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Groupe Institut Supérieur de Commerce et

d’Administration des Entreprises

~ Centre de Casablanca ~

Mémoire de fin d’études Cycle Grande École


Option : Finance d’Entreprise

Étude de l’impact des fonds Private


Equity sur la performance des
entreprises du portefeuille

Rédigé par : BIKHCHICHE Marouane

Encadré par : Prof. Mohamed Amine ISSAMI

~Année universitaire 2021/2022~

1
Remerciements :

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à mes superviseurs de stage, Sabri Barrois, Mohamed
Ali Abdelhak et Youssef Tlemçani.

Ils ont été les encadrants parfaits pour un stage parfait. Je voudrais les remercier pour toutes les
connaissances précieuses qu'ils ont partagées avec moi et les multiples conseils et instructions
qui ont aidé à façonner un stage exceptionnel.

Je voudrais également remercier Mediterrania Capital Partners pour la formidable opportunité


qui m'a été donnée et pour la confiance qu'ils ont placée en moi.

Je voudrais aussi remercier tout le corps professoral et le personnel de l’ISCAE pour leur
assistance durant mon cursus académique, et un merci spécial à mon superviseur académique,
le Professeur ISSAMI Mohamed Amine, pour ses conseils qui ont contribué anormalement à
ma recherche et à ma thèse, ce fut un grand plaisir et un honneur de travailler avec un professeur
très honorable.

Enfin, je voudrais exprimer mes remerciements les plus profonds, même si je ne peux pas
rembourser leurs efforts, à mes chers parents qui m'ont aidé dans les situations les plus difficiles
et m'ont offert tout leur soutien et leur amour tout au long de mes études.

2
Liste de abréviations :

PE : Private equity VC : Venture capital


LP : Limited partners GP : General partners
CI : Carried interests ROA :Return on assets
ROI :Return on investment IRR : Internal rate of retur
CAGR : Compound annual growth rate MF : management fees
NPV : net present value BS : balance sheet
CFS : cash flow statement P&L : Profit and loss statement
Ln : Logarithme PIB : Produit interieur brut
LBO :Leveraged buyout TU : Turn around capital
SE : Seed stage DPI : Distributed to paid In
EBITDA: earnings before interest tax CAPEX: Capital expenditure
depreciation and amortization
DSCR: Debt service coverage ratio DFN : Dette financière nette
BFR : Besoin en fond de roulement IFRS : The International Financial
Reporting Standards Foundation
AVCA: The African Private Equity and MCP : Mediterrania Capital Partners
Venture Capital Association

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Tables des figures :

Figure 1 : Schéma structurel d'une transaction de rachat par emprunt........................................ 13


Figure 2 : Processus d'une transaction de capital investissement ................................................... 17
Figure 3: Durée de vie d'un fonds de capital investissement ........................................................... 21
Figure 4: Répartition sectorielle des fonds de capital investissement en Afrique ......................... 27
Figure 5 : Répartition par sous-régions des transactions de capital investissement ..................... 28
Figure 6: Evolution des investissement en Afrique .......................................................................... 30
Figure 7: Evolution des sorties des fonds en Afrique ....................................................................... 31
Figure 8: Evolution des transactions de capital investissement et transmission en Afrique ........ 32
Figure 9: Répatition du capital investissement par type d'opération en Afrique.......................... 33
Figure 10 : Courbe de régression ....................................................................................................... 55

Liste des tableaux :

Tableau 1: Tableau de correlation ..................................................................................................... 53


Tableau 2: Statistiques descriptives ................................................................................................... 53
Tableau 3: statistiques de la régression ............................................................................................. 54
Tableau 4: Analyse de la variance ..................................................................................................... 54
Tableau 5: modèle de régression ........................................................................................................ 54
Tableau 6: Analyse de la persistence de la performance des entreprises du portefeuille ............. 56
Tableau 7: Tableau de corrélation des facteurs clé de succès d'un investissement ....................... 62
Tableau 8: statistiques de la régression ............................................................................................. 64
Tableau 9 : Analyse de la variance .................................................................................................... 64
Tableau 10 : Modèle de régression avant le tri de signification des variable ................................. 65
Tableau 11 : Statistiques de la régression après le tri ...................................................................... 66
Tableau 12 : Modèle de régression final ............................................................................................ 66

4
Sommaire :

Introduction :.................................................................................................................... 6
Première partie : Présentation de l’essence du capital Investissement, ses fondements et
de son rôle à résoudre le problème de financement en Afrique. ........................................ 8
Chapitre 1 : L’essence du capital investissement et son fonctionnement : .................................. 9
Section 1 : Les institutions de capital-investissement : .................................................................................. 9
Section 2 : Le processus du capital-investissement : ................................................................................... 16
Section 3 : La performance du capital-investissement :............................................................................... 21
Chapitre 2 : Le capital investissement en Afrique .................................................................... 26
Section 1 : Aperçu économique sur l'Afrique : ............................................................................................. 26
Section 2 : Problématique de financement en Afrique : .............................................................................. 33
Section 3 : Rôle du capital-investissement en Afrique : ............................................................................... 38
Chapitre 3 : Revue de la littérature : Facteurs impactant les investissements et les entreprises du
portefeuille :........................................................................................................................... 42
Section 1 : Caractéristiques de l'entreprise cible ......................................................................................... 42
Section 2 : Caractéristiques liées au fonds ................................................................................................... 44
Section 3 : Situation économique :............................................................................................................... 46

Deuxième partie : L'impact des placements en capital-investissement sur la performance


des entreprises africaines du portefeuille : ...................................................................... 49
Chapitre 1 : Modèle empirique : Analyse de l’impact des placements en capital-investissement
sur la rentabilité des entreprises du portefeuille : .................................................................... 51
Section 1 : Echantillon : ................................................................................................................................ 51
Section 2 : Modèles empiriques : ................................................................................................................. 52
Section 3 : Description statistique et résultats empiriques : ........................................................................ 52
La persistance de l'impact du capital-investissement sur les entreprises du portefeuille : ......... 55
Chapitre 2 : Analyse des facteurs clés de succès d’un investissement en capital investissement :
.............................................................................................................................................. 58
Section 1 : Echantillon : ................................................................................................................................ 58
Section 2 : Modèle empirique et mesure des variables : ............................................................................. 59
Section 3 : Distribution des échantillons et Résultats empiriques : ............................................................. 62
Chapitre 3 : Interprétation des résultats : ................................................................................ 67
Section 1 : Interprétation des résultats des analyses empiriques : .............................................................. 67
Section 2 : Suggestions pour améliorer la performance des entreprises du portefeuille des fonds : ......... 69
Section 3 : Limites de la thèse : .................................................................................................................... 70

Conclusion : .................................................................................................................... 71

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Introduction :

Les sociétés de capital-investissement jouent un rôle important dans l'économie, elles peuvent
aider les petites entreprises à se développer et générer des rendements pour les investisseurs.
En temps de crise, comme la pandémie de COVID-19, elles deviennent souvent encore plus
importantes, en fournissant aux entreprises des capitaux et une expertise sectorielle pour les
aider à mieux résister à la crise.

De nombreuses études ont été menées à l'échelle internationale pour identifier et hiérarchiser
les critères d'investissement utilisés par les investisseurs au sein des sociétés du capital
investissement. Cependant, il existe une ambiguïté quant à la pertinence d'aspects considérés
comme essentiels et qui posent des problèmes lorsqu'un investissement en private equity est
envisagé. À partir de la littérature, nous avons regroupé les critères d'investissement en trois
sections, les critères individuels de l’entreprise cible, la performance financière, l'équipe de
direction et le cycle économique.

Dans le cadre du paradigme conceptuel selon lequel l'environnement institutionnel peut


influencer les critères d'investissement, cette étude soutient que l'Afrique possède un
environnement socio-économique à grand potentiel.

Par conséquent, en raison des caractéristiques socio-économiques uniques de l'Afrique, on ne


peut pas supposer que les critères d'investissement génériques pour les investissements pour les
fonds du capital investissements identifiés dans les études internationales s'appliqueraient à
l'Afrique.

De plus, aucune recherche similaire visant à identifier et à hiérarchiser les critères


d'investissement utilisés par les investisseurs en private equity n'a été réalisée ou publiée en
Afrique.

Pour combler cette lacune, l'objectif de l'étude était de déterminer les critères critiques qui
représentent un défi pour les professionnels de l'investissement en private equity lorsqu'ils
envisagent d'investir dans des entreprises commerciales en Afrique. Pour atteindre cet objectif,
une liste de critères de décision a été élaborée à partir de la littérature, après que les opinions
des professionnels africains de l'investissement en PE aient été recueillies et analysées afin de
classer les critères par ordre d'importance.

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Dans cette thèse, nous allons essayer de répondre à deux questions principales qui, à mon avis,
sont les principaux sujets à discuter dans cette phase pour le secteur du capital-investissement
africain.

Notre principale problématique est la suivante :

Les fonds de private equity ont-ils un impact positif sur les entreprises de leur portefeuille ?
Et si c'est le cas, quels sont les principaux facteurs de succès qui déterminent un
investissement en private equity ?

Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une problématique à laquelle nous répondrons en
deux temps.

Dans la première partie de cette thèse, nous présenterons au lecteur le secteur africain du capital
investissement et comment un fonds de private equity est géré et quelles sont les principales
dynamiques entre les multiples parties prenantes d'un fonds.

Nous présenterons également les principaux résultats des recherches en termes de facteurs de
succès définissant un investissement en private equity et une revue de la littérature liée à notre
sujet qui nous aidera à discuter et à analyser et à obtenir les bonnes réponses à nos questions.

La deuxième partie de notre rapport, contiendra une analyse empirique qui aboutira à des
réponses et des affirmations de notre hypothèse développée dans la première partie du
mémoire.

L'analyse se déroulera en deux temps. Une première analyse qui tentera de découvrir l'impact
d'un investissement en capital investissement sur les entreprises du portefeuille du fonds et si
celui-ci est positif ou négatif.

La seconde analyse sera la suite de la première pour découvrir quels sont les principaux facteurs
de succès qui déterminent la bonne fin d'un investissement en capital investissement.

Enfin, nous essaierons d'élargir notre champ de réflexion et de voir quelles sont les implications
du développement du secteur du capital investissement en Afrique et quelles sont les principales
réformes à mener pour encourager l'investissement privé et son impact sur les entreprises en
particulier et sur la future économie africaine en général.

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Première partie : Présentation de l’essence du capital Investissement,
ses fondements et de son rôle à résoudre le problème de financement
en Afrique.

Le ralentissement économique mondial qui a suivi l'apparition du COVID-19 a ralenti les


activités de capital-investissement et de capital-risque (VC) dans l'ensemble des économies
émergentes. La crise du COVID-19 a particulièrement affecté les perspectives de croissance à
court et moyen terme des entreprises du portefeuille des fonds, qui subissent généralement des
impacts négatifs sur les revenus, les coûts et la rentabilité.

Bien que le continent africain fût relativement moins touché par la crise que d'autres régions du
monde, de nombreuses tendances qui ont affecté l'activité de capital-investissement et de
capital-risque sur l'ensemble des marchés émergents touchés par la pandémie se sont reflétées
sur la capacité des entreprises à lever les fonds nécessaires pour leur développement.

L'un des facteurs qui a atténué l'impact de la pandémie sur les activités de capital-investissement
en Afrique est la composition de la base des investisseurs des Fonds opérant sur le continent,
où les institutions financières de développement continuent de jouer un rôle important.
L'orientation à long terme des institutions financières et leur mandat d'investissement
anticyclique les protègent souvent des chocs à court terme. Tant que ce soutien se poursuit, les
gestionnaires de fonds ont la possibilité de tirer parti des opportunités que ces institutions
peuvent offrir, comme la mise en relation des gestionnaires de fonds et des gouvernements pour
combler les lacunes en matière de financement, la facilitation des processus de diligence et la
mobilisation des capitaux.

Dans l'ensemble, la croissance du PIB sur le continent africain, soutenue par des facteurs tels
que la base de Limited Partners des sociétés du capital investissements axés sur l'Afrique, peut
contribuer à l'appétit d'investissement des fonds.

Dans ce qui suit, nous tâcherons de présenter au lecteur une présentation du capital
investissement et de ses activités puis nous nous pencherons sur le marché du capital-
investissement en Afrique. Nous examinerons également la structure d'une société de capital-
investissement standard et les multiples dynamiques entre ses parties prenantes, et comment le
capital-investissement contribue à résoudre le dilemme du financement des entreprises
africaines.

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Chapitre 1 : L’essence du capital investissement et son fonctionnement :

Le capital-investissement n'est pas un phénomène nouveau, mais il attire de plus en plus


l'attention en tant que véhicule agile et innovant pour le développement du secteur privé au
niveau mondial. Dans ce qui suit, nous examinerons en premier lieu la structure des sociétés du
capital investissement. Ensuite nous détaillerons le processus du capital investissement pour
enfin traiter la performance de ces sociétés.

Section 1 : Les institutions de capital-investissement :

Dans cette section nous allons décortiquer le capital investissement tout en présentant les
principales stratégies qui ont contribué à sa croissance pour voir enfin comment les sociétés du
capital investissement créent de la valeur pour les sociétés du portefeuille.

1.1 : Structure des fonds de capital-investissement :

Les sociétés de capital-investissement sont omniprésentes dans le monde entier. Pratiquement


inconnues jusqu’à la fin de la dernière décennie. Cependant, elles sont devenues une classe
d'actifs à part entière.

Le capital-investissement désigne généralement les fonds d'investissement, organisés sous


forme de sociétés en commandite, qui achètent et restructurent des entreprises. Plus
formellement, le capital-investissement est un type d'actions et l'une des catégories d'actifs
comprenant des titres de participation et des titres de créance dans des sociétés opérationnelles
qui ne sont pas cotées en bourse.

Un investissement en capital-investissement est généralement réalisé par une société de capital-


investissement ou une société de capital-risque. Chacune de ces catégories d'investisseurs à ses
propres objectifs, préférences et stratégies d'investissement, mais toutes fournissent des fonds
de roulement à une entreprise cible pour favoriser son expansion, le développement de
nouveaux produits ou la restructuration de ses activités, de sa gestion ou de son actionnariat.

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Le capital-investissement est également souvent regroupé dans une catégorie plus large du
capital privé, généralement utilisée pour décrire le capital soutenant toute stratégie
d'investissement à long terme et non liquide.

La société de capital-investissement se compose généralement d'associés commanditaires et


d'associés commandités. Les commanditaires sont les investisseurs extérieurs. Ils fournissent le
capital et sont généralement des investisseurs institutionnels tels que des compagnies
d'assurance, des fonds de dotation, des fondations, des banques, des caisses de retraite, des
sociétés familiales ainsi que des particuliers fortunés. Ils sont appelés commanditaires dans le
sens où leur responsabilité ne s'étend qu'au capital qu'ils apportent.

Les commandités sont les investisseurs professionnels qui gèrent la société de capital-
investissement et déploient le stock de capital. Ils sont responsables de toutes les parties du
cycle d'investissement, notamment de la recherche et de l'origination des affaires, de la prise de
décision en matière d'investissement et de la structuration des transactions, de la gestion du
portefeuille et des stratégies de sortie. La plupart des fonds de capital-investissement sont
organisés en sociétés en commandite ou en sociétés à responsabilité limitée et ont une durée de
vie limitée (généralement 10 ans).

Les commandités prélèvent des frais de gestion sur l'apport en capital des commanditaires pour
couvrir les frais d'exploitation de la société, y compris les salaires, les prestations de recherche
et de traitement des données, les services de recherche de transactions, la location de bureaux,
le marketing, les déplacements et les frais administratifs. Historiquement, les frais de gestion
annuels représentent environ 2 % de la taille du fonds.
En plus des frais de gestion, les commanditaires reçoivent également une partie du produit du
fonds. Le produit peut prendre la forme de dividendes ou du produit de la vente des sociétés du
portefeuille. La répartition du produit est régie par un accord entre les commanditaires et les
commandités. En général, une fois que les commanditaires ont récupéré la totalité de leur capital
investi, le produit restant est réparti entre les commanditaires et les commandités, 80 % allant
aux commanditaires et 20 % aux commandités. La partie du produit qui revient aux
commanditaires est connue sous le nom de carried interest.

Enfin, l'accord entre les commanditaires et les commandités comprendra généralement des
dispositions contractuelles qui précisent ce que la société de capital-investissement peut et ne

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peut pas faire. D'une manière générale, les dispositions porteront sur la gestion du fonds, les
activités des commandités et les types d'investissements qu’ils peuvent réaliser.
Dans de nombreux cas, le fonds de capital-investissement disposera d'un comité consultatif de
commanditaires chargé de superviser les décisions d'investissement, de s'assurer qu'il n'y a pas
de problèmes de parties liées et de traiter les questions d'extension du fonds ou d'autres
problèmes pouvant survenir.

En général, l'acquisition d'une entreprise comporte trois périodes : l'acquisition, la détention et


la vente. Le fonds lui-même a une durée de vie limitée, généralement de 8 à 12 ans entre sa
création et sa liquidation, qui ne peut être prolongée qu'avec le consentement des associés
commanditaires. Pendant les 3 à 6 premières années après la création du fonds, les
professionnels de l'investissement dressent le profil des secteurs industriels, analysent les cibles
potentielles et formulent un plan d'affaires pour atteindre les entreprises cibles.

