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FINANCES PUBLIQUES
ATRI Justin
Chargé du cours
D.r LAWSON
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INTRODUCTION ................................................................................................................................. 3
SECTION 1 : DEFINITION ...................................................................................................................... 6
I. La dette ....................................................................................................................................... 6
▪ LES DIFFERENTES CONCEPTION SUR L’ENDETTEMENT PUBLIQUE ............... 6
A. La dette intérieure ................................................................................................................... 6
B. La dette extérieure ..................................................................................................................... 7
SECTION 2 : ANALYSE ET BANQUES DE DETENTION DE LA DETTE TOGOLAISE 7
II. Évolution de la dette publique du TOGO........................................................................ 7
A. Cas de 1998 à 2008 ................................................................................................................. 7
B. Cas de 2017 à nos jours .......................................................................................................... 9
C. Liste des banques qui détiennent la dette togolaise ........................................................... 11
SECTION 3 : CAUSES, CONSEQUENCES, ET MOTIFS DE L’ENDETTEMENT PUBLIQUE .............. 12
III. Cause de l’endettement publique ............................................................................... 12
A. Les causes exogènes.......................................................................................................... 12
B. Les causes endogènes ....................................................................................................... 13
IV. Les conséquences et motifs de l’endettement ............................................................ 14
A. Conséquences de l'endettement public ........................................................................... 14
a. Conséquences économiques ............................................................................................ 14
b. Conséquences sociales et politiques ................................................................................ 15
B. Motifs de l'endettement ................................................................................................... 15
a. Les motifs de l'emprunt extérieur .................................................................................... 15
b. Les motifs de l'emprunt intérieur ..................................................................................... 15
SECTION 4 : LES SOLUTIONS POUR UNE REDUCTION DE LA DETTE PUBLIQUE ................... 16
A. Dans le domaine de la croissance économique ........................................................... 16
B. Dans le domaine commercial ....................................................................................... 17
CONCLUSION ..................................................................................................................... 18
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INTRODUCTION
Au cours des deux dernières décennies, le contexte économique de l'ensemble des pays
pauvres très endettés (PPTE), en général et du Togo en particulier, a été marqué par un
endettement sans précédent. La crise de la dette dans les pays en développement continue de
faire la une des journaux à travers le monde. Elle est considérée comme étant l'un des facteurs
retardant le développement économique des pays pauvres. Le contexte économique
international a joué un rôle prépondérant dans l'aggravation de la crise : fluctuation des taux
de change, baisse du prix des matières premières et détérioration des termes de l'échange,
hausse des taux d'intérêt et baisse des prêts assortis de conditions concessionnelles. En outre,
cette crise est imputable aux politiques internes : mauvaise gestion de la dette publique,
mauvaise allocation des ressources et absence de discipline financière rigoureuse. Après la
deuxième guerre mondiale, l'Europe s'est reconstruite grâce au « plan Marshall 1 ». S'inspirant
de cet exemple, dans la décennie de 1970, les pays se sont endettés pour faire face à un désir
d'investissement intensif destiné à réaliser des taux de croissances fortes du PIB. Ceci dans
l'espoir que la croissance économique amorcée crée les ressources nécessaires au
remboursement des prêts contractés. Tel n'a pas été le cas car cela a plutôt conduit à un cercle
