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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département ECONOMIE

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MAITRISE Option : « MACROECONOMIE ET MODELISATION »

…………………………………………………………………..

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maîtrise ès-Sciences


Economiques

LES EFFETS DE LA DEVALUATION ET


DE LA DEPRECIATION MONETAIRES
SUR L’EXPORTATION, LE CAS DE
MADAGASCAR

Impétrant : RAKOTONINDRINA Andriniaina Jean Guy

Encadreur : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo

Date de soutenance : 18 avril 2016

Année Universitaire : 2014-2015


REMERCIEMENTS :

Ce mémoire n’a pu être réalisé sans l’aide et le soutien que l’on m’a apportés.
Tout d'abord, je tiens à rendre grâce à Dieu de m’avoir donné santé et persévérance dans
l’élaboration de ce travail.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à Monsieur RAKOTOSEHENO Zo
d’avoir accepté de m’encadrer sans qui ce travail ne pouvait se faire et surtout de m’avoir
guidé dans mes recherches. L’enthousiasme, l’intuition scientifique et la ténacité dont il fait
preuve, ainsi que la confiance qu’il m’a accordée, sa patience, sa disponibilité et ses conseils
toujours avisés ont fortement contribué à l’aboutissement de ce travail.
Enfin, je tiens aussi à remercier mes parents, mes amis qui m’ont encouragé et soutenu
tout au long de l’élaboration de ce mémoire.

À tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la conception de cette étude, je leur
exprime mes sincères remerciements.

i
AVANT-PROPOS :

Depuis que le commerce international a tenu une place importante sur l’économie, chaque
pays voulait en profiter en augmentant sa part de marché. Lors de la mise en vigueur du
régime de change fixe, la dévaluation monétaire a été une arme économique universelle
utilisée dans le but de promouvoir l’exportation.

Etant donné le déficit de la balance commerciale à Madagascar causée par le faible niveau
d’exportation par rapport à l’importation, la promotion de l’exportation suivie par une
diminution de l’importation a semblé être la meilleure solution à ce problème. Ainsi, la
Grande Île a mis en œuvre la politique de dévaluation monétaire pour augmenter son
exportation et freiner l’importation.

C’est la raison pour laquelle l’objet de ce travail est d’analyser les effets de la dévaluation
monétaire sur l’exportation à Madagascar.

ii
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
SOMMAIRE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE I : LES RELATIONS ENTRE LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE
ET L’EXPORTATION
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION
MONETAIRE
Section I : La politique monétaire et la politique de change

Section II : La politique de dévaluation monétaire

Section III : Approche théorique de l’exportation

CHAPITRE II : LES RELATIONS ENTRE LA DEVALUATION ET L’EXPORTATION


Section I : La dévaluation et la balance des paiements

Section II : La dévaluation et l’inflation

Section III : La dévaluation et l’exportation

PARTIE II : ANALYSE DE CAS DE MADAGASCAR


CHAPITRE I : LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE APPLIQUEE A
MADAGASCAR
Section I : Contexte historique à Madagascar

Section II : Les causes de la dévaluation à Madagascar

Section III : La dévaluation de yuan en Chine en 2015

CHAPITRE II : LES EFFETS DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE SUR


L’EXPORTATION
Section I : Les effets de la dévaluation sur la balance de paiement

Section II : L’inflation causée par la dévaluation

Section III : Les impacts de la dévaluation sur l’exportation

CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES

iii
LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES :

Figure 1 : La courbe en J .................................................................................................... 13

Figure 2 : Les effets positifs et négatifs de la dévaluation ................................................. 15

Figure 3 : Le cercle vicieux de la dévaluation ................................................................... 26

LISTE DES TABLEAUX :

Tableau 1 : Exportations de biens et de services ($ US courants) ..................................... 36

Tableau 2 : Balance des paiements courants de Madagascar en 1975-1995 ..................... 38

Tableau 3 : La balance extérieure des biens et services en 1980 à 1994 .......................... 42

Tableau 4 : Importations de biens et de services ($ US courants) ..................................... 44

Tableau 5 : Les taux d’inflation entre les années 1980 et 1994 ......................................... 47

Tableau 6 : Les exportations de biens et services de Madagascar par rapport au PIB ...... 49

LISTE DES ANNEXES :

Annexe 1:Taux de change officiel (unités de devises locales par $ US, moyenne

pour la période) ................................................................................................................... 54

Annexe 2: Evolution du taux de change FMG/FF, FMG/EURO, FMG/USD…………...55

iv
LISTE DES ABREVIATIONS :

ALENA : Accord de Libre-échange Nord-Américain

BC : Banque Centrale

BCM : Banque Centrale de Madagascar

BP : Balance des Paiements

DD : Droit de Douane

DEM : Deutsche Mark

DI : Droit sur les Importations

DTS : Droit des Tirages Spéciaux

FF : Franc Français

FMG : Franc Malgache

FMI : Fonds Monétaire international

GBD: Livre Sterling

IDE : Investissement Direct Etranger

MID : Marché Interbancaire de Devises

PAS : Programme d’Ajustement Structurelle

RIL : Régime d’Importation Libéralisé

SILI : Système d’Importation Libéralisé

TCER : Taux de Change Effectif Réel

TPPA : Théorie de Parité de Pouvoir d’Achat

USD: Dollar Américain

YJP : Yen Japonais

v
INTRODUCTION

1
Le commerce est l’une des plus anciennes et plus importantes inventions de l’humanité
avec l’apparition de l’agriculture au Néolithique. Il s’est développé au fur et à mesure de
l’augmentation du besoin de l’humanité et aussi de l’évolution de sa capacité de production.
Etant donné qu’aucun pays ne possède tous les facteurs de production et que leurs capacités
de production sont différents de l’un à l’autre, l’ouverture d’échange avec les autres pays est
nécessaire : d’où l’apparition du commerce international.

Le terme « commerce international » désigne l’ensemble des échanges internationaux de


biens et services. Il a connu un nouvel essor du fait de la mondialisation économique. La
croissance rapide des échanges commerciaux est appelée mondialisation économique. La
concurrence sur le commerce international s’est développée rapidement et chaque pays veut
avoir une grande part de marché.

Les pays en développement, doivent consolider leurs récents acquis économiques par une
intégration rapide à l’économie mondiale. En améliorant leur compétitivité dans le contexte
d’économie ouverte, ils pourraient ainsi attirer plus facilement les investisseurs locaux et
étrangers, stimuler leur croissance et réduire leur vulnérabilité économique.

Les facteurs qui permettent d’améliorer la compétitivité d’un pays se résument : à la


politique de change, à l’efficacité des facteurs de production et au rôle des réformes
structurelles et institutionnelles. Ce mémoire s’intéresse tout particulièrement au premier
facteur, la politique de change. En effet le taux de change réel joue un rôle incitatif important
en favorisant les exportations de produits manufacturés.

Ainsi, certains économistes et des spécialistes en commerce international cherchent des


politiques économiques permettant de promouvoir l’exportation afin d’augmenter leurs part
de marché sur le marché mondial. La théorie économique affirme que la politique de
dévaluation monétaire est une politique ayant pour but de promouvoir l’exportation et
d’améliorer la situation de la balance des paiements courants.

Les dévaluations font leur apparition dans l'entre deux-guerres. Cette période a été
marquée par quelques dévaluations particulièrement emblématiques : la dévaluation du franc
par Poincaré en 1928, la dévaluation de la livre sterling par McDonald en 1931 et la
dévaluation du dollar par Roosevelt en 1933. Dans le cadre des accords de Bretton Woods, les
dévaluations sont réservées aux pays connaissant des déséquilibres structurels de leur balance
des paiements, après notification au FMI. Avec la fin du système monétaire international en

2
1971, les dévaluations s’opèrent au sein du Système Monétaire Européen dans le cadre de la
modification des taux pivot. Depuis le milieu des années 70, les dévaluations voient leurs
avantages traditionnels remis en cause.

La théorie traditionnelle de la balance des paiements stipule qu’une dévaluation monétaire


améliorerait la compétitivité des produits domestiques et permettrait de restaurer l’équilibre
de la balance commerciale. En effet, le changement conséquent des prix relatifs conduirait à
la fois à une demande plus importante venant de l’extérieur et à une substitution des biens
importés par des biens domestiques dans la consommation locale. Les résultats ne se
limiteraient pas uniquement à la hausse de l’exportation et à la baisse de l’importation. Grâce
au phénomène multiplicateur, cette hausse de la demande de biens d’exportation et de biens
de substitut s’étend sur la totalité de l’économie et aboutirait par la suite à une variation de la
demande globale, qui à son tour stimulerait l’activité économique.
Théoriquement, la politique de dévaluation monétaire engendre une augmentation de
l’exportation, un assainissement de la balance des paiements courants et un renchérissement
des produits importés qui entraine sa diminution. La réussite de la dévaluation monétaire
nécessite la satisfaction des conditions suivantes telles que la condition de Marshall-Lerner-
Robinson et la réalisation de la courbe en J. La mise en œuvre de cette politique de change a
été un succès dans les pays développés tandis que sa mission dans les pays en développement
a été un échec, y compris Madagascar. Outre les échecs de la mise en œuvre de la politique
de dévaluation monétaire dans les pays en développement, elle engendre d’autres impacts tels
que l’inflation, la détérioration de la balances des paiements courants.

Ce mémoire intitulé « les effets de la dévaluation monétaire sur l’exportation, le cas de


Madagascar » a pour objet d’analyser si la politique de dévaluation monétaire appliquée à
Madagascar a engendré une augmentation de l’exportation ou non. Autrement dit, est ce que
la politique de dévaluation monétaire a été une réussite ou un échec pour notre pays ? Ce
pays a eu recours à de nombreuses dévaluations au cours des années 80 face à des
déséquilibres macroéconomiques tels que le déficit de la balance commerciale et l’inflation.
Pour ce faire, on va aborder dans la première partie les relations entre la politique de
dévaluation monétaire et l’exportation et dans la deuxième partie, l’analyse de cas de
Madagascar.

3
PARTIE I : LES RELATIONS ENTRE LA
POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE
ET L’EXPORTATION

4
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DE LA POLITIQUE
DE DEVALUATION MONETAIRE

Section I : La politique monétaire et la politique de change


La politique de dévaluation monétaire est une décision prise par l’Etat et les autorités
monétaires dans le but de modifier le taux de change. C’est une politique issue de la politique
monétaire et agissant conformément à l’aboutissement de cette dernière. La modification du
taux de change doit respecter le régime de change adopté par l’Etat, qui appartient à la
politique de change.
D’où, il est nécessaire d’étudier la politique monétaire et la politique de change pour
mieux comprendre la politique de dévaluation monétaire.

1- La politique monétaire :
1-1 Définition :
La politique monétaire est l’ensemble des mesures prises par les autorités monétaires afin
de maintenir la stabilité des prix et les taux de change et aussi afin de contrôler la hausse de la
masse monétaire1. C’est une branche de la politique économique laquelle se définit comme
toute forme d’intervention de l’Etat.
Tel que stipulé dans ses statuts, la réalisation de la stabilité des prix constitue l’objectif
principal de la politique monétaire de la BC. Compte tenu de cette mission, les autorités
monétaires ont veillé autant que possible à ce que l’expansion des agrégats monétaires soit en
harmonie avec l’objectif d’inflation à moyen et long terme tout en répondant aux besoins de
l’économie fragilisée par la crise politique intérieure. En outre, les autorités monétaires ont
également cherché à atténuer les effets néfastes de cette dernière sur l’économie, en offrant un
environnement monétaire qui permettrait de soutenir la reprise des activités économiques. De
ce fait, les actions monétaires se sont essentiellement articulées autour de l’assèchement des
excédents de liquidités qui représentent une menace pour la stabilité des prix.
Le maintien de la stabilité des prix et du taux de change revendique la mise en œuvre
d’une politique monétaire bien adaptée aux objectifs du gouvernement.
Objet ou instrument qui matérialise une unité de mesure et sert de référence, de modèle légal

1
EMERSON.M (dir.), « Marché unique, monnaie unique », Economica, 1991

5
1-2- Les différents types du système monétaire :
Avant de parler de la dévaluation, rappelons les deux systèmes de création monétaire.
Il y a d'abord l' « étalon2 or ». Dans ce système, l'unité monétaire correspond à une certaine
quantité d'or. Pour créer de la monnaie, il faut donc augmenter la quantité d'or détenue par la
banque, la banque centrale dans le système actuel.

Les parités3 entre les différentes monnaies sont fixes puisqu'elles dépendent de la quantité
d'or que représente chaque unité monétaire. Il y a dévaluation par conséquent quand la
quantité d'or correspondant à l'unité monétaire diminue.

Les règlements entre pays s'effectuent en or. Une diminution de la quantité d'or d'un pays
entraîne donc une contraction de la masse monétaire, et donc des prix et des salaires. C’est
l'effet classique d'une dévaluation. C'est ce qu'on appelle aussi la déflation. Dans ce contexte,
la déflation n'est pas le danger qui est souvent décrit de nos jours, juste un ajustement
monétaire nécessaire.

L'autre système est celui de la « monnaie crédit et des changes flottants ». La monnaie est
simplement créée par les banques, à chaque fois qu'elles octroient un crédit. Les banques
doivent respecter certaines obligations en matière de fonds propres, mais il n'y a pas de lien
entre la monnaie et l'or.

