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Notes de cours des techniques bancaires

Licence professionnelle

Filière : Fiance Banque S4

Professeur : AZZAHIDI Adil

Année universitaire 2022/2023


Introduction générale

Le secteur bancaire marocain est devenu aujourd’hui un secteur clé de l'économie du pays.
C’est un véritable chantier qui a été mis en œuvre, et dont les travaux portent aujourd’hui les
fruits. Ce secteur bancaire est actuellement en constante évolution et les banques se concentrent
récemment sur l'innovation technologique pour offrir des services financiers plus accessibles et
plus efficaces pour les clients. Cependant, il a connu une véritable refonte législative et
réglementaire.

Dans ce sens, les libérations et la mondialisation des économies, les évolutions techniques et
technologiques, la montée des risques et leur diversification …etc, sont autant de facteurs qui
ont accéléré le processus de réformes qu’a connu le système bancaire et financier marocain au
cours de ces dernières années.

Le secteur bancaire marocain est composé de plusieurs banques publiques et privées, avec
quelques sociétés de microfinance. Ainsi, les banques marocaines offrent une gamme complète
de services financiers, tels que des prêts, des comptes de dépôt, des cartes de crédit et des
services de transfert d'argent. Toutefois, les réglementations gouvernementales sont strictes
pour assurer la stabilité et la sécurité du secteur financier, et les efforts ont été entrepris par les
autorités monétaires afin d’adapter le secteur bancaire national aux conditions modernes
d’exercice de ses métiers.

Par ailleurs, le Maroc a bénéficié, dans ce sens, de plusieurs expériences acquises des pays
Européens et Américains en adoptant les établissements de crédit répondant au besoin de son
économie. L’importance de l’activité des établissements de crédit dans l’économie explique
que le législateur lui ait consacré, depuis longtemps, de nombreux textes. Il s’agit notamment
de la loi bancaire du 6 juillet 1993, les dispositions du code de commerce de 1996, la loi
bancaire de 2006 et celle de 2015 qui est aujourd’hui en vigueur.

La banque est alors considérée comme une entreprise de services qui exerce son activité en
faveur de sa clientèle dans plusieurs domaines générateurs de rentabilité. Cette dernière se situe
principalement dans les frais perçus, les commissions et les marges liées aux taux d’intérêt.
Selon la loi bancaire la banque est autorisée à :

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 Collecter les ressources auprès du public

 Accorder et distribuer des crédits

 Gérer et mettre à disposition de leurs clients des moyens de paiement

 Effectuer en faveur de sa clientèle diverses prestations de services (Change,


banque à distance, conseil…) contre un paiement de frais
En outre, il est à rappeler que le banquier est un intermédiaire entre les pourvoyeurs et les
demandeurs de capitaux. Car il reçoit du public, à titre de dépôts ou autrement, des fonds qu’il
emploie soit pour son propre compte soit pour le compte de ses clients ou de tiers désignés par
ceux-ci, en opérations de crédit de banque ou de change.

En d’autres termes, nous pouvons dire que le client est souvent au centre du modèle économique
de la banque. C’est lui qui fournit les ressources nécessaires à la pérennité de la banque, ainsi,
c’est toujours lui qui utilise les produits et les services de la banque moyennant un paiement.
La banque cherche donc en permanence à adapter la gamme de ses produits et services aux
besoins et aux attentes des clients et des prospects. Ainsi, afin d’affiner cette gamme, la banque
met en œuvre une segmentation de son marché, avec des points de vente qui sont souvent
spécialisés par type de segment. Il s’agit notamment des particuliers qui font l'objet du présent
cours, avec les professionnelles et les entreprises. Ainsi, quel que soit le segment de la clientèle
considérée, la banque se positionne à tous les niveaux d’intervention cités auparavant.

En outre, pour gérer leurs opérations financières et pour offrir des services à leurs clients, les
banques utilisent des méthodes et des techniques bancaires qui comprennent des activités telles
que la gestion des comptes bancaires, la création de prêts, la gestion des investissements et la
gestion des risques. Les banques utilisent également des technologies avancées, comme la
numérisation et l'analyse de données, pour améliorer leur efficacité et offrir des services en
ligne à leurs clients.

In fine, nous pouvons dire que les techniques bancaires modernes permettent aux différentes
banques de gérer efficacement leurs activités financières et de répondre aux besoins de leurs
clients de manière plus rapide et efficace. Ainsi, grâce aux différentes techniques bancaires, les
banque peuvent faciliter l’accumulation et l’allocation des fonds, les transactions financières,
les prêts et le financement des projets, la gestion de la monnaie et la politique monétaire.

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Chapitre I : L’environnement bancaire
Avant de parcourir l’univers des opérations traitées par la banque en faveur des particuliers, il
est judicieux de mettre le point sur les dates marquantes de l’histoire du système bancaire
marocain.

1. Le système bancaire marocain avant l’indépendance et sous le protectorat (1912)


Historiquement, les établissements bancaires au Maroc ont échappé à la plupart des ajustements
et des hésitations qui ont marqué leur évolution comme dans les pays européens et américains.
Cependant, grâce aux expériences acquises ailleurs, le Maroc s'est rapidement doté de banques
qui ont répondu aux exigences de son économie en pleine croissance.

En effet, si l’installation des premières banques au Maroc a commencé vers les années 1800, le
développement du secteur bancaire n’a commencé réellement qu’avec la création de la banque
d’Etat du Maroc en 1907 et, surtout, avec l’initiative de financiers étrangers Sous le protectorat
en 1912. A cette époque, malgré que le système bancaire enregistre une forte concentration de
filiales de banques étrangères à Casablanca et à Tanger (villes qui bénéficient d’un statut
international), l’activité bancaire n’était pas réglementée en tant que telle.

Pour établir une première législation dans ce sens et s’inspirant des lois françaises, il fallait
attendre jusqu’à 1943. C’était la période de l’organisation des professions qui régissaient les
banques et les professions liées au métier du banquier. A la veille de l’indépendance, il existait
au Maroc 69 établissements bancaires, pratiquement tous contrôlés par des intérêts étrangers.
Par la suite, les transformations et les regroupements multiples, encouragés par les autorités
monétaires dans le dessein de renforcer la puissance et la crédibilité du système bancaire
marocain, ont réduit ce nombre à 15 établissements.

2. Après l’indépendance
Après l’indépendance, le système bancaire marocain s’est doté de multiples structures
complètes et cohérentes qui ont contribué dans une large mesure à l’essor de l’économie du
pays. L’Etat créa dans ce cadre quelques principales institutions financières marocaines et
transforma d’autres. Elle favorisa également la concertation de quelques-unes, tout en
encourageant la bancarisation.

Par ailleurs, les préoccupations de développement de certains secteurs clés pour l’économie,
qui étaient peu attractifs pour le système bancaire commercial, ont conduit les pouvoirs publics

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à créer des Organismes Financiers Spécialisés (OFS), pour prendre en charge le financement
d’activités liées à ces secteurs clés. Il s’agit notamment de la Caisse de Dépôt et de Gestion
(CDG), le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA),
le Fonds d'Équipement Communal (FEC) et la Banque Nationale pour le Développement
Économique (BNDE).

3. La loi bancaire de 1967


Parallèlement, le décret royal portant loi bancaire de 1967, devait introduire de manière plus
concrète, la volonté de l’Etat d’assurer le contrôle de la distribution du crédit et d’orienter
l’économie conformément aux priorités qu’il définissait.

Depuis le début des années 90, le secteur financier marocain a engagé un ensemble de réformes
financières visant le secteur bancaire, la bourse des valeurs et d’une manière générale,
l’environnement financier. En effet, ce mouvement de modernisation a été engagé en réaction
à un contexte financier devenu difficile et marqué par une augmentation des créances en
souffrance, particulièrement au niveau des organismes financiers spécialisés, et d’autre part la
bourse des valeurs qui poursuivait une tendance baissière.

4. La loi bancaire de 1993


Cette modernisation s’est alors traduite par la promulgation de la loi bancaire de 1993,
connue comme nouvelle législation qui a ouvert une ère nouvelle au système bancaire marocain.
Ce texte de loi a en effet permis :

 La généralisation de la loi bancaire : c’est-à-dire l’unification du dispositif juridique


applicable aux établissements de crédit qui comprennent désormais les banques et les
sociétés de financement, en vue de renforce la tendance vers la banque universelle.
 Le renforcement de la concertation : C’est-à-dire l’élargissement du cadre de
concertation entre les autorités monétaires et les établissements de crédit, à travers
notamment la mise en place des trois organes suivants :
• Le Conseil National du Crédit et de l'Epargne "C.N.C.E" : présidé par le Ministre
des Finances. Ce conseil existait déjà sous d’autres appellations comme le Conseil
National de la Monnaie et de l'Epargne "C.N.M.E". Il traite des questions d’ordre
général, touchant à la politique monétaire, aux différents marchés de capitaux,
• Le Comité des Etablissements de Crédit "C.E.C" : présidé par le Gouverneur de
Bank Al-Maghrib. Il traite toutes les questions intéressant l’activité des

