une organisation centralisée et personnalisée,
le manque de transparence, un très faible encadrement ce qui n’encourage pas les investisseurs de
capital risque. Face aux défis au niveau national et international, la PME marocaine doit se mettre à
niveau afin d’encourager ce type d’investissements. Il est important de noter, que le capital-risque ne
pourrait pas se substituer au financement bancaire, mais il vient en complément pour permettre de
disposer d’une structure bilancielle équilibrée.

Le financement des PME marocaines via les marchés financiers, capitaux et dette, est très marginal
en raison de l’étroitesse et des conditions exigées par ces marchés.

24

ESTS – 2022/2023
2. L’accès au financement des PME au Maroc :

L'accès au financement reste un défi majeur pour les PME au Maroc, malgré les différents dispositifs
mis en place pour les soutenir. En effet, de nombreuses PME marocaines se heurtent à des difficultés
pour obtenir des financements bancaires en raison notamment de la méconnaissance des critères
d'éligibilité, des garanties exigées ou encore de la rigidité des procédures.

Cependant, les autorités marocaines ont pris conscience de cette problématique et ont engagé
plusieurs réformes pour faciliter l'accès au financement des PME. Parmi les initiatives mises en
place, on peut citer :

• La mise en place d'un guichet unique pour les PME au sein de l'Agence Nationale pour la
Promotion de la PME, qui permet de simplifier les procédures administratives et
d'orienter les entrepreneurs vers les dispositifs de financement les plus adaptés à leur
profil.
• La mise en place d'une charte de bonnes pratiques bancaires pour améliorer la relation
entre les banques et les PME, en renforçant la transparence, la disponibilité des
informations et la qualité des services proposés.
• La création de nouveaux instruments de financement adaptés aux besoins des PME, tels

que le leasing, le factoring ou encore les obligations participatives.

• Le renforcement de la gouvernance et de la transparence des PME, notamment en

imposant aux entreprises de produire des états financiers certifiés pour bénéficier de

certains types de financements.

Malgré ces initiatives, l'accès au financement des PME reste un enjeu majeur au Maroc. Les autorités
continuent donc de travailler pour renforcer l'offre de financement et améliorer l'accès des PME à ces
dispositifs

25

ESTS – 2022/2023
3. Les contraintes de développement des PME au Maroc :

Etant donné que l'analyse ci-dessus porte sur le profil des PME marocaines, leurs performances
économiques et financières et leurs contributions à la richesse du pays, leurs accès au système
bancaire et financier et l'efficacité des mécanismes d'accompagnement développés pour leurs
faciliter, en bref, leurs situations restent vulnérables.

En effet, plusieurs contraintes financières, juridiques et administratives externes ainsi que des
contraintes internes entravent leur développement.

• CONTRAINTES FINANCIERES :
Incontestablement, la problématique de l'accès au financement demeure la contrainte centrale
entravant la croissance des PME marocaines.

Le dispositif de financement prévu au profit de la PME reste toujours est affecté des maux suivants :

❖ Le déficit d’information : Les financements existent et sont dispersés entre de multiples


Institutions de crédit.
❖ Un manque de confiance entre les institutions financières et les PME. Les motifs sont imputables
aussi bien à la banque qu’à la PME :

- La tendance des PME à fournir des informations jugées peu fiables par les institutions
financières. Dans la démarche de financement, la pratique consistant à remettre des « états
de synthèse confectionnés sur mesures pour les besoins de crédits » au lieu des « états de
synthèse reflétant la situation financière et économique réelle de l’entreprise » aurait
largement contribué à la perte de la crédibilité des PME auprès des établissements de
crédits ;

- La forte propension des banques à se prémunir contre tout risque d‘insolvabilité future en
exigeant le maximum de garanties pénalise les PME « transparentes ».
❖ L’inadéquation des financements internationaux : les financements d’origine internationale sont
inadaptés aux capacités d’absorption des dirigeants de PME.
❖ L’inadéquation des marchés financiers, capitaux et dette, en raison de :
- Des conditions exigées par ces marchés et qui sont plus appropriées aux grandes
entreprises.

26

ESTS – 2022/2023
- La complexité des règles boursières comparées aux moyens des PME marocaines.

• CONTRAINTES ADMINISTRATIVES ET REGLEMENTAIRES :

En dépit des constats et mesures préconisées par le ‘’livre blanc PME’’ en 2002 sur les PME au
Maroc, les prestations des services administratifs demeurent toujours en deçà des attentes des
opérateurs. Les remarques récurrentes formulées à l’encontre des procédures administratives
identifient des déficits : dans la gestion du temps, dans la démarche, dans les procédures et dans la
communication, à savoir :

❖ Les délais de traitement des dossiers sont jugés trop longs ;


❖ Les services rendus par l’administration manquent de cohérence. Ceci est imputable à une
délimitation imprécise des compétences des différentes administrations et à un manque de
coordination entre les différentes administrations voire entre les services d’une même
administration ;
❖ La complexité des textes donnant lieu à des interprétations multiples non convergentes.

L’administration connaît des difficultés de communication avec son environnement qui se


manifestent par :

❖ Un déficit d’information de la part de l’administration ;


❖ L’absence de formalisation des procédures ;
❖ L’absence de toute représentation de l'administration dans certaines régions.
Aussi, et en dépit de ces progrès entrepris, la réglementation d’entreprises au Maroc est à l’origine de
trois séries d’appréhensions s’expliquant par la :

❖ Complexité des textes ;


❖ Non prise en compte des spécificités liées à la taille des entreprises et plus particulièrement les
PME.
Il s’agit principalement de la législation comptable et fiscale. En effet, Le plan comptable n'est pas
adapté à toutes les formes de PME et en l’occurrence, le plan comptable simplifié qui reste trop
complexe pour la très petite entreprise.

Les obligations en termes de production d'informations financières sont globalement lourdes.


L'ensemble des obligations déclaratives comptables, fiscales et sociales sont trop complexes et trop
nombreuses. Il existe par exemple plus de 30 formulaires différents ayant trait aux impôts au niveau

27

ESTS – 2022/2023
national. Les chefs d'entreprise doivent soumettre de nombreux formulaires contenant pratiquement
les mêmes informations et devant être accompagnés des mêmes pièces.

