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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie


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DEPARTEMENT GESTION
*************
OPTION FINANCES ET COMPTABILITE
*************
PROMOTION TARATRA 2003 - 2004
**************

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


En vue de l’obtention du Diplôme de Maîtrise en Gestion

CONTRIBUTION A LA REDUCTION DES RISQUES AU


NIVEAU DE L’OCTROI DE CREDITS BANCAIRES AUX
ENTREPRISES ET AUX PARTICULIERS :
Cas de la Bank Of Africa – Madagascar.

Présenté par
Mlle RANDRIAMAHAZO Minoharivelo

Sous la Direction Pédagogique de Monsieur RALISON Roger,


Maître de Conférence, Chef du Département Gestion

Sous l’encadrement Professionnel de Monsieur MICHEL Joseph,


Directeur d’Agence Talatamaty

09 Décembre 2005
REMERCIEMENTS

Un mémoire de fin d’études, censé témoigner un savoir faire, marque une étape dans le
cheminement vers la vie professionnelle. Mais c’est aussi la trace écrite d’une solidarité active
entre l’école, l’entreprise et la famille.

Abnégation voire sacrifice personnel, familial et professionnel ont généreusement


contribué à la réalisation de ce travail. Ce dynamique soutien mérite de ma part l’expression de
ma sincère et profonde reconnaissance.

Ainsi, mes vifs remerciements s’adressent à tous ceux qui, par leur précieuse
collaboration, ont bien voulu concourir à la réalisation du présent mémoire.

Je tiens à exprimer, en particulier, ma gratitude à :


DIEU, pour sa bénédiction,
Monsieur RAKOTOBE Pascal, Président de l’Université d’Antananarivo, Professeur
titulaire, pour sa bonne gouvernance au sein de l’Université,
Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maître de Conférence, Doyen de la
Faculté DEGS d’Antananarivo, pour sa meilleure gestion de notre Faculté,
Monsieur RALISON Roger, Maître de Conférence, Chef du Département Gestion de
la Faculté DEGS, Encadreur pédagogique, qui n’a ménagé ni temps, ni peine, ni
conseils pour la réussite de ce travail,
Monsieur LAMONTAGNE Alain Lepâtre, Directeur Général de la BOA-
Madagascar, pour sa bienveillante autorisation,
Monsieur RASOLOFOHARIMANANA Jean Jacques, Responsable du
Département Formation de la BOA-Madagascar, pour son accueil et ses conseils,
Monsieur JOSEPH Michel, Directeur d’Agence Talatamaty, Encadreur Professionnel,
pour la disponibilité, dévouement et la compréhension dont il a fait preuve ainsi que sa
franche et sincère collaboration,
Madame RANAIVO JOHN Brigitte, Directeur adjoint de l’Agence Galaxy, pour ses
conseils, remarques et la grande souplesse dont elle a fait preuve pour la réalisation de
ce mémoire,
Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Directeur du Centre d’Etudes et de
Recherche en Gestion, pour son autorisation à l’accès au centre,
Tous les Enseignants Permanents et Vacataires, qui nous ont partagé leur
savoir tout au long de nos cursus universitaires,
Tout le Personnel Administratif de la Faculté DEGS, pour sa précieuse
collaboration,
Tout le Personnel de l’Agence Galaxy, pour l’esprit d’équipe et de solidarité ainsi
que l’équipe dirigeante de cette banque pour m’avoir permise de réaliser et de soutenir
ce mémoire,
Enfin, une pensée spéciale ira à ma famille et mes proches pour leur soutien moral et pour
toute aide particulière qu’ils m’ont fournis. Merci de m’avoir épaulé tout au long de cette
épreuve.
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA BANK OF AFRICA –
MADAGASCAR

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA BANK OF AFRICA – MADAGASCAR


Section 1 : Historique
Section 2 : Structure organisationnelle
Section 3 : Activités et missions

CHAPITRE II : THEORIE GENERALE SUR L’ANALYSE FINANCIERE DANS


L’OCTROI DE CREDITS BANCAIRES
Section 1 : Définition de l’Analyse Financière
Section 2 : Les éléments constitutifs de l’Analyse Financière

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE CRITIQUE DES PRINCIPAUX PROBLEMES

CHAPITRE I : PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DES RISQUES ENCOURUS


PAR LA BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS
Section 1 : Retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise
Section 2 : Non remboursements de crédits ou de prêts octroyés

CHAPITRE II : PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DES RISQUES ENCOURUS


PAR LES ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS
Section 1 : Décalage entre les recettes et les dépenses dans la prévision de trésorerie
établie par l’entreprise
Section 2 : Influences de l’inflation sur les comptes de l’entreprise
Section 3 : Risques de non paiement de la clientèle de l’entreprise
Section 4 : Licenciement pour motif économique du salarié

TROISIEME PARTIE : PROPOSITION DE SOLUTIONS

CHAPITRE I : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR LA


BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS
Section 1 : Renforcement de l’équipe d’analystes crédits a sein du Comité des
engagements dans l’appréhension du risque bancaire
Section 2 : Etablissement d’une politique de crédit rigoureuse au sein de la banque

CHAPITRE II : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR LES


ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS
Section 1 : Surévaluation des charges et sous-évaluation des recettes en prévision de la
trésorerie
Section 2 : Adoption d’une mesure préventive en prévision du taux d’inflation
Section 3 : Vigilance de l’entreprise envers sa clientèle
Section 4 : Reconsidération de l’appréciation de la capacité de remboursements de
l’emprunteur salarié

CHAPITRE III : SOLUTIONS RETENUES ET VRESULTATS ATTENDUS


Section 1 : Solutions retenues
Section 2 : Résultats attendus et recommandations générales
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

INTRODUCTION

Dans la vie quotidienne, une ménagère demande du crédit à son épicier, un travailleur
sollicite une avance de son patron, un père de famille emprunte de l’argent à son voisin. La
vie moderne a mis en valeur le crédit à la consommation pratiqué par les banques et aussi par
les institutions financières nombreuses. De ce fait, on distingue d’une part, le crédit bancaire
qui fera l’objet de notre analyse; le crédit en entreprise qui révèle du commerce entre les
firmes, à savoir les ventes à crédit. Le crédit est décrit par la combinaison de trois notions
telles que le temps, la confiance et la promesse de rembourser. Le crédit revêt donc la forme
d’un prêt d’argent accordé sur un terme convenu.

Par ailleurs, divers sont les risques de la banque parmi toutes ses opérations. A chaque
crédit consenti correspond un risque. Dorénavant, la maîtrise de ceux-ci nécessite d’être la
principale préoccupation de tout dispensateur de crédit. Le banquier est disposé alors à
prévoir ces risques à travers l’étude des demandes de concours, en prenant compte de la
capacité de remboursement de chacun des solliciteurs.

En effet, la notion de risque peut-être envisagée sur tous les plans : financiers,
économiques, commerciaux, sociaux, technologiques, etc. Cependant, devant la conjoncture
inflationniste, nationale aussi bien internationale, que traverse le pays de nos jours, tous les
acteurs économiques se trouvent confrontés à des situations inconfortables difficiles à
surmonter.

La maîtrise des risques en matière d’octroi de concours, telle est l’objet de notre thème
ici présent, permettra de réaliser les meilleures performances de l’entreprise bancaire par
rapport à ses finalités. Toutefois, elle est devenue compliquée par le fait que la banque soit
exposée à des éventualités fâcheuses de natures et d’origines diverses.

C’est dans ce cadre que nous nous sommes intéressés à la BANK OF AFRICA-
Madagascar, afin de pouvoir mener notre analyse dans une optique plus réaliste. Pour cela,
nous nous sommes limités à focaliser notre attention sur les risques liés à l’octroi de crédits
qui constituent des problèmes majeurs rencontrés au sein de la banque.

Soulignant dès lors que nous avons concentré notre réflexion sur la clientèle
d’entreprises et aussi de particuliers de la banque ; par conséquent, nous avons choisi comme

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

thème : Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits


bancaires aux entreprises et aux particuliers.

Notons que la notion de crédit a déjà existé depuis longtemps, mais elle a beaucoup
évolué au fil des années. De ce fait, les établissements bancaires sont naturellement, depuis
toujours, en présence d’une multitude de risques qu’il importe de contrôler.

Aujourd’hui, sur le plan national, les prêts autorisés par les banques se sont beaucoup
accrus, présentant ainsi d’éventuelles difficultés quant à la maîtrise des risques qu’ils
comportent.

Sur le plan sectoriel financier à Madagascar, la concurrence domine actuellement au


niveau de l’activité bancaire. En outre, le pays parcourt la crise économique, ce qui freine la
croissance de l’économie nationale. Participant ainsi à la relance et au développement
économique de la nation, chaque institution bancaire est à la recherche de stratégies pour
maintenir sa position sur le marché, favorisant ainsi la compétitivité nationale et
internationale.

Dans cette optique, l’accès au crédit de l’entité ou du particulier dépend de l’étude de


dossier portée sur sa demande. Pour ce faire, l’analyste de concours est doté d’une grande
technicité éprouvée et d’un certain « flair » en matière de risques. Il dispose déjà d’outils et de
méthodes hautement sophistiquées qui permettent d’apprécier la situation financière du client
et de prendre des décisions cohérentes à l’égard du solliciteur.

Sur ce, nous sommes amenés à ressortir le sérieux problème auquel doit faire face le
banquier devant un bon dossier fourni par le client : « Le client est-il en mesure d’honorer
convenablement ses engagements ? ».C’est la principale préoccupation du banquier dans
l’appréhension du risque bancaire, sachant que le risque de crédit peut-être décomposé en
différents sous-ensembles de risques variant selon les auteurs.

En tant qu’étudiante, nous sommes chargés de mettre en relief les trois poins suivants :
- d’abord, nous mettrons en exergue l’importance de l’analyse financière utilisée
comme un véritable outil de gestion pour ce qui est du crédit à autoriser au client ;
- ensuite, nous porterons nos critiques sur les principaux acteurs économiques touchés
par le crédit consenti ou non encore octroyé ;

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

- enfin, nous tenons à proposer des solutions aux éventuelles difficultés et à


apporter quelques recommandations en vue de réduire les risques en matière d’octroi
de concours, afin d’améliorer davantage la gestion de la B.O.A-Madagascar

Par conséquent, la première partie sera axée sur la présentation générale de la Bank of
Africa Madagascar subdivisée en deux chapitres à savoir :
- la présentation de la Bank of Africa (proprement dite)
- la théorie générale sur l’Analyse Financière dans l’octroi de crédits bancaires

Quant à la deuxième partie, elle se focalisera à l’analyse critique des principaux


problèmes qui soulignent :
- les problèmes rencontrés au niveau des risques encourus par la banque dans l’octroi de
crédits ;
- les problèmes rencontrés au niveau des risques encourus par les entreprises et les
particuliers

Et la troisième partie sera consacrée à la proposition de solutions susceptibles d’être


apportées mettant en exergue :
-les solutions concernant les risques encourus par la banque ;
- les solutions concernant les risques encourus par les entreprises et les particuliers ;
-les solutions retenues et résultats attendus.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION GENERALE DE LA BANK OF AFRICA - MADAGASCAR

Cette première partie sera consacrée à la présentation générale proprement dite de la


Bank Of Africa – Madagascar et à la théorie générale sur l’Analyse Financière dans l’octroi
de crédits bancaires que nous avons choisie comme outil de gestion quant à l’étude des
demandes de prêts.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA BANK OF AFRICA – MADAGASCAR

La BOA – Madagascar, faisant partie du Groupe AFRICAN FINANCIAL HOLDING


/ BANK OF AFRICA (AFH/BOA), constitue le plus grand réseau bancaire du pays depuis sa
naissance en 1999. Ainsi, elle compte actuellement 52 agences éparpillées dans toute l’île, et
maintient toujours sa position de banque de proximité, à distance grâce à l’interconnexion
informatique permettant le traitement en temps réel des opérations.

En effet, cette présentation abordera successivement l’historique de la Bank of Africa,


sa structure organisationnelle et ses activités et missions à Madagascar.

Section 1 : Historique

Avant son implantation à Madagascar et grâce à des investisseurs maliens, la BOA a


été créée au Mali à Bamako en Décembre 1982. Son dynamisme commercial, sa volonté
d’assurer un service de qualité, son effort de modernisme et d’adaptation à l’environnement
local des instruments et des méthodes de travail, son appui moral et parfois financier
d’institution internationale intéressée par son expérience, sa politique d’implantation
progressive sur l’ensemble du territoire ont marqué son essor depuis sa création. Ainsi, sa
croissance a été réalisée à travers la mise en place de l’entreprise AFRICAN FINANCIAL
HOLDING, également à travers la création de la BANK OF AFRICA à Madagascar.

1.1.- Emergence du Groupe AFH/BOA


La naissance d’une structure centrale s’avère nécessaire au sein de la BANK OF
AFRICA lors de cette première expérience réussie au Mali. Ainsi a été créée en Février 1988
la Société AFRICAN FINANCIAL HOLDING dans le cadre de promouvoir la création de
banques privées, d’être toutefois actionnaire de référence et d’assurer la gestion même des
BOA créées, plus généralement devenir associé à des investissements productifs qui relèvent
de tous les secteurs d’activités, en intervenant comme une société de capital risque et comme
gestionnaire.

Par ailleurs, une nouvelle expansion du Groupe AFH/BOA a été mémorisée lors de la
consolidation des établissements maliens et béninois, et la naissance des trois nouvelles BOA
au Niger, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso à partir de l’année 1994. L’expansion externe et
interne du Groupe est devenue une grande priorité, ce qui l’a conduit de ce fait, à élargir son

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

nouveau champ d’action géographique en créant, à partir de l’année 1999, la BOA à


Madagascar. Deux ans après, en 2001, a été créée la BOA au Sénégal.

Aujourd’hui, le Groupe AFH/BOA comprend :


• un réseau de six banques commerciales en Afrique de l’Ouest : au Bénin, au Burkina
Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger et au Sénégal ;
• le plus grand réseau bancaire à Madagascar, avec 52 agences sur l’ensemble du
territoire ;
• une société de Bourse : Actibourse domiciliée à Cotonou Bénin et active dans tous les
pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;
• trois sociétés de crédit-bail : EQUIBAIL au Bénin, au Mali et à Madagascar ;
• un bureau de représentation à Paris.

1.2.- Constitution de la BANK OF AFRICA à Madagascar


En 1885, le premier établissement de crédit implanté à Madagascar était le Comptoir
National d’Escomptes de Paris (CNES). Ensuite, celui-ci a été remplacé par la Banque
Malgache d’Escompte et de Crédit (BAMES).

Bien avant l’année 1975, la majorité des banques dans le pays ne sont que des filiales
des banques françaises. A l’époque, elles sont tournées principalement vers le financement du
commerce international et le soutien des besoins financiers des grandes entreprises.

L’année 1975, le régime politique à Madagascar a subi un changement qui a eu un


impact considérable sur le secteur bancaire. Ainsi, les banques n’ont pas échappé à la
politique de nationalisation des différentes entreprises.

A partir de l’année 1977, trois banques d’Etat ont été créées notamment spécialisées
par secteur d’activités, suite à cette nouvelle politique économique adoptée dans le pays :
• la « Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra » (BTM) dans le secteur agricole ;
• la « Banky Fampadrosoana ny Varotra » (BFV) dans le commerce ;
• et la « Banky ny Indostria » spécialisée en industrie.

Puis, en 1988, le régime socialiste a été dissout. Cette situation a entraîné le passage
d’une économie dirigée à une économie libérale et a apporté de nouveaux changements dans
le secteur bancaire. Pendant cette année même, la BTM est devenue une société anonyme au

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

capital de 13.500.000.000 MGF, SOIT 2.700.000.000 MGA avec un seul actionnaire :


l’Etat. Cette nouvelle politique, qu’est la libéralisation économique, a permis aux entreprises
privées d’entreprendre le secteur d’activité productive et le rôle de l’administration se bornant
à faciliter les activités des agents économiques entre eux. En conséquence, la privatisation des
différentes sociétés d’Etat s’est avérée incontournable pour lutter contre la pauvreté. C’est
ainsi que la BTM est devenue la BOA – Madagascar.

La BOA – Madagascar a vu le jour le 26 Novembre 1999 à la suite du rachat par le


groupe AFH/BOA du portefeuille sain de la Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra (BTM). La
BOA – Madagascar est un établissement bancaire ayant un statut de Société Anonyme, au
capital de 120.000.000.000 MGF, soit 24.000.000.000 MGA dont le siège social est situé à
Antaninarenina, 2 Place de l’Indépendance-Antananarivo 101.

Les principaux actionnaires de la BOA – Madagascar sont :


• African Financial Holding 35,1 %
• Etat Malagasy 15 %
• Société Financière Internationale (SFI) 14 %
• Société Financière Néerlandaise pour le Développement (FMO) 10 %
• Actionnaires Privés Nationaux 25,8 %
• Autres Actionnaires 0,1 %

Les banques primaires à Madagascar sont régies, outre leur statut, par la Loi n° 95-
0301 du 22 Février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit.

Enfin, l’objectif de la BOA – Madagascar est de redevenir la première banque de la


place. Pour ce faire, elle mise sur le personnel qui est déjà expérimenté, la clientèle
nombreuse, le vaste réseau et sur l’expérience du Groupe BOA.

1.3.- Création de l’Agence BOA - Galaxy


L’Agence BOA Galaxy a été ouverte le 18 Janvier 2002 à l’image des efforts de
modernisation entrepris par la direction de la banque. En effet, l’inauguration de chacune des
agences de la BOA – Madagascar traduit la réalité de la politique d’élargissement de son

1
Préface du Ministre de la Justice IMBIKI, Anaclet. Ministère de la Justice de Madagascar. Droit Bancaire (mis
à jour au 31 Janvier 1998), Antananarivo, Compilation réalisée par le cabinet ECR – Imprimerie d’Ouvrages
Educatifs – Ankatso, Avril 1999, 417 pages (page 149).

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

réseau à travers toute l’île. Certes, cette année 2005, elle a doté la ville de Farafangana et
celle de Sainte-Marie d’une nouvelle agence chacune. Par ailleurs, la BOA entreprend
plusieurs études d’implantation. Ceci étant, des ouvertures d’autres agences sont attendues
prochainement, voire celle qui sera installée très bientôt à Mahazo, dans la ville
d’Antananarivo.

En tout cas, la BOA – Madagascar collabore à la relance économique du pays grâce à


sa détermination d’amplifier l’expansion de ses actions en faveur du développement. Elle va
œuvrer avec tous les acteurs économiques afin de pouvoir réaliser la vision pour Madagascar
et ses régions. La présence d’une telle banque ne peut que servir à l’économie nationale.

Enfin, « la force d’un groupe, la proximité d’un partenaire », tel est le slogan du
Groupe BOA. Grâce à l’instauration des différentes agences partout ailleurs, celles-ci
constituent chacune le point de contact de la banque avec sa clientèle. Chaque agence
contribue à faciliter et à développer les courants d’affaires dans chacune des régions où elle
est présente. Ainsi, elle joue toujours le rôle de partenaire et de conseiller financier pour
chacun des agents économiques.

Section 2 : Structure organisationnelle

Une structure se traduit par l’organigramme, une image qui reflète la répartition des
pouvoirs et responsabilités au sein d’une organisation. Ainsi, elle permet d’atteindre les
objectifs fixés par l’entreprise.

Par ailleurs, il existe deux types d’organigramme :


• l’organigramme fonctionnel dont l’objet est de synthétiser les différentes activités de
l’entreprise et la répartition de ses activités ;
• l’organigramme hiérarchique ou opérationnel reflétant la responsabilité, le pouvoir de
chaque intervenant au sein de l’organisation.

De ce fait, il sera établi ci-après l’organigramme de la BOA – Madagascar, puis celui


de l’Agence BOA-Galaxy ainsi que les diverses attributions de chacun des intervenants.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

2.1.- Organigramme de la BOA Madagascar


L’organigramme de la BOA – Madagascar est présenté par son Agence Centrale à
Antaninarenina. Il s’agit d’un organigramme qui s’analyse de façon verticale descendante.