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établissements de crédit. Il est à l’origine des modifications réglementaires adaptées
aux évolutions de ces établissements et leurs relations avec leurs clients.
• La commission de Discipline des Etablissements de Crédit : chargée d’instruire les
dossiers disciplinaires et de proposer au gouverneur de Bank Al Maghrib les
sanctions susceptibles d’être prononcées à l’encontre des établissements de crédit.
 Le renforcement de la protection de la clientèle : « déposants (épargnants) et
emprunteurs ». Il s’agit de mettre en place un fonds de garantie des déposants, Ainsi
d’instaurer l’obligation de notification écrite par les emprunteurs moyennant un délai
de préavis avant toute réduction ou interruption de crédit.
 Le renforcement des règles prudentielles : par un accroissement considérable des
pouvoirs de décision et de contrôle de Bank Al Maghrib sur les banques et les sociétés
de financement, concernant le capital minimum, la solvabilité, la division de risques,
la liquidité, la position de change, les conditions de prise de participation…etc.
En outre, la loi bancaire de 1993 a apporté plusieurs changements significatifs au système
bancaire marocain. Les apports les plus importants dans ce sens sont comme suivant :

 La libéralisation du secteur bancaire : à travers l’ouverture du secteur bancaire


marocain à la concurrence en permettant l'entrée de banques étrangères sur le marché.
Cette libéralisation a encouragé la concurrence, stimulé l'innovation et amélioré
l'efficacité du système bancaire.
 La consolidation du secteur bancaire : en obligeant les banques à augmenter leur
capital minimum. Cela a entraîné une fusion et une acquisition entre les banques
existantes, réduisant ainsi le nombre de banques au Maroc.
 La modernisation des services bancaires : en autorisant les banques à proposer des
produits et services bancaires tels que les cartes de crédit, les opérations de change et
les opérations de bourse.
 Le renforcement de la supervision bancaire : en créant la Banque centrale, qui a
remplacé l'ancienne Banque d'Etat. La Banque centrale est devenue responsable de la
réglementation et de la supervision du système bancaire marocain.
 La protection des droits des consommateurs : en obligeant les banques à fournir des
informations transparentes et précises sur les produits et services proposés, et en
établissant un système de médiation pour résoudre les différends entre les clients et les
banques.

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D’une manière générale, la loi bancaire de 1993 a permis de moderniser et de renforcer le
secteur bancaire marocain, en améliorant l'efficacité, la compétitivité et la protection des droits
des consommateurs. Cette loi va être consolidée par des dispositions spécifiques du code de
commerce de 1996 qui concernent les contrats de banque, notamment en matière de prêt, de
crédit et de garanties. Cela permet de clarifier les règles applicables aux contrats de banque,
ainsi de renforcer la sécurité juridique pour les parties impliquées.

5. Les apports du code de commerce de 1996


Dans ce sens, les apports du code de commerce de 1996 au plan bancaire et financier ont permis
de :

 Renforcer la transparence et la protection des consommateurs des services


bancaires : en imposant aux banques de fournir des informations claires et complètes
sur les produits et services qu'elles offrent. Les consommateurs sont également protégés
par des dispositions relatives aux clauses abusives dans les contrats de banque.
 D’introduire de nouveaux instruments financiers pour les banques marocaines :
tels que les titres de créances négociables, qui ont permis aux banques d'accéder à de
nouvelles sources de financement.
 De renforcer la gouvernance d'entreprise pour les banques marocaines : en
introduisant des dispositions relatives aux conseils d'administration et aux assemblées
générales des actionnaires. Ces dispositions ont permis de renforcer la transparence et
la responsabilité des banques marocaines.
En outre, le Code de commerce de 1996 a apporté des avancées significatives pour le secteur
bancaire au Maroc, en clarifiant les règles applicables aux contrats bancaires, en prenant en
considération de nouveau moyens de paiement, en offrant aux entreprises qui sont en difficultés
un dispositif de prévention, sans oublier les mesures relatives aux chèques qui ont été
développées avec les effets de commerce (lettre de change, billet à ordre et autres instruments
de paiement).

6. La loi bancaire de 2006


En d’autres termes, les évolutions réglementaires des années 2000, notamment la loi bancaire
de 2006, ont visé l’adaptation de la législation aux changements significatifs qu’a connu le
secteur bancaire, marqués essentiellement par la libéralisation, l’ouverture vers l’extérieur et
l’introduction d’innovations financières et technologiques. Cette réforme a instauré une
nouvelle définition des établissements de crédit comme suivant :

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« Sont considérées comme établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur
activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de
leur capital social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de
profession habituelle, une ou plusieurs des activités suivantes :

 La réception de fonds du public,


 Les opérations de crédit,
 La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion ».
Ensuite elle a permis au secteur bancaire de s’acquitter efficacement de son rôle de financement
de l’économie dans des conditions sécurisées, et d’assurer la conformité aux principes du
comité de Bâle II. Ces derniers ont englobé essentiellement le ratio des fonds propres et la
notation de la clientèle. Dans ce sens, les recommandations de Bâle II s'appuient sur trois piliers
essentiels :

 L’exigence de fonds propres (ratio de solvabilité Mc Donough)


 La procédure de surveillance de la gestion des fonds propres
 La discipline du marché (transparence dans la communication des établissements).
Par ailleurs, l’évolution vers la globalisation des économies, implique une grande exposition
des établissements au risque systémique et appelle à un élargissement des compétences des
autorités de supervision pour assurer la stabilité et la sécurité de l’ensemble du secteur financier.
Les nouveaux textes de la loi bancaire de 2006 ont permis dans ce sens :

 Le renforcement de l’autonomie de Bank Al Maghrib.


 L’extension des attributions et des pouvoirs de la banque centrale.
 La refonte des attributions des différentes instances instaurées, en vue d’améliorer le
système de supervision du secteur.
 Le renforcement de la protection des déposants.
 L’instauration d’une collaboration et de conventions d’échange d’informations entre les
autorités de contrôle du secteur financier (Banque Centrale, CDVM 1,…).
En outre, le paysage bancaire marocain est marqué depuis les cinq dernières années par des
phénomènes de rapprochements et fusions entre divers établissements de crédit (BMCI/ABN
AMRO, BCP/WORMS, BCM/WAFA BANK, …etc.).

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Il est institué un établissement public dénommé Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (C.D.V.M) chargé
de s'assurer de la protection de l’épargne investie en valeurs mobilières et de proposer à cette fin les mesures
nécessaires

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Nous pouvons enfin citer que la loi bancaire de 2006 a apporté plusieurs changements
significatifs au secteur bancaire marocain comme suivant :

 Le renforcement de la réglementation et de la supervision bancaires : en exigeant


que les banques respectent des normes plus strictes en matière de liquidité et de
solvabilité.
 L’ouverture à la concurrence étrangère : en permettant l'entrée de banques étrangères
sur le marché marocain, ce qui a contribué à stimuler la concurrence et à moderniser le
secteur bancaire.
 La protection des consommateurs : en introduisant des dispositions pour protéger les
consommateurs de services bancaires, notamment en obligeant les banques à fournir des
informations claires et précises sur les produits et services proposés.
 La promotion de l'inclusion financière : en encourageant l'ouverture de comptes
bancaires pour les personnes à faible revenu et les petites entreprises, en abaissant les
seuils d'ouverture de compte et en facilitant l'accès aux services bancaires de base.
 Le développement de nouveaux produits financiers : En permettant l'introduction de
nouveaux produits financiers, tels que les crédits-bails et les produits dérivés, qui ont
contribué à diversifier l'offre de services bancaires au Maroc.

7. La loi bancaire de 2015 (Loi n° 103-12)


La loi bancaire marocaine de 2015, également connue sous le nom de "Loi n° 103-12", est une
législation importante pour le secteur bancaire au Maroc. Elle a été adoptée le 14 novembre
2014, ainsi qu’elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Elle a pour objectif de moderniser
le cadre réglementaire du secteur bancaire marocain et de renforcer la stabilité financière du
pays. Elle comporte plusieurs dispositions importantes. Parmi les innovations de ce nouveau
texte, nous pouvons citer :

 L’imprégnation de nouvelles dispositions relatives aux associations de micro-crédits, et


banques offshores.

 L’introduction du statut d’établissements de paiement habilités à effectuer des


opérations de paiement.

 La réglementation de la commercialisation des produits et services de banques


participatives dans le secteur bancaire marocain.

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 L’intégration des banques participatives dont le contrôle est confié au conseil supérieur
des oulémas.

 La mise en conformité de la loi bancaire avec d’autres textes législatifs, comme la loi
sur la protection du consommateur, la lutte contre le blanchiment d’argent, la loi sur la
concurrence et la loi sur la protection des données privées.

En somme, la loi bancaire marocaine de 2015 vise à renforcer la stabilité et la solidité du secteur
bancaire marocain tout en améliorant l'inclusion financière et la transparence des banques.

Par ailleurs, après avoir parcouru brièvement l’évolution historique du système bancaire
marocain, il est temps maintenant de traiter les comptes bancaires et leur fonctionnement, les
moyens de paiement, avec l’ensemble des opérations et des services bancaires offerts aux
clients, notamment les particuliers.

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Chapitre II : Les comptes bancaires et leur fonctionnement
Bien que certaines opérations ne requièrent pas l'ouverture d'un compte, de nombreuses autres
sont spécifiquement liées à la détention d'un compte bancaire pour les clients. Cependant, le
code de commerce marocain consacre plusieurs articles au compte bancaire dans le cadre des
contrats commerciaux.

A. La règlementation des comptes en banque


Le compte bancaire est considéré comme un accord contractuel entre un établissement bancaire
qui agit en tant que dépositaire ou prêteur de fonds, et son client qui est soit un déposant soit un
emprunteur. Par ailleurs, une innovation importante a été introduite par la loi bancaire de 2006,
a précisé que toute ouverture de compte fait objet d’une convention écrite obligatoire entre
l’établissement bancaire et son client, moyennant des conditions de fonctionnement et de
clôture de ce compte.