Les facteurs internes sont encore plus déterminants et conditionnent réellement la croissance des
PME au Maroc. Il s’agit principalement de la personnalité du propriétaire-dirigeant, la faiblesse de
l’encadrement des pratiques de management.

• Personnalité du propriétaire-dirigeant :

Très souvent, le dirigeant de la PME est seul à prendre les décisions et présente les des insuffisances
par rapport à sa mission.

La méconnaissance des principes de gestion et des techniques propres de son secteur. Le plus
souvent, le propriétaire-dirigeant ne connaît qu’un domaine au détriment de tous les autres.

Or il faut savoir gérer une entreprise dans son ensemble et saisir les interrelations qui existent entre
ses diverses fonctions.

Cette insuffisance est accentuée par le fait que les PME font appel très rarement au conseil externe
car les entrepreneurs ne perçoivent pas l’utilité de consultants externes à l’entreprise et sont surtout
réticents à ouvrir leurs affaires à des personnes étrangères.

• Faiblesse de l’encadrement :

Le plus souvent, les dirigeants de PME ne s’entourent pas d’un encadrement compétent soit par
manque de moyens soit, tout simplement, parce qu’ils n’en perçoivent pas la nécessité, compte tenu
de leur désir d’autonomie. La complexité des problèmes de gestion est telle que le propriétaire-
dirigeant ne peut, à lui seul, tout connaître et tout maîtriser.

• Faiblesse des pratiques du management :

La mauvaise gestion se manifeste de plusieurs manières et se trouve étroitement liée à


l’inobservation de règles élémentaires suivantes :

28

ESTS – 2022/2023
✓ Absence de prévisions

Il est très rare que la PME dispose d’un plan d’affaires, outil précieux aussi bien pour les premières
demandes de prêt que pour le fonctionnement et le développement de l’entreprise.

✓ Gestion financière inadéquate :

Ce qui caractérise la gestion financière des PME est d’abord, l’inexistence d’un système de contrôle
financier, donc l’inexistence de gestion budgétaire, l’absence de prévision du cash-flow, la
négligence de l’analyse régulière des états financiers et de la méconnaissance des prix de revient et
des coûts d’exploitation. Cette défaillance du système de contrôle est bien sûr liée à l’inexistence du
système d’informations et surtout à l’absence de données comptables fiables et disponibles à temps.

Les PME au Maroc sont confrontées à de nombreuses difficultés pour se développer,

notamment en termes de financement et de contraintes réglementaires. Les outils de financement

disponibles pour les PME marocaines comprennent le crédit bancaire, le capital-risque, entre autres.

Cependant, l'offre de financement peut être limitée et certaines options peuvent être plus coûteuses

ou plus contraignantes que d'autres.

Les PME peuvent également faire face à des contraintes en matière de développement, telles que la

concurrence, la réglementation et les normes de conformité, l'accès aux marchés étrangers et le

manque de financement.

Pour faire face à ces défis, les PME doivent mettre en place des stratégies de gestion des

risques et de développement, telles que l'innovation, la diversification des activités, la

communication/marketing et la formation du personnel.

29

ESTS – 2022/2023
Chapitre III

Étude empirique sur les outils de financement


et les contraintes de développement

des PME au Maroc

30

ESTS – 2022/2023
Après une analyse théorique de notre thème, nous nous concentrons sur la définition des

PME, leurs importances, ses défis ainsi que le système de financement, tout en subdivisant notre

première partie en deux chapitres principaux dans lesquels nous décrivons les PME du Maroc, avant

d'introduire les contraintes internes et externes au développement des PME.

Notre objectif à travers ce chapitre est de savoir les moyens de financement des PME, ainsi

que comprendre les critères nécessaires aux entreprises pour choisir les banques, ainsi que les raisons

et les limites de l'obtention d'autres modes de financement.

Dans toute recherche pratique, l’élaboration d’un questionnaire est importante, puisqu’il

permet de répondre à notre problématique. C’est donc nous allons essayer de comprendre deux

volets. Le premier consiste à connaitre les outils principaux de financement des PME, et analyser le

degré de motivation des PME pour choisir un tel ou tel moyen de financement. Le second tente de

découvrir les défaillances propres aux PME, et les contraintes internes et externes qui entravent leur

développement.

Dans ce chapitre, nous allons décortiquer l’objectif de notre étude, le choix d’échantillon et

finalement une analyse profonde des résultats collectés.

31

ESTS – 2022/2023
1. Objectif :

Notre enquête a pour objectif en premier lieu, de savoir les moyens de financement des PME, et en
deuxième lieu de connaître les critères que les entreprises les trouvent essentielles pour choisir une
banque, les raisons et les contraintes pour accéder à d’autres moyens de financement, en outre
l’origine des contraintes internes et externes entravant la vitalité et le développement des PME.

2. Choix d’échantillon :

L’enquête a été réalisée par le biais du questionnaire sur un échantillon de 30 PME (agence de
voyage, fiduciaire, travaux industriels, etc.…). Le choix de ce dernier était de façon non probabiliste,
ainsi que les répondants ont un ensemble de caractéristiques adaptées aux objectifs de notre étude
(les outils de financement et les contraintes de développement des PME), en tenant compte des idées
préalables sur la composition de la population (méthode de jugement), en d'autres termes nous avons
une connaissance sur la population qui est " les PME ", néanmoins il n'est pas assez représentatif en
raison de la grande taille de la population.

Les résultats ont été obtenus auprès des PME qui ont un secteur d’activité (commerce, industrie,
services) différents. Plus le questionnaire, on a utilisé une fiche d’identification pour collecter des
informations sur les entreprises questionnées (Voir annexe 1).

32

ESTS – 2022/2023
3. Analyse des données :

Q1. Secteur d’activité :

Fréquence Pourcentage

Valide Commerce 20 66,7


Industrie 5 16,7
Service 5 16,7
Total 30 100,0

• Commentaire :
Les résultats ont été obtenus auprès 30 PME dont 20 répondants sont présents dans le secteur du
commerce, alors que le reste est répartie entre le secteur d’industrie et les prestataires de services,
soit 5 répondants pour chacun de ces derniers.

