Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
République Tunisienne
Université de Sfax
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax
Année Universitaire
2007-2008
Introduction ....................................................................................................................................................................................................................................4
Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………………………...… ……….93
Bibliographie…………………………...…………………………………………………………………………………………………...…………………96
Listes des abréviations……………………………………………………………………………………………………………………......…….108
Annexes……………………………….……………………………………………………………………………………………………………………...…...109
INTRODUCTION
On a souvent dit que la comptabilité n’est pas une science exacte au point où
certains se sont posés la question : « peut-elle dire donc le vrai ?»
Et les dix dernières années, les comptes des entreprises, quelles que soient
leurs tailles, ont démontré que la comptabilité peut " mentir ".
L’objet de notre mémoire a souvent, à travers les études et les écrits ayant traité
du sujet, renvoyé à un lien de causalité entre la comptabilité et la défaillance des
entreprises.
Même si ce lien est objectivement reconnu, il n’en demeure pas moins que la
comptabilité ne pourrait jamais être la seule variable déterminante.
Car, comme l’avait si bien formulé Goethe qui écrivait : « non seulement les
chiffres gouvernent le monde, mais encore ils montrent comment le monde est gouverné
Alors, l’entreprise n’est elle pas " la première comptable " d’elle-même et des
autres. Dans le sens où elle est appelée, en tant qu’entité juridique au sens total du terme,
de " rendre compte " aux autres de sa situation, à un moment donné de sa vie (1).
Notre présent travail de recherche doit puiser dans les deux fonctions
complémentaires. Comme partie intégrante du système d’information, la comptabilité a
pour finalité de produire des données sous la forme de documents de synthèse définis
par la loi comptable comme étant les états financiers, formant un tout indissociable.
Il est utile de rappeler que la matière fiscale a été en avance par rapport à la
matière comptable. Les législateurs ont souvent cherché à développer les instruments de
collecte des impôts et taxes compte tenu des restrictions budgétaires imposées à l’Etat.
Mais toute réforme n’est elle pas le fruit des circonstances endogènes et
exogènes, ou est-elle la conséquence d’un "diktat" comme l’affirment certains.
A double titre, d’une part parce que l’assiette imposable qui n’est autre que le
bénéfice est dégagé par la comptabilité et, qu’à ce titre, l’entreprise à souvent chercher à
rendre le poids de l’impôt moins imposant.
D’autre part, parce que la convergence entre les règles fiscales et comptables
était le point de faiblesse de ce " couple inséparable ".
Les alignements de la fiscalité, sur certaines règles comptables à travers les lois
de finances récentes sont un rapprochement positif. Il reste que les professionnels de la
comptabilité et les chefs d’entreprise soient plus diligents et vigilants pour réaliser une
information financière pérennisant, dans une certaine mesure, l’entreprise.
Nous avons précisé que l’entreprise doit gérer son système d’information pour
disposer d’une information de qualité donnant une image fidèle de sa réalité.
La comptabilité joue un rôle crucial dans le développement économique d’une nation. On
a souvent dit que " derrière les chiffres, il y a des hommes ".
On a aussi toujours jugé les dirigeants par les scores réalisés en termes de
croissance et de rentabilité des capitaux financiers et économiques utilisés. La
comptabilité est un instrument permettant d’en mesurer ces divers aspects.
Leur sincérité aussi en est un déterminant, d’où les obligations éthiques leur
incombant, et les cas de responsabilité qui peuvent leur être attribués. Nous avons assisté
les quinze dernières années à des scandales financiers, ayant donné lieu à des
implications politiques aussi, trouvant leur origine dans la transparence comptable.
comptable et financière est reconnue par les lois 1984, 1985 et 1994 comme alimentant le
(1) Elie cohen : analyse financière et comptabilité : Encyclopédie de comptabilité contrôle de gestion et Audit. Ed.
Economica.2000
(2) Information Comptable et défaillance des entreprises : Michèle Lacombe Saboly, université Toulouse, France.
Chapitre 1
L’entreprise en difficultés : concept et causes de
défaillance
Jusque là, nous n’avons pas mis l’accent sur les causes amenant une entreprise
à l’état de, ou des difficultés. Une entreprise n’est-elle pas une entité qui naît de volontés
associant des hommes, des capitaux et autres éléments matériels et immatériels. C’est une
cellule qui opère dans un corps économique et social et est sujette à des insuffisances et
des défaillances.
Tutui Daniela a indiqué que : « Selon les recherches effectuées, une conclusion
semble évidente : la notion d’entreprise en difficulté est très large, elle inclut des
dimensions économiques, juridiques, mais surtout financières. La non réalisation des
objectifs de rentabilité et de liquidité définit l’entreprise en difficulté.
Les difficultés peuvent avoir comme point de départ des causes internes ou
externes objectives et subjectives, qui s’actionnent de façon indépendante ou en inter
corrélation. Les causes des difficultés peuvent être liées à un quelconque aspect de
l’activité de l’agent économique, et la cessation de paiement constitue l’effet ultime des
dites fonctionnalités rencontrées dans l’activité de l’entreprise » (1).
L’auteur de cette thèse a conclu que les causes peuvent être liées à un
quelconque aspect de l’activité de l’agent économique.
(1) Tutui Daniela : thèse de doctorat : Le diagnostic des entreprises en difficulté Août 2001 université d’Orléans France.
Nous avons tenté, de savoir plus sur cet aspect, mais le silence et l’absence
d’informations ou " d’intérêts" nous ont empêchés de donner une précision appuyée
de preuves statistiques fiables.
C’est la raison pour laquelle nous avons réservé une partie importante à la
place de la comptabilité, du rôle joué par la réforme comptable initiée en 1996.
Elles ont plus un caractère familial que « pluri social ». L’ouverture du capital des sociétés
anciennes demeure difficile et limitée.
Guy Michoud dans son article cité ci-dessus précise que : « En première
approche de notre recherche sur cette problématique, l’analyse des résultats de deux
études portant sur les causes des défaillances d’entreprises (CNME-1976, CEPME-1986),
nous amène à constater, que les causes accidentelles (endogènes) et conjoncturelles
(exogènes), ne représentent que des fréquences relativement faibles : 7.5% et de 8.2%.
Toutes les autres causes, soit 84.3% impliquent totalement le ou les dirigeants
dans leurs comportements managériaux. »
Constant Djama ajoute à ce propos : « sur la période étudiée, il ressort que les
dirigeants adoptent des choix financiers et comptables "tactiques" correspondant à un
pilotage à vue et permettant de présenter l’image de l’entreprise auprès des partenaires. Il
semble donc qu’aucune véritable stratégie dans les choix comptables et financiers ne soit
adoptée ».
(1) Michéle Lacombe Saboly : Maître de conférences en sciences de gestion université de Toulouse.
(2) Article issu d’une thèse de doctorat (27-10-1995) : Guy Michoud. université Pierre Mendes France, Grenoble II.
(3) Article de Constant Djama, les profils financiers et comptables des entreprises en difficulté, université de Toulouse 1.
Il est vrai que les chefs d’entreprises cherchent à agir sur les divers coûts ; ils
considèrent, selon notre propre expérience, que le coût relatif aux honoraires du travail
de l’expert comptable est disproportionné par rapport à l’avantage.
Nous avions rappelé ci haut que les états financiers forment un tout
indissociable et inter - dépendant. Ces états représentent, entre autres intérêts, un intérêt
pour les dirigeants, les actionnaires et les autres tiers ; c’est de connaître la situation
financière et d’apprécier la performance.
Ceci étant, dans le cadre de notre présent mémoire, nous allons tenter de mettre
en évidence certains indicateurs susceptibles de mesurer la défaillance.
« Elle intervient lorsque l’exploitation ne peut plus faire face à son passif
exigible au moyen de son actif disponible (J.F.Malecot). Elle se reflète, alors par le
manque de rentabilité de l’entreprise, c'est-à-dire son incapacité à engendrer des
bénéfices et donc à s’autofinancer (H.OOGHE et C.VAN WYMEERSCH) (1).
Le bénéfice n’est-il pas le niveau du PLUS dégagé par l’entreprise d’un début
de période à sa fin. Il mesure donc " son enrichissement " et est désigné comme étant "un
signe de sa bonne santé".