Sur le plan pratique, le compte bancaire se présente sous forme d’un tableau divisé en deux
parties :

 La partie débit : qui enregistre toutes les opérations de retrait ou de prélèvement de fonds

 La partie crédit : qui enregistre toutes les opérations de versement.

Le solde obtenu par la différence des deux parties est considéré comme créditeur lorsque cette
différence est positive, ainsi débiteur lorsqu’elle est négative. Cela doit être illustré par le relevé
bancaire, qui doit contenir des informations précises, sous forme d’un schéma en sept colonnes
comme suivant :

Date Date de Libellé de Débit Crédit Solde Solde


d’opération valeur l’opération débiteur créditeur

Selon la loi bancaire de 1993 et celle de 2006, les relevés de comptes bancaires sont admis
comme moyens de preuve entre les établissements de crédit et leurs clients dans les contentieux
les opposant, jusqu’à preuve du contraire. Par ailleurs, cette illustration du relevé bancaire fait
ressortir plusieurs colonnes comme suivant :

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Colonne 1 : la date de chaque opération effectuée dans le compte.

Colonne 2 : la date de valeur.

Colonne 3 : le libellé qui spécifie la nature de chaque opération.

Colonne 4 : le débit qui retrace toutes les opérations de retrait.

Colonne 5 : le crédit qui enregistre toutes les opérations de dépôts.

Colonne 6 : le solde débiteur qui informe le client sur ses dettes chez la banque.

Colonne 7 : le solde créditeur qui indique l’avoir du client chez la banque.

N.B : Pour la date d’opération, c’est la date de l’enregistrement comptable de l’opération, tandis
que la date de valeur est la date prise en considération pour le calcul des intérêts, débiteurs ou
créditeurs. Elle ne coïncide pas forcément avec la date d’opération.

 Pour un chèque émis ou déposé sur votre compte : une date de valeur d’1 jour ouvré au
plus (J-1 pour un débit, J+1 pour un crédit) peut être appliquée, par rapport à la date de
traitement de l’opération sur le compte.

 Pour les autres paiements (virement, prélèvement…) portés au débit ou au crédit de


votre compte, la date de valeur correspond au jour d’enregistrement de l’opération de
paiement (au débit ou au crédit) sur le compte de la banque.
 Lorsque vous effectuez un virement interne d’un compte vers un autre tenu dans la
même banque, la date de valeur appliquée au débit de votre compte est le jour de
l’enregistrement de votre opération et la date de valeur appliquée au crédit de l’autre
compte est en principe le lendemain.
Exemple 1 : Si vous déposez un chèque au guichet de votre banque le 10 du mois, il sera
enregistré le 10 en date d’opération et la date de valeur appliquée sera celle du 11. Si, le même
jour, vous passez un ordre de virement au débit de votre compte, la date d’opération du virement
sera celle du 10 et la date de valeur appliquée sera celle du 10. Dans cet exemple, et si votre
compte était à « 0 » avant ces opérations, vous aurez des intérêts débiteurs à payer calculés sur
1 jour (du 10 au 11). Si, au lieu de faire un virement, vous aviez fait un chèque et que ce chèque
soit mis à l’encaissement par votre créancier le jour même dans la même banque, la date de
valeur sera le 9.

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Exemple 2 : Le 15 février, le solde de votre compte bancaire est à 0 dirhams. Vous déposez à
l’encaissement un chèque d’un montant de 500 dirhams, et au même moment passe en compte
le chèque de 500 dirhams que vous avez fait pour payer votre facture Internet. Les deux
opérations ont été effectuées le 15 février. Donc, le chèque que vous avez encaissé est crédité
en valeur le 16, ainsi que le chèque que vous avez fait est débité en valeur le 14 février. C’est-
à-dire que le compte est ainsi débité avant d’être crédité. Autrement dit, pendant 2 jours, votre
compte est donc débiteur à hauteur de 500 dirhams et vous devez donc payer des agios pour ces
2 jours.

B. Les déférents types de comptes


Plusieurs types de comptes bancaires existent. Cependant, nous pouvons distinguer entre les
comptes individuels ou collectifs par rapport aux titulaires du compte ; à vue ou à terme par
rapport à la nature du compte ; et enfin d’autres comptes qui font l’objet d’applications
particulières comme les comptes spéciaux.

1. Les comptes individuels et le compte collectif


Si le compte individuel ne présente pas de difficultés particulières, le compte collectif nécessite
certaines précisions. En effet, le compte individuel est un compte ouvert à une personne titulaire
de ce compte et seule autorisée à y exercer des opérations. Cette personne peut, nommer une
ou plusieurs personnes à faire fonctionner son compte à travers un acte de procuration. En
revanche, l’article 490 du Code de commerce stipule que : « l’établissement bancaire peut
ouvrir des comptes collectifs avec ou sans solidarité ».

Ces comptes collectifs peuvent-être ouvert au nom de deux ou plusieurs personnes, lesquelles
deviennent cotitulaires du compte. Nous pouvons citer dans ce sens le compte joint et les
comptes sans solidarité ou indivis.

a) Le compte joint
C’est la forme la plus utilisée pour les comptes collectifs et qui concerne dans la plupart du
temps les couples mariés. À cet effet, l’intitulé du compte indique : « Monsieur X ou Madame
Y ». Les cotitulaires de ce compte sont solidaires et chacun d’entre eux peut fonctionner le
compte par des opérations de dépôt, de retrait, en bénéficiant des services bancaires habituels
tels que les cartes, les titres …etc. Ce compte présente un avantage de ne pas être bloqué, en
cas de décès de l’un des cotitulaires, puisqu’il peut fonctionner et continuer à être mouvementé
par la signature de l’autre.

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En d’autres termes, les cotitulaires du compte joint, les uns et les autres, sont responsables
même si les opérations ne sont pas effectuées par eux. Ils sont, ensemble, créanciers ou
débiteurs du solde de leur compte. Autrement dit, l’émission d’un chèque sans provision
pénalise les cotitulaires du compte joint tous ensemble, ainsi la banque est tenue de déclarer
chacun d’entre eux au Service Central des Incidents de Paiement.

Par ailleurs, le fonctionnement du compte pourra être bloqué par l’un des cotitulaires sur
dénonciation écrite adressée à la banque ; ou par les héritiers sur demande expresse.

b) Les comptes sans solidarité ou indivis


Ces comptes peuvent-être ouvert entre plusieurs personnes qui y sont obligées dans des
conditions particulières, comme par exemple : les opérations de succession après le décès d'une
personne et qui concernent la distribution de ses biens, de ses dettes et de ses obligations
juridiques à ses héritiers légaux ou à ses bénéficiaires désignés. Dans ce sens, les cotitulaires
du compte le font fonctionner collectivement sous la signature de l’un ou de plusieurs d’entre
eux (généralement 2) qu’ils désignent. Toute opération sur le compte ne peut être accomplie
qu’après signature de tous les cotitulaires et chacun n’est responsable que de sa propre
signature.

2. Les comptes à vue


Selon l’article 493 du Code de commerce, le compte à vue est : « un contrat par lequel la
banque convient avec son client d’inscrire sur un relevé unique, leurs créances réciproques
sous forme d’articles de crédit et de débit, dont la fusion permet de dégager à tout instant un
solde provisoire en faveur de l’une des parties ».

Au niveau des banques, les comptes à vue sont subdivisés en trois catégories à savoir :

- Les comptes courants


- Les comptes de chèques ou comptes de dépôts
- Les comptes sur carnets.

a) Les comptes courants


Ce sont des comptes ouverts aux personnes physiques ou morales appartenant à divers secteurs
d’activité pour leurs opérations professionnelles. Ils sont caractérisés juridiquement par
l’intention ou la volonté commune des parties, qui résulte souvent par un écrit.

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N.B : depuis la nouvelle loi bancaire de 2006, une convention écrite est devenue obligatoire
pour toute ouverture de compte entre un établissement de crédit et son client.

b) Les comptes chèques ou comptes de dépôts


Les comptes de dépôts ou comptes de chèques sont réservés aux particuliers, commerçants ou
non, pour leurs besoins personnels. Ils enregistrent les différents versements et retraits de leurs
titulaires. Leurs soldes sont généralement créditeurs et ne peuvent pas, en principe, devenir
débiteurs. Toutefois, les banquiers peuvent tolérer des dépassements occasionnels qui doivent
être remboursés rapidement.

Selon la loi bancaire de 1993 et celle de 2006, toute personne physique ou morale domiciliée
au Maroc a droit à l'ouverture d'un compte bancaire (compte de dépôt). Ce droit confère la
possibilité, à toute personne qui ne dispose pas d’un compte de dépôt et qui s’est vue refuser
son ouverture par plusieurs établissements de crédit, de demander à Bank Al-Maghrib de
désigner un établissement bancaire auprès duquel elle pourra se faire ouvrir son compte.
Néanmoins, les établissements bancaires restent libres de refuser de contracter avec des
particuliers ou des sociétés. En effet, un client est peut-être indésirable par sa mauvaise tenue,
son inconduite notoire, son passé orageux, ou une interdiction bancaire.

