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Mémoire de fin d’études

pour l’obtention du diplôme de Master :


« Actuariat et gestion des risques »

Sous le thème :

GESTION DES RISQUES OPÉRATIONNELS

DES BANQUES AU MAROC

Réalisé par : Sous l’encadrement de :

Amine LAHZAM Monsieur Moulay Ali RACHIDI

Membre de Jury :

Président : Monsieur Abdeljabar RAFIKI

Membre : Monsieur Abdelqader CHARBA

Membre : Monsieur Youness ZERHOUNI LAQRIB

Année Universitaire 2022-2023


2
Remerciement

Nous remercions Dieu le tout Puissant qui nous a donné la force et la volonté
pour réaliser ce modeste travail.

Nous voulons exprimer nos vifs remerciements pour notre enseignant Monsieur
RACHIDI Moulay Ali, d’avoir nous encadrer pour notre projet de fin d’études,
ainsi que pour son soutien, ses remarques pertinentes et son encouragement.

Mes remerciements s’adressent également à Monsieur Abdeljabar RAFIKI,


notre coordinateur pour sa patience, son encadrement, son assistance
fructueuse, sa disponibilité et son écoute.

Nos remerciements vont aussi à tous nos professeurs, enseignants et toutes les
personnes qui nous ont soutenu, et qui n’ont pas cessé de nous donner des
conseils très importants en signe de reconnaissance.

3
Dédicace

Aucune dédicace ma très chère mère Najat MARZAK, ne pourrait exprimer la


profondeur des sentiments que j’éprouve pour vous, vos sacrifices innombrables
et votre dévouement firent pour moi un encouragement.

Vous avez guetté mes pas, et m’avez couvé de tendresse, ta prière et ta bénédiction
m’ont été d’un grand secours pour mener à̀ bien mes études.

Vous m’avez aidé et soutenu pendant de nombreuses années avec à chaque fois
une attention renouvelée.

Puisse Dieu, tout puissant vous combler de santé, de bonheur et vous procurer
une longue vie.

A ma grande sœur Fayrouz lAHZAM

A toute ma famille

A tous mes collègues et amis

A la mémoire de mon père

4
Sommaire
Remerciement............................................................................................................................. 2
Dédicace ..................................................................................................................................... 4
Sommaire ................................................................................................................................... 5
Liste des abréviations : ............................................................................................................... 6
La liste des figures...................................................................................................................... 8
La liste des tableaux ................................................................................................................... 8
Résumé ....................................................................................................................................... 9
Abstract .................................................................................................................................... 10
Introduction .............................................................................................................................. 11
Chapitre 1 : Présentation Générale du Secteur bancaire Marocain ................................. 13
Section 1 : Aperçue historique sur le service bancaire marocain ............................................. 14
Section 2 : Réglementation et supervision bancaire au Maroc ................................................ 21
Section 3 :Innovations technologiques dans le secteur bancaire marocain .............................. 25
Chapitre 2 : Approche conceptuelle de la gestion des risque opérationnels ..................... 30
Section 1 :Soubassements théoriques sur le risque opérationnelle .......................................... 31
Section 2 : La mesure et la quantification des risques opérationnels : ..................................... 38
Section 3 : La réglementation prudentielle dans le contexte Marocain ................................... 44
Chapitre III: Évaluation de la gestion des risques opérationnels ...................................... 52
Section 1 : Les approches de calcul des exigences des fonds propres en matière de RO selon
BAM ......................................................................................................................................... 53
Section 2 : Évaluation de la démarche de gestion des risques opérationnels ........................... 57
Section 3 : Une étude comparative entre l’approche forfaitaire et l’approche SMA : cas de la
Banque Centrale Populaire ....................................................................................................... 60
Conclusion ................................................................................................................................ 66
Bibliographie ............................................................................................................................ 67
Tables des matières .................................................................................................................. 68

5
Liste des abréviations :
ACAPS :Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale
AMA : Advanced Measurement Approach (Approche par mesure avancée)
BCP : Banque de Crédit Populaire
BPR : Banque Populaire régionales
BP: Banque Populaire
BAM: BANK AL-MAGHRIB
BIA: Basic Indication Approach (approche indicateur de base)
CIH : Crédit Immobilier et Hôtelier
CPM : Crédit Populaire du Maroc
CAM: Crédit Agricole du Maroc
CDVM : Conseil déontologique des valeurs mobilières
CDG : CAISSE DE DÉPÔT ET DE GESTION
DRO : la direction des risques opérationnels
DMR : dispositifs de maîtrise des risques
EI : l’indicateur d’exposition (Exposure Indicator)
FP : Fonds propres
FPRO: fond propre du risque opérationnel
FEC : Le Fonds d’équipements Communal
GBP : Groupe Banque Populaire
GR : Gestion des risques
GRO : Gestion des risques opérationnels
KRI: indicateurs d’alerte avancés
CDVM :Conseil déontologique des valeurs mobilières
FC :Financial Component
ILDC : Interest, Lease and Dividends Component
LDA: Loss Distribution Approach (Approche de Distribution de perte)
MAJ: mises à jour
PME: petites et moyennes entreprises
PMI: Petites et moyennes industrie
PNB: Produit Net Bancaire
RDCA: Risk Drivers and Controls Approach

6
RS: score de risque (Risk Score)
RO: Risque opérationnel
SA: Approche standard
SbAMA: Scenario-based AMA
SC :Services Component

7
La liste des figures

FIGURE 1: LES GRANDES CATEGORIES DE BALOISES AVEC DES EXEMPLES. ................................ 37


FIGURE 2 :LES APPROCHES DE CALCUL DES FP SELON LA QUALITE DE GR ET LE NIVEAU DE FP
EXIGES ............................................................................................................................... 38

FIGURE 3:DU RATIO COOK AU RATION MAC DONOUGH ............................................................. 45


FIGURE 4:ARCHITECTURE DE LA RÉFORME BÂLE II................................................................... 46
FIGURE 5:COMPARAISON RATIO COOKE / RATIO MC DOUNOUGH ............................................ 48

La liste des tableaux

TABLEAU 1:L’ORGANISATION BANCAIRE .................................................................................. 16

TABLEAU 2: LES LIGNES DE METIER ET LES COEFFICIENTS ......................................................... 40

TABLEAU 3:LES ACTIFS PONDÉRÉS AU TITRE DU RISQUE OPÉRATIONNEL DE LA BANQUE

POPULAIRE DE 2018 À 2022 (EN MILLIONS DE DIRHAMS) .................................................. 61

TABLEAU 4:LES COMPOSANTES DU BUSINESS INDICATOR COMPONENT (BIC) ......................... 61

TABLEAU 5:SMULATION DE CALCUL DES DIFFÉRENTES COMPOSANTES DU BIC POUR LA BANQUE

POPULAIRE (EN MILLIONS DE DIRHAMS) ............................................................................ 62

TABLEAU 6:RÉCAPUTULATIF DES EXIGENCES EN FONDS PROPRES POUR LE RISQUE OPÉRATIONNEL

OBTENUES AVEC LES DEUX APPROCHES(BIA ET SMA) ..................................................... 63

8
Résumé
Ce mémoire se concentre sur la gestion des risques opérationnels dans les banques marocaines.
Il examine les pratiques actuelles, les réglementations en place et les approches utilisées pour
évaluer et gérer ces risques. L'objectif est de garantir la stabilité et la sécurité du secteur bancaire
au Maroc. Le mémoire met en évidence l'importance de la mesure et de la quantification des
risques opérationnels, ainsi que l'évaluation des démarches de gestion mises en œuvre par les
banques marocaines. En se basant sur une analyse comparative entre différentes approches,
telles que l'approche de base et l'approche standards, ce mémoire propose des recommandations
pour améliorer la gestion des risques opérationnels dans les banques marocaines, afin de
renforcer leur résilience et leur performance globale.

Mot clés : risque, banque- approche de base – approche standard.

9
Abstract

This dissertation focuses on operational risk management in Moroccan banks. It examines


current practices, the regulations in place and the approaches used to assess and manage these
risks. The objective is to guarantee the stability and security of the banking sector in Morocco.
The thesis highlights the importance of measuring and quantifying operational risks, as well as
evaluating the management approaches implemented by Moroccan banks. Based on a
comparative analysis between different approaches, such as the basic approach and the standard
approach, this thesis offers recommendations to improve the management of operational risks
in Moroccan banks, in order to strengthen their resilience and their overall performance. .

Keywords: risk, bank – basic approach – standard approach.

10
Introduction

Le secteur bancaire joue un rôle vital dans l'économie du Maroc, en favorisant la croissance
économique, en facilitant les transactions financières et en fournissant des services essentiels
aux entreprises et aux particuliers. Toutefois, il est confronté à de nombreux risques, parmi
lesquels les risques opérationnels occupent une place prépondérante. La gestion efficace de ces
risques est essentielle pour assurer la stabilité financière des banques et préserver la confiance
des déposants, des investisseurs et des parties prenantes.

Dans ce contexte, le présent mémoire de master se propose d'explorer en profondeur le thème


de la gestion des risques opérationnels des banques au Maroc. Notre objectif est d'analyser les
différents aspects de ces risques, d'évaluer les pratiques actuelles de gestion des risques
opérationnels dans les banques marocaines et de formuler des recommandations pour renforcer
leur capacité à faire face à ces défis.

La gestion des risques opérationnels se réfère à l'identification, l'évaluation, la surveillance et


la réduction des risques résultant des processus, des pratiques et des systèmes utilisés dans les
activités bancaires quotidiennes. Ces risques opérationnels peuvent provenir de diverses
sources telles que les erreurs humaines, les défaillances technologiques, les fraudes, les
catastrophes naturelles ou les non-conformités réglementaires. Ils peuvent avoir des
conséquences financières significatives et compromettre la réputation et la viabilité des
banques.

Le Maroc, en tant que marché financier émergent, fait face à des défis spécifiques liés à la
gestion des risques opérationnels. Les banques marocaines doivent tenir compte des exigences
réglementaires établies par Bank Al-Maghrib, la banque centrale du pays, et s'adapter à un
environnement en constante évolution. De plus, elles doivent intégrer les meilleures pratiques
internationales pour renforcer leur résilience face aux risques opérationnels.

Ce mémoire de master vise donc à contribuer à la compréhension et à l'amélioration de la


gestion des risques opérationnels dans les banques marocaines. Il fournira une analyse
approfondie des différentes dimensions de ces risques, en examinant les méthodes et les outils
utilisés pour les évaluer et les atténuer. Il mettra également en évidence les lacunes et les défis
spécifiques auxquels les banques marocaines sont confrontées, et proposera des
recommandations pratiques pour renforcer leurs pratiques de gestion des risques opérationnels.

11
En conclusion, ce mémoire de master offre une opportunité d'approfondir les connaissances sur
la gestion des risques opérationnels dans le contexte bancaire marocain. Il s'inscrit dans une
perspective d'amélioration continue des pratiques de gestion des risques, en vue de renforcer la
stabilité financière des banques et de contribuer au développement économique durable du
Maroc.

Pour atteindre cet objectif, ce travail de recherche essaiera d'éclaircir la problématique suivante
: Quelle est l'efficacité de la gestion des risques opérationnels dans les banques marocaines
et quelles sont les meilleures approches pour évaluer et améliorer cette gestion ?

12
Chapitre 1 : Présentation Générale du
Secteur bancaire Marocain

Le secteur bancaire marocain occupe une place cruciale dans l'économie du pays, offrant des
services financiers essentiels pour le développement économique et la stabilité financière. Cette
introduction fournira un aperçu succinct du secteur bancaire marocain, mettant en évidence son
importance et les principaux éléments à considérer.

Nous examinerons brièvement la structure du secteur, les services offerts, les réglementations
en place et les défis actuels. Cela jettera les bases pour une exploration plus approfondie dans
les sections suivantes.

13
Section 1 : Aperçue historique sur le service bancaire marocain

La Section 1 de ce chapitre nous plonge dans une rétrospective historique du secteur bancaire
marocain. À travers cet aperçu, nous explorerons les origines et l'évolution du service bancaire
au Maroc, en mettant en évidence les étapes clés qui ont façonné sa transformation au fil du
temps.

Cette introduction nous permettra de mieux comprendre l'importance et l'influence du secteur


bancaire marocain dans le développement économique du pays. En analysant les événements
et les réformes qui ont marqué son histoire, nous aurons un aperçu plus clair des facteurs qui
ont contribué à la modernisation et à l'expansion du secteur bancaire marocain, ainsi que des
défis auxquels il a été confronté. En somme, cette section nous offre une perspective historique
essentielle pour appréhender le contexte et l'évolution du service bancaire au Maroc.

1 Définition

Les services bancaires marocains font référence aux activités et aux produits offerts par les
institutions financières au Maroc, tels que les banques commerciales, les banques
d'investissement, les banques islamiques, les institutions de microfinance et autres
établissements financiers agréés par les autorités compétentes.

Ces services bancaires comprennent généralement une gamme de produits et de solutions


financières destinés aux particuliers, aux entreprises et aux organisations.

2 Les principaux services bancaires marocains


2.1 Comptes de dépôt :

Les banques marocaines proposent différents types de comptes de dépôt, tels que les comptes
courants et les comptes d'épargne, permettant aux clients de déposer, de retirer et de gérer
leurs fonds.1

2.2 Prêts et crédits :

1
Azzouzi, M., & Bouaddi, M. (2019). Aperçu du système bancaire marocain : Structure, performance et
réformes. Journal des Affaires et des Finances.

14
Les banques offrent des prêts et des crédits aux particuliers et aux entreprises pour financer
divers besoins, tels que l'achat de biens immobiliers, de véhicules, le financement des études,
le développement des entreprises, etc.2

2.3 Services de paiement :

Les services bancaires marocains comprennent également des solutions de paiement, tels que
les cartes de débit et de crédit, les virements électroniques, les chèques, les services de
paiement en ligne, etc.