DIRECTEUR
GENERAL
CONSEILLERS

INSPECTION
GENERALE

SECRETARIAT DIRECTION
GENERAL CENTRALE DES
ENGAGEMENTS

DIRECTION DIRECTION DIRECTION


CENTRALE DES CENTRALE DE CENTRALE DES
SYSTEMES ET L’EXPLOITATION OPERATIONS
COMPTABILITES

Figure 1 : Organigramme de la BOA – Madagascar

2.2.- Forme organisationnelle de l’Agence BOA-Galaxy


Chaque agence de la BOA – Madagascar dispose d’un organigramme spécifique. Ce
dernier au sein de la BOA-Galaxy comptant neuf employés, plus un chauffeur, deux agents de
sécurité, un gardien de nuit de l’aide intérim et quatre agents nettoyeurs de JAK Service, est
élaboré comme suit :

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Directeur d’Agence

Directeur Adjoint

Responsable Responsable Service Clientèle


Commercial

Chargé de Clientèle Accueil Assistants de


Particuliers Clientèle

Front Office Back Office

Chauffeur Planton Gardiens


Aide Intérim Aide Intérim

Figure 2 : Organigramme de la BOA – Galaxy


2.3.- Diverses attributions
Le fonctionnement de la BOA Madagascar implique l’intervention :
• du Directeur Général et des Conseillers représentant la banque dans ses rapports avec
les tiers ;
• de l’Inspection Générale chargée de l’inspection et de l’audit du Siège et des
Agences ;
• du Secrétariat Général qui réunit la Trésorerie, l’Organisation et le Budget, la gestion
des Ressources Humaines et la Formation, les Affaires Juridiques et la Micro
Finance ;
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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

• de la Direction Centrale des Engagements chargée de l’analyse des dossiers de


demande de crédit, de la gestion des dossiers de crédit, de la gestion des garanties et
du suivi précontentieux ;
• de la Direction Centrale de l’Exploitation et du Développement s’occupant des
grandes relations, de l’Animation du Réseau, du Marketing, de la Communication et
des Projets ;
• de la Direction Centrale des Systèmes et de la Comptabilité regroupant le Courrier,
l’Informatique et la Comptabilité ;
• de la Direction Centrale des Opérations chargée des Opérations Internationales, des
opérations nationales telles que la Caisse centrale, les titres et les opérations centrales,
de la sécurité et des moyens généraux.

Cependant, au niveau de chaque Agence BOA, le Directeur d’Agence avec l’aide du


Directeur Adjoint est responsable de l’équipe qu’il anime, motive et contrôle et
particulièrement chargé de la clientèle d’entreprises.

Le travail du responsable commercial consiste à faire connaître aux clients les divers
produits de la BOA et se déplace même au sein des entreprises. Avec l’aide du Service
Accueil, son rôle est de procéder à l’ouverture des comptes clients, d’établir la constitution
des prêts, de faire la saisie des demandes de chéquiers et des cartes Sésame et de les livrer aux
clients.

Le responsable du service clientèle s’occupe du blocage d’un compte client qui a fait
un retrait d’espèces dans une agence connectée vers une agence non connectée de la BOA
Madagascar. Ce responsable se charge :
• du débouclement et de la remise des chèques à l’encaissement ;
• de la remise des chèques en compensation ;
• de la remise des chèques entre siège, celle-ci faisable pour les agences
connectées ;
• de l’approvisionnement des caisses.

Les assistants de ce service comprennent deux caissiers au « Front Office » et un


virementier au « Back Office ». Ainsi, à la caisse, la manipulation d’espèces inclut le
paiement en espèces MGA ou devises, et le versement en espèces devises ou MGA. Ce
service dispose de deux machines compteuses de billets qui peuvent détecter les faux billets.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Quant au virementier, non seulement il saisit les demandes de virement d’un compte à un
autre compte mais il est aussi responsable des portefeuilles local et étranger et des relations
internationales.

Le planton transmet les courriers venant de l’Agence Centrale vers l’Agence primaire
et ceci réciproquement.

Section 3 : Activités et missions

L’ensemble des banques du Groupe BOA s’engage formellement à :


• accueillir chaque client et à l’orienter individuellement vers le service concerné dès
son entrée dans la banque ;
• attribuer à chaque client un contact personnalisé au sein de la banque ;
• traiter tous les ordres de transfert qui lui sont confiés dans un délai maximum ;
de 24 heures pour les opérations intra groupe ;
de 72 heures pour les opérations hors groupe ;
• ne laisser aucune demande de ses clients, qu’elle soit écrite ou orale, sans réponse
personnalisée ;
• répondre à toute demande de « crédit particulier » dans un délai maximum de cinq
jours ouvrés ;
• fournir à toute demande de « crédit entreprise » la date de décision, dans un délai
maximum de cinq jours ouvrés.

Etant déjà le plus grand réseau du pays, la BOA-Madagascar veut également devenir
le plus moderne en plaçant ses clients et ses employés au centre de ses préoccupations. Cette
entreprise financière est déterminée à déployer tous ses moyens en proposant tous les produits
et services qui ont fait depuis longtemps sa réputation, favorisant ainsi sa clientèle nombreuse
et son personnel compétent.

Cette section abordera successivement les produits offerts aux particuliers, les
différents concours octroyés aux entreprises et les engagements par signature de la BOA
Madagascar.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

3.1.- Les produits offerts aux particuliers par la BOA Madagascar


Pour l’ouverture d’un compte, la clientèle de particuliers de la BOA Madagascar
comprend toutes personnes physiques majeures. De ce fait, la banque ouvre au nom de ses
clients deux catégories de comptes :
• le compte de chèques ;
• et le compte épargne « TAHIRY ».

La fermeture de ces deux types de comptes se produit à la demande du client ou par


décision de la banque si le client devient indésirable.

Le compte de chèques
Le compte de chèques est un compte pouvant bénéficier d’un chéquier et d’une carte
de retrait appelée « La Carte Sésame ». Un chéquier est un carnet de chèques qui peuvent être
écrits par son titulaire. Il s’agit d’un écrit par lequel une personne (le tireur) donne l’ordre de
remettre soit à son profit, soit au profit d’un tiers, une certaine somme à prélever sur le crédit
de son compte ou celui d’un autre.

Quant à la carte Sésame, c’est une carte qui permet à son titulaire de retirer de l’argent
aux Guichets Automates Bancaires (GAB) à concurrence du solde disponible en compte, et
d’avoir accès à certains services bancaires : consultation de solde et édition de relevé (10
dernières opérations comptabilisées). Cette carte reste valide durant deux ans.

Par ailleurs, la clientèle concernée pour ce type de compte comprend :


• toutes personnes physiques majeures : fonctionnaires, salariés du secteur privé, cadres,
chefs d’entreprise, artisans, commerçants pour des opérations privées non
commerciales ;
• tous institutionnels.

En effet, il s’agit d’un compte à vue, disponible à tout moment, sur lequel les
mouvements se font par caisse, par virements ou par chèques. Le salaire et tous types de
revenus peuvent y être versés. Tout retrait et tout versement pour ce compte sont possibles
dans l’ensemble des Agences BOA de Madagascar.

Enfin, seuls les salariés ont la possibilité d’obtenir des prêts grâce à l’ouverture de ce
compte.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Le compte épargne « TAHIRY »


Il s’agit d’un compte d’épargne à vue, rémunéré à 4,25 % et gratifiant d’une assurance
vie avec un plafond de 4 millions d’Ariary en cas d’accident. Ce compte ne concerne que les
personnes physiques majeures. La limite minimale de dépôt est de 20.000 Ar et le solde ne
peut à aucun moment être ramené à un chiffre inférieur. Evidemment, ce compte ne peut
devenir débiteur et ne fait pas l’objet de la délivrance de carnets de chèques.

Comme le compte de chèques, ce compte peut recevoir des versements d’espèces et de


chèques, et aussi des virements. Le déposant est autorisé à retirer des fonds dans n’importe
quelle Agence de la BOA à travers toute l’île, mais seulement dans la limite du solde
disponible. Enfin, contrairement au compte de chèques, l’ouverture de ce compte n’engendre
d’aucune charge, pas de frais de tenue de compte et ni de commissions. Les intérêts sont
versés en sus sur le compte au 30 Juin et au 31 Décembre de chaque année.

Par ailleurs, la BOA Madagascar propose une gamme de produits qui sont en
croissante évolution pour intégrer les innovations financières. On peut notamment citer :
• les prêts scolarité ;
• les prêts personnels « VAHA OLANA » ;
• les prêts Habitat ;
• les prêts immobiliers LOVA SOA ;
• les avances sur salaire.

Les Prêts Scolarité


Le Prêt Scolarité permet de financer les études des enfants (fournitures scolaires,
écolages, transport, etc.) et ne demande d’aucune pièce justificative à fournir par le salarié.
Toutefois, ce dernier doit avoir une ancienneté de deux ans dans son entreprise – employeur et
que son salaire soit domicilié depuis deux mois à la BOA, s’il est du secteur privé ; s’il est
fonctionnaire, qu’il soit titulaire depuis un an et que son salaire soit à domiciliation depuis un
mois.

Le montant du remboursement mensuel de ce prêt comprend le capital, les intérêts,


l’assurance, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au taux en vigueur. Les frais du dossier sont
prélevés au moment du versement du prêt sur le compte.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Les Prêts personnels « VAHA OLANA »


Le prêt personnel est destiné pour tous usages comme l’amélioration de son cadre de
vie, et la réalisation de ses rêves tels que l’achat d’une voiture, d’un immeuble, faire des
voyages et tant d’autres. Comme le prêt Scolarité, aucun justificatif n’est à fournir et le salarié
du secteur privé doit avoir une ancienneté de deux ans dans l’entreprise où il travaille et avoir
domicilié son salaire depuis deux mois à la banque. Quant au fonctionnaire, son salaire doit
être domicilié depuis un mois et qu’il soit titulaire depuis un an dans le secteur qui l’emploie.

Le montant maximum pouvant être obtenu est calculé à partir de la capacité de


remboursement, fixé à 33,33 % du montant du salaire disponible et viré en compte. La durée
de remboursement de ce prêt ne peut excéder 48 mois et les frais de dossiers s’élèvent à 1,5 %
HT du montant du crédit, prélevés au moment du versement du prêt sur le compte.

Les prêts HABITAT


Le prêt Habitat est consenti par la banque pour :
• toute acquisition de terrain destiné à la construction d’une résidence principale,
secondaire ou locative ;
• toute acquisition, toute construction et tous gros travaux d’amélioration de l’habitat.

Les conditions d’octroi de ce prêt sont :


• fournir des factures, des devis ou des factures proforma correspondant aux
dépenses ;
• salaire domicilié à la BOA Madagascar depuis deux mois pour les salariés du
secteur privé et un mois pour les fonctionnaires.
Le remboursement mensuel de ce prêt se fait jusqu’à 60 mois.

Les prêts immobiliers hypothécaires « LOVA SOA »


L’usage de ce prêt « Lova Soa » concerne toute acquisition, toute construction et tous
gros travaux d’amélioration d’un bien immobilier. Il s’agit de l’unique genre de prêt au sein
de la BOA à être accompagné obligatoirement d’une garantie hypothécaire et sa durée de
remboursement ne peut dépasser dix ans ou 120 mois. Le montant maximum qui pourrait être
obtenu s’élève à 70 % des dépenses sur la base des devis, des factures ou de la promesse de
vente, incluant les frais annexes (notaire, mutation). La somme empruntée est calculée à partir
de la capacité de remboursement fixée à 30 % du salaire domicilié après déduction de la
charge de remboursement d’éventuels autres prêts.

15
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Enfin, le titulaire d’un compte de chèques depuis quatre mois en bénéficie, dont :
• le salaire est domicilié depuis trois mois ;
• l’ancienneté soit au minimum de deux ans dans une entreprise pouvant assurer la
stabilité du salaire pendant la durée de prêt ;
• la titularisation comme fonctionnaire daté d’un an au minimum.
En plus, l’âge limite est celui de la retraite diminué de la durée de l’emprunt.

Les avances sur salaire


Les avances sur salaire font parties également des prêts octroyés par la BOA
Madagascar à sa clientèle de particuliers. La banque limite ces avances jusqu’à la moitié du
salaire mensuel du client. Pour cet usage, il n’y a point de conditions mais un simple
formulaire à remplir s’avère suffisant.

Par ailleurs, la BOA Madagascar dispose d’un autre compte qu’est le Dépôt à Terme,
ainsi que d’un Bon de Caisse disponible à la fois pour sa clientèle de particuliers et sa
clientèle d’entreprises.

Le Dépôt à terme est un compte bloqué à intérêt créditeur payable à l’échéance, cette
dernière étant fixe. Les fonds ainsi déposés ne peuvent être débloqués avant l’échéance
convenue. Cependant, ils peuvent assurer la contrepartie d’une avance consentie par la banque
qui ne peut excéder 80 % du Dépôt à terme.

Quant au Bon de caisse, c’est un représentatif d’une créance à la BOA. Il s’agit des
dépôts d’argent à la banque ne pouvant être débloqués avant échéance. Mais l’intérêt en celui-
ci est précompté, c’est-à-dire que l’intérêt en question est payé à l’avance, avant l’échéance.
Le Bon de caisse est imposable et dont le taux est moins élevé pour tout particulier.

3.2.- Les différents concours octroyés aux entreprises par la BOA Madagascar
Toutes les entreprises lesdites en relation avec la BOA Madagascar, disposent chacune
d’un compte courant. Celui-ci est une véritable convention entre le banquier et sa clientèle
d’entreprises. L’ouverture de ce compte bénéficie d’un chéquier au nom de la société. La
clôture du compte courant se produit par la volonté de l’un des actionnaires, ou par le décès,
la faillite, ou par la décision de la banque si le client devient indésirable.

16
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

En apportant aux entreprises un soutien de plus en plus diversifié, la BOA


Madagascar est un partenaire des affaires industrielles et commerciales de grande importance.
Elle exerce au profit des entreprises en consentant des crédits à court, à moyen et long terme.
Ces derniers sont conçus pour être de véritables instruments de financement utilisés par le
système bancaire, pour pallier l’insuffisance des fonds propres de beaucoup d’entreprises.

Cependant, bénéficiant à toutes les entreprises et finançant des investissements de


toute nature, ces différents concours sont accordés par la banque sous sa responsabilité et à
ses risques. Dans cette optique, la BOA propose aux entreprises une large gamme de crédits
qui seront définis ci-après.

Les crédits à court terme


Du court terme, les crédits vont jusqu’à deux ans et constituent les huit fiches
suivantes :

Fiche 1 : Escompte papier commercial


L’escompte papier commercial est un crédit de fonctionnement à court terme, mettant à la
disposition du compte courant du cédant le montant d’une remise d’effets qui deviennent la
propriété du banquier. C’est la déduction faite des agios décomptés à partir de la date
d’escompte jusqu’à l’échéance, ou jusqu’au jour qui suit, plus un jour de banque quand
l’échéance tombe un jour non ouvrable. Cette ligne de crédit mobilise le poste clients tels que
les effets à recevoir de l’entreprise afin de couvrir la totalité ou bien une partie des besoins de
trésorerie.

Fiche 2 : Mobilisation de Créances Nées sur l’Etranger (MCNE)


La mobilisation de créances nées sur l’étranger (MCNE) est une technique offerte aux
exportateurs afin qu’ils puissent disposer de leurs créances sur des acheteurs étrangers avant
le paiement effectif par ces derniers. La créance se rapporte à une vente ferme et prend
naissance lors de l’expédition des marchandises.

Fiche 3 : Financement des marchés administratifs


On en distingue deux types :
• l’Avance Sur Certificat Administratif (ASCA) comme l’Avance sur Décompte de
Droits Constatés (ADDC) est un crédit de mobilisation de droits constatés dans la
mesure où l’Administration, qu’est le maître de l’ouvrage, a déjà délivré des

17
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

attestations de droits constatés spécifiant la reconnaissance des prestations


réalisées et de son engagement au paiement ;
• l’Avance Sur Facture Administrative (ASFA) est un crédit de trésorerie octroyé par la
banque sur présentation des factures administratives. Les prestations réalisées ne sont
pas officiellement réceptionnées par le Maître d’ouvrage. Les créances sont nées mais
ne sont pas constatées par ce dernier. Elles sont matérialisées par des factures établies
par le client titulaire et visées par le maître d’ouvrage.

Fiche 4 : Avance sur marchandises


L’avance sur marchandises est une technique de crédit en compte courant qui permet le
financement des stocks de marchandises détenus par les entreprises en attendant leur
liquidation ou leur mise en fabrication. Ces stocks peuvent provenir de l’importation.

Fiche 5 : Avance sur produits


Les avances sur produits s’appliquent au financement de stocks détenus par l’entreprise
industrielle en attendant qu’ils soient liquidés. Les produits peuvent être d’origine végétale,
animale ou minière. Il s’agit d’une avance régulière lorsque les gages nantis sont conservés
dans un magasin appartenant à la banque ou à un tiers détenteur accepté par les deux parties.
Il est question d’une avance irrégulière lorsque les gages nantis sont conservés dans un
magasin appartenant au client.

Fiche 6 : Facilité de caisse et découvert


La facilité de caisse est une avance d’une durée de deux à trois mois, destinée à pallier un
décalage de trésorerie temporaire. Le découvert est une avance qui peut aller jusqu’à douze
mois, contribuant au financement du cycle d’exploitation de l’entreprise.

Fiche 7 : Escompte papier de chaîne


Cette ligne de crédit peut s’étaler sur une période de douze à vingt quatre mois. Elle concerne
le financement de vente à tempérament de véhicules automobiles ou de matériels
d’équipement professionnel ou de matériels d’équipement familial. La vente à tempérament
est une vente tempérée adoucie par la répartition du prix en plusieurs paiements partiels.

Fiche 8 : Micro-crédit
Les opérations de Micro-crédit effectuées par la BOA Madagascar sont destinées aux :
• paysans regroupés en association de crédit à caution solidaire ;

18
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

• bénéficiaires individuels (exploitants agricoles, artisans, etc.) ;


• agents économiques du secteur des micro-entreprises, membres des Mutuelles
d’Epargne et de Crédit.

Les micro-crédits favorisent le financement des charges d’exploitation et sont


remboursables par les recettes d’exploitation. Sa durée varie de trois à quatre mois suivant le
cycle d’exploitation.

Ceux-ci interviennent aussi dans la production stockée en attendant un meilleur prix


sur le marché. Ici, ils s’adressent directement aux paysans producteurs regroupés autour du
Grenier Commun Villageois (GCV) et la durée s’étale sur une période de trois à six mois
entre la récolte et le début de la saison de pluies.

Fiche 9 : Préfinancement de collecte de produits


Ce préfinancement est accordé par la banque pour permettre au client de démarrer la collecte.
Il s’agit dès lors d’un complément à l’autofinancement que le client doit apporter pour débuter
la campagne. Ce type de crédit est, en général, réservé aux clients exerçant l’activité de
collecte de produits agricoles ou activités saisonnières.

Les crédits à long et moyen terme


Les crédits à moyen terme sont des crédits destinés au financement de
l’immobilisation et dont la durée varie entre deux et cinq ans. Il s’agit de la fiche technique
suivante :

Fiche 10 : Crédit d’équipement, crédit d’immobilisation, crédit à l’exposition (crédit


acheteur, crédit fournisseur), autres crédits à moyen terme
Les crédits à long terme durent plus de cinq années. Ce sont des crédits octroyés par la banque
pour le financement des immobilisations comme les crédits à moyen terme mais d’une durée
plus longue. Ceux-ci sont constitués par la :

Fiche 11 : Crédit d’investissement à long terme

3.3.- Les engagements par signature de la BOA Madagascar


Les engagements par signature ont pour rôle de faciliter l’étalement de certains
paiements ou d’éviter certains décaissements par la banque vis-à-vis de sa clientèle

19
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

d’entreprises. Ainsi, la banque, à travers cette intervention, prête essentiellement sa


signature sans pour autant avoir l’intention de décaisser. Les engagements par signature de la
BOA Madagascar constituent les deux dernières fiches ci-après :

Fiche 12 : Les avals et cautions


Le banquier garantit par écrit les opérations que son client aura à effectuer. Cet
engagement n’implique pas de décaissement mais renforce la crédibilité de son client.
Pourtant, en cas de défaillance de ce dernier, la banque doit payer les obligations financières
que comporte son engagement. Il y a lieu maintenant de distinguer les différentes cautions
engagées par la BOA Madagascar schématisées comme suit :

Le cautionnement

Cautions Cautions Cautions sur Autres


douanières fiscales marché cautions

Crédit Caution Caution Pour absence


d’enlèvement fiscale diverse d’adjudication de document

Crédit de Caution pour Caution de Agence de


droit impôt contesté bonne fin Voyage

Caution de Caution
L’entrepôt d’admission

Caution d’admission
temporaire
Figure 3 : Les différentes cautions pouvant être engagées par la BOA Madagascar

Fiche 13 : Ouverture du Crédit Documentaire (CREDOC)


Le Crédit Documentaire (CREDOC) constitue également un engagement par
signature. Il profite essentiellement à l’exportateur de marchandises. En effet, c’est un
engagement conditionnel d’une banque de payer à un exportateur un montant déterminé,
représentant la valeur d’une marchandise ou d’un service contre remise, dans un délai précis,
des documents strictement conformes. L’acheteur en demande l’ouverture au profit d’un
vendeur.

20
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE II : THEORIE GENERALE SUR L’ANALYSE FINANCIERE DANS


L’OCTROI DE CREDITS BANCAIRES

Dans l’appréhension du risque bancaire au niveau de l’octroi de crédits, l’analyse


financière constitue un outil de gestion qui s’avère très importante. Nous allons donc
distinguer dans ce présent chapitre deux sections à savoir :
La définition de l’Analyse Financière ;
Et les éléments constitutifs de l’Analyse Financière.

Section 1 : Définition de l’Analyse Financière

« L’analyse financière2 est une technique plus comparative (détérioration ou


amélioration des éléments de référence) que normative (examen d’une situation donnée in
abstracto), ce qui relativise encore l’intérêt qui s’attache aux données. » Elle n’est pas
seulement une technique mais plutôt un ensemble de techniques qui doivent permettre au
banquier de faire un diagnostic sur la santé d’une entreprise pour avancer un pronostic sur son
évolution, voire pour proposer des remèdes au cas où cela apparaîtrait nécessaire.

