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ANDRÉ LILIAN

GROUPE 5
BUT 1 CJ

LA PRISON

1) Un lieu sinistre et macabre

1) Violences, suicides, meurtres…

Le système carcéral est en lui-même générateur de violence et de tensions. La


prison rend nerveux, irritable, angoissé, agressif et stressé. La surpopulation, les
conditions matérielles de détention parfois indignes, l’absence de droit à l’expression,
etc., font qu’un incident bénin peut facilement dégénérer et qu’une revendication,
même simple, doit parfois prendre des formes extrêmes pour être entendue. La
violence peut être tournée contre les autres ou contre soi-même.

En prison, on compte en moyenne un décès tous les deux ou trois jours. La plupart
du temps par suicide. 122 détenus se sont suicidés dans les prisons françaises en
2021, contre 111 en 2020 et 114 en 2019. La France demeure l’un des pays qui
présentent le niveau de suicide en prison le plus élevé de l’Europe des Quinze. Les
personnes détenues se suicident six fois plus qu’en population générale.

Cependant, la détention provisoire représente le taux de suicide le plus élevé. Une


personne mise en examen, bien que présumée innocente, peut être placée en
détention provisoire, en raison des nécessités de l’enquête ou comme mesure de
sûreté.

En détention provisoire, environ 34 suicides pour 10 000 prévenus sont enregistrés


contre près de 13 parmi les personnes condamnées. En effet, le risque de suicide
reste deux fois plus élevé pour les personnes en détention provisoire car elles sont
particulièrement confrontées au choc de l’incarcération et à l’incertitude sur leur sort
judiciaire.

Autres faits marquants : entre 2011 et 2018 on a recensé 51 prises d'otages et 19


homicides en prison, alors que celle-ci est « censée » faire des détenus, des
personnes meilleurs.

Selon le ministère de la Justice, plus de 4 000 attaques contre des surveillants sont
recensées chaque année. Par exemple, en 2017, 3 923 agressions physiques ont eu
lieu dans les 186 établissements pénitentiaires recensés au 1er janvier 2017, soit
presque 11 attaques chaque jour.

Les chiffres sont plus élevés en matière d'agressions physiques entre détenus : on
en recense, en moyenne, 8 372, chaque année en France, entre 2011 et 2018. Ces
actes violents peuvent aller jusqu'au meurtre : 19 homicides ont ainsi été
comptabilisés entre 2011 et 2018 toujours. 3 détenus ont été assassinés en prison
en 2017, contre six l'année précédente.

Dernièrement, un détenu est mort poignardé après une violente bagarre qui aurait
éclaté entre prisonniers dans la cour de promenade du centre pénitentiaire
d’Avignon-Le Pontet le mercredi 3 août 2022.

Certes les chiffres publiés restent minimes comparés aux taux de violence hors
prison, mais justement, la prison est censée faire réfléchir, et permettre à une
personne de grandir et de devenir une personne meilleure. Alors comment se fait-il
que même en prison, de tels incidents se produisent ?

L’un des sujets qui peut mener notamment à de la violence : la drogue. Eh oui,
même en prison la drogue circule.

2) De la drogue encore et toujours

Un entrant sur trois déclare une consommation régulière et prolongée de drogue au


cours des douze mois précédant l'incarcération. La consommation de plus d'un
produit est mentionnée par 15 % des entrants.

Ces pratiques devraient être démantelées et interdites en prison, puisque la prison


vise à rendre les détenus meilleurs et les remettent dans le bon chemin. Cependant,
ces pratiques perdurent même en prison. Un détenu qui souhaite continuer à boire et
à se droguer en prison peut le faire. Il lui suffira de disposer d'argent et de s'insérer
dans un trafic.

L'usage de cannabis en prison est monnaie courante. Il semble toléré dans un grand
nombre d'établissements, l'administration fermant les yeux pour éviter des
manifestations des détenus. L'usage de " drogues dures " reste également fréquent.

Selon des enquêtes, entre 16 et 54 % des détenus déclarent consommer de la


drogue en prison, et 5 à 36 % ont une consommation régulière. Selon plusieurs
études menées en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en France, en Irlande, en
Italie, en Autriche, au Portugal et en Suède, 3 à 26 % des usagers de drogues en
prison indiquent s’être drogués pour la première fois en prison.

Ces différents chiffres remettent en cause la légitimée de la prison. Les centres


pénitenciers ne sont-ils pas trop laxistes ? La prison est-elle encore crédible aux
yeux de la population ?

Des trafics de drogue persistent même en prison, souvent entre des détenus et des
personnes extérieurs. Dernièrement, en septembre 2022, sept individus âgés entre
18 à 40 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Castres pour des faits
de détention, acquisition et transport de stupéfiants. Durant près de 5 mois, du 20
mai au 28 septembre 2022, ces sept individus géraient un trafic de drogue depuis le
centre de détention de Saint-Sulpice-la-Pointe. Quatre d’entre eux étaient incarcérés
et les trois autres opéraient depuis l’extérieur.
Pour alimenter ce trafic, une cache avait été aménagée dans l’enceinte pénitentiaire.
Le soir, les individus libres réussissaient à pénétrer à l’intérieur pour alimenter les
lieux avec les stupéfiants. Le lendemain matin, une fois sortis de leurs cellules, les
détenus s’arrangeaient pour venir récupérer les produits et les distribuer au sein de
la prison.