2.4 Gestion de trésorerie :

Les banques fournissent des services de gestion de trésorerie aux entreprises pour les aider à
gérer efficacement leurs flux de trésorerie, à effectuer des paiements, à recevoir des fonds, à
gérer les liquidités, etc.

2.5 Services d'investissement :

Les banques marocaines proposent également des services d'investissement, tels que la
gestion de portefeuille, les fonds d'investissement, les produits d'épargne-retraite, les services
de courtage, etc.

2.6 Services internationaux :

Les banques marocaines offrent des services internationaux tels que le commerce extérieur,
les transferts internationaux, le financement des importations et des exportations, etc.

Il convient de noter que les services bancaires marocains sont soumis à des réglementations et
à des normes établies par les autorités compétentes, telles que Bank Al-Maghrib, pour assurer
la sécurité et la protection des clients et maintenir la stabilité financière du pays.

2
Zelmat, D. (2019). Banking Sector Development in Morocco. Handbook of Research on Financial
Management and Risk Analysis, 69-88.

15
3 L’organisation bancaire

L’organisation bancaire est nommée par les auteurs en management d’organisation de «


bureaucratie à clones » : ce qui fait référence à un siège organisé sur un modèle fonctionnel, où
les grandes fonctions d’une entreprise se retrouvent avec un réseau d’agences clonées les unes
sur les autres et organisées en maillage afin de couvrir le territoire d’implantation. La diversité
des prestations bancaires a permis une nomenclature spécifique retenue pour l’organisation des
banques. Ainsi nous parlons davantage de :

Tableau 1:L’organisation bancaire

FrontOffice Middle-Office Back-Office

Il est composé de l’ensemble Il s’agit l’ensemble des Il regroupe l’ensemble des


des services commerciaux et services ayant des vocations tâches bancaires à caractère
désigne les activités qui hétérogènes. Sa fonction repose administratives comme la
nécessitent un contact direct sur une deuxième étude. rédaction des contrats, contrôle,
avec les clients. le déblocage de fonds.
Il traite les dossiers qui sont
Plus précisément il est hors délégation de pouvoir de La performance de ces services
considéré comme une liaison l’agence, il vérifie également la en termes de délai et de qualité
entre la banque et le marché et conformité des données qui de service est déterminante.
donc il repose sur la gestion de sont saisies par le FrontOffice. Cependant cette performance
la relation avec la clientèle. Il Il apporte un appui technique dépend de la bonne
s’agit généralement d’un pôle à ainsi qu’il présente une valeur coordination avec les services
vocation commerciale. ajoutée supplémentaire. du FrontOffice.

4 L'évolution du secteur bancaire marocain au fil du temps

Le secteur bancaire marocain a connu une évolution significative au cours de son histoire,
passant d'un système bancaire rudimentaire à un secteur moderne et dynamique. Cette partie
mettra en évidence les principales étapes de cette évolution.

4.1 Période précoloniale et coloniale

Avant l'établissement du protectorat français au Maroc en 1912, le secteur bancaire était peu
développé. Les activités bancaires étaient principalement limitées aux opérations de change et
de financement du commerce, gérées par des marchands et des banquiers locaux.

16
L'influence coloniale a apporté des changements significatifs dans le secteur bancaire marocain.
Les banques françaises ont commencé à s'établir au Maroc pour soutenir le commerce avec la
métropole. La Banque d'Etat du Maroc a également été créé pour émettre la monnaie et réguler
le système bancaire.

4.2 Indépendance et nationalisation

Après l'indépendance du Maroc en 1956, le gouvernement marocain a entrepris des réformes


pour renforcer le secteur bancaire et favoriser le développement économique. En 1960, le
secteur bancaire a été nationalisé, ce qui a conduit à la création de banques publiques telles que
la Banque Populaire, le Crédit Agricole et la Caisse de Dépôt et de Gestion.

Cette période a été marquée par une expansion du réseau bancaire à travers le pays, permettant
une plus grande accessibilité aux services financiers pour la population marocaine. Les banques
publiques ont joué un rôle essentiel dans le financement des secteurs clés de l'économie, tels
que l'agriculture, l'industrie et l'immobilier.

4.3 Libéralisation et réformes

Dans les années 1990, le Maroc a entrepris des réformes économiques et financières visant à
moderniser le secteur bancaire et à favoriser la concurrence. Ces réformes ont permis l'entrée
de banques étrangères sur le marché marocain et ont encouragé les banques publiques à se
transformer en sociétés anonymes.

La libéralisation du secteur bancaire a conduit à une augmentation de la concurrence et à une


diversification des produits et services financiers offerts. Les banques marocaines ont investi
dans l'innovation technologique, en introduisant des services bancaires en ligne, des guichets
automatiques et des paiements électroniques pour améliorer l'efficacité et la commodité des
services bancaires.

4.4 Réglementation et supervision renforcées

Au fil du temps, la réglementation et la supervision du secteur bancaire marocain ont été


renforcées pour garantir la stabilité financière et la protection des déposants. Bank Al-Maghrib,
la banque centrale du Maroc, joue un rôle clé dans la régulation et la supervision du secteur
bancaire.

17
La réglementation a imposé des normes prudentielles strictes, notamment en termes de fonds
propres, de liquidité et de gestion des risques. Cela a permis de renforcer la solidité du secteur
bancaire face aux chocs économiques et financiers.

En conclusion, le secteur bancaire marocain a connu une évolution significative au fil du temps,
passant d'un système bancaire rudimentaire à un secteur moderne et dynamique. Les réformes
économiques, la libéralisation, l'innovation technologique et la réglementation ont contribué à
renforcer la stabilité, l'efficacité et l'accessibilité des services bancaires au Maroc

5 Catégories d'établissements bancaires au Maroc


5.1 Banques commerciales

Les banques commerciales au Maroc sont des institutions financières qui fournissent une large
gamme de services bancaires aux particuliers, aux entreprises et aux institutions. Elles sont
autorisées à collecter des dépôts, à accorder des crédits, à effectuer des paiements et à proposer
des services de gestion de trésorerie. Parmi les exemples de banques commerciales au Maroc,
on peut citer :

- Attijariwafa Bank : La plus grande banque commerciale au Maroc en termes de taille d'actifs.3

- Banque Populaire : L'une des principales banques commerciales du pays, avec un réseau
étendu de succursales. 4

- BMCE Bank : Une banque commerciale qui se concentre sur le financement des entreprises
et propose également des services bancaires internationaux.5

5.2 Banques d'investissement

Les banques d'investissement au Maroc se spécialisent dans les activités liées aux marchés
financiers et aux opérations de fusion-acquisition. Elles travaillent avec des entreprises, des
institutions financières et des investisseurs pour faciliter des opérations complexes et fournir
des conseils stratégiques. Voici quelques exemples de banques d'investissement au Maroc :

3
Attijariwafa Bank - Rapports annuels
44
Groupe Banque Populaire
5
BMCE Bank - Rapports annuels

18
- CFG Bank : Une banque d'investissement qui offre des services de conseil en investissement,
de gestion d'actifs et de financement structuré.6

- CDG Capital : Une filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) qui propose des services
de banque d'investissement, de gestion d'actifs et de financement de projets.

5.3 Banques participatives (banques islamiques)

Les banques participatives, également appelées banques islamiques, opèrent conformément aux
principes de la finance islamique qui interdit l'intérêt usuraire. Au Maroc, quelques exemples
de banques participatives sont :

- Bank Assafa : La première banque participative au Maroc qui propose des produits et services
bancaires conformes à la charia, tels que les comptes d'épargne sans intérêt et le financement
participatif.7

- Umnia Bank : Une banque participative qui offre une gamme complète de services bancaires
islamiques, y compris le financement immobilier et le financement de projets.

5.4 Banques de microfinance

Les banques de microfinance au Maroc se concentrent sur la fourniture de services financiers


adaptés aux populations à faible revenu et aux petites entreprises. Elles offrent des prêts de
petite taille, des comptes d'épargne et des services de conseil financier. Voici quelques
exemples de banques de microfinance au Maroc :

- Al Amana Microfinance : L'une des plus grandes institutions de microfinance au Maroc qui
offre des prêts, des comptes d'épargne et des services de formation aux micro-entrepreneurs.8

- Fondation Zakoura Micro-Crédit : Une institution de microfinance qui se concentre sur


l'autonomisation des femmes et des jeunes à travers des produits de microfinance et des
programmes de développement économique. 9

5.5 Banques offshore

6
CFG Bank - Site officiel
7
Bank Assafa - Site officiel
8
Al Amana Microfinance
9
Fondation Zakoura Micro-Crédit - Site officiel]

19
Les banques offshore au Maroc opèrent dans des zones franches ou des centres financiers
offshore et fournissent des services bancaires et financiers aux clients étrangers. Elles offrent
des avantages tels que la confidentialité, la facilité de transfert de fonds et la gestion d'actifs
internationaux. Toutefois, il convient de noter que les banques offshore au Maroc sont soumises
à des réglementations spécifiques en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme. Des exemples de banques offshore au Maroc sont :

- Banque Marocaine pour le Commerce et l'Industrie (BMCI) Offshore : Elle propose des
services bancaires internationaux aux clients étrangers à partir de ses succursales offshore.

- Société Générale Maroc Offshore : Elle fournit des services bancaires et financiers
internationaux aux clients étrangers dans le cadre de ses activités offshore.

20
Section 2 : Réglementation et supervision bancaire au Maroc

1 Cadre réglementaire du secteur bancaire marocain

Le cadre réglementaire du secteur bancaire marocain est un élément essentiel pour garantir la
stabilité, la transparence et la confiance dans le système financier du pays. Cette section se
concentrera sur les principales lois, réglementations et directives qui régissent le secteur
bancaire au Maroc.

1.1 Loi bancaire marocaine :

La loi bancaire constitue le fondement juridique du secteur bancaire au Maroc. Elle définit les
droits, les obligations et les responsabilités des banques ainsi que les règles de fonctionnement
du secteur. Cette section peut aborder les principales dispositions de la loi bancaire marocaine,
telles que les critères d'établissement d'une banque, les règles de gestion des risques, les
obligations en matière de divulgation d'informations, les restrictions sur les activités bancaires,
etc.

1.2 Réglementations de la Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) :

La Banque centrale du Maroc joue un rôle crucial dans la réglementation et la supervision du


secteur bancaire.

Les services bancaires marocains sont soumis à des réglementations spécifiques émises par
Bank Al-Maghrib, telles que les règles de solvabilité, les exigences en matière de liquidité, les
normes comptables, etc. Elle peut également mettre en évidence le rôle de la Banque centrale
dans la surveillance des activités bancaires, l'octroi d'autorisations, l'inspection des banques et
la protection des intérêts des déposants.

1.3 Conformité aux normes internationales :

Le Maroc s'est engagé à respecter les normes internationales de réglementation bancaire afin
de promouvoir la stabilité du système financier et d'améliorer sa réputation en tant que centre
financier régional. Le pays a pris des mesures pour se conformer aux accords établis par le
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, notamment les accords de Bâle III. Ces mesures
comprennent le renforcement des exigences en matière de fonds propres, de liquidité et de

21
gestion des risques, ainsi que l'amélioration de la transparence et de la divulgation
d'informations financières.

2 Autorités de supervision bancaire au Maroc

Au Maroc, la supervision et le contrôle du secteur bancaire sont confiés à plusieurs autorités.


Cette partie vise à développer les principales autorités de supervision bancaire au Maroc et à
mettre en évidence leurs rôles et responsabilités.

2.1 Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) :

La Banque centrale du Maroc, connue sous le nom de Bank Al-Maghrib, est l'autorité principale
chargée de la supervision et de la régulation du secteur bancaire. Elle est responsable de la mise
en œuvre de la politique monétaire, de la stabilité financière et de la protection des intérêts des
déposants. La Bank Al-Maghrib exerce un contrôle étroit sur les banques commerciales
marocaines et exige leur conformité aux normes réglementaires et prudentielles. Elle délivre
également les autorisations nécessaires pour l'établissement et l'exploitation des banques.

2.2 Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) :

L'ACAPS est l'autorité de supervision qui réglemente et contrôle les activités des banques
d'assurance et des institutions de prévoyance sociale au Maroc. Bien que son rôle principal
concerne les assurances, l'ACAPS exerce également une supervision sur les activités de
bancassurance. Elle veille à ce que les institutions financières opérant dans ce domaine
respectent les normes de solvabilité, de liquidité et de gouvernance appropriées.

2.3 Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) :

Le CDVM est l'autorité de régulation du marché des valeurs mobilières au Maroc. Bien que son
mandat soit spécifique aux marchés financiers, il joue un rôle important dans la supervision des
activités des banques d'investissement et des sociétés de gestion d'actifs. Le CDVM veille à ce
que ces institutions respectent les règles de transparence, de divulgation d'informations et de
protection des investisseurs.

2.4 Ministère des Finances :

22
Le Ministère des Finances du Maroc joue également un rôle important dans la supervision et la
régulation du secteur bancaire. Il élabore les politiques fiscales, monétaires et économiques qui
ont un impact sur le secteur bancaire. Le ministère travaille en étroite collaboration avec la
Bank Al-Maghrib et d'autres autorités de supervision pour mettre en œuvre des mesures et des
réformes réglementaires visant à renforcer la stabilité financière et à promouvoir le
développement du secteur bancaire.

3 Exigences en matière de fonds propres et de liquidité

Le secteur bancaire marocain s'est engagé à respecter les normes internationales concernant les
exigences de fonds propres et de liquidité, qui sont essentielles pour garantir la solidité
financière des banques et prévenir les risques systémiques. Des mesures concrètes ont été prises
afin de renforcer les fonds propres des banques et d'améliorer leur position de liquidité,
démontrant ainsi les efforts du Maroc pour se conformer aux standards internationaux en
matière de réglementation bancaire.