Comptablement, il est un élément de ses capitaux propres. Son contraire, qui
est la perte, produit des effets contraires et pervers par rapport à la mesure de santé de
l’entreprise. Un diagnostic et une analyse couvrent plusieurs éléments dont la mesure de
la performance.
Le tableau suivant, récapitule l’état de santé de l’entreprise (2).
(1) Crucifix F. Derdini A. : Symptômes de défaillances et stratégie de redressement de l’entreprise. Edition Maxima.
(2) Crucifix F. Derdini A. : Symptômes de défaillances et stratégie de redressement de l’entreprise. Edition Maxima .
Une entreprise dont le cycle d’exploitation boucle sur une trésorerie négative
de manière répétitive est menacée et ne pourrait, à moyen terme, que se diriger vers une
situation de défaillance.
Nous avons indiqué dans les développements antérieurs, que parmi les causes
de la défaillance, il existe certaines d’origine interne. Parmi les plus significatives, nous
citons les causes d’origine financière.
« Les études menées par l’INSEE (organisme chargé des statistiques et des
études économiques en France) mettent en évidence que 20.6% des entreprises
défaillantes déclarent avoir souffert directement d’une insuffisance de ressources propres,
et que 21.8% d’entre elles, d’en avoir subi indirectement les conséquences.
(1) l’entreprise en difficulté, 3iéme éd. Delmas 2002 (source INSEE - BODAC 1996)
(2) Le diagnostic financier. La revue fiduciaire, 2iéme édition, 2001.
Utilisée jusqu’au début des années 1970, et encore par beaucoup jusqu’à nos
jours, par les banques essentiellement. Cette conception demeure centrée sur la solvabilité
et la liquidité, l’équilibre financier de l’entreprise est apprécié à travers sa capacité à
couvrir ses engagements exigibles par ses actifs liquides.
Cette conception dite de l’analyse de l’équilibre financier à travers le
patrimoine, au sens large, se définit par la contrainte de solvabilité s’imposant à toute
entreprise.
Selon cette conception, ancienne, le bilan est un inventaire à un instant donné
des biens physiques ou financiers et des dettes de l’entreprise au sens large. Autrement, il
y a lieu de déterminer le patrimoine net, comptablement, dégagé par le bilan et arrêté à
une date donnée et revenant aux propriétaires. C’est l’actif net, la situation nette, sans
autres retraitements.
La solvabilité est l’aptitude de l’entreprise à régler ses dettes, toutes les dettes
autre que le capital social, dans l’hypothèse d’une cessation d’activité suivie d’une
liquidation.
La deuxième approche repose sur la couverture des emplois stables par les
ressources stables.
Cette conception dite fonctionnelle, par fonction de l’équilibre financier,
repose sur une distinction entre ce qui est stable, comme ressources et emplois, et ce qui
est dynamique, autrement évoluant en fonction du cycle d’exploitation de l’entreprise.
Les financiers prudents essaient d’agir sur les composants du B.F.R, pour que
la trésorerie ne soit pas gênée, ou du moins demeure proche de ZERO. Cette trésorerie
peut apparaître comme l’expression de l’équilibre financier optimal.
Emplois Ressources
Emploi de nature commerciale et
industrielle :
Immobilisations
B.F.R. correspondant
Fonds propres
Dettes financières
Emplois à caractère financier
(dont concours bancaires courants)
L’analyse financière statique, du,(ou des), bilan explique en partie les effets des
décisions de gestion des dirigeants, des gestionnaires, qu’ils continuent d’exercer sur la
situation financière de l’entreprise, à une date donnée.
La notion de déclin (ou de détérioration) est définie (Wehtten 1988) comme une
dégradation. Selon (D’Aveni 1989), plusieurs types de déclin existent :
Le déclin soudain (échec rapide d’une firme suivi de la faillite) ;
Le déclin graduel (dégradation continue puis faillite) ;
Le déclin persistant (processus de dégradation qui diffère la faillite de
plusieurs années) ». (1)
Autre élément comptable et financier que l’on peut dégager des états financiers,
et qui nous semble fort important, c’est la capacité d’autofinancement. Comme son nom
l’indique, il s’agit de mesurer la capacité, disons le, créative d’épargne dégagée par
l’entreprise pour elle-même, avant distribution de dividendes.
(1) Article de Constant Djama : les profils financiers et comptables des entreprises en difficulté, université de Toulouse 1.
Résultat net
Si elle est élevée, cela signifie que l’entreprise rémunère bien ses capitaux
propres, et les améliore aussi. Dans le jargon financier, ce ratio est aussi appelé le ROE
(Return On Equity).
(1) Hervé Hutin : Toute la finance d’entreprise en pratique : éd. Organisation, 2ième édition 2002.
Résultat économique
Capital économique
L’étude de ces trois ratios est importante pour une entreprise qui commence à
montrer un essoufflement et des difficultés d’exploitation et de trésorerie. Elle est plus
importante quand elle se situe dans l’espace et dans le temps.
Elle est significative pour :
Soit enrayer les causes des insuffisances.
Soit anticiper l’avenir.
Les indices dégagés par les principaux agrégats tirés du tableau des soldes
intermédiaires de gestion, et les variations, pourraient éventuellement donner les
éléments des décisions correctives.
« A partir de l’étude des ratios financières, Mueller et Barker (1997) analysent
les organisations en déclin ayant subi ou non un redressement. Ils concluent que le déclin
est souvent le résultat plus ou moins direct de la détérioration de la demande et/ou de
celle des ressources de l’organisation et que cette dégradation s’étend, en moyenne, sur
une période de 6 ans.
L’état de détérioration peut être linéaire (dans le cadre d’un processus de déclin
ou d’une trajectoire de déclin).
Performances
économiques
et financières
Trajectoire de déclin
Détérioration
- de la demande :
diminution des ventes
augmentation des stocks
- des ressources :
humaines (plans sociaux,
démissions de cadres, fuite de
Juin 2008 30 FSEG
compétences)
matérielles (stagnation ou
désinvestissement, obsolescence,
Mémoire en vue de l’obtention du diplôme national d’expertise comptable
Entreprises en difficultés
(Niveau de croissance des difficultés)
(1) Article de Constant Djama : les profils financiers et comptables des entreprises en difficulté, université de Toulouse 1
Si nous allons nous limiter à lire les conséquences chiffrées, le sujet devient
facile. La réalité de l’entreprise est là, comme la réalité qu’un être humain atteint d’une
maladie quelconque, diagnostiquée ou non. Mais faut-il disposer aussi d’un " bon
diagnostic " pour prévenir la dégradation, agir et guérir, ou fuir vers l’avant en acceptant
la fatalité.
Un chef d’entreprise, avisé et loyal, ayant conscience des causes, des effets et
des mesures à prendre, pour agir sur les origines des diverses causes dont une partie est
rappelée ci haut ; des effets que vont avoir sur les divers intervenants dans l’entreprise et
des mesures à devoir prendre ; se doit de se poser certaines de ces questions :
Existe-t-il encore un avenir compte tenu des causes des difficultés
auxquelles l’entreprise est confrontée ?
Doit aussi savoir les apprécier à leur juste valeur et les classer par
ordre de gravité, et partant de priorité pour pouvoir en agir dessus ;
Doit aussi savoir si les difficultés sont structurelles, conjoncturelles, et
trouvant leur origine dans un passé assez long qui, effets cumulés dans
le temps, ont amené à une situation d’impasse ou d’inertie partielle ou
totale. A chaque situation un effet, à chaque effet une ou plusieurs
causes et un/ou plusieurs remède.
Où se situe l’entreprise par rapport à son environnement financier,
économique, juridique et social ?
Est –elle –en cessation de paiements ?
Et toutes les autres questions que doit se poser le/ou les dirigeants.
Il faut rappeler une réalité humaine ; c’est que l’homme n’aime pas être jugé.
Mais il doit se dire que dans le monde de l’entreprise, le subjectif ne doit pas
avoir de place. Partant d’une réalité donnée, à savoir la difficulté au sens large, il doit être
objectif et travailler par objectif.
