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Université Mohammed V de

Rabat Faculté Sciences Juridiques


Économiques et Sociales-Souissi

Projet de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de licence


d’études professionnelles en économie et gestion

Filière : Management et Administration des Entreprises

Sous thème :

Réalisé par :
Encadré par :
 Aymane Ait Aghnia
 Mohamed Bakbachi M. Abdellatif Chakor
 Zaineb El Hattal
 Yassir Ghamizi
 Fatima Ezzahrae Boualam
 Abdallah Rhiou

Année Universitaire : 2022/2023

1
REMERCIEMENTS

Ce projet de fin d'études, intitulé "Les défis financiers entravant le


développement des PME au Maroc", a été réalisé dans le cadre de notre formation
en licence professionnelle en Management et Administration des Entreprises. Nous
souhaitons exprimer notre profonde reconnaissance envers toutes les personnes qui
ont contribué à la réalisation de ce travail.
Tout d'abord, nous tenons à exprimer notre gratitude envers DIEU le tout-
puissant, qui nous a soutenus tout au long de ce processus et nous a accordé la
force et la patience nécessaires pour mener à bien ce projet.
Nous souhaitons également adresser nos sincères remerciements à Monsieur
ABDELLATIF CHAKOR, qui nous a offert l'opportunité de traiter cette
thématique captivante. Son soutien et ses conseils avisés ont grandement enrichi
notre compréhension des défis financiers auxquels sont confrontées les PME au
Maroc.
Par ailleurs, nous tenons à exprimer notre gratitude envers toutes les personnes
qui ont généreusement partagé leur expertise, leur temps et leurs connaissances
pour nous permettre de mener à bien cette étude. Leurs contributions précieuses
ont joué un rôle crucial dans la réalisation de ce projet.
Enfin, nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont participé à cette
aventure académique, que ce soit nos camarades de classe, nos familles et nos amis,
pour leur soutien et leur encouragement constants.

Nous espérons que ce projet contribuera à une meilleure compréhension des défis
financiers auxquels font face les PME au Maroc, et qu'il servira de base pour des
initiatives visant à soutenir leur développement économique.

2
SOMMAIRE

Sommaire ................................................................................................................................ 3
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 4
Chapitre I : La PME au Maroc : ...................................................................................................... 7
Section 1 : Définition : .............................................................................................................. 8
Section 2 : L’importance et rôle de la PME au Maroc ............................................................... 11
Section 3 : Forces, faiblesses et contraintes des PME :............................................................. 15
Chapitre II : ................................................................................................................................ 26
Sources de financement des PME :................................................................................................ 26
Section 1 : Financement Interne : ........................................................................................... 28
- Augmentation de capital en numéraire : ................................................................................... 30
- Augmentation de capital en nature :.......................................................................................... 30
-Augmenter le capital par les réserves : ....................................................................................... 30
-Augmentation de capital par échange de dette : ......................................................................... 30
Section 2 : Financement externe : ........................................................................................... 31
Section 3 : Autres sources de financement : ............................................................................ 34
-Stratégie de recentrage : ............................................................................................................ 34
-Recentrage sur les majeures :..................................................................................................... 34
-Ajustements géographiques : ..................................................................................................... 34
-Se recentrer sur la mission : ....................................................................................................... 34
Chapitre III : Les obstacles et leur impact sur les PME : ................................................................ 35
Section 1 : Les obstacles financiers de la PME Marocaine : ...................................................... 36
Section 2 : Les obstacles organisationnels : ............................................................................. 40
Section 3 : Les obstacles managériaux : .................................................................................. 45
Chapitre IV : Etude de cas Programme « INTELAKA » .................................................................. 48
CONCLUSION ........................................................................................................................... 61
Webographie :........................................................................................................................... 63

3
4
INTRODUCTION

Au Maroc, tout comme dans de nombreux pays en développement, les petites et


moyennes entreprises (PME) jouent un rôle crucial dans la prospérité économique.
Elles constituent une part importante du tissu économique et contribuent
significativement à l'emploi. Cependant, malgré l'importance accordée par le
gouvernement à ces entreprises, elles font face à plusieurs obstacles qui entravent
leur développement.

Parmi ces obstacles, on retrouve notamment le manque de gestion efficace et


d'organisation optimale au sein des PME. La mise en place de pratiques, de
techniques et de critères de gestion adaptés aux spécificités des petites et moyennes
entreprises est essentielle pour assurer leur croissance. Cependant, de nombreuses
PME rencontrent des difficultés dans ce domaine, ce qui limite leur capacité à
attirer des investissements et à accéder aux ressources financières nécessaires à
leur expansion.

Un autre obstacle majeur est celui lié à l'accès au financement. Les PME
marocaines font face à des défis complexes lorsqu'il s'agit d'obtenir des fonds pour
leurs activités. Les critères stricts imposés par les institutions financières, ainsi que
la méconnaissance des différentes options de financement disponibles, rendent
cette tâche difficile. Cette situation entrave leur capacité à investir, à innover et à
se développer pleinement.

En outre, les défis managériaux constituent également un obstacle important


pour les PME. Il est essentiel d'avoir des dirigeants compétents, capables de
prendre des décisions éclairées et de mettre en place des stratégies efficaces.
Cependant, de nombreuses PME se heurtent à des lacunes en matière de gestion,
ce qui peut affecter leur rentabilité, leur croissance et leur capacité à attirer des
partenaires et des investisseurs.

5
Face à ces obstacles, le gouvernement marocain a mis en place plusieurs
initiatives et programmes visant à soutenir les PME. Parmi eux, le programme
INTILAKA se distingue par ses efforts pour accompagner ces entreprises à
différents niveaux. L'objectif de telles initiatives est de surmonter les barrières au
financement et de promouvoir une gestion solide au sein des PME marocaines,
favorisant ainsi leur développement et leur contribution à l'économie nationale.

6
Dans le prochain chapitre, nous allons examiner en
détail le rôle essentiel des PME dans l'économie
marocaine. Nous présenterons avec précision leurs
forces, leurs faiblesses et les contraintes auxquelles
elles font face.

7
CHAPITRE I :

Section 1 : Définition :
Les PME (Petites et Moyennes Entreprises) sont des entreprises de taille
réduite qui occupent une place importante dans l'économie. La définition précise
d'une PME varie d'un pays à l'autre, mais généralement, elles sont caractérisées par
un effectif limité, un chiffre d'affaires modéré et des ressources financières
modestes.

Au Maroc, la définition des PME est établie par le Ministère de l'Industrie, de


l'Investissement, du Commerce et de l'Économie Numérique. Selon la
classification marocaine, les PME sont définies en fonction de trois critères
principaux : le nombre d'employés, le chiffre d'affaires annuel et le total du
bilan.

Voici les seuils définis pour les PME au Maroc :

1. Micro-entreprises : moins de 10 employés et un chiffre d'affaires annuel


n'excédant pas 2 millions de dirhams.
2. Petites entreprises : entre 10 et 49 employés, et un chiffre d'affaires
annuel compris entre 2 et 50 millions de dirhams.
3. Moyennes entreprises : entre 50 et 199 employés, et un chiffre d'affaires
annuel compris entre 50 et 250 millions de dirhams.

Les PME au Maroc jouent un rôle crucial dans la création d'emplois, la


dynamisation de l'économie locale, la promotion de l'entrepreneuriat et
l'innovation. Le gouvernement marocain met en place divers programmes et
mesures de soutien pour favoriser le développement des PME, notamment
en matière d'accès au financement, de formation professionnelle, de
facilitation administrative et de promotion des exportations.

8
Selon bulletin officiel n°5036 du 15/09/2002 concernant la PME/ PMI,
l’article 1 se définir ces derniers comme : toute entreprise gérée et/ou
administrée directement par les personnes physiques qui en sont les
propriétaires, copropriétaires ou actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus de
25% du capital ou des droits de vote par une entreprise ou conjointement par
plusieurs entreprises ne correspondant pas 4 la définition de la P.M.E. Ce seuil
peut être dépassé si l’entreprise est détenue par :

- Des fonds collectifs d’investissement.

- Des sociétés d’investissement en capital.

- Des organismes de capital risque.

- Des organismes financiers diment habilités à faire appel à l’épargne


publique en vue d’effectuer des placements financiers.

À condition que ceux-ci n’exercent, à titre individuel ou conjointement,


aucun contrôle sur l’entreprise.

En outre, les P.M.E. doivent répondre aux conditions suivantes :


a) Pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent ne dépassant pas
200 personnes et avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre
d'affaires annuel hors taxes n’excédant pas 75 millions de dirhams, soit un total de
bilan annuel n’excédant pas 50 millions de dirhams ;

Lorsqu’il s’agit d’une P.M.E. qui détient directement ou indirectement plus de


25% du capital ou des droits de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait
addition des effectifs permanents et des chiffres d’affaires annuels hors taxes ou
des totaux des bilans annuels de ladite P.M.E. et des autres entreprises précitées,
sans toutefois que le total de chacun de ces critères dépasse les seuils fixés ci-
dessus.

9
b) Pour les entreprises nouvellement créées, engager un programme
d’investissement initial global n’excédant pas 25 millions de dirhams et respecter
un ratio d’investissement par emploi de moins de 250 mille dirhams.
On entend par entreprise nouvellement créée, toute entreprise ayant moins de deux
années d’existence.

Selon le HCP (Le Haut-Commissariat


Répartition des entreprises par catégorie
au Plan), La structure des entreprises au
7,2%
Maroc est à 93% constituée de TPME
28,5%
(64% des TPE et 29% des PME) contre TPE
64,2% PME
7% des GE. Près des deux-tiers (63%)
GE
d’entre elles sont concentrées dans
l’espace régional Casablanca Tanger :
39% des entreprises sont implantées dans
la région de Casablanca-Settat, 15% dans la région de Rabat-Salé-Kenitra et 9%
dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

10
Section 2 : L’importance et rôle de la PME au Maroc
1.2.1 – Les PME, la dynamo de l’économie marocaine :

Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle essentiel dans le


développement économique. Cependant, leur situation reste difficile à évaluer car
la plupart de ces entreprises opèrent en dehors du secteur formel, ce qui rend les
statistiques actuelles peu représentatives de leur comportement. Malgré cela, toutes
les études convergent aujourd'hui pour reconnaître les PME, principalement des
très petites entreprises à caractère familial, comme le moteur de l'économie
marocaine. Elles représentent 95 % du tissu économique national, mais leur
contribution à la valeur ajoutée créée reste limitée, ne représentant que 20 % du
total.

1.2.2- Les secteurs des PME :

Les PME sont présentes dans une multitude de secteurs, contribuant ainsi à la
diversité de l'économie marocaine. On les retrouve notamment dans le secteur des
services, où elles fournissent des services professionnels et des prestations aux
particuliers, couvrant des domaines tels que la consultation, la comptabilité, le
marketing, le tourisme, la restauration, la santé et l'éducation. Dans le domaine du
commerce de détail, les PME occupent une place importante en tant que boutiques
spécialisées, magasins d'alimentation, vêtements ou encore produits électroniques.
Dans le secteur de l'industrie manufacturière, les PME sont actives dans la
fabrication de produits alimentaires, textiles, meubles et produits électroniques.
Elles jouent également un rôle clé dans le secteur de la construction, en participant
à la construction résidentielle, commerciale et aux travaux publics. Enfin, les PME
marocaines sont également présentes dans le secteur des technologies de
l'information et de la communication (TIC), où elles se consacrent au
développement de logiciels, à la conception de sites web et aux services de

11
télécommunications. Ces exemples démontrent la polyvalence et l'importance des
PME dans divers secteurs de l'économie marocaine.

