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École Nationale Supérieure de Technologie

( ENST )

Rapport d’expose
Dans le cadre du cours de Macro-Economie

« Sujet : PETROCARIBE : Analyse de la dette et


perspectives. »

Nom du Professeur : JOSEPH Robert

Préparé par :

 LAMBERT Cindy Eva


 NESTANT Medjine
 RAMEAU Myrlodie

Aout 2021
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Table des matières


TABLE DES MATIERES ...............................................................................................................2

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...................................................................................3

INTRODUCTION ...........................................................................................................................4

BREF HISTORICITE DES RAPPORTS ECONOMIQUES INTERNATIONAUX D’HAITI .....5

CHAPITRE I : L’ACCORD PETROCARIBE ..............................................................................7

1.1 HISTORICITE DE L’ACCORD ..................................................................................7

1.2 BUT DE L’ACCORD ....................................................................................................7

1.3 HAITI ET PETROCARIBE ..........................................................................................8

1.3.1 MODALITES DE PAIEMENT ....................................................................11

1.3.2 VOLUME DES ACHATS ET FLUX DU COMPTE...................................11

CHAPITRE II : ANALYSE DE LA DETTE PETROCARIBE ....................................................13

2.1 CONSTITUANTS DE BASE DE L’ACCORD ..........................................................13

2.2 ANALYSE DE LA FAISABILITE DE CE PLAN EN HAITI ...................................14

2.3 ORIGINE DE LA CRISE ............................................................................................16

2.3.1 CONSEQUENCES ET IMPACTS INTERNES ..........................................17

2.3.2 CONSEQUENCES ET IMPACTS EXTERNES .........................................19

CHAPITRE III : PERSPECTIVES ET OUVERTURE.................................................................20

3.1 EBAUCHE DE PLAN DE SORTIE DE CRISE SUR LES DEUX PROCHAINS


GOUVERNEMENTS EN TENANT COMPTE LES LIMITATIONS
QU’OCCASIONNE LA COVID19 .............................................................................20

CONCLUSION ..............................................................................................................................22

SITOGRAPHIE (ou WEBOGRAPHIE)........................................................................................23


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Liste des sigles et abréviations

TSE : Traité de Sécurité Energétique

BMPAD : Bureau de Monétisation des Programmes d'Aide au Développement

PDV SA : Petróleos de Venezuela SA

COVID 19 : Maladie à Coronavirus 2019

BNC : Banque Nationale de Crédit

FMI : Fond Monétaire International

CSCCA : Cour Supérieur des Comptes et du Contentieux Administratif

PED : Pays en Développement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OCDE : Organisme de Coopération et de Développement Économique


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Introduction

A la date du 15 mai 2006, l’État haïtien a signé l’un des plus importants accords durant toute son
histoire : l’Accord énergétique PetroCaribe. Actuellement, les conjonctures nationales et
régionales ont sérieusement bouleversé cet accord. Haïti fait face à une sévère crise politique et
économique structurelle. La République bolivarienne du Venezuela, pays pivot du programme
PetroCaribe, traverse des turbulences politiques internes et subit des sanctions économiques et
financières unilatérales des États-Unis d’Amérique.
L’Accord énergétique PetroCaribe est au cœur de cette bataille, livrée par l’administration
politique à Washington contre celle établie à Caracas. Cette bataille est géopolitique, mais aussi
économique. Car, l’Oncle Sam a perdu, il y a environ 20 ans, son contrôle absolu sur le pétrole et
autres ressources naturelles du Venezuela.
PetroCaribe constitue un élément important de la politique étrangère de la République bolivarienne
du Venezuela. Cet Accord est le symbole du déploiement géopolitique du Venezuela dans la
région, ayant pour centre d’intérêt les retrouvailles avec une histoire et un destin commun, et
l’essor social des peuples dans les Caraïbes.

PetroCaribe représente un tournant historique important dans l’histoire contemporaine de la


coopération internationale. Pourtant, cette dette représente aussi pour Haïti l’une de ses plus
grandes opportunités ratées pour entrer dans le chemin du développement.

A travers ce document, nous analyserons de manière non-exhaustive cette dette et ses modalités
afin de mieux en comprendre les retombées et d’établir des perspectives quant au futur.
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Bref Historicité d'Haïti et ses rapports économiques


internationaux

La République d'Haïti dès sa naissance en 1804 a été sujette à différentes contraintes sur le plan
international.

Haïti a payé au prix fort d’avoir pris son indépendance, et les bases de développement ont été une
accumulation de dettes. Obscurantisme, Boycottage de la Première nation noire, son destin fut
scellé dès lors avec l’international. Elle n’a de cesse de développer des rapports parfois parasitaires
car en dépit de nombreux progrès accomplis dans la reconstruction du pays, Haïti dépend toujours
de l’aide humanitaire internationale pour se remettre debout.

De nombreuses dettes se sont accumulées à ses effets dont voici un résumé.