Dans cet état des choses, le diagnostic d’une entreprise en difficultés peut
rencontrer plusieurs restrictions qui pourraient rendre la situation plus difficile :
Le recueil d’informations, à l’intérieur ou de l’extérieur, relatives à la
situation de l’entreprise ;
Le temps imparti au diagnostic ;
Le manque de moyens financiers pour l’opération de diagnostic ;
Le risque de ne pas pouvoir identifier les difficultés en profondeur ;
Et surtout l’attitude des gestionnaires et des managers.
Nous disons que les chefs d’entreprises agissent dans de telles situations
comme "des petits enfants". Ils essaient de "se cacher et de cacher" une réalité attendant
des jours meilleurs.
La culture ambiante est aussi un facteur qui n’aide pas à la prise en charge
d’une réalité, qui, aussitôt apparue est plus facilement remédiable « La prévention est,
par essence, destinée à porter remède à des atteintes apportées au bon fonctionnement de
l’entreprise dans la mesure où elles ont été détectées suffisamment tôt pour que ne soit
créée "une situation irrémédiablement compromise". (1)
Nous nous sommes basés sur un article récent. (2) L’auteur de l’article
(Président de la commission de suivi des entreprises économiques) « a fait un rappel
historique de la problématique de l’entreprise en difficulté en Tunisie, pour mieux
comprendre le contexte tunisien, la culture des dirigeants, et de surcroît leur réaction face
à l’avènement de la loi 95-34 et les lois subséquentes.
(1) Bernard Meille : les avantages de la médiation économique R.F.C. n°298-Mars 1998
(2) Colloque à Tunis le 11 et 12 Décembre 2006 : Tunisie ; elles ne veulent pas de S.O.S entreprises par Mbarek Khamassi
Le rapport insiste sur deux aspects fondamentaux contribuant, dans les temps
« dits modernes », à assurer une certaine viabilité et pérennité, à savoir :
L’importance des capitaux propres.
Et l’assistance toutes spécialités confondues.
L’article de Mr. Mbarek Khamassi précise aussi : « que les entreprises de petites
tailles sont les plus vulnérables et manquent d’immunité face aux difficultés rencontrées.
A l’inverse, le nombre des entreprises de grande taille (employant plus de 200 personnes
selon l’expression de l’auteur) soit 69 entreprises au cours des 10 dernières années est très
faibles, pour la simple raison que ces entreprises résistent mieux aux difficultés et sont
(1) Rapport du Center for Administrative Innovation in the Euro - Méditerraneau Region (Tunisie)
Il ne s’agit pas de délation, mais, dans une confidentialité totale (code des
devoirs professionnels et de l’entreprise obligent) de faire prendre conscience au chef
d’entreprise de sa situation et des possibilités de redressement s’il réagit très vite.
Il est impératif de dire que la prévention n’est pas " l’antichambre de la faillite"
et qu’il vaut mieux agir par une négociation que par un recours judiciaire.
(1) Denis Voinot : Droit économique des entreprises en difficulté. L.G.D.J. 2007 P-79-
Chapitre 2
Rôle de l’expert comptable dans la prévention des
difficultés économiques
Il va sans dire que son rôle ou intervention ne serait plus efficace que quand
cette dernière est réalisée au moment opportun. Car, réclamer "le remède miracle", quand
la situation est compromise serait sans intérêt.
Il n’y a pas de "sous entreprise", autrement, il doit apporter son intérêt et son
assistance à toute entreprise quelle que soit sa taille. Car, nous considérons que l’expert
comptable se doit de cultiver, tout autour de lui, ce qu’on appelle la culture de
l’entreprise ; et doit même apporter une certaine assistance pédagogique au chef
d’entreprise.
thème s’intitule ainsi : définition et pilotage stratégiques : une mission de conseil pour
l’expert comptable ; analyse des enjeux et de la problématique ; proposition d’une
méthodologie et d’un support. L’auteur du mémoire précise : « le segment marché le
plus important pour l’expert comptable est celui des très petites et des petites entreprises.
Le taux de pénétration y est supérieur à 80% et la quasi-totalité des clients présente un
effectif inférieur à 50 personnes (salariés).
Les petites et très petites entreprises doivent, comme les grandes entreprises,
faire face à un environnement en mutation perpétuelle et prendre les mesures correctives
nécessaires.
conseils qu’il a à prodiguer, le mettent, avec les dirigeants, comme étant parmi les
personnes les mieux à même pour prévenir et pour détecter les risques de difficultés
auxquelles l’entreprise pourrait se trouver exposée.
Une statistique fort éloquente montre que le concept de l’entreprise, dans son
cadre sociétaire, demeure, jusqu’ au 21 siècle peu développé. Puisque « le nombre global
des personnes physiques exerçant une activité industrielle ou commerciale inscrites au
fichier de l’administration fiscale, s’élève à fin octobre 2005, à 409 744 contribuables,
dont 319 774 contribuables se déclarent sous le régime forfaitaire d’imposition, avec un
impôt de 50d par contribuable et par année et représente 0.20% de l’ensemble des
Cela nous conduit à dire que l’expert comptable conseil se doit d’encourager à :
La création et au développement de la culture sociétale ;
A travers notre modeste expérience dans le temps, nous avons rencontré cette
perception qui est fort préjudiciable à l’esprit d’entreprise, à l’entreprise, aux associés et
aux tiers.
(1) Mabrouk Maalaoui : la nécessaire mise à niveau, Revue Comptable et Financière, n°71-2006
(2) Alain Mikol : Revue Française de comptabilité n° 312-Juin 1999
( Il ajoute que : « les PME représentent 60% des salariés en France et génèrent
chaque année, la moitié de la valeur ajoutée du pays ».
Face à ce constat et réalité d’un pays, figurant parmi les 10 économies fortes
dans le monde, nous ne pouvons qu’affirmer que le rôle de l’expert comptable conseil,
dans les petites et moyennes entreprises, est vital et primordial.
Nous partons d’un constat juridique ancien et confirmé par le code des sociétés
commerciales, la loi 93-2000 du 03-11-2000 et lois subséquentes.
Ce dernier a introduit franchement une notion dite de " dirigeant avisé et loyal". Cela
suppose que le dirigeant a une obligation de savoir gérer. Partant de là, il devient
responsable au cas où il commettrait une faute de gestion de nature préjudiciable à
l’intérêt social, à la société et aux tiers.
Etre dirigeant, c’est être mandataire. Ce mandat implique qu’il faut avoir des
comportements de nature à dégager des performances susceptibles de donner de la
valeur ajoutée au capital initial.
Le dirigeant est confronté à une question fondamentale : « Quel est l’objectif de mon
entreprise ? »
De la découlent d’autres questions :
- quels moyens mettre en œuvre ?
aux comptes), comme nécessaires (existence de budgets pour éviter le dérapage des
charges), comme inévitables, contre – pouvoirs (contrôle classique pour une partie des
personnels de l’organisation dotés généralement d’un fort pouvoir de négociation) ou,
enfin, comme appartenant au domaine réservé à la direction générale en relevant plus de
l’art du dirigeant que de la science ».
Dans cette partie de notre mémoire, et après une expérience encore modeste,
nous pensons que nos dirigeants n’ont pas, ou le plus souvent selon nous, refusent, de se
convertir et d’obéir à une réalité, à savoir que l’entreprise ne peut pas :
naître sur un « coup de tête »,
évoluer au « bon vouloir et humeur de ses propriétaires dirigeants »,
être à l’infini protégée par la fatalité.
Devant de telles réalités, anciennes et aigues de jour en jour, devons- nous nous
suffire et satisfaire de la comptabilité comme un lieu d’archivage et d’histoire de
l’information financière.
Devons-nous subir la comptabilité, continuer à la percevoir comme un outil de
calcul de l’impôt ?
Pour des raisons techniques et culturelles (Malo, 1992), les dirigeants français se
sont orientés vers des instruments moins contraignants : ratios, graphiques et tableaux de
bord.
(1) Extrait du manuel organisation et gestion de l’entreprise, éd. Dunod 3 iéme édition, page 17.
(2) Henri Bouquin (1998, page 409), le contrôle de gestion éd. PUF
Ce dernier terme est utilisé pour la première fois dans la littérature en 1932 par
Salet et Voraz (1946) « Les graphiques sont pour l’entreprise ce que les courbes de fièvre
sont pour les malades : de leur état de santé, la représentation visible et frappante » (1).