Les parités monétaires dépendent de la demande pour chaque monnaie. Elles varient
constamment les unes par rapport aux autres. Une monnaie peut voir en même temps sa
valeur diminuer par rapport à une autre, mais augmenter par rapport à une troisième.

Il n'y a pas vraiment de dévaluation dans un tel système, puisque la valeur de la monnaie
varie constamment. Il y a des monnaies dites fortes et des monnaies dites faibles. Les
monnaies fortes sont des monnaies de références, qui peuvent être utilisées même par d'autres
pays que ceux dont elles sont l'unité monétaire. Par exemple, le dollar est la monnaie
internationale. L'euro est aussi une monnaie internationale. Une monnaie forte est acceptée
facilement en paiement. Une monnaie forte peut être aussi une monnaie en phase
d'appréciation. Dans un système de changes flottants, une monnaie peut s'effondrer.

2
Objet ou instrument qui matérialise une unité de mesure et sert de référence, de modèle légal
3
Taux de change d’une monnaie par rapport à une autre

6
Entre l'étalon or et les changes flottants, il y a eu diverses combinaisons. Ainsi, de 1944 à
1971, le système en vigueur a été issu des « accords de Bretton Woods 4 ». Le dollar a été
défini par rapport à l'or, et les autres monnaies par rapport au dollar. Une dévaluation a été
une baisse de la parité par rapport au dollar.

Des pays peuvent aussi choisir de maintenir leur monnaie stable par rapport à une autre
monnaie. C'est ce qu'ont fait les pays asiatiques dans les années 1990, en maintenant une
parité fixe avec le dollar. Il y a eu dévaluation quand ces pays n'ont pas pu maintenir cette
parité.

Il ne peut pas y avoir une dévaluation dans un régime de change flexible, la dévaluation
n’est possible que dans un régime de change fixe. Pour mieux comprendre le régime de
change, il est nécessaire de parler de la politique de change.

2- La politique de change :

La politique de change représente l'action des pouvoirs publics visant à modifier le taux
de change de la monnaie nationale. C’est un sous-ensemble de la politique monétaire. L’étude
de la politique de change exige des connaissances de base sur quelques termes techniques.

2-1- Quelques définitions :

Le « marché des changes » permet la confrontation entre les offres et les demandes de
devises. C’est le marché qui détermine le taux de change dans un régime de change flottant.
Toutes les banques peuvent intervenir sur le marché des changes, par exemple la BC peut
intervenir pour le stabiliser c’est à dire éviter les variations brusques et imprévisibles.

Le « marché monétaire » est un marché sur lequel les banques secondaires et la banque
centrale cherchent à vendre ou à se procurer de la liquidité en monnaie nationale.

Dans un régime de change flottant, le « taux de change » est le prix d’équilibre qui
s’établit sur un marché libre entre offre et demande de monnaie nationale. Autrement dit, le

4
Accords financiers internationaux, conclus en juillet 1944 à Bretton Woods entre 44 pays, ils instaurent un
système monétaire international favorisant le rôle du dollar

7
taux de change est le prix d’équilibre entre une monnaie nationale et une devise sur ce
marché.

Dans un régime de change fixe, le « taux de change » est le prix d’une monnaie en termes
d’une autre monnaie. Ce prix n’est pas obtenu sur le marché des changes mais fixé par la
politique de la BC et l’Etat.

La « parité » est le taux officiel de référence entre deux monnaies. C’est l’égalité de la
valeur d’échange des monnaies de deux pays dans chacun des pays. Elle est différente du
taux de change.

Le taux de change exprimé « au certain » indique quelle est la quantité de monnaie


étrangère qu’il faut céder pour se procurer une unité de monnaie nationale.

La cotation « à l’incertain » ou le taux de change exprimé à l’incertain consiste à indiquer


quelle quantité de monnaie nationale il faut céder pour acquérir une unité de telle ou telle
devise.

Le « contrôle des changes » recouvre l’ensemble des mesures visant à ralentir les sorties
de devises et à accélérer les entrées de devises, en s’assurant qu’elles parviennent à la banque
centrale pour reconstituer ses réserves.

2-2- Les différents types de régime de change :

Tout d’abord, on va définir ce qu’on entend par le régime de change. Le régime de change
ou le régime de taux de change ou le système de change, d’une zone monétaire fait partie de
la politique monétaire adoptée par les autorités monétaires, qui détermine en grande partie le
comportement du taux de change de la monnaie vis-à-vis des autres devises (ou d’une devise
en particulier).

2-2-1- Le régime de change fixe :

Le régime fixe est un régime de change pour lequel le taux de change est fixé
arbitrairement par les autorités monétaires. Dans ce régime de change, l’équilibre du marché

8
des changes est assuré par l’intervention de la Banque Centrale qui vend les devises
étrangères si l’offre dépasse la demande des devises et achète les devises si l’offre est
inférieure à la demande.

Un régime de change fixe peut être accompagné d’une non-convertibilité de la monnaie


concernée. Dans ce cas, il n’existe pas de marché des changes (à part éventuellement un
marché parallèle, à taux généralement décoté par rapport au taux officiel) permettant aux
particuliers et entreprises, domestiques et étrangers, de l’acheter ou de la vendre librement.
Cette opération ne peut se faire qu’en passant par la banque centrale elle-même.

NB : Les régimes de changes fixes sont largement dominants dans les années 50.

2-2-2- Le régime de change flottant ou flexible :

Le régime de change flottant est un régime de change pour lequel le taux de change est
déterminé librement par l'offre et la demande des devises au marché des changes. En pratique,
le gouvernement et la BC n'interviennent pas sur le marché pour soutenir leur monnaie.
Cependant, ils le font quand même discrètement et de façon limitée. Dans ce régime de
change, lorsque la parité de la monnaie change, on va parler de l'appréciation ou de la
dépréciation. Il s’agit de la dépréciation, lorsque la monnaie perd sa valeur suite a son offre
abondante par rapport a sa demande, et l'appréciation lorsque sa valeur augmente résultante de
l'excès de sa demande sur le marché des changes5.
Toutefois, en cas de forte instabilité du cours de change, une autorité monétaire peut
intervenir sur le marché de change soit en vendant ou en achetant une ou des devises soit en
instaurant le contrôle de change. Quand une devise est abondante sur le marché des changes,
autrement dit quand l’offre de cette devise est supérieure à sa demande, son prix diminue
c'est-à-dire la quantité de la monnaie locale pour obtenir cette devise diminue : d’où
l’appréciation de la monnaie locale par rapport à cette devise. Inversement, l’insuffisance
d’une devise sur le marché de change engendre son renchérissement : d’où la dépréciation de
la monnaie locale par rapport à cette devise.

5
HEERTJE, Principes d'économie politique, 4ème édition, 2003, p.319

9
2-2-3- Le régime de change lié :

Dans ce cadre, les autorités monétaires fixent un taux de change de leurs monnaies contre
une autre monnaie, ou un panier d’autres monnaies. Pour maintenir cette parité, les autorités
monétaires doivent tenir une position d’achat et de vente sur le marché des changes et être
capable de satisfaire toute demande et offre de monnaie, sans quoi le taux de change ne serait
plus fixe. Les bandes de fluctuation de taux de change sont en général assez faibles (1 ou
quelques pourcents). Pour être sûre de pouvoir satisfaire à des ventes spéculatives de la
monnaie locale contre monnaies étrangères, les autorités monétaires accumulent des réserves
de change en monnaies étrangères.
Les autorités monétaires peuvent à un moment décider de modifier la parité de leur devise
par rapport aux monnaies de référence. C’est la situation du régime de change chinois ou du
franc suisse avec l’euro, avant l’abolition du cours plancher en 2015.

Telles sont les définitions et les théories de la politique monétaire et de la politique de


change. Maintenant, on va entamer la politique de dévaluation monétaire pour mieux
comprendre le sujet à traiter.

Section II : La politique de dévaluation monétaire

1- Définitions :

La politique de dévaluation monétaire est une mesure de politique économique prise par
les autorités monétaires et qui consiste à modifier la parité de la monnaie nationale en
diminuant sa valeur. C’est une décision officielle des autorités monétaires consistant à
diminuer la valeur de la monnaie nationale par rapport à un étalon de référence (or, une autre
monnaie, etc.)
Lorsque la valeur de la monnaie baisse sur le marché des changes, sans décision officielle,
on parle tout simplement de la dépréciation, le contraire étant l’appréciation.

Dans un système de changes fixes, la dévaluation correspond toujours à un acte de la


politique économique. Dans un régime de changes flexibles, la dévaluation apparaît comme le
résultat plus ou moins étalé dans le temps d'une pression du marché des changes freinée ou

10
accélérée par la volonté du gouvernement6. Mais en général, la dévaluation ne peut pas être
réalisée que dans un régime de change fixe.

Après la dévaluation, la monnaie nationale devient moins chère pour les étrangers. Les
exportations bénéficient d'un surcroît de compétitivité, alors que les importations deviennent
plus chères et donc moins attractives.

En dépit du flottement des grandes monnaies du monde, la question de l'opportunité d'une


dévaluation reste d'actualité pour de nombreuses économies, notamment dans les pays en voie
de développement engagés avec le concours du Fonds Monétaire International et de la
Banque Mondiale dans le Programme d'Ajustement Structurel (PAS). La dévaluation est l'un
des aspects de la condition des crédits du FMI qui a été le plus discuté et a parfois conduit à
une rupture des négociations des Etats avec les bailleurs de Fonds7.

2- Les conditions adéquates à la politique de dévaluation


2-1- Le théorème des élasticités critiques (la condition de Marshall-Lerner-
Robinson)

Le théorème des élasticités critiques, appelé également condition de Marshall-Lerner-


Robinson, énonce les conditions nécessaires à la réussite d'une dévaluation. Si la balance
commerciale doit être équilibrée et si les élasticités d'offres sont infinies, la condition
nécessaire à l'apparition de l'excédent commercial, à la suite d'une faible dévaluation de la
monnaie nationale en très courte période, est que la somme des élasticités à l'écart des prix
relatifs des demandes nationales d'importations et étrangères d’exportations soit supérieure à
un.

La condition de Marshall-Lerner-Robinson garantie que la dévaluation n’a pas d’effet


négatif sur la balance commercial sous prétexte que l’effet de substitution l’emporte sur l’effet
de détérioration des termes de l’échange.

On entend par effet de substitution, un changement de comportement c'est-à-dire la


demande à l’étranger augmente suite à la diminution du prix et les exportateurs nationaux

6
DEBONNEUIL Michèle, STERDYNIAK Henri, « Apprécier une dévaluation », Economie et statistique, n° 142,
Mars 1982, Baisse des mariages en 1981 / L’évolution des consommations / Echanges extérieurs / Apprécier
une dévaluation, pp. 41-61.
7
GUILLAUMONT Jeanneney Sylviane, « Dévaluer en Afrique », Observations et diagnostics économiques : revue
de l’OFCE, n°25, 1988, pp. 123-143.

11
augmentent leurs offres pour répondre à cette demande. Tandis que l’effet de détérioration des
termes de l’échange expliquée par l’augmentation des prix des biens importés.

Quatre facteurs principaux conditionnent la validité de ce théorème :

 Les importations de biens étrangers ne doivent pas être incompressibles ou très


faiblement élastique aux variations de prix ;
 La demande étrangère doit être aussi élastique possible ;
 Le solde commercial initial doit à peu près être en équilibre, sinon le gain sur les
exportations sera insuffisant pour compenser les pertes sur les importations ;
 Il est nécessaire que la dévaluation soit d'une faible ampleur et ne soit pas répétée, les
dévaluations successives risquant en effet de ne pas laisser le temps aux exportations
de redresser le solde extérieur.

2-2- Le mécanisme de la dévaluation et la courbe en J :

En général, une dévaluation brise la spéculation qui oblige un pays à puiser dans ses
réserves de change ou même à emprunter pour racheter sa propre monnaie. De même, une
dévaluation réduit le déficit de la balance des paiements en rétablissant la compétitivité d’une
économie et en stimulant la croissance tirée par les exportations. Néanmoins, toutes
dévaluations ne peuvent pas toujours réussir puisque certains effets pervers peuvent atténuer
ses effets positifs.

Le mécanisme recherché est celui de l'effet quantité censé stimuler les exportations. La
dévaluation rend les exportations moins chères, ce qui tend à accroître leur volume et
renchérit les importations, ce qui incite des acheteurs nationaux à se détourner des produits
étrangers au profit des produits nationaux. L’accroissement de la demande externe est d'autant
plus important que l'élasticité de la demande vis-à-vis des prix est forte. Mais cet effet dépend
largement de la nature des produits exportés.

Les effets d’une dévaluation se traduisent graphiquement par une courbe en J. Cette
courbe illustre visuellement le constat empirique selon lequel à la suite d’une dévaluation le
solde de la balance commerciale tend tout d'abord à se dégrader et ne se redresse qu’après un
certain laps de temps. Sur le court terme les quantités importées et exportées restent d'abord
inchangées et seuls les effets de valorisation (accroissement du prix des importations) se

12
manifestent. La modification du volume de produits échangés demande quant à elle un certain
temps.

