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Huet Mégane

Mussard Lie-Anne
DGEMC – La plaidoirie

Définition d’une plaidoirie:


La plaidoirie est, devant une juridiction, la partie de l'intervention d'une des parties ou d'un avocat par laquelle sont
exposées oralement ses demandesdites aussi "prétentions" et ses défenses, sont présentés les faits, les moyens de fait et
de droit et les preuves qui sont destinés à emporter la conviction du tribunal.

Plaidoirie pour l’affaire de Farid Ghilas:


Contexte: Monsieur Farid Ghilas, dit Farid de la Morlette, s’en prend violemment à un chat et est coupable de
maltraitance sur animal. Il a donc été décidé d’une peine de un an de prison la première. Néanmoins, l’accusé
demande à ce qu’on réétudie son dossier.
Monsieur le Juge, Mesdames et Messieurs les jurés, je m’adresse à vous aujourd’hui en tant que défenseur des droits de
Farid Ghilas, un jeune homme ayant commis un acte inconsidéré, mais qui à présent , le regrette. Nous sommes ici
aujourd’hui car nous avons tous entendu l’affaire de ce jeune homme et que nous prônons le respect de la loi et que
celle-ci s'applique à tous de manière juste, que se soit au niveau des des droits des animaux qu'à ceux de l’Homme.
C’est donc pour cela que je m’adresse à vous, il est certes nécessaire que mon client paye pour ses actes, mais il faut
néanmoins que la peine qu’il reçoit soit juste.

Je tiens à rappeler la peine infligée à mon client lors de son jugement: celui-ci a été condamné à un an de prison ferme
ainsi qu’une amende de 300€. Néanmoins, Mesdames et Messieurs, cette peine a-t-elle été suffisamment considérée?
Car il se trouve que de nos jours la maltraitance des chats n’est pas anodine et qu’il se puisse même qu’il y ait parmi
nous des fanatiques de la violence animale. Il est important de rappeler qu’aujourd’hui des milliers de personnes, dans
le monde et même en France, maltraitent des chats et vont même jusqu'à les consommer : c’est donc un fait courant
mais très peu médiatisé. Est-ce donc normal de s’acharner sur la personne de mon client alors que d’autres individus
sont en dehors et commettent des atrocités bien plus atroces que ce que vous avez vu dans la vidéo incriminant mon
client?
Alors que récemment, le tribunal de Quimper a condamné un homme à trois mois de prison avec sursis pour avoir tué
son chaton en lui infligeant un lavage à 40°C dans sa machine à laver. Ce comportement est atroce, bien plus atroce que
celui de mon client, mais sa peine est moindre alors que, contrairement à Oscar, l’autre petit chat n’a pas survécu. Je ne
trouve pas cela conforme, tout comme je pense que vous, Mesdames et Messieurs les jurés, ne trouvez pas cela légitime.

Mais cette attitude, que chacun adopte lorsque de tels actes de cruauté sont relayés sur les réseaux sociaux, n'est-elle pas
paradoxale ? Pour exprimer les choses autrement, pourquoi la violence à l'encontre d'un chat fait-elle jaillir autant de
réactions ? Je n'ai pas vu une telle réactivité lorsqu'il s'agit de s'insurger contre la corrida, qui pourtant repose sur cette
même logique de violence et qui est en plus récurrente contrairement à l'acte isolé et regretté de mon client . Je n'ai pas
non plus remarqué un tel embrasement pour condamner l'extermination de masse des animaux, totalement inédite dans
l'histoire humaine, ou la maltraitance animale à des fins de loisirs humains. Cette violence, nous l'entretenons chaque
jour, bien qu'elle soit plus transparente avec Internet mais aussi amer pour la société. On parle de plus de 60 milliards
d'animaux terrestres tués chaque année pour notre consommation, sans compter, bien évidemment, les animaux marins
tels que les dauphins qui représentent un chiffre plus élevé. Et cette violence-là, par quoi peut-on la justifier ? La santé ?
La tradition ? L' « ordre des choses » et la chaîne alimentaire? Ou alors la croissance économique ? Aucune de ces
options ne tient en réalité. Il n’est donc pas nécessaire punir aussi violemment mon client pour tous les maux émanant
de la société et qui n’ont pas été punis.

En outre, mon client n’était pas pleinement conscient de l’acte qu’il a commis à l’encontre de ce chat. Mon client a, en
effet, émis des regrets comme je peux vous le citer:« Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, j’ai fait le con, je regrette ».
Le comportement de Farid Ghilas n’est, certes pas excusable, néanmoins je vous demande de le regarder avec un regard
rempli d’indulgence mais aussi de tolérance. Cette demande n’est pas anodine car il faut comprendre que le geste que
Farid Ghilas a eu envers cet animal n’était qu’un geste mécanique reproduit parce que celui-ci a grandi dans la violence.
En effet, Farid est un petit garçon sans défense qui ne reproduit que ce qu’il a vu durant sa plus tendre enfance. Déjà à 6
ans il perdait sa mère puis à 9 ans son père devient alcoolique, et enfin, à 12 ans celui-ci voit son grand frère se faire
battre jusqu’à ce que mort s’en suive dans un appartement du quartier de la Maurelette par son propre père. Ce fut
ensuite le tour de Farid de subir le courroux de son père jusqu’à ses 18 ans. On peut donc dire que l’éducation, si l’on
puisse appeler ça comme cela, qu’a reçu mon client l’a fait basculé du côté sombre de la violence, aussi bien
qu’aujourd’hui il lui est difficile de reconnaître le bien du mal.

