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MENTION GESTION
FOAD
Thème :
ETUDE DE LA RENTABILITE
FINANCIERE D’UNE IMF
Cas de la société : CAISSE D’EPARGNE DE MADAGASCAR
Sous l’encadrement de :
Encadreur pédagogique : Encadreur Professionnel :
de Madagascar
REMERCIEMENTS
Nous rendons d’abord grâce à DIEU qui nous a donné la santé, la force, le courage et la
persévérance durant toutes les années d’études jusqu’à la réalisation de ce mémoire.
Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à :
Enfin, je tiens à exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce présent mémoire tout particulièrement à ma famille et mes amis pour leur
soutien et leur aide précieuse.
~ ii ~
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
SCHEMA
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PARTIE I - MATÉRIEL ET MÉTHODE
CHAPITRE- 1 MATÉRIEL
SECTION-1 . PRÉSENTATION GÉNÉRALE LA CEM
SECTION-2 CADRE THÉORIQUE
CHAPITRE- 2 MÉTHODE DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES INFORMATIONS
SECTION-1 MÉTHODOLOGIE DE COLLECTE DES INFORMATIONS
SECTION-2 MÉTHODE D’ANALYSE DES INFORMATIONS ET LIMITES
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIÈRE PARTIE
PARTIE II RÉSULTATS
CHAPITRE- 1 RÉSULTAT LIÉ AU PREMIÈRE HYPOTHÈSE
SECTION-1 ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE L’INSTITUTION CEM
SECTION-2 L’ANALYSE DU COMPTE DE RÉSULTAT DE LA CAISSE D’EPARGNE
CHAPITRE- 2 RÉSULTAT LIEE AU DEUXIÈME HYPOTHÈSE
SECTION-1 ANALYSE DE LA GESTION DES RISQUES DE CRÉDIT
SECTION-2 ANALYSE DE LA GESTION DES RISQUES PRUDENTIELLES DE L’INSTITUTION
CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME PARTIE
PARTIE III DISCUSSION ET RECOMMANDATION
CHAPITRE- 1 DISCUSSION
SECTION-1 VALIDATION DES HYPOTHÈSES DE TRAVAIL
SECTION-2 ANALYSE DES FACTEURS INTERNES
SECTION-3 LES FACTEURS EXTERNES
CHAPITRE- 2 RECOMMANDATION
SECTION-1 SOLUTION POUR OPTIMISER LES CHARGES ET AUGMENTER LA MARGE
DE PRODUCTION
SECTION-2 AMELIORATION DE LA GESTION DE RISQUE
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIÈME PARTIE
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE
LISTE DES ANNEXES
TABLE DES MATIERES
~ iii ~
SCHEMA
Schéma 1 Principe d’analyse de la performance......................................................................13
~ iv ~
Considérée parfois comme une activité charitable, la microfinance est à la fois efficace et
rentable financièrement. Mais cela n’empêche que les institutions sont confrontées à de
nombreux défis tels que la concurrence intensive, la mondialisation des marchés, et les
turbulences de l’environnement économique auxquels sa performance est très sensible. La
pandémie du Covid-19 a chamboulé le monde financier international. À Madagascar, selon un
rapport d’enquête de la banque mondiale, on estime que l'impact combiné des perturbations du
commerce mondial et des mesures de confinement à Madagascar a entraîné une contraction du
PIB de 4,2 % en 2020, semblable à celle observée lors de la crise politique de 2009. La
perturbation des échanges commerciaux et des transports au niveau global a eu de graves
répercussions sur des secteurs auparavant très performants à Madagascar. L'impact d'un arrêt
brutal de l'activité sur les entreprises et les ménages a été important. En moyenne, 97 % des
entreprises interrogées par la banque mondiale ont signalé une baisse de la demande de leurs
produits et services au cours du premier semestre, tandis que 64 % des ménages ont fait état
d'une perte de revenus depuis le début de la crise4.
Face à ces turbulences économiques et sanitaires, les IMF doivent prêter une attention
particulière à sa performance. Ils doivent maîtriser leur position sur le marché financier et
connaître jusqu’où ils peuvent aller pour être performant.
1
https://www.banquemondiale.org : « perspectives économique de Madagascar : la pandémie aggrave la pauvreté,
un nouvel élan de réforme est nécessaire pour reconstruire plus fort » (du 16 décembre 2021)
2
Cette politique, qui se proposait d’étendre l’implantation des institutions de microfinance pour couvrir tout le
pays, a été confirmée en 2007 par le MAP (Plan d’action pour Madagascar) couvrant la période 2007-2012. Selon
ANDRIANASOLO .E, (2008), « étude de cas sur la microfinance à Madagascar : promotion d’un secteur viable »,
(Finance Africaine au 21ème siècle Tunis 4-5 mars 2008) p.2
3
Statistique mensuelle APIMF juin 2021 (du 08/10/2021).
4
https://www.banquemondiale.org : « perspectives économique de Madagascar », (du 16 décembre 2021)
~2~
La performance exprime le degré d'accomplissement des objectifs poursuivis en utilisant des
moyens, mais aussi des résultats. A. BOURGUIGNON (1998) définit la performance en gestion
en trois niveaux : la performance résultat, la performance action et la performance succès 5. Ainsi,
une institution performante doit être à la fois efficace et efficiente. La performance peut se
présenter sous plusieurs formes : financière, commerciale, sociale et environnementale.
Pour notre part, nous allons consacrer notre étude à la dimension financière qui est liée aux
notions de rentabilité et de compétitivité. La rentabilité est l’aptitude d’une entreprise à générer
des bénéfices. « La rentabilité financière mesure la capacité des capitaux investis par les
actionnaires et associés (capitaux propres) à dégager un certain niveau de profit »6. « Et la
compétitivité est l’ensemble des capacités que détient une entreprise et qui lui permet de mettre à
la disposition d’un marché en situation concurrentielle ses produits pour une longue période »7.
Selon RAFFOURNIER (2009) « le résultat comptable est un élément important qui permet aux
différentes parties prenantes de pouvoir juger la performance financière de l’entreprise. Sa
qualité est définie comme la capacité de celui-ci a reflété fidèlement la performance
économique »8. Tout comme l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), le résultat d’exploitation est
une mesure de la performance économique de l’entreprise9.
Une telle problématique soulève un certain nombre d’interrogations qui constituent autant
de préoccupations dans le cadre de ce travail, à savoir :
Ainsi, au regard de notre préoccupation, nous portons sur un objectif principal et des
objectifs spécifiques. L’objectif principal consiste à analyser la rentabilité financière de la caisse
d’épargne afin d’apporter des améliorations.
Cela implique l’analyse des états financiers de l’institution considérée afin de mettre en évidence
ses productivités, les charges, et les risques potentiels qui peuvent affecter ses activités. La base
du diagnostic financier est de faire des comparaisons et de décomposer. Faire des comparaisons
signifie, suivre dans le temps ou dans son secteur, les résultats de l’institution. De repérer les
caractéristiques significatives du fonctionnement et en particulier à repérer les
dysfonctionnements. La comparaison n’a cependant de sens que si les variables économiques et
~4~
financières analysées sont comparables. La méthode des ratios permet justement de construire et
d’exploiter des indicateurs simples qui permettent de comparer sur des bases rigoureuses les
données économiques et financières de l’entreprise. Décomposer signifie identifier et analyser
les éléments constitutifs de la performance et de la rentabilité de l’entreprise afin de les
rapprocher de la décision de gestion12. La gestion des risques met l'accent sur l'identification de
ce qui pourrait mal tourner, l'évaluation des risques qui devraient être traité et la mise en œuvre
des stratégies pour faire face à ces risques afin d’augmenter la chance de réussite de l’institution.
Ce présent mémoire est rédigé selon la structure d’un article scientifique mémorisé par le schéma
IMRED : Introduction, Matériel et méthode, Résultat Et Discussion. Selon MARK BLAUG «la
méthodologie n’est pas seulement un mot savant pour « méthodes de recherche », mais une étude
de la relation entre les concepts théoriques et les conclusions s’appliquant au monde réel ». Pour
mener à bien cette recherche, nous avons analyser les données existant au sein de l’institution
Caisse d’Épargne de Madagascar, suivi des entretiens complémentaires avec les différents
responsables des services (service de risque, service d’engagement, service de contrôle de
gestion) pour avoir plus amples précision concernant les informations collectées et les
explications y afférent.
Ainsi, en guise d’apporter une solution à la question principale de notre étude, nous allons
aborder en premier lieu la théorie concernant la rentabilité financière dans les microfinances, les
méthodes d’analyse de la rentabilité et le politique de gestion des risques dans les IMF. Ensuite,
nous allons mettre en évidence les synthèses de l’analyse des données clés de l’entreprise pour
les trois années 2018 à 2020 : la situation financière, les indicateurs de rentabilités et de gestion
(ratios) ; et la gestion des risques existant dans l’institution. Dans la partie « Discussion », nous
allons juger la qualité des résultats selon la méthode d’analyse FFOM. Et enfin, dans la partie
« conclusion », nous allons apporter la réponse à notre question initiale, déductible des résultats
de l’analyse de l’existant et des discussions.
12
DE LA BRUSLERIE. H, (2014), « Analyse financière : information financière, diagnostic et évaluation », 4ème
édition, DUNOD p.189
~5~
Cette première partie est composée de deux cadres essentiels à savoir le cadre théorique
qui est un élément de base pour enrichir nos connaissances sur le thème. Les théories acquises
sont ensuite appuyées par un cadre pratique afin de mieux cerner l’étude. Ce dernier montre les
démarches de réalisation de l’ouvrage. Elle décrit avec précision les conditions de l’expérience
dans un ordre logique permettant de reproduire et de valider le résultat.
Dans le premier chapitre, nous allons présenter l’institution choisie pour l’étude et la vérification
des hypothèses, suivis des diverses notions afférentes à la performance financière. Ensuite, dans
le deuxième chapitre, nous allons décrire les interventions chronologiques et logiques de
l’expérimentateur, les outils et les méthodes d’analyse adoptés par le chercheur afin d’assurer
une rigoureuse reproductibilité.
Ainsi, cette partie montre l’efficacité des expériences menées et la pertinence des résultats
obtenus. Les matériels et méthodes sont liés aux données qui vont servir de validation des
hypothèses.
~6~
CHAPITRE- 1 MATÉRIEL
Dans cette section, nous allons voir en détail le choix de notre zone d’étude et les informations
afférent à l’institution caisse d’épargne de MADAGASCAR.
Le choix de la société Caisse d’Epargne de Madagascar (CEM) est justifié par le fait qu’elle
possède une structure hiérarchique bien définie qui suit et analyse l’évolution de la société par
rapport à elle-même, par rapport à ses concurrents et à son environnement. La CEM figure parmi
les plus récentes à bénéficier de l’agrément en tant qu’IMF, elle est dotée d’avantages majeurs,
car elle a pu, depuis ses cent ans d’existence : engendrer une masse importante d’épargne, avoir
une base clientèle élargie, bénéficier d’une position notoire en tant que grand acteur dans le
secteur financier. Le service de conformité et de risque (SRC) et du contrôle de la gestion est
important pour arriver à la bonne prise de décision et à la gestion efficace de chaque entité.
Également, notre thème est motivé par l’importance du fait qu’entend qu’IMF, la CEM est sous
la supervision directe de la CSBF et met en œuvre toutes les procédures et exigence nécessaire,
régies par la loi n°2017-026 sur la microfinance à Madagascar, 2017.
La Caisse d’Epargne de Madagascar est une société anonyme dont le seul actionnaire est l’Etat
Malagasy. Elle est classée parmi les IMF 3 non-mutualiste et a pour objet principal de faire la
collecte d’épargne auprès du public et l’octroi des crédits. Comme une société est un organisme
vivant, elle a son identification13 :
13
Selon la collecte des données CSBF – information générale de la CEM année 2020
~7~
Tableau 1 identification de la CEM
DESIGNATION Détails
Le 18 septembre 1995, la CEM a été déclarée comme étant une société Anonyme suivant la loi
95 – 019.
~8~
Elle est devenue membre de « l’Institut Mondial de la Caisse d’Epargne » (IMCE) en 199614.
En Juillet 2001, la CEM est devenue sous tutelle d’un seul ministère qui est le ministère
l'Economie, des Finances et du Budget.
Le mois de Juillet 2006, la CEM devient une agence d’exécution dans le cadre du projet afférent
au programme MCA ou Millenium Challenge Account (fonds destiné à accélérer la croissance
en vue de réduire la pauvreté par le biais de la croissance économique).