On peut conclure que la majorité de notre échantillon s’attire au secteur du commerce, d’où nous
constatons que le secteur du commerce est le plus dominant pour les PME.

33

ESTS – 2022/2023
Q2. Nombre des employés :

Fréquence Pourcentage
Valide Entre 100 et 150 employés 2 6,7
Entre 150 et 200 employés 1 3,3

Entre 50 et 100 employés 9 30,0

Moins de 50 employés 18 60,0


Total 30 100,0

• Commentaire :
Le nombre des employés de la majorité des répondants compte sur moins de 50 employés, soit 18
répondants face à 9 répondants qui ont un nombre s’étale entre 50 et 100 employés, ainsi que le reste
des PME dépasse 150 employés.

En prenant compte les chiffres ci-dessus, nous constatons que la structure simple des PME leurs
exigent de recruter le moindre nombre du personnel.

34

ESTS – 2022/2023
Q3. Chiffre d’affaires :

Fréquence Pourcentage

Valide Moins de 15 millions DH (hors taxe) 11 36,7

Entre 15 et 30 millions DH (hors taxe) 9 30,0

Entre 30 et 45 millions DH (hors taxe) 4 13,3

Entre 45 et 60 millions DH (hors taxe) 2 6,7

Entre 60 et 75 millions DH (hors taxe) 4 13,3

Total 30 100,0

• Commentaire :
La plupart de notre échantillon réalise un chiffre d’affaires moins de 15 millions de DH (hors taxe)
soit 36,7% de l’échantillon, suivi par un nombre réduit de ceux qui dépassent les 15 millions de DH
(hors taxe), 30% de l’échantillon réalisent un chiffre d’affaires entre 15 et 30 millions de DH (hors
taxe), 13% l’échantillon réalisent un chiffre d’affaires entre 30 et 45 millions et d’autres réalise entre
60 et 75 millions de DH (hors taxe), alors que le reste est limités entre les 45 et 60 millions DH (HT).

Les résultats obtenus s’expliquent par la petite taille la PME et la simplicité de sa structure.

35

ESTS – 2022/2023
Q4. Durée d’existence au marché :

Fréquence Pourcentage

Valide Moins de 5ans 16 53,3


Entre 5 et 10 ans 5 16,7
Entre 10 et 15ans 6 20,0
Entre 15 et 20 ans 2 6,7
Plus de 20 ans 1 3,3
Total 30 100,0

• Commentaire :

La durée d’existence au marché de la majorité des PME questionnées est moins de 5ans avec un
pourcentage de 53,3% de l’échantillon, alors que 16,7% existe entre 5 et 10 ans, suivi par 20% des
PME qui ont une durée d’existence entre 10 et 15 ans, ainsi que le reste dépasse les 15 ans
d’existence au marché.

En lisant le tableau, on constate que la durée d’existence des PME au marché peut varier en fonction
de divers facteurs tels que le secteur d'activité, la gestion financière (etc..). Les résultats ne signifient
pas que toutes les PME ne peuvent pas survivre au-delà de 5 ans, et certaines PME parviennent à se
développer et à se pérenniser.

36

ESTS – 2022/2023
Q5. Quel type de besoin de financement avez-vous ?

Fréquence Pourcentage
Valide Besoin d’investissement 21 70,0

Besoin d’exploitation 9 30,0

Besoin d’innovation 7 23,3

• Commentaire :

Notre échantillon a de différents types de besoin de financement, dont 21 ont un besoin


d’investissement pour accompagner le développement de l’entreprise et conditionner sa pérennité et
son efficacité, 9 ont un besoin d’exploitation vu que l’activité productive de ses entreprises se base
sur la transformation des matières premières aux produits finis et 7 ont un besoin d’innovation pour
faire face à la concurrence acharnée c’est la raison pour laquelle, les entreprises doivent innover afin
d’offrir des nouveaux produits et services de haute valeur ajoutée.

37

ESTS – 2022/2023
Q6. Quel sont les outils de financement que vous utilisez le plus
pour votre PME ?

Fréquence Pourcentage
Valide Autofinancement 17 56,7
Investissements privés 21 70

Financement publics 1 3,3


Crédits-bails 5 16,7

• Commentaire :

D’après les résultats, nous constatons que les investissements privés sont un outil majeur pour
financier les PME de la plupart des répondants avec un pourcentage de 70%, de même sens,
l’autofinancement constitue également un outil principal pour 56,7% des répondants, d’où il peut
être une option attrayante pour les PME marocaines, car elle leurs permet de contrôler leurs propres
croissances et de ne pas être soumis aux conditions des prêteurs ou des investisseurs.

Cela peut également réduire les coûts associés à l'emprunt de fonds externes, tels que les intérêts et
les frais de gestion, alors que le reste n’apprécient pas d’utiliser les financements publics et les
crédits-bails.

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ESTS – 2022/2023
Q7. De combien l'autofinancement peut couvrir vos besoins de
financement ?

Fréquence Pourcentage

Valide Moins de 25% 8 26,7


De 25% à moins de 50% 19 63,3
De 50% à moins de 75% 1 3,3
De 75% et plus 2 6,7

Total 30 100,0

• Commentaire :

En lisant ce tableau concernant le pourcentage d’autofinancement, nous remarquons que plus que la
moitié de l’échantillon a un autofinancement qui peut couvrir entre 25% et 50% de ses besoins,
26,7% de l’échantillon ont un autofinancement qui ne peut couvrir que moins de 25% de ses besoins,
3,3% de l’échantillon ont un autofinancement qui peut couvrir entre 50% et 75% de ses besoins et les
6,7% restés peuvent couvrir plus de 75% de ses besoins par son autofinancement.

Pour les entreprises qui ont un autofinancement qui couvre presque la moitié de ses besoins, ont un
faible taux de croissance. Alors que celles qui ont autofinancement qui couvre plus que la moitié de
ses besoins, ont une forte situation financière, cela permet de financer leurs besoins par ses propres
fonds et ressources.

39

ESTS – 2022/2023
Q8. Etes-vous satisfait(e) de l’offre de financement disponible
pour les PME au Maroc ?