1.2.3- Les PME jouent un rôle essentiel dans la vie socio-


économique :

Le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) occupe une position


cruciale dans le système socio-économique, étant le principal moteur de création
d'emplois. Il est donc essentiel de saisir les enjeux et les opportunités qui
déterminent l'avenir des PME.

Dans les pays en développement et en transition, les PME jouent un rôle vital en
tant que source majeure de revenus, d'emplois et de recettes fiscales. Elles
contribuent à la croissance économique et à la création d'emplois au niveau local,
tout en répondant aux défis prioritaires tels que le développement durable et la
fourniture de services publics.

Le secteur des PME a un poids significatif, tant au niveau mondial que dans
l'économie marocaine en particulier. On estime qu'elles représentent 95 % du tissu
productif national, contribuant à 30 % des exportations et à 40 % des
investissements privés.

L'importance des PME nationales se manifeste par leur présence dans divers
secteurs économiques :

1) En échelle de création d’emploi :

Les PME sont souvent des créatrices d'emplois, contribuant ainsi à réduire
le chômage et à offrir des opportunités d'emploi au sein des communautés
locales.

Les PME se caractérisent par leur capacité à générer des emplois en


recourant à une main-d'œuvre importante, ce qui revêt une importance

12
particulière compte tenu du taux de chômage élevé de plus de 50 % de la
population active. Les chiffres récents du Ministère du Commerce et de
l'Industrie indiquent que les PME représentent 94 % des établissements
industriels au Maroc. Elles sont responsables de plus de 50 % de l'emploi,
versent 43 % des salaires et génèrent 44 % du chiffre d'affaires total. Ces
statistiques mettent en évidence le rôle prépondérant des PME dans la
création d'emplois et leur contribution significative à l'économie.

2) En échelle d’investissement :

Bien que chaque PME puisse avoir une contribution relative modeste, leur
cumulatif représente une part significative du PIB national et contribue à la
croissance économique globale du pays.

En 1998, l'investissement fixe brut (IFB) a enregistré une augmentation


significative de 13,7 %, ce qui a conduit à une amélioration du taux
d'investissement passant de 20,7 % à 21,6 %. Cette croissance a eu un impact
positif sur le PIB par habitant, qui est passé de 11 691 à 12 492 DH entre
1978 et 1998. Il convient de noter que cet investissement est principalement
réalisé par le secteur privé, dont les petites et moyennes entreprises (PME)
représentent 92 %. (Source : Haut-Commissariat au Plan).

3) En échelle de l’exportation :

Les PME jouent un rôle important dans le domaine de l'exportation, en tenant


compte des caractéristiques spécifiques et générales de ce secteur. L'exportation
des PME constitue la base des relations de sous-traitance avec la communauté
internationale et contribue de manière significative à la balance commerciale.

Parmi les caractéristiques distinctives des PME dans ce contexte, on peut


souligner :

13
 Diversité de leurs marchés et de leurs produits : Les PME ont la
capacité de diversifier leurs marchés cibles et leurs offres produites, ce qui
leur permet de s'adapter aux besoins spécifiques des clients étrangers.
 Simplicité des procédés de production : Les PME ont souvent des
procédés de production simples et agiles, ce qui leur permet de répondre
rapidement aux demandes du marché international.
 Mobilité, souplesse et réactivité : Les PME sont souvent plus
mobiles et flexibles dans leur approche, ce qui leur permet de s'adapter
rapidement aux conditions changeantes des marchés étrangers.
 Capacité d'adaptation locale : Les PME ont la capacité de s'adapter
aux particularités régionales ou locales des marchés étrangers, en tenant
compte des spécificités culturelles, linguistiques et commerciales.
 Allocation et mobilisation des ressources régionales : Les PME
contribuent à l'allocation et à la mobilisation des ressources au niveau
régional, en particulier dans les zones rurales et moins développées,
favorisant ainsi le développement économique local.
 Animation du tissu industriel : Les PME jouent un rôle moteur dans
le développement du tissu industriel, en favorisant la création de synergies,
de collaborations et de réseaux au sein du secteur.

En résumé, les PME dans le domaine de l'exportation se distinguent par leur


diversité de marchés et de produits, leur simplicité de production, leur réactivité,
leur capacité d'adaptation locale, leur contribution à l'allocation des ressources
régionales et leur rôle dynamique dans l'animation du tissu industriel.

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Section 3 : Forces, faiblesses et contraintes des PME :
1- Les forces des PME au Maroc :

La PME ne doit pas être perçue comme une simple réplique réduite de
l'entreprise ou comme son contraire. Elle est une entité distincte qui possède ses
propres caractéristiques et avantages uniques, se résumant principalement en trois
points clés :

La flexibilité :

La flexibilité se réfère à la capacité de s'ajuster rapidement aux fluctuations


qualitatives et quantitatives de l'environnement. Les PME se distinguent par leur
capacité d'adaptation à la conjoncture, ce qui les rend particulièrement agiles. En
revanche, les grandes entreprises se caractérisent souvent par une structure rigide
qui entrave leur capacité à s'adapter rapidement aux changements. Elles peuvent
être handicapées par leur bureaucratie interne et des processus de communication
complexes. Le tissu des PME réagit de différentes manières face à un déséquilibre
économique, en fonction des situations propres à chaque entreprise.

L’efficacité :

Les petites et moyennes entreprises (PME) se distinguent par leur efficacité


opérationnelle et stratégique, résultant de plusieurs facteurs clés. Leur taille plus
modeste leur confère une structure organisationnelle plus simple, favorisant une
communication directe et une coordination efficace. De plus, leur souplesse et
leur réactivité leur permettent de s'adapter rapidement aux changements du
marché, en prenant des décisions rapides et en évitant les lourdeurs
bureaucratiques. Les PME se spécialisent souvent dans des niches spécifiques,

15
développant ainsi une expertise pointue et offrant des produits ou services
hautement spécialisés, répondant ainsi aux besoins spécifiques des clients. Elles
cultivent également une culture d'innovation et de créativité, explorant de
nouvelles idées et proposant des solutions novatrices. Par ailleurs, leur proximité
avec les clients renforce leur compréhension des besoins, leur permettant de
fournir un service personnalisé et de gagner la confiance et la fidélité des clients.
Enfin, les PME créent un environnement de travail motivant et engagé,
favorisant la performance des employés et contribuant ainsi à leur efficacité
globale. Tous ces facteurs combinés font des PME des acteurs compétitifs sur le
marché, capables de prospérer et de réaliser des succès durables.

Proximité client et la qualité/simplicité des relations sociales :

Les PME ont souvent une relation plus directe avec leurs clients, ce qui leur
permet de mieux comprendre leurs besoins, d'offrir un service personnalisé et de
développer des relations durables.

La taille modeste des PME leur confère un avantage en termes de gestion du


personnel, à la fois plus efficace et plus économique. En effet, cette modestie de
taille se traduit souvent par une plus grande flexibilité dans l'utilisation de la main-
d'œuvre et une meilleure implication de celle-ci. De plus, la main-d'œuvre au sein
des PME est généralement moins qualifiée et moins syndicalisée, ce qui contribue
à réduire les coûts du travail. Ainsi, la gestion du personnel dans les PME se
caractérise par une plus grande agilité et une meilleure adéquation entre les
compétences requises et les ressources disponibles, tout en offrant une maîtrise
plus efficace des coûts liés à la main-d'œuvre.

2- Les faiblesses des PME :

Les PME sont confrontées à une multitude de handicaps qui affectent


presque toutes leurs fonctions et réduisent ainsi leurs capacités de
16
production et de commercialisation. Ces handicaps sont divers et variés,
créant un ensemble de défis pour les PME et limitant leur performance
opérationnelle et leur croissance commerciale.

2.1- Ressources financières limitées :

Les PME sont souvent confrontées à des ressources financières limitées, ce


qui constitue l'un de leurs principaux défis. En raison de leur taille plus réduite
et de leurs capacités financières restreintes, les PME peuvent avoir du mal à
obtenir les capitaux nécessaires pour investir dans leur développement, financer
des projets d'expansion ou faire face à des périodes de difficultés économiques.
Cette contrainte financière peut limiter leur capacité à recruter du personnel
qualifié, à acquérir des équipements modernes, à développer de nouvelles
technologies ou à accéder à de nouveaux marchés. De plus, les PME peuvent
rencontrer des difficultés pour obtenir des prêts ou des financements auprès des
institutions financières, qui peuvent percevoir un niveau de risque plus élevé
associé aux entreprises de plus petite taille. Par conséquent, les PME doivent
souvent faire preuve de créativité et de stratégies de gestion financière
prudentes pour optimiser l'utilisation de leurs ressources limitées et assurer leur
pérennité sur le marché.

2.2- Manque d'expertise spécialisée

Le manque d'expertise spécialisée est une faiblesse courante au sein des PME.
En raison de leurs ressources limitées, elles peuvent rencontrer des difficultés à
attirer et à retenir des professionnels hautement qualifiés dans des domaines
spécifiques. Les PME peuvent avoir du mal à rivaliser avec les grandes
entreprises en termes d'offre salariale et d'avantages sociaux, ce qui limite leur
capacité à attirer les talents. De plus, elles peuvent avoir du mal à investir dans
17
la formation continue de leur personnel pour développer des compétences
spécifiques nécessaires à la croissance de l'entreprise. Cela peut limiter leur
capacité à innover, à adopter de nouvelles technologies ou à se positionner sur
des marchés spécialisés. Les PME doivent donc souvent s'appuyer sur des
collaborations externes, des consultants ou des partenariats stratégiques pour
combler ces lacunes en matière d'expertise et rester compétitives sur le marché.

2.3- Risques liés à la continuité :

Les risques liés à la continuité représentent une préoccupation majeure pour


les PME. Étant souvent fortement dépendantes de leurs fondateurs ou d'une
équipe de direction clé, les PME sont confrontées à des défis en termes de
succession et de pérennité de l'entreprise. La retraite, le départ ou le décès des
personnes clés peuvent avoir un impact significatif sur la stabilité et la
croissance de l'entreprise. La perte soudaine de connaissances, d'expertise et de
relations commerciales accumulées peut entraîner une période d'incertitude et
de transition difficile à gérer. Les PME doivent donc mettre en place des plans
de relève solides, favoriser le développement de compétences chez les membres
clés de l'organisation et encourager une culture d'apprentissage et de partage
des connaissances. La diversification des responsabilités et la mise en place de
structures organisationnelles solides peuvent également contribuer à atténuer
les risques liés à la continuité et assurer la pérennité de l'entreprise à long terme.