Figure 1 : La courbe en J

Source : ALLAIS Maurice, « Le problème de la dévaluation », Politique étrangère, n°4, 1957,


pp. 479-492

En fait, la réalité s'éloigne souvent de ce modèle théorique qui repose entièrement sur
l'élasticité de la demande aux variations de prix, que cette demande soit étrangère ou
nationale. Des effets pervers peuvent se manifester lorsque les acheteurs étrangers ne
modifient pas les quantités qu’ils achètent ou lorsque les nationaux maintiennent leurs
importations auxquelles il n’est pas possible de substituer des produits nationaux équivalents
malgré une hausse de prix, dans le cas par exemple d’achat de matières premières ou de
produits de haute technologie. En d'autres termes lorsque la compétitivité repose moins sur les
prix que sur la nature des produits, c'est-à-dire la qualité des biens importés est largement
supérieure à celle des biens nationaux, les effets néfastes tendent à l'emporter sur les effets
positifs.

3- Les types de dévaluation :

La dévaluation monétaire comporte deux types de dévaluation telle que la dévaluation


défensive et la dévaluation offensive.

3-1- La dévaluation défensive :


Une dévaluation défensive est une dévaluation subie et imposée par le marché. En raison
de l’instabilité du marché, de l’existence de l’inflation galopante et du déficit de la balance

13
des paiements courants, une dévaluation est nécessaire pour un rôle défensif vis-à-vis de ces
problèmes. La baisse de la valeur de la monnaie évite la fuite des capitaux. La dévaluation
défensive vise en quelque sorte à remettre les pendules à l'heure.

3-2- La dévaluation offensive :


Une dévaluation offensive, contrairement à la dévaluation défensive, c’est une dévaluation
voulue. La dévaluation offensive est un choix stratégique visant à donner un véritable coup de
fouet aux exportations.

Il faut noter bien que la dévaluation dans notre étude comporte à la fois les caractères de la
dévaluation défensive et de la dévaluation offensive. Généralement, la politique de
dévaluation monétaire ou la dévaluation a pour but de promouvoir l’exportation, de résoudre
le déficit de la balance des paiements courants et aussi de réduire le taux d’inflation.

Toutefois, la dévaluation engendre des effets positifs et des effets négatifs. Le schéma
suivant illustre les effets positifs et négatifs de la politique de dévaluation.

14
Figure 2 : Effets positifs et négatifs d’une dévaluation

Effet prix : hausse du prix Dévaluation Détérioration des termes


des produits importés sur de l’échange : il faut
le marché national exporter plus pour payer
les mêmes quantités
Effet prix : baisse du prix de
Effet de substitution des
nos exportations sur les Effets sur la demande
produits moins chers aux
marchés tiers externe qui stimule les
importations moins
exportations
compétitive

Compétitivité plus grande

Diminue le volume
des importations Améliore le solde de la balance
commerciale

Hausse des prix des importations rigides car non Détérioration du solde de la
substituables balance commerciale

Effet de renchérissement /valorisation des importations

Effet inflationniste

: Effet négatif

: Effet positif

Source : RAZAFIMAMINIRINA.A, La condition de Marshall-Lerner-Robinson : cas de


Madagascar, Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, Faculté DEGS, Département
Economie.

15
Section III : Approche théorique de l’exportation

Exporter veut dire vendre à l’étranger les produits de l’activité nationale. Les échanges sur
le commerce international se font par l’exportation et l’importation. L’exportation est un
élément essentiel du commerce international.

L’augmentation de l’exportation entraine une amélioration de la balance commerciale


étant une composante de la balance des paiements. Un changement au niveau de la balance
commerciale a un impact sur la balance des paiements.

D’où, il est nécessaire de parler du commerce international et de la balance des paiements


dans l’approche théorique de l’exportation.

1- Le commerce international :
1-1- Définition :

Le terme « commerce international » désigne l’ensemble des échanges internationaux des


biens et services et des capitaux. Le commerce international annuel est mesuré par la somme
des exportations mondiales de biens et de services, qui est naturellement égale à la somme des
importations8.

La politique du commerce extérieur ou politique commerciale est constituée de


l’ensemble des moyens dont dispose un Etat pour orienter les flux d’échanges d’un pays avec
l’étranger.

L’activité du commerce extérieur a toujours été présentée comme le fondement et le


symbole d’une prospérité saine. Le plus remarquable succès du XIXe siècle aurait été le
développement des échanges internationaux9.Dans le contexte de la mondialisation ou
globalisation, le commerce international a connu une croissance exponentielle depuis le
milieu du XXe siècle : les échanges internationaux auraient été multipliés par 14 depuis 1950.

8
MESSERLIN.P, Commerce international, coll. P.U.F, Paris, 1998
9
BOUDEVILLE Jacques Raoul, « Commerce extérieur, revenu national et dévaluation », Revue économique,
Volume 1, n°3, 1950, pp. 354-86.

16
1-2- Les différents types de commerce international :

Le commerce international comprend toutes les opérations sur le marché mondial. Il est
l’organe regroupant les divers pays du monde engagés dans la production des biens destinés
aux marchés étrangers10.

Le commerce mondial comprend :

Le commerce de concentration : qui consiste à assembler les petites productions


locales ou régionales dans des comptoirs créés à cette fin, en quantités convenables
pour être manipulés sur le marché mondial ;
Le commerce de distribution : consiste à se procurer les marchandises en très grandes
quantités sur le marché mondial et à les emmagasiner pour les distribuer aux
consommateurs sur le plan mondial.

La littérature empirique du commerce international souligne l’existence d’économies


d’agglomération à l’exportation. Elle met en évidence l’impact positif de la présence d’autres
exportateurs au niveau local sur la probabilité qu’une firme commence à exporter vers un
pays donné11.
Le commerce international favorise les échanges internationaux par l’exportation et
l’importation. Ainsi, le changement des quantités d’exportation et d’importation détermine la
situation de la balance commerciale d’un pays : d’où un changement au niveau de la balance
des paiements. Pour y comprendre mieux, on va parler de la balance des paiements.

2- La balance des paiements :


2-1- Définition de la balance des paiements :

La balance des paiements retrace l'ensemble des flux entre les résidents d'une économie et
ceux des autres économies (en comptabilité nationale on les regroupe : ils constituent le «reste
du monde»).On considère comme résidents les personnes physiques qui ont une activité
économique dans un pays depuis plus d'un an, et les entreprises dès qu'elles sont représentées
dans cette économie nationale. Comme les transactions avec les non-résidents se font

10
LASSUDRIE-DUCHËNE, BERTHELEMY.J.C, BONNEFOY.F, « Importation et production nationale », Economica,
Paris, 1986
11
KOENIG Pamina, MAYNERIS Florian, PONCET Sandra, « Economie d’agglomération à l’exportation et difficulté
d’accès au marché », Economie et Statistique, n°435-436, 2010, pp. 85-103.

17
généralement en devises (monnaies acceptées par tous), on peut assimiler la balance des
paiements à un document qui retrace les entrées et les sorties de devises dans une économie.

Ces flux supposent en général une conversion de la monnaie nationale en devises, ou


l'inverse. La balance des paiements peut donc être perçue comme un document qui retrace ex
post les diverses transactions qui ont eu lieu sur le marché des changes. Dans une balance des
paiements, les transactions sont enregistrées lorsqu’elles se traduisent par un changement de
propriété. En conséquence, la Balance des paiements traduit les flux financiers en termes de
trésorerie12.

La balance des paiements n’est pas un document comptable au sens de la comptabilité


privée. Elle retrace certaines transactions enregistrées par des administrations ou des
comptabilités (notamment bancaires), mais aussi des transactions qui sont simplement
estimées. Par exemple, les exportations ou les importations qui figurent dans la balance des
paiements comprennent généralement une partie relevée lors du passage à la douane, et
d’estimations complémentaires. Les données douanières elles-mêmes doivent souvent être
redressées, car les transactions ne sont pas toujours systématiquement enregistrées, surtout
lorsqu’elles ne sont pas taxées (qu’elles soient exonérées, ou que les droits sur les
exportations aient été annulés dans le cadre des programmes d’ajustement structurel). Les
personnes qui établissent les balances des paiements (en général des économistes de la
Banque centrale) doivent donc évaluer les flux non-enregistrés à partir d’autres bases
(enquêtes, déclarations d’entreprises, règlements bancaires, données des autres
administrations, etc.)

2-2- La présentation de la balance de paiement :

La BP retrace l’ensemble des opérations entre une économie et le reste du monde durant
une période donnée (une année, un trimestre, un mois). Plus précisément, il s’agit de retracer
les flux entre les résidents d’une économie et les non-résidents. Les flux entrants de devises
sont notés au crédit (une façon traditionnelle de nommer les ressources dans les balances de
paiement). Les flux sortants de devises sont placés au débit (emplois)13.

12
RAFFINOT.M, VENET.B, La Balance des paiements, coll. Repères, La Découverte, 2003
13 ère
WEILLER.J, La Balance des paiements, PUF, 1979 (1 éd., 1968).

18
La partie « crédit » (ressources) de la BP décrit l’origine des devises entrées dans
l’économie. Les ressources ne sont pas seulement des recettes. Parmi les flux qui entrent dans
une économie au cours d’une période, il y a aussi de nouveaux emprunts (ou tirages), qui sont
des ressources mais pas des recettes, parce que ces flux vont induire des sorties de devises
dans le futur. Symétriquement, le débit retrace non seulement les dépenses en devises, mais
aussi le remboursement des emprunts ou les prêts accordés au reste du monde.

Comme la balance des paiements retrace, pour une économie et une période donnée,
l’origine (les ressources) et l’utilisation (les emplois) des devises, le total du crédit est
nécessairement égal à celui du débit. C’est un équilibre comptable. Il nous indique qu’il n’y a
pas d’erreur dans l’enregistrement. En ce sens purement comptable, les balances des
paiements sont donc toujours équilibrées, comme tous les comptes qui recensent des
ressources et des emplois.

Pour comptabiliser tous ces flux, on les traduit dans une même unité de compte. En
général, il s’agit de la monnaie nationale (les flux en devises sont alors convertis en monnaie
nationale), ou une monnaie de référence : les balances des paiements établies par le FMI le
sont généralement en USD.

Pour permettre une analyse économique de la balance des paiements, les entrées et sorties
de devises sont classées en un certain nombre de grandes catégories. La première d’entre elles
concerne les flux de biens et services. Par services, on entend ici toutes les productions
immatérielles (transports, assurances, séjours en hôtel, etc.). Les exportations figurent au
crédit, puisque les gains en devises correspondants entrent dans l’économie, tandis que les
importations figurent au débit.

2-3- Les effets de la dévaluation sur la balance commerciale :

Les trois effets de la dévaluation se produisent avec des décalages temporels, qui,
normalement, entraînent une dégradation puis une amélioration du solde commercial du pays
dont la monnaie est dévaluée. Si le renchérissement des importations est immédiat, du fait de
la dévaluation, l’accroissement des recettes d’exportations, lié à l’effet quantité, exige du
temps. Il faut en effet attendre que les entreprises nationales retirent de manière effective les
avantages du gain de compétitivité procuré par la dévaluation et gagnent des parts de marché.

19
La situation de la balance des paiements est devenue dramatique pendant un certain temps
après la dévaluation et d'une manière ou d'une autre le pays doit faire face à cette
situation14.C’est donc seulement à l’issue d’un délai d’au moins 6 mois à un an que les effets
bénéfiques d’une dévaluation sur le solde de la balance commerciale du pays concerné sont
susceptibles de commencer à s’exercer. Si l’effet quantité (positif) l’emporte sur l’effet prix
(négatif) le solde commercial s’améliore. Cet enchaînement peut être résumé à l’aide de la «
courbe en J », imaginée par les économistes britanniques Lerner et Robinson. Sur le long
terme, l’effet est empiriquement neutre.

3- La notion de l’exportation
3-1- Définition :
L'exportation est l'action de vendre à l'étranger une partie de la production de biens ou de
services d'un ensemble économique, pays ou région.

Cette activité économique et commerciale est considérée comme très importante. C'est en
particulier un moyen crucial pour acquérir des devises, lesquelles sont pour un pays des
moyens d'intervention économique et financière sur les marchés extérieurs, par exemple pour
s'équiper ou pour obtenir des produits de base15.

Par ailleurs, les exportations permettent de stimuler une économie en valorisant le travail
d'un pays auprès des autres et en assurant la pérennité de ses entreprises qui, dans le cadre de
la mondialisation, est fortement liée à leurs positions sur le marché mondial ou leurs parts de
marché au niveau mondial.

3-2- Le taux de change effectif réel (TCER) :


Le TCER16 est l’indicateur de mesure le plus fiable de l’évolution de la compétitivité d’un
pays par rapport au reste du monde. D’où l’intérêt que nous accordons à cet indice pour

14
ALLAIS Maurice, « Le problème de la dévaluation », Politique étrangère, n°4, 1957, pp. 479-492.
15
FONTAGNE.L, FREUDENBERG.M, « Marché unique et développement des échanges », Economie et
statistique, 1999, pp.326-327.
16
C’est ce que nous avons fait pour étudier en analyse transversale les facteurs d’effectivité de la dévaluation
dans les pays en développement et plus particulièrement africains (cf. GUILLAUMONT P. et GUILLAUMONT
Jeanneney S. [1995]).

20
apprécier les effets de la dévaluation sur la compétitivité de notre économie, ainsi que l’effet
induit de ce dernier sur l’attractivité des capitaux étrangers dans le pays.