Fréquence Pourcentage

Valide Insatisfait 3 10,0


Neutre 9 30,0
Pas du tout satisfait 2 6,7
Satisfait 13 43,3
Très satisfait 3 10,0
Total 30 100,0

• Commentaire :

Presque la moitié des répondants sont tout à fait satisfait de l’offre de financement disponible pour
les PME, ce qui traduit la réussie des actions mises en place par le gouvernement marocain face aux
difficultés de financement des PME, pour stimuler la croissance économique et encourager
l’entreprenariat.

40

ESTS – 2022/2023
Q9. Selon vous, les différents types de financement pour votre
PME ont été :

Fréquence Pourcentage

Valide Avantages seulement 4 13,3


Inconvénients seulement 2 6,7

Les deux 10 33,3

Neutre 14 46,7

Total 30 100,0

• Commentaire :

Chaque option de financement présente des avantages et des inconvénients pour 53,3% des
répondants, cela nous permet de conclure que le financement des PME présente des avantages et des
inconvénients qui peuvent influencer la décision de choisir un type de financement plutôt qu'un
autre, ce qui est important pour les dirigeants d'entreprises de comprendre afin d’évaluer leurs
situations financières et leurs objectifs de développement avant de choisir une option de financement
appropriée mieux adapté à leurs besoins.

41

ESTS – 2022/2023
Q10. Avez-vous déjà eu recours à un crédit bancaire pour
financier votre PME ? (Si non passer à la Q14)

Fréquence Pourcentage

Valide 1 3,3
Non 11 36,7
Oui 18 60,0
Total 30 100,0

• Commentaire :

D’après les résultats obtenus, plus que la moitié de l’échantillon utilisent le crédit bancaire pour
financier leurs PME, donc les offres des banques peuvent aider à surmonter les défis des PME et les
permettre de se développer et de prospérer, alors que l'obtention d'un crédit bancaire peut être
difficile pour certains PME, en particulier celles qui ont une situation financière fragile ou qui n'ont
pas d'historique de crédit établi. Ainsi que 36,7% n’utilisent pas le crédit bancaire comme un moyen
de financement pour certaines raisons.

42

ESTS – 2022/2023
Q11. Si oui, évaluer votre expérience :

Fréquence
Pourcentage
Valide 11 36,7
Insatisfait 2 6,7
Neutre 5 16,7
Satisfait 10 33,3
Très satisfait 2 6,7
Total 30 100,0

• Commentaire :

D’après cette question, nous remarquons qu’un nombre important de répondants sont tout à fait
satisfait de leurs expériences soit 40% face à 6,7% de ceux qui n’ont pas satisfait.

43

ESTS – 2022/2023
Q12. Auprès de combien de banques avez-vous introduit une
demande de crédit ?

Fréquence Pourcentage

Valide 8 26,7
1 6 27,3
2 11 50
3 et plus 5 22,7
Total 30 100,0

• Commentaire :

A partir de cette question, on peut déduire que 27,3% de nos enquêtés introduisent une demande de
crédit à une seule banque, 50% de l’échantillon introduisent une demande de crédit à 2 banques et
22,7% introduisent une demande de crédit à 3 banques et plus.

Cela signifie que les PME peuvent avoir besoin de montants importants pour financer leur activité, et
une seule banque ne peut pas toujours répondre à leurs besoins, et c’est la raison pour laquelle les
PME cherchent à diversifier leurs sources de financement et ne dépendent pas d'une seule banque.

44

ESTS – 2022/2023
Q13. Sur quels critères vous étiez basés pour choisir votre
banque ?
Fréquence Pourcentage
Valide 8 26,7
Peu de garanties 6 27,3

Durée de remboursement plus longue, 11 50

Taux d'intérêt moins élevé 11 50

Qualité de service 6 27,3

• Commentaire :

En lisant les résultats ci-dessus, 50% des répondants considèrent la durée de remboursement et le
taux d’intérêt comme les critères de base les plus important afin de choisir une telle ou telle banque,
ainsi que 27,3% des répondants peuvent être particulièrement attentives à la qualité de service de la
banque, notamment en termes de disponibilité et de réactivité des conseillers, la facilité d'utilisation
des outils en ligne, la rapidité de traitement des opérations, la qualité des conseils et des solutions
proposées, et le reste compte sur les garanties demandées par la banque.

Nous pouvons conclure que chaque PME se base sur des critères pour choisir une banque,
puisqu’une bonne relation avec sa banque est essentielle pour son développement et sa croissance.
Elle a souvent besoin de services bancaires pour gérer sa trésorerie, financer son activité, investir,
effectuer des paiements, etc. et le choix d'une banque adaptée aux besoins de l'entreprise peut donc
avoir un impact important sur sa performance financière.

45

ESTS – 2022/2023
Q14. Quels sont les contraintes que vous empêche d’utiliser un
crédit bancaire ?
Fréquence Pourcentage
Valide 2 6,7
Plain de garanties
12 42,9
Durée de remboursement courte
6 21,4
Taux d'intérêt élevé
15 53,6
Aucune contrainte en particulier
5 17,9

• Commentaire :

La moitié des répondants (53,6%) n’utilisent pas le crédit bancaire grâce au taux d’intérêt pratiqué
par la banque, 42,9% de l’échantillon considère que les garanties demandées par la banque est l’une
des contraintes essentielles qui les empêche d’utiliser un crédit bancaire, puisque les banques
cherchent à minimiser leurs risques de crédit en exigeant des garanties pour les prêts qu'elles
accordent, et certaines PME n'ont pas suffisamment de garanties (comme des actifs à offrir en
garantie) peuvent avoir du mal à obtenir un crédit, 21,4% des répondants trouvent que la durée de
remboursement est courte.

Nous pouvons déduire que les banques peuvent avoir des critères stricts pour l'octroi de crédits aux
certaines PME, ce qui peuvent être un défi d'obtenir un crédit bancaire, d’où les PME amenées à
comparer les offres de plusieurs banques pour trouver les tarifs les plus avantageux.

46

ESTS – 2022/2023
Q15. Accédez-vous à d'autres moyens de financement autre que la
banque ?

Fréquence Pourcentage

Valide Non 18 60,0


Oui 12 40,0
Total 30 100,0

• Commentaire :

D’après cette question que on trouve la majorité de nos enquêtés n’accèdent pas à d’autres moyens
de financement que la banque (60%), alors que 40% accèdent à d’autres moyens de financement que
la banque.