d'endettement. Cette situation a été favorisée aussi bien par des facteurs internes (une
mauvaise gestion de la dette et allocation des ressources, une absence de discipline financière
rigoureuse) que par des facteurs externes (la fluctuation des taux de changes, la baisse des
cours des matières premières, la détérioration des termes de l'échange, la dévaluation...). Cet
environnement a conduit le pays à enregistrer des déficits insupportables et de faibles taux de
croissance. En 1981, la récession mondiale survint et le prix du pétrole diminua. Le 12 août
1982, le Mexique signifia à ses créanciers que sa banque centrale avait épuisé ses réserves et
qu'elle ne pouvait plus honorer les paiements prévus sur la dette étrangère. C'est le début de la
crise de la dette. Les solutions de sortie de la crise sont : les prêts concertés, l'allègement de la
dette, le rééchelonnement de la dette, les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) et le
plan Brady2. Les pays dont la dette était rééchelonnée empruntaient souvent au FMI et
donnaient leur accord à des programmes de stabilisation inspirés par celui-ci. Un an plus tôt,
la mise en œuvre au cours des années 80 des PAS s'est faite notamment avec l'appui de la
Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI). Au milieu des années
1990, les mécanismes d'allègement de la dette (le plan Brady et les menus d'options
combinant réduction et refinancement de la dette), et l'ensemble des mesures visant à réduire
les besoins d'emprunt n'étaient pas suffisants pour ramener l'endettement à un niveau
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tolérable. En 1996, les institutions de Bretton Woods (FMI et BM) ont lancé conjointement
une initiative en faveur des PPTE afin de proposer une solution durable aux problèmes
d'endettement des pays pauvres. Le Togo n'a pas échappé à cette crise de l'endettement. Ainsi,
au 31 décembre 1978, l'encours de sa dette extérieure s'élevait à 179 milliards de FCFA dont
22 milliards d'arriérés de remboursement. L'encours de la dette a évolué à la hausse malgré les
remboursements effectués, les remises et annulations obtenues. Il est passé de 213,4 milliards
en 1980 à 349,4 milliards de FCFA en 1993 soit un accroissement en valeur réelle de 61 %
(Direction de la dette, 2008). En 1994, suite à la dévaluation du FCFA intervenue en janvier,
l'encours passa du simple au double. Comparé aux recettes d'exportations, le service avant
rééchelonnement donne un ratio de 44,2 % tandis que celui du service après rééchelonnement
fait 27 % alors que le seuil toléré est de 20 %. Dans cette proportion, le service de la dette
constitue une lourde charge pour l'économie togolaise. A partir de 1984, d'importants efforts
d'ajustement budgétaire, résultats des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) initiés par
le FMI et la BM, ont permis de dégager des taux de croissance positifs atteignant 4,1 % en
1989. Aussi, de 1979 à 2008, le Togo a-t-il bénéficié de onze passages au Club de Paris 3.
L'encours de la dette publique du Togo est évalué à 11106,384 milliards de Francs CFA au 31
décembre 2008. Malgré ses exportations, le pays va connaître une conjoncture économique et
financière difficile. Au cours de la période 1994 à 2008, les ratios de la dette extérieure
rapportée au PIB et de la dette publique au PIB sont passés respectivement de 116,38 % à
46,89 % et de 123,78 % à 79,19 %, dépassant ainsi les seuils tolérables (50%). Ceci s'explique
par la naissance à côté de la dette extérieure, d'une dette intérieure grandissante depuis 1990
due à l'environnement socio-politique et économique. Si l'on s'accorde sur le fait que la
recherche d'une solution appropriée à la question de l'endettement passe nécessairement par la
connaissance des facteurs qui l'influencent, il est alors digne d'intérêt de s'interroger sur les
causes explicatives de l'endettement du Togo. Ceci suscite un certain nombre de questions :
Comment évoluent la dette publique et extérieur du Togo et ses principaux ratios ? Quelles
sont les causes de l'accroissement de la dette publique et de la dette extérieur au Togo ? Y a-til
une meilleure stratégie pour gérer la dette de l'État ? D’où l'intérêt du thème :
1 Le plan Marshall est un plan américain mis en place après la Seconde Guerre mondiale pour aider à la
reconstruction de l'Europe. 2 Plan Brady est un Plan présenté par le secrétaire d'État au Trésor de George Bush
en 1989 pour réduire le montant de l'endettement extérieur des pays du tiers monde les plus endettés.3 Le club de
Paris est un groupe informel de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et
durables aux difficultés de paiement de pays endettés.