Le TCER est une mesure des incitations à produire et consommer des biens échangeables
relativement aux biens non-échangeables dans l’économie. L’offre relative de biens
échangeables est une fonction positive du TCER, et la demande relative de biens
échangeables est au contraire une fonction négative du TCER. En d’autres termes, quand le
TCER augmente (se déprécie), on attend un accroissement de l’offre et une baisse de la
demande de biens échangeables, avec comme résultat une amélioration de la balance
commerciale17.
Le TCER est calculé par la formule suivante :

TCER = (P*.e) / P

Avec :

- P* désigne le prix à l’étranger


- P désigne le prix local
- e désigne le taux de change à l’incertain

L’interprétation du TCER s’explique comme suit : si le TCER augmente, il y a une


amélioration de la compétitivité ; la diminution du TCER explique une détérioration de la
compétitivité ; et enfin, si le TCER est égal à 1, on arrive à la théorie de parité de pouvoir
d’achat (TPPA). Une augmentation du TCER est causée soit par une augmentation du prix à
l’étranger soit par une augmentation du taux de change c'est-à-dire une dévaluation ou une
dépréciation de la monnaie locale. L’effet de compétitivité est expliqué par une dévaluation
ou une dépréciation suivie par une augmentation du TCER. Il faut noter bien que le taux de
change à Madagascar est côté à l’incertain mais cela ne présente pas un obstacle pour une
analyse du taux de change côté au certain dans notre pays et encore moins une analyse du
TCER côté au certain.

Pourtant, quand il s’agit du taux de change au certain, une dévaluation ou une dépréciation
de la monnaie nationale entrainant une augmentation du TCER a pour conclusion une perte
de compétitivité. C’est l’inverse de ce qui précède.

17
GOUJON Michaël, Les mesures du taux de change réel : le cas de Madagascar, version provisoire, 2007

21
CHAPITRE II : LES RELATIONS ENTRE LA
DEVALUATION ET L’EXPORTATION

Section I : La dévaluation et la balance des paiements

1- La relation entre la dévaluation et la balance des paiements :


1-1- Les apports de la dévaluation sur la balance des paiements :

Une dévaluation concourt au rétablissement de la balance commerciale, lorsque la somme


des élasticités des volumes importés et exportés par rapport au taux de change est supérieure à
l'unité18.En théorie économique, un pays recourt à une dévaluation pour rétablir l'équilibre de
son commerce extérieur.
En opérant une dévaluation, un pays cherche à réduire un déficit commercial ou à
améliorer le solde de sa balance des transactions courantes. L'objectif est de diminuer la
valeur de sa monnaie par rapport aux monnaies des partenaires commerciaux étrangers. Moins
chères pour les clients étrangers, les exportations se développeront tandis que le
renchérissement des importations en freinera la croissance sur le marché intérieur, les
acheteurs préférant alors les produits nationaux. Le solde des échanges (balance commerciale
ou balance courante) doit donc s'améliorer grâce à la dévaluation.
L'effet favorable ou défavorable à moyen et long terme d'une dévaluation sur la croissance
économique des pays en développement est à la fois un problème actuel et complexe, tant la
situation de ces pays est diverse. Les modèles macro-économiques ne rendent compte que de
façon très partielle de cette diversité, et sont beaucoup trop mécaniques, surtout dans leurs
versions de politique économique. La nécessité et les modalités des ajustements intérieurs
sont ainsi sous-estimées au profit de recettes aussi vagues qu'inefficaces. La plupart des pays
en développement connaissent des problèmes au niveau de leur balance de paiements. Pour y
faire face, le Fonds Monétaire International préconise un certain nombre de politiques de
stabilisation qui reposent sur le principe suivant : il faut redistribuer les ressources du pays en
développement qui connaît des problèmes de la balance des paiements extérieurs vers le
secteur exportateur et limiter le recours aux importations. L'instrument privilégié de cette
politique est la dévaluation, accompagnée de multiples mesures visant à limiter l'impact

18
PLIHON, D., Les taux de change, Edition la découverte, Paris, 1999, p.92.

22
inflationniste dans le pays, et réduire l'intervention de l'Etat et à rapprocher le système des
prix et des revenus, selon la terminologie adoptée, du véritable état de rareté des ressources19.

1-2- Les apports de la balance des paiements sur le taux de change :


La relation entre le taux de change et la balance des paiements n'est pas unidirectionnelle,
parce que la balance des paiements influence le taux de change, et en retour le taux de change
peut influencer la balance des paiements.
Pour montrer le rôle de la balance des paiements dans la détermination du taux de
change, si les flux entrant de devise à un moment donné se gonflent, parce que par exemple
les investissements étrangers et le tourisme se développent, l'activité interne tend
parallèlement à augmenter. S'il y a un développement du tourisme ou une entrée nette des
capitaux, la balance des paiements devient excédentaire. Par conséquent, la demande de la
monnaie domestique, c'est-à-dire l'offre des devises, va également accroître, ensuite le cours
de change de la monnaie locale s'établira à un certain niveau. La conséquence sera une
appréciation de la monnaie locale.

2- Les conséquences de la dévaluation sur la balance des capitaux :


La dévaluation d'une monnaie aggrave la charge de la dette extérieure, lorsque cette dette
est libellée en devise, ce qui est le cas de notre pays. Par exemple, pour tous les pays dont la
dette extérieure est en dollars, toute dévaluation de 10 % de monnaies locales par rapport au
dollar entraine un renchérissement de 10 % de la charge des intérêts et du remboursement de
chaque dollar emprunté. Alors, même s'il y aurait un impact bénéfique d'une dévaluation sur
la balance commerciale, il risquerait d'être au moins en partie annulé par des effets
défavorables sur la balance des capitaux.

3- Les limites de la dévaluation sur la balance des paiements :


Il se peut que la balance commerciale s'affiche en meilleure forme. Il en est de même pour
les réserves de changes qui se reforment. L'économie du pays profite donc de ce regain
d'activités. Mais attention, la dévaluation a montré leurs limites dans l'histoire économique.
Une dévaluation seule n'a pas véritablement d'intérêt tant que les conditions économiques qui

19
GANKOU Jean-Marie, « Dévaluation et politique d’ajustement », Tiers-Monde, tome 28, n°109, 1987, Les
politiques d’ajustement : Orthodoxie ou hétérodoxie, pp. 209-227.

23
ont conduit à cette dévaluation n'ont pas été modifiées. Ainsi une dévaluation recréera
temporairement un équilibre entre deux Etats, mais ne modifiera pas structurellement le pays
le plus faible. Ce dernier devra opérer des changements structurels majeurs afin d'éviter toute
dévaluation dans l'avenir. Certains états ne pouvant satisfaire à ces exigences se retrouvent
alors dans la spirale vicieuse de la dévaluation continue. Chaque année, une dévaluation
compense l'écart de performances avec le pays voisin, et ce au détriment de la population
locale qui est dans l'incapacité d'acheter des produits étrangers20.
Les dévaluations sont particulièrement mal vécues par les personnes ayant emprunté en
devises étrangères. Cela reste minoritaire, mais ces ménages peuvent voir leurs échéances très
fortement augmenter à cause d'une dévaluation non prévue.

Section II : La dévaluation et l’inflation

1- Définition :

L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix. C’est un phénomène persistant qui fait monter
l’ensemble des prix et auquel se superposent des variations sectorielles des prix.

2- Les causes et les types de l’inflation :

2-1- Les causes de l’inflation :


Comme l’inflation se définit par une hausse générale et durable des prix, toute action qui
peut provoquer cette hausse peut être considérée comme une cause de l’inflation telle que :
 Inflation par la demande ;
 Inflation par l’augmentation de la masse monétaire ;
 Inflation par le coût ;
 Inflation pour résoudre le problème du système capitaliste libéral : lutte pour le
partage du gâteau et la baisse tendancielle du taux de profit ;
 Inflation importée ;

20
RUEFF Jacques, Le Lancinant Problème des balances des paiements, Payot, 1962

24
Dans notre étude, c’est l’inflation importée qui nous intéresse à cause de l’augmentation
du prix des importations et notamment celle des importations incompressibles. Après la
dévaluation, il est évident que les prix des importations deviennent plus chers à cause de la
détérioration des termes de l’échange.

Toute dévaluation comporte des facteurs inflationnistes. Ici aussi la hausse du prix des
produits importés pèse sur l'indice des prix : c’est l’inflation importée. Si des mécanismes de
rattrapage des profits et des salaires se superposent à ces mécanismes, la dévaluation
monétaire peut induire de fortes tensions inflationnistes. C’est pourquoi des politiques de
compression de la demande interne sont fréquemment associées aux dévaluations afin de
prévenir un dérapage de l’inflation.

2.2. Les types d’inflation :


Il y a trois types d’inflation, à savoir :

Inflation larvée : il s’agit d’une inflation larvée si le taux d’inflation est inférieur à 5
(i<5 %).
Inflation ouverte : c’est une inflation qui a un taux d’inflation compris entre 5 à 10 %
(5<i<10%).
Inflation galopante ou hyperinflation: c’est une inflation avec un taux supérieur à 10
%.(i>10%)

3- Le cercle vicieux de la dévaluation : l’inflation


Depuis les années 80, l’efficacité de la dévaluation monétaire a été remise en cause. En effet, les
dernières décennies montrent que la dévaluation conduit à un cercle vicieux : la dévaluation
monétaire augmente le coût des produits importés, ce qui attire l'inflation ; cette inflation engendre à
son tour un maintien du déficit extérieur, ce qui peut conduire à une nouvelle dévaluation monétaire.
C’est le constat de l'échec de la dévaluation monétaire qui explique la mise en place des politiques de
monnaie forte.
On observe désormais dans les pays occidentaux un effet important et néfaste de la dévaluation
monétaire : celle-ci favorise l'inflation. Avec l'incompressibilité de certaines importations, si
nécessaires que leur demande ne diminue pas alors que leurs prix augmentent après une dévaluation
(énergie, matières premières, machines), se produit un accroissement des prix intérieurs (inflation

25
importée). Les coûts de production des entreprises s'élèvent alors, ce qui contribue à l'augmentation
générale des prix et annule les effets bénéfiques de la dévaluation21.

Figure 3 : Le cercle vicieux de la dévaluation

Source : ALLAIS Maurice, « Le problème de la dévaluation », Politique étrangère, n°4,


1957, pp. 479-492

Étant donné que la dévaluation consiste à diminuer la valeur de la monnaie nationale, cela
engendre une augmentation des prix des importations car il y a des importations
incompressibles alors que l’exportation n’augmente pas à cause de la rigidité de l’offre : d’où
la dégradation du solde commercial. On rencontre souvent cette situation dans les pays en
développement.

4- Les conséquences du cercle vicieux de la dévaluation sur l’économie :


Ce genre de mesure est utilisé fréquemment, mais de manière limitée, car elle a plusieurs
conséquences négatives. D'abord, cela cause de l'inflation monétaire (hausse des prix, d'abord
des importations), qui peut :

gêner d'autres secteurs capitalistes influents du pays (investisseurs, rentiers...)


stimuler des révoltes du prolétariat si le pouvoir d'achat populaire chute trop

21
ALLAIS Maurice, « Le problème de la dévaluation », Politique étrangère, n°4, 1957, pp. 479-492

26
Mais surtout, des dévaluations trop fortes ont des conséquences macro-économiques
inévitables notamment quand les autres États réagissent. S'ils sont puissants, ils peuvent
menacer politiquement de représailles. Dans tous les cas, il y a possibilité qu'ils ripostent par
une dévaluation à leur tour, et que cela déclenche une "guerre des devises", qui rend ensuite
très instables les taux de change, l'inflation et finalement le commerce et la croissance
mondiale.

C'est pourquoi les puissances impérialistes se sont mises d'accord sur des règles
minimales pour limiter les dévaluations.

Section III : La dévaluation et l’exportation

1- Les relations entre la dévaluation et l’exportation :


La dévaluation est d'autant plus effective à l'exportation qu'elle augmente les prix des
biens exportés (comme à l'importation ceux des biens importés), exprimés en monnaie
nationale par rapport aux coûts de production22.La dévaluation monétaire est un moyen pour
un Etat de favoriser les exportations des capitalistes nationaux par rapport aux étrangers. C'est
donc une mesure de protectionnisme.
L'augmentation de la compétitivité a normalement pour effet d'améliorer la balance
commerciale du pays qui dévalue. Cette amélioration agit, à son tour, sur le niveau de la
production : il y a, en effet, une hausse des exportations, c'est-à-dire de la demande
internationale adressée au pays considéré, et une baisse des importations.

En effet, en dévaluant sa monnaie, l'Etat voit les prix des produits importés s'envoler
naturellement en monnaie locale. Dans le même temps, le prix des exportations chutent. En
début de cycle, à cause de l'effet prix, le volume des importations et des exportations restent
stables. L'élasticité prix sur la balance commerciale est faible. Il faudra plusieurs semaines ou
mois pour que la balance commerciale profite du deuxième effet, l'effet quantité. Les
importations diminuent à cause de la hausse des prix. Les consommateurs se tournent vers des
produits locaux. Quand aux exportations, elles se développent grâce à une baisse des tarifs

22
GUILLAUMONT Patrick, GUILLAUMONT Jeanneney Sylvianne, « De l’effectivité de la dévaluation des francs
CFA. Quelques enseignements tirés du Cameroun et du Côte d’Ivoire », revue économique, volume 48, n°3,
1997, pp.451-460.

27
pratiqués à l'étranger. Ces deux effets s'observent à travers une courbe en J dessinant le solde
de la balance commerciale.