47

ESTS – 2022/2023
Si oui, les quels ?

Fréquence Pourcentage

Valide 17 56,7
Bourse 9 69,2
Crédit-bail 4 30,8
Capital risque 0 0
Total 30 100,0

• Commentaire :

Personne de notre échantillon choisisse le capital-risque comme un autre moyen que la banque pour
financer leur projet, alors que 69,2% choisissent la bourse et 30,8% choisissent le crédit-bail.

On constate que le financement via le capital-risque et le crédit-bail reste très limité au Maroc, et les
PME ne connaissent pas bien ces options de financement, ou qu'elles ne soient pas conscientes de la
manière dont elles peuvent bénéficier de ces types de financement. On peut déduire également que
chaque entreprise est unique et que les décisions de financement sont souvent prises en fonction de la
situation spécifique de chaque entreprise, de ses besoins, de ses objectifs et de ses préférences.
Certaines PME au Maroc peuvent choisir de ne pas utiliser le crédit-bail et le capital-risque pour des
raisons spécifiques à leur entreprise, tandis que d'autres peuvent trouver ces options de financement
attrayantes et bénéfiques.

48

ESTS – 2022/2023
Si non, pourquoi ?

Fréquence Pourcentage

Valide 13 43,3
Réticence 6 33,3

Manque d'informations 8 44,4

Méconnaissance de ces moyens 7 38,9

• Commentaire :

A cause du manque d’informations 44,4% de l’échantillon n’accèdent à aucun moyen de


financement autre que la banque, 38,9% ont méconnaissance de ces moyens, autrement dit, les
propriétaires de PME peuvent ne pas être conscients des différentes options de financement
disponibles, Ils peuvent donc se tourner automatiquement vers les banques en raison de leur
familiarité avec ce mode de financement. Ainsi que 33,3% réticentes à utiliser d'autres moyens de
financement que la banque.

Nous constatons qu’il est important que les PME comprennent les différentes options de financement
disponibles et les avantages et inconvénients associés à chaque option avant de prendre une décision
éclairée.

49

ESTS – 2022/2023
Q16. Favorisez-vous un financement public pour votre PME ?

Fréquence Pourcentage

Valide Non 20 66,7


Oui 10 33,3
Total 30 100,0

• Commentaire :

D’après cette question, on trouve que 33,3% de l’échantillon favorisent le financement public, alors
que 66,7% ne le favorisent pas.

On peut déduire alors que les programmes de financement public au Maroc peuvent avoir des
critères d'éligibilité stricts, ce qui signifie que certaines PME ne répondent pas à ces critères et ne
sont donc pas éligibles pour bénéficier de ces financements. Les exigences de documentation, les
délais de traitement et les formalités administratives peuvent être traduits comme des obstacles pour
certaines entreprises, en particulier les plus petites et les moins expérimentées.

50

ESTS – 2022/2023
Si oui, évaluer votre expérience :

Fréquence Pourcentage
Valide Insatisfait 0 0
Neutre 0 0
Pas du tout satisfait 0 0
Satisfait 7 43,3
Très satisfait 7 10,0

• Commentaire :

D’après cette question, nous remarquons qu’un nombre important de répondants sont tout à fait
satisfait de leurs expériences soit la moitié de l’échantillon.

51

ESTS – 2022/2023
Q17. Quels sont les critères que vous considérez les plus
importants lors de la sélection d’un financement pour votre PME ?
Fréquence Pourcentage
Valide 1 3,3
Taux d’intérêt 19 65,5
Montant de financement 11 37,9
Durée de financement 9 31

Flexibilité du remboursement, 7 24,1

Garanties demandées 6 20,7

Rapidité d’obtention du financement 12 41,4

Aucun critère en particulier 1 3,4

• Commentaire :

Les résultats obtenus relèvent sur un nombre important des répondants (65,5%) qui ont mis d’accord
pour le taux d’intérêt comme l’un des critères le plus important lors de la sélection d’un financement
pour les PME, suivi par 41,4% qui considèrent la rapidité d’obtention du financement est aussi
important, 37,9% compte sur le montant de financement alors que 31% compte sur la durée de
financement, 24,1% choisissent la flexibilité du remboursement et 20,7% prennent en considération
les garanties demandées.

On constate que Les critères de sélection permettent aux dirigeants de PME d'évaluer la viabilité
financière de leur entreprise. Ils peuvent analyser les états financiers de leur entreprise, tels que les
marges bénéficiaires, les niveaux d'endettement, etc., pour déterminer si leur entreprise est en mesure
de rembourser le financement demandé, et optimiser l'utilisation de leurs ressources financières
limitées.

52

ESTS – 2022/2023
Q18. Comment jugez-vous le niveau de formation de votre
personnel ?

Fréquence Pourcentage

Valide Pas du tout satisfait 0 0


Peu satisfait 1 3,5
Neutre 6 20,7
Satisfait 22 72,4
Très satisfait 1 3,5
Total 30 100,0

• Commentaire :

La majorité des questionnées sont tout à fait satisfait du niveau de formation de leur personnel soit
72,4% face à 3,5% des répondants qui n’ont pas satisfait.

53

ESTS – 2022/2023
Q19. Disposez- vous d'une politique de formation du personnel ?

Fréquence Pourcentage
Valide 1 3,3
Non 14 46,7
Oui 15 50,0
Total 30 100,0

• Commentaire :

Presque 51% de l’échantillon disposent d’une politique de formation du personnel, ce qui permet aux
employés de développer de nouvelles compétences ou d'améliorer leurs compétences existantes. Cela
peut les rendre plus efficaces dans leur travail et les aider à mieux contribuer à la croissance de
l'entreprise, et même contribuer à l’entreprise de rétention des talents, sachant que Les PME opèrent
souvent dans des environnements économiques et concurrentiels en constante évolution. La
formation du personnel peut les aider à s'adapter aux nouvelles tendances du marché, aux avancées
technologiques ou aux changements réglementaires, afin de rester compétitives. 48,3% des
répondants ne disposent pas d’une politique de formation du personnel, ces derniers peuvent
considérer que la formation comme un coût supplémentaire qui n'est pas jugé prioritaire, surtout si
elles sont confrontées à des défis bénéficiaires financiers.

