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UNIVERSITE DE YAOUNDE II

INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONALES DU


CAMEROUN

PARCOURS : MASTER I BANQUE – MONNAIE – FINANCE INTERNATIONALES


ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023

UNITE D’ENSEIGNEMENT : INGENIERIE BANCAIRE

COURS : ANALYSE ET EVALUATION FINANCIERE

SUPPORT DE COURS

Enseignant : M. MIKAA Barthélemy, Expert Financier Agréé COBAC


mikaabarth@yahoo.fr
699 99 21 58 / 670 32 36 95

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CHAPITRE 2 : SPECIFICITE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET
TAXINOMIE DES RISQUES BANCAIRES

Les établissements de crédit ont une activité spécifique qui les


distingue des autres entreprises qui offrent des biens et services. Leurs
obligations comptables sont donc différentes.

"Les établissements de crédit sont des personnes morales qui


effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque. Les
opérations de banque comprennent la réception des fonds du public, les
opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la
gestion des moyens de paiement" (Art 1, Chapitre 1 Titre 1. Loi bancaire
française 46-84).

Le champ d’activité des établissements crédit est réglementé par les


autorités bancaires qui surveillent l’accès à la profession, établissent les
textes règlementaires et suivent la bonne santé financière desdits
établissements, en raison des risques que leur défaillance éventuelle peut
faire courir aux déposants et au financement de l’Economie.

I- PRESENTATION GENERALE ET CONTENU DES COMPTES DES


ETABLISSEMENTS DE CREDIT

A- Structure globale des états financiers des Etablissements de crédit

1- Présentation d’un bilan de banque

a) Définition

Le bilan d’un établissement de crédit est un document comptable qui


traduit la situation d’un établissement de crédit à un moment donné.

Le bilan regroupe les comptes de situation patrimoniale et recense les


stocks d’actifs réels, financiers et monétaires qui sont à la disposition de la
banque ou qui sont dus par elle.

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b) Les Conceptions

Deux conceptions permettent de cerner la notion de bilan :

- Une conception juridique

Bilan au …

Actif Passif

Avoirs + Engagements +
créances Dettes

- Une conception économique

Bilan au …

Actif Passif

Emplois Ressources

Du point de vue de la création de monnaie, le bilan peut être


schématisé ainsi qu’il suit :

Bilan au ...

Actif Passif

Monnaie créée Monnaie gérée

Ces ressources au niveau de la banque sont des fonds et ces fonds sont
prêtés à l’actif et empruntés aux passif.

Bilan au

Actif Passif

Fonds prêtés Fonds empruntés

Prêts Emprunts

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Au total, le bilan renseigne sur :

- L’activité passée de l’établissement puisqu’il en est l’aboutissement ;


- Les possibilités d’exercice de l’activité future ;
- Les résultats de l’activité de la période écoulée depuis le bilan
précédent.

Le bilan est, par construction, équilibré.

A P
P A A P
R R

R= Résultat A>P A=P


Passif > Actif Il y a création Résultat
Il y a perte de ressource nul
(R négatif) Il y a eu
bénéfice
(R positif)

Lorsque le résultat est négatif, il est inscrit avec le signe (-) ou en


diminution du Passif, au passif. S’il est positif, il est inscrit avec (+).

c) Le Hors bilan

Il comprend les engagements. Les banques contractent des engagements et


des créances futures qui peuvent être sûrs ou potentiels.

Hors bilan au HB
Actif Passif Engagements à terme
Engagements à Engagement à - Donnés
- Reçus
terme donnés terme reçus Actifs
- A recevoir
Actifs à recevoir Actifs à livrer
A livrer

L’étude du hors bilan doit nécessairement compléter celle du bilan.

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2- Présentation d’un compte de résultat

Compte de résultat
Débit Crédit

Charges Produits

Résultats = Produits – Charges

B- Les Eléments constitutifs des comptes des établissements de crédit

 Bilan et hors bilan (cf. Plan comptable)

Actif Passif Hors bilan


Opérations Opérations Classique
interbancaires interbancaires
Crédits à la Dépôts de la
clientèle clientèle
Titres et Divers Titres et Divers
Immobilisations Fonds propres

 Le compte de résultat

Comptes de la Classe 6

Comptes de la Classe 7

II- LES DIFFERENTS TYPES DE BILAN ET DE HORS BILAN DES


ETABLISSEMENTS DE CREDIT

On peut regrouper les établissements de crédit en six catégories


juridiques : les banques, les banques mutualistes ou coopératives, les
caisses d’épargne, les caisses de crédit municipal, les sociétés
financières, les institutions financières spécialisées (IFS).