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<<ANALYSE DE LA DETTE DE L’ECONOMIE TOGOLAISE>> L'objectif général de
cette recherche est
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SECTION 1 : DEFINITION ET CONCEPTION
I. La dette
On parle de dette d’une personne physique ou morale à chaque fois que sa situation financière
est évaluée. En effet, la dette est un élément négatif du patrimoine qui fait diminuer la richesse
réelle d’un individu ou d’une organisation. La dette est une obligation financière qui pèse sur
une personne physique ou morale. Autrement dit, c’est une prestation de somme d’argent due
par un débiteur à un créancier. Elle est généralement née d’un contrat auquel le débiteur a reçu
au préalable une contrepartie ou encore d’un acte créateur de droit : crédit dans le cadre d’un
emprunt, factures à payer, pensions alimentaires dues, etc.
➢ La conception classique
Les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'État une connotation
négative. Selon Ricardo (1817), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le
temps. Ils se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour
rembourser cet emprunt, quelque soit le décalage intergénérationnel.
➢ La conception keynésienne
Pour les keynésiens, l'endettement n'occasionne pas de charges ni pour les générations futures
ni pour des générations actuelles du fait des investissements qu'il génère. Dans cette approche,
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l'endettement entraînant la relance de la demande provoque par l'effet accélérateur une hausse
plus que proportionnelle de l'investissement, qui à son tour incite une hausse de la production.
La dette publique togolaise se répartit en dette extérieur et en dette intérieur.
A. La dette intérieure
Le terme dette intérieure (ou dette interne, ou dette domestique) désigne l'ensemble des
créances détenues par les agents économiques résidents d'un État souverain . Ajoutée à la
dette extérieure, elle compose la dette souveraine d'un État. Elle se compose en générale de
trois de types de créances :
Créances sociales (la créance d’aide social correspond aux frais payés par le département au
Créances commerciales (Une créance est dite « commerciale » lorsque le créancier tout
comme le débiteur possèdent la qualité de commerçants ou quand la dette découle d’un acte
de commerce) : fournisseurs de l’État
Créances fiscales (Une créance fiscale est une créance détenue par une entreprise envers le
Trésor Public, souvent suite à un trop perçu par l’administration fiscale) : crédit de TVA
(lorsque la TVA à déduire est supérieur à celle perçue)
B. La dette extérieure
Elle désigne l’ensemble des dettes qui sont dues par un pays, État, entreprises et particuliers
compris à des prêteurs étrangers. La dette extérieure d'un pays est constituée de l'ensemble des
dettes engagées par les agents économiques de ce pays envers des agents économiques
extérieurs. Celle du TOGO est majoritairement détenue par les banques commerciales,
particulièrement asiatiques. Il est important de faire la distinction entre la dette extérieure
brute (ce qu’un un pays emprunte à l’extérieur) et la dette extérieure nette (différence entre
ce qu’un pays emprunte à l’extérieur et ce qu’il prête à l’extérieure).
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SECTION 2 : ANALYSE ET BANQUES DE DETENTION DE LA DETTE
TOGOLAISE
II. Évolution de la dette publique du TOGO
A. Cas de 1998 à 2008
L'encours22de la dette a évolué à la hausse malgré les remboursements effectués, les remises et
annulations obtenues. Il est passé de 213,4 en 1980 à 349.4 milliards de FCFA en 1993 soit un
accroissement en valeur réelle de 61 %. Cet accroissement est le résultat des effets conjugués
de trois facteurs qui sont :
- Les variations de taux de change de quelques devises fortes comme le dollar, la livre
sterling, le franc suisse, etc.
2 Ensemble des effets remis à une banque qui ne sont pas encore arrivés à échéance.
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En 1994, suite à la dévaluation du franc CFA intervenue en janvier, l'encours passa du simple
au double puisque l'encours est libellé en devises étrangères pour presque la totalité des prêts.