2.4- Dépendance à un marché local restreint :

La dépendance à un marché local restreint est une faiblesse courante pour de


nombreuses PME. En raison de leur taille limitée et de leurs ressources souvent
modestes, les PME peuvent avoir du mal à diversifier leurs activités et à
18
s'étendre vers de nouveaux marchés géographiques. Cette dépendance
excessive à un marché local restreint expose les PME à un risque accru en cas
de ralentissement économique ou de fluctuations de la demande locale
(Exemple : L’invasion de l’Ukraine, COVID-19, etc…). Les contraintes
géographiques peuvent également limiter leur potentiel de croissance et de
développement à long terme. Pour atténuer cette faiblesse, les PME doivent
rechercher activement des opportunités d'expansion sur de nouveaux marchés,
que ce soit à l'échelle régionale, nationale ou internationale. Cela peut impliquer
des efforts supplémentaires pour étudier les marchés étrangers, établir des
partenariats avec des distributeurs ou des agents locaux, ou même explorer des
canaux de vente en ligne pour élargir leur portée géographique. La
diversification des marchés permet aux PME de réduire leur dépendance à un
marché local restreint et d'accroître leur résilience face aux fluctuations
économiques.

3- Les contraintes des PME au Maroc :

Au Maroc, les PME jouent un rôle de plus en plus important dans le


développement économique, cependant, leur situation reste floue en raison de leur
prédominance dans le secteur informel. La promotion des PME est confrontée à
plusieurs obstacles. D'un côté, il y a des contraintes liées à l'environnement externe,
notamment le manque de financement, la complexité administrative et
réglementaire inadaptée. D'un autre côté, il y a des contraintes internes liées aux
capacités de gestion, principalement en raison du manque de formation à l'esprit
entrepreneurial et du manque d'assistance et de conseil. Ces contraintes entravent
le développement et la croissance des PME au Maroc. Des efforts sont nécessaires
pour surmonter ces obstacles et créer un environnement favorable à la promotion
et au soutien des PME, tant sur le plan externe que sur le plan interne.

19
Les PME font face à des contraintes majeures à deux étapes clés : lors de leur
création, en raison d'un environnement administratif et réglementaire peu
favorable ; et lors de leur démarrage, en raison de l'absence d'une instance
gouvernementale chargée de coordonner et de suivre les activités des PME. Ces
deux phases cruciales sont caractérisées par des défis spécifiques qui entravent le
développement des PME. D'une part, les procédures administratives complexes et
les réglementations inadaptées compliquent la création des entreprises. D'autre
part, le manque de coordination et de suivi gouvernementaux empêche la mise en
place de mesures efficaces pour soutenir les PME dès leur démarrage. Il est
essentiel de remédier à ces contraintes pour favoriser un environnement propice à
la création et à la croissance des PME au Maroc.

3.1- Contraintes de création et de démarrage :

En tant acteurs majeurs de l'économie marocaine, les PME font face à de


nombreux défis qui entravent leur développement. En avril 2004, selon le président
de la Fédération PME, sur les 70 000 PME affiliées à la CNSS, seules 40 000
d'entre elles déposent leurs bilans auprès de l'administration fiscale et seulement 1
500 remplissent les conditions requises pour obtenir un financement auprès des
banques traditionnelles.

Les problèmes rencontrés lors de la création et du démarrage des PME sont


attribuables soit à l'environnement dans lequel elles évoluent, soit à l'entrepreneur
lui-même. En réalité, tous les nouveaux entrepreneurs sont confrontés à des
difficultés pour naviguer dans les démarches administratives et trouver des
informations fiables. Ainsi, les problèmes rencontrés lors de la phase de création
persistent souvent lors du démarrage de l'entreprise, voire s'intensifient. Ces
problèmes touchent divers aspects tels que la finance, l'administration, la
technique, les ressources humaines, la commercialisation et la législation.

20
Il est crucial de remédier à ces difficultés pour faciliter la création et le
développement des PME au Maroc. Des mesures visant à améliorer l'accès à
l'information, simplifier les procédures administratives, renforcer le soutien
financier et technique, et favoriser un environnement juridique et commercial
favorable sont nécessaires pour permettre aux PME de prospérer et de contribuer
davantage à l'économie du pays.

3.1.1 - Les contraintes financières :

Les difficultés auxquelles les PME sont confrontées sont souvent liées aux prêts
bancaires et aux garanties exigées par les institutions financières. En réalité, les
montants de prêt proposés sont souvent insuffisants, et les conditions de garantie
imposées par les banques découragent de nombreux entrepreneurs potentiels. Ces
derniers se plaignent fréquemment du manque d'esprit entrepreneurial des
banques, qui ne sont disposées à accorder des prêts qu'avec des garanties
considérables.

La principale problématique à laquelle tous les chefs d'entreprise sont confrontés


est l'obtention d'un capital suffisant dans des conditions favorables pour démarrer
une entreprise. Le manque de capitaux, ainsi que l'incapacité à financer les besoins
croissants de trésorerie à chaque étape d'expansion, constituent également un
obstacle majeur au développement de l'entrepreneuriat au Maroc.

Il est primordial de trouver des solutions pour surmonter ces obstacles financiers.
Cela pourrait impliquer la mise en place de mécanismes de financement adaptés
aux besoins des PME, tels que des prêts spécifiques et des garanties moins
exigeantes, ainsi que la promotion de l'investissement et de l'accès au capital-
risque. En soutenant activement les initiatives entrepreneuriales et en facilitant
l'accès au financement, le Maroc pourrait favoriser le développement et la
croissance des PME, stimulant ainsi l'économie du pays.

21
3.1.2 - Les contraintes commerciales :

En plus des défis liés à la taille limitée du marché intérieur et aux fluctuations de
la conjoncture économique nationale, les entrepreneurs font face à d'autres
problèmes commerciaux lors de la création de leur entreprise.

Certains entrepreneurs novices négligent l'étude de marché avant de se lancer.


Ils se fient davantage à leur observation et à leur intuition pour prospecter des
clients et estimer la demande du marché. De plus, de nombreuses entreprises
naissantes se spécialisent dans la production d'un seul produit qui peut ne pas être
nouveau sur le marché intérieur. Les problèmes commerciaux les plus fréquents
sont liés à la concurrence sur le marché et à la commercialisation des produits ou
services.

Au Maroc, les principales causes de problèmes commerciaux identifiées par les


personnes interrogées sont le faible pouvoir d'achat des consommateurs, une étude
de marché incomplète et l'absence d'actions commerciales adéquates. Ces facteurs
peuvent rendre difficile la pénétration du marché et la réussite commerciale d'une
entreprise.

L'entreprise en phase de démarrage est confrontée à des risques découlant d'une


connaissance insuffisante du marché de la part de son dirigeant. Cette négligence
lors de la phase de création oblige souvent le dirigeant à déployer des efforts
intensifs pour combler ces lacunes pendant la phase de démarrage. Il est essentiel
pour les entrepreneurs de consacrer du temps et des ressources à une étude de
marché approfondie et à la mise en place de stratégies commerciales solides afin
de minimiser les risques et de favoriser la croissance de leur entreprise.

22
3.1.3 - Les contraintes administratives :

La lenteur administrative constitue un défi majeur et engendre des complications


coûteuses pour les entrepreneurs, en particulier pour les jeunes porteurs de projets.
Au Maroc, les procédures d'enregistrement, les formalités administratives et les
autorisations nécessaires sont souvent sources de problèmes. De nombreux
entrepreneurs ont des idées de création d'entreprises, mais une fois qu'ils entament
les démarches administratives initiales, la lourdeur et la complexité de ces
procédures les découragent, et certains choisissent même de partir à l'étranger.
Selon les entretiens réalisés, plus de 60 % de ces entrepreneurs expriment des
critiques envers les administrations publiques concernées lors de la phase de
création de leur entreprise.

Il est crucial de simplifier et d'accélérer les processus administratifs pour


encourager l'entrepreneuriat et soutenir la création d'entreprises au Maroc. Une
administration plus réactive et efficace faciliterait l'implémentation des projets
entrepreneuriaux, réduirait les délais et les coûts associés, et contribuerait à
renforcer l'écosystème des PME dans le pays.

3.1.4 - Les contraintes humaines et sociales :

Les problèmes liés à l'absentéisme, au niveau de qualification insuffisant, à la


faible productivité et à l'engagement du personnel sont étroitement liés aux
conditions de travail défavorables dans de nombreuses entreprises, notamment en
ce qui concerne les salaires et les avantages sociaux. Les écarts salariaux entre les
grandes entreprises et certaines petites ou moyennes entreprises peuvent être
significatifs, atteignant parfois le double pour un même poste. Il est également
observé que certains entrepreneurs créent leur entreprise au Maroc en raison de la
disponibilité d'une main-d'œuvre peu coûteuse, ce qui rend leur entreprise
vulnérable.

23
Ces problèmes compromettent la motivation et la fidélisation des employés, ainsi
que la qualité et l'efficacité de la production. Pour améliorer la situation, il est
essentiel de mettre en place des politiques de rémunération équitables et
compétitives, de promouvoir la formation et le développement des compétences,
ainsi que de créer un environnement de travail favorable et stimulant. Cela
permettrait d'attirer des talents qualifiés, de renforcer la productivité et d'améliorer
les performances globales des PME au Maroc.

3.2- Les contraintes liées à l’entrepreneur :

Les défis rencontrés lors de la création et du démarrage d'une entreprise sont


souvent liés à la personnalité des entrepreneurs, et peuvent se résumer en deux
aspects principaux :

 Le comportement de l’entrepreneur
 Le profil et la formation de l’entrepreneur

3.2.1- Profil et la formation de l’entrepreneur:

Les motivations à la création d'une PME varient d'un entrepreneur à l'autre.


Certains décident de créer une entreprise car ils disposent de capitaux à investir,
tandis que d'autres deviennent entrepreneurs par succession familiale. Dans ces
deux cas, il est difficile de dire qu'ils ont un véritable esprit d'entreprise ou un goût
du risque. En ce qui concerne la formation des entrepreneurs, nous avons déjà
souligné qu'elle était rarement axée sur la gestion des PME. En ce qui concerne
leur expérience avant la création, la grande majorité des entrepreneurs n'avaient
pas d'expérience industrielle. Il n'est donc pas surprenant qu'ils créent des
entreprises non innovantes ou non industrielles. Cependant, pour qu'un
entrepreneur puisse créer une entreprise viable, des bases solides sont nécessaires,

24
telles que le savoir-faire, les compétences personnelles et les connaissances
acquises au cours de sa vie professionnelle, scolaire et personnelle.

3.2.2- Le comportement de l’entrepreneur :

La plupart des entrepreneurs interrogés ont opté pour une structure juridique de
société de personnes, ce qui signifie qu'une seule personne est souvent responsable
de l'ensemble des préparatifs avant le démarrage de l'entreprise. Si le créateur est
également un gestionnaire, il ne cherche à obtenir l'aide d'un technicien qu'au
moment du démarrage de l'entreprise. Cependant, ce comportement des créateurs
peut avoir des effets négatifs sur l'activité de l'entreprise, car les erreurs découlant
de leur imprévoyance peuvent entraîner divers inconvénients à long terme.

En conclusion, les PME ne peuvent être considérées comme de simples modèles


réduits ou l'inverse des grandes entreprises. Elles sont des entités distinctes qui
possèdent des atouts uniques, principalement la flexibilité, l'efficacité et la
simplicité des relations sociales. Cependant, elles font face à de nombreux
obstacles qui touchent quasiment toutes leurs fonctions, réduisant ainsi leurs
capacités de production et de commercialisation.

25
Dans le deuxième chapitre, nous approfondirons l'importance
du choix de financement pour une entreprise. Pour assurer
son succès, il est crucial de bien comprendre les diverses
sources de financement disponibles. Nous examinerons en
détail ces différentes sources de financement afin d'acquérir
une compréhension approfondie de la manière dont elles
peuvent être utilisées par l'entreprise.