Au cours de cette phase d'acquisition, des décisions réfléchies doivent être prises concernant le
prix d'achat et le niveau de levier financier qui affectent en fin de compte le rendement des
investissements et augmentent la valeur des portefeuilles pour les actionnaires. Dans cette phase
d'attente, le business plan initial est soutenu par des améliorations organisationnelles et
opérationnelles de la société en portefeuille. Il y a deux éléments clés à considérer dans la phase
de cession : le prix de vente et la voie de sortie. Le prix de vente final est d'une importance
primordiale car les fonds visent généralement des gains en capital et non des dividendes
réguliers.

En termes de voies de sortie d'acquisition, les ventes commerciales sont les plus courantes. Cela
se produit lorsque la société du portefeuille est vendue à un acheteur stratégique qui a la capacité
inhérente de générer des synergies et de participer à d’autres initiatives de réduction des coûts.
La deuxième stratégie la plus courante consiste à vendre la cible à une autre société de capital-
investissement. La troisième approche consiste à rendre la société cible publique par le biais
d'une introduction en bourse. Cette dernière méthode perd une partie de sa pertinence, en partie
parce qu'elle ne permet pas au promoteur de capital-investissement de vendre ses actions
directement au moment de l'introduction en bourse. Les experts en investissement soulignent
également que l'examen public qui accompagne une introduction en bourse n'est pas apprécié.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une stratégie de sortie, une société de portefeuille peut emprunter de
l'argent pour verser des dividendes à la société mère. Connu sous le nom de « recapitalisation

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des dividendes », ce processus permet à l'actionnaire de réaliser un profit tout en gardant le
contrôle de l'entreprise cible.

1.2 : Stratégies d’investissement :

Comme discuté précédemment, L'investissement en capital investissement a connu une


croissance considérable au cours de la dernière décennie en Afrique. Cette croissance rapide a
apporté des innovations sur le marché du capital-investissement et a élargi les produits
investissables disponibles pour les commanditaires. Dans ce qui suit nous allons mettre la
lumière sur les stratégies de capital-investissement qui ont pris de l'importance ces dernières
années :

Rachat d’entreprise par effet de levier (LBO) :

Un rachat par emprunt est l'acquisition d'une autre entreprise en utilisant une grande part de
fonds empruntée pour couvrir le coût de l'acquisition. Les actifs de la société acquise sont
souvent utilisés comme garantie pour les prêts, avec les actifs de la société acquéreuse.
Dans un rachat par emprunt, le ratio est généralement de 60% dettes pour 40% de capitaux
propres. Les LBO ont acquis la réputation d'être une tactique particulièrement impitoyable et
prédatrice, car la société cible n'approuve généralement pas le rachat.

En plus d'être une démarche hostile, le processus est quelque peu ironique en ce que le succès
de la société cible sous la forme d'actifs au bilan peut être utilisé comme garantie par la société
acquéreuse. Dans un rachat par emprunt (Figure 1), une entreprise tente d'acheter une autre
entreprise en empruntant une somme importante pour financer l'acquisition. La société
acquéreuse émet des débentures sur les actifs combinés des deux sociétés, ce qui signifie que
les actifs de la société acquise peuvent être utilisés comme garantie.

Les rachats par emprunt sont généralement utilisés pour privatiser une entreprise publique ou
créer une partie d'une entreprise existante en la vendant. Ils peuvent également être utilisés pour
transférer des biens privés.

Le principal avantage d'un rachat par emprunt est que l'entreprise acquéreuse peut acheter une
entreprise beaucoup plus grande avec une part relativement faible de ses propres actifs. Les

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fonds de capital-investissement ont généralement tendance à se concentrer sur les entreprises
des secteurs établis et matures pour les rachats par emprunt plutôt que sur les secteurs émergents
ou plus spéculatifs. Les meilleures options pour les LBO ont généralement des flux de trésorerie
d'exploitation solides et fiables, des gammes de produits établies, des équipes de direction
solides et des stratégies de sortie viables qui permettent à l'acquéreur de réaliser des bénéfices.

Figure 1 : Schéma structurel d'une transaction de rachat par emprunt

Source: Finkey, LBO – Comment réaliser un leverage buy out?, Septembre 2019

Capital de croissance :

Le capital de croissance est un type d'opportunité d'investissement dans des entreprises


relativement matures qui subissent un événement de transformation du cycle de vie avec un
potentiel de croissance extraordinaire.

Les entreprises utilisent le capital de croissance pour subventionner l'expansion de l'entreprise,


l'entrée sur de nouveaux marchés et les acquisitions afin d'augmenter les ventes et la rentabilité
de l'entreprise. Les investisseurs en actions de croissance bénéficient d'un potentiel de
croissance élevé et d'un risque d'investissement modéré.

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Les opérations de capital développement concernent généralement des intérêts minoritaires.
Ces transactions sont généralement effectuées à l'aide d'actions privilégiées. Il convient de noter
que les investisseurs dans les actions de croissance ont tendance à privilégier les entreprises peu
ou pas endettées.

Les profils d'investisseurs typiques pour le capital de croissance comprennent les sociétés de
capital-investissement, les sociétés de capital-risque en phase avancée et les fonds communs de
placement (OPCVM).

Bien que le capital de croissance privé puisse sembler similaire au capital-risque, les deux types
d'investissement diffèrent à plusieurs égards. Les principales différences entre les deux options
d'investissement sont les suivantes : Les investissements en actions de croissance ont
généralement une période de détention plus courte que les investissements en capital-risque. La
raison en est que les startups ont simplement besoin de plus de temps pour atteindre leur
potentiel par rapport aux entreprises plus matures.

La principale source de rendement des investissements en capital-risque est l'introduction


rentable des produits ou services de l'entreprise sur le marché. La source des rendements des
investissements en capital de croissance est la capacité de l'entreprise à étendre ses activités, ce
qui se traduit par une croissance significative des revenus et de la rentabilité.
Contrairement aux opérations de capital-risque, qui comportent un risque élevé, les opérations
de capital de développement sont généralement considérées comme des investissements à
risque modéré. La nature à haut risque des investissements en capital-risque est déterminée par
le nombre de caractéristiques de risque, en particulier les risques de marché et de produit. Ces
risques sont associés à l'exploitation de nouveaux marchés et à l’absence d'un produit
commercialement viable. En revanche, les entreprises ciblées pour les transactions d'actions de
croissance opèrent généralement sur des marchés établis et matures avec un produit
commercialement viable. Cependant, les risques d'exécution et de gestion de ce type
d'opérations restent élevés.

Capital risque :
Le capital-risque est généralement utilisé pour soutenir les start-ups et autres entreprises ayant
un potentiel de croissance important et rapide. Le financement est fourni en échange d'une
participation au capital de l'entreprise et n'est pas censé être remboursé selon un calendrier

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établi, comme c'est le cas pour un prêt bancaire. Au lieu de cela, les investisseurs en capital-
risque ont généralement une vision à plus long terme et investissent dans l'espoir d'obtenir des
retours sur investissement plus importants si l'entreprise est rachetée ou devient publique.

Les sociétés de capital-risque lèvent des fonds auprès des LP qu'elles déploient ensuite dans des
entreprises prometteuses ou dans des fonds de capital-risque plus importants. Les sociétés de
capital-risque ne prennent généralement qu'une participation minoritaire lorsqu'elles
investissent dans des entreprises, car elles font partie du portefeuille d'investissements de la
société.

Bien qu'il puisse être risqué pour les investisseurs qui mettent des fonds en jeu, le potentiel de
rendement supérieur à la moyenne est une récompense attrayante. Pour les nouvelles sociétés
ou les entreprises qui ont un historique d'exploitation limité, le capital-risque devient de plus en
plus une source populaire de financement, surtout si elles n'ont pas accès aux marchés des
capitaux, aux prêts bancaires ou à d'autres instruments d'emprunt. Le principal inconvénient est
que les investisseurs obtiennent généralement une participation au capital de l'entreprise, et
donc un droit de regard sur les décisions de l'entreprise.

1.3 : Création de la valeur pour les sociétés de portefeuille

Les sociétés de capital-investissement ont besoin de solides antécédents en matière de création


de valeur pour les entreprises de leur portefeuille afin d'attirer et de remporter de bonnes
affaires. En s'appuyant sur leur propre expertise sectorielle et sur les domaines d'expertise de la
direction de l'entreprise, les sociétés de capital-investissement peuvent élaborer des plans de
création de valeur pour chaque entreprise. Un plan de création de valeur identifie, quantifie et
décrit la mise en œuvre d'initiatives d'amélioration des performances sur l'ensemble de la chaîne
de valeur. Une fois le plan finalisé, les entreprises peuvent travailler à la réalisation de chacune
des actions décrites. Une fois le plan finalisé, les entreprises peuvent travailler à la réalisation
de chacune des actions décrites. La mise en œuvre de ces plans doit toutefois être exécutée avec
soin afin que les sociétés de capital-investissement ne soient pas perçues comme faisant de la
micro gestion. La réussite de l'exécution du plan de création de valeur est un facteur déterminant
du rendement des investissements.

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La formulation de plans de création de valeur efficaces dans le cadre d'opérations en consortium
est généralement plus compliquée. La formulation de plans de création de valeur efficaces dans
le cadre d'opérations en consortium est généralement plus compliquée. Dès le départ, les
sociétés de capital-investissement partenaires doivent décider de facteurs tels que les rôles et
responsabilités de chaque société, la stratégie de croissance de l'entreprise, la structure de
gouvernance, le partage des honoraires et des dépenses, et les stratégies de sortie. L'expertise
des équipes de gestion et de recherche de contrats dans le traitement de ces questions jouera
probablement un rôle clé dans la croissance des entreprises du portefeuille.

Les sociétés de capital-investissement peuvent tirer parti de leurs réseaux pour aider les
entreprises à augmenter leurs revenus et à réduire leurs coûts. Si l'introduction de nouveaux
clients peut augmenter les revenus, les sociétés de portefeuille peuvent contribuer à réduire les
coûts en obtenant des remises d'échelle grâce à l'achat centralisé de services.

Les entreprises peuvent également utiliser des technologies de pointe pour améliorer encore
l'efficacité opérationnelle. Des technologies telles que l'intelligence artificielle (IA) et
l'automatisation robotique des processus ont permis aux sociétés du capital investissements
d'améliorer leurs marges d'exploitation. De plus, les sociétés de capital-investissement peuvent
utiliser des technologies telles que le big data pour évaluer les sociétés de leur portefeuille en
fonction de facteurs tels que la clientèle, les critiques de la marque, les critiques des produits et
les sentiments des employés, afin d'identifier les meilleures pratiques.

En guise de conclusion on peut dire que les sociétés de capital-investissement jouent un rôle
important dans l'économie en les aidant à se développer et, à leur tour, générer des rendements
pour les investisseurs.

Section 2 : Le processus du capital-investissement :

Comme démontré dans le chapitre précédent, Le fonds de capital-investissement élabore une


stratégie, généralement basée sur un ensemble de caractéristiques relatives aux entreprises qu'il
va rechercher. Cependant le travail ne s'arrête pas à ce niveau.

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Dans ce qui suit nous allons détailler le processus du Capital Investissement et voir comment
les décisions stratégiques sont élaborées.

2.1 : Le fonctionnement d’un fond de capital investissement :

Le processus typique du capital-investissement est généralement une variante de ce qui suit :

Figure 2 : Processus d'une transaction de capital investissement

Source: Céliance, LE CALENDRIER DU PRIVATE EQUITY

1- Le fonds de capital-investissement élabore une stratégie, généralement basée sur un


ensemble de caractéristiques des entreprises qu'il va rechercher. Il peut s'agir de l'emplacement,
de la taille de l'entreprise, de sa situation financière, de son secteur vertical ou de son avantage
concurrentiel. La stratégie comprend également la taille de l'investissement type,
l'investissement minimum de chaque partenaire limité (investisseur), le retour sur
investissement prévu et la période de remboursement. Tout cela est mis dans la documentation
pour présenter le fonds aux investisseurs.

2- Le fonds de capital-investissement utilise cette documentation pour lever des fonds et


investir, en organisant généralement des tournées de présentation (appel de fonds dans le

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domaine du capital-investissement) auprès de fonds de pension, de family offices, de
compagnies d'assurance, de fonds spéculatifs et même d'autres fonds de capital-investissement.

3- Le gestionnaire de la société de capital-investissement et l'équipe dédiée au fonds en question


vont se mettre à la recherche d'entreprises qui répondent aux critères de la stratégie du fonds.
Le processus de recherche d'une entreprise peut prendre des mois, la plupart des sociétés de
capital-investissement prenant contact avec une entreprise sur quarante ou cinquante cibles
potentielles.

4- Lorsqu'un accord est conclu pour l'acquisition d'une part minoritaire ou majoritaire d'une
entreprise privée, la société de capital-investissement commence à mettre en œuvre sa stratégie.
Il s'agit souvent de réduire les coûts ou de réorienter l'entreprise vers une nouvelle stratégie qui,
selon elle, générera une croissance accrue. Très souvent, elle fait appel à des gestionnaires plus
expérimentés que ceux qui sont en place dans l'entreprise nouvellement acquise, afin de
s'assurer que chaque aspect des opérations de l'entreprise est optimisé dans le but d'atteindre les
rendements visés.

5- La stratégie décrit généralement un plan de sortie pour chaque acquisition, à partir duquel le
fonds de capital-investissement recherche des acheteurs pour son investissement. Une sortie
typique intervient au bout de cinq ans au moins, lorsque les flux de trésorerie ont été multipliés
par deux ou trois par rapport à la transaction initiale, grâce à l'évolution des opérations et du
marché.

2.2 : La source du financement du private equity

Les opérations de capital-investissement peuvent être financées par presque toutes les
combinaisons imaginables de capitaux privés. Comme nous l'avons mentionné au début, la
source ultime des fonds peut être n'importe quoi, du fonds de dotation d'une université à une
riche tante désireuse d'obtenir un rendement élevé sur ses investissements.

En fin de compte, toutes ces liquidités se retrouvent dans le fonds de capital-investissement, qui
est ensuite utilisé pour payer les investissements. Contrairement à d'autres types
d'investissement, ceux du capital-investissement n'exigent pas un financement immédiat du
capital engagé. À cette fin, l'accord de partenariat local spécifie généralement un calendrier de

18
" prélèvement " sur les engagements qui détaille explicitement la manière dont les investisseurs
doivent verser leur capital engagé dans le fonds. Cette situation est avantageuse tant pour les
commanditaires que pour les commandités. Si les commandités ont incontestablement besoin
de fonds pour investir dans les sociétés de leur portefeuille, le calendrier de prélèvement permet
aux partenaires de rechercher des affaires de manière ordonnée et non précipitée : Si tout
l'argent était collecté à la date de clôture du fonds (c'est-à-dire le jour de la clôture de la collecte
de fonds, et non du fonds lui-même), les commandités seraient soumis à une pression extrême
pour l'investir, plutôt que de simplement garder les fonds sur le compte de la société. En outre,
le maintien de soldes élevés sur le compte bancaire du fonds peut réduire considérablement ses
rendements, car seul l'argent investi a le potentiel de croître. Le potentiel de croissance. Comme
les investisseurs sont continuellement en compétition pour la position du premier quartile sur
la base des rendements du fonds, un calendrier de prélèvement prédéfini peut aider le fonds à
atteindre des rendements supérieurs.

Les associés peuvent choisir ces dates à leur gré : C'est probablement le cas pour les fonds plus
importants et bien établis. À ces dates, des appels de fonds officiels sont effectués auprès des
commanditaires, leur demandant d'engager rapidement les fonds promis. Dans tous les cas, la
plupart des fonds prélèvent 100 % de leur capital au moment où le fonds a trois ou quatre ans.

2.3 : Les clés facteur de succès du capital investissement :

Les trois facteurs de réussite essentiels pour les fonds de capital-investissement sont la
conclusion de transactions, la création de sociétés de portefeuille et la mobilisation de capitaux.
Et, dans la plupart des cas, cette liste est classée par ordre de préférence.

La plupart des sociétés de capital-investissement lèvent des fonds, puis cessent de faire des
efforts pour entrer en contact avec des investisseurs potentiels jusqu'à ce qu'elles décident de
lancer un autre fonds. En général, surtout pour les petites et moyennes entreprises de capital-
investissement, la levée de fonds est un processus de démarrage et d'arrêt où chaque démarrage
est un sprint à partir d'un point mort.

Pour les sociétés de capital-investissement, il est plus important que jamais d'avoir une présence
continue sur le marché qu'elles ont choisi et dans l'esprit de leurs cibles, en particulier à l'ère
des médias sociaux. Il s'agit d'une approche plus moderne du développement d'une marque et

19
de l'engagement auprès des clients que les campagnes cycliques traditionnelles de durée limitée.
La collecte de fonds typique peut être considérée comme une campagne ; une activité (ou une
série d'activités) orientée autour d'un objectif ou d'un message spécifique qui se déroule dans
un délai défini.