3.1 Exigences en matière de fonds propres :

Les exigences en matière de fonds propres sont des normes réglementaires qui garantissent
que les banques maintiennent un niveau adéquat de capitaux pour faire face aux risques
auxquels elles sont exposées. Au Maroc, les normes de fonds propres appliquées incluent les
accords de Bâle III, qui ont été adoptés par le pays. Ces normes définissent différentes
catégories de fonds propres, notamment le capital de base, les fonds propres complémentaires
et les instruments de dette subordonnée. De plus, les autorités de réglementation marocaines
ont établi des ratios de fonds propres tels que le ratio de solvabilité Tier 1, le ratio de
solvabilité total et le ratio de levier, avec des seuils et des exigences spécifiques pour assurer
la conformité aux normes internationales

3.2 Exigences en matière de liquidité :

Les exigences en matière de liquidité sont des règles qui visent à garantir que les banques
disposent de liquidités suffisantes pour faire face aux retraits des déposants et aux autres
obligations de paiement. En se concentrant sur les normes et les lignes directrices établies par
la Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib).

Elle peut aborder des sujets tels que les ratios de liquidité, tels que le ratio de liquidité à court
terme et le ratio de liquidité à long terme, les exigences de financement stable net et les

23
mécanismes de surveillance de la liquidité. De plus, elle peut également mentionner les outils
et les politiques utilisés pour gérer et surveiller la liquidité des banques marocaines, tels que les
exigences en matière de couverture de liquidité, les tests de résistance et les plans d'urgence en
cas de crise de liquidité.

24
Section 3 :Innovations technologiques dans le secteur bancaire
marocain

1 Introduction aux innovations technologiques dans le secteur bancaire


marocain

Le secteur bancaire marocain a connu une véritable révolution grâce aux innovations
technologiques qui ont émergé ces dernières années. Ces avancées ont permis aux banques
marocaines de repenser leur approche et de proposer des services plus adaptés aux besoins et
aux attentes des clients.

L'une des innovations majeures est l'introduction des services bancaires mobiles. Avec la
généralisation des smartphones et l'accessibilité croissante à Internet, les clients peuvent
désormais effectuer des opérations bancaires à partir de leur téléphone portable. Les
applications bancaires mobiles permettent d'accéder aux comptes, de consulter les soldes,
d'effectuer des virements, de payer des factures, et bien plus encore. Cette technologie a
révolutionné l'accessibilité aux services financiers, en permettant aux clients de gérer leurs
finances de manière pratique et rapide, où qu'ils se trouvent. Elle a également favorisé
l'inclusion financière en permettant aux populations non bancarisées d'accéder à des services
financiers essentiels.

Parallèlement, les paiements électroniques ont connu une expansion significative au Maroc.
Les cartes bancaires sont devenues un moyen courant de paiement dans les commerces
physiques et en ligne. Les terminaux de paiement électronique sont désormais largement
acceptés, permettant aux clients de régler leurs achats sans avoir à manipuler de l'argent liquide.
De plus, la technologie des paiements sans contact, tels que les paiements par carte ou par
smartphone en approchant simplement l'appareil du terminal de paiement, est de plus en plus
populaire. Cela offre une expérience de paiement plus rapide et plus pratique pour les clients.

Les Fintech, les entreprises technologiques innovantes dans le domaine des services financiers,
ont également marqué le secteur bancaire marocain. Elles proposent des solutions numériques
novatrices pour répondre aux besoins spécifiques des clients, en offrant une gamme de services
tels que les prêts en ligne, la gestion de patrimoine automatisée, les transferts d'argent
internationaux à moindre coût, etc. Les Fintech apportent une dynamique de concurrence et
stimulent l'innovation dans le secteur bancaire en proposant des services plus agiles,
personnalisés et axés sur la technologie.

25
Enfin, la sécurité des transactions et la protection des données sont des préoccupations majeures
dans le secteur bancaire marocain. Les institutions financières ont renforcé leurs mesures de
sécurité en mettant en place des protocoles de cryptage avancés, des systèmes d'authentification
robustes et des processus de surveillance en temps réel. Ces mesures visent à garantir la
confidentialité des données des clients et à prévenir les fraudes financières.

En conclusion, les innovations technologiques ont profondément transformé le secteur bancaire


marocain en introduisant de nouveaux modes de services financiers plus accessibles, rapides et
sécurisés. Les services bancaires mobiles, les paiements électroniques, les Fintech et les
mesures de sécurité renforcées ont ouvert de nouvelles opportunités pour les clients et ont
contribué à la modernisation du

secteur bancaire marocain dans son ensemble. Cette évolution technologique continue à
redéfinir l'expérience bancaire des clients et à façonner l'avenir de l'industrie bancaire au Maroc.

2 Services bancaires mobiles

Les services bancaires mobiles ont révolutionné la manière dont les clients interagissent avec
leurs comptes bancaires et effectuent des transactions financières. Ils offrent une commodité et
une accessibilité accrues, permettant aux clients d'effectuer des opérations bancaires à tout
moment et en tout lieu.

2.1 Accès aux comptes et gestion des finances

Les services bancaires mobiles permettent aux clients d'accéder facilement à leurs comptes
bancaires via des applications dédiées sur leurs smartphones. Cela leur offre un aperçu en temps
réel de leurs soldes, de leurs transactions récentes et de l'historique de leurs opérations. Ils
peuvent également consulter leurs relevés de compte électroniques et suivre l'évolution de leur
épargne et de leurs investissements. Cette facilité d'accès permet aux clients de gérer
efficacement leurs finances, de surveiller leurs dépenses et d'effectuer des ajustements en
fonction de leurs objectifs financiers.

Les fonctionnalités des services bancaires mobiles vont au-delà de la simple consultation de
compte. Les clients peuvent effectuer des virements entre leurs propres comptes, vers des
bénéficiaires enregistrés ou vers des tiers. Ils peuvent également configurer des virements
automatiques, planifier des paiements récurrents et payer des factures directement depuis leur
application bancaire mobile. Cela évite aux clients de se rendre physiquement dans une agence

26
bancaire ou de passer par des moyens de paiement traditionnels, en leur offrant un gain de temps
et une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs transactions financières.

2.2 Paiements mobiles et solutions sans contact

Les services bancaires mobiles ont également facilité les paiements en utilisant des technologies
sans contact. Les clients peuvent lier leurs cartes bancaires à leur application mobile et effectuer
des paiements en approchant simplement leur téléphone portable ou leur smartwatch du
terminal de paiement compatible. Cette méthode de paiement rapide et pratique est de plus en
plus acceptée dans les commerces physiques, les restaurants, les stations-service et même en
ligne.

De plus, certaines applications bancaires mobiles offrent des fonctionnalités de paiement peer-
to-peer (P2P), qui permettent aux utilisateurs d'envoyer de l'argent instantanément à d'autres
personnes, même si elles ne sont pas clientes de la même banque. Cette fonctionnalité est utile
pour partager l'addition d'un repas, rembourser un ami ou envoyer de l'argent à un membre de
la famille en cas de besoin urgent. Les paiements P2P via les services bancaires mobiles ont
simplifié et accéléré les transactions entre individus, évitant ainsi l'utilisation d'argent liquide
ou de chèques.

En somme, les services bancaires mobiles ont transformé la manière dont les clients
interagissent avec leur banque. Ils offrent un accès facile et pratique aux comptes bancaires,
permettent la gestion des finances personnelles et facilitent les paiements et les transferts
d'argent. Cette innovation a considérablement amélioré l'expérience bancaire des clients
marocains, en leur offrant plus de contrôle et de flexibilité dans la gestion de leurs transactions
financières au quotidien.

3 Fintech et innovation financière

Les Fintech, ces entreprises technologiques spécialisées dans les services financiers, ont apporté
une véritable disruption dans le secteur bancaire marocain. Leur approche innovante et leur
utilisation des nouvelles technologies ont ouvert de nouvelles perspectives et offert des
solutions financières alternatives aux clients.

3.1 Les Fintech et leur impact sur le secteur bancaire

27
Les Fintech ont perturbé le secteur bancaire marocain en proposant des solutions financières
novatrices et axées sur la technologie. Leur présence croissante a créé une concurrence
stimulante pour les banques traditionnelles et a contribué à l'évolution du paysage financier.

3.1.1 Nouvelles solutions de prêt en ligne

Les Fintech marocaines ont développé des plateformes de prêt en ligne qui offrent aux
particuliers et aux petites entreprises un accès plus facile au financement. Ces plateformes
utilisent des algorithmes et des données alternatives pour évaluer la solvabilité des emprunteurs,
ce qui permet des processus de demande et d'approbation plus rapides et plus souples. Les prêts
en ligne proposés par les Fintech ont contribué à réduire les obstacles traditionnels à l'accès au
crédit et ont permis à un plus grand nombre de personnes d'obtenir des financements pour leurs
projets.

3.1.2 Gestion de patrimoine automatisée

Les Fintech ont également introduit des solutions de gestion de patrimoine automatisée,
connues sous le nom de "robo-advisors". Ces plateformes utilisent des algorithmes sophistiqués
pour fournir des recommandations de placement et gérer les portefeuilles d'investissement des
clients. Les robo-advisors offrent des services de conseil en investissement à moindre coût, ce
qui les rend accessibles à un public plus large. Ils permettent aux investisseurs de bénéficier de
la diversification des placements et d'une gestion professionnelle de leur patrimoine, même avec
des montants d'investissement plus modestes.

3.2 Les avantages des Fintech pour les clients

Les Fintech ont apporté plusieurs avantages significatifs aux clients marocains, en améliorant
l'expérience des services financiers et en proposant des solutions plus adaptées à leurs besoins.
Voici deux petits titres pour explorer ces avantages :

3.2.1 Expérience utilisateur améliorée

Les Fintech se sont concentrées sur l'expérience utilisateur en proposant des interfaces
conviviales, des processus de demande simplifiés et des services personnalisés. Les clients
peuvent interagir avec les Fintech via des applications mobiles intuitives et bénéficier d'une
expérience transparente et pratique. Les processus d'ouverture de compte, de demande de prêt
ou d'investissement sont plus rapides et plus fluides, offrant aux clients une expérience
utilisateur supérieure par rapport aux procédures traditionnelles des banques traditionnelles.

28
3.2.2 Innovation et personnalisation

Les Fintech sont reconnues pour leur capacité à innover rapidement et à répondre aux besoins
spécifiques des clients. Elles développent des produits et des services financiers personnalisés,
adaptés

aux besoins des consommateurs modernes. Par exemple, elles proposent des solutions de
paiement mobile, des services de gestion budgétaire et des outils d'épargne automatisée. Les
Fintech intègrent également les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle et
la blockchain pour proposer des solutions encore plus avancées.

En conclusion, les Fintech ont apporté une véritable innovation dans le secteur bancaire
marocain. Leurs solutions financières alternatives ont permis d'améliorer l'accès au
financement, la gestion de patrimoine et l'expérience des services financiers pour les clients.
Les Fintech continueront à jouer un rôle important dans la transformation numérique du secteur
bancaire au Maroc.

29
Chapitre 2 : Approche conceptuelle de la
gestion des risque opérationnels
Le secteur bancaire est confronté à de nombreux défis et risques dans son fonctionnement
quotidien. Parmi ces risques, les risques opérationnels occupent une place prépondérante.
Dans ce chapitre, nous allons explorer le cadre théorique de la gestion des risques
opérationnels dans les banques au Maroc.

La première section de ce chapitre explore la définition et les typologies des risques


opérationnels. Nous examinerons les différentes sources de risques opérationnels, y compris
les erreurs humaines, les défaillances des systèmes, les événements externes tels que les
catastrophes naturelles, et les pratiques inadéquates en matière de gestion des opérations.
En comprenant les différentes formes que ces risques peuvent prendre, les institutions
financières peuvent mieux les identifier et les prévenir.

La deuxième section se penche sur la mesure et la quantification des risques opérationnels.


Nous explorerons les méthodes et les modèles utilisés pour évaluer et estimer l'ampleur des
risques opérationnels auxquels les institutions financières sont confrontées. La mesure
précise de ces risques est essentielle pour établir des stratégies de gestion efficaces et pour
allouer correctement les ressources nécessaires à leur prévention et à leur gestion.

Enfin, la troisième section examine les accords de Bâle et la réglementation marocaine en


matière de risques opérationnels. Les accords de Bâle sont des normes internationales qui
établissent des exigences réglementaires pour le secteur bancaire et financier, y compris la
gestion des risques opérationnels. Nous examinerons comment ces accords influencent la
réglementation au Maroc et comment les institutions financières marocaines se conforment
à ces exigences.

En conclusion, ce chapitre fournit une base solide pour comprendre les risques
opérationnels dans le contexte financier. En explorant leur définition, leurs typologies, leur
mesure et leur quantification, ainsi que leur cadre réglementaire, nous pourrons mieux
appréhender ces risques et mettre en place des stratégies de gestion efficaces pour les
atténuer.

30
Section 1 :Soubassements théoriques sur le risque opérationnelle

Dans cette section, nous explorerons la définition des risques opérationnels ainsi que les
différentes typologies qui peuvent être rencontrées dans les banques au Maroc.

1 La notion du risque

La définition générale du risque peut être formulée comme suit : « le risque est la possibilité
d'un événement indésirable ou d'une situation qui entraîne des conséquences négatives, telles
que des pertes, des dommages, des blessures ou des perturbations. C'est une mesure de
l'incertitude et de la probabilité qu'un événement défavorable se produise » .

Cette définition du risque est souvent utilisée dans différents domaines, y compris la finance,
l'assurance, la gestion de projet et la gestion des opérations. Elle souligne l'idée que le risque
est inhérent à toutes les activités et qu'il peut être évalué et géré de manière proactive.10

1.1 La notion de risque bancaire

Dans l’environnement bancaire, les risques auxquels doivent faire face la banque sont
nombreux. Il faut les classifier et les définir pour pouvoir les gérer et les maîtriser.
En effet, nous pouvons citer :
• le risque financier lié aux fluctuations du marché ;

• le risque de crédit, considéré comme commercial est celui qui provoque des pertes en cas de

défaillance de la contrepartie ;
• le risque opérationnel désigne le risque de dysfonctionnement, de défaillances attribuables à

des procédures, aux personnels, à des systèmes internes ou à des événements extérieurs ;
• les autres risques sont entre autres : le risque de liquidité, le risque de taux d’intérêt, le risque

de solvabilité, le risque de taux de change, ....