26
CHAPITRE II :
SOURCES DE FINANCEMENT DES PME :

Choix du mode de financement de l’entreprise est un élément très important.


Pour réussir, vous devez d’abord connaître différentes sources de financement
disponible pour l’entreprise. C’est ce que nousaborderons en détail dans la
seconde chapitre.

Choisir le financement le plus adapté est un aspect décisif de la stratégie


financière de l’entreprise. Cependant, pour réussir dans cette option, les
entreprises doivent connaître à l’avance les différentes sources de financement
existantes. En effet, plusieurs sources de financement possibles : financement
par fonds propres, financement par emprunt, financement par quasi-fonds
propres, financement en capital ouvert, et d’autres sources de financement.

Les gouvernements attribuent de plus en plus des rôles économiques aux


petits et moyennes entreprises. La situation au Maroc n’est pas exception.

Plusieurs organisations ont travaillé pour soutenir ces entreprises tous les
plans et plusieurs projets ont été mis en œuvre, mais loin des résultats
escomptés atteindre.
Le choix du mode de financement doit répondre à plusieurs contraintes,
notamment son coût. Efficacité, sécurité des sources de financement et
équilibre entre les différentes sources.
Il convient également de tenir compte de la situation économique, des risques
la nature de l’activité de financement, son impact irréversible sur l’avenir de
l’entreprise, et engagements financiers antérieurs.
27
Le financement est une des conditions clés de la réussite d’un projet ou d’une
entreprise. En effet, plusieurs sources de financement peuvent se présenter :
Financement par fonds propres, par emprunt, quasi-fonds propres,et autres canaux
de financement.
Pour éviter ou limiter les risques financiers pouvant entraîner une disparition
prématurée, les entreprises et les entrepreneurs doivent déterminer à l’avance le type
et la source de financement approprié, En étant à l’écoute de ses besoins.
Pour financer votre entreprise, les PME peuvent utiliser deux modes de
financement :
Financement interne, c’est-à-dire ressources disponibles en interne.
Financement externe, c’est-à-dire sources tierces (actions, participations, prêts,
etc…).

Section 1 : Financement Interne :


On parle de financement interne ou d’autofinancement quand l’entreprise peut
utiliser les ressources disponibles pour répondre à leurs besoins definancement.

1- Autofinancement :

Aux termes des Principes Généraux des Normes Comptables (C.G.N.C),


l’autofinancement constitue un surplus monétaire (ressources) généré par
l’entreprise et conservé dans le temps pourassurer et financer ses activités.

En fait, il s’agit pour l’entreprise de financer le projet en décidant de


mettre de côté une somme d’argent, une partie ou la totalité des bénéfices.

28
L’autofinancement représente la différence entre la capacité d’autofinancement et les
dividendes distribués au cours de l’année.

Minimiser le recours à l’endettement permet aux entreprises d’accroître leur rentabilité


grâce à la réduction des coûts financiers. Cependant, un autofinancement excessif peut
favoriser la mise en place de mettre en œuvre des investissements inutiles car cela peut
conduire l’entreprise à négliger la dette.

Le rendement des capitaux propres peut être amélioré en raison du phénomène


d’effet de levier.

Cession d’immobilisation :

Ce sont des opérations de cession, des plus-values après impôts, qui présente également
les sources de financement internes obtenues après la vente de l’actif Immobilisé de la
société.

Cette mission peut simplement mettre à jour les immobilisations ou apporter des
ajustements stratégiques à certaines activités.

Cessions-bails (LEASE-BACK) :

Appelé aussi (location-cession), il s’agit d’une entreprise qui vend des biens
immobiliers (usine, siège social), ou des biens d’équipement à la société de crédit-bail et
lui relouer.

Toutefois, il est tenu de s’engager vis-à-vis de l’acquéreur sur la durée etle montant du bail
louer.

Augmentation de capital :

Cette augmentation de capital constitue la création d’actions nouvelles achetées par des
29
actionnaires existants ou nouveaux actionnaires de la société.

Des fonds supplémentaires sont apportés par de nouveaux actionnaires, ce qui signifie un
capital, et ainsi partager le pouvoir et les profits avec de nouveaux souscripteurs.

Cependant, l’augmentation de capital se fait au niveau des PME et est généralement


clôturée, étant donné que les grands actionnaires veillent généralement à sauvegarder leurs
intérêts, indépendance et contrôle. Il existe plusieurs manières d’augmenter le capital :

- Augmentation de capital en numéraire :


Est la forme la plus intéressante car c’est la seule qui offre aux entreprises de nouvelles
sources de financement. Il permet d’augmenterle fonds de roulement grâce à des dons en
espèces et assurer une certaine autonomie financière.

- Augmentation de capital en nature :

Il s’agit de prendre des immobilisations incorporelles (brevets, contribution industrielle,


etc.…), immobilisations corporelles, actifs financiers ou actifs circulants (comptes clients,
stocks), en contrepartie de l’inscription de l’actif au bilan. C’est en particulier la manière
observéedans les opérations de croissance externe : absorption, les augmentations de capital
en nature telles que les fusions qui ont le potentiel de renforcer les fonds propres, il n’y a pas
d’impact sur la trésorerie de l’entreprise, ce qui améliore le taux d’endettement.

-Augmenter le capital par les réserves :

La société intègre et accumule des réserves et envisage d’augmenter son capital, résultats
de l’exercice, bénéfices non répartis et primes émises plus tôt. Cette forme d’augmentation
de capital n’apporte aucune liquidité à la société, sauf qu’il permet de communiquer les
performancesde la société à un public plus large.
-Augmentation de capital par échange de dette :

C’est la conversion de la dette des créanciers de la société en actions afin de réduire la


dette tout en travaillant vers un avenir meilleur. Par ici changer le statut de certains donateurs
du statut de créanciers à actionnaires. Il est à noter qu’aucune amélioration de la trésorerie
n’a étéconstatée dans les cas suivants : augmentation de capital par conversion de dette.
30
Section 2 : Financement externe :
Le financement externe est la nécessité du financement en capital pour faire le ménage.
L’endettement peut prendre la forme d’un recours à des emprunts bancaires auprès des
établissements de crédit, ou sous formed’emprunts obligataires par émission de titres.

1- Financement bancaire :

Outre les ressources internes, les PME peuvent également bénéficier de leur propre
financement en recourant à la banque. Cependant, le recours aux prêts bancaires est
étroitement lié à la capacité des entreprises.

Actuellement, la banque Offre des prêts bancaires avec des conditions différentes, taux
d’intérêt, garantie, modalités de remboursement. Par conséquent, les prêts bancaires sont
généralement divisés en deux catégories :

Crédit moyen et long terme :

Maturité de 2 à 7 ans, pour les crédits à long terme d’une maturité de 7 à 20 ans, servant à
financer des investissements à long terme.

Cette sorte de crédit permet de financer le bilan élevé d’une entreprise.

Crédit à court terme :

Il s’agit d’un crédit d’une durée généralement inférieure à deux ans. Les conditions du
crédit à court terme sont accordées par les institutions financières la plupart du temps. Dans
le cadre de l’entreprise, le crédit à court terme est principalement utilisé pour faire face aux
besoins de trésorerie et assurer l’équilibre.

Elle peut être souscrite pour couvrir le délai de paiement client ou pourcouvrir le délai de
fabrication.

Sans compromettre les dépenses courantes de l’entreprise.

31
Il existe quatre principaux types de crédit à court terme : facilité de découvert, découvert,
actualisation et affacturage. Cette liste peut être complétée par des crédits de campagne et
la cession Dailly (possibilité de cession de créances professionnelles à des établissements
de Crédit), ce qui est moins courant. Le crédit à court terme peut être renouvelé
annuellement.

Emprunts obligataires :

Les prêts obligataires sont pour sociétés par actions, certaines conditions doivent être
remplies pour recevoir l’épargne publique. Il représente généralement un montant
important divisé en parts égales appelées obligations

Définis comme « des titres de créance au porteur ou nominatifs, dématérialisés, »

Il a les caractéristiques de valeur nominale, de prix d’émission et de prix de


remboursement.

Les obligations peuvent être des obligations ordinaires, convertibles en actions, en


actions appelables ou avec des bons de souscription attachés.

1) Financement en quasi-fonds propres :

Il existe diverses sources de financement, allant par nature de fonds propres et dettes,
parmi ces fonds propres on distingue :

-Une avance en compte courant (CCA) qui constitue un prêt attribué par les associés à
leur cabinet, la rémunération est indépendante de la rentabilité de l’entreprise. Ce type de
financement est largement utilisé par les PME familiales car il présente plusieurs
avantages.

En fait, le CAC contrairement aux augmentations de capital, elles n’impliquent aucune


formalité, et leur rémunération est déductible dans la limite du plafond fiscal et sous
réserve de la satisfaction de certainesconditions et le revenu imposable d’un associé ou
d’un gérant.

-Titres participatifs, qui sont accordés par des établissements de crédit aux entreprises, en

32
particulier les PME. Ce sont des prêts à long terme avec les mêmes caractéristiques de la dette
(capacité de payer, mode derémunération, etc…).

Les participations sont inscrites dans les comptes des sociétés qui composent le projet en
Fonds propres, et non fonds liés à la dette. Doncleur rémunération est doublée, la partie fixe
plus la prime de risque dépend des résultats de l’entreprise.

-Le financement des titres subordonnés se situe entre la dette et lecapital, disponible pour le
financement de la croissance (interne ouexterne), pour améliorer l’équité ou transférer des
actifs.

Les taux d’intérêt associés à ce financement sont supérieurs à l’emprunt classique (Conseil
déontologique des Valeurs Mobilières, 2011), car

Il représente un statut quasi-équitable, il fait donc partie d’une méthode


d’accompagnement moyen-long terme du management et des actionnaires des entreprises
financées.

2) Financement ouvert en capital :

L’ouverture du capital signifie l’entrée de nouveaux actionnaires au capital de l’entreprise.


Principalement, le financement de cette technologie peut se faire par le capital-risque, qui
fait partie intégrante du capital-investissement, comprend également (capital-
développement, capital d’acquisition et fonds de roulement). Ou en introduisant en bourse,
il s’agit d’un marché financier où les instruments financiers sont achetés et vendus.

Il en existe deux types :

• Titres : actions, certificats d’investissement, obligations, etc…

• Instruments fractionnés : contrats à terme et contrats d’options. Les marchés


financiers sont répartis en plusieurs compartiments soumis à des règles spécifiques.
Chacun de ces compartiments représentent divers degrés de risque et de liquidité.

33
Section 3 : Autres sources de financement :
Outre les diverses sources de financement déjà mentionnées, il existed’autres sources de
financements complémentaires et nécessaires aufinancement des entreprises.

-Stratégie de recentrage :

Le recentrage est une stratégie d’entreprise qui consiste à retenir les activités les plus
rentables, celui qui promet la plus forte croissance à long terme.

Le recentrage, c’est quand une entreprise abandonne certaines de ses activités, cela est
raisonnable lorsqu’une entreprise constate une baissede son niveau de performance global.
Les stratégies de recentrage peuvent prendre plusieurs formes, nousavons constaté que :

-Recentrage sur les majeures :

L’entreprise recentre ses ressources et ses compétences pour laisser tomber l’événement (Il
n’a aucun avantage concurrentiel).