Le renchérissement du prix des produits importés provoque une baisse des importations
tandis que les exportateurs mettent à profit la baisse relative de leurs prix pour gagner des
parts de marché23.

Bref, les effets de la dévaluation se résument comme suit :

 A court terme, une dévaluation aggrave le déficit commercial, parce que les
importations deviennent chères alors que le prix des exportations reste constant : il y a
alors une dégradation du terme de l'échange ;
 A moyen terme, la dévaluation améliore la balance commerciale, parce que les
exportations deviennent compétitives et augmentent en volume. Les importations sont
découragées, parce qu'elles sont devenues plus coûteux et le pays va accroitre ses
exportations dont les prix exprimés en monnaies étrangères ont baissé.
 A long terme les effets de la dévaluation s'atténuent progressivement, le bénéfice
initial de compétitivité étant rogné par la propagation de l'inflation importée à la suite
de la hausse des prix des importations.

D’autres impacts de la dévaluation peuvent être appréciés sous différents angles :

-Au niveau des finances publiques, la dévaluation permet d’accroître les recettes de l’Etat.
Elle augmente les recettes assises sur le commerce extérieur (DD, TI, …) par la simple
augmentation de la valeur nominale des flux d’échange, et favorise l’accroissement du prix
des produits exportés. Parallèlement, elle augmente les coûts des dépenses publiques vers
l’extérieur (service de la dette), mais accroît la contrepartie de l’aide extérieure en monnaie
nationale.
-Au niveau des Investissements Directs Etrangers, la dévaluation va attirer des capitaux
étrangers à court et moyen terme. En effet, cette attraction résulte de la baisse du prix relatif
des actifs réels internes (capital travail, coût de production) et de la diminution des charges
relatives des investisseurs, accroissant la compétitivité-prix du pays.

23
OHLIN.B, Interregional and International Trade, Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts, 1993

28
2- Les effets de la dévaluation sur l’exportation, cas de quelques pays d’Europe :
Trois ans après la crise du Système Monétaire Européen en 1992, l'Italie, l'Espagne et le
Royaume-Uni ont sensiblement amélioré leurs équilibres extérieurs grâce notamment à la
forte dévaluation de leur monnaie. Un résultat qui impose de repenser le coût du passage à la
monnaie unique24.

Aujourd’hui, la dévaluation est évoquée dans le cadre de l'euro, notamment pour la Grèce,
mais aussi pour la France. Dévaluation, cela signifie sortie de l'euro, pour une nouvelle
monnaie plus faible. Le but est d'éviter la rigueur, et de relancer l'économie grâce aux
exportations, la dévaluation devant rendre le pays plus compétitif.

La Chine, et d'autres pays d'Asie notamment, freinent l'appréciation de leur monnaie


actuellement. Les Etats Unis commencent à s'irriter de l'attitude chinoise. Pourtant, ils ont
favorisé le développement de ce pays, en le laissant exporter ses produits chez eux.

3- Les limites de la dévaluation :

Une dévaluation peut, temporairement, augmenter légèrement la compétitivité à


l'exportation. Mais elle ne résout pas les problèmes économiques et sociaux d'un pays. Elle
n'empêche pas les mesures de restructuration de l'économie, elle n'empêche pas les réformes.
Elle est une conséquence des difficultés, un symptôme, et non un remède. Une dévaluation
s'analyse aussi comme une perte de pouvoir d'achat, et donc de niveau de vie pour la
population.
Pour assurer la conversion d'une monnaie par rapport à une autre, les Etats doivent détenir
des réserves de change très élevées. Or si la demande sur la monnaie étrangère est bien
supérieure à celle de la demande sur la monnaie locale, les réserves en monnaie étrangère
chutent rapidement, et l'Etat se voit contraint de stopper la conversion de la devise. La Banque
Centrale n'a plus les moyens d'assurer la conversion de la monnaie nationale en monnaie
étrangère. En pratique, les dévaluations se placent dans un cadre préventif. La monnaie est
dévaluée avant que la conversion ne soit devenue impossible.

24
WERNER.P, L’Europe monétaire reconsidérée, Centre de recherches européennes, Lausanne, 1977

29
Dans le cadre d'un système de change fixe, la dévaluation d'une monnaie est toutefois très
mal vécue par les populations, et la non-dévaluation peut devenir alors une arme politique. Le
gouvernement qui ne sera pas réélu sera celui qui aura dévalué avant les élections.

La dévaluation est donc l'équivalent d'une ingestion de sucres rapides pour un sportif.
L'effet est quasi immédiat, mais sans entraînement, le sportif n'ira pas bien loin. Une
dévaluation se doit donc d'être couplée à des changements structurels majeurs.

La résistance des autorités à l'ajustement du taux de change s'explique en tout premier lieu
par le fait que dans les économies sous-développées, la dévaluation a toujours été une mesure
impopulaire à cause de ses implications sociales. En outre, les autorités ont la conviction que
cet ajustement de taux n'a aucune incidence favorable sur leurs économies. Les raisons
avancées sont relatives :

- aux conséquences inflationnistes d'une dévaluation laquelle semble-t-il peut aggraver


les déficits budgétaires, en raison de la part prépondérante de l'élément importation
dans les dépenses publiques ;
- à l'inélasticité de la production par rapport aux prix ;
- à la non sensibilité des importations au taux de change ce qui suggère donc que leurs
affectations détaillées soient régies par les priorités nationales définies par l'Etat et non
par le mécanisme de marché25.

Ainsi quand la dévaluation est possible, mais qu'elle n'a pas un caractère de nécessité
urgente, on s'y refuse parce qu’il n'y a pas nécessité immédiate et quand la situation devient
vraiment très difficile, on s'y refuse encore parce que le moment favorable est passé, (ce que
l'on niait d'ailleurs quand il en était effectivement ainsi).Moyennant quoi, la situation empire
chaque jour et on est inévitablement conduit à faire une dévaluation dans les pires conditions.
Plus on recule l'opération, plus elle devient nécessaire et plus elle est difficile26.

25
GERO AMOUSSOUGA Fulbert, « La dévaluation du franc CFA et les marchés parallèles de change autour de la
zone franc : le cas du marché du Naïra contre franc CFA, Revue d’économie financière, Hors-série, 1994, Bretton
Woods, mélanges pour un cinquantenaire, pp. 459-474.
26
ALLAIS Maurice, « Le problème de la dévaluation », Politique étrangère, n°4, 1957, pp. 479-492

30
PARTIE II : ANALYSE DE CAS DE
MADAGASCAR

31
CHAPITRE I : LA POLITIQUE DE DEVALUATION
MONETAIRE APPLIQUEE A MADAGASCAR

Section I : Contexte historique à Madagascar


1- Historique du régime de change :
Le 10 mars 1962, Madagascar s’est doté d’un Institut d’Emission Malgache. Il a abouti à
une instauration du Franc malgache avec un régime de change fixe qui date du 10 juillet 1963,
et la parité est fixée par rapport au franc français (avec 1 FMG= 0,02 FF ou 1 FF = 502
FMG)27.
Avant 1982, le FMG avait entretenu une parité fixe par rapport au Franc Français, et ce
jusqu’à sa sortie de la Zone Franc en juin 1973. Ensuite, il a été rattaché au Franc Français
(FF) et a fluctué légèrement autour de cette monnaie (1FF=50FMG). De 1982 à 1994, il a été
défini par référence à un panier de devises des pays partenaires commerciaux de Madagascar
comme le Franc Français (FF), le dollar américain (USD), le Livre Sterling (GBD), Deutsche
Mark (DEM), le Yen Japonais (YJP), … Le régime de change adopté était le régime de
change fixe accompagné par des dévaluations périodiques28.
Les dévaluations appliquées à Madagascar se réalisaient comme suit :

- Une dévaluation de 13,4 % en juillet 1982


- Une dévaluation de 14,09 % en mars 1984
- Une dévaluation de 20,09 % en août 1986
- Une dévaluation de 38,48 % en juin 1987
- Une dévaluation de 11,52 % en janvier 1991

Le taux de change a été ainsi indexé à la hausse des prix internes.

A partir de 1994, outre la hausse progressive des arriérés de paiements extérieurs, une
risque de pénurie généralisée des réserves en devises a été constatée auprès de la Banque
Centrale de Madagascar, ne représentant à peine qu’un mois d’importations, de sorte que les
importations de produits de base comme les aliments ou le pétrole risquaient d’être
suspendues, avec des conséquences économiques graves. Le phénomène de non rapatriement

27
Renseignement fourni par la Banque Centrale de Madagascar
28
RASOLOFO Adamson, « Le taux de change et la dépréciation du Franc Malgache », CREAM, Cahier de
Recherches en Analyse Economique, n°02, 2004, pp. 1-18.

32
des recettes d’exportations et l’émergence des marchés parallèles de devises, du fait de la
surévaluation du FMG sur le marché officiel ont rendu encore plus critique la situation. Et
conformément aux recommandations des institutions de Bretton Woods, l’Etat malagasy a
décidé d’adopter au mois de mars 1994 un régime de flottement libre. Désormais, la
détermination du taux de change a lieu sur le Marché interbancaire de devises (MID) où
interviennent la Banque Centrale de Madagascar et les banques commerciales, c’est la loi de
l’offre et de la demande de devises sur le MID qui fixe le taux de change, et cela doit refléter
la situation réelle du marché.

Le flottement du FMG a été présenté comme une exigence du FMI et de la Banque


Mondiale. Un tel point de vue est plutôt politique. Or, la justification du choix du régime de
changes par les autorités malgaches doit avant tout reposer sur un point de vue économique.
Par exemple, la nécessité de dévaluer encore de 13% en janvier 1993 après celle de 1987 que
la politique de change qui l’a accompagné29.

2- Historique de l’évolution du régime de change :


Elle a été marquée par trois grandes périodes :
2-1- De 1960 à1983 :

Cette période a été divisée en deux :

 Jusqu’en 1973 : la monnaie nationale a été rattachée au franc français. L’Etat


malagasy a adopté une parité fixe : 1 FF = 50 FMG.

Le choix économique et monétaire a été dicté par l’accord de coopération monétaire entre
Madagascar et France. Nos réserves en devises ont été détenues en FF auprès du trésor
français. Une période marquée par la convertibilité de la monnaie nationale et aucune
autonomie dans la conduite de la politique monétaire.

 1973 à 1982 : une période marquée par la sortie de la zone franc mais une poursuite
rattachement avec le FF, l’Etat malagasy a toujours maintenu la parité fixe. Cette
période a été marquée par l’indépendance monétaire, recours au réserves pour soutenir
la parité fixe, les restrictions sur les échanges extérieurs et enfin les recours à la
dévaluation de la monnaie nationale.

29
RAMILISON Eric, RAVELOSOA Rachel, «Etude du marché interbancaire de devises à Madagascar, état des
lieux six mois après », INSTAT, décembre 1994.

33
2-2- Entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90 :

Une période marquée par le début du PAS, la libéralisation de l’économie, l’arrimage du


FMG à un panier de 5 devises (FF, USD, DEM, JPY, GBD).
Le système de change a été administré par la pénurie de devises, la menace de cessation
de paiements extérieurs et surtout les dévaluations successives de la monnaie nationale. La
politique monétaire a été marquée principalement par l’usage d’instrument d’intervention
directe comme l’encadrement du crédit.
Le système de change fixe a été accompagné de contrôle des changes : cela signifie que
l'Etat peut contrôler étroitement toutes les transactions entre des résidents et le reste du
monde. Plus précisément, il peut limiter la capacité de ses résidents à se procurer des devises
pour effectuer des dépenses à l'étranger. Les contrôles des changes ont été de moins en moins
contraignants sur le plan administratif avec l'adoption de nouveaux régimes tels que le RIL
(Régime d'Importation Libéralisé institué en Janvier 1987) puis le SILI (Système
d'Importation Libéralisé institué en juillet 1988) sans toutefois aller jusqu’à libéraliser
totalement l'accès des opérateurs économiques résidents aux marchés des devises30.

2-3- Depuis milieu des années 90 :


Une période marquée par la reforme de la gestion de la politique monétaire en 1994 :
abandon de l’intervention directe et usage progressif des instruments d’intervention indirecte.
En 1994, l’Etat malagasy a adopté pour la première fois le régime de change flottant pour
répondre aux exigences des bailleurs de fonds traditionnel tels que la BM et le FMI. D’où
l’intervention de la Banque Centrale a été juste pour favoriser le bon fonctionnement du
marché.

De 1994 à 1995, une période marquée par la suspension de l’encadrement de crédit et en


1996, c’est le début de l’usage progressif des instruments d’intervention directe.

A partir de 1994, suite à la mise en place du Marché Interbancaire des Devises (MID), le
régime de change à Madagascar a été à taux flexible. Seules les banques ont été admises au
MID, principalement pour le compte de leurs clients, et pour leur propre compte. Les
opérations intra banques ont été interdites.

30
RAMILISON Eric, RAVELOSOA Rachel, «Etude du marché interbancaire de devises à Madagascar, état des
lieux six mois après », INSTAT, décembre 1994.