N.B : le compte chèque ou compte de dépôt est peut-être ouvert au nom d’un seul titulaire
comme le compte individuel, ainsi qu’il pourra être ouvert au nom de deux ou plusieurs
personnes cotitulaires et dans ce cas il peut-être soit un compte joint, soit un compte indivis.

c) Les comptes sur carnets


Les comptes sur carnets, sont des comptes à vue qui ne peuvent être ouverts qu’à des personnes
physiques. Le montant maximum du capital épargné sur ce compte est limité à 300.000 dirhams.
Les intérêts y afférents sont capitalisés à la fin de chaque arrêté trimestriel. Le montant
minimum de chaque opération est fixé à 100 dirhams à l’exception des versements d’intérêts
effectués par la banque. Le solde du compte sur carnet ne peut être inférieur à 100 dirhams, sauf
en cas de sa clôture. Enfin, le compte sur carnet ne peut avoir une durée inférieure à 1 mois.

3. Les comptes à terme


À l’instar des autres comptes, les comptes à terme doivent obligatoirement faire l’objet d’une
convention. Toutefois, ce type de comptes reçoit des dépôts à terme qui demeurent bloqués
jusqu’ à l’échéance fixée au moment de l’ouverture du compte. En outre, chaque opération de
dépôt fait l’objet d’un compte distinct qui ne puisse être ouvert pour une période inférieure à 3

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mois. Les taux annuels de rémunération de ces comptes sont déterminés librement entre les
établissements de crédit et leur client. Cependant, le paiement des intérêts des comptes à terme
sont différents, ainsi qu’ils sont payables à terme échu. Enfin, il convient de noter que les retraits
anticipés des dépôts à terme ne sont pas autorisés, sauf en cas de besoin de fonds motivé par
des circonstances exceptionnelles. Les avances garanties par ces dépôts supportent alors des
intérêts débiteurs supérieurs de deux points au taux d’intérêt créditeur appliqué.

4. Les comptes spéciaux


Ce type de comptes fait l’objet d’applications particulière de la part des établissements
bancaires. Plusieurs types existent, mais nous citons uniquement les principaux tels que :

a) Les comptes d’attente


Les comptes d'attente en banque sont des comptes temporaires utilisés pour stocker des fonds
qui sont en transit entre deux parties. Ils peuvent également utilisés pour stocker des fonds
jusqu'à ce que toutes les conditions nécessaires soient remplies pour finaliser une transaction.
En effet, ces comptes enregistrent des sommes d’argent reçues en faveur des personnes non
titulaires de comptes et les provisions ainsi constituées restent en suspens jusqu’à l’arrivée des
bénéficiaires. Ils peuvent également être utilisés pour gérer les transactions de carte de crédit,
les transactions de chèques, les paiements en attente de compensation et les fonds qui ont été
bloqués pour des raisons juridiques ou réglementaires. Ils sont essentiels pour assurer que les
transactions financières sont traitées de manière efficace et sécurisée.

Ces comptes d'attente peuvent être utilisés dans des achats immobiliers ou des transactions
commerciales importantes pour garantir que les paiements sont effectués à temps et que toutes
les parties remplissent leurs obligations contractuelles.

Exemple : lorsqu'une personne achète une maison, elle peut transférer des fonds à un compte
d'attente en banque qui détient temporairement les fonds jusqu'à ce que la transaction soit
finalisée. Une fois que toutes les parties ont rempli leurs obligations, les fonds sont transférés
du compte d'attente vers le compte de la partie bénéficiaire.

Dans ce sens, les montants en numéraire garantissant totalement ou partiellement le


dénouement de certaines opérations de crédit.

b) Les comptes spéciaux de crédit


Ce type de comptes bancaires sont utilisés pour des transactions spéciales ou des opérations de
crédit. Ils peuvent être utilisés pour diverses raisons, telles que le financement de projets

15
spécifiques, le paiement de factures importantes ou le traitement de paiements de salaires pour
les entreprises. Ils peuvent être ouverts par des particuliers ou des entreprises, en fonction de
leurs besoins financiers. Ils peuvent être soumis à des conditions et des exigences spécifiques,
comme le montant minimum requis pour l'ouverture du compte, le taux d'intérêt applicable et
les frais de gestion. Plusieurs types de comptes spéciaux existent à savoir :

 Le compte « pivot » : C’est un compte bancaire intermédiaire qui est utilisé pour
recevoir et transférer des fonds entre différents comptes bancaires. Il est souvent utilisé
pour enregistrer les autorisations et les utilisations globales octroyées par un consortium
bancaire à une entreprise, ainsi pour faciliter des transactions plus complexes qui
nécessitent des transferts de fonds entre plusieurs comptes bancaires.
Exemple : Si une entreprise effectue des transactions régulières entre différents pays, elle peut
utiliser un compte pivot pour recevoir des fonds dans une devise, les convertir dans une autre
devise et les transférer vers un autre compte bancaire dans un autre pays. Le compte pivot
permet d'éviter des frais supplémentaires et des délais de traitement plus longs pour chaque
transaction individuelle.

N.B : Un consortium bancaire est un groupe de banques ou d'institutions financières qui se


réunissent pour fournir un financement à une entreprise. Il peut fournir des fonds sous forme de
prêts, de garanties ou de participations au capital, en fonction des besoins du bénéficiaire.
Lorsqu'une entreprise a besoin d'un financement important pour un projet, elle peut faire appel
à un consortium bancaire plutôt que de s'adresser à une seule banque, en vue d’avoir une plus
grande flexibilité dans les termes et les conditions de financement, ainsi qu'une plus grande
capacité de levée de fonds.

 Les comptes « d’avances »


Ce sont des comptes de crédit évoqués à l’occasion de l’étude des techniques auxquelles ils se
rapportent, comme par exemple le compte d'avances sur marchandise, qui enregistre les
paiements anticipés effectués par un acheteur à un fournisseur pour des marchandises qui seront
livrées ultérieurement. Il est également appelé compte d'avances sur commande ou compte
d'avances sur marchandises commandées. En effet, lorsqu'un acheteur passe une commande
auprès d'un fournisseur pour des marchandises, le fournisseur peut exiger un paiement anticipé
pour garantir la commande. Le fournisseur peut alors enregistrer le paiement dans le compte
d'avances sur marchandise. Lorsque les marchandises sont livrées, le fournisseur peut émettre
une facture pour le solde restant dû. C’est un outil financier important pour les entreprises qui

16
effectuent des transactions commerciales à long terme. Il permet aux fournisseurs d'obtenir des
fonds nécessaires pour financer la production et la livraison des marchandises, tandis que les
acheteurs peuvent garantir la disponibilité des marchandises en effectuant des paiements
anticipés.

 Les comptes « contentieux » ou « litigieux »


Les comptes "contentieux" ou "litigieux" sont des comptes de l'entreprise qui sont associés à
des litiges ou à des contentieux juridiques en cours. Ils peuvent inclure des comptes débiteurs
ou créditeurs en attente de règlement, des frais juridiques, des provisions pour litiges, des
jugements non payés et d'autres coûts associés à la résolution de litiges. Ils sont souvent
surveillés de près par les avocats de l'entreprise ainsi que par ses responsables financiers et
comptables, car ils peuvent avoir un impact significatif sur la santé financière de l'entreprise.
En effet, les décisions prises dans le cadre de ces litiges peuvent entraîner des pertes financières
importantes, ce qui peut affecter les résultats de l'entreprise à court et à long terme.

Les entreprises peuvent prendre plusieurs mesures pour gérer les comptes contentieux ou
litigieux, notamment en engageant des avocats spécialisés dans le domaine du droit des affaires,
en évaluant régulièrement les risques juridiques potentiels et en mettant en place des processus
efficaces pour gérer les litiges lorsqu'ils surviennent.

c) Les comptes spéciaux de personnes


Les comptes spéciaux de personnes sont des comptes bancaires qui sont conçus pour répondre
à des besoins spécifiques de personnes ou de groupes de personnes, et qui sont soumis à des
règles et à des réglementations spécifiques. Nous pouvons citer dans ce sens :

 Les comptes sans mouvement ou en déshérence


C’est un compte qui n'a enregistré aucune activité ou transaction pendant une période
prolongée, suite à son appartenance à une personne décédée ou à une entreprise dissoute et qui
n'a pas été réclamé par les héritiers ou les propriétaires légaux. En effet, le disponible ne fait
plus l’objet de retraits pendant un certain temps par le titulaire du compte qui est peut-être
disparu ou décédé. Ce sont des comptes qui font l’objet d’une surveillance particulière de la
part des banques, ainsi que leur clôture par les établissements dépositaires intervient lorsqu’ils
n’ont pas fait l’objet d’opérations ou de réclamation sur une période de 10 années. Ces fonds
sont alors transférés à la CDG qui les conservera au profit de leurs bénéficiaires 5 autres années
avant de les verser au trésor, car devenant alors prescrits.

17
 Les comptes « de chantier »
Ces comptes sont destinés aux personnes physiques ou morales étrangères, non résidantes,
désirant entreprendre au Maroc des travaux ou y effectuer des prestations de service. Ces
comptes bancaires spécifiques sont utilisés pour gérer les fonds associés à un projet de
construction ou de travaux. Ils sont souvent ouverts par les entrepreneurs ou les maîtres
d'ouvrage pour le projet spécifique et sont utilisés pour effectuer les paiements aux sous-
traitants, fournisseurs et autres parties prenantes impliquées dans le projet. Ils permettent de
séparer les fonds du projet des autres fonds de l'entreprise et de suivre les entrées et les sorties
d'argent liées au projet.

Les banques intermédiaires agréés sont habilités à ouvrir ces comptes dans des conditions
précisées par l’Office des changes et cela facilite la gestion de la trésorerie du projet et aide à
éviter toute confusion entre les fonds de différents projets.

