Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Par
Résumé :
L’histoire de la Finance Islamique au Maroc peut être scindée en trois principales phases.
La première est caractérisée par une absence totale de toute trace de la Finance Islamique.
La seconde témoigne une commercialisation partielle et timide de certains produits financiers
islamiques, sans références juridiques. La troisième phase est celle de l’adoption d’une
nouvelle loi bancaire, mais sans l’existence effective d’aucune banque participative.
Mots clés :
Abstract :
The history of Islamic finance in Morocco can be divided into three main phases. The first is
characterized by a total absence of any trace of Islamic finance. The second testifies to a
partial and timid marketing of certain Islamic financial products, whitout legal references.
The third stage is the adoption of a new banking law, but whitout the existence of any
particpatory bank.
Key words :
1
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Introduction :
Tout d’abord parce qu’elle offre des produits et des prestations originalement non
développés par les banques classiques. Par la suite, car elle dessert une population exclue du
circuit bancaire classique, particulièrement pour des raisons religieuses1.
C’est dans ce cadre là que le présent article se veut être un essai d’analyse
chronologique du développement de ce type de financement au Maroc (1). De même, il essaie
de projeter lumière sur la situation paradoxale de la finance islamique à la marocaine (2).
D’autant plus, l’article entre vos mains tente de démontrer l’encerclement médiatique dont
souffrent les produits et les acteurs de la finance islamique au Maroc (3).
1
ZAROUALI M-J., « Le financement bancaire classique face aux financements alternatifs : relations de
concurrence ou de complémentarité ? Analyse comparative dans le contexte marocain », Thèse de doctorat en
Sciences économiques et de gestion, FSJES Oujda, 2016, p-2.
2
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
2
- Conseil de la Concurrence., Réalisation d’une étude sur la Concurrentiabilité du secteur bancaire, Rapport de
synthèse des volets I et II, Mars 2013.
- BMCE., Secteur Bancaire : 10 ans d’évolution, BMCE Banking Papers, N : 2, Décembre 2005
3
Ainsi, furent créés, en 1959, la Caisse de Dépôt et de Gestion CDG, le Fonds d'Equipement Communal FEC, la
Caisse d'Epargne Nationale CEN, la Banque Nationale pour le Développement Economique BNDE et
la Banque Marocaine du Commerce Extérieur BMCE.
3
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Comme il ne faut pas oublier l’arrivée récente d’Al Barid-Bank sur le marché
bancaire, qui impacte d’une manière très significative la concentration en particulier en ce qui
concerne le nombre de guichets bancaires.
Toutefois, même si Bank Al-Maghrib BAM suit de très près et d’une manière
rigoureuse l’activité des établissements bancaires, plusieurs organes sont mis en place pour
superviser ce secteur :
Des organes consultatifs, comme le Comité des Établissements de Crédit CEC,
le Conseil National du Crédit et de l’Épargne CNCE ou la Commission de
Discipline des Établissements de Crédit CDEC.
4
OURIQUA Z., Historique du secteur bancaire marocain, article consulté en ligne le 22/10/2016 sur
le lien suivant : http://z.ouriqua.over-blog.net/article-30143784.html
5
Dont huit banques à vocation universelle
4
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
D’autres organes de contrôle sont également actifs, parmi lesquels les Commissaires
aux Comptes CAC, les Conseils d’Administration et les Comités d’Audit. Par
ailleurs, une commission de coordination des organes de supervision du secteur
financier a été instaurée. Elle est composée de Bank Al-Maghrib BAM, de
la Direction du Contrôle des Entreprises d’Assurances et de Réassurance et du
Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières CDVM.
Ceci dit et à la lumière des lignes qui précèdent, il suffit de jeter un tout petit coup d’œil
sur la scène financière et bancaire au Maroc et sur son développement historique, pour
pouvoir clairement constater l’absence totale de toute institution financière islamique privée !
