Essaàdi Economiques et de Gestion Faculté des Sciences 4ème SEMESTRE Juridiques, Economiques et Sociales de Tétouan
Économie Monétaire et Financière II 3éme Séance 01 Mai 2021
Pr. Driss EL ZANATI
Année Universitaire 2020-2021 Plan du cours
Chapitre préliminaire: Contexte général du
secteur financier marocain Chapitre 1: Le secteur bancaire marocain; Chapitre 2: Le marché Financier marocain; Chapitre 3: Le marché de change au Maroc, Terminologie juridique • L’instauration de certaines mesures de la politique monétaire à travers lesquelles les autorités de tutelle contrôlent la liquidité bancaire, dont notamment : ▫ L’encadrement du crédit fixant un plafond de crédits ‘en 1969’ ; ▫ La réserve monétaire ; ▫ Le plancher d’effets publics et les emplois obligatoires en bons de trésor –liquidités des banques immobilisées auprès de Bank Al Maghrib-. • La marocanisation des banques est intervenue suite au Dahir du 2 Mars 1973 C. Pendant les années 80 & début 90 du siècle passé • Adoption par le Maroc du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) en 1983 pour le rééchelonnement de la dette extérieure et l’instauration de la politique d’austérité سياسة التقشفsuite à la crise financière qu’a connu le pays (due à la sécheresse, au 2éme choc pétrolier, à la chute des réserves de change…etc.) ayant placé le Maroc en situation de cessation de paiement de sa dette extérieure ; • Le changement de la dénomination de la Banque du Maroc en « Bank Al-Maghrib » en 1987 ; • Le diagnostic de l’état des lieux de l’économie marocaine réalisé par la Banque Mondiale révélait d’énormes points faibles du secteur financier marocain dont notamment : ▫ Marché de capitaux étroit ; ▫ Faible bancarisation ; ▫ Insuffisance de crédits à MLT ; ▫ Taux d’intérêt administrés ; ▫ Offre d’instruments financiers à étoffer…etc. ; • Sous la pression des instances internationales (Fonds Monétaire International -FMI- & Banque Mondiale), les pouvoirs publics ont entrepris en direction de la profession bancaire les grandes réformes suivantes -4D- : ▫ Le Décloisonnement des structures : Visant à appliquer le principe de la « Banque Universelle » qui s’est traduit par la diversification des activités bancaires envers tous les segments de clientèle (Dépôts, Crédits à CT & à MLT, Opérations d’investissement…etc.). Par conséquent, les Organismes Financiers Spécialisés -OFS- ont été autorisés à développer leur réseau d’agences et se sont rapprochés des activités des banques commerciales (BNDE, CIH & CNCA en 1987). ▫ La Désintermédiation des financements : Ayant comme objectif de limiter l’intervention des banques dans certains domaines. Cette réforme s’est caractérisée par les faits marquants suivants :
Les filiales des banques (Sociétés de crédit à la consommation, les
Sociétés de leasing…etc.) ont pris la relève de leur maison mère et se sont spécialisés dans des créneaux d’octroi de crédits ; En 1986, les autorités monétaires ont autorisé les entreprises, remplissant des conditions, à émettre les billets de trésorerie (Titres de Créances Négociables -TCN- sur le marché monétaire) pour se financer à Court Terme afin d’éviter le recourt aux banques ; Création de Bank Al Amal pour le financement des projets d’investissement des Marocains Résidents à l’Etranger –MRE- ; Les banques ne sont plus des intermédiaires au niveau du marché financier (Marché de titres dont la Bourse), elles ont créé leur propre société de bourse (dès 1993) pour booster le rôle du marché financier dans le financement de l’économie. ▫ La Déréglementation des procédures : consistant à adopter plus de libéralisme dans le système financier c.-à-d. le retrait progressif de l’Etat et favoriser le libre jeu de la concurrence, les mesures prises, entre autres, sont : La suppression du réescompte relatif aux crédits CT en 1988 ; La politique monétaire basée sur la réserve monétaire et le taux d’intérêt ; La libéralisation des opérations financières internationales via l’assouplissement du contrôle de change et la convertibilité partielle du Dirham ; L’instauration du marché de change le 03/06/1996.