Certes, l’analyse financière permet au banquier d’analyser son risque et porter son
jugement quant à la probabilité de récupération des fonds engagés dans une affaire donnée.
Ainsi, l’examen de la liquidité de l’entreprise et sa capacité de remboursement doivent être
mis en évidence. A cet égard, ce risque représente l’essentiel des préoccupations du prêteur et
est également fonction de la situation financière des emprunteurs.

En effet, l’analyse financière intéresse surtout les créanciers, les fournisseurs, les
dirigeants d’entreprises et les actionnaires. Mais chacun de ces utilisateurs des états financiers
a son propre intérêt. Il est évident que le créancier déterminera si l’entreprise est en mesure de
faire face à ses obligations relativement aux versements des intérêts et au remboursement du
capital à l’échéance. Par conséquent, il s’intéressera à connaître la rentabilité de l’entreprise,
sa structure de capital et le risque de cette dernière. Quant au fournisseur, ses préoccupations
seront portées sur la liquidité de l’entreprise pour s’assurer que ses créances soient
recouvrées. Le dirigeant d’entreprise prend intérêt à toutes les dimensions de l’analyse

2
MANCHON, Eric : Analyse bancaire de l’entreprise (Techniques bancaires), Paris, 5ème édition, Economica –
Gestion, 2004, 541 pages (Page 229).

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

financière dans le but de maximiser la richesse des actionnaires. Enfin, ces derniers se
préoccuperont davantage de la rentabilité de l’entreprise.

Section 2 : Les éléments constitutifs de l’analyse financière

L’analyse financière est le calcul de ratios analytiques à partir des états financiers et de
l’interprétation de ces ratios en vue de déterminer des tendances sur lesquelles est fondée la
prise de décision. De ce fait, les états financiers sur lesquels se base l’analyse doivent
présenter l’information d’une manière qui permette d’aboutir à une compréhension claire de
la situation financière de l’entreprise, particulièrement au regard de son évolution vers la
pérennité. Ainsi, les éléments suivants sont calculés à l’aide des états financiers pour aboutir
au calcul des différents ratios analytiques.

Nous allons diviser en trois sous-sections les éléments constitutifs de l’analyse


financière à savoir :
les outils d’analyse de la situation financière ;
les outils d’analyse de l’activité et de la rentabilité ;
le calcul des ratios.

2.1.- Les outils d’analyse de la situation financière


a).- Les grandes masses du bilan
« Le bilan3 représente en quelque sorte une photo de la situation financière d’une
entreprise à un moment précis dans le temps ». Selon le Plan Comptable 2005, le bilan se
subdivise en deux grandes parties :
• les capitaux propres et passifs qui constituent la partie droite, recensent les ressources
ou l’origine de l’avoir ;
• l’Actif qui comprend la partie gauche, enregistre les emplois.
Pour cet usage, le Plan comptable répartit l’actif dans les grandes masses suivantes :
• les actifs non circulants qui ne seront pas transformés en liquidité avant un
an. Ce sont les valeurs immobilisées, valeurs des moyens que l’entreprise
conserve plusieurs années ;

3
MORISSETTE, Denis : Analyse financière et gestion du fonds de roulement, Québec, Coll. Finance – Les
Editions SMG, 1995, XVi et 386 pages (Page 19, Partie II, Chapitre 2).

22
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

• les actifs circulants qui seront normalement transformés en liquidités


avant un an, comprennent les valeurs d’exploitation, les valeurs réalisables et
le disponible.

Toutefois, on retrouve dans la partie du passif les fonds qui ont permis de financer
l’actif. Le passif est réparti par le plan comptable général en capitaux permanents et en passif
à court terme :
• les capitaux permanents, formés par les fonds propres et les dettes à moyen et
long terme ne sont pas exigibles avant un an ;
• les passifs courants enregistrent les droits des créanciers exigibles avant un an.
Par conséquent, l’étude du bilan permet de forger une opinion sur la situation
financière d’une entreprise donnée.

b).- L’actif net


L’actif net est la valeur partagée entre les ayants droits propriétaires après le
remboursement des créanciers. Elle est nette de l’endettement d’une part, et de l’actif sans
valeur, d’autre art. D’où sa formulation :

Actif Net = Fonds propres – Actif sans valeur

Pour la banque, l’actif net représentant le risque global de l’entreprise sera analysé
plus tard tout au long de notre analyse. En effet, son évolution est appréciée au niveau des
immobilisations et des stocks. Généralement, le poste Matériel et Outillage est susceptible de
subir des moins values. Contribuant ainsi à l’objet social de l’entreprise, il est difficile à
vendre qu’il est spécialisé. Les stocks de matières premières et les produits finis sont, en
général, plus faciles à écouler que les stocks de produits en cours.

c).- Le fonds de roulement


Par définition, le fonds de roulement représente la part des capitaux permanents qui
reste à la disposition de l’entreprise après qu’elle ait financé ses immobilisations. Cette part
est, en conséquence, disponible pour financer l’actif circulant.

Le mode de calcul du Fonds de roulement découle logiquement de cette définition :

Fonds de roulement = Capitaux permanents – Valeurs immobilisées

23
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Il s’agit, en effet, du mode de calcul par le haut du bilan. A toute ressource


correspond un emploi : le fonds de roulement est aussi la part des actifs circulants financés
par des fonds permanents. Ainsi, son montant est égal à :

Fonds de roulement = Actif circulant – Dettes à court terme

C’est le mode de calcul par le bas du bilan.

Enfin, le calcul « par le haut » met l’accent sur la ressource qui est à l’origine du fonds
de roulement tandis que le calcul « par le bas » souligne l’emploi fait de cette ressource.

L’entreprise ne disposant d’aucun fonds de roulement se trouve, en fait, dépendante de


ses créanciers. « Celui-ci sera, dans une certaine mesure, le gage de son indépendance
financière et de sa solvabilité4 ».

d).- Le besoin en fonds de roulement


Le besoin en fonds de roulement total est la somme des besoins en fonds de roulement
d’exploitation et hors exploitation. Certes, ces deux composantes ont des poids différents.

d.1).- Le besoin en fonds de roulement d’exploitation


D’abord, qu’est-ce qu’un cycle d’exploitation ? Pour réaliser un objet social,
l’entreprise achète, fabrique, vend. Pour acheter et fabriquer, elle échange de la monnaie
contre des biens (les matières premières par exemple) et des services (les heures de travail du
personnel par exemple). Pour vendre, elle échange des biens (les produits finis) contre de la
monnaie. L’ensemble de ces opérations constitue le « Cycle d’exploitation ». Il commence par
la réception des matières premières, il s’achève lorsque l’entreprise encaisse le produit des
ventes.

De ce point de vue, le cycle d’exploitation engendre des besoins, ainsi que des
ressources. D’une part, l’entreprise doit couvrir tous les frais d’achats, de fabrication et de
vente. Pour ce faire, elle fait crédit à sa clientèle pour une partie de ses ventes et retarde ainsi
ses encaissements : elle a donc besoin d’argent pour couvrir les dépenses correspondant à la
période d’attente de l’encaissement. De ce fait, le crédit client augmente le besoin de
financement du cycle. Les besoins de financement nés du cycle sont alors appelés : besoins

4
BOUDINOT, A / FRABOT, JC : Technique et pratique bancaires, Paris, 4ème édition, Ed. Sirey, 1978, XVI et
521 pages (page 217).

24
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

cycliques ; ils sont exclusivement liés à la nécessité d’acheter, fabriquer et vendre.


D’autre part, les fournisseurs de l’entreprise lui font crédit lorsqu’elle achète ses matières
premières. Jusqu’à l’échéance, elle bénéficie d’un « sursis à décaisser ». Elle peut donc
employer les fonds correspondants à financer une part de ses besoins cycliques. Il s’agit dès
lors des ressources cycliques engendrées par l’entreprise. Pour cet usage, le crédit fournisseur
diminue le besoin de financement du cycle d’exploitation.

Ensuite, qu’entend-on par « Besoin en fonds de roulement d’exploitation » ?

Les ressources du cycle couvrent une part des besoins : le solde constitue le besoin en
fonds de roulement lié au cycle, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer la part du cycle
qui n’est pas couverte par les ressources du cycle. D’où sa formulation :

Besoins cycliques – Ressources cycliques = Besoins en fonds de roulement d’exploitation

d.2).- Le besoin en fonds de roulement « hors exploitation »


La différence entre les besoins et les ressources acycliques à court terme constitue le
besoin de fonds de roulement hors exploitation. Il s’agit des besoins de financement et des
ressources recensées dans le bas du bilan non liés au cycle d’exploitation.

Besoins acycliques à court terme – Ressources acycliques à court terme = Besoins en


fonds de roulement « hors exploitation »

La différence entre les besoins en fonds de roulement d’exploitation et hors


exploitation résulte du fait que la plupart des besoins ou des ressources acycliques à court
terme soit moins liée aux nécessités du fonctionnement économique de l’entreprise qu’à des
décisions de gestion financière. Les besoins et ressources cycliques, au contraire, s’imposent à
l’entreprise ; ils naissent de ses relations avec le marché, ils en sont la condition nécessaire.
En conséquence, le besoin en fonds de roulement d’exploitation évolue proportionnellement
au chiffre d’affaires tandis que celui « hors exploitation » est quasi indépendant de l’évolution
de l’activité.

e).- La trésorerie
La part du fonds de roulement qui excède le besoin en fonds de roulement constitue la
trésorerie de l’entreprise, d’où la relation fondamentale :

25
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Trésorerie = Fonds de roulement – Besoins en fonds de roulement

La trésorerie n’est pas une rubrique officielle du plan comptable. C’est un outil
d’analyse pour le banquier, construit pour apprécier la capacité de paiement de l’entreprise.

2.2.- Les outils d’analyse de l’activité et de la rentabilité


L’analyse ne se borne pas à étudier uniquement la situation financière proprement dite
de l’entreprise. Le banquier se renseigne également sur l’activité et la rentabilité
d’exploitation lui permettant de prendre des mesures correctives appropriées.

a).- La valeur ajoutée


Qu’est-ce que la valeur ajoutée ? Sa formulation, d’après le tableau de grandeur
comptable de gestion (TGCG), s’établit comme suit :

Valeur ajoutée = Production totale – Consommation intermédiaire

Pour cela, la valeur ajoutée est calculée en considération de la production de


l’entreprise pendant l’exercice et non en fonction de son chiffre d’affaires. Cette production
correspond aux ventes de l’exercice auxquelles on ajoute les stocks de produits en cours et de
produits finis d’exercice, mais on déduit les stocks initiaux de produits en cours et de
produits finis qui existaient à la fin de l’exercice précédent et plus les autres produits.

Quant à la consommation intermédiaire, elle comprend les achats déduisant le stock


initial de matières premières et fournitures, et le stock final de matières premières et
fournitures qui est reporté sur l’exercice suivant plus les autres charges externes.

b).- La marge brute d’autofinancement


La marge brute d’autofinancement désigne des ressources « internes » secrétées par
l’exploitation que l’entreprise peut utiliser pour financer son fonctionnement. Il s’agit des
fonds qui doivent rester dans l’entreprise, principalement les amortissements et des fonds qui
peuvent rester dans l’entreprise tels les bénéfices nets et certaines provisions à caractères de
réserves.
La Marge Brute d’Autofinancement ou le MBA correspond au potentiel
d’autofinancement lié à l’activité, d’où son appellation synonyme de capacité
d’autofinancement. Elle est la mesure de la rentabilité financière de l’exploitation.

26
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Sa formulation s’établit comme suit :

MBA = Résultat net + Amortissements comptables

c).- L’autofinancement
L’autofinancement est ce que l’entreprise conserve. Il coïncide avec le montant des
emplois de la MBA dans l’entreprise (financement d’actifs immobilisés et du cycle
d’exploitation), d’où :

Autofinancement = MBA – Distribution

Le volume de cet autofinancement s’apprécie en fonction du marché. Plus l’entreprise


peut rentabiliser ses investissements sur un marché donné, plus elle a intérêt à augmenter sa
capacité de production. Enfin, les conclusions tirées à partir de l’analyse financière de
l’entreprise, dans l’appréhension du risque bancaire au niveau de l’octroi de crédits,
apparaissent comme un élément de décision qui peut être atténué par des phénomènes internes
ou externes à l’entreprise. L’objectif du banquier étant de récupérer ses créances, cela exige la
qualité des dirigeants, la technicité du personnel, la valeur de l’outil de production qui peuvent
et doivent nuancer les conclusions de l’analyse financière.

2.3.- Le calcul des ratios


« Un ratio5 est tout simplement un rapport existant entre deux postes des états
financiers ». En effet, quatre catégories de ratios peuvent exister :
• les ratios de liquidité indiquant si l’entreprise est capable d’assumer ses obligations
financières à court terme ;
• les ratios d’endettement ou d’équilibre montrant dans quelle mesure l’entreprise finance
ses activités ;
• les ratios de gestion indiquant si les actifs de l’entreprise sont utilisés efficacement ;
• les ratios de rentabilité indiquant la suffisance des profits de l’entreprise en tenant
compte des ventes, des fonds des actionnaires, ainsi que des actifs utilisés. Pour cet
usage, l’utilisation des ratios permettra au banquier de répondre aux questions qu’il se
pose lorsqu’il étudie un bilan d’une entreprise quelconque.

5
MORISSETTE, Denis : Analyse financière et gestion du fonds de roulement, Québec, Collection Finance – Les
éditions SMG, 1995, XVi et 386 pages (page 43).

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE CRITIQUE DES PRINCIPAUX PROBLEMES

Nous porterons notre analyse critique sur les principaux problèmes que nous avons
rencontrés en matière d’octroi de crédits. Cette partie mettra en exergue :
les problèmes rencontrés au niveau des risques encourus par la banque ;
les problèmes rencontrés au niveau des risques encourus par les entreprises et les
particuliers.

28
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE I : PROBLEMES RENCONTRES EU NIVEAU DES RISQUES


ENCOURUS PAR LA BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS

Ce chapitre sera réservé à l’analyse critique de problèmes que nous avons pu identifier
lors de notre passage au sein de la banque et qui concerne les risques encourus par la banque.
Mais pour que notre analyse soit la plus objective possible, nous pensons qu’il serait
souhaitable de procéder d’abord à une présentation des faits concernant certains points qui
feront l’objet de notre critique.

Ainsi, les points suivants ont été retenus par nos soins pour être exposés :
mode de retraitement du dossier et mode d’évaluation du client ;
mode de remboursements de crédits.

* Mode de retraitement du dossier et mode d’évaluation du client


S’agissant d’une entreprise cliente, dans le cadre de la prise des risques, le banquier est
amené à étudier les documents comptables et financiers de l’entité, également les documents
sociaux de cette dernière. De ce fait, la façon d’analyser une demande de prêts sollicités par
l’entreprise, est élaborée selon la figure ci-dessous :

Retraiter le Etudier les Situer Vérifier Suivre les Visiter


bilan comptes de financièrement les garanties mouvements de l’entreprise
résultat l’entreprise comptes de l’E/se
Figure 4 : Mode de retraitement du dossier du client

En complément de ce mode de retraitement du dossier du client, il y a lieu encore


d’évaluer ce dernier selon son activité. Le mode d’évaluation de l’entité s’effectue alors
suivant les facteurs cités ci-après :
les renseignements généraux ;
les relations bancaires ;
l’activité et la rentabilité ;
la structure financière ;
les prévisions et les besoins de financement.

Voilà en ce qui concerne ce premier mode. Toutefois, au niveau de l’appréhension du


risque bancaire, le mode de remboursements de crédits prétend être fondamental parmi
d’autres.

29
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

* Mode de remboursements de crédits


Dans le cas des entreprises, le mode de remboursements bancaires diffère selon les
crédits accordés. Pour cela, les crédits à long et moyen terme peuvent être rendus par
mensualité ou par trimestrialité, ou encore par semestrialité ou par annuité, prévus dans le
contrat de prêts. Tandis que les crédits du court terme peuvent être remboursés d’après deux
cas :
pour un crédit de trésorerie autorisé (sur 12 mois), le client peut débiter son compte
n’importe quel montant sans dépasser pour autant la somme accordée durant la période de
prêt élaborée sous-contrat. Mais il doit aussi créditer ce compte comme tel pendant la durée
de remboursements convenue.
pour un crédit d’équipement à court terme (sur 24 mois), les remboursements se font
par mensualité ou bien par trimestrialité selon le contrat de prêts.

Quant aux particuliers, le mode de remboursements s’effectue à base de la cession sur


salaire. Le compte du salarié est donc débité mensuellement, à une date fixe (par exemple, tous
les 25 du mois) déterminée dans le contrat de prêts. C’est ainsi que nous avons pu souligner ces
points importants au niveau de l’octroi de crédits. Nous allons ensuite apporter notre critique à
travers deux principaux problèmes que nous avons identifiés à la banque tels que :
le retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise ;
et les non remboursements de crédits ou de prêts octroyés.

Section 1 : Retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise

Lors de notre passage au sein de la BOA–Madagascar, nous avons constaté


effectivement que le retraitement des informations fournies par l’entreprise semble être trop
étendu. Plusieurs raisons peuvent être évoquées ici, pouvant engendrer des conséquences
néfastes pour la banque. Nous allons donc analyser dans les sous-sections qui suivent, les
conséquences que nous jugeons importantes et qui sont de trois ordres à savoir :
les tâches trop pénibles du banquier ;
l’évaluation compliquée des pertes de l’entreprise ;
le choix embarrassant de décisions.

1.1.- Tâches trop pénibles du banquier


Nous avons remarqué à travers l’étude de nombreux dossiers que les tâches du banquier
sont trop pénibles en matière d’octroi de concours. Il consacre un grand travail de réflexion

30
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

afin d’éclairer davantage sur chacun des solliciteurs. Puis encore, avec un tas de
documents à retraiter, il ne dispose généralement d’aucun temps libre, puisque les dossiers
doivent être analysés avec beaucoup de précautions. A plusieurs reprises, il rentre aussi très
tard la nuit pour mener une vérification efficace de toutes les données chiffrées fournies à partir
des états financiers prévisionnels et du budget de caisse établis par chacun des demandeurs.

D’autre part, il effectue de temps en temps des visites d’entreprise afin de connaître la
réalité physique de cette dernière. En outre, il est le premier responsable de toute l’équipe qu’il
anime, motive et contrôle. Et en tant que fournisseur de crédit, son devoir est de conseiller
l’entreprise en offrant assistance à celle-ci dans la solution la mieux appropriée pour financer
l’opération projetée.

Tout cela constitue un travail ardu du banquier vis-à-vis de sa clientèle,


particulièrement d’entreprises, du fait qu’il n’est pas uniquement un analyste mais il doit
également jouer un rôle de commerçant envers ses clients.

C’est ainsi que nous avons évoqué le pénible rôle du banquier envers les solliciteurs de
crédits, une conséquence majeure née de ce grand travail de retraitement des informations.
Cependant, une autre implication primordiale de cette action de l’analyste de prêts a été de
même observée : c’est la complication de l’évaluation des pertes de l’entreprise.

1.2.- Complication de l’évaluation des pertes de l’entreprise


Nous avons identifié lors de l’étude d’une demande de l’entreprise « Z », que
l’évaluation des pertes de l’entité forme un sérieux problème parmi les tâches du banquier, ce
qui nous a toujours permis de prétendre que le travail de ce dernier est sans aucun doute très
ardu. A cet égard, puisque nous avons déjà défini l’Actif Net comme étant « le risque global »
de l’entreprise, il l’est aussi pour le créancier, c’est la raison pour laquelle il s’intéresse tant à
ce sujet.

Nous savons que toute prévision n’est jamais réelle. En effet, une entreprise quelconque
dispose d’un actif cessible c’est-à-dire l’actif global diminué des actifs fictifs, s’élevant à
2.200.000 Ar ; les droits des créanciers atteignent 1.200.000 Ar et l’Actif Net est prévu à
1.000.000 Ar. Dans un premier cas, l’entreprise dégage un chiffre d’affaires de 2.700.000 Ar.
La vente des actifs diminuée des actifs cessibles se calcule comme suit :

31
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Vente des actifs 2.700.000


- Actifs cessibles (2.200.000)
Solde 500.000 : Boni de liquidation

En conséquence, les créanciers de l’entité sont remboursés en totalité et les 500.000 Ar


restant sont à partager entre les actionnaires. Il s’agit ici d’une bonne activité du client.

Dans un autre cas, avec un produit de vente s’élevant à 1.200.000 Ar où l’on est en
présence d’une diminution du chiffre d’affaires : les créanciers sont remboursés grâce à cette
somme mais cette situation engendre une perte de la mise des actionnaires chiffrée à 1.000.000
Ar (soit 1.200.000 – 2.200.000).