On conclure que certaines PME peuvent être d’avantage concentrés sur les opérations quotidiennes
et la gestion des défis immédiats, plutôt que sur la planification à long terme et le développement des
compétences des employés, d’où a nécessité d'une politique de formation formelle peut sembler
moins évidente.

54

ESTS – 2022/2023
Q20. Accordez- vous une importance aux recherches et
développement ?

Fréquence Pourcentage

Valide 1 3,3

Non 13 43,3
Oui 16 53,3

Total 30 100,0

• Commentaire :

La moitié des répondants (55,2%) accordent une importance particulière aux recherches et
développements, ce qui traduit la vision des PME vers l’innovation et son adaptation aux évolutions
du marché notamment en anticipant les tendances, les besoins des clients, les nouvelles
réglementations ou les changements technologiques. Cela peut leur permettre de prendre de l'avance
sur leurs concurrents et de mieux répondre aux demandes du marché, ce qui peut favoriser leur
croissance à long terme et rester toujours compétitifs. 44,8% de l’échantillon n’accorde pas une
grande importance aux recherches et développements, ces derniers sont obligés à se concentrer sur
leurs opérations quotidiennes et à allouer leurs budgets à d'autres domaines jugés prioritaires.

55

ESTS – 2022/2023
Q21. Quelles sont les principales contraintes auxquelles votre
PME est confrontée pour se développer au Maroc ?

Fréquence Pourcentage

Valide 1 3,3
Concurrence accrue sur le marché
20 69
marocain
Difficulté d’accès aux marchés étrangers 14 48,3

Réglementations et normes de conformité 7 24,1

Besoin de financements supplémentaires 8 27,6

Ressources Humaines qualifiées


4 13,8
insuffisantes

• Commentaire :

La concurrence accrue sur le marché local constitue une contrainte primordiale pour 69% de
l’échantillon afin de se développer au marché, suivi par la difficulté d’accès aux marché étrangers
qui constitue également un obstacle pour 48,3%, ainsi que 27,6% ont des besoins de financement
supplémentaires, 24% confrontent les réglementations et normes de conformité comme une
contrainte principale et finalement on trouve que l’existence des Ressources Humaines qualifiées
insuffisantes constitue une défi pour 13,8%.

56

ESTS – 2022/2023
Q22. Comment votre PME gère-t-elle les risques liés à son
développement ?
Fréquence Pourcentage

Valide 1 3,3
Elaboration d’un plan de gestion des
11 37,9
risques

Utilisation d’outils de gestion de projet 8 27,6

Recruter du personnel qualifié 10 34,5

Total 30 100,0

• Commentaire :

En lisant le tableau, on trouve que 37,9% des répondants gèrent les risques liés au développement de
leurs PME par l’élaboration d’un plan de gestion des risques, 34,5% gèrent les risques par recruter du
personnel qualifié et 27,6% utilisent les outils de gestion de projet.

57

ESTS – 2022/2023
Q23. Comment votre PME gère-t-elle la concurrence sur le marché
local ?
Fréquence Pourcentage

Valide 1 3,3

Offre des produits/services différenciés 12 41,4

Baisse des prix 7 24,1

Amélioration des produits et services 10 41,4

Total 30 100,0

• Commentaire :

Pour faire face à la forte concurrence sur le marché local, 41,4% des répondants cherchent à se
différencier de leurs concurrents en proposant des produits ou services uniques et innovants, alors
que 34,5% optent pour se différencier en termes de prix, en proposant des produits moins chers que
ceux de leurs concurrents, et 24,1% compte sur l’amélioration leur produits et services.

On constate que les PME font preuve d'une grande créativité et agilité pour faire face à la
concurrence sur le marché local.

58

ESTS – 2022/2023
Q24. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour
accéder aux marchés étrangers ?

Fréquence Pourcentage

Valide 2 6,7
Barrières tarifaires 15 53,6

Barrières non tarifaires (normes,


13 46,4
réglementations…),

Difficulté à trouver des partenaires


14 50
fiables
Total 30

• Commentaire :

Afin d’accéder aux marchés étrangers 53,6% de l’échantillon considèrent les barrières tarifaires
comme un défi crucial ce qui peut rendre les PME moins compétitives, 46,4% trouvent une difficulté
au niveau des réglementations, les normes de sécurité et les exigences de qualité, ainsi que 50% ont
une Difficulté à trouver des partenaires fiables.

On peut déduire que les PME peuvent rencontrer plusieurs difficultés pour accéder aux marchés
étrangers, alors elles sont obligées de faire un effort pour surmonter ces difficultés.

59

ESTS – 2022/2023
Le troisième chapitre de notre travail nous a permis de dégager des résultats marquants qui

montre que Les PME marocaines peinent à se développer et font face à plusieurs difficultés dont les

raisons sont multiples et variées.

Nous avons aussi analysé les réponses collectées auprès de notre échantillon de 30 PME, cela

nous a montré que les PME ont des différents besoins de financement, soit un besoin

d'investissement, d'exploitation ou d'innovation ainsi que nous avons trouvé que les PME en général

recourent à la bourse et le crédit-bail comme des outils financières autres que la banque, afin de

minimiser les coûts et éviter le paiement des intérêts, alors que d’autres n’utilisent que le crédit

bancaire à cause de différents raisons, c’est pourquoi les dirigeants se basent sur un ensemble de

critères lors de la sélection d’un outil de financement pour leur PME qui peinent à se développer et

confrontent plusieurs difficultés dont les raisons sont multiples et variées, même si l’origine de leurs

difficultés n’est pas financière.

60

ESTS – 2022/2023
Synthèse de l’étude

61

ESTS – 2022/2023
En se basant sur les résultats obtenus, par l’analyse et le dépouillement sur les observations que nous
avons recensées à travers les enquêtes par questionnaire auprès des PME, on a pu élaborer la
synthèse suivante :

La collecte et le traitement des réponses nous a permet de mettre l’accent sur les points essentiels
relatifs à notre thématique, du fait notre échantillon était composé de 30 entreprises de différents
secteurs, dont 70% ont un besoin d’investissement, 30% ont un besoin d’exploitation et 23,3% ont un
besoin d’innovation. En a pu constater également que la majorité de cet échantillon ont un
pourcentage d’autofinancement qui couvre moins de 25% de ses besoins.