-Ajustements géographiques :

Il s’agit de lâcher une zone géographique (un pays, une région, etc.…) pour se recentrer,
Il en va de même pour les efforts de l’entreprise dansdes domaines plus étroits mais souvent
plus cohérents.
-Se recentrer sur la mission :
Il s’agit de repositionner stratégiquement la mission initiale ou nouvelle de l’entreprise.

Si l’entreprise développe une nouvelle mission. Ici, les dirigeants doivent penser à l’avenir
et doivent donner une trajectoire à l’entreprise.

En conclusion, les PME se sont traditionnellement financées en grande partie en partie sur
ressources internes ou autofinancées, c'est-à-dire que l'entreprise peut utiliser les ressources
disponibles pour répondre à leurs besoins de financement. Néanmoins, le crédit bancaire
reste une source de financement externe (Crédit à long terme ou à court terme), le pilier des
petites et moyennes entreprises. Ça n'empêche pas d'avoir d’autres sources qu'une entreprise
peut utiliser pour répondre à ses besoins de financement.

34
Dans le chapitre suivant, nous allons analyser en détail les
nombreux problèmes et obstacles auxquels les PME au Maroc
sont confrontées, notamment sur les plans financier,
organisationnel et managérial. Nous examinerons ces défis
de près afin de mieux les comprendre et de proposer des
solutions appropriées pour favoriser la croissance et le
développement de ces entreprises.

35
CHAPITRE III : LES OBSTACLES ET LEUR IMPACT SUR LES PME :

La croissance et le développement des PME au Maroc sont entravés par de nombreux


problèmes et obstacles, parmi lesquels on peut citer des défis financiers, organisationnels
et managériaux. Ces différents aspects seront examinés en détail dans le chapitre à venir.

Section 1 : Les obstacles financiers de la PME Marocaine :


Le secteur informel présente l'un des plus grands défis de la promotion des PME au Maroc,
avec des problèmes allant bien au-delà du volet financier. Selon le rapport de la Banque
mondiale sur les PME et l'entrepreneuriat au Maroc (2017), le secteur informel représente une
part importante de l'économie marocaine, avec environ 40% de l'emploi total. Les entreprises
informelles rencontrent des difficultés pour accéder au financement formel, ainsi que pour
bénéficier de services de soutien tels que la formation, le conseil et l'accès aux marchés.

Dans le contexte du programme de développement international et compte tenu de


l'importance cruciale de la création d'emplois après la crise financière, la promotion du
développement des PME est devenue une priorité majeure. Selon le rapport de la Banque
mondiale (IFC World Bank 2010), les PME du secteur formel contribuent jusqu'à 45% de la
création d'emplois et représentent environ 33% du PIB dans les économies en développement.
Ces chiffres sont significativement plus élevés si l'on tient compte des contributions estimées
des PME opérant dans le secteur informel.

En ce qui concerne le financement des PME au Maroc, le système financier marocain a


mis en place plusieurs solutions de financement dédiées aux PME. Des initiatives publiques et
privées, nationales et internationales ont été mises en place pour soutenir les PME marocaines.
Cependant, le rapport de la Banque mondiale sur les PME et l'entrepreneuriat au Maroc
souligne que l'accès au financement reste un défi majeur pour les PME. Les PME rencontrent
des difficultés pour accéder au crédit bancaire en raison de critères stricts d'octroi de prêts, de
garanties requises et de l'absence de bilans financiers solides. De plus, les PME informelles
ont généralement un accès limité aux services financiers formels.

Plusieurs études et recherches ont été menées pour évaluer la problématique de


financement des PME au Maroc. Par exemple, une étude réalisée par Fathi (2000) met en
36
évidence l'importance de la structure financière et des choix d'investissement pour le
financement des PME. L'étude souligne également le rôle central du propriétaire-dirigeant
dans le fonctionnement des PME.

Dans une approche sectorielle, certaines recherches se sont concentrées sur les obstacles
spécifiques auxquels les PME marocaines sont confrontées. Selon une étude menée par
Pissarides (1999) dans les économies en transition, le manque de financement est devenu une
barrière à la croissance des PME. Les grandes entreprises bénéficient davantage des prêts
bancaires en raison du faible développement des marchés financiers. De même, Pissarides et
al. (2003) ont identifié les principales contraintes à la croissance des PME en analysant les
données de PME en Russie et en Bulgarie. Ces contraintes comprenaient les défaillances des
fournisseurs, les problèmes de financement externe, l'accès aux terrains et d'autres contraintes
de production.

Une étude menée par Y. Wang (2016) a évalué le niveau de la problématique de


financement des PME au Maroc. Les résultats ont montré une corrélation négative entre la
taille et l'âge des PME et le niveau de contrainte de financement. Cela implique que les PME
plus grandes et plus anciennes perçoivent moins l'accès au financement comme un problème
majeur.

En conclusion, le secteur informel représente un défi majeur pour la promotion des PME
au Maroc, et l'accès au financement reste un problème complexe. Les PME marocaines sont
confrontées à des difficultés pour accéder au financement formel en raison de critères stricts
et de garanties requises. Les recherches soulignent l'importance de la structure financière et
des choix d'investissement pour le financement des PME, ainsi que le rôle central du
propriétaire-dirigeant. Des études ont mis en évidence les obstacles spécifiques rencontrés par
les PME dans différents secteurs, ces obstacles incluent notamment le manque d'accès au
financement, ainsi que d'autres contraintes liées à la croissance de l’entreprise. Les efforts
continus sont nécessaires pour faciliter l'accès au financement des PME et promouvoir leur
développement au Maroc.

37
Selon une étude approfondie réalisée par Dietsch et Mahieux en 2014, plusieurs obstacles
significatifs entravent l'accès des PME au financement en crédit et en fonds propres, ce qui
limite leur croissance. Les chercheurs identifient trois principaux obstacles :

1- Coûts élevés et difficulté d'accès à l'information :

Les PME rencontrent des difficultés pour obtenir des informations précises sur leur
valeur et leur potentiel de croissance. Cette lacune d'informations crée une asymétrie entre
les PME et les prêteurs potentiels, ce qui rend l'évaluation de la qualité des projets de
financement plus complexe et coûteuse.

2- Contraintes et incitations inappropriées :

Les PME font face à diverses contraintes qui les empêchent de se développer et
d'atteindre une taille économiquement optimale et financièrement stable. Ces contraintes
peuvent inclure des réglementations restrictives, des difficultés à accéder à des marchés
spécifiques, des problèmes d'innovation ou des lacunes en termes de compétences et de
gestion. De plus, les PME peuvent ne pas bénéficier des bonnes incitations pour choisir une
croissance soutenue, car elles sont souvent plus enclines à préserver leur indépendance et
leur contrôle plutôt qu'à rechercher un financement externe.

3- Réduction de l'appétit pour le risque :

Depuis la crise financière, les investisseurs ont réduit leur appétit pour le risque associé
aux PME. Cette attitude plus prudente a rendu le financement des PME plus difficile, car
les investisseurs sont devenus plus sélectifs et exigeants en termes de garanties et de
rendement sur investissement.

Ces obstacles complexes et interconnectés pénalisent l'accès des PME au financement, ce


qui limite leur capacité à se développer et à contribuer à l'économie. Pour relever ces défis, il
est essentiel de mettre en place des mesures et des politiques appropriées. Cela pourrait inclure
la promotion de la transparence et de la disponibilité des informations financières, la création

38
d'incitations favorables à la croissance des PME, le renforcement de l'écosystème
entrepreneurial et l'amélioration de l'appétit des investisseurs pour le risque lié aux PME.
En résumé, l'accès au financement constitue un défi majeur pour les PME au Maroc, avec
des obstacles tels que le manque d'informations fiables, les contraintes structurelles et les
préoccupations liées au risque. Une approche intégrée et coordonnée entre les acteurs du
secteur financier, les autorités publiques et les entrepreneurs est essentielle pour surmonter ces
obstacles et stimuler le développement des PME dans le pays.
-La problématique de financement des PME au Maroc :

Au Maroc, les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle crucial dans l'économie,
représentant plus de 95% du tissu économique selon la Confédération Marocaine de la PME.
Elles contribuent à hauteur de 40% de la production et de 31% des exportations, couvrant tous
les secteurs d'activité, tels que l'agriculture, l'industrie, l'artisanat, la construction, le commerce
et les services, y compris le tourisme, les communications, les transports et les services
financiers.

Malgré leur importance, la promotion et le développement des PME au Maroc sont


confrontés à plusieurs obstacles. D'une part, il y a des contraintes liées à l'environnement
externe qui rendent leur croissance plus difficile. Le financement est l'un des principaux défis
auxquels sont confrontées les PME marocaines. L'accès au crédit est particulièrement difficile,
comme le révèle le rapport Doing Business de 2014 où le Maroc se classe 109e sur 189 pays
en termes de facilité d'accès au crédit. Les PME ont du mal à obtenir des financements
appropriés en raison du manque de rentabilité et de leur incapacité à répondre aux exigences
strictes des institutions financières. Cette situation est particulièrement préoccupante pendant
les premières années de vie des PME, où elles ont un besoin accru de financement pour
développer leurs activités.

En plus du problème de financement, d'autres contraintes externes affectent les PME


marocaines. La lourdeur administrative, la réglementation inadaptée et la complexité des
procédures administratives entravent leur croissance et leur développement. Ces contraintes
administratives peuvent décourager les entrepreneurs et les dirigeants de PME, les empêchant
de se concentrer pleinement sur leurs activités commerciales.
39
D'autre part, il y a des contraintes internes propres aux PME marocaines. Les capacités
managériales sont souvent limitées en raison du manque de formation à l'entrepreneuriat et de
l'absence d'accompagnement en termes d'assistance et de conseil. Les entrepreneurs et les
dirigeants des PME ont souvent besoin d'un soutien supplémentaire pour renforcer leurs
compétences en gestion et améliorer leur prise de décision stratégique.

En ce qui concerne le financement par le marché boursier, il reste très limité au Maroc,
représentant seulement environ 2,5% du total des investissements des entreprises. Les PME
ont peu d'options pour accéder à des financements via le marché boursier, ce qui limite leurs
possibilités de croissance et d'expansion.

Pour promouvoir le développement des PME marocaines, il est essentiel de mettre en place
des mesures et des politiques visant à surmonter ces obstacles. Cela inclut l'amélioration de
l'accès au financement, en facilitant l'obtention de crédits et en encourageant le développement
de produits financiers adaptés aux besoins spécifiques des PME. Il est également important de
réduire la complexité administrative, de simplifier les procédures et de mettre en place un
environnement réglementaire favorable. En outre, il est essentiel de renforcer les capacités
managériales des entrepreneurs et des dirigeants de PME par le biais de programmes de
formation, d'assistance et de conseil.

En résumé, les PME marocaines sont confrontées à plusieurs défis en matière de


financement et de développement. Les contraintes externes et internes, y compris le
financement difficile, la complexité administrative et les capacités managériales limitées,
entravent leur croissance. Pour favoriser leur développement, il est nécessaire de mettre en
place des mesures visant à faciliter l'accès au financement, à améliorer l'environnement
réglementaire et à renforcer les capacités des entrepreneurs et des dirigeants de PME.