14
J.O. n° 2326, du 09/10/95, p.2639
15
Décision N°002/2019-CSBF portant l’agrément de la société CEM en qualité d’IMF de dépôt et de crédit
~9~
- Le Comité Stratégique
Le Comité Stratégique participe à la détermination de la stratégie de la CEM et le suivi de sa
mise en œuvre. Il examine dès lors les projets de croissance et d'investissement susceptibles
d'influencer l'activité.
- La Direction Générale
La Direction Générale dirige la CEM au quotidien. Elle est chargée de déterminer l’orientation
des activités de la CEM conformément à la politique définie par l’organe d’administration. Elle
délègue la fonction achat sous l’autorité d’une Personne Responsable des Marchés Publics
(PRMP) et chapeaute deux pôles bien distincts : le pôle Secrétariat Général et le pôle Direction
Générale Adjointe dédiée à l’Exploitation.
o Le Secrétariat Général (SG)
Le Secrétariat Général est le premier responsable du pilotage de l’ensemble des processus
supports de la CEM. Sous l’autorité du Directeur Général, il supervise les Directions d’appui et
de soutien suivantes : la Direction des Moyens Généraux, de l’Approvisionnement et des
Stocks ; la Direction des Ressources Humaines ; la Direction Administrative et Financière. A
part cela, le secrétariat général prend aussi en charge, dans le cas actuel les fonctions
d’organisation et de coordination des projets transverses de la Direction Générale, les fonctions
juridiques et fiscales, la fonction de Relation publique et la fonction de contrôle et suivi
budgétaire.
~ 11 ~
Les offres actuelles de la CEM comprennent globalement : des produits d’épargnes, le paiement
des transferts d’argent depuis l’étranger via Western Union, et des microcrédits destinés à la
clientèle.
Il est à noter que les fiches techniques afférentes à ces services sont présentées à l’annexe 2.
~ 12 ~
SECTION-2 CADRE THÉORIQUE
L’objectif de cette section est de présenter les théories générales requises pour pouvoir
appréhender notre sujet d’études. Ainsi, nous allons définir les concepts de base concernant la
performance, la relation entre les coûts et la rentabilité. Ensuite, nous allons voir les méthodes
d’analyse de la situation financière d’une microfinance et la politique de gestion de risque.
Nous allons aborder les concepts clés selon les opinions émises par des auteurs et des résultats
d’enquêtes des groupements professionnels.
Pour qu’une entreprise vive, il lui faut de l’argent. Celui-ci est : soit généré par l’activité de
l’entreprise (l’autofinancement) soit en provenance de l’extérieur, actionnaires ou banque. La
performance financière est la capacité pour une entreprise à créer de la valeur avec les fonds qui
lui sont apportés.
Selon MALO JEAN LOUIS et MATHÉ JEAN CHARLES, «la performance financière est une
association de l’efficacité et de l’efficience qui consiste pour une entreprise à obtenir des
résultats dans le cadre des objectifs définis et l’efficience correspond à la meilleure gestion des
moyens et des capacités en relation avec les résultats»17
16
DORIATH. B., 2008, « Contrôle de gestion en 20 fiches, Paris, 5ème édition », Dunod, p.129.
17
MALO. JL. Et MATHÉ. JC. 1998, « L’essentiel du contrôle de gestion, édition d’organisation, » Paris, p.182
~ 13 ~
Dans une microfinance, la performance financière est une fonction de deux axes principaux : les
bénéfices et les coûts. Les bénéfices sont générés par les intérêts et les frais (et, le cas échéant,
par d’autres services financiers fournis par l’institution)18 .
Les charges se composent des coûts de financement (intérêts payés sur la dette et aux déposants),
les coûts d’exploitation, et notamment en personnel, assurances, transport et locaux, ainsi que les
dépenses de provisionnement des pertes sur les prêts. Les coûts sont souvent mesurés en tant que
pourcentage du portefeuille. Étant donné que le portefeuille de prêts est le principal générateur
de bénéfice, il est utile de comprendre combien coûte le fait de constituer et de gérer le
portefeuille. La performance financière est mesurée à travers l’analyse de l’efficience, de la
productivité et de la rentabilité19.
La performance se mesure avec des critères (ou indicateurs) qualitatifs ou quantitatifs de résultat.
Pour mesurer l'efficacité, on utilise un critère qui exprime un rapport entre le résultat obtenu et
l'objectif visé. La performance financière est un indicateur de mesure de la réussite d’une
institution en matière de rendement financière, souvent considéré comme un barème de référence
que les investisseurs utilisent pour réaliser des enquêtes préalables.
Comme la performance financière est un concept dans lequel interagissent plusieurs variables, il
faut calculer plusieurs ratios pour la cerner. Le but est d’analyser la rentabilité globale et, le cas
échéant, quelle voie est la meilleure pour l’améliorer ou, au contraire, de savoir pourquoi une
entreprise n’est pas rentable afin de prendre des mesures. Le schéma suivant résume le principe
d’analyse de la performance.
Comparaison entre
Comparaison entre
. Résultats
. Résultats
Appréciation relative : . Moyen réel et financiers mis en
. Flux d’activité
. A la profitabilité (ou capacité œuvre
(Ventes, Production)
bénéficiaire)
. Au rendement des actifs
. À la rentabilité des capitaux propres
. Au rendement des actions
Source : ELIE COHEN, (1991), « Gestion financière de l’entreprise et développement financier », EDICEF, p.71
18
Les services non financiers, le cas échéant, doivent être comptabilisés séparément.
19
LEDGERWOOD. J., EARNE. J., et NELSON. C., (2018), « Nouveau manuel de microfinance : une approche
écosystémique », France, p.514
~ 14 ~
2.1.2.La rentabilité
La rentabilité est l'aptitude d'une institution à générer des bénéfices. Elle constitue un élément
privilégié pour évaluer la performance des entreprises. Les analystes économiques distinguent
deux types de rentabilité : économique et financière. La rentabilité économique intéresse
particulièrement les dirigeants et les investisseurs dans le domaine de la finance. Cet indicateur
permet d’avoir un aperçu global des performances économiques d’une entreprise, notamment
dans l’utilisation de son capital économique. C’est le rapport entre le résultat d’exploitation et les
moyens investis dans l’activité de l’entreprise pour l'obtenir. Tandis que la rentabilité financière
intéresse essentiellement les associés. Elle permet de juger de la rentabilité des capitaux propres
d’une entreprise. La rentabilité financière permet notamment de comparer les capitaux propres
de l’entreprise, avec le résultat d’exploitation (après avoir déduit les impôts). Il indique la
profitabilité de L’IMF et sa capacité à générer du bénéfice avec l'argent investit. C’est la
rémunération des actionnaires par rapport au taux de capitalisation.
Une charge est une opération comptable qui diminue la valeur de l'institution. C'est en quelque
sorte l'inverse des produits, qui accroissent la valeur de l'institution. En comptabilité, elle désigne
un coût que l'institution doit supporter, ou une dépense qu'elle doit effectuer, dans le cadre de son
activité. On peut classer les charges en deux groupes : les charges fixes et les charges variables.
Les charges fixes appelées aussi « charges de structures sont les dépenses qui restent stables
malgré le niveau d’activité de l’institution (Exemple : les amortissements, le loyer, les frais
administratifs, les différents honoraires, les salaires, etc.). Et les charges variables appelées aussi
« charges opérationnelles » sont les dépenses qui varient selon le chiffre d’affaires de
l’institution ou de ses services. Il est noté que d’autres charges sont dites mixtes, car on ne peut
pas les classer de manière radicale dans un poste ou dans un autre.
Les charges d’exploitations correspondent aux dépenses courantes réalisées par l’institution pour
le bon fonctionnement de ses différents services. Elles peuvent varier selon le volume d’affaires
ou au contraire être fixes, indépendamment de la demande exprimée par la clientèle. En
comptabilité, elles rassemblent les dépenses liées aux : achats des fournitures ; autres achats ;
21
CHRISTEN, ROBERT PECK; LYMAN, TIMOTHY. R.; ROSENBERG, RICHARD,2003, « Directives
concertées pour la microfinance », p.15
~ 16 ~
charges externes ; prélèvements obligatoires ; charges sociales ; rémunération du personnel ;
dotations aux amortissements. L’analyse des charges d’exploitation permet de comprendre
comment le dirigeant met à profit les moyens dont il dispose pour garantir le bon déroulement
des activités. Il est annoté que le suivi de l’exécution budgétaire permet de suivre l’évolution des
charges dans les institutions financières.
Pour une microfinance, la rentabilité désigne sa capacité à produire des résultats. Ainsi, pour
apprécier l’activité de l’institution, nous allons analyser l’évolution du produit net bancaire de
l’institution, ensuite la formation du résultat en la décomposant en solde intermédiaire de gestion
s’imbriquant les uns dans les autres afin d’apprécier les poids des charges. Et par la méthode des
ratios nous allons mettre en évidence les indicateurs clés de l’institution : l’efficacité, la
productivité et la gestion financière.
22
ITB – 2ème année d'études : L’animation opérationnelle de proximité, Livret d’études - V8 INTERNATIONAL,
INT-02-162-02LE. P.2
23
https://www.insee.fr/ , « le produit net bancaire », consulté le 15 janvier 2022
~ 17 ~
62 Charges sur portefeuille de transaction (8)
REVENUS NETS DU PORTEFEUILLE DE TRANSACTION (9) = (7)-(8)
72 Produits de portefeuille d’investissement (10)
62 Charges sur portefeuille d’investissement (11)
REVENUS NETS DU PORTEFEUILLE D’INVESTISSEMENT (12) = (10)-(11)
73 Produits sur opérations en monnaies étrangères (13)
63 Charges résultant des opérations en monnaies étrangères (14)
REVENUS NETS DES OPERATIONS EN MONNAIES ETRANGERES (15) = (13)-
(14)
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB) = (3)+(6)+(9)+(12)+(15)
(Source : fiche déclarative de la contribution annuelle aux frais de fonctionnement de la CSBF au titre de l’article
39 de la loi n° 95 030 du 22 février 1996 relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit
L’Excédent Brut d’Exploitation ou EBE est un des éléments financiers les plus importants du
compte de résultat. Représentatif de la rentabilité réelle de l’IMF, il permet de porter un
jugement pertinent sur la santé financière de cette dernière. Elle traduit la richesse créée par
l’IMF grâce à son exploitation courante. Elle doit toujours être positive, cela signifie que
l'activité de l’entreprise est rentable. En revanche, un EBE négatif, appelé « insuffisance brut
d’exploitation », signifie que l’activité n’est pas rentable et que le chiffre d’affaires rentré n’a pas
été suffisant pour couvrir les charges liées à sa réalisation. Une insuffisance brute d’exploitation
reflète une mauvaise gestion de l'entreprise ou des difficultés opérationnelles qui peuvent
s’avérer alarmantes24.
Connaitre son EBE est indispensable pour une IMF. Il lui permet notamment d’évaluer son
modèle économique et la performance de ses activités courantes sur une période donnée. L’EBE
analyse ainsi la rentabilité réelle d’une institution (rentabilité générée seulement par son
exploitation). Il peut donc être par exemple utilisé pour comparer la rentabilité économique pure
entre deux institutions appartenant à un secteur identique ou d’une institution entre deux
exercices.
L’EBE permet également à une IMF d’analyser sa maîtrise des coûts. En effet, l’IMF peut
visualiser le chiffre d’affaires hors taxe générée par son exploitation et toutes les dépenses
nécessaires qu’elle a engagées pour produire ce chiffre d’affaires. Par exemple, si l’EBE montre
24
https://www.kpulse.fr : « excèdent brut d’exploitation », décembre 2021.
~ 19 ~
que les charges d’exploitations sont couvertes par les produits d’exploitations, alors cela signifie
que l’IMF maîtrise bien ses coûts.
Les causes d’une insuffisance brute d’exploitation peuvent être multiples, parmi lesquelles : une
trop faible marge commerciale, des ventes de produits et/ou services insuffisants pour couvrir les
charges fixes et les frais généraux, Une masse salariale trop importante par rapport aux
prévisions d'activité.
Ensuite, le résultat financier est le deuxième élément qui nous intéresse, car il permet de mesurer
l’impact de la politique de financement (poids des charges d’intérêts sur le résultat).
Contrairement à l'EBE qui montre le cash-flow de l'entreprise, le résultat d'exploitation montre sa
rentabilité après avoir pris en compte toutes les dépenses (y compris les dépenses
exceptionnelles, investissements et remboursements d'intérêts d'emprunt) et déduit toutes les
charges (amortissements, provisions.).