Ces tableaux de bord trouvent de plus en plus leur place dans un monde à haut
degré de risques, et où la turbulence de l’environnement financier, social, national et
international est présente : les tableaux de bord sont établis en sous traitant des données
antérieures, tirées de la comptabilité, dans une vision rétrospective et se projetant dans
une dynamique prospective.
« Dés 1992, Kaplan et Norton proposent dans plusieurs articles de gérer les
organisations à l’aide d’indicateurs financiers et non financiers conçus autour de deux
préoccupations premières : atteindre la cible, et non pas seulement revoir le chemin
parcouru (critique des systèmes de reporting) et créer de la valeur, et non pas simplement
minimiser des coûts (critique de la comptabilité analytique) (2).
(1) Jean Louis Malo, encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit. Economica 2000
(2) Jean Louis Malo, encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit. Economica 2000
Elie Cohen : Analyse financière et comptabilité, encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit. Economica
(1)
2000.
Il est facile de constater les difficultés « ce qui ne marche pas bien », mais ce qui
est difficile c’est de savoir prendre des décisions face aux défaillances apparues.
Mais nous voulons réinsister sur un point de droit, et de responsabilité assez important,
primordial dans la gestion des entreprises.
L’article 198 alinéa 1 du code des sociétés commerciales a précisé ce qui suit :
« les membres du conseil d’administration exerceront leurs fonctions avec la diligence
d’un entrepreneur avisé et d’un mandataire loyal »
(1) Claude grenier : système d’information et comptabilité, encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit.
Economica 2000.
Dans le même ordre d’idée, et selon notre expérience (huit ans presque), il nous
semble peu réaliste de dire que les entreprises tunisiennes, dans leur diversité, par leur
taille et leur statut juridique, et de surcroît celles faisant face à des difficultés
économiques puissent disposer de ce qui est appelé « un système de veille stratégique »
leur permettant d’élaborer dans des délais courts un programme d’action rigoureux.
Nous avons jusque là mis l’accent sur le rôle de la prévention et avons aussi
avancé, par référence à des travaux de recherche et à l’article publié par Mr Mbarek
Khamassi, au rapport du C.A.I.M.E, que l’une des causes fondamentales de la difficulté
est la sous capitalisation des entreprises tunisiennes.
Cette loi est vitale d’un point de vue économique et social. La poursuite de
l’activité signifie que l’outil économique ne s’arrête pas et ne peut donc causer une
rupture dans les diverses chaînes dont l’entreprise constitue un maillon.
Car, casser un maillon est source d’autres difficultés à d’autres agents économiques qui, à
leur tour, risqueraient de se trouver en situation de difficultés avec un effet "boule de
neige", avec les incidences multiples.
Le maintien des emplois signifie aussi que l’équilibre social ne soit pas affecté,
que le pouvoir d’achat ne l’est pas aussi et que la vie économique ne se trouve pas
atteinte. Une telle loi organique ne peut répondre à ses objectifs que si toutes les parties
concernées soient opérationnelles dans son application.
Annoncer, ou s’annoncer, que l’on est en difficulté est synonyme d’échec. Or, il
est difficile pour un homme encore plus, pour un chef d’entreprise, d’annoncer
publiquement ses difficultés et son échec.
Gérard Cornu, sénateur français disait à l’ouverture d’un colloque tenu en mars
2006 : « maîtrisez vos difficultés : les nouvelles mesures de sauvegarde des entreprises » :
« Dans un contexte de compétition économique exacerbée, une adaptation du droit des
entreprises en difficultés s’est avérée indispensable. L’enjeu économique et social est de
taille : chaque année, prés de 90% des procédures se concluent par une liquidation
judiciaire, 50.000 entreprises déposent leur bilan et 200.000 salariés sont concernés.
Il était donc urgent d’agir et de remédier à une situation de plus en plus insupportable ».
Notre expérience nous a, jusque là, permis de constater que la comptabilité est
un des maillons les plus forts dans la survenance des difficultés des entreprises. Certains
ont fait d’elle un " art du consensus ". (1)
Sur ce sujet, nous pensons que le débat est loin d’être clos, et que le chemin est
encore long tant que la comptabilité demeure "otage" d’une connotation fiscale. La
profession d’expert comptable a un rôle à jouer, c’est celui d’inverser la tendance.
Elle se doit d’être " fournisseur de confiance " pour toutes les parties
intéressées par l’information comptable citées par le cadre conceptuel de la comptabilité
financière (décret 97-524 du 30-12-1996). Mais comment, à l’échelle nationale, cerner la
quantité d’entreprises en difficultés.
Les statistiques semblent ne pas exprimer une situation objective ; car il est
difficile ou quasiment impossible de pouvoir cerner avec réalisme et exactitude le
nombre d’entreprises en difficultés.
(1) article de Mattieu Autret et Alfred Galichon : la comptabilité peut-elle dire vrai,
La loi 95-34 n’a pas été suivie de grands effets, semble –t-il : « en premier lieu,
nous estimons que la première réaction des chefs d’entreprise à la promulgation de ladite
loi a été entachée de suspicion, d’attentisme et de réserves.
Ce n’est pas facile à se faire admettre par les dirigeants comme étant en
difficultés. C’est encore mal perçu par la société. A vrai dire c’est le synonyme de l’échec
social, la perte de prestige, le rejet par la société..... » (Mbarek Khamassi).
Sur la base d’une telle affirmation, pourrions nous utiliser des statistiques
plausible, à ce sujet la réponse paraîtrait difficile ; surtout quand on lit dans le même
article « le nombre d’entreprises ayant bénéficié des dispositions de la loi de 1995 à fin
2005 est de 1 763 entreprises.
L’adhésion s’est faite selon un rythme variable, d’une année à l’autre pour
plusieurs causes internes à la loi, que nous essayerons d’expliquer plus tard, mais aussi
pour des facteurs liés à la conjoncture économique.
Or, les statistiques des défaillances financières, établies par l’I.N.S.E.E. (France),
donnent les chiffres suivants :
Nombre total
Année
(arrondi)
1966 8000
1973 9000
1975 15 000
1990 46 000
1993 63 000
1996 65 000
1998 47 000
2000 40 000
2002 43 000
Ces statistiques reflètent l’état général de l’économie car il est évident qu’en
période de crise les défaillances d’entreprises se multiplient (1).
Dans l’absolu, nous dirions non, mais le jugement serait beaucoup plus grave
pour une entreprise dont tous les composants sont entamés. D’ailleurs, avant d’aller vers
l’étude des aspects et des étapes du redressement, rappelons que la loi a utilisé
l’expression "Alerte".
Pour reprendre les statistiques citées par Mr. Mbarek Khamassi, est qui nous
semblent peu réalistes ; comparativement aux rapports émis par certains organismes
internationaux ; il nous paraît plus objectif et pertinent de resituer le cas des entreprises
en Tunisie puisque le rapport final de la banque mondiale (23 juin 2004) contenait l’idée
suivante : « le présent rapport montre que ces dirigeants d’entreprises (administrateurs
et gestionnaires) et commissaire aux comptes ne se conforment pas toujours aux
obligations comptables et d’audit, ce qui peut avoir un impact défavorable sur l’économie
tunisienne. Les dirigeants d’entreprises doivent changer de culture, passant d’une
situation de dissimulation de la situation financière et des performances ou de
manipulation des résultats pour réduire l’impôt, vers une situation de transparence totale
en laissant purement et simplement les chiffres traduire la réalité ».(2)
(1) Droit des affaires, Yves Guyon –Economica 9ième ed – page 2/3
(2) rapport de la banque mondiale sur le respect des normes et code comptables (RRNC) en Tunisie. Rapport final
Octobre 2006.
Une telle mise en demeure ne peut avoir qu’une double signification pour les
chefs d’entreprises et les professionnels des chiffres :
Le secteur industriel tunisien est dominé par des micros entreprises et des
petites et moyennes entreprises (PME). Parmi les 84 500 entreprises (mis à part les petites
structures individuelles) on relève 83% de micro entreprises (moins de 6 employés) et
15% de PME (effectif entre 6 et 100 employés).
tunisienne relative à la responsabilité des administrateurs est adéquate, mais sa portée n’a
pas encore été testée en pratique.