Dans un dernier cas encore plus pessimiste, un chiffre d’affaire de 700.000 Ar permet
de rembourser seulement une partie des dettes envers les créanciers. L’opération se calcule ci-
après :
Chiffre d’affaires : 700.000
- Actifs cessibles (2.200.000)
Solde (500.000) : Perte des créanciers (solde négatif)

La perte des créanciers ici représente la somme qui reste non remboursée. Les
actionnaires sortiront dans ce cas comme de véritables perdants. A travers cet exemple, comme
nous sommes amenés à chiffrer la perte que pourrait subir l’entreprise, cela nous a conduit à un
travail assez compliqué de l’évaluation de celle-ci devant le caractère incertain des prévisions.
En réalité, son activité dépend de tous les facteurs économiques qui peuvent surgir d’un
moment à l’autre tels que les impacts de la politique de détaxation appliquée à Madagascar
depuis l’an dernier. Celle-ci a été bénéfique pour certaines entreprises commerciales mais elle
a causé la perte pour certaines entreprises industrielles.

La figure ci-après démontre plus explicitement ce risque global de l’entreprise qui se


doit d’être chiffré par le créancier.

32
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Boni de liquidation (à
partager aux actionnaires) AU BILAN
500.000 Ar
- créanciers remboursés Produit de la Actifs fictifs 100.000 Ar

Ensemble des droits sur


- actionnaires recouvrent leurs vente des 100.000 Ar
fonds actifs Actif cessible
- 500.000 Ar de boni à cessibles 2.200.000 Ar Actif net

l’entreprise
partager entre les actionnaires 2.700.000 Ar 1.000.000 Ar
selon les apports

Droit des
créanciers
1.200.000 Ar

AU BILAN
Actifs
fictifs
Perte Des actionnaires Perte

créanciers

protection
Marge de
1.000.000 Ar 1.000.000 Ar Actif net
Actif cessible 1.000.000 Ar

des
2.200.000 Ar

- créanciers remboursés en Vente des Droit des


totalité mais limite de risque actifs créanciers
atteinte 1.200.000 Ar 1.200.000 Ar
- actionnaires perdent la
totalité de leur mise

AU BILAN
Perte des créanciers Actifs
500.000 Ar fictifs

créanciers

protection
Perte

Marge de
- créanciers récupèrent Actif cessible Actif
700.000 Ar et perdent 1.500.000 Ar net

des
500.000 Ar 1.000.000 Ar
2.200.000 Ar
Droit des
créanciers
- actionnaires perdent la Vente des 1.200.000 Ar
totalité actifs
700.000 Ar
Vente des actifs – Actif cessible = Boni de liquidation ou perte des actionnaires ou perte
des créanciers
Figure 5 : L’Actif Net : risque global de l’entreprise.

C’est de cette façon que nous avons posé comme étant compliquée, voire très difficile
cette évaluation des pertes de l’entreprise face à la conjoncture économique incertaine du pays
dans des situations futures. Dorénavant, il y a encore une troisième conséquence qu’est le
choix embarrassant de décisions du banquier, complétant ainsi les implications nées du
retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise.

33
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

1.3.- Choix embarrassant de décisions


La banque est appelée à créer avec les entreprises clientes les conditions
optimales de leur croissance. Compte tenu de ce dire, durant notre passage, un gros client de la
banque est venu solliciter du crédit. Pendant l’analyse de son dossier, le banquier a constaté
que le crédit qu’il a demandé ne correspond pas au financement de son activité. Il a alors avisé
son client mais ce dernier a toujours insisté sur sa demande. Comme il s’agit d’un honnête et
grand client de la banque, le prêteur se sent embarrassé de céder à la demande du solliciteur
dans l’unique but de satisfaire les besoins de ce dernier.

Quand un meilleur client sollicite une ligne d’escompte papier commercial alors que
c’est la ligne de découvert qui convient le mieux pour son développement face à un tel cas, le
choix de décisions du banquier se trouve très embarrassant : il s’agit dès lors d’une situation
critique pour le prêteur. Ceci alourdit davantage les tâches du banquier quant aux crédits
autorisés aux entités, et contrarie ainsi le comportement du prêteur au niveau de la décision
prise sur la demande en question.

Section 2 : Non remboursements de crédits ou de prêts octroyés

Nous avons constaté lors de notre passage l’existence de non remboursements


de crédits ou de prêts octroyés assez importants. Plusieurs raisons peuvent être à l’origine de
cette situation qui ont engendré des conséquences néfastes quant à la bonne gestion de l’octroi
de crédits. C’est ainsi que nous avons retenu les conséquences suivantes :
le fonctionnement anormal de la gestion interne de la banque ;
le prolongement du recouvrement des créances de la banque.

2.1.- Fonctionnement anormal de la gestion interne de la banque


Nous avons remarqué l’existence de nombreux dossiers qui n’ont pas été retenus par les
employeurs étant donné que les demandeurs de crédits (les employés) ont été soit licenciés, soit
suspendus de leur fonction. En effet, certains employeurs se sont plaints à la banque que
lorsque ces derniers obtiennent leur prêt, ils ne respectent plus les conditions d’emploi qu’on
leur impose : certains s’absentent fréquemment du lieu de travail, d’autres n’effectuent pas
convenablement leurs tâches. Devant cette mauvaise attitude du salarié, l’employeur se trouve
dans l’obligation de licencier celui-ci pour en recruter d’autres.

34
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Nous avons aussi constaté que certaines entreprises franches, clientes de la banque,
sont contraintes de fermer leur porte. Ceci est dû à cause de la conjoncture économique
internationale actuellement : le démantèlement de l’accord multifibres. Avant, la Chine
exportant en Europe payait un quota ; aujourd’hui, elle ne paie plus rien, elle est devenue libre
économiquement. De ce fait, il se trouve qu’elle est le grand exportateur d’Europe, ce qui a
freiné les activités extérieures des entreprises franches à Madagascar. Ceci étant, ces dernières
se trouvent désarmées face à la situation concurrentielle et sont obligées ainsi de licencier leurs
salariés.

En outre, les exportations des entreprises franches ont connu une diminution de 24 %
pendant le premier semestre 2005 comparé à 2004. De même, les exportations de vanille, en
valeur, ont baissé de 85 % durant toujours cette même période, bien que les quantités exportées
aient été doublées ; les prix moyens sur le marché international ont chuté de 126,3 DTS/Kg en
2004 à environ 22,2 DTS/kg en 2005. Par ailleurs, les exportations de crevette se sont aussi
rabaissées en volume de 78 % entre les premiers semestres 2005 et 2004. Cependant, les
exportations ne sont pas les seules à s’effondrer (soit en valeur de 39 % du premier semestre
2005 par rapport à la même période pour 2004), il y a également les importations qui ont
accusé un recul de 14 % au cours du premier semestre 2005 par rapport au premier semestre
2004.
Tableau 1 (a) : Valeur et volume des exportations de vanille, crevette et des Entreprises
Franches

Produits 2004 2005


Total Total
S1 S2 2004 S1* 2005**
Vanille Exportation
Valeur (en millions de DTS) 87,2 7,6 94,8 13,5 36,3
Volume (en milliers de tonnes) 0,3 0,4 0,8 0,7 1,6
Prix unitaire (DTS/Kg) 126,3 22,2
Crevette Exportation
Valeur (en millions de DTS) 14,2 17,8 32,0 3,2 18,6
Volume (en milliers de tonnes) 2,9 3,4 6,2 0,6 3,9
Prix unitaire (DTS/Kg) 5,1 4,7
Exportations des Entreprises Franches
Valeur (en millions de DTS) 148,7 192,2 340,8 113,4 330,4
Source : Banque Centrale de Madagascar / nos calculs
* Provisoire ** Prévisionnel S : semestre
(a) Institut National de la Statistique – Direction des Synthèses Economiques. Note de conjoncture économique – 1er
semestre 2005 – Septembre 2005.

35
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Graphique 1 : Evolution des importations et exportations (en million de DTS)6

350

300

250

200 Exportation

150 Importation

100

50

0
2004_T1 2004_T2 2004_T3 2004_T4 2005_T1 2005_T2

Source : Banque Centrale de Madagascar / nos calculs

D’un autre côté, face à la conjoncture économique nationale de nos jours, les impacts
du délestage depuis le mois de Juin 2005 ont touché de nombreuses entités. Ceci a causé la
diminution de leurs activités engendrant ainsi des retards de remboursements bancaires de
certaines firmes. Selon les informations recueillies au sein de l’INSTAT, l’on prétend que ce
sont les grandes industries (le secteur secondaire et moyenne tension) qui ont été les plus
atteintes. Voici un tableau de comparaison des consommations d’électricité (Juin 2004 / Juin
2005).
Tableau 2 : Comparaison des consommations d’électricité (Juin 2004/Juin 2005)
Juin 2004 Juin 2005 Variation
(KWH) (KWH) Juin 2005/Juin 2004 (%)
Moyenne tension 27.942.797 27.112.167 - 3,0
Ménages 31.058.471 33.109.774 6,6
Secteur primaire 154.128 223.734 45,2
Secteur secondaire 23.351.042 22.292.568 - 4,5
Secteur tertiaire 9.207.282 9.400.959 2,1
Eclairage public 797.123 455.440 - 42,9
7
Source : JIRAMA / nos calculs

Encore un autre constat, la hausse incessante des prix des carburants sur le marché
international a entraîné la réduction des offres des acteurs économiques, en d’autres termes la
diminution de leurs activités. Cette situation constitue également la cause des retards de
remboursements de crédits de certaines entreprises à la banque.

6
Institut National de la Statistique – Direction des Synthèses Economiques. Note de conjoncture économique –
1er semestre 2005 – Septembre 2005.
7
Institut National de la Statistique – Direction des Synthèses Economiques. Note de conjoncture économique –
1er semestre 2005 – Septembre 2005.

36
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Par ailleurs, nous avons perçu aussi qu’une entreprise individuelle, ayant fourni un
bon dossier, n’a pu honorer ses engagements envers la banque. Elle a subi une rupture de
contrat envers le tiers, ce qui l’a conduite à interrompre ses remboursements jusqu’à ce qu’elle
signe un autre nouveau contrat. Ces divers cas ont entraîné des perturbations au sein de la
banque qui a eu des difficultés pour gérer ces impondérations : en outre, ces situations ont
rendu anormal le fonctionnement de la gestion interne de la banque.

Voilà donc pour la première conséquence. Mais il y a aussi une autre conséquence aussi
importante que celle-ci, c’est l’obligation pour la banque de prolonger le recouvrement des
créances.

2.2.- Prolongement du recouvrement des créances de la banque


Le fait pour la banque de se trouver obligée de recourir au prolongement du
recouvrement des créances, constitue déjà un handicap important pour elle dans la mesure où
ceci risque de perturber la gestion des crédits. En effet, chaque dossier dont le prolongement
est accordé vaut déjà une perte pour la banque et peut freiner la récupération des créances
promises.

Du point de vue générale, se référant en nombre, beaucoup sont les particuliers qui
n’arrivent pas à rembourser les prêts bancaires par rapport aux entreprises. Tandis qu’en
valeur, le montant des crédits non rendus, octroyés aux entreprises est encore très élevé par
rapport à celui accordés aux particuliers.

Nous avons vu que les problèmes de remboursements rencontrés au niveau de la


clientèle des particuliers proviennent de leur licenciement. A cet égard, certains d’entre eux
jugés de bonne foi, viennent à la banque expliquer leur sort. Comme le banquier est un
excellent négociateur, il essaie toujours de comprendre la situation du client et attend que celui-
ci soit de nouveau embauché pour recouvrer ses créances. Il agit comme tel également à sa
clientèle d’entreprises mais il se comporte doublement attentionné envers elles par rapport aux
particuliers. Devant ces situations, il doit alors prolonger ses créances envers sa clientèle,
parfois pour une durée indéterminée.

37
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Même si la banque réalise un résultat positif de Ar. 7.250.099.2168 au 31


Décembre 2004, soit une hausse de 54,55 % par rapport au bénéfice net de l’exercice 2003, soit
Ar. 4.690.982.675 et même si elle a pu récupérer les quelques pertes de crédits non remboursés
plus tard, ces dernières auront des impacts dégradants sur la trésorerie propre à la banque.
Désormais, celles-ci causeront probablement des difficultés, voire majeures quant à la
contribution au développement de toutes les activités de la banque.

Attendant donc que le débiteur ait des revenus pour rembourser ses dettes à l’égard du
banquier, ce dernier est contraint de prolonger ses créances pendant une période non précise.
De telles situations peuvent provoquer non seulement des pertes de crédits, mais
fondamentalement la dépréciation substantielle de la rentabilité financière même de la banque.
Ainsi sont prévus les effets désastreux issus des investissements considérables réalisés et qui
s’avéreront non bénéfiques pour la banque.

Voilà donc en ce qui concerne ces problèmes rencontrés par la banque en matière
d’octroi de crédits. Elle n’est pas ici la seule à prendre des risques dans ce domaine en tant que
créancière. Les débiteurs aussi en sont pour autant impliqués, que nous sommes tenus
d’aborder dans le chapitre suivant les problèmes rencontrés au niveau des risques encourus par
les entreprises et les particuliers.

8
Cf. Annexe 1

38
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE II : PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DES RISQUES


ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS

Ce présent chapitre sera toujours consacré à l’analyse critique des problèmes que nous
avons rencontrés à la banque et qui touche cette fois-ci les risques encourus par les entreprises
et les particuliers, clients de la banque. Mais, pour que nous puissions mener notre analyse
d’une manière suffisamment déterminée, il serait préférable de procéder en premier lieu à une
présentation des faits ayant rapport à certains aspects qui feront l’objet de notre critique.

De cette façon, les aspects ci-après ont été gardés par nos soins pour être exposés :
mode de calcul de la capacité de remboursement du salarié ;
mode de détermination du montant de crédit destiné à l’entreprise.

* Mode de calcul de la capacité de remboursement du salarié


Le calcul de la capacité de remboursement de Monsieur « M » se traduit selon le
tableau ci-après :

Tableau 3 : Capacité de remboursement annuel


Charges fixes A Revenus B
Loyer 1.440.000 700.000 8.400.000
Assurances (120.000 X 12 mois) (700.000 X 12 mois)
Impôts
Charges diverses 90.000
(9.000 X 10 mois)
Total 1.350.000 Total 8.400.000

Notons que Monsieur « M » dispose parmi ses charges les écolages de sa fille unique
s’élevant à 9.000 Ar par mois et aussi d’un salaire mensuel de 700.000 Ar. Il demande à la
banque de lui accorder un prêt « Vaha Olana ». Sa capacité de remboursement s’obtient ainsi :
Capacité de remboursement = 33,33 % X (8.400.000 – 1.350.000) = 2.349.765 Ar.

La capacité de remboursement de Monsieur « M » atteint 2.349.765 Ar chaque année.

* Mode de détermination du montant de crédit destiné à l’entreprise


La majorité des crédits demandés à la banque représente des concours de trésorerie. Le
maximum de montant est déterminé à partir du budget prévisionnel de trésorerie, de l’entité.
En voici un exemple de tableau.

39
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Tableau 4 (b) : Budget prévisionnel de l’entreprise Z (en milliers d’Ariary) (Entreprise


Fictive)
1/1 16/1 1/2 16/2 1/3 16/3 1/4 16/4 1/5 16/5
au au au au au au au au au au
15/1 31/1 15/2 28/2 15/3 31/3 15/4 30/4 15/5 31/5
Recettes
Comptant …. 50 40 30 50 40 30 50 60 50 50
Par effets de commerce à
échéance 290 120 220 160 360 290 390 170
Solde en banque au 31
décembre 90
Total …… 140 40 320 170 260 190 410 350 440 220
2540
Dépenses
Fournisseurs (comptant) 35 25 30 35 20 35 35 30 15 20
Fournisseurs (à terme)
échéance des effets .. 185 55 120 85 135 105 90 30
Frais de personnel …. 65 85 65 85 65 85 65 85 65 85
Frais généraux ……… 10 15 8 12 7 9 11 14 17 12
Impôts et Taxes …….. 80 100 110 110 100
Total 110 390 158 352 177 374 216 329 127 217
2.450
Soldes par quinzaine (1) + 30 - 350 + 162 - 182 + 83 - 184 + 194 + 21 + 313 +3
Soldes cumulés (2) + 30 - 320 - 158 - 340 - 257 - 441 - 247 - 226 + 87 + 90
1. + excédent des recettes sur les dépenses ;
- excédent des dépenses sur les recettes ;
2. + excédent des recettes cumulées sur les dépenses cumulées
- excédent des dépenses cumulées sur les recettes cumulées.
(b) BOUDINOT (A) / FRABOT (J.C.) : Technique et pratique bancaires, Paris, 4ème éd., Editions Sirey, 1978, XVI et 521 pages (p. 335).
On trouve un crédit dont le maximum serait de 441.000 Ar. C’est ce montant que la
banque accorde à ce client. Ce sont donc les aspects essentiels de l’octroi de prêts à la banque.

Nous allons maintenant procéder à l’analyse critique de quatre niveaux de problèmes


que nous nous sommes confrontés lors de notre passage à la banque à savoir :
le décalage entre les recettes et les dépenses dans la prévision de trésorerie
établie par l’entreprise ;
les influences de l’inflation sur les comptes de l’entreprise ;
le risque de non-paiement de la clientèle de l’entreprise ;
le licenciement pour motif économique du salarié.
Section 1 : Décalage entre les recettes et les dépenses dans la prévision de trésorerie
établie par l’entreprise

Nous avons remarqué la présence de décalages entre les recettes et les dépenses à
travers le budget prévisionnel de trésorerie établi par de nombreuses entreprises. Ceux-ci
constituaient donc la majeure partie des objets de prêts à la banque, tels que les déficits de
trésorerie. Pourtant, nous avons aussi constaté que certains décalages ont été justifiés tandis
que d’autres ne le sont pas. Ces derniers sont justifiés quand ils sont prévus à un pourcentage
40
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

raisonnable, soit 20 % à 30 % au maximum par rapport à l’exercice antérieur. Il se trouve


qu’une entreprise « Z », ayant sollicité un prêt a élaboré son plan en fixant le total de ses
recettes mensuelles à 50 % par rapport aux exercices antérieurs, ce qui n’est pas convenable
pour toute exploitation. Devant cette situation, le banquier a jugé que sa prévision est irréelle.

Une telle circonstance reflète déjà l’incompétence du dirigeant de l’entreprise, ce qui


engendrerait le refus de sa demande de concours à la banque. C’est la raison pour laquelle nous
avons considéré les conséquences ci-après :
financement erroné de l’entreprise ;
risque de non liquidité de l’entreprise ;
difficultés de remboursement de crédits.

1.1.- Financement erroné de l’entreprise


Nous avons observé que l’entité « X » a sollicité un découvert alors que selon les
constats effectués lors de l’analyse de son dossier, l’escompte papier commercial convient le
mieux à son activité. Comme il a beaucoup insisté à sa demande, le banquier en a cédée,
supportant ainsi tous les risques engendrés de sa réalisation.

Cela a impliqué le comportement embarrassé du banquier pourvu que le crédit accordé


réponde à la bonne marche de l’affaire projetée. Pour l’entreprise, il s’agit d’un financement
erroné de ses exercices pouvant déstabiliser l’efficacité de sa croissance.

C’est la première conséquence parmi nos remarques à ce sujet. Il y en a une seconde


plus dangereuse quant à la continuité de l’exploitation de la firme : cela concerne le risque de
non liquidité de l’entreprise.

1.2.- Risque de non liquidité de l’entreprise


Nous nous sommes aperçus parmi les dossiers étudiés que certains soldes en compte
sont constamment débiteurs, des fonds de roulement nets diminuent, des remboursements
d’emprunts sont retardés, des entrées de fonds baissent, des ratios d’endettement augmentent.
Dorénavant, ce sont donc des indices qui peuvent annoncer la dégradation de la liquidité de
l’entreprise.

41
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Par ailleurs, face à un financement erroné choisi par l’entreprise consenti par le
banquier, l’on peut assisté également dans le futur à un risque de non liquidité de cette
dernière, voire à une activité économique entravée, si le projet ne réussit pas.

Rappelons donc la conjoncture économique de 2002 à Madagascar traduite par le


manque de carburant. Ceci a eu des impacts majeurs au niveau de la gestion de beaucoup
d’entreprises, conduisant ainsi à des chômages techniques importants dans le pays. Les effets
désastreux des détaxations de l’année 2004 ont touché également de nombreuses firmes. Cette
année encore, elles ne sont pas épargnées de ces conjonctures inconfortables du pays devant le
délestage continuel de l’électricité et la hausse incessante des prix des carburants que nous
avons déjà évoqués précédemment. En conséquence, la décroissance de l’entreprise constitue
une crise de trésorerie pour elle, ce qui défavoriserait sa relation future vis-à-vis de la banque.

Voilà donc pour cette deuxième conséquence. Cependant, il y a aussi une troisième
conséquence issue de cette dernière : ce sont les difficultés de remboursements de crédits.

1.3.- Difficultés de remboursements de crédits


Nous avons déjà prédit qu’une entreprise individuelle a arrêté ses remboursements
bancaires à cause de la rupture de contrat qu’elle a subie envers le tiers. C’est un cas désolant
de sa part du fait qu’elle n’a pas pu entretenir une relation stable avec sa clientèle d’où la perte
de son marché.

Cela peut impliquer une détérioration de sa relation à la banque et conduit même à la


défaillance probable du débiteur.