Enfin le résultat de l’exercice qui est le résultat net, après impact des sources de financement
(charges d’intérêts sur endettement), de la participation des salariés et de l’impôt sur les
bénéfices.
25
LEDGERWOOD. J., EARNE. J., et NELSON. C., (2018), « Nouveau manuel de microfinance : une approche
écosystémique », France, P 514
~ 20 ~
RATIOS FORMULES EXPLICATION
les opérations de crédit, et quelle est l’efficience
de l’IMF ?
Encours moyen du Plus le ratio de Charge d’exploitation est faible,
charges
portefeuille brut de meilleure est l’efficacité de l’institution. Si
d’exploitation
crédit. l'IMF a des frais d'exploitation élevés, les
de crédit
marges en seront affectées, rendant la
concurrence par les prix de plus en plus
difficile.
charge d’exploitation Ce ratio permet de déterminer le prix du
Le coût par
nombres moyen de maintien d’un emprunteur dans le portefeuille
emprunteur
clients actifs de crédits.
nombre d’emprunteurs Ce ratio cerne la productivité du personnel de
actif l’IMF. Mesure la productivité de l’ensemble du
personnel de l’IMF dans la gestion des clients
La productivité qui détiennent un prêt en cours et contribuent de
du personnel ce fait aux produits financiers de l’IMF.
effectif total
Plus le ratio est élevé, meilleur est la
productivité de l’institution. La moyenne selon
l’APIMF en 2020 est de 48.26
Nombre d’emprunteurs Ce ratio permet de mettre en évidence le
La productivité actif nombre d’emprunteurs gérer par chaque agent
des agents de de crédit. Plus le ratio est élevé, meilleur est la
crédits productivité de l’institution. La moyenne selon
nombre d’agent de crédit
l’APIMF en 2020 est de 167.27
Produits financiers Ce ratio permet de déterminer le niveau de
pérennité de l’IMF, elle indique quelle
Autosuffisance Charges financières
proportion des charges est couverte par les
opérationnelle +Dotations aux
revenus. Elle est en fonction de la taille des
(OSS) provisions pour créances
prêts, du rendement du portefeuille, des charges
douteuses + Charges
financières et de l’efficience.
d’exploitation
Ce ratio met en évidence la part des gains
frais généraux réalisés qui est absorbée par les coûts fixes. Plus
Le coefficient le ratio est bas, plus l’agence est « armée » pour
d’exploitation : PNB l'avenir28.
elle indique aussi la part disponible pour
provisionner contre les risques des crédits et des
pertes sur les actifs, payer les impôts, faire face
26
Calculer d’après la Statistique APIMF trimestre 1 2021 du 26 mai 2021
27
Calculer d’après la Statistique APIMF trimestre 1 2021 du 26 mai 2021
28
MONNIER. P. et MAHIER-LEFRANCOIS. S., (2015), « Techniques Bancaire2015/2016 », Dunod, P.37
~ 21 ~
RATIOS FORMULES EXPLICATION
Pour améliorer le coefficient d’exploitation l’institution peut agir : soit sur les frais de
fonctionnement par la maitrise des salaires, des investissements, des dotations et provisions ; soit
sur le PNB en augmentant le prix de revient (taux et commission de fonctionnement ou de
gestion de portefeuilles) ; en augmentant les encours (à la fois sur le volume des ressources-
emplois bilan et hors bilan) ; ou bien en augmentant le niveau de la structure (les masses des
opérations à MLT et à CT n’ont pas le même rendement). Il est à noter que chaque méthode
présente ses limites à l’instar de l’insatisfaction du personnel ou réaction négative des clients.
29
STAUFFENBERG. SV., VON STAUFFENBERG VD., RODRIGUEZ. M., SPRADLIN. R., BRYANT. A., ,
(2014), « Guide Technique : indicateurs sociaux et indicateurs de performance pour les institutions de
microfinance », MicroRate .p.25-26
30
Support de formation de l’APIMF, « analyse financière » du 25-26 mars 2021.
~ 22 ~
institutions de microfinance. En effet, les praticiens de la microfinance reconnaissent aujourd’hui
qu’il n’y a pas de performance durable sans une gestion saine des risques 31. La gestion des
risques peut donc être considérée comme un levier de la performance financière et de la
pérennité des IMF.
Claire OZANNE définit la gestion des risques comme la démarche systématique consistant à
identifier les risques potentiels, à les évaluer, à choisir et à mettre en œuvre les mesures
appropriées32. Dans les IMF, les dispositifs les plus en vue relèvent de la méthodologie d’accord
de crédit et de la régulation prudentielle.
2.3.2.Norme prudentiel
On entend par règle prudentielle35 : « ensemble des règles de prudence fixées par la CSBF pour
garantir notamment, la solvabilité, la liquidité des institutions de microfinance aux fins de
protection des déposants et de prévention du risque systémique 36». En effet, vu l’interdépendance
du système financier à Madagascar, pour éviter les risques systémiques (faillite du secteur ayant
35
Selon la loi N°2017-026, chap1, art3,8
36
Risque systémique : tout risque de propagation de la défaillance ou de la faillite d’une institution de microfinance
sur le secteur financier.
~ 24 ~
des répercussions sur l’économie en général) et d’autre risque afférent à la compétition inter-
institution financière, l’Etat a mis en place par l’intermédiaire de la banque centrale un centre de
supervision bancaire qui définit les règles et les normes prudentielles que les IMF doivent
respecter pour pouvoir exercer dans le pays.37Ces normes sont des références et des repères pour
les dirigeants afin de se positionner vis-à-vis des concurrents. Et le respect de ses normes assure
la viabilité et la rentabilité de l’institution. Pour Madagascar, l’instruction No 003/2019-CSBF
résume les ratios prudentiels et indicateurs de gestion des institutions de microfinance.
Tableau 8 les ratios prudentiels selon l'instruction n° 003/2019-CSBF
Nous avons pu voir aussi les théories des auteurs et chercheurs sur les outils d’analyse de
la rentabilité dont les plus fréquemment utilisés sont l’analyse financière par le biais de l’analyse
du compte de résultat, du bilan et les ratios financiers de l’entité.
Après avoir abordé les différentes notions essentielles pour notre recherche, nous allons
voir dans le chapitre suivant la méthodologie d’analyse des données afin de mener à bien notre
étude.
~ 28 ~
CHAPITRE- 2 MÉTHODE DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES INFORMATIONS
« Le principal intérêt des méthodes n’est pas de fournir des résultats, mais d’être l’occasion
d’une réflexion structurée et d’une communication intelligible sur un thème donné » M. Godet,
1985.
Nous allons voir dans ce chapitre la méthodologie adoptée pour la collecte des données, la
méthode de vérification des hypothèses et l’analyse des informations.
La méthodologie est une démarche rationnelle qui permet d'examiner des phénomènes, des
problèmes à résoudre, et d'obtenir des réponses précises à partir d’investigations. Cette section va
nous présenter les matériels utilisés et les techniques adoptées le long de la collecte des données.
De même, les divers cours que dispensent les professeurs, la consultation des documents ayant
servi dans les précédentes recherches et des rapports de l’APIMF, et du CSBF sont d’une grande
ressource, car il synthétise les diverses théories et renferme les bases essentielles permettant
d’appréhender le thème considéré. Sans oublier les manuels et les documents de procédures
internes de la société qui est une mine d’information.
L’entretien non-directif est une méthode de collecte d'informations laissant le répondant libre
d'apporter tous les éléments de réponse qu'il désire. Le rôle de l'enquêteur se résume à recentrer
éventuellement la discussion sur l'objet de l'enquête. Cela permet d’appréhender toutes les
facettes afférant au sujet.
~ 29 ~
Ensuite l’entretien en profondeur permet de collecter plus amples informations laissant au
répondant la possibilité de détailler au maximum et librement son opinion, sur un sujet
spécifique. Le rôle de l'intervieweur guide est essentiel, pour, au-delà de la liberté offerte au
répondant, canaliser le flux d'informations en direction de l'objet de l'étude et/ou vers des
éléments pertinents.
Enfin, grâce à l’avancée technologique actuelle, qui permet une grande facilité de circulation, de
stockage et de traitement de l’information (Internet, logiciel, échange de données informatisés) le
chercheur peut collecter les données brutes relatives au thème. Il est à noter que cet entretien et
cette collecte de données sont effectués à plusieurs reprises au niveau des responsables financiers
et des responsables des services tels que le chef de service de risque, le contrôle interne, le
responsable de crédit. Selon leur disponibilité afin de pouvoir collecter toutes les informations
utiles et de les recouper pour avoir un degré de certitude. Les fichiers numériques à l’instar des
états financiers, déclaration mensuelle sont retraités, calculé et regroupé selon notre besoin en
utilisant le tableur Excel de MS office.
Pour vérifier la première hypothèse, nous allons en premier lieu effectuer un diagnostic de la
situation financière de la société entre l’année 2018 à 2020 afin d’expliquer le résultat et son
évolution dans le temps en utilisant le solde intermédiaire de gestion. Ainsi, mettre en évidence
l’évolution des charges par rapport au produit et son impact sur les résultats. De même, nous
allons présenter la formation des produits nets bancaire de l’institution et son évolution dans le
temps. Ultérieurement, nous allons décortiquer la performance de l’institution pendant cette
période en mettant en évidence les indicateurs clés de la rentabilité, les ratios d’efficacité et
d’efficience afin d’analyser la situation existant et de comparer son évolution d’un exercice à un
autre. Cela nous permettra de vérifier notre première hypothèse. En effet, une institution est
efficace et efficiente quand elle arrive à produire un service à moindre coût et présente une
marge bénéficiaire élevée.
Pour vérifier la deuxième hypothèse, nous allons en premier lieu analyser la situation des crédits
existant entre 2019 à 2020 dans l’institution et mettre en évidence les forces et faiblesses de la
gestion des risques y afférent. Nous allons comparer l’évolution de la qualité du portefeuille en
utilisant les quatre indicateurs principaux proposés par CGAP. En deuxième lieu afin d’analyser
la pérennité de l’institution nous allons voir l’évolution des normes prudentielle existant dans la
société par rapport aux normes exigées par la CSBF, et expliquer le pourquoi du non-respect de
certains ratios et les conséquences à long terme.
L’analyse FFOM ou de cadrage permet de mettre en exergue les forces, les faiblesses, les
opportunités et les menaces d’un fait ou d’une situation donnée. D’une part, l’analyse des forces
et des faiblesses permet de comprendre les problèmes et d’expliquer les faits existant actuels
dans l’institution. D’autre part, l’analyse des opportunités et des menaces mène le chercheur à
trouver une solution à long terme et pérenne face à un problème donné.
Les opportunités, sont les facteurs externes que l’entreprise peut entreprendre afin d’améliorer
ces divers problèmes vis-à-vis de sa situation actuelle. Et les menaces sont les facteurs qui
échappent au contrôle immédiat de la société, mais qui peuvent avoir une incidence négative et
remettre en question le choix que l’institution a adopté.
Etant une simple institution financière avant son accréditation en 2019, la disponibilité de
certaines informations présente des difficultés. En effet, la société n’a pas considéré certains
ratios ou indicateurs auparavant. En plus, d’autres indicateurs sont encore ambigus vus la qualité
des données de base. Pour mener à bien nos recherches, nous avons limité nos études aux années
2019 à 2020 concernant les ratios prudentiels, et exploiter les indicateurs exigibles pour les
déclarations annuelles pour les autres ratios.
De même, pour la détermination des charges, l’interviewé, n’a pas pu apporter plus amples
informations détaillées concernant les provisions, d’où on n’a retenu que les chiffres principaux.
Pour le retraitement des données, nous n’avons pas considéré les impacts de l’inflation, et vue
que la société est une société de l’Etat, elle ne présente aucune dette vis-à-vis d’autres
institutions. Ainsi, nous avons limité en majeure partie les analyses à partir de données réelles
présentes aux états financiers et disponibles dans le système de gestion d’information de l’IMF
(CGB).
La méthodologie regroupant les matériels et les méthodes a été développée d’une manière
détaillée et logique afin de pouvoir à tout chercheur de reproduire, vérifier et valider notre étude.