La détection des causes à partir de signes avant coureurs n’est pas du seul
ressort de l’expert comptable. La prévention ne peut jamais avoir lieu si on continue à
épouser de telles pratiques dénoncées par certains organismes "responsables ".
Cela nous amène à nous poser d’autres questions sachant qu’on avait déjà
dessiné précédemment les contours de l’entreprise en difficulté. Un des points
caractérisant crucialement une entreprise qualifiée de telle, c’est généralement l’état de la
cessation des paiements. Bien évidement, comptablement, l’état de cessation des
paiements (E.C.P) est établi en considération des données du bilan (que faire donc quand
la comptabilité est fausse, non fiable et non vérifiable ?).
« Toutefois cet état n’est pas une notion purement comptable fondée
notamment sur le caractère négatif du montant des capitaux propres ; il s’agit d’une
notion économique et financière dans laquelle doivent être intégrés des éléments qui ne
figurent pas au bilan tels que des crédits temporaires de campagne ou des découverts
passagers (Cf. Aix 5 juin 1987, D 1988 son.41 Obs Honorat). Il ne doit pas non plus être
confondu avec des notions voisines, et notamment avec l’insolvabilité (1).
Or, et dans de nombreux cas que nous avions rencontrés, les difficultés, si elle
sont décelées en temps utile, pourront être résolues par l’entreprise elle-même, sans
qu’aucun tiers n’ait à intervenir dans la gestion. Déceler très tôt les difficultés implique
l’existence d’un système d’information fiable.
Que signifie le terme acte lorsque la 1ière loi française du 1er mars 1984 parle
plutôt de "faits" de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. La version
arabe de l’article 6 utilise l’expression « » أعمال تهدد استمرار نشاط المؤسسةPar opposition à tous
les actes menaçant l’activité et non la continuité de l’entreprise.
Mais sa fonction essentielle est l’émission d’un jugement sur les états financiers.
Or, précisons que la certification ne garantit pas la qualité des informations fournies aux
utilisateurs des états financiers. On dit que le C.A.C. est le professionnel rémunéré par
l’entreprise "pour critiquer éventuellement ceux qui l’ont désigné ".
Une règle ou principe que le C.A.C. est tenu d’observer : la non immixtion
dans la gestion. Toutefois, certaines de ses observations peuvent avoir des conséquences
sur l’opportunité de certains actes de gestion :
L’appréciation de la situation financière, ainsi que certains actes ou
choix relevant de la politique générale (d’ordre comptable et juridique)
de l’entreprise passe par la recherche des informations fiables à la
formulation de son opinion qui ne saurait ne pas remonter jusqu’à la
politique de gestion de l’entreprise.
L’obligation qui lui est faite d’alerter sur les difficultés de l’entreprise
rend difficile le respect de la non immixtion.
La loi 93-2000 ayant promulgué le code des sociétés commerciales a institué des
règles intéressantes. Les lois subséquentes quant aux seuils du capital social imposés aux
S.A.R.L. et aux S.A., les ayant ramenés à des niveaux insuffisants, compte tenu des
diverses contraintes, sont pour ne pas " sécuriser l’entreprise " quant aux équilibres
structurels des capitaux propres.
Mais cette loi n’a pas fait référence à la loi sur le registre de commerce qui
aurait, par son respect, devenir plus efficace. Cependant, le C.A.C. n’est pas du tout le
garant de la pérennité de l’entreprise. Il n’a pas un rôle actif de recherche systématique
des difficultés des entreprises et encore moins de leurs solutions.
Toutefois, il doit conserver une attitude vigilante et attentive quant aux situations
porteuses de risques.
Nous pensons qu’il n’y a pas de critère absolu permettant d’apprécier que la
situation de l’entreprise soit définitivement compromise.
L’article 388 stipule : « si les comptes ont révélé que les fonds propres de la
société sont devenus en deçà de la moitié de son capital en raison des pertes, le conseil
d’administration ou le directoire doit dans les quatre mois de l’approbation des comptes,
L’article 270 stipule : « sous réserve des dispositions de l’article précédent les
commissaires aux comptes ainsi que les experts sont astreints au secret professionnel
pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à l’occasion de
l’exercice de leurs fonctions.
Les commissaires aux comptes doivent également signaler à l’assemblée générale les
irrégularités et les inexactitudes relevées par eux au cours de l’accomplissement de leur
mission. En outre ils sont tenus de révéler au procureur de la république les faits
délictueux dont ils ont eu connaissance sans que leur responsabilité puisse être engagée
pour révélation de secret professionnel. »
chaque fois qu’il les lui demande, tous les renseignements dont elle dispose. Elle informe
le président du tribunal de toute entreprise dont les pertes atteignent le tiers de son
capital. Elle est chargée également de proposer le plan de redressement des entreprises.
Elle émet obligatoirement son avis sur les plans de redressement soumis au tribunal ».
L’article 142 du code des sociétés commerciales stipule que : Si les documents
comptables font apparaître que les fonds propres de la société sont inférieurs de moitié au
capital social suite aux pertes qu’elle a subies, une assemblée générale extraordinaire sera
convoquée dans les deux mois de la constatation des pertes pour se prononcer, s’il y a
lieu, sur la dissolution anticipée de la société. Si la dissolution n’est pas décidée, la société
est tenue, au plus tard à la clôture de l’exercice suivant, de réduire ou d’augmenter son
capital d’un montant au moins égal à celui des pertes.
Cette augmentation du capital social peut être réalisée par incorporation des réserves ou
par réévaluation de ses fonds propres. En cas d’inobservation des dispositions ci-dessous,
tout intéressée peut demander en justice la dissolution de la société, le tribunal peut
accorder à la société un délai ne pouvant excéder six mois pour régulariser la situation ».
Nous avons tenu a présenter ces dispositions d’ordre légal pour situer le degré
de difficultés énormes, et de divers cas de responsabilités auquel le commissaire aux
comptes pourrait, éventuellement, se trouver soumis.
organes, et instance devant des cas où seul l’intérêt général se trouverait sujet à
interprétation.
Nous pensons que les juristes trouveront dans toutes ces dispositions grande
matière à réflexion, débats et recherches. La jurisprudence nous éclairerait aussi sur ces
divers points, au passage nombreux et complexes.
Nous signalons qu’en droit français, les juristes distinguent " deux niveaux
d’alerte " ; ce qu’ils ont appelé l’alerte restreinte et élargie.
Notre propos n’est pas de faire de notre travail un sujet de recherche juridique,
mais de se situer par rapport à une problématique professionnelle de connotation
juridique.
Le C.A.C. a parfois le devoir de prendre l’initiative d’une information de
contrôle lorsque survient une situation ou événement assez grave selon le cas, pour
constituer un fait délictueux, pour menacer la continuité d’exploitation ou pour justifier
une convocation par lui de l’assemblée des actionnaires.
La nature des " faits délictueux " est définie par les dispositions pénales du
droit des sociétés en toute autre matière lorsque le fait délictueux est susceptible d’avoir
en lui-même, ou par les sanctions auxquelles il peut conduire, une incidence significative
sur la situation de la société.
L’article 233, alinéa 2 de la loi française du 2 juillet 1966 s’intéresse les faits
délictueux dont les C.A.C. "ont eu connaissance " ; L’article 457 de la même loi vise la non
–révélation par le C.A.C. des faits délictueux " dont il aura eu connaissance ".
En conséquence, nous disons que la connaissance par le C.A.C. des faits qui
sont éventuellement de nature à compromettre la continuité d’exploitation s’inscrit dans
le cadre habituel et permanant de la mission ; à ce point de vue, la procédure d’alerte se
greffe sur la mise en œuvre de la mission " traditionnelle".
Mais une telle mention, nous le pensons, n’est pas exclusive du déclenchement
de la procédure d’alerte ; autrement ne " détaxe" pas le C.A.C. du respect de l’obligation
du déclenchement de la dite procédure.
était paraît sur le plan théorique assez plausible et aurait pu constituer un apport
impressionnant permettant de détecter les premiers symptômes de difficulté dés leur
apparition et d’enclencher un dispositif d’urgence impliquant plusieurs partenaires de
l’entreprise, en plus de la commission de suivi des entreprises économiques et du
président du tribunal de première instance n’a malheureusement, fonctionné que
timidement ».