En résumé, essayons de schématiser ce problème fondamental de décalages entre les


recettes et les dépenses visualisés à travers la réalisation du budget de trésorerie de l’entité
selon la figure qui suit :

42
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Budget de trésorerie

Constat des décalages


momentanés

Financement
nécessaire

Recettes > Dépenses Recettes < Dépenses

Liquidité certaine de Problèmes d’encaisse


l’entreprise

Risque de non Risque de retard de


remboursement remboursements des
des dettes dettes

Capacité de
l’entreprise d’honorer Défaillance possible
ses engagements du débiteur

Figure 6 : Conséquences des décalages momentanés de trésorerie.

Tout au long d’un budget de trésorerie établi, le constat des décalages momentanés
permet de déterminer le financement nécessaire pour renflouer les déficits d’encaisse existant.
Quand le crédit de trésorerie est autorisé, deux cas peuvent se présenter :
premièrement, les recettes peuvent excéder les dépenses. Cela entraîne une liquidité
certaine de l’entreprise, ce qui facilitera la capacité de l’entreprise d’honorer ses
engagements vis-à-vis de la banque ;
deuxièmement, les dépenses pourront également excéder les recettes. Cette condition
engendrera de nouveaux problèmes d’encaisse. Par conséquent, des risques de non
retard et de non remboursement des prêts bancaires peuvent résulter de ces problèmes
d’encaisse. Ceci étant, la défaillance du débiteur sera quasiment possible mais cela
dépend des cas.

43
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Section 2 : Influences de l’inflation sur les comptes de l’entreprise

Selon les informations que nous avons recueillies au sein de l’Institut National de la
Statistique, la hausse des prix à la consommation a été la conséquence néfaste de l’excédent de
la demande par rapport à l’offre sur le marché national pendant l’année 2004. Pourtant, le
premier semestre 2005 a été marqué par la stabilité relative des prix à la consommation, voire
une faible augmentation de 0,6 %.

Par ailleurs, le pouvoir d’achat de nombreux consommateurs actuellement se trouve


dans un état de décroissance. Ce phénomène peut donc engendrer de problèmes de circulation
monétaire pouvant donner naissance à la récession économique.

D’autre part, le taux d’intérêt bancaire est calculé à partir du taux de base fixé par la
Banque Centrale à Madagascar. Cette dernière établit son taux en prévision de l’inflation
correspondant à la politique monétaire mise en place par le Gouvernement. Ainsi, la Banque
Centrale fixe son taux directeur de façon qu’il demeure positif en terme réel, en fonction du
taux d’inflation. Par conséquent, le taux d’intérêt de la banque primaire est aussi fonction du
taux d’inflation. Alors, plus l’inflation augmente, plus les intérêts bancaires le sont.

De ce fait, nous constatons qu’en tout état de cause, l’inflation agit sur les comptes de
l’entreprise tels que le bilan et le compte de résultat. C’est pour cette raison que nous sommes
disposés à considérer les conséquences suivantes :
la baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise ;
la rentabilité menacée de l’entreprise ;
l’obligation de l’entreprise d’accroître les besoins de financement.

2.1.- Baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise


Le dossier d’une entreprise cliente de la banque nous fait remarqué une baisse du
chiffre d’affaires d’un exercice à un autre, due aux impayés de sa clientèle, et au poids des frais
de son personnel. Ceci représente donc un point faible pour porter un jugement sur l’évolution
de son activité, ce qui influencera la décision du banquier sur sa demande de prêts.

Notons que le poids des frais de personnel de l’entreprise est dû à la hausse des frais
engendrés de l’augmentation des prix de carburant.

44
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Par ailleurs, une entreprise industrielle, cliente de la banque a dû subir une


diminution des ventes réalisées à cause de la hausse de prix des matières premières sur le
marché, ce qui l’a contrainte à réduire sa production. C’est une condition fâcheuse quant à la
continuation de l’exploitation de l’entreprise.

Voilà donc pour ce premier constat issu de l’influence des effets de l’inflation sur la vie
d’exploitation de l’entreprise. Mais il y a aussi une deuxième conséquence que nous pensons
être majeure : c’est la rentabilité menacée de l’entreprise.

2.2.- Rentabilité menacée de l’entreprise


Nous avons pu faire une constatation de l’effet de la baisse du chiffre d’affaires de
l’entreprise sur le résultat net de son compte de résultat. Ceci représente alors une menace
quant à la rentabilité future de l’entreprise et aura des impacts également à travers le crédit
sollicité.

A cet égard, nous sommes amenés à considérer que la trésorerie prévisionnelle de


l’entreprise sera faussée du fait de l’effet de l’inflation, parce que le calcul de celle-ci inclut le
chiffre d’affaires effectué. Notons également qu’elle permet au banquier de juger sur la
rentabilité de l’entreprise.

Voilà donc pour cette deuxième remarque. Il y a encore une troisième conséquence plus
importante : il s’agit de l’obligation de l’entreprise d’accroître les besoins de financement.

2.3.- Obligation de l’entreprise d’accroître les besoins de financement


Des entreprises en pleine expansion sont nombreuses chez la banque d’être obligées
d’accroître leurs besoins de financement qui s’avèrent insuffisants lors de la réalisation de leur
exploitation projetée. Ceci pourra engendrer en toute évidence l’augmentation des intérêts
bancaires quant aux crédits sollicités par l’entreprise.

En effet, les entreprises sont amenées à solliciter des augmentations de ses lignes de
crédit ou alors de les renouveler pour faire face aux problèmes éventuels du fait des impacts de
l’inflation.

Nous avons constaté que l’inflation modifie les comportements des entreprises en
période de croissance. Ce qui nous a axé à mener notre analyse sur ce point de vue. Notons de

45
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

même que les banques sont favorables aux demandes en tenant compte du sérieux de la
relation (banque et entreprise), de la bonne structure et la rentabilité de l’affaire qui mérite
d’être soutenue. C’est ainsi que nous avons pu mettre en exergue ces effets fâcheux du coût de
l’inflation sur les comptes de l’entreprise. Maintenant, nous allons continuer notre critique à
propos des risques de non-paiement de la clientèle de l’entreprise.

Section 3 : Risques de non paiement de la clientèle de l’entreprise

Nous avons déjà dit auparavant que la majorité des entreprises clientes de la banque
effectuent des opérations de ventes à crédit à leur clientèle. Certaines ventes sont réalisées sur
présentation d’effets de commerce tels que les traites. L’entité cliente de la banque sollicite
donc du crédit sous présentation de ces dernières. Pourtant, il arrive que ces traites se trouvent
impayés arrivées à leurs échéances.

Ceci nous a conduit à considérer les deux points suivants :


retard involontaire de remboursement de crédits vis-à-vis de la banque ;
augmentation des intérêts bancaires.

3.1.- Retard involontaire de remboursements de crédits vis-à-vis de la banque


Du fait des traites impayées aux échéances convenues, nous avons remarqué ce retard
involontaire de remboursements du client de la banque. Ceci perturberait en toute évidence la
situation de l’entreprise quant à ses engagements entretenus à la banque.

Cette conséquence donnera naissance à une nouvelle conséquence assez déstabilisante


pour l’entreprise quant à la gestion de son patrimoine : c’est l’augmentation des intérêts
bancaires.

3.2.- Augmentation des intérêts bancaires


Nous avons constaté donc que les intérêts bancaires augmentent quand les
remboursements se trouvent retardés venant du client. Ils sont donc augmentés des intérêts de
retard qu’imposent la banque envers le client qui ne respecte pas les échéances de paiement
prévues sous contrat lors de l’octroi de crédits. Ceci exige donc le solde débiteur en compte
courant de l’entreprise.

46
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Voilà donc les problèmes principaux que subissent certaines entreprises clientes de
la banque lors de l’octroi de crédit. Maintenant, nous allons porté notre analyse sur la clientèle
de particuliers de l’entreprise.

Section 4 : Licenciement pour motif économique du salarié

Nous avons déjà évoqué l’existence de nombreux dossiers qui n’ont pas été
retenus par les employeurs. Notons que les employés licenciés étaient des débiteurs à la
banque.

Cette perte de travail de l’emprunteur salarié représente donc l’unique problème de la


banque envers sa clientèle de particuliers. C’est la raison pour laquelle, nous avons retenu les
conséquences majeures suivantes à l’égard des salariés, à savoir :
l’interruption de remboursements bancaires ;
la poursuite des procédures judiciaires ;
la situation instable du ménage du salarié.

4.1.- Interruption de remboursements bancaires


En cas de cessation de travail traduite par le chômage technique du salarié et de même
par son invalidité, celui-ci est obligé d’interrompre ses remboursements de prêts vis-à-vis de la
banque. Par conséquent, ses ressources ne lui permettent pas d’assumer ses obligations de
payer ses dettes.

4.2.- Poursuite des procédures judiciaires


Comme la clientèle d’entreprises, dans le cadre de non remboursement de prêts
octroyés aux particuliers, le banquier procède toujours à l’amiable, cherchant ainsi
d’arrangements possibles pour recouvrer ses créances. Mais en cas de mauvaise foi du client, il
entame les voies judiciaires contre le débiteur.

4.3.- Situation instable du ménage du salarié


Ayant une famille à subvenir, celle-ci souffre également de la situation. En outre, le
salarié, avec toutes obligations qu’il a envers sa femme et ses enfants doit supporter les
exigences du prêteur de rembourser le capital restant dû, majoré des intérêts échus non payés et
des intérêts de retard. Finalement, l’instabilité de l’emprunteur s’instaure pourvu qu’il n’ait
d’autres revenus en dehors de son salaire.

47
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

TROISIEME PARTIE :
PROPOSITION DE SOLUTIONS

Dans cette troisième partie, nous allons apporter les solutions susceptibles de résoudre
les différents problèmes que nous avons rencontrés tout au long de la deuxième partie de ce
présent ouvrage.

48
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE I : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR


LA BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS

Contribuant à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux


entreprises et aux particuliers et pour qu’efficacité de tout travail soit, bon nombre de solutions
seront principalement envisagées face aux difficultés qui peuvent surgir du jour au lendemain.

En effet, les possibilités de couverture de risque existent ; cependant, elles demeurent


limitées. « Les individus et les organisations qui n’ont pas de problèmes sont morts9 ». Tous les
agents économiques sont alors soumis à subir quelques problèmes permanents de la vie
quotidienne, tantôt majeurs, tantôt mineurs. En réalité, les risques ne seront jamais éliminés ;
toutefois, il faudra solutionner.

Nous avons rencontré deux problèmes spécifiques au banquier en matière de prêts tels
que le retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise et les non
remboursements de crédits ou de prêts octroyés. Pour faciliter la détection des erreurs
probables, nous avançons donc les deux propositions suivantes :
renforcement de l’équipe d’analystes crédits au sein du Comité des
engagements dans l’appréhension du risque bancaire ;
établissement d’une politique de crédit rigoureuse au sein de la banque.

Section 1 : Renforcement de l’équipe d’analystes crédits a sein du Comité des


engagements dans l’appréhension du risque bancaire

Nous proposons de renforcer l’équipe d’analystes crédits au sein du comité des


engagements, dans le cadre de la réduction des risques de prêts autorisés à la
clientèle d’entreprises de la banque. En effet, le rôle d’un analyste de crédits est
véritablement important puisque le résultat de son travail sert de base pour
l’évaluation d’une demande de prêts.

Par ailleurs, les tâches des responsables de crédits sont vainement complexes qu’ils
risquent d’être exposés au stress. Notons que la notion du stress n’est pas une notion nouvelle ;

9
TERRY, George R. / FRANKLIN, Stephen G. : Principes du Management, Paris, 8ème édition, Economica,
1985, X et 696 pages (page 80).

49
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

elle est apparue vers 1936. A l’époque, elle signifie « effort intense, tension10 ». Chacun a
sa façon d’interpréter le mot « stress », mais retenons la définition de Lakhdar SEKIOU11
comme suit : « le stress est essentiellement une réaction de l’organisme qui, selon la capacité
d’adaptation de chaque individu, conduit à des effets positifs (exemple : l’énergie, la
stimulation), ou, au contraire, à des effets négatifs (exemple : les ulcères, la migraine) ».
D’après cette définition, l’on peut tirer que le stress se traduit à travers l’état de santé de
l’individu. En conséquence, il est important de déléguer une partie des tâches du banquier à un
subordonné en matière de crédits.

La délégation d’autorité est le processus par lequel le dépositaire d’un pouvoir de


décision, transmet l’exercice d’une partie de ses pouvoirs à un de ses collaborateurs. Le
délégataire doit donc agir en lieu et place du délégateur qui conserve dans tous les cas la
responsabilité finale à l’égard des tiers.

Du fait de la nécessité d’augmenter l’effectif d’analystes de crédits à la banque, nous


sommes tenus de prendre en considération les conséquences qui suivent ci-après :
tâches allégées pour le banquier ;
simplification de l’évaluation des pertes de l’entreprise ;
choix rassurant de décision.

1.1.- Tâches allégées pour banquier


Dans la mesure où les demandes de crédits sont en abondance, il est évident que les
informations recueillies soient de plus en plus étendues et établies suivant les situations de
chacune des entreprises. Ainsi, les tâches du banquier doivent être répartis entre les analystes à
travers le retraitement des données quantifiées et des données prévisionnelles.

A cet égard, diviser les tâches équitablement entre ses collaborateurs permet au
banquier d’éviter les chevauchements d’activités, les doubles emplois et pour prévoir « qui fait
quoi12 » ou « qui est responsable de quoi » en cas d’absence de ce dernier. D’autre part, chaque
collaborateur doit faire preuve de compétences en matières de prêts :
avoir des connaissances générales ;
avoir des savoir-faire ;
10
SEKIOU Lakhdar et al. : Gestion du Personnel, Québec, 3ème édition, Les éditions 4L Inc. Et les éditions
d’organisation, Collection Gestion, 1988, XXVI et 600 pages (page 510).
11
SEKIOU Lakhdar et al. : Gestion du Personnel, Québec, 3ème édition, Les éditions 4L Inc. Et les éditions
d’organisation, Collection Gestion, 1988, XXVI et 600 pages (page 511).
12
Termes recueillis dans l’Audit comptable et financier, page 69.

50
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

savoir diriger, organiser, décider, contrôler et communiquer : savoir


gérer ;
être flexible c’est-à-dire capable de s’adapter à d’autres activités.

Précisons que les démarches du banquier ressemblent à celles d’un auditeur financier en
matière de documents financiers, qui doivent donner l’image fidèle de l’entreprise étudiée. Par
fidélité, on entend le souci de réduire constamment le décalage qui peut exister entre les règles
comptables et la réalité économique, notamment au moyen des informations fournies par
l’entité.

Avec un collaborateur, les risques d’erreurs de calculs lors de la vérification des


différents états financiers seront probablement réduits. Par conséquent, de nombreux dossiers
peuvent être examinés simultanément, le temps peut être économisé. De ce fait, les analystes
de crédits seront en mesure d’effectuer un travail efficace quant à l’étude de dossier. La
délégation des tâches du banquier ne peut que « créer un climat de travail libéré de toute
crainte et frustration13 ».

Nous avons terminé tout ce qui concerne cette première conséquence. Mais il y a aussi
une deuxième conséquence : c’est la simplification des pertes de l’entreprise.

1.2.- Simplification de l’évaluation des pertes de l’entreprise


Entouré de spécialistes, il sera plus simple d’évaluer les pertes de l’entreprise. A ce
point, les renseignements qui permettent de juger sur la capacité de crédit du client, de même
sa régularité à payer, seront inventoriés avec moins de difficulté. Les risques de pertes qui ont
existé dans certains postes du bilan, deviendront plus faciles à chiffrer et à prévoir.

Cela permettra alors au banquier d’être moins exposé aux dangers que présente cette
évaluation. Voilà donc pour cette deuxième conséquence.

Maintenant, nous allons considérer la troisième conséquence qu’est le choix rassurant


de décisions.

13
GRAND, Bernard / VERDALLE, Bernard : Audit comptable et financier : Economica, 1999, 112 pages (page
69).

51
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

1.3.- Choix rassurant de décisions


Avec des collaborateurs, le choix de décisions sera plus rassurant vis-à-vis de la
clientèle de l’entreprise. En effet, prendre une décision c’est parvenir à conclure quelque
chose ; elle est prise à partir des informations obtenues. Celles-ci, incluant les documents
sociaux, comptables et financiers de l’entreprise, sont triées pour être synthétisées ensuite dans
les tableaux de bord. Ces derniers permettent alors de présenter les informations pertinentes et
sélectionnées afin de faciliter les décisions du banquier avec ses délégataires.

D’autre part, il existe plusieurs possibilités14 pour qu’une « décision intervienne ». En


effet, Terry et Franklin distinguent des prises de décision non quantitatives et qualitatives. Les
premières sont basées sur l’intuition, les faits, l’expérience et les opinions mûrement
réfléchies ; les secondes sur la recherche opérationnelle, la programmation linéaire, les
probabilités, l’arbre de décision.

L’intuition se caractérise par les pressentiments, des sentiments intérieurs. « Il est


probable que celui qui prend des décisions en se fiant à l’intuition est influencé
inconsciemment par les connaissances et la formation qu’il a acquises autrefois et par ses
antécédents…. Celui qui fonde ses décisions sur l’intuition est d’habitude une personne très
active, agissant vite, posant des questions incisives sur les situations, trouvant des solutions
hors du commun à des problèmes difficiles15 ». D’abord, ce sont les pressentiments qui
conduisent les individus à décider ; ensuite, l’intuition ne s’établit qu’à partir de ses savoirs et
de ses déjà vécus ; enfin, les décisions sur l’intuition sont prises par des individus dynamiques,
pleins d’enthousiasme.

Les faits : généralement, les décisions se fondent à partir des données qui se doivent
être analysées, puis vérifiées pour être solutionnées. Il faut faire preuve d’habilité, d’expérience
et de compétence devant les faits disponibles.

L’expérience sur laquelle sont assises certaines décisions, est caractérisée par les
savoirs pratiques ou encore les savoir-faire.

14
TERRY, George R. / FRANKLIN, Stephen G. : Principes du Management, Paris, 8ème édition, Economica,
1985, X et 696 pages (page 107, 262).
15
TERRY, George R. / FRANKLIN, Stephen G. : Principes du Management, Paris, 8ème édition, Economica,
1985, X et 696 pages (Pages 108 et 109).

52
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Les opinions mûrement réfléchies permettent à de nombreux dirigeants de fonder


leurs décisions. Ici, la décision est quantifiée parce que des statistiques sont rassemblées et
reliées à elle, se basant ainsi à des raisonnements logiques.

« La recherche opérationnelle consiste à réunir les données disponibles à propos d’un


problème spécifique, à les traiter et à en tirer des états quantitatifs sur les mérites relatifs des
divers modes d’action potentiels. Elle emploie les concepts d’optimisation, d’entrées – sorties,
de modèle mathématique16 ». En matière d’optimisation, elle ressemble en partie aux
techniques quantitatives de décisions. Elle concerne tous les éléments pouvant être optimisés
comme les coûts et les profits. Le calcul se fait en substituant les valeurs.

La programmation linéaire est une technique de décision qui aide à déterminer la


combinaison optimale de ressources limitées permettant de résoudre des problèmes et
d’atteindre les objectifs de l’organisation. Des conditions s’imposent : optimiser un objectif, les
relations entre les variables sont linéaires et présentent des contraintes. Il s’agit, par exemple, la
maximisation de profits, la minimisation des coûts. Le calcul se fait par itération.

Les probabilités concernent l’étude d’un phénomène ou d’un évènement qui pourrait
survenir, évalué en des données mathématiques. Le théorème de Thomas Bayes concorde à la
prise de décision ; il évoque qu’il est possible de modifier la probabilité qu’un évènement
survienne si des faits supplémentaires sont obtenus.

L’arbre de décision fait appel aux probabilités et représente, sous forme de diagramme,
un certain nombre d’évènements futurs possibles qui peuvent déterminer une décision.

Il existe plusieurs modèles de prise de décision. Voici un modèle à neuf phases d’Ernest
Archer17, retraçant les relations d’interaction et de retour en arrière entre les étapes du
processus.

16
Les Principes du Management – page 118.
17
TERRY, George R. / FRANKLIN, Stephen G. : Principes du Management, Paris, 8ème édition, Economica,
1985, X et 696 pages (page 116).

53
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

2
Définir
9 3
Mettre en oeuvre Spécifier

8 1 4
Choisir Maîtriser Diagnostiquer

7 5
Evaluer Développer
6
Fixer

Figure 7 : Modèle de prise de décision d’Ernest ARCHER à neuf phases

C’est ainsi que nous avons pu suggérer cette première proposition. Nous allons donc
apporter une autre suggestion qu’est l’établissement d’une politique de crédit rigoureuse au
sein de la banque.

Section 2 : Etablissement d’une politique de crédit rigoureuse au sein de la banque

Nous allons maintenant avancer une suggestion qui consiste en l’établissement d’une
politique rigoureuse au sein de la banque.

Les risques de non remboursements de prêts bancaires ne seront jamais écartés ; il


s’agit d’une politique de crédit rigoureuse au sein de la banque, c’est-à-dire d’une politique
sévère et bien précise dans le cadre de la réduction des risques de la banque.