Ainsi, cette partie a permis de décrire la manière dont la recherche a été appréhendée. Dans le
premier chapitre intitulé « matériels et méthodes », nous avons vu d'’une part, la présentation de
l’institution CEM que l’on a choisi pour mener à terme notre étude, et d’autre part, la mise en
exergue du cadre théorique nécessaire pour la compréhension du sujet et les outils d’analyses. A
savoir la performance financière qui dépend de la rentabilité, l’efficacité et de l’efficience. Et la
rentabilité est en fonction de la productivité et des charges de l’institution.
Dans le deuxième chapitre, nous avons abordé la méthodologie adoptée pour les méthodes de
collecte de données, de traitement et de vérification. Nous avons présenté les hypothèses, suivi
des variables à expliquer et explicative que nous allons traiter le long de cette recherche.
Les résultats obtenus après traitement des données, observées et reçues lors de notre
investigation feront l’objet de la partie suivante.
~ 33 ~
PARTIE II RÉSULTATS
L’objectif de cette partie est de présenter les résultats escomptés après le traitement des
différentes informations recueillies au sein de l’institution caisse d’épargne de Madagascar.
Le premier chapitre de cette partie nous informe de la situation financière de l’institution entre
l’année 2018 jusqu’à l’année 2020. Elle explique la formation du résultat, en analysant les
charges et les produits. Et elle met en évidence la rentabilité de l’institution en mettant en
exergue l’efficacité, l’efficience et la productivité de l’institution.
Dans le deuxième chapitre, elle aborde la partie de gestion de risque existant dans l’institution
pour assurer la rentabilité : d’une part la gestion de risque de crédit, et d’autre part l’évolution
des ratios prudentiels pour garantir sa pérennité. Ainsi, cette partie va nous permettre d’aborder
la situation réelle existant au sein de l’institution.
Il est à noter que certaines informations de cette partie sont retraitées à partir des bilans de
l’année 2019 (présenté a l’annexe 3) et de l’année 2020 (présenté à l’annexe 4).
~ 34 ~
CHAPITRE- 1 RÉSULTAT LIÉ AU PREMIÈRE HYPOTHÈSE
La société caisse d’épargne de Madagascar a procédé à une augmentation de capital en 2019 afin
d’élargir son activité. Son capital est passé de 5 460 000 000 Ar à 19 110 000 000 Ar. Pour
déterminer la performance et la rentabilité de l’institution, nous allons présenter les indicateurs
proposés par LEDGERWOOD :
Le rendement sur l'actif (ROA) a connu une baisse en 2020 et en 2019 par rapport à l’année
2018, à raison de 100 Ariary d'actif apportent un résultat net de 0.01 Ariary en 2020 et 0,4 Ariary
en 2019 contre 0,6 Ariary en 2018.
En tout, d’après ses indicateurs la rentabilité de l’institution a une tendance à la baisse depuis
2019 jusqu’en 2020.
Le produit net bancaire représente le chiffre d’affaires de l’institution. Pour la caisse d’épargne,
le principal revenu provient des plus-values sur le placement de fonds. C’est-à-dire les intérêts
des fonds de ses épargnants placés à la banque centrale ou aux banques primaires. Mais aussi,
des produits d’honoraires et commission, les intérêts des crédits au personnel et clientèle, et les
opérations de transfert western union. La figure suivante résume l’évolution de la PNB de
l’institution.
~ 36 ~
Figure 2 L’évolution du produit net bancaire de l’institution
D’après cette figure 2, le PNB de la société tend à la baisse, soit de 2.4% en 2019 et de 7% en
2020 par rapport à l’année 2018. De même pour les autres revenus, à part celui des opérations en
monnaies étrangères qui augmente par année. Ce dernier a augmenté de 20 % en 2019 et de 71%
en 2021 par rapport à l’année 2018. Cela est expliqué par le retrait de la banque BFV-SG
concernant le service transfert d’argent western union. Le tableau suivant résume la formation du
PNB annuel :
72 Produits de portefeuille d’investissement (10) 0,00 0,00 0,00
62 Charges sur portefeuille d’investissement (11) 0,00 0,00 0,00
REVENUS NETS DU PORTEFEUILLE
0,00 0,00 0,00
D’INVESTISSEMENT (12) = (10)-(11)
73 Produits sur opérations en monnaies étrangères (13) 4983727010 5 789 261 215,27 8 291 781 247,62
63 Charges résultant des opérations en monnaies étrangères
699713200 666 503 875,62 967 403 154,51
(14)
REVENUS NETS DES OPERATIONS EN MONNAIES
4 284 013 810,51 5 122 757 339,65 7 324 378 093,11
ETRANGERES (15) = (13)-(14)
74- autre produit opérationnelle 725 810 633,31 317 256 340,87 345 972 277,89
64 - Autre charge opérationnelle 0,00 0,00 10 605 725,22
REVENU NETS DES PRODUITS NON BANCAIRE 725 810 633,31 317 256 340,87 335 366 552,67
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB) =
30 947 178 467,18 30 215 818 177,63 28 855 709 663,19
(3)+(6)+(9)+(12)+(15)
Source : service de risque CEM
D’après ce tableau (11), on constate que les charges afférentes à chaque élément clef du calcul
des revenus ont presque tout augmenté en 2020 par rapport à 2018 : la charge d’intérêts à 8% ;
charges d’honoraires et de commissions à 34% ; charges résultant des opérations en monnaies
étrangères à 38%. La rubrique « autre charge opérationnelle » est composée d’une moins-value
sur la réalisation d’immobilisation dont pour l’année 2020 la valeur est de 10 605 725.22 Ar.
La crise sanitaire de l’année 2020 a affecté le PNB de la société, alors que plusieurs directives et
mesures sanitaires ont été adoptées pour assurer la continuité des activités et la sécurité du
personnel, à l’instar des transports de personnel, des achats des fournitures de protection et anti-
covid, et une augmentation des prises en charge médicale.
~ 38 ~
Le compte de résultat est un document qui permet de voir si une entreprise a enregistré un
bénéfice ou une perte pendant un exercice comptable donné. Elle a pour vocation d’informer sur
les performances réalisées par une institution. Le compte de résultat de la CEM se présente
comme suit pour l’année 2018 à 2020 :
Tableau 12 Compte de résultat du période allant du 1er janvier au 31 décembre 2019 (unité
monétaire : Ariary)
MONTANT AU MONTANT AU
COMPTE DE RESULTAT NOTE 31/12/2019 31/12/2018
Produits d'intérêts (1) 31 226 927 466,46 31 789 164 937,34
Charges d'intérêts (2) 1-2 (8 952 014 594,95) (8 394 559 261,09)
Revenus nets d'intérêts (3) = (1)-(2) 22 274 912 871,51 23 394 605 676,25
Produits d'honoraires et commissions (4) 10 3 322 708 000,63 3 345 866 329,11
Charges d'honoraires et commissions (5) 11 (821 831 800,03) (803 405 092,06)
Revenus nets d'honoraires et de
commissions (6) =(4)-(5) 2 500 876 200,60 2 542 461 237,05
Revenus nets du portefeuille de transaction (8) 15 425,00 287 110,00
Revenus nets des opérations en monnaies
étrangères (10) 12 5 122 757 339,65 4 284 013 810,51
Charges nettes sur CDL (11) 13 (147 021 155,42) (224 225 048,16)
Revenus nets sur autres opérations (12) 14 428 420 191,17 725 810 633,31
RESULTAT OPERATIONNEL (13)
= (3)+(6)+(8)+(10)+(11)+(12) 30 179 960 872,51 30 722 953 418,96
Charges administratives générales (14) 15 (25 571 162 870,90) (25 203 105 019,29)
Autres charges d'exploitation (15) 16 (3 370 080 520,99) (4 322 036 666,12)
Autres produits d'exploitation (16) 17 1 513 867 670,73 1 811 790 387,64
RESULTAT AVANT IMPÔTS (17)=
(13)-(14)-(15)+(16) 2 752 585 151,35 3 009 602 121,19
~ 39 ~
Impôts sur les bénéfices (18) 18 (978 849 944,87) (706 211 913,54)
Impôts différés (19) 0,00 (17 194 540,20)
RESULTAT NET DES ACTIVITES
ORDINAIRES (20)=(17)-(18)-(19) 1 773 735 206,48 2 286 195 667,45
RESULTAT NET DE L'EXERCICE
1 773 735 206,48 2 286 195 667,45
(23)=(20)-(21)+(22)
Source : service de risque et de conformité CEM
Tableau 13 Compte de résultat de la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2020 (unité monétaire : ariary)
Le résultat est le premier indicateur de la rentabilité d’une microfinance, c’est la différence entre
tous les produits générés par la société et toutes les charges qu’elle supporte. Grâce à l’utilisation
des soldes intermédiaire de gestion, nous pouvons décomposer le résultat en plusieurs indicateurs
auxquels nous pouvons comparer son évolution par rapport à l’exercice précèdent. Le premier
élément de base de calcul du résultat est la production de l’exercice. Pour la société CEM, la
production a diminué successivement de 2018 à 2020 d’après la figure suivante.
La principale source de revenus de l’institution est le placement des épargnes collecté en Bon de
trésor et dans les caisses de dépôt de consignation de l’Etat. Cependant, en 2019 les taux moyens
de placement des BTA et BTF ont connu une baisse de 2% par rapport à l’année 2018 et cela a
affecté le résultat de l’institution. De même pour le taux des intérêts de la Caisse de Dépôt et
consignation (CDC) présente également une baisse de 1%, allant de 8,69% en 2018 à 7,69% en
201938.
D’autre part, l’institution a entrepris plusieurs changements afin de devenir une institution de
microfinance et parmi ces modifications la limitation d’octroi de crédits au personnel, cela a
entrainé la baisse des encours de crédits. Mais aussi, le non-remboursement des intérêts par
38
Rapport CAC 2019.
~ 41 ~
d’autres établissements où l’institution a effectué des placements a influencé sur le résultat de
l’exercice.
La figure suivante représente l’évolution des éléments clé du solde intermédiaire de gestion
entre 2018 à 2020 par rapport à la production annuelle :
Figure 4- évolution des éléments clé du SIG par rapport à la production annuelle
D’après cette figure (4), L’EBE de la société est positive, elle a doublé en 2019 et 2020 par
rapport à 2018. Cela montre que les charges d’exploitations sont couvertes par les produits
d’exploitation. Par contre le résultat d’exploitation et le résultat d’exercice a diminué
successivement d’année en année. En effet, les diverses charges générales de l’institution à
augmenter en passant de 92% de la production en 2018 à 94% de la production en 2019 et
jusqu’à 99% en 2020. La figure (5) suivante présente la répartition de ses charges par rapport à la
production pour chaque année considérée et le résultat restant.
~ 42 ~
Figure 5 -répartition des charges
Source : Auteur, janvier 2022, à partir des données collectées au service des risques et conformité de la CEM
D’après cette figure (5), on constate que la charge de personnel a augmenté au fil du temps tandis
que le résultat inversement a diminué. Les autres charges varient peu et restent à leur niveau.
D’une part, la masse salariale est sujette à la hausse chaque année et elle tient une place
importante dans la valeur ajoutée de l’institution. La rémunération peut être augmentée dans
quatre cas à la CEM : l’augmentation générale concernant la totalité du personnel de l’institution,
l’augmentation individuelle à l’intérieur de la zone de progrès du poste, changement de poste
dans le cadre d’une promotion, et l’influence de l’ancienneté. Et d’autre part, les autres charges
sociales sont les formations du personnel liées aux nouveaux produits et les charges médicales.
Pour la gestion de ses achats et ses marchés, la CEM, en tant que société de l’Etat, est régie par
la loi N° 2016-055 du 25 janvier 2017 portant code des marchés publics. Tous les besoins de
l’institution en matière de travaux, fourniture et service, prestation intellectuelle doivent
~ 43 ~
respecter la procédure des marchés publics. Cela engendre des charges auxiliaires (frais de
consultation, indemnité des CAO, frais de dossier). En outre, elle minimise les risques et
renforce le contrôle interne. En effet, le PRMP (personne responsable des marchés public) et
l’UGPM (unité de gestion des passations de marché) sont responsables de l’analyse des besoins
de la société et élaborent les dossiers d’appel d’offres (DAO). Les commissions d’appel d’offres
(CAO) analyse, évaluent, comparent les offres et décident, quel candidat avait la meilleure offre.
Et enfin, les commissions de réception vérifient la qualité des offres livrées par rapport au DAO.