Chapitre 3
Son Rôle dans la reprise
La loi 95-34 et celles qui l’ont suivie et enriché avaient essentiellement pour
objectifs le redressement des entreprises consistant à :
Les aider à poursuivre leur activité ;
A maintenir les emplois ;
A payer leurs dettes pour éviter les autres gaspillages et dégats
économiques pouvant être répercutés sur les créanciers.
Nous restons dans le cadre de la loi 95-34 en signalant que le tribunal estime que
l’entreprise est en mesure de continuer son activité et qu’elle a une chance d’être
redressée, une procédure de redressement judiciaire est ouverte.
Commence une période d’observation, entraînant des changements et dont la durée est
variable suivant le type de régime appliqué. A la fin de cette période, le tribunal arrête ou
rejette un plan de redressement et ordonne l’une des trois issues suivantes :
Plusieurs choix financiers s’offrent sans l’angle du droit, et en vertu des articles
142 (S.A.R.L.) et 388 (S.A.) du code des sociétés commerciales ; les entreprises sont
25%
87.7%
88.9%
20% 89.2%
90.3% 89.9% 89.4%
15%
10%
10.0%
8.5%
5% 8.7%
7.3% 7.5% 8.1%
0% 2.3% 2.4% 2.3% 2.6% 2.6% 1.4%
Cession
Continuation
Liquidation
Toutes études montrent en effet que les actions que nous réalisons portent sur
des entreprises qui ont au moins 5 à 6 années d’existence. Les entreprises de moins de 5
ans meurent avant qu’on ait pu avoir connaissance de leurs difficultés »
Il ajoute : « nous ne pouvons nous contenter d’un seul clignotant (de difficultés
bien sûr), le risque d’erreur serait trop grand.
Aussi, un faisceau d’indices est-il nécessaire. Le premier est sans aucun doute le non
dépôt des comptes de l’entreprise au greffe : 90% des S.A.R.L. et 74% des S.A. qui cessent
de fournir leurs comptes annuels déposent leur bilan dans les 24 mois suivants… »
Que la reprise soit faite par des tiers étrangers à la société en difficulté ; que la
reprise de l’activité, autrement la redynamisation de l’entreprise, soit réalisée par les
propriétaires anciens ; toute reprise nécessite une injection " d’argent frais".
S’il s’est trouvé réellement que l’entreprise en difficulté a des actifs cessibles,
c'est que, dans une certaine mesure, certaines causes du déséquilibre, de l’absence de
performance, se trouvent en partie expliquées.
Toujours est-il que les solutions décrites, pour pallier les difficultés
conjoncturelles et structurelles, sont supposées se réaliser dans un cadre d’entreprise non
en cessation de paiement. Elles doivent se négocier dans un cadre hors du cadre de la loi
95-34.
de blocage est aggravée parce que les partenaires tiers, les fournisseurs, et les banques ont
perdu confiance en l’entreprise, ou plutôt dans son management.
Ils ne peuvent retrouver cette confiance perdue que s’ils se présentent avec un
dossier de restructuration et de redressement plausible, bancable et "bien ficelé". Qui
accepterait encore d’apporter des fonds à une entreprise en perte de vitesse. Donc, une
refinancement par endettement bancaire doit constituer un complément à celui réalise par
capitaux propres.
Lorsque le banquier a fait crédit, son rôle ne fait que commencer. Aussi, doit –
il savoir que des lorsqu’il a accordé un crédit à l’entreprise ; c’est qu’il a accepté le partage
des fruits du risque. Il est en quelques sortes "un associé provisoire" ou "en survis". Aussi,
il est de l’intérêt de la banque de détecter le plus en amont les difficultés des entreprises
et aussi de ne pas rester complaisant en octroyant "des crédits" à des "chefs d’entreprises"
présentant un titre de propriété d’un bien immeuble aux valeurs juridique et financière
douteuses.
Tout banquier sait, q u’en pratique, la cessation des paiements elle-même peut
être dissimulée (il en est souvent complice) très longtemps et que c’est généralement
moins d’un an avant que les différents signes décèlent une situation irréversible. A
fortiori, le décalage est encore plus important pour la simple difficulté.
Dans cette optique, l’entreprise arbitre entre des choix financiers, et le plus
souvent, doit tenir compte des avantages et des inconvénients entre les diverses sources
de financement. Mode de financement de plus en plus sollicité, il ne doit , à notre avis,
O.E.C.C.A. et C.H.C.C. : prévention et traitement des difficultés dans les entreprises -1986- Gérard-Prat, Crédit
(1)
Lyonnais.
pas cacher une situation de blocage. Autrement, il ne doit pas servir de palliatif ou de
couverture pour une situation critique.
Le fait que les financements par le leasing n’apparaissait dans les états
financiers des était source de "non transparence financière" pour un non initié comptable
ou financier surtout.
Cela permet d’avoir une meilleure lecture financière du bilan, en mettant plus
en avant l’endettement par le leasing et sa contribution d’une manière générale dans le
niveau d’endettement de l’entreprise à une date donnée, et d’apprécier son impact sur la
rentabilité.
(1) rapport de la banque mondiale sur le respect des normes et code comptables (RRNC) en Tunisie. Rapport final
Octobre 2006
Il peut être procédé à la diminution du capital pour la société lorsque les pertes
auront atteint la moitié des fonds propres et que son activité s’est poursuivie sans que cet
actif ait été reconstitué. »
يمكن أن يكون موضوع التخفيض في رأس المال إرجاع المساهمات و التخلي عن أسهم وقع االكتتاب بها دون تحريرها و
( و رأس مالها الذي انخفض نتيجةActifs immobilisés ) (1)الشركة تكوين مدخر قانوني أو إعادة التوازن بين أصول
.للخسائر
كما يمكن اللجوء إلى التخفيض في رأس المال بالنسبة إلى الشركة إذا بلغت الخسائر نصف األموال الذاتية و تواصل نشاطها
.دون أن يعاد تجميع تلك األصول
(1) en sens du doit comptable (voir N.C.T. N°1)
Par ailleurs, ils n’acceptent de souscrire que si le retour sur capital leur est
assuré, et qu’ils en sont convaincus.
Notre idée n’est pas de développer les divers modes juridiques avec les
implications en découlant d’une opération d’augmentation de capital, mais de dire que
toute augmentation correspond, pour ceux qui sont intéressés par cette opération, en une
vente d’actions réalisés à un certains prix.
Chapitre 4
Etude empirique
Nous avons destiné notre enquête aux professionnels qui sont plus à même de
refléter le comportement du chef d’entreprise d’une manière générale.
Nous avons collecté les données nécessaires à notre étude par le biais d’un
questionnaire de recherche. Ce dernier renferme, en plus des informations générales
(qualification du répondant, nombre d’années d’expérience, lieu d’implantation…), des
questions d’ordre spécifique concernant :
L’application du système comptable des entreprises et sa perception par les
dirigeants des entreprises ;
L’apport de la profession comptable dans la mise en place d’une culture
comptable ;
Les niveaux de capitalisation des sociétés tunisiennes et les causes de cette
insuffisance de capitalisation ;
Les problèmes causés par l’insuffisance du capital social ;
Les solutions financières pour corriger cette situation ;
Les causes de l’échec des dirigeants de l’entreprise en difficulté ;
Le type de sociétés se trouvant le plus menacé de difficultés économiques.
Cette conclusion est significative et se confirme, dans la pratique, car, nous avons
remarqué, essentiellement, que les objectifs du S.C.E. avancés n’ont pas été atteints.
A côté de l’aspect comptable et culturel, nous avons voulu savoir s’il y a une
relation objective entre la situation financière des entreprises souffrant de défaillances et
la pratique comptable.
Car, nous avons rencontré certaines situations où la pratique comptable en est une des
causes fondamentales de la défaillance.
objectifs tels que, d’une part, la détermination de l’assiette de l’impôt ou des droits des
tiers et des parties prenantes aux résultats et, d’autre part, l’information économique ; en
réalité le problème de la comptabilité, c’est de satisfaire au mieux ces différents objectifs,
parfois contradictoires, sans sacrifier totalement aucun ».