Les comptes de chantiers en banque peuvent également être utiles pour les inspections et les
audits de projets, car ils permettent de retracer facilement les transactions financières liées au
projet. Ainsi, la durée de vie de ces comptes correspond généralement à celle des marchés en
question et de leur règlement.

 Les comptes spéciaux des personnes étrangères


Il s’agit notamment :

- Des comptes en devises qui permettent de détenir et de gérer des fonds dans une
monnaie autre que celle du pays dans lequel vous résidez. Ces comptes peuvent être
utilisés pour effectuer des transactions commerciales internationales, pour voyager dans
des pays utilisant une autre monnaie, pour investir dans des actifs en devises étrangères,
ou pour d'autres besoins financiers.
- Des comptes étrangers en dirhams convertibles détenus par un individu ou une
entreprise à l'étranger, mais libellé en dirhams convertibles. Le dirham peut être
convertie librement en d'autres devises, ce qui en fait une option pratique pour les
personnes qui ont besoin d'effectuer des transactions commerciales ou financières
internationales impliquant le Maroc. Les comptes étrangers en dirhams convertibles
peuvent être détenus auprès de banques situées à l'étranger, mais également auprès de
banques marocaines ayant une présence internationale. Ces comptes peuvent être
utilisés pour recevoir et effectuer des paiements en dirhams convertibles, ainsi que pour
réaliser des opérations de change vers d'autres devises.
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C. Le fonctionnement des comptes bancaires

La détention d’un compte bancaire est devenue aujourd’hui une nécessité tant pour les
personnes commerçantes que pour les personnes civiles. En effet, le compte bancaire facilite la
manipulation des espèces et préserve les risques de perte des fonds, de vol et d’incendies, tout
en permettant à son titulaire de bénéficier de divers types de moyens de paiement et de crédits
bancaires dans le cadre de plusieurs services offerts par la banque.

1. Les conditions d’ouverture des comptes


Comme l’ouverture du compte marque l’entrée en relation de la banque avec le client, le
banquier conserve la faculté de refuser cette ouverture lorsque le client ne répond pas aux
conditions générales exigées par la banque, ou qu’il ne soit pas en conformité avec les exigences
légales. En effet, au moment de l’ouverture du compte, la relation Banque/Client est très
importante dans la mesure où elle permet :

- À la banque : de recueillir non seulement les éléments d’identification et de capacité du


client, mais également des informations relatives à l’activité et au patrimoine de celui-
ci.
- Au client : de connaître d’emblée les conditions de fonctionnement et de clôture de son
compte à travers la convention écrite d’ouverture de ce compte, comme la gamme des
services offerts, les précautions d’usage de moyens de paiement, les commissions et les
taux appliqués et les dates de valeurs.
Préalablement, à l’ouverture d’un compte, les règles de vigilance imposent aux établissements
de crédit d’avoir des entretiens avec les personnes postulantes ou leurs mandataires pour
s’assurer de leur identité et recueillir toutes les informations et les documents juridiques
nécessaires. L’établissement bancaire est tenu de se renseigner également, si le client est
titulaire d’un ou de plusieurs comptes auprès du même établissement ou dans d’autres
établissements concurrents, en s’informant sur sa situation vis-à-vis des Services des Incidents
de Paiement (chèque impayés, interdictions…) et du Service Central des Risques (montants
globaux des crédits autorisés et utilisés).

Dans ce sens, l’ouverture d’un compte bancaire exige plusieurs types de conditions détaillées
relatives à la clientèle à savoir :

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a) Les conditions relatives à l’identité de la clientèle (personnes physiques)
L’établissement de crédit doit établir une fiche d’ouverture de compte au nom chaque personne
physique qui porte d’une manière détaillée les renseignements suivants :

- Le nom et le prénom
- Le numéro de la pièce d’identité officielle en cours de validité (CIN pour les Marocains,
carte de séjour pour les étrangers résidents et passeport pour les étrangers non-résidents)
- L’adresse exacte ou domicile du client, justifiée par (les quittances d’eau ou d’électricité,
factures de téléphone, contrat de bail…)
- La profession du client
- Le numéro d’immatriculation au registre de commerce et le centre y afférent pour les
personnes physiques ayant la qualité de commerçant.
Cette fiche d’ouverture de compte devra être accompagnée des copies certifiées conformes des
documents d’identité présentés qui seront ensuite classées dans le dossier ouvert au nom du
client.

b) Les conditions relatives à l’identité de la clientèle (personnes morales)


Pour une personne morale, l’établissement de crédit doit établir une fiche d’ouverture de compte
où doivent être reportés ses éléments d’identification et selon sa nature juridique comme :

- La dénomination ;
- La forme juridique ;
- L’activité ;
- L’adresse du siège social ;
- Le numéro de l’identifiant fiscal ;
- Le numéro d’immatriculation au registre de commerce ainsi que le centre
d’immatriculation ;
Ces informations doivent-être complétées par un certain nombre de documents, de pièces et de
renseignements qui différent selon la nature de la forme sociale de la personne morale en
question. Ainsi, notre cours est principalement focalisé sur la banque et les particuliers.

c) Les conditions relatives à la capacité civile (personnes physiques)


La capacité civile des personnes physique est déterminée par leur statut personnel lié en premier
lieu à l’âge de 18 ans révolus. Ces derniers peuvent ouvrir un compte bancaire et contracter à
condition qu’ils ne soient pas interdits par la loi.

20
Les majeurs interdits par la loi sont :

- Le prodigue : c’est celui qui a gaspillé, ou dilapidé ses biens en dépenses inutiles.
- Le dément : c’est celui qui a perdu la raison et que cette perte soit permanente ou
entrecoupée de périodes de lucidité
- Le faible d’esprit : C’est celui qui est atteint d’un handicap mental l’empêchant de
maîtriser sa pensée et ses actes.
Seul le juge est habilité à constater la démence ou la prodigalité. En outre, le mineur ayant
atteint l’âge de 16 ans et qui montre des signes de maturité peut bénéficier d’une déclaration
d’émancipation reconnaissant sa pleine capacité d’exercice, par le biais de laquelle il pourra
gérer ses biens et d’en disposer. Les mineurs autres que ceux émancipés et les interdits sont
représentés par un tuteur.

Pour les personnes handicapées, l’ouverture des comptes bancaires peut être effectuée par un
mandataire désigné par un juge, dans le cadre d’actes de procuration leur permettant de
fonctionner leur compte. Concernant les personnes analphabètes, elles peuvent désigner,
devant un notaire, un mandataire ou peuvent eux même effectuer des opérations authentifiées
par 2 témoins.

N.B : Étant donné que notre cours est focalisé principalement sur la banque et les particuliers,
nous pouvons bien reporter, dans ce cas, le point de traitement des conditions relatives à la
capacité civile (personnes morale).

d) Les formalités d’ouverture du compte


Lorsque les conditions requises à l’ouverture d’un compte sont remplies, le client est amené à
compléter d’autres formules à savoir :

 La demande d’ouverture du compte : qui représente généralement un simple imprimé


à remplir par le client. Toutefois, cette demande est liée à des particularités selon le type
du compte à ouvrir, comme par exemple le compte à terme qui nécessite l’envoi d’une
lettre conforme à celle prévue par Bank Al-Maghrib ; ou des comptes courants destinés
à des personnes ayant une enseigne commerciale qui nécessite le sous-titre commercial
en question.
 Le carton de spécimen de signature : qui porte des indications afférentes à
l’identification du client ainsi que les modèles de signature devant servir de base au
contrôle du banquier. Ces indications peuvent être pour les personnes physiques :

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- Le n° de compte
- Le nom et le prénom
- La date et le lieu de la naissance
- La profession
- L’adresse
- La nationalité
- Le n° et la date de délivrance de la CIN
- La date d’ouverture du compte
- La signature du titulaire
- La signature des personnes disposant d’une procuration
- Les éléments d’identification des personnes mandatées
- Le n° de dossier administratif d’ouverture du compte
À ces documents, nous pouvons ajouter :

- La procuration pour les personnes qu’il souhaite mandater pour le fonctionnement du


compte
- La lettre d’unité de compte…
N.B : La lettre d’unité de compte désigne une lettre adressée par un client, qu'il soit une
personne morale ou physique, à sa banque, lui demandant de connecter ses différents comptes,
pour n'en former qu'un seul, dans le but de simplifier sa gestion.

 La demande de chèque : qui est effectuée par la clientèle aux banques, ainsi ces
dernières délivrent des chèques de différentes formules, en fonction de la nature du
compte et des relations qu’elles entretiennent avec cette clientèle. En vue de lutter contre
l’émission des chèques sans provision après l’ouverture du compte, et avant même la
délivrance du carnet de chèque, la banque est tenue de s’assurer que son client n’est pas
frappé d’interdiction d’émettre des chèques sur les listes du Service Central des
Incidents de Paiements de Bank Al Maghrib.

2. L’enregistrement des opérations en compte


Les comptes en banque non seulement consignent toutes les opérations concernant un client et
qui sont récapitulées dans un relevé bancaire, mais servent, aussi, de supports aux échanges
entre les différents établissements bancaires. A cet effet, les banques doivent normaliser les
numéros de compte à travers le Relevé d’Identité Bancaire (RIB).