L’efficacité et l’efficience relèvent de la façon dont l’institution réussit à allouer ses ressources
(ces actifs, son personnel et ses subventions) pour produire un maximum de résultat à moindre
coût. Ces indicateurs montrent donc à quel degré d’efficience l’institution exploite ses
ressources, en particulier ses actifs et son personnel. Et pour l’institution, les chiffres clé sont les
suivants :
Tableau 14 L’évolution des ratios d’efficacité et d’efficience entre l’année 2018 à 2020 pour la
caisse d’épargne.
Avant 2019, l’activité principale de la CEM est la collecte de l’épargne et les placements BTA.
Pour mieux appréhender notre étude, nous considérons seulement la période ou l’institution est
devenue une microfinance, soit les année 2019 et 2020. Suite au lancement du nouveau produit
~ 44 ~
de crédit au client particulier et au entrepreneur en 2019, le ratio de charge d’exploitation s’est
élevé et a atteint 123.46%, et cela à continuer à augmenter en 2020 (132.77%). En effet pour son
développement, la société a acquis plusieurs immobilisations, entrepris des recrutements et des
formations pour les nouveaux personnels.
Vu la confusion des données et l’inexistence de suivi spécifique de coût et de charge par activité
ou par type de produit, il est impossible de déterminer le coût par emprunteur de l’institution. La
productivité du personnel par rapport au crédit est très basse soit 0.01 en 2019 (période de
lancement du crédit particulier) et 0.21 en 202039. En effet, le crédit au personnel n’est pas
considéré vu que l’institution a décidé d’arrêter l’octroi au personnel en 2019.
Concernant la productivité des agents de crédit, d’une part, ce poste existe à la CEM à partir de
l’an 2019. Le nombre de ces agents a quadruplé en 2020. D’autre part, le crédit personnel long
terme est le principal constituant de l’encours de crédits jusqu’à présent, et en attendant que les
nouveaux produits atteignent la phase de maturité la productivité des agents de crédits est encore
faible.
Le coefficient d'exploitation permet de mesurer la part des gains réalisés par l’institution au
regard de ses coûts fixes. Ce ratio s'est amélioré en 2019 par rapport en 2018, à raison de 100
Ariary de PNB ont causé des charges d'exploitations de 90 Ariary en 2019 contre 102 Ariary en
2018. Et elle s’est détériorée en 2020 (100 Ariary de PNB ont causé des charges d’exploitation
de 99.20 Ariary).
39
Nous n’avons pas tenu compte des prêts au personnel.
~ 45 ~
CHAPITRE- 2 RÉSULTAT LIEE AU DEUXIÈME HYPOTHÈSE
Dans cette section, nous allons voir l’évolution du crédit de l’institution depuis l’année 2018. Le
crédit de la CEM est constitué du crédit au personnel uniquement jusqu’en 2018. C’est à partir
du septembre 2019 que la société a commencé à octroyer des crédits au particulier. Dans la
deuxième partie de cette section, nous allons aborder l’analyse de la qualité du portefeuille de
l’institution.
La majorité des crédits de la caisse d’épargne jusqu’à présent est le crédit au personnel. Le crédit
au particulier a commencé à partir de l’an 2020.
Nous constatons d’après ce tableau que les encours douteux sont formés uniquement par les prêts
de personnel, et sont provisionné à 97% en 2020. La provision augmente chaque année alors que
les produits des intérêts dimminue.
Le portefeuille à risque de l’institution est formé en général par les comptes CDL des personnels
renvoyés de l’institution à 90 %, et des clients particuliers à 8% et des entrepreneurs à 2%.
L’institution n’a pas encore déterminé un montant de réserve sur les pertes sur prêt. Et pour
anticiper les futures pertes, le ratio de dotations aux provisions a augmenté de 3.10% à 4.20% en
2018 à 2020. Concernant les pertes sur créance, la société n’a pas encore des politiques
~ 47 ~
d’abandon de créance, ainsi même s’ils soient peu probables le remboursement, ses pertes restent
parmi les charges de l’institution.
L’institution CEM, s’engage à suivre les lois législatives et les directives des organes de
contrôles (CSBF) et les normes qui régissent les institutions de microfinance à Madagascar pour
la bonne marche de la société et pour mieux satisfaire et protéger ses clients. Ces derniers sont
les normes prudentielles.
Les ratios prudentiels sont des normes minimums exigées par la CSBF pour assurer la viabilité
d’une institution. L’institution a commencé à suivre ses ratios en 2019 et l’évolution de ses ratios
se présente comme décrit dans le tableau suivant :
D’après le tableau 17, le fond propre disponible de la société a diminué de 24 049,49 millions en
2019 à 23 934,09 millions d’Ariary en 2020. De même pour le ratio de solvabilité, elle a diminué
de 33,75% à 27,66%.
Depuis 2019, trois ratios ne sont pas encore respectés par l’institution le ratio de transformation à
moyen et long terme, ratio de couverture des immobilisations, et les ratios AMSDSP. Cela est dû
à la procédure et fonctionnement de l’institution avant sa transformation en 2019. Suite à
l’avertissement de la CSBF, l’institution a entrepris plusieurs mesures afin d’adopter des
politiques orientées vers le respect des normes.
D’abord, le ratio de transformation à moyen et long terme n’est pas respecté, car le passif à
moyen et long terme total de l’institution en 2020 est de 54 521,51 millions d’Ariary alors que
son actif à moyen et long terme est de 83 023 ,47 millions d’Ariary. Un risque de transformation
peut se présenter.
Ensuite, pour le ratio de couverture des immobilisations, l’institution avait acquis plusieurs biens
et immobilisations en compensation des emprunts non rembourser par l’Etat et des dons.
Plusieurs de ces immobilisations ne sont pas exploitées par l’institution. Et puis, l’institution
avait entrepris plusieurs rénovations et aménagements pour la phase de lancement de ses
nouveaux produits. De même, elle a acquis des bâtiments pour des emplacements stratégiques
d’où son immobilisation (brute) a tellement augmenté et à passer de 34 903 124 803,16 Ar en
2018, a 39 503 691 811,15 Ar en 2019 et 40 981 817 663,61 Ar en 2020. Et depuis l'année 2015
jusqu’en 2020, la société n'a pas effectué une cession d’immobilisation, y compris celles
totalement amortie. Cela rend la valeur de cette dernière élevée.
Pour conclure, dans ce chapitre, nous avons présenté la situation de la gestion des risques au sein
de l’institution. En premier lieu, nous avons exposé la situation de risque de crédit. Et en second
lieu, nous avons constaté l’évolution des normes prudentielles de l’institution par rapport aux
exigences de l’autorité de supervision. La qualité de portefeuille de crédit de la CEM est encore
~ 49 ~
en phase de démarrage et plusieurs mesures accompagnatrices ne sont pas encore prévues. Et par
rapport à l’exigence de l’autorité de supervision, trois ratios ne sont pas encore atteints. A savoir,
le ratio de transformation à moyen et long terme, le ratio de couverture d’immobilisation et le
ratio AMSDSP.
De tout ce qui précède, nous avons pu voir la performance actuelle de l’institution, la rentabilité
de l’institution tend à la baisse. Nous avons ensuite décortiqué le résultat de l’institution : sa
productivité diminue chaque année alors que les charges augmentent progressivement. Le poste
de charge qui a le plus augmenté est la charge de personnel. Concernant, l’efficacité et
l’efficience, les ratios analysés montrent que le personnel et les agents de crédit sont moins
productifs et la société est à la limite de sa capacité de s’autofinancer.
Nous avons aussi abordé la gestion du risque au sein de l’institution. D’une part, nous avons
abordé la qualité du portefeuille de crédit en analysant les portefeuilles à risque et les provisions
afin d’évaluer les pertes probables que peut accepter l’institution. Et d’autre part, nous avons mis
en évidence la situation de l’institution par rapport aux normes prudentielles édictées par la
CSBF afin de positionner la société vis-à-vis des autres institutions.
Dans cette partie, nous avons pu énumérer les différents résultats obtenus lors de nos
investigations auprès de l’institution. Nous allons maintenant entrer dans le vif du sujet en
discutant et analysant les résultats observés dans cette deuxième partie. De ce fait, nous allons
passer à la troisième et dernière partie de notre mémoire.
~ 50 ~
La partie précédente a permis de dénicher les différentes données qui permettent de confirmer ou
non les hypothèses émises dans l’introduction, afin de résoudre la problématique.
Par contre, cette troisième partie concerne, en effet, la discussion de ces résultats. Nous allons
ainsi apporter des éclaircissements et des commentaires sur les constats que nous venons
d’exposer.
Outre, nous présenterons aussi les avantages et inconvénients de la situation issue de ces
résultats. Ceci nécessiterait la comparaison des résultats obtenus avec les résultats attendus et les
données disponibles de la littérature sans franchir tout de même les limites de l’étude exposée
précédemment.
Cette partie est donc d’une importance capitale pour notre travail de recherche. Elle demande
beaucoup d’efforts, car en effet, l’analyse des deux hypothèses va mener à la résolution de la
problématique et à la proposition du meilleur outil de pilotage à adopter selon la situation de
l’institution.
D’une part, le premier chapitre développera les discussions relatives à l'analyse des résultats
obtenus. D’autre part, le second chapitre donnera les solutions appropriées sur la base des
discussions émises.
~ 51 ~
CHAPITRE- 1 DISCUSSION
Dans ce chapitre, compte tenu des résultats présentés dans la partie précédente, nous allons en
premier lieu mettre en évidence la validation ou non des deux hypothèses. Ensuite, en deuxième
lieu, faire une analyse des facteurs internes qui nous permettra de connaître les forces et les
faiblesses de l’institution vis-à-vis de la recherche de la rentabilité financière. Enfin, en troisième
lieu, faire une analyse des facteurs externes qui nous permettra de situer l’institution par rapport
à leur environnement et ses concurrents. Ainsi, nous allons détecter les opportunités qui s'offrent
à elle et les menaces auxquelles elle devra faire face pour assurer sa pérennité.
Après avoir étudié les différentes variables d’études de l’institution, il est alors important de
vérifier la validation des deux hypothèses fixées. Ces variables permettent de situer les résultats
obtenus par rapport à ces hypothèses. L’analyse SWOT permet d’apprécier les différentes
caractéristiques de ces variables.
D’après les résultats obtenus, nous avons constaté que la rentabilité de l’institution est en
régression. En effet, la production de l’institution a diminué, alors que les charges et les coûts
augmentent progressivement. Par conséquent, la marge de production de la société diminue. La
société ne parvint pas à maîtriser ses charges et ses coûts de production. Donc cette hypothèse est
validée.
2020
- Efficacité et efficience de l’institution est faible.
Source : auteur janvier 2022 (d’après les résultats constatés.)
~ 52 ~
La rentabilité de l’institution est fonction de la production et des charges. Au fur et à mesure que
les charges et les coûts augmentent, et que la production tend à la baisse : la marge de production
de l’institution diminue et la rentabilité de même. Ainsi, pour accroître sa rentabilité, l’institution
peut augmenter sa marge de production en optimisant ses charges.
D’après les résultats obtenus, nous avons constaté que la gestion de risque de crédit au sein de
l’institution est en phase de mise en place : aucune procédure de recouvrement de crédit n’est
encore déterminée, la qualité du portefeuille des crédits à la clientèle est encore très inférieure
par rapport à la moyenne des institutions évoluant dans le même secteur d’activité. En effet, afin
de minimiser les risques l’institution a limité l’octroi pour un an uniquement.
Concernant les normes imposées par le CSBF, l’institution ne parvient pas encore à respecter
trois ratios depuis sa transformation en IMF. Par conséquent, l’institution est obligée d’arrêter
l’octroi du prêt au personnel en 2019 (diminution des produits d’intérêt). Ensuite elle présente un
risque de transformation à long terme élevé. Et enfin, la valeur de ses immobilisations est trop
importante, soit 80% de ses fonds propres disponibles. Ainsi, la viabilité de l’institution à long
terme est remise en cause par la CSBF, d’où son avertissement en 2020. Donc cette hypothèse
est validée.
Les facteurs internes sont composés par les forces et les faiblesses de la gestion des activités de
l’institution dans la recherche de la rentabilité. Elle est fonction d’un côté de la gestion de la
productivité et d’un autre côté de la recherche d’efficacité et d’efficience pour la gestion des
charges.
Malgré les différentes crises sanitaires et économiques qui ont touché l’économie nationale
depuis le début de l’année 2020, l’institution parvint à maintenir son PNB à un niveau supérieur.