Comme il a déjà été dit dans le précédent réquisitoire, mon client a déjà été incarcéré pour des faits de violences.
Néanmoins, il faut différencier le cas d’Oscar de ces incarcérations. Ces altercations avec d’autres personnes
s’expliquent par le quartier, aussi dangereux soit-il, dans lequel a grandi , il a donc fallu se défende. Ce sont donc des
faits de violences qui ne peuvent pas être pris en compte.
De plus je réprouve fortement la condamnation qu’a reçu mon client car il a été jugé sur son profil: à l’image du parfait
criminel ayant fait preuve d'une « absence de toute barrière morale et d'un sadisme froid ».
Il faut dire que dans ce procès, l’égalité des droits de Farid Ghilas a été bafoué. Parce que «La loi est la même pour tous
les citoyens sans distinction d'âge, de richesse ou d'origine sociale, ce qui est conforme à l'article 1 de la DDHC (« les
Hommes naissent libres et égaux en droits ») et à l'article 6 (« la loi est la même pour tous »)», chacun doit recevoir la
même peine pour le crime commis. Alors que des hommes tuent des centaines de chats, le petit Oscar n’a qu’une patte
cassée et ne subira que très peu de conséquences, il aura même peut être oublié d’ici quelques mois. Jusqu’à présent la
justice a toujours été clémente pour les individus ayant commis des sévices nettement supérieurs n’ont pas eu de peine
de prison,ou alors des amendes peu élevées, voire des affaires classées sans suite ou des non-lieux.
Nous pouvons donc citer l’affaire du footballeur Kurt Zouma qui a été filmé en train d'attaquer l'animal de compagnie
pendant que son frère le filmait. Il laisse donc tomber l’animal et le lance dans les airs sur le sol de la cuisine.
Néanmoins le calvaire ne prend pas fin pour le petit chat qui se voit poursuivit ensuite dans sa salle à manger devant un
enfant alors que le cameraman rit. Zouma lance également une paire de chaussures de marque sur l'animal qui essaie
frénétiquement de s'échapper. Dans un dernier clip, on le voit gifler avec force le chat au visage qui est hors des bras de
l'enfant. Est-ce donc normal, que grâce à sa popularité, l’auteur de cette acte sous puni de moindre manière? La société
continue de privilégier des individus à qui cela ne dérange pas de payer une amende puis de récidiver à maintes reprises.
Ici nous avons un jeune homme qui a eu moins de chance dans la vie se retrouve à avoir une peine injuste, celle qui
l’empêchera sûrement de s’en sortir après sa sortie de prison, de se réintégrer dans la société ainsi que
professionnellement.

Il faut aussi prendre en compte que mon client est tout aussi victime que Oscar dans cette affaire. Victime des coups
bats de la société, des mensonges et des comportements odieux de certains individus, qui eux bafouent les droits de mon
clients, mais n’en payent pas le prix. Je parle d’internautes, je parle de réseaux sociaux, je parle tout simplement de
pétitions. Une pétition ayant rassemblé plus de 100 000 internautes. Je parle de cette pétition car elle représente à mes
yeux un ramassis de mensonges et d’ignominies ayant poussé plus de 100 000 personnes a signé la fin certaines de mon
client sans pour autant savoir la vérité et ayant poussé à la violence.

Je parle, en effet, d’un énorme mensonge ayant poussé Farid Ghilas dans un fossé. Cette pétition indique que l’acte de
l’accusé a été répété sur plusieurs chats, mais ne sommes-nous pas ici pour le seul et unique cas de Oscar? De plus
certaines de ces pétitions proclament que le chat aurait été tué alors que celui-ci vivant et en bonne santé, comme nous
avons pu le voir après qu’il ait été examiné.
Mon client a donc été traqué de façon injuste et les internautes ne se sont pas privés d’envahir son espace privé et sacré
en diffusant le numéro de téléphone et l’adresse postale de mon client.
Il m’est donc impossible de ne pas plaider pour mon client, qui a été victime d' harcèlement morale: celui-ci a été
menacé de mort, insulté, ou même humilié. Doit-on faire justice par soi-même? Je ne crois pas, sinon ce tribunal
n'aurait pas lieu d'être. Dispose-t-on du droit d’harceler une personne j'ose penser que non .

Voilà pourquoi aujourd’hui, que la peine reçu par l’accusé soit examinée de plus près. C’est, pour moi, une peine
démesuré lorsque l’on voit qu’à notre époque, aussi drôle qu’elle soir, des hommes battent leur femme et qu’ils sont
condamnés avec une peine moindre voire relaxés, et que pire: ils récidivent. On a un chat d’un côté et un être humain de
l’autre.

C’est pourquoi, je vous demande, Mesdames et Messieurs les jurés, de faire preuve d’indulgence, non pas à l’égard
d’un criminel, mais à l’égard d’un homme malheureux et délaissé par la vie, à l’égard, surtout d’une victime, rien que
d’une victime…

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