Durant tout le 19ème siècle, de nombreux prêts ont été consentis. Ces prêts qui devaient servir à
la construction d’une nation fraîchement libérée du joug de l’esclavage et ravagée par la guerre,
n’ont servi qu’à renforcer le pouvoir de domination des classes bourgeoises. C’était aussi l’époque
de la conspiration internationale de la part des grandes puissances coloniales qui voient dans
l’indépendance d’Haïti un mauvais exemple pour les autres colonies. Haïti était isolée du reste du
monde. Elle devait emprunter de l’argent des grandes puissances coloniales pour payer la dette
de l’indépendance dont les conséquences se font sentir aujourd’hui encore.

En 1825, en effet l’Empereur de France Charles Quint exige du gouvernement haïtien de Jean
Pierre Boyer le paiement d’une somme équivalent à 150 millions de francs-or .

Le paiement de la dette de l’indépendance est une véritable aberration, une injustice et une
immoralité. Pendant 3 siècles, le pays a connu l’esclavage au profit de la métropole française.

Après des guerres sanglantes, alors que nous n’avons même pas encore fini de panser nos blessures
et assurer l’avenir de la jeune nation, et n’ayant pas les ressources pouvant soutenir une telle
prétendue dette, Haïti entre dans ce qu’on appelle “le cycle infernal” de la dette externe en
contractant des dettes élevés pour payer, sur obligation de l’ancienne métropole le prix de la leçon
historique que nous lui avons infligée. Depuis lors, nous sommes condamnés à allouer une partie
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importante de notre budget national à payer des sommes considérables qui représentent une
hémorragie de ressources rares.

I. Au début des années 1900, avec l’occupation américaine

Dette gouvernement duvaliériste

Au début des années 70, on a eu l’explosion du phénomène « pèpè »qui allait s’étendre sur
plusieurs années. La balance commerciale devient de plus en plus déséquilibrée. En effet on a fini
par ne plus produire à l’échelle nationale et on a fini par ne plus dépendre que de l’extérieur en ce
qui a trait aux consommations quotidiennes.

Malgré tout, Haïti pourtant n’a eu de cesse d’aider par tous les moyens, dans la mesure du possible,
plusieurs pays d’Amérique et d’Afrique. En passant par l’acquisition de leur indépendance, l’envoi
de renforts matériels, humains et aboutissants à l’octroi de plusieurs professeurs pour reconstruire
une société, et accueillant de milliers d’exilés, Haïti est un véritable allié pour de nombreux pays.

C’est dans ce contexte que les pays dits bolivariens : Colombie, Venezuela, Pérou, Bolivie ont en
reconnaissance la Nation Haïtienne et leur drapeau nous rappelle le nôtre.
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CHAPITRE I : Pétrocaribe

I. Historicité et définition
PétroCaribe est un accord de coopération énergétique entre les pays des Caraïbes et le Venezuela.
Ce dernier, premier pays exportateur de pétrole brut latino-américain, permet aux pays membres
de PétroCaribe de lui acheter le pétrole à des conditions de paiement préférentielles. Cette alliance
a été créée le 29 juin 2005 en signant l'accord au départ avec 13 pays. Elle regroupait en 2006 18
pays dont Haïti.

II. But
Avec PetroCaribe, Hugo Chávez, -président de Venezuela de Février 1999 à Mars 2013- annonce
vouloir créer un «arc énergétique anti-misère» afin de promouvoir le développement et le bien-
être des peuples dans la région. L’accord est l’instrument d’une diplomatie pétrolière mais à portée
humaniste dont les signes sont nombreux. L’accord permet par exemple à Haïti de réinvestir les
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millions de dollars économisés dans ses infrastructures et dans des programmes sociaux pour aider
les familles les plus pauvres.

L’objectif principal de PetroCaribe est de contribuer à la Sécurité énergétique, au Développement


socioéconomique et à l’Intégration des pays membres. au moyen de l’utilisation souveraine des
ressources énergétiques, en se basant sur les principes d’intégration de l’ « Alliance bolivarienne
pour les peuples de notre Amérique » (Alba), à savoir l’union, la solidarité, la coopération, la
complémentarité et l’intégration, avec une vision du Sud.

L’Alba s’inscrit dans une autre perspective d’intégration, visant la construction du socialisme et la
résolution des problèmes sociaux, qui affectent les peuples, à la différence des accords
d’intégration dirigée par les pays impérialistes, qui visent l’intégration des marchés au profit des
transnationales et des grandes puissances. De ce fait, le Venezuela met ses ressources à disposition,
au profit des pays de la région, et opte pour un processus de développement harmonieux avec les
nations caribéennes, défiant ainsi les termes d’échanges inégaux et la logique compétitive, qui
favorisent la domination, l’exploitation et le sous-développement des pays du Sud global.