Il fallait attendre plus d'une décennie pour que la question des produits islamiques
refasse apparition sur la scène financière marocaine. En fait, Abdelhamid AOUAD, qui
officiait à la tête du Ministère de la Prévision économique et du Plan, le plan quinquennal
2000-2004 s'était engagé à lancer des produits s'inspirant de la Charia islamique. Mais
le projet ne connaîtra pas de suite concrète, malgré les nombreuses demandes émanant
d'investisseurs arabes pour l'installation de banques islamiques au Maroc. Et ce n’est pas tout,
l'homme d'affaires Miloud CHAABI avait lui aussi soumis plusieurs demandes pour
la création d'une banque islamique, mais sans aucun succès.
Pour une longue durée, la Banque Centrale refusait d’octroyer d’agréments à des
banques spécialisées dans la finance islamique. De ce fait, la position des autorités monétaires
marocaines à l’égard de ce type de financement était toujours choquante et inexplicable,
surtout que le Maroc est un pays qui a toujours compté dans la communauté musulmane
internationale. Il a été l’un des pays fondateurs de l’Organisation de la Coopération
6
- ACHEHBAR S., Banques : Les produits «halals » arrivent, TELQUEL Online N : 259
- NGHAIZI A., La Finance Islamique et le Maroc, une longue histoire…qui finit par commencer, Les Cahiers
de la Finance Islamique Numéro Spécial 2013, Ecole de Management Strasbourg, 2013.
5
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Les raisons exprimées par les autorités marocaines, et qui expliquent cette position
« anti-finance islamique » si nous pouvons le dire, sont diverses. Des fois, les responsables
déclarent la non-conformité des opérations de la Finance Islamique vis-à-vis de la loi bancaire
nationale, en l’occurrence les opérations de financement participatif et leur corollaire le
principe du partage des profits et des pertes7. D’autres fois, les autorités annoncent que
le secteur bancaire marocain n’a pas la capacité d’absorption suffisante pour accueillir
le nombre important des banques du Golfe intéressées, ce qui risquerait de le désarticuler
complètement.
Or, cette position des autorités marocaines ne durerait pas éternellement. C’est
justement durant l’année 2007 que les autorités marocaines acceptent pour la première fois
d’autoriser les banques commerciales locales à commercialiser certains produits financiers
islamiques. Ainsi, le 13 Septembre 2007, Bank Al-Maghrib BAM diffuse une
recommandation fixant les conditions générales selon lesquelles les banques peuvent
présenter au public des produits islamiques. Les produits concernés sont la Mourabaha,
l’Ijara et la Mousharaka.
Parmi toutes les techniques du financement islamique, le Maroc a choisi celles qui ont
plus d'envergure et de succès dans le monde financier, notamment Mourabaha, Mousharaka et
Ijara agrées par The Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial
Institutions AAOIFI8. En effet, la Banque Centrale arrête, en coordination avec
le GPBM, les schémas comptables et les modalités d’enregistrement des opérations liées à
ces produits et rédige, sur la base des règles édictées par l’AAOIFI, les modèles types de
contrats.
Parmi les établissements bancaires marocains qui ont déjà commencé à commercialiser
ces produits, nous trouverons Attijariwafa Bank ATWB qui a dévoilé ses deux premières
formules depuis le 8 octobre 2007 dans ses agences. Baptisés «Miftah Al Kheir» et
«Miftah Al Fath», les deux produits sont la déclinaison du concept de la Mourabaha et de
l’Ijara wa Iqtinaa.
7
Autrement dit, les opérations de la finance islamique se trouvent hors champ d’application de la loi bancaire
marocaine.
8
Institution basée à Bahreïn, qui compte 130 membres, représentant 29 pays, organisme à but non lucratif
connu dans le monde de la finance islamique, pour la consultation et l'orientation dans tous ce qui est liée aux
techniques bancaires et financières conforme aux préceptes de l'islam.
6
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
9
- RIBH., Dar Assafaa Litamwil : Première Société de Financement Alternatif au Maroc, article disponible
enligne sur le site officiel du journal de la finance islamique RIBH, consulté le 24/10/2016 sur le lien suivant :
http://ribh.wordpress.com/2010/07/07/dar-assafaa-litamwil-financement-alternatif-maroc/
- LAKHAL N., Les nouveaux produits bancaires islamiques au Maroc, Mémoire de licence, Université Hassan 2,
Casablanca.