Comment est-ce possible que dans un pays comme la France, de tels agissements
puissent encore se produire. Je pense sincèrement, que les moyens (financier et
matériel) mises en place par l’État, restent minimalistes pour permettent de réduire
ce fléau et de redonner du sens à nos prisons.

Malgré les multiples défauts qu’elle dégage, celle-ci permet de s’émanciper,


d’apprendre et de grandir.

2) Un lieu d’apprentissage et de redressement

1) L’apprentissage d’un métier, avantageux pour les entreprises.

En effet, un détenu à la possibilité de demander à travailler pendant qu’il effectue sa


peine de prison. La personne détenue qui souhaite travailler doit demander à être
classée au travail par l'administration pénitentiaire.

Le travail en prison peut se faire sous différentes possibilités :

 Le service général : les détenus participent à l’entretien et au fonctionnement


de la prison.
 Les ateliers de la régie industrielle des établissements pénitentiaires (RIEP).
 Le travail en concession : les détenus travaillent pour le compte d’entreprises
privées qui installent un atelier en prison.

Le recrutement se fait via un contrat d'emploi pénitentiaire. Ce contrat garantit les


droits du détenu travailleur en ce qui concerne la rémunération, les conditions de
travail, le licenciement et la protection sociale.

Selon le Ministère de la Justice « l’activité professionnelle en prison est


fondamentale pour la réinsertion future des personnes incarcérées. ». De plus, elle
leur permet aussi de s’assurer une rémunération pour indemniser les victimes,
préparer leur sortie, aider leurs familles et améliorer leur quotidien en détention.

Les différentes missions qui peuvent leur être confiées sont : du collage, de la mise
sous pli, du tri, du pliage de cartons, de l’épluchage d'oignons ou encore de la
cuisine, l’entretien des espaces verts… Les détenus participent à l'entretien des
locaux et réalisent des tâches nécessaires au fonctionnement de l'établissement.
Certains ateliers ne nécessitent pas de grandes compétences, ils sont souvent
répétitifs et simples.

Le travail en prison n’a pas que des avantages pour les détenus mais aussi pour les
entreprises. En effet, l’entreprise qui choisit de travailler avec des détenus :
 Facilite leur réinsertion sociale
 Participe ainsi à la lutte contre la récidive
 Fournit un revenu qui permet au détenu d’indemniser les victimes
 Leur permet d’assurer un soutien familial

De plus, la rémunération représente un avantage majeur pour les entreprises : en


effet, le coût du travail est presque deux fois moins cher qu'en milieu libre. Les
détenus seraient payés 4,35 € net de l'heure. Un revenu qui peut être complété par
des primes, en fonction de leur cadence.

Apprendre un métier en prison, percevoir un salaire, peut donner goût à un détenu


de travailler dès sa sortie. Il a été prouvé que de travailler dès la sortie de prison
baisse le risque de récidive.

La prison permet certes d’apprendre un métier, mais avant tout elle reste un lieu de
punition et de redressement.

2) Un lieu de redressement et de sevrage

L’utilité de la prison est aujourd’hui clairement définie dans la loi :

En effet, il s’agit d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de


nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social, dans le respect des intérêts de
la victime, la peine a pour fonctions :

 De sanctionner l’auteur de l’infraction ;


 De favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion.

Punir une personne répond à plusieurs objectifs :

 Rappeler la loi et éviter l’impunité ;


 Protéger la société et mettre certains individus hors d’état de nuire ;
 Réparer, restaurer ce qui a été subi par la victime ;
 Transformer, changer celui qu’on punit (pour en faire quelqu’un de meilleur).

Ce dernier ne fonctionne pas toujours puisque de manière générale, 40 % des


personnes condamnées en 2019 sont en état de récidive ou de réitération. Cette part
est de 8 % pour les condamnés pour crime et de 40 % pour ceux condamnés pour
un délit

Cependant, les 60 % restant, prouve bien que la prison permet le redressement et la


transformation du détenu pour en faire quelqu’un de meilleur.

Aussi, la prison permet notamment le sevrage pour toutes les drogues quelles
qu’elles soient. La personne détenue a droit à des soins équivalents à ceux dont
bénéficie la population générale.
Comme pour tout autre problème de santé, tout nouveau détenu est examiné par le
médecin de la prison dans la semaine qui suit son arrestation. A l’occasion de cette
visite les problèmes d’abus ou de dépendance seront systématiquement recherchés,
et une information sera faite sur l’offre des services spécialisés et la possibilité d’y
faire recours.

Toute personne suivant un traitement de sevrage avant la privation de liberté peut


continuer à suivre son traitement. Au contraire, les détenus ne suivant aucun
traitement pourront se voir proposé un sevrage ou un traitement de substitution.
C’est en fin de compte à la personne de décider si elle veut faire un sevrage ou
commencer un traitement de substitution, après avoir été informée et adéquatement
conseillée par le médecin.

Il est vrai que le risque de rechute à la sortie est très élevé, mais il ne faut pas
négliger les quelques pourcents de « non-rechute ». Pour faciliter la passerelle
dedans-dehors, des structures médico-sociales et des associations ont aussi pris
l’initiative d’intervenir en prison.

Par exemple, à Perpignan, une « équipe mobile hépatique » composée de soignants


et travailleurs sociaux suit les usagers pendant et après leur détention pour les
soutenir et favoriser la non-rechute des anciens addictes.

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