Le produit sur l’opération en monnaie étrangère est le levier qui a permis de maintenir le PNB de
l’institution à un niveau permettant de couvrir les charges financières. En fait, celle-ci a doublé
entre 2019 à 2020. Cependant, les produits des intérêts ont diminué. En effet, suite à la
~ 54 ~
diminution du taux de rémunération des BTA la société a réduit ses placements à l’état en tant
que CDC et BTF, et n’a plus opéré en tant que BTA.
C'est la mise en place et le lancement des nouveaux produits qui augmentent les autres charges
de l'institution. Au fait, en tant qu’un nouvel IMF, la CEM a entrepris plusieurs rénovations et
acquisitions d’immobilisation. Mais aussi, elle contribue au fonctionnement du CSBF, au bureau
d'informations de crédit CRIF et à l'APIMF. À cela, s’ajoutent les diverses charges et les coûts de
développement.
L’analyse des différentes variables présentées dans les résultats ne présente pas uniquement que
des points forts, il en ressort également des points de faiblesses nécessitant des améliorations et
qui impactent la viabilité à long terme de l’institution. Ces points faibles se reflètent à travers la
~ 55 ~
rentabilité générale de l’institution, la gestion des charges administratives et l’efficacité des
personnels, la qualité du portefeuille, et la non-conformité du système d'information de gestion
utilisé par rapports à ses activités.
~ 56 ~
2.2.1. La rentabilité générale et l’efficacité de l’institution
D’après la figure 4, les charges de personnel a passé de 62% à 70% des charges de l’institution,
soit 20% supérieur à la norme selon MicroRate, et le ratio agent de crédit sur effectif total du
personnel de l’institution est de 2.6% en 2020 (le bon ratio est de 50% selon MicroRate). Ces
indicateurs montrent l’inadéquation de la gestion des charges de personnel et de l’efficacité du
personnel dans l’institution. En effet, en considérant la qualité du crédit de l’institution, le ratio
de charge d’exploitation de l’institution est de 132.77% en 2020. L’institution supporte alors une
charge supérieure par rapport à sa productivité concernant son activité de crédit. Cela s’explique
d’une part, par la mise en place et le lancement de la nouvelle offre de crédit au particulier. Le
lancement d’un nouveau produit, engendre effectivement des charges supplétives telles que la
formation des personnels, la publicité, le recrutement des personnes qualifiées, les charges
d’honoraire des spécialistes. D’autre part, la charge sociale, a augmenté lors de la pandémie du
covid-19 vue que la société prend en charge médicalement à 80% ses personnels, et à cela
s’ajoutent les diverses mesures sanitaires exceptionnelles pendant cette crise (transport du
personnel ; produit d’hygiène et anti-covid).
Le coefficient d’exploitation de l’institution s’est détérioré en 2020 et est largement élevé (atteint
99%). Le taux d’autosuffisance opérationnel a diminué (109.44 % en 2019 et 101.72% en 2020).
~ 57 ~
Ces indicateurs montrent que l’institution est à la limite de son seuil de rentabilité. Le PNB
couvre à peine la charge d’exploitation engendrée par l’activité.
L’analyse des coûts dans une institution nécessite la disponibilité de toutes les informations
afférentes à l’activité. Une institution comme la CEM doit avoir un progiciel permettant de
suivre et de comparer les réalisations budgétaires, afin d’analyser les écarts, d’apporter des
rectifications, et de prendre une décision à temps. Actuellement, plusieurs service retraite les
informations du SIG avec l’outil Excel, afin de mettre en évidence les données nécessaires pour
établir les états financiers ou les reporting. Cela peut engendrer des risques opérationnels élevés
et des décalages d’informations. En effet, l’option comptabilité analytique du système
d’information de gestion utilisé par la CEM n’est pas encore paramétrée.
De même pour les opérations de crédit, la disponibilité d’un outil de suivi adapté doté de toutes
les fonctions d’analyse proportionnel est un atout pour la bonne marche d’une IMF. Or, plusieurs
fonctions afférentes au crédits ne sont pas encore paramétrer dans la version actuelle du SIG de
la CEM : le déclassement systématique des crédits sains en crédits douteux ; les reporting ; les
options de gestion de client et suivi du portefeuille. Cela rend erronée l’analyse de la qualité du
crédit, la distinction et le suivi des crédits sain et douteux. Les provisions relatives à ces créances
douteuses ne sont dès lors effectuées qu'à la fin de l’exercice.
~ 58 ~
~ 59 ~
SECTION-3 LES FACTEURS EXTERNES
Après avoir effectué une analyse interne pour pouvoir détecter les éventuelles forces et faiblesses
de l’institution vis-à-vis de la performance financière de l’institution nous allons maintenant
aborder les facteurs externes déterminant de sa pérennité. L’analyse des facteurs externes permet
de distinguer les opportunités et les menaces afférant à l’environnement où évolue l’institution.
Les opportunités sont des phénomènes qui ouvrent des voies nouvelles à la compétitivité de
l’institution. Elles prennent en compte les modifications de l’environnement provoquées par les
concurrents et la conjoncture. Les résultats de notre analyse nous ont permis de ressortir
plusieurs opportunités permettant à l’entreprise d’améliorer sa rentabilité.
Le monde de microfinance est en perpétuel changement, surtout grâce à l’avancée des nouvelles
technologies de l’information et de communication. Selon B. Bathelot « La diversification est
l'action pour une entreprise de produire de nouveaux produits ou services et d'entrer ainsi sur de
nouveaux marchés. Il s'agit alors d'un moyen de développer l'activité en profitant d'un savoir-
faire et / ou d'une notoriété de marque sur un univers donnée »40.
Pour la CEM, la dématérialisation des produits d’épargne allège les charges de productions de
l’institution et facilite l’accès au produit pour les clients : d’une part, l’utilisation des imprimés et
la consommation des livrets ont diminué et d’autre part cela augmente la productivité des
personnels et améliore le nombre d’usagers des produits. En 2020 le nombre de clients usagers
de la CEM est de 1 187 019.
Le lancement des crédits pour les particuliers et pour les entrepreneurs donne une nouvelle vision
de l’institution vis-à-vis des clients. Auparavant, seuls les clients ayant un excédent de revenu
sont intéressés par la CEM, maintenant, les micro-entrepreneurs, les fonctionnaires et les salariés
privés se tournent vers l’institution pour financer leurs projets.
Actuellement, la monnaie électronique prend un grand large à Madagascar. Elle permet une
facilité de remboursement de crédit pour les usagers, une facilité d’accès pour les grands publics
40
https://www.definitions-marketing.com « définition du mot diversification » , le 12 mars 2022
~ 60 ~
et une sécurité pour les usagers. La CEM, a commencé à tester et à utiliser en interne la monnaie
électronique en 2020. Cela a apporté une grande flexibilité dans la gestion des avantages et
indemnité sociale des personnels de l’institution. L’ouverture de ce produit pour le grand public
apportera une grande opportunité et un nouvel Horizon a l’institution.
Pour la CEM, le ratio de couverture des dépôts est élevé, soit de 87%. La majorité des dépôts du
client de la CEM sont placés au niveau de l’Etat en tant que CDC et BTF. C’est un placement sûr
et sans risque. Ainsi, la société dispose d’une trésorerie suffisante pour couvrir les dépôts à vue
et le retrait massif des clients. Pendant la période du covid-19, les institutions ont observé un
retrait massif des clients. L’APIMF et la CSBF à intervenu pour apaiser la situation nationale.
D’où l’importance de la solvabilité élevée pour une IMF.
Les menaces sont des facteurs externes qui constituent un désavantage pour la société vis-à-vis
de son environnement. L’analyse des menaces, c’est-à-dire des éventuelles transformations de
l’environnement susceptibles de remettre en cause les stratégies adoptées et la performance de
l’institution.
Les normes prudentielles sont des règles visant à assurer la protection des déposants et à
préserver la solidité de la situation financière de l’institution de microfinance 41.Depuis sa
transformation en IMF jusqu’à présent, trois ratios ne sont pas encore respectés par l’institution :
le ratio de transformation à moyen et long terme qui doit être maintenu à une minimale de 100%
alors que pour la CEM est à 66% en 2020, le ratio de couverture des immobilisations qui doit
être maintenu à un maximal de 50% alors que pour la CEM le taux en 2020 atteint 79% ; et les
ratios AMSDSP qui doivent être maintenus à un maximal de 10% tandis que ceux de l’institution
atteint 100%. Ces excès sont dus à la disposition antérieure de l’institution en tant
qu’établissement d’épargne. En effet, premièrement, seuls les dépôts à terme sont considérés
pour les transformations à moyen et long terme alors que les prêts et placement à terme effectué
par la société sont en partie issue des dépôts à vue des clients.
41
Loi n° 2005-16 du 27 juillet 2005 art.8 p.4
~ 61 ~
Deuxièmement, d'une part, l’institution a acquis plusieurs dons d’immobilisation par le biais de
l’Etat suite à des subventions ou des compensations d’intérêts et par le biais des dons, certaines
de ses immobilisations ne sont pas encore exploitées par la CEM. D'autre part, l’institution n’a
pas effectué aucune cessation de ses biens y compris ceux qui sont déjà totalement amortis pour
la période de 2015 à 2019. Enfin, les nouvelles règles dues à la loi 2017-026 nécessite encore
plusieurs mesures par la société afin d’être respecté, car c’est à partir de cette loi que le personnel
est considéré parmi les AMSDS, alors qu’avant seuls les dirigeant sont considérer, d'où le risque
encouru est élevé. Cependant, le non-respect de ses ratios expose l’institution à des sanctions
voire même au retrait de son agrément par la CSBF.
Pour les institutions de microfinance (IMF), le défi est immense. En effet, compte tenu de la
nature de leurs portefeuilles et des activités de leurs clients, les institutions de microfinance et le
secteur de l’inclusion financière en général sont affectés par la crise sanitaire. Les portefeuilles
de crédit de la CEM sont caractérisés par une part significative du secteur informel (pour les
crédits entreprises), une prépondérance des activités de commerce/négoce, des clients fragiles
qui disposent de peu de ressources pour « amortir » les effets de la crise. Ces populations,
généralement, épargnent peu et investissent toutes leurs ressources dans leur activité
économique. Bon nombre de ces micro-entrepreneurs urbains dépendent pour leurs besoins
essentiels de cette source quotidienne de revenus ; le confinement, sous ses formes diverses, peut
donc concrètement signifier leur incapacité à assumer des dépenses d’alimentation, de logement,
de santé, etc. Pour la CEM, 50% des clients retardataires (constaté dans le portefeuille à risque
supérieur à un jour de retard) ont pour motif, des chômages et problème financier due au covid-
19.
~ 62 ~
La discussion ainsi faite nous a donc permis d’analyser l’environnement de la CEM soit en
interne, qu’en externe. En interne, la CEM a comme point fort : un produit net bancaire assez
élevé pour couvrir ses charges financières. Elle dégage une excèdent brut d’exploitation (EBE)
positif, permettant de maintenir sa rentabilité. Et en tant que société de l’Etat, l’existence de
l’unité de gestion de passation des marché (UGPM) et la commission d’appel d’offre (CAO)
assurent l’optimisations des coûts concernant les divers marchés afférents aux fonctionnement et
au besoin de l’institution. Elle a cependant, comme faiblesse : d’abord une rentabilité général et
efficacité en régression pendant l’année 2019 à 2020. Ensuite, ces charges administratives
augmentent chaque année, alors que sa PNB tend à la baisse. De plus, l’efficacité de ses
personnels en terme de crédit est très faible. En fin, plusieurs éléments essentiels dans la gestion
de risque de crédit sont encore en phase de mise en place et le logiciel utilisé par l’institution en
matière de gestion des coûts et de crédit manque de fonctionnalité.
L'objet de cette analyse était de faire ressortir les principaux faits qui ont une forte incidence sur
la rentabilité de l’institution, soit en interne qu’en externe. Cela, va nous permettre de proposer
des solutions pour aider l’institution à redresser sa situation financière et à la maîtrise de son
environnement global.
~ 63 ~
CHAPITRE- 2 RECOMMANDATION
Pour pouvoir redresser sa situation financière, l’institution peut interagir sur ses charges ou ses
produits. La technique la plus évidente pour améliorer ses marges, c'est bien sûr d’augmenter ses
taux d’intérêts et de commission, mais cela peut avoir un effet inverse et assez difficile à mettre
en œuvre en raison de la forte concurrence sur le marché bancaire. Dès qu’une institution va
augmenter ses marges, les clients vont se tourner vers d’autres établissements qui proposent des
conditions tarifaires plus avantageuses. Le risque est directement lié à la rentabilité avec une
perte de clientèle. Ainsi, optimiser les charges est un objectif encore plus fort face à la forte
concurrence interinstitutionnelle et le contexte économique à Madagascar actuel. Cela permet de
diminuer le coefficient d’exploitation en abaissant les charges d’exploitation (coût du personnel,
provision…) par rapport au produit net bancaire. Cette méthode nécessite d’importants moyens,
mais elle permet d’aboutir à des résultats rapides en raison de la compression des charges.