34
La Banque Centrale participe au MID pour le compte du Trésor, et pour défendre,
éventuellement le FMG. Ainsi, le taux de change varie suivant l’offre et la demande de devise
dans ce marché. Par exemple, dès la première séance de la création du MID le 1 FF a été
échangé à 513 FMG.
En effet, la valeur de la monnaie nationale varie suivant le contexte économique. Elle se
déprécie lorsqu’il y a une augmentation des importations qui nécessitent des devises
étrangères et engendrent un déficit de la balance commerciale puis le déficit de la balance des
paiements courants. Comme tous les biens, quand la demande de devises est supérieure à son
offre, son prix augmente, c'est-à-dire il y a une dépréciation de la monnaie nationale.
Par contre, elle s’apprécie si les exportations sont importantes, et il y a une amélioration
de la balance commerciale puis celle de la balance des paiements courants. Autrement dit,
quand l’offre de devises est supérieure à sa demande, son prix diminue, d’où une appréciation
de la monnaie nationale.

Section II : Les causes de la dévaluation à Madagascar


1- La constatation du FMG surévalué :
Le franc malgache a été surévalué durant les années 80 et pour le ramener à sa «juste
valeur», il a fallu procéder à une dévaluation. Un indicateur permettant de justifier cette
surévaluation a été l’existence du marché parallèle des devises. La pénurie de devises au cours
des années 80 a poussé les opérateurs à se tourner vers le marché noir. Ce taux de change sur
le marché parallèle a été souvent considéré comme le taux de change d’équilibre31.
La protection à l'importation, essentiellement tarifaire depuis 1988 et bien que
décroissante, a demeuré toutefois aux yeux des experts du F.M.I. et de la B.M toujours trop
élevée (taux à 35 % en moyenne à l'échéance de 1990). Le FMG aurait donc été surévalué par
rapport à un taux de change, celui requis pour assurer les conditions d'une incitation efficace
de la concurrence sur la production intérieure à travers la concurrence étrangère32.

2- La situation de l’exportation avant la mise en œuvre de la dévaluation :


Les exportations de biens et services représentent la valeur de tous les biens et autres
services offerts au reste du monde. Elles englobent la valeur des marchandises, du fret, de
31
JACQUEMOT P., « Politique de change et évolution économique à Madagascar (1981-1987) », Ministère de la
Coopération Française, Collection Etude AFRICACHANGE n°1, mars 1988.
32
RAMILISON Eric, RAVELOSOA Rachel, «Etude du marché interbancaire de devises à Madagascar, état des
lieux six mois après », INSTAT, décembre 1994.

35
l'assurance, du transport, des redevances, des frais de licences et des autres services tels que
les communications, la construction, les services financiers, commerciaux et personnels ainsi
que les services gouvernementaux. Ce taux ne tient pas compte de la rémunération des
employés et des revenus d'investissements (anciennement appelés services des facteurs) et des
paiements de transfert.
Le tableau ci-après illustre la situation de l’exportation de Madagascar en 1975 jusqu’en
1995.L’analyse de ces données fait partie de la source de la prise de décision par l’Etat
malagasy de l’adoption de la politique de dévaluation monétaire.

Tableau 1 : Exportations de biens et de services ($ US courants)

Année Exportations de biens et de


services ($ US courants)

1975 362 072 585,8

1976 330 841 180,2

1977 387 916 753,2

1978 457 880 392,6

1979 504 816 167,7

1980 539 320 046

1981 413 590 696,6

1982 395 795 685,9

1983 371 184 507,3

1984 390 442 573,2

1985 349 845 365,2

1986 395 826 085,5

1987 424 977 536,5

1988 398 100 312

1989 460 851 145

1990 511 579 180,1

1991 480 463 226,3

36
1992 495 508 662,2

1993 516 318 437,9

1994 655 902 533,2

1995 762 614 306,3

Source: World Bank national accounts data, and OECD National Accounts data files.

D’après le tableau 1, l’exportation de biens et de services a connu une chute en 1982,


l’année où Madagascar a mis en œuvre sa première dévaluation. L’exportation enregistrée a
été passée de 539 320 046 USD en 1980 à 413 590 696,6 USD en 1981, et la baisse ne s’était
pas arrêtée là, en 1982, le montant de l’exportation a été de 395 795 685,9 USD.
Face à cette baisse tendancielle de l’exportation, l’Etat malagasy a dû envisager une
solution pour résoudre ce problème ou au moins pour remettre le niveau de l’exportation à sa
place. D’après les théories économiques des Néoclassiques qui ont été très utilisées dans les
d’Europe et d’Asie, une dévaluation monétaire permet d’accroître l’exportation.
Etant donnée cette baisse d’exportation qu’a connu Madagascar au début des années 80,
l’Etat malagasy a envisagé une adoption de la politique de dévaluation monétaire pour
résoudre ce problème. Par conséquent, la dévaluation monétaire a été appliquée en 1982.

En outre, d’autres dévaluations ont été mises en œuvre en 1984, 1986,1987 et 1991. On a
constaté que la dévaluation en 1982 a engendré d’autres dévaluations. En d’autre terme, une
dévaluation a causé d’autres dévaluations parce que la dévaluation a été répétée plusieurs fois
à cause de son inefficacité dans le pays.

3- La situation de la balance des paiements courants avant la dévaluation :


La balance du compte courant ou la balance des paiements courants est la somme des
exportations nettes de biens, de services, de revenus nets et de transferts nets courants.
Le tableau ci-après nous montre la balance des paiements courants en USD et la balance
des paiements courants en pourcentage du PIB.

37
Tableau 2 : Balance des paiements courants de Madagascar en 1975-1995

Année Balance des paiements Balance des paiements


courants (BDP, $ US courants (% du PIB)
courants)

1975 -55 619 822,34 -2,43626176

1976 -28 123 087,33 -1,288990795

1977 -15 141 724,71 -0,641904554

1978 -79 368 948,18 -2,972959514

1979 -426 098 368,4 -12,30259014

1980 -556 326 653,9 -13,76349845

1981 -362 827 571,9 -10,09314333

1982 -299 335 934 -8,4891099

1983 -247 090 732,7 -7,036622659

1984 -193 299 620,5 -6,576110529

1985 -183 550 479,1 -6,42272795

1986 -142 656 012 -4,378349195

1987 -140 823 159,7 -5,488930867

1988 -149 995 735,9 -6,141208149

1989 -83 851 101,15 -3,356731086

1990 -264 980 680,2 -8,599350516

1991 -229 753 290,9 -8,659863572

1992 -197 653 749,2 -6,535335488

1993 -258 185 034,1 -7,659525576

1994 -277 035 201,3 -9,305824988

1995 -275 980 228 -8,733957032

Source : Annuaire statistique sur la balance des paiements et fichiers de données du


Fonds monétaire international et estimations du PIB de la Banque mondiale et de l’OCDE.

38
D’après le tableau 2, la balance des paiements courants de la Grande Île a été toujours
déficitaire et cette situation a demeuré perpétuellement. Le déficit de la balance des paiements
courants a été presque multiplié par 5 entre les années 1978 et 1979, le tableau montre un
déficit de 79 368 948,18 USD en 1978 et un déficit de 426 098 368,4 USD un an plus tard.
La dégradation de la balance des paiements courants a continué jusqu’à un déficit de 556 326
653,9 USD en 1980.

L’économiste PLIHON affirme qu’une dévaluation concourt au rétablissement de la


balance commerciale. Face à cet alourdissement du déficit de la balance des paiements
courants, connu par Madagascar à la fin des années 70, la dévaluation qui a été réalisée en
1982 a été la solution prise par l’Etat.

4- Les mesures prises par l’Etat face à la baisse tendancielle de l’exportation et


l’alourdissement du déficit de la balance des paiements courants :
Avant l’adoption du régime de change flottant par plusieurs pays du monde, la
politique de dévaluation a semblé être la meilleure solution pour accroître l’exportation dans
le but de résoudre le déficit de la balance des paiements courants.
Ainsi, Madagascar a connu ce problème à la fin des années 70, ayant été une époque où a
été adopté le régime de change fixe. Etant donné que ce régime de change a permis
l’application de la dévaluation, l’Etat malagasy et les autorités monétaires ont décidé de
dévaluer le FMG afin de résoudre ce problème.

D’après le tableau 1 et le tableau 2, la baisse tendancielle de l’exportation a engendré


l’alourdissement du déficit de la balance des paiements courants. La dévaluation monétaire
qui a eu lieu en 1982 a été la mesure prise par l’Etat.

Section III : La dévaluation de yuan en Chine en 2015


1- Les causes de la dévaluation :
L'émergence de la Chine bouleverse l'économie mondiale. Elle est un concurrent direct
pour les pays en développement, notamment dans le textile, depuis que les échanges
mondiaux de ces produits ont été complètement libéralisés en janvier 2005 (avec la fin de
l'accord sur le textile et l'habillement qui permettait aux importateurs d'imposer des quotas).

39
Depuis 2005, le régime chinois a décidé que le yuan serait ancré sur un panier de devises
composé de dollars, d’euros et de yen japonais. Ce sont donc toujours les autorités qui
définissent le taux de change officiel, ce qui se traduit par un cours qui évolue en « paliers ».
Mais en affirmant qu’elles fixent le niveau chaque matin par rapport au niveau de la veille (en
restant dans la fourchette des + 2 ou - 2 %), les autorités signalent qu’elles prennent en
compte le marché afin de se rapprocher autant que possible d’une fluctuation libre33.

La chine a décidé de dévaluer sa monnaie parce que, premièrement, elle aspire à ce que sa
monnaie, même si elle ne flotte pas encore librement, soit reconnue comme une monnaie de
réserve, une manière de battre en brèche la domination du dollar et des Etats-Unis.
Deuxièmement, parce que le yuan reste une monnaie mineure, il ne représente que 2,5 % des
transactions internationales, contre 29 % pour l’euro et 43 % pour le dollar américain34.

Et enfin, la Chine a dévalué sa monnaie pour relancer une activité économique en


plein ralentissement. Les exportations chinoises ont en effet plongé de 8,3% sur un an en
juillet et les ventes de voitures neuves ont chuté de 7,1%, soit la pire performance depuis plus
de deux ans. A cela, il faut ajouter les 900 milliards de yuans dépensés par Pékin pour éviter
un krach boursier en juillet.

2- Le déroulement de la dévaluation du yuan :


La Chine a abaissé le yuan face au Dollar de 3% dans la semaine du 10 août 2015. C'est la
première dépréciation significative depuis que la Chine a dévalué sa devise de plus de 40% en
1994. La devise chinoise a ainsi atteint son plus bas niveau depuis 4 ans pour atteindre 6,39
yuans pour un dollar le 14 août 2015 contre 6,11 yuans pour un dollar le 11 août 2015. C'est
la plus importante dévaluation de la monnaie depuis 2005. Si la dévaluation se poursuivait, il
y aurait un risque de fuite des capitaux beaucoup plus important que ce qu'a connu la Chine
jusqu'à présent. Les capitaux sortiraient d'autant plus que les rentabilités des investissements
deviendraient insatisfaisantes voire incertaines en cas de nouvelles dévaluations.

La stratégie chinoise est d'améliorer la compétitivité de la devise. Le yuan est toujours


une monnaie contrôlée par les autorités politiques. La Chine souhaite améliorer sa

33
CABRILLAC.B, Economie de la Chine, Que-sais-je ?, PUF, Paris, 2003
34
DAMGE Mathilde, « Comprendre la chute du yuan chinois en 3 questions », Le Monde.fr, 2015

40
transparence monétaire vis-à-vis des acteurs économiques étrangers. Elle envisage d'ouvrir
son marché des changes afin d'attirer davantage d'investisseurs étrangers. Elle veut réformer
son marché financier avec une dimension beaucoup plus libérale35.

3- Les conséquences de la dévaluation chinoise :


Puisque l’outil monétaire permet de jouer sur l’attractivité des exportations du pays, moins
chères par rapport à celles qui sont libellées dans d’autres monnaies, ce qui les rend plus
compétitives sur les marchés mondiaux. C’est un fait très mal accepté de la part de ses grands
partenaires commerciaux, au premier rang desquels les Etats-Unis.

D’un autre côté, cette baisse progressive du yuan est destinée aussi, en principe, à
rapprocher la monnaie chinoise du dollar afin de préparer le terrain à une libération du yuan.
En clair, qu’il puisse à terme passer en taux de change flottant, comme la majorité des autres
monnaies.

Les Etats-Unis jugent que c’est un prétexte, ils estiment que le yuan est déjà assez sous-
évalué comme cela. Il est vrai qu’après dix années d’une hausse qui a culminé en 2014, le
yuan n’a fait que reculer face au billet vert36.

CHAPITRE II : LES EFFETS DE LA POLITIQUE DE


DEVALUATION MONETAIRE SUR L’EXPORTATION

Une des phénomènes les plus courantes sur les effets d’une dévaluation est que l’on
observe que la balance courante d'un pays se détériore immédiatement après la dévaluation
de sa monnaie. Elle ne commence à s'améliorer que quelques mois à un an plus tard. Ce
phénomène est connu sous le nom de courbe en J.

35
OCDE, La Chine dans l’économie mondiale : les enjeux de politique économique intérieure, Paris, 2002
36
Dollar américain

41
Section I : Les effets de la dévaluation sur la balance de paiement
1- Situation de la balance extérieure de Madagascar :
La balance extérieure des biens et services ou balance commerciale (anciennement
appelée la balance des ressources) équivaut aux exportations de biens et services moins les
importations de biens et services (anciennement appelées services non facteurs).
Le tableau suivant illustre la balance extérieure de biens et services de Madagascar en
1980 à 2000, les données sont en USD et pourcentage du PIB.