Au 1er janvier 1994, l'encours était de 349.4 milliards de F CFA et au 31 Décembre 1994 il se
chiffrait à 707.5 milliards de F CFA.
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B. Cas de 2017 à nos jours
La situation économique allait de mieux en mieux au Togo. Alors qu’elle s’élevait à plus de
80% du PIB fin 2016, la dette publique est passée en dessous des 70%. Cette baisse n’est rien
d’autre que le fruit de la volonté marquée par le pays depuis quelques années afin d’inverser
la tendance haussière de sa dette publique et de générer une croissance économique positive
pour une meilleure inclusion sociale. Mais en fin 2017, La dette extérieure du Togo est passée
de 550 milliards à plus de 1030 milliards au terme des 3 premiers trimestres de 2021.
En franchissant la barre des 1 000 milliards FCFA, la dette extérieure du TOGO représente, à
fin septembre 2021, 36% de la dette publique globale estimée quant à elle à 2 828 milliards
FCFA, au terme du 3e trimestre de la même année. La dette publique du Togo s’est fortement
accrue depuis 2019. Elle est ainsi passée de 2 197 Mds XOF (52% du PIB) en décembre 2019
à 3 125 Mds XOF -4,8 Mds EUR- mi-2022 (61% du PIB) et se décompose en 66,4% de dette
interne (encours de 1 508 Mds XOF) et 33,4% de dette externe (750 Mds XOF). Elle reste très
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majoritairement, à 70,7%, libellée en francs CFA, quasi exclusivement constituée de titres
d’État émis sur le marché sous-régional. Le service de la dette intérieure (intérêts et trésorerie
de la dette publique (450 Mds XOF -686 M EUR- sur un total de 542 Mds XOF -826,2 M
EUR- planifié pour 2023).
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Mais en allongeant la maturité de la dette pour faciliter son remboursement, c’est-à-dire en
faisant le reprofilage de la dette , nous auront une diminution progressive et non en dent de
scie de la dette durant les années à venir.
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Celle de 2023 s’élève actuellement à 2 266,6 Mds XOF ce qui est supérieur aux trois
dernières années.
La dette publique du Togo à fin décembre 2018 se chiffre à 2191,0 milliards de FCFA, soit 73,9% du
PIB et se compose de 72,9% de dette libellée en monnaie nationale( dette intérieur) et de 27,1% de dette
libellée en monnaie étrangère(dette extérieure).
A. Dette extérieure
L’encours de la dette extérieure, composé de prêts libellés en devise étrangère, se chiffre à 593,2
milliards de FCFA à fin décembre 2018. La décomposition de l’encours de la dette extérieure par type
de créanciers est présentée ci-dessous (figures 1). Au regard du portefeuille de la dette existante,
l'encours de la dette extérieure est composé de 54% des engagements envers les créanciers
commerciaux, 40% envers les multilatéraux et de 6% envers les bilatéraux.
Figure 3 : Composition de l'encours de la dette extérieure par type de créanciers à fin décembre
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Dette multilatérale
La dette multilatérale est la dette contractée auprès des institutions multilatérales comme le FMI et la
Banque mondiale.
Dette bilatérale
Dette commerciale
La dette commerciale est une convention ou un ensemble de conventions de financement, sous forme de
crédits et/ou de prêts, accordés par des institutions financières (créancier) à un organisme commercial
(débiteur).