L'idée d'un profil plus élevé est probablement inconfortable pour un secteur qui a jusqu'à présent
mené une existence relativement discrète, mais cela ne doit pas nécessairement signifier
panneaux d'affichage, pages de magazine sur papier glacé et parrainages odieux.
Dans le même ordre d'idées, cela signifie que les sociétés de capital-investissement peuvent
tirer un avantage considérable d'une position de leader d'opinion dans les domaines où elles
investissent. Cela s'avère particulièrement important lors de la collecte de fonds en dehors de
l'arène institutionnelle stricte, par exemple auprès de family offices ou d'acheteurs qualifiés
individuels, et peut contribuer à justifier les frais. Un autre avantage puissant d'une approche
de leadership éclairé est son attrait pour la nouvelle race d'entrepreneurs, ce qui peut se traduire
par un meilleur accès à des transactions de haut niveau pour le fonds et, éventuellement, par
des conditions de transaction favorables.
Il ne s'agit pas pour un fonds d'être un expert de l'investissement dans les soins de santé, par
exemple, mais plutôt de démontrer qu'une entreprise et les membres individuels d'une équipe
ont une expertise critique dans toutes les étapes de la chaîne de valeur qui peut bénéficier au
secteur des soins de santé, aux entreprises de santé sous-jacentes et aux investisseurs. La clé du
leadership éclairé dans ce contexte est l'ingéniosité et, comme pour toutes les autres activités
de marketing, la persistance. Les sociétés de capital-investissement doivent s'engager dans des
efforts continus - qu'elles soient en mode de collecte de fonds ou non - et dans des
communications créatives qui tiennent compte des besoins et des intérêts de leurs principaux
clients.
En devenant des leaders d'opinion, les petites et moyennes sociétés de capital-investissement
peuvent atténuer une grande partie de l'anxiété et de l'aggravation de la levée de fonds. Ce
faisant, les fonds seront probablement plus importants et clôturés plus rapidement, avec
l'avantage supplémentaire d'attirer davantage de transactions de haute qualité.

20
Dans cette section on aurait vu la structure des sociétés du capital investissement et leur
fonctionnement. Nous aurions compris également que de capital-investissement ne devrait pas
se limiter à fournir des capitaux aux entreprises, mais aussi à leur offrir une expertise sectorielle
pour les aider à mieux résister aux changements économiques.

Section 3 : La performance du capital-investissement :

Avec la combinaison de capital et d'une stratégie que nous avions évoquée en haut le fond du
capital investissement cherche à dégager une performance. Avant de se pencher sur la
performance du capital investissement en Afrique, Il est nécessaire de mettre le point sur la
manière dont la performance peut être mesuré puis nous soulignerons le rôle de la banque dans
la performance du capital investissement.

Figure 3: Durée de vie d'un fonds de capital investissement

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

3.1 : La mesure de la performance

1
https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

21
La performance du capital-investissement peut être mesurée de différentes manières. Les
mesures les plus utilisées par les fonds et les investisseurs sont le TRI du fonds et le multiple
d'investissement (également appelé multiple du capital investi).

Le premier mesure le TRI annualisé de la société en commandite sur la base des contributions
et des distributions du fonds, nettes des commissions et des parts de bénéfices (également
appelées carried interest, versées au commanditaire. Jusqu'à ce que tous les investissements
dans le fonds soient réalisés et que les liquidités soient restituées aux investisseurs, le calcul du
TRI inclut la valeur estimée de tous les investissements non réalisés (la valeur nette d'inventaire
résiduelle, ou VNI) à la dernière date de déclaration en tant que "flux de trésorerie" final.

Le multiple d'investissement compare la somme de toutes les contributions au fonds par les
investisseurs à la somme de toutes les distributions du fonds et à la valeur des investissements
non réalisés, encore une fois nets de frais et des intérêts passifs.

En Afrique La performance des capital-investissement est proche de 5%, contre 14 % pour les
TRI nets des fonds de capital-investissement des marchés développés au cours des dix dernières
années.

Le capital-investissement offre une opportunité à ceux qui souhaitent à la fois contribuer à la


croissance de l'Afrique et en bénéficier. Mais sur le terrain, le capital-investissement a
également aidé des entreprises africaines innovantes et dynamiques, dont l'ambition n'était
limitée que par un manque de capital et d'expérience, à faire avancer certaines des perspectives
et des chefs d'entreprise les plus passionnants du continent.

Le potentiel de l'Afrique est évident et la croissance globale reste forte, mais les marchés
africains sont confrontés à l'environnement macroéconomique le plus difficile depuis 2008,
avec la chute des prix des matières premières et le renforcement du dollar, qui posent des
problèmes de gestion budgétaire aux gouvernements.

L'arrivée de grands fonds internationaux est un signe de confiance dans le capital-


investissement en Afrique, même si des obstacles subsistent pour les praticiens. Il s'agit
notamment de la faiblesse et de l'évolution des cadres réglementaires, de la superficialité des

22
marchés de capitaux et de la rareté des opportunités de transactions importantes. Surmonter ces
obstacles et s'adapter aux exigences de l'activité économique en Afrique est au cœur du défi.

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence l'importance de certains secteurs clés, tels que
les soins de santé et les produits pharmaceutiques, l'éducation et les technologies, les médias et
les télécommunications, et la nécessité de s'y intéresser davantage. Toutefois, de nombreuses
entreprises africaines ont du mal à accéder aux financements, les plus petites et les plus jeunes
ainsi que celles qui proposent des produits et des modèles commerciaux innovants étant souvent
confrontées aux plus grands obstacles.

3.2 : le Rôle de la dette

Les banques fournissent le "levier" dans les LBO et cette dette peut prendre de nombreuses
formes et être fournie par de nombreux acteurs du marché différents, y compris une ou plusieurs
banques commerciales, des banques d'investissement, des fournisseurs de mezzanine
spécialisés et des fonds spéculatifs ou des fonds spécialisés similaires.
De nombreux petits prêts sont syndiqués au sein du secteur bancaire traditionnel. Les facilités
de prêt plus importantes comportent souvent de nombreuses "couches" différentes, dont
certaines sont structurées pour être vendues par le biais des marchés suivants le marché mondial
des capitaux

Dans une opération de capital-investissement de contrôle, la dette est généralement utilisée pour
acquérir une entreprise. Cette dette crée des obligations de paiement d'intérêts et de capital qui
sont dus en temps voulu. Si ces paiements ne sont pas effectués, les créanciers peuvent prendre
des mesures pour récupérer les sommes empruntées par l'entreprise.

Pour cette raison, une grande partie de l'analyse financière impliquée dans la souscription d'une
transaction se concentrera sur la capacité de l'entreprise à effectuer des paiements d'intérêts et
de capital en temps voulu. La mesure dans laquelle les performances d'une société peuvent
diminuer tout en maintenant ses obligations en matière de dette est une indication de sa sécurité.
Par exemple, si une société peut continuer à s'acquitter de ses obligations en matière de dette
même si ses revenus diminuent de 25 %, les investisseurs seront plus confiants.

23
Pour mesurer cette flexibilité, une entreprise sera modélisée selon divers scénarios avec des
ratios d'endettement pour chaque période projetée. Cela permet d'évaluer l'entreprise selon une
variété de structures de capital différentes. De façon très superficielle, l'analyse du ratio
d'endettement consiste à comparer la liquidité ou la mesure de la rentabilité et les obligations
liées à la dette d'une entreprise. L'approche la plus simple consiste à examiner le montant des
liquidités dont dispose une entreprise par rapport à la dette totale. En soustrayant les liquidités
de la dette totale du bilan, on obtient la dette nette.

Dette nette : Plus les bénéfices d'une entreprise sont stables et réguliers, plus vous êtes
susceptible de vous sentir à l'aise avec un solde de dette nette élevé. Si l'historique des bénéfices
d'une entreprise est volatile. Dans l'ensemble, l'objectif devrait être de faire croître la trésorerie
par rapport au montant de la dette au bilan. Si la position de la dette nette d'une entreprise est
négative, vous savez alors que vous pouvez très probablement faire face à toutes les obligations
de la dette immédiatement
.
À partir de ce point, les ratios mentionnés sont susceptibles d'être trouvés dans les feuilles de
conditions de crédit et les accords de crédit. En plus des éléments énumérés, il n'est pas rare
que les créanciers exigent qu'une entreprise maintienne des niveaux minimums de liquidité et
d'EBITDA.

Ratio dette/EBITDA : Au-delà des liquidités figurant au bilan, la mesure de la rentabilité la plus
fréquemment utilisée est l'EBITDA (Earnings Before Interest Taxes Depreciation and
Amortization). Le ratio de l'EBITDA d'une entreprise sur une période donnée par rapport à la
somme totale de la dette au bilan est connu sous le nom de ratio dette/EBITDA.

L'EBITDA fournit une approximation du flux de trésorerie qui facilite les calculs empiriques
concernant le montant de l'effet de levier qu'une entreprise peut confortablement assumer. Par
exemple, si vous savez que le ratio dette totale/EBITDA d'une société est de 2,0x, vous pouvez
supposer que la société peut facilement faire face à ses obligations financières. Mais si vous
voyez que le ratio dette totale/EBITDA d'une société est de 5,0x, il y a peut-être lieu de
s'inquiéter. En l'absence d'informations supplémentaires, vous n'avez pas vraiment de moyen
d'évaluer si la structure du capital de la société est appropriée.

24
Le ratio de couverture des charges fixes devient plus précis en soustrayant les utilisations
supplémentaires de la trésorerie de l'EBITDA pour obtenir une approximation plus proche du
flux de trésorerie pour la période. La logique qui sous-tend la soustraction des dépenses
d'investissement au lieu de la dépréciation et de l'amortissement est que les dépenses
d'investissement sont une sortie de trésorerie alors que la dépréciation et l'amortissement sont
des éléments hors trésorerie. Ensuite, les impôts en espèces sont soustraits pour obtenir une
meilleure approximation des flux de trésorerie. Les charges d'intérêts ne sont pas soustraites,
mais on peut les trouver dans le dénominateur (les charges d'intérêts sont l'une des "charges
fixes").
Dans ce chapitre on a vu l’essence du capital investissement et son fonctionnement. On en
déduit la capacité des sociétés de capital-investissement à créer de la valeur ajoutée pour les
sociétés de leur portefeuille et à dégager des rendements tout en jouant un rôle important aux
entreprises en fournissant des capitaux et une expertise sectorielle.

25
Chapitre 2 : Le capital investissement en Afrique

Au cours des dernières années, les marchés émergents sont devenus un pilier essentiel des
stratégies des investisseurs mondiaux. Alors que les taux de croissance diminuent dans la
plupart des pays développés à la suite de la crise du crédit, les firmes du capital-investissement
se sont tournées vers les marchés émergents comme moteur de croissance. En 2008, l'Afrique
représentait moins de 4 % des levées de fonds sur les marchés émergents. Aujourd'hui, elle en
représente plus de 9 %. Alors que l'intérêt des investisseurs mondiaux a commencé à revenir en
faveur des économies développées en croissance ces derniers mois et à s'éloigner de certaines
économies émergentes dont l'environnement économique ou politique est plus faible, les solides
fondamentaux de la croissance à long terme de l'Afrique continuent de stimuler le
développement de l'industrie du capital investissement sur le continent.

Cette partie va se pencher dans un premier temps sur un aperçu économique sur l'Afrique, puis
nous aborderons la problématique de financement dans le continent pour en déduire le rôle que
peut jouer le capital investissement dans la résolution de ce problème.

Section 1 : Aperçu économique sur l'Afrique :

Afin de mieux comprendre le rôle du capital investissement en Afrique, Il est essentiel d’avoir
un aperçu économique sur le continent Africain. Dans cette section nous verrons en premier
lieu L’industrie du capital-investissement en Afrique puis Aperçu économique Depuis la fin de
la guerre froide du capital investissement en Afrique pour finir avec les perspectives de
croissance en Afrique.

1.1 : L’industrie du capital-investissement en Afrique :

L'industrie du capital-investissement reste dans une période d'évolution rapide. Dans le monde
entier, les sociétés de capital-investissement changent leurs méthodes de travail en ajoutant de
nouvelles lignes de produits, en modifiant leurs interactions avec les investisseurs et en
développant des meilleures pratiques visant à aider les sociétés à devenir de plus en plus
sophistiqués dans la manière dont ils trouvent et gèrent leurs investissements. Cependant,
l'évolution la plus importante pour le secteur est sans doute l'expansion rapide du capital-

26
investissement sur les marchés émergents. Des régions telles que l'Amérique latine, l'Europe de
l'Est, l'Inde, l'Asie et l'Afrique ont toutes connu un fort intérêt de la part des investisseurs et des
partenaires généraux ces dernières années, alimentant une augmentation significative des
allocations aux gestionnaires locaux établis et stimulant une participation accrue d'acteurs
diversifiés au niveau mondial.

Figure 4: Répartition sectorielle des fonds de capital investissement en


Afrique

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

Cependant, malgré le tourbillon de changements qui balaie le secteur en Afrique, le précepte


fondamental du PE est resté inchangé : prendre une entreprise et la rendre meilleure. Les
sociétés de capital-investissement en Afrique travaillent avec les entreprises pour les aider à
atteindre leur plein potentiel en améliorant les opérations, en se concentrant stratégiquement
sur la croissance du chiffre d'affaires et en créant des efficiences dans l'ensemble du portefeuille
afin de générer des rendements pour leurs investisseurs. À cette fin, les sociétés les plus
importantes et les plus établies s'efforcent de plus en plus de formaliser et d'institutionnaliser le
processus, en recrutant des cadres industriels et des partenaires opérationnels talentueux pour
transmettre des décennies d'expertise à leurs entreprises en croissance.
Les sociétés de capital-investissement qui sont actives à travers l'Afrique s'inspirent de autres
sociétés à travers le monde. Au cœur de cette approche se trouve un partenariat avec la direction,
les propriétaires familiaux et les entrepreneurs pour favoriser la croissance d'une entreprise,
facilitée par un alignement approprié des incitations entre les principales parties prenantes. À
ce titre, l'Afrique continue de susciter un vif intérêt de la part des investisseurs. Les levées de
fonds ont eu tendance à augmenter à travers les années, les investisseurs cherchant à s'exposer

1
https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

27
au potentiel apparemment illimité de l'Afrique, et la valeur des transactions a presque doublé
au cours de l'année, les sociétés du capital investissement mettant à profit les milliards levés au
cours des dernières années. Les sorties ont continué à prendre de l'ampleur, atteignant un niveau
record sur huit ans et donnant aux investisseurs la confiance que les sociétés peuvent exécuter
le dernier maillon critique du cycle de vie du capital investissement.

Les perspectives de développement de l'industrie du capital-investissement en Afrique sont


brillantes. En effet, l'intérêt pour l'Afrique est élevé. En outre, la valeur qu'apporte le capital-

Figure 5 : Répartition par sous-régions des transactions de capital


investissement

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

Investissement en termes de discipline financière, accès aux marchés des capitaux, capital de
croissance et gouvernance d'entreprise n'a jamais été aussi claire.

Si l'Afrique est un marché unique et diversifié, avec ses propres opportunités et défis, l'impact
du capital-investissement n'en est pas moins important. La prochaine décennie promet d'être
une période passionnante pour le capital-investissement dans la région.

1.2 : Aperçu économique Depuis la fin de la guerre froide du capital investissement en Afrique

L’Afrique s'est lancée dans une série de réformes à long terme. Les conflits armés ont diminué,
entraînant une stabilité accrue, ce qui a ouvert la voie à une plus grande concentration sur la

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https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

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croissance économique et le développement. Dans de nombreux pays, l'inflation a été maîtrisée,
la dette extérieure et les déficits budgétaires ont été réduits, les entreprises publiques ont été
privatisées, les systèmes réglementaires et juridiques ont été renforcés, et de nombreuses
économies africaines se sont ouvertes au commerce international, créant un environnement de
plus en plus sain pour faire des affaires dans toute l'Afrique. Une situation macroéconomique
de plus en plus saine, le boom des matières premières et l'amélioration des indicateurs de qualité
de vie pour les 1,1 milliard de citoyens africains, contribuent tous à une croissance soutenue.

L'amélioration de la qualité de vie en Afrique, combinée à la tendance à l'urbanisation


croissante, entraîne un changement d'orientation de la plupart des investissements directs
étrangers (IDE) de la région, qui passent des industries extractives aux industries de
consommation des industries extractives aux industries de consommation. Les mines et les
métaux, le charbon, le pétrole et le gaz naturel, qui ont historiquement attiré le l'essentiel des
IDE dans les pays de la région, ont récemment perdu de leur importance, car les industries liées
aux services et à la consommation ont augmenté.
L'attractivité perçue de l'Afrique a augmenté de manière spectaculaire au cours des dernières
années.
Bien que l'Afrique ait connu des vents contraires plus forts au cours de la dernière année, à
savoir l'impact des prix du pétrole sur les économies nigériane et angolaise et la croissance
molle en Afrique du Sud, la région reste résiliente.
L’Afrique a mis en place un nombre de réformes dans tout le sous-continent au cours des dix
dernières années qui ont permis d'améliorer les balances des comptes courants, de réduire la
dette extérieure (grâce également à l'allégement de la dette internationale) et de maintenir une
inflation relativement faible. En fait, nombre de ces indicateurs sont meilleurs en Afrique
subsaharienne que dans les économies plus avancées. Après la crise, la reprise de la dynamique
de collecte de fonds en Afrique subsaharienne a été plus forte que dans de nombreux autres
marchés émergents, notamment la Chine, l'Inde, la Russie et l'Amérique latine.
Malgré l'augmentation des levées de fonds et des investissements au cours de la dernière
décennie, les investissements en capital-investissement en Afrique restent à des niveaux faibles.
En dehors de l'Afrique du Sud, les taux de pénétration sont encore très faibles.
Les investisseurs institutionnels d'Europe et des États-Unis sont très prudents et exigent des
taux de rendement plus élevés, sur la base d'un risque perçu trop élevé. En fait, les principaux
facteurs de risque perçus (instabilité politique,), sont comparables à ceux d'autres marchés

29
émergents. On en déduit que le marché africain dispose d'une énorme capacité pour des
volumes plus élevés d'investissements en capital-investissement.