Section 2 : Les obstacles organisationnels :


Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle crucial dans le développement
économique d'un pays et sont considérées comme des acteurs essentiels de la compétitivité et
de la vitalité économique. Cependant, malgré l'importance accordée par le gouvernement à ces
entreprises, elles rencontrent encore des problèmes et des obstacles qui entravent leur

40
croissance et leur développement. Parmi ces problèmes figurent ceux liés à une gestion
insuffisante et à une organisation inefficace.

Depuis les années 1980, les PME sont présentées comme une réponse aux défis
économiques dans un contexte caractérisé par le désengagement de l'État et les politiques
d'ajustement structurel. Il est donc crucial de mieux comprendre comment les problèmes
organisationnels peuvent avoir un impact direct sur la performance des PME marocaines. Il est
également important de savoir comment éviter les difficultés qui pourraient entraver la réussite
et la survie de ces entreprises.

Les mots clés associés à cette problématique sont les suivants : PME, obstacles,
organisation, management, administration, performance. La mesure de l'efficacité
organisationnelle diffère de l'évaluation des mesures économiques et sociales. Les indicateurs
de mesure de l'efficacité organisationnelle sont liés à la structure interne de l'entreprise, tels
que la qualité de la circulation de l'information, les relations entre les différents services, le
respect de la structure formelle, la flexibilité de la structure, la productivité, la satisfaction des
clients, l'innovation, etc. En général, la performance d'une entreprise fait référence à sa capacité
à atteindre les objectifs organisationnels fixés.

Il est donc essentiel de se pencher sur les aspects organisationnels des PME afin de
favoriser leur performance. Cela implique de mettre en place des stratégies et des pratiques de
gestion efficaces, de renforcer la communication interne, d'améliorer les relations entre les
différents services, de favoriser la flexibilité organisationnelle, d'encourager l'innovation et de
satisfaire les clients.

En résumé, la compréhension des problèmes organisationnels et leur impact sur la


performance des PME marocaines est essentielle pour surmonter les obstacles à leur
développement. Une meilleure gestion et une organisation efficace sont des éléments clés pour
favoriser la croissance et la réussite des PME.

1) Formalisation :

La formalisation se réfère à l'adoption de règles, de procédures et de politiques


formellement établies au sein d'une organisation. Dans le contexte des PME, il est

41
remarquablement rare de trouver des entreprises qui possèdent véritablement un
organigramme. En fait, certains dirigeants ne connaissent même pas la définition d'un
organigramme. Pour la plupart des petites et moyennes entreprises, la possession d'un
organigramme est souvent perçue comme une formalité déconnectée de la réalité de leur
fonctionnement. Cela entraîne plusieurs difficultés, telles que le manque de système de
contrôle, la confusion dans la prise de décisions, des fonctions et des responsabilités mal
définies, ainsi que des droits et des devoirs mal précisés.

Il est également observé que, avec la croissance de l'entreprise, les dirigeants de PME
entreprennent une structuration et une sophistication des activités. Ainsi, plus la taille de
l'organisation augmente, plus l'entreprise tend à connaître une formalisation progressive. Les
dirigeants qui parviennent à formaliser leur travail bénéficient d'une plus grande facilité pour
démontrer la qualité de leurs produits et services, comparativement à ceux qui négligent cette
formalisation.

En résumé, la formalisation au sein des PME présente des enjeux importants. L'absence
d'un organigramme et d'une formalisation adéquate peut entraîner des problèmes de contrôle,
de confusion et d'inefficacité organisationnelle. À mesure que les entreprises se développent,
la formalisation devient de plus en plus cruciale pour garantir la clarté des rôles et
responsabilités, ainsi que pour soutenir la qualité des produits et services offerts par
l'entreprise.

2) Centralisation :

La centralisation est un mode de gestion dans lequel le pouvoir de décision est concentré
entre les mains d'un seul dirigeant au sein des PME. Cette approche vise à faciliter l'intégration
des objectifs individuels avec ceux de l'organisation (Torrès, 1997). Cependant, la
centralisation présente des limitations et des défis.

Dans de nombreuses petites et moyennes entreprises, le dirigeant détient un pouvoir de


décision centralisé, considérant les employés comme de simples exécutants. Cette approche
peut entraîner une perte de contrôle de la direction et une connaissance insuffisante des réalités
locales. De plus, le personnel est souvent peu impliqué, ce qui se traduit par des temps de

42
réaction plus longs et des informations décalées, car elles doivent remonter toute la hiérarchie
pour être prises en compte.

À mesure que l'entreprise se développe, il devient de plus en plus difficile pour le dirigeant
de prendre toutes les décisions seul, faute de temps et de compétences nécessaires. La
centralisation limite également le développement de la participation des collaborateurs et
entrave la mise en place de structures participatives dynamiques qui favorisent l'initiative et la
créativité.

Il est important de noter que la décentralisation progressive du pouvoir de décision peut


présenter des avantages pour les PME, tels que la promotion de l'engagement et de l'autonomie
des employés, une prise de décision plus rapide et une meilleure adaptation aux particularités
locales. Cependant, il convient de trouver un équilibre entre la décentralisation et la nécessité
d'une coordination et d'une cohérence globales au sein de l'organisation.

3) Planification et contrôle

Les PME ont généralement tendance à négliger la planification et le contrôle, privilégiant


plutôt une approche réactive face aux changements de leur environnement. Néanmoins, de
nombreuses études soulignent l'importance de la planification et du contrôle dans
l'amélioration des performances des entreprises.

Il est courant que la majorité de ces PME adoptent une planification à court terme, se
limitant à des périodes inférieures à un an. Cette préférence peut s'expliquer par divers facteurs
tels que la volatilité du contexte concurrentiel, les ressources et capacités limitées dont elles
disposent, ainsi que les contraintes de temps auxquelles elles font face. Il est toutefois
important de noter que cette approche peut restreindre leur capacité à anticiper les
changements, à saisir les opportunités et à gérer efficacement les risques.

La mise en place d'une planification et d'un contrôle plus structurés au sein des PME
demande des efforts et des ressources supplémentaires, mais présente également des avantages
significatifs à long terme. En adoptant une approche proactive plutôt que réactive, les PME
peuvent renforcer leur compétitivité, améliorer leur processus décisionnel, accroître leur
capacité d'adaptation et établir des bases solides pour leur croissance et leur développement

43
futurs. Les études soulignent ainsi l'importance d'une planification à moyen et long terme pour
permettre aux PME de se positionner de manière stratégique et de réaliser leurs objectifs avec
succès.

4) Le service contrôle :

Dans la plupart des petites et moyennes entreprises (PME), le contrôle est souvent informel
ou les procédures de contrôle sont inexistantes. Les pratiques de contrôle au sein de ces PME
sont généralement moins formelles et moins sophistiquées. Cette situation peut s'expliquer par
la structure simple des PME, qui repose souvent sur des relations de confiance et un contrôle
direct de la part des dirigeants.

Cependant, il est important de noter que les PME exportatrices sont souvent confrontées à
des exigences plus strictes en termes de conformité et de normes, en particulier lorsqu'elles
doivent adapter leurs produits aux différentes réglementations de chaque pays. Dans ce
contexte, ces PME sont souvent contraintes de mettre en place des mécanismes de contrôle
plus formels et structurés afin de garantir la qualité et la conformité de leurs produits pour les
marchés étrangers.

Bien que de nombreuses PME puissent bénéficier d'une approche informelle de contrôle
dans les premières phases de leur développement, il est essentiel de reconnaître que l'adoption
de pratiques de contrôle plus rigoureuses peut être bénéfique pour leur croissance et leur
compétitivité à long terme. Les procédures de contrôle formelles permettent d'assurer une
meilleure gestion des opérations, une supervision accrue, une amélioration de la qualité des
produits et une meilleure gestion des risques.

Il convient donc de trouver un équilibre entre la flexibilité nécessaire aux PME et la mise
en place de mécanismes de contrôle appropriés en fonction de leurs besoins et de leur contexte
spécifique.

5) Les nouvelles technologies de production :

Les nouvelles technologies de production offrent aux PME la possibilité de bénéficier des
économies d'échelle et d'améliorer leurs performances. Cependant, de nombreuses PME

44
rencontrent des difficultés à intégrer ces nouvelles technologies en raison de contraintes
financières ou de capacités techniques.

Il est vrai que certaines PME ont mis l'accent sur l'importance des nouvelles technologies
dans leur organisation. Cependant, pour la majorité des PME, l'organisation du travail reste
caractérisée par des processus standardisés et moins axés sur l'adoption de technologies
avancées.

Les PME peuvent être confrontées à divers obstacles lorsqu'il s'agit d'adopter de nouvelles
technologies de production. Cela peut inclure des coûts élevés d'acquisition et de mise en
œuvre, des besoins en formation et en compétences spécifiques, ainsi que des préoccupations
liées à la gestion du changement et à l'intégration des nouvelles technologies dans leurs
processus existants.

Il est important de reconnaître que chaque PME a ses propres défis et priorités en matière
d'organisation du travail et d'adoption des nouvelles technologies. Certaines PME peuvent
trouver avantageux de maintenir des processus standardisés pour assurer une efficacité
opérationnelle et une répétabilité, tandis que d'autres peuvent chercher à explorer de nouvelles
technologies pour améliorer leur compétitivité.

Dans tous les cas, il est essentiel pour les PME de développer une stratégie adaptée à leurs
besoins et de prendre en compte les avantages potentiels des nouvelles technologies de
production, tout en évaluant les risques et les contraintes associés. Une approche réfléchie et
bien planifiée peut aider les PME à surmonter les obstacles et à intégrer les nouvelles
technologies de manière progressive et efficace.

Section 3 : Les obstacles managériaux :

Les obstacles managériaux auxquels les PME au Maroc sont confrontées peuvent entraver
leur développement et leur efficacité. Voici quelques-uns de ces obstacles avec plus de détails :

1. Réticence à l'ouverture du capital et aux solutions managériales externes :


Les dirigeants de PME peuvent être réticents à partager le contrôle de l'entreprise en
ouvrant le capital à des investisseurs externes. Ils peuvent également être peu enclins à

45
adopter des pratiques managériales plus modernes qui sortent du cadre familial ou des
schémas de financement traditionnels.

2. Faible investissement dans l'innovation :

Les entreprises marocaines, y compris les PME, peuvent avoir une approche prudente en
matière d'investissement dans l'innovation. L'accès à l'information sur les possibilités
d'innovation et les incitations à l'investissement peut être limité, ce qui freine leur volonté
de prendre des décisions stratégiques basées sur l'innovation.

3. Résistance aux changements stratégiques :


Les PME peuvent faire preuve d'une certaine résistance aux changements stratégiques,
ce qui peut limiter leur capacité à s'adapter aux nouvelles conditions du marché. Cette
résistance peut découler de la culture organisationnelle, du manque de vision à long terme
ou de la peur de l'incertitude.

4. Inadaptation du code du travail et du système fiscal :


Le code du travail et le système fiscal peuvent ne pas être adaptés aux réalités et aux
besoins des PME marocaines. Les contraintes administratives et fiscales peuvent être
perçues comme complexes et entraver la flexibilité et l'agilité des PME dans leur gestion
des ressources humaines et financières.

5. Difficulté d'accès aux marchés publics :


Les PME peuvent avoir du mal à soumissionner aux appels d'offres du fait des
dispositions du code des marchés publics qui peuvent être perçues comme excluant pour
elles. Cela limite leurs opportunités de participer à des projets gouvernementaux et de
bénéficier des marchés publics.