Oui Non
Objectifs du SCE sont atteints de manière peu satisfaisante 98 % 2%
Que le dirigeant trouve dans le SCE un outil intéressant
28 % 72 %
d’information
Obsession que la comptabilité est un instrument de
84 % 16 %
défense de ses intérêts fiscaux
La profession comptable aide au développement d’une
14 % 86 %
bonne culture comptable
Que la profession comptable souffre d’un handicap
80% 20%
culturel
Qu’il y a une concurrence entre la profession d’expertise
46 % 54 %
comptable et celle de comptable
Objectif de la loi 96-112 est atteint 32 % 68 %
Le propriétaire tunisien de l’entreprise tient compte de ce
33 % 67 %
souci
Les réponses aux questions recueillies et figurant dans le tableau ci bas, ( 4, 4-1, 4-2 et 4-3)
ont été une confirmation aux objectifs recherchés à travers notre travail de recherche aussi,
puisque :
- 65% des répondants trouvent que la sous capitalisation est une source de
difficultés permanente,
- que 86% la trouvent source de difficultés de gestion bancaire,
- Et le plus « important » et « significatif », que les répondants affirment que cette
situation est source de pratiques comptables irrégulières.
Oui Non
Les entreprises tunisiennes sont peu capitalisées 96 % 4%
La sous capitalisation est due à une faiblesse du capital
65 % 35 %
social
L’insuffisance de l’autofinancement est due à une
91% 9%
insuffisance de performance
L’insuffisance de l’autofinancement est due à une
49 % 51 %
politique de distribution de dividendes à outrance
La sous capitalisation est source de difficultés
66 % 34 %
permanentes de trésorerie
La sous capitalisation est source de difficultés de gestion
86 % 14 %
bancaire
La sous capitalisation est source de pratiques comptables
76 % 24 %
source d'irrégularités
Les résultats obtenus sont corroborés par les études menées par l’INSEE
qui « mettent en évidence que 20.6% des entreprises défaillantes déclarent avoir souffert
directement d’une insuffisance de ressources propres, et que 21.8% d’entre elles, d’en
avoir subi indirectement les conséquences.
A la question 4-4, les réponses exploitées sont résumées dans le tableau ci bas
et s’articule essentiellement autour des idées suivantes :
- que dans leur quasi-totalité, le dirigeant doit faire recours à un endettement
bancaire par le recours à l’escompte. Cette pratique est de nature à impacter la
performance de l’entreprise, déjà en difficultés, et ne sera pas de nature à améliorer son
équilibre.
- que l’entreprise empruntera auprès des associés, cette situation serait de nature à
légitimer les fausses pratiques comptables.
- que la cession des éléments d’actifs non nécessaires à l’exploitation, est le choix, le
plus judicieux si des actifs de cette nature existent.
En commentaire aux résultats dégagés et détaillés ci-dessous les divers choix retenus ne
paraissent pas pertinents étant donné que :
- à une sous capitalisation aggravée ;
- et à un endettement bancaire lourd de conséquence.
Ces choix des dirigeants aggraveront une situation financière déjà dégradée et une
performance souffrant de charges financières pesant sur leur performance.
Mr mbarek khmmassi précise dans son article précité : « L’endettement global enregistré
au niveau des entreprises admises dans le cadre de la loi pendant les 10 dernières années
est chiffré à : 3 884 millions de dinars. L’endettement est réparti comme suit :
69% auprès des banques ;
6% auprès de l’Etat (Fisc) ;
2% auprès de la CNSS ;
3% auprès des sociétés de leasing ;
20% autres créanciers.
Ce qui dénote de la subordination quasi-totale des entreprises au système bancaire et le
rapport de force important dont ce dernier détient pour décider du sort de l’entreprise »
Oui Non
En cas de difficultés de trésorerie permanentes, le dirigeant
fait recours :
à l’endettement bancaire par l’escompte 96 % 4%
à l’endettement bancaire par le débit en compte 97 % 3%
à l’endettement privé en empruntant auprès des associés 82% 18%
à l’endettement privé en empruntant auprès des tiers 25 % 75 %
à la cession des actifs non nécessaires à l’exploitation 61 % 39 %
à la cession des actifs nécessaires à l’exploitation 15 % 85 %
à un refinancement par le leaseback 76 % 24 %
A la question 5, les réponses semblent homogènes, car malgré le fait que la loi 95-34 soit
largement connue par les chefs d’entreprises ; ces derniers préfèrent attendre que la
situation de l’entreprise se redresse en recourant à des solutions opérationnelles plutôt
qu’à se déclarer en difficultés (voir article précité de Mr khammassi).
Ce dernier estime : « que la première réaction des chefs d’entreprise à la promulgation de
la loi a été entachée de suspicion, d’attentisme et de réserves. Il ajoute que les dirigeants
préfèrent mener des démarches à l’amiable surtout avec les banquiers qui préfèrent la
négociation en dehors du cadre judiciaire. C’est plus souple, moins contraignant et
n’exige pas de formalisme particulier ».
Oui Non
Les dirigeants des entreprises en difficultés sont au courant de
73 % 27 %
l’existence de la loi 95- 34
Les dirigeants ne se conforment pas aux dispositions de la loi
90 % 10 %
95-34
Les dirigeants préfèrent patienter en attendant que la situation
93 % 7%
se redresse ou se régularise
En effet, notre enquête nous a été enrichissante. Elle confirme aussi que l’autre
volet tenant à l’absence de volonté d’ouverture de l’entreprise au tiers, serait de nature à
ne pas favoriser son développement.
Cette attitude serait aussi source de difficultés d’adaptation aux diverses contraintes, par
sa sous capitalisation, augmentée par une gêne financière ne lui permettant pas de
pouvoir acquérir les meilleures technologies la rendant moins vulnérable à une
concurrence étrangère probable par la mondialisation des économies.
La politique de mise à niveau des structures serait elle suffisante pour apporter certains
remèdes de nature à pérenniser les entreprises tunisiennes.
Les réponses recueillies aux questions 6, 6-1 et 6-2 apportent aussi un éclairage
important sur les causes structurelles des difficultés financières de l’entreprise puisque :
- La majorité des répondants considèrent que la consolidation de la situation
financière passe par une augmentation du niveau du capital qui aurait du être cohérent
lors de sa mise en place par l’adéquation avec les emplois économiques.
- Par une incorporation des comptes courants associés, réponse, qui elle aussi,
démontre que l’entreprise en difficultés trouve les solutions aux diverses insuffisances
des capitaux dont les apports réguliers faits par les associés tout au long de la vie de
l’entreprise.
Oui Non
La consolidation des capitaux propres se fait par le biais
92 % 8%
de l’augmentation du capital social
La consolidation des capitaux propres se fait par le biais
57 % 43 %
de l’incorporation des réserves
La consolidation des capitaux propres se fait par le biais
90 % 10 %
de l’incorporation de comptes courants des associés
L’ouverture du capital social à d’autres associés 44 % 56 %
L’ouverture du capital social aux établissements
45 % 55%
financiers
Les dirigeants préfèrent voir la société disparaître
44 % 56 %
plutôt que d’ouvrir son capital
Oui Non
L’échec du dirigeant est du fait de sa gestion 98 % 2%
L’échec du dirigeant est dû à son inexpérience 75 % 25 %
L’échec du dirigeant est dû à son manque de savoir en
96 % 4%
management
L’échec du dirigeant est dû à la culture environnante du
71 % 29 %
monde des affaires
L’échec du dirigeant est dû à l’environnement 89 % 11 %
Ces résultats sont aussi affirmés par Guy Michoud dans un article déjà
précité : « En première approche de notre recherche sur cette problématique, l’analyse des
résultats de deux études portant sur les causes des défaillances d’entreprises (CNME-
1976, CEPME-1986), nous amène à constater, que les causes accidentelles (endogènes) et
conjoncturelles (exogènes), ne représentent que des fréquences relativement faibles : 7.5%
et de 8.2%.
Toutes les autres causes, soit 84.3% impliquent totalement le ou les dirigeants
dans leurs comportements managériaux ».