Les résultats ont montré que les PME marocaines accèdent à diverses sources de financement, telles
que la moitié de l’échantillon recours aux crédits bancaire et introduisent une demande de crédit à 2
banques, 50% considèrent la durée de remboursement et le taux d’intérêt comme les critères de base
les plus important afin de choisir une telle ou telle banque, alors que 53,6% n’utilisent pas le crédit
bancaire à cause du taux d’intérêt élevé qui est proposé par la banque.

Dans le cadre d’identifier d’autres moyens que la banque, 40% accèdent à d’autres moyens de
financement que la banque, dont 69,2% choisissent la bourse et 30,8% choisissent le crédit-bail.

Nous avons constaté d’après les réponses collectées qu’à cause le manque d’informations 44,4% de
l’échantillon n’accèdent à aucun moyen de financement autre que la banque. On constate également
que 66,7% ne favorisent pas le financement public, alors qu’ils considèrent des critères importants
lors de la sélection d’un moyen de financement, d’où 65,5% qui ont mis d’accord pour le taux
d’intérêt comme l’un des critères le plus important.

L'étude a identifié plusieurs obstacles, notamment le manque de compétences du personnel, à ce titre,


72,4% sont tout à fait satisfait du niveau de formation de leur personnel, et 51% de l’échantillon
disposent d’une politique de formation du personnel, ce qui permet aux employés de développer de
nouvelles compétences. De même sens l'étude a souligné l'importance de la formation et de
l'accompagnement des PME pour améliorer leur capacité à accéder au financement et à surmonter les
obstacles au développement.

Autre point important soulevé par cette étude les contraintes ont un impact négatif sur la croissance
des PME et limitent leur capacité à créer des emplois et à contribuer à l'économie marocaine, tel
que : La complexité administrative, la concurrence accrue, la faible capacitée d'innovation et la
difficulté d'accès aux marchés d'exportation.

62

ESTS – 2022/2023
Ainsi que, d’après les résultats obtenus relève que la concurrence accrue sur le marché local
constitue une contrainte primordiale pour 69% de l’échantillon, 37,9% gèrent les risques liés au
développement de leurs PME par l’élaboration d’un plan de gestion des risques.

Dans un contexte concurrentiel, la gestion de la concurrence sur le marché local n’est pas facile, d’où
41,4% cherchent à se différencier de leurs concurrents en proposant des produits ou services, en
revanche, 53,6% considèrent les barrières tarifaires comme un défi crucial pour accéder aux marchés
étrangers.

Après l’analyse des résultats nous pouvons déduire que les PME au Maroc font face à plusieurs
contraintes qui entravent leur développement et leur croissance. Tout d’abord l’accès au financement
est un véritable défi, les outils de financement disponibles pour ces entreprises sont multiples,
comprennent les crédits bancaires où on trouve que les PME peuvent obtenir des prêts bancaires
auprès plus d’une seule banque. Cependant, les taux d'intérêt élevés et les garanties requises sont
souvent des obstacles pour ces entreprises. Et même si la disponibilité d’une panoplie d’outils de
financement, Les PME sont également confrontées à des obstacles administratifs importants.

En outre, le manque de culture entrepreneuriale, le manque de compétences managériales, ainsi que


la difficulté à trouver des partenaires commerciaux fiables constituent également des contraintes
importantes pour les PME. En effet, la qualité des produits peut influencer la compétitivité de la ces
derniers au marché. Les grandes entreprises peuvent bénéficier d'avantages économiques tels que des
économies d'échelle et des coûts de production plus faibles, ce qui peut rendre difficile la
concurrence pour les PME. De plus, la qualité des produits et des services offerts par les PME peut
être inférieure à celle des grandes entreprises, ce qui peut affecter leur image de marque et leur
capacité à attirer des clients.

63

ESTS – 2022/2023
La deuxième partie de notre travail nous a permis de dégager des résultats marquants qui

montre que Les PME marocaines peinent à se développer et font face à plusieurs difficultés dont les

raisons sont multiples et variées.

Nous avons aussi analysé les réponses collectées auprès de notre échantillon de 30 PME, cela

nous a montré que les PME ont des différents besoins de financement, soit un besoin

d'investissement, d'exploitation ou d'innovation ainsi que nous avons trouvé que les PME en général

recourent à la bourse et le crédit-bail comme des outils financières autres que la banque, afin de

minimiser les coûts et éviter le paiement des intérêts, alors que d’autres n’utilisent que le crédit

bancaire à cause de différents raisons, c’est pourquoi les dirigeants se basent sur un ensemble de

critères lors de la sélection d’un outil de financement pour leur PME qui peinent à se développer et

confrontent plusieurs difficultés dont les raisons sont multiples et variées, même si l’origine de leurs

difficultés n’est pas financière.

64

ESTS – 2022/2023
Conclusion générale

65

ESTS – 2022/2023
Les PME marocaines peinent à se développer et font face à plusieurs difficultés dont les raisons sont
multiples et variées. Même si l’origine de leurs difficultés n’est pas financière, elles se traduisent
toutes par des symptômes financiers sous forme de besoins supplémentaires de financement.
Cependant, il n’est pas possible de réduire les problèmes de croissance des PME à celui de l’accès au
financement.

En effet, contrairement aux pays riches où les PME sont associées à l’innovation, le dynamisme et la
création d’emplois, dans les économies en transition comme le Maroc, les PME sont encore
marquées par plusieurs défis notamment la fragilité de la structure financière et managériale, et une
sous-capitalisation importante. Ces faiblesses se traduisent par une faible contribution à la croissance
économique et des difficultés d’accès aux financements.

A l’instar des pays développés, le marché financier marocain dispose d’une palette de produits
financiers variés, allant des lignes bancaires aux financements via le capital-risque.

Cependant, Il est clair que les PME marocaines ne tirent pas suffisamment profit de la diversification
de l’offre disponible. En effet, les banques demeurent la source de financement privilégiée des
entreprises marocaines et des PME en particulier. Ceci s’expliquerait par les difficultés d’accès aux
autres modes de financements disponibles.