6. Difficulté d'accès au financement et au foncier :


Les PME peuvent rencontrer des difficultés pour accéder aux sources de financement
nécessaires à leur croissance et à leur expansion. De plus, l'accès au foncier peut également
être un obstacle, notamment pour les PME qui ont besoin d'espaces physiques pour leurs
activités.

46
7. Manque de compétitivité :
Les PME marocaines peuvent faire face à un manque de compétitivité, en raison de la
taille restreinte de leurs marchés, des pressions sur les prix et de la concurrence
internationale. Ces facteurs peuvent limiter leur capacité à se différencier et à gagner des
parts de marché.

Pour surmonter ces obstacles, des solutions efficaces doivent être mises en place. Cela peut
inclure des mesures visant à faciliter l'accès au financement, à simplifier la réglementation
administrative et fiscale, à favoriser l'innovation et l'adoption de pratiques managériales
modernes, ainsi qu'à renforcer la compétitivité des PME sur les marchés nationaux et
internationaux. Des initiatives telles que les assises nationales de l'industrie et le programme
Emergence témoignent de la prise de conscience de ces difficultés et de la volonté d'améliorer
les conditions pour le développement des PME au Maroc.

47
Pour renforcer notre projet, nous avons choisi de réaliser une
étude de cas sur le programme INTELAKA, qui représente
l'une des solutions proposées par l'État marocain pour faire
face aux problèmes de financement des PME au Maroc. Nous
examinerons de manière détaillée ce programme afin de
mieux comprendre son fonctionnement et d'évaluer son
impact sur le soutien financier des petites et moyennes
entreprises.

48
CHAPITRE IV : ETUDE DE CAS PROGRAMME « INTELAKA ».

INTELAKA est un projet présenté par l'État marocain sous les hautes instructions
royales. Il s'agit d'un système d'accompagnement et de subvention des petites et
moyennes entreprises (PME).

Le programme INTELAKA vise à dynamiser l'entrepreneuriat en encourageant les


initiatives dans ce domaine. Son objectif principal est de favoriser l'entrepreneuriat et de
renforcer la résistance contre le secteur informel en offrant aux entrepreneurs
l'opportunité de financer leurs projets.

Le programme comprend une offre de soutien et de financement. Les fonds sont alloués
dans des conditions favorables, adaptées aux responsables du programme.

Ce plan intégré repose sur des mécanismes de financement améliorés et adaptés. Il


bénéficie d'une allocation de 23 milliards de dirham, provenant de l'État (8 milliards de
dirham), de la Banque (8 milliards d'AED) et du Fonds Hassan pour la croissance
économique et sociale (6 milliards de dirham).

Les personnes éligibles au financement INTELAKA sont les suivantes :


● Les auto-entrepreneurs et autres entrepreneurs individuels.
● Les jeunes diplômés qualifiés.
● Les personnes physiques ayant créé une très petite entreprise (TPE).
● Les agriculteurs individuels.
● En général, toutes les start-ups.
Le programme est conçu pour leur fournir un financement, notamment pour leurs
investissements initiaux et les besoins en capital d'exploitation.

1- L'application des directives royales :

Le Roi Mohammed VI a souligné l'importance de stimuler considérablement le financement

49
bancaire des petites et moyennes entreprises (PME) lors de son discours d'ouverture de la
session d'octobre du parlement le 11 octobre 2019.
« …A cet effet, Nous invitons le Gouvernement et Bank Al-Maghrib, en coordination
avec le Groupement Professionnel des Banques du Maroc, à œuvrer à la mise au
point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des
projets d’auto-emploi… »
« …Voilà pourquoi Nous appelons à une consolidation des acquis réalisés dans le
domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de
revenus, notamment en faveur des jeunes en milieu rural. Notre finalité est de
favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, d’en consolider l’ossature
pour qu’en définitive, elle puisse exercer sa double vocation de facteur d’équilibre et
de levier de développement socio-économique… »
Extrait du Discours Royal d’ouverture de la session d’octobre du parlement du 12
octobre 2018.

2- Principaux aspects de l'offre de produits financiers :

Cette offre vise à favoriser le développement des entreprises récemment créées et les
exportations (micro-entreprises, très petites entreprises, auto-entrepreneurs, jeunes porteurs
de projets, intégration du secteur informel et petites entreprises exportatrices vers l'Afrique).
Pour bénéficier de cette offre de financement, il est nécessaire de s'adresser aux banques
partenaires du programme.

Résumé des produits financiers offerts :

Cette offre s'adresse aux start-ups et aux exportateurs (TPE, TPE, intégration des
entrepreneurs automobiles, jeunes porteurs de projets, secteur informel et petites entreprises
exportatrices vers l'Afrique).

L'objectif est de favoriser l'accès aux crédits bancaires pour un large éventail de jeunes
qualifiés, porteurs de projets et issus de différentes catégories sociales, afin de les encourager
à s'engager dans l'entrepreneuriat et de leur offrir les meilleures chances de réussite. De plus,

50
elle vise à soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités
d'exportation.

Dans le but de bénéficier des offres bancaires, il est obligatoire de s'adresser aux banques
partenaires du programme, notamment :

● Al Barid Bank
● CFG Bank
● Arab Bank
● CIH Bank
● Attijariwafa Bank
● Crédit Agricole du Maroc
● Bank Al-Amal
● Crédit du Maroc
● BMCE Bank
● Crédit Populaire du Maroc
● BMCI
● Société Générale Marocaine des Banques.

3- Qualifications de l'offre INTELAKA :

L'éligibilité au financement INTELAKA varie en fonction du type de projet. Voici les


critères à prendre en compte :

1) Informations sur les nouvelles entreprises en création :


● Les start-ups avec des ventes prévues de 10 millions de DH ou moins peuvent
bénéficier de ce programme. Pour cela, il est nécessaire de contacter une banque
affiliée au programme.
● Les documents requis comprennent un plan d'affaires détaillé avec des ventes
prévues inférieures à 10 millions de dirhams, un certificat négatif (obtenu au préalable)
et une estimation des coûts d'équipement couverts par les fonds.
2) Entreprises existantes :
● Les entreprises en activité depuis moins de 5 ans, sauf pour les sociétés
exportatrices, peuvent bénéficier de l'offre INTELAKA.
Il faut contacter l'une des banques partenaires du programme pour plus d'informations et
pour vérifier l'éligibilité de votre projet.

51
Les conditions de l'offre de financement du programme INTELAKA visent à soutenir les
individus qui rencontrent le plus de difficultés pour obtenir un financement en général.

4- Les produits de financement disponibles:

Les différentes banques concernées proposent une offre de financement


comprenant divers produits spécifiques, partageant certains avantages mutuels. Ces produits
de financement sont conçus pour couvrir les besoins de financement liés à l’emplacement des
projets, en prenant en comptes les types suivants :

 Financement des investissements : Ce type de financement est destiné à couvrir


les coûts d'un investissement spécifique, tel que l'achat d'équipements,
l'expansion d'une entreprise, la construction de locaux, etc. Les modalités de
remboursement, les taux d'intérêt et les garanties varient en fonction de la banque
et de la nature du projet.

 Financement des dépenses d’exploitation : Ce produit de financement est conçu


pour couvrir les dépenses courantes liées à l'exploitation d'une entreprise, telles
que les salaires, les achats de matières premières, les frais généraux, etc. Il peut
s'agir de prêts à court terme ou de facilités de crédit renouvelables, en fonction
des besoins de l’entreprise.

 Financement du fonds de roulement initial : Ce type de financement est


spécifiquement destiné aux nouvelles entreprises ou aux entreprises en phase de
démarrage qui ont besoin de liquidités pour couvrir leurs dépenses de
fonctionnement initiales, comme les stocks, les salaires, les frais de marketing,
etc.

 Projets situés en zone rurale : Certains produits de financement sont


spécifiquement conçus pour les projets situés dans des zones urbaines,
conformément aux critères définis par le Ministère de l'Intérieur. Ces prêts

52
peuvent bénéficier de conditions préférentielles ou de subventions
supplémentaires en fonction de la politique gouvernementale en vigueur.

 Projet situés en zone urbaine conformément aux critères du Ministre de


l’intérieur : De manière similaire aux prêts en zone urbaine, les produits de
financement en zone rurale sont adaptés aux projets situés dans des régions
rurales. Ils peuvent être accompagnés d'avantages spécifiques visant à stimuler le
développement économique et social des zones rurales, tels que des taux d'intérêt
réduits, des subventions ou des programmes de soutien supplémentaires.

5- Diversification de l'offre de financement et amélioration continue du


Programme" :

En plus des produits de garantie et de financement déjà existants, Intelaka proposes 3


nouveaux produits sont ajoutés à l’offre actuelle. Afin de toucher et répondre aux besoins de
toutes les populations impliquées, y compris ceux qui ont historiquement eu des difficultés à
accéder au financement.

Pour assurer le bon fonctionnement et l'efficacité du Programme Intelaka, un reporting


mensuel sera mis en place. Ce reporting permettra une surveillance et un suivi régulier des
réalisations et du fonctionnement du dispositif. Il permettra également d'identifier
d'éventuelles lacunes ou problèmes rencontrés, afin de mettre en place des interventions
correctives et d'améliorer continuellement le programme.

L'objectif de cette démarche est d'optimiser l'efficacité du Programme Intelaka, de veiller à


ce qu'il atteigne pleinement ses objectifs en termes d'accès au financement et de soutien aux
initiatives économiques. En suivant de près les réalisations et le fonctionnement du
programme, il sera possible d'identifier les points forts à maintenir et les aspects à améliorer,
contribuant ainsi à son évolution et à son succès à long terme.

53
6- Impact prévisionnel du programme INTELAKA :

Le programme INTELAKA aura un vrai impact sur le financement des créations des
entreprises et d’emplois, en offrant une impulsion significative.

 Nombre d'entreprises bénéficiaires : Le programme vise à soutenir un total de 13 500


entreprises. Cela signifie que ces entreprises pourront bénéficier du financement et des
garanties proposées par le programme pour démarrer ou développer leurs activités.

 Nombre d'emplois à créer : Le programme Intelaka prévoit de contribuer à la création


de 27 000 emplois. En soutenant les entreprises et en leur fournissant les ressources
financières nécessaires, le programme vise à favoriser la croissance économique et la
création d'emplois durables.

Ces chiffres indiquent l'amplitude de l'impact attendu du programme Intelaka en termes de


stimulation de l'entrepreneuriat et de la création d'emplois. En fournissant des possibilités de
financement et de garantie, visant à encourager les initiatives entrepreneuriales et à favoriser
le développement économique dans la région ou le secteur d'application du programme.

Il permet à toutes les parties de bénéficier, en donnant une nouvelle impulsion au


financement des (TPE, PME). Ainsi il crée également un plus-value aux divers acteurs
économiques.

 L’état :

L’état peut jouer un rôle important dans l’intégration d’un plus grand nombre de très petites
et moyennes entreprises (TPME), afin d’améliorer la création d’emplois et réduire les
inégalités territoriales.

54
 Entreprise :

Lorsqu’une entreprise bénéficie d’un accès amélioré au financement bancaire et de


meilleures conditions de crédits, cela peut avoir un impact positif sur son développement et sa
croissance.