III. Haïti et PetroCaribe


L’accord entre la République bolivarienne du Venezuela et la République d’Haïti a été signé le 15
mai 2006 et ratifié par l’Assemblée Nationale le 29 août 2006. Cet accord, à l’origine, prévoit la
fourniture à Haïti d’au moins sept mille (7 000) barils de pétrole par jour ou leur équivalent
énergétique destiné à la consommation locale. Cependant ce programme a démarré le 11 Août
2007, sous la présidence de René Garcia PREVAL, lorsqu’Haïti a signé avec le Venezuela et
d’autres pays membres le traité de sécurité énergétique (TSE) PetroCaribe.

Ainsi, les ressources provenant de la vente des produits pétroliers en provenance du Venezuela ont
constitué un levier financier non négligeable pour les gouvernements successifs entre 2008 et 2016
et même au-delà. En particulier, elles ont permis de financer différents programmes et projets de
développement. De même, l’utilisation de ces ressources a contribué à accroître le niveau
d’endettement du pays, puisque la portion de la vente revenant à la partie haïtienne constitue un
prêt préférentiel selon les termes de l’accord conclu entre Haïti et le Venezuela qui est le principal
créancier du pays sur le plan bilatéral.
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Selon les dispositions dudit accord, le quota dont il est fait mention plus haut peut être augmenté
sur demande du gouvernement haïtien et peut aussi varier par des circonstances obligeant le
gouvernement du Venezuela à changer le quota alloué conformément aux spécifications de
l’accord dont les termes peuvent varier en fonction des prix du cours du pétrole. Ainsi, suite à la
hausse vertigineuse des prix du pétrole en été 2008, le Venezuela décida d’assouplir les modes de
tarification du brut afin d’atténuer l’impact de la hausse des cours. Le Président vénézuélien
proposa que les membres ne paient plus que 40 % de leurs factures pétrolières dans les quatre-
vingt-dix (90) jours suivant la livraison et les 60 % restants dans un délai de vingt-cinq (25) ans.
C’est fort de cette particularité que la quantité de pétrole importée varie d’en moyenne quatorze
mille (14 000) barils par jour à partir de l’année 2008.

Pour rendre opérationnel l’accord PetroCaribe, les États parties au dit accord s’engagent à créer
et à renforcer les sociétés mixtes binationales pour faciliter la gestion du secteur énergétique dans
les différents États. Ainsi, Petroleos de Venezuela S.A. (PDVSA) représente les intérêts de la partie
vénézuélienne et le BMPAD créé en décembre 2007 assure la mise en œuvre de l’accord
PetroCaribe du côté haïtien. Le BMPAD sert d’interface entre le fournisseur vénézuélien PDVSA
et les compagnies pétrolières locales en Haïti. Il importe du pétrole et le revend aux dites
compagnies. Pour chaque livraison, PDVSA facture le BMPAD qui, en retour, facture les
compagnies pétrolières locales. Ces dernières doivent payer 100 % des montants facturés dans un
délai maximal de 30 jours à partir de la date de chargement des bateaux transportant les produits
en Haïti. Ces paiements s’effectuent par transfert de fonds sur le compte PetroCaribe logé à la
Banque Nationale de Crédit (BNC).

Le produit de la vente d’une cargaison de pétrole est réparti suivant deux modalités distinctes
(portion payable immédiatement et portion dont le remboursement est différé et échelonné dans le
temps, encore appelée partie financement). Le pourcentage de répartition varie suivant le prix du
baril. Plus ce dernier est élevé, plus la fraction allouée à la partie financée est élevée et vice versa

Le programme PetroCaribe a été mis au service de trois Présidents : René Préval, Michel
Martelly et Jocelerme Privert, pour un total de six gouvernements.
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A la faveur de l’Accord PetroCaribe démarré en octobre 2007, l’État haïtien bénéficie de facilités
de paiement pour l’achat de gazoline, de diesel, de kérozène, de mazout et d’asphalte du
Vénézuela, principal fournisseur du marché local depuis plus de 20 ans.

Ces produits pétroliers sont achetés au prix en vigueur sur le marché international. Les commandes
sont placées à travers le Bureau de Monétisation, ci-devant Bureau de Gestion PL-480, pour le
compte des compagnies pétrolières locales. Le Bureau de Monétisation joue, en fait, un rôle
d’intermédiaire entre le fournisseur vénézuélien PDVSA Petroleo S.A. et les compagnies
pétrolières haïtiennes.

Il est important de souligner la différence entre l’Accord énergétique PetroCaribe et le Fonds


PetroCaribe ou Fonds Alba-Caribe. Le Venezuela est directement lié à l’Accord PetroCaribe. C’est
un élément important de sa politique de coopération internationale. Par contre, le Fonds
PetroCaribe est un financement, dont a bénéficié Haïti dans le cadre de l’Accord PetroCaribe.
C’est-à-dire, la création du Fonds Alba-Caraïbes (Alba-Caribe) est une clause de cet accord plus
global, connu sous le nom de PetroCaribe. Selon le document fondateur de l’accord, le Fonds Alba-
Caraïbes a été créé, afin de financer les projets sociaux et socio-productifs. Les Fonds PetroCaribe
sont des prêts, concédés à des conditions totalement différentes et impossibles à trouver sur le
marché classique international.