Il existe plusieurs procédures à suivre lorsqu’une institution octroie du crédit à ses clients : la
promotion, l’évaluation, approbation, décaissement, et la collection. Ces phases, nous pouvons
les classer en deux grandes étapes, qui sont : la gestion de l’étude et la mise en place du crédit, et
la gestion du remboursement de crédit et le recouvrement clients. Le terme « recouvrement » se
rapporte à la fois aux activité consistant à recouvrer les prêts en retard de paiement (prêt en
retard d’un à plusieurs jours) et aux activité permettant de prévenir des défauts de paiement dans
l’institution.
De même, lorsque des personnels sont poursuivis et licenciés pour des détournements de fonds :
après les diverses démarches d’inspections, de constatation des faits, et de licenciement, vient
l’étape de recouvrement des avoirs détournés. En effet, l’existence d’un compte présentant un
arriéré plus d’un an dans l’état des valeurs non imputé, la persistance au bilan, des créances
douteuses de 906 700 955,54 Ar en 2019 et l’inexistence de remboursement des créances sur les
détournements effectués par les ex-agents depuis l’années 2014 montre l’insuffisance des actions
de recouvrement et l’inexistence de la politique d’abandon de créance au sein de l’institution.
Pour y remédier, le service de recouvrement peut épauler le service juridique et les agents de
crédit dans les étapes et les démarches amicales ou juridiques de recouvrement afin de suivre et
de minimiser le risque de pertes des avoirs.
~ 65 ~
1.1.3.L’utilisation de la comptabilité analytique d’exploitation (CAE) permet de maitriser
les coûts
La CAE est une comptabilité interne permettant de localiser les zones de performance et de non-
performance au sein d’une institution. En se focalisant sur le calcul de la rentabilité par poste, par
produit et par service. La CAE doit être tenue comme un outil de pilotage stratégique surtout
dans le service de contrôle de gestion. En effet, la CAE a plusieurs objectifs : identifier les coûts
des opérations et des différents services offerts par l’institution ; déterminer les bases
d’évaluation des éléments du bilan ; expliquer les résultats ou identifier les différents leviers de
croissance. Ainsi, la CAE est une bonne pratique dans la détermination des coûts.
La CGAP, avance deux approches pour la méthode de calcul des coûts de produits pour les
microfinances : la méthode classique d’imputation des coûts et le calcul des coûts par activités, et
préconise la deuxième.42 Cette approche permet aux dirigeants de comprendre plus précisément
le coût réel de chaque produit, d’identifier les points de capacité excédentaire et de prendre des
décisions éclairées pour améliorer l’efficience. Cela facilite également l’analyse des segments
de clientèle pour un produit donné. Par exemple, les dirigeants peuvent comparer le coût d’un
nouveau crédit à celui d’un crédit renouvelé, le coût d’un crédit sain à celui d’un crédit en
souffrance, ou le coût respectif de produits d’épargne de différents soldes et diverses fréquences
de retrait, entre autres.
La diversification des produits permettra à la CEM d’offrir à sa clientèle une large gamme de
services et de produits financiers de proximité et adaptés à leurs besoins. Dans cette optique, la
CEM veillera à préserver la position dominante en matière d’épargne tout en diversifiant les
activités de collecte, développer les activités de crédit à travers une introduction progressive des
offres et enfin développer une large gamme de services financiers.
L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des prêts aux
personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser
aux autres. La qualité du portefeuille dépend de plusieurs facteurs : d’abord la politique d’octroi
de crédit ; ensuite les agents de crédits ; et le suivi des échéances. Pour pouvoir améliorer son
portefeuille, une institution doit avoir un manuel de procédure et une bonne information à temps
et en heure.
~ 68 ~
2.1.1. Mettre en place un manuel de procédure d’octroi de crédit pour chaque type de
produit
Qualifier les risques, attribuer les bons délais de paiement et prendre des décisions sur les limites
de crédits constituent une grande partie des activités du crédit. Surveiller et évaluer en
permanence les clients actifs pour déceler tout indicateur demandant une attention particulière,
veiller à résoudre les litiges de paiement, sécuriser les risques élevés par des garanties, des
assurances ou des accords d'affacturage sont également d’autres priorités clef. L’ensemble de ces
activités implique beaucoup d'interactions humaines, pouvant être parfois chronophages,
coûteuses, sujettes à l'erreur et trop basées sur le papier. Automatiser au moins certaines de ces
activités grâce à un manuel de procédure peut permettre d’améliorer la productivité tout en
augmentant la satisfaction des collaborateurs. Le manuel de procédure d'octroi de crédit est une
approche systématique destinée à mesurer, à surveiller et à gérer les risques de crédit que court
l’institution. Ce dernier permet de formaliser les vérifications des antécédents pour l'évaluation
des risques ; la surveillance rapide des clients (changement de risque de crédit et de solvabilité) ;
transfert d’information aux personnes impliqué ; décision relative à la demande de crédits ;
surveillance des remboursements et rappel pour les retardataires ; et le recouvrement. Ainsi, la
mise en place d’un manuel de procédure d’octroi de crédit propre à chaque type de crédit
permettra à la CEM de formaliser l’étude des dossiers de crédit, la supervision, et l’approbation
et d’améliorer la durée de traitement des dossiers.
Une gestion améliorée du portefeuille de clients sur l'ensemble des clients, et pas seulement sur
les plus forts risques, nécessite d'améliorer la qualité des données et des informations collectées.
Il est nécessaire d’élaborer des documentations complètes et d’une vérifiabilité rigoureuse pour
éviter les problèmes juridiques potentiels. La qualité d’information permet d’accélérer les
traitements des données et la prise de décision pour l’octroi de crédit. De même cela minimise
les risques et améliore la qualité du portefeuille de l’institution.
Afin d’améliorer les données à analyser il est primordial d’abord de mettre en place un système
permettant de remonté tous les informations disponibles au service concerné pour l’analyse et
traitement des données clients (service de risque, marketing, engagement, agence). La gestion
électronique des donnés ou la mise en place d’un serveur de fichier, pourrait faciliter l’envoi des
fichiers scanné concernant tous les clients (nouveau demande, renouvellement, dossier refusé) et
~ 69 ~
la mise en commun des informations après analyse permettra au dirigeant de prendre des
mesures correctives ou de prendre des initiatives pour améliorer la situation existant.
Comme il a été précisé dans la partie discussion, les non-respects des normes prudentielles
exposent l’institution au risque de retrait de son agrément par l’autorité de contrôle. Ainsi, il est
primordial pour l’institution de régulariser ses trois ratios. D’après le résultat de nos recherches,
le problème de la CEM actuel est que le total de ses passifs à moyen et long terme est largement
inférieur à son actif à moyen et long terme. Ensuite, la valeur de la couverture de ses
immobilisations est trop élevée, et atteignant 78% de son FPD. Enfin, les risques encourus sur les
AMSDSP sont équivalents à 100% de ses FPD.
Pour améliorer ces ratios, il est plus judicieux de trouver d’abord un moyen d’augmenter ses
ressources à moyen et long terme. D’une part, l’institution peut participer au Projet d’appui à
l’expansion des activités des Institutions de Microfinance (IMF) dans les zones rurales de
Madagascar. Cela permettra à l’institution de bénéficier des financements de son expansion par
le PIFM (projet d’inclusion financière de Madagascar) à hauteur de 30 à 70 % de ses coûts
partagés43. D’autre part, l’institution peut négocier des emprunts aux seins des banques primaires
de Madagascar afin de couvrir ses emplois à moyens et long termes. En effet, l’institution a
encore une forte capacité d’endettement.
Enfin, pour réduire les engagements sur les actionnaires, mandataires sociaux, dirigeants et
personnes liées sur les AMSDSP l’institution peut envisager de céder le prêt au personnel à des
institutions bancaires à un taux négocié et raisonnable.
On peut citer parmi ses logiciels : la solution CGB version 2.3(Capital Global Banking)
développer par Capital Banking Solution (CBS), version plus avancée et à jours par rapport à la
version utilisé actuellement à la CEM (CGB version 2.2s), ou bien la solution bancaire
TEMENOS T24 développer par Temenos Group AG. En effet, le modèle bancaire T24 est
également livré préconfiguré avec les meilleures pratiques pour l'emplacement de la banque ou
l’IMF. Cela permet de s'assurer qu'une institution financière continue de se conformer à toutes
les lois et règlements du pays spécifique où elle opère. Et elle présente toute les caractéristiques
et avantages cité précédemment. Ainsi, cette plate-forme est une alternative permettant de
résoudre les divers problèmes d’outil de suivi, d’analyse et de synthèse rencontré par
l’institution.
Dans cette dernière partie, nous avons effectué les analyses des résultats obtenus lors de nos
investigations. Nous avons mis en exergue les points forts et les points faibles observés suivi des
opportunités et des menaces probables. Enfin en prenant en compte les faiblesses et les menaces,
nous avons avancé des améliorations possibles à entreprendre dans le but de redresser la
rentabilité financière de l’institution.
L’institution a observé une régression de ses rentabilités depuis l’année 2019 à 2020. Cela est dû
à plusieurs facteurs déterminants : non maîtrise des charges administratifs ; la qualité de
portefeuilles ; manque de productivité et d’efficacité ; non-adéquation des SIG ; et non atteinte
de certains ratios prudentiels. Malgré cela, l’excédent brut d’exploitation reste positif.
Bref, après avoir vu et analysé l’évolution de la performance de l’institution, nous avons proposé
plusieurs solutions vis-à-vis des faiblesses et des menaces afin d’augmenter la rentabilité de
l’institution : d’une part la réduction de manière durable des charges, la mise en place des
services de recouvrements et l’utilisation de la comptabilité analytique d’exploitation pour
optimiser les charges et augmenter la marge de production ; et d’autre part, il faut améliorer la
qualité du portefeuille, régulariser les normes prudentielles non atteint, et l’utilisation d’un
système de gestion d’informations adéquate pour améliorer la gestion de risque de l’institution.
Par conséquent, nous pouvons dire que nos deux hypothèses à savoir que « L’optimisation des
charges permet d’améliorer la santé financière de l’institution », ainsi que « la gestion des risques
permet d’assurer la rentabilité de l’institution » sont confirmées.
~ 72 ~
CONCLUSION GÉNÉRALE
Dans la première partie, nous avons pu aborder la zone d’étude, les théories générales sur
la rentabilité et la performance financière d’une institution de microfinance, et enfin la
méthodologie adéquate pour la réalisation et la reproduction de l’étude, mais aussi les limites. La
performance financière est l’association de l’efficacité et l’efficience, c’est-à-dire obtenir des
résultats dans la meilleure gestion des moyens. Elle peut être mesurée par de très nombreux
indicateurs et être interprétée sous différents angles. La rentabilité est la capacité de l’institution
à générer des bénéfices. Comme la rentabilité est fonction des produits et des charges, pour
l’appréhender nous avons utilisé plusieurs méthodes de l’analyse financière : l’analyse du produit
net bancaire permet de mettre en évidence les produits de l’institution ; l’analyse du compte de
résultat grâce au solde intermédiaire de gestion des ratios d’efficacité et d’efficience met en
évidence la maîtrise des charges et des coûts au sein de l’institution. Pour améliorer la rentabilité
et la performance des institutions de microfinance, certains auteurs comme SERVET 2005 et les
praticiens de microfinance considèrent que la gestion de risque est un levier fondamental. La
gestion des risques est le cadre général mis en place pour gérer les différents risques financiers et
non-financiers auxquels sont exposés l’institution. Dans les microfinances, les risques sont
orientés vers la gestion de crédit (qualité du portefeuille) et le respect des normes prudentielles
édicté par le centre de supervision bancaire. Cette partie théorique nous a permis de dégager les
variables d’études à analyser le long de notre recherche. Pour pouvoir vérifier ces théories, nous
avons choisi la caisse d’épargne de Madagascar comme zone d’étude. C’est une société existant
depuis plus de 100 ans en tant qu’établissement d’épargne et s’est transformé en microfinance
~ 73 ~
(IMF3) en 2019. Elle met en œuvre tous les procédures et exigence nécessaire, régies par la loi
n°2017-026 sur la microfinance à Madagascar, 2017.