1.3 : Les perspectives de croissance en Afrique :

L'Afrique a fait preuve de progrès économiques depuis 2000, enregistrant 14 années


consécutives de croissance du PIB, selon la base de données des perspectives économiques
mondiales du FMI. En outre, cette forte croissance devrait se poursuivre - selon le Programme
des Nations unies pour le développement, l'Afrique subsaharienne devrait atteindre le niveau
de l'Asie émergente d'aujourd'hui d'ici 2030 en termes de revenu par habitant.

Figure 6: Evolution des investissements en Afrique

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

Il s'agit d'une excellente nouvelle pour les investisseurs, qui reconnaissent de plus en plus que
si l'Afrique est actuellement dans une situation similaire à celle de nombreuses économies
émergentes d'Asie et d'Amérique latine il y a deux ou trois décennies, la région rattrape
rapidement son retard. Les exportations ont plus que quadruplé depuis 2000 et ont été un moteur
essentiel de la croissance économique soutenue du continent.

1
https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

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Figure 7: Evolution des sorties des fonds en Afrique

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

La Chine a été à l'avant-garde de cette croissance, et l'Afrique est désormais le premier


partenaire commercial de ce pays. l'Afrique est désormais le premier partenaire commercial du
pays. Cette tendance pourrait s'accentuer L'Afrique dispose en effet des ressources et de
l'avantage comparatif pour se positionner comme le prochain centre manufacturier. L'Afrique
se caractérise par un faible coût de la main-d'œuvre et dispose de ressources naturelles
abondantes.

De plus, l'Afrique pourrait être considérée comme le lieu de prédilection, car l'appréciation de
la monnaie et les augmentations rapides des salaires se produisent dans d'autres pays. L'Afrique
est bien placée pour répondre aux besoins manufacturiers d'autres pays et voir une vague de
migration industrielle se diriger vers elle. Les choses bougent sur ce front.

Aujourd'hui, la plupart des investisseurs savent que les opportunités d'investissement en


Afrique vont bien au-delà des matières premières. La croissance récente de l'Afrique a été
marquée par le développement et la croissance de toute une série de secteurs liés à la
consommation, notamment les ventes au détail et produits de consommation, les services
financiers et les technologies, médias et télécommunications.

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https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

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Le rythme de diversification de l'activité économique en Afrique contribue à augmenter les
niveaux d'emploi dans la région et conduit à la création d'une nouvelle classe de
consommateurs. Celle-ci attire à son tour davantage d'investissements étrangers dans la région,
ce qui ne fera qu'améliorer la croissance de la nouvelle classe moyenne et contribuer à accroître
son pouvoir d'achat.

Figure 8: Evolution des transactions de capital investissement et transmission en Afrique

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

Le secteur des services financiers suscite également un intérêt accru, car les banques étrangères
et d'autres sociétés financières lancent ou étendent leurs opérations dans la région pour exploiter
un marché en pleine croissance mais mal desservi. Les banques régionales et autres sociétés de
services financiers en Afrique renforcent leur présence sur le continent. Le secteur devient de
plus en plus attractif à mesure que la facilité de faire des affaires s'améliore, que la taille du
marché augmente et que la croissance économique s'accélère. La pénétration bancaire et
l'inclusion financière restent faibles, avec une marge de manœuvre significative pour la
croissance. Par conséquent, les sociétés de capital-investissement investissent dans un éventail
d'opportunités dans le secteur. Les sociétés locales font l'objet d'une attention accrue de la part
des investisseurs mondiaux, et les fonds mondiaux consacrent de nouvelles ressources et
prennent des engagements significatifs dans la région sous la forme de talents et de capitaux.

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https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

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Figure 9: Répatition du capital investissement par type d'opération en
Afrique

Source: France invest, Guide du Capital-Investissement en Afrique,20191

Pour conclure cette section on peut dire que l’Afrique a fourni énormément d'efforts en termes
de réformes et a une perspective de croissance inédite. Ceci a fait qu’elle représente un éventail
d’opportunités de capital-investissement. Toutefois, de nombreuses entreprises africaines ont
du mal à accéder aux financements, les plus petites et les plus jeunes ainsi que celles qui
proposent des produits et des modèles commerciaux innovants étant souvent confrontées aux
plus grands obstacles.

Section 2 : Problématique de financement en Afrique :

L'Afrique ne pourra parvenir à une reprise durable et inclusive après le COVID-19 que si le
secteur financier du continent joue un rôle fort et efficace. Le secteur financier peut soutenir la
durabilité et l'inclusion en canalisant les financements vers les entreprises du secteur privé qui
créent et maintiennent des emplois et fournissent des services et des produits qui répondent aux
défis du développement.

Dans ce qui suit nous allons mettre le point sur les défaillances qui limitent l'accès au
financement des entreprises en Afrique Qui sont regroupés en deux catégories : facteurs liés à

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https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2022/03/Investir-dans-la-croissance-des-entreprises-en-
Afrique-2019.pdf

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l'offre et facteurs liés à la demande puis nous nous pencherons sur la politique de la réforme du
secteur financier en Afrique.

2.1 : Facteurs liés à l'offre :

Pour se développer, les entreprises Africaines ont besoin de capitaux pour réaliser les
investissements nécessaires à l'augmentation de leur capacité de production et de leur
compétitivité.
Pour ce faire, il existe deux sources de capital : le financement interne et le financement externe.
Pour que les entreprises investissent, le taux de rendement du capital ajusté au risque doit être
supérieur au coût d'emprunt du capital ou au coût d'opportunité d'utiliser leur propre capital
ailleurs. Cela peut s'avérer difficile, en particulier en Afrique, car il existe un certain nombre de
contraintes liées qui augmentent le risque et le coût de l'investissement, réduisent les
rendements ou empêchent les entreprises de tirer parti de ces rendements.
L’impact que ces contraintes ont sur les indicateurs nationaux tels que la croissance économique
ou l'investissement privé. Ce dernier point s'explique par le fait que le secteur privé est le
principal moteur de croissance de l'économie puisqu'il représente un pourcentage important du
PIB.

L'accès au capital est essentiel pour que les entreprises puissent répondre à leurs besoins
opérationnels et d'investissement et qu'elles puissent remplir leur rôle de générateurs de
croissance économique et de création d'emplois. Mais dans les pays en développement l'accès
au capital par les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, est difficile en
raison de l'existence de plusieurs défaillances du gouvernement et du marché.
Parmis les défaillances qui limitent l'accès au financement des entreprises dans les pays en
développement on trouve les facteurs liés à l’offre : Il s'agit notamment de l'existence
d'asymétries informationnelles, de coûts de transaction élevés, de droits de propriété faibles, de
l'efficacité du secteur bancaire, de l'absence de financement à long terme, d'obstacles physiques
à l'accès et du manque de possibilités de sortie des investissements.

1 - L'existence d'asymétries d'information Sur les marchés financiers, les asymétries


d'information constituent un obstacle majeur à l'accès au financement. Les entrepreneurs
possèdent généralement des informations privilégiées sur leur entreprise, auxquelles les
prêteurs n'ont pas facilement accès, par exemple le manque de connaissance des clients et

34
d'informations sur les profils de crédit des clients et l’absence d'états financiers vérifiés, de sorte
qu'ils ne peuvent pas évaluer le risque correctement.
En conséquence, le risque perçu de l'investissement est élevé et l'accès au crédit reste limité ou
le coût de l'emprunt augmente pour couvrir le risque. Le développement des bureaux de crédit
et des systèmes d'information sur le crédit est une tentative de réduire ces asymétries
d'information.
On constate que les droits des créanciers s'avèrent particulièrement importants pour le crédit
privé dans les pays riches, tandis que l'infrastructure d'information (sous la forme de documents
financiers) semble avoir plus d'importance dans les pays plus pauvres.

2- Coûts de transaction élevée : Les institutions financières sont parfois réticentes à prêter
aux petites et moyennes entreprises en raison des coûts de transaction élevée impliqués dans le
processus de prêt et du risque élevé intrinsèque au prêt aux PME. En effet, les coûts de
transaction peuvent dépasser les rendements corrigés du risque attendu et les institutions
financières ne sont pas en mesure de réaliser des économies d'échelle lorsqu'elles prêtent aux
petites et moyennes entreprises.
Mais les obstacles liés aux coûts peuvent également provenir des déficiences des institutions et
de l'infrastructure du marché qui rendent coûteux la collecte d'informations sur les projets,
l'évaluation appropriée des actifs, ainsi que le suivi et l'exécution des contrats.

3- Absence de garanties : Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les entreprises qui
sollicitent un prêt sont tenues de fournir une forme de garantie. Les entreprises ont souvent du
mal à satisfaire à ces exigences car elles ne disposent pas d'actifs suffisants pour servir de
garantie.
En conséquence, les exigences en matière de garanties limitent considérablement l'accès au
financement. On peut dire qu'une meilleure protection des droits de propriété augmente le
recours au financement externe par les petites entreprises de manière significative par rapport
aux grandes entreprises, principalement en raison d'un financement bancaire et par actions plus
importantes.
Dans le même ordre d'idées, on constate que les entrepreneurs des économies en transition sont
plus susceptibles de réinvestir leurs bénéfices s'ils se sentent plus sûrs de la protection des droits
de propriété dans leur pays.

35
4- Efficacité du secteur bancaire : Un secteur bancaire plus efficace améliore l'accès des
entreprises, notamment des petites entreprises, au crédit. Dans des études plus approfondies, les
chercheurs évaluent l'effet de la structure du marché bancaire sur l'accès des entreprises au
financement bancaire. Ils constatent que la concentration bancaire augmente les obstacles à
l'obtention de financements, mais uniquement dans les pays ayant un faible niveau de
développement économique et institutionnel.
Ils constatent également qu'une part plus importante de banques étrangères et un Credit track
record efficace atténuent l'effet de la concentration sur les obstacles au financement, tandis que
cet effet est exacerbé par davantage de restrictions sur les activités des banques, une plus grande
ingérence du gouvernement dans le secteur bancaire et une part plus importante de banques
publiques.

5-Absence de financement à long terme : Afin d'entreprendre des investissements productifs,


les entreprises ont besoin d'un financement à long terme, qui tend à être associé à une
productivité plus élevée. Les chercheurs ont conclu que la capacité de produire des contrats à
long terme permet aux entreprises de croître à un rythme plus rapide que celui qu'elles
pourraient atteindre en s'appuyant uniquement sur des sources de fonds internes et des crédits
à court terme.

2.2 : Les facteurs liés à la demande :

Il s'agit de contraintes qui proviennent des propres limites des entreprises, telles que la qualité
des compétences de gestion, la faible volonté d'accéder à certains types de financement et la
faiblesse des pratiques d'entreprise :

1- De faibles compétences financières et de gestion : Les entrepreneurs des pays de l’Afrique


ont tendance à avoir des compétences limitées en comptabilité et en gestion, ce qui limite leurs
chances d'accéder au capital et limite la croissance de l'entreprise. Par exemple, le lien entre
l'esprit d'entreprise et la performance des entreprises dans les pays d'Afrique subsaharienne
nous indique que le niveau d'éducation des gestionnaires influence la croissance des
entreprises.

2- Faible volonté d'accéder au financement, en particulier au financement par capitaux


propres : Il arrive parfois que l'entrepreneur ne soit pas disposé à demander un financement

36
externe formel pour développer son entreprise. Dans ces cas-là, l'entrepreneur peut penser
qu'une source de financement externe présente des inconvénients tels qu'une fiscalité plus
élevée et davantage de responsabilités sociales pour le propriétaire.
Par conséquent, un entrepreneur rationnel peut choisir de rester petit s'il perçoit que les
avantages de la croissance sont plus importants que les coûts. Ceci est particulièrement vrai
pour le financement par capitaux propres, où les PME familiales résistent à l'apport de capitaux
par des tiers parce que cela dilue le contrôle.

3- Mauvaise gouvernance d'entreprise : Une gouvernance d'entreprise solide, y compris une


bonne comptabilité financière, sont des conditions nécessaires pour que les investisseurs
financiers investissent dans une entreprise.

2.3 : Le financement à la lumière de Covid-19 :

Le ralentissement économique mondial qui a suivi l'apparition du COVID-19 a ralenti les


activités de capital-investissement et de capital-risque dans l'ensemble des économies
émergentes. La crise du COVID-19 a particulièrement affecté les perspectives de croissance à
court et moyen terme des entreprises du portefeuille des fonds, qui subissent généralement des
impacts négatifs sur les revenus, les coûts et la rentabilité.

Bien que le continent africain fût relativement moins touché par la crise que d'autres régions du
monde, de nombreuses tendances qui ont affecté l'activité de capital-investissement et de
capital-risque sur l'ensemble des marchés émergents touchés par la pandémie se sont reflétées
sur la capacité des entreprises à lever les fonds nécessaires pour leur développement.
L'un des facteurs qui a atténué l'impact de la pandémie sur les activités de capital-investissement
en Afrique est la composition de la base des investisseurs des Fonds opérant sur le continent,
où les institutions financières de développement continuent de jouer un rôle important.
L'orientation à long terme des institutions financières et leur mandat d'investissement
anticyclique les protègent souvent des chocs à court terme. Tant que ce soutien se poursuit, les
gestionnaires de fonds ont la possibilité de tirer parti des opportunités que ces institutions
peuvent offrir, comme la mise en relation des gestionnaires de fonds et des gouvernements pour
combler les lacunes en matière de financement, la facilitation des processus de diligence et la
mobilisation des capitaux.

37
En guise de conclusion, la finance en Afrique est toujours confrontée à des problèmes d'échelle
et de volatilité. Et la même liquidité qui contribue à réduire la volatilité et la fragilité du système
financier est également un signe de la capacité d'intermédiation limitée sur le continent.
Néanmoins, le capital investissement peut offrir de nouvelles opportunités pour la finance en
Afrique.

Section 3 : Rôle du capital-investissement en Afrique :

Comme démontré précédemment, L'Afrique ne pourra parvenir à une reprise durable,


intelligente et inclusive après le COVID-19 que si le secteur financier du continent joue un rôle
fort et efficace. Dans cette section nous allons voir comment le secteur financier peut soutenir
les entreprises africaines.

Le secteur financier peut soutenir la durabilité et l'inclusion en canalisant les financements vers
les entreprises du secteur privé qui créent et maintiennent des emplois et fournissent des
services et des produits qui répondent aux défis du développement.
Toutefois, comme le souligne le chapitre 1 du présent rapport, de nombreuses entreprises
africaines ont du mal à accéder aux financements, les plus petites et les plus jeunes ainsi que
celles qui proposent des produits et des modèles commerciaux innovants étant souvent
confrontées aux plus grands obstacles. Ce sont souvent ces entreprises qui ont le plus grand
potentiel pour relever les défis du climat et du développement.

Dans ce contexte, le capital-investissement et le capital-risque ont un rôle important à jouer. Ils


fournissent des financements patients, qui absorbent les risques, ce qui est particulièrement
important pour les start-ups et les entreprises innovantes. Ils offrent également une alternative
de financement importante pour les entreprises dont les possibilités de financement
traditionnelles, telles que l'obtention d'un prêt bancaire ou l'émission d'une obligation, sont
limitées.
Les investisseurs en capital-investissement et en capital-risque deviennent généralement
actionnaires de l'entreprise, ce qui rend ces options de financement similaires à l'offre d'actions
sur un marché boursier public, sauf que la transaction est privée, l'entreprise n'étant pas cotée
sur un marché boursier public ou étant retirée de la cote dans le cadre de l'opération.
Les petites et jeunes entreprises ne sont généralement pas assez grandes pour être cotées en
bourse et peuvent être considérées comme un risque de prêt trop élevé par les banques

38
commerciales. Cela signifie que, surtout en Afrique, ce type d'investissement est réalisé sans
aucun recours au financement bancaire.

Les investissements en capital-investissement sont généralement réalisés dans des entreprises


ayant un potentiel de croissance : les fonds propres sont fournis pour être investis dans
l'entreprise dans le but d'augmenter sa valeur au fil du temps. Cela exige une approche patiente
du financement. Le capital- investissement est une forme d'investissement en fonds propres qui
se concentre sur les start-ups et les jeunes entreprises, souvent à vocation technologique. Les
investisseurs prennent normalement une participation minoritaire dans l'entreprise cible et
l'investissement est assez risqué car le modèle économique est généralement moins éprouvé, de
sorte que la croissance attendue peut ne pas être atteinte.

Les investissements en capital-investissement et en capital-risque sont généralement de nature


stratégique et les investisseurs ont tendance à siéger au conseil d'administration de l'entreprise
et à participer à la prise de décisions importantes. Les fonds de capital-investissement prennent
souvent une importance minime lorsqu'ils investissent dans une entreprise.
Les entreprises qui cherchent un investissement en capital cèdent davantage de contrôle par
rapport au financement bancaire traditionnel, mais bénéficient de l'expertise et des conseils du
fonds en matière de gestion.

Une entreprise familiale, par exemple, peut rechercher plus qu'une simple solution de
financement : elle peut avoir besoin d'un partenaire offrant des conseils stratégiques et une
expérience internationale pour faciliter son expansion en dehors de son marché d'origine. C'est
là que le capital-investissement diffère du financement bancaire.