B. Dette intérieure
L’encours de la dette intérieure, composé de prêts libellés en monnaie nationale à fin décembre 2018 est de
1 597,8 milliards de FCFA. La décomposition de l’encours de la dette intérieure par instrumentent est
présentée ci-dessous
Figure 4 : Composition de l'encours de la dette intérieure par instrument à fin décembre 2018
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C. Liste des banques qui détiennent la dette togolaise
• Eximbank Chine est le plus important créancier commercial du Togo. Selon des
données du Ministère de l’Économie et des Finances, la dette du Togo vis-à-vis du
Chinois s’évalue à 279 milliards FCFA fin 2020, représentant 59,9% de la dette
commerciale extérieure totale du pays. Comparativement à une année plus tôt,
l’engagement du Togo envers la Banque chinoise d'exportation et d'importation a
connu une légère baisse de 7%. Il est ainsi passé de 300 milliards en 2019 à 279
milliards avec un taux d’intérêt de 2% en moyenne sur une période de 20 ans. Les
prêts contractés auprès de l’institution de l’Empire du milieu ont essentiellement
“permis de réaliser de grands travaux d'infrastructures, notamment la
construction et la réhabilitation de l'Aéroport international
Gnassingbé Eyadéma ainsi que l'aménagement de voies de contournement”,
justifient les autorités togolaises.
• Eximbank Chine est suivie de loin, de la banque française Société Générale. Les
créances du géant financier français sont estimées à plus de 96 milliards FCFA, soit
20,75% de la dette commerciale, alors qu’elles étaient quasi-nulles en 2019.
• Au pied du podium, Eximbank Inde, qui représente, avec 22,3 milliards FCFA
remboursable sur 22 ans, 1,75% d’intérêts, 4,77% de la dette commerciale du Togo.
Globalement en 2020, les emprunts commerciaux du Togo étaient de l’ordre de 467 milliards
contre 387 milliards de FCFA. Leur augmentation était essentiellement due à la sortie du
Togo à l’international, dans le cadre de son opération de reprofilage3.
Suite au ralentissement économique à la fin des années 70 dans les pays industrialisés, les
revenus des pays en développement déclinèrent non seulement parce que leur taux de
croissance se ralentit mais aussi parce que les prix de leurs matières premières exportées
diminuèrent par rapport aux prix de leurs exportations. Ce qui a conduit les pays en
développement à recourir à l'emprunt extérieur pour combler ce déficit en ressources.
3 Le reprofilage consiste à modifier le profil des dettes d’une entreprise, d’une collectivité ou d’un état. Il peut
s’agir par exemple d’allonger la maturité de la dette afin de faciliter son remboursement, ou encore d’émettre de
nouvelles obligations dans le but de rembourser les obligations anciennes. Le reprofilage de dettes est courant en
cas de difficultés financières ou quand les taux actuels sont plus bas que le taux moyen des dettes .
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➢ L'offre abondante de liquidités internationales
Avec le choc pétrolier de 1973-1974, les énormes surplus des pays exportateurs de pétrole
résultant de la hausse des prix pétroliers devaient être « recyclés » pour financer les déficits
courants du reste du monde. Les pays pétroliers plaçaient leurs fonds dans les pays développés
et les banques commerciales de ceux-ci trouvaient profitables de les prêter à leur tour aux
pays en développement. Le recours aux crédits accordés par les banques commerciales
présente deux avantages :
Premièrement : les crédits accordés par les banques commerciales ne lient pas le transfert des
capitaux à la mise en place de politiques d'ajustement structurel.
Les conditions étaient telles que même si on ajoute une prime d'emprunt, les pays en
développement étaient confrontés à des taux d'intérêt historiquement bas pour les emprunts
extérieurs : cela les encouragea à emprunter à l'étranger.
Les déficits courants des pays en développement non pétroliers augmentèrent rapidement
entre 1974 et 1978. Ces pays adoptèrent et poursuivirent des politiques expansionnistes : elles
y encouragèrent les projets d'investissements ambitieux et y maintinrent des taux de
croissance élevés. Ils développèrent ces mesures par des déficits considérables et persistants :
ils empruntèrent fortement à l'étranger pour maintenir leurs dépenses au dessus de leurs
revenus. Parmi les causes internes du recours à l'endettement extérieur, après la corruption, il
ya:
Le choix d'un modèle de croissance tirée par l'extérieur pouvait conduire à un endettement
croissant car celui-ci constituait l'une des conditions de sa fiabilité.