10
Les dispositions de la Circulaire des Impôts relative à la Loi de finances 2010 ont considérablement réduit
la TVA sur la Mourabaha, de même qu’elles ont instauré la déductibilité de la marge bancaire du revenu
imposable du bénéficiaire. Ainsi, depuis le premier Janvier 2010 la TVA est appliquée uniquement sur la marge
de la banque – et non sur la totalité de l’échéance – et au taux de 10% seulement contre 20% auparavant.
7
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Immo, Safaa Auto, Safaa Conso et Safaa Tajhiz. Ces produits sont disponibles dans un
premier temps à travers un réseau de 9 agences réparties sur 8 villes marocaines11.
Avec l’avènement d’un parti politique à référence idéologique islamique sur la tête du
gouvernement marocain, la volonté politique s’est enfin imposée sur la scène marocaine afin
d’autoriser l’installation des banques islamiques au Maroc. Une nouvelle loi bancaire, plus
adaptée aux principes de la finance islamique, n’attendait que la promulgation. Ceci
permettrait, d’une part, aux banques islamiques étrangères d’opérer au Maroc, et aux banques
marocaines d’introduire ce segment d’autre part.
Une fois que le gouvernement marocain annonça sa volonté d’instaurer des banques
islamiques au Maroc, les sollicitations étrangères pour y installer des filiales ne cessaient pas
de frapper les portes marocaines. Avec l’adoption de la nouvelle loi bancaire, le marché
marocain de la finance islamique devient attractif et attire l’attention des grands groupes
bancaires, notamment en provenance du Golfe. ‘ La Banque Islamique Saoudienne’,
‘ Faisal Islamic Bank’, ‘ Qatar International Islamic Bank QIIB’ et ‘ Kuwait
Investement House Holding’ ont déjà entamé des négociations avec le gouvernement
marocain, afin d’offrir leurs prestations et leurs produits à la clientèle marocaine.
11
Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, Meknès, Fès, Oujda et Tanger.
12
Mandat 2011-2016
8
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Cependant, une fois présenté à la BAM, le projet de loi devait subir quelques
changements et adaptations. Les responsables de la banque centrale optent pour une
démarche progressive dans l’introduction de la finance islamique au Maroc. Ils ont proposé le
calendrier suivant : Dans un premier temps, on commence par les banques islamiques, ensuite
on complète la gamme des produits de financement des banques islamiques avec
l’autorisation du Salam et de l’Istisna, dans un troisième temps, ce sera
le tour des Sukuks et du Takaful pour finir avec la mise en place des sociétés de gestion
d’actifs islamiques.
Par ailleurs, les autorités monétaires au Maroc ont abandonné l’idée de la cohabitation
en la remplaçant par celle de l’amendement de la loi bancaire existante : Loi de 2006, à
l’instar des pays du Golfe.
Ainsi, la nouvelle version du projet de loi ne parle plus de banques islamiques mais
plutôt de banques participatives. Dans son article 52, ces dernières y sont définies comme
étant des : "personnes morales […] habilitées à exercer à titre de profession habituelle en
conformité avec les préceptes de la Charia, les activités [de réception de fonds du public,
d’opérations de crédit et de la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de
paiement, ou leur gestion] ainsi que les opérations commerciales, financières et
d’investissement, à l’exclusion de toute opération impliquant la perception et le versement
d’intérêt14."
Cependant, le 25 novembre 2015, après plus de deux années d’attente, le projet de loi
n° 103.12 relatif aux établissements de crédit et organismes assimilés a été adopté à Rabat.
La nouvelle loi n° :103.12, publiée au Bulletin officiel du 22 Janvier 2015 (Edition en
arabe) et au B.O du 5 Mars 2015 (Edition en Français), accorde la possibilité aux banques et
sociétés de financement conventionnelles d’exercer en totalité ou en partie l’activité de
banques participatives, sous réserve, toutefois, de l’obtention d’un agrément spécifique.