Une politique est « un ensemble de décisions et de règles de conduite adoptées à


l’avance, pour une certaine période de temps, en vue d’atteindre certains objectifs généraux ».

En effet, en matière de concours, les variations des taux d’intérêts bancaires


déterminent le comportement de l’emprunteur. Une augmentation ou une diminution de ces

54
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

taux peut alors soulager ou alourdir le crédit. Avec des taux en baisse, les frais financiers
seront moins élevés pour les entités : elles auront par conséquent l’opportunité d’améliorer leur
situation financière d’où la reprise des investissements de l’entreprise et la possibilité de créer
des emplois. Tandis que la hausse de ces taux nécessite des crédits coûteux pour les firmes :
elles auront dorénavant des difficultés pour combler les déficits de trésorerie et aussi, il se peut
qu’elles soient obligées d’allonger les délais de paiement de leurs clients. Une crise de
trésorerie sera engendrée de ce fait, ce qui fragilisera la situation financière de l’entreprise.

S’agissant des particuliers, effectivement les ménages, ils sont également très sensibles
aux variations des taux d’intérêt. La baisse de ces taux fait naître des coûts de crédits moins
élevés : on assistera donc à l’augmentation de la consommation des ménages mais leur épargne
se détériore. Si, au contraire, ces taux augmentent, les ménages sont contraints de réduire leurs
dépenses et épargnent plus : c’est ainsi que les demandes de prêts baissent.

- Justification du
- Souplesse
Politique de crédit Caractéristiques
- Rapidité
Crédit - Domaine du essentielles du
- Multiplicité
crédit crédit
- Question de
garanties

Figure 8 : Schéma de la politique de crédit

Toute politique de crédit repose :


sur la justification de crédit : l’emprunteur désireux de recourir à un prêt doit
justifier auprès de l’établissement financier d’un apport personnel ;
sur le domaine de crédit : le concours s’effectue sur un temps donné au
terme duquel l’emprunteur doit avoir remboursé à la banque la somme
prêtée ainsi que les intérêts liés au service rendu ;
sur les garanties attachées à la personne de l’emprunteur, établissant ainsi la
confiance entre les deux parties.

Ces trois notions, qui dominent toute opération de crédits, sont liées aux
caractéristiques essentielles des prêts bancaires telles que :
la souplesse : les prêts sont portés sur des objets très divers (par exemple :
renflouer sa trésorerie, acquérir un terrain, construire un habitat, etc.) ;

55
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

la rapidité : les fonds sont mis à a disposition de l’emprunteur en quelques


jours selon la conformité des documents ;
la multiplicité : pour un crédit quelconque sollicité, l’on peut être disposé à une
vaste gamme d’instruments tels que les prêts à taux fixes, les prêts à taux
variables, le remboursement anticipé, l’épargne logement, le crédit relais, le
crédit revolving, etc.).

Toutefois, la politique de crédit doit tenir compte du taux d’intérêt bancaire qui
constitue la rémunération du prêt pour le banquier ou le coût de l’emprunt pour le solliciteur.
Fixer le taux d’intérêt d’un concours, lorsqu’on le lance, est une décision fortement stratégique
puisqu’au travers du taux retenu, c’est le positionnement, l’image du prêt et tout son avenir
économique qui sont en jeu.

A ce point de vue, c’est de la stratégie de la banque que découle la stratégie du taux


d’intérêt de cette dernière. Toutes les décisions sur les taux mettent en œuvre un ensemble
complexe de facteurs que l’on peut regrouper autour de trois thèmes : le taux de base de la
Banque Centrale, la demande et la concurrence. Rappelons que la banque fixe son taux à partir
du taux de base fixé par la Banque Centrale de Madagascar, ce qui paraît être, a priori, une
démarche tout à fait logique. Il faut aussi partir de la demande pour savoir le revenu de
l’emprunteur face à sa capacité de rembourser ses dettes. Ces deux approches par le taux de
base de la Banque Centrale et par la demande sont complémentaires et tiennent compte de la
politique de taux de la concurrence.

56
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Facteurs externes Facteurs internes Sensibilité aux taux Importance du revenu Stratégie des concurrents
d’intérêts bancaires
- Recommandations de la Conditions de prêts de la Selon les différents types de Calcul de la capacité de Agressivité en matière de
Banque Mondiale Banque concours remboursement de taux d’intérêt des autres
- L’inflation l’emprunteur établissements financiers
- La Banque Centrale

Taux de base de la Demande Concurrence


Banque Centrale

à assigner à la politique
OBJECTIFS de taux d’intérêt de
la banque
Stratégie de la Contraintes
Banque environnementales
(Réglementations bancaires
Stratégie de taux d’intérêt à Madagascar)
bancaires

Evolution tactique

Figure 9 : Les facteurs à considérer pour l’établissement d’une politique18 de taux d’intérêt bancaire

18
LENDREVIE, Jacques / LINDON, Denis : MERCATOR : Théorie et pratique du marketing, Paris, 4ème édition, Dalloz Gestion, 1990, XIV et 513 pages (page 206).

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Compte tenu de l’importance de la politique de crédit, nous allons retenir les


conséquences issues de cette dernière à savoir :
le fonctionnement moins risqué de la gestion interne de la banque ;
diminution des créances non recouvrées de la banque.

2.1.- Fonctionnement moins risqué de la gestion interne de la banque


De ce fait, une politique qui se doit être établie au niveau d’une organisation ne vaut pas
la peine d’être modifiée que lorsqu’elle ne répond plus aux objectifs fixés. Sachant que la
banque est une entité commerciale, son objectif principal est de rechercher des profits afin
d’assumer les risques encourus, notamment en matière d’octroi de prêts, pour continuer les
activités bancaires, pour répondre à toutes les attentes financières de la banque en général.

Par ailleurs, la politique de crédit, une fois réalisée en tant que telle, permet d’anticiper
les problèmes et de prévoir les conséquences probables de nombreuses situations présentes.
Ainsi, les résultats atteints ne pourront que répondre à l’accomplissement apporté de cette
politique qui dispose d’une certaine liaison au fonctionnement de la gestion interne de toute
organisation. Ce fonctionnement est assuré grâce à l’instauration d’une politique bien méditée,
imaginée, créée par toute l’équipe compétente et motivée de la banque. Voilà donc pour cette
première conséquence. Nous allons donc tenir compte la conséquence ci-après : c’est la
diminution des créances non recouvrées de la banque.

2.2.- Diminution de créances non recouvrés de la banque


En réalité, les taux d’intérêt sont liés au risque bancaire. Le calcul des risques
d’insolvabilité et de retard dans le remboursement est lié à l’évaluation de la qualité ou de la
fiabilité de l’emprunteur. C’est de cette manière que procède le banquier et toute son équipe, en
matière de prêt, en fixant un taux qui détermine les conditions appliquées aux meilleurs clients.
A ce stade, la politique du taux d’intérêt bancaire réalisée en tant que telle, ne peut que
solutionner ou encore éviter les problèmes de recouvrement des créances de la banque, face à
un avenir économique incertain du pays. Selon l’adage : « mieux vaut prévenir que guérir », il
est important de fixer des objectifs réalistes afin d’aboutir à la finalité efficace de la politique
envisagée, et aussi d’apporter une bonne gestion favorisée de la reformulation de ces objectifs.
Enfin, la politique de crédit est le remède de la maladie des créances bancaires non recouvrés
pourvu qu’elle soit bonne, flexible, facile à interpréter et cohérente avec les autres politiques de
la banque. Il favorisera ainsi la diminution de ces créances dans la mesure d’aboutir à la
réduction des risques encourus par toute la banque en matière d’octroi de crédits.

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Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE II : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR


LES ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS

Les entités aussi bien les particuliers tels que les ménages, se trouvent confrontés à une
multitude de problèmes imprévus. En réalité, leur nombre est infini ; toutefois, nous avons
rencontré quelques difficultés principales en matière de crédits sollicités aux entreprises et aux
individus. Au niveau des concours consentis, on constate que le banquier n’est pas le seul à
courir des risques ; les emprunteurs également peuvent subir ces derniers. Reconnaître le fait
qu’un problème existe, est le plus important dans un processus de résolution des problèmes. Il
a été déjà anticipé que face aux problèmes, il faudra solutionner. Des suggestions sont alors
apportées tout au long de ce chapitre dans le cadre de minimiser les risques bancaires
concernant les prêts. Pour ce faire, nous proposons les solutions suivantes afin de fournir
quelques mesures à prendre sur les problèmes de trésorerie, les effets de l’inflation, les
problèmes de remboursement de l’entreprise et du particulier :
1. surévaluation des charges et sous-évaluation des recettes en prévision de la trésorerie
dans la limite d’un pourcentage raisonnable ;
2. adoption d’une mesure préventive en prévision du taux d’inflation ;
3. vigilance de l’entreprise envers sa clientèle ;
4. appréciation des capacités de remboursement de l’emprunteur salarié.

Section 1 : Surévaluation des charges et sous-évaluation des recettes en prévision de la


trésorerie

Il s’agit de gérer la trésorerie de telle sorte que le dirigeant puisse constamment régler
les dépenses courantes et les dettes à court terme, sans pour autant dépasser les crédits de
trésorerie autorisés et aussi sans supporter des frais financiers élevés. De ce fait, une bonne
gestion de trésorerie permet de réaliser des économies substantielles pour se faire apprécier du
banquier. Nombreuses peuvent être les techniques susceptibles d’apporter son amélioration à
savoir la gestion des stocks, la gestion des crédits accordés aux clients (de l’entreprise), la
gestion des crédits fournisseurs.

L’élément d’actif tel que les stocks, doit être géré efficacement afin de maximiser la
valeur de l’entreprise. Les stocks ne doivent pas être ni trop élevés, ni trop bas. A ce point de
vue, lorsqu’ils sont insuffisants, ils peuvent faire perdre des ventes à l’entreprise et affectent
négativement sa rentabilité. Toutefois, si le montant investi dans les stocks augmente avec le

59
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

niveau des stocks, celui-ci affaiblit également la rentabilité de l’entreprise. La méthode du


« juste à temps19 » est celle la plus développée actuellement à travers le monde ; son objectif
est de permettre à l’entité de maintenir des stocks très bas ou nuls. Ce système permet aux
entreprises de diminuer considérablement leurs coûts liés à la gestion des stocks et d’accroître
ainsi leur rentabilité.

En ce qui concerne la gestion des crédits accordés aux clients de l’entreprise, il est
essentiel de réduire le crédit aux clients, de charger la banque d’envoyer les traites à
l’acceptation tout au moins celles du montant important, tenir un grand livre auxiliaire des
clients et les classer par dates d’échéance afin de mieux suivre les encaissements.

Il est essentiel de gérer également les crédits fournisseurs en leur demandant un


maximum de délai de paiements ainsi que des remises en contrepartie des règlements effectués
au comptant.

Une bonne gestion de trésorerie reflète alors la qualité de la gestion financière à travers
l’aptitude de l’entreprise à gérer ses stocks, à faire payer ses clients, à obtenir des délais de
règlement de ses fournisseurs. En effet, pour faire face aux problèmes de trésoreries, les entités
doivent surévaluer les charges et sous-évaluer les recettes dans la limite d’un pourcentage
raisonnable : elles doivent estimer des besoins élevés face à l’imprévu. Pour ce faire, avant de
rassembler toutes les rentrées et toutes les sorties de fonds, il faut dresser au préalable des
tableaux séparés pour comptabiliser les ventes à encaisser, les achats à régler et la Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA) à payer. Ce type de précaution peut éviter les oublis et faciliter
largement le travail du dirigeant de l’entreprise.

Dans cette optique, en matière de gestion du fonds de roulement, Denis Morissette


propose la « politique conservatrice20 » qui avantage les investissements élevés en actifs à
court terme afin d’éviter les risques de non liquidité et de réduire ainsi le risque d’insolvabilité.
Cette politique apporte à l’entreprise une excellente marge de manœuvre au niveau gestion, et
permet de dégager un chiffre d’affaires élevé.

19
MORISSETTE, Denis : Analyse Financière et gestion du fonds de roulement, Québec, Collection Finance, Les
éditions SMG, 1995, XVI et 386 pages (page 258).
20
MORISSETTE, Denis : Analyse Financière et gestion du fonds de roulement, Québec, Collection Finance, Les
éditions SMG, 1995, XVI et 386 pages (Page 173).

60
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Nous allons donc considérer les conséquences ci-après, à savoir :


le financement de l’entreprise mieux adapté ;
la liquidité certaine de l’entreprise ;
la sécurisation des remboursements de crédits.

1.1.- Financement mieux adapté à l’entreprise


Le mode de financement est adapté à l’exploitation de l’entreprise quand le montant des
crédits du long et moyen terme sollicités n’excède pas les capitaux propres apportés par le
solliciteur et les décalages momentanés de trésorerie font appel aux crédits du court terme. On
revient ainsi à rappeler le principe fondamental de la gestion financière : tout bien acquis par
l’entreprise doit être financé par une ressource qui figurera au bilan durant un délai au moins
équivalent à la durée de vie de ce bien. En effet, les prêts à court terme sont ceux les plus
demandés chez la BOA – Madagascar. Le montant de ligne de crédit à consentir dépend du
caractère de l’activité de la firme. Prenons un exemple : la ligne d’escompte papier
commercial.

Si l’activité à un caractère régulier tout a long de l’année et que les recettes sont réparties
en cours théoriques maximum de papier mobilisable, le montant est donné par la formule
ci-après :

CA TTC X Taux X délai moyen pratique


360

Si l’activité a un caractère saisonnier, le cédant doit établir un plan de trésorerie


prévisionnel. Le traitement de l’opération au niveau de l’agence s’effectue comme suit :
supposons un effet de commerce de 3.000.000 Ar escompté le 07 Février 2005 à l’échéance
du 24 Avril 2005. Le 24 Avril est un dimanche, le premier jour ouvrable est le 25 Avril, le
décompte sera le suivant :
• Février 22 jours (soit 28 jours – 6 jours)
• Mars 31 jours
• Avril 25 jours
• Jours de banque 1 jour
79 jours
Disons que le taux d’escompte s’élève à 24 %, les agios s’élèveront à :
- 3.000.000 Ar X 24 X 79 = 158.000 Ar 158.000
36.000
- La commission de manipulation (à 0,1 % par exemple) 3.000
- Somme 161.000
- TVA 18 % 28.980
- Total 189.980

61
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Le compte du cédant sera :


Crédité du montant de l’effet soit 3.000.000 Ar
Débité du montant des agios plus les commissions et la TVA soit 189.980 Ar.

La ligne est accordée quand le mode de financement choisi par l’entreprise convient à
son exploitation, quand la fiabilité des comptes de l’entreprise est confirmée, quand la
solvabilité et la rentabilité de l’entreprise sont affirmées.

Voilà en ce qui concerne cette première conséquence. Mais il y a aussi une autre
conséquence jugée meilleure : il s’agit de la liquidité certaine de l’entreprise.

1.2.- Liquidité certaine de l’entreprise


La certitude de la liquidité de l’entreprise explique sa solvabilité. Les entités doivent
maintenir ainsi des niveaux de trésorerie qui leur sont appropriés. Il importe qu’elles disposent
des liquidités nécessaires pour payer des factures, des salaires, des impôts, etc. Un niveau de
trésorerie raisonnable est véritablement utile pour éviter certains imprévus comme une baisse
soudaine des ventes, des difficultés à recouvrer certains comptes de leurs clients, d’où la
nécessité d’une marge de manœuvre. Il est toujours avantageux pour les firmes qu’elles
détiennent de liquidités afin d’être en mesure de profiter de certaines offres d’achat
intéressantes. La banque exige que l’entreprise maintienne un solde compensateur en
contrepartie des services qu’elle lui rend (compensation des chèques, virements, versements,
relevés de comptes, etc.).

Nous avons vu donc cette deuxième. La dernière est très importante, ce qui suppose la
sécurisation de remboursements de crédit.

1.3.- Sécurisation des remboursements de crédits


A un niveau de trésorerie raisonnable l’entité est en mesure d’effectuer des paiements,
d’où sa capacité de rembourser ses emprunts, de payer ses fournisseurs, les salaires de son
personnel, les impôts, les loyers, etc. Les problèmes de remboursements des prêts seront alors
résolus, ce qui favorisera la confiance du banquier envers l’entreprise ; par conséquent, le cycle
d’exploitation de l’entité continue. Nous allons donc établir ce dernier à partir de la figure ci-
après.

62
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

ACHAT MATIERES PREMIERES FOURNISSEURS (Crédit


ET AUTRES renouvelé)
CREANCIERS

Produits finis

Ventes aux clients

Effets à recevoir

Encaissements (disponibles) REMBOURSEMENT A COURT TERME


Figure 10 : Le cycle d’exploitation de l’entreprise

Il sera bénéfique à l’entreprise d’adopter cette première solution que nous venons de
suggérer. Nous allons maintenant apporter une autre suggestion en matière d’inflation.

Section 2 : Adoption d’une mesure préventive en prévision du taux d’inflation

Etant donné que l’inflation domine actuellement vus les tarifs de carburants à a hausse,
la flambée du prix de riz, ce qui réduit « le pouvoir d’achat » des consommateurs à
Madagascar, ce qui perturbe également les informations comptables aux bilans et aux comptes
de résultats de la majorité des entités. L’inflation, il se doit de la maîtriser. En effet, en matière
de crédit, rappelons dès lors que la baisse des taux d’intérêt stimule l’activité économique :
quand les taux sont bas, les crédits deviennent moins chers, alors le coût de l’investissement est
moindre, ce qui conduit les entreprises à s’investir, à créer même des emplois. Il en est de
même pour les ménages : plus les prix sont bas, plus ils s’endettent en achetant à crédit, ce qui
permet d’augmenter leur consommation, favorisant ainsi les entreprises à produire.

63
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Malgré les distorsions nées des effets de l’inflation dans le compte de résultats et dans
le bilan de l’entreprise, il est indispensable de procéder à une réévaluation du bilan. Cette
réévaluation peut être basée soit sur des estimations, soit sur des indexations. La réévaluation
basée sur des estimations consiste à réestimer la valeur de chaque bien possédé par la firme,
tandis que la réévaluation dépendant des indexations se limite à indexer les coûts d’acquisitions
des biens selon les indices par catégories de biens publiés par l’INSTAT (Institut National des
Statistiques).

64
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

REEVALUATION

BILAN
(But : déterminer la Valeur
VALEUR Pouvoir d’achat VALEUR Indices VALEUR patrimoine
valeur patrimoniale COMPTABLE ACTUALISEE REELLE
réelle de Indice général spécifiques réelle
l’entreprise) des prix des prix

Actualisation
Monétaire Revalorisation

RESULTAT REEL

COMPTE DE
RESULTATS
(But : déterminer le VALEUR Pouvoir d’achat VALEUR
résultat réel) COMPTABLE
Indice général ACTUALISEE
des prix
Figure 11 : Processus de réévaluation du bilan et du compte de résultats21

21
SENETERRE, Alain : Inflation et gestion. Paris, Dunod entreprise, 1980, XXI et 158 pages

65
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

La revalorisation du compte de résultat se fait par L4actualisation monétaire, c’est-


à-dire par la méthode du pouvoir d’achat22, se basant sur l’utilisation d’un indice des prix. La
réévaluation du bilan se faisant :
Soit directement, en utilisant les variations totales des prix ;
Soit indirectement, à partir de la valeur actualisée en utilisant les variations relatives
des prix.

Enfin, la réévaluation du bilan et du compte de résultat, telle est la mesure préventive


qui peut être adoptée en prévision du taux d’inflation, en vue de valoriser réellement le
patrimoine et le résultat de l’entreprise, afin de fournir un bon dossier au banquier en matière
de prêts sollicités. Nous allons donc retenir les conséquences suivantes comprenant :
la rentabilité probable de l’entreprise ;
la capacité de l’entreprise à s’autofinancer.

2.1.- Maintien du chiffre d’affaires à un niveau raisonnable


La politique de prévention du taux d’inflation favorise l’entreprise à dégager un
excellent chiffre d’affaires. Il est préférable que les sources de difficultés ne soient pas
dissimulées puisque la réaction favorable du banquier dépend des informations qui présentent
clairement les risques et les faiblesses des activités effectuées par l’entreprise. L’honnêteté et le
courage du dirigeant sont le domaine intellectuel et la meilleure manière de jauger l’analyste de
crédit, à condition qu’il conçoive ses prévisions en vue de limiter la portée des points faibles
qui viennent remettre en cause la survie de son exploitation. Il se doit ainsi de maintenir un
chiffre d’affaires à un niveau raisonnable parce que l’on peut refléter un bon résultat et injecter
un solde de trésorerie approprié grâce aux ventes encaissées par l’entité, d’où une rentabilité
probable de l’entreprise.

C’est le premier avantage qu’on a pu constaté de l’application de la politique de


prévention du taux d’inflation. Nous retenons une autre conséquence de cette dernière : c’est la
rentabilité certaine de l’entreprise.

2.2.- Rentabilité probable de l’entreprise


Nous nous sommes aperçus que l’application de cette politique conduirait à une
rentabilité probable de l’entreprise du fait que celle-ci doit maintenir un excellent chiffre
d’affaires.