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➢ Déficit des balances des paiements
Le déficit permanent des balances des paiements des PVD a été financé en partie par
l'endettement extérieur. Avec le temps, les intérêts payés par ces pays deviennent la cause
essentielle des déficits structurels de leurs comptes courants. Ces pays sont alors entrés dans
un cercle vicieux, en ce sens que l'endettement extérieur accroît le déficit du compte courant
et partant la balance des paiements, alors que le déficit du compte courant demande davantage
d'endettement extérieur.
Les emprunts ont servi à la construction d'infrastructures (routes, barrages etc.) dont la
vocation n'est pas forcément de générer des ressources. Les emprunts ont été parfois mobilisés
non en fonction des exigences du développement national mais en fonction des besoins du
pays prêteur. L'aide a ainsi servi à créer un débouché pour des produits du pays prêteur ou un
marché pour ses entreprises.
a. Conséquences économiques
Une dette importante s'accompagne généralement de coûts de financement plus élevés, qui se
traduisent à leur tour par un service de la dette plus élevé. 'importance du service de la dette
limite la marge de manœuvre du gouvernement. Il accapare une part importante des recettes
budgétaires et limite ainsi le gouvernement dans ses choix de dépenses.
Une dette publique élevée a pour conséquence un fardeau fiscal élevé. Ce fardeau fiscal élevé
agit comme un frein et provoque le ralentissement de l'activité économique. Un autre effet est
l'affaiblissement potentiel du rendement de l'assiette fiscale pour le gouvernement (évitement,
évasion fiscale) et l'incertitude quant aux conditions fiscales futures et à l'étendue des services
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publics qui seront disponibles dans l'avenir. Cette incertitude peut affecter négativement la
capacité de rétention et d'attraction de la main d'œuvre et des capitaux.
La dette publique et les nombreux problèmes qu'elle peut entraîner sont susceptibles
d'influencer le paysage politique. Par exemple, un problème qui peut se poser est l'écart entre
les taxes payées par les individus et les services qu'ils reçoivent en retour. Lorsqu'il y a
équilibre budgétaire, le service de la dette introduit un écart entre les taxes payées et les
services publics reçus par les contribuables. Cet écart alimente, dans la population,
l'impression que les contribuables « n'en ont pas pour leur argent ». Par conséquent, la
rentabilité de l'assiette fiscale peut s'en trouver affectée, de même que le soutien dont
bénéficient les programmes gouvernementaux.
B. Motifs de l'endettement
Des emprunts contractés pour financer des investissements non profitables ou l'importation
des biens de consommation, peuvent conduire à des dettes que les emprunteurs ne pourront
rembourser. Plusieurs motifs peuvent justifier l'endettement.
Dans la littérature, l'endettement est lié à un déséquilibre. Trois motifs probables peuvent
amener un pays à s'endetter :
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- Se soustraire à un ajustement face aux déséquilibres intérieurs ou extérieurs : le déficit du
compte courant insoutenable doit faire l'objet d'un ajustement par des changements des
politiques économiques.
- le financement du déficit budgétaire, les dépenses publiques de l'État étant supérieures aux
recettes publiques
- la mise en œuvre de la politique monétaire (opérations sur le marché libre : ventes ou achats
de bons pour absorber ou réinjecter des liquidités)
- le développement du marché financier qui nécessite qu'une offre et une gamme constantes
d'instruments financiers soient échangées.
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La croissance du Produit intérieur brut (PIB) par habitant est une façon de mesurer la
performance économique d'un pays. Ce ratio intègre la dimension démographique et
représente le « gain net » de croissance : son augmentation se traduit par une amélioration du
niveau de vie. Le Togo peut mieux faire, notamment en assainissant le climat des affaires. Ce
qui permettrait d'augmenter les investissements privés et donc la croissance du PIB.