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Chaque catégorie a sa propre structure du bilan et du hors bilan qui
traduit la nature de ses actions.

 Le bilan de la banque

Bilan Au …

Actif Passif
Prêts interbancaires 501 Emprunts interbancaires 608
Opérations vis-à-vis de la
570 Dépôts clientèle 417
clientèle
Opération sur titres et
Opération sur titres et divers 885 889
divers
Capitaux propres et report à
Immobilisations 105 147
nouveau
Total 2061 Total 2061

Hors Bilan

Engagements de financement et de garantie 890


Titres à recevoir et à livrer 36
Engagement sur instruments fina. et à terme 15493

III- LA SPECIFICITE DU ROLE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT


DANS LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

A- L’Evolution de l’intermédiation

Dans une économie monétaire, le rôle du système bancaire et financier


est d’assurer un financement efficace de l’économie, c’est-à-dire, de
permettre à tout instant, aux agents à capacité de financement de financer
les agents à besoin de financement.

Un système financier et bancaire comprend donc :

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- Des intermédiaires financiers bancaires et non bancaires, dont le
rôle est de rendre compatible les besoins contradictoires des prêteurs
et des emprunteurs : Finance indirecte ou intermédiée ;
- Les marchés de capitaux sur lesquels se rencontrent directement
les offreurs et les demandeurs de fonds prêtables : Finance directe
ou désintermédiée.
-
FINANCE DIRECTE

Titres Marché Financier


Besoins primaires Titres
de
Financement Emprunts Ressources
de
Créances Dépôts financement
Monnaie

Banques

FINANCE INDIRECTE

B- Justification du contrôle externe par une agence de contrôle bancaire

L’existence d’une surveillance bancaire exercée par une agence de


contrôle bancaire se justifie en raison du rôle stratégique que jouent les
banques dans l’économie, d’une part, et en raison de leur vulnérabilité
intrinsèque, d’autre part. Les banques jouent un rôle essentiel dans la
création monétaire et le financement des agents économiques. Elles gèrent
l’épargne et animent les marchés des fonds prêtables. Toute défaillance des
banques gêne donc le bon fonctionnement du système de paiement et de
financement de l’économie, et nuit par là-même à la crédibilité de ces
institutions et de la monnaie.

Les banques sont intrinsèquement fragiles en raison du caractère


asymétrique des risques de bilan. À l’actif, les créances sont incertaines et
peu liquides, alors que au passif, les engagements sont liquides et certains.

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Le coût de la supervision bancaire est donc moins lourd, que celui,
économique et social, des faillites bancaires.

IV- LA TAXINOMIE DES RISQUES BANCAIRES

L’activité bancaire et financière est, comme toutes les activités


économiques, une activité risquée.

Les principaux facteurs d’accroissement des risques sont :

- La dérèglementation des systèmes bancaires et financiers ;


- L’accroissement de l’instabilité des grandeurs monétaires (taux de
change, taux d’intérêt), et des prix des actions et de l’immobilier ; ainsi
que du développement des produits dérivés, toutes choses qui ont
facilité la prise de position spéculative.

La diversification des risques bancaires nécessite pour les acteurs :

o Une meilleure évaluation de leurs conséquences financières en termes


de bénéfices et/ou de fonds propres perdus ;
o De fixer des limites aux pertes potentielles

Les risques doivent être contrôlés :

- Ex-ante, par ceux qui les prennent (les dirigeants)


- Ex-post, par ceux qui les surveillent ou qui en assument les
conséquences (actionnaires, pouvoirs publics, agences de contrôle, …)

Pour contrôler les risques, il est nécessaire au préalable de les


identifier d’une part, et de les mesurer d’autre part.