La gestion des fonds PetroCaribe est du domaine des institutions haïtiennes. Les gouvernements
haïtiens ont eu l’autonomie totale de décisions sur l’utilisation du Fonds Alba-Caribes. Les
fonctionnaires et autorités d’Haïti ont choisi de dilapider le Fonds PetroCaribe, au lieu de l’investir
dans l’amélioration des conditions de vie de la population du pays. Mais, l’Accord énergétique
PetroCaribe, signé par 18 pays, reste et demeure une expérience réussie. Par exemple, durant la
crise financière 2007-2008, le marché financier a connu des perturbations, qui ont limité la
possibilité de contracter des prêts. Les pays des Caraïbes font partie des régions, qui ont le mieux
résisté à cette crise globale. Grâce au programme PetroCaribe, plusieurs pays de la région ont
renforcé leur économie. La République Dominicaine est un exemple significatif. La corruption de
quelques autorités et cadres haïtiens ne peut pas salir l’image de ce programme de coopération
régionale historique, impulsé par le commandant Hugo Chavez.
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a. Modalités de paiement
Les facilités s’appliquent seulement au paiement, lequel est conditionné par un délai allant de 30
à 90 jours maximum à partir de la date de chargement du bateau. Une partie du montant facturé
est payée « cash » : sans intérêts jusqu’aux 30 premiers jours et avec 2% d’intérêts annuels du
31ème jour au 90ème. La balance est payable sur 25 ans avec 1% d’intérêts annuels. À noter
qu’une période de 2 années de grâce est accordée avant le premier versement sur la dette.

Le montant cash à payer varie en fonction du prix du baril de pétrole sur le marché international.
Ceci dit, quand le prix du baril augmente la partie cash diminue et vice versa. Pour un baril en
dessous de 40 USD, le paiement cash couvre 75% de la livraison. Le pourcentage non encore payé
représente la dette à long terme de l’Etat haïtien reconnue par des Notes d’Engagement.

Notes

 Partie financée sur 25 ans avec 1% d’intérêts annuels incluant 2 années de grâce

· Si le prix du baril est égal à $150. Et plus partie Cash 30% - Partie Financée 70%

· Si le prix du baril se situe entre $100 et $150. Partie Cash 40% - Partie Financée 60 %

· Entre $80 et $100. Partie Cash 50% - Partie Financée 50%

· Entre $50 et $80. Partie Cash 60% - Partie Financée 40%

· Entre $40 et $50. Partie Cash 70% - Partie Financée 30%

 Partie financée sur 17 ans avec 2% d’intérêts annuels incluant 2 années de grâce

· Entre $30 et $40. Partie Cash 75% - Partie Financée 25 %

b. Volume des achats et flux du compte PetroCaribe


De l’entrée en vigueur de l’Accord PetroCaribe au 31 mars 2014, le montant total des importations
d'environ 29.4 millions de barils de produits pétroliers pour le pays s’élève à US$
3,175,804,910.05.
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La portion cash à payer est de US$ 1,402,942,058.56. Il a été versé à PDVSA US$
1,325,100,407.04.

La dette à long terme cumulée au 31 mars 2014, devant être payée sur une période de 25 ans, se
chiffrerait à US$ 1,772,862,851.49. Cependant, suite au séisme dévastateur du 12 janvier 2010, la
République Bolivarienne du Vénézuela a annulé officiellement US$ 395,000,000.00 de la dette de
la République d'Haïti, ce qui constitue un apport supplémentaire de ressources destinées au
financement des projets. Par conséquent, la dette effective d'Haïti au 31 mars 2014 est de US$
1,377,862,851.49. En fait, « De septembre 2008 à septembre 2016, la CSC/CA a recensé 409
projets provenant des résolutions prises en conseil des ministres pour une valeur de 2 238 164
040.74 milliards de dollars américains. Suite à une série de désaffectations et de réaffectations, le
budget a été révisé à 1 738 691 909.70 USD. Selon les rapports de décaissement du BMPAD, 1
605 905 287.84 USD ont été décaissés, soit 92,4 % pour le financement des projets». En effet, les
projets d’investissement et les contrats financés par le fonds du Petrocaribe sont insérés dans les
quatorze (14) résolutions prises en conseil des ministres sous six (6) gouvernements différents, de
2008 à 2016.

Les fonds de PetroCaribe accusent au 31 mars 2014 des soldes bancaires de US$ 80,461,335.80
sur le compte en dollars américains logé à la BNC, de HTG 2,897,396,433.44 sur le compte en
gourdes logé à la BNC et de HTG 2,620,265,500.41 sur le compte en gourdes logé à la BRH.

Le total des ressources générées de 2008 à 2018 par PetroCaribe s’élève à plus de 4,237 milliards
de dollars. Selon les données obtenues, 219 cargaisons totalisant 43,9 millions de barils de
carburant ont été livrées et commercialisés en Haïti.