Au cours des cinq dernières années, l'Afrique n'a généralement représenté que 3 à 4 % de la
collecte de fonds des marchés émergents et des économies en développement, qui est dominée
par l'Asie - la cible de plus de 80 % des fonds destinés à ces marchés sur cette période.
La baisse de la part des levées de fonds africaines depuis 2015 a coïncidé avec une forte
augmentation des levées de fonds pour l'Asie, qui ne représentait que 65 % des fonds levés
entre 2008 et 2015. Malgré sa part relativement faible dans la collecte de fonds des pays
émergents, l'Afrique reçoit plus que le Moyen-Orient et l'Europe centrale et orientale, mais
moins que l'Amérique latine.

39
En termes absolus, les fonds axés sur l'Afrique ont levé 2,6 milliards de dollars en clôtures
finales et incrémentales en 2018, et ce chiffre a grimpé progressivement pour atteindre 3,6
milliards de dollars en 2020. Cette hausse est due à l'augmentation du nombre de fonds, tandis
que la taille des fonds a diminué. (Source : AVCA)

La taille moyenne des fonds au cours d'une année donnée dépend en partie de la répartition des
levées de fonds entre les différents types de fonds : les fonds de capital-risque sont généralement
plus petits que les fonds de capital-investissement.
Par conséquent, le nombre plus élevé de fonds reflète l'importance croissante du secteur du
capital-risque. La pandémie a inversé la tendance à la hausse, les levées de fonds africaines
chutant à 2,3 milliards de dollars en 2021, soit une réduction de 34 % par rapport à 2019.
Si l'on regarde plus en arrière, la part de l'Afrique dans les investissements privés mondiaux a
plongé après la crise financière mondiale, car l'appétit pour le risque a diminué et les
investissements ont été retirés des marchés émergents et des économies en développement. La
période d'après-crise, de 2012 à 2014, a été marquée par une croissance plus forte du produit
intérieur brut (PIB) relatif de l'Afrique, soutenue par un rebond des prix des produits de base,
qui s'est maintenu jusqu'à la fin de 2018. Dans le contexte d'un discours sur l'essor de l'Afrique,
l'investissement privé africain a largement regagné sa part du marché mondial d'avant la crise
entre 2012 et 2019.

Toutefois, à partir de 2017, les prix des matières premières ont faibli et la croissance africaine
a commencé à ralentir. La baisse de la part de l'investissement privé en Afrique de 2015 à 2018
marque un décalage par rapport à la tendance plus large à la hausse de la part de l'investissement
mondial. La baisse de la part de l'Afrique dans l'investissement privé mondial à partir de 2015
s'est traduite par une réduction de la valeur absolue des investissements. La valeur des
transactions a culminé à 5,3 milliards de dollars en 2016, mais a glissé à 3,8 milliards de dollars
en 2019, soit une baisse de 30 %. En revanche, le nombre d'opérations d'investissement en
capital privé a continué de croître entre 2015 et 2019. Cette hausse est due à l'augmentation du
nombre d'opérations de capital-risque, tandis que le nombre d'opérations de capital-
investissement traditionnelles a suivi une tendance latérale.

40
En guise de conclusion de cette partie on peut dire que l’Afrique représente un éventail
d’opportunités de capital-investissement. Cependant, Le plus important est sans doute que ces
fonds apportent à la table bien plus que le simple capital nécessaire à l'expansion, mais
également aider les entreprises à articuler et à exécuter une stratégie bien définie, à avoir
discipline financière et une bonne gouvernance.

41
Chapitre 3 : Revue de la littérature : Facteurs impactant les investissements et les
entreprises du portefeuille :

Dans ce troisième chapitre, il est question d'exposer les principaux travaux relatifs au capital
investissement. À cet égard, nous identifierons et définirons les principaux travaux liés aux
caractéristiques des sociétés de capital investissement et à l'entreprise cible et les facteurs
macroéconomiques qui jouent un rôle important dans la détermination du succès de
l’investissement.

Section 1 : Caractéristiques de l'entreprise cible

Dans cette section nous exposerons les principaux travaux sur les facteurs qui influencent le
succès de l’investissement.

1.1 : Un profil financier solide :

L'un des principaux facteurs influençant le succès d'un investissement en capital-investissement


consiste à s'assurer que l'entreprise cible présente un profil financier solide, c'est-à-dire qu'elle
doit générer des flux de trésorerie opérationnels (ou EBITDA) positifs et prévisibles. Il existe
un nombre croissant de sociétés de capital-investissement qui font la publicité de leurs
compétences en matière de restructuration et qui investissent dans des entreprises peu
performantes en espérant un redressement rapide. Mais en réalité, les restructurations prennent
beaucoup de temps et les chances de succès sont généralement plus faibles que prévu.
Dans une étude récente, Lopez de Silanes et al. (2015) ont constaté qu'il existe une relation
négative entre la durée d'un investissement et le TRI final, c'est-à-dire que les retournements
rapides (< 2 ans) sont associés à des bénéfices plus élevés, tandis que les investissements à long
terme sont moins bons. Cela pourrait expliquer pourquoi la sélection d'entreprises au profil
financier malsain - qui ont besoin de plus de temps pour surmonter leurs difficultés - est une
mauvaise stratégie.
En effet, la littérature soutient l'idée que les investissements dans des entreprises au profil
financier plus solide génèrent une meilleure performance. Non seulement les flux de trésorerie
positifs et prévisibles aident à rembourser la dette après la conclusion de l'opération, mais ils
aident aussi à lever des fonds supplémentaires, car la possibilité de détresse financière est
perçue comme plus faible dans ces entreprises.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place sur le marché pour les sociétés de capital-
investissement spécialisées dans l'acquisition d'entreprises peu performantes. C’est-à-dire
celles dont les flux de trésorerie disponibles sont faibles. Cependant, les faits suggèrent que les
entreprises cibles ayant un profil financier sain génèrent des rendements supérieurs pour leurs
investisseurs.
1.2 : Capacité d'emprunt :

Lorsqu'elles recherchent des cibles potentielles, les sociétés de capital-investissement évaluent


généralement leur capacité d'emprunt respective, car elle influencera inévitablement le niveau
d'endettement pouvant être utilisé dans le cadre de la transaction. Par exemple, les entreprises

42
dont les liquidités dépassent les besoins en fonds de roulement peuvent s'endetter davantage.
De même, les entreprises dont le bilan est limité ou inexistant avant l'opération auront plus de
facilité à émettre de nouvelles dettes, contrairement à celles qui étaient déjà endettées.
Une méthode un peu plus complexe consiste à convertir des actifs non monétaires en espèces,
c'est-à-dire à convertir des actifs, (Hannus, 2015). Cela peut se faire par l'émission de titres
adossés à des actifs qui sont garantis par les flux de trésorerie d'un actif sous-jacent, comme des
créances - ou par des accords de cession-bail - une méthode populaire de transformation d'actifs
fixes comme des bâtiments et des terrains en espèces, tout en conservant le droit d'utiliser ces
actifs pendant une période convenue à l'avance.
De même, le commandité peut décider que l'entreprise cible doit se défaire de ses filiales et
autres actifs redondants, surtout s'il s'agit d'activités non essentielles. Cela permettrait de
rembourser les dettes existantes. Renneboog et al. (2007) a trouvé que ceux qui envisagent
d'acheter une entreprise publique sont prêts à payer un prix plus élevé pour les entreprises dont
le ratio d'endettement est plus faible, étant donné que ces entreprises peuvent augmenter leur
niveau d'endettement plus facilement.
Cela est cohérent avec le cadre théorique. Non seulement cela permettrait au commanditaire de
financer plus facilement l'acquisition, mais cela réduirait également les obligations fiscales au
niveau de la société de portefeuille.
De même, Aslan et Kumar (2007) ont analysé 157 rachats d'entreprises publiques au
Royaume-Uni au cours de la période 1996-2006, puis ils les ont comparés à leurs homologues
cotées en bourse. Les auteurs ont découvert que les entreprises qui sont devenues privées
avaient des ratios d'endettement plus faibles et qu'elles appartenaient à des secteurs dont le ratio
cours marché/actif net était plus faible.
Ces caractéristiques de l'entreprise cible sont intéressantes pour le commanditaire à deux égards
:
• Premièrement, lorsque les entreprises sont achetées à des multiples inférieurs, la société
de capital investissement peut plus facilement emprunter sur les actifs de l'entreprise
;
• Deuxièmement, la sélection d'entreprises avec une faible dette initiale signifie qu'il y a
plus de place pour augmenter l'effet de levier dans une transaction. Il semble donc
que les commanditaires reconnaissent que la capacité d'emprunt inutilisée d'une
entreprise est une caractéristique précieuse d'un investissement réussi.
En résumé, il est prouvé que la capacité d'emprunt non utilisée est un élément précieux d'une
opportunité en capital-investissement.

1.3 : Un management compétent et motivé :

L'un des éléments clés d'un investissement réussi est de s'assurer qu'une équipe de gestion
adéquate travaille dans l'entreprise du portefeuille. Dans des circonstances normales, la valeur
ne sera pas créée par une stratégie, mais par l'exécution minutieuse d'un plan opérationnel au
jour le jour.
Parfois, l'équipe de direction en place avant l'opération peut rester en place après
l'investissement, ce qui présente des avantages notables : l'asymétrie d'information est moindre,
la diligence raisonnable peut être effectuée plus rapidement et l'équipe de direction connaît déjà
bien l'entreprise.
43
Le plus souvent, cette solution n'est pas disponible, et il est nécessaire de recruter une équipe
compétente. Cependant, la compétence seule ne suffira pas. Un système d'incitations bien défini
doit être mis en place pour aligner les intérêts du fonds de capital-investissement sur ceux des
dirigeants de l'entreprise cible, cela permettra de résoudre le problème d'agence.
Selon Heel and Kehoe (2005), L'incitation de la direction représente entre une grande partie
des capitaux propres de l'entreprise cible, ce qui peut représenter une récompense importante
en cas de succès de l'opération.
Les auteurs découvrent que la source la plus importante de création de valeur lors d'un
investissement provient de la surperformance opérationnelle, soit environ deux tiers de la
création de valeur totale, ce qui éclipse les effets d'arbitrage et de levier. Il est donc essentiel de
prévoir une incitation appropriée à la performance de la direction.

Pour conclure cette section on peut dire que les travaux ont fait ressortir la solidité
financière, la capacité d’endettement et le management comme étant les trois facteurs
influençant le choix de l’entreprise cible et par conséquent le succès de l’investissement.

Section 2 : Caractéristiques liées au fonds

Dans cette section nous exposerons les principaux travaux sur les facteurs qui influencent le
succès des sociétés du capital investissement.

2.1 : Taille du fonds :

Les sociétés de capital-investissement diffèrent énormément en taille, certaines gérant quelques


millions et d'autres des centaines de milliards.
À première vue, il semble logique de penser que les grands fonds sont plus performants. Si ce
n'était pas le cas, les investisseurs rationnels réorienteraient leur allocation vers des entreprises
plus petites. En effet, il existe de nombreux arguments de poids pour soutenir l'idée que les
grands fonds ont une capacité inhérente à surpasser le marché : en raison de leur taille, ils
peuvent attirer de meilleurs gestionnaires, s'appuyer sur un réseau externe supérieur et avoir
accès à un plus grand nombre d'opérations.
Ce dernier argument nécessite quelques clarifications, car il comprend deux avantages très
distincts.
• Le premier est lié aux effets de réseau et de taille d'un grand fonds : ces fonds auront
probablement accès à un meilleur flux des deals.
• Le deuxième avantage est lié au fait que les grands fonds ont la possibilité d'acquérir
des cibles de petite ou de grande taille, ce qui contraste nettement avec les fonds plus
petits, qui ne peuvent généralement pas acquérir de très grandes entreprises.
En d'autres termes, les grands fonds peuvent acquérir de petites entreprises ; les petits fonds ne
peuvent pas acheter de très grandes entreprises. Néanmoins, il existe également de solides

44
arguments contre l'idée que plus c'est gros, mieux c'est. La préoccupation la plus évidente est
liée au conflit d'intérêts inhérent entre les LP et les GP.
Comme nous l'avons vu, la rémunération des GPs comporte deux éléments : un élément fixe,
qui dépend du montant total des actifs sous gestion, et un élément variable, qui dépend de
certaines mesures de performance, Metrick and Yasuda, 2010.

2.2 : Expérience managériale des Associés :

Les associés plus expérimentés ont de meilleures compétences en matière de gouvernance, ce


qui les aide à gérer les entreprises du portefeuille d’une façon active ; ils ont plus d'expérience
dans l'exécution de plans de création de valeur, où une grande partie de la valeur est ajoutée, ils
ont des capacités de diligence raisonnable plus adéquates, ce qui permet d'éviter les mauvaises
décisions. Ils ont un réseau externe plus important, qui les aide à obtenir des prêts, à formuler
des plans de création de valeur, etc.
La littérature disponible s'accorde largement à dire que l'expérience des associés a un effet
positif sur la performance des entreprises du portefeuille. Aigner et al. (2008), découvrent que
l'expérience du gestionnaire de fonds est positivement corrélée avec la performance.
D'autres auteurs sont arrivés à la même conclusion, notamment Schmidt et al. (2004),
concluent non seulement que les rendements augmentent avec l'expérience du gestionnaire,
mais aussi que cette relation est persistante. En d'autres termes, les gestionnaires de fonds qui
ont surperformé leurs pairs par le passé sont susceptibles de le faire à nouveau à l'avenir.
Bien qu'il existe un large consensus sur le fait que l'expérience est bénéfique à la performance
des entreprises, la littérature diverge quant à la manière dont l'expérience se traduit par de
meilleurs résultats.
En résumé, il est prouvé que l'expérience peut être importante, bien qu'il y ait encore des doutes
sur la manière dont elle se traduit en avantage. Un meilleur accès aux transactions, un
financement plus avantageux et une prédisposition plus élevée à la prise de risque jouent
probablement un rôle dans l'obtention de meilleurs résultats, bien qu'il y ait encore un débat sur
la façon dont l'expérience se traduit par des performances supérieures.

2.3 : Spécialisation de l'entreprise :

L'un des principaux débats en cours dans le monde du capital-investissement consiste à


déterminer si la spécialisation des entreprises leur confère ou non un avantage concurrentiel.
Comme on peut le conclure en examinant ce secteur, certaines sociétés de capital investissement
choisissent d'investir exclusivement dans un domaine spécifique de leur expertise.
Premièrement, une société de capital-investissement peut se spécialiser dans un secteur
particulier, comme les biens de consommation ou les services financiers.
Ensuite, elle peut poursuivre exclusivement des investissements dans des entreprises en
fonction de leur stade financier. Enfin, elle peut se limiter à investir uniquement dans un pays.
Considérons les effets potentiellement positifs d'être un opérateur de capital-investissement
spécialisé.
45
Cressy, Munari et Malipiero (2007) suggèrent deux avantages par rapport aux fonds
généralistes.
• Premièrement, les spécialistes ont moins d'asymétries d'information, car leurs
connaissances spécifiques sont supérieures. En réduisant le déficit d'information, les
généralistes peuvent plus facilement distinguer les investissements réussis des
investissements non réussis (Lossen, 2006).
• Deuxièmement, ils bénéficient d'une incertitude réduite, car leur connaissance
approfondie des entreprises d'un certain secteur, d'un certain stade ou d'un certain
pays leur permet d'investir dans les bonnes entreprises.
Dans l'ensemble, de solides arguments théoriques soutiennent l'idée que les spécialistes ont un
avantage sur les généralistes, et vice-versa. Il est donc nécessaire d'examiner de près les
performances des uns et des autres.

Pour conclure les travaux ont fait ressortir la Taille du fonds, les expériences
managériales des Associés et la spécialisation des entreprises qui peut leur conférer un avantage
concurrentiel comme étant les trois facteurs influençant le choix de l’entreprise cible et par
conséquent le succès de l’investissement.

Section 3 : Situation économique :

Dans cette section nous verrons les conditions macroéconomiques qui influencent le succès de
l’investissement et les principaux travaux dessus.

3.1 : Facteurs Macroéconomique :

Les conditions macroéconomiques joueront certainement un rôle important dans la


détermination du succès d'un investissement, pour le meilleur ou pour le pire. De manière
générale, il y a deux éléments majeurs à prendre en compte :
Le taux de croissance du PIB, d'une part, et les taux d'intérêt, d'autre part. Idéalement, le
GP devrait déployer des capitaux à un moment où les conditions économiques sont difficiles,
comme les récessions, car il est généralement admis que les fonds lancés pendant les années de
haute croissance ont tendance à sous-performer par rapport aux fonds lancés pendant les
périodes de ralentissement. En période d'adversité, on peut s'attendre à des transactions moins
chères et à des taux d'intérêt plus bas, ce qui est essentiel pour les entreprises du portefeuille,
qui repose largement sur l'effet de levier.
Phalippou et Zollo (2006) formulent plusieurs régressions pour déterminer comment certaines
conditions macroéconomiques influencent la performance des entreprises du portefeuille des
fonds aux États-Unis et dans l'Union européenne. La régression démontre une forte
corrélation entre la croissance du PIB et la performance des entreprises, ainsi qu'un lien
significatif et négatif entre les taux d'intérêt et les rendements du fonds. Par conséquent,
les GP qui déploient des capitaux à un moment où les taux d'intérêt ou la croissance du
PIB sont élevés sont plus susceptibles d'avoir un fonds sous-performant.