▫ Le Désencadrement du crédit : mécanisme mis en place en Janvier
1991, se matérialisant par la suppression des enveloppes (plafonds ou quotas) de crédit fixées aux banques et la libéralisation (dans le cadre d’une fourchette) des taux d’intérêt appliqués aux dépôts et aux crédits et ce, pour accorder une marge de manouvre supplémentaire aux banques les plus dynamiques désirant d’accroitre leur production. 2- La décennie 90 du siècle écoulé Dans un contexte financier difficile, tenant compte des contraintes d’ordre conjoncturel, et afin de poursuivre les actions de libéralisation de la sphère financière, visant la modernisation progressive de la profession bancaire et le renforcement de la concurrence et la compétitivité des établissements de crédits, la promulgation de la loi bancaire de 1993 avait comme objectifs :
• L’unification du cadre juridique ;
• Le renforcement de la concertation ; • La consolidation du pouvoir de supervision de Bank Al-Maghrib –BAM- ; • Le renforcement des règles prudentielles ; • Le renforcement de la protection de la clientèle 2.1. L’unification du cadre juridique Il a été stipulé un cadre juridique unique pour les banques et les sociétés de financement, on parle, désormais, d’établissements de crédit qui opèrent dans le cadre des missions confiées à la banque universelle selon les dispositions de ladite loi.
Cependant, la loi bancaire de 1993 distingue deux sortes d’institutions :
▫ Les banques habilitées à collecter les dépôts et à octroyer les crédits, s’agissant des banques inscrites, du Crédit Agricole, du Crédit Populaire du Maroc, du CIH et de la BNDE (disparue en 2005). ▫ Les sociétés de financement s’occupant uniquement de l’octroi de crédits (les sociétés du crédit à la consommation, les sociétés du crédit-bail, la Caisse Marocaine des Marchés…etc.). En outre, compte tenu du principe de l’universalité, lesdits établissements de crédits peuvent effectuer librement les autres activités décrites dans la cadre de la nouvelle loi (financement des investissements; commercialisation des produits et services à pour tout segment de clientèle…etc.) ; 2.2. Le renforcement de la concertation Afin d’associer les établissements de crédits aux décisions des autorités de tutelle intéressant la profession bancaire, la loi a prévu la création de 4 institutions : • Le Conseil National de la Monnaie et d’Epargne –CNME- ; • Le Comité des Etablissements du crédit –CEC- ; • La Commission de discipline des Etablissements du crédit – CDEC-; • L’Association Professionnelle des Sociétés de Financement – APSF-. 2.3. La consolidation du pouvoir de supervision de BAM Les attributions de BAM se sont renforcées en matière prudentielle et de contrôle des établissements de crédits 2.4. Le renforcement des règles prudentielles Pour garantir la solidité du système bancaire, il a été décidé de renforcer les règles prudentielles, notamment celles relatives au capital minimum, à la solvabilité, à la division des risques, à la liquidité, aux conditions de prises de participation…etc. 2.5. Le renforcement de la protection de la clientèle
Les principales mesures prises destinées à protéger la clientèle
concernent ce qui suit : • Le droit au compte, pour développer la bancarisation et l’inclusion financière ; • L’obligation d’afficher et de communiquer aux clients les conditions tarifaires appliquées aux opérations bancaires (Taux d’intérêt débiteurs et créditeurs, Dates de valeurs, Commissions…etc.) ; • Envoi de préavis au client avant toute réduction ou interruption de concours bancaires (lignes de crédit) ; • Institution d’un Fonds collectif de garantie des dépôts, visant à indemniser les déposants le cas échéant. .