Date de Fin

En juin 2018, le Venezuela, au vu de ses propres difficultés, a suspendu l’accord avec une série de
pays, dont Haïti.
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CHAPITRE II : Analyse de la dette de


PETROCARIBE

Afin de mieux appréhender cette affaire qui a fait la une, procédons donc à une analyse minutieuse
de la dette de PETROCARIBE.

I. Constituants de base de l’accord


L’accord PETROCARIBE est un accord de coopération pétrolière qui permet aux pays qui en font
partie d’obtenir du pétrole à des conditions préférentielles. Haïti a rejoint cette alliance environ 1
an après son lancement, soit en 2006. Comment fonctionne donc cet accord?

Pour chaque pays faisant partie intégrante de cette alliance, le prix du pétrole est fixé selon son
prix en vigueur sur le marché international. L’état du pays membre recevra le pétrole venant du
Venezuela et devra donc le faire revendre sur le marché local, donc les compagnies pétrolières
locales, dans le but de satisfaire la demande du marché ; et ce, selon le prix de vente qui a été
retenu après analyse des prix à l’international. En faisant la revente du pétrole, l’état récolte
assurément de l’argent; une partie de cette somme sera transférée directement au Venezuela (entre
30% et 70%) et la partie restante sera conservée et placée dans un fond par l’état en question. Ce
capital placé dans le fond sera réinvesti par l’Etat afin de favoriser la croissance économique du
pays, donc du coup son développement. C’est la BMPAD, le bureau de gestion des programmes
d’aide au développement qui est responsable de la gestion de ce fonds.

Il faut donc souligner qu’il s’agit d’un prêt accordé au pays importateur, qui le remboursera sur
une période de 25 ans, avec un faible taux d’intérêt de 1%, comprenant un sursis de deux ans avant
le premier versement. Selon le rapport de la CSC/CA, le Bureau de Monétisation des Programmes
d’Aide au Développement (BMPAD) a accumulé un montant de 4 237 598 789.12 USD
moyennant des produits pétroliers (gazoline, diésel, kérosène, mazout et asphalte) 4. Des
ressources accumulées, le BMPAD a payé rapidement soit de 30 à 90 jours un montant de 1 978
802 105.56 USD et a encaissé un montant de 2 258 796 683.56 USD. Dans le fonds encaissé, un
montant de 1 738 691 909,70 USD a été alloué au financement des projets de 2008 à 2016. Il faut
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mentionner également que le Venezuela a annulé officiellement une partie de la dette, soit un
montant de 395 000 000.00 USD pour Haïti après le séisme du 12 janvier 2010, ce qui constitue
un apport supplémentaire de ressources destinées au financement des projets. En fait, « De
septembre 2008 à septembre 2016, la CSC/CA a recensé 409 projets provenant des résolutions
prises en conseil des ministres pour une valeur de 2 238 164 040.74 milliards de dollars américains.
Suite à une série de désaffectations et de réaffectations, le budget a été révisé à 1 738 691 909.70
USD. Selon les rapports de décaissement du BMPAD, 1 605 905 287.84 USD ont été décaissés,
soit 92,4 % pour le financement des projets5».

En effet, les projets d’investissement et les contrats financés par le fonds du Petrocaribe sont
insérés dans les quatorze (14) résolutions prises en conseil des ministres sous six (6)
gouvernements différents, de 2008 à 2016.

II. Analyse de la faisabilité de ce plan en Haïti


L’entrée d'Haïti dans l’accord PETROKARIBE représentait certes une excellente opportunité
d’investissement et d’accroissement économique pour le pays, mais était également une alliance
cruciale. En effet, tout le pétrole consommé par le gouvernement haïtien provient exclusivement
du Venezuela, et Haïti fut même le pays le plus dépendant de cette alliance. Aussi cette alliance a
permis au gouvernement haïtien d’avoir un total de 3.8 milliards de dollars américains.

Les présidents et gouvernements, qui ont signé l’Accord en 2005, ont déclaré que le programme
PetroCaribe devait contribuer à la transformation des sociétés latino-américaines et caribéennes
afin d’être plus justes, cultivées, participatives et solidaires. Pour cela, le programme PetroCaribe
a été conçu en tant que processus intégral, qui fait la promotion de l’élimination des inégalités
sociales, améliore la qualité de vie et favorise la participation des peuples, afin de prendre en main
leur propre destin.

Les pays membres de l’Accord se sont entendus pour concrétiser les objectifs spécifiques suivants
: stimuler la production locale, par le biais de l’échange des biens et services contre des
hydrocarbures ; réaliser des économies et se tourner vers les énergies renouvelables ; augmenter
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les capacités de production électrique, de raffinage, de pétrochimie, de stockage et de distribution


des hydrocarbures ; renforcer la sécurité et la souveraineté des nations de la région et lancer de
grands projets sociaux et productifs ; réaliser des échanges de savoirs, des transferts de
technologies, en créant des entreprises mixtes binationales ou transnationales ; permettre
l’approvisionnement énergétique, grâce à des accords financiers pour augmenter la disponibilité
des ressources au profit du développement des pays membres. Les remboursements pouvaient se
réaliser en nature, comme l’ont fait la Bolivie et le Nicaragua. Cette possibilité avait été offerte au
gouvernement haïtien, qui n’en a pas profité pour dynamiser la production agricole nationale.