Par ailleurs, Bâle II prend en compte trois principaux risques liés aux activités bancaires (le
risque de crédit, de marché et opérationnel). Pour plus de compréhension, nous allons détailler
ces types de risques.

10
- Financial Services Authority (FSA). (2003). Integrated Risk Management: FSA. London, UK. 1.1.2.

31
1.2 Les différents types de risque bancaire

L’activité de la banque engendre plusieurs catégories de risque qui sont inhérents à ses activités
d’intermédiaire financier :

1.2.1 Le risque de crédit

Le risque de crédit est la probabilité que l'emprunteur ne puisse pas rembourser ses dettes ou
ne respecte pas ses obligations de paiement envers ses créanciers. Il représente un risque
financier pour les prêteurs et les investisseurs. La solvabilité de l'emprunteur est évaluée en
fonction de sa situation financière, de son historique de crédit et d'autres facteurs pertinents.
Les prêteurs utilisent des mesures de gestion des risques telles que des évaluations de crédit,
des garanties et des limites de crédit pour atténuer ce risque. Une gestion prudente du risque de
crédit est essentielle pour maintenir la stabilité financière et éviter les pertes.

1.2.2 Le risque de marché

Le risque de marché fait référence à la possibilité de subir des pertes financières en raison de
fluctuations défavorables sur les marchés financiers. Il existe différents types de risques de
marché, notamment le risque de taux d'intérêt, le risque de change, le risque de prix des matières
premières et le risque d'événements géopolitiques.

Le risque de marché est inhérent à toute forme d'investissement et est principalement dû à


l'incertitude et à la volatilité des marchés. Les facteurs qui peuvent influencer le risque de
marché comprennent les conditions économiques générales, les politiques gouvernementales,
les événements mondiaux, les fluctuations des taux de change et les changements dans l'offre
et la demande des actifs.

Les investisseurs peuvent atténuer le risque de marché en diversifiant leurs portefeuilles, en


investissant dans différentes classes d'actifs et en utilisant des stratégies de gestion des risques
telles que la couverture ou l'utilisation de produits dérivés. Cependant, il est important de noter
que même avec des mesures d'atténuation en place, le risque de marché ne peut jamais être
complètement éliminé.

Il est crucial pour les investisseurs de comprendre et d'évaluer le risque de marché associé à
leurs investissements potentiels. Cela peut être fait par le biais d'une analyse approfondie des
conditions du marché, de l'évaluation des performances passées et des modèles de volatilité,
ainsi que de la consultation d'experts financiers ou de conseillers en investissement.

32
1.2.3 Le risque de liquidité

Le risque de liquidité fait référence à la possibilité de ne pas pouvoir acheter ou vendre un actif
rapidement et à un prix raisonnable en raison de l'absence de liquidité sur le marché. Il peut
entraîner des pertes financières et des difficultés pour les investisseurs et les entreprises.11

1.2.4 Le risque de réputation

Le risque de réputation, également connu sous le nom de risque de réputation d'entreprise, se


réfère à la menace qu'une entreprise ou une organisation subisse des dommages à sa
réputation, à sa crédibilité et à sa confiance de la part de ses parties prenantes, y compris ses
clients, ses investisseurs, ses employés et le public en général.

1.2.5 Le risque juridique

Le risque opérationnel inclus le risque juridique qui se définit comme : le risque de perte
résultant de l’application imprévisible d’une loi ou d’une règlementation, voire de
l’impossibilité d’exécuter un contrat. Il réside dans la possibilité que des procès, des jugements
défavorables ou l’impossibilité d’un droit perturbe ou compromettre les opérations ou la
situation d’un établissement.

1.2.6 Le risque stratégique

Le risque stratégique fait référence à la probabilité d'échec ou de perte découlant d'une mauvaise
prise de décision stratégique ou d'une mise en œuvre inefficace de la stratégie d'une
organisation. Il concerne les risques liés aux choix stratégiques à long terme, tels que l'entrée
sur de nouveaux marchés, le développement de nouveaux produits ou services, la diversification
des activités, la gestion des ressources, l'innovation technologique, les partenariats stratégiques,
etc.

Les risques stratégiques peuvent inclure une mauvaise évaluation des opportunités ou des
menaces du marché, une mauvaise compréhension des besoins des clients, une concurrence
intense, des changements technologiques rapides, une réglementation défavorable, des
problèmes de gestion des talents, des erreurs de planification financière, etc.

11
Financial Risk Management: A Practitioner's Guide to Managing Market and Credit Risk" de Steve L. Allen

33
2 Le risque opérationnel

Nous allons définir et classifier le risque opérationnel, ensuite nous présentons les méthodes
d’identification et d’évaluation de ce risque, puis les méthode utiliser par les banques.

2.1 Définition des risques opérationnels

Les risques opérationnels font référence aux pertes potentielles découlant des processus
internes, des systèmes, des pratiques, du personnel ou d'événements externes dans une
institution financière. Ces risques peuvent entraîner des pertes financières, des atteintes à la
réputation, des litiges juridiques, ou encore des dysfonctionnements opérationnels.

La définition des risques opérationnels peut varier légèrement selon les sources et les
institutions. Cependant, une définition couramment acceptée est celle fournie par le Comité de
Bâle, qui définit les risques opérationnels comme étant "le risque de pertes découlant de
processus internes inadéquats, d'erreurs humaines, de systèmes inadéquats ou d'événements
externes".12

2.2 Impacts des risques opérationnels sur les banques au Maroc

Les risques opérationnels peuvent avoir des répercussions importantes sur les banques au
Maroc. En raison de la nature complexe et interconnectée des opérations bancaires, les risques
opérationnels peuvent se propager rapidement et causer des pertes financières considérables.
Voici quelques impacts clés des risques opérationnels sur les banques marocaines :

2.2.1 Pertes financières :

Les risques opérationnels peuvent entraîner des pertes financières importantes pour les banques.
Cela peut inclure des pertes liées à des erreurs de traitement, des fraudes internes ou externes,
des pertes opérationnelles liées à des événements exceptionnels tels que des catastrophes
naturelles, ainsi que des pertes liées à des litiges juridiques.

12 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. (2003). Accord de Bâle II : Le Cadre opérationnel.

34
2.2.2 Réputation :

Les risques opérationnels peuvent endommager la réputation d'une banque. Les défaillances
opérationnelles telles que les pannes systèmes, les retards dans le traitement des transactions ou
les violations de la confidentialité des données peuvent nuire à la confiance des clients et des
investisseurs. Cela peut entraîner une perte de clientèle et une diminution de l'attrait pour de
nouveaux investisseurs.

2.2.3 Conformité réglementaire :

Les risques opérationnels non maîtrisés peuvent entraîner des problèmes de conformité
réglementaire pour les banques au Maroc. Les organismes de réglementation exigent que les
banques mettent en place des mesures de contrôle adéquates pour atténuer les risques
opérationnels. Le non-respect des réglementations peut entraîner des amendes, des sanctions
réglementaires et des restrictions commerciales.

2.2.4 Continuité des activités

Les risques opérationnels peuvent perturber la continuité des activités bancaires. Les
interruptions de la chaîne d'approvisionnement, les pannes informatiques, les catastrophes
naturelles ou les crises de sécurité peuvent entraîner des arrêts temporaires ou prolongés des
opérations bancaires. Cela peut entraîner une perte de revenus, des retards dans les services
aux clients et une diminution de la productivité.

2.3 Typologies des risques opérationnels

Les risques opérationnels peuvent être regroupés en différentes typologies pour mieux les
comprendre et les gérer. Voici quelques-unes des typologies courantes des risques
opérationnels :

2.3.1 Risques liés au personnel :

Ces risques sont associés aux actions ou aux erreurs du personnel d'une organisation. Ils
peuvent inclure des erreurs de traitement, des comportements frauduleux, des problèmes de
recrutement et de rétention du personnel, ainsi que des conflits d'intérêts.

35
2.3.2 Risques liés aux processus :

Ces risques sont liés aux déficiences ou aux défaillances dans les processus opérationnels
d'une organisation. Ils peuvent inclure des erreurs de saisie de données, des retards dans le
traitement des transactions, des lacunes dans les contrôles internes, ainsi que des problèmes de
conformité réglementaire.

2.3.3 Risques liés aux systèmes :

Ces risques concernent les défaillances techniques ou les vulnérabilités des systèmes
informatiques utilisés par une organisation. Ils peuvent inclure des pannes de serveurs, des
cyberattaques, des problèmes de sécurité des données, ainsi que des erreurs de
programmation.

2.3.4 Risques liés aux événements externes :

Ces risques sont associés à des événements extérieurs à l'organisation qui peuvent perturber
ses opérations. Ils peuvent inclure des catastrophes naturelles, des changements
réglementaires, des fluctuations économiques, des problèmes de fournisseurs, ainsi que des
crises politiques ou sociales.

2.3.5 Risques liés à la chaîne d'approvisionnement :

Ces risques sont liés à la dépendance d'une organisation vis-à-vis de ses fournisseurs ou de sa
chaîne d'approvisionnement. Ils peuvent inclure des ruptures d'approvisionnement, des retards
dans la livraison des produits ou des services, ainsi que des problèmes de qualité des produits
fournis.13

13
Comité de Bâle, Extrait du texte règlementaire définitif- « Convergence internationale de la mesure et des
normes de fonds propres ».

36
Personnes
• Fraude
• Absences
• Mouvements sociaux

Système Processus
• Pannes ou défaillance • Opérations non
de système Risque Opérationnel conformes
• Failles de sécurité des • Erreurs de saisie
systèmes

évènements extérieurs
• Fraude externe
• Catastrophes
• Règlementation
• Contrats
• Terrorisme

Figure 1: les grandes catégories de bâloises avec des exemples.

37
Section 2 : La mesure et la quantification des risques opérationnels :

Les risques opérationnels sont naturellement difficiles à identifier et à évaluer. Le risque de


crédit est le plus important pour une banque, devant le risque opérationnel et le risque de
marché. Cependant, le coût du risque opérationnel est considérable et peut représenter une part
importante du Produit Net Bancaire pour certaines activités. Aujourd’hui, la gestion du risque
opérationnel est très qualitative.

Cependant, les approches quantitatives, également connues sous le nom de méthode de


distribution des pertes (LDA), sont de plus en plus importantes, en particulier depuis
l'introduction des systèmes de collecte de pertes. Selon Bâle II, la mesure du risque opérationnel
se traduit par une valeur en risque, qui est similaire à celle qui est calculée dans les domaines
du risque de marché et du risque de crédit.

Par conséquent, elle doit couvrir à la fois les pertes attendues et les pertes inattendues.
Cependant, en principe, seules les pertes exceptionnelles sont couvertes par les fonds propres
réglementaires, tandis que les pertes moyennes sont censées être couvertes par des provisions
ou imputées sur le résultat courant. Trois méthodes distinctes sont proposées par le Comité de
Bâle pour déterminer le capital réglementaire (ou exigence de fonds propres) au titre du risque
opérationnel. (figure 1):

Exigence de qualité de la gestion du risque

Approche Approche Approche


indicateur mesure
standard avancée
de base
(BIA) (SA) (AMA)

Niveau de fonds propre exigés

Figure 2 :les approches de calcul des FP selon la qualité de GR et le niveau de FP exigés

Les banques ont la possibilité de choisir celle qui leur semble la plus adaptée à leur activité
particulière, ainsi qu'à leur capacité générale d'action. Il est important pour elles de s'assurer

38
qu'elles ont tous les moyens nécessaires pour mettre en œuvre la solution choisie. Chacune de
ces trois techniques est en effet de plus en plus sophistiquée.

1 L’approche indicateur de base (Basic Indicator Approach ou BIA)


Compte tenu de son caractère très simple, cette méthode ne nécessite aucun critère d'éligibilité
pour son application. Elle implique l'application d'un pourcentage fixe (Alpha) à un indicateur
qui représente l'exposition potentielle aux risques opérationnels. Le produit annuel brut moyen
des trois dernières années est l'indicateur considéré dans ce cas.

• Capital requis : FPRO= α. PNBtot


• α = 15%
Cette méthode simple ne peut être utilisée qu'à des entreprises de petite taille ou avec une
activité réduite et des risques limités. En réalité, elle ne permet pas une gestion efficace des
risques, mais elle permet à ces entreprises plus petites de ne pas avoir à mettre en place un
dispositif qui serait inapproprié à leur activité.
L'indicateur de référence pour calculer l'exigence de fonds propres au titre du risque
opérationnel est la somme algébrique :
• des intérêts perçus et produits assimilés,
• des intérêts versés et charges assimilées,
• des revenus de titres,
• des commissions perçues,
• des commissions versées,
• du résultat provenant des opérations financières,
• des autres produits d’exploitation.
Pour simplifier, on parle souvent du PNB (Produit net bancaire).

2 L’approche standardisée (Standardised Approach ou SA).14

La demande est basée sur les produits nets des huit lignes métier de la banque, multipliés par
un facteur de pondération qui reflète le risque associé à l'activité fourni par le régulateur. Il

existe des critères d'éligibilité qui reflètent la qualité du système de gestion des risques et de

14
Jimenez Ch. ; Merlier P. ; Chelly D. « Risques opérationnels, de la mise en place du
dispositif à son audit », éditeur Revue Banque 2008.

39
suivi des données de perte.

existe des critères d'éligibilité qui reflètent la qualité du système de gestion des risques et de
suivi des données de perte.