Tableau 3 : La balance extérieure des biens et services en 1980 à 2000

Année Balance extérieure de biens Balance extérieure de


et services ($ US courants) biens et services (% du
PIB)

1980 -662 697 191,9 -16,39510117

1981 -406 605 822 -11,3109674

1982 -332 911 110,1 -9,441295481

1983 -244 526 064,6 -6,963586324

1984 -135 973 286,2 -4,6258516

1985 -236 235 473,8 -8,266261073

1986 -110 725 432,1 -3,398346833

1987 -152 432 306,3 -5,94142606

1988 -166 077 833,3 -6,799650249

1989 -95 477 129,17 -3,822144768

1990 -352 051 571,8 -11,42503998

1991 -227 610 166,9 -8,579084919

1992 -250 524 811,4 -8,283494229

1993 -313 407 735,5 -9,2978068

1994 -225 257 857,1 -7,566584266

1995 -239 421 186 -7,576971603

1996 -220 192 506,2 -5,511852996

42
1997 -286 982 655,3 -8,093852015

1998 -289 999 006,6 -7,756845238

1999 -287 883 128 -7,744171737

2000 -284 063 180,2 -7,325794272

Source: World Bank national accounts data, and OECD National Accounts data files.

Tout d’abord, la balance extérieure des biens et services de Madagascar a été toujours
déficitaire et cette situation demeure.

Pour l’année 1981, la balance extérieure des biens et services de Madagascar a été
déficitaire de 406 605 822 USD et déficitaire de 11,31 % du PIB. Après la dévaluation de
13,4 % en 1982, une amélioration du déficit de la balance extérieure a été constatée parce que
la balance extérieure a été déficitaire de 332 911 110,1 USD. Cette amélioration du déficit de
la balance extérieure a continué jusqu’à 244 526 064,6 USD en 1983 et à 135 973 286,2
USD en 1984.Après la dévaluation de 20,09 % en 1986, le déficit de la balance extérieure a
été passé de 236 235 473,8 USD en 1985 à 110 725 432,1 USD en 1986, c'est-à-dire qu’il y a
eu toujours une amélioration de la balance extérieure. Pourtant, ces améliorations de la
balance extérieure n’ont pas été satisfaisantes voire insuffisantes. Par conséquent,
l’application de la dévaluation n’a pas été une réussite pour le cas de Madagascar.

Madagascar a connu un large déficit de la balance extérieure en 1990 ayant atteint un


déficit de 352 051 571,8 USD. Pourtant, la dévaluation de 11,52 % en 1991 a pu alléger ce
lourd déficit parce que sa balance extérieure a été de -227 610 166,9 USD pour cette année.

2- Situations des importations :


Les importations de biens et services représentent la valeur de tous les biens et autres
services reçus du reste du monde. Elles englobent la valeur des marchandises, du fret, de
l'assurance, du transport, des redevances, des frais de licences et des autres services tels que
les communications, la construction, les services financiers, commerciaux et personnels ainsi
que les services gouvernementaux. Ce taux ne tient pas compte de la rémunération des
employés et des revenus d'investissements (anciennement appelés services des facteurs) et des
paiements de transfert. Les données sont en dollars américains courants.

43
Le tableau suivant illustre les importations de biens et de services en USD courants entre
les années 1980 et 1994.

Tableau 4 : Importations de biens et de services ($ US courants)

Année Importations de biens et de


services ($ US courants)

1980 1 202 017 238

1981 820 196 518,6

1982 728 706 796

1983 615 710 572

1984 526 415 859,4

1985 586 080 839

1986 506 551 517,7

1987 577 409 842,8

1988 564 178 145,3

1989 556 328 274,2

1990 863 630 751,9

1991 708 073 393,2

1992 746 033 473,6

1993 829 726 173,3

1994 881 160 390,2

1995 1 002 035 492

1996 1 038 842 840

1997 1 062 287 611

1998 1 094 571 663

1999 1 197 364 652

2000 1 473 676 898

Source: World Bank national accounts data, and OECD National Accounts data files.

44
En 1982, lors de la première dévaluation, l’importation a diminué de 728 706 796 USD
contre 820 196 518,6 USD l’année précédente. Pourtant, si on analyse la situation à moyen
terme, on peut dire que la diminution de l’importation a été concrète. D’après le tableau 4,
l’importation de Madagascar a atteint de 1 202 017 238 USD en 1980 mais grâce à la
dévaluation appliquée en 1982, ce montant a presque perdu sa moitié 5 ans plus tard parce que
le montant de l’importation a été de 526 415 859,4 USD en 1984.
Pourtant, Madagascar a encore connu d’autres dévaluations en 1984, 1984, 1986, 1987 et
1991. Ce cas n’a pas satisfait les conditions de réussite de la dévaluation d’après le théorème
de Marshall-Lerner-Robinson. Ce théorème affirme qu’une dévaluation ne devra pas être
suivie par une ou d’autres dévaluations.
On dirait que l’importation n’a pas beaucoup diminué comme on a espéré. Entre les 1982
et 1992, l’importation a été presque stable à cause de l’existence des importations
incompressibles. Malgré le renchérissement des prix à l’importation, notre demande
d’importation a réagi positivement par rapport aux prix.
En effet, le RIL a permis de supprimer certaines discriminations administratives dans
l'octroi des devises mais en a introduit d'autres de nature financière en instaurant un droit fixe
sur le montant de soumission (de 10% puis de 5 % en Juillet 1987) et l'offre des devises mises
au RIL par la banque centrale a en plus été limitée à seulement 35 % des importations
enregistrées dans l'année.
Quant au SILI, il a créé l'obligation pour l'importateur (ou sa banque) de déposer sur les
comptes de la Banque Centrale, dès sa soumission, la contre-valeur en FMG de la demande de
devises. Des critères bancaires classiques de solvabilité du demandeur (situation de sa
trésorerie et rapidité de réalisation de son opération) interviennent. Par voie de conséquence,
les importateurs ayant disposé de liquidités suffisantes ou capables de dénouer rapidement
leurs opérations (et donc de libérer plus vite le dépôt gelé à la Banque Centrale) furent a priori
favorisés. Ce système aurait une bonne probabilité de pénaliser les industriels qui n’ont pas
disposé d'une grande marge de manœuvre au niveau bancaire pour l'ouverture de crédits
documentaires et d'encourager surtout les opérations commerciales37.

37
RAMILISON Eric, RAVELOSOA Rachel, «Etude du marché interbancaire de devises à Madagascar, état des
lieux six mois après », INSTAT, décembre 1994.

45
Section II : L’inflation causée par la dévaluation

1- Les corrélations entre l’inflation et la balance des paiements :

D’après une définition économique élaborée par les libéraux, l’inflation est une hausse
générale et durable des prix. D’après le tableau 5, de 1980 à 1996, l’inflation observée à
Madagascar a été une inflation galopante parce les taux d’inflation a été supérieurs à 10 %.
Les années 1981, 1982 et 1983 ont été marquées par des inflations très élevées parce qu’elles
ont atteint respectivement 26,67 %, 28,58 % et 21,47 %.Pour ces mêmes années, le déficit de
la balance extérieure a connu une baisse tendancielle allant de -406 605 822 USD, -332 911
110,1 USD et -244 526 064,6 USD. On a constaté une relation inverse entre l’inflation et la
balance commerciale pendant cette période.
La raison de l’amélioration de la balance extérieure a pu être expliquée par la baisse des
importations chaque année. Les importations de Madagascar ont connu une tendance à la
baisse qui ont été de 820196518,6 USD en 1981, de 728706 796 USD en 1982 et ont diminué
jusqu’à 615710 572 USD en 1983.Comme la balance extérieure est une composante de la
balance des paiements, une détérioration au niveau de la balance extérieure entraine bien
évidement un effet négatif au niveau de la balance des paiements.
Etant donné cette baisse des importations, la capacité de production de Madagascar a été
encore faible pour augmenter l’offre à l’intérieur du pays. A cause de la diminution des
importations et la rigidité de l’offre pour combler cette baisse d’importation, il se trouve que
l’offre a suivi une tendance à la baisse alors que la demande a resté constante, la loi de l’offre
et de la demande entraine une hausse du prix : d’où l’inflation.

2- L’inflation après les dévaluations des années 80 :

Le tableau suivant montre les taux d’inflation entre les années 1980 et 1994.
L’inflation telle que mesurée par le taux annuel de croissance du déflateur implicite du
PIB montre le taux de variation des prix au sein de l’économie dans son ensemble. Le
déflateur implicite du PIB est le ratio du PIB en devises locales courantes par rapport au PIB
en devises locales constantes.

46
Tableau 5 : Les taux d’inflation entre les années 1980 et 2000

Année Inflation (% annuelle)

1980 14,98687889

1981 26,66612689

1982 28,57579125

1983 21,47212475

1984 10,2588194

1985 10,41994121

1986 14,15963728

1987 23,03182875

1988 21,16269343

1989 11,97707646

1990 11,45836896

1991 12,88436587

1992 14,41502326

1993 12,08151915

1994 41,65314673

1995 45,1234558

1996 17,8390345

1997 7,293515208

1998 8,436683282

1999 9,714659138

2000 7,233168835

Source : Données sur les comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données sur
les comptes nationaux de l’OCDE.

47
La première dévaluation a eu lieu en 1982, une dévaluation de 13,4 %. D’après ce
tableau5, cette dévaluation a entrainé une augmentation du taux de l’inflation, une inflation de
28.58 % contre 14,99 % deux années précédentes.

L’Etat malagasy a encore procédé des dévaluations de 20,09 % en 1986 et de 38,48 % en


1987. Par conséquent, Madagascar a connu une inflation allant de 14,16 % en 1986 jusqu’à
23,03 % en 1987.

En ce qui concerne la dernière dévaluation mise en œuvre par l’Etat malagasy, une
dévaluation de 11,52 %, cette dernière a augmenté le taux d’inflation de 12,88 % contre un
taux de 11,46 % l’année précédente.

Pour répondre aux exigences de la Banque Mondiale et de la Fonds Monétaire


International, Madagascar a adopté, en 1994, le régime de change flottant. Pourtant, ce
changement de régime de change a engendré une hausse du taux d’inflation, un taux
d’inflation allant de 12,08 % en 1993 à un taux très élevé de 41,65 % en 1994 et de 45,12 %
en 1995.On peut dire que l’adaptation au nouveau régime nous a fallu beaucoup de temps
parce que le taux d’inflation a diminué de 17,83 % en 1996 jusqu’à un taux de 7,29 % en
1997.

Section III : Les impacts de la dévaluation sur l’exportation


1- Les corrélations entre la balance des paiements, l’inflation et
l’exportation :
D’après les corrélations entre l’inflation et la balance extérieure, on a constaté que
l’amélioration de la balance extérieure a entrainé une inflation du fait que cette amélioration a
été une conséquence de la baisse de l’importation alors que l’inflation en a été une de la
rigidité de l’offre au niveau national et de l’enchérissement des produits importés. Par
conséquent, la baisse de l’importation a engendré une diminution de l’offre par rapport à la
demande sur le marché national.
En consultant les données du tableau 1, l’exportation a connu une baisse depuis 1980
jusqu’en 1983 et c’est la raison de la mise en œuvre de la dévaluation en 1982. Les montants
ont été respectivement 539 320 046 USD, 413590696,6 USD, 395 795 685 USD et
371 184 507,3 USD. Malgré cette baisse des exportations, la balance commerciale a connu
une amélioration donc la baisse des importations a été supérieure à la baisse des exportations.

48
On dirait que c’est la rigidité de l’offre qui a été la principale source de la détérioration de la
balance extérieure et aussi une cause de l’inflation.

2- L’exportation de Madagascar après la dévaluation :


Les exportations de biens et services représentent la valeur de tous les biens et autres
services offerts au reste du monde. Elles englobent la valeur des marchandises, du fret, de
l'assurance, du transport, des redevances, des frais de licences et des autres services tels que
les communications, la construction, les services financiers, commerciaux et personnels ainsi
que les services gouvernementaux. Ce taux ne tient pas compte de la rémunération des
employés et des revenus d'investissements (anciennement appelés services des facteurs) et des
paiements de transfert.

Tableau 6 : Les exportations de biens et services de Madagascar par rapport au PIB

Année Exportations de biens et


de services (% du PIB)

1980 13,34275567

1981 11,50527276

1982 11,22469004

1983 10,5705515

1984 13,28297236

1985 12,24165481

1986 12,14855791

1987 16,56455034

1988 16,29924254

1989 18,44881395

1990 16,60214882

1991 18,10962522

1992 16,383779

1993 15,31751945

49
1994 22,03226938

1995 24,13448467

1996 20,49243353

1997 21,8661423

1998 21,5205757

1999 24,46541817

2000 30,67932053

Sources : données de comptabilité nationale de la Banque mondiale et de l’OCDE.

Après la première dévaluation en 1982 qui a été de 13,4 %, la théorie sur laquelle on a
adopté la politique de dévaluation n’a pas été approuvée. On s’attendait à une augmentation
de l’exportation, pourtant l’exportation a même diminué de 11,50 % du PIB en 1981 à 11,22
% du PIB en 1982, et même en 1983, l’exportation se trouve à 10,57 % du PIB.

Concernant la deuxième dévaluation qui a lieu en 1984, une dévaluation de 14,9 %, la


théorie de la dévaluation monétaire ayant pour but de promouvoir l’exportation a été
approuvée mais largement insuffisant. L’exportation a connu une augmentation car
l’exportation de Madagascar est de 13,28 % du PIB en 1984 contre 10,57 % en 1983.