Le fonds PetroCaribe constituait une opportunité pour investir dans la production nationale et, par
conséquent, renforcer la souveraineté monétaire d’Haïti. Plus de 60% des produits alimentaires,
consommés par la population, sont importés de la République Dominicaine et des États-Unis
d’Amérique. Cette situation creuse davantage le déficit de la balance commerciale d’Haïti et
accélère la dépréciation de la gourde face au dollar américain. Les 76,8 millions de dollars
américains de fonds PetroCaribe, alloués au secteur agricole, n’ont pas servi à améliorer les gains
de productivité des paysannes et paysans haïtiens. Ces montants ont disparu comme un éclair, de
la même manière que les autres fonds alloués à près de 300 projets financés par le fonds Alba-
Caribe.

L’Accord PetroCaribe priorise l’utilisation des énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire
et l’énergie éolienne amplement disponibles dans le pays. L’Accord vise aussi à atteindre
l’efficience énergétique. Ces lignes d’action stipulent que l’Accord doit octroyer des crédits pour
investir dans des projets d’énergies renouvelables et de transferts de technologies, afin de diminuer
la consommation du pétrole. Le fonds PetroCaribe a financé la construction de 3 centrales
électriques utilisant le mazout, un produit pétrolier. Les autorités haïtiennes ont donc choisi de ne
pas investir dans la production électrique à base d’énergie renouvelable. Ces centrales électriques
sont installées dans les communes de Carrefour (municipalité au sud de la capitale, Port-au-
Prince), Gonaïves (département de l’Artibonite) et Cap-Haïtien (Nord).

La construction de trois (3) centrales électriques a été réalisée par une firme tripartite : Venezuela,
Haïti et Cuba. La capacité de production de ces centrales électriques est de 61.2 mégawatts [5]
Mais, cette augmentation de la capacité de production énergétique est largement insuffisante par
rapport aux besoins du pays. L’appel d’offres de la production et la maintenance furent gagnés par
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une entreprise sud-coréenne. La distribution de la production a été organisée par l’Électricité


d’Haïti (Ed’H) et des entreprises privées haïtiennes, qui travaillent dans la branche de l’électricité.

Le mazout a été fourni par le Venezuela à des prix préférentiels. L’entreprise sud-coréenne a dû
laisser le pays, parce que la partie haïtienne n’avait pas respecté les conditions du contrat.
Actuellement, le gouvernement haïtien, présidé par Jovenel Moïse, a récupéré la majeure partie
des installations électriques du pays. Par contre, le problème reste entier, malgré ses promesses
d’électrification 24/24 en 24 mois (36 mois sont déjà passés). Les trois (3) centrales électriques,
financées par le fonds Alba-Caribe, restent et demeurent le patrimoine des populations
carrefouroises, gonaïviennes et capoises.

III. Que reproche-t-on aux gouvernements concernés ?


(Origine de la crise)

De 2008 à 2015, Haïti se procure du pétrole à un taux préférentiel, comme il a été conclu dans
l’accord, sans oublier les facilités de paiements. Cependant, malgré les clauses de l’accord, le
gouvernement haïtien vendait le pétrole aux compagnies locales à des prix bien plus élevés par
rapport à ceux qui ont été retenus. Des bénéfices considérables ont donc été tirés et auraient dû
être investis dans des projets sociaux. Malheureusement, des responsables politiques,
particulièrement sous le gouvernement de Michel Martelly et de Jovenel Moïse, ont détourné une
bonne partie de ces bénéfices à leur profit, présentant par la suite de rapports de projets inachevés.
Une fois ces dossiers découverts, on a assisté à une pléiade de manifestations sur le territoire
haïtien de 2019 à 2020.

Personnes suspectées et accusées

Dans l’affaire PETROKARIBE, 3,8 milliards de dollars résultant des bénéfices obtenus après la
vente du pétrole, ont été dilapidés. Plusieurs instances et personnes sont accusées et suspectées.
Citons à juste titre:
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- L’ex président Michel Joseph Martelly, l’ex-premier ministre Laurent Lamothe, l’ex-
premier ministre Jean Max Bellerive , Marie Carmelle Jean Marie (ex-ministre de l'Économie et
des Finances), le chanteur Olivier Martelly (fils du président Michel Joseph Martelly), l’ex-
président Jocelerme Privert, Félix Baustista (sénateur dominicain), Sofia Martelly (épouse du
président Michel Joseph Martelly), Stéphanie Balmir Vildrouin (ex-ministre du tourisme), Wilson
Laleau (ex-ministre de l'économie et des Finances ), Yves Germain Joseph (actuel secrétaire
général de la présidence de Jovenel Moise), Florence Duperval Guillaume (ministre de la Santé
publique)…pour ne citer que ceux-là.