Dans la deuxième partie, nous avons présenté les résultats escomptés de nos recherches
au sein de l’institution. Ses résultats sont en majeurs partie traité, calculé et présenté sous forme
de tableau et des graphiques, vu que nos variables sont quantitatives. Ces résultats obtenus nous
mènent à démonter et vérifier les hypothèses fixées à l’avance. D’abord, nous avons exposé les
résultats de l’analyse des informations concernant l’optimisation des charges : analyse de la
rentabilité de l’institution, la maîtrise des coûts et des charges, et les marges de production.
Ensuite, nous avons vu les résultats afférents à la productivité et l’efficacité de l’institution.
Enfin, nous avons abordé la gestion de risque en analysant la qualité du portefeuille et la
situation des normes prudentielles au sein de l’institution.
Comme atout, le PNB de l’institution est assez élevé pour couvrir ses charges
d’exploitations même pendant la crise sanitaire et cela a permis de dégager un excédent brut
d’exploitation positive. Donc la société maîtrise bien ses coûts d’exploitations. L’existence de
l’unité de gestion de passation de marché et la commission d’appel d’offres permet à l’institution
de contrôler et optimiser ses achats et ses dépenses de travaux. Et comme faiblesse, nous avons
pu mettre en évidence la régression de la rentabilité de l’institution suite aux lourdeurs des
charges administratives et l’inefficacité des personnels, mais aussi la non-adaptation du logiciel
de système d’information aux contextes et aux exigences en matière de pilotage de gestion au
sein d’une IMF dans le but d’atteindre la performance.
Ensuite, face à l’évolution de ses environnements, nous avons dégagé, d’une part les
opportunités de l’institution : la diversification des nouveaux produits que l’institution a entrepris
depuis l’année 2018 ; la mise en essai de la monnaie électronique à l’interne de l’institution ; sa
forte couverture des dépôts puisqu’elle a été spécialisée en épargne depuis cent ans ; et sa
~ 74 ~
solvabilité élevée. D’autre part, après sa transformation en IMF en 2019, trois ratios prudentiels
ne sont pas encore atteints par la CEM et cela peut entraîner des sanctions voire même le retrait
de son agrément par le CSBF. Mais aussi, face au contexte de crise sanitaire actuelle, les
développements des activités de crédit présentent des risques élevés vu la forte croissance des
chômages et des faillites des sociétés individuelles.
Enfin, comme proposition, nous avons avancé : d’une part, pour optimiser les charges,
l’institution peut utiliser des méthodes afin de réduire de manière durable les charges : adopter
un système de pilotage de ressource humaine permettant de réduire les congés non pris ; mettre
en place un service de recouvrement pour collaborer avec le service juridique ; et intégrer la
comptabilité analytique dans le système de gestion et maîtrise des coûts. Ensuite, améliorer la
productivité et l’efficacité de l’institution : en diversifiant les produits ; renforcer l’effectif et les
compétences du personnel. D’autre part, pour améliorer la gestion de risque : l’institution peut
améliorer la qualité de ses portefeuilles en utilisant un manuel de procédure d’octroi de crédit
spécifique pour chaque type de produit et en améliorant la qualité des données client.
L’institution doit aussi, entreprendre des mesures pour régulariser ses ratios prudentiels : en
recherchant des subventions ou en négociant des dettes pour améliorer ses fonds propres
disponibles, régulariser ses immobilisations afin de les réduire pour éviter les risques de
transformation ; et enfin céder une partie ou la totalité des crédits personnels à des banques
primaires à un taux raisonnable, afin de réduire les risques sur les AMSDSP.
La première hypothèse donnée a été que « l’optimisation des charges permet d’améliorer
la santé financière de l’institution ». Lors de l’analyse effectuée d’après les résultats obtenus,
nous avons constaté que l’entreprise maîtrise ses coûts d’exploitation directe, d’où
l’augmentation de son EBE. Mais les autres charges diverses, y compris les charges afférentes au
développement des nouveaux produits ne sont pas maîtrisées. Mais aussi, ceux concernant les
immobilisations ne sont pas régulariser et impactent le résultat de l’institution.
~ 75 ~
La deuxième hypothèse est que « la gestion des risques permet d’assurer la rentabilité de
l’institution ». L’analyse de la gestion de risque de crédit nous à montrer que la qualité de
portefeuilles de la CEM est encore en phase de croissance et manque d’efficacité et d’efficience,
l’institution n’a pas d’outils adéquats pour suivre et analyser ses portefeuilles. Et l’analyse des
normes prudentielles a mis en exergue que trois ratios prudentiels ne sont pas respectés. Ainsi, la
continuité d’exploitation et la viabilité de l’institution sont mises en question car son agrément
risque d’être retiré par le CSBF. L’institution doit prendre des mesures correctives et
permanentes le plus tôt que possibles.
De tout ce qui précède, les deux hypothèses de départ sont bien confirmées. L’application
des suggestions et des recommandations apportées par le fruit de cette étude contribuera à
l’amélioration et redressement de la rentabilité financière au sein de l’institution. Ainsi, cet
ouvrage pourra servir d’outil de référence pour les futures promotions et les institutions désirant
réaliser une étude et atteindre les mêmes objectifs. Mais comme l’on a avancé dans
l’introduction, la performance peut se présenter sous plusieurs formes : financière, commerciale,
sociale et environnementale. Ainsi, pour appréhender la performance générale de l’institution :
quels outils à adopter pour piloter les autres formes de performance ?.
~V~
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGE
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2003, « Directives concertées pour la microfinance », 48p.
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WEBOGRAPHIE
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pandémie aggrave la pauvreté, un nouvel élan de réforme est nécessaire pour
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bancaire » le 15 janvier 2022.
https://www.kpulse.fr « excèdent brut d’exploitation », décembre 2021.
~ VII ~
https://www.lafinancepourtous.com , « compétitivité », consulté le 18 décembre
2021.
ANNEXE
~ VIII ~
Aucun retrait n’est requis avant l’âge de 60 ans sauf en cas de retraite
anticipée, d’invalidité ou de décès (le souscripteur désigne à cet effet un
bénéficiaire qu’il peut ultérieurement modifier). Ce retrait est
obligatoirement global, entraînant de facto la clôture du compte.
Les crédits
TAUX
1,65% mensuel
Mensualités constantes en capital et intérêts
FRAIS DE DOSSIER 1,75% (HT) soit 2,1% TTC du montant du crédit, avec un
minimum de 5.000 Ar et un maximum de 75.000 Ar
A prélever sur le montant à débloquer
Paiement dû seulement si décision favorable
En cas d’avenant au contrat : 5.000 Ar
FONDS DE 1% du montant du crédit
~ XI ~
SOLIDARITE A prélever sur le montant à débloquer
EMPRUNTEUR
GARANTIES Cession de salaire et
Caution solidaire (conjoint – tiers)
PENALITES DE 3% par mois sur le capital de l’échéance non payé
RETARD
REMBOURSEMENT 8% du solde restant dû en capital, si les remboursements déjà
ANTICIPE effectués <50% du crédit
6% du solde restant dû en capital, si les remboursements déjà
effectués sont >= 50% du crédit
Trésorerie et soldes avec banque centrale 2 905 278 925,69 2 546 748 222,48
Bons du trésor et titres assimilés 95 003 898 388,20 89 128 681 496,75
2
Avoirs - établissements de crédit 84 471 857 374,41 94 435 501 859,79
Avoirs - autres institutions financières 197 907 319 434,89 183 546 407 133,17
TOTAL ACTIF 435 136 802 706,06 420 931 814 739,98
MONTANT AU MONTANT AU
PASSIF ET CAPITAUX PROPRES NOTES
31/12/2019 31/12/2018
Dépôts de la clientèle 1 404 093 860 364,82 391 475 365 980,55
TOTAL PASSIF ET CAPITAUX PROPRES 435 136 802 706,06 420 931 814 738,74
~ XIV ~
SOMMAIRE ii
SCHEMA iii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE- 1 MATÉRIEL.....................................................................................................................................6
SECTION-1 . PRÉSENTATION GÉNÉRALE LA CEM 6
1.1 . Présentation de la zone d’étude 6
1.2 . Identification et historique de la CEM 6
1.3 . Service offert par la CEM 11
SECTION-2 CADRE THÉORIQUE 12
2.1 - Définition des concepts 12
2.1.1. La performance financière 12
2.1.2. La rentabilité 14
2.1.3. Les charges dans un IMF 15
2.2 Relation entre la rentabilité et le coût dans une institution de microfinance 16
2.2.1. Produit net bancaire (PNB) 16
2.2.2. Solde Intermédiaire de Gestion (SIG) 17
2.2.3. Les ratios d’efficacité et d’efficience dans une IMF 19
2.3 La gestion des risques 21
2.3.1. Gestion de risque de crédit : 22
2.3.2. Norme prudentiel 23
CHAPITRE- 2 MÉTHODE DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES INFORMATIONS.................................27
~ XVI ~
SECTION-1 MÉTHODOLOGIE DE COLLECTE DES INFORMATIONS 27
1.1 La Recherche et documentation 27
1.2 L’entretien non-directif, en profondeur et la collecte des données 27
SECTION-2 MÉTHODE D’ANALYSE DES INFORMATIONS ET LIMITES 28
2.1 –Présentation de l’hypothèse 28
2.2 - Méthode spécifique de vérification de la première hypothèse 29
2.3 - Méthode spécifique de vérification de la deuxième hypothèse 29
2.4 - Méthode commune d’analyse des informations 29
2.5 Limite de l’étude et difficulté rencontrée 30
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIÈRE PARTIE....................................................................................31
PARTIE II RÉSULTATS 32
CHAPITRE- 1 DISCUSSION................................................................................................................................50
SECTION-1 VALIDATION DES HYPOTHÈSES DE TRAVAIL 50
1.1 L’optimisation des charges permet d’améliorer la santé financière de l’institution 50
1.2 La gestion des risques permet d’assurer la rentabilité de l’institution. 51
SECTION-2 ANALYSE DES FACTEURS INTERNES 52
~ XVII ~
2.1 Les points forts 52
2.1.1. Le produit net bancaire 52
2.1.2. L’excèdent brut d’exploitation (EBE) 53
2.1.3. L’existence de l’unité de gestion de passation des marchés et la commission d’appel
d’offres 53
2.2 Les points faibles 53
2.2.1. La rentabilité générale et l’efficacité de l’institution 54
2.2.2. Les charges administratives et l’efficacité du personnel 54
2.2.3. La gestion de risque de crédit 55
2.2.4. La non-adaptation du logiciel de système d’information au contexte et aux exigences
en matière de gestion de coût et analyse de crédit au sein d’une IMF. 55
SECTION-3 LES FACTEURS EXTERNES 56
3.1 Les opportunités 56
3.1.1. La diversification des nouveaux produits 56
3.1.2. Le lancement de la monnaie électronique 57
3.1.3. La couverture des dépôts et solvabilité élevée 57
3.2 Les menaces 57
3.2.1. Risque lié au non-respect des normes prudentielles 57
3.2.2. Risque sanitaire lié au covid 19 58
CHAPITRE- 2 RECOMMANDATION.................................................................................................................60
SECTION-1 SOLUTION POUR OPTIMISER LES CHARGES ET AUGMENTER LA MARGE DE
PRODUCTION 60
1.1 Réduire de manière durable les charges 60
1.1.1. Régulariser la situation des congés personnels. 60
1.1.2. Mettre en place un service de recouvrement 61
1.1.3. L’utilisation de la comptabilité analytique d’exploitation (CAE) permet de maitriser
les coûts 62
1.2 Améliorer la productivité et l’efficacité 62
1.2.1. Diversification des produits 62
1.2.2. Renforcement de l’effectif et des compétences du personnel 64
SECTION-2 AMELIORATION DE LA GESTION DE RISQUE 64
2.1 Améliorer la qualité du portefeuille 64
2.1.1. Mettre en place un manuel de procédure d’octroi de crédit pour chaque type de
produit 65
2.1.2. Améliorer la qualité des données 65
~ XVIII ~
2.2 Régularisation des normes prudentielles non atteintes 66
2.3 Utilisation des systèmes de gestion d’informations appropriées 67
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIÈME PARTIE...................................................................................68
CONCLUSION GÉNÉRALE 69
BIBLIOGRAPHIE V
WEBOGRAPHIE VI
ANNEXE VII