22
SENETERRE, Alain : Inflation et gestion. Paris, Dunod entreprise, 1980, XXI et 158 pages (page 88).

66
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Notons que la rentabilité d’une firme peut s’apprécier dans une optique commerciale,
économique ou financière.

La rentabilité commerciale est exprimée par la marge commerciale en pourcentage du


montant des ventes. Elle est traduite par le ratio de la marge brute :
Marge brute
Production propre

Les financiers préfèrent comparer le résultat économique net au capital économique23.


Ils parlent alors de rentabilité économique net. D’autre part, les dirigeants souhaitent plutôt
connaître la rentabilité des ressources propres qu’ils ont eux-mêmes engagés dans leur affaire :
on parle dans ce cas de rentabilité financière.

Ratio de rentabilité = Résultat économique net


Capital économique

Ratio de rentabilité financière = Résultat financier


Ressources propres

Un autre concept pour mesurer la rentabilité de l’entreprise est le cash flow ou la marge
brute d’autofinancement que nous avons formulé dans la première partie. Enfin, la rentabilité
se trouve pratiquement dépendante du chiffre d’affaires.

De cette deuxième avantage nous amène à considérer un troisième avantage important


telle la capacité de l’entreprise à s’autofinancer.

2.3.- Capacité de l’entreprise à s’autofinancer


Nous avons retenu ce troisième avantage d’une politique de prévention du taux
d’inflation.

Dans cette optique, qui parle d’augmentation du chiffre d’affaires contribue à


l’amélioration de la rentabilité. L’évolution de cette dernière est un point capital pour
conserver à sa structure financière un parfait équilibre. Il est question ici de pouvoir fournir par
soi-même son propre revenu en rapport avec l’application de la politique de prévention du taux

23
Capital économique = Immobilisation d’exploitation + Besoins en fonds de roulement.

67
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

de l’entité. Par ailleurs, sont déduites de la capacité d’autofinancement, toutes les charges
qui donnent lieu à des décaissements bien cernés.

Par ailleurs, l’examen de la capacité de l’entreprise à s’autofinancer permet de se faire


une bonne opinion des potentialités de croissance de l’affaire. Lorsque la capacité
d’autofinancement de l’entité, ayant couvert les charges de gestion et maintenant des capacités
de production, est importante, à ce stade, l’entreprise a les moyens de financer sa croissance à
condition qu’elle ne distribue trop généreusement de dividendes à ses actionnaires. Cependant,
cette croissance se déséquilibre quand cette marge n’arrive pas à couvrir les charges de gestion
et ne permet pas le maintien de la capacité de production. Il arrive enfin que cette marge soit
négative, par conséquent, il faut faire appel à un financement supplémentaire pour assurer la
continuité de l’exploitation.

Voilà en ce qui concerne ces deux premières suggestions que nous avons apportées. Sur
ce, nous allons considérer une troisième proposition très essentielle quant à la gestion de
l’entreprise : c’est la vigilance de l’entreprise envers sa clientèle.

Section 3 : Vigilance de l’entreprise envers sa clientèle

Nous pensons que l’entreprise doit se comporter de manière vigilante envers sa


clientèle. Beaucoup sont actuellement les entreprises qui vendent à crédit, il leur importe
d’élaborer également une politique de crédit pour « une gestion efficace et dynamique24 ».
Aujourd’hui, nombreuses sont-elles à prendre leur risque afin de se différencier de leurs
concurrents, offrant ainsi des conditions de crédit bénéfiques comme outil de promotion pour
attirer la clientèle et augmenter les ventes. Ce type de crédit diffère ainsi des prêts bancaires du
fait qu’il y ait échange de marchandises contre de la monnaie à rembourser durant une période
convenue.

La politique de crédit en entreprise ne diffère pas de la politique de prêt bancaire mais,


par contre, il est accepté de faire crédit sans avoir présenté des états financiers. Pierre A.
Douville25 souligne que toute politique se doit être :
précise, c’est-à-dire qu’elle doit être nettement définie ;

24
DOUVILLE, Pierre A. : Le crédit en entreprise pour une gestion efficace et dynamique, Québec, Collection
Entreprendre des éditions transcontinentales et de la fondation de l’entrepreneurship, 1993, 135 pages
25
DOUVILLE, Pierre A. : Le crédit en entreprise pour une gestion efficace et dynamique, Québec, Collection
Entreprendre des éditions transcontinentales et de la fondation de l’entrepreneurship, 1993, 135 pages (page 39).

68
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

claire pour être facile à comprendre ;


et souple c’est-à-dire qu’elle doit être flexible, adaptable à toutes sortes de situation.

Par ailleurs, la politique de crédit est complète si elle est susceptible de s’accorder avec
la concurrence qui est devenue très indispensable de nos jours pour convaincre la clientèle. Le
tableau ci-après résume l’impact prévu des diverses composantes de la politique de crédit sur
les ventes, le délai moyen de recouvrement des comptes clients et les mauvaises créances selon
Denis MORISSETTE.

Tableau 5 : Les diverses composantes de la politique de crédit et leur impact prévu sur les
ventes, le délai, moyen de recouvrement26

Variable de Décision prise Impact prévu sur Impact prévu sur Impact prévu sur
décision les ventes le délai moyen de les mauvaises
recouvrement des créances
comptes clients
1. Normes de Assouplissement Augmentation Augmentation Augmentation
crédit
2. Période de Allongement Augmentation Augmentation Augmentation
crédit
3. Escomptes de Augmentation du Augmentation Diminution Diminution
caisse taux d’escompte
4. Procédures de Augmentation Diminution Diminution Diminution
recouvrement des frais engagés
pour la
perception des
comptes en
souffrance

Les normes de crédit sont définies afin de choisir les clients qui méritent d’octroyer du
crédit.

La période de crédit est le délai maximal accordé au client pour acquitter ou pour payer
sa facture. Cette période est variable selon la clientèle de l’entreprise. Les escomptes de caisse
constituent les conditions des crédits dans le but d’inciter les clients à régler rapidement leurs
factures.

Les procédures de recouvrement sont les moyens qu’utilise l’entreprise pour recouvrer
ses créances, tels que l’envoi d’une lettre, un appel téléphonique, une visite personnelle, la

26
MORISSETTE, Denis : Analyse financière et gestion du fonds de roulement, Québec, Collection finance, Les
éditions SMG, 1995, XVI et 386 pages (page 236).

69
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

menace de poursuites judiciaires, les procédures judiciaires. La vigilance de l’entreprise


envers sa cliente se matérialise par l’application de la politique de crédit vigoureuse qu’elle
doit élaborer.

Cela nous conduit alors à préciser les deux points tels que :
le remboursement à terme du crédit vis-à-vis de la banque ;
la réduction des intérêts bancaires.

3.1.- Remboursement à terme du crédit vis-à-vis de la banque


Nous avons considéré que lorsque la confiance s’établit entre les deux parties, les
malentendus sont assez rares dans leur relation. Pratiquement, les problèmes de remboursement
sont souvent négociables dans n’importe quelle situation du débiteur. Avec des chiffres
d’affaires en « augmentation », en se référant des principes apportés par Denis Morissette dans
son tableau ci-dessus, il est possible que l’entreprise détienne une trésorerie nécessaire afin de
rembourser ses emprunts. De la liquidité à un niveau favorable permet d’augmenter les fonds
propres de la firme et de déposer de nouveaux moyens pour assurer le financement de leurs
investissements, réaliser dans l’immédiat ses projets d’où a certitude de remboursement.

Précisons qu’une politique de crédit réussie permet de juger de la compétence, de


l’intégrité du dirigeant en affaires et influence le banquier de prendre ses décisions envers la
clientèle d’entreprises.

C’est donc le premier avantage dérivant de la vigilance de l’entreprise envers sa


clientèle. Nous pouvons aussi envisager une autre conséquence plus bénéfique : la réduction
des intérêts bancaires.

3.2.- Réduction des intérêts bancaires


Nous avons constaté lors de notre passage que les meilleurs clients de la BOA-
Madagascar dispose de nombreux avantages quant à leur relation au sein de la banque. Mais
cela ne veut pas dire que les autres clients sont négligés.

En effet, lorsque l’entreprise respecte les termes de prêts qu’elle a contractés à la


banque, les incidents de non remboursements ou de retard de remboursement diminuent ou
sont évités ; les intérêts bancaires au niveau des concours sont effectivement réduits suite aux
négociations entamées entre le prêteur et l’emprunteur. Ceci contribue à gagner la confiance du

70
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

banquier. Ceux qui arriveront donc à conquérir l’appréciation de ce dernier, pourront


réussir à obtenir des crédits supérieurs à ceux qui découleraient de la simple application des
critères financiers (la structure financière, la rentabilité, les garanties), à obtenir même les prêts
les plus intéressants qui peuvent être attribués principalement par le créancier.

En effet, la confiance que le banquier peut avoir au dirigeant de la firme, repose en son
honnêteté, sa loyauté, son esprit d’entreprise, sa capacité d’adaptation et sa compétence. Ce
sont les principaux caractères que doivent témoigner l’emprunteur envers tout prêteur.

Voilà donc les suggestions que nous avons apportées à l’égard des entreprises. Nous
allons considérer une dernière proposition, cette fois, à l’égard du salarié.

Section 4 : Reconsidération de l’appréciation de la capacité de remboursements de


l’emprunteur salarié

Nous pensons que le banquier doit reconsidérer l’appréciation des capacités de


remboursements du salarié, vu la diversité des salariés qui n’ont pas pu remboursés leurs prêts.

Notons que le banquier ne consent pas de crédits sans avoir tenu compte des possibilités
de remboursements du salarié basées particulièrement sur son salaire net, et pris en
considération de son endettement antérieur éventuel. En pratique, le remboursement de prêt
qu’il aura à effectuer ne doit pas excéder les 30 % de son revenu net.

Par ailleurs, compte tenu de toutes les conditions bancaires, l’accès aux crédits destinés
aux particuliers est très facile pourvu que chacun respecte les modalités imposées par la banque
en matière de prêts. Tant que les ressources du salarié ne soient pas perturbées, les
remboursements bancaires sont effectués convenablement d’où leur continuité ; il s’ensuit que
les procédures judiciaires soient évitées et la stabilité est assurée au niveau du ménage du
salarié.

De cette reconsidération à effectuer, nous sommes donc amenés à souligner les


avantages suivants :
continuité de remboursement de prêts bancaires ;
procédures judiciaires évitées ;
stabilité assurée au niveau du ménage du salarié.

71
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

4.1.- Continuité de remboursement de prêts bancaires


C’est très pénible d’être congédié de son travail surtout si les employés licenciés ne
sont pas responsables des évènements qui ont mené la décision de la part des employeurs.
Cette situation déstabilise le salarié envers ses diverses obligations quant à sa famille qu’il a en
charge. En outre, pour de nombreux malgaches, le salaire constitue en général l’unique
ressource financière de leur ménage.

Par ailleurs, nous avons également évoqué le problème des accidents graves subis par le
salarié qui affecte les possibilités de remboursements des prêts bancaires et définis comme
étant « tout accident du travail ayant entraîné, soit l’attribution d’une rente d’incapacité
permanente, soit le décès27 ».

En effet, tout salarié a le droit d’adhérer à un syndicat, qui est une association des
travailleurs au sein de l’entité, ayant comme objectif de défendre et développer les intérêts de
ses membres. En cas de licenciement collectif, le salarié peut avoir recours à des négociations.
Il s’agit dès lors de négocier sur les conditions de travail en vue d’aboutir à un accord entre
l’employeur et l’association de salariés. D’autre part, il importe de prendre des mesures pour
éviter les dangers d’accidents au travail. Le travailleur doit participer à la réalisation de sa
propre sécurité. En un mot, le salarié doit avoir un emploi stable pour ne pas interrompre ses
remboursements à l’égard de la banque. Quant au banquier, il doit effectuer une étude de la
situation économique de l’entreprise où le salarié travaille.

Voilà donc pour ce premier avantage. Nous allons considérer ci-après un second : les
procédures judiciaires évitées.

4.2.- Procédures judiciaires évitées


La Banque dispose déjà de différentes voies de recouvrer ses créances. Le salarié, en
cas de non paiement, doit procéder à des arrangements de négociation à la banque. Dorénavant,
les voies judiciaires ne sont pas prises qu’après avoir proposé un règlement amiable au client.
Quand le client ne peut plus payer, faute de revenu, puisque les prêts aux particuliers au sein de
la BOA – Madagascar ne sont assortis d’aucune garantie sauf le cas des prêts immobiliers, le
banquier peut exécuter la saisie - conservatoire. Il décide, de ce fait, de procéder à l’exécution

27
MARTORY (B), / CROZET (D) : Gestion des ressources humaines, Paris, 4ème édition, Dunod, 2001, XII et
276 pages (page 192).

72
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

forcée sur les meubles corporels. Lors de cette procédure, premièrement, le client est
commandé de payer entre les mains de l’huissier. Deuxièmement, en cas de non-paiement, le
banquier établit le procès-verbal de saisie d’inventaire de tous les biens meubles.
Troisièmement, des placards sont rédigés, dénoncés et affichés trois jours avant la vente. En
quatrième lieu, huit jours après l’établissement du procès-verbal, la vente devrait avoir lieu et
24 heures avant la vente, l’huissier dresse un procès-verbal de recollement. Cinquièmement, la
vente a lieu aux jours et heures indiquées dans le placard ; les prix sont, cependant, fixés avec
le huissier qui assure la police et l’ordre pour le bon déroulement de la vente aux enchères.

Ces voies de procédures judiciaires ne sont pas exécutées si le client arrive à négocier
avec le banquier pour conclure des arrangements de remboursements ou alors, en cas de
licenciement pour motif économique du salarié, le banquier est tenu d’attendre qu’il trouve un
nouvel emploi pour rembourser les prêts.

4.3.- Stabilité assurée au niveau du ménage du salarié


Il est évident que le licenciement du salarié, les accidents graves qu’il aurait subi ont
des impacts au niveau de son ménage. Le salaire permet de subvenir à la famille et avec un peu
d’économies, l’on peut répondre aux quelques besoins capricieux de la vie quotidienne. En
conséquence, les obligations financières ne seront pas assumées sans revenu.

Beaucoup de gens souhaitent aujourd’hui d’avoir des conditions de vie meilleures


comme avoir accès à la propriété d’un logement, acheter un bien durable, aménager même sa
trésorerie courante, ce qui les amène à demander des crédits au sein des établissements
financiers tels que les banques, les institutions financières (OTIV, SIPEM, ADEFI, etc.). Pour
sa part, la banque octroie des prêts en vue de développer davantage ses ressources.

Pour cela, les prêts sont conçus pour être de véritables instruments aidant le particulier
d’atteindre son but d’avoir des possibilités d’épargne. Malgré les conditions que la banque
impose à sa clientèle de particuliers, leur relation réussie ne peut qu’être bénéfique pour
chacune des deux parties.

Quand le client rembourse convenablement la banque, les procédures judiciaires sont


évitées, son ménage sera assurément stable, les risques bancaires en matière de crédit sont
réduits.

73
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CHAPITRE III : SOLUTIONS RETENUES ET VRESULTATS ATTENDUS

Après avoir identifié les principaux problèmes qui ont nécessité d’une grande réflexion
tout au long de notre analyse, nous avons apporté quelques possibilités de résolutions devant la
conjoncture économique qui baigne dans l’incertitude actuellement. Sur ce, ce présent chapitre
suggérera quelques recommandations pour améliorer la résolution de nos problèmes,
complétant ainsi les différentes possibilités de réponses que nous avons déjà évoquées.

Section 1 : Solutions retenues

L’étude des demandes de prêts bancaires nécessite d’une grande précaution de


l’analyste – crédit, qu’il lui convienne de s’en méfier. Les informations fournies par l’entité
constituent les moyens d’évaluation des ressources de la firme. Le potentiel financier de cette
dernière s’exprime de ce fait, en terme de rentabilité et en terme d’équilibre financier. Tandis
que l’évaluation du particulier est basée à partir de son salaire net déduisant toutes ses charges.

C’est ainsi que, s’agissant d’un concours sollicité, la collecte d’informations suivie d’un
diagnostic financier se prétendent être des éléments fondamentaux de tout analyste - crédit
dans l’appréhension du risque bancaire, en matière d’octroi de prêts. L’information financière,
selon le PCG 2005, doit faire preuve « d’intelligibilité, de pertinence, de fiabilité, de
comparabilité » ; elle doit refléter l’image fidèle du patrimoine de l’entité. Par ailleurs, elle est
unie à l’audit financier dont l’objectif est d’exprimer la fidélité de l’activité et de la situation
économique, à travers les états financiers de la firme étudiée.

L’audit financier qui ne permet pas de tout analyser en comptabilité, est inséparable du
contrôle interne de l’entreprise et complété également par la gestion financière sachant que le
contrôle interne vise à maîtriser l’entité. L’objectif de ce dernier est de prévenir les erreurs et
les fraudes, de protéger l’intégrité des biens et des ressources, d’assurer une gestion rationnelle
et un enregistrement correct des opérations.

Par ailleurs, le diagnostic financier est une étape qui consiste à analyser les états
financiers passés, prévisionnels, les relations entre les comptes (bilan, compte de résultat, plan
de trésorerie), ainsi que les différents ratios du secteur d’activité. Le diagnostic financier dérive
de la gestion financière qui repose sur deux outils complémentaires : un outil d’analyse et un
outil de prévision. L’outil d’analyse met en évidence l’équilibre financier, la rentabilité des

74
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

activités, l’autonomie financière, et les différents risques. On repose sur l’outil de


prévision afin de trouver les moyens permettant d’atteindre les objectifs, de chiffrer les besoins
en trésorerie, de procéder aux corrections nécessaires, proposer de nouvelles orientations.

1.1.- Modèle de méthode de collecte d’information


Nous allons donc proposer le modèle ci-dessous :

Information de gestion

Contrôle de gestion

Analyse des informations


- Audit financier
- Gestion financière

Informations comptables et
financières

Système comptable et
financier : Comptabilité,
analyse financière

Informations brutes :
- Bilans et comptes de résultats passés
- Bilans et comptes de résultats
prévisionnels
- Plans de trésorerie

Figure 12 : Modèle de méthode de collecte d’information

Nous allons expliquer brièvement le fonctionnement de ce schéma que nous proposons.

75
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Il y a d’abord les informations brutes qui sont, en principe, constituées des


documents comptables non encore traités de la BOA-Madagascar.

Ces informations seront d’abord exploités par le système comptable et financier pour
donner les informations comptables et financières : nous suggérerons donc l’utilisation de la
comptabilité générale et de l’analyse financière.

Puis, ces informations financières et comptables seront à leur tour analysées à l’aide des
outils tels que l’audit financier et la gestion financière. Vient après le contrôle de ces
informations grâce aux moyens du contrôle interne et du contrôle de gestion, pour déboucler à
l’obtention de l’information de gestion qui permettra aux analystes de crédits de la BOA-
Madagascar d’élaborer le tableau de bord nécessaire et indispensable pour les aider à la prise
de décision.

L’avantage de l’utilisation de ce modèle très simple de collecte d’information contribue


à la réduction des différents risques auxquels la banque s’expose en matière d’octroi de crédits.
L’application de ce modèle favorisera donc l’efficacité de la maîtrise des risques au niveau des
concours autorisés.

76
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

1.2.- Modèle de plan de diagnostic financier


Nous proposons encore ci-après un autre modèle tel que le modèle de plan de
diagnostic financier. Ce modèle reflète donc les différentes mesures à prendre à travers l’étude
d’un dossier de demande de prêts.

Exploiter les documents de synthèse


du système d’information comptable
(bilan, compte de résultat, etc.)

Définir les indicateurs :


- d’équilibre
Reclasser, retraiter les informations - de risque
des états de synthèse - de rentabilité
- de croissance

Proposer des solutions Analyser les résultats.


- Formuler des hypothèses Effectuer un diagnostic de
- Mesurer les conséquences des mettre en évidence les
décisions proposées faiblesses et les forces de
- Conclure l’entreprise

Prévoir, stimuler, préparer les


décisions stratégiques

Figure 13 : Modèle de plan de diagnostic financier

Maintenant, nous allons développer en détail comment fonctionne ce plan de diagnostic


financier que nous venons d’élaborer.

En premier lieu, tous les documents de synthèse du système d’information comptable


doivent être exploités à savoir le bilan, le compte de résultat, etc. En second lieu, les
informations des états de synthèse seront retraitées puis reclassées par l’analyste de crédits,
afin de définir les indicateurs d’équilibre, de risque, de rentabilité, et de croissance de la firme

77
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

étudiée. On aboutit enfin à l’analyse des résultats en effectuant un diagnostic qui me en


évidence les faiblesses et les forces de l’entité. Cette phase dépend des solutions que peuvent
être proposées par cette dernière telles que la formulation des hypothèses, la mesure des
conséquences issues des décisions proposées, la conclusion apportée. En effet, toutes décisions
stratégiques doivent être prévues, stimulées et préparées.

Ce diagnostic est très bénéfique du fait qu’il permet à la banque de déterminer d’avance
et avec fiabilité la probabilité de défaillance de l’entreprise cliente, dans le cadre de diminuer
les risques de crédits octroyés.