a. Conséquences et impacts internes


En janvier 2019, après la publication du rapport de la Cour Supérieure des comptes et du
contentieux administratif sur l’audit de la gestion du Fonds Petrocaribe, révélant une gestion
catastrophique du programme et des possibilités de détournements de fonds, un soulèvement
massif de la population haïtienne a été causé. La population a occupé les rues depuis le mois de
février, et a été à certaines fois très violente dans les manifestations. De plus, de nombreuses mafias
et des gangs profitent de la situation précaire du pays pour prospérer. La monnaie nationale perd
de la valeur, avec pour conséquence, une inflation de plus de 15 %. Résultats : augmentation du
taux du dollar américain, et l’accroissement du chômage et du sous-emploi. Une situation qui ne
fait qu’enfoncer Haïti dans la dépendance.

Trois rapports ont été émis dans le cadre de la vérification de l’utilisation du fonds Petrocaribe,
deux par le Sénat de la République et l’autre par la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux
administratif (CSC/CA) en janvier 2019.

La dette publique d’Haïti, en 2019, s’élevait à 3,689 milliards de dollars américains, dont 2,147
milliards de dollars de dette extérieure. Les deux plus grands créanciers du pays sont le Venezuela
et la Banque de la République d’Haïti (BRH), avec des dettes de l’ordre de 1,8 milliard et de 960
millions de dollars américains, respectivement. Les fonds PetroCaribe et le financement de la BRH
n’ont pas entraîné une amélioration des conditions de vie de la population haïtienne.
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Présentement, la population fait face à une dépréciation accélérée de la gourde. Avec environ
100.00 gourdes pour 1 dollar américain, la monnaie nationale subit les conséquences de
l’inconséquence des dirigeants. La politique monétaire de la Banque centrale (BRH) consiste à
injecter des millions de dollars américains dans l’économie, à partir du système financier, sans
pour autant créer des mécanismes de financement direct de l’économie réelle. Ces fonds, injectés
dans le système financier, sont broyés, en quelques semaines, par les banques privées et les
détenteurs de capitaux du pays.

Entre 2008 et 2017, cet Accord a octroyé à l’État haïtien un financement annuel d’environ 300
millions de dollars américains. L’État haïtien n’avait jamais reçu autant de liquidités. Les montants
ridicules de l’aide internationale classique du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque
mondiale (BM) et d’autres organismes internationaux sont insignifiants, par rapport au coussin de
liquidités généré par le fonds PetroCaribe.

Durant ces 10 ans, le pays a bénéficié de plus de 4,2 milliards de dollars américains de produits
énergétiques. Cela a permis à l’État haïtien de maintenir un prix relativement stable des
combustibles sur le marché local.
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b. Conséquences et impacts externes


Il est clair que cette affaire a fait la une des journaux; affaire qui n’a fait que salir l’image des
haïtiens. En effet, d’après l’ONG Transparency International, Haïti est classé au 161ème rang sur
180 dans l’indice de perception de la corruption pour l’année 2018.

Haïti est ensuite classé dans le groupe des pays les moins avancés par l’ONU. Il occupe le 163ème
rang sur 188 en termes d’IDH pour l’année 2016. De plus, d’après le dernier recensement étatique
datant de 2012, plus de six millions de personnes vivraient sous le seuil de pauvreté (2,5 $ / jour),
soit 60% de la population totale, et plus de 2 millions et demi sous le seuil d’extrême pauvreté
(1,25 $ / jour), soit 25% de la population.

Entre temps, le Venezuela a annoncé la relance de l’Accord PetroCaribe, en incluant de nouvelles


mesures, qui parlent d’elles-mêmes en tant que réponse désintéressée à des besoins sociaux accrus,
en ce temps de pandémie du nouveau coronavirus : politiques de santé, banque d’aliments et
création d’un Fonds humanitaire international mais en annonçant ne pas pouvoir continuer avec
certains pays dont Haïti.

Les dirigeants d’Haïti ne sont pas prêts à participer à cette relance de l’Accord, pour deux (2)
raisons principales : premièrement, la justice haïtienne ne s’est pas encore prononcée sur la
dilapidation des fonds PetroCaribe et, deuxièmement, le gouvernement haïtien ne cultive pas de
relations diplomatiques cordiales avec l’administration politique à Caracas. La corruption, la
faiblesse de la justice et la diplomatie sans vision de ce régime engloutiront pas mal d’opportunités
en faveur de la population haïtienne.
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CHAPITRE III : Perspectives et Ouverture

I. Ebauche de plan de sortie de crise sur les deux


prochains gouvernements en tenant compte des
limitations qu’occasionne le Covid19
Dans un contexte beaucoup plus amical, le PetroCaribe pourrait être considéré comme une sorte
de « Big Push ». En seulement six ans, de 2008 à 2014, la dette d’Haïti envers le Venezuela qui
pouvait servir à financer des programmes de développement était de 1,8 milliards de dollars
américains. Suite au séisme dévastateur du 12 janvier 2010, rappelons-le, la République
bolivarienne du Venezuela avait généreusement annulé 395 millions de dollars américains de ce
montant.