Capital requis: FPRO = ∑ ßi. PNBi (Tableau 8 : les lignes de métier et les coefficients)

Tableau 2: les lignes de métier et les coefficients

Business lines Activités Coefficient ßi (%)

Financement des Fusions/acquisitions, émissions, privatisation, dette


18%
entreprises publique, syndication, titrisation
Négociation et vente Négociation sur marchés de capitaux (actions, 18%
institutionnelle obligations), marché monétaire (prêts/emprunts)...

Paiements et Paiements domestiques, transferts de fonds, 18%


règlements règlements interbancaires, compensation,
correspondant banking
Service d’agence Conservations de titres, service aux émetteurs, 15%
prêts de titres
Banque commercial Effets de commerce, financement export, 15%
commerce international, financement de projets,
leasing, factoring
Gestion d’actifs Gestion de fonds sous toutes ses formes 12%
(public/privé, retail/institutionnel, côté/non
côté....)
Courtage de détail Traitement des ordres et services associés 12%

Banque de détail Dépôts, prêts, cartes bancaires, services bancaires, 12%


conseils financiers, banque privée, gestion de
fortune, garanties

Ce facteur de pondération est généralement fixé afin d'encourager les entreprises à mettre en
place un système de gestion des risques conforme au système AMA.

L'exigence de fonds propres au titre du risque opérationnel est la moyenne sur 3 ans des
indicateurs d'exigence de fonds propres calculés chaque année sur l'ensemble des lignes
d'activité. Le comité de Bâle an établi les coefficients à la suite des diverses études d'impact
menées ces dernières années. Une ligne d'entreprise dont le calcul est négatif peut se compenser

40
avec d'autres lignes dont le calcul est positif. Si le total est négatif, il n'y aura aucune
consommation de fonds propres retenus. L'ensemble des établissements doivent utiliser cette
méthode par défaut.

3 Les mesures dites avancées (Advanced Measurement Approach ou


AMA).

• Le Comité de Bâle propose plusieurs alternatives au sein du régime AMA :


Une méthode RDCA (Risk Drivers and Controls Approach), anciennement dénommée
Scorecard,
• L’analyse des scénarios ou sbAMA (Scenario-based AMA),La méthode LDA (Loss
Distribution Approach = Approche de Distribution de perte), la plus sophistiquée au
plan technique.

La pratique de chacune de ces méthodes est soumise au respect d’un ensemble de critères
qualitatifs, notamment en termes d’évaluation du risque opérationnel et de procédure de
collecte des données de perte. C’est là leur dénominateur commun. Sur le fonds, la
différence concerne essentiellement le type d’information privilégié dans le calcul du
capital réglementaire. La méthode LDA s’appuie sur un historique de données de perte,
tandis que la sbAMA cherche à définir des scénarios prospectifs (‘what-if’ scenarios). La
valeur en risque est ensuite calculée par une méthode de Monte Carlo.

3.1 La méthode RDCA :

La méthode RDCA (ex approche Scorecard) procède par une série de questions pondérées, dont
certaines peuvent s’apparenter à des scénarios. Un score est déterminé sur la base des réponses
obtenues, qui va permettre d’éclater le capital réglementaire total entre les différentes lignes
d’activités. Le Comité de Bâle n’a fourni aucune formulation mathématique pour cette
approche. Néanmoins, les groupes de travail au sein des banques ont proposé́ des formules de
calcul du capital réglementaire (K) de la forme :

KScorecard = EIij × ωij × RSij

41
i= la catégorie d’activité et j = le type de risque, la charge en capital (K), avec EI l’indicateur
d’exposition (Exposure Indicator), RS le score de risque (Risk Score) et ω un facteur d’échelle
(Scale Factor).

La méthode RDCA (Risk Drivers and Controls Approach/ Scorecard), par exemple prend en
compte les facteurs de risque opérationnel dont les plus couramment cités sont:

• le niveau de compétence/qualification du personnel


• l’organisation interne/transferts d’information
• l’infrastructure IT (ex, sécurité des systèmes)
• les procédures de contrôle des activités non autorisées,
• les mesures de protection contre des catastrophes et autres sinistres
• le respect des obligations légales (ex, conformité, diffusion d’informations et devoir
fiduciaire).

3.2 L’analyse de scénarios : 15

L’analyse de scénarios (sbAMA) est en fait un prolongement de la RDCA. Le risque y est


envisagé comme une combinaison de la sévérité et de la fréquence des pertes potentielles sur
une période donnée. La fréquence et la sévérité (potentielles) de la perte peuvent être mesurées
en unités monétaires et en nombre d’occurrences annuelles.

Les scénarios sont généralement établis à partir des ressources critiques sur lesquelles
s’appuient les différentes lignes d’activité de la banque. Ces ressources correspondent en réalité
aux facteurs de risque opérationnel. Parmi les plus courants, on recense le niveau de
compétence/qualification du personnel, l’organisation interne/transferts d’information,
l’infrastructure IT (ex : sécurité des systèmes), les procédures de contrôle des activités non
autorisées/vol et fraude/erreurs non intentionnelles (ex: saisie, exécution et suivi des
transactions), les mesures de protection contre des catastrophes et autres, sinistres, ou encore,
le respect des obligations légales (ex : conformité, diffusion d’informations). L’enjeu est alors
de déterminer la façon dont on peut extraire des scénarios une information utile. Par exemple :

15
Frantz Maurer, Les développements récents de la mesure du risque opérationnel

42
• Quelle est la probabilité qu’une ou plusieurs de ces ressources ou facteurs de risque
fassent défaut sur un intervalle de temps jugé critique pour la banque ?
• Quel impact négatif en résulte ?

3.3 La modélisation LDA :

L’idée générale de la méthode LDA (Loss Distribution Approach = Approche de Distribution


de perte) est de modéliser la perte liée au risque opérationnel pour une période donnée (par
exemple, un an) et d’en déduire la valeur en risque. Frachot et al(2003) proposent de procéder
en cinq étapes pour implémenter cette méthode :

• Estimation de la distribution de sévérité des pertes attendues ;


• Estimation de la distribution de la fréquence des pertes inattendues ;
• Calcul de la charge en capital ;
• Calcul des intervalles de confiance du dispositif ;
• Incorporation des avis d’experts ((Ex. les données externes du Comité de Bâle)

43
Section 3 : La réglementation prudentielle dans le contexte
Marocain

Dans tous les pays, les banques sont confrontées à des risques de plus en plus variés. Depuis
quinze ans, elles ont réfléchi à leurs risques. Depuis plusieurs années, les responsables des
grandes nations, regroupés dans le comité de Bale, ont engagé des discussions avec le secteur
bancaire. Ils essaient de trouver une nouvelle définition des exigences de fonds propres. En juin
2004, les consultations ont abouti à la conclusion d'un accord nouveau nommé "Bale II" qui
sera applicable aux banques du G10 qui ont une vocation internationale. Après la conclusion
de cet accord, le Comité Bale a commencé à examiner l'application de Bale II dans les pays non
membres du G10. Le comité Bale prévoit que l'accord Bale II sera adopté progressivement dans
la plupart des pays, tout comme l'actuel ratio Cooke (Bale I) adopté en 1988 et appliqué dans
environ cent pays.

1 le ratio Cooke/ Bâle I :16

Le ratio prudentiel Cooke17 a été créé en 1988 et est utilisé pour évaluer la solvabilité des
banques et autres établissements financiers. Il a été créé par un groupe de personnes réunis à
Bâle, qui comprenait les banques centrales et les autorités de surveillance des dix pays qui sont
représentés auprès de la Banque des Règlements Internationaux. Il est appelé « ratio de
solvabilité » à l'échelle européenne.

Le calcul est basé sur la proportion des fonds propres (capital pur), des quasi fonds propres
(réserves, certaines provisions et titres subordonnés) et de tous les engagements, pondérés en
fonction de la nature de l'emprunteur. Le ratio Cooke doit respecter deux conditions :

!"#$ &'"&'()
Ratio Cooke = ³ 8%
'*)+,()

16
Dov Ogien, comptabilité et Audit Bancaires, 2e édition, DUNOD, 2008, Page 391 .
17
Le ratio porte le nom du président du comité de Bâle de cette époque.

44
• (fonds propres + quasi fonds propres)/ ensemble des engagements > 8%
• Fonds propres / ensemble des engagements > 4%
Au fil des années, cette version du ratio a montré quelques limites :

• Inadaptation des pondérations forfaitaires face aux bouleversements qu’a connus la sphère
financière depuis 10 ans : explosion des activités de marchés, mise en place de nouvelles
technologies accélérant la circulation de l’argent, naissance de nouveaux instruments,
sophistication juridique des acteurs, etc.
• Non prise en compte du capital économique plus adapté pour mesurer les risques réels que
le simple capital réglementaire.
• Non prise en compte du risque opérationnel.
• Mauvaise prise en compte des risques souverains démontrés par les récentes crises de
certains pays émergents.
Des discussions ont alors été engagées en vue d’une réforme du mode de calcul du ratio
Cooke.

Du ratio Cooke au ratio Donough

!"#$ &'"&'()
Ratio Cooke Ratio Cooke = ³ 8%
'*)+,()

Ratio Mac Dounough (Bâle II)

!"#$ &'"&'()
'*)+,() $( -'é$*/0'*)+,( $( 12'-3é0'*)+,( "&é'2/*"##(4
³ 8%

Figure 3:Du ratio Cook au ration mac donough

45
2 La réforme Mc Donough/Bâle II :

La réforme Bâle II ne modifie pas l'esprit de l'accord initial Cooke, mais l'améliore pour
permettre une gestion plus fine des risques en phase avec l'économie. La date limite pour son
expiration a été établie au 31 décembre 2006 (figure 3).

!"#$ &'"&'()
Ratio Mc Donough = '*)+,() $( -'é$*/0'*)+,( $( 12'-3é0'*)+,( "&é'2/*"##(4 ³ 8%

Trois piliers composent la réglementation Bâle II. (figure 3):

Pilier 1 : Pilier 2: Pilier 3 :


Exigence minimale en Processus de surveillance Discipline du marche
F.P prudentielle

Risque de Risque du Risque


crédit Marché opérationnels

Approche de base Approche standard Approche avancée

Figure 4:Architecture de la réforme Bâle II

2.1 Pilier 1 : Les exigences minimales des fonds propres

Concerne les exigences minimales des fonds propres pour se protéger contre les risques
auxquels elles s'exposent, notamment le risque opérationnel, de crédit et de marché. La
différence entre le ratio de solvabilité du Bâle 1 et Bâle 2 réside dans la prise en considération
du risque opérationnel. Ce pilier repose sur le même principe du premier accord, c’est à dire
que le rapport entre les fonds propres et les engagements doit être au minimum 8%, sauf que
les fonds propres seront répartis sur 3 risques.

L’accord Bâle II propose deux approches pour mesurer le risque crédit :

46
• La méthode standard : Elle consiste à recourir aux organismes de notation externes comme
standard & Poor’s ou Moody's pour évaluer et déterminer le risque d'insolvabilité de la
contrepartie.

• La méthode sophistiquée : contrairement à la méthode standard, la méthode sophistiquée ou


la méthode IRB dépend de la notation interne de la banque concernée pour apprécier le risque
de crédit.

2.2 Pilier 2 :Supervision prudentielle

Le pilier 2 est fondée sur trois principes :


• Les banques doivent mettre en place un processus d’évaluation du capital interne par un
dispositif permettant d’évaluer l’adéquation de leur capital économique à leur profil de risque
et maintenir en permanence le niveau de capital juge approprié.
• Le superviseur mène, à l’aide de ses propres outils, une analyse prudentielle des mécanismes
d’évaluation de la banque et confronte les résultats de son étude avec celle conduite par
l’établissement lui-même. Il peut, le cas échéant, exiger que les fonds propres de l’établissement
soient supérieurs aux exigences minimales.
• Le rôle des superviseurs est avant tout préventif, son action se situe en amont afin d’éviter
que les fonds propres des établissements deviennent inferieurs aux exigences minimales.

2.3 Pilier 3 : Discipline de marché :

L’objectif c’est de renforcer la stabilité́ grâce à une meilleure communication financière pour
favoriser la discipline de marché. A cette fin, les banques doivent communiquer sur les fonds
propres et les règles applicables dans l’allocation, le système de notation interne et la gestion
des risques.

47
Ratio Mc
Ratio Cooke
douough

• Calcul du besoin en fonds


• Calcul du besoin en propres
fonds propres • Contrôle du processus Périmètre de
interne contrôle
• Transparence financière

• Risque crédit
• Risque crédit Périmètre de
• Risque de marché
• Risque de marché risque
• Risque opérationnel

• Pondération forfaitaire
• Pondération forfaitaire • Méthode de calcul interne
Périmètre du
risque

• 3 approches possibles pour le


• Une seule approche possible risque de crédit et le risque Flexibilité
opérationnel

Figure 5:Comparaison Ratio Cooke / Ratio Mc Dounough

3 La transposition de Bâle II au niveau Marocain :

Pour la transposition de Bâle II, Bank Al Maghreb a adopté́ une démarche pragmatique et
progressive qui tient compte de la structure du système bancaire et répond le mieux possible à
ses besoins. Cette démarche est de nature à inciter à adopter les meilleures pratiques en matière

48
de gestion des risques et est ouverte sur les différents approches de calcul des exigences en
fonds propres, proposées par le Comité de Bâle.

Les travaux préparatoires de la mise en œuvre des dispositions du Nouvel accord ont été
structures dans le cadre de six commissions techniques mixtes constituées de représentants de
Bank Al-Maghreb et des banques, avec la présence d’un représentant du Ministère des finances.

Chacune de ces commissions techniques a été chargée de l’examen d’un aspect particulier du
nouveau dispositif (risques de crédit, risques de marché, risques opérationnels, pilier 2, pilier 3
et relation Bâle II et normes IFRS). Les travaux de ces commissions techniques se sont déroulés
conformément au planning établi par Bank Al-Maghreb.