En outre, les questions 7-6, 7-7 et 7-8 nous amènent à conclure, dans la partie théorique
que l’entreprise tunisienne continue à être gérée comme étant une entité économique et
sociale qui est la propriété exclusive des dirigeants, et non pas comme étant une entité
intégrée dans un environnement national macroéconomique, ouvert de plus en plus sur
le monde extérieure et devant subir ses contraintes et respecter ses lois, sa culture et le
poids des entreprises susceptibles de venir la concurrencer, celle ci ayant vécu dans un
environnement protégé replié sur des réflexes comportementaux que des années de
cultures antérieures ont consacré.
Oui Non
Les sociétés à cadre juridique familial sont les plus
94 % 6%
susceptibles de rencontrer des difficultés
La forme juridique est un déterminant dans les difficultés 37 % 63 %
Les SARL sont les sociétés les plus susceptibles de
91 % 9%
rencontrer des difficultés
Conclusion
En conclusion, nous disons qu’une question se pose à nous tous. Faut-il croire à
la fatalité en économie et en finance.
Cette entité qu’est l’entreprise, a t-elle des chances meilleures quand elle germe
et qu’elle se génère dans un milieu qui lui est favorable par toutes les conditions qui
contribuent à son éclosion, à sa croissance et à son développement.
Nous pensons que nous avons tenté de le démontrer tout au long de notre
travail de recherche qui, au delà de son caractère peu académique, pourrait constituer un
travail de recherche plus approfondi nous éclairant plus sur les causes socio-culturelles
de la défaillance des entreprises en Tunisie.
Un effort a déjà été fait pour sensibiliser, entourer et mettre les bases de
comportement des dirigeants. Un autre a été fait pour que les divers intervenants dans
l’entreprise soient plu aguerris pour corriger certaines déviances et défaillances.
Le rapport de la banque mondiale est allé jusqu’à assimiler une certaine frange
de professionnels (qui ne se conforment pas toujours aux obligations comptables et
d’audit) de défaillants.
Tout au long de notre présent mémoire, nous avons tenté d’établir une
corrélation organique entre le système d’information d’une manière générale, la viabilité
et la fiabilité de la qualité de l’information financière, de ses effets sur les origines
relatives s’y rapportant et causes essentielles dans la défaillance de l’entreprise.
Ainsi nous avons insisté aussi sur les rôles, les responsabilités en amont et en
aval du professionnel expert comptable. Nous avons mis en relief le rôle joué par la
culture de l’entreprise, et générale aussi dans son environnement. Le conseil de l’OECT a
avancé récemment un slogan, fort retentissant : « rien ne vaut le conseil d’expert ».
Geneviéve Comsse : Développement et comptabilité Encyclopédie de comptabilité contrôle de gestion et Audit. Ed.
(1)
Economica.2000
A la fin, nous disons que l’entreprise est un acquis social national, sa mort est
source de déficits pour la communauté. Toutes les parties prenantes : dirigeants,
institutions financières, professionnels et pouvoirs publics se doivent de réaliser que leur
souci est commun.
BIBLIOGRAPHIE
CORDIER B. (1989) :
« Le renforcement des fonds propres dans les sociétés anonymes » Paris, éd.
Librairie Générale de Droit et De Jurisprudence
GUERY G. (1989) :
« Prévenir et traiter les difficultés des entreprises » édition Techniques CLET
Paris.
GUON Y. (1996 ):
« Droit des affaires » tome 1, 9e édition Paris, éd. Economica
GUY TREBULLE F. (2002) :
« L’émission de valeurs mobilières » Paris, éd. Economica
HOARAU C. (2001) :
d’organisation.
J.Y. EGLEM, C.BONNIER, D. BOUSSARD, P. DELVAILLE, A. MIKOL, G.
SAUVAGEOT, C .SIMON, H.STOLOWY et V.TAUPIN (1995) :
« Les mécaniques comptables de
l’entreprise », éd Montchrestien - EJA
JAFFEUX C. (1994) :
« Bourse et financement des entreprises » Paris, éd. DALLOZ
LAUZAINGHEIN C., VAVARRO J.L. et NECHELIS D. (2004) :
« Droit comptable » 3e édition Paris, éd. DALLOZ
LE CANNU P. (1985) :
« Prévention et règlement amiable des difficultés des entreprises». éd.
Juridictionnelles. Joly
LE GALL J.P. (1990) :
« Les groupements commerciaux : sociétés commerciales et G.I.E bourses de
valeurs » 12e édition Paris, éd. DALLOZ
LEFEBVRE F. (1998) :
« Gestion des déficits : Guide de l’utilisation optimale éd. LEFEBVRE
LEFEBVRE F. : CHARRETON F. B. et RAFFEGEAU J. (1990) :
« Financement Des Entreprises », éd. d’organisation.
LEFEBVRE F. : CHARVERIAT A. et MARTIN S. (1997) :
M. GLAIS (1986) :
« Le Diagnostic Financier De L’entreprise » 2e édition Paris. éd. ECONIMICA
MANCHON E. (1990) :
« Analyse bancaire de l’entreprise méthodologie »,.éd. Economica CFPB
MATOUSSI H. (2003) :
« Les décisions financières de l’entreprise », éd. Centre de publication
universitaire 2003.
MEMENTO PRATIQUE LEFEBVRE F. (2001) :
« Sociétés commerciales ». éd. FRANCIS LEFEBVRE
MERLE P. (1994):
« Droit commercial : sociétés commerciales », 4e édition Paris,. éd. DALLOZ
MICHEL J.-L. :
« Les outils financiers stratégiques de l’entreprise ». éd. Du puits fleuri
MORISETTE D. et O’SHAUGHNESSY W. (1990) :
« Décisions Financières à long terme : Investissement financement politique de
dividende », éd. maison SMG.
N. MOURGUES :
« Financement et coût du capital de l’entreprise » éd. ECONIMICA
PAYRAU J.P. (1986) :
« Prévention et traitement des difficultés dans les entreprises», éd. Comptables
Malesherbes.
PEROCHON F. (1992) :
« Entreprises en difficulté, instruments de crédit et de paiement »,. éd. L.G.D.J*
REUZEAU M.(1998)
« Organisation et gestion de l’entreprise », éd. ESKA, DECF 1998
RAMAGE P. (2001):
« Analyse et diagnostic financiers » éd. D’organisation Paris.
SCHMIDT D.(2003):
« Droit des sociétés cotées ». éd. LITEC Groupe Lexix nexis.
TANNOUS J.( 1989):
« La technique de détection des défaillances des entreprises » RFC 197.
TEULIE J. et TOPSACALIAN P. (1994) :
« Finance » éd. Vuibert
VERNIMMEN P. (1994) :
« Finance d’entreprise » Paris éd. DALLOZ
VIDAL D. (2003):
« Droit des sociétés » 4e édition Paris. éd. (L.G.D.J)
VIDAL D (1992):
« Manuel de révision légale », éd. Litec 1992
Y. ASCHENBROICH, B. POLONIATO et D. VOYENNE :
«La nouvelle trésorerie d’entreprise » 2e édition. éd. DUNOD
Equipe de la rédaction de l’INSEE
« L’entreprise en difficulté, 3iéme éd. Delmas 2002 (source INSEE - BODAC 1996) »
LOIS ET CODES
(Tunisie)
ARTICLES :
Abbes Abdellatif (1997):
Rôle et responsabilités du commissaire aux comptes dans
le redressement des entreprises en difficultés
économiques- Bulletin interne de l’O. E. C. T. p. 4-15.
Bardos M. (1995) :
Détection précoce des défaillances d’entreprises à partir
des documents comptables- Bulletin de la banque de
France, Supplément « Etudes », p. 67-71.
Bernard M.(1998) :
Les avantages de la médiation économique Revue
Françoise de Comptabilité n°298-Mars 1998
Danziger R. (1991) :
Experts comptables : l’usine, vous connaissez ? Revue
Française de Comptabilité n°226, p 86-92.
Goublet F. (1996) :
Gestion des comptes clients –Revue Française de
Comptabilité n° 284, p 26-32.
Huet J. (1991):
Le chiffre et le management- Revue Françoise de
Comptabilité n°226, p.86-92.
Gumb B. (1998) :
Le tableau de bord du dirigeant de PME : le rôle potentiel
de l’expert comptable- revue Française de Comptabilité
n°299, p 65-72.
Mansour A. (1998):
La perfection par l’expert comptable se son rôle préventif
dans les entreprises en difficultés économiques- Le Manger,
n°19, p.32-35.