Encourager la production céréalière afin de réduire les importations qui se sont révélées à
travers la présente étude comme étant l'un des facteurs déterminants de l'endettement du pays.
Pour y parvenir, l'État doit améliorer la productivité agricole par la mise en place des
techniques d'exploitation de pointe, des projets d'irrigation à petite échelle et réduire les
impôts sur les producteurs afin que la main-d’œuvre bénéficie de l'amélioration des termes de
l'échange.
L'un des principaux objectifs de ce programme est de réduire la dette publique à un niveau
soutenable. A cet égard, le Gouvernement s'engage à :
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Renforcer la gestion de la dette à travers la réorganisation des services de la dette
publique, conformément aux meilleures pratiques internationales.
Cette politique assurerait la disponibilité des produits alimentaires locaux, notamment vivriers,
grâce aux excédents céréaliers qui se dégageraient et pourraient être exportés. Cette situation
serait renforcée par les premiers résultats qui découleraient de la mise en œuvre des agropoles
ainsi que du Mécanisme Incitatif de Financement de l’Agriculture (MIFA). Au titre des finances
publiques, le solde budgétaire devrait s’améliorer sur la même période en relation avec un
accroissement des recettes budgétaires et une maitrise des dépenses publiques. Ainsi, le solde
budgétaire est projeté en moyenne à -1,3% du PIB sur la période, pour une norme communautaire
minimale de -3,0%. L'amélioration des performances de l’Office Togolais des Recettes (OTR)
permettrait d’accroitre significativement la mobilisation des ressources fiscales et réduire
d'avantage le recourt aux emprunts.
D. FACTEURS DE RISQUES.
Bien que les perspectives macroéconomiques pour la période 2019–2023 soient favorables,
l’économie togolaise reste particulièrement vulnérable à divers risques potentiels. Les risques
potentiels qui pourraient ralentir la croissance économique du Togo sont principalement :
NB : Comme tout travail scientifique notre étude pourrait comporter une limite. En effet
les données ne sont pas issues d'une même source, ce qui peut introduire des biais dans
l'analyse et donc dans les recommandations portant sur ces analyses.
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CONCLUSION
Nos recherches ont révélé des problèmes d'endettement liés à la faible capacité de
remboursement et à l'accumulation de la dette, nous avons abouti aux conclusions suivantes :
La dévaluation du Franc CFA en 1994 a été un événement majeur ayant agi sur la dette
publique du pays ; les importations du pays se sont révélées aussi déterminants dans
l'endettement public du pays. L’analyse descriptive fait constater que le pays profite peu de
son ouverture commerciale. La dette du Togo est à 60 % une dette extérieure. Suite aux
résultats de nos recherche, nous pouvons affirmer que le niveau d'endettement du pays n'est
qu'une question des finances publiques, de gestion de la dette et de mauvaises orientations de
politiques économiques. Par conséquent, un effort pour améliorer le taux de croissance du PIB
serait une solution. Enfin la substitution de certains produits en vue de diminuer les
importations est indispensable pour la réduction de la dette. Tous ces efforts doivent être suivi
d'un assainissement des finances publiques en vue d'une amélioration de la balance fiscale.
Avec les atouts dont dispose le Togo, une gestion saine et efficace, un renforcement des
capacités institutionnelles permettraient au pays de se rapprocher dans les prochaines années
de la piste de décollage économique. Le gouvernement du Togo doit se doter d'une politique
rationnelle, claire et sans ambiguïté en matière d'endettement public. La réduction de la dette
exigera du temps et surtout une cohérence temporelle que seul un consensus large au sein de
la population permettra de réaliser. La dette publique n’est pas le seul obstacle au
développement économique du pays. Devant l'évolution démographique à venir, le défi de
l'amélioration des conditions de vie de la population reste tout entier.
Sources de recherches
• Financial AFRIK
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