Section 2 : Résultats attendus et recommandations générales

Les crédits à l’économie jouent un rôle très important dans le système économique.
Quand la banque accorde un prêt à une entreprise ou à un particulier, elle réalise donc de la
création monétaire. En outre, un accroissement des crédits alloués a été constaté cette année
2005. Cette augmentation ne peut qu’accroître les investissements des différents opérateurs
économiques.

Par conséquent, les opérations de crédits effectuées par la banque participent au


développement de l’économie nationale du pays. Nous allons donc répartir cette section en
deux sous-sections distinctes, constituées par :
les résultats attendus cités en trois points, notamment sur le plan économique
national, sur le plan financier et sur le plan social ;
les recommandations générales qui seront susceptibles d’être apportées.

2.1.- Résultats attendus


Les résultats attendus sont de trois ordres, à savoir :
le résultat économique national ;
le résultat financier ;
le résultat social.

2.1.1.- Résultat économique national


Sur le plan économique national, la création de monnaie, réalisée au niveau des crédits
autorisés par la banque, entraîne donc la formation de la valeur ajoutée de la comptabilité
nationale du pays. En outre, il existe donc une interdépendance économique entre la banque,

78
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

l’Etat, les entreprises et les ménages. La banque collecte une partie de l’épargne des
ménages et accorde des prêts aux entreprises. Elle verse des intérêts aux Ménages et en
reçoivent de la part des entreprises. D’autre part, l’Etat effectue des prélèvements (impôts,
cotisations sociales) sur les ménages et les entreprises. Ces prélèvements permettent de
financer les dépenses publiques. Celles-ci se traduisent par des versements monétaires aux
entreprises et aux ménages. D’un autre côté, l’Etat achète des biens et services aux entreprises,
versent des salaires aux ménages. En cas de déficit budgétaire, l’Etat doit se financer en
recourant aux crédits bancaires, soit en émettant des titres sur le marché financier.

La valeur ajoutée nationale se forme donc à partir de ce circuit d’ensemble de


l’économie du pays que nous venons d’élaborer, du fait qu’il ait circulation de la monnaie
entre les différents acteurs économiques.

Voilà pour ce qui est du résultat économique national. Nous avons pris en compte un
autre résultat : c’est le résultat sur le plan financier.

2.1.2.- Le résultat financier


Il s’agit ici du Produit Intérieur Brut ou le PIB de la nation. Elle mesure donc la
performance du pays et s’obtient à partir de la somme des valeurs ajoutées de toutes les
branches économiques nationales.

Malgré la conjoncture difficile que traverse le pays depuis le début de l’année, la


prévision de croissance du PIB table sur une croissance soutenue mais révisée à 5,1 %28 pour
l’année 2005. Il s’agit d’une révision en baisse d taux de croissance du PIB ce qui est dû :
à la hausse des prix du pétrole qui persiste sur le marché international ;
aux ralentissements des activités causés par le délestage de l’électricité depuis le mois
de Juin et qui continue jusqu’à maintenant ;
à la mesure prise récemment par le Gouvernement de contrôler les dépenses publiques
pour limiter le déficit public face au ralentissement des recettes par rapport au
programme initial.

Voilà pour ce qui est du résultat financier. Il y a encore un autre résultat : c’est le
résultat social de la nation.

28
Institut National de la Statistique – Direction des Synthèses Economiques – Note de conjoncture économique
– 1er semestre 2005.

79
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

2.1.3.- Le résultat social


Le résultat social que nous attendons concerne la possibilité de la création d’emploi.
Celle-ci dépend du PIB national qui conditionne le taux du marché monétaire, guidant le
financement des entreprises. Nous avons dit que le taux d’intérêt bancaire est fonction du taux
de base de la Banque Centrale de Madagascar qui dépend du taux d’inflation. Une baisse de
l’inflation tend à décroître également le taux d’intérêt bancaire. Issu de cette situation, les
entreprises peuvent reprendre leurs investissements d’où la possibilité des créations d’emploi.

Ce sont les résultats attendus que nous espérons de cette conjoncture économique du
pays. Dès lors, voici quelques recommandations générales que nous voudrions apporter pour la
BOA-Madagascar, concernant la contribution à la réduction des risques en matière d’octroi de
prêts.

2.2.- Recommandations générales


Nous avons remarqué la vigilance de la BOA-Madagascar dans le contrôle des risques
liés aux crédits autorisés. Etant donné qu’elle dispose déjà de sa méthode stratégique propre,
nous aimerions apporter les trois précisions que nous nous sommes fixées au niveau des
concours consentis à sa clientèle d’entreprises et de particuliers. Nous voudrions donc insister
sur les trois points suivants :
le recrutement du personnel ;
la promotion des anciens salariés ;
la promotion des services offerts.

2.2.1.- Le recrutement du personnel


Il est souhaitable de recruter un collaborateur d’analystes de crédits pour chacune des
Agences de Madagascar à travers toute l’île, soit recruter 52 collaborateurs a total. Ceci étant,
afin de renforcer l’équipe des analystes dans la contribution à la réduction des risques au
niveau de l’octroi de crédits aux entreprises et aux particuliers, tel est le thème du présent
Mémoire. La démarche de recrutement constitue un élément fondamental dans la réalisation de
la politique déjà instaurée à la banque. Nous pensons que la banque a besoin d’hommes pour
concevoir et réaliser l’efficacité de sa performance financière.

Voilà donc pour cette première recommandation. Il a aussi une deuxième


recommandation que nous jugeons être essentielle : c’est la promotion des anciens salariés.

80
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

2.2.2.- Promotion des anciens salariés


Nous estimons la nécessité de promouvoir les anciens salariés afin d’améliorer la
performance sociale au niveau de la banque. Lors d’une promotion, en tenant compte de sa
potentialité et de la valeur de ses activités antérieures, on attribue à l’employé un poste
hiérarchiquement supérieur à celui qu’il occupe présentement.

Il s’agit donc d’une démarche bénéfique pour la banque dans la réalisation de ses
objectifs. Elle doit donc contribuer à la motivation satisfaisante du personnel dans le cadre du
développement de l’intermédiation bancaire. Et principalement, elle doit répondre aux
stratégies de contrôle des risques liés à l’octroi de crédits.

Par ailleurs, nous aimerions encore insister sur cette dernière précision que nous
jugeons également très fondamentalement : c’est la promotion des services offerts par la BOA-
Madagascar.

2.2.3.- Promotion des services offerts


L’opération de promotion des services offerts à la clientèle est très importante en vue de
sensibiliser cette dernière aux avantages qui peuvent lui être attribués à travers sa relation avec
la banque. On doit donc attirer la clientèle de faire des dépôts à la banque, à part la demande de
crédits.

81
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

CONCLUSION

Le fait que les institutions de crédit se sont beaucoup multipliées actuellement, crée un
état de marché oligopole à Madagascar, dans le secteur bancaire, et favorise la compétitivité
entre eux. Le défi primordial que doit relever toute activité de prêts se traduit par la nécessité
d’être rentable et d’assurer le développement stratégique ayant comme objectif de faciliter au
mieux le drain de l’épargne nationale et à utiliser les fonds collectés en véritable partenaire de
croissance économique.

Chacun des établissements doit alors trouver des stratégies et les meilleurs moyens pour
se différencier et ce, en respectant la réglementation des banques devant l’importance des
pressions économiques actuellement. A cet égard, la réussite et la compétitivité bancaire sont
assurées par une bonne gestion de l’institution financière, qui doit supposer des stratégies et
des outils efficaces.

L’Analyse Financière effectuée sur l’entreprise à travers son dossier de demande de


crédits constitue un ensemble d’outils et de méthodes permettant de porter une appréciation sur
la situation financière et les performances passées et actuelles d’une entité, qui permet d’aider à
la prise de décisions de l’analyste de crédits et d’évaluer l’entreprise, dans l’optique de son
développement.

Quant à l’étude de demande de prêts du particulier, l’évaluation de sa capacité de


rembourser la banque s’avère très simple à effectuer par rapport à celle de l’entreprise mais le
problème se pose uniquement lors de la perte d’emploi qu’il subit.

Notre analyse critique portée sur les risques encourus par le prêteur nous mène à
conclure que même si la banque dispose de procédés et méthodes rigoureux pour apprécier et
contrôler les risques en matière d’octroi de crédits, face à l’instabilité de la conjoncture
économique de la nation, elle aura toujours à supporter des pertes de crédits non remboursés de
sa clientèle, ce qui représente des conséquences néfastes quant au fonctionnement de la gestion
interne de la banque. Ceci pourra engendrer dans l’avenir des impacts dégradants sur la
trésorerie propre de cette dernière, voire des difficultés majeures quant au développement de
toutes ses opérations.

82
Contribution à la réduction des risques au niveau de l’octroi de crédits bancaires aux entreprises et aux particuliers

Du côté des emprunteurs, le problème de remboursements de sa part, à l’égard de


la banque peut provenir du fait de sa mauvaise foi ou bien, ce serait une situation involontaire
de ses agissements, compte tenu des états d’affaires inconfortables à l’heure actuelle à
Madagascar. Ceci pourra donc nuire à la relation de confiance déjà établie entre le prêteur et
l’emprunteur.

D’autre part, l’opération d’octroi de crédits exige une grande prudence clairvoyante de
la part du banquier. Quoi qu’il en soit nous affirmons que la Bank of Africa Madagascar
s’efforce à développer de jours en jours ses activités. Son objectif primordial étant de
réaffirmer sa place dans le secteur bancaire et de participer au développement du pays, s’inscrit
dans le cadre du défi majeur du secteur.

Nous tenons à préciser que nous n’avions pas pu faire une analyse très approfondie par
le respect de la confidentialité promise par la banque envers ses clients. Ainsi nos examens
peuvent s’avérer quelque peu subjectifs.

Pour permettre de réduire les risques issus des crédits nous recommandons
principalement à la banque de renforcer l’équipe des analystes en recrutant des collaborateurs,
en vue de réaliser avec efficacité la politique déjà instaurée à la banque. Nous précisons
également l’importance de promouvoir les anciens salariés et aussi les services offerts à sa
clientèle d’entreprises et de particuliers. Nous lui recommandons également de s’inspirer
vivement des méthodes que nous avons proposé parmi les solutions que nous avons retenues.
Maintenant, nous considérons que l’analyse financière d’une banque et l’évaluation des
facteurs clés de sa gestion constitueront une des pistes de recherche opérationnelle à explorer et
à mettre en œuvre dans le cadre du partenariat synergique entre le monde entrepreneurial et le
milieu éducatif professionnel.

83
BIBLIOGRAPHIE

1. BOUDINOT (A) / FRABOT (J.C.) : Technique et pratique bancaires, Paris, 4ème


édition, Editions Sirey, 1978, XVI et 521 pages.

2. DOUVILLE, Pierre (A) : Le crédit en entreprise pour une gestion efficace et


dynamique, Québec, Collection Entreprendre des éditions transcontinentales et de la
fondation de l’Entrepreneurship, 1993, 135 pages.

3. DUPONT, Pierre : Les crédits bancaires aux particuliers (Guide du professionnel),


Paris, Collection ITB, La revue Banque Editeur, 1984, IV et 140 pages.

4. GRAND, Bernard / VERDALLE, Bernard : Audit comptable et financier, Paris,


Economica, 1999, 112 pages.

5. LENDREVIE, Jacques / LINDON, Denis : Mercator – Théorie et pratique du


marketing, Paris, 4ème édition, Dalloz Gestion, 1990, XIV et 513 pages.

6. MANCHON, Eric : Analyse bancaire de l’entreprise (Techniques bancaires), Paris,


5ème édition, Economica – Gestion, 2004, 541 pages.

7. MARTORY, Bernard / CROZET, Daniel : Gestion des Ressources humaines, Paris,


4ème édition, Dunod, 2001, XII et 276 pages.

8. MORISSETTE, Denis : Analyse financière et gestion du fonds de roulement, Québec,


Collection finance, Les éditions SMG, 1995, XVI et 386 pages.

9. PAPIN, Robert : Stratégie pour la création d’entreprise, Paris, 3ème édition, Dunod
entreprise, 1982, 492 pages.

10. Préface de CAUMEIL R. / Association Technique d’Harmonisation de Cabinets


d’Audit et Conseil (ATH) : Audit financier – Guide pour l’audit de l’information
financière des entreprises et organisations, Paris, CLET (Centre de librairie et
d’Editions Techniques), 1983, 238 pages.

11. Préface du Ministre de la Justice IMBIKI Anaclet. Ministère de la Justice de


Madagascar : Droit bancaire (mis à jour au 31 Janvier 1998), Antananarivo,
Compilation réalisée par le Cabinet « ECR » - Imprimerie d’Ouvrages Educatifs –
Ankatso, Avril 1999, 417 pages.

12. SEKIOU, Lakhdar avec la collaboration de BLONDIN Louise : Gestion du


personnel, Québec, 3ème édition, Les éditions 4L inc. Et les éditions d’organisation,
Collection Gestion, 1988, XXVI et 600 pages.

13. SENETERRE, Alain : Inflation et gestion, Paris, Dunod Entreprise, 1980, XXI et 158
pages.

14. TERRY, George R. / FRANKLIN, Stephen G. : Les principes du Management,


Paris, 8ème édition, Economica, 1985, X et 696 pages.
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
Page

REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA BANK OF AFRICA –


MADAGASCAR 4
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA BANK OF AFRICA – MADAGASCAR 5
Section 1 : Historique 5
1.1.- Emergence du Groupe AFH/BOA 5
1.2.- Constitution de la BANK OF AFRICA à Madagascar 6
1.3.- Création de l’Agence BOA – Galaxy 7

Section 2 : Structure organisationnelle 8


2.1.- Organigramme de la BOA Madagascar 9
2.2.- Forme organisationnelle de l’Agence BOA-Galaxy 9
2.3.- Diverses attributions 10

Section 3 : Activités et missions 12


3.1.- Les produits offerts aux particuliers par la BOA Madagascar 13
3.2.- Les différents concours octroyés aux entreprises par la BOA Madagascar 16
3.3.- Les engagements par signature de la BOA Madagascar 19

CHAPITRE II : THEORIE GENERALE SUR L’ANALYSE FINANCIERE DANS


L’OCTROI DE CREDITS BANCAIRES 21
Section 1 : Définition de l’analyse Financière 21

Section 2 : Les éléments constitutifs de l’analyse financière 22


2.1.- Les outils d’analyse de la situation financière 22
2.2.- Les outils d’analyse de l’activité et de la rentabilité 26
2.3.- Le calcul des ratios 27

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE CRITIQUE DES PRINCIPAUX PROBLEMES 28

CHAPITRE I : PROBLEMES RENCONTRES EU NIVEAU DES RISQUES ENCOURUS


PAR LA BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS 29
Section 1 : Retraitement trop étendu des informations fournies par l’entreprise 30
1.1.- Tâches trop pénibles du banquier 30
1.2.- Complication de l’évaluation des pertes de l’entreprise 31
1.3.- Choix embarrassant de décisions 34

Section 2 : Non remboursements de crédits ou de prêts octroyés 34


2.1.- Fonctionnement anormal de la gestion interne de la banque 34
2.2.- Prolongement du recouvrement des créances de la banque 37

CHAPITRE II : PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DES RISQUES ENCOURUS


PAR LES ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS 39
Section 1 : Décalage entre les recettes et les dépenses dans la prévision de trésorerie établie par
l’entreprise 40
1.1.- Financement erroné de l’entreprise 41
Page

1.2.- Risque de non liquidité de l’entreprise 41


1.3.- Difficultés de remboursements de crédits 42

Section 2 : Influences de l’inflation sur les comptes de l’entreprise 44


2.1.- Baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise 44
2.2.- Rentabilité menacée de l’entreprise 45
2.3.- Obligation de l’entreprise d’accroître les besoins de financement 45

Section 3 : Risques de non paiement de la clientèle de l’entreprise 46


3.1.- Retard involontaire de remboursement de crédits vis-à-vis de la banque 46
3.2.- Augmentation des intérêts bancaires 46

Section 4 : Licenciement pour motif économique du salarié 47


4.1.- Interruption de remboursements bancaires 47
4.2.- Poursuite des procédures judiciaires 47
4.3.- Situation instable du ménage du salarié 47

TROISIEME PARTIE : PROPOSITION DE SOLUTIONS 48


CHAPITRE I : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR LA
BANQUE DANS L’OCTROI DE CREDITS 49
Section 1 : Renforcement de l’équipe d’analystes crédits a sein du Comité des engagements
dans l’appréhension du risque bancaire 49
1.1.- Tâches allégées pour banquier 50
1.2.- Simplification de l’évaluation des pertes de l’entreprise 51
1.3.- Choix rassurant de décisions 52

Section 2 : Etablissement d’une politique de crédit rigoureuse au sein de la banque 54


2.1.- Fonctionnement moins risqué de la gestion interne de la banque 58
2.2.- Diminution de créances non recouvrés de la banque 58

CHAPITRE II : SOLUTIONS CONCERNANT LES RISQUES ENCOURUS PAR LES


ENTREPRISES ET LES PARTICULIERS 59
Section 1 : Surévaluation des charges et sous-évaluation des recettes en prévision de la
trésorerie 59
1.1.- Financement mieux adapté à l’entreprise 61
1.2.- Liquidité certaine de l’entreprise 62
1.3.- Sécurisation des remboursements de crédits 62

Section 2 : Adoption d’une mesure préventive en prévision du taux d’inflation 63


2.1.- Maintien du chiffre d’affaires à un niveau raisonnable 66
2.2.- Rentabilité probable de l’entreprise 66
2.3.- Capacité de l’entreprise à s’autofinancer 67

Section 3 : Vigilance de l’entreprise envers sa clientèle 68


3.1.- Remboursement à terme du crédit vis-à-vis de la banque 70
3.2.- Réduction des intérêts bancaires 70

Section 4 : Reconsidération de l’appréciation de la capacité de remboursements de


l’emprunteur salarié 71
4.1.- Continuité de remboursement de prêts bancaires
72
Page

4.2.- Procédures judiciaires évitées 72


4.3.- Stabilité assurée au niveau du ménage du salarié 73

CHAPITRE III : SOLUTIONS RETENUES ET VRESULTATS ATTENDUS 74


Section 1 : Solutions retenues 74
1.1.- Modèle de méthode de collecte d’information 75
1.2.- Modèle de plan de diagnostic financier 77

Section 2 : Résultats attendus et recommandations générales 78


2.1.- Résultats attendus 78
2.1.1.- Résultat économique national 78
2.1.2.- Le résultat financier 79
2.1.3.- Le résultat social 80

2.2.- Recommandations générales 80


2.2.1.- Recrutement du personnel 80
2.2.2.- Promotion des anciens salariés 81
2.2.3.- Promotion des services offerts 81

CONCLUSION 82

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUE

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES


LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1 : Valeurs et volumes des exportations de vanille, crevette et E.F. 35


Tableau 2 : Comparaison des consommations d’électricité 36
Tableau 3 : Capacité de remboursement annuel 39
Tableau 4 : Budget prévisionnel de l’entreprise Z 40
Tableau 5 : Les diverses composantes de la politique de crédit et leur impact prévu
sur les ventes, le délai, moyen de recouvrement 69
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUE

Page

Figure 1 : Organigramme de la BOA – Madagascar 9


Figure 2 : Organigramme de la BOA – Galaxy 10
Figure 3 : Les différentes cautions pouvant être engagées par la BOA – Madagascar 20
Figure 4 : Mode de retraitement du dossier du client 29
Figure 5 : L’Actif net : risque global de l’entreprise 33
Figure 6 : Conséquences des décalages momentanés de trésorerie 43
Figure 7 : Modèle de prise de décisions d’Ernest ARCHER à neuf phases 54
Figure 8 : Schéma de la politique de crédit 55
Figure 9 : Les facteurs à considérer pour l’établissement d’une politique de taux
d’intérêt bancaire 57
Figure 10 : Le cycle d’exploitation de l’entreprise 63
Figure 11 : Processus de réévaluation du bilan et du compte de résultats 65
Figure 12 : Modèle de méthode de collecte d’information 75
Figure 13 : Modèle de plan de diagnostic financier 77

Graphique 1 : Evolution des importations et exportations 35


LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

% : Pour cent
ADDC : Avance sur Décompte de Droits Constatés
AFH : African Financial Holding
Ar. : Ariary
ARO : Assurances, Réassurances, Omnibranches
ASCA : Avance Sur Certificat Administratif
ASFA : Avance Sur Facture Administrative
BAMES : Banque Malgache d’Escompte et de Crédit
BFV : Banky Fampandrosoana ny Varotra
BOA : Bank Of Africa
BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra
CNES : Comptoir National d’Escomptes de Paris
CREDOC : Crédit Documentaire
DTS : Droits de Tirages Spéciaux
E.F. : Entreprises Franches
E/se : Entreprise
FMO : Société Financière Néerlandaise pour le Développement
GCV : Grenier Commun Villageois
INSTAT : Institut National de la Statistique
JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
Kg : Kilogramme
KWH : KiloWatt / Heure
MBA : Marge Brute d’Autofinancement
MGA : Malagasy Ariary
P.G.C. : Plan Comptable Général
SA : Société Anonyme
SARL : Société A Responsabilité Limitée
SFI : Société Financière Internationale
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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