L’incapacité des PME à respecter les conditions exigées en termes de communication, taille et règles
de bonne gouvernance sont les facteurs principaux qui entravent l’accès des PME à ce mode de
financement. Toutefois, l’accès des PME au marché boursier demeure un élément essentiel pour la
croissance de ces entreprises. La création d’un marché libre, plus souple et moins exigeant semble
être une solution idéale pour les PME ambitieuses ayant de bonnes opportunités de croissance. Ce
nouveau marché aura la vocation d’attirer les PME par un système de cotation plus simplifié et un
coût d’introduction plus faible. De plus, le marché boursier permettrait aux PME d’avoir accès à des
niveaux de financements plus importants et lui offrirait l’opportunité de se faire connaitre au grand
public.

Les financements par fonds propres sont essentiels dans un contexte de recul de crédits bancaires
accordés aux PME, mais ce mode de financement reste largement méconnu par les dirigeants des
PME marocaines et réservés aux entreprises disposant d’un potentiel de croissance élevé. Toutefois,
malgré son importance, le capital-risque ne pourrait pas se substituer aux financements bancaires
mais pourrait néanmoins le compléter. La réforme du cadre juridique serait un grand début pour

66

ESTS – 2022/2023
développer cette activité. Ceci devrait, cependant, aller de pair avec le renforcement de la
transparence et des règles de bonne gouvernance de la part des PME marocaines.

Les régimes de soutien est encore un bon début et montre l'importance des PME dans notre pays.
Cependant, ils ne suffisent pas. Imtiaz prévoit de ne couvrir qu'une cinquantaine d'entreprises par an
sur les milliers existants.

Le soutien aux entreprises dans le cadre du dispositif Moussanada doit être placé au cœur des actions
de soutien aux PME et le seuil de 500 PME doit être considéré comme un seuil minimal, compte
tenu des besoins substantiels de ces entreprises.

Ces programmes de soutien et programmes de suivi n'auront un impact notable que lorsque des
mesures statistiques bien établies seront prises. Premièrement, il est important d'identifier une
définition formelle et légale applicable à toutes les parties prenantes, qui tienne compte de la nature
et du secteur de l'activité. Cela permettra d'identifier et de visualiser le nombre réel de PME
existantes dans le secteur formel, ce qui contribuera à soutenir la tâche des porteurs de programme
qui pourront développer des approches d'accompagnement ciblées pour chaque type d'entreprise.

En dépit de ces nombreuses contraintes internes et externes, les PME restent l'un des vecteurs les
plus appropriés pour dynamiser l'activité économique, renforcer la cohésion sociale en luttant contre
le chômage et favoriser le développement régional. Pour atteindre ces objectifs, il est recommandé de
développer des politiques cohérentes pour ces entreprises, notamment en matière de financement, et
de développer d'autres mesures de soutien à l'innovation et d'évaluer en permanence leur efficience.

67

ESTS – 2022/2023
Bibliographie et
Webographie

68

ESTS – 2022/2023
Bibliographie :
• Ismail BELHAJ, « Les Petites Moyennes Entreprises au Maroc et les difficultés d'accès au

financement : Enquête Exploratoire », Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, Fès -Maroc,

Juin 2022.

• Khalid ROUGGANI & Nabil BOUAYAD AMINE, « Esquisse d’analyse de la problématique de

financement des pme au Maroc ».

• Bouchra Fakiri, Ahmed Zerrad, Yassine El Mahfoudi – PFE « La situation des PME au Maroc :

état des lieux et propositions », Décembre 2015.

• EL GUERI Hajar « Le management stratégique des PME » 2014.

• BELKAS Saida « Le financement des PME au Maroc » Mai 2011.

• Nadine Levratto, « Les PME. Définition, rôle économique et politiques publiques », Bruxelles,

De Boeck Université, 2009.

Webographie :
https://www.ammc.ma/sites/default/files/Etude_PMEMaroc_2011_05_12.pdf

https://cpa.enset-media.ac.ma/charte_pme_maroc.htm

https://www.mawarid.ma/document-2031.html

https://www.scribd.com/document/447291234/La-situation-des-PME-au-Maroc-etat-des-l-pdf

La construction de la croissance des PME au Maroc | Cairn.info

69

ESTS – 2022/2023
Annexes

70

ESTS – 2022/2023
71

ESTS – 2022/2023
72

ESTS – 2022/2023
73

ESTS – 2022/2023
74

ESTS – 2022/2023
75

ESTS – 2022/2023
76

ESTS – 2022/2023
77

ESTS – 2022/2023
78

ESTS – 2022/2023
79

ESTS – 2022/2023
Table des matières

80

ESTS – 2022/2023
Remerciements .............................................................................................................................................. i

Liste des abréviations ................................................................................................................................... ii

Introduction générale.................................................................................................................................... 5

Chapitre I : Importance et place des PME au Maroc ............................................................................. 8

1. Problématique de la définition des PME .................................................................................... 10

2. Caractéristiques des PME marocaines et ses stratégies .............................................................. 12

3. Importance des PME au Maroc................................................................................................... 17

Chapitre II : Financement des PME ses contraintes de développement ............................................. 19

1. Les systèmes de financement des PME au Maroc ...................................................................... 21

1.1 Le crédit bancaire .................................................................................................................... 23

1.2 Le marché des actions .............................................................................................................. 23

1.3 Le marché de la dette ............................................................................................................... 23

1.4 Le capital-risque....................................................................................................................... 24

2. L’accès au financement des PME au Maroc ............................................................................... 25

3. Les contraintes de développement des PME au Maroc .............................................................. 26

3.1 Contraintes financières, administratives et réglementaires ..................................................... 26

3.2 Contraintes propres aux PME .................................................................................................. 28

Chapitre III : Étude empirique sur les outils de financement et les contraintes de développement
des PME au Maroc ................................................................................................................................... 30

1. Objectif ....................................................................................................................................... 32

2. Choix d’échantillon..................................................................................................................... 32

3. Analyse des données ................................................................................................................... 33

Synthèse de l’étude .................................................................................................................................... 61

Conclusion générale ................................................................................................................................... 65

Bibliographie et Webographie ................................................................................................................... 68

Annexes ...................................................................................................................................................... 70

Table des matières ...................................................................................................................................... 80

81

ESTS – 2022/2023

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