22
Les comptes en banque enregistrent généralement :

 Au débit : tous les retraits réalisés par caisse, ainsi que les paiements par chèque, avis
de prélèvement, virement, effets ou par paiement par carte. De même, les règlements
exécutés dans le cadre des services et crédits bancaires comme les intérêts bancaires, les
ordres passés en bourse, les domiciliations d’importation…etc.
 Au crédit : tous les versements effectués par le client ou en sa faveur comme le
versement d’espèces, la réception des virements, la remise des chèques et d’effet. De
même, toutes les opérations ayant trait aux services et aux crédits bancaires éventuels
comme les opérations d’escompte, d’avances en compte, p aiment de coupons…etc.
En effet, le bon fonctionnement d’un compte en banque résulte du respect des obligations de
chacune des deux parties (client et banque). Dans ce sens, le client doit assumer ses
responsabilités en termes de provision, comme les autorisations de crédits et les versements. Il
doit également répondre aux exigences bancaires relatives au contrôle d’identité et la
transmission de certains documents et pièces nécessaires à son dossier.

En revanche, la banque a également des obligations envers son client, comme par exemple la
délivrance de chéquiers, l’exécution des opérations de recouvrement ou de paiement des
chèques, des effets et ces virements. Elle doit également fournir au client des informations liées
aux placements d’argent, au financement, aux services bancaires, aux différents taux appliqués,
aux commissions et valeurs, ainsi que d’autres informations concernant les mesures prises par
l’État dans divers secteurs d’activité.

3. Le relevé d’identité bancaire (RIB)


À l’instar des autres banques étrangères, les banques marocaines ont normalisé leur identifiant
des comptes bancaires, en appliquant les mêmes numéros pour les codes « banque », les codes
« villes », les « numéro de compte » et la « clé » du RIB et en subdivisant le RIB en 4 zones
comme suivant :

- Code banque : 3 chiffres


- Code ville : 3 chiffres
- Numéro de compte : 16 chiffres
- Clé du RIB : 2 chiffres

23
Exemple :

000 000 0000000000000000 00


Code banque Code ville N° de compte Clé RIB

Selon B.A.M, l’objet du RIB est double. Cependant, il consiste d’une part de permettre aux
clients de la banque de communiquer facilement leur domiciliation bancaire à leurs débiteurs
et leurs créanciers. D’autres part, le RIB permet de répondre aux échanges interbancaires qui
nécessitent des traitements automatiques. Dans ce cas, le RIB atténue les risques d’erreur, tout
en offrant un meilleur service à la clientèle et des gains non négligeables pour les banques.

Au niveau international, le développement des opérations commerciales et financières nécessite


d’aboutir à une normalisation internationale des n° de comptes bancaires. Dans ce sens, le
Comité Européen de Normalisation Bancaire a défini en 1997 un nouveau RIB européen
dénommé IBAN (International Bank Account Number).

4. Les limites au fonctionnement des comptes


Ce sont des événements ou des incidents susceptibles d’entraver ou d’arrêter la marche normale
d’un compte, à savoir :

 Les oppositions au paiement : Ils peuvent-être effectués par le client qui intervient
généralement à la suite d’une perte, d’un vol ou d’une falsification d’un instrument de
paiement ou de crédit, comme le chèque, la carte et l’effet. L’opposition au paiement
peut être faite également par le client dans le cas du redressement ou de la liquidation
judiciaire. En effet, suite à une demande manuscrite effectuée par le client, la banque
est tenue de refuser le règlement des chèques et doit attendre la notification de la
mainlevée, qui peut émaner du client lui-même ou résulter d’une décision judiciaire.
L’opposition peut avoir lieu également auprès d’un percepteur, lorsque le client n’a pas
réglé ses impôts ou ses redevances à l’Etat. Ainsi, dans ce cas, elle peut être suivie d’une
réquisition de payer et le banquier bloque le compte pour le montant de la somme en
question jusqu’à l’obtention de la mainlevée dans les brefs délais.
 La saisie-arrêt : C’est une mesure juridique qui permet à un créancier de bloquer les
fonds d'un débiteur sur son compte bancaire. Elle peut être ordonnée par un juge ou une
autorité compétente pour recouvrer une dette. La saisie-arrêt permet de faire bloquer les
sommes présentes sur le compte à concurrence du montant de la dette en question. Les

24
sommes saisies peuvent ensuite être utilisées pour régler tout ou partie de la dette et le
déblocage du compte nécessite une mainlevée délivrée par le bureau des Notifications
et Excusions judiciaires ou à la suite d’une décision du tribunal. En outre, le débiteur
doit avoir été préalablement mis en demeure de régler sa dette et doit avoir été informé
de la procédure de saisie-arrêt.
 L’incapacité et le décès du titulaire : Lorsque le client est frappé de l’incapacité, il est
déclaré inapte et son compte sera bloqué jusqu’à la détermination d’un tuteur. Ce dernier
peut avoir le droit d'accéder aux comptes bancaires du titulaire pour effectuer des
opérations financières en son nom. En cas de décès du titulaire du compte, la banque
doit être informée et les héritiers ou les ayants doivent procéder au règlement de la
succession à travers des actes adulaires authentifiés par le juge. Ils doivent prouver dans
ce cas leur statut juridique pour pouvoir accéder au compte bancaire du défunt.
Toutefois, les chèques et les effets émis avant l’incapacité ou le décès gardent leur
validité et demeurent payables par le banquier.
 La clôture du compte : Elle consiste à fermer définitivement le compte auprès d'une
banque. Cette opération peut être effectuée à tout moment, que ce soit à l'initiative du
titulaire du compte ou de la banque elle-même. Pour clôturer un compte bancaire, le
titulaire doit généralement informer sa banque par écrit, en envoyant une demande de
clôture par courrier recommandé ou en se rendant directement dans une agence
bancaire. La banque peut également clôturer un compte de manière unilatérale, par
exemple en cas de non-respect des conditions générales ou si le compte est inactif depuis
un certain temps. Avant de clôturer un compte bancaire, il est important de s'assurer que
toutes les opérations en cours ont été traitées et que tous les prélèvements automatiques
ont été annulés. Il est également recommandé de s'assurer que le solde du compte est
bien à zéro avant de demander la clôture. En cas de clôture d'un compte bancaire, la
banque doit restituer au titulaire du compte l'ensemble des sommes qui y ont été
déposées, déduction faite des éventuels frais bancaires ou commissions qui pourraient
être dus.

25
Chapitre III : Les moyens de paiement

Le monde des affaires dispose aujourd’hui de différents moyens de paiement adaptés aux
besoins et aux exigences de la pratique commerciale. En effet, un instrument de paiement est
un mécanisme permettant l’exécution d’une obligation de payer une somme d’argent. Dans ce
sens, nous étudierons les principaux moyens de paiement à travers :

- Le chèque
- Le virement
- La carte bancaire

1. Le chèque
Au Maroc, le chèque est régi par le Code de commerce, ainsi qu’il est réglementé par les
circulaires de Bank Al Maghrib. C’est un moyen de paiement parmi les plus utilisés et que la
banque met à la disposition de ses clients. En effet, pour sensibiliser les gens sur son aspect
juridique, nous allons étudier respectivement ses caractéristiques, ses différentes formes de
transmission et d’utilisation, son paiement et les mesures de prévention et de lutte contre son
émission sans provision.

A. Les caractéristiques du chèque


a) Définition
Le chèque est un écrit par lequel le client d’une banque donne l’ordre à celle-ci de payer une
somme d’argent à son profit, ou au profit d’une tierce personne.

Le chèque est un écrit qui, sous forme de mandat de paiement, sert au tireur à effectuer le retrait
à son profit ou au profit d’un tiers appelé bénéficiaire de tout ou partie des fonds portés au crédit
de son compte.

Le chèque a pour objet de permettre au titulaire de ses comptes d’utiliser les sommes qu’il y
dépose sans avoir à manipuler de numéraire.

Contrairement à la traite, le chèque n’est pas un instrument de crédit puisqu’il est réputé payable
à vue. Il est donc toujours tiré sur une banque, tandis que la traite est généralement tirée sur un
commerçant.

26
b) L’émission du chèque
L’émission du chèque est soumise par le législateur marocain à des conditions de forme et de
fond. Ainsi, la normalisation de ses formules a été effectuée par la dernière circulaire de Bank
Al Maghrib.

 Les conditions de forme


Pour qu’un chèque soit valable, il doit contenir obligatoirement les différentes mentions
suivantes :

- La dénomination de chèque, insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la


langue employée dans la rédaction de ce titre
- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée (en chiffres et en lettres)
- Le nom de celui qui doit payer (Tiré)
- Le lieu où le paiement doit s’effectuer (l’agence bancaire)
- La date et le lieu de création du chèque
- La signature de celui qui émet le chèque (Tireur)
- Le numéro de compte du tireur
N.B : Le numéro de compte n’est pas une mention obligatoire mais pour des raisons pratiques
évidentes, la banque le fait figurer sur les formules de chèque.

Concernant ces modalités de forme, la loi punit, d’une amende de 6% de la somme du chèque,
tout tireur émetteur d’un chèque ne portant pas l’indication du lieu de l’émission, sans date ou
avec fausse date. En effet, les chèques sont généralement établis selon des formules pré-
imprimées par les banques, ainsi tout chèque non conforme à ces formules ou dans lequel l’une
des énonciations obligatoires fait défaut est réputé non valable. Les imprimés de chèques,
regroupés en nombre limité dans des carnets de chèques (chéquier), sont délivrés gratuitement
par les banques aux différents clients titulaires de comptes.

N.B : La désignation du bénéficiaire est considérée comme une mention facultative du chèque,
puisque le tireur a la faculté de mettre le nom du bénéficiaire, la mention « au porteur » ou ne
rien inscrire à l’emplacement réservé à la désignation du bénéficiaire.