46
Enfin, Cornelius et al. (2009) parviennent peut-être à la conclusion la plus intéressante sur
l'importance de prévoir correctement le cycle économique lors d'un investissement en capital-
investissement. Selon les auteurs, les fonds les plus performants ne peuvent pas générer ce type
de surperformance en se basant uniquement sur des critères opérationnels.
En moyenne, ces fonds doivent investir au bon moment s'ils veulent surpasser leurs pairs. De
la même manière, il ne suffit pas d'avoir un timing parfait pour figurer dans le quartile supérieur.
Le résultat le plus probable est que le capital-investissement bénéficiera de la baisse des taux
d'intérêt, mais que, d'un autre côté, la concurrence pour les transactions sera plus féroce.

3.2 : Mouvement des marchés publics :

La mesure dans laquelle les rendements des fonds de capital-investissement sont influencés par
le marché boursier est encore sujette à débat. Traditionnellement, on pensait que le capital-
investissement offrait aux investisseurs un moyen de se diversifier à partir de classes d'actifs
établies de longue date, comme les actions.
Plus récemment, cependant, cette idée a été remise en question, de nombreuses études dans ce
domaine suggérant que les corrélations entre les deux sont assez élevées, c'est-à-dire qu'un
mouvement positif des marchés publics entraînera une meilleure performance des fonds. Deux
raisons peuvent expliquer cette association.
• Premièrement, le financement des opérations de capital-investissement est déterminé
par l'environnement des marchés financiers.
• Deuxièmement, le marché boursier sert d'étalon pour les valorisations : des valorisations
plus élevées sur les marchés publics se traduiront par des valorisations plus élevées
pour les entreprises privées.
Par conséquent, un fonds lancé dans une période qui précède une performance positive des
marchés publics a plus de chances de réussir.
Lopez de Silanes et al. (2015), développent un modèle qui inclut les déterminants de la
performance d'un fonds de PE. Finalement, ils ont constaté qu'une augmentation d'un écart-
type de la performance du marché boursier génère une augmentation de 13,7 % du TRI.
Cette constatation est conforme à la théorie selon laquelle les marchés publics constituent une
référence pour l'évaluation. Il n'est pas certain que ces résultats s'appliquent à l'ensemble du
secteur du capital-investissement, mais il semble raisonnable de le croire.
Ainsi, la littérature soutient massivement l'argument selon lequel les performances des marchés
boursiers et les rendements des fonds de capital-investissement sont liés.
Dans cette première partie, nous avons mis en évidence l'essence du capital investissement ainsi
que le rôle qu'il joue dans le financement des entreprises spécialement en Afrique. Ainsi que
les principales opportunités du marché Africain.
Nous avons introduit les principaux concepts liés au sujet et fait la distinction entre les facteurs
qui influencent le succès de la société du capital investissement et les facteurs qui influencent
le succès de l'entreprise cible ou l’investissement. Nous avons ensuite montré les facteurs
macroéconomiques qui déterminent le succès d'un investissement.

47
Comme nous l'avons mentionné plus haut, nous avons mis en évidence l'importance du choix
de la cible et le résultat en termes de performance, ainsi que les principaux travaux amenés au
sujet du capital investissement.

48
Deuxième partie : L'impact des placements en capital-investissement
sur la performance des entreprises africaines du portefeuille :

En suivant l'hypothèse centrale de Jensen (1989), le capital-investissement est considéré


comme un outil efficace pour qu'une entreprise du portefeuille connaisse une croissance plus
élevée, et ce de plusieurs façons :

D'une part, l’introduction des fonds de capital-investissement peut améliorer le fonctionnement


de la gouvernance d'entreprise dans les sociétés du portefeuille, d'améliorer les performances
de l'entreprise et d'atténuer le conflit d'agence entre les dirigeants et les actionnaires.

D'autre part, l'entrée d'un investisseur peut également envoyer des signaux positifs concernant
la valeur intrinsèque de l'entreprise et donc attirer l'intérêt de futurs investisseurs.

Toutefois, la plupart des recherches existantes sur la performance des entreprises de portefeuille
soutenues par le capital-investissement se sont concentrées sur les transactions de rachat
soutenues par le capital-investissement et la majorité de ces entreprises proviennent
d'économies de marché matures, en particulier des États-Unis et des pays d'Europe occidentale.

On peut se demander si les théories et les preuves empiriques développées et recueillies dans
les principaux pays développés peuvent être appliquées universellement à d'autres contextes
institutionnels, en particulier dans les économies à croissance rapide comme en Afrique.

Les entreprises africaines opèrent dans un environnement transitoire dans lequel le marché des
capitaux et la gouvernance d'entreprise fonctionnent différemment de ceux des marchés
matures. Ces différences sont dues à plusieurs caractéristiques distinctes en Afrique, telles que
les types des fonds et le rôle des investisseurs.

Par exemple, les investissements de LBO1 sont rares sur le marché africain. Au lieu de cela, le
capital de croissance et les IPO jouent un rôle dominant sur le marché africain et ces
investisseurs deviennent généralement des actionnaires minoritaires dans les entreprises de leur
portefeuille.

Le marché Africain du capital-investissement a connu une croissance fulgurante au cours des


dix dernières années et la littérature existante n'est peut-être pas en mesure de fournir des
explications suffisantes sur l'évolution actuelle.

1
Rachat avec effet de levier.

49
Il est donc nécessaire d'examiner le fonctionnement du capital-investissement en Afrique et
d'actualiser la littérature générale en y ajoutant des données africaines. Il existe un besoin
important de recherche pour explorer les raisons de ces différences.

Dans ce chapitre, nous examinons les performances des entreprises après avoir reçu du capital
de la part des fonds capital-investissement. Nous étudions un échantillon de 34 entreprises du
portefeuille des fonds sur la période 2011-2022, qui comprend 34 transactions de capital-
investissement.

Dans ce chapitre, nous testons les preuves de l'augmentation immédiate de la rentabilité des
entreprises du portefeuille après l’introduction des fonds, ce qui semble cohérent avec le rôle
de financement de ce dernier. Cependant, nous constatons que l'actionnariat des investisseurs
en capital n'est pas toujours utile à la performance de l'entreprise.

Dans l'ensemble, nous soutenons que le capital-investissement en Afrique vise à assurer une
sortie à court terme et n'ont pas d'effet réel sur les entreprises du portefeuille.

Dans ce chapitre, nous essayerons de tester la véracité des hypothèses suivantes en effectuant
une analyse quantitative sur un ensemble de données de 34 transactions de capital
investissement. Les hypothèses que nous essayons de confirmer sont les suivantes :

• Hypothèse 1 : L'entrée des sociétés de capital investissement dans l'actionnariat des


entreprises du portefeuille ont un impact positif sur leur performance.
• Hypothèse 2 : L'impact de l'introduction du fonds dure sur le long terme.
• Hypothèse 3 : Le profil financier, les caractéristiques du fonds et la conjoncture
économique sont autant de variables déterminantes de la performance d'une opération
de capital investissement.

50
Chapitre 1 : Modèle empirique : Analyse de l’impact des placements en capital-investissement
sur la rentabilité des entreprises du portefeuille :

Dans ce chapitre, nous essayerons de tester la véracité des hypothèses suivantes en effectuant
une analyse quantitative sur un ensemble de données de 34 transactions de capital
investissement. Les hypothèses que nous essayons de confirmer sont les suivantes :

• Hypothèse 1 : L'entrée des sociétés de capital investissement dans l'actionnariat des


entreprises du portefeuille ont un impact positif sur leur performance.
• Hypothèse 2 : L'impact de l'introduction du fonds dure sur le long terme.

Nous commencerons par une présentation de la méthodologie utilisée pour mener l'analyse et
confirmer les hypothèses. Puis dans le deuxième chapitre, nous présenterons l'analyse et les
résultats qui en découlent. Et dans le dernier chapitre, nous essaierons d'interpréter les résultats
en confirmant ou infirmant les hypothèses.

Section 1 : Echantillon :

Les informations comptables des sociétés, notamment le bilan, le tableau des flux de trésorerie
et le compte de résultat, sont collectées à partir de la base de données de Mediterrania Capital
Partners (MCP). Notre processus de sélection des données se résume comme suit : tout d'abord,
les opérations de capital-investissement sont collectées entre 2012 et 2021. La majorité des
opérations de capital-investissement de notre échantillon ont eu lieu après 2013.

En outre, nous mettons en correspondance les informations financières nécessaires pour ces
entreprises de l'échantillon à partir de la base de données MCP. Pour l'étape de mise en
correspondance, nous mettons de côté les entreprises ne disposant pas d'informations
comptables au moment de l'investissement en capital-investissement.

Après les procédures ci-dessus, 34 investissements en capital-investissement provenant de 34


entreprises financées par le capital-investissement de l’Afrique à la fin de 2021 sont utilisés
dans notre échantillon de données.

Cet échantillon couvre les entreprises financées par le fond MCP de 2012 à 2021, ce qui
représente l'histoire principale des entreprises africaines financées par MCP et nous permet de
tester l'effet des investissements en capital-investissement tout au long de la transition
économique en Afrique.
51
Section 2 : Modèles empiriques :

L'objectif de cette étude est d'examiner comment les investissements en capital-investissement


affectent la performance des entreprises de leur portefeuille. Pour ce faire, nous utilisons des
indicateurs de performance issus de la littérature standard et nous ajoutons des informations sur
le capital-investissement dans les modèles empiriques.

Plus précisément, le rendement des actifs (ROA) est utilisé comme variable dépendante pour
mesurer la performance de la rentabilité. La variable de contrôle suivante est incluse :

Le montant du capital-investissement (Investissement) représente la taille des investissements


en PE et est calculé par le montant total des investissements mis à l'échelle du total des actifs.
Elle capture l'effet le plus direct de l'investissement et implique l'effet de l'impact du
financement du capital-investissement.

Notre modèle empirique de référence est spécifié comme suit :

ROAt +1 = 0 + 1 Investissement t

Dans les modèles de régression, l'année de l'investissement en capital-investissement est définie


par t. Toutes les informations relatives à la variable dépendante sont collectées au cours de
l'année t+1. Les informations de la période t sont utilisées pour les variables indépendantes car
l'impact de l'investissement en capital-investissement sur la performance sera observé au cours
de l'année suivante.

Section 3 : Description statistique et résultats empiriques :

Le tableau suivant présente le coefficient de corrélation de nos variables. On observe une


relation positive et significative entre le ROA et l'investissement en capital-investissement
(Investissement), ce qui suggère que plus l'investissement en capital-investissement est
important, plus le ROA est élevé.

52
Tableau 1: Tableau de correlation

ROA Investissement
ROA 1
Investissement 0,2308 1

Source: MCP Data Room

Ce tableau présente les coefficients de corrélation de 34 entreprises soutenues par des PE. Le
ROA est mesuré par le résultat net sur le total des actifs.

Le montant du PE (Investissement), est la taille de l'investissement PE par rapport au total des


actifs de l'entreprise.

Tableau 2: Statistiques descriptives


ROA (t+1) taille de l'investissement

Moyenne 13,80 Moyenne 9,60


Écart-type 7,92 Écart-type 0,35
Minimum -2,00 Minimum 9,12
Maximum 27,30 Maximum 10,25

Source: MCP Data Room

Le tableau présente les statistiques descriptives des variables. Le ROA moyen de l’échantillon
est de 13,8%. En ce qui concerne les mesures de capital-investissement, la taille de
l’investissement (montant du capital-investissement) représente en moyenne 9,6% de la taille
de l’entreprise, ce qui indique que l’apport de fonds de capital-investissement est très faible par
rapport à la taille réelle de l’entreprise et que le rôle de financement de l’investissement n’est
pas significatif. Ce tableau présente les statistiques récapitulatives de 34 opérations de capital-
investissement.

La variable indépendante ROA est mesurée par le revenu net sur le total des actifs. Le montant
du PE (Investissement), est la taille de l’investissement PE par rapport au total des actifs de
l’entreprise.

53
Tableau 3: statistiques de la régression

Statistiques de la régression
Coefficient de détermination multiple 96,4%
Coefficient de détermination R^2 91,4%
Erreur-type 7,82
Observations 34

Source: MCP Data Room

Le graphique précédent présente les statistiques de l'analyse de régression. Le coefficient R² est


égal à 91%, ce qui indique que la régression est bien ajustée et constitue une analyse
représentative.
Tableau 4: Analyse de la variance
Somme des carrés Moyenne des carrés F Valeur critique de F
Régression 6527,01 6527,01 106,71 < 0.001

Source: MCP Data Room

Pour vérifier si nos résultats sont fiables (statistiquement significatifs), nous avons vérifié la
valeur critique de F qui est inférieure à 0,001, qui doit être inférieure à 0,005 pour que l'analyse
soit statistiquement significative.

Ce tableau présente les résultats de nos régressions transversales. Il présente l’impact des
investissements sur la performance des entreprises pour l’ensemble de l’échantillon. En ce qui
concerne les variables de contrôle, la taille de l’investissement est positivement significative
par rapport au ROA, ce qui suggère qu’une taille plus importante de l’investissement en capital-
investissement contribue à améliorer la rentabilité de l’entreprise durant l’année t+1.

Ce résultat confirme l'hypothèse 1 cité au début du chapitre.


Tableau 5: modèle de régression
Coefficients Erreur-type Statistique t
Constante 0
investissement 1,4429 0,1397 10,33

Source: MCP Data Room

54
ROAt +1 = 1 , 4 4 * Investissement t

La variable indépendante ROA est mesurée par le revenu net sur le total des actifs. Le montant
du PE est la taille de l'investissement par rapport au total des actifs de l'entreprise.

Figure 10 : Courbe de régression

Source: MCP data Room

La persistance de l'impact du capital-investissement sur les entreprises du portefeuille :

Dans les sections précédentes, nous nous sommes concentrés sur l'impact de l'investissement
en capital-investissement (au cours de l'année t) sur la performance de l'entreprise (en t+1) et
avons constaté un impact significatif sur les entreprises du portefeuille.

Dans cette section, nous voulons connaître la persistance de l'impact du capital-investissement,


ce qui est énoncé dans l'hypothèse 2. Pour comprendre l'évolution de la performance des
entreprises du portefeuille, nous recueillons des informations sur la performance des entreprises
après l’introduction du fonds de capital-investissement pour les variables de l'équation.

55
Pour le ROA, les informations sont collectées au cours des années t, t+1 et t+2 et sont
l’équivalent de la moyenne du ROA de l’échantillon, tandis que les informations relatives à
l’investissement, sont collectées au cours des années t. Les indices de performance sont
comparés entre l'année initiale et l'année suivante.

Tableau 6: Analyse de la persistence de la performance des entreprises du portefeuille

Année 0 Année 1 Année 2 VAR1 VAR2


(1) (2) (3) (2)-(1) (3)-(2)

ROA 0.0982 0.1217 0.0724 0.0235 -0.0493

Taille 20.3693 20.6242 21.2681 0.2532 0.6886

Levier 1.6898 1.072 0.6351 -0.6196 -0.4513

Chiffre d’affaires 0.3213 0.2851 0.1713 -0.037 -0.1367

Source: MCP data Room

Le tableau présente cette analyse préliminaire de la persistance de la performance des


entreprises du portefeuille de capital-investissement. Nous constatons que l'entrée de
l'investissement en capital-investissement augmente instantanément le ROA au cours de l'année
qui suit l'investissement, mais que les chiffres chutent les années suivantes. Le test
correspondant indique que le ROA connaît une augmentation significative au cours de l'année
t+1, mais chute ensuite au cours de l'année t+2.

En ce qui concerne les variables de contrôle de la performance de l'entreprise, la variable de la


taille de l'entreprise augmente tandis que les variables de l'effet de levier et de la croissance des
ventes diminuent à long terme.

56
En outre, la diminution du ratio d'endettement peut s'expliquer par le fait que le financement
par capital-investissement prend le pas sur le financement par emprunt dans ces entreprises.

Dans l'ensemble, le tableau suggère que l'investissement en PE ne modifie pas de manière


significative la performance des entreprises sur le long terme.

En combinant les résultats précédents, nous concluons que les investissements en PE dans les
entreprises Africaines sont principalement motivés par un objectif de rentabilité à court terme.

Les chiffres de la première ligne sont les valeurs moyennes du ROA. L'année t est définie
comme l'année de l'investissement. Le test est appliqué aux valeurs moyennes respectives. Le
ROA est mesuré par le revenu net sur le total des actifs. La taille de l'entreprise est mesurée par
le logarithme naturel de l'actif total de l'entreprise. Le ratio de levier est mesuré par la dette
totale sur le total des actifs. Les ventes sont définies comme le taux de croissance des ventes,
calculé par le taux de ventes de l'année t+1 moins le taux de ventes de l'année t divisé par le
taux de ventes de l'année t.

57
Chapitre 2 : Analyse des facteurs clés de succès d’un investissement en capital
investissement :

Dans ce chapitre, nous tenterons d'analyser les multiples facteurs de succès traités dans la
première partie de ce mémoire, qui ont un impact sur le succès d'un investissement.

Ce chapitre tentera de confirmer la troisième hypothèse qui stipule que la conjoncture


économique, le timing de l'économie, les solides performances financières et le profil des
entreprises du portefeuille ainsi que l'expérience des gestionnaires du fonds, ont un impact
important sur le succès d'un investissement. Nous traiterons le même échantillon que celui
utilisé dans la première analyse, mais cette fois-ci pour confirmer ou infirmer l'hypothèse.