 La banque :

Elle bénéfice d’une augmentation de l’activité de crédit pour les très petites et moyennes
entreprises (TPME) et plus de sécurité moyennant à des garanties améliorées,

7- Analyse critique par rapport au programme Intelaka :

7.1- Le problème de manque d’accompagnement :

L’entrepreneuriat est l’un des principaux axes de développement au Maroc. Cependant, sur
le terrain, de nombreux facteurs freinent sa progression, et l’un des principaux facteurs est le
problème d’accompagnement, dans le cadre du programme INTILAKA

Le passage cité du Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri met en évidence
l’importance de créer une véritable politique d’accompagnement en fournissant une assistance
pour les entrepreneurs, en particulier aux jeunes porteurs de projet afin de les aider à structurer
des dossiers solides et bancables pour obtenir un financement. Tel qu’il a indiqué le fait qu’il
n’est pas suffisant d’avoir une idée de projet sans les soutenir par un dossier complet qui
permettre à la banque de réagir rapidement par l’accord de fournir le financement, Cela permet
également de réduire les risques de rejet des dossiers.

L’accompagnement Post-création est une phase délicate pour les entrepreneurs, car c’est à
ce stade qu’ils doivent faire face à de nombreux défis et obstacles. Sans un soutien approprié,
plusieurs entreprises ont du mal à se développer et à prospérer

55
En tirant des leçons de l’échec du programme Moukawalati, Il convient de remémorer que
l’une des raisons de son échec était le manque d’accompagnement après la création
d’entreprise,

C’est pour cela il est crucial de développer des approches améliorées et plus efficaces pour
l’accompagnement post-création de entreprises. Cela garantira que les entrepreneurs disposent
des outils, des ressources et des conseils nécessaires pour réussir de surmonter les difficultés
auxquelles ils sont confrontés après le lancement de leur entreprise.

Les préoccupations exprimées par Monsieur Jamal Belahrach, président de la fondation


Zagora et ancien président de la commission PME à la CGEM, vont dans le même sens. Il met
en lumière la problématique de la PME marocaine qui n'a bénéficié d'aucune supervision
concrète. Selon lui, les expériences passées ont causé plus de préjudices humains que de
croissance ou de création d’une valeur ajoutée. L’échec était vraiment significatif. Il souligne
également que le financement lui-même n’est pas une solution miraculeuse. Mais il nécessite
de créer un écosystème approprié ainsi que les conditions systémiques qui y sont associées.

En fin de compte, Ces professionnels conviennent tous que l’objectif principal du programme
Intelaka est d'éviter les erreurs du passé. Réaliser un encadrement en amont et un suivi en aval,
comme le confirme une source proche du dossier. En effet, les programmes précédents
souffraient d'un laxisme prédominant. Une fois le crédit accordé, aucun suivi n'était effectué
pour vérifier la conformité du financement initial du projet. Cela a entraîné des détournements,
les promoteurs utilisant les fonds à des fins personnelles. Ces abus ont également été commis
par de grandes entreprises industrielles qui, à la base, n'étaient pas concernées par le
programme. De tels excès seraient aujourd'hui beaucoup plus difficiles à commettre grâce aux
nouveaux systèmes d'information bancaires et administratifs. Ce qui affecte d’une manière
claire sur le taux de rejet des demandes de financement.

7.2- Le taux de rejet élevé des demandes de financement :

Depuis le lancement du programme Intelaka a accordé des financements à environ 13 000


Entreprises soit un volume de crédit de 3 Mds de DH. Cependant le taux de rejet des demandes
56
de financement reste assez élevé. Pour remédier à cette situation, Bank Al-Maghrib (BAM)
mettra d’avantage l’accent sur l’accompagnement des porteurs de projets. Le programme
Intelaka a été mis en stand-by pendant plus de 4 mois avant un appel du chef de gouvernement
au secteur bancaire en juillet 2020 pour le relancer. En raison de la pertinence de la crise
sanitaire du Corona virus, la relance du programme a pris de temps à se concrétiser.
Néanmoins, les banques ont finalement pi relancer le programme.

Le Wali de BAM a déclaré que plus de 13 000 entreprises ont bénéficié du programme
Intelaka. Cependant, le taux de rejet des dossiers soumis aux banques pour ce programme est
d'environ 25%, un chiffre jugé assez élevé par le Wali de BAM.

Puis il a souligné lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil de BAM le 23, que ces
erreurs sont celles auxquelles il cherche à remédier. Il a précisé que des efforts sont déployés
pour résoudre les problèmes d'accompagnement de cette catégorie d'entreprises qui ont
bénéficié du programme Intelaka, ainsi que des autres produits de garantie décidés par le
comité d’observation économique, notamment il y a :

 DAMANE OXYGÈNE : est un produit de garantie qui a été lancé pour répondre aux
besoins de financement des entreprises dont la trésorerie a été affectée négativement en
raison de la réduction de leurs activités. Ce produit vise à mobiliser des ressources de
financement en offrant une garantie qui couvre jusqu'à 95% du montant des crédits
accordés par les banques.

 DAMANE TPE et la relance des TPME : Le crédit Damane Relance fait partie des
mesures mises en place par le Comité de Veille Économique (CVE), qui a été créé le 15
juin 2020. Ces mesures visent à atténuer les conséquences de la crise induite par la
pandémie de Covid-19

57
En fin, Le Wali de BAM souligne l'importance d'un accompagnement complet, allant du
démarrage du projet jusqu'à l'aide aux porteurs de projets pour finaliser leur business plan et
affiner leur idée. Il exprime la volonté de trouver des solutions pour faire face aux problèmes
identifiés lors du lancement du programme Intelaka, notamment en ce qui concerne les
enseignements tirés de cette expérience.

7.3- Les raisons de la hausse de Taux de rejet:


Concernant le taux de rejet élevé des dossiers de financement dans le cadre du programme
Intelaka. Les raisons principales de cette augmentation, communiquées par les parties
prenantes officielles, sont liées à la faible qualité des dossiers présentés.

Il est rapporté que plusieurs dossiers ne répondent pas aux critères de financement en raison
de l'inadéquation entre le profil du demandeur et l'activité proposée. Le manque d'expérience
et de formation dans le domaine souhaité, ainsi que les lacunes dans la gestion quotidienne de
l'activité, le personnel et les perspectives d'évolution du projet sont également mentionnés.

Le business plan reste également une contrainte fondamentale pour les porteurs de projet. Il
est possible que des prévisions similaires circulent entre plusieurs entrepreneurs ayant des

58
projets différents, ce qui soulève des préoccupations quant à l'originalité et à la crédibilité des
projets présentés.

Lors des rapports, Les banques aussi rajoutent que parmi les raisons majeures qui amène au
rejet des demandes de financement sont les suivantes :

 Les litiges et un historique défavorable avec d'autres institutions financières

 Un niveau d'endettement trop élevé de la part du promoteur

 Une insuffisance de viabilité, de qualité et de rentabilité du projet, ainsi qu'un écart


important entre le montant demandé et la réalité du projet de l'entreprise.

Si toutes ces raisons et ces contraintes existent, c’est que toujours le manque
d’accompagnement et de suivi en est la cause. Dès sa mise en place. Il est important de noter
que le processus d'évaluation des dossiers de financement est souvent rigoureux pour s'assurer
de la viabilité des projets et de la capacité des entrepreneurs à les mener à bien.

8- Des recommandations pour améliorer le fonctionnement du programme :

En gros, il est essentiel dans le programme Intelaka que les critères d'évaluation soient
clairement communiqués aux demandeurs et que des ressources et un soutien adéquat soient
mis à leur disposition pour les aider à améliorer la qualité de leurs dossiers et à renforcer leurs
compétences entrepreneuriales. Cela permettrait de réduire le taux de rejet et d'augmenter les
chances de réussite des entrepreneurs bénéficiant du programme. Ainsi de renforcer son offre
d'accompagnement et de suivi pour les bénéficiaires ;

Il est possible que le programme Intelaka. Cela pourrait inclure :

 Formation entrepreneuriale : Fournir des programmes de formation approfondie qui


couvrent divers aspects de l'entrepreneuriat, tels que la gestion d'entreprise, la
planification stratégique, la gestion financière et les compétences de présentation. Cela
aiderait les entrepreneurs à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires
pour développer des dossiers de financement solides.

59
 Mentorat (Coaching) : Mettre en place des programmes de mentorat qui permettent aux
entrepreneurs d'être accompagnés par des experts chevronnés dans leur domaine
d'activité. Les mentors pourraient offrir des conseils personnalisés, partager leur
expérience et aider les porteurs de projet à perfectionner leurs business plans et leurs
compétences entrepreneuriales.

 Suivi régulier : Assurer un suivi régulier des entrepreneurs bénéficiaires tout au long de
leur parcours entrepreneurial. Cela permettrait d'identifier les lacunes et les défis
auxquels ils sont confrontés, d'apporter des ajustements et de fournir un soutien
supplémentaire lorsque cela est nécessaire.

 Réseautage et accès aux ressources : Faciliter les opportunités de réseautage entre les
entrepreneurs, les experts du secteur et les investisseurs potentiels. En outre, fournir un
accès à des ressources supplémentaires telles que des conseils juridiques, des services
de comptabilité et des infrastructures d'innovation pourrait renforcer la capacité des
entrepreneurs à développer leurs activités.

Au final, Il est important de noter que la mise en place d'un accompagnement et d'un suivi
solides nécessite des ressources financières, des partenariats stratégiques et une coordination
efficace entre les parties prenantes, y compris le gouvernement, les institutions financières et
les organismes de soutien à l'entrepreneuriat.

60
61
CONCLUSION

Notre étude met en évidence les défis financiers majeurs auxquels les petites et moyennes
entreprises (PME) au Maroc sont confrontées. Malgré leur rôle essentiel dans l'économie du
pays, ces PME font face à des obstacles tels que le manque de gestion efficace, les difficultés
d'accès au financement et les défis managériaux.

Ces obstacles entravent le développement des PME et limitent leur capacité à contribuer
pleinement à la prospérité économique du Maroc. Cependant, il est encourageant de constater
que des initiatives et des programmes ont été mis en place pour soutenir les PME, tels que le
programme INTELAKA.

Il est crucial que le gouvernement, les organismes de soutien et les acteurs économiques
continuent à travailler ensemble pour surmonter ces défis. Des mesures visant à renforcer la
gestion des PME, à faciliter l'accès au financement et à renforcer les compétences managériales
peuvent favoriser leur croissance et leur compétitivité.

Les PME jouent un rôle vital dans la création d'emplois, l'innovation et le développement
économique. En investissant dans leur développement et en surmontant les obstacles financiers
auxquels elles sont confrontées, le Maroc peut stimuler sa croissance économique, réduire le
chômage et améliorer la qualité de vie de ses citoyens.

Il est donc essentiel de continuer à soutenir les PME, en leur fournissant les outils, les
ressources et les opportunités nécessaires pour surmonter les obstacles financiers et prospérer.
Cela nécessite une collaboration active entre le gouvernement, les institutions financières, les
organismes de soutien et les entrepreneurs eux-mêmes.

En conclusion, en surmontant les défis financiers auxquels sont confrontées les PME au
Maroc, nous pouvons créer un environnement propice à leur croissance et à leur succès, et
ainsi contribuer à la dynamique économique et au développement durable du pays.

62
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%20aussi%20que%20la,%C3%A9conomique%20et%20surtout%20l'emploi.

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