À vrai dire, le montant des fonds PetroCaribe ne serait pas suffisant pour financer le décollage
économique national. Mais comparé à l’aide multilatérale, il s’agissait d’un coup de pouce
important, d’une opportunité extraordinaire. À titre de comparaison justement, le Fonds monétaire
international (FMI) avait récemment promis 250 millions de dollars américains à Haïti. Ce prêt est
assorti de nombreuses conditionnalités qui empêchent jusqu’ici son décaissement. Le programme
PetroCaribe pourrait bien aider à poser les bases du décollage économique du pays.

La dilapidation d’une bonne partie des fonds du programme PetroCaribe montre que le sous-
développement n’est pas seulement un problème de ressources financières. Si celles-ci ne sont pas
gérées de façon transparente, juste, équitable et sans corruption, même si Haïti recevrait plus de
10 milliards de dollars américains en dons, on n’en verrait pas les impacts significatifs sur le long
terme. Outre le procès PetroCaribe, les ressources publiques ne doivent plus être dépensées de
façon fantaisiste. Elles doivent plutôt être utilisées avec rigueur pour répondre à des besoins
spécifiques de développement

Si les fonds du programme PetroCaribe étaient utilisés de façon optimale, cela pourrait bien ouvrir
la voie à d’autres « Big Push » de la part d’autres puissances internationales. La Chine et la Russie
pourraient constituer des candidats potentiels. En fait, pour bien comprendre l’ampleur de
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l’opportunité ratée, il ne faut pas uniquement se fixer sur le montant des fonds du programme
PetroCaribe pour mieux considérer le discrédit, la perte de confiance et la désintégration de l’État
que sa mauvaise gestion a engendrée.

En moins de 20 ans, Haïti a déjà raté trois opportunités majeures: les coopératives, la grande
générosité internationale post-séisme avec notamment la Commission intérimaire pour la
reconstruction d'Haïti (CIRH) et le programme PetroCaribe. Elle devra en tirer les leçons afin de
construire sa capacité à profiter des prochaines opportunités. Un pays qui se développe est un pays
qui sait profiter pleinement de chaque petite opportunité. Imaginez un instant qu’Haïti avait réussi
l’expérience des coopératives, celles de la CIRH et du programme PetroCaribe ! A travers cette
ébauche de plan, nous identifierons quelques pistes génératrices d’argent et de changement de
condition de vie :
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Conclusion

La signature de l’Accord PetroCaribe, entre Haïti et le Venezuela, ne visait pas seulement les
opportunités de faire des affaires dans la branche pétrolière. Le président Hugo Chavez l’avait
inscrit dans la perspective de remboursement de la dette historique, que l’humanité toute entière
doit à Haïti, spécialement le Venezuela. D’où la logique, la vision et le leitmotiv, qui animaient le
commandant Chavez dans le cadre de la signature de cet Accord. Malheureusement, la corruption
comme phénomène social n’épargne personne dès que cela se produit au sein de l’État. En ce sens,
que l’on soit corrompu, corrupteur ou non, cela produira des impacts sur soi. Par conséquent, elle
devient un mal à éradiquer, une gangrène à éviter.

En ce qui concerne l’affaire PetroCaribe, la situation est très délicate et très complexe. Haïti
demeure le pays le plus pauvre de l’Amérique, cela n’empêche pas que les dirigeants haïtiens font
incessamment des malversations, des gabegies dans l’administration publique. A ce stade, dans
Peasants and poverty. A study of Haiti (1979), l’économiste suédois Mats Lundahl a fait une
analyse assez intéressante tout en montrant que l’État haïtien a été toujours un État prédateur. Ce
qui revient à dire que l’une des causes de la pauvreté d’Haïti est la pratique corruptrice proliférée
dans l’administration publique.

En revanche, il parait nécessaire de réaliser le procès petro caribe le plus vite possible. La question
qui mérite d’être posée, c’est comment peut-on procéder au procès petro caribe de manière juste
et légale avec les institutions étatiques haïtiennes aussi corrompues que délabrées ? A ce niveau,
il faut dire que seulement par la refondation générale de toutes les institutions étatiques que ce
procès sera possible. Mais, comment peut-on refonder l’ensemble des institutions étatiques ?

C’est une question qu’il serait intéressant de soulever lors d’une prochaine recherche car le
développement que désire si ardemment ce peuple ne peut passer que par l’union : aussi bien de
la force que des cerveaux.
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Sitographie (Webographie)

1) https//www.bmpad.gouv.ht : Les Fonds PetroCaribe

2) https//www.lenouvelliste.com : Une excellente opportunité ratée


par Haïti

3) https//www.france-24.com : Scandale Petrocaribe

4) https//www.lenational.org : Le procès PetroCaribe : analyses et


perspectives

5) https//www.alterpresse.org : PetroCaribe au cœur de la bataille


géopolitique régionale

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