Ces deux préoccupations doivent être celles :

- Des contrôleurs internes : les dirigeants, les actionnaires, l’audit


interne ;
- Des contrôleurs externes : les commissaires aux comptes, les organes
de régulation et de contrôle.

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A- La nature des risques bancaires
Les risques bancaires peuvent être classés selon :
- Leurs conséquences : la capacité des banques à faire face à leurs
engagements (risque de solvabilité) ou à des retraits importants
(risques de liquidité ou de transformation)
- Leur origine : qui est le fait générateur du risque (Le risque de
contrepartie, le risque de variation des prix)
- Leur caractère conjoncturel ou structurel
- Leur niveau (microéconomique ou macroéconomique)
- L’ordre d’apparition

B- L’approche d’analyse des risques des théoriciens

Les théoriciens analysent les risques par rapport au bilan.

1- Les risques d’actif


Ils sont liés à la qualité des créances. Ces dernières peuvent se
dévaloriser :
 Du fait de la défaillance totale ou partielle de la contrepartie (risque
de crédit ou de contrepartie) (en interne)
 Du fait de la variation de leur prix (en externe)

2- Les risques de passif


Ils sont liés à l’impossibilité dans laquelle se trouve la banque à faire
face à ses engagements (aux retraits des montants importants, retraits de
dépôts) : ces risques sont qualifiés de risque de liquidité ou de
transformation.

C- L’approche des praticiens

Les praticiens complètent l’approche des théoriciens en introduisant


les risques opérationnels, c’est-à-dire ceux qui sont liés au fonctionnement
de la banque, à son organisation et à la stratégie choisie par ses dirigeants.

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Pour les praticiens, la banque doit faire face à 3 grandes catégories de
risques : les risques ‘’politiques’’, les risques bancaires et les risques
éthiques.

Dans les années 90, deux notions sont apparues :

- La valeur exposée au risque (value at risk), et,


- Le risque maximum tolérable

Le premier concept correspond aux éléments du bilan et du hors bilan


qui sont concernés par un type de risque donné (risque de change, risque de
taux d’intérêt).

Le second concept correspond à la part de fonds propres, de bénéfices


futurs, ainsi que des garanties qu’un établissement de crédit accepte de
perdre en cas de réalisation du risque.

Constellation des risques bancaires

Risques politiques
- De management
- De stratégie
- Ethiques
- Extérieures

C
Risques bancaires Risques techniques
o Economiques o
VAR o Opérationnels
Coût Coût
o De contrepartie o Environnementaux
o De marché RTM o Sur systèmes d’information
o Autres activités … o Autres

o Choix de niveau de
risque acceptable

o Bénéfices
o Garanties, FP

FP = Fonds Propres

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D- Proposition pour une taxonomie de risques

À partir de cette classification, il est possible de proposer une


taxinomie des risques plus exhaustive qui reprenne à la fois l’origine des
risques, leur niveau micro ou macro, leur caractère structurel ou
conjoncturel, ainsi que leurs conséquences.

Il existe en fait deux niveaux de risques :

- Les risques microéconomiques ou individuels ou endogènes : pour


lesquels la banque se positionne ou est risk maker
- Les risques macroéconomiques ou globaux ou exogènes pour lesquels la
banque est risk taker

1- Les risques microéconomiques


Les risques bancaires microéconomiques sont liés :
- A la nature ou à la spécificité de la fonction de production bancaire : il
s’agit des risques de marché (origine externe)
- A la nature d’entreprise humaine qui constitue la banque : il s’agit des
risques opérationnels (organe et stratégie) (origine interne)

2- Les risques macroéconomiques


Il s’agit de risques qui échappent au contrôle de dirigeants même si
ces derniers doivent les intégrer dans leur décision. Ces risques peuvent être
internes ou externes au pays. Ils seront alors conjoncturels ou structurels.

L’expérience montre que les principales causes de défaillance sont : la


concentration excessive des risques, la mauvaise gestion, l’insuffisance du
contrôle interne.

Au total, le risque de crédit ou de contrepartie, ainsi que les risques


opérationnels sont les risques majeurs encourus par les établissements de
crédit ; même s’il ne faut pas négliger les autres types de risques,
notamment le risque de variation de prix des actifs réels, monétaires et financiers.

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