Nous commencerons par une description de l'échantillon, puis nous décrirons les variables
indépendantes utilisées pour expliquer la variable dépendante et comment elles sont calculées.
Ensuite, nous passerons à la description statistique de l'échantillon et enfin, nous présenterons
les résultats de l'analyse de régression que nous avons effectuée pour confirmer l'hypothèse.

Section 1 : Echantillon :

Les informations comptables des sociétés cotées, notamment le bilan, le tableau des flux de
trésorerie et le compte de résultat, sont collectées à partir de la base de données de Mediterrania
Capital Partners (MCP). 1

Notre processus de sélection des données se résume comme suit : tout d'abord, les opérations
de capital-investissement sont collectées entre 2012 et 2021. La majorité des opérations de
capital-investissement de notre échantillon ont eu lieu après 2013.

Après les procédures ci-dessus, 34 investissements en capital-investissement provenant de 34


entreprises financées par le capital-investissement de l’Afrique à la fin de 2021 sont utilisés
dans notre échantillon de données. Cet échantillon couvre les entreprises financées par le fond
MCP de 2012 à 2021, ce qui représente un échantillon qui peut fournir des réponses et résultats
adaptés au continent africain et qui est assez récent.

1
En annexe 1 et 2.

58
Section 2 : Modèle empirique et mesure des variables :

Dans ce chapitre, notre objectif est d'essayer de déterminer les facteurs de succès du capital
investissement en Afrique. Pour appliquer notre analyse, nous prendrons les variables de la
littérature et analyserons la nature de la relation entre elles et l'investissement.

Pour être plus précis, nous utiliserons les variables suivantes :

Le TRI dans ce modèle est une variable dépendante qui sera utilisée comme définition du succès
de l'investissement. Le taux de rendement interne (TRI) est une mesure utilisée en analyse
financière pour estimer la rentabilité d'investissements potentiels. Le TRI est un taux
d'actualisation qui rend la valeur actuelle nette (VAN) de tous les flux de trésorerie égale à zéro
dans une analyse des flux de trésorerie actualisés.

D'une manière générale, plus le taux de rendement interne est élevé, plus il est souhaitable
d'entreprendre un investissement. Le TRI est uniforme pour des investissements de types
différents et, à ce titre, il peut être utilisé pour classer plusieurs investissements ou projets
potentiels sur une base relativement égale. En général, lorsque l'on compare des options
d'investissement ayant d'autres caractéristiques similaires, l'investissement ayant le TRI le plus
élevé sera probablement considéré comme le meilleur.

Les autres variables ont été tirées de la littérature en tant que variables indépendantes qui
contribuent au succès d'un investissement en capital-investissement :

• Le taux de croissance annuelle composé de l'EBITDA (EBITDA) : est une variable


indépendante permettant de déterminer la performance historique (3 dernières années)
d'une entreprise faisant l'objet d'un investissement. Nous utilisons cette variable comme
une preuve de la solidité de l'historique financier et opérationnel. L'EBITDA est une
mesure de la performance opérationnelle globale d'une entreprise et est utilisé comme
une alternative au revenu net dans certaines circonstances. Cependant, l'EBITDA peut
être trompeur car il ne reflète pas le coût des investissements en capital tels que les
biens, les usines et les équipements.

59
La variable est compilée comme suit :
Équation 1 : Calcul du taux de croissance annuel composé

Où V représente la valeur pour la période initiale, t0, et celle finale, tn.

• Besoin en fonds de roulement (BFR) : c'est la différence entre les actifs courants d'une
entreprise - tels que les liquidités, les comptes clients/factures impayées, et les stocks
de matières premières et de produits finis - et ses passifs courants, tels que les comptes
fournisseurs et les dettes circulantes.
Le BFR est une mesure de la liquidité, de l'efficacité opérationnelle et de la santé
financière à court terme d'une entreprise. Si une entreprise a un BFR positif substantiel,
elle devrait avoir le potentiel d'investir et de se développer. Si l'actif à court terme d'une
entreprise ne dépasse pas son passif à court terme, elle peut avoir des difficultés à se
développer ou à rembourser ses créanciers.

La variable se calcule comme suit :

Équation 2 : Calcul du BFR

BFR en Jr/CA = ((stock + créances clients + autres créances) - dettes fournisseurs,


fiscales et sociales)/ Revenus*365

• Total des actifs : C'est une variable à laquelle nous avons appliqué le logarithme normal
pour constituer une base de comparaison entre les entreprises soumises à cette analyse.

60
• Taux d'intérêt : 1les taux d'intérêt sont égaux aux taux d'intérêt réels du pays d'origine
de chaque entreprise qui sont appliqués aux entreprises de cet état en matière de
financement par emprunt. Cette variable fait partie des facteurs de réussite économique.

Pour la contribution du fonds au succès d'un investissement, nous avons choisi d'utiliser :

• Le nombre d'années d'expérience de l'équipe de gestion du fonds : Cette variable


équivaut au nombre d'années d'activité du fonds à la date de l'investissement.
• Taille de l'investissement : est utilisée de la même manière que pour l'analyse
précédente dans le chapitre précédent. Cette variable représente la taille des
investissements en PE et est calculée par le montant total des investissements mis à
l'échelle du total des actifs. Elle capture l'effet le plus direct de l'investissement et
implique l'effet de l'impact du financement du capital-investissement.
• Croissance du PIB 2: Le taux de croissance correspond au taux de variation entre le
produit intérieur brut au début de la période et le PIB à la fin de la période considérée.
La croissance est donc exprimée en pourcentage. Cette variable décrit la conjoncture
économique des pays et le cycle économique correspondant au moment de
l’investissement dans les entreprises constituant l’échantillon.
• Les ratios d'endettement net : sont des ratios financiers qui comparent une certaine
forme de capitaux propres (ou capital) à la dette, ou aux fonds empruntés par l'entreprise.
Le ratio d'endettement net est une mesure de l'effet de levier financier de l'entité, qui
démontre dans quelle mesure les activités d'une entreprise sont financées par les fonds
des actionnaires par rapport aux fonds des créanciers.
Un ratio d'endettement plus élevé indique que l'entreprise dispose d'un levier financier
plus important et qu'elle est plus sensible aux ralentissements de l'économie et du cycle
économique.

Cette variable est calculée comme suit :

Équation 2 : Calcul du ratio d’endettement net

Ratio d'endettement financier net= (Dettes financières +Comptes courants d'associés


- Disponibilités - Valeurs mobilières de placement) / Capitaux propres * 100

1
Les taux d’intérêts correspondants à chaque pays d’origine des entreprises sujet de l’échantillon sont issus de
la base de données de la banque mondiale.
2
Les taux de croissance du PIB sont issus de base de données de la banque mondiale.

61
Section 3 : Distribution des échantillons et Résultats empiriques :
Dans ce chapitre, nous allons analyser la relation entre les variables que nous avons choisies en
nous basant sur la littérature correspondante.

Le tableau suivant présente le coefficient de corrélation entre les variables :

Tableau 7: Tableau de corrélation des facteurs clé de succès d'un investissement


Ratio %
Total d'endettement Taille de Expérience croissance Taux
TRI EBITDA BFR actifs net l'investissement du fonds PIB d'intérêt
TRI 1

Croissance
EBITDA 0,9770 1
-
BFR 0,4279 -0,4674 1
-
Total actifs 0,1763 -0,1833 0,1232 1

Ratio
d'endettement -
net 0,5173 0,5060 0,4324 0,1031 1

Taille de
l'investissement 0,2946 0,2752 0,2635 0,1496 -0,0015 1

Expérience du - -
fonds 0,3690 0,3608 0,1787 0,2546 0,3111 0,2530 1

% croissance - -
PIB 0,7027 0,6738 0,3688 0,0818 0,8638 0,2190 0,4949 1

- -
Taux d'intérêt 0,5134 -0,5379 0,6173 0,2119 -0,5067 -0,1189 -0,2299 -0,3792 1
Source: MCP data Room

En lisant le tableau, nous pouvons voir une forte corrélation positive entre la croissance de
l'EBITDA moyenne pendant les 3 années précédant l'investissement et le TRI résultant de
l'investissement à la sortie du portefeuille. Nous pouvons dire qu'une entreprise qui montre une

62
forte croissance de son EBITDA peut faire en sorte que le gestionnaire du fonds s'attende à un
TRI fortement positif à la sortie de l'entreprise, donc un investissement réussi.

Nous pouvons conclure la même interprétation en rapportant la corrélation négative entre le


besoin en fonds de roulement et le TRI. En effet, un besoin en fonds de roulement positif qui
indique la dépendance de l'entreprise au financement à court terme nous permet de conclure
que plus notre besoin en fonds de roulement est important, plus notre structure de financement
est biaisée.

Ces résultats confirment notre hypothèse selon laquelle l'historique financier de l'entreprise est
un élément important à prendre en compte dans le processus de décision d'un investissement en
private equity.

La même conclusion peut être tirée pour le ratio d'endettement d'une entreprise. En effet, le
ratio d'endettement est fortement corrélé positivement au niveau du TRI et peut également venir
confirmer notre hypothèse. Plus une entreprise est endettée, plus le TRI attendu est élevé.

Avec ces variables nous concluons le côté financier des facteurs déterminants du succès d'un
investissement.

Ceci étant dit, nous pouvons maintenant passer à la partie managériale des facteurs de succès.
En effet, nous pouvons voir dans le tableau qu'il existe une forte relation entre le niveau
d'expérience du management. En effet, il existe une corrélation positive considérable entre le
TRI à la sortie du portefeuille et le nombre d'années passées par le management dans l'industrie
et leur niveau d'expérience.

L'élément suivant de l'équation du succès d'un investissement en private equity est


l'environnement économique de l'investissement. Nous avons choisi d'exprimer cette partie de
l'équation à travers deux variables de contrôle : le pourcentage de croissance du PIB et les taux
d'intérêt réels appliqués au financement pour chaque pays de chaque entreprise de l'échantillon.

Nous pouvons constater qu'il existe une forte corrélation positive entre le PIB et le TRI de sortie
d'un investissement en private equity. Le PIB représente ici le sentiment général et la situation
de l'économie d'un pays.

Les taux d'intérêt réels sont une métrique pour mesurer l'offre de capital qui a un impact sur
l'appétit de financement dans un pays. Les taux d'intérêt sont une métrique qui mesure un
ensemble de baromètres comme l'inflation et la demande de capital. Comme le montre le
tableau, les taux d'intérêt réels sont négativement corrélés avec le TRI sortant.
63
Ces deux variables et leurs corrélations avec le TRI de sortie confirment l'hypothèse selon
laquelle le timing économique est crucial pour un investissement en private equity et peut
affecter de manière drastique le succès d'un investissement.

Tableau 8: statistiques de la régression

Statistiques de la régression
Coefficient de détermination multiple 0,980
Coefficient de détermination R^2 0,961
Coefficient de détermination R^2 0,948
Erreur-type 1,693
Observations 34

Source: MCP data Room

Les informations que nous avons tirées du module d'analyse des données d'Excel commencent
par les statistiques de régression.

Le R² est la plus importante de ces statistiques, nous pouvons donc commencer par l'examiner.
Plus précisément, nous devrions examiner le R² ajusté dans notre cas, car nous avons plus d'une
variable. Il nous donne une idée de la qualité globale de l'ajustement.

Un R² ajusté de 0,94 signifie que notre modèle de régression peut expliquer environ 94 % de la
variation de la variable dépendante TRI autour de la valeur moyenne des observations. En
d'autres termes, 94% de la variabilité des prédictions de notre variable dépendante est capturée
par notre modèle.

Tableau 9 : Analyse de la variance


ANALYSE DE VARIANCE
Degré de liberté Somme des carrés Moyenne des carrés F Valeur critique de F
Régression 8 1748,20 218,53 76,27 1,24102E-15
Résidus 25 71,63 2,87
Total 33 1819,83

Source: MCP data Room

64
Ce tableau nous donne un test de signification global sur les paramètres de régression.

La colonne F du tableau ANOVA1 nous donne le test F global de l'hypothèse nulle selon
laquelle tous les coefficients sont égaux à zéro. L'hypothèse alternative est qu'au moins un des
coefficients n'est pas égal à zéro. La colonne F de signification nous indique la valeur critique
du test F. Comme elle est inférieure au niveau de signification, la valeur critique est inférieure
à la valeur du test2. Comme elle est inférieure au niveau de signification de 0,05, nous pouvons
rejeter l'hypothèse nulle, à savoir que tous les coefficients sont égaux à zéro. Cela signifie que
nos paramètres de régression sont conjointement statistiquement signifiants.

Tableau 10 : Modèle de régression avant le tri de signification des variable


Coefficients Erreur-type Statistique t Probabilité
Constante -0,5143 9,9572 -0,0516 0,9592
EBITDA 0,6287 0,0487 12,9182 0,0000
BFR -0,0049 0,0098 -0,4986 0,0322
Ratio d'endettement net -0,7916 0,9749 -0,8120 0,0424
% croissance GDP 1,0893 0,8450 1,2890 0,0209
Taux d'intérêt -0,0475 0,1173 -0,4046 0,0489
Total actifs 0,0297 0,4859 0,0611 0,9517
taille de l'investissement 0,0597 1,0734 0,0556 0,9561
Nombre d'années d'expérience du fond -0,0555 0,2010 -0,2761 0,7847

Source: MCP data Room

Il s'agit du test d'une hypothèse nulle affirmant que le coefficient a une pente de zéro. Nous
pouvons examiner les valeurs P de chaque coefficient et les comparer au niveau de signification
de 0,05.

Si notre valeur p est inférieure au niveau de signification, cela signifie que notre variable
indépendante est statistiquement significative pour le modèle. En examinant nos prédicteurs,
nous remarquons que seules les cinq premières variables ont une valeur p inférieure à 0,05, ce
qui signifie que "Total Actifs, Taille de l'investissement et la variable d'expérience du fond" ne
semblent pas être statistiquement significatifs pour notre modèle de régression.

Comme nous ne pouvons pas rejeter l'hypothèse nulle, nous pouvons éliminer ces trois variables
du modèle.

1
Analyse de variance ou Analysis of variance.
2
95% est le niveau de signification utilisé dans cette analyse.

65
Nous avons décidé d'exécuter le modèle sans les variables non significatives et d'évaluer si cela
entraîne une baisse significative de la mesure du R² ajusté. Si ce n'est pas le cas, il est alors
possible d'éliminer les variables du modèle de régression.

Si nous faisons cela, nous obtenons les statistiques de régression suivantes :


Tableau 11 : Statistiques de la régression après le
tri
Statistiques de la régression
Coefficient de détermination multiple 0,9800
Coefficient de détermination R^2 0,9605
Coefficient de détermination R^2 0,9534
Erreur-type 1,6025
Observations 34
Source: MCP data Room

Pour réaliser cette analyse, nous avons dû éliminer les variables qui présentaient une relation
non significative avec la variable dépendante. Notamment, la taille de l'investissement, la taille
des actifs et le nombre d’années d’expérience.

Ces trois variables de contrôle ont montré une faible relation avec le TRI de sortie de
l'investissement. Par conséquent, nous avons jugé qu'il était préférable de les retirer du pool des
variables de contrôle, afin de pouvoir mener une analyse plus efficace et plus suffisante avec
des résultats plus précis du modèle.

Le tableau montre la relation de régression entre le TRI de sortie et les variables de contrôle
suivantes :

• Le ratio d'endettement, la croissance de l'EBITDA, le besoin en fonds de roulement, le


nombre d'années d'expérience de la direction, la croissance du PIB et le niveau des taux
d'intérêt réels.
Tableau 12 : Modèle de régression final

Coefficients Erreur-type Statistique t Probabilité


Constante 0,207 0,991 0,209 0,836
EBITDA 0,629 0,044 14,371 <0,001
BFR -0,006 0,009 -0,681 0,050
Ratio d'endettement net -0,710 0,790 -0,899 0,038
% croissance GDP 0,980 0,668 1,467 0,015
Taux d'intérêt -0,050 0,101 -0,498 0,052

Source: MCP data Room

66
En ce qui concerne les variables de contrôle, le taux de croissance de l'EBITDA des trois
dernières années précédant l'investissement et le ratio d'endettement ont une relation positive
avec le TRI de sortie de la société faisant l'objet de l'investissement. L'inverse peut être dit sur
le besoin en fonds de roulement qui est négativement lié au TRI sortant. Ces résultats sont
cohérents avec la littérature précédente, où les auteurs insistent sur l'importance d'une structure
financière solide comme facteur principal de succès d'un investissement en private equity.

En ce qui concerne la deuxième partie de l'équation, la conjoncture économique est exprimée


par les variables dépendantes suivantes : Les taux d'intérêt et la croissance du PIB. Nous
constatons ici une relation positive entre le TRI de sortie et la croissance du PIB, ce qui confirme
l'hypothèse selon laquelle la conjoncture économique est cruciale en matière d'investissement
et a un impact important sur le succès d'un investissement en private equity.

Chapitre 3 : Interprétation des résultats :

Dans ce chapitre, nous allons essayer d'interpréter les résultats collectés à partir des deux
analyses et de voir comment ils confirment nos trois hypothèses que nous avons formées à partir
de la littérature correspondante. Nous discuterons les résultats du premier chapitre où nous
avons vu s'il y a un impact des fonds de private equity sur la performance des sociétés du
portefeuille et quelle est la nature de cet impact. Ensuite, nous discuterons les résultats de la
deuxième analyse qui traite des facteurs de succès qui ont un impact sur le succès d'un
investissement du fonds dans les entreprises du portefeuille.