 Les conditions de fonds :


La provision qui correspond au montant indiqué sur le chèque. C’est-à-dire le solde créditeur
du compte qui doit être égal ou supérieur au montant du chèque. La provision doit être :

Préalable : c’est-à-dire qu’elle doit exister avant l’émission du chèque.

27
Disponible : c’est-à-dire libre au moment du paiement du chèque.
Suffisante : c’est-à-dire égale ou supérieure au montant du chèque

Le chèque ne peut être tiré que sur un établissement bancaire, qui signifie tout organisme
légalement habilité à tenir des comptes sur lesquels des chèques peuvent être tirés comme les
différentes banques, la Trésorerie Générale, les receveurs des finances et du Trésor et les
Services des Chèques Postaux.

c) La normalisation du chèque
La nouvelle normalisation du chèque opérationnalisée depuis 2006 a pour objet de faciliter les
traitements informatisés du chèque et leur compensation électronique, dans le cadre du Système
Interbancaire Marocain de Télé-compensation, en vue de répondre aux nouvelles exigences
liées à la dématérialisation des échanges de chèques. Cependant, le modèle de chèque normalisé
se présente comme suivant :

28
MODELE DE LA FORMULE NORMALISEE DU CHEQUE

Série CW n° 000 000

1 BANQUE ‫البنك‬
2 DH…………………. ‫درهم‬

2 Payer contre ce chèque…………..…………..…………………………………


1 ‫ادفعوا مقابل هذا الشيك‬

À l’ordre de …….………………………………….……………………………………….
2 ‫ألمر‬
5 À…………………………Le………………………… ‫في‬

7 Compte N° : 6 Signature ‫التوقيع‬


2
3 Nom et prénom ou raison sociale
3
Payable ‫يؤدى في‬
4
3 3
Agence/Adresse/Ville/Tel
3
Chèque : série
3 N°

La signature ne doit pas atteindre la zone ci-dessous ‫يجب أال يصل التوقيع إلى الحيز الموجود أسفله‬

000*0000000*000000*0000000000000000*00

1 La dénomination de chèque, insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la


langue employée dans la rédaction de ce titre.

2 Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée (en chiffres et en lettres)
1
3 Le nom de celui qui doit payer (Tiré)
4 Le lieu où le paiement doit s’effectuer (l’agence bancaire)
2
5 La date et le lieu de création du chèque
3
6 La signature de celui qui émet le chèque (Tireur)
47 Le numéro de compte
5
6

29
EXEMPLE RÉEL D’UN CHEQUE

Concernant le prémarquage que l’on trouve aujourd’hui dans tous les chéquiers délivrés par les
banques (de droite jusqu’ à gauche) :

1ère zone : clé de contrôle (2 caractères)

2ème zone : numéro de compte (16 caractères)


3ème zone : codes interbancaires de localité et de banque (6 caractères)
4ème zone : numéro du chèque (7 caractères)
5ème zone : post-marquage (12 caractères au maximum)

N.B :

- Le tireur d’un chèque est la personne qui écrit et signe le chèque, ainsi qui donne ainsi
l'ordre de payer une certaine somme d'argent à une autre personne ou à une entreprise
(bénéficiaire). Le tireur est également appelé "émetteur" ou "signataire" du chèque.
- Le tiré d’un chèque est la banque sur laquelle le chèque est tiré. C'est la banque qui doit
payer la somme d'argent indiquée sur le chèque à la personne ou à l'entreprise désignée
comme bénéficiaire.
- Le bénéficiaire d’un chèque est la personne à qui le chèque est destiné et qui a le droit
de l'encaisser. Pour encaisser un chèque, vous devez normalement le déposer dans votre
compte bancaire ou le présenter à une institution financière pour qu'il soit traité et que
les fonds soient crédités sur votre compte.

30
B. La transmission et l’utilisation du chèque

a) La transmission d’un chèque


Un chèque est peut-être payable :

 Au porteur : dans ce cas, le chèque circule par la simple remise aux autres. Ainsi,
l’emploi de cette formule est risqué, notamment en cas de perte ou de vol. Il en est de
même lorsque le chèque est émis sans indications du bénéficiaire.
 À ordre ou à personne dénommée : dans ce cas, le chèque est transmissible par voie
d’endossement au verso. Ainsi, les endossements peuvent-être nominatifs à ordre, ou en
blanc et donc le chèque est au porteur.
 Non à ordre : dans ce cas, cette clause autre clause équivalente come « non
endossable » ou « non transmissible » limite et fait obstacle à la transmission du chèque
par voie d’endossement. Le chèque devient alors payable à la seule personne
bénéficiaire qui y désignée.
b) L’endossement d’un chèque
Pour le porteur d’un chèque, l’endossement consiste à apposer sa signature au verso du chèque
en faveur du nouveau bénéficiaire auquel il souhaite transmettre le chèque. C’est la transmission
du chèque d’une main à une autre par une simple signature au dos du chèque. Celui qui transmet
le chèque est appelé endosseur. Celui qui le reçoit par ce moyen est appelé endossataire. Le
dernier endossataire est appelé porteur du chèque. Il n’y a pas de limite à la chaîne de
l’endossement.

L’endossement peut prendre deux formes :

- Un endos en blanc lorsque l’endosseur se limite à signer pour transmettre le chèque et


dans ce cas sa signature n’est pas accompagnée de la désignation du bénéficiaire. C’est
le même cas de l’endossement au porteur.
- Un endos nominatif lorsque l’endosseur fait précéder sa signature de la mention « payé
à l’ordre de (nom de l’endossataire) » et dans ce cas le chèque est établi en faveur d’un
bénéficiaire nommément désigné.
Généralement, l’endossement transmet tous les droits résultants du chèque, notamment la
propriété de la provision, ainsi l’endosseur demeure garant du paiement. Toutefois, pour éviter
l’endossement, le chèque doit comporter au recto la mention « non endossable » (N.E).

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c) L’utilisation d’un chèque
Parmi les formes particulières de l’utilisation d’un chèque, nous pouvons distinguer entre le
barrement, le visa, la certification et l’aval.

 Le barrement : il est effectué au moyen de 2 barres parallèles apposées au recto du


chèque. Dans ce cas, le paiement transite obligatoirement par un compte bancaire ou
par un compte chèque postal procurant ainsi une sécurité accrue au porteur.
 Le visa : c’est une pratique interne aux services bancaires qui permet aux responsables
de consentir les paiements d’un chèque sur découverts autorisés ou de constater
l’existence de la provision. Cela permet au bénéficiaire du chèque d'avoir l'assurance
que le paiement ne sera pas refusé en raison d'un manque de fonds. Il est important de
noter que le visa d'un chèque n'est pas une garantie absolue de paiement, car il est
toujours possible que le compte du tiré ne dispose pas de fonds suffisants au moment
où le chèque est présenté pour encaissement.
 La certification : c’est une opération par laquelle le tiré doit certifier la provision
correspondante au montant du chèque à la disposition du tireur. La banque appose alors
un cachet ou une mention "certifié" sur le chèque, indiquant que le montant du chèque
est garanti par la banque. Dans ce sens, la certification a pour effets de :
- Constater la provision
- La certifier par le banquier tiré sous sa propre responsabilité
- De la bloquer au profit du porteur jusqu’au terme du délai de présentation (20 jours pour
les chèques émis au Maroc et 60 jours pour les chèques émis à l’étranger)
La certification d'un chèque est une garantie plus forte que le simple visa d'un chèque. Elle
résulte de la signature du tiré au recto du chèque.

 L’aval : c’est une opération généralement rare en pratique et qui consiste à garantir le
paiement d’un chèque pour tout ou partie de son montant. Dans ce sens, L'avaliste appose
sa signature au dos du chèque, ce qui équivaut à une promesse de payer le montant du
chèque en cas de défaut de paiement par le tiré. Ainsi, le donneur d’aval est tenu de la
même manière que celui dont il s’est porté garant.

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C. Le paiement du chèque
L’article 267 du code de commerce stipule que « Le chèque est payable à vue ». En outre, il
précise que « Un chèque présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission
(antidaté) est payable le jour de la présentation ».

Le paiement d’un chèque remis à un tiré s’effectue normalement :

- Soit par la remise d’espèces entre les mains du bénéficiaire


- Soit par le crédit de son compte s’il est client de l’établissement
- Soit par le versement du montant du chèque auprès de la banque présentatrice au cours
des séances de compensations bancaires.
a) La présentation du chèque au paiement
Le délai de présentation d’un chèque payable au Maroc diffère selon son lieu d’émission. Dans
ce sens :

- Les chèques émis au Maroc doivent être présentés au paiement dans un délai de 20
- Les chèques émis hors du Maroc ont un délai de 60 jours.
La date d’émission du chèque constitue le point de départ des délais. Pourtant, même si le
chèque est postdaté, il est payable le jour de sa présentation au guichet. En outre, la non
observation du délai légal ne signifie pas le non-paiement du chèque, mais simplement la perte
de certains avantages juridiques comme la solidarité entre les endosseurs.

La présentation d’un chèque non prescrit au paiement dans un délai valable (1 an), permet au
porteur bénéficiaire de préserver tous ses droits, comme le refus d’un paiement par un protêt.
En effet, lorsque la provision existe, le tiré est tenu de payer le chèque même après l’expiration
du délai de présentation et même si le chèque a été émis par le tireur en violation d’une
interdiction bancaire ou judiciaire.