Les propositions des commissions techniques sont validées par un comité de pilotage, composé
de responsables de la Direction de la Supervision Bancaire et des Directions Générales des
banques.

L’adoption des approches standards au titre des risques de crédit, de marché et opérationnels
par les principales banques marocaines est effective depuis le deuxième semestre de l’année
2007, conformément au planning prévu initialement. Les premiers reporting ont été réalisés sur
la base des comptes arrêtés au 30 juin 2007 et au 31 décembre 2007.

Il est à souligner que certaines banques continueront à adopter Bâle I aménagé pour l’intégration
des risques de marchés pendant une période transitoire, mais devront toutes se conformer aux
dispositions de Bâle II, selon des plans d’action établis en concertation avec Bank Al-Maghreb.
La mise en œuvre du pilier II et du pilier III, dont le champ d’application est étendu à l’ensemble
des banques, est déjà entamé d’une manière progressive depuis juin 2007.

Les circulaires de Bank ALMAGHRIB relatives à la gestion des risques et spécialement au


risque opérationnel sont comme suit :

• La Circulaire de Bank Al-Maghreb N°40/G/2007 du 2 août 2007 relative au Contrôle


interne des établissements de crédit et organismes assimilés qui fixe les conditions dans
lesquelles ces établissements doivent se doter d’un système de contrôle interne. Au niveau
de cette circulaire, il y a le dispositif de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques
soit de crédit, de marché et opérationnel

49
• Circulaire 26/G/2006: Exigences en fonds propres (risques crédit, marché et
opérationnels)16 : La circulaire n° 26/G/2006 relative aux exigences en fonds propres portant
sur les risques de crédit, marché et opérationnels transpose les normes du nouvel accord sur
les fonds propres publié en 2004 par le comité de Bâle, actualisé en novembre 2005. Cette
circulaire définit les modalités de calcul des actifs pondérés au titre de ces risques ainsi que
les exigences en fonds propres nécessaires à leur couverture.
• La Directive N° DN29/G/2007 du 13 avril 2007 relative au dispositif de gestion des risques
opérationnels : Elle définit les risques opérationnels, décrit le système d’identification, de
mesure, de suivi, de maîtrise et d’atténuation des risques opérationnels (Pilier I et Pilier II),
et enfin, elle Fixe les modalités de contrôle du système de gestion des risques opérationnels
et les reporting périodiques à adresser à BAM (Pilier III).

(Source : Recueil des textes législatifs et réglementaires régissant l’activité des établissements
de crédit et organismes assimilés, Bank AL-MAGHRIB, version 10-02-2012)

Nous constatons donc le premier pilier du nouveau dispositif de fonds propres peut apporter
de grands avantages en aidant les banques et les autorités de contrôle à gérer les risques et à
renforcer la stabilité́ .
En outre, la reconnaissance et la révision profonde du traitement du risque opérationnel, et
son inclusion dans les exigences réglementaires constitue la grande nouveauté de l'accord de
Bâle II.

4 Bâle ӀӀӀ

En 2010, a été crée Bâle ӀӀӀ en réponse à la crise financière qui a suivi la faillite de la banque
américaine Lehman Brother. Cette crise a montré que les ratios de solvabilité n’étaient pas
suffisants. La titrisation et les prises des risques excessives des banques les ont dépassées.
Plus précisément les normes de Bâle III avaient comme objectif :18

• La réponse à la crise financière

• L’amélioration de la gestion de la liquidité des banques à travers la mise en place d'un

18
Catherine karyotis « l’essentiel de la banque » les carrées 2021 page 90 et 91.

50
ratio de liquidité à court terme LCR « Liquidity Coverage Ratio » et un ratio de

liquidité à long terme NSFR « Net Stable Funding Ratio » ;

• L’augmentation des fonds propres des établissements de crédit.

5 La réglementation de BAM
Bank Al Maghrib exerce le privilège d’émission ; veille à la stabilité de la monnaie et de sa
convertibilité ;développe le marché monétaire en relation avec la stabilité de la monnaie et
assure sa régulation ; gère les réserves publiques de change et met en œuvre la politique de
change conformément aux orientations du ministère de finance; s’assure du bon fonctionnement
du système bancaire ;assure le rôle de banquier et d’agent financier du trésor et établit les
statistiques sur la monnaie et le crédit. Pour se prémunir contre le risque, la BAM à mise en
place certaines règles à respecter :

• Le coefficient minimum de solvabilité :« Les établissements sont tenus de respecter en


permanence, sur base individuelle et/ou consolidée, un coefficient minimum de solvabilité
défini comme étant un rapport minimum de 10% entre d'une part, le total de leurs fonds propres
et d'autre part, le total de leurs risques de crédit et de marché pondérés ».19

• Les exigences en fonds propres : « Les exigences en fonds propres au titre du risque de crédit
doivent être en permanence égales ou supérieures à 95%, 90% et 80% des exigences en fonds
propres telles qu’elles auraient été calculées conformément aux dispositions de la circulaire
n°26/G/2006, telle que modifiée, relative aux exigences en fonds propres portant sur les risques
de crédit, de marché et opérationnels des établissements de crédit selon l’approche standard, à
la même date d’arrêté et ce, respectivement lors de la première année, la deuxième année et la
troisième année après le passage à l’approche notations internes. ».20

• Politique de provisionnement : Pour se protéger contre les risques d'insolvabilité liés à la


défaillance de leurs clients débiteurs, les banques doivent respecter les règles de
provisionnement. « La classification des crédits doit mener 43 à la constitution des provisions
égales, au seuil minimum, soit respectivement 20%, 50% et 100% de leurs montants ».21

19
Article 2 du circulaire n°25/G/2006 du 5 décembre 2006
20
Article 7 du circulaire n°8/G/2010 du 3 décembre 2010
21
La circulaire n°19/G/2002

51
Chapitre III: Évaluation de la gestion des
risques opérationnels

52
Section 1 : Les approches de calcul des exigences des fonds propres
en matière de RO selon BAM

Pour couvrir les risques opérationnels, les établissements de crédit sont tenus de calculer
l’exigence en fonds propres nécessaire et ses établissements ont le choix entre trois types
d’approches selon la circulaire N°26 /G/2006 et la circulaire N°08/G/2010 de Bank AL-
MAGHIB : Approche indicateur de base, Approches standards, Approche de mesure avancée.
Le choix de l’une des deux dernières approches est conditionné par l’autorisation préalable de
Bank AL-Maghreb.

1 Approche indicateur de base :22

Selon la circulaire N°26/G/2006, le calcul de l'exigence en fonds propres par l'approche


indicateur de base est égal à 15 % de la moyenne du PNB calculée sur trois ans. Cette moyenne
est calculée à partir des trois derniers Produits Net Bancaires calculés sur une période d'un an,
arrêtés à la fin de juin ou de décembre de chaque exercice. Dans le calcul de cette moyenne,
seuls les PNB positifs sont pris en compte.

2 Les Approches standards :23

Les deux méthodes intermédiaires sont considérées comme un passage à une méthode distincte
de crédit. Ces approches reposent sur la division des activités de l'entreprise en huit lignes de
métier, comme indiqué dans le tableau suivant. Ces approches sont les suivantes :

2.1 Approche standard

Pour mettre en œuvre cette stratégie, les entreprises doivent diviser leurs activités en huit lignes
de métier distinctes. La moyenne annuelle des exigences en fonds propres de toutes les lignes
de métier est égale à l'exigence globale en fonds propres. La quantité de fonds propres
nécessaire pour une année spécifique est égale à la somme des produits nets bancaires positifs
ou négatifs des huit lignes de métiers, multipliés par le coefficient de pondération approprié.
Lorsque l'exigence est négative pour une année spécifique, elle est considérée comme la valeur

22
La circulaire de Bank al Maghreb N°26/G/2006
23
La circulaire de Bank al Maghreb N°26/G/2006

53
nulle. Les recommandations de Bank AL-MAGHRIB en matière de gestion des risques
opérationnels doivent être respectées avant l'application de cette approche standard. (Tableau
2)

Lignes de Financement Activités de Banque de Banque Paiement et Courtage de Service Gestion


des marché détail commerciale règlement détail d’agence d’actifs
métiers
entreprises

Coefficient 18% 18% 12% 15% 18% 12% 15% 12%


de
pondération

2.2 Approche standard alternative

Selon cette approche, l'exigence en fonds propres est égale à la somme des exigences en fonds
propres des lignes de métier « banque de détail » et « banque commerciale » ainsi que de celles
des six autres lignes de métier. La demande de fonds propres pour les secteurs de la banque de
détail et de la banque commerciale est comparable à la moyenne sur trois ans des encours de
crédit brut pondérés par 15 % et multipliés par 0,035. Cette moyenne est calculée sur la base
des trois derniers crédits en cours sur une période d'un an, arrêtés à la fin de juin ou de décembre
de chaque exercice.

Les six autres lignes de métiers nécessitent une quantité de fonds propres équivalente à la
moyenne du produit net bancaire correspondant à ces lignes de métiers sur trois ans, avec un
coefficient de pondération de 18 %. La moyenne est calculée en fonction des trois derniers
produits nets bancaires calculés sur une période d'un an, arrêtés à la fin de juin ou de décembre
de chaque exercice.

3 Approche par mesure avancée (AMA) : 24

S'ils répondent aux conditions minimales suivantes, les établissements de crédit peuvent utiliser
cette méthode (AMA) basée sur leurs propres systèmes de mesure pour calculer les exigences
en fonds propres au titre des risques opérationnels :

24
La circulaire de Bank al Maghreb N°08/G/2010

54
• Respecter les exigences qualitatives et quantitatives minimales.

• Démontrer que le système de mesure des risques opérationnels est conçu et utilisé de manière
saine et fiable et qu’il est adapté́ à l’environnement opérationnel et de contrôle ;

• Appliquer l’approche par mesure avancée l’AMA de manière effective pendant une période

d’au moins un an, dans le cadre de la gestion interne des risques.

3.1 Les exigences qualitatives minimales:

• assumer des responsabilités dans le processus de gestion des risques opérationnels ;


• Disposer d’une fonction chargée de la gestion des risques opérationnels indépendante des
unités opérationnelles ;
• Mettre en place un système de gestion des risques opérationnels qui repose sur des principes
sains et mis en œuvre de manière intègre ;
• Intégrer les résultats de l’AMA dans la gestion des risques ;
• Élaborer des reporting qui incluent les expositions aux risques opérationnels et les pertes

subies ;

• Constituer une documentation exhaustive décrivant les principes et processus de gestion des
risques opérationnels et les techniques de mesure utilisées ;
• Alimenter le système de mesure des risques opérationnels par des données fiables,
cohérentes et exhaustives ;

• Mettre en place un dispositif de validation des systèmes de gestion et de mesure des risques
opérationnels et procéder leur examen périodique par l’audit interne.

3.2 Les exigences quantitatives minimales :


3.2.1 Exigences générales :

Le système de mesure des risques opérationnels doit être documenté, cohérent et d’une
granularité suffisante. Ce système doit appréhender les différents types d’événements
générateurs de pertes et permettre de couvrir toutes les pertes sur un intervalle de confiance de
99,9% et sur un horizon d’un an. Le calcul des exigences en fonds propres au titre des risques
opérationnels porte sur les pertes inattendues et les pertes attendues, lorsque celles-ci ne sont
pas couvertes.

55
3.2.2 Exigences des données internes :

les établissements de crédit se dotent d’un dispositif de collecte de données internes de pertes,
puis d’un historique de données internes de pertes d’au moins cinq ans (Bank AL-Maghreb peut
autoriser à utiliser des données couvrant une période de trois ans seulement, jusqu’à̀ la
constitution de l’historique minimum de cinq ans), et d’une procédure documentée pour évaluer
la pertinence des données internes de pertes.

3.2.3 Exigences des donnés externe :

utiliser les données externes principalement pour prendre en compte les événements
exceptionnels générateurs de pertes potentiellement sévères.

3.2.4 Exigence des analyses des scénarios :

utiliser les résultats des analyses de scénarios basées sur les avis d’experts pour évaluer leurs
expositions aux évènements exceptionnels pouvant générer des pertes sévères. Ils doivent
régulièrement valider et ajuster leurs évaluations par rapport aux pertes réelles, afin d’assurer
la fiabilité de ces scénarios.

3.2.5 Exigence des facteurs d’environnement internes :

mettre en place une méthodologie pour prendre en compte les facteurs de l’environnement
opérationnel et de contrôle interne susceptible de modifier le profil des risques. Ils affectent à
chaque facteur une pondération, sur la base de l’avis des experts des secteurs d’activité
concernés. Le processus de prise en compte de ces facteurs et de leurs résultats est régulièrement
validé et évalué par comparaisons aux donnés internes et externes de pertes.

Lorsque Bank AL-MAGHRIB juge qu’un établissement ne respecte plus les exigences
minimales ci-dessus, elle peut refuser de continuer à utiliser l’AMA pour une partie ou pour
l’ensemble de ses activités et lui demander d’adopter soit l’approche indicateur de base soit les
approches standards. Les établissements qui adoptent l’AMA ne peuvent plus revenir à
l’approche indicateur de base ou aux approches standards à moins que Bank AL Maghreb n’ait
retiré son autorisation pour l’application de la première approche ou qu’ils présentent un motif
dûment justifié.

56
Section 2 : Évaluation de la démarche de gestion des risques
opérationnels

L'objectif de cette analyse est de déterminer à quel point le dispositif actuel est conforme aux
exigences réglementaires. Les critères de l'évaluation proviennent des documents du comité de
Bâle et ont été repris par BAM. Les critères d'évaluation s'appliquent à tout le dispositif, y
compris les aspects organisationnels et les outils de gestion des RO.