Section 1 : Interprétation des résultats des analyses empiriques :

La performance des entreprises du portefeuille de capital-investissement est examinée à l'aide


de modèles de régression. Les résultats montrent que l'entrée du capital-investissement joue un
rôle significatif dans la performance des entreprises du portefeuille à court terme, bien que la
proportion du montant du capital-investissement soit relativement faible par rapport à la taille
de l'entreprise.

Pour être plus précis, le montant de l'investissement a une relation positive avec la rentabilité.

67
Les résultats globaux suggèrent que l'investissement en capital-investissement joue un rôle
significatif dans les entreprises de leur portefeuille immédiatement après l'investissement mais,
en même temps, le conflit d'intérêts conduit à un effet négatif sur la performance de la propriété
du capital-investissement.

Néanmoins, nous constatons que l’impact du capital-investissement se détériore à long terme,


c'est-à-dire deux et trois ans après l'investissement en capital-investissement.

Étant donné que les investisseurs en capital-investissement deviennent généralement des


actionnaires minoritaires dans les entreprises de leur portefeuille, nous concluons que les
investisseurs sont motivés par le profit à court terme et ne jouent pas un rôle significatif à long
terme dans les entreprises de leur portefeuille africain. Les conclusions de ce chapitre
contribuent à révéler le fonctionnement de l'investissement en capital-investissement en
Afrique et fournissent des résultats cohérents avec ceux des deux chapitres précédents et avec
la littérature.

Le deuxième objectif de ce mémoire était de résumer les facteurs de réussite des investissements
par les fonds du capital investissement en Afrique. Il est donc pertinent de définir les meilleures
pratiques.

D'une manière générale, nous avons trouvé un consensus dans la littérature sur l'importance des
caractéristiques spécifiques de l'entreprise cible et sur l'importance du bon timing. Dans le
premier cas, il s'agit de l'idée que certains attributs clés de la société du portefeuille - tels qu'un
profil financier solide - produisent en fin de compte de meilleurs résultats d'investissement.

La seconde souligne l'intérêt de choisir le bon moment en termes de conjoncture économique,


c'est-à-dire que les investissements ont de meilleurs résultats lorsqu'ils sont réalisés en bas du
cycle économique (lorsque les taux d'intérêt sont plus bas, que les cibles sont moins chères et
que le marché boursier est sous-évalué).

Un domaine prometteur pour les recherches futures consiste à déterminer comment les
caractéristiques propres à chaque fonds de capital-investissement affectent la performance
globale. Notre étude de la littérature a révélé des résultats apparemment paradoxaux dans ce
domaine.

Par exemple, en ce qui concerne l'influence de la taille du fonds sur la performance, nous avons
trouvé des chercheurs affirmant une relation positive, une relation négative et même aucune
relation.

68
Néanmoins, on pense que les méthodes d'estimation actuellement utilisées par la plupart des
auteurs sont adéquates. Le problème est le manque de données, comme celles que l'on obtient
facilement en analysant les sociétés cotées en bourse. Les sociétés de capital-investissement
sont notoirement parcimonieuses quant à la quantité de données qu'elles partagent avec le
public.

Si le décideur politique exigeait une plus grande transparence de la part des opérateurs de
capital-investissement - une demande raisonnable, compte tenu de l'influence croissante de ce
secteur dans notre société -, on pense que les divergences dans la littérature seraient beaucoup
moins prononcées.

Section 2 : Suggestions pour améliorer la performance des entreprises du portefeuille des fonds
:
Afin d’améliorer la performance des entreprises des fonds de capital investissement, et tirer
avantage des facteurs clés de succès d’un investissement qu’on a présenté précédemment, on
peut suggérer quelques actions à appliquer par les entreprises africaines.

De nombreuses entreprises ont besoin d'un financement pour les aider à tirer parti des
opportunités que présente la reprise naissante, mais après s'être concentrées sur les principes
fondamentaux de la gestion des flux de trésorerie et de la vente de leurs produits et services
pendant la récession, le marketing de soi et de son entreprise auprès des investisseurs est un art
qui doit être ravivé et réappris pour le climat commercial actuel. Alors, comment les PME
peuvent-elles se présenter au mieux pour attirer le soutien du capital-investissement ?

• Améliorer la situation financière : Le premier domaine qu'une société de capital-


investissement examinera est la situation financière de l'entreprise, c'est-à-dire les
éléments fondamentaux de toute entreprise. Des éléments tels que la solidité de votre
modèle d'entreprise, l'importance de votre entreprise ou de votre produit pour l'existence
de votre client et le caractère cyclique du secteur dans lequel vous évoluez sont autant
de facteurs financiers clés qui seront pris en compte. En bref, cela équivaut à une
évaluation de la qualité des bénéfices et des revenus.
Après avoir évalué les finances et le concept et avoir obtenu des réponses à des questions
plus détaillées, telles que le pouvoir de fixation des prix dont dispose votre entreprise et
la viabilité des marges, les investisseurs voudront voir les preuves des succès passés, ce
qui a été réalisé jusqu'à présent et quel est le plan quinquennal de l'entreprise.

69
• Faire partie d’un secteur à grand potentiel : L'aspect suivant qui sera analysé est le
secteur dans lequel vous opérez et le potentiel de rebond qu'il présente. Certains secteurs
sont évidemment plus attrayants pour les investisseurs potentiels. Outre la possibilité
d'un fort rebond, les investisseurs en private equity recherchent également des secteurs
en proie à des changements transformationnels majeurs, ce qui permet d'obtenir des
rendements élevés.
• S’assurer d’avoir un management motivé : Outre l'évaluation de la force du secteur,
la compréhension des capacités et des ambitions de l'équipe de direction en place est un
autre critère clé que les sociétés de capital-investissement examineront. Par conséquent,
un point de départ serait d'évaluer votre propre force de gestion et de vérifier si
l'entreprise a les bonnes personnes en place pour réaliser sa stratégie.
• Avoir une stratégie de croissance claire : Les investisseurs en capital recherchent
deux autres qualités dans une entreprise : opérer dans une niche et l'effet d’expansion
ou scalling. Les entreprises qui ont construit un créneau solide et défendable ont une
proposition de valeur. Cette proposition a encore plus de valeur si elle est extensible et
si la direction a identifié un chemin de croissance clair.

Section 3 : Limites de la thèse :


Cette étude comporte un certain nombre de limites qu'il convient d'aborder. Tout d'abord, la
limitation de l'échantillon d'entreprises utilisé dans cette thèse. Les résultats de cette thèse sont
limités aux entreprises Africaines qui appartiennent à un nombre restreint de fond, ce qui limite
la taille de l’échantillon. Nous pensons que la taille restreinte de l’échantillon entraîne un
problème de sélection. Il serait intéressant de se concentrer sur un échantillon plus important
sur les prochaines recherches.

Par conséquent, nous ne sommes pas en mesure d'utiliser des méthodes économétriques
avancées, pour éviter certains problèmes potentiels de sélection et d'endogénéité.

Cependant, ces problèmes de données et de méthodologie sont difficiles à éviter à ce stade.


Nous pensons qu'avec la poursuite du développement du marché africain du capital-
investissement, un ensemble de données mieux établi sera mis en place et fournira des
informations plus complètes et plus fiables.

70
Conclusion :

Ce mémoire présente l'impact du capital-investissement sur les entreprises de son portefeuille


sur la base de la littérature existante et apporte de nouvelles preuves à la littérature Africaine
sur le capital-investissement.

Sur la base d'un échantillon de 34 opérations de capital-investissement réalisées, les résultats


suivants ont été obtenus.

Tout d'abord, nous confirmons que l'afflux d'investissements en PE conduit à une meilleure
performance de l'entreprise à court terme, ce qui semble être cohérent avec le rôle de
financement du capital-investissement.

Deuxièmement, en élargissant notre période d'échantillonnage, nous examinons l'impact du


capital-investissement sur le long terme et n'observons aucune preuve d’impact positif sur le
long terme.

Étant donné que la plupart des investissements ont eu lieu, nous supposons que ces
investissements sont axés sur le profit à court terme et visent à sortir après l’exit avec des
rendements excessifs. Les études existantes basées sur des marchés matures soulignent le rôle
de gouvernance des investissements en capital-investissement, qui réduisent les conflits
d'agence entre actionnaires et dirigeants.

Plus important encore, nous confirmons qu'il n'y a pas de gouvernance d'entreprise de la part
des investisseurs en capital dans les sociétés de portefeuille Africaines. Au contraire, l'afflux de
fonds de capital-investissement axés sur le profit à court terme peut susciter des intérêts
différents de ceux des actionnaires existants, ce qui peut avoir un impact négatif sur la
rentabilité des entreprises.

D'une manière générale, nous avons trouvé un consensus dans la littérature sur l'importance des
caractéristiques spécifiques de l'entreprise cible et sur l'importance du bon timing. Dans le
premier cas, il s'agit de l'idée que certains attributs clés de la société du portefeuille - tels qu'un
profil financier solide - produisent en fin de compte de meilleurs résultats d'investissement.

71
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Do Private Equity Firms "Create Value"? ; Managerial Incentives and Value Creation Evidence from
Private Equity.htm

74
Tables des matières :

Introduction :.................................................................................................................... 6
Première partie : Présentation de l’essence du capital Investissement, ses fondements et
de son rôle à résoudre le problème de financement en Afrique. ........................................ 8
Chapitre 1 : L’essence du capital investissement et son fonctionnement : .................................. 9
Section 1 : Les institutions de capital-investissement : .................................................................................. 9
1.1 : Structure des fonds de capital-investissement : ............................................................................... 9
1.2 : Stratégies d’investissement : ........................................................................................................... 12
1.3 : Création de la valeur pour les sociétés de portefeuille.................................................................... 15
Section 2 : Le processus du capital-investissement : ................................................................................... 16
2.1 : Le fonctionnement d’un fond de capital investissement : ............................................................... 17
2.2 : La source du financement du private equity ................................................................................... 18
2.3 : Les clés facteur de succès du capital investissement : ..................................................................... 19
Section 3 : La performance du capital-investissement :............................................................................... 21
3.1 : La mesure de la performance .......................................................................................................... 21
3.2 : le Rôle de la dette ............................................................................................................................ 23
Chapitre 2 : Le capital investissement en Afrique .................................................................... 26
Section 1 : Aperçu économique sur l'Afrique : ............................................................................................. 26
1.1 : L’industrie du capital-investissement en Afrique : ........................................................................... 26
1.2 : Aperçu économique Depuis la fin de la guerre froide du capital investissement en Afrique .......... 28
1.3 : Les perspectives de croissance en Afrique : ..................................................................................... 30
Section 2 : Problématique de financement en Afrique : .............................................................................. 33
2.1 : Facteurs liés à l'offre : ...................................................................................................................... 34
2.2 : Les facteurs liés à la demande : ...................................................................................................... 36
2.3 : Le financement à la lumière de Covid-19 : ...................................................................................... 37
Section 3 : Rôle du capital-investissement en Afrique : ............................................................................... 38
Chapitre 3 : Revue de la littérature : Facteurs impactant les investissements et les entreprises du
portefeuille :........................................................................................................................... 42
Section 1 : Caractéristiques de l'entreprise cible ......................................................................................... 42
1.1 : Un profil financier solide : ................................................................................................................ 42
1.2 : Capacité d'emprunt : ........................................................................................................................ 42
1.3 : Un management compétent et motivé :.......................................................................................... 43
Section 2 : Caractéristiques liées au fonds ................................................................................................... 44
2.1 : Taille du fonds : ................................................................................................................................ 44
2.2 : Expérience managériale des Associés : ............................................................................................ 45
2.3 : Spécialisation de l'entreprise : ......................................................................................................... 45
Section 3 : Situation économique :............................................................................................................... 46
3.1 : Facteurs Macroéconomique : .......................................................................................................... 46
3.2 : Mouvement des marchés publics : ................................................................................................. 47

Deuxième partie : L'impact des placements en capital-investissement sur la performance


des entreprises africaines du portefeuille : ...................................................................... 49
Chapitre 1 : Modèle empirique : Analyse de l’impact des placements en capital-investissement
sur la rentabilité des entreprises du portefeuille : .................................................................... 51
Section 1 : Echantillon : ................................................................................................................................ 51
Section 2 : Modèles empiriques : ................................................................................................................. 52
Section 3 : Description statistique et résultats empiriques : ........................................................................ 52

75
La persistance de l'impact du capital-investissement sur les entreprises du portefeuille : ......... 55
Chapitre 2 : Analyse des facteurs clés de succès d’un investissement en capital investissement :
.............................................................................................................................................. 58
Section 1 : Echantillon : ................................................................................................................................ 58
Section 2 : Modèle empirique et mesure des variables : ............................................................................. 59
Section 3 : Distribution des échantillons et Résultats empiriques : ............................................................. 62
Chapitre 3 : Interprétation des résultats : ................................................................................ 67
Section 1 : Interprétation des résultats des analyses empiriques : .............................................................. 67
Section 2 : Suggestions pour améliorer la performance des entreprises du portefeuille des fonds : ......... 69
Section 3 : Limites de la thèse : .................................................................................................................... 70

Conclusion : .................................................................................................................... 71

76
Annexes:

Annexe 1: MCP Data Room

77
Annexe 2: MCP Reporting Model

TGCC
Portfolio Reporting - Investment Portfolio Information
in €k
General Year to Date - Key Performance Indicators
Country Morocco 31/03/2022 31/03/2022 % Var. 31/03/2021 % Var.
Cost of Investment 20 600 Estimate Budget Actual yyA /yyA

Sector Construction
Strategy Growth Sales 97 698 97 698 0,0% 70 164 39,2%
Fund's role Lead EBITDA 12 751 12 751 0,0% 7 858 62,3%
with other co-investors Net income 6 210 6 210 0,0% 3 508 77,0%
Fund Ownership 4,1% Net debt /(cash) 109 497 109 497 0,0% 89 556 22,3%
Board Representation 2 Members
Saad Bendidi Year on Year - Key Performance Indicators
Hatim Ben Ahmed 31/12/2020 31/12/2021 % Var. 31/12/2022 % Var.
Outstanding Commitments - Audited Acutal yy/yy Estimate yy/yy
Significant co-investors M. Bouzouba
Initial pre-money EV 311 860 Sales 228 559 348 086 52,3% 390 791 12,3%
Reporting EV 562 005 EBITDA 26 336 44 629 69,5% 51 005 14,3%
Net income 3 618 22 738 528,5% 24 841 9,2%
Net debt /(cash) 78 860 92 298 17,0% 109 497 18,6%

Fund Investment
Unrealized Realized Total
Book Cost(*) 11 171 9 429 20 600
Carrying/Realized Value 19 389 14 922 34 311
Market
Methodology/Exit Route IPO
Capitalization
Dividends/Interest - 1 732 1 732
Reporting/Exit Date 31/03/2022 05/01/2021
Fund's Holding 54,2% 45,8% 100,0%
Gross IRR 14,3% 21,9% 17,3%
Gross MoM 1,7x 1,8x 1,7x
Currency MAD MAD
Exchange Rate(**) 10.63/10.51 10,514

Exit Expectations
Expected Exit Value 38 901
Expected Investment Cost 20 600
Expected IRR 17,5%
Expected MoM 1,9x

78
Abstract :

Private equity activity have grown dramatically since the 1980s, surpassing $ 4 trillion in 2021.
Despite the alleged outperformance compared with public markets, there is a wide dispersion
between performance amongst different PE funds: some achieve systematically high profits;
others destroy capital.
The purpose of this dissertation is to provide a theoretical and empirical literature review of this
fast growing industry in Africa, and answer the following research question: What is the Impact
of the private equity investment on african companies? ,and what are the success factors driving
PE backed companies performance?
First, we’ll present a background of the sector, which shall comprise some key definitions, a
brief history, the value creation drivers, and the historical performance of the asset class.
Lastly, we’ll discuss the success factors that drive Private Equity backed companies
performance , and in the process we’ll synthesize the major points of the literature and the
analysis and suggest some points to develop in the continent to amplify the development
momentum of this industry.
Key words: Private Equity , Value Creation, Buyout, Leverage, LPs, GPs.

Résumé :

Les activités de capital-investissement ont connu une croissance spectaculaire depuis les années
1980, dépassant les 4 trillions de dollars en 2021. Malgré la surperformance présumée par
rapport aux marchés publics, il existe une grande dispersion entre les performances des
différents fonds de capital-investissement : certains réalisent des bénéfices systématiquement
élevés, d'autres détruisent du capital.
L'objectif de cette thèse est de fournir une revue de la littérature théorique et empirique de ce
secteur en pleine expansion en Afrique, et de répondre à la question de recherche suivante :
Quel est l'impact de l'investissement en private equity sur les entreprises africaines ? et quels
sont les facteurs de succès qui déterminent la performance des entreprises soutenues par le PE
?
Tout d'abord, nous présenterons un historique du secteur, qui comprendra quelques définitions
clés, un bref historique, les facteurs de création de valeur et les performances historiques de la
classe d'actifs.
Enfin, nous discuterons des facteurs de succès qui déterminent la performance des entreprises
soutenues par le capital-investissement, et dans le processus, nous synthétiserons les principaux
points de la littérature et de l'analyse et suggérerons quelques points à développer sur le
continent pour amplifier la dynamique de développement de cette industrie.
Mots clés : Capital-investissement, Capital-risque, levier, EBITDA, Cashflow.

79

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