N.B : Le protêt d'un chèque est une procédure juridique qui permet au bénéficiaire de
demander le paiement d'un chèque rejeté par la banque du tireur pour des raisons, telles qu'une
provision insuffisante, une signature non conforme, une opposition sur le chèque, etc.

N.B : Un chèque est prescrit au bout d’un an augmenté des délais légaux de présentation, soit
1 an et 20 jours pour les chèques émis au Maroc et 1 an et 60 jours pour les chèques émis à
l’étranger.

La présentation d’un chèque au paiement peut être effectuée comme suivant :

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 Soit directement auprès du tiré, qui est au même temps la banque domiciliataire du tireur
et du bénéficiaire :
Client de la banque X
Agence N
Personne A (3) service /prestation
(Tireur) Personne B
(Bénéficiaire)
(4) remise de chèque

(1) Ouverture (2) remise (5) remise du chèque (8) créditer le


du compte de chéquier à l’encaissement compte de B
+ versement

Banque X (6) remise du chèque


Banque X
Agence P Agence N
(Tiré) (7) règlement

 Soit indirectement à travers la chambre de compensation entre le tiré (banque


domiciliataire du tireur) et la banque du bénéficiaire :
Client de la banque X
Agence y1
Personne A (3) service /prestation Personne B
(Tireur) (Bénéficiaire)
(4) remise de chèque tiré
sur la banque X Agence P
(1) ouverture (2) remise (5) remise du chèque (10) créditer le
du compte de chéquier à l’encaissement compte de B
+ versement

Banque X (7) remise (6) remise


B.A.M Banque Y
Agence x1 du chèque du chèque
Chambre de Agence y1
(Tiré) compensatio
n
(8) règlement (9) règlement

N.B : Les chambres de compensation sont celles où les banques compensent entre elles
quotidiennement les valeurs (chèques, effets, virements) qui leur sont remises par leur clientèle
et, qui sont tirées sur les autres établissements bancaires, par leur acceptation ou leur rejet.

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b) Le paiement d’un chèque par la banque du tireur
Pour le paiement d’un chèque, le banquier doit obligatoirement vérifier l’identité du porteur du
chèque à travers un document officiel portant sa photographie comme la carte d’identité
nationale. Ainsi, dans ce sens la loi interdit à une personne mineure d’encaisser un chèque. Le
banquier doit également vérifier la conformité de la signature, la régularité du chèque et
l’absence d’opposition, tout en exigeant au client de signer sur le dos du chèque pour confirmer
qu’il a reçu le paiement de la somme indiquée. C’est « l’acquit » d’un chèque.

c) L’opposition au paiement du chèque


L’opposition au paiement d’un chèque n’est admise qu’en cas de perte, de vol, d’utilisation
frauduleuse ou de falsification, de redressement ou de liquidation judiciaire du porteur du
chèque. Elle émane du tireur et doit être toujours écrite. Dans ce cas, les banque doivent refuser
le paiement du chèque jusqu’à l’obtention de la mainlevée, qui peut émaner volontairement de
l’opposant lui-même ou par décision judiciaire.

d) Les paiements particuliers du chèque


Pour que le banquier paie un chèque sur le compte d’un de ses clients, la provision doit être
disponible et suffisante. Si la provision est inférieure au montant du chèque, l’établissement
bancaire (tiré) est tenu de proposer un paiement jusqu’à concurrence de la provision disponible.
Dans ce cas, le porteur du chèque (bénéficiaire) et le banquier (tiré) ne peuvent refuser un
paiement partiel. De même, lorsqu’une banque a reçu l’information du décès ou de l’incapacité
de certain de ses clients, elle bloque le compte jusqu’au règlement de la succession par le juge
et les héritiers, ou jusqu’à la détermination d’un tuteur. Portant, les chèques émis avant le décès
ou l’incapacité, gardent toujours leurs effets et restent payables à vue par la banque du tireur
(tiré).

e) Les sanctions pécuniaires et pénales


Si le porteur du chèque a fait constater l’incident de paiement par protêt, il peut attaquer le tireur
en justice et le tribunal peut le condamner :

- À l’emprisonnement de 1 an jusqu’à 5 ans


- À une amende de 2.000 jusqu’ à 10.000 (sans être inférieure de 25% du montant du
chèque)
- À une interdiction d’émettre des chèques pour une durée de 1 an jusqu’à 5 ans.

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2. Le virement

Le virement est le mécanisme permettant le transfert d’une somme d’argent d’un compte vers
un autre via une écriture comptable. Comme le chèque, le virement laisse des traces écrites ai
sein des établissements bancaires.

La réalisation d’un ordre de virement nécessite deux conditions essentielles à savoir :


- Un ordre écrit et signé émanant du titulaire du compte.
- L’existence de deux comptes : celui du donneur d’ordre et celui du bénéficiaire.

Il doit faire ressortir principalement :

- Nom, prénom ou dénomination du donneur d’ordre


- Son numéro de compte
- L’ordre de virer ou transférer une somme d’argent vers un autre compte lui appartenant
ou appartient à une autre personne.
- Nom, prénom ou dénomination du bénéficiaire
- RIB du bénéficiaire
- Motif ou libellé de l’opération
N.B : Concernant l’absence totale ou partielle de la provision, le virement n’est pas comme le
chèque, puisque généralement le banquier refuse tout simplement d’exécuter l’ordre de
virement.

Un virement bancaire est peut-être :

- Direct ou interne : Lorsque les deux comptes sont ouverts chez la même banque et
donc les sommes sont transférées de compte à compte au sein de la même banque.
- Indirect ou externe : Lorsque les deux comptes sont ouverts chez deux banques
différentes. Dans ce cas, le passage par l’opération de compensation est indispensable.
En plus de ces opérations de virement classique, nous pouvons distinguer entre plusieurs d’autre
formules de virement avec des appellations différentes dont elles font l’objet, à savoir :

 Le virement permanent : C’est un écrit par lequel le client ordonne à la banque de virer
une somme déterminée à une date déterminée au profit d’un bénéficiaire nommément
désigné. Ce virement sert aux paiements d’échéances identiques, généralement à la fin
de chaque mois, comme le remboursement des crédits ou le paiement des loyers. Cet

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ordre est exécuté sous réserve de l’existence de la provision et ne peut être révoqué que
par le client donneur d’ordre.
 Le virement urgent : Pour ces virements, on distingue entre les virements téléphoniques
et les virements accélérés. Ces virements permettent aux donneurs d’ordre de transmettre
très rapidement les sommes souhaitées en faveur de différents bénéficiaires. Ils reposent
sur les mêmes bases qu’un virement ordinaire puisqu’il nécessite aussi un ordre écrit et
l’existence de deux comptes. Cependant, ils présentent l’avantage de la rapidité dans leur
exécution.
 Le prélèvement automatique : c’est un virement particulier où le donneur d’ordre
accepte de régler par prélèvement sur son compte, des échéances différentes en faveur
du bénéficiaire. Les avis de prélèvement sont utilisés pour le règlement des factures de
téléphone, d’eau, d’électricité …etc. Comme pour le virement permanent, le donneur
d’ordre ne s’engage qu’une seule fois en sachant que l’ordre émis sert en permanence
aux différentes échéances.
 La mise à disposition : Il s’agit d’un transfert de fonds auprès de la banque du donneur
d’ordre, en faveur d’un bénéficiaire qui ne dispose pas de compte bancaire. Ce dernier
est peut-être le donneur d’ordre lui-même, qui doit indiquer sur l’ordre donné à la banque
le nom et le numéro de la carte d’identité nationale du bénéficiaire, la somme d’argent
et le lieu. Dans ce cas, la banque va immédiatement débiter le compte de son client et
aviser l’agence du lieu indiqué de l’opération, ainsi le bénéficiaire a la possibilité de
retirer une partie ou la totalité de la somme mise à sa disposition sur simple justification
de son identité.

3. Les cartes bancaires

L’introduction des cartes bancaires au Maroc a commencé au début des années 80, en se
limitant uniquement à quelques applications. Ensuite, ce moyen de paiement a connu une
diversification dans son utilisation et un développement important au cours de ces dernières
années. Les cartes bancaires permettent de régler les achats avec possibilité d'un crédit gratuit,
via le débit différé du compte de son titulaire. On distingue entre plusieurs cartes bancaires au
Maroc comme par exemple :

- Les cartes de retrait : Qui permettent des retraits en espèces d’un montant limité, soit
directement auprès de l’agence bancaire, ou par prélèvement effectué à partir des
distributeurs ou guichets automatiques appartenant au réseau de la dite agence.

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- Les cartes de paiement : Qui peuvent au même temps jouer le rôle des cartes de retrait
en espèces et le rôle de règlement des achats auprès des commerçants. En effet, elles
permettent le paiement de frais de voyages dans des hôtels, des restaurants, des centres
commerciaux …, sans maintenir d’espèces ou d’émission de chèque.
- Les cartes de crédit internationales : Qui ont été initialement réservées aux
exportateurs, aux MRE et aux étrangers. Elles constituent à la fois un moyen de paiement
en devise et un moyen de retrait de fonds à l’étranger. Ces cartes peuvent bénéficier
aujourd’hui à toutes à tous les opérateurs économiques, ainsi qu’à toutes les personnes
physiques marocaines qui disposent d’une dotation en devises accompagnée d’une
autorisation de l’Office des Changes, comme par exemple la dotation touristique, la
dotation pour le pèlerinage (Haje, Omra), l’allocation pour émigration à l’étranger, pour
départ-scolarité des étudiants, pour soins médicaux ou pour missions et stages à
l’étranger.

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