1 Les exigences règlementaires :


1.1 Système d’identification et de mesure des risques opérationnels :25

Pour identifier et évaluer leurs risques opérationnels les établissements peuvent recourir aux
techniques suivantes :

1.1.1 Auto-évaluation (control self assessment) :

Les opérations et les activités de l'entreprise sont évaluées en examinant un ensemble de points
qui pourraient être vulnérables aux risques opérationnels. Les différents types d'exposition aux
risques opérationnels sont classés à l'aide d'une matrice de scoring qui prend en compte les
outils utilisés pour réduire ces risques. La matrice en question permet de recenser les risques
associés à une activité spécifique et de convertir les évaluations qualitatives en mesures
quantitatives.

1.1.2 Cartographie des risques :

Les diverses unités, fonctions organisationnelles et chaînes d'opérations sont divisées en


catégories de risques opérationnels dans le cadre de ce processus. Cela permet à l'organe de
direction d'identifier les zones de risques et d'établir des priorités pour les actions à
entreprendre.

25
La circulaire de Bank al Maghreb n°29/G/2007.

57
1.1.3 Indicateurs de risque :

Les indicateurs de risque (nombre d'opérations non exécutées, mobilité des effectifs, fréquence
et/ou gravité des erreurs et omissions) sont établis sur la base de statistiques et/ou de diverses
mesures, souvent à caractère financier, et donnent une idée de l'exposition de l'entreprise aux
risques opérationnels.

1.2 Suivi des risques opérationnels : 26

Les établissements utilisent un outil de suivi des pertes opérationnelles et des indicateurs
d'alerte avancés (KRI) pour identifier les sources potentielles de risques opérationnels. En
général, ces indicateurs incluent des seuils dont le dépassement déclenche des mesures
préventives. Le suivi des risques opérationnels doit faire partie de l'activité de l'entreprise. La
fréquence de ce suivi est adaptée aux risques et à la nature et à la fréquence des changements
dans l'environnement opérationnel.

Les rapports sur les risques opérationnels sont rédigés régulièrement par les départements de
l'entité (chargé des risques opérationnels, audit, unités opérationnelles, etc.). Les données
internes et les informations externes relatives aux événements et conditions susceptibles
d'influencer le processus de décision sont incluses dans ces rapports. Pour s'assurer de
l'exhaustivité et de la fiabilité de ces rapports, l'organe de direction vérifie régulièrement la
rapidité, l'exactitude et la pertinence des systèmes de reporting et des contrôles internes. Les
établissements mettent en place des processus et procédures de contrôle et un système
garantissant la conformité des opérations à un ensemble de politiques internes dûment
documentées. Les politiques et les procédures doivent être soutenues par une culture de contrôle
forte qui favorise la mise en œuvre de pratiques de gestion des risques opérationnels saines.

1.3 Maîtrise et atténuation des risques opérationnels : 27

Les établissements veillent à adopter des pratiques internes visant à assurer la maîtrise et
l’atténuation des risques opérationnels, telles que :

26
La circulaire de Bank al Maghreb n°29/G/2007.

27
La circulaire de Bank al Maghreb n°29/G/2007.

58
• Le suivi attentif du respect des limites et seuils de risque fixés ;
• La sécurisation de l’accès aux patrimoines et archives de l’établissement et de leur
utilisation ;
• La mise à niveau des compétences et de la formation des agents ;
• L’identification des activités et produits dont le rendement paraît disproportionnée par
rapport à des attentes raisonnables ;
• La vérification et le rapprochement réguliers des opérations et des comptes.

Les politiques de gestion des risques appropriées sont utilisées pour les activités externalistes.
La responsabilité des organes d'administration et de direction ne diminue pas par le recours à
ces activités. Les contrats d'externalisation doivent être solides et reposer sur des accords de
service qui répartissent clairement les responsabilités entre l'entreprise et le prestataire de
service externe.

1.4 Contrôle de système de GRO :28

Les établissements mettent en place un système d'audit interne qui vérifie régulièrement la mise
en œuvre efficace du dispositif de gestion des risques opérationnels au niveau de
l’établissements.

La fonction d'audit interne peut aider les responsables de la gestion des risques opérationnels,
mais elle ne doit pas être chargée de responsabilités directes à cet égard.

28
La circulaire de Bank al Maghreb n°29/G/2007.

59
Section 3 : Une étude comparative entre l’approche forfaitaire et
l’approche SMA : cas de la Banque Centrale Populaire

1 Présentation du banque centrale populaire


Le Groupe Banque Populaire occupe une position importante dans le système bancaire
marocain dont il gère l’actif le plus important. C’est la banque la plus capitalisée grâce
notamment á l’apport de l’Etat.
La Banque populaire, également connue sous le nom de Groupe Banque populaire (GBP) ou
Banque centrale populaire (BCP), est un groupe bancaire et financier marocain. Il est composé
du Crédit populaire du Maroc, de ses filiales spécialisées et de ses fondations. Le Crédit
populaire du Maroc (CPM) est un groupe qui regroupe la Banque centrale populaire (BCP), un
établissement coté en Bourse, ainsi que les Banques populaires régionales (BRP) qui sont au
nombre de dix et ont une structure coopérative.
Depuis le 1er novembre 2018, le PDG de la Banque populaire est Mohamed Karim Mounir.

2 Étude comparative entre l’approche forfaitaire et l’approche SMA


Afin de mieux comprendre l’impact qu’aurait la mise en place de l’approche SMA sur les
banques marocaines, on a réalisé une étude sur la Banque Centrale Populaire (BCP), pour la
période allant de 2018 à 2022. Cette étude a porté sur la comparaison de la charge en capital au
titre du risque opérationnel dégagée par la BCP pendant les trois années, avec une simulation
de la charge en capital au titre du même risque calculée à travers la SMA.
Pour ce faire, on a tout d’abord repris les éléments qui rentrent dans le calcul de l’indicateur
d’activité (BIC), et qui sont donnés par le Comité de Bâle dans le document de finalisation des
accords de Bâle III (BCBS, 2017). Ensuite, on a recueilli les données nécessaires au calcul de
cette composante à partir des données secondaires, publiées dans les rapports d’activités et
rapports de gestion de la BCP. Il s’agit des rubriques figurant dans l’actif et le passif, dans le
compte de résultat ainsi que dans l’état des soldes intermédiaires de gestion. Ces données ont
servi à calculer l’indicateur d’activité (BI), servant à calculer la composante BIC. Ainsi, on a
calculé respectivement les composantes ILDC, SC et FC, dont la somme des moyennes sur les
trois dernières années correspond à l’indicateur d’activité (BI).
Dans le cadre du calcul des exigences en fonds propres au titre du risque opérationnel, la BCP
utilise l’approche des indicateurs de base (BIA). On a relevé́ le montant correspondant à̀ cette
charge en capital donné par cette approche forfaitaire pour les années 2018, 2019, 2020, 2021

60
et 2022, et on l’ a comparé́ aux montants donnés par la simulation de calcul avec l’approche
SMA
Tableau 3:Les actifs pondérés au titre du risque opérationnel de la Banque Populaire de
2018 à 2022 (en millions de dirhams)

Charge en capital Actifs pondérés au titre du Exigences en fonds propres au


risque opérationnel titre du risque opérationnel
Année
2018 25 822 738 2 065 819
2019 22 730 769 1 818 462
2020 35 070 496 2 805 640
2021 34 555 555 2 764 444
2022 37 157 124 2 972 090

Source : Effectué par nos propres soins à partir des résultats annuels de la Banque Populaire

Le tableau ci-dessus représente les montants respectifs relatifs à la charge en capital au titre du
risque opérationnel bancaire de la Banque Populaire pour les années allant de 2018 à 2022. Les
actifs pondérés au titre du risque opérationnel représentent entre 8% et 9% de l’ensemble des
actifs pondérés bancaires de la Banque Populaire. En effet, le risque opérationnel bancaire
représente le risque qui consomme le moins en termes de charge en capital, étant donné que la
plus grande partie est attribuée au risque de crédit. En ce qui concerne le risque de marché, on
lui attribue généralement une part légèrement supérieure à celle attribuée au risque
opérationnel, allant de 10% à 11% de l’ensemble des actifs pondérés. 29

Tableau 4:Les composantes du Business Indicator Component (BIC)


Libellé Formule de calcul
Interest, Lease and Dividends Component (ILDC) Minimum (Absolute Value [Interest income –
Interest expense]; 2.25% *Interest earning assets) +
Dividend income
Services Component (SC) Maximum (Fee income; Fee expense) + Maximum
(Other operating income; Other operating expense)
Financial Component (FC) Absolute value (Net P&L Trading book) + Absolute
value (Net P&L Banking book)

Source : Élaboré par nos propres soins à partir des documents publiés par le Comité de Bâle30

29
les rapports annules publiée par le Groupe BCP pour les années allant de 2018 à 2022.
30
(BCBS, 2017)

61
Afin de faire la simulation de la charge en capital au titre du risque opérationnel avec l’approche
des mesures standardisées (SMA), il convient tout d’abord de calculer ses différentes
composantes, à commencer par la composante BIC. Ainsi, on a regroupé l’intégralité des
éléments qui permettent de calculer la composante BIC dans le tableau ci-dessus, avec le détail
de calcul de chacune d’entre eux.

Tableau 5:Simulation de calcul des différentes composantes du BIC pour la Banque


Populaire (en millions de dirhams)

Composantes ILDC SC FC
Année
2018 5 773 360 704 2 395 970 000 2 489 807 667

2019 6 035 770 073 2 646 955 000 2 533 450 333

2020 7 010 166 395 2 957 331 000 2 754 987 667

2021 7 337 153 143 3 336 945 000 2 880 242 333
2022 7 457 687 076 2 957 331 000 3 129 290 333

source : Calculé par nos propres soins à partir des résultats annuels de la Banque Populaire

Dans le cadre du calcul de la charge en capital au titre du risque opérationnel avec l’ approche
standardisée pour les cinq années retenues, on a eu recours à la composante de l’indicateur d’activité
(BIC) uniquement. A cause du manque de données en termes de pertes

dues au risque opérationnel, on n’a pas pu calculer la composante du Loss Multiplier (LM), qui se base
principalement sur un historique des pertes dues au risque opérationnel. En effet, ces données sont
particulièrement confidentielles et ne sont donc jamais partagées par les banques au niveau des rapports
d’activité ou de gestion.

62
Tableau 6:Récaputulatif des exigences en fonds propres pour le risque opérationnel
obtenues avec les deux approches(BIA et SMA)
Éléments Exigences en Exigences en
fonds propres fonds propres
BI Coeff.BI pour le risque pour le risque Écart Écart

opérationnel opérationnel SMA/BIA en %


Année (BIA) (SMA)
2018 10 659 138 371 15% 1 598 870 756 2 065 819 040 466 948 284 -23%

2019 11 216 175 406 15% 1 682 426 311 1 818 461 520 2 033 151 071 -7,5%

2020 12 567 549 395 15% 1 885 132 409 2 805 640 000 920 507 691 -33%

2021 13 554 340 476 15% 2 033 151 071 2 764 444 400 731 293 329 -26,5%

2022 14 327 401 743 15% 2 149 110 261 2 972 090 000 920 507 591 -28%

Source : Calculé par notre soins à partir des résultats annuels de la Banque Populaire

Le tableau ci-dessus récapitule les calculs effectués afin de faire une comparaison entre
l’approche utilisée actuellement par la Banque Populaire pour quantifier le risque opérationnel,
en l’occurrence l’approche des indicateurs de base (BIA) et la nouvelle approche standardisée
récemment introduite par le Comité de Bâle.

Dans ce sens, on a calculé l’indicateur d’activité (BI) à travers le tableau détaillé donné par le
Comité de Bâle . Le résultat du calcul a montré qu’en se basant sur la composante (BIC), la
BCP obtiendrait une charge en capital au titre du risque opérationnel inférieure à celle donnée
par l’approche indicateur de base (BIA). Ainsi, en utilisant l’approche SMA, on constate une
baisse de 23% pour l’année 2018, de 7% pour l'année 2019, de 33% pour l’année 2020, de
26,5% pour l’année 2021 et finalement une baisse également pour l’année 2022. En effet, à
travers la simulation de calcul de la charge en capital au titre du risque opérationnel avec
l’approche des mesures standardisées (SMA), on remarque que la Banque Populaire pourrait
immobiliser moins de ressources en capital pour faire face à ce risque. Dans ce sens, cette
nouvelle approche s’avère moins pénalisante que l’ancienne, dans la mesure où l’établissement
bancaire sera amené à moins s’approvisionner en termes de charge en capital. ce qui lui être
très bénéfique.

Toutefois, et compte tenu du manque de données des pertes dues au risque opérationnel, on n’a
pas pu déterminer si la charge en capital calculée par l’approche SMA aurait été suffisante pour
faire face aux pertes réelles ou non. Cette asymétrie d’information se justifie pleinement par le

63
fait que les banques ne disposent pas toujours d’un historique solide et exhaustif des pertes dues
au risque opérationnel. Par conséquent, on constate qu’ au niveau du secteur bancaire marocain,
la quasi-totalité des banques utilisent l’ approche des indicateurs de base pour calculer la charge
en capital au titre du risque opérationnel. Néanmoins, un certain nombre réduit d’établissements
utilise l’approche standard (TSA), ce qui relève toujours des approches forfaitaires. Ainsi, on
n’est jamais passé vers les approches avancées(AMA), qui se basent sur les historiques des
pertes pour élaborer un modèle de quantification propre à la banque. Malgré cette limite, et eu
égard des recommandations du Comité dans le document de 2017 (BCBS, 2017), le Comité a
incité les banques à transposer l’approche des mesures standardisée (SMA) à partir de 2022. En
ce qui concerne les établissements bancaires ne disposant pas encore des moyens et ressources
nécessaires pour concrétiser cette transition, le Comité les a incités à commencer le processus
de passage des approches antérieures vers la nouvelle approche. Cela leur permettrait de
commencer à se familiariser avec les nouvelles procédures de collecte d’information relative aux
pertes opérationnelles d’une part, et de se préparer sur le plan humain et technologique d’autre part.