Les dévaluations en 1986 et en 1987 n’ont pas abouti à promouvoir l’exportation, et de


même pour la dévaluation en 1991. Madagascar ne peut pas profiter l’opportunité occasionnée
par la politique de dévaluation à cause de la rigidité de l’offre.

Bref, de 1982 (date de la première dévaluation) à 1987 (année où le pays a connu la plus
grosse dévaluation de près de 60 %) le FMG a perdu plus de 80 % de sa valeur mais les
exportations ont à peine augmenté. On peut dire que la mise en œuvre de la politique de
dévaluation a été un échec pour notre pays.

Par ailleurs, l’adoption du régime de change flottant en 1994 exigé par les bailleurs de
fonds traditionnels (BM et FMI) a connu un succès en matière de l’exportation. L’exportation
de Madagascar est passée de 15,32 % du PIB en 1993 à 22,03 % en 1994. L’exportation a
continué d’augmenter car elle atteint de 24,13 % du PIB en 1995 jusqu’à 30,68 % en 2000.

50
CONCLUSION

51
Madagascar a adopté le régime de change fixe avant l’année 1994 et elle figure parmi les
pays qui ont adopté la politique de dévaluation afin de promouvoir l’exportation.

Les pays en développement conçoivent généralement leur politique de taux de change


dans le but de maintenir la compétitivité extérieure à un niveau compatible à une position de
la balance de paiements soutenable. Le régime de taux de change que choisit un
gouvernement peut avoir des conséquences importantes pour l’ensemble de l’économie.
Si le gouvernement opte pour un régime convenablement structuré, le pays bénéficiera
d’une stabilité accrue, car le taux de change est l’indicateur qui permet de diriger les flux de
capitaux internationaux vers les utilisations les plus productives. S’il choisit un régime mal
adapté à ses besoins, il peut y avoir une instabilité ainsi que des crises monétaires et des crises
financières généralisées. Le choix d'un régime de change tient donc une grande importance
pour le bon fonctionnement du circuit économique, d'autant plus qu'il existe un lien étroit
entre l'efficacité de la politique monétaire et le régime de change.
Le théorème des élasticités critiques, appelé également condition de Marshall-Lerner-
Robinson n’a pas été satisfaite. Premièrement, les importations des biens étrangers ont été
incompressibles et très faiblement élastiques aux variations de prix. Malheureusement,
Madagascar n’a pas encore produit des machines, des matériels industriels, des matériels
informatiques et d’autres matériels et cette situation représente toujours sa mode de
production. Deuxièmement, l’existence de la rigidité de l’offre vis-à-vis de la demande
étrangère qui n’a pas été vraiment élastique. Notre exportation se base depuis longtemps sur
les produits de rente et on ne peut pas réaliser une économie d’échelle sur cette mode de
production. En outre, la production des produits synthétiques par d’autres pays a diminué la
part de marché de Madagascar au niveau du marché mondial. L’exportation malgache a du
donc être stimulée davantage, Madagascar a intérêt à diversifier sa production et à se
spécialiser dans les produits et services où elle dispose un avantage comparatif pour pouvoir
s’affirmer et acquérir une place sur le marché mondial. Troisièmement, le déficit de la balance
des paiements courants a été largement éloigné de l’équilibre. Ce grand écart n’a pas pu être
résolu par une simple politique de dévaluation monétaire. La dévaluation doit être
accompagnée par des changements structurels. Et enfin, les dévaluations à Madagascar ont été
successivement et répétées, par conséquent, elles n’ont pas laissé le temps aux exportations
de redresser le solde extérieur.

Après des épisodes de dévaluation, le pays a adopté sur recommandation des bailleurs de
fonds traditionnels (FMI et Banque Mondiale) le régime de change flexible en 1994. Ce

52
régime de change flexible choisi par Madagascar a été associé de plus en plus souvent à une
politique monétaire restrictive pour juguler l'inflation. Depuis cette année, la valeur de
l’Ariary a connu une dégradation importante et continue.
La BM et le FMI considèrent que la restauration de l’équilibre de la balance commerciale
à travers la politique de dévaluation monétaire est coûteuse en termes de production et
d’emploi. Ils avancent plusieurs arguments, tels que la contraction de la demande suite à une
redistribution de revenu en faveur des acteurs à forte propension marginale à épargner et le
freinage de l’offre causé par la hausse du coût d’importation des intrants, pour justifier qu’au
lieu d’être un levier économique, la dévaluation engendrerait plutôt une dégradation ou un
ralentissement de l’activité.
Comme la Chine a dévalué sa monnaie en Août 2015 en tirant des profits par la promotion
de son exportation. Est-il encore possible de dévaluer notre monnaie pour augmenter notre
part de marché sur le marché mondial ?
Etant donnés les échecs de la politique de dévaluation monétaire appliquée à Madagascar
dans les années antérieures, la mise en œuvre d’une politique d’attraction des IDE est
nécessaire afin d’augmenter nos exportations engendrant une amélioration de la balance
commerciale. En outre, il est temps de réaliser l’industrialisation dans notre pays afin de
résoudre ce problème de rigidité de l’offre et notamment pour augmenter notre part de marché
sur le commerce international.

53
ANNEXE

Annexe 1:Taux de change officiel (unités de devises locales par USD, moyenne pour la
période)

Année Taux de change


officiel

1980 42,25574999

1981 54,34608333

1982 69,94716666

1983 86,08983333

1984 115,3285

1985 132,4955

1986 135,2681667

1987 213,8426667

1988 281,4213333

1989 320,6875

1990 298,8293333

1991 367,072

1992 372,7933333

1993 382,7565

1994 613,4671667
Source: International Monetary Fund, International Financial Statistics.

54
Annexe 2: Evolution du taux de change FMG/FF, FMG/EURO, FMG/USD

DEVISES DE REFERENCE
ANNEE FF EURO USD
1994 559,36 3 067,34
1995 855,20 4 265,6
1996 792,52 4 053,46
1997 874,25 5 101,28
1998 922,84 5 441,40
1999 6 693,366 6 283,77
2000 6 257,17 6 767,46
2001 5 903,32 6 588,49
2002 6 368,96 6 831,96
2003 6 994,91 6 191,64
2004 13 947 10 250,33

Source : Banque Centrale

55
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58
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS : .............................................................................................................. i

AVANT-PROPOS : .................................................................................................................. ii

SOMMAIRE ............................................................................................................................ iii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ..................................................... Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES ABREVIATIONS : ............................................................................................. v

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PARTIE I : LES RELATIONS ENTRE LA POLITIQUE DE DEVALUATION


MONETAIRE ET L’EXPORTATION .................................................................................. 4

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION


MONETAIRE ........................................................................................................................... 5

Section I : La politique monétaire et la politique de change ........................................................ 6

1- La politique monétaire :........................................................................................................ 6

1-1 Définition : ...................................................................................................................... 6

1-2- Les différents types du système monétaire :.................................................................... 6

2- La politique de change : ........................................................................................................ 7

2-1- Quelques définitions : ..................................................................................................... 7

2-2- Les différents types de régime de change :...................................................................... 8

2-2-1- Le régime de change fixe : ..................................................................................... 8

2-2-2- Le régime de change flottant ou flexible : ............................................................. 9

2-2-3- Le régime de change lié :........................................................................................ 9

Section II : La politique de dévaluation monétaire ...................................................................... 10

1- Définitions : .......................................................................................................................... 10

2- Les conditions adéquates à la politique de dévaluation ................................................. 11

2-1- Le théorème des élasticités critiques (la condition de Marshall-Lerner-Robinson) ...... 11

2-2- Le mécanisme de la dévaluation et la courbe en J :....................................................... 12

59
3- Les types de dévaluation : .................................................................................................. 13

3-1- La dévaluation défensive : ............................................................................................. 13

3-2- La dévaluation offensive : ............................................................................................. 14

Section III : Approche théorique de l’exportation ...................................................................... 16

1- Le commerce international :............................................................................................... 16

1-1- Définition : .................................................................................................................... 16

1-2- Les différents types de commerce international : .......................................................... 17

2- La balance des paiements : ................................................................................................. 17

2-1- Définition de la balance des paiements : ....................................................................... 17

2-2- La présentation de la balance de paiement : .................................................................. 18

2-3- Les effets de la dévaluation sur la balance commerciale :............................................. 19

3- La notion de l’exportation .................................................................................................. 20

3-1- Définition : .................................................................................................................... 20

3-2- Le taux de change effectif réel (TCER) : ...................................................................... 20

CHAPITRE II : LES RELATIONS ENTRE LA DEVALUATION ET


L’EXPORTATION ................................................................................................................ 22

Section I : La dévaluation et la balance des paiements ................................................................ 22

1- La relation entre la dévaluation et la balance des paiements : ........................................ 22

1-1- Les apports de la dévaluation sur la balance des paiements : ........................................ 22

1-2- Les apports de la balance des paiements sur le taux de change : ................................ 23

2- Les conséquences de la dévaluation sur la balance des capitaux : .................................. 23

3- Les limites de la dévaluation sur la balance des paiements : ........................................... 24

Section II : La dévaluation et l’inflation........................................................................................ 24

1- Définition :............................................................................................................................ 24

2- Les causes et les types de l’inflation :................................................................................ 24

2-1- Les causes de l’inflation : .............................................................................................. 24

2.2. Les types d’inflation : .................................................................................................... 25

3- Le cercle vicieux de la dévaluation : l’inflation ................................................................ 25

60
4- Les conséquences du cercle vicieux de la dévaluation sur l’économie :.......................... 26

Section III : La dévaluation et l’exportation ................................................................................. 27

1- Les relations entre la dévaluation et l’exportation :......................................................... 27

2- Les effets de la dévaluation sur l’exportation, cas de quelques pays d’Europe :............... 29

3- Les limites de la dévaluation : ............................................................................................ 29

PARTIE II : ANALYSE DE CAS DE MADAGASCAR .................................................... 31

CHAPITRE I : LA POLITIQUE DE DEVALUATION MONETAIRE APPLIQUEE A


MADAGASCAR..................................................................................................................... 32

Section I : Contexte historique à Madagascar .............................................................................. 32

1- Historique du régime de change : ...................................................................................... 32

2- Historique de l’évolution du régime de change : ............................................................. 33

2-1- De 1960 à1983 : ............................................................................................................ 33

2-2- Entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90 : ............................................ 34

2-3- Depuis milieu des années 90 : ....................................................................................... 34

Section II : Les causes de la dévaluation à Madagascar .............................................................. 35

1- La constatation du FMG surévalué : ................................................................................. 35

2- La situation de l’exportation avant la mise en œuvre de la dévaluation : ...................... 35

3- La situation de la balance des paiements courants avant la dévaluation : ..................... 37

4- Les mesures prises par l’Etat face à la baisse tendancielle de l’exportation et


l’alourdissement du déficit de la balance des paiements courants : ....................................... 39

Section III : La dévaluation de yuan en Chine en 2015 ............................................................. 39

1- Les causes de la dévaluation : ............................................................................................. 39

2- Le déroulement de la dévaluation du yuan : ..................................................................... 40

3- Les conséquences de la dévaluation chinoise : .................................................................. 40

CHAPITRE II : LES EFFETS DE LA POLITIQUE DE DEVALUATION


MONETAIRE SUR L’EXPORTATION ............................................................................. 41

Section I : Les effets de la dévaluation sur la balance de paiement ............................................ 42

1- Situation de la balance extérieure de Madagascar : ........................................................ 42

61
2- Situations des importations : .............................................................................................. 43

Section II : L’inflation causée par la dévaluation......................................................................... 44

1- Les corrélations entre l’inflation et la balance des paiements : ...................................... 45

2- L’inflation après les dévaluations des années 80 : ............................................................ 46

Section III : Les impacts de la dévaluation sur l’exportation...................................................... 48

1- Les corrélations entre la balance des paiements, l’inflation et l’exportation : .............. 48

2- L’exportation de Madagascar après la dévaluation :...................................................... 48

CONCLUSION ....................................................................................................................... 51

ANNEXE ................................................................................................................................. 54

BIBLIOGRAPHIE : ............................................................................................................... 55

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 58

62
Nom : RAKOTONINDRINA
Prénoms : Andriniaina Jean Guy
Titre : « Les effets de la dévaluation et de la dépréciation monétaires sur l’exportation, le cas
de Madagascar »
Nombre de page: 62

Tableau: 6

Graphique: 3

RESUME

Ce mémoire analyse les effets de la politique de dévaluation monétaire sur


l’exportation à Madagascar. La Grande Île a appliqué des dévaluations au cours des
années 80 dans le but de promouvoir l’exportation entrainant une amélioration de la
balance des paiements courants.
Après avoir étudié théoriquement la relation entre la dévaluation monétaire et
l’exportation, les données empiriques nous montre les résultats de la mis en œuvre de
cette politique sur l’exportation de Madagascar. En effet, la condition de Marshal-Lerner-
Robinson n’a jamais été satisfaite. Par conséquent, la courbe en J n’a jamais été réalisée
après chaque dévaluation réalisée à Madagascar.
Bref, la dévaluation monétaire n’a jamais été une solution pour Madagascar et elle est
une arme économique destructible pour notre pays.

Mots-clés : Politique de dévaluation monétaire, Exportation, Condition de Marshal-


Lerner-Robinson, Courbe en J.

Encadreur : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo


Adresse de l’auteur : P455 CU Ankatso I

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