Elle définit le statut des banques islamiques au Maroc et précise les produits qui pourront
y être commercialisés. Cette loi va permettre non seulement la création d’institutions dites «
participatives » mais aussi aux entreprises marocaines qui le souhaitent de se financer via des
émissions de sukuk.
13
Dont la présidence est confiée à la banque centrale et dont l’objet est de veiller au respect de
la réglementation par les banques et institutions financières islamiques.
14
Ministère de l’Economie et des Finances., Note de présentation du projet de refonte de la loi n : 34-03 relative
aux établissements de crédits et organismes assimilés, 24 Juillet 2012.
9
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
15
Source : Grant Thornton Cabinet., Finance Islamique : Etat des lieux et perspectives, Regards Lettre
d’information, N : 2 Novembre 2012.
10
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Dans le même temps où les autorités marocaines n’acceptent pas encore l’installation
des banques islamiques sur le marché national, elles ne refusent non plus de financer certains
grands projets étatiques par des institutions financières islamiques de grande envergure. De ce
fait, la Finance Islamique au Maroc confronte le paradoxe de position des autorités : Elle est
la bienvenue si elle provient de la part des organismes internationaux, mais les institutions
islamiques privées ne reçoivent aucun accueil, si ces dernières estiment commercialiser leurs
produits sur le marché marocain.
Le Maroc possède une position géostratégique qui lui confère le statut de plate-forme
entre l’Europe et l’Afrique. De même, depuis longtemps, cette monarchie parlementaire est
connue internationalement par sa stabilité politique. A tout ceci s’ajoute son dynamisme
économique, perceptible à vue d’œil surtout avec la mise en œuvre de grands chantiers et
le lancement de mégaprojets. Ce sont quelques atouts parmi autres qui font du Maroc une
destination de confiance pour les bailleurs de fonds de toute provenance.
La majeure partie du financement a été accordée dans le cadre d’un contrat Istisnaa, en
vertu duquel le bailleur de fonds paie les équipements, la main d’œuvre et
les fournisseurs du projet. Une fois que le projet est achevé et commence à générer des
recettes, le bailleur de fonds perçoit un bénéfice sur le capital engagé plus une marge
bénéficiaire déterminée à l’avance.
16
WILSON R et CASTEL V., Services Bancaires et Finances Islamiques en Afrique du Nord : évolutions et
perspectives d’avenir, Rapport de la Banque Africaine de Développement, 2011.
11
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
12
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Etre un bon contribuable ne donne pas aux pays membres le privilège d’être
les premiers à servir. Par contre, le financement repose naturellement sur la pertinence de
la demande de financement et non sur les contributions des membres.
La réussite du Maroc s’explique par sa capacité à soumettre des demandes de financement
cohérentes fondées sur des plans d’affaires de qualité et assorties de projections réalistes de
coûts et de recettes.
Tableau 1 : Financement de la BID reçu par les pays d’Afrique du Nord, 1976-2009
17
1 Dinar Islamique DI = 1 Droit de Tirage Spécial DTS du FMI = 1,57 USD = 1,14 €
13
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
la BID pour 57 projets loin devant la Tunisie et l’Algérie et même l’Egypte, avec
114 transactions commerciales financées à hauteur de 1670 Millions de Dinar Islamique
DI. Ainsi, le montant total des financements islamiques reçus par le Maroc depuis 1976
jusqu’à 2009 s’élève 2685,6 Millions de DI, soit l’équivalent de 4216,4 Millions USD18.
A cet effet, chaque établissement de crédit conduira sa propre communication sur ces
produits dans le respect des principes directeurs ci-après :
- Le contenu des messages publicitaires doit être soumis à un droit de regard de Bank Al-
Maghrib, préalablement à leur diffusion au public.