3 Recommandation

Amélioration de la collecte de données sur les pertes opérationnelles : Étant donné que le
manque de données sur les pertes opérationnelles constitue une limitation, il est recommandé à
la Banque Centrale Populaire de renforcer ses efforts pour collecter et enregistrer de manière
systématique les pertes opérationnelles. Cela permettra d'avoir un historique solide des pertes,
ce qui facilitera l'utilisation d'approches plus avancées, telles que l'approche avancée (AMA), à
l'avenir.

Évolution vers des approches plus avancées : Bien que la plupart des banques au Maroc
utilisent actuellement l'approche des indicateurs de base, il est recommandé à la Banque
Centrale Populaire d'envisager progressivement l'adoption d'approches plus avancées, telles que
l'approche SMA. Cette transition nécessitera des ressources et des moyens supplémentaires,
mais cela permettra à la banque de mieux quantifier les risques opérationnels et d'allouer plus
efficacement les fonds propres.

Préparation humaine et technologique : Étant donné que l'adoption d'approches plus


avancées nécessite des préparatifs humains et technologiques, il est recommandé à la Banque
Centrale Populaire de commencer à se préparer dans ces domaines. Cela peut inclure la
formation du personnel sur les nouvelles procédures de collecte de données et l'investissement

64
dans les infrastructures technologiques nécessaires pour traiter et analyser les informations
relatives aux pertes opérationnelles.

Suivi des recommandations du Comité de Bâle : Il est important de rester à jour sur les
dernières recommandations et directives émises par le Comité de Bâle. La recommandation du
Comité d'adopter l'approche SMA à partir de 2022 doit être prise en compte et suivie. Cela
garantira que la Banque Centrale Populaire est en conformité avec les normes internationales
et bénéficie des meilleures pratiques en matière de gestion des risques opérationnels.

Collaboration et partage des bonnes pratiques : Il peut être bénéfique pour la Banque
Centrale Populaire de collaborer avec d'autres institutions financières et de partager les bonnes
pratiques en matière de gestion des risques opérationnels. Cela permettra d'apprendre des
expériences des autres et d'adopter les approches les plus efficaces dans le contexte spécifique
de la banque.

65
Conclusion
ce mémoire a mis en évidence l'importance de la gestion des risques opérationnels dans le
secteur bancaire marocain. Les banques marocaines ont fait face à des changements significatifs
au fil des ans, tant sur le plan réglementaire que technologique, ce qui a nécessité une adaptation
continue de leurs pratiques de gestion des risques.
La réglementation prudentielle mise en place par la Banque Al-Maghrib a joué un rôle clé dans
la promotion d'une gestion adéquate des risques opérationnels. Les exigences en matière de
fonds propres ont incité les banques à mettre en place des politiques et des procédures de gestion
des risques solides afin de protéger leur stabilité financière et de maintenir la confiance des
clients et des parties prenantes.
L'évaluation de la gestion des risques opérationnels a permis de mesurer l'efficacité des
pratiques mises en œuvre par les banques. L'approche de calcul des exigences en fonds propres
selon les directives de la BAM a fourni un cadre utile pour évaluer le niveau de capital
nécessaire pour couvrir les risques opérationnels. Cependant, cette évaluation ne doit pas se
limiter à une simple conformité réglementaire, mais doit également prendre en compte les
spécificités de chaque banque et encourager l'adoption de meilleures pratiques.
En somme, il est crucial pour les banques marocaines de continuer à accorder une attention
particulière à la gestion des risques opérationnels. Cela implique d'investir dans des
technologies et des infrastructures robustes, de renforcer les capacités internes en matière de
gestion des risques, et de maintenir une culture d'entreprise axée sur la gestion des risques et la
conformité. En adoptant une approche proactive et en s'adaptant aux évolutions du secteur, les
banques marocaines seront mieux positionnées pour faire face aux défis futurs et assurer leur
succès à long terme.

66
Bibliographie
à Azzouzi, M., & Bouaddi, M. (2019). Aperçu du système bancaire marocain : Structure,
performance et réformes. Journal des Affaires et des Finances.
à BCBS, 2017
à Catherine karyotis « l’essentiel de la banque » les carrées 2021 page 90 et 91.
à Circulaires de Bank AL Maghreb N°26 /G/2006, N°08/G/2010, N°40/G/2007 et N°
DN29/G/2007
à Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. (2003). Accord de Bâle II : Le Cadre opérationnel.
à Comité de Bâle, Extrait du texte règlementaire définitif- « Convergence internationale de la
mesure et des normes de fonds propres ».
à Dov Ogien, comptabilité et Audit Bancaires, 2e édition, DUNOD, 2008, Page 391 .
à Dov Ogien, comptabilité et Audit Bancaires, 2e édition, DUNOD, 2008, Page 409.
à Financial Services Authority (FSA). (2003). Integrated Risk Management: FSA. London,
UK. 1.1.2.
à Frantz Maurer, Les développements récents de la mesure du risque opérationnel
à Jezzini M. doctorant ; Revue de la littérature : risque opérationnel :, janvier 2005
à Jimenez Ch. ; Merlier P. ; Chelly D. « Risques opérationnels, de la mise en place du
dispositif à son audit », éditeur Revue Banque 2008.
à La circulaire n°19/G/2002
à les rapports annules publiée par le Groupe BCP pour les années allant de 2018 à 2022.
à Pirus Jean-François « L’analyse des risques opérationnels : un enjeu qui dépasse le secteur
bancaire » ,2004.
à Rapport d’activité annuel de BANK ALMAGHRIB 2010
à Rousse PH. « Les risques opérationnels d’un assureur vie » École nationale d’assurance,
Thèse professionnelle, soutenue en avril 2009.
à Steve L. Allen Financial Risk Management: A Practitioner's Guide to Managing Market
and Credit Risk

Webographie

à www.bkam.ma
à www.gbp.ma

67
Tables des matières
Remerciement ............................................................................................................................. 2
Dédicace ..................................................................................................................................... 4
Sommaire .................................................................................................................................... 5
Liste des abréviations : .............................................................................................................. 6
La liste des figures...................................................................................................................... 8
La liste des tableaux ................................................................................................................... 8
Résumé ....................................................................................................................................... 9
Abstract .................................................................................................................................... 10
Introduction .............................................................................................................................. 11
Chapitre 1 : Présentation Générale du Secteur bancaire Marocain ....................................... 13
Section 1 : Aperçue historique sur le service bancaire marocain ........................................... 14
1 Définition .......................................................................................................................... 14
2 Les principaux services bancaires marocains ................................................................. 14
2.1 Comptes de dépôt : ................................................................................................... 14
2.2 Prêts et crédits : ........................................................................................................ 14
2.3 Services de paiement : .............................................................................................. 15
2.4 Gestion de trésorerie : .............................................................................................. 15
2.5 Services d'investissement : ....................................................................................... 15
2.6 Services internationaux : .......................................................................................... 15
3 L’organisation bancaire ................................................................................................... 16
4 L'évolution du secteur bancaire marocain au fil du temps .............................................. 16
4.1 Période précoloniale et coloniale ............................................................................. 16
4.2 Indépendance et nationalisation ............................................................................... 17
4.3 Libéralisation et réformes......................................................................................... 17
4.4 Réglementation et supervision renforcées................................................................ 17
5 Catégories d'établissements bancaires au Maroc ............................................................ 18
5.1 Banques commerciales ............................................................................................. 18
5.2 Banques d'investissement ......................................................................................... 18
5.3 Banques participatives (banques islamiques) ........................................................... 19
5.4 Banques de microfinance ......................................................................................... 19
5.5 Banques offshore ...................................................................................................... 19
Section 2 : Réglementation et supervision bancaire au Maroc ............................................... 21
1 Cadre réglementaire du secteur bancaire marocain ....................................................... 21

68
1.1 Loi bancaire marocaine : .......................................................................................... 21
1.2 Réglementations de la Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) : ................. 21
1.3 Conformité aux normes internationales : ................................................................. 21
2 Autorités de supervision bancaire au Maroc ................................................................... 22
2.1 Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) : ..................................................... 22
2.2 Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) : .......... 22
2.3 Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) : ....................................... 22
2.4 Ministère des Finances : ........................................................................................... 22
3 Exigences en matière de fonds propres et de liquidité ..................................................... 23
3.1 Exigences en matière de fonds propres : .................................................................. 23
3.2 Exigences en matière de liquidité : .......................................................................... 23
Section 3 :Innovations technologiques dans le secteur bancaire marocain ............................ 25
1 Introduction aux innovations technologiques dans le secteur bancaire marocain .......... 25
2 Services bancaires mobiles .............................................................................................. 26
2.1 Accès aux comptes et gestion des finances .............................................................. 26
2.2 Paiements mobiles et solutions sans contact ............................................................ 27
3 Fintech et innovation financière ...................................................................................... 27
3.1 Les Fintech et leur impact sur le secteur bancaire ................................................... 27
3.1.1 Nouvelles solutions de prêt en ligne ................................................................ 28
3.1.2 Gestion de patrimoine automatisée .................................................................. 28
3.2 Les avantages des Fintech pour les clients ............................................................... 28
3.2.1 Expérience utilisateur améliorée ...................................................................... 28
3.2.2 Innovation et personnalisation ......................................................................... 29
Chapitre 2 : Approche conceptuelle de la gestion des risque opérationnels ........................... 30
Section 1 :Soubassements théoriques sur le risque opérationnelle ......................................... 31
1 La notion du risque .......................................................................................................... 31
1.1 La notion de risque bancaire .................................................................................... 31
1.2 Les différents types de risque bancaire .................................................................... 32
1.2.1 Le risque de crédit ............................................................................................ 32
1.2.2 Le risque de marché ......................................................................................... 32
1.2.3 Le risque de liquidité ........................................................................................ 33
1.2.4 Le risque de réputation ..................................................................................... 33
1.2.5 Le risque juridique ........................................................................................... 33
1.2.6 Le risque stratégique ........................................................................................ 33
2 Le risque opérationnel ..................................................................................................... 34

69
2.1 Définition des risques opérationnels ........................................................................ 34
2.2 Impacts des risques opérationnels sur les banques au Maroc .................................. 34
2.2.1 Pertes financières : ........................................................................................... 34
2.2.2 Réputation : ...................................................................................................... 35
2.2.3 Conformité réglementaire : .............................................................................. 35
2.2.4 Continuité des activités .................................................................................... 35
2.3 Typologies des risques opérationnels ....................................................................... 35
2.3.1 Risques liés au personnel : ............................................................................... 35
2.3.2 Risques liés aux processus : ............................................................................. 36
2.3.3 Risques liés aux systèmes : .............................................................................. 36
2.3.4 Risques liés aux événements externes :............................................................ 36
2.3.5 Risques liés à la chaîne d'approvisionnement : ................................................ 36
Section 2 : La mesure et la quantification des risques opérationnels : ................................... 38
1 L’approche indicateur de base (Basic Indicator Approach ou BIA) ............................... 39
2 L’approche standardisée (Standardised Approach ou SA). ............................................. 39
3 Les mesures dites avancées (Advanced Measurement Approach ou AMA). .................... 41
3.1 La méthode RDCA : ................................................................................................. 41
3.2 L’analyse de scénarios : .......................................................................................... 42
3.3 La modélisation LDA : ............................................................................................. 43
Section 3 : La réglementation prudentielle dans le contexte Marocain .................................. 44
1 le ratio Cooke/ Bâle I : ..................................................................................................... 44
2 La réforme Mc Donough/Bâle II :.................................................................................... 46
2.1 Pilier 1 : Les exigences minimales des fonds propres .............................................. 46
2.2 Pilier 2 :Supervision prudentielle ............................................................................. 47
2.3 Pilier 3 : Discipline de marché : ............................................................................... 47
3 La transposition de Bâle II au niveau Marocain : ........................................................... 48
4 Bâle ӀӀӀ.............................................................................................................................. 50
5 La réglementation de BAM .............................................................................................. 51
Chapitre III: Évaluation de la gestion des risques opérationnels ........................................... 52
Section 1 : Les approches de calcul des exigences des fonds propres en matière de RO selon
BAM .......................................................................................................................................... 53
1 Approche indicateur de base : ......................................................................................... 53
2 Les Approches standards : ............................................................................................... 53
2.1 Approche standard.................................................................................................... 53
2.2 Approche standard alternative .................................................................................. 54

70
3 Approche par mesure avancée (AMA) : .......................................................................... 54
3.1 Les exigences qualitatives minimales: ..................................................................... 55
3.2 Les exigences quantitatives minimales : .................................................................. 55
3.2.1 Exigences générales : ....................................................................................... 55
3.2.2 Exigences des données internes : ..................................................................... 56
3.2.3 Exigences des donnés externe : ........................................................................ 56
3.2.4 Exigence des analyses des scénarios : .............................................................. 56
3.2.5 Exigence des facteurs d’environnement internes : ........................................... 56
Section 2 : Évaluation de la démarche de gestion des risques opérationnels ......................... 57
1 Les exigences règlementaires : ........................................................................................ 57
1.1 Système d’identification et de mesure des risques opérationnels : .......................... 57
1.1.1 Auto-évaluation (control self assessment) : ..................................................... 57
1.1.2 Cartographie des risques : ................................................................................ 57
1.1.3 Indicateurs de risque : ...................................................................................... 58
1.2 Suivi des risques opérationnels : ............................................................................. 58
1.3 Maîtrise et atténuation des risques opérationnels : .................................................. 58
1.4 Contrôle de système de GRO : ................................................................................. 59
Section 3 : Une étude comparative entre l’approche forfaitaire et l’approche SMA : cas de la
Banque Centrale Populaire ...................................................................................................... 60
1 Présentation du banque centrale populaire ..................................................................... 60
2 Étude comparative entre l’approche forfaitaire et l’approche SMA ............................... 60
3 Recommandation .............................................................................................................. 64
Conclusion ................................................................................................................................ 66
Bibliographie ............................................................................................................................ 67
Tables des matières .................................................................................................................. 68

71

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