18
2685,6 Millions de DI multipliés par le taux de change 1 DI = 1,57 USD, ce qui donne 4216,4 Millions USD
19
La liste des pays membres sur le site officiel de l’IFSB, consulté le 27/10/2016 sur le lien suivant :
http://www.ifsb.org/membership.php?id=1
20
Bank Al-Maghrib., Recueil des textes législatifs et réglementaires régissant l’activité des établissements de
crédit et organismes assimilés, 2013.
14
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
- Aucune mention à caractère religieux, telle que halal, foukaha, fatwa, islamique, Charia,
conseil religieux et assimilés ne doit y être incluse.
A la lecture de ce guide, on se rend bien compte que malgré l’autorisation accordée aux
produits financiers islamiques, ces derniers demeurent toujours encerclés par les dispositions
de loi qui empêchent leur vrai développement. C’est en respect de ces conditions qu’au
Maroc, l’appellation officielle des produits islamiques est celle de « produits alternatifs ».
Les autorités ont ainsi vidé ces produits de leur valeur communicationnelle !
Les expériences réussites de la Finance Islamique, dans les autres pays du monde, ont
montré la capacité des produits et services financiers islamiques à concurrencer
le financement bancaire classique. Ainsi, les performants résultats qu’ont enregistrés
les institutions de ce financement alternatif, ne sont que le fruit des efforts déployés par
les autorités publiques et de l’implication sérieuse des établissements bancaires, classiques et
islamiques, dans la réussite de ces expériences.
15
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Dans l’absence de systèmes de motivation des commerciaux, qui doivent recevoir des
primes sur le nombre de produits alternatifs commercialisés, comme il est le cas pour
les produits et services bancaires classiques.
Conclusion :
Grâce à leur essor et à leur attraction, les financements alternatifs ont bien réussi à
diffuser leurs produits et services dans le monde entier. De sa part, le Maroc a autorisé
l’installation de cette famille de financement, comme il a encouragé son développement à
maintes reprises et par différentes façons.
Cependant, les encouragements qu’ont reçus les autres acteurs de la finance alternative,
à savoir le Capital- Risque et la Micro-finance, n’en a pas bénéficié la Finance Islamique au
Maroc. Par contre, ce type de financement a été toujours refusé par les autorités marocaines,
pour des raisons relativement non convaincantes. Malgré les multiples sollicitations
d’autorisation et les divers projets de banques islamiques proposés, les décideurs n’ont pas
changé d’avis pendant une très longue durée.
Suite aux pressions intérieures et extérieures, les banques marocaines classiques ont été
autorisées partiellement, par la Banque Centrale, à commercialiser certains produits financiers
islamiques mais sans aucune connotation religieuse ni promotion publicitaire.
Pire que cela, lors de la phase de leur lancement, les produits financiers dits alternatifs étaient
doublement plus taxés que les produits bancaires classiques21 !
En ayant conscience des intérêts que représente la Finance Islamique pour l’économie
nationale, les autorités monétaires marocaines ont finalement changé d’avis, en procédant
cette fois-ci à une préparation juridique et financière, qui permettra l’installation des
Banques Islamiques sous l’appellation de ‘Banques Participatives’.
21
Au Maroc, les produits financiers islamiques ont l’appellation officielle de ‘Produits Alternatifs’.
22
ZAROUALI M-J., op.cit p.255
16
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
Références Bibliographiques :
ACHEHBAR S., « Banques : Les produits ‘halals’ arrivent », TELQUEL Online N : 259.
Bank Al-Maghrib., « Recueil des textes législatifs et réglementaires régissant l’activité des
établissements de crédit et organismes assimilés » ,2013.
Grant Thornton Cabinet., « Finance Islamique : Etat des lieux et perspectives », Regards
Lettre d’information, N : 2 Novembre 2012.
LAKHAL N., « Les nouveaux produits bancaires islamiques au Maroc », Mémoire de licence,
Université Hassan 2, Casablanca.
NGHAIZI A., « La Finance Islamique et le Maroc, une longue histoire…qui finit par
commencer », Les Cahiers de la Finance Islamique Numéro Spécial 2013, Ecole de
Management Strasbourg, 2013.
Webographie :
17
Finance & Finance Internationale N°6 janvier 2017
18